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2 Intégrale de Lebesgue 10
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Chapitre 1
1.1.1 Tribus
Définition 1.1.1. Soit B ∈ P(E), on dit que B est une tribu sur E, si
1. ∅ ∈ B ,
2. A ∈ B alors A c ∈ B ,
3. si ( A n )n≥1 B alors ∪n≥1 A n ∈ B .
Démonstration. 1. On a E ∈ B donc E c = ∅ ∈ B .
2. Soit ( A n )n≥1 ∈ B ⇒ ∪n≥1 A nc ∈ B ⇒ (∪n≥1 A nc ) c ∈ B et ca implique que ∩n≥1 A n ∈ B .
3. Soit A, B ∈ B , alors B\ A = (E\ A ) ∩ B ∈ B .
4. Immédiat (en sachant que A ∆B = ( A \B) ∪ (B\ A )).
3
4 CHAPITRE 1. TRIBUS, APPLICATIONS MESURABLES ET MESURES
Example 1.1.1.
1. La tribu grossière B = ∅, E .
© ª
Définition 1.1.2. Le couple (E, B ) est appelé un espace mesurable, et les elements de B sont
appelés les ensembles mesurables.
B= = B ⊂ E¯ ∀ D ∈ C ; B ∈ D
\ © ¯ ª
D ∈C
est une tribu qui contient A. Par définition, cette tribu est contenue dans toutes les tribus
contenant A.
Example 1.1.2. La tribu engendrée par un sous ensemble A de E est définie par σ( A ) =
∅, A, A c , E .
© ª
f −1 (B2 ) = f −1 ( A ), A ∈ B2 ,
© ª
Démonstration. En classe.
Définition 1.1.3. Considérons un espace topologique (E, T). La tribu borélienne B (E) sur E
est définie comme la tribu engendrée par les ensembles ouverts de (E, T), et les éléments de
B (E) sont appelés les boréliens.
Définition 1.1.4. On appelle droite achevée, la droite que l’on obtient en ajoutant les deux
éléments −∞ et +∞, et on la note par R = R ∪ − ∞, +∞ .
© ª
Proposition 1.1.5. Sur R muni de sa topologie usuelle, la tribu borélienne est engendré par
1. Les intervalles ouverts bornés.
2. La classe des intervalles de la forme (−∞, a) avec a ∈ R.
3. La classe des intervalles de la forme (−∞, a] avec a ∈ R.
Démonstration. En classe.
Proposition 1.1.6. Soient (E1 , B1 ) et (E2 , B2 ) deux espaces mesurables, f une application de
E1 dans E2 et A un ensemble de parties sur E2 telle que σ( A ) = B2 . Alors f est mesurable si
et seulement si l’image réciproque de tout élément de A est dans B1 .
Corollary 1.1.1. Soit E1 et E2 deux espaces topologiques munis de leur tribus boréliennes,
alors toutes application continue de E1 dans E2 est mesurable.
2. ∀a ∈ R, x ∈ E : f (x) < a ∈ B ,
© ª
3. ∀a ∈ R, x ∈ E : f (x) > a ∈ B ,
© ª
4. ∀a ∈ R, x ∈ E : f (x) ≥ a ∈ B .
© ª
Stabilité
Démonstration. Exercice.
Proposition 1.1.9. 1. Soit ( f n )n≥0 une suite de fonctions mesurables sur (E, B ) à valeur
dans R. les fonctions su p f n , in f f n , lim su p f n et lim in f f n sont mesurables.
2. Soit ( f n )n≥0 une suite d’applications mesurables de E dans R tel que ( f n )n≥0 converge
simplement vers f , alors f est mesurable.
1.1.3 Mesure
Définition 1.1.6. Soit (E, B ) un espace mesurable. Une mesure positive sur (E, B ) est une
application µ : E → R+ satisfaisant les conditions suivantes :
1. µ(;) = 0,
2. si ( A n )n≥0 est une suite d’éléments deux à deux disjoints (c’est-à-dire ∀ n ̸= m, A n ∩ A m =
; ), alors µ ¶
X
µ µ( A n ).
[
An =
n≥0 n≥0
Définition 1.1.7. Un espace mesuré est défini comme le triplet (E, B , µ) où (E, B ) est un
espace mesurable, et µ une mesure positive sur (E, B ).
1.1. TRIBUS ET APPLICATIONS MESURABLES 7
Example 1.1.3. Le triplet (N, P (N), card) est un espace mesuré. Nous avons noté précédem-
ment que P (N) est une tribu sur N. De plus, les affirmations suivantes sont vérifiées :
1. Pour tout ensemble A dans P (N), le cardinal de A (c’est-à-dire le nombre d’éléments
dans A ) appartient à l’intervalle [0, +∞].
2. L’ensemble vide ; est de cardinal 0.
3. Si A 1 , A 2 , A 3 , . . . sont des ensembles dans P (N) qui sont deux a deux disjoints (c’est-à-
dire qu’ils n’ont pas d’éléments en commun), alors le cardinal de l’union des ensembles
A n est égale à la somme des cardinals des A n , et on écrit
µ ¶
[ X
card An = card( A n ).
n≥0 n≥0
Proposition 1.1.10. Une application µ : E → R+ est une mesure si et seulement si les trois
conditions suivantes sont satisfaites :
1. µ(;) = 0 ;
2. Si A et B sont des ensembles dans E qui sont disjoints, alors µ( A ∪ B) = µ( A ) + µ(B) ;
3. Pour toute suite croissante (B n )n≥0 d’éléments de E , µ ( n≥0 B n ) = limn→∞ µ(B n ).
S
Proposition 1.1.11. Soit (E, B , µ) un espace mesuré, et A et B deux parties de B tel que
B ⊂ A , alors
1. µ(B) ≤ µ( A ).
2. Si de plus µ( A ) < +∞, on a µ( A \ B) = µ( A ) − µ(B).
Proposition 1.1.12. Soit (E, B , µ) un espace mesuré. Si (B n )n≥0 est une famille d’éléments
de E , alors µ ( n≥0 B n ) ≤ n≥0 µ(B n ).
S P
Sk−1
Démonstration. Pour tout entier k ≥ 1, nous définissons B k = A k \ i =0
A i (où B0 = A 0 ). Les
ensembles B0 , B1 , B2 , . . . sont deux à deux disjoints. Nous avons alors :
µ ¶ µ ¶
µ An = µ
[ [
Bn
n≥0 n≥0
X X
µ( B n ) ≤ µ ( A n ),
n≥0 n≥0
n
X
µ( B k ) = µ( A n )
k=0
n
X
= µ( A 0 ) − lim µ( B k )
n→∞
k=0
à !
n
X
= lim µ( A 0 ) − µ( B k )
n→∞
k=0
à à !!
= lim µ( A 0 ) − µ
[
Bk
n→∞
0≤ k ≤ n
= lim µ( A n+1 ).
n→∞
1.1. TRIBUS ET APPLICATIONS MESURABLES 9
Theorem 1.1.1 (Mesure de Lebesgue). Il existe une unique mesure λ sur (R, B (R)) telle que :
1. λ([0, 1]) = 1,
2. Pour tout a ∈ R et tout B ∈ B (R), λ(a + B) = λ(B).
Cette mesure est appelée la mesure de Lebesgue sur R.
Example 1.1.4 (Mesure de Lebesgue d’un intervalle quelconque). Soient a ≤ b des éléments
de R. Nous avons :
λ([a, b]) = λ(]a − 1, b + 1[\(]a − 1, a[∪] b, b + 1[))
= ( b + 1 − (a − 1)) − (a − (a − 1)) − ( b + 1 − b)
= b − a.
1 1 2
∀ n ≥ 1, λ({ x}) ≤ λ([ x − , x + ]) = .
n n n
Donc, λ({ x}) = 0.