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THESE
Par
AZIZ IFZARNE
ALGEBRES p -BANACH
A INVOLUTION GENERALISEE
ET CALCUL FONCTIONNEL HARMONIQUE
Président :
Examinateurs :
2
Comme une suite numerique qui converge
vers son point limite sans jamais l’atteindre,
ainsi est le devoir de chacun de nous dans sa vie :
S’approcher toujours du point « parfait »,
Sachant qu’il n’y arrivera jamais !
3
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION ………………………………………………………………...1
CHAPITRE 0 : Préliminaires.
1. Algèbres p -Banach ………………………………………………5
2. Anti-morphisme involutif et involution généralisée …………...…7
3. Algèbres strictement réelles ……………………………….……...9
4. Calcul fonctionnel holomorphe dans les algèbres p -Banach …..10
5. Calcul fonctionnel harmonique dans les algèbres de
Banach involutives ………………………………………………12
Références…………………………………………………………..13
4
CHAPITRE II : Algèbres p -Banach à involution généralisée et structure
de C*-algèbre.
Introduction ……………………………………………………….33
A. Commutativité de cértaines algèbres de Banach à anti-
morphisme involutif ………………………………………..…...35
B. Algèbres p -Banach à involution généralisée et structure
de C*-algèbre……………………………………………………44
Références …………………………………………………………52
5
6
INTRODUCTION
Jusqu’à maintenant, on a surtout étudié les algèbres involutives, c'est à dire munies
d'une involution d'algèbre. Dans (Chap. II, [12]), Xia Dao Xing a montré que toute algèbre
p -Banach A, ,
p
0 p 1 , munie d'une involution d'algèbre x x* telle que
x* x x p
2
, pour tout x A, est une C -algèbre. Le même résultat a été prouvé dans le
p
cas commutatif par A. Beddaa et M. Oudadess (Chap. II, [2]). Pour le cas à anti-
morphisme involutif, A. El Kinani et M. Oudadess ont montré que toute algèbre de Banach
2
pour une norme équivalente, ce qui généralise le résultat de Xia Dao Xing dans le cas
p Banach involutif et celui de A. El Kinani et M. Oudadess dans le cas Banach à
involution généralisée.
permet de donner un sens à f (a) , où a est un élément de l'algèbre et f est une fonction
harmonique sur un ouvert simplement connexe contenant Spa . Une fois ce calcul
défini, on s’intéresse à ses propriétés. Nous obtenons que sa restriction à l’algèbre des
fonctions holomorphes coïncide avec le calcul holomorphe donné par Zelazko (Chap. III,
[9]). Nous prouvons ensuite que ce calcul est unique et continu. Par ailleurs, nous
montrons que, dans le cas où Spa D( z0 , R) , ( R 0) , et D( z 0 , R) , l'expression de
f (a) s'obtient par la formule intégrale de Poisson. Ainsi, nous retrouvons, dans le cas
Banach à involution d'algèbre, le calcul harmonique donné dans (Chap. III, [1]). Nous
montrons aussi que ce calcul harmonique est compatible avec les morphismes involutifs;
ce qui permet d'établir le "Spectral mapping theorem" dans le cas commutatif à involution
d'espace vectoriel hermitienne. Pour le cas à involution généralisée hermitienne non
nécessairement commutatif, on obtient que ce dernier résultat est encore vrai pour les
éléments normaux.
3
ailleurs, nous établissons, pour les fonctions harmoniques, une version de l’inégalité de
Von Neumann. Comme conséquence, nous obtenons une version du principe du
maximum. Puis on déduit l’analogue de l’inégalité de Ky Fan. Comme autre application,
nous construisons un calcul fonctionnel harmonique réel dans les algèbres p Banach
réelles. Il consiste à donner un sens à f a , où a est un élément de l’algèbre réelle, et f
une fonction réelle harmonique sur un ouvert simplement connexe contenant Spa . Pour ce
faire, on se ramène à la complexifiée de l’algèbre réelle. Une fois ce calcul harmonique
défini, nous montrons qu’il est unique et continu. Nous établissons ensuite le « Spectral
mapping theorem » pour les éléments dits strictement réels. Enfin, nous donnons des
versions des inégalités de Von Neumann et Ky Fan dans les algèbres strictement réelles.
4
CHAPITRE 0
PRELIMINAIRES
Dans ce chapitre, nous donnons quelques rappels et résultats utiles pour la suite.
1. ALGEBRES p -BANACH.
propriétés suivantes.
i) x p
0, pour tout x A .
ii) x p
0 si, et seulement, si x 0 .
iii) x y p
x p
y p , pour tous x, yA .
v) xy p
x p
y p , pour tous x, yA .
Une algèbre est dite p -normée si elle est minie d’une p -norme d’algèbre. Signalons que
les algèbres p -normées considérées ici ne sont pas nécéssairement complètes comme c’est
le cas pour W. Zelazko dans [10] et [11]. Dans toute la suite, une algèbre p -normée
complète sera dite p -Banach. En particulier, pour p 1 , on obtient une algèbre de
Banach.
L'étude spectrale des algèbres p -Banach est faite par Zelazko dans [10] et [11].
Rappelons les deux résultats suivants qui nous serons utiles par la suite.
Proposition 1.2. ([11]). Si A est une algèbre - p Banach complexe commutative, alors on a
5
Spx x : M A pour tout x A ,
où M A désigne l’ensemble des caractéres non nuls sur A .
Proposition 1.3. ([11]). Une algèbre - p Banach réelle qui est un corps est isomorphe à R ,
C ou à H , où H est le corps des quatérnions.
x p lim x n n
, pour tout x A .
n p
Preuve. Il suffit de considérer la sous-algèbre commutative maximale pleine, contenant
x.
Comme conséquence, nous obtenons, comme pour le cas Banach ([2]), le résultat
suivant.
6
2. ANTI-MORPHISME INVOLUTIF ET INVOLUTION GENERALISEE.
Définition 2.1. Soit A une algèbre complexe non nécessairement commutative. Une
involution d'espace vectoriel sur A est une application anti-linéaire x x* , de A dans A ,
telle que x** x , pour tout x A ([2]). Une involution généralisée, sur A , est une
involution d'espace vectoriel x x* telle que y*x* (xy)* , pour tous x, y dans A (auquel
cas on dit que c'est une involution d'algèbre), ou x* y* (xy)* , pour tous x, y dans A . Dans
Définition 2.2. Une algèbre complexe à involution d'espace vectoriel est dite hermitienne
si le spectre de tout élément hermitien est réel.
7
Remarque 2.3. Si x x* est une involution généralisée sur une algèbre complexe A , alors
Comme pour les algèbres de Banach à involution d’algèbre ([9], lemme 1.3), on montre le résultat suivant qui
permet souvent de se ramener au cas commutatif.
Le lemme qui suit a été obtenu par J. W. M. Ford ([5]) dans le cas Banach à involution
d’algèbre. On montre, par une preuve analogue, qu’il s’étend au cas p -Banach à
involution généralisée comme suit.
8
En utilisant la proposition 1.3 et le fait que le quotient d'une algèbre p -Banach par un
idéal primitif est une algèbre primitive, ce qui se montre comme dans ([2], p.136), nous
obtenons que le théorème 4.8 de Kaplansky ([7]) s'étend au cas p -Banach comme suit.
Théorème 2.7. Toute algèbre p -Banach réelle semi-simple dans laquelle tout carré est
quasi-inversible est commutative.
de AC s’écrit sous la forme a ib , avec a,bA . Pour a A , le spectre de a dans A est défini
Définition 3.1.([8]). Une algèbre réelle est dite strictement réelle si le spectre de tout
élément est réel.
on obtient que
Sp A a R : a non inversible dans A, a A .
Px inf p : x V , 0 , x AC ,
9
est une p -norme d’algèbre complète sur AC . De plus, P vérifie
max a p , b p
Pa ib 2 max a p
,b p
et Pa a p
, pour tous a,bA .
2) On dit que f est Riemann intégrable, si pour toute décomposition de en arcs i j 1i n j
telle que
j 1i n j
z i , j i j , existe. Cette limite est dite l'intégrale de Riemann de f le long de , elle est
notée
f ( z)dz .
On a alors le résultat suivant.
10
Théorème 4.2. ([11]). Soient et X vérifiant les conditions de la définition 4.1 et
f : X une fonction p admissible sur . Alors, f est Riemann intégrable sur et
on a
n1 xn f n ( z)dz .
f ( z )dz
Le calcul fonctionnel holomorphe dans les algèbres p -Banach est donné comme suit.
f z ze x dz existe.
1
Et donc
f x 1
f z ze x dz .
1
2i
11
5. CALCUL FONCTIONNEL HARMONIQUE DANS LES ALGEBRES DE
BANACH INVOLUTIVES.
Soit un ouvert de C . Dans toute la suite, on désigne par h() ( resp. H () )
l'ensemble des fonctions harmoniques ( resp, holomorphes) sur et à valeurs dans C .
Dans les algèbres de Banach involutives, le calcul fonctionnel harmonique est donné,
dans ([1]), par la formule intégrale de Poisson.
Définition 5.1. ([1]). Soient A une algèbre de Banach complexe unitaire à involution
d'algèbre x x* continue, un ouvert de C , z0 tel que D( z0 , R) , ( R 0) , a A
f (a) 21
f ( z ) Re ( z a 2 z0 )( z a) 1 dz
R
.
z z0 R
(iii) f a f a .
*
, f a
f z ze a
1 1
dz
2i
12
REFERENCES
13
CHAPITRE I
INTRODUCTION
Dans ce chapitre, nous considérons des algèbres p Banach, 0p1, complexes munies
d’une involution généralisée. On s’intéresse particulièrement à des algèbres dites
hermitiennes ; celles où le spectre de tout élément hermitien est réel. Pour le cas à
involution d’algèbre, la plupart des résultats classiques connus sur les algèbres de Banach
involutives ([1], [9], [10]) s'étendent aux algèbres p Banach involutives. L'objet de notre
étude portera essentiellement sur l’étude du cas à anti-morphisme involutif. Nous
commençons par montrer que toute algèbre p Banach à anti-morphisme involutif
hermitienne est commutative modulo son radical de Jacobson (théorème 1.1). Ce qui
permet de caractériser les algèbres p Banach, à anti-morphisme involutif hermitiennes,
par des résultats analogues à ceux de Shirali et Ford ([10]) et de Ptàk ([9]). En particulier,
nous établissons entre autres qu'une algèbre p Banach à anti-morphisme involutif est
hermitienne si, et seulement si, elle est symétrique au sens de S. Shirali et J. Ford [10].
Dans ce cas, nous obtenons que le rayon spectral est une semi-norme d'algèbre stellaire qui
coïncide avec la fonction de Ptàk ([9]). Nous considérons ensuite des algèbres p Banach,
complexes unitaires A, ,p
0 p 1 , à involution d'algèbre. Dans ce cas, nous
commutative, on montre que (x) x , pour tout xA . Enfin, dans le cas à involution
14
hermitienne continue, nous montrons que la complétée de A / Ker est une algèbre de
Banach hermitienne.
hermitienne pour l'anti-morphisme involutif M aij i; j M aij i; j . On serait tenté de
semi-simples et qui ne sont pas commutatives. En fait, comme nous allons le voir, de telles
algèbres n'existent pas.
x x p , x A; C
p
p
et de l'anti-morphisme involutif x x* , on peut supposer que A est unitaire. Posons
15
D’où SpB s(h) Sp A (h) R , pour tout h H ( A) . Et Donc A / Rad ( A) est hermitienne.
Il reste à montrer que A / Rad ( A) est commutative. Quitte à remplacer A par A / Rad ( A) ,
on peut supposer que A est semi-simple. Il en résulte, d'après le théorème 2.6 du chapitre
0, que l'anti-morphisme involutif x x est continu. Par conséquent l'algèbre réelle H ( A)
est p -Banach et telle que
SpH ( A) h Sp A (h) R , pour tout h H ( A) .
Il s'en suit que le carré de tout élément de H ( A) est quasi-inversible. D'où, d'après le
théorème 2.7 du chapitre 0, la commutativité de l'algèbre H ( A) / Rad H ( A) . Montrons
maintenant que l'algèbre H ( A) est semi-simple. Soit h Rad H (A) et auiv un
élément de A avec u, vH(A) . Alors (hu ) 0 et (hv) 0 . Donc (ha) 0 . En effet,
soit i Sp(ha) , avec ,R . Si hu est inversible, alors l’élément
Par suite, l'élément ha (hu )e i(hu ) 1 (hv ) est inversible ; contradiction.
Donc hu est non inversible, i.e., Sp(hu) . D'où 0 . De même on montre que
0 . Ainsi (ha) 0 , pour tout a A , ce qui entraîne que h Rad ( A) 0. Par
conséquent, l'algèbre H ( A) est commutative ; et donc A l'est aussi.
Remarques 1.2.
1) Comme conséquence du théorème 1.1, nous obtenons qu'une algèbre p -Banach,
0 p 1 , complexe semi-simple à anti-morphisme involutif x x* hermitienne est
16
algèbre A , dans , l'algèbre réelle H ( A) constituée des éléments hermitiens de A .
Réciproquement, à chaque algèbre B , dans , on associe sa complexifiée BC B iB ,
munie de l'anti-morphisme involutif x iy x iy .
Preuve. Soit J un idéal à gauche, de A , régulier maximal. Alors J est bilatère car si
j J et x A , on a xj jx Rad ( A) J , d'après le théorème 1.1. Donc jx J .
Montrons maintenant que J est auto-adjoint. Soit a*J . Pour tout y A , on a
i(aya* y*)H(A) . Donc Sp(aya* y*)iR . Ainsi aya* y* est quasi-inversible dans A . Par
suite s(a) s( y ) est quasi-inversible dans A / J , où s désigne la surjection canonique de A
sur A / J . D'où s(a) Rad A / J 0, i.e., a J . Idem pour J un idéal à droite.
GENERALISEE HERMITIENNES.
x p
lim x n n , pour tout xA , nous obtenons comme dans [1] et [9] les deux
n p
résultats suivants.
17
Proposition 2.1. Soit A, p
, 0 p 1 , une algèbre p -Banach complexe à involution
d'algèbre x x* . Alors les assertions suivantes sont équivalentes.
1) A est hermitienne.
4) Il existe une constante positive c0 tel que (a)c a , pour tout aN(A) .
a a*
5) a , pour tout a A .
2
2
Dans ce cas, est une semi-norme d'algèbre, sur A , telle que a*a a , pour tout a A .
De plus Rad ( A) x A : x 0 .
1) A est hermitienne.
4) Il existe une constante positive M 0 tel que (u)M , pour tout uU(A) .
6) Il existe une constante positive M 0 tel que expihM, pour tout hH(A) .
18
Dans la suite de ce paragraphe, on s'intéressera essentiellement aux algèbres à anti-
morphisme involutif. On a vu, dans la proposition 2.1, que le théorème de Shirali et Ford
([10]) est valable dans les algèbres p -Banach involutives. Dans le cas à anti-morphisme
involutif, on a le résultat suivant.
1) A est hermitienne.
4) h 2 0 , pour tout h H ( A) .
19
où s désigne la surjection canonique de A sur A / Rad ( A) . Montrons 4) 1). Soient
h H ( A) et i Sp(h) , où ; R avec 0 . Alors l'élément
k 2 2 h 2 2 2 h
1
est hermitien. De plus, on vérifie facilement que i Sp(k ) . Donc 1 Sp(k 2 ) , ce qui
contredit l'hypothèse. Si maintenant A est unitaire, alors 2) 5) découle du fait que
A / Rad ( A) est commutative et Re(a*a) 1 (a*aaa*) . Pour 1) 9), elle est claire vu que
2
l'élément k 1 (h e) est hermitien et tel que i Sp(k ) . D'où 1 Sp(k 2 ) , i.e., e k 2
est non inversible ; ce qui est absurde.
Voici maintenant une version du théorème 5.10 de [9] dans le cas p -Banach à anti-
morphisme involutif.
1) A est hermitienne.
4) Il existe une constante positive c0 tel que (a)c a , pour tout aN(A) .
5) aa* a , pour tout aA .
2
20
6) est une semi-norme d'algèbre sur A .
du chapitre 0. Par hypothèse, on a (a)c a , pour tout aB . En prenant a n , n1, 2, ..., et
en faisant tendre n vers l'infini, on obtient (a) a , pour tout aB . D'où, d'après la
proposition 2.1, B est hermitienne. Par suite Sp A h SpB (h) R . L'implication 2) 5)
découle de l'inégalité Re a (a) vu que A / Rad ( A) est commutative. 5) 4). Soit
a N ( A) . En écrivant aRe aiIm a , on obtient
D'où le résultat.
En effet, il est clair que Rad ( A) a A : (a) 0 car A / Rad ( A) est commutative. De
plus, comme
H ( A) Rad ( A) Rad H ( A)
21
et Rad ( A) est stable par l’involution, on a
Pour l'autre inclusion, elle découle du fait que Rad H ( A) Rad ( A) ; ce qui se montre
comme dans le théorème 1.1. De plus, comme A / Rad ( A) est commutative, il s'en suit que
la somme et le produit de deux éléments positifs sont aussi positifs.
1 1
x lim x n n
inf x n n
.
n n
Preuve. Quitte à considérer l'algèbre A / Rad ( A) , ce qui ne change pas le spectre, on peut
supposer que A est semi-simple. Par suite, d'après les propositions 2.1 et 2.4, devient
une norme d'algèbre telle que (a) a , pour tout aA . D'où, d'après la proposition 8 de
1 1
([2], p.11), on a lim a n n
inf a n n . De plus, pour x A , on a
n n
x x
1 1
n n
x n n
.
1
Donc x inf x n n . Pour l'autre inégalité, elle découle du théorème 7 de ([2], p. 22).
n
22
1) A est hermitienne.
3) Il existe une constante positive M 0 tel que (u)M , pour tout uU(A) .
5) Il existe une constante positive M 0 tel que expihM , pour tout hH(A) .
l'algèbre A / Rad ( A) , on peut supposer que A est semi-simple et par suite que x x est
Donc, par la proposition 2.2, B est hermitienne. D'où Sp A h SpB (h) R .
x y max x , y xy .
23
max x , y xy , pour tout Sp( x y ) tel que max x , y .
plus
D'où
Donc
Dans ce paragraphe, nous introduisons dans une algèbre p -Banach complexe unitaire à
involution d'algèbre, une semi-norme sous-multiplicative comparable à la p -norme sur les
éléments unitaires. Soit A, p
, 0 p 1 , une algèbre p -Banach complexe unitaire à
involution d'algèbre x x* . Comme pour le cas Banach ([1], p. 113), on montre que
24
Dans ce qui suit, posons
1
x inf i . u i
1i n
p
p
suivant.
involution d'algèbre. Alors est une semi-norme d'algèbre sur A , telle que
, pour tout u U A .
1
1) u u p
p
2) est plus fine que toute semi-norme d'espace vectoriel moins fine que p
.
Preuve. 1) Il est clair que x 0 et que x x , pour tout xA et C. Soient
x, yA . Pour 0, il existe u1 ,..., un; v1 ,..., vm dans U A et 1,..., n; 1 ,..., m dans C tels
que x u
1i n
i i et y
1 j m
j v j avec
.u
1 1
x
1i n
i i p
p et y
1 j m
j . vj p
p
.
Comme
x y u
1i n
i i
1 j m
j v j et x. y
1i n 1 j m
i j ui v j ,
on a
1 1
x y i . u i
1i n
p
p
1 j m
j . vj p
p
x y 2
v x y .
1 1 1
et x. y
1i n 1 j m
i j u i v j p
p
1i n 1 j m
i j u i p
p
j p
p
25
Ainsi est une semi-norme d'algèbre sur A . De plus, par définition de , on a
, pour tout u U A .
1
u u p
p
'
2) Soit une semi-norme d'espace vectoriel sur A moins fine que p
. Alors il existe
M 0 tel que
, pour tout x A .
1
x M x
'
p
p
Soit x u
1i n
i i une décomposition de x . Alors
M . u
1
x i . u i
' '
i i p
p .
1i n 1i n
D'où x M x .
'
26
Preuve. Par la proposition précédente, il reste à montrer que A, est séparée. Soit
x0 0 dans A . Il existe f A' telle que f x0 0 . Comme f est continue sur A, p
, il
1
existe 0 telle que f x x p
p , pour tout x A .
Soit x u
1i n
i i une décomposition de x . Alors
1
f x i . u i p
.
1i n p
D'où f x x , et par conséquent x0 0 .
1 1
Preuve. Comme x lim x n np , il suffit de montrer que lim x n np
x . Soit
n p n p
u u
p
n!
p1 p1 p m p m
x n
1 ....... m .
1 p m p
1 !..... m
!
p
1 .... m n
Par ailleurs, remarquons que si t1 ,...,tm sont des réels positifs tels que t1 ..... t m 1,
alors on a
n!
t1 1 ......t m m 1 , pour i 0 tels que 1 ....... m n .
1!..... m !
Donc
p
n!
t1 1 ......t m m n 1m .
1 .... m n 1!.....
m!
27
1
j . uj p
1
1i m
i . u i p
p
pn
1
x n
i . u i p
n 1m .
p
1i m p
D'où
1 1
lim x
n
n
p
np
1i m
i . u i p
p .
1
Par conséquent lim x n np
x .
n p
Preuve. D'après la proposition 3.4, l'ensemble des éléments inversibles de A est ouvert
dans A, . En effet, si x est un élément inversible de A et y A tels que
1
y x x 1 , alors
x 1 y x x 1 y x x 1 y x 1.
28
Proposition 3.6. Soit A, p
, 0 p 1 , une algèbre p -Banach complexe unitaire munie
d'une involution d'algèbre x x* continue. Si A est hermitienne, alors la complétée B , de
Preuve. Par la proposition 3.1, est une semi-norme d'algèbre sur A . Donc B est une
algèbre de Banach. De plus, comme l'involution est continue, on vérifie que Ker est un
Alors
a
1
a a a a a
1 1 1
* 2 *
p
2p
2p
p
p , a A.
D'où, d'après la proposition 3.1, est moins fine que . Par ailleurs, on montre
h0 h h h .
Il en résulte que le cône des éléments positifs P h H ( A) : h 0, de A , est fermé pour
. Donc P est fermé pour . Soit maintenant x B . Il existe alors une suite xn n A
telle que x lim sxn . Donc x x*lim s xn.xn 0 , d'après la proposition 2.1. Et on
*
n n
conclut par la même proposition.
29
4. EXEMPLES D'ALGEBRES p -BANACH A ANTI-MORPHISME
INVOLUTIF HERMITIENNES NON COMMUTATIVES.
Nous commençons par donner quelques exemples d'anti-morphismes involutifs sur des
algèbres p -Banach complexes.
Exemple 4.1. Soit A une algèbre p -Banach réelle. Alors sa complexifiée AC A iA est
complexes, l'application
M aij i ; j M aij i; j
l p x xn nZ : xn C et x .
p
n
nZ
xn ; xn n * yn n t n n , avec t n x
p
x p k y nk .
nZ k n
30
De plus, l'application x xn nZ x* xn nZ
est un anti-morphisme involutif sur l p .
Plus généralement, si wn nZ est une suite de nombres positifs vérifiant wn k wn wk , pour
tous n; kZ avec w0 1 , alors l'algèbre
A
xxn nZ : xnC et w x
p
n n .
nZ
(x, y) p max x p, y p
, x, yB .
Alors B, p
est une algèbre p -Banach complexe et l'application ( x, y) ( y, x) est un
anti-morphisme involutif sur B .
M aij i ; j M aij i; j
31
est une algèbre hermitienne non commutative. En effet, pour M aij i ; j Tn C telle que
Exemple 4.6. Soient p 0,1 et e1 ;e2 deux symboles vérifiant les relations e1 e2 ,
2 2
admet comme base B e1 , e2 , e1e2 , e2 e1 . Pour x 1e1 2 e2 3e1e2 4 e2 e1 A , avec
i C , posons
4
i et x * 1e1 2 e2 3 e1e2 4 e2 e1 .
p
x p
i 1
Alors A, p
est une algèbre p -Banach complexe non commutative à anti-morphisme
involutif x x . Elle est hermitienne vue qu’elle est radicale.
Exemple 4.7. Dans l'exemple 4.5, l'algèbre complexe Tn C peut être vue comme la
réelle. Ainsi, si A est une algèbre p -Banach strictement réelle, alors sa complexifiée
AC A iA est une algèbre p -Banach complexe, hermitienne pour l'anti-morphisme
involutif a ib a ib .
x, y p x p y
p
, xE ; yF .
32
REFERENCES
33
CHAPITRE II
INTRODUCTION
Dans [12], Xia Dao Xing a montré que toute algèbre p -Banach A, p
, 0 p 1,
x
2
munie d'une involution d'algèbre x x* telle que x * x p
, pour tout x A, est une
p
n 1
C -algèbre. Sa preuve utilise la semi-norme support donnée par x inf xk p
p
, pour
k 1
n
toutes les décompositions x x k , où x1 , x2 ,..., xn A . Le même résultat a été retrouvé
k 1
dans le cas commutatif par A. Beddaa et M. Oudadess dans [2], en utilisant le rayon
spectral. Dans ([8]), A. El Kinani et M. Oudadess ont montré que toute algèbre de Banach
A, (non nécessairement unitaire), munie d'un anti-morphisme involutif x x* telle que
conditions connues dans les C - algèbres. Ce chapitre est constitué de deux parties. Dans
une première partie, nous examinons le cas Banach (i.e, p 1 ) à anti-morphisme involutif
x x* . Nous considérons les conditions suivantes
1
(C1 ) x M xx 2
, x N ( A)
( C2 ) exp(i h) M , , h H (A)
34
( C3 ) h M ( h) , h H (A)
( C4 ) M x x xx , x N ( A)
Nous montrons que (C1 ) entraîne la commutativité et donc que l’algèbre est en fait une
C -algèbre pour une norme équivalente. Nous obtenons ensuite la même conclusion, avec
la condition ( C2 ) dans les algèbres unitaires. Pour le cas non nécessairement unitaire, nous
donnons une version de ( C2 ) en considérant l’exponentielle, de ih , sans terme constant.
Dans les algèbres hermitiennes, le même résultat est obtenu avec la condition ( C3 ) . Enfin,
nous montrons que toute algèbre vérifiant ( C4 ) est hermitienne ; ce qui permet d’obtenir la
commutativité par ( C3 ) . Du point de vue technique, les preuves, dans ce cas, font
essentiellement appel au théorème de Hahn-Banach.
Dans une deuxième partie, nous considérons des algèbres p -Banach complexes
A, , 0 p 1 , munies d'une involution généralisée xx* . Dans ce cas, le théorème de
p
Hahn-Banach ne reste plus valide en général et donc la technique utilisée dans le cas
Banach ne permet pas de conclure. Nous étendons les résultats précédents en considérant
des conditions plus générales analogues à (C1 ) , ( C2 ) , ( C3 ) et ( C4 ) . Nous montrons que la
c x x , pour tout x A, où c est une constante positive, entraîne que A
2
condition x p p
est une C -algèbre. Comme conséquence, nous obtenons que toute C p *-algèbre A, p
est une C -algèbre pour la norme p
p
. Dans les algèbres hermitiennes, nous prouvons
que si h p c (h) p , pour tout h H (A) , alors A est une C -algèbre pour une norme
équivalente à p
. La même conclusion est obtenue pour les algèbres vérifiant
c x p
x xx , pour tout x N (A) . Pour cela, on se ramène au cas précédent, en
p p
montrant que l’algèbre est hermitienne. Nous faisons de même pour la condition
x
2
p
c xx , pour tout x N (A) . Nous montrons aussi que u
p
p
c , pour tout u U (A) ,
exactement p
p
si , et seulement si, u p 1 , pour tout u dans l'enveloppe convexe de
35
U ( A) . Enfin, Nous donnons une version de la condition c x p
x xx dans le cas réel.
p p
Signalons que pour le cas à anti-morphisme involutif, tout revient à montrer que l'algèbre
est nécessairement commutative.
Si A, est une C -algèbre, alors x xx* 2 , pour tout x A . Dans le cas à anti-
1
Proposition A.1. Soit A une algèbre de Banach complexe, munie d'un anti-morphisme
involutif continu x x , B, une algèbre normée et S : A B un morphisme
S ( x) M x x
1
2
, (1)
Si est une forme linéaire continue sur B , l'application f est holomorphe. De plus elle
est bornée car si i , on a
36
f ( ) f ( ) M 3 (h) 2 (k )
i.e., S (h2 k h) S (h k h2 ) .
(ii) Il suffit de montrer que S (h k ) S ( k h) , pour tous h, k H ( A) . Par hypothèse, on a
S (h k k h) h2 0 et S h(h k k h) h 0, (2)
2 3
exp( h) k h exp( h)kh h,kh h,h,kh 3!h,h,h,kh...
2!
D'où
S exp h k h exp h S (kh) S h, kh , pour tout C .
1 1
t S (kh) S h, kh t kh t S exp h kh exp h t M kh .
t t
En faisant tendre t vers 0, nous obtenons S h, kh 0 i.e., S h k h kh2 ) 0 . D'où, par
hypothèse, on a S h (h k kh) 0 . Donc S h, h, k 0 . Et l'on obtient, comme ci-avant,
S h, k 0 i.e. S (h k ) S ( k h) .
Comme conséquences, on a
Remarques A.2.
1) Si on prend B A / Rad ( A) et S : A A / Rad ( A) la surjection canonique, alors
l'hypothèse de (ii) est vérifiée car S ( hk ) 0 si et seulement si hk Rad A ; et par (1),
S ( hk ) 0 dés que hk 0 . On obtient alors la commutativité de A / Rad ( A) .
37
2) Si S est injectif, alors A est une algèbre involutive commutative. De plus A est semi-
3) Si S est à image dense (en particulier si S est surjective) et si l'hypothèse de (ii) est
vérifiée, alors B est commutative.
Remarques A.3.
1) L 'hypothèse de ii) est vérifiée si B est sans éléments nilpotents non nuls. En effet si
h k Ker S , alors (hk )2 Ker S . Elle est aussi vérifiée si (1) est une égalité.
2) Si A est unitaire, alors on a S ( xy) S ( yx) , pour tous x, y A, dés que (1) est vérifiée.
En effet, pour h, k H ( A) , on considère la fonction
g ( ) S exp h k exp h .
Dans le cas où S n'est pas un morphisme d'algèbres, on obtient une autre version de la
proposition A.1.
Proposition A.4. Soit A une algèbre de Banach unitaire complexe munie d'un anti-
morphisme involutif continu x x* , B, une algèbre de Banach munie d'un anti-
a S ( x) S ( y) S ( y) S ( x) , pour tous x, y A.
38
f ( ) exp S h S (h) S (k ) S (h) exp S h .
Remarques A.5.
1) Si S est un morphisme d'algèbres, alors A est commutative. En particulier B est
Ker S
Proposition A.6. Soit A, une algèbre de Banach munie d'un anti-morphisme involutif
'
continu x x* et une norme d'algèbre sur A. S'il existe M 0 tel que
p x M x x* 1
2
, pour tout x N ( A) . (4)
Alors on a
(i) A est commutative et semi-simple.
(iii) Si A, est une algèbre de Banach, alors A est une C -algèbre pour une norme
'
équivalente.
Preuve. (i) On montre comme dans la remarque A.2 que A est semi-simple, donc x x*
est continue et par (4) on obtient que Id A est continue. On conclut par la proposition A.1.
39
inversible car 1 x . D'où x 1M xx . En prenant x k , k 0,1,2,... , on
' 1
2
(iii) Par (i) et (ii), la fonction de Ptàk est une norme d'algèbre stellaire. De plus, elle est
Corollaire A.7. Soit A, une algèbre de Banach munie d'un anti-morphisme
involutif x x* . Si la fonction de Ptàk est une norme d'algèbre sur A, alors A est
commutative et semi-simple.
Lemme A.8. Soit A, une algèbre de Banach non unitaire munie d'un anti-morphisme
Preuve. Soient h H (A) et R . Alors 0 Sph car A n’est pas unitaire. Il s’en suit que
(h ) . Donc (h) 3 (h ) . D’où le résultat car 1 M .
involutif x x* . Si A, vérifie (C2 ) , alors A est commutative et donc A, est une
C -algèbre pour une norme équivalente.
40
Sp (h) , . Par suite Spsin h 1,1 . Par le calcul fonctionnel holomorphe, on a
2 2
h Arc sin sin h . En écrivant sin h exp ih exp ih , nous obtenons pour n 1
1
2i
n
sin h 1 C np exp i2 p n h .
1
2i
n n p
n
p 0
D'où
n n
sin h Cnp exp i2 p nh
1 M
C M.
n p
n
2n p 0 2n p 0
n 0 , de rayon de convergence 1, mais qui converge vers 1 en , on obtient
2
M
h sin h n sin h M n
n n
n .
n 1 n 1 n 1 2
h
Maintenant, pour h H A quelconque et 0 , on a . Donc, d'après ce
2 h 2
qui précède, on obtient h M h , pour tout 0 . Donc h M (h) . Comme
dans la remarque A.2, on montre que A est semi-simple. D'où, d'après le théorème 2.6 du
chapitre 0, l'anti-morphisme involutif x x* est continu. Pour finir, montrons que A est
f ( ) exp ( h) k exp ( h) , C .
Pour toute forme linéaire continue sur A , la fonction f est holomorphe. Elle est de
plus bornée car si i , on a
f ( f ( )
exp( i h) exp( h) k exp( h) exp( i h)
M 3 (k ),
41
En dérivant et en prenant 0 , on obtient h 2 kh hkh2 , i.e hhk khh 0 . De plus
hk khh 2 0
Par suite Spsin h 1,1 . Par le calcul fonctionnel holomorphe, on a
h Arc sin sin h . En écrivant sin h exp ih exp ih , nous obtenons pour n 1
1
2i
n
sin h 1 C np exp i2 p n h .
1
2i
n n p
n
p 0
D'où
n n
sin h exp i2 p n h
1 M
C C M.
n p p
n n
2n p 0 2n p 0
n 0 , de rayon de convergence 1, mais qui converge vers 1 en , on obtient
2
M
h sin h n sin h M n
n n
n .
n 1 n 1 n 1 2
h
Maintenant, pour h H A quelconque et 0 , on a . Donc, d'après ce
2 h 2
qui précède, on obtient h M h , pour tout 0 . Donc h M (h) . Comme
dans la remarque A.2, on montre que A est semi-simple. D'où, d'après le théorème 2.6 du
chapitre 0, l'anti-morphisme involutif x x* est continu. Pour finir, montrons que A est
f ( ) exp ( h) k exp ( h) , C .
Pour toute forme linéaire continue sur A , la fonction f est holomorphe. Elle est de
plus bornée car si i , on a
f ( f ( )
exp( i h) exp( h) k exp( h) exp( i h)
M 3 (k ),
42
vu que exp( i h) M , exp( i h) M et exp( h) k exp(- h) M (k ) . D'après le
h, h, kh 0 . Comme dans la proposition A.1, on montre que h, k hk kh 0 , pour tous
h,kH A . D'où A est commutative.
algèbre commutative.
an
Preuve. Tout d'abord, la quantité E (a) est bien définie dans A car
n 1 n!
E(a) exp(a) e est convergente dans A1 , où e (0,1) est l'unité de A . Soient h H (A) ,
43
Corollaire A.12. Soit A, une algèbre de Banach complexe unitaire à anti-morphisme
où c est une constante positive. Alors A, est une C -algèbre commutative pour une
norme équivalente.
vu que (exp (ih )) 1, car A est hermitienne d’après la proposition 2.7 du chapitre 1. Et on
conclut par la proposition A.9.
44
Corollaire A.14. Soit A, une algèbre de Banach unitaire complexe à anti-morphisme
involutif x x , vérifiant (C3 ) et telle que h H ( A) : Sph R soit dense dans H (A) .
Alors A est une C -algèbre commutative pour une norme équivalente.
Preuve. Comme pour le cas Banach à involution d'algèbre ([1], p.144), on obtient que
h H ( A) : Sph R est fermé en utilisant le théorème de Newburgh ([10]). Donc A est
la remarque A.10.
norme équivalente.
Preuve. Comme dans le cas des algèbres de Banach à involution d'algèbre ([11], théorème
8.4), et en utilisant la proposition 2.4 du chapitre 1, on montre que l'algèbre A vérifie les
hypothèses du corollaire A.13.
45
Corollaire A.17. ([13]). Soit A, une algèbre de Banach complexe à anti-morphisme
involutif x x telle que l'ensemble des x dans N ( A) vérifiant ( C4 ) soit dense dans
N ( A) , et contient H (A) . Alors A est une C -algèbre commutative pour une norme
équivalente.
n 1 2n n
Preuve. Si h H (A) , alors M 2 h h2 . Donc M h (h) . Par suite x x est
continu car Rad A 0 . D'où x N ( A) : M x x x x est fermé. Ainsi, d'après
l'hypothèse, on a
M x x x x , pour tout x N (A) .
Remarques A.19.
1) Si xx x x , pour tout x A , alors A, est une C -algèbre commutative.
( x x ) x x x x .
2
x
46
On se place maintenant dans le cadre plus général des algèbres p -Banach, 0 p 1 , à
involution généralisée. Commençons par donner la définition suivante.
x A.
Voici une version du corollaire A.13 dans le cas p -Banach à involution généralisée.
Preuve. Remarquons d'abord que l'involution généralisée x x est continue car l'algèbre
plus, la condition h p
c (h) p entraîne que, pour x h ik , h; k H ( A) , on a
x p h p k p
p p
c h k c h k
p p
2c x p.
( x x) p x x x p . D'où est une norme de C -algèbre, sur
2p 2
D 'autre part, x p
A , équivalente à p
. On suppose maintenant que l'involution généralisée x x est un
47
De plus, le spectre de tout élément de H ( A) est réel. Par le théorème 2.7 du chapitre 0,
l'algèbre H ( A) est commutative. D'où le résultat.
Toute C p - algèbre pour une involution d'algèbre est une C -algèbre pour une norme
2
involution généralisée x x* et telle que x p c x*x , pour tout x A , où c est une
p
constante positive. Alors la complétée  de A est une C -algèbre pour une norme
équivalente à p
.
c x x
2
pour tout x A . Ensuite l'inégalité x p p
se prolonge à la complétée  de A . On
peut donc supposer que l'algèbre est complète. D'après l' hypothèse, on a
2
an c ( a a ) n , pour tout a N ( A) , n N * . D'où par passage à la limite, on obtient
p p
(a ) a , pour tout a N ( A) . Donc, par les propositions 2.1 et 2.4 du chapitre 1, A est
involution généralisée x x* . Si A, p
est une Cp -algèbre, alors A, p
p
est une C -
algèbre.
48
Corollaire B.5. Soit A, p
, 0 p 1 , une algèbre p -Banach complexe munie d'une
p
2) 1). Si A, est une C -algèbre, alors x x x 2 p , pour tout x A . De plus p
et
p
sont deux p -normes d'algèbres complètes sur A qui est semi-simple. Donc elles sont
équivalentes.
Réciproquement si A, est une C -algèbre, alors par le corollaire B.3, A est une Cq -
49
Preuve. La condition c x p
x* xx* , pour tout x N ( A) , entraîne que c h p p h ,
p p
c2( x ) 2 p c 2 x p x * c2 x p x c x x p x x x .
p p 2p
p
D'où, d'après les propositions 2.1 et 2.4 du chapitre 1, A est hermitienne. Et on conclut par
la proposition B.2.
alors A, p p
est une C -algèbre.
x 2p x 2 p x x x x p.
p p
Donc x p
x p . Il en résulte que
p
p
. D'où A, p p
est une C -algèbre.
A, p
p
est une C -algèbre commutative.
50
Preuve. Par la proposition B.7, A est une C -algèbre commutative pour une norme
équivalente à p
. De plus l'involution x x est continue. Donc il existe 0 tel que
( x x) p x * x x x p x 2p x A.
2p
x ,
p
p
De plus ( x ) x car A est commutative et hermitienne. D'où, pour tout n N , on a
p
x pn ( x n ) p x n x np .
hermitienne par les propositions 2.2 et 2.7 du chapitre 1. Soit maintenant h H ( A) tel que
(h) 1. Alors (h2 ) 1. D'où, d'après le lemme 2.5 du chapitre 0, il existe k H ( A) tel
51
preuve, on se ramène au cas d'une involution d'algèbre. Si u p 1, pour tout u dans
l'enveloppe convexe de U ( A) , on montre, comme pour le cas Banach ([1], théorème 2.1.4,
p113) que l'enveloppe convexe de la composante connexe de l'unité, dans U ( A) , contient
l'ensemble des x tels que ( x ) 1 et x 1. Donc, pour x A tel que x 1, on a ( x ) 1
par la proposition 2.1 du chapitre 1. D'où x p 1 vu que x est dans l'enveloppe convexe
x CoE , où CoE désigne l'enveloppe convexe de E exp ih / h H A. Alors A est
x CoE , alors A, p p
est une C -algèbre.
pour tout t R , ce qui est absurde. D'où 0 . Si maintenant a a * est une involution
d'algèbre, alors d'après la proposition 2.1 du chapitre 1, on a x 1 dés que x 1 , x A .
notée CoE , contient l'ensemble des a tels que a 1 et a 1 . Donc pour x A tel que
1
quelconque, nous obtenons x p
p
M x . Et on conclut par la proposition B.8. Pour le cas à
52
Soient maintenant A, p
une algèbre p -Banach réelle munie d'un morphisme
le cas Banach ([4]), on montre que P est une p -norme d'algèbre complète, sur AC , telle
que
Max a p , b p
P(a ib) 2 Max a p
,b p
, a, b A
x 2p c x x y y et y 2p c xx y y .
p p
D'où
Px iy2 4c x x y y .
p
P ( x iy) P( x iy) 16 c 2 P ( x iy) ( x iy) .
Et on conclut par la proposition B.7.
53
REFERENCES
54
CHAPITRE III
CALCUL FONCTIONNEL
HARMONIQUE DANS LES ALGEBRES
p -BANACH A INVOLUTION D'ESPACE VECTORIEL
INTRODUCTION
Le calcul fonctionnel harmonique défini et étudié dans [1], permet de donner un sens à
f (a ) , où f est une fonction harmonique sur un ouvert de C et a un élément d'une
algèbre de Banach à involution d'algèbre continue tel que
Spa D( z0 , R) et D( z0 , R) , ( R 0) . (1)
Dans ce chapitre, on se propose d'étendre le domaine de validité de ce calcul
fonctionnel harmonique dans le cadre des algèbres p Banach, 0 p 1 , complexes
munies d'une involution d'espace vectoriel. Nous remplaçons l’hypothèse (1) par une
condition moins exigeante. On considère les fonctions harmoniques sur un ouvert
simplement connexe de C . Pour ces fonctions, on donne un sens à f (a) , où a est un
élément de l'algèbre tel que Spa . Nous nous intéressons ensuite à ses propriétés.
Ainsi, nous obtenons que, dans le cas où f est une fonction holomorphe, l'expression de
f (a) coïncide avec celle donnée par le calcul fonctionnel holomorphe défini et étudié par
Zelazko dans [9]. Par ailleurs, Nous montrons que ce calcul harmonique est unique et
continu. Dans le cas où Spa D( z0 , R) et D( z0 , R) , ( R 0) , nous prouvons que
l'expression de f (a) s'obtient par la formule intégrale de Poisson suivante
f(a) 21
f(z)Re (z a2z0)(za)1
dz
R
.
z z0 R
55
Ainsi, nous retrouvons, dans le cas Banach à involution d'algèbre, le calcul harmonique
donné dans [1]. Enfin, nous prouvons que le calcul harmonique construit est compatible
avec les morphismes involutifs ; ce qui permet d'établir le "Spectral mapping theorem"
dans le cas commutatif à involution d'espace vectoriel hermitienne. Pour le cas à
involution généralisée non nécessairement commutatif, on obtient que ce dernier résultat
est encore vrai, dans le cas hermitien, pour les éléments normaux.
Dans toute la suite, le disque ouvert ( resp. le cercle) dans C de centre z 0 et de rayon R
A partir du calcul fonctionnel holomorphe donné par Zelazko dans les algèbres p -
Banach complexes ([9]), nous allons construire un calcul fonctionnel harmonique dans les
algèbres p -Banach complexes à involution d'espace vectoriel. Pour cela, on a besoin du
lemme suivant.
Preuve. En utilisant le fait que toute fonction réelle harmonique, dans , est la partie
réelle d'une fonction holomorphe dans , on obtient l’existence de deux fonctions
G,HH telles que Re f Re G et Im f Re H sur . Donc
G iH G iH
f Re f i Im f Re G i Re H i .
2 2
56
G iH G iH
Il suffit alors de prendre g et h . Si maintenant f g1 h1 est une autre
2 2
Remarques 1.2. 1) Les fonctions g et h , données par le lemme 1.1, peuvent être
déterminées localement sur par la formule intégrale de Poisson. Plus précisément, les
fonctions G et H définies sur chaque disque Dz0 , R de par
et
g z 0 1
4 f(z ')
dz'
R
et h z0 1
4 f(z')
dz'
R
.
z ' z0 z ' z0
est harmonique sur l'ouvert C * et c'est la partie réelle de la fonction Log z au voisinage
de chaque point de C * , mais pas sur C * tout entier car Log z ne possède pas une
détermination uniforme sur C * .
57
Soient maintenant A, p
, 0 p 1 , une algèbre p -Banach complexe unitaire et a A
avec Spa . Par le calcul holomorphe donné dans le théorème 4.3 du chapitre 0, les
éléments g (a) et h(a ) existent dans A . Si de plus l'algèbre A est munie d'une involution
d'espace vectoriel x x* , alors g(a)h(a)*A . Signalons que l'élément g(a)h(a)* est
sur . Donc g1(a ) h1(a)* g(a)ch(a)c g(a)h(a)* . Ceci nous amène à poser ce
qui suit.
Remarque 1.4. Si f est une fonction harmonique sur , à valeurs réelles, alors il existe
F H telle que f Re f sur . Dans ce cas, on a
58
Preuve. Soient f1 g1 h1 et f 2 g 2 h2 des décompositions de f 1 et f 2 sur , avec
g1 , g 2 , h1 , h2 H . On a
*
(i) f1 f 2 a g1 g 2 h1 h2 a g1 g2 a h1 h2 a
g1 ah1 a* g2ah2a* f1 a f2 a
*
(ii) f1 a g1 h1 a g1 a h1 a g1 a h1 a *f1 a .
(iii) f1 a h1 g1 ah1 a g1 a* g1 a h1 a * f1 a *.
*
Remarque 1.6. Si f H (), il est clair que l'expression de f (a ) donnée par la définition
1.3 coïncide avec celle donnée par le calcul holomorphe classique ([9]). Dans le cas où A
est une C*-algèbre commutative et f h() , On retrouve l'expression de f (a ) à partir du
calcul fonctionnel continu donné dans les C *-algèbres ([4]). Ceci découle du fait que le
calcul holomorphe coïncide dans ce cas avec le calcul continu.
Soient A, , p
0 p 1 , une algèbre p -Banach complexe unitaire munie d'une
Proposition 2.1. Si une suite de fonctions ( f n )n h() converge uniformément vers une
fonction f h() , dans un ouvert simplement connexe contenu dans et contenant
Spa , alors f n (a ) f (a ) p 0 .
n
59
Preuve. Soit V un ouvert simplement connexe sur lequel ( f n ) n converge uniformément
vers f et soit K un compact dans V tel que son interieur K contient Sp a . Sur chaque
0
uniformément dans tout disque dans V et par suite sur K car c'est un compact. Soit un
gna ga
g zgzza dz
1 1
p 2i
n
p
p
1 p sup gnz gz za1 dz .
2 z p
0 car l'application z ze a
1
Donc g n (a) g (a) p n
est continue sur . De
p
fn (a) f(a) gna hn a * ga ha *
p
p
g n ( a ) g ( a ) p hn ( a ) h(a )
*
.
p
60
Preuve. Il reste à montrer que s'il existe une application possédant les propriétés (1) et (2),
alors c'est nécessairement l'application a . Soit a une telle application de h() dans
A . Par (1), il suffit de montrer que a ( f ) a ( f ) , pour toute fonction harmonique
réelle. Soit f h() une fonction réelle. Il existe g H () telle que f Re g . Comme
Spa est un compact contenu dans , il existe un recouvrement fini, de Spa , par des
disques ouverts Di 1in dans . De plus, le fait que est un ouvert connexe dans C
montre qu'on peut supposer que in1 Di est connexe. Soit maintenant 1 un contour fermé
dans tel que son intérieur int 1 soit connexe et in1 Di int 1. Alors le compact
K 1 int 1 est contenu dans . De plus int K est un ouvert simplement connexe
contenant Spa . Soit 2 un autre contour dans tel que K int 2 . Alors, on a
g(z ')
f(z)Re 1
2i
dz' , z int 2
z ' z
1
1 n
f n ( z ) Re g z ' z ' z z ' k 1 z ' k ,
2i
k k
k 0
61
Proposition 3.1. Soient A, p
, 0 p 1 , une algèbre p -Banach complexe unitaire munie
d'une involution d'espace vectoriel x x* continue, un ouvert simplement connexe de
g(a) 21 i
g(z)(za)
1dz ,
où est un contour fermé contenant Spa dans son intérieur int et int est contenu
n
dans i 1 D( zi , Ri ) . De plus, pour z zi Ri i , on a
dz'
g(z) 41 f(z') z' zz' z2zi Ri i .
z ' zi Ri i
Posons
M i sup 41
z ' zi Ri i
z ' z 2zi dz' : zD(zi,Ri) , i 1, 2,...n .
z ' z Ri i
z ' z 2zi
Alors chaque M i est fini, car l'application z, z
est continue sur le compact'
z' z
sup g ( z ) : z D( zi , Ri ) M i PK ( f ) .
D'où P g n
i 1
M i p K ( f ) . De même, en utilisant le fait que
dz'
h(z) 41 f(z') z ' zz' z2zi Ri i , pour z zi Ri i ,
z ' zi Ri i
on obtient également
sup h( z ) : z D( zi , Ri ) M i PK ( f ) .
62
Donc P (h) n
i 1
M i PK ( f ) . Soit maintenant 0 tel que x
p
x p , pour tout
x A . Alors on a
f (a ) p g a ha * g (a) p
h( a ) p
p
M P ( g ) p P (h) p M n
i 1
M i ( 1) PK ( f ) ,
p
p
p
où M sup ( ze a) 1 : z qui est fini car l'application z ze a 1 est
( 2 ) p
p p
continue sur .
Le calcul fonctionnel harmonique dans les algèbres de Banach a été défini, dans [1],
par la formule intégrale de Poisson. Pour étendre ce calcul aux algèbres p -Banach, on a
d'abord à justifier l'écriture de cette formule dans ces algèbres.
f(a) 21
f(z)Re (z a2z0)(z a)1 dz
R
.
z z0 R
63
z a z a 1 2 zz a 1 e 2 e z
a e .
R2
Comme (a ) R , on obtient
k k
Re ( z a )( z a ) 1 k 0 z a k k 0 z ( a k ) e .
R2 k R2 k
1
2
z n Re (z a)(z a)1 dz
R
z R
1
k 0 2
z k zn
R 2k
dz k
R
a
1
k 0 2
z n k
R 2k R
dz k * 1
a
2 zn
dz n
R
a
z R z R z R
64
Finalement,
1
2
f(z)Re (z a)(z a)1
dz
R
N
n0
n an
z R
p
21
n z n Re (z a)(z a)1 dz
z R
n N R
p
M p sup Re (z a)(z a)1 p
: z R
n N
(R pr2 p)n 0
N
D'où
f(a) 21
f(z)Re (za)(z a)1 dz
R
.
z R
Remarque 4.2. Le calcul fonctionnel harmonique donné par la définition 1.3 est une
amélioration du calcul harmonique donné dans [1]. Signalons aussi que dans [1], les
algèbres de Banach considérées sont munies d'une involution d'algèbre. Ici, il s'agit
d'algèbres p Banach munies d'involution d'espace vectoriel.
65
( f (a )) g (a) h(a) g (a) h(a)# g ( (a )) h( (a )) # f ((a )) .
Remarque 5.3. Dans une algèbre p -Banach complexe unitaire non nécessairement
commutative, munie d'une involution généralisée x x hermitienne, le "Spectral
mapping theorem" reste encore vrai pour les éléments normaux. En effet, il suffit de
considérer la sous algèbre commutative donnée par le lemme 2.4 du chapitre 0.
66
REFERENCES
67
CHAPITRE IV
INTRODUCTION
68
1. EXTENSION D’UN LEMME DE J. W. M. FORD.
Dans [12], A. El Kinani a donné une version d'un lemme de J. W. M. Ford ([14]), sur
l'existence de la racine carrée hermitienne dans les algèbres de Banach à involution
d'algèbre. Sa preuve utilise le calcul fonctionnel harmonique et explique mieux le fait que
la racine carrée est hermitienne. Voici une extension de ce résultat dans le cas p -Banach à
involution généralisée.
k 1
2i
f() h1d .
Il reste à montrer que k est hermitien. Par le lemme 2.4 du chapitre 0, il existe une sous
algèbre fermée B involutive commutative unitaire, contenant h et telle que
Sp B x Sp A x , pour tout x B .
Soit s : B B / RadB la surjection canonique. L'algèbre B / RadB est semi-simple. De
plus, on a
SpB / RadBs(h) SpB h Sp Ah C : Re 0.
69
r
Montrons maintenant que s(k ) est hermitien. Soient r et tels que 0 r r , Sph
Dr , r et D( r , r ) . Par la proposition 4.1 du chappitre 3, on a
s( k ) 21
f(z)Re (z s(h)2r')(z s(h))1 dzr .
z r' r
Donc
s(k)* 21
f(z)Re (z s(h)2r')(z s(h))1 dzr .
z r' r
s(k)* 21
f(z)Re (z s(h)2r')(z s(h))1 dz
r
s(k ) .
z r' r
Dans toute la suite, le disque ouvert ( resp fermé) dans C de centre 0 et de rayon 1 sera
noté D ( resp D ).
Soit A une algèbre p -Banach complexe à involution généralisée x x * , a A tel que
Comme dans le cas Banach à involution d'algèbre ([15]), on montre que la transformation
de Möbius
12 1
a ( ) ( e a a ) ( a)(e a ) 1 (e a a) 2
70
Dans [5], A. El Kinani a donné une version de l'inégalité de Von Neumann, pour les
fonctions holomorphes, dans les algèbres de Banach à involution d'algèbre hermitiennes.
Une amélioration de ce résultat, pour les fonctions harmoniques, a été obtenu par le même
auteur dans [10]. Dans le cadre plus général des algèbres p -Banach à involution
généralisée hermitiennes, on a le résultat suivant.
Preuve. Quitte à considérer l'algèbre A RadA, ce qui ne change pas le spectre, on peut
supposer que A est semi-simple. D'où, par le théorème 1.1 du chapitre 1, le cas d'un anti-
morphisme involutif se ramène au cas d'une involution d'algèbre. De plus, d'après la
proposition 2.1 du chapitre 1, est une norme d'algèbre vu que A est semi-simple. Par
1
montre par une preuve analogue à celle d'un résultat de Vesentini ([21]) que la fonction
a est sous-harmonique sur un voisinage de D . D'où, par le principe du
maximum pour les fonctions sous-harmoniques, Spa () D, pour tout 1 . Par le
calcul harmonique donné dans le chapitre 3, f a ( ) est donc bien défini pour 1 .
Montrons que F est harmonique sur D . Soit r 1 tel que D(0, r ) . Pour D, on a
f a() 21
f(z)Re (z a())(z a())1 dz
r
z r
g : Re ( z a ( ))( z a ( )) 1
71
est harmonique sur D et continue sur D . D'où
g ( ) 21
g(w)Re (w)(w)1 dw .
w 1
f a() (21)2
g(w) f(z)Re (w)(w)1 dz
r
dw .
z r w 1
On vérifie que la fonction f a ( ) est harmonique sur D . De plus elle est
Par conséquent
Re f a sup Re f a : 1 .
D'où
Re f a sup Re f U e .
"Spectral mapping theorem" donné par la remarque 5.3 du chapitre 3, on a Spf (u)
f Spu . Donc f (u ) 1 .
72
Preuve. D'après le théorème 1.1 du chapitre 1, on peut se ramener au cas d'une involution
d'algèbre. Soit g une fonction holomorphe sur un voisinage de D telle que f Re g , et
g 1
soit h . Alors h est holomorphe sur un voisinage de D et on a h z 1 , pour tout
g 1
z D . Donc ha 1 , d'après le théorème 2.1. D'où e ha ha 0 . Par suite il existe,
*
f a Re g a 1 ehaeha eha
2
1
eha
* 1 *
eha * eha haeha ueha ueha .
1 * 1 1 * 1
Le résultat suivant est une version du principe du maximum dans les algèbres p -Banach
à involution généralisée hermitiennes.
Preuve. Si M r 0 , alors le résultat est trivial puisque f sera nulle d'après le principe du
maximum. Si M r 0 , On applique le théorème 2.1 et le principe du maximum à la
fonction g ( z) M (r ) 1 f (rz) harmonique sur z C : z r 1 .
73
Théorème 2.4. Soit A, p
, 0 p 1 , une algèbre p -Banach complexe à involution
z D, alors f (a ) 1 .
En utilisant le théorème 2.4 et la même preuve que celle du corollaire 2.2, on montre le
résultat suivant.
Remarque 2.6. Les théorèmes 2.1, 2.2, 2.3, 2.4, 2.5 et 2.6 sont équivalents. En effet, on
montre Comme dans [11] que l'assertion, de chacun de ces théorèmes, entraîne que A est
hermitienne.
du chapitre 3, on peut définir le calcul harmonique pour des fonctions harmoniques réelles
74
sur un ouvert simplement connexe de C . En effet, soient un ouvert simplement
connexe de C et f h(, R) . Il existe alors g H () telle que f Reg sur . Pour
Remarque 3.2.
1) Soient f h(, R) , a A vérifiant les conditions de la définition 3.1 et un contour
fermé contenant Spa dans son intérieur int et tel que int . Comme Spa est
symétrique par rapport à l'axe réel, on a Spa int , où désigne l'image de par
l'application z z (symétrie par rapport à l'axe réel). Si int , alors on a
f(a) 41 i
g(z)(z a)1dz
g(z )(z a)1dz .
2) Si maintenant est un ouvert de C , z0 tel que D( z0 , R) , ( R 0) , a A avec
Spa D( z0 , R) et f une fonction réelle harmonique sur , alors, par la proposition 4.1
du chapitre 3, l'expression de f (a) est donnée par la formule de Poisson
En effet, pour z z0 R , on a
Re(z a2z0)(z a)1 1 z a2z0 z a z a2Z0 z a
2
1
1
1 z a2z0 z a z a2Z0 z a (z a)(z a)1 R2 (a z0)(a z0) (z a)(za)1.
2
75
Soient maintenant A, p
, 0 p 1 , une algèbre p -Banach réelle unitaire, un ouvert
simplement connexe de C et a un élément de A avec Spa . Considérons l’application
a , définie, de h(, R) dans A , par a f f a . Alors a est un R -homomorphisme
d’espace vectoriel qui admet un prolongement par linéarité à h , noté a ' , défini de
h dans AC par
Il est clair que a ' est un C -homomorphisme d’espace vectoriel. De plus, étant donné
Proposition 3.3. L’application a de h(, R) dans A est caractérisée par les propriétés
suivantes :
(1) C’est un R -homomorphisme d’espace vectoriel et la réstriction de a ' à H est un
C -homomorphisme d’algèbre.
(2) Si une suite de fonctions réelles harmoniques f n n converge uniformément vers une
Preuve. Il est simple de voir que l’application a vérifie (1) et (2). Il s’en suit que dans
Remarque 3.4. L’application a est continue sur h(, R) . En effet, ceci découle, d’après
76
Par la remarque 5.3 du chapitre 3, le "Spectral mapping theorem" est vrai, pour les
fonctions harmoniques réelles, dans les algèbres p -Banach strictement réelles, car dans ce
cas, la complexifiée de A est une algèbre p -Banach à involution généralisée hermitienne.
Nous allons voir qu'il est également vrai pour les éléments dits strictement réels d'une
algèbre p -Banach réelle quelconque.
Définition 3.5. Un élément a d'une algèbre réelle A est dit strictement réel si la
Preuve. Comme pour le cas Banach ([20]), on montre que la bicommutante, notée a '' ,
de a dans la complexifiée AC est une algèbre p -Banach complexe commutative, pleine
contenant a . Par ailleurs, on vérifie que a '' est stable par l'anti-morphisme involutif
(xiy)* x iy de AC , et que a '' Aa'' . Il s’en suit que a '' est hermitienne.
Finalement, le corollaire 5.2 du chapitre 3 appliqué dans l’algèbre a '' donne
SpA f a SpAC f a Spa '' f a f Spa '' a f SpAC a f SpA a .
Remarque 3.7. Le "Spectral mapping theorem" ne reste plus valide pour des éléments non
strictement réels. En effet, si on considére C comme algèbre réelle et si on prend la
fonction z Im z , alors on a
Spi i : i 2 0 i, i .
2
77
Comme application immédiate du "Spectral mapping theorem", nous donnons des
versions des inégalités de Von Neumann et Ky Fan dans les algèbres strictement réelles.
78
REFERENCES
79
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80
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[37] W. Zelazko: On the locally bounded and m-convex topological algebras, Studia
Math. T. XIX (1960), pp. 333-355.
83
RESUME:
Ce travail est constitué de deux parties principales. Dans la première partie, les
questions considérées se rapportent notamment à la symétrie, la structure de C * -
algèbre et la commutativité dans les algèbres p Banach à involution généralisée.
Nous montrons que toute algèbre p Banach à anti-morphisme involutif
hermitienne est commutative modulo son radical. Nous prouvons aussi que toute
C p * -algèbre est en fait une C * algèbre pour une norme équivalente.
84