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Université Moulay Ismail Année Universitaire 2020/2021

Faculté des Sciences et Techniques Filière MIP


Errachidia Module M 511
Département de Mathématiques.

Mesure et Intégration
Série N1
Exercice 1 Soient E un ensemble et {An | n ∈ N} une famille de sous-ensembles dénom-

brables de E tels que E = ∪ An . Pour tout n ∈ N on xe une injection fn : An −→ N et on


n∈N
pose Bn = An \ (A0 ∪ A1 ... ∪ An−1 ) si n > 0 et A0 = B0 .
1) Montrer qu'on a :
 i) Bm ∩ Bn = ∅ pour n, m ∈ N, et (n 6= m).
 ii) ∪ An = ∪ Bn .
n∈N n∈N
2) Montrer que si pour tout x ∈ Bn on pose f (x) = (n, fn (x)) on obtient ainsi une application
f : E −→ N × N qui est bien dénie.
3) Montrer que l'application f est injective. En déduire que E est dénombrable.

Corrigé 1 1) i) Supposons que n > m ; on a Bn = An \(A0 ∪A1 ...∪Am ...∪An−1 ) or Bn ∩Bm ⊂

Bn ∩ Am = An \ (A0 ∪ A1 ... ∪ Am ... ∪ An−1 ) ∩ Am = An ∩ Ac0 ∩ Ac1 ... ∩ Acm ... ∩ Acn−1 ∩ Am = ∅.
ii) On a ∀ n ∈ N Bn ⊆ An donc ∪ Bn ⊆ ∪ An .
n∈N n∈N
Soit x ∈ ∪ An donc ∃n ∈ N tel que x ∈ An donc x ∈ ∪ni=0 Ai = ∪ni=0 Bi donc x ∈ ∪ Bn d'où
n∈N n∈N
∪ An = ∪ Bn .
n∈N n∈N
2) Soit x ∈ E , on a E = ∪ Bn donc il existe un unique n ∈ N tel que x ∈ Bn , et alors
n∈N
f (x) = (n, fn (x)) est bien dénie.
3) Soient x, y ∈ E tels que f (x) = f (y).
On a f (x) = (n, fn (x)) et f (y) = (m, fm (x)) donc n = m et par suite fn (x) = fn (y) or fn
est injective d'où x = y . On f est une injection de E vers N × N qui est dénombrable ainsi E
est dénombrable.

Exercice 2 Soient (an )n≥1 et (bn )n≥1 deux suites de R.

1) Montrer que l'on a :

lim(an ) + lim(bn ) ≤ lim(an + bn ) ≤ lim(an ) + lim(bn ) ≤ lim(an + bn ) ≤ lim(an ) + lim(bn )

(Toutes les sommes sont supposées dénies).

1
2) Soit (An )n≥1 une suite de parties d'un ensemble E.
a) Déterminer lim(An )n≥1 ) et lim(An ) dans les cas suivants :
i) (An )n≥1 est monotone.
ii) Les (An )n≥1 sont disjoints deux à deux.
b) Montrer que χlim(An ) = limχAn et χlim(An ) = limχAn .

Corrigé 2 On a lim(an ) = supn (infak )k≥n .

On a inf(ak )k≥n ≤ ak et inf(bk )k≥n ≤ bk ∀k ≥ n.


=⇒ supn (infak )k≥n ≤ ak et supn (infbk )k≥n ≤ bk ∀k ≥ n
=⇒ supn (infak )k≥n + supn (infbk )k≥n ≤ ak + bk ∀k ≥ n
=⇒ supn (infak )k≥n + supn (infbk )k≥n ≤ inf(ak + bk )k≥n
=⇒ supn (inf(ak )k≥n ) + supn (infbk )k≥n ) ≤ supn (inf(ak + bk )k≥n )
Et alors lim(an ) + lim(bn ) ≤ lim(an + bn ).
On a an = an + bn − bn donc lim(an + bn ) + lim(−bn ) ≤ lim(an ).
=⇒ lim(an + bn ) ≤ lim(an ) − lim(−bn ).
=⇒ lim(an + bn ) ≤ lim(an ) + lim(bn ).
On a an = an + bn − bn donc liman ≤ lim(−bn ) + lim(an + bn ).
=⇒ lim(an ) + lim(bn ) ≤ lim(an + bn ).
On a lim(an + bn ) = −lim(−an − bn ) donc lim(an + bn ) ≤ −lim(−an ) − lim(−bn ) d'où
lim(an + bn ) ≤ lim(an ) + lim(bn ).
2) On a lim(An )n≥0 ) = ∩n (∪k≥n Ak ) = ∩n (Bn ) où Bn = ∪k≥n Ak .
La suite (Bn )n est décroissante.
Et lim(An )n≥0 = ∪n (∩k≥n Ak ) = ∪n (Cn ) où Cn = ∩k≥n Ak .
La suite (Cn )n est croissante.

Remarque 1 lim(An )n≥0 ⊆ lim(An )n≥0

En eet soit x ∈ lim(An )n≥0 il existe un n0 tel que x ∈ Cn0 donc x ∈ Ak ∀ k ≥ n0 .


Soit n ∈ N. Si n0 ≥ n, pour tout k ≥ n0 on a k ≥ n et x ∈ Ak donc x ∈ Bn .
Si n0 ≤ n, alors ∀ k ≥ n on a k ≥ n0 par suite x ∈ Ak d'où x ∈ Bn . Ainsi x ∈ ∩n (Bn ) =
lim(An )n≥0 .
On a lim(An )n≥0 ) = ∩n (∪k≥n Ak ) = ∩n (Bn ) ⊆ B0 = ∪n An
Si la suite (An )n≥0 ) est croissante on a lim(An )n≥0 = ∪n (An ) ⊆ lim(An )n≥0 .
D'où lim(An )n≥0 = lim(An )n≥0 = ∪n An .
Si la suite est (An )n≥0 décroissante on a C0 = ∩n≥0 An ⊆ lim(An )n≥0 ⊆ lim(An )n≥0 = ∩n≥0 An .

2
Ainsi lim(An )n≥0 = lim(An )n≥0 = ∩n≥0 An .
Si la suite (An )n≥0 ) est disjointe on a lim(An )n≥0 = lim(An )n≥0 = ∅.
Soit x ∈ lim(An )n≥0 = ∩n (∪k≥n Ak ) = ∩n (Bn ) où Bn = ∪k≥n Ak .
On a ∀ n; x ∈ Bn , pour n = n1 , ∃K1 ≥ n1 , tel que x ∈ Ak1 et pour n2 = K1 + 1 ∃K2 ≥ n2 tel
que x ∈ Ak2 donc x ∈ Ak1 ∩ Ak2 = ∅ ce qui est pas possible.
ii) On a χlim(An ) = χ∩n (∪k≥n Ak ) = inf n χ∪k≥n Ak = inf n supk≥n χAk = lim sup χAn .

Exercice 3 Soient E un ensemble et A ⊂ P (E).

1. Montrer que A est une algèbre si et seulement si A vérie les deux propriétés suivantes :
(a) E ∈ A,
(b) A, B ∈ A =⇒ A\B ∈ A.
2. Soit (Ai )i∈I une famille d'algèbres (sur E ). Montrer que ∩i∈I Ai = {A ∈ P (E); A ∈
Ai pour tout i ∈ I} est encore une algèbre.

Corrigé 3 1. On suppose que A est une algèbre. On a l'existence de A ∈ A car A est non

vide donc Ac ∈ A, et par suite A ∪ Ac = E ∈ A. Pour montrer (b) il sut d'utiliser la stabilité
par réunion nie et par passage au complémentaire, cela donne bien que A\B = A ∩ B c =
(Ac ∪ B)c ∈ A si A, B ∈ A.
.On suppose maintenant que A vérie (a) et (b). On a alors, E ∈ A, et donc, A 6= ∅. On
remarque ensuite que, grâce à (b), Ac = E\A ∈ A si A ∈ A. On a donc la stabilité de A par
passage au complémentaire.
Soit maintenant A1 , A2 ∈ A. On a A1 ∩ A2 = A1 \Ac2 , on en déduit que A1 ∩ A2 ∈ A par (b)
et la stabilité de A par passage au complémentaire.
Enn, la stabilité de A par union nie découle de la stabilité de A par intersection nie et par
passage au complémentaire car (A ∪ B)c = Ac ∩ B c .
On a bien montré que A est une algèbre.
2. On montre que ∩i∈I Ai vérie (a) et (b) :
. E ∈ ∩i∈I Ai car E ∈ Ai pour tout i ∈ I .
. Soit A, B ∈ ∩i∈I Ai . Pour tout i ∈ I , on a A, B ∈ Ai . On en déduit A\B ∈ Ai (car Ai est
une algèbre) et donc A\B ∈ ∩i∈I Ai .
On a bien montré que ∩i∈I Ai est une algèbre.
Si C ⊂ P (E), la deuxième question permet donc de dénir l'algèbre engendrée par C comme
l'intersection de toutes les algèbres sur E contenant C .

Exercice 4 Montrer qu'une intersection quelconque de tribus sur E est une tribu sur E .

3
Corrigé 4 -Soit (Ti )i∈I une famille de tribus sur E (I est un ensemble quelconque). On pose

T = {A ⊆ E; A ∈ Ti pour tout i ∈ I} (T est bien l'intersection des tribus Ti , i ∈ I ). On


montre que T est une tribu :
(a) On a, ∅ ∈ T car ; ∅ ∈ Ti pour tout i ∈ I .
(b) On remarque que T est stable par passage au complémentaire car, si A ∈ T , on a A ∈ Ti
pour tout i ∈ I , et donc Ac ∈ Ti pour tout i ∈ I (car Ti est stable par passage au complémen-
taire), donc Ac ∈ T .
(c) On remarque enn que T est stable par union dénombrable car, si (An )n∈N ⊆ T, on a
An ∈ Ti pour tout i ∈ I et tout n ∈ N donc ∪(An )n∈N ∈ Ti pour tout i ∈ I (car Ti est stable
par union dénombrable), donc ∪(An )n∈N ∈ T .

Exercice 5 Soit f : X −→ Y une application.

a. Montrer que pour toute famille (Bi )i∈I de parties de Y ,

f −1 (∪i∈I (Bi )) = ∪i∈I f −1 (Bi ) f −1 (∩i∈I (Bi ) = ∩i∈I f −1 (Bi )

b. Montrer que pour toute famille (Ai )i∈I de parties de X, f (∪i∈I Ai ) = ∪i∈I f (Ai ).
c. Montrer que si f est injective, f (∩i∈I (Ai )) = ∩i∈I f (Ai ).
Montrer par un contre-exemple que l'égalité précédente est fausse en général.

Corrigé 5 a. L'assertion x ∈ f −1 (∪i∈I Bi ) signie f (x) ∈ ∪i∈I Bi qui est équivaut à

∃ i ∈ I, f (x) ∈ Bi ⇐⇒ ∃i ∈ I, x ∈ f −1 (Bi ) ⇐⇒ x ∈ ∪i∈I f −1 (Bi )

De même x ∈ f −1 (∩i∈I Bi ) signie f (x) ∈ ∩i∈I Bi qui est équivaut à

∀i ∈ I, f (x) ∈ Bi ⇐⇒ ∀i ∈ I, x ∈ f −1 (Bi ) ⇐⇒ x ∈ ∩i∈I f −1 (Bi )

b. L'assertion y ∈ f (∪i∈I Ai ) signie ∃ x ∈ ∪i∈I Ai tel que y = f (x), i.e.

∃i ∈ I, ∃ x ∈ Ai , y = f (x) ⇐⇒ ∃i ∈ I, y ∈ f (Ai ) ⇐⇒ y ∈ ∪i∈I f (Ai )

c.Remarquons que A ⊂ A0 =⇒ f (A) ⊂ f (A0 ). Pour tout i ∈ I , on a donc f (∩i∈I (Ai )) ⊂ f (Ai )
et par suite f (∩i∈I Ai ) ⊂ ∩i∈I f (Ai ). Si y ∈ ∩i∈I f (Ai ), alors

∀ i ∈ I, ∃ xi ∈ Ai , y = f (xi ),

4
ce qui implique que pour i, j ∈ I, f (xi ) = f (xj ) = y . L'injectivité de f donne par conséquent
pour i, j ∈ I, xi = xj = x, et donc y = f (x) avec x ∈ ∩i∈I (Ai ), qed.
Considérons l'application f : {4, 5} −→ 5, f (4) = f (5) = 5,
et posons Ai = {i}. On a f (A4 ∩ A5 ) = ∅ ⊂ f (A4 ) ∩ f (A5 ) = {5}

Exercice 6 Soient X, Y deux ensembles, B est une tribu sur X , et f une application bijective

de X vers Y .
a) Montrer que l'image directe d'une algèbre (resp σ -algèbre) par f est une une algèbre (resp
σ -algèbre).
Montrer par un contre-exemple que le résultat précédent est faux en général si f n'est pas
bijective.

Corrigé 6 Soient X, Y deux ensembles, B est une tribu sur X , et f une application de X

vers Y .
On a f (B) = {f (A)|A ∈ B}.
on a f (B) 6= ∅ car f (∅) = ∅ ∈ f (B). Si (Bn ) est une suite d'éléments de f (B), on a
pour tout n Bn = f (An ) où An ∈ B .
or ∪n∈N Bn = ∪n∈N f (An ) = f (∪n∈N An ).
∪n∈N An ∈ B car B est une tribu donc ∪n∈N Bn ∈ f (B).
Soit B ∈ f (B). On a B = f (A) où A ∈ B . On a B c = (f (A))c = f (Ac ) : En eet
On a X = A ∪ Ac , f (X) = Y car f est surjective donc Y = f (A ∪ Ac ) = f (A) ∪ f (Ac ),
or f (A) ∩ f (Ac ) = f (A ∩ Ac ) car f est injective donc f (A) ∩ f (Ac ) = f (∅) = ∅ et alors
(f (A))c = f (Ac ).
B c = (f (A))c = f (Ac ) et Ac ∈ B , part suite B c ∈ f (B).
Ainsi f (B) est une tribu.
Considérons X = {a, b, c, d} et Y = {1, 2, 3}. Soit f l'application dénie par f (a) = 1,
f (b) = 2, f (c) = 2, et f (d) = 3.
On a T = {X, ∅, {a, b}, {c, d}} donc f (T ) = {{1, 2, 3}, ∅, {1, 2}, {2, 3}}.
Considérons X = {α, β, γ} et Y = {6, 7, 8, 9}. Soit f l'application dénie par f (α) = 6,
f (β) = 7, et f (γ) = 8.
On a T = {X, ∅, {α}, {β, γ}} donc f (T ) = {{6, 7, 8}, ∅, {6}, {7, 8}}

Exercice 7 Soit E un ensemble.

Soit T la tribu engendrée par les parties nies de E , et C l'ensemble des parties A ⊂ E telles
que A est dénombrable ou Ac est dénombrable.

5
1. Montrer que C est une tribu.
2. Montrer que C et T sont égales.
3. Quelle est la tribu engendrée par l'ensemble des singletons d'un ensemble E ? (Déterminer
la σ algèbre engendrée par les singletons de E ).

Corrigé 7 C contient bien E , car E c = ∅ ; est dénombrable. Si A ∈ C , alors Ac appartient

aussi à C , car soit Ac est dénombrable, soit (Ac )c = A est dénombrable. Soit (Ai )i∈I une
famille d'éléments de C où I est dénombrable ; on veut montrer que ∪i∈I Ai ∈ C . Supposons
tout d'abord pour tout i ∈ I Ai est dénombrable. Alors ∪i∈I Ai est une union dénombrable
d'ensembles dénombrables, donc est dénombrable. Supposons maintenant qu'il existe i0 ∈ I tel
que Ai0 n'est pas dénombrable. Alors (∪i∈I Ai )c ⊂ (Ai0 )c est dénombrable, car inclus dans un
ensemble dénombrable est dénombrable. On en déduit que C est une tribu.
2. Par dénition, T est la plus petite tribu de E contenant toutes les parties nies. C étant
une tribu contenant toutes les parties nies, on a T ⊆ C . Une tribu étant stable par union
dénombrable et par complémentaire, T doit contenir toutes les parties dénombrables de E , et
aussi toutes les parties dont le complémentaire des dénombrable. Par conséquent, C ⊆ T , et
donc T = C .
3. La tribu F engendrée par l'ensemble des singletons de E contient les unions dénombrables
de singletons, c'est-à-dire les parties dénombrables de E . Elle contient donc aussi le complé-
mentaire des parties dénombrables de E . On a donc F ⊇ C .
L'ensemble des parties A de E telles que A ou Ac est dénombrable est bien une tribu, et il
contient les singletons de E donc contient F . Par conséquence la tribu F = C .
Considérons A = {{x}|x ∈ E}.
Si E est dénombrable
On a σ(A) = P (E).
Si E n'est pas dénombrable
On a σ(A) = {A ⊆ E|A est dénombrable ou Ac est dénombrable}.

Exercice 8 a. Soient X un ensemble et A1 , ..., An une partition nie de X . Décrire l'algèbre

engendrée par A1 , ..., An . Quel est son nombre d'éléments ?


Décrire la tribu engendrée par A1 , ..., An
b. Soit X un ensemble et (Ak )k∈N une partition de X .
i) Décrire l'algèbre engendrée par (Ak )k∈N . Considérer A = {(∪Ak )k∈J | J f ini ou J C f ini J ⊂
N}.
ii) Décrire la tribu engendrée par (Ak )k∈N . Montrer qu'elle est équipotente à P (N).

6
Corrigé 8 a. Considérons T = {∪j∈J Aj }J⊂{1,...,n} . Pour tout j ∈ {1, ..., n}, Aj ∈ T et toute

algèbre à la quelle les Aj appartiennent doit contenir T ; de plus T est une algèbre, car stable
par réunion, passage au complémentaire car les Aj forment une partition de X et donc

(∪j∈J Aj )c = ∪j∈J c Aj .

En outre X = ∪1≤j≤n Aj ∈ T . Comme les Aj forment une partition de X , il y a une une


bijection entre les sous-ensembles J de {1, ..., n} et T . Par suite Card T = 2n .
T = {∪j∈J Aj }J⊂{1,...,n} est une algèbre nie donc c'est une tribu.
T est la plus petite tribu qui contient A1 , ..., An , donc la tribu engendré par A1 , ..., An est T .
b. Considérons A = {∪j∈J Aj }J⊂N tel que J est ni ou J c est ni. Pour tout j ∈ N, Aj ∈ A et
toute algèbre à la quelle les Aj appartiennent doit contenir A ; de plus A est une algèbre, car
A 6= ∅, stable par réunion : En eet soient A1 = ∪j1 ∈J Aj et A2 = ∪j∈J2 Aj 2 éléments de A,
on a A1 ∪ A2 = ∪j∈j1 ∪j2 Aj (J1 ∪J2 ⊂N ). Si J1 , J2 sont nis alors J1 ∪ J2 est ni sinon (J1 ∪ J2 )c
est ni.
Et si A = ∪j∈J Aj ∈ A du faite que les Aj forment une partition de X on a

(∪j∈J Aj )c = ∪j∈J c Aj .

D'où Ac = ∪j∈J c Aj ∈ A.
ii) Considérons T = {∪j∈J Aj }J⊂N . Pour tout j ∈ N, Aj ∈ T et toute tribu à la quelle les
Aj appartiennent doit contenir T ; de plus T est une tribu, car T 6= ∅, stable par réunion
dénombrable, stable par passage au complémentaire car les Aj forment une partition de X et
donc
(∪j∈J Aj )c = ∪j∈J c Aj .

la tribu engendrée par (Ak )k∈N est donc T .


En outre X = ∪j∈N Aj ∈ T . Comme les Aj forment une partition de X , il y a une bijection
entre les sous ensembles J de N et T : l'application

P (N) 7−→ T

J 7−→ ∪j∈J Aj ∈ T

est surjective par construction de T . Elle est injective car si J, K sont deux parties de N telles

7
que
∪j∈J Aj = ∪j∈K Aj

On obtient pour j0 ∈ J, Aj0 = Aj0 ∩ (∪j∈K Aj ) = ∅ si j0 6∈ K . Comme Aj0 6= ∅ ; on a J ⊆ K


et de même K ⊆ J ie. J = K . Par suite T est équipotente à P (N).
Applications
E = N et An = {n} pour tout n ≥ 0.
i) A(An )n∈N = {J ⊆ N | J est f ini ou J c est f ini}

Exercice 9 1.On suppose maintenant que est une algèbre et une classe monotone. Mon-
P

trer que est une tribu.


P

2. Donner un exemple, avec E = R, de classe monotone qui ne soit pas une tribu.
3.Soit ( i )i∈I une famille de classes monotones (sur E). Montrer que ∩i∈I i = {A ∈ P (E) |
P P

A ∈ i pou tou i ∈ I} est encore une classe monotone.


P

4.Soit A une algèbre sur E .


On note la classe monotone engendrée par A et on note T la tribu engendrée par A.
P

(a) Montrer que ⊂ T.


P

(b) Soit A ⊂ E . On pose A = {B ⊂ E; A\B ∈ et B\A ∈ }. Montrer que A est une


P P P P

classe monotone.

Corrigé 9 1.Comme est une algèbre, pour montrer que est une tribu, il sut de montrer
P P

que est stable par union dénombrable.


P

Soit donc (An )n∈N ⊂ et A = ∪n∈N An . On veut montrer que A ∈ . On remarque que
P P

A = ∪n∈N Bn avec Bn = ∪ni=0 Ai .


Comme est une algèbre, on a Bn ∈ pour tout n ∈ N.
P P

Puis, comme est stable par union croissante (noter que Bn ⊂ Bn+1 ) dénombrable, on en
P

déduit queA ∈ . On a bien montré que est stable par union dénombrable et donc que
P P P

est une tribu.


2.Il y a beaucoup d'exemples de classes monotones qui ne sont pas des tribus. En voici un :
= {R}.
P

3. Soit (An )n∈N ⊂ ∩i∈I i t.q. An ⊂ An+1 pour tout n ∈ N. On a donc, pour tout i ∈ I ,
P

(An )n∈N ⊂ i et donc, puisque i est une classe monotone, ∪n∈N An ∈ i . On en déduit que
P P P

∪n∈N An ∈ ∩i∈I i .
P

Soit (An )n∈N ⊂ ∩i∈I i t.q. An ⊃ An+1 pour tout n ∈ N. On a donc, pour tout i ∈ I ,
P

(An )n∈N ⊂ i et donc, puisque i est une classe monotone, ∩n∈N An ∈ i . On en déduit que
P P P

∩n∈N An ∈ ∩i∈I i .
P

8
Ceci montre bien que ∩i∈I est une classe monotone.
P
i

Remarque 2 Si C ⊂ P (E), cette question permet donc de dénir la classe monotone engen-
drée par C comme l'intersection de toutes les classes monotones sur E contenant C .

4. Soit A une algèbre sur E . On note la classe monotone engendrée par A et on note T la
P

tribu engendrée par A. (a) Montrer que ⊂ T.


P

est l'intersection de toutes les classes monotones contenant A. Une tribu étant aussi une
P

classe monotone, la tribu T (engendrée par A) est donc une classe monotone contenant A.
On en déduit que ⊂ T.
P

b). Soit (Bn )n∈N ⊂ A t.q. Bn ⊂ Bn+1 pour tout n ∈ N. on pose B = ∪n∈N Bn . On va montrer
P

que B ∈ A .
P

On a A\B = A\ ∪n∈N Bn = ∩n∈N (A\Bn ). La suite (A\Bn )n∈N est une suite décroissante de
. Comme est une classe monotone, on en déduit A\B = ∩n∈N (A\Bn ) ∈ . On montre
P P P

aussi que B\A ∈ . En eet, B\A = ∪n∈N Bn \A = ∪n∈N (Bn \A) ∈ par la stabilité de
P P

par union croissante dénombrable. On a donc bien montré que B ∈ A . Ce qui donne la
P P

stabilité de A par union croissante dénombrable.


P

De manière analogue ; on va montrer la stabilité de A par intersection décroissante dénom-


P

brable. Soit (Bn )n∈N ⊂ A t.q. Bn ⊃ Bn+1 pour tout n ∈ N. on pose B = ∩n∈N Bn . On va
P

montrer que B ∈ A .
P

On a A\B = A\ ∩n∈N Bn = ∪n∈N (A\Bn ). La suite (A\Bn )n∈N est une suite croissante de .
P

Comme est une classe monotone, on en déduit A\B = ∪n∈N (A\Bn ) ∈ . On montre aussi
P P

que B\A ∈ . En eet, B\A = ∩n∈N Bn \A = ∩n∈N (Bn \A) ∈ par la stabilité de par
P P P

intersection décroissante dénombrable. On a donc bien montré que B ∈ A . Ce qui donne la


P

stabilité de A par intersection décroissante dénombrable.


P

On a bien montré que A est une classe monotone.


P

Exercice 10 (facultatif ) Soient E un ensemble dénombrable et f : E −→ F une surjection.

1-Pour tout y ∈ F , montrer que f −1 {y} est non vide.


2-Dénissons une fonction g : F −→ E en prenant, pour chaque y ∈ F un élément g(y) ∈
f −1 {y}. On a donc trouvé une fonction g : F −→ E telle que f ◦ g = idF (ce qu'on appelle
une section de la fonction f ). En déduire que, g est injective et que F est dénombrable.

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Mesure et Intégration

Série N°2

Exercice 1 On rappelle qu'une partition d'un ensemble E est un recouvrement (Aj )j∈J de
E (c'est-à-dire que les Aj sont des parties de A dont la réunion est E tout entier) dont les
éléments sont deux à deux disjoint (quels que soient j, k ∈ J tels que j 6= k on a Aj ∩ Ak = ∅).

a. Soit A une partie d'un ensemble E distincte de l'ensemble vide et de E lui-même. Montrer

que la tribu engendrée par {A} est l'union de {∅, E} et d'une partition.

b. Soit A = {A, B, C} une partition de E en trois sous-ensembles. Décrire la tribu engendrée

par A.

c. Plus généralement, décrire la tribu engendrée par une partition dénombrable de E .

d. Comparer les axiomes dénissant respectivement une tribu et une topologie.

e. Donner un exemple de topologie qui ne soit pas une tribu.

f. Comparer la tribu et la topologie engendrées par une partition dénombrable de E .

g. Soient E une tribu de E et A une partie de E . Montrer que la fonction indicatrice 1A est

E -mesurable si et seulement si A ∈ E .
h. Soient A une partition dénombrable de E , E la tribu engendrée par A et f une fonction

réelle sur E . Montrer que f est E -mesurable si et seulement si elle est constante sur chaque

partie A ∈ A.

Corrigé 1 a. La tribu engendrée par A est {∅, A, Ac , E}. C'est bien l'union de ∅, E et d'une
partition {A, Ac }.

b. La tribu engendrée par une partition A = {A, B, C} est σ(A) = {∅, E, A, B, C, Ac , B c , C c } =

{∅, E, A, B, C, B ∪ C, C ∪ A, A ∪ B}
c. La tribu engendrée par une partition au plus dénombrable A = {Ai , i ∈ I}(I ⊂ N) contient

les unions (forcément dénombrables)

∪i∈J Ai

de parties Ai ⊂ A, i ∈ J, J ⊂ I .

Or, puisque la partition A est supposée dénombrable, l'ensemble des telles unions contient

E = ∪A∈A A et est stable par passage au complémentaire :

1
(∪i∈J Ai )c = ∪i∈J c Ai

(avec la convention que l'union d'un ensemble vide de sous-ensembles est l'ensemble vide).

Donc σ(A) est l'ensemble des unions de parties A ∈ A.

d. Les dénitions de tribu et de topologie diérent par les propriétés suivantes : une tribu est

stable par passage au complémentaire et une topologie est stable par union quelconque (et non

seulement dénombrable).

Une tribu est stable par intersection dénombrable (et non seulement ni).

e- τ = {∅, E, A} où A est une partie non vide de E .

f. La tribu et la topologie engendrées par une partition dénombrable A de E sont toutes deux

l'ensemble des unions de parties A

(Mais généralement les deux notions ne coincident pas. Par exemple, les topologies usuelles

sont rarement stables par passage au complémentaire.

g. Pour toute partie boréelienne B de R, l'image inverse de B par 1A est ∅, A, Ac ou E selon

que B ne contient ni 1 ni 0, contient respectivement 1 et pas 0, 0 et pas 1, ou {0, 1}. Donc

1A est mesurable si et seulement si A ∈ E .


h. Supposons d'abord que f est constante sur chaque partie A ∈ A. Notons aA la valeur prise

par f sur chaque partie A. On a f = aAn 1An . D'après la question précé-


P P
A∈A aA 1A = n∈N

dente, chaque fonction 1A est mesurable. Comme A est dénombrable, f est donc la limite d'une

suite de fonctions mesurables. Donc f elle-même est mesurable. Réciproquement, supposons

par l'absurde que f est E -mesurable mais qu'il existe une partie A ∈ A et deux éléments de

A sur lesquels f prenne deux valeurs distinctes, disons y et z. Considérons les deux parties
B = A ∩ {f = y} et C = A ∩ {f = z}. B et C sont deux parties non vides, disjointes, et sont
dans E . En particulier ce sont des unions de parties C de A. Or elles ont toutes deux une

intersection non vide avec A ∈ A. Ceci est absurde.

Exercice 2 Soient E et F des ensembles. On note f −1 l'application de P (F ) dans P (E)


dénie par, pour B ∈ P (F ),

f −1 (B) = {x ∈ E t.q. f (x) ∈ B}.

1. Soit S une tribu sur F . On pose Tf,S = {f −1 (B); B ∈ S}. Montrer que Tf,S est une tribu

sur E (c'est la tribu image réciproque de S par f ).

2.Soit f : E −→ F une application. Soit E0 une tribu donnée de E .

2
a. Montrer que f : (E, E0 ) −→ (F, {∅, F }) est mesurable.

On considère ∆E0 la classe de parties de F dénie par ∆E0 = {B ⊂ F, f −1 (B) ∈ E0 }.

b. Vérier que ∆E0 est une tribu, et qu'en revanche {f (A), A ∈ E0 } n'en est pas une en général.

c. Montrer que si F est une tribu rendant f : (E, E0 ) −→ (F, F) mesurable alors F ⊂ ∆E0

(autrement dit ∆E0 est la plus ne des telles tribus F ).

d. Si f est une fonction constante, déterminer la tribu ∆E0 .

e.Soient A ∈ E0 une partie de E et a et b deux éléments distincts de F . Déterminer ∆E0 dans

le cas où f est la fonction à deux valeurs dénie par f (x) = a si x ∈ A et f (x) = b si x 6∈ A.

f.Faire de même en supposant maintenant que A n'est pas dans E0 .

Corrigé 2 1.On démontre que Tf,S est une tribu sur E en remarquant que f −1 (∅) = ∅,
E\f −1 (A) = f −1 (F \A) (pour tout A ⊂ F ) et que

∀(An )n∈N ⊂ P (F ); f −1 (∪An )n∈N = ∪n∈N f −1 (An )

Si B ⊂ E , on pose Bf = {f (x); x ∈ B}. Noter que, en général, si T est une tribu {Bf , B ∈ T }

n'est pas une tribu sur F (par exemple, si f est non surjective, F 6∈ {Bf , B ∈ T }.

2.a f −1 (∅) = ∅ ∈ E0 et f −1 (F ) = E ∈ E0 , donc f : (E, E0 ) −→ (F, {∅, F }) est mesurable.

b. les mêmes arguments utilisés dans la question 1 montrent que ∆E0 est une tribu. En revanche

{f (A), A ∈ E0 } n'est pas forcément une tribu. Par exemple, si f n'est pas surjective alors
F 6∈ {f (A), A ∈ E0 }.
c. Soit F0 une tribu rendant f : (E, E0 ) −→ (F, F0 ) mesurable. Pour toute partie B ∈ F0 ,

f −1 (B) ∈ E0 ; donc, par dénition de ∆E0 , on a B ∈ ∆E0 . Donc ∆E0 est plus ne que F0 .
d. Si f est une fonction constante, montrons que ∆E0 = P (F ). Notons y l'unique valeur de f .

Soit B ∈ P (F ). Si y ∈ B alors f −1 (B) = E ∈ E0 donc B ∈ ∆E0 ; si y 6∈ B alors f −1 (B) = ∅

donc B ∈ ∆E0 . Donc ∆E0 = P (F ).

e. Pour toute partie B ∈ P (F ) on a






∅ si {a, b} ∩ B = ∅



A si a ∈ B et b 6∈ B






f −1 (B) =
Ac si b ∈ B et a 6∈ B











E, si {a, b} ⊂ B

Donc ∆E0 = P (F ).
f.Supposons maintenant que A n'est pas dans E0 . Une partie B de F est dans ∆E0 si et

3
seulement si f −1 (B) ∈ E0 , c'est-à-dire, d'après le raisonnement de la question précédente,

si f −1 (B) = ∅. ou E , c'est-à-dire si B contient soit ni a ni b, soit les deux. Donc ∆E0 est la

tribu engendrée par l'ensemble des parties de F qui contiennent a et b ou qui sont d'intersection

vide avec la paire {a, b}.

Exercice 3 (Caractérisation des fonctions mesurables) Soient (E, T ) un espace mesurable


et f une application de E dans R ;

1. Montrer que Tf = {B ∈ P (R); f −1 (B) ∈ T } est une tribu.

2. Soit C un ensemble qui engendre B(R), montrer que les deux assertions suivantes sont

équivalentes :

(i) f est mesurable,

(ii) f −1 (C) ∈ T , pour tout C ∈ C .

Corrigé 3 1- Cette question est un cas particulier (avec F = R) de la question 2.b de l'exer-
cice 2.

2- On remarque que f mesurable signie simplement que Tf (dénie à la question précédente)

contient B(R). Le sens (i) =⇒ (ii) est immédiat car C ⊂ B(R).

Pour le sens (ii) =⇒ (i), on remarque que Tf est une tribu. Donc, si Tf contient C , on a aussi

Tf contient T (C) = B(R). Ceci donne f mesurable. Donc, on a bien (ii) =⇒ (i)

Exercice 4 Soit A une tribu sur un ensemble E .


1. Soit A ∈ A tel que : B ∈ A et B ⊂ A implique B = ∅ ; ou B = A. Montrer que toute

fonction mesurable (de E dans R) est constante sur A.

2.On suppose dans cette question que A est engendrée par une partition dénombrable de E ,

montrer qu'une fonction mesurable est constante sur chaque élément de la partition.

Corrigé 4 -Soit f une fonction mesurable de E dans R. (L'ensemble E est muni de la tribu
A et, comme d'habitude, R est muni de la tribu borélienne.) On peut supposer A 6= ∅ ; (et
même A non réduit à un seul élément, sinon il n'y a rien à démontrer !). Soit x ∈ A, on pose

α = f (x) et B = A ∩ f −1 ({α}). Comme f est mesurable et que {α} ∈ BR , on a B ∈ A.


Comme B ⊂ A et que B 6= ∅ (car x ∈ B ) on a nécessairement B = A, ce qui prouve que f

est constante sur A (et f (y) = α pour tout y ∈ A).

2. Soit (An )n∈N une partition de E . On a donc ∪n∈N An = E et Ai ∩ Aj = ∅ ; si i 6= j . On peut

aussi supposer aussi que Ai 6= ∅ pour tout i ∈ N. Selon l'exercice 8 de la série 1 on a alors

A = {∪n∈J An |J ⊂ N} :

4
Soit f une fonction mesurable de E dans R. Soit i ∈ N. Comme les Aj sont disjoints deux à

deux et non vides et que tout élément de A est une réunion de Aj , on a

B ∈ A; B ⊂ Ai =⇒ B = ∅; ou B = Ai .

On peut donc appliquer la première question, elle donne que f est constante sur Ai .

Exercice 5 Soient (X, B) et (Y, S ) deux espaces mesurables tels que B = {∅, X} et S
contient tous les singletons de Y . Déterminer toutes les applications mesurables de X vers

Y.

Corrigé 5 Soit f une application de X vers Y (B, S) mesurable.


On a ∀ y ∈ Y , {y} ∈ S donc f −1 ({y}) ∈ B . Par suite f −1 ({y}) = ∅ ou , f −1 ({y}) = X .

f est une application donc ∃ y ∈ Y | f −1 ({y}) = X c'est à dire ∀ x ∈ X f (x) = y d'où f est
une constante.

Toute application
 constante de (X, B1 ) vers (Y, S1 ) est mesurable car si S ∈ S1 on a :
X, si c ∈ S;

−1
f {S}= .
∅,

si c 6∈ S.
Les applications mesurables de (X, B ) vers (Y, S ) sont les applications constantes.

Exercice 6 Soient (X, B) un espace mesurable et (An )n∈N une suite d'éléments de B telle
que X = ∪n∈N An

Soit f une application de X vers R.

On note Bn la trace de B sur An et fn la restriction de f à An .

Montrer que f est B -mesurable si et seulement si fn est Bn -mesurable pour tout n ∈ N.

Corrigé 6 On a (An )n∈N ⊂ B, X = ∪n∈N An , f : (X, B) −→ (R, BR ), et fn : (An , Bn ) −→


(R, BR ).
T rAn (B) = {An ∩ U/U ∈ B} = An ∩ B ⊂ B (car (An )n∈N ⊂ B ).
Supposons que f est B -mesurable.

Pour A ∈ BR on a fn−1 (A) = {x ∈ An |fn (x) ∈ A} = {x ∈ An |x ∈ X et f (x) ∈ A} = {x ∈

An |x ∈ f −1 (A)} = An ∩ f −1 (A) ∈ An ∩ B = Bn .
fn−1 (A) ∈ Bn d'où fn est Bn -mesurable.
⇐=) Supposons que fn est Bn -mesurable.
Soit A ∈ BR on a f −1 (A) = {x ∈ A|f (x) ∈ A} = X ∩ f −1 (A) = (∪n∈N An ) ∩ f −1 (A) =

∪n∈N (An ∩ f −1 (A)) = ∪n∈N fn−1 (A) ∈ B (car fn−1 (A) ∈ Bn ⊂ B ), donc f −1 (A) ∈ B ; d'où f est
B -mesurable.

5
Exercice 7 a) On suppose que f croissante. Montrer que f est mesurable.
b) L'inverse d'une bijection mesurable est-elle toujours mesurable ?

c) Soient (X, τ ) et (Y, τ 0 ) deux espaces topologiques.

Montrer que toute fonction continue de (X, τ ) dans (Y, τ 0 ) est borélienne.

d) Montrer que la fonction f : R −→ R telle que f (x) = 1/x si x 6= 0 et f (0) = 0 est

boréelienne.

Corrigé 7 a) Soit α ∈ R. On pose A = f −1 ([α; ∞[). On suppose A 6= ∅ ; (si A = ∅, on a


bien A ∈ B(R)). Si x ∈ A, on a f (x) ≥ α et, comme f est croissante, on a aussi f (y) ≥ α

pour tout y ≥ x. Donc, [x; ∞[⊂ A. En posant a = infA ∈ R ∪ {−∞}, on en déduit que

]a, ∞[⊂ A ⊂ [a, ∞[. A est donc nécessairement un intervalle (dont la borne supérieure est
∞), ce qui prouve que A ∈ B(R). Comme {[α, ∞[α ∈ R} engendre B(R), on en déduit que f
est mesurable.

b) Non. Un contre-exemple est donnée par l'identité id : x −→ x de (E, P (E)) dans (E, {∅, E}),

où E = {0, 1} ; en eet, {0} ∈ P (E) alors que (id−1 )({0}) = {0} 6∈ {∅, E}.

c) Soit f : (X, τ ) −→ (Y, τ 0 ) une fonction continue donc f −1 (τ ) ⊂ τ 0 , or τ 0 ⊂ B(τ 0 ) d'où

f −1 (τ ) ⊂ B(τ 0 ).
Par le théorème de la caractérisation f est B(τ ), B(τ 0 ) mesurable c'est à dire borélienne.

d) La fonction g : R −→ R telle que g(x) = 1/|x| si x 6= 0 et g(0) = +∞ est continue,

donc boréelienne. Comme de plus R∗+ et R∗− sont boréeliens, la fonction f = g(1R∗+ − 1R∗− )

est boréelienne quand on la voit comme une fonction de (R, B(R)) −→ (R, B(R)). Or f est

à valeurs R et B(R) ⊂ B(R). Donc f est boréelienne de l'espace mesuré (R, B(R)) dans

lui-même.

6
Université Moulay Ismail Année Universitaire 2020/2021
Faculté des Sciences et Techniques Filière MIP
Errachidia Module M511
Département de Mathématiques

Mesure et Intégration

Série N°3

Exercice 1 Soit (X, M, µ) unP espace mesuré et (A ) une suite de M.


a. Montrer que µ(∪ A ) ≤ µ(A ).
n n∈N
∞ +∞

b. Montrer que µ(A ∪ A ) + µ(A ∩ A ) = µ(A ) + µ(A ).


n=0 n n=0 n

c. En déduire que si µ(A ∩ A ) < ∞ µ(A ∪ A ) = µ(A ) + µ(A ) − µ(A ∩ A ).


1 2 1 2 1 2

d. Généraliser cette formule aux cas faisant intervenir un nombre ni d'ensembles A , ..., A .
1 2 1 2 1 2 1 2

par récurrence sur n, en supposant µ(∪ A ) < +∞,


1 n

1≤j≤n j

X X
µ(∪1≤j≤n Aj ) = (−1)k+1 µ(Ai1 ∩ Ai2 ... ∩ Aik )
1≤k≤n 1≤i1 <i2 <...<ik ≤n

Corrigé 1 a. On a µ(∪ A ) = µ(∪ B ) où B = A \ ∪ A .


∞ ∞ n−1

La suite (B ) est une suite disjointe d'éléments de M donc µ(∪


n=0 n n=0 n n n i=0 i

n=0 An ) = µ(∪∞
n=0 Bn ) =
µ(B ) or B ⊆ A =⇒ µ(B ) ≤ µ(A ) donc
n n
P ∞
n=0 n n n n n

P +∞
µ(∪ A ) ≤ µ(A )
b. On a A ∪ A = (A \A ) ∪ (A \A ) ∪ (A ∩ A )
n=0 n n=0 n

1 2 1 2 2 1 1 2
=⇒ µ(A ∪ A ) = µ(A \A )) + µ(A \A ) + µ(A ∩ A )
et par conséquent
1 2 1 2 2 1 1 2

µ(A1 ∪ A2 ) + µ(A1 ∩ A2 ) = µ(A1 ∩ A2 ) + µ(A1 \A2 )) + µ(A2 \A1 ) + µ(A1 ∩ A2 )

cest à dire
µ(A1 ∪ A2 ) + µ(A1 ∩ A2 ) = µ(A1 ) + µ(A2 )

c. On a µ(A 1 ∪ A2 ) + µ(A1 ∩ A2 ) = µ(A1 ) + µ(A2 ) ceci donne si µ(A 1 ∩ A2 ) < ∞ la formule


µ(A1 ∪ A2 ) = µ(A1 ) + µ(A2 ) − µ(A1 ∩ A2 )

d. On obtient également, en supposant µ(A 1 ∪ A2 ∪ A3 ) < +∞ ,

µ(A1 ∪A2 ∪A3 ) = µ(A1 )+µ(A2 )+µ(A3 )−µ(A1 ∩A2 )−µ(A1 ∩A3 )−µ(A2 ∩A3 )+µ(A1 ∩A2 ∩A3 )

Montrons par récurrence que


X X
µ(∪1≤j≤n Aj ) = (−1)k+1 µ(Ai1 ∩ Ai2 ... ∩ Aik )
1≤k≤n 1≤i1 <i2 <...<ik ≤n

1
En eet, nous avons établi la formule pour n = 2. Considérons un entier n ≥ 3 et A , ..., A
mesurables de mesures nies. Il vient
1 n

µ(∪1≤j≤n Aj ) = µ(∪1≤j≤n−1 Aj ∪ An )

= µ(∪1≤j≤n−1 Aj ) + µ(An ) − µ(∪1≤j≤n−1 (Aj ∩ An ))

= 1≤k≤n−1 (−1)k+1 1≤i1 <i2 <...<ik ≤n−1 µ(Ai1 ∩ Ai2 ... ∩ Aik )+
P P

X X
µ(An ) − (−1)k+1 µ(Ai1 ∩ Ai2 ... ∩ Aik ∩ Ain )
1≤k≤n−1 1≤i1 <i2 <...<ik ≤n−1

X X
= (−1)k+1 µ(Ai1 ∩ Ai2 ... ∩ Aik ) + µ(An )
1≤k≤n 1≤i1 <i2 <...<ik ≤n
[ik ≤n−1]ou bien [ik =n avec k≥2]

X X
= (−1)k+1 µ(Ai1 ∩ Ai2 ... ∩ Aik )
1≤k≤n 1≤i1 <i2 <...<ik ≤n

N.B Dans l'avant-dernière somme, on considère les k-uplets 1 ≤ i < i < ... < i ≤ n tels
que i ≤ n − 1 ainsi que ceux pour lesquels i = n et k ≥ 2 ; par suite il manque le k-uplet
1 2 k

pour lequel k = 1 et i = n : c'est précisément le terme µ(A ).


k k

k n

Exercice 2 Soit X un ensemble et µ la mesure de comptage dénie sur P (X) par µ (A) =
CardA si A est ni, µ (A) = +∞ sinon. Montrer que (X, P (X), µ ) est un espace mesuré.
d d

d d

Corrigé 2 Soit (A ) une suite de parties de X , deux à deux disjointes. si ∪(A ) en-
semble ni, alors il existe N tel que A = ∅ pour j > N par suite ∪(A ) = ∪(A ) et
j j∈N j j∈N

les A sont nis deux à deux disjoints. On obtient bien


j j j∈N j 0≤j≤N

N
X X X
µd (∪(Aj )j∈N ) = card(∪(Aj )0≤j≤N ) = card(Aj ) = card(Aj ) = µd (Aj )
0 j∈N j∈N

Si ∪(A ) estPun ensemble inni on a µ (∪(A ) ) = +∞


Vérions que µ (A ) = +∞. SiPl'un des ensembles A est inni, c'est vrai. Si tous les
j j∈N d j j∈N

A sont nis, on ne peut avoir M = card(A ) < ∞ En eet


j∈N d j j

j j∈N j

n
X
card(∪0≤j≤n Aj ) = card(Aj ) ≤ M
0

et par conséquent sup card(∪ A ) ≤ M . Or, comme l'ensemble ∪(A ) est inni,
la suite, (card(∪ A )) n'est pas majorée.
n∈N 0≤j≤n j j j∈N

0≤j≤n j n∈N

Exercice 3 Soit (E, T, m) un espace mesuré ni ("ni" signie que m(E) < ∞) et (A ) ,
des suites d'ensembles mesurables tels que B ⊂ A pour tout n ∈ N .
n n∈N
(B )
1.Montrer que ( ∪ A )\( ∪ B ) ⊂ ∪ (A P \B ).
n n∈N n n

n n n n

2. Montrer que m( ∪ A ) − m( ∪ B ) ≤ (m(A ) − m(B )).


n∈N

n∈N
n
n∈N

n∈N
n∈N
n
n∈N
n n

2
Corrigé 3 1. Soit x ∈ ( ∪ A )\( ∪ B ) donc x ∈ ( ∪ A ) et x 6∈ ( ∪ B ) c'et à dire ∃ p ∈ N
n n n n

tel que x ∈ A et que pour tout n ∈ N, x 6∈ B . On a donc x ∈ A \B , ce qui prouve que


n∈N n∈N n∈N n∈N

x ∈ ∪ (A \B ) et donc que ( ∪ A )\( ∪ B ) ⊂ ∪ (A \B ).


p n p p

n n n n n n

2. Puisque m(E) < ∞, on a, pour tout A, B ∈ T t.q. B ⊂ A, m(A\B) = m(A) − m(B). La


n∈N n∈N n∈N n∈N

monotonie de m, la σ-sous additivité de m (et la question précédente)P nous donne alors


P
:
m( ∪ An )−m( ∪ Bn ) = m(( ∪ An )\( ∪ Bn )) ≤ m( ∪ (An \Bn )) ≤ m(An \Bn ) = (m(An )−
n∈N n∈N n∈N n∈N n∈N n∈N n∈N
m(Bn ))

Exercice 4 Soit (E, T ) un espace mesurable t.q. {x} ∈ T pour tout x ∈ E. Une mesure m
sur T est diusée si m({x}) = 0 pour tout x ∈ E. Une mesure m sur T est purement atomique
si il existe S ∈ T t.q. m(S ) = 0 et m({x}) > 0 si x ∈ S.
c

1. Montrer qu'une mesure purement atomique et diusée est nulle.


2. Donner, pour (E, T ) = (R, B(R)) un exemple de mesure purement atomique et un exemple
de mesure diusée.
3. Soit m une mesure diusée sur T . Montrer que tous les ensembles dénombrables sont de
mesure nulle.
Corrigé 4 1.Soit m une mesure purement atomique et soit S ∈ T t.q. m(S ) = 0 et m({x}) > c

0 si x ∈ S . Si m est diusée, on a m({x}) = 0 pour tout x ∈ E , donc S = ∅ et m = 0.


2. On rappelle que, pour a ∈ R, on note δ la mesure dénie sur B(R) par : Pour B ∈ B(R),
δ (B) = 1 si a ∈ B et δ (B) = 0 si a 6∈ B . La mesure δ est (pour tout a ∈ R) purement
a

atomique, il sut de prendre S = {a}, on a bien δ (S ) = 0 et δ ({a}) = 1 > 0.


a a a
c

Un exemple de mesure diusée sur (R, B(R)) est donnée par la mesure de Lebesgue sur B(R).
a a

3.Soit A une partie dénombrable de E. Il existe donc une suite (x ) ⊂ E t.q. A = {x , n ∈


N} = ∪ {x }. On a donc A ∈ T (car {x } ∈ T pour tout n ∈ N et que T est stable par
n n∈N n

union dénombrable) et m(A) ≤ P m({x }) = 0 car m est diusée.


n∈N n n

n=0 n

Exercice 5 Soit X un ensemble non vide et M la tribu engendrée par les parties {x} où
x ∈ X.
a. Montrer que A ∈ M si et seulement si A est dénombrable ou bien A est dénombrable. c

b. Dans le cas particulier où X est l'ensemble R, donner un exemple de partie qui ne soit pas
dans la tribu M.
c. Si X n'est pas dénombrable, on pose pour A ∈ M
µ(A) = 0, si A est dénombrable, µ(A) = 1, si A n'est pas dénombrable.
Montrer que µ est une mesure positive dénie sur M.
d. Vérier que µ est diusé, c'est-à-dire que pour tout x ∈ X on a µ({x}) = 0.
e. Déterminer les atomes de µ, c'est-à-dire les parties A ⊂ X de mesure strictement positive
et telles que pour toute partie B ⊂ X incluse dans A on a µ(B) = 0 ou µ(A\B) = 0.
Corrigé 5 a.Si A est une partie dénombrable de X , A est réunion dénombrable d'ensembles
à un élément et appartient donc à M. Comme M est aussi stable par passage au complé-
mentaire, on trouve également que si A est dénombrable, A ∈ M. Considérons N = {A ⊂
c

X, A ou A est dènombrable}. Nous venons de démontrer que N ⊂ M.


c

3
L'ensemble N est donc une tribu qui contient toutes les parties à un élément de X . On obtient
donc que M ⊂ N et par suite M = N . Ceci achève la démonstration de (a).
b.Dans le cas où X = R, l'intervalle [0, +∞[ n'est pas dans M parce que ni lui ni son com-
plémentaire ] − ∞, 0[ ne sont dénombrables.
c. On a µ(∅) = 0 ; soit (A ) une suite d'éléments deux à deux disjoints de M. Si tous les
A sont dénombrables, alors ∪ A est dénombrable et µ(∪ A ) = 0 = Σ µ(A ).
n n∈N

S'il existe k ∈ N tel que A soit non dénombrable, alors A est dénombrable et ∪ A est
n n∈N n n∈N n n∈N n
c

non dénombrable. Comme


k k n∈N n

Ack ⊃ ∪n6=k An ,

An est dénombrable pour


n 6= k µ(An ) = 0 n 6= k et pour . Par suite
µ(∪n∈N An ) = 1 = µ(Ak ) = µ(Ak ) + Σ µ(An ) = Σ µ(An ).
d. Un singleton étant en particulier une partie nie de X , sa mesure est nulle. Donc µ est
n∈N,n6=k n∈N

diusé.
e. Si A ∈ M est un atome de µ, on doit avoir µ(A) > 0, donc A n'est pas dénombrable.
Réciproquement, considérons une telle partie A ∈ M . Soit B ∈ M une partie incluse dans
A. Si B est dénombrable, µ(B) = 0. Sinon B est dénombrable et µ(A\B) = µ(A ∩ B ) ≤
c c

µ(B ) = 0. Donc A est un atome.


c

Les atomes de µ sont donc les parties A ∈ M de complémentaire dénombrable.


Exercice 6 Soit (X, B, µ) un espace mesuré.
On dénit F = {A ∪ N |A ∈ B et ∃B ∈ B, µ(B) = 0 et N ⊂ B}
1.Montrer que F est une tribu contenant B.
2.Montrer que µ se prolonge de façon unique en une mesure µb sur F .
3.Montrer que (X, F, µb) est complet. et que (X, F, µb) est le complété de (X, B, µb)
Corrigé 6 1. F = {A ∪ N |A ∈ B et N | ⊂ B ∈ B|µ(B) = 0}.
*∅, X ∈ F
Soit A ∪ N |A ∈ B est ce que (A ∪ N ) ∈ F . c

A ∪ N ∈ F =⇒ A ∈ B et N ⊂ B ∈ B|µ(B) = 0
On a (A ∪ N ) = A ∩ N = (A ∩ N ∩ B) ∪ (A ∩ N ∩ B ) = (A ∩ N ∩ B) ∪ (A ∩ B ) car
c c c c c c c c c c c c

c c c
N ∩B =B
A ∩ B ∈ B et A ∩ N ∩ B ⊂ B et µ(B) = 0
c c c c

c
=⇒ (A ∪ N ) ∈ F
Soit (A ∪ N ) ⊂ F Montrons que ∪ (A ∪ N ) ∈ F
∪ (A ∪ N ) = (∪ A ) ∪ (∪ N ) or A ∈ B et N ⊂ B ∈ B|µ(B ) = 0 ∀n ≥ 0.
n n n≥0 n≥0 n n

On a ∪ A ∈ B, ∪ N ⊂ ∪ B et µ(∪ B ) ≤ P µ(B ) = 0 =⇒ µ(∪ B ) = 0.


n≥0 n n n≥0 n n≥0 n n n n n

n≥0 n n≥0 n n≥0 n n≥0 n n≥0 n n≥0 n


B ⊂ F (A ∈ B A = A ∪ ∅)
2. Supposons que µb existe
F =A∪N
b(A) ≤ µ
µ b(A ∪ N ) ≤ µ
b(A ∪ B)
=⇒ µ(A) ≤ µb(A ∪ N ) ≤ µ
b(A) + µ
b(B) = µ(A) + µ(B) = µ(A)
Considéronsb : F =⇒ R
µ
+

4
A ∪ N 7−→ µ(A)
µ est une application
et
b
F = A ∪ N = A0 ∪ N 0 N ⊂ B N 0 ⊂ B 0 µ(B) = µ(B 0 ) = 0
A ⊂ F = A ∪ N = A0 ∪ N 0 ⊂ A0 ∪ B 0
=⇒ µ(A) ≤ µ(A0 ∪ B 0 ) ≤ µ(A0 ) + µ(B 0 ) = µ(A0 )
Et de même on a ainsi
µ(A0 ) ≤ µ(A) µ(A) = µ(A0 )
µ est unique par construction.
est une mesure.
b
µ
Soit une suite disjointe de .
b
(Fn = An ∪ Nn )n≥0 F
(An )n≥0 ⊂ B Nn ⊂ Bn ∀n|(Bn )n≥0 ⊂ B et .
µ(Bn ) = 0
µ b(∪n≥0 An ∪ ∪n≥0 Nn ) ∪n≥0 Nn ⊂ ∪n≥0 Bn
b(∪n≥0 Fn ) = µ et µ(∪∞n=0 Bn ) ≤
P+∞
n=0 µ(Bn ) = 0
µ
P+∞
b(∪n≥0 Fn ) = µ(∪n≥0 An ) = n=0 µ(An ) = n=0 µ
P+∞
.
b(Fn )
µ
b/B = µ .
(X, F, µb) est complet
Soit F ∈F tel que et
b(F ) = 0 G ⊂ F
µ a-t-on G∈F ?
On a F = A∪N A ∈ BN ⊂ B ∈ B et .
µ(B) = 0
µ
b(F ) = µb(A) = µ(A) = 0 .
On a G⊂F =A∪N ⊂A∪B et µ(A ∪ B) = 0 .
Et et
G=∅∪G G⊂A∪B ∈B et µ(A ∪ B) = 0 , donc G∈F.
3. (X, F, µb) est le complété de (X, B, µ) c'est à dire si est un prolongement
(X, F 0 , µ0 )
complet de (X, B, µ) alors et
F ⊂ F0 .
µ0 /F = µ
Soit F ∈F . On a F = A ∪ N |A ∈ B et N ⊂ B ∈ B|µ(B) = 0 .
N ⊂ B µ(B) = µ (B) = 0 =⇒ N ∈ F 0 F 0
0
( étant complet).
=⇒ F ∈ F 0 d'où .
F ⊂ F0
b(F ) = µ(A) = µ0 (A) ≤ µ0 (A ∪ N ) = µ0 (F )
µ
=⇒ µ b(F ) ≤ µ0 (F )
Et de même µ0 (F ) = µ0 (A ∪ N ) ≤ µ0 (A) + µ0 (N ) = µ0 (A) = µ(A) = µ .
b(F )
D'où b(F ) = µ0 (F )
µ

Exercice 7 On rappelle qu'ne mesure extérieure sur un ensemble X est une application
ϕ : P (X) −→ R = [0, +∞] telle que (i) ϕ(∅) = 0 ; (ii)A ⊂ B) =⇒ ϕ(A) ≤ ϕ(B) ; (iii)
+

(ϕ σ-sous-additivite)
1 On dénit ν : P (R) −→ R par

0, si A est borné;
(

1, sinon.

ν (A) =

s'agit-il d'une mesure extérieure?


2) On dénit µ : P (R) −→ R par

0, si A est dénombrable;
(

1, 1 sinon.

µ (A) =

5
a) Montrer que µ est une mesure extérieure.

b) Quels sont les ensembles µ -mesurables? ∗

3) Soit µ une mesure extérieure sur un ensemble X.


Montrer que tout ensemble A de X tel que µ (A) = 0 est µ -mesurable. ∗ ∗

4) On dénit µ : P (X) −→ R par ∗

0, si A = ∅ ;
(

1, sinon.

µ (A) =

a) Montrer que µ est une mesure extérieure.


b) Quels sont les ensembles µ -mesurables ∗

Corrigé 7 1. ν (∅) = 0. ∗

Si A ⊆ B on a ν (A) ≤ ν (B). ∗ ∗

ν est-elle σ -sous addtive?


On a R = ∪ [−n, n]. P
ν ([−n, n]) = 0.
n∈N∗
∗ ∗ ∗
ν (R) = ν (∪ [−n, n]) 6≤
L'application ν n'est pas σ-sous addtitive d'où ν n'est pas une mesure extérieure.
n∈N∗ n∈N∗
∗ ∗

2) On dénit µ : P (R) −→ R par ∗

0, si A est dénombrable;
(

1, 1 sinon.

µ (A) =

a) Montrons que µ est une mesure extérieure. ∗

 µ (∅) = 0. ∗

 µ est monotone.

 µ est σ-sous addtitive en eet :


Soit (A ) ⊂ P (R).
Si pour tout n A estPdénombrable =⇒ ∪A est dénombrable
n

µ (A ) = 0.
n n
∗ ∗
=⇒ µ (∪A ) = 0 ≤
S'il existe un n tel que A n'est pas dénombrable on a µ (∪A ) = 1 ≤ P µ (A ).
n n∈N∗ n
∗ ∗

µ est σ -sous addtitive


0 n0 n n∈N∗ n

b) Soit A un ensemble µ mesurable alors ∗

∀B ∈ P (R) on a µ (B) = µ (B ∩ A) + µ (B ∩ A ).
∗ ∗ ∗ c

Pour B = R.
On a µ (R) = µ (A) + µ (A ).
∗ ∗ ∗ c

=⇒ µ (A) = 0 ou µ (A ) = 0.
∗ ∗ c

Si µ (A) = 0 on a A est dénombrable.


Si µ (A ) = 0 on a A est dénombrable.
∗ c c

Donc A est dénombrable ou A est dénombrable. c

Or si A est dénombrable ou A est dénombrable, on a A est µ mesurable . c ∗

Finalement les ensembles µ mesurables sont les parties A de R telle que A est dénombrable

ou bien A est dénombrable.


c

3) Soit µ une mesure extérieure sur un ensemble X.


6
Montrons que tout ensemble A de X tel que µ (A) = 0 est µ -mesurable.
∗ ∗

Soit B ∈ P (X) est ce que µ (B) = µ (B ∩ A) + µ (B ∩ A ) ?


∗ ∗ ∗ c

On a B = B ∩ X = (B ∩ A) ∪ (B ∩ A ) c

∗ ∗ c
=⇒ µ (B) = µ ((B ∩ A) ∪ (B ∩ A ))
≤ µ (B ∩ A) + µ (B ∩ A ) sous additive
∗ ∗ c

≤ µ∗ (A) + µ∗ (B)
≤ µ∗ (B)
=⇒ µ∗ (B) ≤ µ∗ (B ∩ A) + µ∗ (B ∩ Ac ) ≤ µ∗ (B)
=⇒ µ∗ (B) = µ∗ (B ∩ A) + µ∗ (B ∩ Ac ) .

7
Université Moulay Ismail Année Universitaire 2020/2021
Faculté des Sciences et Techniques Filière MIP
Errachidia Module M 511
Département de Mathématiques.

Mesure et Intégration
Série N4
Exercice 1 Soit (X, A, µ) un espace mesuré.
Une fonction mesurable f : X −→ R est dite intégrable sur D ∈ A si |f |dµ < ∞.
R
D

On note L1 (D, R) l'ensemble des fonctions intégrables sur D.


1. Montrer que L1 (D, R) est un espace vectoriel réel.
2. Montrer que l'application : f 7−→ f dµ est linéaire.
R
D

Corrigé 1 1) Si f, g ∈ L1 (D, R) et α, β ∈ R, alors |αf + βg| ≤ |α||f | + |β||g|, par consequent


|g|dµ < ∞, donc αf + βg ∈
R R R R R
D
(|αf + βg|)dµ ≤ D
|α||f |dµ + D
|β||g|dµ = |α| D
|f |dµ + |β| D

L1 (D, R).
2) Vérions que f dµ.
R R
D
αf dµ = α D

L'integrale d'une fonction integrable f ∈ L1 (D, R) est dénie par :


Z Z Z
f dµ = +
f dµ − f − dµ
D D D

où les fonctions f + , f − sont dénies par : f + := sup{f, 0} et f − = sup{−f, 0}.


On a Z Z Z
αf dµ = +
(αf ) dµ − (αf )− dµ
D D D

Si α ≥ 0 on a f dµ.
R R
D
αf dµ = α D

Si α < 0 on a (αf )+ = sup{αf, 0} = −αsup{−f, 0} = −αf − et (αf )− = sup{−αf, 0} =


−αsup{f, 0} = −αf + , et donc D αf dµ = α D f dµ.
R R

On doit donc montrer que D (f + g)dµ = D f dµ + D gdµ.


R R R

Nous allons nous ramener au cas des fonctions positives pour les quelles la linéarité est déjà
connue.
De l'identité
(f + g) = (f + g)+ − (f + g)− = f + − f − + g + − g −

on déduit que (f + g)+ + f − + g − = f + + g + + (f + g)− , et donc


Z Z
− −
+
((f + g) + f + g )dµ = (f + + g + + (f + g)− )dµ.
D D

1
Comme toutes ces fonctions sont positives, on a

Z Z Z Z Z Z
− −
+
(f + g) dµ + f dµ + g dµ = +
f dµ + +
g dµ + (f + g)− dµ.
D D D D D D

En regroupant les termes, on peut écrire


Z Z Z Z Z Z
− −
+
(f + g) dµ − +
(f + g) dµ = ( f dµ − +
f dµ) + ( g dµ − g − dµ).
D D D D D D

ce qui, par dénition des intégrales des fonctions à valeurs réelles, signie
Z Z Z
(f + g)dµ = f dµ + gdµ.
D D D

Exercice 2 1. Montrer que si f, g ∈ L1 (X, R) et si f ≤ g presque partout, alors


Z Z
f dµ ≤ gdµ
D D

2. Pour tout f ∈ L1 (X, R), montrer qu'on a :


Z Z
| f dµ| ≤ |f |dµ.
X X

Corrigé 2 1. Soit h := (g − f ), par hypothèse h ∈ M+ (mesurables positives), et donc


hdµ ≥ 0. La proposition précédente (voir exercice 1) entraîne donc
R R R
X X
gdµ = X
(f +h)dµ =
R R R
X
f dµ + X
hdµ ≥ X
f dµ.
2. On a :
Z Z Z Z Z Z Z
+ − + − + −
| f dµ| = | f dµ − f dµ| ≤ f dµ + f dµ = (f + f )dµ = |f |dµ.
X X X X X X X

Exercice 3 Soit (X, B, µ) un espace mesuré, et soient f et (fn )n≥0 des fonctions µ-intégrables
sur X et à valeurs réelles vériant :
i) fn −→ f µp.p ii) limn−→+∞ | f | dµ.
R R
| fn | dµ =
Montrer que limn−→+∞
R
| fn − f | dµ = 0.

Corrigé 3 On pose gn =| fn | − | fn − f | ∀n ≥ 0 ; (gn )n≥0 est une suite de fonctions


mesurables intégrables qui converge vers | f | µ pp et | gn |≤| f |, de plus g =| f | est intégrable,
donc d'après le théorème de la convergence dominée de Lebesgue on a :
R
lim gn dµ =
n−→+∞
lim gn dµ c'est à dire | f | dµ.
R R R
lim gn dµ =
n−→+∞ n−→+∞

2
=⇒ limn−→+∞ ( | fn | dµ − | fn − f | dµ) = | f | dµ donc ( | f | dµ − limn−→+∞ |
R R R R R

fn − f | dµ) = | f | dµ et part suite limn−→+∞ | fn − f | dµ = 0.


R R

+
Exercice 4 Soit (X, B, µ) un espace mesuré et soit f : X −→ R une fonction mesurable.
1.Montrer que si f est à valeurs dans N ∪ {+∞} alors on a :

Z +∞
X
f dµ = µ({x ∈ X|f (x) ≥ n}).
X n=1

2. Montrer que si µ est ni alors f est µ-intégrable si et seulement si

+∞
X
µ({x ∈ X|f (x) ≥ n}) converge.
n=1

Corrigé 4 1. On pose En = {x ∈ X|f (x) ≥ n}.


On a n=1 χEn dµ.
P+∞
µ({x ∈ X|f (x) ≥ n}) = +∞
P P+∞ R R P+∞
n=1 n=1 µ(En ) = n=1 X χEn dµ = X

Pout montrer que X f dµ = n=1 µ({x ∈ X|f (x) ≥ n}), il sut de montrer que X f dµ =
R P+∞ R

n=1 χEn dµ.


R P+∞
X

Pour que X f dµ = X +∞ n=1 χEn dµ, il sut que f = n=1 χEn µ pp ou partout.
R R P P+∞

On a f : X −→ N ∪ {+∞}.
Soit x ∈ E si f (x) = +∞ alors x ∈ En , ∀n ≥ 1 donc χEn (x) = +∞.
P+∞
n=1

Si f (x) ∈ N =⇒ f (x) = n0 .
∀n > n0 on a x 6∈ En et ∀n ≤ n0 on a x ∈ En .
On a +∞ n=1 χEn (x) = n0 = f (x), d'où f = n=1 χEn µ partout.
P Pn0 P+∞
n=1 χEn (x) =

2. On a En = {x ∈ X|f (x) ≥ n}.


Si f (x) < +∞ =⇒ n0 ≤ f (x) < n0 + 1 où n0 = E(f (x)).
∀n ≥ n0 + 1 on a x 6∈ En et ∀n ≤ n0 on a x ∈ En donc

+∞
X n0
X +∞
X
χEn (x) = χEn (x) = n0 ≤ f (x) < χEn (x) + 1.
n=1 n=1 n=1

+
Donc si f (x) ∈ R on a

+∞
X +∞
X
χEn (x) ≤ f (x) ≤ χEn (x) + 1.
n=1 n=1

Par intégration on a :

+∞ Z
X Z +∞ Z
X Z
χEn (x)dµ ≤ f (x)dµ ≤ χEn (x)dµ + 1dµ.
n=1 X X n=1 X X

3
Ceci implique que
+∞
X Z +∞
X
µ(En ) ≤ f (x)dµ ≤ µ(En ) + µ(X).
n=1 X n=1

Si µ(En ) < +∞.


P+∞
n=1

On a µ(X) < +∞ et +∞ n=1 µ(En ) < +∞ alors X f (x)dµ < +∞, par suite f est intégrable.
P R

Réciproquement si X f (x)dµ < +∞ alors +∞ n=1 µ(En ) < +∞ c'est à dire converge.
R P

Exercice 5 Soient m1 et m2 deux mesures sur l'espace mesurable (E, T ).


1. Montrer que m = m1 + m2 est une mesure.
2. Montrer qu'une application f mesurable de E dans R est intégrable pour la mesure m si et
seulement si elle est intégrable pour les mesures m1 et m2 .

Corrigé 5 1.
(a) m(∅) = m1 (∅) + m2 (∅) = 0,
(b) Soit (An )n∈N ⊂ T t.q. An ∩ Am = ∅ ; si n 6= m. On a :

m(∪n∈N An ) = m1 (∪n∈N An ) + m2 (∪n∈N An ).

Comme mi (∪n∈N An ) = lim mi (Ap ) pour i = 1, 2, on en déduit que


Pn
n−→∞ p=0

n
X n
X ∞
X
m(∪n∈N An ) = lim (m1 (Ap ) + m2 (Ap )) = lim m(Ap ) = m(Ap )
n−→∞ n−→∞
p=0 p=0 p=0

ce qui prouve bien la σ -additivité de m.


Ceci montre bien que m est une mesure.
2. Si f = 1A où A ∈ T . La dénition de m donne immédiatement

Z Z Z
f dm = m(A) = m1 (A) + m2 (A) = f dm1 + f dm2
E E E

Ainsi f est intégrable pour la mesure m si et seulement si elle est intégrable pour les mesures
m1 et m2 .
Par linéarité de l'intégrale, si f ∈ E+ (étagées mesurables positives). on a
Z Z Z
f dm = f dm1 + f dm2 .
E E E

Ainsi on a le résultat.

4
Soit maintenant f ∈ M+ (mesurables positives). Il existe (fn )n∈N ⊂ E+ t.q. (fn )n∈N est
croissante et f = lim fn .
n−→∞
On a
R R R R R
E
f dm = lim
E n−→∞
f n dm = lim f n dm = lim ( f n dm1 + f dm2 =
E n
P arBeppo−levi n−→∞ E Cas étagées n−→∞ E
f dm1 + E f dm2 . Par suite
R R R R
lim ( E fn dm1 ) + lim E fn dm2 = E
n−→∞ n−→∞ P arBeppo−levi

Z Z Z
f dm = f dm1 + f dm2
E E E

D'où le résultat.
Si f est à valeurs réelles on a f est m intégrable si et seulement si |f | est m intégrable or
d'après le cas positive on a :
Z Z Z
|f |dm = |f |dm1 + |f |dm2 .
E E E

Ainsi f mesurable de E dans R est intégrable pour la mesure m si et seulement si elle est
intégrable pour les mesures m1 et m2 .

Exercice 6 Soient (X, T, µ) un espace mesuré et (fn : n ∈ N) une suite décroissante de


fonctions mesurables fn : X −→ [0, ∞]. On suppose que f0 dµ 6= ∞. Démontrer que
R

Z Z
lim fn dµ = lim fn dµ.
n−→∞ n−→∞

Corrigé 6 On pose gn (x) = f0 (x) − fn (x). Comme la suite (fn : n ∈ N) est décroissante,
gn est une fonction positive, et la suite (gn : n ∈ N) est croissante. Puisque f0 et fn sont
mesurables, gn l'est aussi, ainsi que f = lim fn = inf fn et g = lim gn = supgn .
n n
D'prés le théorème de la convergence monotone de Beppo-levi, lim
R R
gn dµ = lim gn dµ =
n−→∞ n−→∞
gdµ. Ainsi
R
R R R R R R R
f0 dµ− f dµ = (f0 −f )dµ = (f0 −limfn )dµ = lim(f0 −fn )dµ = lim(gn )dµ = gdµ =
n
R R R Rn R n
R
lim gn dµ = lim (f0 − fn )dµ = lim ( f0 dµ − fn dµ) = f0 dµ − lim fn dµ.
n−→∞ n−→∞ n−→∞ n−→∞
Or, 0 ≤ f, fn ≤ f0 ce qui implique 0 ≤ f dµ, fn dµ ≤ f0 dµ < ∞. On en déduit
R R R

Z Z Z
lim fn dµ = lim fn dµ = f dµ.
n−→∞ n−→∞

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