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Université Paris 7 – Préparation CAPES 05-06

Géométrie 7 novembre 2005


Feuille d’exercices n◦ 4
Dualité, formes quadratiques

Exercice 1. Soit E un espace vectoriel de dimension Exercice 7 (vecteurs isotropes). Soient E un es-
finie sur un corps K. Dans la suite S désigne une partie pace vectoriel réel, q une forme quadratique sur E et ϕ sa
quelconque de E et T une partie quelconque de son dual forme polaire. Un vecteur isotrope de q est un vecteur u
E v , Vect(S) est le sous-espace de E engendré par S, (et tel que q(u) = 0. L’ensemble des vecteurs isotropes de q,
Vect(T ) le sous-espace de E v engendré par T ). On rap- C(q) = {x ∈ E / q(x) = 0}, est appelé cône isotrope de q
pelle que l’orthogonal S ⊥ de S de E et l’orthogonal T ⊥ (remarquez que si x ∈ C(q) et λ ∈ R, alors λ · x ∈ C(q)).
de T sont définis par : Un sous-espace vectoriel de E inclus dans C(q) est dit
totalement isotrope pour q.
S ⊥ = {ϕ ∈ E v / ∀u ∈ S, ϕ(u) = 0} ;
1. Caractériser géométriquement, suivant la signature
T ⊥ = {u ∈ E / ∀ϕ ∈ T, ϕ(u) = 0} . de q, son cône isotrope en dimension 2 puis 3. Com-
parer le cône isotrope et le noyau de q. Dans quel
Montrer que
cas le cône isotrope est-il un espace vectoriel ? Iden-
⊥⊥ ⊥⊥
S = Vect(S) , T = Vect(T ) . tifier dans chacun des cas les sous-espaces totale-
ment isotropes, et donner la dimension des sous-
Exercice 2. Soient E un espace vectoriel réel de di- espaces totalement isotropes maximaux pour l’in-
mension finie , p un entier naturel et L, l1 , l2 , . . . , lp des clusion (qui ne sont inclus dans aucun autre sous-
formes linéaires sur E . Montrer que l’on a espace totalement isotrope).
Ker lk ⊂ Ker L si et seulement si L ∈ Vect(lk )1≤k≤p 2. On suppose que la forme q est de signe constant :
\

1≤k≤p soit positive, c’est à dire que q(x) ≥ 0 pour tout


x ∈ E, soit négative c’est à dire que q(x) ≤ 0 pour
Exercice 3. Soit E = R[X] l’espace vectoriel des poly- tout x ∈ E. Montrer qu’on a C(q) = Ker f (étu-
nômes réels. Pour tout entier naturel n , soit fn : E → R dier le signe de q(x + λy) pour x ∈ C(q) , y ∈ E et
l’application qui à un polynôme P associe le coefficient λ ∈ R).
de X n dans P . 3. On suppose maintenant que la forme quadratique
1. Montrer que (fn )n∈N est un système libre de E v . q n’est pas de signe constant. Soient u et v des élé-
2. étudier a quelle condition l’application fa : E → R ments de E tels que q(u) > 0 et q(v) < 0. Montrer
définie par fa (P ) = P (a) appartient à l’espace en- que les vecteurs u et v sont linéairement indépen-
gendré par (fn )n∈N et en déduire que ce système dants, et qu’il existe deux réels distincts λ1 et λ2
n’est pas générateur. tels que :
Exercice 4 (Polynômes de Lagrange). Soient n q(u + λ1 v) = q(u + λ2 v) = 0 .
un entier naturel non nul, E = Rn [X] l’espace vecto- En déduire que C(q) n’est pas un espace vectoriel.
riel des polynômes réels de degré inférieur ou égal à n , 4. Conclure à l’équivalence des trois propositions sui-
et a0 , . . . , an des réels deux à deux distincts. Pour tout vantes :
entier k tel que 0 ≤ k ≤ n , on pose fk (P ) = P (ak ) pour a. la forme q est de signe constant ;
tout P ∈ E . T b. C(q) est un espace vectoriel ;
Montrer qu’on a 0≤k≤n Ker (fk ) = {0} . En dé-
v
duire que (fk )0≤k≤n est une base de E et déterminer c. C(q) = Ker ϕ.
la base de E dont elle est la base duale. On suppose maintenant que E est de dimension finie n,
et que q est de signature (s, t). Dans la suite G est un
Exercice 5. sous-espace totalement isotrope pour q.
1. On considère la forme quadratique q : R3 → R 5. Montrer que :
définie par q(x, y, z) = x2 + 2xy + 2yz + 2xz.
dim G ≤ n − s , dim G ≤ n − t .
Quelle est la signature de q ? Déterminer une base
q-orthogonale de R . 3
6. Montrer que G ⊂ G⊥ , et que si H est un sous-
2. Mêmes questions pour la forme quadratique espace totalement isotrope, alors G + H est un
q(x, y, z, t) = xy + 2xz + 2xt + yz + 4yt + 2zt sur sous-espace totalement isotrope si et seulement si
R . 4 H ⊂ G⊥ .
3. Quelle est la signature de laforme quadratique sur 7. Montrer l’existence d’un sous-espace totalement
isotrope de dimension n − max(s, t) que nous ap-

0 In
R2n de matrice ? pelerons F dans la suite (le définir par un système
In 0
d’équations linéaires).
Exercice 6. Soient trois matrices réelles A, B, C : 8. Soient M et N des sous-espaces vectoriels tels que
 A=   B=   C=  F = (G ∩ F ) ⊕ M et G = (G ∩ F ) ⊕ N . Montrer
0 −1 −2 1 −1 1 0 1 1 que M ∩ N ⊥ ⊂ G⊥ .
 −1 2 −1   −1 0 −3   1 0 1 
9. Montrer que M ∩N ⊥ ∩G = {0E }, que G⊕(M ∩N ⊥ )
−2 −1 −3 1 −3 −2 1 1 0
est totalement isotrope, et calculer la dimension de
Pour quelles matrices X et Y parmi A, B, C peut-on cet espace.
trouver une matrice P réelle inversible telle que :
10. Conclure que tout sous-espace totalement isotrope
Y = t P XP (on ne demande pas de calculer P ).
est inclus dans un sous-espace totalement isotrope
maximal de dimension n − max(s, t).

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