Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Mesure et Intégration
Série N1
Exercice 1 Soient E un ensemble et {An | n ∈ N} une famille de sous-ensembles dénom-
Bn ∩ Am = An \ (A0 ∪ A1 ... ∪ Am ... ∪ An−1 ) ∩ Am = An ∩ Ac0 ∩ Ac1 ... ∩ Acm ... ∩ Acn−1 ∩ Am = ∅.
ii) On a ∀ n ∈ N Bn ⊆ An donc ∪ Bn ⊆ ∪ An .
n∈N n∈N
Soit x ∈ ∪ An donc ∃n ∈ N tel que x ∈ An donc x ∈ ∪ni=0 Ai = ∪ni=0 Bi donc x ∈ ∪ Bn d'où
n∈N n∈N
∪ An = ∪ Bn .
n∈N n∈N
2) Soit x ∈ E , on a E = ∪ Bn donc il existe un unique n ∈ N tel que x ∈ Bn , et alors
n∈N
f (x) = (n, fn (x)) est bien dénie.
3) Soient x, y ∈ E tels que f (x) = f (y).
On a f (x) = (n, fn (x)) et f (y) = (m, fm (x)) donc n = m et par suite fn (x) = fn (y) or fn
est injective d'où x = y . On f est une injection de E vers N × N qui est dénombrable ainsi E
est dénombrable.
1
2) Soit (An )n≥1 une suite de parties d'un ensemble E.
a) Déterminer lim(An )n≥1 ) et lim(An ) dans les cas suivants :
i) (An )n≥1 est monotone.
ii) Les (An )n≥1 sont disjoints deux à deux.
b) Montrer que χlim(An ) = limχAn et χlim(An ) = limχAn .
2
Ainsi lim(An )n≥0 = lim(An )n≥0 = ∩n≥0 An .
Si la suite (An )n≥0 ) est disjointe on a lim(An )n≥0 = lim(An )n≥0 = ∅.
Soit x ∈ lim(An )n≥0 = ∩n (∪k≥n Ak ) = ∩n (Bn ) où Bn = ∪k≥n Ak .
On a ∀ n; x ∈ Bn , pour n = n1 , ∃K1 ≥ n1 , tel que x ∈ Ak1 et pour n2 = K1 + 1 ∃K2 ≥ n2 tel
que x ∈ Ak2 donc x ∈ Ak1 ∩ Ak2 = ∅ ce qui est pas possible.
ii) On a χlim(An ) = χ∩n (∪k≥n Ak ) = inf n χ∪k≥n Ak = inf n supk≥n χAk = lim sup χAn .
1. Montrer que A est une algèbre si et seulement si A vérie les deux propriétés suivantes :
(a) E ∈ A,
(b) A, B ∈ A =⇒ A\B ∈ A.
2. Soit (Ai )i∈I une famille d'algèbres (sur E ). Montrer que ∩i∈I Ai = {A ∈ P (E); A ∈
Ai pour tout i ∈ I} est encore une algèbre.
Corrigé 3 1. On suppose que A est une algèbre. On a l'existence de A ∈ A car A est non
vide donc Ac ∈ A, et par suite A ∪ Ac = E ∈ A. Pour montrer (b) il sut d'utiliser la stabilité
par réunion nie et par passage au complémentaire, cela donne bien que A\B = A ∩ B c =
(Ac ∪ B)c ∈ A si A, B ∈ A.
.On suppose maintenant que A vérie (a) et (b). On a alors, E ∈ A, et donc, A 6= ∅. On
remarque ensuite que, grâce à (b), Ac = E\A ∈ A si A ∈ A. On a donc la stabilité de A par
passage au complémentaire.
Soit maintenant A1 , A2 ∈ A. On a A1 ∩ A2 = A1 \Ac2 , on en déduit que A1 ∩ A2 ∈ A par (b)
et la stabilité de A par passage au complémentaire.
Enn, la stabilité de A par union nie découle de la stabilité de A par intersection nie et par
passage au complémentaire car (A ∪ B)c = Ac ∩ B c .
On a bien montré que A est une algèbre.
2. On montre que ∩i∈I Ai vérie (a) et (b) :
. E ∈ ∩i∈I Ai car E ∈ Ai pour tout i ∈ I .
. Soit A, B ∈ ∩i∈I Ai . Pour tout i ∈ I , on a A, B ∈ Ai . On en déduit A\B ∈ Ai (car Ai est
une algèbre) et donc A\B ∈ ∩i∈I Ai .
On a bien montré que ∩i∈I Ai est une algèbre.
Si C ⊂ P (E), la deuxième question permet donc de dénir l'algèbre engendrée par C comme
l'intersection de toutes les algèbres sur E contenant C .
Exercice 4 Montrer qu'une intersection quelconque de tribus sur E est une tribu sur E .
3
Corrigé 4 -Soit (Ti )i∈I une famille de tribus sur E (I est un ensemble quelconque). On pose
b. Montrer que pour toute famille (Ai )i∈I de parties de X, f (∪i∈I Ai ) = ∪i∈I f (Ai ).
c. Montrer que si f est injective, f (∩i∈I (Ai )) = ∩i∈I f (Ai ).
Montrer par un contre-exemple que l'égalité précédente est fausse en général.
c.Remarquons que A ⊂ A0 =⇒ f (A) ⊂ f (A0 ). Pour tout i ∈ I , on a donc f (∩i∈I (Ai )) ⊂ f (Ai )
et par suite f (∩i∈I Ai ) ⊂ ∩i∈I f (Ai ). Si y ∈ ∩i∈I f (Ai ), alors
∀ i ∈ I, ∃ xi ∈ Ai , y = f (xi ),
4
ce qui implique que pour i, j ∈ I, f (xi ) = f (xj ) = y . L'injectivité de f donne par conséquent
pour i, j ∈ I, xi = xj = x, et donc y = f (x) avec x ∈ ∩i∈I (Ai ), qed.
Considérons l'application f : {4, 5} −→ 5, f (4) = f (5) = 5,
et posons Ai = {i}. On a f (A4 ∩ A5 ) = ∅ ⊂ f (A4 ) ∩ f (A5 ) = {5}
Exercice 6 Soient X, Y deux ensembles, B est une tribu sur X , et f une application bijective
de X vers Y .
a) Montrer que l'image directe d'une algèbre (resp σ -algèbre) par f est une une algèbre (resp
σ -algèbre).
Montrer par un contre-exemple que le résultat précédent est faux en général si f n'est pas
bijective.
Corrigé 6 Soient X, Y deux ensembles, B est une tribu sur X , et f une application de X
vers Y .
On a f (B) = {f (A)|A ∈ B}.
on a f (B) 6= ∅ car f (∅) = ∅ ∈ f (B). Si (Bn ) est une suite d'éléments de f (B), on a
pour tout n Bn = f (An ) où An ∈ B .
or ∪n∈N Bn = ∪n∈N f (An ) = f (∪n∈N An ).
∪n∈N An ∈ B car B est une tribu donc ∪n∈N Bn ∈ f (B).
Soit B ∈ f (B). On a B = f (A) où A ∈ B . On a B c = (f (A))c = f (Ac ) : En eet
On a X = A ∪ Ac , f (X) = Y car f est surjective donc Y = f (A ∪ Ac ) = f (A) ∪ f (Ac ),
or f (A) ∩ f (Ac ) = f (A ∩ Ac ) car f est injective donc f (A) ∩ f (Ac ) = f (∅) = ∅ et alors
(f (A))c = f (Ac ).
B c = (f (A))c = f (Ac ) et Ac ∈ B , part suite B c ∈ f (B).
Ainsi f (B) est une tribu.
Considérons X = {a, b, c, d} et Y = {1, 2, 3}. Soit f l'application dénie par f (a) = 1,
f (b) = 2, f (c) = 2, et f (d) = 3.
On a T = {X, ∅, {a, b}, {c, d}} donc f (T ) = {{1, 2, 3}, ∅, {1, 2}, {2, 3}}.
Considérons X = {α, β, γ} et Y = {6, 7, 8, 9}. Soit f l'application dénie par f (α) = 6,
f (β) = 7, et f (γ) = 8.
On a T = {X, ∅, {α}, {β, γ}} donc f (T ) = {{6, 7, 8}, ∅, {6}, {7, 8}}
Soit T la tribu engendrée par les parties nies de E , et C l'ensemble des parties A ⊂ E telles
que A est dénombrable ou Ac est dénombrable.
5
1. Montrer que C est une tribu.
2. Montrer que C et T sont égales.
3. Quelle est la tribu engendrée par l'ensemble des singletons d'un ensemble E ? (Déterminer
la σ algèbre engendrée par les singletons de E ).
aussi à C , car soit Ac est dénombrable, soit (Ac )c = A est dénombrable. Soit (Ai )i∈I une
famille d'éléments de C où I est dénombrable ; on veut montrer que ∪i∈I Ai ∈ C . Supposons
tout d'abord pour tout i ∈ I Ai est dénombrable. Alors ∪i∈I Ai est une union dénombrable
d'ensembles dénombrables, donc est dénombrable. Supposons maintenant qu'il existe i0 ∈ I tel
que Ai0 n'est pas dénombrable. Alors (∪i∈I Ai )c ⊂ (Ai0 )c est dénombrable, car inclus dans un
ensemble dénombrable est dénombrable. On en déduit que C est une tribu.
2. Par dénition, T est la plus petite tribu de E contenant toutes les parties nies. C étant
une tribu contenant toutes les parties nies, on a T ⊆ C . Une tribu étant stable par union
dénombrable et par complémentaire, T doit contenir toutes les parties dénombrables de E , et
aussi toutes les parties dont le complémentaire des dénombrable. Par conséquent, C ⊆ T , et
donc T = C .
3. La tribu F engendrée par l'ensemble des singletons de E contient les unions dénombrables
de singletons, c'est-à-dire les parties dénombrables de E . Elle contient donc aussi le complé-
mentaire des parties dénombrables de E . On a donc F ⊇ C .
L'ensemble des parties A de E telles que A ou Ac est dénombrable est bien une tribu, et il
contient les singletons de E donc contient F . Par conséquence la tribu F = C .
Considérons A = {{x}|x ∈ E}.
Si E est dénombrable
On a σ(A) = P (E).
Si E n'est pas dénombrable
On a σ(A) = {A ⊆ E|A est dénombrable ou Ac est dénombrable}.
6
Corrigé 8 a. Considérons T = {∪j∈J Aj }J⊂{1,...,n} . Pour tout j ∈ {1, ..., n}, Aj ∈ T et toute
algèbre à la quelle les Aj appartiennent doit contenir T ; de plus T est une algèbre, car stable
par réunion, passage au complémentaire car les Aj forment une partition de X et donc
(∪j∈J Aj )c = ∪j∈J c Aj .
(∪j∈J Aj )c = ∪j∈J c Aj .
D'où Ac = ∪j∈J c Aj ∈ A.
ii) Considérons T = {∪j∈J Aj }J⊂N . Pour tout j ∈ N, Aj ∈ T et toute tribu à la quelle les
Aj appartiennent doit contenir T ; de plus T est une tribu, car T 6= ∅, stable par réunion
dénombrable, stable par passage au complémentaire car les Aj forment une partition de X et
donc
(∪j∈J Aj )c = ∪j∈J c Aj .
P (N) 7−→ T
J 7−→ ∪j∈J Aj ∈ T
est surjective par construction de T . Elle est injective car si J, K sont deux parties de N telles
7
que
∪j∈J Aj = ∪j∈K Aj
Exercice 9 1.On suppose maintenant que est une algèbre et une classe monotone. Mon-
P
2. Donner un exemple, avec E = R, de classe monotone qui ne soit pas une tribu.
3.Soit ( i )i∈I une famille de classes monotones (sur E). Montrer que ∩i∈I i = {A ∈ P (E) |
P P
classe monotone.
Corrigé 9 1.Comme est une algèbre, pour montrer que est une tribu, il sut de montrer
P P
Soit donc (An )n∈N ⊂ et A = ∪n∈N An . On veut montrer que A ∈ . On remarque que
P P
Puis, comme est stable par union croissante (noter que Bn ⊂ Bn+1 ) dénombrable, on en
P
déduit queA ∈ . On a bien montré que est stable par union dénombrable et donc que
P P P
3. Soit (An )n∈N ⊂ ∩i∈I i t.q. An ⊂ An+1 pour tout n ∈ N. On a donc, pour tout i ∈ I ,
P
(An )n∈N ⊂ i et donc, puisque i est une classe monotone, ∪n∈N An ∈ i . On en déduit que
P P P
∪n∈N An ∈ ∩i∈I i .
P
Soit (An )n∈N ⊂ ∩i∈I i t.q. An ⊃ An+1 pour tout n ∈ N. On a donc, pour tout i ∈ I ,
P
(An )n∈N ⊂ i et donc, puisque i est une classe monotone, ∩n∈N An ∈ i . On en déduit que
P P P
∩n∈N An ∈ ∩i∈I i .
P
8
Ceci montre bien que ∩i∈I est une classe monotone.
P
i
Remarque 2 Si C ⊂ P (E), cette question permet donc de dénir la classe monotone engen-
drée par C comme l'intersection de toutes les classes monotones sur E contenant C .
4. Soit A une algèbre sur E . On note la classe monotone engendrée par A et on note T la
P
est l'intersection de toutes les classes monotones contenant A. Une tribu étant aussi une
P
classe monotone, la tribu T (engendrée par A) est donc une classe monotone contenant A.
On en déduit que ⊂ T.
P
b). Soit (Bn )n∈N ⊂ A t.q. Bn ⊂ Bn+1 pour tout n ∈ N. on pose B = ∪n∈N Bn . On va montrer
P
que B ∈ A .
P
On a A\B = A\ ∪n∈N Bn = ∩n∈N (A\Bn ). La suite (A\Bn )n∈N est une suite décroissante de
. Comme est une classe monotone, on en déduit A\B = ∩n∈N (A\Bn ) ∈ . On montre
P P P
aussi que B\A ∈ . En eet, B\A = ∪n∈N Bn \A = ∪n∈N (Bn \A) ∈ par la stabilité de
P P
par union croissante dénombrable. On a donc bien montré que B ∈ A . Ce qui donne la
P P
brable. Soit (Bn )n∈N ⊂ A t.q. Bn ⊃ Bn+1 pour tout n ∈ N. on pose B = ∩n∈N Bn . On va
P
montrer que B ∈ A .
P
On a A\B = A\ ∩n∈N Bn = ∪n∈N (A\Bn ). La suite (A\Bn )n∈N est une suite croissante de .
P
Comme est une classe monotone, on en déduit A\B = ∪n∈N (A\Bn ) ∈ . On montre aussi
P P
que B\A ∈ . En eet, B\A = ∩n∈N Bn \A = ∩n∈N (Bn \A) ∈ par la stabilité de par
P P P
9
Université Moulay Ismail Année Universitaire 2020/2021
Département de Mathématiques.
Mesure et Intégration
Série N°2
Exercice 1 On rappelle qu'une partition d'un ensemble E est un recouvrement (Aj )j∈J de
E (c'est-à-dire que les Aj sont des parties de A dont la réunion est E tout entier) dont les
éléments sont deux à deux disjoint (quels que soient j, k ∈ J tels que j 6= k on a Aj ∩ Ak = ∅).
a. Soit A une partie d'un ensemble E distincte de l'ensemble vide et de E lui-même. Montrer
que la tribu engendrée par {A} est l'union de {∅, E} et d'une partition.
par A.
g. Soient E une tribu de E et A une partie de E . Montrer que la fonction indicatrice 1A est
E -mesurable si et seulement si A ∈ E .
h. Soient A une partition dénombrable de E , E la tribu engendrée par A et f une fonction
réelle sur E . Montrer que f est E -mesurable si et seulement si elle est constante sur chaque
partie A ∈ A.
Corrigé 1 a. La tribu engendrée par A est {∅, A, Ac , E}. C'est bien l'union de ∅, E et d'une
partition {A, Ac }.
{∅, E, A, B, C, B ∪ C, C ∪ A, A ∪ B}
c. La tribu engendrée par une partition au plus dénombrable A = {Ai , i ∈ I}(I ⊂ N) contient
∪i∈J Ai
de parties Ai ⊂ A, i ∈ J, J ⊂ I .
Or, puisque la partition A est supposée dénombrable, l'ensemble des telles unions contient
1
(∪i∈J Ai )c = ∪i∈J c Ai
(avec la convention que l'union d'un ensemble vide de sous-ensembles est l'ensemble vide).
d. Les dénitions de tribu et de topologie diérent par les propriétés suivantes : une tribu est
stable par passage au complémentaire et une topologie est stable par union quelconque (et non
seulement dénombrable).
Une tribu est stable par intersection dénombrable (et non seulement ni).
f. La tribu et la topologie engendrées par une partition dénombrable A de E sont toutes deux
(Mais généralement les deux notions ne coincident pas. Par exemple, les topologies usuelles
dente, chaque fonction 1A est mesurable. Comme A est dénombrable, f est donc la limite d'une
par l'absurde que f est E -mesurable mais qu'il existe une partie A ∈ A et deux éléments de
A sur lesquels f prenne deux valeurs distinctes, disons y et z. Considérons les deux parties
B = A ∩ {f = y} et C = A ∩ {f = z}. B et C sont deux parties non vides, disjointes, et sont
dans E . En particulier ce sont des unions de parties C de A. Or elles ont toutes deux une
1. Soit S une tribu sur F . On pose Tf,S = {f −1 (B); B ∈ S}. Montrer que Tf,S est une tribu
2
a. Montrer que f : (E, E0 ) −→ (F, {∅, F }) est mesurable.
b. Vérier que ∆E0 est une tribu, et qu'en revanche {f (A), A ∈ E0 } n'en est pas une en général.
c. Montrer que si F est une tribu rendant f : (E, E0 ) −→ (F, F) mesurable alors F ⊂ ∆E0
Corrigé 2 1.On démontre que Tf,S est une tribu sur E en remarquant que f −1 (∅) = ∅,
E\f −1 (A) = f −1 (F \A) (pour tout A ⊂ F ) et que
Si B ⊂ E , on pose Bf = {f (x); x ∈ B}. Noter que, en général, si T est une tribu {Bf , B ∈ T }
n'est pas une tribu sur F (par exemple, si f est non surjective, F 6∈ {Bf , B ∈ T }.
b. les mêmes arguments utilisés dans la question 1 montrent que ∆E0 est une tribu. En revanche
{f (A), A ∈ E0 } n'est pas forcément une tribu. Par exemple, si f n'est pas surjective alors
F 6∈ {f (A), A ∈ E0 }.
c. Soit F0 une tribu rendant f : (E, E0 ) −→ (F, F0 ) mesurable. Pour toute partie B ∈ F0 ,
f −1 (B) ∈ E0 ; donc, par dénition de ∆E0 , on a B ∈ ∆E0 . Donc ∆E0 est plus ne que F0 .
d. Si f est une fonction constante, montrons que ∆E0 = P (F ). Notons y l'unique valeur de f .
Donc ∆E0 = P (F ).
f.Supposons maintenant que A n'est pas dans E0 . Une partie B de F est dans ∆E0 si et
3
seulement si f −1 (B) ∈ E0 , c'est-à-dire, d'après le raisonnement de la question précédente,
si f −1 (B) = ∅. ou E , c'est-à-dire si B contient soit ni a ni b, soit les deux. Donc ∆E0 est la
tribu engendrée par l'ensemble des parties de F qui contiennent a et b ou qui sont d'intersection
2. Soit C un ensemble qui engendre B(R), montrer que les deux assertions suivantes sont
équivalentes :
Corrigé 3 1- Cette question est un cas particulier (avec F = R) de la question 2.b de l'exer-
cice 2.
Pour le sens (ii) =⇒ (i), on remarque que Tf est une tribu. Donc, si Tf contient C , on a aussi
Tf contient T (C) = B(R). Ceci donne f mesurable. Donc, on a bien (ii) =⇒ (i)
2.On suppose dans cette question que A est engendrée par une partition dénombrable de E ,
montrer qu'une fonction mesurable est constante sur chaque élément de la partition.
Corrigé 4 -Soit f une fonction mesurable de E dans R. (L'ensemble E est muni de la tribu
A et, comme d'habitude, R est muni de la tribu borélienne.) On peut supposer A 6= ∅ ; (et
même A non réduit à un seul élément, sinon il n'y a rien à démontrer !). Soit x ∈ A, on pose
aussi supposer aussi que Ai 6= ∅ pour tout i ∈ N. Selon l'exercice 8 de la série 1 on a alors
A = {∪n∈J An |J ⊂ N} :
4
Soit f une fonction mesurable de E dans R. Soit i ∈ N. Comme les Aj sont disjoints deux à
B ∈ A; B ⊂ Ai =⇒ B = ∅; ou B = Ai .
On peut donc appliquer la première question, elle donne que f est constante sur Ai .
Exercice 5 Soient (X, B) et (Y, S ) deux espaces mesurables tels que B = {∅, X} et S
contient tous les singletons de Y . Déterminer toutes les applications mesurables de X vers
Y.
f est une application donc ∃ y ∈ Y | f −1 ({y}) = X c'est à dire ∀ x ∈ X f (x) = y d'où f est
une constante.
Toute application
constante de (X, B1 ) vers (Y, S1 ) est mesurable car si S ∈ S1 on a :
X, si c ∈ S;
−1
f {S}= .
∅,
si c 6∈ S.
Les applications mesurables de (X, B ) vers (Y, S ) sont les applications constantes.
Exercice 6 Soient (X, B) un espace mesurable et (An )n∈N une suite d'éléments de B telle
que X = ∪n∈N An
An |x ∈ f −1 (A)} = An ∩ f −1 (A) ∈ An ∩ B = Bn .
fn−1 (A) ∈ Bn d'où fn est Bn -mesurable.
⇐=) Supposons que fn est Bn -mesurable.
Soit A ∈ BR on a f −1 (A) = {x ∈ A|f (x) ∈ A} = X ∩ f −1 (A) = (∪n∈N An ) ∩ f −1 (A) =
∪n∈N (An ∩ f −1 (A)) = ∪n∈N fn−1 (A) ∈ B (car fn−1 (A) ∈ Bn ⊂ B ), donc f −1 (A) ∈ B ; d'où f est
B -mesurable.
5
Exercice 7 a) On suppose que f croissante. Montrer que f est mesurable.
b) L'inverse d'une bijection mesurable est-elle toujours mesurable ?
Montrer que toute fonction continue de (X, τ ) dans (Y, τ 0 ) est borélienne.
boréelienne.
pour tout y ≥ x. Donc, [x; ∞[⊂ A. En posant a = infA ∈ R ∪ {−∞}, on en déduit que
]a, ∞[⊂ A ⊂ [a, ∞[. A est donc nécessairement un intervalle (dont la borne supérieure est
∞), ce qui prouve que A ∈ B(R). Comme {[α, ∞[α ∈ R} engendre B(R), on en déduit que f
est mesurable.
b) Non. Un contre-exemple est donnée par l'identité id : x −→ x de (E, P (E)) dans (E, {∅, E}),
où E = {0, 1} ; en eet, {0} ∈ P (E) alors que (id−1 )({0}) = {0} 6∈ {∅, E}.
f −1 (τ ) ⊂ B(τ 0 ).
Par le théorème de la caractérisation f est B(τ ), B(τ 0 ) mesurable c'est à dire borélienne.
donc boréelienne. Comme de plus R∗+ et R∗− sont boréeliens, la fonction f = g(1R∗+ − 1R∗− )
est boréelienne quand on la voit comme une fonction de (R, B(R)) −→ (R, B(R)). Or f est
à valeurs R et B(R) ⊂ B(R). Donc f est boréelienne de l'espace mesuré (R, B(R)) dans
lui-même.
6
Université Moulay Ismail Année Universitaire 2020/2021
Faculté des Sciences et Techniques Filière MIP
Errachidia Module M511
Département de Mathématiques
Mesure et Intégration
Série N°3
d. Généraliser cette formule aux cas faisant intervenir un nombre ni d'ensembles A , ..., A .
1 2 1 2 1 2 1 2
1≤j≤n j
X X
µ(∪1≤j≤n Aj ) = (−1)k+1 µ(Ai1 ∩ Ai2 ... ∩ Aik )
1≤k≤n 1≤i1 <i2 <...<ik ≤n
1 2 1 2 2 1 1 2
=⇒ µ(A ∪ A ) = µ(A \A )) + µ(A \A ) + µ(A ∩ A )
et par conséquent
1 2 1 2 2 1 1 2
cest à dire
µ(A1 ∪ A2 ) + µ(A1 ∩ A2 ) = µ(A1 ) + µ(A2 )
µ(A1 ∪A2 ∪A3 ) = µ(A1 )+µ(A2 )+µ(A3 )−µ(A1 ∩A2 )−µ(A1 ∩A3 )−µ(A2 ∩A3 )+µ(A1 ∩A2 ∩A3 )
1
En eet, nous avons établi la formule pour n = 2. Considérons un entier n ≥ 3 et A , ..., A
mesurables de mesures nies. Il vient
1 n
µ(∪1≤j≤n Aj ) = µ(∪1≤j≤n−1 Aj ∪ An )
= 1≤k≤n−1 (−1)k+1 1≤i1 <i2 <...<ik ≤n−1 µ(Ai1 ∩ Ai2 ... ∩ Aik )+
P P
X X
µ(An ) − (−1)k+1 µ(Ai1 ∩ Ai2 ... ∩ Aik ∩ Ain )
1≤k≤n−1 1≤i1 <i2 <...<ik ≤n−1
X X
= (−1)k+1 µ(Ai1 ∩ Ai2 ... ∩ Aik ) + µ(An )
1≤k≤n 1≤i1 <i2 <...<ik ≤n
[ik ≤n−1]ou bien [ik =n avec k≥2]
X X
= (−1)k+1 µ(Ai1 ∩ Ai2 ... ∩ Aik )
1≤k≤n 1≤i1 <i2 <...<ik ≤n
N.B Dans l'avant-dernière somme, on considère les k-uplets 1 ≤ i < i < ... < i ≤ n tels
que i ≤ n − 1 ainsi que ceux pour lesquels i = n et k ≥ 2 ; par suite il manque le k-uplet
1 2 k
k n
Exercice 2 Soit X un ensemble et µ la mesure de comptage dénie sur P (X) par µ (A) =
CardA si A est ni, µ (A) = +∞ sinon. Montrer que (X, P (X), µ ) est un espace mesuré.
d d
d d
Corrigé 2 Soit (A ) une suite de parties de X , deux à deux disjointes. si ∪(A ) en-
semble ni, alors il existe N tel que A = ∅ pour j > N par suite ∪(A ) = ∪(A ) et
j j∈N j j∈N
N
X X X
µd (∪(Aj )j∈N ) = card(∪(Aj )0≤j≤N ) = card(Aj ) = card(Aj ) = µd (Aj )
0 j∈N j∈N
j j∈N j
n
X
card(∪0≤j≤n Aj ) = card(Aj ) ≤ M
0
et par conséquent sup card(∪ A ) ≤ M . Or, comme l'ensemble ∪(A ) est inni,
la suite, (card(∪ A )) n'est pas majorée.
n∈N 0≤j≤n j j j∈N
0≤j≤n j n∈N
Exercice 3 Soit (E, T, m) un espace mesuré ni ("ni" signie que m(E) < ∞) et (A ) ,
des suites d'ensembles mesurables tels que B ⊂ A pour tout n ∈ N .
n n∈N
(B )
1.Montrer que ( ∪ A )\( ∪ B ) ⊂ ∪ (A P \B ).
n n∈N n n
n n n n
n∈N
n
n∈N
n∈N
n∈N
n
n∈N
n n
2
Corrigé 3 1. Soit x ∈ ( ∪ A )\( ∪ B ) donc x ∈ ( ∪ A ) et x 6∈ ( ∪ B ) c'et à dire ∃ p ∈ N
n n n n
n n n n n n
Exercice 4 Soit (E, T ) un espace mesurable t.q. {x} ∈ T pour tout x ∈ E. Une mesure m
sur T est diusée si m({x}) = 0 pour tout x ∈ E. Une mesure m sur T est purement atomique
si il existe S ∈ T t.q. m(S ) = 0 et m({x}) > 0 si x ∈ S.
c
Un exemple de mesure diusée sur (R, B(R)) est donnée par la mesure de Lebesgue sur B(R).
a a
Exercice 5 Soit X un ensemble non vide et M la tribu engendrée par les parties {x} où
x ∈ X.
a. Montrer que A ∈ M si et seulement si A est dénombrable ou bien A est dénombrable. c
b. Dans le cas particulier où X est l'ensemble R, donner un exemple de partie qui ne soit pas
dans la tribu M.
c. Si X n'est pas dénombrable, on pose pour A ∈ M
µ(A) = 0, si A est dénombrable, µ(A) = 1, si A n'est pas dénombrable.
Montrer que µ est une mesure positive dénie sur M.
d. Vérier que µ est diusé, c'est-à-dire que pour tout x ∈ X on a µ({x}) = 0.
e. Déterminer les atomes de µ, c'est-à-dire les parties A ⊂ X de mesure strictement positive
et telles que pour toute partie B ⊂ X incluse dans A on a µ(B) = 0 ou µ(A\B) = 0.
Corrigé 5 a.Si A est une partie dénombrable de X , A est réunion dénombrable d'ensembles
à un élément et appartient donc à M. Comme M est aussi stable par passage au complé-
mentaire, on trouve également que si A est dénombrable, A ∈ M. Considérons N = {A ⊂
c
3
L'ensemble N est donc une tribu qui contient toutes les parties à un élément de X . On obtient
donc que M ⊂ N et par suite M = N . Ceci achève la démonstration de (a).
b.Dans le cas où X = R, l'intervalle [0, +∞[ n'est pas dans M parce que ni lui ni son com-
plémentaire ] − ∞, 0[ ne sont dénombrables.
c. On a µ(∅) = 0 ; soit (A ) une suite d'éléments deux à deux disjoints de M. Si tous les
A sont dénombrables, alors ∪ A est dénombrable et µ(∪ A ) = 0 = Σ µ(A ).
n n∈N
S'il existe k ∈ N tel que A soit non dénombrable, alors A est dénombrable et ∪ A est
n n∈N n n∈N n n∈N n
c
Ack ⊃ ∪n6=k An ,
diusé.
e. Si A ∈ M est un atome de µ, on doit avoir µ(A) > 0, donc A n'est pas dénombrable.
Réciproquement, considérons une telle partie A ∈ M . Soit B ∈ M une partie incluse dans
A. Si B est dénombrable, µ(B) = 0. Sinon B est dénombrable et µ(A\B) = µ(A ∩ B ) ≤
c c
A ∪ N ∈ F =⇒ A ∈ B et N ⊂ B ∈ B|µ(B) = 0
On a (A ∪ N ) = A ∩ N = (A ∩ N ∩ B) ∪ (A ∩ N ∩ B ) = (A ∩ N ∩ B) ∪ (A ∩ B ) car
c c c c c c c c c c c c
c c c
N ∩B =B
A ∩ B ∈ B et A ∩ N ∩ B ⊂ B et µ(B) = 0
c c c c
c
=⇒ (A ∪ N ) ∈ F
Soit (A ∪ N ) ⊂ F Montrons que ∪ (A ∪ N ) ∈ F
∪ (A ∪ N ) = (∪ A ) ∪ (∪ N ) or A ∈ B et N ⊂ B ∈ B|µ(B ) = 0 ∀n ≥ 0.
n n n≥0 n≥0 n n
4
A ∪ N 7−→ µ(A)
µ est une application
et
b
F = A ∪ N = A0 ∪ N 0 N ⊂ B N 0 ⊂ B 0 µ(B) = µ(B 0 ) = 0
A ⊂ F = A ∪ N = A0 ∪ N 0 ⊂ A0 ∪ B 0
=⇒ µ(A) ≤ µ(A0 ∪ B 0 ) ≤ µ(A0 ) + µ(B 0 ) = µ(A0 )
Et de même on a ainsi
µ(A0 ) ≤ µ(A) µ(A) = µ(A0 )
µ est unique par construction.
est une mesure.
b
µ
Soit une suite disjointe de .
b
(Fn = An ∪ Nn )n≥0 F
(An )n≥0 ⊂ B Nn ⊂ Bn ∀n|(Bn )n≥0 ⊂ B et .
µ(Bn ) = 0
µ b(∪n≥0 An ∪ ∪n≥0 Nn ) ∪n≥0 Nn ⊂ ∪n≥0 Bn
b(∪n≥0 Fn ) = µ et µ(∪∞n=0 Bn ) ≤
P+∞
n=0 µ(Bn ) = 0
µ
P+∞
b(∪n≥0 Fn ) = µ(∪n≥0 An ) = n=0 µ(An ) = n=0 µ
P+∞
.
b(Fn )
µ
b/B = µ .
(X, F, µb) est complet
Soit F ∈F tel que et
b(F ) = 0 G ⊂ F
µ a-t-on G∈F ?
On a F = A∪N A ∈ BN ⊂ B ∈ B et .
µ(B) = 0
µ
b(F ) = µb(A) = µ(A) = 0 .
On a G⊂F =A∪N ⊂A∪B et µ(A ∪ B) = 0 .
Et et
G=∅∪G G⊂A∪B ∈B et µ(A ∪ B) = 0 , donc G∈F.
3. (X, F, µb) est le complété de (X, B, µ) c'est à dire si est un prolongement
(X, F 0 , µ0 )
complet de (X, B, µ) alors et
F ⊂ F0 .
µ0 /F = µ
Soit F ∈F . On a F = A ∪ N |A ∈ B et N ⊂ B ∈ B|µ(B) = 0 .
N ⊂ B µ(B) = µ (B) = 0 =⇒ N ∈ F 0 F 0
0
( étant complet).
=⇒ F ∈ F 0 d'où .
F ⊂ F0
b(F ) = µ(A) = µ0 (A) ≤ µ0 (A ∪ N ) = µ0 (F )
µ
=⇒ µ b(F ) ≤ µ0 (F )
Et de même µ0 (F ) = µ0 (A ∪ N ) ≤ µ0 (A) + µ0 (N ) = µ0 (A) = µ(A) = µ .
b(F )
D'où b(F ) = µ0 (F )
µ
Exercice 7 On rappelle qu'ne mesure extérieure sur un ensemble X est une application
ϕ : P (X) −→ R = [0, +∞] telle que (i) ϕ(∅) = 0 ; (ii)A ⊂ B) =⇒ ϕ(A) ≤ ϕ(B) ; (iii)
+
(ϕ σ-sous-additivite)
1 On dénit ν : P (R) −→ R par
∗
0, si A est borné;
(
1, sinon.
∗
ν (A) =
0, si A est dénombrable;
(
1, 1 sinon.
∗
µ (A) =
5
a) Montrer que µ est une mesure extérieure.
∗
0, si A = ∅ ;
(
1, sinon.
∗
µ (A) =
Corrigé 7 1. ν (∅) = 0. ∗
Si A ⊆ B on a ν (A) ≤ ν (B). ∗ ∗
On a R = ∪ [−n, n]. P
ν ([−n, n]) = 0.
n∈N∗
∗ ∗ ∗
ν (R) = ν (∪ [−n, n]) 6≤
L'application ν n'est pas σ-sous addtitive d'où ν n'est pas une mesure extérieure.
n∈N∗ n∈N∗
∗ ∗
0, si A est dénombrable;
(
1, 1 sinon.
∗
µ (A) =
µ (∅) = 0. ∗
µ est monotone.
∗
Soit (A ) ⊂ P (R).
Si pour tout n A estPdénombrable =⇒ ∪A est dénombrable
n
µ (A ) = 0.
n n
∗ ∗
=⇒ µ (∪A ) = 0 ≤
S'il existe un n tel que A n'est pas dénombrable on a µ (∪A ) = 1 ≤ P µ (A ).
n n∈N∗ n
∗ ∗
∀B ∈ P (R) on a µ (B) = µ (B ∩ A) + µ (B ∩ A ).
∗ ∗ ∗ c
Pour B = R.
On a µ (R) = µ (A) + µ (A ).
∗ ∗ ∗ c
=⇒ µ (A) = 0 ou µ (A ) = 0.
∗ ∗ c
Si µ (A ) = 0 on a A est dénombrable.
∗ c c
Finalement les ensembles µ mesurables sont les parties A de R telle que A est dénombrable
∗
6
Montrons que tout ensemble A de X tel que µ (A) = 0 est µ -mesurable.
∗ ∗
On a B = B ∩ X = (B ∩ A) ∪ (B ∩ A ) c
∗ ∗ c
=⇒ µ (B) = µ ((B ∩ A) ∪ (B ∩ A ))
≤ µ (B ∩ A) + µ (B ∩ A ) sous additive
∗ ∗ c
≤ µ∗ (A) + µ∗ (B)
≤ µ∗ (B)
=⇒ µ∗ (B) ≤ µ∗ (B ∩ A) + µ∗ (B ∩ Ac ) ≤ µ∗ (B)
=⇒ µ∗ (B) = µ∗ (B ∩ A) + µ∗ (B ∩ Ac ) .
7
Université Moulay Ismail Année Universitaire 2020/2021
Faculté des Sciences et Techniques Filière MIP
Errachidia Module M 511
Département de Mathématiques.
Mesure et Intégration
Série N4
Exercice 1 Soit (X, A, µ) un espace mesuré.
Une fonction mesurable f : X −→ R est dite intégrable sur D ∈ A si |f |dµ < ∞.
R
D
L1 (D, R).
2) Vérions que f dµ.
R R
D
αf dµ = α D
Si α ≥ 0 on a f dµ.
R R
D
αf dµ = α D
Nous allons nous ramener au cas des fonctions positives pour les quelles la linéarité est déjà
connue.
De l'identité
(f + g) = (f + g)+ − (f + g)− = f + − f − + g + − g −
1
Comme toutes ces fonctions sont positives, on a
Z Z Z Z Z Z
− −
+
(f + g) dµ + f dµ + g dµ = +
f dµ + +
g dµ + (f + g)− dµ.
D D D D D D
ce qui, par dénition des intégrales des fonctions à valeurs réelles, signie
Z Z Z
(f + g)dµ = f dµ + gdµ.
D D D
Exercice 3 Soit (X, B, µ) un espace mesuré, et soient f et (fn )n≥0 des fonctions µ-intégrables
sur X et à valeurs réelles vériant :
i) fn −→ f µp.p ii) limn−→+∞ | f | dµ.
R R
| fn | dµ =
Montrer que limn−→+∞
R
| fn − f | dµ = 0.
2
=⇒ limn−→+∞ ( | fn | dµ − | fn − f | dµ) = | f | dµ donc ( | f | dµ − limn−→+∞ |
R R R R R
+
Exercice 4 Soit (X, B, µ) un espace mesuré et soit f : X −→ R une fonction mesurable.
1.Montrer que si f est à valeurs dans N ∪ {+∞} alors on a :
Z +∞
X
f dµ = µ({x ∈ X|f (x) ≥ n}).
X n=1
+∞
X
µ({x ∈ X|f (x) ≥ n}) converge.
n=1
Pout montrer que X f dµ = n=1 µ({x ∈ X|f (x) ≥ n}), il sut de montrer que X f dµ =
R P+∞ R
Pour que X f dµ = X +∞ n=1 χEn dµ, il sut que f = n=1 χEn µ pp ou partout.
R R P P+∞
On a f : X −→ N ∪ {+∞}.
Soit x ∈ E si f (x) = +∞ alors x ∈ En , ∀n ≥ 1 donc χEn (x) = +∞.
P+∞
n=1
Si f (x) ∈ N =⇒ f (x) = n0 .
∀n > n0 on a x 6∈ En et ∀n ≤ n0 on a x ∈ En .
On a +∞ n=1 χEn (x) = n0 = f (x), d'où f = n=1 χEn µ partout.
P Pn0 P+∞
n=1 χEn (x) =
+∞
X n0
X +∞
X
χEn (x) = χEn (x) = n0 ≤ f (x) < χEn (x) + 1.
n=1 n=1 n=1
+
Donc si f (x) ∈ R on a
+∞
X +∞
X
χEn (x) ≤ f (x) ≤ χEn (x) + 1.
n=1 n=1
Par intégration on a :
+∞ Z
X Z +∞ Z
X Z
χEn (x)dµ ≤ f (x)dµ ≤ χEn (x)dµ + 1dµ.
n=1 X X n=1 X X
3
Ceci implique que
+∞
X Z +∞
X
µ(En ) ≤ f (x)dµ ≤ µ(En ) + µ(X).
n=1 X n=1
On a µ(X) < +∞ et +∞ n=1 µ(En ) < +∞ alors X f (x)dµ < +∞, par suite f est intégrable.
P R
Réciproquement si X f (x)dµ < +∞ alors +∞ n=1 µ(En ) < +∞ c'est à dire converge.
R P
Corrigé 5 1.
(a) m(∅) = m1 (∅) + m2 (∅) = 0,
(b) Soit (An )n∈N ⊂ T t.q. An ∩ Am = ∅ ; si n 6= m. On a :
n
X n
X ∞
X
m(∪n∈N An ) = lim (m1 (Ap ) + m2 (Ap )) = lim m(Ap ) = m(Ap )
n−→∞ n−→∞
p=0 p=0 p=0
Z Z Z
f dm = m(A) = m1 (A) + m2 (A) = f dm1 + f dm2
E E E
Ainsi f est intégrable pour la mesure m si et seulement si elle est intégrable pour les mesures
m1 et m2 .
Par linéarité de l'intégrale, si f ∈ E+ (étagées mesurables positives). on a
Z Z Z
f dm = f dm1 + f dm2 .
E E E
Ainsi on a le résultat.
4
Soit maintenant f ∈ M+ (mesurables positives). Il existe (fn )n∈N ⊂ E+ t.q. (fn )n∈N est
croissante et f = lim fn .
n−→∞
On a
R R R R R
E
f dm = lim
E n−→∞
f n dm = lim f n dm = lim ( f n dm1 + f dm2 =
E n
P arBeppo−levi n−→∞ E Cas étagées n−→∞ E
f dm1 + E f dm2 . Par suite
R R R R
lim ( E fn dm1 ) + lim E fn dm2 = E
n−→∞ n−→∞ P arBeppo−levi
Z Z Z
f dm = f dm1 + f dm2
E E E
D'où le résultat.
Si f est à valeurs réelles on a f est m intégrable si et seulement si |f | est m intégrable or
d'après le cas positive on a :
Z Z Z
|f |dm = |f |dm1 + |f |dm2 .
E E E
Ainsi f mesurable de E dans R est intégrable pour la mesure m si et seulement si elle est
intégrable pour les mesures m1 et m2 .
Z Z
lim fn dµ = lim fn dµ.
n−→∞ n−→∞
Corrigé 6 On pose gn (x) = f0 (x) − fn (x). Comme la suite (fn : n ∈ N) est décroissante,
gn est une fonction positive, et la suite (gn : n ∈ N) est croissante. Puisque f0 et fn sont
mesurables, gn l'est aussi, ainsi que f = lim fn = inf fn et g = lim gn = supgn .
n n
D'prés le théorème de la convergence monotone de Beppo-levi, lim
R R
gn dµ = lim gn dµ =
n−→∞ n−→∞
gdµ. Ainsi
R
R R R R R R R
f0 dµ− f dµ = (f0 −f )dµ = (f0 −limfn )dµ = lim(f0 −fn )dµ = lim(gn )dµ = gdµ =
n
R R R Rn R n
R
lim gn dµ = lim (f0 − fn )dµ = lim ( f0 dµ − fn dµ) = f0 dµ − lim fn dµ.
n−→∞ n−→∞ n−→∞ n−→∞
Or, 0 ≤ f, fn ≤ f0 ce qui implique 0 ≤ f dµ, fn dµ ≤ f0 dµ < ∞. On en déduit
R R R
Z Z Z
lim fn dµ = lim fn dµ = f dµ.
n−→∞ n−→∞