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UNIVERSITE MOHAMMED V –AGDAL N d’ordre : 1846

FACULTE DES SCIENCES


-RABAT-

THESE

Présentée pour obtenir le grade de


DOCTEUR EN MATHEMATIQUES

Par

AZIZ IFZARNE

ALGEBRES p -BANACH
A INVOLUTION GENERALISEE
ET CALCUL FONCTIONNEL HARMONIQUE

Soutenue le 17 Juin 2000 devant le Jury :

Président :

A. Bakali Professeur à la faculté des sciences de Kénitra

Examinateurs :

M. Akkouchi Professeur à la faculté des sciences de Marrakech


A. Bourass Professeur à la faculté des sciences de Rabat
A. El Kinani Professeur à l'E.N.S. Takaddoum de Rabat
M. El Yaacoubi Professeur à la faculté des sciences de Rabat
V. Runde Professeur à l'université d'Alberta, Canada
E. H. Zerouali Professeur à la faculté des sciences de Rabat
A mon militant père.. exemple de defi et de patience..
Qui a fait l’impossible pour qu’il puisse me voir embrasser la lettre « D » !

A mon adorable mère et mes deux chers frères.

A tous ceux que j’aime bien.. et qui se reconnaissent très bien.

A tous mes professeurs et collègues.. de l’école primaire a l’université.

A toute personne qui m’a donné un instant de connaissance..


d’encouragement ou d’humour.

A celle que je cherche encore …

2
Comme une suite numerique qui converge
vers son point limite sans jamais l’atteindre,
ainsi est le devoir de chacun de nous dans sa vie :
S’approcher toujours du point « parfait »,
Sachant qu’il n’y arrivera jamais !

3
TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION ………………………………………………………………...1

CHAPITRE 0 : Préliminaires.
1. Algèbres p -Banach ………………………………………………5
2. Anti-morphisme involutif et involution généralisée …………...…7
3. Algèbres strictement réelles ……………………………….……...9
4. Calcul fonctionnel holomorphe dans les algèbres p -Banach …..10
5. Calcul fonctionnel harmonique dans les algèbres de
Banach involutives ………………………………………………12
Références…………………………………………………………..13

CHAPITRE I : Algèbres p -Banach à involution généralisée hermitiennes.


Introduction ………………………………………………………..14
1. Commutativité dans les algèbres p -Banach à anti-morphisme
involutif hermitiennes……………………………………………15
2. Caractérisations des algèbres p -Banach à involution
généralisée hermitiennes…………………………………………17
3. Semi-norme sous-multiplicative dans les algèbres p -Banach
à involution d'algèbre…………………………………………….23
4. Exemples d'algèbres p -Banach à anti-morphisme involutif
hermitiennes non commutatives…………………………………29
Références………………………………………………….……….32

4
CHAPITRE II : Algèbres p -Banach à involution généralisée et structure
de C*-algèbre.
Introduction ……………………………………………………….33
A. Commutativité de cértaines algèbres de Banach à anti-
morphisme involutif ………………………………………..…...35
B. Algèbres p -Banach à involution généralisée et structure
de C*-algèbre……………………………………………………44
Références …………………………………………………………52

CHAPITRE III : Calcul fonctionnel harmonique dans les Algèbres


p -Banach à involution d'espace vectoriel.
Introduction ………………………………………...………….53
1. Construction du calcul fonctionnel harmonique dans
les algèbres p -Banach à involution d'espace vectoriel…………54
2. Unicité du calcul fonctionnel harmonique ………………..……57
3. Continuité du calcul fonctionnel harmonique ………………....59
4. Calcul fonctionnel harmonique défini par la formule
intégrale de Poisson …………………………………………....61
5. Le "Spectral mapping theorem" ………………………………..63
Références ………………………………………………………...65

CHAPITRE IV : Applications du calcul fonctionnel harmonique dans


les Algèbres p -Banach à involution généralisée.
Introduction ………………………………………………………66
1. Extension d'un lemme de J. W. M. Ford ……………..………...67
2. Extensions des inégalités de Von Neumann et Ky Fan …….….68
3. Calcul fonctionnel harmonique réel dans les algèbres
p -Banach réelles .………………………………………...….72
Références ………………………………………………………...77

BIBLIOGRAPHIE GENERALE ………………………………………………...… 79

5
6
INTRODUCTION

Pour les références de cette introduction, le premier chiffre indique le chapitre et le


deuxième renvoie au numéro de la référence dans ce chapitre.

Jusqu’à maintenant, on a surtout étudié les algèbres involutives, c'est à dire munies
d'une involution d'algèbre. Dans (Chap. II, [12]), Xia Dao Xing a montré que toute algèbre
p -Banach A, ,
p
0  p  1 , munie d'une involution d'algèbre x x* telle que

x* x  x p
2
, pour tout x  A, est une C -algèbre. Le même résultat a été prouvé dans le
p

cas commutatif par A. Beddaa et M. Oudadess (Chap. II, [2]). Pour le cas à anti-
morphisme involutif, A. El Kinani et M. Oudadess ont montré que toute algèbre de Banach

A,  , munie d'un anti-morphisme involutif x x* telle que x  x  x , pour tout x  A,


2

est en fait une C -algèbre commutative (Chap. II, [8]).

Dans les algèbres de Banach involutives, le calcul fonctionnel harmonique défini et


étudié dans (Chap. III, [1]) permet de donner un sens à f (a ) , où f est une fonction
harmonique sur un ouvert  de C et a un élément de l'algèbre tel que Spa  D( z0 , R) et

D( z0 , R)   , ( R  0) , (Chap. III, [6]). Pour les algèbres p -Banach, Zelazko a construit


un calcul fonctionnel holomorphe (Chap. III, [9]).

L'objet de ce travail est l'étude des algèbres p -Banach complexes à involution


généralisée ainsi que le calcul fonctionnel harmonique dans ces algèbres. Notre travail est
constitué de deux parties principales. L’une présente l'étude des algèbres p  Banach
complexes à involution généralisée. Elle s'intéresse particulièrement à des algèbres
hermitiennes (cf. chap. I) et à la structure de C * -algèbre (cf. chap. II). Quand à l’autre,
elle traite du calcul fonctionnel harmonique dans les algèbres p  Banach à involution
d’espaces vectoriels (cf. chap. III) ainsi que ses applications (cf. chap. IV).

Le plan du travail est le suivant.

Au chapitre I, nous considérons des algèbres p  Banach, 0  p  1 , complexes munies


d’une involution généralisée. On s’intéresse particulièrement aux algèbres hermitiennes.
Pour le cas à involution d’algèbre, la plupart des résultats classiques connus sur les
algèbres de Banach involutives (Chap. I, [1]; [9]; [10]) s'étendent aux algèbres p  Banach.
L'objet de notre étude portera donc essentiellement sur l’étude du cas à anti-morphisme
involutif. Nous montrons que toute algèbre p  Banach à anti-morphisme involutif
hermitienne est commutative modulo son radical de Jacobson. Ce résultat permet de
caractériser les algèbres p  Banach à anti-morphisme involutif hermitiennes, par des
résultats analogues à ceux de Shirali-Ford (Chap.I, [10]) et de Ptàk (Chap.I, [9]). En
particulier, nous établissons qu'une algèbre p  Banach à anti-morphisme involutif est
hermitienne si, et seulement si, elle est symétrique au sens de S. Shirali et J. Ford (Chap.I,
[10]).

Dans le chapitre II, les questions considérées se rapportent notamment à la


commutativité et à la structure de C * -algèbre. Nous commençons par examiner le cas
Banach. Ainsi nous montrons que plusieurs conditions connues dans les C * -algèbres
entraînent la commutativité, chaque fois qu’on considère un anti-morphisme involutif à la
place d’une involution d’algèbre. Du point de vue technique, les preuves, dans ce cas, font
essentiellement appel au théorème de Hahn-Banach. Nous considérons ensuite des
algèbres p -Banach à involution généralisée. Dans ce cas, le théorème de Hahn-Banach ne
reste plus valide en général et donc la technique utilisée, pour le cas Banach, ne permet pas
de conclure. Nous améliorons les résultats précédents en considérant des conditions plus
générales. Nous prouvons, en particulier, que toute C p * -algèbre est en fait une C * algèbre

2
pour une norme équivalente, ce qui généralise le résultat de Xia Dao Xing dans le cas
p  Banach involutif et celui de A. El Kinani et M. Oudadess dans le cas Banach à

involution généralisée.

Au chapitre III, on construit un calcul fonctionnel harmonique dans les algèbres


p  Banach, 0  p  1 , complexes munies d'une involution d'espace vectoriel. Ce calcul

permet de donner un sens à f (a) , où a est un élément de l'algèbre et f est une fonction
harmonique sur un ouvert simplement connexe  contenant Spa . Une fois ce calcul
défini, on s’intéresse à ses propriétés. Nous obtenons que sa restriction à l’algèbre des
fonctions holomorphes coïncide avec le calcul holomorphe donné par Zelazko (Chap. III,
[9]). Nous prouvons ensuite que ce calcul est unique et continu. Par ailleurs, nous
montrons que, dans le cas où Spa  D( z0 , R) , ( R  0) , et D( z 0 , R)   , l'expression de

f (a) s'obtient par la formule intégrale de Poisson. Ainsi, nous retrouvons, dans le cas

Banach à involution d'algèbre, le calcul harmonique donné dans (Chap. III, [1]). Nous
montrons aussi que ce calcul harmonique est compatible avec les morphismes involutifs;
ce qui permet d'établir le "Spectral mapping theorem" dans le cas commutatif à involution
d'espace vectoriel hermitienne. Pour le cas à involution généralisée hermitienne non
nécessairement commutatif, on obtient que ce dernier résultat est encore vrai pour les
éléments normaux.

Dans le dernier chapitre, nous donnons quelques applications du calcul fonctionnel


harmonique construit au chapitre III. Dans les algèbres de Banach hermitiennes, A. El
Kinani a donné les analogues de plusieurs résultats de la variable complexe (Chap. IV, [5];
[7]; [8]; [9]; [11]). Il a obtenu, pour les fonctions holomorphes, les extensions des
inégalités de Von Neumann et Ky Fan, des versions du principe du maximum, etc…. Dans
(Chap. IV, [10]), il étend les résultats précédents aux fonctions harmoniques. Dans ce
chapitre, nous considérons des algèbres p  Banach à involution généralisée. Nous
étendons un lemme de J. W. M. Ford, sur l'existence de la racine carrée hermitienne. Par

3
ailleurs, nous établissons, pour les fonctions harmoniques, une version de l’inégalité de
Von Neumann. Comme conséquence, nous obtenons une version du principe du
maximum. Puis on déduit l’analogue de l’inégalité de Ky Fan. Comme autre application,
nous construisons un calcul fonctionnel harmonique réel dans les algèbres p  Banach
réelles. Il consiste à donner un sens à f a  , où a est un élément de l’algèbre réelle, et f
une fonction réelle harmonique sur un ouvert simplement connexe contenant Spa . Pour ce
faire, on se ramène à la complexifiée de l’algèbre réelle. Une fois ce calcul harmonique
défini, nous montrons qu’il est unique et continu. Nous établissons ensuite le « Spectral
mapping theorem » pour les éléments dits strictement réels. Enfin, nous donnons des
versions des inégalités de Von Neumann et Ky Fan dans les algèbres strictement réelles.

4
CHAPITRE 0

PRELIMINAIRES

Dans ce chapitre, nous donnons quelques rappels et résultats utiles pour la suite.

1. ALGEBRES p -BANACH.

Définition 1.1. Soient A une algèbre sur K ( K = R ou C ) et p un réel avec 0  p  1 .

Une p -norme d’algèbre sur A est une application p


, de A dans R , qui vérifie les

propriétés suivantes.
i) x p
 0, pour tout x  A .

ii) x p
 0 si, et seulement, si x  0 .

iii) x  y p
 x p
 y p , pour tous x, yA .

iv) x  x p , pour tous x  A ,   K .


p
p

v) xy p
 x p
y p , pour tous x, yA .

Une algèbre est dite p -normée si elle est minie d’une p -norme d’algèbre. Signalons que
les algèbres p -normées considérées ici ne sont pas nécéssairement complètes comme c’est
le cas pour W. Zelazko dans [10] et [11]. Dans toute la suite, une algèbre p -normée
complète sera dite p -Banach. En particulier, pour p  1 , on obtient une algèbre de
Banach.

L'étude spectrale des algèbres p -Banach est faite par Zelazko dans [10] et [11].
Rappelons les deux résultats suivants qui nous serons utiles par la suite.

Proposition 1.2. ([11]). Si A est une algèbre - p Banach complexe commutative, alors on a

5
Spx    x  :   M  A pour tout x  A ,
où M  A désigne l’ensemble des caractéres non nuls sur A .

Les algèbres - p Banach vérifient le théorème de Gelfand-Mazur donné comme suit.

Proposition 1.3. ([11]). Une algèbre - p Banach réelle qui est un corps est isomorphe à R ,
C ou à H , où H est le corps des quatérnions.

Dans une algèbre - p Banach complexe commutative A, , 0  p  1 ,


p
Zelazko a

montré que  x  p  lim  x n  , pour tout x  A , où xsup  : Spx est le rayon


n
n  p 
spectral de x ([11]). Pour le cas non commutatif, cette égalité reste encore vraie.

Proposition 1.4. Soit A,  p


, 0  p  1 , une algèbre - p Banach complexe commutative ou
non. Alors
1

 x  p  lim  x n n
 , pour tout x  A .
n  p 
Preuve. Il suffit de considérer la sous-algèbre commutative maximale pleine, contenant
x.

Comme conséquence, nous obtenons, comme pour le cas Banach ([2]), le résultat
suivant.

Corollaire 1.5. Soit A, p


, 0  p  1 , une algèbre - p Banach unitaire complexe. Alors le
spectre de tout élément de A est un compact non vide de C . De plus si x  A est tel

que  x   1 , alors e  x est inversible et d'inverse e   xn .


n 1

6
2. ANTI-MORPHISME INVOLUTIF ET INVOLUTION GENERALISEE.

Définition 2.1. Soit A une algèbre complexe non nécessairement commutative. Une
involution d'espace vectoriel sur A est une application anti-linéaire x x* , de A dans A ,

telle que x** x , pour tout x  A ([2]). Une involution généralisée, sur A , est une

involution d'espace vectoriel x x* telle que y*x* (xy)*  , pour tous x, y dans A (auquel

cas on dit que c'est une involution d'algèbre), ou x* y* (xy)*  , pour tous x, y dans A . Dans

ce dernier cas, on dira que c'est un anti-morphisme involutif.

Soit A une algèbre complexe munie d'une involution d'espace vectoriel x x* . On

désignera par la fonction de Ptàk ([9]) définie, sur A , par

a   (aa*) , pour tout a  A .

Pour a  A , la partie réelle de a , notée Re a , et la partie imaginaire de a , notée Im a ,


sont données par
Re a  12 (a  a  ) et Im a  1
2i
(a  a  ) .

Un élément a de A est dit hermitien (resp., normal) si a  a  (resp., a  a  aa ). On


désigne par H ( A) (resp., N ( A) ) l’ensemble des éléments hermitiens (resp., normaux) de
A . Pour deux éléments hermitiens h et k , on notera h  k si Sph  k   R . Dans ce cas,
on dit que h k est positif. Si A admet une unité e , on dira qu'un élément a de A est

unitaire si a  a  aa  e . L'ensemble des éléments unitaires de A sera noté U ( A) .

Définition 2.2. Une algèbre complexe à involution d'espace vectoriel est dite hermitienne
si le spectre de tout élément hermitien est réel.

7
Remarque 2.3. Si x x* est une involution généralisée sur une algèbre complexe A , alors

l’ensemble H  A est un espace vectoriel réel qui vérifie A  H  A  iH  A . Si de plus


x x* est un anti-morphisme involutif, alors H  A est une algèbre réelle.

Comme pour les algèbres de Banach à involution d’algèbre ([9], lemme 1.3), on montre le résultat suivant qui
permet souvent de se ramener au cas commutatif.

Lemme 2.4. Soit A, , 0  p  1 ,


p
une algèbre - p Banach complexe à involution

généralisée x x* et a  N  A . Alors il existe une sous-algèbre fermée B , commutative

involutive, contenant a telle que


Sp B  y   Sp A  y  , pour tout y  B .

Le lemme qui suit a été obtenu par J. W. M. Ford ([5]) dans le cas Banach à involution
d’algèbre. On montre, par une preuve analogue, qu’il s’étend au cas p -Banach à
involution généralisée comme suit.

Lemme 2.5. Soient A, , 0  p  1 ,


p
une algèbre - p Banach complexe unitaire à

involution généralisée x x* et h  H (A) tel que  e  h   1 . Alors il existe k  H (A) ,

commutant avec h et tel que k 2  h .

Dans une algèbre de Banach à involution d’algèbre semi-simple, le théorème de


Johnson ([6]) assure la continuité de l'involution. Ce résultat reste encore valable dans le
cas - p Banach à involution généralisée.

Théorème 2.6. Dans une algèbre - p Banach complexe semi-simple à involution


généralisée, l’involution est continue.

8
En utilisant la proposition 1.3 et le fait que le quotient d'une algèbre p -Banach par un
idéal primitif est une algèbre primitive, ce qui se montre comme dans ([2], p.136), nous
obtenons que le théorème 4.8 de Kaplansky ([7]) s'étend au cas p -Banach comme suit.

Théorème 2.7. Toute algèbre p -Banach réelle semi-simple dans laquelle tout carré est
quasi-inversible est commutative.

3. ALGEBRES STRICTEMENT REELLES.

Soit A une algèbre réelle. Notons AC  A  iA la compléxifiée de A ([2]). Chaque élément

de AC s’écrit sous la forme a  ib , avec a,bA . Pour a  A , le spectre de a dans A est défini

comme étant le spectre de a dans l’algèbre complexe AC .

On rappelle la définition suivante.

Définition 3.1.([8]). Une algèbre réelle est dite strictement réelle si le spectre de tout
élément est réel.

Remarque 3.2. Soient A une algèbre strictement réelle unitaire et a  A . En remarquant


que a est inversible dans A si, et seulement, si il est inversible dans sa compléxifiée AC ,

on obtient que
Sp A a     R : a   non inversible dans A, a  A .

Remarque 3.3. Soit maintenant A,  p


, 0  p  1, une algèbre p -Banach réelle et soit V

l’enveloppe p -disquée de a  A : a p
 1 0 dans la complexifiée A de A . Comme
C

pour le cas Banach ([2]), on montre que la p -jauge de V , définie par

 
Px   inf  p : x  V ,  0 , x  AC ,

9
est une p -norme d’algèbre complète sur AC . De plus, P vérifie


max a p , b p
  Pa  ib  2 max a p
,b p
 et Pa   a p
, pour tous a,bA .

4. CALCUL FONCTIONNEL HOLOMORPHE DANS LES ALGEBRES p -BANACH.

Les algèbres de Banach complexes unitaires possédent un calcul fonctionnel


holomorphe donné par la formule intégrale de Cauchy ([2]). Pour étendre ce calcul aux
algèbres p -Banach, Zelazko a introduit la notion de fonctions p -admissibles.

Définition 4.1. ([11]). Soient X ,  p


, 0  p  1 , un espace- p normé,  une courbe

rectifiable de C et f une fonction de  dans X .


1) On dit que f est p  admissible s'il existe une suite ( f n ) n de fonctions complexes
bornées, Riemann intégrables sur  , et une suite ( xn )n d’éléments de X telles que, pour
tout z 
 
f ( z )  n1 x n f n ( z ) , avec n 1 x n
p
p
sup f n ( z )  .
z

2) On dit que f est Riemann intégrable, si pour toute décomposition de  en arcs i j 1i  n j

telle que

  i 1 i j , i j  ij 1  zi( j )  , , lim max i j  0


n
j

j 1i n j

où i j désigne la longueur de  i , la limite des sommes i j1 f ( z i , j ) z i(j1)  z i( j )


j n
  ,

z i , j  i j , existe. Cette limite est dite l'intégrale de Riemann de f le long de  , elle est

notée
 f ( z)dz .
On a alors le résultat suivant.

10
Théorème 4.2. ([11]). Soient  et X vérifiant les conditions de la définition 4.1 et
f :   X une fonction p  admissible sur  . Alors, f est Riemann intégrable sur  et
on a

n1 xn  f n ( z)dz .

 f ( z )dz 

Le calcul fonctionnel holomorphe dans les algèbres p -Banach est donné comme suit.

Théorème 4.3. ([11]). Soient A, , 0  p  1 ,


p
une algèbre - p Banach complexe

unitaire,  un ouvert de C , x un élément de A tel que Spx    et f une fonction

holomorphe sur  . Alors la fonction z  f z ze  x 1 est p -admissible sur  , où 


est un contour tel que son intérieur int  contient Sp  x  et   int  soit contenu dans  .

 f z ze x  dz existe.
1
Et donc

Définition 4.4. ([11]). Soient A, , 0  p  1 ,


p
une algèbre - p Banach complexe

unitaire,  , x ,  et f vérifiant les conditions du théorème 4.3. Alors on pose

f x  1
 f z ze x  dz .
1
2i

Remarque 4.5. ([11]). L’expression de f  x  ne dépend pas du choix de  . De plus,


si K est un compact de C avec Sp x   K et si H K désigne l’algèbre des fonctions
holomorphes sur un ouvert contenant K , munie de la topologie de la convergence
uniforme, alors l’application  , de H K dans A , définie par  f   f  x  est un
morphisme d’algèbre continu vérifiant I   e et Id   x , où I : z  1 et Id : z  z .

11
5. CALCUL FONCTIONNEL HARMONIQUE DANS LES ALGEBRES DE
BANACH INVOLUTIVES.

Soit  un ouvert de C . Dans toute la suite, on désigne par h() ( resp. H () )
l'ensemble des fonctions harmoniques ( resp, holomorphes) sur  et à valeurs dans C .
Dans les algèbres de Banach involutives, le calcul fonctionnel harmonique est donné,
dans ([1]), par la formule intégrale de Poisson.

Définition 5.1. ([1]). Soient A une algèbre de Banach complexe unitaire à involution
d'algèbre x x* continue,  un ouvert de C , z0  tel que D( z0 , R)  , ( R  0) , a  A

avec Spa  D( z0 , R) et f h() . Alors on pose

f (a)  21
 
f ( z ) Re ( z  a  2 z0 )( z  a) 1  dz
R
.
z  z0  R

On a alors le résultat suivant.

Proposition 5.2. ([1]). Soient f et g deux éléments de h() ,  un élément de C et a un


élément de A qui vérifie les conditions de la définition 5.1. Alors
(i)  f  g a   f a   g a  .
(ii) f a   f a  .

(iii) f a   f a  .
*

Remarques 5.3. ([4]). 1) Si f  H () , l'expression de f (a ) coïncide avec celle donnée


par le calcul holomorphe classique

, f a  
 f z ze  a
1 1
dz
2i

où  est un contour fermé contenu dans  et contenant Sp a  dans son intérieur.


2) Le calcul fonctionnel harmonique est unique et continu.

12
REFERENCES

[1] M. Akkar, A. El Kinani et M. Oudadess: Calculs fonctionnels harmonique et


analytique réel, Ann. Sci. Math. Quebec 12 (1988), pp. 151-169.
[2] F. F. Bonsall and J. Duncan: Complete normed algebras, Springer Verlag, New York
(1973).
[3] P. Civin, B. Yood: Involutions on Banach algebras, Pacific. J. Math. 9 (1959), pp. 415-
436.
[4] A. El Kinani: Différents types de calculs fonctionnels et caractérisations d'algèbres.
Thèse de troixième cycle, E. N. S, Takaddoum (1987).
[5] J. W. M. Ford: A square root lemma for Banach *-algebras. J. London Math. Soc. 42,
(1967), pp. 521-522.
[6] B. E. Johnson: The uniqueness of the complete norm topology, Bull. Amer. Math.
Soc. 73 (1967), pp. 537-539.
[7] I. Kaplansky: Normed algebras, Duke Math. J. 16 (1949), pp. 399-418.
[8] J. B. Miller: The natural ordering on strictly real Banach algebras, Math. Prod. Cumb.
Phil. Soc (1990) 107, pp. 539-556.
[9] V. Ptàk: Banach algebras with involution, Manuscripta Math. 6(1972), pp.245-290.
[10] W. Zelazko: On the locally bounded and m-convex topological algebras. Studia
Math. T. XIX (1960), pp. 333-355.
[11] W. Zelazko: Selected topics on topological algebras, Lecture notes series 31(1971).

13
CHAPITRE I

ALGEBRES p -BANACH A INVOLUTION


GENERALISEE HERMITIENNES

INTRODUCTION

Dans ce chapitre, nous considérons des algèbres p Banach, 0p1, complexes munies
d’une involution généralisée. On s’intéresse particulièrement à des algèbres dites
hermitiennes ; celles où le spectre de tout élément hermitien est réel. Pour le cas à
involution d’algèbre, la plupart des résultats classiques connus sur les algèbres de Banach
involutives ([1], [9], [10]) s'étendent aux algèbres p  Banach involutives. L'objet de notre
étude portera essentiellement sur l’étude du cas à anti-morphisme involutif. Nous
commençons par montrer que toute algèbre p  Banach à anti-morphisme involutif
hermitienne est commutative modulo son radical de Jacobson (théorème 1.1). Ce qui
permet de caractériser les algèbres p  Banach, à anti-morphisme involutif hermitiennes,
par des résultats analogues à ceux de Shirali et Ford ([10]) et de Ptàk ([9]). En particulier,
nous établissons entre autres qu'une algèbre p  Banach à anti-morphisme involutif est
hermitienne si, et seulement si, elle est symétrique au sens de S. Shirali et J. Ford [10].
Dans ce cas, nous obtenons que le rayon spectral est une semi-norme d'algèbre stellaire qui
coïncide avec la fonction de Ptàk ([9]). Nous considérons ensuite des algèbres p  Banach,
complexes unitaires A, ,p
0  p  1 , à involution d'algèbre. Dans ce cas, nous

introduisons une semi-norme sous-multiplicative plus fine que toute semi-norme

d'espace vectoriel moins fine que p


. Nous prouvons que si le dual topologique A' , de

A, , sépare les points de


p
A , alors  A,  est une algèbre normée. Si de plus A est

commutative, on montre que (x) x , pour tout xA . Enfin, dans le cas à involution

14
hermitienne continue, nous montrons que la complétée de A / Ker est une algèbre de

Banach hermitienne.

1. COMMUTATIVITE DANS LES ALGEBRES p -BANACH A ANTI-


MORPHISME INVOLUTIF HERMITIENNES.

Une algèbre p -Banach complexe, à anti-morphisme involutif x x* , hermitienne n'est

pas nécessairement commutative. En effet, l'algèbre de Banach non commutative et non


semi-simple TnC  de toutes les matrices carrées d'ordre n2 , triangulaires supérieures, est

 
hermitienne pour l'anti-morphisme involutif M aij i; j M  aij i; j . On serait tenté de

chercher des exemples d'algèbres p Banach à anti-morphisme involutif hermitiennes

semi-simples et qui ne sont pas commutatives. En fait, comme nous allons le voir, de telles
algèbres n'existent pas.

Théorème 1.1. Soit A, p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe à anti-morphisme
involutif x  x  hermitienne. Alors l'algèbre A / Rad ( A) est hermitienne et commutative.

Preuve. Quitte à considérer l'algèbre A1  A  C , obtenue par adjonction d'une unité à A ,


munie de la p -norme complète

x  x p   , x  A;  C
p
p

et de l'anti-morphisme involutif x  x* , on peut supposer que A est unitaire. Posons

B  A / Rad ( A) et soit s la surjection canonique de A sur B . Alors l'application


s(x)s(x*) est un anti-morphisme involutif sur B et on a

H(B)s(hik): s(hik)s(hik) ; h,kH(A)


= s(hik): s(k)0 ; h,kH(A)
s(h): hH(A)sH(A) .

15
D’où SpB s(h)  Sp A (h)  R , pour tout h  H ( A) . Et Donc A / Rad ( A) est hermitienne.

Il reste à montrer que A / Rad ( A) est commutative. Quitte à remplacer A par A / Rad ( A) ,
on peut supposer que A est semi-simple. Il en résulte, d'après le théorème 2.6 du chapitre
0, que l'anti-morphisme involutif x  x  est continu. Par conséquent l'algèbre réelle H ( A)
est p -Banach et telle que
SpH ( A) h  Sp A (h)  R , pour tout h  H ( A) .

Il s'en suit que le carré de tout élément de H ( A) est quasi-inversible. D'où, d'après le
théorème 2.7 du chapitre 0, la commutativité de l'algèbre H ( A) / Rad H ( A)  . Montrons
maintenant que l'algèbre H ( A) est semi-simple. Soit h  Rad H (A)  et auiv un
élément de A avec u, vH(A) . Alors  (hu )  0 et  (hv)  0 . Donc (ha) 0 . En effet,
soit     i  Sp(ha) , avec ,R . Si hu   est inversible, alors l’élément

e  i(hu   ) 1 (hv   ) est inversible car

(hu   ) 1 (hv   )  H ( A) et Sp(hu   ) 1 (hv   )  R .

Par suite, l'élément ha    (hu   )e  i(hu   ) 1 (hv   ) est inversible ; contradiction.
Donc hu   est non inversible, i.e.,   Sp(hu) . D'où   0 . De même on montre que
  0 . Ainsi  (ha)  0 , pour tout a  A , ce qui entraîne que h  Rad ( A)  0. Par
conséquent, l'algèbre H ( A) est commutative ; et donc A l'est aussi.

Remarques 1.2.
1) Comme conséquence du théorème 1.1, nous obtenons qu'une algèbre p -Banach,
0  p  1 , complexe semi-simple à anti-morphisme involutif x x* hermitienne est

nécessairement commutative. Ainsi, par exemple, l'algèbre M n C  des matrices carrées


d'ordre n  2 , à coefficients complexes, est non hermitienne pour tout anti-morphisme
involutif.
2) Il existe une bijection entre l'ensemble  des algèbres p -Banach complexes à anti-
morphisme involutif continu hermitiennes et l'ensemble  des algèbres p -Banach
strictement réelles ( cf. définition 3.1 du chapitre 0). En effet, nous associons à chaque

16
algèbre A , dans  , l'algèbre réelle H ( A) constituée des éléments hermitiens de A .
Réciproquement, à chaque algèbre B , dans  , on associe sa complexifiée BC  B  iB ,
munie de l'anti-morphisme involutif x  iy  x  iy .

Comme conséquence du théorème 1.1, on obtient ce qui suit.

Corollaire 1.3. Soit A,  p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe à anti-morphisme
involutif x x* et qui est hermitienne. Alors tout idéal à gauche (resp. à droite), de A ,

régulier maximal est auto-adjoint.

Preuve. Soit J un idéal à gauche, de A , régulier maximal. Alors J est bilatère car si
j  J et x  A , on a xj  jx  Rad ( A)  J , d'après le théorème 1.1. Donc jx  J .
Montrons maintenant que J est auto-adjoint. Soit a*J . Pour tout y  A , on a

i(aya* y*)H(A) . Donc Sp(aya* y*)iR . Ainsi aya* y* est quasi-inversible dans A . Par
suite s(a) s( y ) est quasi-inversible dans A / J , où s désigne la surjection canonique de A
sur A / J . D'où s(a)  Rad  A / J   0, i.e., a  J . Idem pour J un idéal à droite.

2. CARACTERISATIONS DES ALGEBRES p -BANACH A INVOLUTION

GENERALISEE HERMITIENNES.

En tenant compte du fait que, dans une algèbre p -Banach complexe A,  p


, on a
1

 x  p
 lim  x n  n , pour tout xA , nous obtenons comme dans [1] et [9] les deux

n  p

résultats suivants.

17
Proposition 2.1. Soit A,  p
, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe à involution
d'algèbre x x* . Alors les assertions suivantes sont équivalentes.

1) A est hermitienne.

2) a*a0 , pour tout aA .

3) (a) a , pour tout aA

4) Il existe une constante positive c0 tel que (a)c a , pour tout aN(A) .

 a  a* 
5)     a , pour tout a  A .
 2 

6) est sous-additive sur A .

2
Dans ce cas, est une semi-norme d'algèbre, sur A , telle que a*a  a , pour tout a  A .

De plus Rad ( A)  x  A : x  0 .

Proposition 2.2. Soit A,  p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe unitaire à
involution d'algèbre x x* . Alors les assertions suivantes sont équivalentes.

1) A est hermitienne.

2) ea*a est inversible, pour tout a  A .

3) (u)1 , pour tout uU(A) .

4) Il existe une constante positive M 0 tel que (u)M , pour tout uU(A) .

5) expih1 , pour tout hH(A) .

6) Il existe une constante positive M 0 tel que expihM, pour tout hH(A) .

18
Dans la suite de ce paragraphe, on s'intéressera essentiellement aux algèbres à anti-
morphisme involutif. On a vu, dans la proposition 2.1, que le théorème de Shirali et Ford
([10]) est valable dans les algèbres p -Banach involutives. Dans le cas à anti-morphisme
involutif, on a le résultat suivant.

Proposition 2.3. Soit A, p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe à anti-
morphisme involutif x x* . Alors les assertions suivantes sont équivalentes.

1) A est hermitienne.

2) Sp(a*a)R , pour tout aA .

3) a*a0 , pour tout aN(A) .

4) h 2  0 , pour tout h  H ( A) .

5) Re(a*a)0 , pour tout aA .

Si de plus A est unitaire, elles sont aussi équivalentes à

6) ea*a est inversible, pour tout a  A .

7) ea*a est inversible, pour tout a  N ( A) .

8) e  h 2 est inversible, pour tout h  H ( A) .

9) e  ih est inversible, pour tout h  H ( A) .

Preuve. Les implications 2)  3), 3)  4), 5)  4), 2)  6), 6)  7) et 7)  8) sont


évidentes. Montrons 1)  2). D'après le théorème 1.1, A / Rad ( A) est commutative
hermitienne. Donc, pour a  A , on a par la proposition 2.1

Sp A (a* a)  Sp A / Rad ( A) s(a)* s(a)  0 ,

19
où s désigne la surjection canonique de A sur A / Rad ( A) . Montrons 4)  1). Soient
h  H ( A) et   i  Sp(h) , où  ;   R avec   0 . Alors l'élément

k    2   2  h 2   2   2 h
1

est hermitien. De plus, on vérifie facilement que i  Sp(k ) . Donc  1 Sp(k 2 ) , ce qui
contredit l'hypothèse. Si maintenant A est unitaire, alors 2)  5) découle du fait que

A / Rad ( A) est commutative et Re(a*a) 1 (a*aaa*) . Pour 1)  9), elle est claire vu que
2

Sp(e  ih)  1  i :   Sp(h)  C * .

En remarquant que e  h 2  (e  ih)(e  ih) , l'implication 9)  8) devient immédiate. Il


reste à montrer 8)  1). Soient h  H ( A) et   i  Sp(h) , avec  ;   R . Si   0 , alors

l'élément k   1 (h  e) est hermitien et tel que i  Sp(k ) . D'où  1 Sp(k 2 ) , i.e., e  k 2
est non inversible ; ce qui est absurde.

Voici maintenant une version du théorème 5.10 de [9] dans le cas p -Banach à anti-
morphisme involutif.

Proposition 2.4. Soit A, p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe à anti-
morphisme involutif x x* . Alors les assertions suivantes sont équivalentes.

1) A est hermitienne.

2) (a) a , pour tout aA

3) (a) a , pour tout aA .

4) Il existe une constante positive c0 tel que (a)c a , pour tout aN(A) .

 
5)  aa*  a , pour tout aA .
2

20
6) est une semi-norme d'algèbre sur A .

7) Il existe une constante positive  0 tel que x y   x  y  , pour tous x, yA .

Preuve. Les implications 2)  3), 3)  4) et 6)  7) sont évidentes. Pour 1)  2) et


1)  6), elles découlent du théorème 1.1 et la proposition 2.1. Montrons 4)  1). Soit
h  H ( A) et soit B la sous-algèbre commutative, contenant h , donnée par le lemme 2.4

du chapitre 0. Par hypothèse, on a (a)c a , pour tout aB . En prenant a n , n1, 2, ..., et

en faisant tendre n vers l'infini, on obtient (a) a , pour tout aB . D'où, d'après la

proposition 2.1, B est hermitienne. Par suite Sp A h  SpB (h)  R . L'implication 2)  5)

découle de l'inégalité Re a  (a) vu que A / Rad ( A) est commutative. 5)  4). Soit
a  N ( A) . En écrivant aRe aiIm a , on obtient

a  Re a  Im a  a  ia 2 a .

Enfin, il reste à montrer 7)  4). Soit a  h  ik  N ( A) , avec h, k  H ( A) . Alors

a  h k  Re a  Im a  a  ia 2 a .

D'où le résultat.

Remarque 2.5. Si A est une algèbre p  Banach complexe à anti-morphisme involutif


x x* hermitienne, alors le rayon spectral  est une semi-norme d'algèbre stellaire, i.e.,

 xx *     x  , pour tout x  A . Et on a


2

Rad ( A)  a  A :  (a)  0  Rad H ( A)   iRadH ( A) .

En effet, il est clair que Rad ( A)  a  A :  (a)  0 car A / Rad ( A) est commutative. De
plus, comme

H ( A)  Rad ( A)  Rad H ( A) 

21
et Rad ( A) est stable par l’involution, on a

Rad ( A)  Rad H ( A)   iRadH ( A) .

Pour l'autre inclusion, elle découle du fait que Rad H ( A)   Rad ( A) ; ce qui se montre
comme dans le théorème 1.1. De plus, comme A / Rad ( A) est commutative, il s'en suit que
la somme et le produit de deux éléments positifs sont aussi positifs.

Corollaire 2.6. Soit A,  p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe à involution
généralisée x x* , hermitienne. Alors, pour tout x  A , on a

1 1
 x   lim x n n
 inf x n n
.
n n

Preuve. Quitte à considérer l'algèbre A / Rad ( A) , ce qui ne change pas le spectre, on peut
supposer que A est semi-simple. Par suite, d'après les propositions 2.1 et 2.4, devient

une norme d'algèbre telle que (a) a , pour tout aA . D'où, d'après la proposition 8 de
1 1
([2], p.11), on a lim a n n
 inf a n n . De plus, pour x  A , on a
n n

 x    x 
1 1
n n
 x n n
.

1
Donc  x   inf x n n . Pour l'autre inégalité, elle découle du théorème 7 de ([2], p. 22).
n

Dans le cas unitaire, on a le résultat suivant.

Proposition 2.7. Soit A,  p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe unitaire à anti-
morphisme involutif x x* . Alors les assertions suivantes sont équivalentes.

22
1) A est hermitienne.

2) (u)1 , pour tout uU(A) .

3) Il existe une constante positive M 0 tel que (u)M , pour tout uU(A) .

4) expih1 , pour tout hH(A) .

5) Il existe une constante positive M 0 tel que expihM , pour tout hH(A) .

Preuve. Les implications 2)  3) et 4)  5) sont évidentes. Pour 1)  2), elle découle,


d'après la proposition 2.4, du fait que   sur A . Montrons 3)  4). Quitte à considérer

l'algèbre A / Rad ( A) , on peut supposer que A est semi-simple et par suite que x  x  est

continu, d'après le théorème 2.6 du chapitre 0. Soit u  U ( A) . En prenant u n , n1, 2, ..., et

en faisant tendre n vers l'infini, on obtient  (u )  1 . Comme u 1 U ( A) , il s'en suit que


(u)1 , pour tout uU(A) . Soit maintenant h  H ( A) . Alors exp(ih)  U ( A) car x  x 
est continu. D'où  exp ih  1 . Enfin, montrons 5)  1). Soit h  H ( A) et soit B la sous-
algèbre commutative, contenant h , donnée par le lemme 2.4 du chapitre 0. Par hypothèse,
on a

 B expik   A expik  M , pour tout k  H ( A) .

Donc, par la proposition 2.2, B est hermitienne. D'où Sp A h  SpB (h)  R .

Proposition 2.8. Soit A, p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe à involution
généralisée x x* . Alors A est hermitienne si, et seulement si, pour tous x, yA , on a

 x  y   max x , y   xy .

Preuve. Supposons que A est hermitienne et montrons que, pour tous x; y  A , on a

23
  max x , y   xy , pour tout   Sp( x  y ) tel que   max x , y .

Soit donc   Sp( x  y ) avec   max x , y . Alors   x et   y sont inversibles. De

plus

  x 1     x 1 et   y 1     y 1 .

D'où

  x   y      max x , y  .


1 2

Par ailleurs   x   y      x  y   xy et     x  y  est non inversible. D'où

xy    x   y      x  y     x   y 


1 1
.

Donc

xy     max x , y  , i.e.,   max x , y  


2
xy .

Pour la réciproque, elle découle de la proposition 2.1 si x  x  est une involution


d'algèbre et de la proposition 2.4 si x  x  est un anti-morphisme involutif.

3. SEMI-NORME SOUS-MULTIPLICATIVE DANS LES ALGEBRES p -


BANACH A INVOLUTION D'ALGEBRE.

Dans ce paragraphe, nous introduisons dans une algèbre p -Banach complexe unitaire à
involution d'algèbre, une semi-norme sous-multiplicative comparable à la p -norme sur les
éléments unitaires. Soit A,  p
, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe unitaire à

involution d'algèbre x x* . Comme pour le cas Banach ([1], p. 113), on montre que

l'enveloppe convexe de la composante connexe de l'unité contient l'ensemble des x tels


que  x   1 et  xx*   1. Ainsi, tout x  A s'écrit sous la forme
x  u i i , ui  U  A ; i  C.
1i  n

24
Dans ce qui suit, posons

 
1
x  inf  i . u i
1i  n
p
p

pour toutes les décompositions x   u i i , où ui  U  A et i  C. On a alors le résultat


1i  n

suivant.

Proposition 3.1. Soit A,  p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe unitaire à

involution d'algèbre. Alors est une semi-norme d'algèbre sur A , telle que

  , pour tout u  U  A .
1
1) u  u p
p

2) est plus fine que toute semi-norme d'espace vectoriel moins fine que p
.

Preuve. 1) Il est clair que x  0 et que x   x , pour tout xA et C. Soient

x, yA . Pour  0, il existe u1 ,..., un; v1 ,..., vm dans U  A et 1,..., n;  1 ,..., m dans C tels

que x   u
1i  n
i i et y  
1 j  m
j v j avec

.u   
1 1
x  
1i  n
i i p
p   et y  
1 j  m
 j . vj p
p
 .

Comme
x y   u
1i  n
i i  
1 j  m
j v j et x. y    
1i  n 1 j  m
i j ui v j ,

on a

   
1 1
x y   i . u i
1i  n
p
p  
1 j  m
 j . vj p
p
 x  y  2

     v    x    y   .
1 1 1

et x. y   
1i  n 1 j  m
i  j u i v j p
p
  
1i  n 1 j  m
i  j u i p
p
j p
p

 étant arbitraire, on obtient


x y  x  y et x.y  x . y .

25
Ainsi est une semi-norme d'algèbre sur A . De plus, par définition de , on a

  , pour tout u  U  A .
1
u  u p
p

'
2) Soit une semi-norme d'espace vectoriel sur A moins fine que p
. Alors il existe

M  0 tel que

  , pour tout x  A .
1
x M x
'
p
p

Soit x   u
1i  n
i i une décomposition de x . Alors

  M   .  u 
1
x   i . u i
' '
i i p
p .
1i  n 1i  n

D'où x  M x .
'

Remarque 3.2. Dans une algèbre p -Banach A,  p


, 0  p  1 , complexe unitaire à
involution d'algèbre, la semi-norme est plus fine que la semi-norme support
n 1 n
définie, dans [10], par x  inf 
k 1
xk p
p
, pour toutes les décompositions x   x k , où
k 1

x1 , x2,...,xnA . De plus, on a  sur A .

Si  A,  est une algèbre normée, il est clair que le dual topologique 


A' , de A, p
,
sépare les points de A . La réciproque est également vraie.

Proposition 3.3. Soit A,  p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe unitaire à

involution d'algèbre x x* . Si le dual topologique A' , de A,  p


, sépare les points de A ,
alors  A,  est une algèbre normée.

26
Preuve. Par la proposition précédente, il reste à montrer que  A,  est séparée. Soit

x0  0 dans A . Il existe f  A' telle que f x0   0 . Comme f est continue sur A,  p
, il
 
1
existe   0 telle que f  x    x p
p , pour tout x  A .

Soit x   u
1i  n
i i une décomposition de x . Alors


  
1
f  x      i . u i p
.
 1i n p

D'où f  x    x , et par conséquent x0  0 .

Le rayon spectral  est lié à la semi-norme comme suit.

Proposition 3.4. Soit A, , p


0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe unitaire

commutative à involution d'algèbre x x* . Alors   x   x , pour tout x  A .

   
1 1
Preuve. Comme  x   lim x n np , il suffit de montrer que lim x n np
 x . Soit
n p n p

x  A et n  N * . Pour une décomposition x   u


1i  n
i i , on a

u  u 
p
 n! 

p1 p1 p m p m
x n
   1 ....... m .
 
1 p m p
 1 !..... m 
!
p
1 .... m  n

Par ailleurs, remarquons que si t1 ,...,tm sont des réels positifs tels que t1  ..... t m  1,
alors on a
n!
t1 1 ......t m  m  1 , pour  i  0 tels que 1  .......  m  n .
 1!..... m !
Donc
p
 n! 
  t1 1 ......t m m   n  1m .
1 .... m  n   1!.....
 m! 

27
 
1
j . uj p

En prenant t j  , j  1;.....;m , dans l'inégalité précédente, nous obtenons


p

 
1


1i  m
i . u i p
p

 
pn
 1

x n
   i . u i p
 n  1m .
p
 1i m p

D'où

   
1 1
lim x
n 
n
p
np
 
1i  m
i . u i p
p .

 
1
Par conséquent lim x n np
 x .
n p

Comme conséquence, nous obtenons le résultat suivant.

Corollaire 3.5. Soit A,  p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe commutative

unitaire à involution d'algèbre x x* . Alors  A,  est une Q-algèbre. Et donc


x  A : x  0  Rad ( A) .

Preuve. D'après la proposition 3.4, l'ensemble des éléments inversibles de A est ouvert
dans  A, . En effet, si x est un élément inversible de A et y  A tels que
1
y  x  x 1 , alors

 x 1  y  x   x 1  y  x   x 1 y  x  1.

Par suite x 1 y  e  x 1  y  x  est inversible. D'où y l'est aussi. Maintenant comme


l'algèbre A est commutative, on a Rad ( A)  x  A :  x   0 ; et donc
x  A : x  0  Rad ( A) .

28

Proposition 3.6. Soit A, p
, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe unitaire munie
d'une involution d'algèbre x x* continue. Si A est hermitienne, alors la complétée B , de

A / Ker , est une algèbre de Banach à involution d'algèbre hermitienne.

Preuve. Par la proposition 3.1, est une semi-norme d'algèbre sur A . Donc B est une

algèbre de Banach. De plus, comme l'involution est continue, on vérifie que Ker est un

idéal auto-adjoint. Donc l'application

lim s(xn)lim s (xn)* , xnA


n n
 
est une involution d'algèbre sur B , où s désigne la surjection canonique de A sur
A / Ker . Montrons que B est hermitienne. Par la proposition 2.1, la fonction de Ptàk

est une semi-norme d'algèbre sur A . Soit   0 tel que a * p


  a p , pour tout a  A .

Alors

  a 
1

a   a a   a a
1 1 1
* 2 *
p
2p
 2p
p
p , a A.

D'où, d'après la proposition 3.1, est moins fine que . Par ailleurs, on montre

facilement que pour h  H ( A) , on a

h0  h h  h .

Il en résulte que le cône des éléments positifs P  h  H ( A) : h  0, de A , est fermé pour
. Donc P est fermé pour . Soit maintenant x  B . Il existe alors une suite xn n  A

telle que x  lim sxn  . Donc x x*lim s xn.xn 0 , d'après la proposition 2.1. Et on
*
n n  
conclut par la même proposition.

29
4. EXEMPLES D'ALGEBRES p -BANACH A ANTI-MORPHISME
INVOLUTIF HERMITIENNES NON COMMUTATIVES.

Nous commençons par donner quelques exemples d'anti-morphismes involutifs sur des
algèbres p -Banach complexes.

Exemple 4.1. Soit A une algèbre p -Banach réelle. Alors sa complexifiée AC  A  iA est

une algèbre p -Banach complexe et l'application a  ib  a  ib définit un anti-morphisme


involutif sur AC .

Exemple 4.2. Sur l'algèbre M n C  des matrices carrées d'ordre n  2 , à coefficients

complexes, l'application

M  aij i ; j  M  aij  i; j

est un anti-morphisme involutif sur M n C  . Plus généralement, si N  M n C  telle que

Id est l'unité de M n C  , alors M  N .M .N


1
N.N  Id , où   C et est un anti-

morphisme involutif sur M n C  .

Exemple 4.3. Pour p  0,1 , posons

 
l p   x   xn nZ : xn  C et x   .
p

 
n
nZ

l p est une algèbre p -Banach complexe pour la p -norme et le produit suivants

  xn ; xn n *  yn n  t n n , avec t n  x
p
x p k y nk .
nZ k n

30
De plus, l'application x  xn nZ  x*  xn  nZ
est un anti-morphisme involutif sur l p .

Plus généralement, si wn nZ est une suite de nombres positifs vérifiant wn  k wn wk , pour
tous n; kZ avec w0 1 , alors l'algèbre

A
xxn nZ : xnC et w x 
p
n n .
 nZ 

est une p -Banach à anti-morphisme involutif.

Exemple 4.4. Soit A,  p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe et B  A A
munie des opérations et la p -norme suivantes

(x, y)(x', y')(x x', y y') , x, x', y, y'B ,

(x, y) (x', y')(x.x', y.y') , x, x', y, y'B ,

 (x, y)(x, y) , x, yB , C ,


(x, y) p max x p, y p
, x, yB .


Alors B, p
 est une algèbre p -Banach complexe et l'application ( x, y)  ( y, x) est un
anti-morphisme involutif sur B .

Voici maintenant quelques exemples d'algèbres p  Banach à anti-morphisme involutif


hermitiennes non commutatives.

Exemple 4.5. L'algèbre Tn C  de toutes les matrices carrées d'ordre n  2 , triangulaires


supérieures, est une algèbre de Banach pour les opérations et la norme usuelles. De plus,
Tn C  munie de l'anti-morphisme involutif

M  aij i ; j  M  aij   i; j

31
est une algèbre hermitienne non commutative. En effet, pour M  aij i ; j  Tn C  telle que

M  M , on a SpM   aii : 1  i  n  R , car aii  aii , pour tout i  1,2,.....n.

Exemple 4.6. Soient p  0,1 et e1 ;e2 deux symboles vérifiant les relations e1  e2 ,
2 2

e1 .e2  e2 .e1 et ei e j ei  0 , pour i; j  1;2 . L'algèbre A  e1 ,e2 , engendrée par e1 et e2 ,

admet comme base B  e1 , e2 , e1e2 , e2 e1 . Pour x  1e1   2 e2   3e1e2   4 e2 e1  A , avec

i  C , posons
4
  i et x *   1e1   2 e2   3 e1e2   4 e2 e1 .
p
x p
i 1

Alors A, p
 est une algèbre p -Banach complexe non commutative à anti-morphisme
involutif x  x  . Elle est hermitienne vue qu’elle est radicale.

Exemple 4.7. Dans l'exemple 4.5, l'algèbre complexe Tn C  peut être vue comme la

complexifiée de l'algèbre réelle Tn R  , formée de toutes les matrices carrées d'ordre n  2 ,


triangulaires supérieures et à coefficients réelles. De plus, l'algèbre Tn R  est strictement

réelle. Ainsi, si A est une algèbre p -Banach strictement réelle, alors sa complexifiée
AC  A  iA est une algèbre p -Banach complexe, hermitienne pour l'anti-morphisme
involutif a  ib  a  ib .

Exemple 4.8. Soit F ,  une C * -algèbre commutative et soit E, p


 une algèbre p -
Banach complexe à anti-morphisme involutif x  x # , hermitienne non commutative.
Alors le produit A  E  F est une algèbre p -Banach pour les opération usuelles et la p -
norme

 x, y  p  x p y
p
, xE ; yF .

De plus, l'algèbre A est hermitienne pour l'anti-morphisme involutif  x, y   x # , y * .  

32
REFERENCES

[1] B. Aupetit : Propriétés spectrales des algèbres de Banach, Lecture Notes in


Mathematics 735, Springer Verlag (1979).
[2] F. F. Bonsal, J. Duncan: Complete normed algebras, Springer Verlag, New York
(1973).
[3] P. Civin, B. Yood: Involutions on Banach algebras, Pacific J. Math. 9 (1959), pp. 415-
436.
[4] A. El Kinani, A. Ifzarne, M. Oudadess : p -Banach algebras with generalized
involution and C -algebra structure, Turkish Journal of Mathematics ( à paraître).
[5] A. El Kinani, A. Ifzarne, M. Oudadess : Commutativité de certaines algèbres de
Banach à anti-morphisme involutif. Rev. Academia de Ciencias. Zaragoza. 53 (1998),
pp.165-173.
[6] B. E. Johnson: The uniqueness of the complete norm topology, Bull. Amer. Math. Soc
73 (1967), pp. 537-539.
[7] I. Kaplansky : Normed algebras. Duke Math. J. 16 (1949), pp.399-418.
[8] J. B. Miller: The natural ordering on strictly real Banach algebras, Math. Prod. Cumb.
Phil. Soc (1990) 107, pp. 539-556.
[9] V. Ptàk: Banach algebras with involution, Manuscripta Math. 6(1972), pp.245-290.
[10] S. Shirali, J. Ford: Symmetry in complex involutory Banach algebras II, Duke. Math.
J. 37 (1970), pp. 275-280.
[11] Xia Dao Xing: On locally bounded topological algebras, Acta Math. Sinica, Tome 5,
N°2, (1964), pp.261-276.
[12] W. Zelazko: On the locally bounded and m-convex topological algebras, Studia
Math. T. XIX (1960), pp. 333-355.
[13] W. Zelazko: Selected topics on topological algebras. Lecture notes series 31(1971).

33
CHAPITRE II

ALGEBRES p -BANACH A INVOLUTION


GENERALISEE ET STRUCTURE DE C*-ALGEBRE

INTRODUCTION

Dans [12], Xia Dao Xing a montré que toute algèbre p -Banach A,  p
, 0  p  1,

 x
2
munie d'une involution d'algèbre x x* telle que x * x p
, pour tout x  A, est une
p

n 1
C -algèbre. Sa preuve utilise la semi-norme support donnée par x  inf  xk p
p
, pour
k 1

n
toutes les décompositions x   x k , où x1 , x2 ,..., xn  A . Le même résultat a été retrouvé
k 1

dans le cas commutatif par A. Beddaa et M. Oudadess dans [2], en utilisant le rayon
spectral. Dans ([8]), A. El Kinani et M. Oudadess ont montré que toute algèbre de Banach
A,  (non nécessairement unitaire), munie d'un anti-morphisme involutif x x* telle que

x x  x , pour tout x  A est en fait une C -algèbre commutative.


2

Dans ce chapitre, nous considérons des algèbres p -Banach complexes A,  ,p

0  p  1 , munies d’une involution généralisée x x* . Nous nous intéressons à d’autres

conditions connues dans les C - algèbres. Ce chapitre est constitué de deux parties. Dans
une première partie, nous examinons le cas Banach (i.e, p  1 ) à anti-morphisme involutif
x x* . Nous considérons les conditions suivantes

 
1

(C1 ) x  M  xx  2
, x  N ( A)

( C2 ) exp(i h)  M , , h  H (A)

34
( C3 ) h  M ( h) , h  H (A)

( C4 ) M x x  xx , x  N ( A)

Nous montrons que (C1 ) entraîne la commutativité et donc que l’algèbre est en fait une
C -algèbre pour une norme équivalente. Nous obtenons ensuite la même conclusion, avec
la condition ( C2 ) dans les algèbres unitaires. Pour le cas non nécessairement unitaire, nous
donnons une version de ( C2 ) en considérant l’exponentielle, de ih , sans terme constant.
Dans les algèbres hermitiennes, le même résultat est obtenu avec la condition ( C3 ) . Enfin,
nous montrons que toute algèbre vérifiant ( C4 ) est hermitienne ; ce qui permet d’obtenir la
commutativité par ( C3 ) . Du point de vue technique, les preuves, dans ce cas, font
essentiellement appel au théorème de Hahn-Banach.
Dans une deuxième partie, nous considérons des algèbres p -Banach complexes
A, , 0  p  1 , munies d'une involution généralisée xx* . Dans ce cas, le théorème de
p

Hahn-Banach ne reste plus valide en général et donc la technique utilisée dans le cas
Banach ne permet pas de conclure. Nous étendons les résultats précédents en considérant
des conditions plus générales analogues à (C1 ) , ( C2 ) , ( C3 ) et ( C4 ) . Nous montrons que la
 c x  x , pour tout x  A, où c est une constante positive, entraîne que A
2
condition x p p

est une C -algèbre. Comme conséquence, nous obtenons que toute C p *-algèbre A,  p

est une C -algèbre pour la norme p
p
. Dans les algèbres hermitiennes, nous prouvons

que si h p  c (h) p , pour tout h  H (A) , alors A est une C -algèbre pour une norme

équivalente à p
. La même conclusion est obtenue pour les algèbres vérifiant

c x p
x  xx , pour tout x  N (A) . Pour cela, on se ramène au cas précédent, en
p p

montrant que l’algèbre est hermitienne. Nous faisons de même pour la condition

x
2
p
 
 c xx , pour tout x  N (A) . Nous montrons aussi que u
p
p
 c , pour tout u U (A) ,

entraîne que A est une C -algèbre pour une norme équivalente à p


. Cette norme est

exactement p
p
si , et seulement si, u p  1 , pour tout u dans l'enveloppe convexe de

35
U ( A) . Enfin, Nous donnons une version de la condition c x p
x  xx dans le cas réel.
p p

Signalons que pour le cas à anti-morphisme involutif, tout revient à montrer que l'algèbre
est nécessairement commutative.

A. COMMUTATIVITE DE CERTAINES ALGEBRES DE BANACH A ANTI-


MORPHISME INVOLUTIF.

Si  A,  est une C -algèbre, alors x   xx* 2 , pour tout x  A . Dans le cas à anti-
1

morphisme involutif, on a le résultat plus général suivant.

Proposition A.1. Soit A une algèbre de Banach complexe, munie d'un anti-morphisme
involutif continu x  x , B,  une algèbre normée et S : A  B un morphisme

d'algèbres continu. S'il existe M  0 tel que

S ( x)  M  x x 
1
2

, (1)

pour tout x  N ( A) , alors


(i) S h2k h  S h k h2 , pour tous h, k  H ( A) .
(ii) Si de plus h k  Ker S dés que k h  Ker S , pour tous h, k  H ( A) , alors
S ( xy)  S ( yx) , pour tous x, y  A.

Preuve. Si A est non unitaire, on travaille dans A1  A  C l'algèbre obtenue par


adjonction de l'unité à A. L'application x  x se prolonge à A1 en un anti-morphisme
involutif continu donné par x   *  x *   , x  A;   C .
(i) Soient h, k  H ( A) et considérons l'application f définie, sur C , et à valeurs dans B
par
f ( )  S exp h h k h exp  h  .

Si  est une forme linéaire continue sur B , l'application   f est holomorphe. De plus elle
est bornée car si     i , on a

36
  f ( )   f ( )   M 3  (h) 2  (k )

car S (exp ih  h)  M  (h) , S (exp  ih  h)  M  (h) et

S exp h k exp  h   M  (k ) . D'après le théorème de Liouville, la fonction   f est

constante. On obtient alors   f (0)   0 . Par le théorème de Hahn-Banach, on a f  (0)  0

i.e., S (h2 k h)  S (h k h2 ) .
(ii) Il suffit de montrer que S (h k )  S ( k h) , pour tous h, k  H ( A) . Par hypothèse, on a

S (h k  k h) h2  0 et S h(h k  k h) h  0, (2)

où a, b désigne le commutateur ab  ba de a et b . On vérifie facilement que


S h, h, kh  0. Par ailleurs, pour tout  C , on a

2 3
exp( h) k h exp( h)kh h,kh h,h,kh 3!h,h,h,kh...
2!
D'où
S exp h  k h exp  h   S (kh)   S h, kh , pour tout  C .

Il s’en suit, par hypothèse, que pour tout t  R , on a

 1   1 
t S (kh)  S h, kh  t  kh  t S  exp  h kh exp h    t M kh .
 t   t 
En faisant tendre t vers 0, nous obtenons S h, kh  0 i.e., S h k h  kh2 )  0 . D'où, par
hypothèse, on a S h (h k  kh)   0 . Donc S h, h, k   0 . Et l'on obtient, comme ci-avant,
S h, k   0 i.e. S (h k )  S ( k h) .

Comme conséquences, on a

Remarques A.2.
1) Si on prend B  A / Rad ( A) et S : A  A / Rad ( A) la surjection canonique, alors
l'hypothèse de (ii) est vérifiée car S ( hk )  0 si et seulement si hk  Rad  A ; et par (1),
S ( hk )  0 dés que  hk   0 . On obtient alors la commutativité de A / Rad ( A) .

37
2) Si S est injectif, alors A est une algèbre involutive commutative. De plus A est semi-

simple car si x  Rad ( A) avec x  h  ik , où h  x  x et k  x  x , alors h, k  Rad ( A) .


2 2i

Donc  (h)   ( k )  0 . D'où, par (1), h  k  0 . Dans ce cas, la continuité de l'involution


x x* est superflue.

3) Si S est à image dense (en particulier si S est surjective) et si l'hypothèse de (ii) est
vérifiée, alors B est commutative.

Remarques A.3.
1) L 'hypothèse de ii) est vérifiée si B est sans éléments nilpotents non nuls. En effet si
h k  Ker S , alors (hk )2  Ker S . Elle est aussi vérifiée si (1) est une égalité.

2) Si A est unitaire, alors on a S ( xy)  S ( yx) , pour tous x, y  A, dés que (1) est vérifiée.
En effet, pour h, k  H ( A) , on considère la fonction
g ( )  S exp h k exp  h  .

Dans le cas où S n'est pas un morphisme d'algèbres, on obtient une autre version de la
proposition A.1.

Proposition A.4. Soit A une algèbre de Banach unitaire complexe munie d'un anti-
morphisme involutif continu x x* , B,  une algèbre de Banach munie d'un anti-

morphisme involutif continu x  x  et S : A  B une application involutive continue. S'il


existe M  0 tel que
1
y  M  (y y ) 2
(3)

pour tout y  N ( S ( A) ) , où S  A désigne la sous-algèbre engendrée par S  A , alors on

a S ( x) S ( y)  S ( y) S ( x) , pour tous x, y  A.

Preuve. Si A n'est pas unitaire, on se place dans A1  A  C . Pour h, k  H ( A) ,


considérons l'application f : C  B définie par

38
f ( )  exp S h S (h) S (k ) S (h) exp  S h  .

Par un raisonnement identique à celui fait dans la proposition A.1, on obtient


S ( h) S ( k )  S ( k ) S ( h) , pour tous h, k dans H (A) .

Remarques A.5.
1) Si S est un morphisme d'algèbres, alors A est commutative. En particulier B est
Ker S

commutative dés que S est surjective.


2) Si B est unitaire, alors S ( x) S ( y)  S ( y) S ( x) , pour tous x, y  A, dés que (3) est vérifiée.
En effet, pour h, k  H ( A) , on considère la fonction
g ( )  exp S h S (k ) exp  S h  .

Si, dans la proposition A.1, on prend A  B et S  Id A , on obtient le résultat suivant.

Proposition A.6. Soit  A,  une algèbre de Banach munie d'un anti-morphisme involutif
'
continu x x* et une norme d'algèbre sur A. S'il existe M  0 tel que

p x M  x x*   1
2
, pour tout x  N ( A) . (4)

Alors on a
(i) A est commutative et semi-simple.

  est une Q -algèbre, alors A est hermitienne.


(ii) Si A,
'

(iii) Si A,  est une algèbre de Banach, alors A est une C -algèbre pour une norme
'

équivalente.

Preuve. (i) On montre comme dans la remarque A.2 que A est semi-simple, donc x x*

est continue et par (4) on obtient que Id A est continue. On conclut par la proposition A.1.

(ii) Supposons que A,  '


est une Q -algèbre. Soit alors   0 tel que x est quasi-inversible
x   . Soit maintenant x  A. Si    1 M  x x   , alors  1
' 1
2
pour x est quasi-

39
inversible car 1 x   . D'où  x    1M  xx  . En prenant x k , k  0,1,2,... , on
' 1
2

obtient  x    xx  , pour tout x  A. Et on conclut par le théorème 5.10 de [11].


1
2

(iii) Par (i) et (ii), la fonction de Ptàk est une norme d'algèbre stellaire. De plus, elle est

moins fine que . Si A,  '


 est une algèbre de Banach, alors '
et sont équivalentes.

Par conséquent la fonction de Ptàk est une norme d'algèbre complète.

Corollaire A.7. Soit A,  une algèbre de Banach munie d'un anti-morphisme

involutif x x* . Si la fonction de Ptàk est une norme d'algèbre sur A, alors A est

commutative et semi-simple.

Le lemme suivant nous sera utile par la suite.

Lemme A.8. Soit  A,  une algèbre de Banach non unitaire munie d'un anti-morphisme

involutif x x* . S'il existe M  0 tel que h  M  h  pour tout h  H (A) , alors

h    3M ( h   ) , pour tout h  H (A) et tout  R .

Preuve. Soient h  H (A) et  R . Alors 0  Sph car A n’est pas unitaire. Il s’en suit que
   (h   ) . Donc  (h)    3 (h   ) . D’où le résultat car 1  M .

Proposition A.9. Soit  A,  une algèbre de Banach complexe unitaire à anti-morphisme

involutif x x* . Si A,  vérifie (C2 ) , alors A est commutative et donc  A,  est une
C -algèbre pour une norme équivalente.

Preuve. D'abord, l'algèbre A est hermitienne d'après la proposition 2.7 du chapitre 1.



Montrons que h  M  (h) pour tout h  H (A) . Soit h  H (A) tel que  h   . Alors
2

40
  
Sp (h)    ,  . Par suite Spsin h    1,1 . Par le calcul fonctionnel holomorphe, on a
 2 2

h  Arc sin sin h  . En écrivant sin h   exp ih   exp  ih , nous obtenons pour n  1
1
2i
n
sin h    1 C np exp i2 p  n h .
1
2i  
n n p
n
p 0

D'où
n n
sin h    Cnp exp i2 p  nh 
1 M
C M.
n p
n
2n p 0 2n p 0

Comme la fonction z  Arc sin z  admet le développement en série  n z n , avec


n1


 n  0 , de rayon de convergence 1, mais qui converge vers 1 en , on obtient
2

M
h   sin h    n sin h   M  n 
n n
n .
n 1 n 1 n 1 2

 h  
Maintenant, pour h  H  A quelconque et   0 , on a     . Donc, d'après ce
 2 h      2
qui précède, on obtient h  M  h     , pour tout   0 . Donc h  M  (h) . Comme

dans la remarque A.2, on montre que A est semi-simple. D'où, d'après le théorème 2.6 du
chapitre 0, l'anti-morphisme involutif x x* est continu. Pour finir, montrons que A est

commutative. Pour cela, on va montrer que hk  kh , pour tous h, k  H ( A) . Soient donc


h, k  H ( A) et considérons la fonction

f (  )  exp (  h) k exp (   h) ,  C .
Pour toute forme linéaire continue  sur A , la fonction   f est holomorphe. Elle est de
plus bornée car si     i , on a
  f (    f ( )
  exp( i h) exp( h) k exp(  h) exp( i h)
  M 3  (k ),

vu que exp( i h)  M , exp( i h)  M et exp( h) k exp(- h)  M  (k ) . D'après le

théorème de Liouville et le théorème de Hahn-Banach, on a f ( )  f (0) pour tout  C .

41
En dérivant et en prenant   0 , on obtient h 2 kh  hkh2 , i.e hhk  khh  0 . De plus

hk  khh 2  0
Par suite Spsin h    1,1 . Par le calcul fonctionnel holomorphe, on a

h  Arc sin sin h  . En écrivant sin h   exp ih   exp  ih , nous obtenons pour n  1
1
2i
n
sin h    1 C np exp i2 p  n h .
1
2i  
n n p
n
p 0

D'où
n n
sin h   exp i2 p  n h 
1 M
C C M.
n p p
n n
2n p 0 2n p 0

Comme la fonction z  Arc sin z  admet le développement en série  n z n , avec


n1


 n  0 , de rayon de convergence 1, mais qui converge vers 1 en , on obtient
2

M
h   sin h    n sin h   M  n 
n n
n .
n 1 n 1 n 1 2

 h  
Maintenant, pour h  H  A quelconque et   0 , on a     . Donc, d'après ce
 2 h      2
qui précède, on obtient h  M  h     , pour tout   0 . Donc h  M  (h) . Comme

dans la remarque A.2, on montre que A est semi-simple. D'où, d'après le théorème 2.6 du
chapitre 0, l'anti-morphisme involutif x x* est continu. Pour finir, montrons que A est

commutative. Pour cela, on va montrer que hk  kh , pour tous h, k  H ( A) . Soient donc


h, k  H ( A) et considérons la fonction

f (  )  exp (  h) k exp (   h) ,  C .
Pour toute forme linéaire continue  sur A , la fonction   f est holomorphe. Elle est de
plus bornée car si     i , on a
  f (    f ( )
  exp( i h) exp( h) k exp(  h) exp( i h)
  M 3  (k ),

42
vu que exp( i h)  M , exp( i h)  M et exp( h) k exp(- h)  M  (k ) . D'après le

théorème de Liouville et le théorème de Hahn-Banach, on a f ( )  f (0) pour tout  C .


En dérivant et en prenant   0 , on obtient h 2 kh  hkh2 , i.e hhk  khh  0 . De plus

hk  khh 2  0 vu que hk  khh 2  


 M hk  khh 2  M hhk  khh  0 . D'où

h, h, kh  0 . Comme dans la proposition A.1, on montre que h, k   hk  kh  0 , pour tous
h,kH  A . D'où A est commutative.

Remarque A.10. Si exp( ih )  1 , pour tout h  H ( A) , alors comme conséquence

immédiate de la proposition A.9 et du théorème 10.1 de [11], l'algèbre  A,  est une C -


algèbre commutative.

Dans le cas non nécessairement unitaire, on a le résultat suivant.

Proposition A.11. Soit A,  une algèbre de Banach complexe à anti-morphisme

involutif x x* . S'il existe M  0 tel que

E (ih )  M , pour tout h  H (A) ,



, alors  A,  est une C -algèbre
an
où E (a)   
pour une norme équivalente.
n 1 n!


an
Preuve. Tout d'abord, la quantité E (a)   est bien définie dans A car
n 1 n!

E(a)  exp(a)  e est convergente dans A1 , où e  (0,1) est l'unité de A . Soient h  H (A) ,

  R et notons encore par la norme usuelle dans A1 . On a

exp( i (h   e)  exp( i e)  (exp( ih )  e) exp( i e)


 exp( i ( e)  M exp( i ( e)
 M  1.
vu que exp( i( e)  exp( i )e  exp( i ) e  1 . Et on conclut par la proposition A.9.

43
Corollaire A.12. Soit  A,  une algèbre de Banach complexe unitaire à anti-morphisme

involutif x  x telle que


x * y   yx , pour tous x, yA ,

où c est une constante positive. Alors  A,  est une C -algèbre commutative pour une

norme équivalente.

Preuve. D'après l'hypothèse, on a x 2   xx * et x *   x , pour tous x  A . Donc


2
  h   h  h
exp ih   exp  i    exp  i  exp   i   
  2   2  2

pour tout h  H  A . Et on conclut par la proposition A.9.

Corollaire A.13. Soit  A,  une algèbre de Banach complexe à anti-morphisme involutif


x  x et hermitienne. Si  A,  vérifie (C3 ) , alors A est commutative et donc A,  est
une C -algèbre pour une norme équivalente.

Preuve. L'algèbre A1  A  C est aussi hermitienne pour l'anti-morphisme involutif


x   *  x *   , x  A ;   C .
De plus, par le lemme A.8, La propriété ( C3 ) s'étend à A1 . On peut donc supposer que
l'algèbre est unitaire. Comme dans la remarque A.2, on montre que l'anti-morphisme
x  x est continu et donc que les éléments
exp ( ih )  exp (  ih ) exp ( ih )  exp (  ih )
cos h  2
et sin h  2i

sont dans H (A) , pour tout h  H (A) . D'où


exp(ih)  cos h  sin h  M  (cos h)   (sin h)  2 M

vu que  (exp (ih ))  1, car A est hermitienne d’après la proposition 2.7 du chapitre 1. Et on
conclut par la proposition A.9.

Une généralisation du corollaire A.13 est donnée par ce qui suit.

44
Corollaire A.14. Soit  A,  une algèbre de Banach unitaire complexe à anti-morphisme

involutif x  x , vérifiant (C3 ) et telle que h  H ( A) : Sph  R soit dense dans H (A) .
Alors A est une C -algèbre commutative pour une norme équivalente.

Preuve. Comme pour le cas Banach à involution d'algèbre ([1], p.144), on obtient que
h  H ( A) : Sph  R est fermé en utilisant le théorème de Newburgh ([10]). Donc A est

hermitienne. Et on conclut par le corollaire A.13.

Corollaire A.15. Soit  A,  une algèbre de Banach unitaire complexe à anti-morphisme

involutif x  x telle que U ( A)  u  A : u u  uu  e soit bornée. Alors A est une C -


algèbre pour une norme équivalente. Si de plus u  1, pour tout u U ( A) , alors  A, 
est une C -algèbre.

Preuve. Soit M  0 tel que u  M , pour tout u U ( A) . D'après la proposition 2.7 du


chapitre 1, l'algèbre A est hermitienne. Comme dans [11], on montre que h  M  (h) ,
pour tout h  H (A) . Puis on conclut par le corollaire A.13. Dans le cas où u  1, pour tout
u U ( A) , alors exp(ih)  1, pour tout h  H (A) car x  x est continu. Et on conclut par

la remarque A.10.

Proposition A.16. Soit A,  une algèbre de Banach complexe à anti-morphisme

involutif x  x . Si A,  vérifie ( C4 ) , alors A une C -algèbre commutative pour une

norme équivalente.

Preuve. Comme dans le cas des algèbres de Banach à involution d'algèbre ([11], théorème
8.4), et en utilisant la proposition 2.4 du chapitre 1, on montre que l'algèbre A vérifie les
hypothèses du corollaire A.13.

45
Corollaire A.17. ([13]). Soit  A,  une algèbre de Banach complexe à anti-morphisme

involutif x  x  telle que l'ensemble des x dans N ( A) vérifiant ( C4 ) soit dense dans
N ( A) , et contient H (A) . Alors A est une C -algèbre commutative pour une norme
équivalente.

n 1 2n n
Preuve. Si h  H (A) , alors M 2 h  h2 . Donc M h  (h) . Par suite x  x est

 
continu car Rad  A  0 . D'où x  N ( A) : M x x   x  x est fermé. Ainsi, d'après

l'hypothèse, on a
M x x   x  x , pour tout x  N (A) .

D’où le résultat par le corollaire A.16.

On retrouve en particulier, le résultat principal de [8] suivant.

Corollaire A.18. Soit  A,  une algèbre de Banach complexe à anti-morphisme involutif


x  x . Si xx  x pour tout x  A , alors A est une C -algèbre commutative.
2

Remarques A.19.
1) Si xx  x x  , pour tout x  A , alors  A,  est une C -algèbre commutative.

2) Si x  x , pour tout x dans A , alors  A,  est une C -algèbre commutative. En effet


  ( x  x )  x x  x x .
2
x

D'où x x  x 2 , pour tout x  A .

B. ALGEBRES p -BANACH A INVOLUTION GENERALISEE ET


STRUCTURE DE C*-ALGEBRE.

46
On se place maintenant dans le cadre plus général des algèbres p -Banach, 0  p  1 , à
involution généralisée. Commençons par donner la définition suivante.

Définition B.1. Soit A,  p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe, munie d'une
involution généralisée x  x . On dit que A est une C p -algèbre si x * x  x p , pour tout
2
p

x  A.

Voici une version du corollaire A.13 dans le cas p -Banach à involution généralisée.

Proposition B.2. Soit A,  p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe munie d'une

involution généralisée x  x  hermitienne et telle que


h p
 c (h) p pour tout h dans H (A) .

Alors A est une C -algèbre pour une norme équivalente à p


.

Preuve. Remarquons d'abord que l'involution généralisée x  x est continue car l'algèbre

est semi-simple. Soit   0 tel que x   x p pour tout x  A . Examinons d'abord le


p
cas où x  x est une involution d'algèbre. Comme A est hermitienne et semi-simple, la
fonction de Ptàk est une norme d'algèbre d'après la proposition 2.1 du chapitre 1. De

plus, la condition h p
 c (h) p entraîne que, pour x  h  ik , h; k  H ( A) , on a

x p h p k p
 p p
 
 c  h   k   c h  k
p p
  2c x p.
  ( x  x) p  x  x   x p . D'où est une norme de C  -algèbre, sur
2p 2
D 'autre part, x p

A , équivalente à p
. On suppose maintenant que l'involution généralisée x  x est un

anti-morphisme involutif. Montrons alors que A est commutative. La condition


h p
 c (h) p , pour tout h  H ( A) , entraîne que l'algèbre réelle H ( A) est semi-simple.

47
De plus, le spectre de tout élément de H ( A) est réel. Par le théorème 2.7 du chapitre 0,
l'algèbre H ( A) est commutative. D'où le résultat.

Toute C p - algèbre pour une involution d'algèbre est une C -algèbre pour une norme

équivalente ([12]). Plus généralement, on a le résultat suivant.

Proposition B.3. Soit A,  p


, 0  p  1 , une algèbre p -normée complexe munie d'une

2
involution généralisée x x* et telle que x p c x*x , pour tout x  A , où c est une
p

constante positive. Alors la complétée  de A est une C -algèbre pour une norme
équivalente à p
.

Preuve. Remarquons que l'involution généralisée x x* est continue car x  c x p,


p

 c x x
2
pour tout x  A . Ensuite l'inégalité x p p
se prolonge à la complétée  de A . On

peut donc supposer que l'algèbre est complète. D'après l' hypothèse, on a
2
an  c ( a a ) n , pour tout a  N ( A) , n  N * . D'où par passage à la limite, on obtient
p p

 (a )  a , pour tout a  N ( A) . Donc, par les propositions 2.1 et 2.4 du chapitre 1, A est

hermitienne. De plus, on a h p  c ( h) p , pour tout h  H ( A) , d'après l'hypothèse. Et on

conclut par la proposition B.2.

Comme conséquences, on obtient ce qui suit.

Corollaire B.4. Soit A,  p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe munie d'une

involution généralisée x x* . Si A,  p
 est une Cp -algèbre, alors A, p
p
 est une C -

algèbre.

48
Corollaire B.5. Soit A,  p
, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe munie d'une

involution généralisée x x* . Alors les assertions suivantes sont équivalentes

1) A est une Cq -algèbre pour une q -norme, 0  q  1 , équivalente à p


.

2)  A,  est une C -algèbre.

Preuve. 1) 2). Soit q


une q -norme équivalente à p
et telle que xx  x 2q , pour
q

tout x  A . Par le corollaire B.4, A, q  q


 est une C -algèbre. Donc q

q  .

p
2) 1). Si  A,  est une C -algèbre, alors x x  x 2 p , pour tout x  A . De plus p
et

p
sont deux p -normes d'algèbres complètes sur A qui est semi-simple. Donc elles sont

équivalentes.

Remarque B.6. Soient A,  p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe munie d'une

involution généralisée x x* et la jauge de l'enveloppe convexe de x  A : x p  1 .  



Si A, p
 est une Cp -algèbre, alors A,  est une C -algèbre par le corollaire B.2.

Réciproquement si  A,  est une C -algèbre, alors par le corollaire B.3, A est une Cq -

algèbre pour une q -norme équivalente à p


.

Proposition B.7. Soit A,  p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe munie d'une

involution généralisée x x* et telle que c x p


x*  xx* , pour tout x  N (A) . Alors A
p p

est une C -algèbre pour une norme équivalente à p


.

49
Preuve. La condition c x p
x*  xx* , pour tout x  N ( A) , entraîne que c h p   p h  ,
p p

pour tout h  H ( A) . Ensuite, pour x  N ( A) , on obtient

c2( x ) 2 p  c 2  x p  x *   c2 x p x  c x  x p   x  x   x .
p p 2p

p
D'où, d'après les propositions 2.1 et 2.4 du chapitre 1, A est hermitienne. Et on conclut par
la proposition B.2.

Proposition B.8. Soit A,  p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe munie d'une

involution généralisée x  x et telle que x p  c xx  , pour tout x  N ( A) . Alors A est


2 p

une C -algèbre pour une norme équivalente à p


. Si de plus x p  x p , pour tout x  A ,

alors A, p p
 est une C -algèbre.

Preuve. Par hypothèse, on a ( x ) p  x p  c x p, pour tout x  N ( A) . D'où A est

hermitienne. Et on conclut par la proposition B.2 vu que h p  c( h) p , pour tout

h  H ( A) . Si maintenant x p  x p , pour tout x  A , alors

x 2p  x 2 p  x x  x x p.
p p

Donc x  p
 x p . Il en résulte que
p
 p
. D'où A, p  p
 est une C -algèbre.

Proposition B.9. Soit A,  p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe munie d'un

anti-morphisme involutif x  x et telle que x x  x x p , pour tout x  A . Alors


p p

A, p
p
 est une C -algèbre commutative.

50
Preuve. Par la proposition B.7, A est une C -algèbre commutative pour une norme
équivalente à p
. De plus l'involution x  x est continue. Donc il existe   0 tel que

x   x p , pour tout x  A . La condition x  x p  x  p


x p entraîne que h p  ( h ) p ,
p
pour tout h  H ( A) . Il en résulte que

  ( x  x) p  x * x  x x p   x 2p x  A.
2p
x ,
p
p
De plus ( x )  x car A est commutative et hermitienne. D'où, pour tout n  N , on a
p
x pn   ( x n ) p  x n   x np .

En faisant tendre n vers l'infini, on obtient x p  x p . Par conséquent x  x p . Et


p
on conclut par le corollaire B.4.

Proposition B.10. Soit A,  p


, 0  p  1, une algèbre p -Banach complexe unitaire, munie
d'une involution généralisée x  x et telle que u p  c , pour tout u U ( A) , Alors A est

une C -algèbre pour une norme équivalente à p



. De plus A, p p
 est une C -algèbre

si, et seulement si, u p  1, pour tout u dans l'enveloppe convexe de U ( A) .

Preuve. Supposons que u p  c , pour tout u U ( A) . Alors ( u) p  u p  c . D'où A est

hermitienne par les propositions 2.2 et 2.7 du chapitre 1. Soit maintenant h  H ( A) tel que

(h)  1. Alors (h2 )  1. D'où, d'après le lemme 2.5 du chapitre 0, il existe k  H ( A) tel

que k 2  e  h2 et kh  hk . Posons u  h  ik , h, k  H ( A) . Alors u U ( A) et on a



h p  uu  21 p c .
2
p

Donc, pour h  H ( A) quelconque, on obtient h p  21 p c ( h) p . Par la proposition B.2,

on conclut que A est une C -algèbre pour une norme équivalente à p


. Pour le reste de la

51
preuve, on se ramène au cas d'une involution d'algèbre. Si u p  1, pour tout u dans

l'enveloppe convexe de U ( A) , on montre, comme pour le cas Banach ([1], théorème 2.1.4,
p113) que l'enveloppe convexe de la composante connexe de l'unité, dans U ( A) , contient
l'ensemble des x tels que ( x )  1 et x  1. Donc, pour x  A tel que x  1, on a ( x )  1
par la proposition 2.1 du chapitre 1. D'où x p  1 vu que x est dans l'enveloppe convexe

de U ( A) . Pour x quelconque, on obtient x p  x p . Et on conclut par la proposition B.8.

Proposition B.11. Soit A,  p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe unitaire semi-
simple, munie d'une involution généralisée x  x et telle que x p
 M , pour tout

x  CoE  , où CoE  désigne l'enveloppe convexe de E  exp ih  / h  H  A. Alors A est

une C -algèbre pour une norme équivalente à p


. Si de plus x p
 1 , pour tout


x  CoE  , alors A, p p
 est une C -algèbre.

Preuve. D'abord, A est hermitienne. En effet si h  H  A et   i  Sph  , on a


1
1
exp t   expit  i    expith  expith p
p
M p

pour tout t  R , ce qui est absurde. D'où   0 . Si maintenant a  a * est une involution
d'algèbre, alors d'après la proposition 2.1 du chapitre 1, on a   x   1 dés que x  1 , x  A .

En utilisant le calcul fonctionnel holomorphe dans les algèbres p -Banach ([14]), on


montre par une preuve classique ([11]) que l'adhérence de CoE  pour la p -norme p
,

notée CoE  , contient l'ensemble des a tels que  a   1 et a  1 . Donc pour x  A tel que

x  1 , on a x  CoE  , et par hypothèse il s'en suit que x p


 M . Ainsi pour x

1
quelconque, nous obtenons x p
p
 M x . Et on conclut par la proposition B.8. Pour le cas à

anti-morphisme involutif, nous obtenons la commutativité par le théorème 1.1 du chapitre


1.

52
Soient maintenant A, p
une algèbre p -Banach réelle munie d'un morphisme

involutif x  x . L'application ( x  iy)  x  iy définit un anti-morphisme sur la


complexifiée AC  A  iA de A . Voici une version de la proposition 2.7 dans le cas réel.

Proposition B.12. Soit A, , p


0p1 , une algèbre p -Banach réelle munie d’un
2
morphisme involutif aa . S'il existe c0 tel que x p c xx y y p , pour tous x et y

dans A , alors la complexifiée AC , de A, est une C  -algèbre commutative.

Preuve. Soit P la p -jauge de l'enveloppe p -disquée de x  A : x  p



 1  0. Comme pour

le cas Banach ([4]), on montre que P est une p -norme d'algèbre complète, sur AC , telle
que

Max a p , b p
  P(a  ib)  2 Max  a p
,b p
, a, b  A

Soient maintenant x, y  A. Alors

x 2p  c x x  y y et y 2p  c xx  y y .
p p
D'où

Px  iy2  4c x x  y y .
p

Comme ( x  iy)  ( x  iy)  x x  y  y  i ( x  y  y  x) , on obtient

  
P ( x  iy)  P( x  iy)  16 c 2 P ( x  iy)  ( x  iy) . 
Et on conclut par la proposition B.7.

53
REFERENCES

[1] B. Aupetit : Propriétés spectrales des algèbres de Banach, Lecture Notes in


Mathematics, N°. 735, Springer Verlag (1979).
[2] A. Beddaa, M. Oudadess: Saturated p -normed algebras and theorems of Gelfand-
Naïmark type. Arab Gulf . J. Scient. Res, 10 (1) (1992), pp.1-12.
[3] E. Berkson: Some characterizations of C   algebras. Illinois J. Math. 10(1966), pp.1-
8.
[4] F. F. Bonsal, J. Duncan: Complete normed algebras, Springer Verlag, New York
(1973).
[5] J. Dixmier : Les C - algèbres et leurs représentations, Paris. Gauthier-Villars, 2e
édition (1969).
[6] A. El Kinani, A. Ifzarne, M. Oudadess : Commutativité de certaines algèbres de
Banach à anti-morphisme involutif. Rev. Academia de Ciencias. Zaragoza. 53 (1998) pp.
165-173.
[7] A. El Kinani, A. Ifzarne, M. Oudadess : p -Banach algebras with generalized
involution and C -algebra structure, Turkish journal of Mathematics ( à paraître).
[8] A. El Kinani, M. Oudadess : Involution généralisée et structure de C -algèbre. Rev.
Academia de Ciencias. Zaragoza. 52 (1997) pp. 15-16.
[9] I. Kaplansky : Normed algebras, Duke Math. J. 16 (1949), pp.399-418.
[10] J. D. Newburgh: The variation of spectra, Duke Math. J. 18(1951), pp.165-176.
[11] V. Ptàk., Banach algebras with involution, Manuscripta Math. 6(1972), pp.245-290.
[12] Xia Dao Xing, On locally bounded topological algebras, Acta Math. Sinica, Tome 5,
N°2, (1964), pp.261-276.
[13] B. Yood: On axioms for B*-algebras. Bull. Amer. Math. Soc. 76( 1976), pp.80-82.
[14] W. Zelazko: Selected topics on topological algebras, Lecture Notes Series 31(1971).

54
CHAPITRE III

CALCUL FONCTIONNEL
HARMONIQUE DANS LES ALGEBRES
p -BANACH A INVOLUTION D'ESPACE VECTORIEL

INTRODUCTION

Le calcul fonctionnel harmonique défini et étudié dans [1], permet de donner un sens à
f (a ) , où f est une fonction harmonique sur un ouvert  de C et a un élément d'une
algèbre de Banach à involution d'algèbre continue tel que
Spa  D( z0 , R) et D( z0 , R)   , ( R  0) . (1)
Dans ce chapitre, on se propose d'étendre le domaine de validité de ce calcul
fonctionnel harmonique dans le cadre des algèbres p  Banach, 0  p  1 , complexes
munies d'une involution d'espace vectoriel. Nous remplaçons l’hypothèse (1) par une
condition moins exigeante. On considère les fonctions harmoniques sur un ouvert
simplement connexe  de C . Pour ces fonctions, on donne un sens à f (a) , où a est un
élément de l'algèbre tel que Spa   . Nous nous intéressons ensuite à ses propriétés.
Ainsi, nous obtenons que, dans le cas où f est une fonction holomorphe, l'expression de
f (a) coïncide avec celle donnée par le calcul fonctionnel holomorphe défini et étudié par

Zelazko dans [9]. Par ailleurs, Nous montrons que ce calcul harmonique est unique et
continu. Dans le cas où Spa  D( z0 , R) et D( z0 , R)   , ( R  0) , nous prouvons que
l'expression de f (a) s'obtient par la formule intégrale de Poisson suivante

f(a) 21
  
f(z)Re (z a2z0)(za)1
dz
R
.
z  z0  R

55
Ainsi, nous retrouvons, dans le cas Banach à involution d'algèbre, le calcul harmonique
donné dans [1]. Enfin, nous prouvons que le calcul harmonique construit est compatible
avec les morphismes involutifs ; ce qui permet d'établir le "Spectral mapping theorem"
dans le cas commutatif à involution d'espace vectoriel hermitienne. Pour le cas à
involution généralisée non nécessairement commutatif, on obtient que ce dernier résultat
est encore vrai, dans le cas hermitien, pour les éléments normaux.

Dans toute la suite, le disque ouvert ( resp. le cercle) dans C de centre z 0 et de rayon R

sera noté D( z0 , R) (resp. C( z0 , R) ).

1. CONSTRUCTION DU CALCUL FONCTIONNEL HARMONIQUE DANS LES


ALGEBRES p -BANACH A INVOLUTION D’ESPACE VECTORIEL.

A partir du calcul fonctionnel holomorphe donné par Zelazko dans les algèbres p -
Banach complexes ([9]), nous allons construire un calcul fonctionnel harmonique dans les
algèbres p -Banach complexes à involution d'espace vectoriel. Pour cela, on a besoin du
lemme suivant.

Lemme 1.1. Soient  un ouvert simplement connexe de C et f h() . Alors il existe


deux fonctions g , h  H () telles que f  g  h sur  . De plus cette décomposition est
unique à l'addition prés d'une constante.

Preuve. En utilisant le fait que toute fonction réelle harmonique, dans  , est la partie
réelle d'une fonction holomorphe dans  , on obtient l’existence de deux fonctions
G,HH  telles que Re f  Re G et Im f  Re H sur  . Donc

 G  iH   G  iH 
f  Re f  i Im f  Re G  i Re H     i .
 2   2 

56
G  iH G  iH
Il suffit alors de prendre g  et h  . Si maintenant f  g1  h1 est une autre
2 2

décomposition de f sur  , avec g1 ; h1  H  , alors g  g1  h1  h sur  . En remarquant


que la différence de deux fonctions holomorphes au voisinage d'un même point, et ayant la
même partie réelle, est constante, on obtient g1  g  c et h1  h  c , où c est une constante
complexe.

Remarques 1.2. 1) Les fonctions g et h , données par le lemme 1.1, peuvent être
déterminées localement sur  par la formule intégrale de Poisson. Plus précisément, les
fonctions G et H définies sur chaque disque Dz0 , R de  par

z'  z 2z0 dz' z'  z 2z0 dz'


Gz  1
2  z'z0
Re f(z')
z'  z R
et H z  1
2  z'z0
Im f(z')
z'  z R

sont holomorphes sur  . De plus on a Re f  Re G et Im f  Re H sur  . Donc, sur


chaque disque Dz0 , R , de  , les fonctions g et h peuvent être définies par

G  z   iH  z  1 z '  z 2z0 dz'


g z  
2

4  z'z0
f(z')
z'  z R

et

G  z   iH  z  z'  z 2z0 dz'


h z  
2
 1
4  z '  z0
f(z')
z'  z R
.

Ainsi, en chaque point z0   , on a

g z 0   1
4  f(z ')
dz'
R
 
et h z0  1
4  f(z')
dz'
R
.
z '  z0 z '  z0

2) Si l'ouvert  n'est pas simplement connexe, alors la décomposition, donnée par le


lemme 1.1, d'une fonction f  h  n'est pas toujours possible. En effet, la fonction Log z

est harmonique sur l'ouvert C * et c'est la partie réelle de la fonction Log z  au voisinage
de chaque point de C * , mais pas sur C * tout entier car Log z  ne possède pas une
détermination uniforme sur C * .

57
Soient maintenant A,  p
, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe unitaire et a  A
avec Spa   . Par le calcul holomorphe donné dans le théorème 4.3 du chapitre 0, les
éléments g (a) et h(a ) existent dans A . Si de plus l'algèbre A est munie d'une involution
d'espace vectoriel x x* , alors g(a)h(a)*A . Signalons que l'élément g(a)h(a)* est

indépendant du choix de la décomposition considérée. En effet si f  g1  h1 avec


g1, h1  H () , alors il existe une constante complexe c telle que g1  g  c et h1  h  c ,

sur  . Donc g1(a )  h1(a)*  g(a)ch(a)c   g(a)h(a)* . Ceci nous amène à poser ce

qui suit.

Définition 1.3. Soient A,  p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe unitaire munie
d'une involution d'espace vectoriel x x* ,  un ouvert simplement connexe de C , a  A

avec Spa   et f h() . On pose

f (a)  g (a)  h(a) ,


pour toute décomposition f  g  h avec g , h  H () .

Remarque 1.4. Si f est une fonction harmonique sur  , à valeurs réelles, alors il existe
F  H   telle que f  Re f sur  . Dans ce cas, on a

f a 1 Fa 1 Fa*ReFa.


2 2

Proposition 1.5. Soient f 1 et f 2 deux éléments de h() ,  un élément de C et a un


élément de A qui vérifie les conditions de la définition 1.3. Alors
(i)  f1  f 2 a   f1 a   f 2 a  .
(ii) f1 a   f1 a  .

(iii) f1 a* f1 a .

58
Preuve. Soient f1  g1  h1 et f 2  g 2  h2 des décompositions de f 1 et f 2 sur  , avec
g1 , g 2 , h1 , h2  H   . On a

      *
(i)  f1  f 2 a   g1  g 2   h1  h2  a   g1  g2 a h1 h2 a

  
 g1 ah1 a*  g2ah2a*  f1 a f2 a

       *
(ii) f1 a   g1  h1 a   g1 a  h1 a  g1 a h1 a *f1 a .

 
 
(iii) f1 a  h1  g1 ah1 a g1 a*  g1 a h1 a *  f1 a *.
*

Remarque 1.6. Si f  H (), il est clair que l'expression de f (a ) donnée par la définition
1.3 coïncide avec celle donnée par le calcul holomorphe classique ([9]). Dans le cas où A
est une C*-algèbre commutative et f h() , On retrouve l'expression de f (a ) à partir du
calcul fonctionnel continu donné dans les C *-algèbres ([4]). Ceci découle du fait que le
calcul holomorphe coïncide dans ce cas avec le calcul continu.

2. UNICITE DU CALCUL FONCTIONNEL HARMONIQUE.

Soient A, , p
0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe unitaire munie d'une

involution d'espace vectoriel x x* continue,  un ouvert simplement connexe de C ,

a  A avec Spa   et f h() . On a posé f ( a )  g ( a )  h( a ) , pour toute


décomposition f  g  h avec g , h  H () . Considérons l'application a définie de h
dans A par a ( f )  f (a ) . D'après la proposition 1.5, il est clair que a est un
homomorphisme d'espaces vectoriels et que sa restriction à H  est un homomorphisme
d'algèbres. De plus, on a le résultat suivant.

Proposition 2.1. Si une suite de fonctions ( f n )n  h() converge uniformément vers une
fonction f  h() , dans un ouvert simplement connexe contenu dans  et contenant
Spa , alors f n (a )  f (a ) p   0 .
n

59
Preuve. Soit V un ouvert simplement connexe sur lequel ( f n ) n converge uniformément

vers f et soit K un compact dans V tel que son interieur K contient Sp a  . Sur chaque
0

disque Dz0 , R dans V , et pour tout n  N , posons

z'  z 2z0 dz' z '  z 2z0 dz'


g n z   1
4  z '  z0
fn (z')
z'  z R
et hn z   1
4  z '  z0
fn (z')
z'  z R
.

Alors f n  g n  hn sur V , et g n , hn  H (V ) . De plus, gn n et hn  n convergent

uniformément dans tout disque dans V et par suite sur K car c'est un compact. Soit  un

contour tel que son intérieur int  contient Sp a  et   int   K . On a


0

gna ga 
g zgzza dz
1 1
p 2i 
n
p


p
 1 p sup gnz  gz  za1 dz .
2  z  p

 0 car l'application z   ze  a 
1
Donc g n (a)  g (a) p n

est continue sur  . De
p

même on montre que hn (a)  h(a) p n 0 ; par suite





fn (a) f(a)  gna hn a * ga ha *
p
 p

 g n ( a )  g ( a ) p  hn ( a )  h(a )
*
.
p

D'où le résultat vue la continuité de x x* .

Proposition 2.2. L'application a est caractérisée par les propriétés suivantes.


(1) C'est un homomorphisme involutif d'espaces vectoriels et sa restriction à H( ) est un
morphisme d'algèbres.(2) Si une suite de fonctions ( f n )n  h() converge uniformément
vers une fonction f  h() , dans un ouvert simplement connexe contenu dans  et
contenant Spa , alors la suite a ( f n ) converge vers a ( f ) pour la p  norme p
.

60
Preuve. Il reste à montrer que s'il existe une application possédant les propriétés (1) et (2),
alors c'est nécessairement l'application a . Soit a une telle application de h() dans
A . Par (1), il suffit de montrer que a ( f )  a ( f ) , pour toute fonction harmonique
réelle. Soit f h() une fonction réelle. Il existe g  H () telle que f  Re g . Comme
Spa est un compact contenu dans  , il existe un recouvrement fini, de Spa , par des
disques ouverts Di 1in dans  . De plus, le fait que  est un ouvert connexe dans C

montre qu'on peut supposer que in1 Di est connexe. Soit maintenant 1 un contour fermé
dans  tel que son intérieur int 1 soit connexe et in1 Di  int 1. Alors le compact
K  1  int 1 est contenu dans  . De plus int K est un ouvert simplement connexe
contenant Spa . Soit 2 un autre contour dans  tel que K  int 2 . Alors, on a

 g(z ') 
f(z)Re 1
 2i  
dz'  , z int 2
z '  z 
1

Donc f ( z ) est la limite des sommes de la forme

 1 n

f n ( z )  Re  g z ' z '  z  z ' k 1  z ' k  ,
 2i
k k
k 0 

où z 'k  2 , pour k  0,1,..., n . Comme K  int 2 , fn  n converge uniformément sur

int K . D'où, d'après (2), a ( f n )  a ( f ) p   0. Par ailleurs, d'après (1) on a


n
 1 n 
a ( f n )  Re  g z'k z'k a z'k 1  z'k    a ( f n )
 2i k 0 
Or a ( f n )  a ( f ) p   0. D'où a ( f )  a ( f ) .
n

3. COTINUITE DU CALCUL FONCTIONNEL HARMONIQUE.

Le calcul fonctionnel construit est continu pour la topologie de la convergence


uniforme sur les compacts. En fait on a le résultat suivant.

61
Proposition 3.1. Soient A,  p
, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe unitaire munie
d'une involution d'espace vectoriel x x* continue,  un ouvert simplement connexe de

C , a  A et K un compact contenu dans  tel que Spa  int K . Alors l'application a de


h(), PK  dans A,  est continue, où P ( f )  sup f ( z) .
p K
zK

Preuve. Soient f  g  h , avec g , h  H () , une décomposition de f dans  et un


recouvrement D( zi , Ri )1in fini de Sp a  avec D( zi , Ri )  int K , pour tout i  1, 2,... n.

Soit i  0 tel que D( zi , Ri  i )  int K . Alors

g(a) 21 i
 g(z)(za)

1dz ,

où  est un contour fermé contenant Spa dans son intérieur int  et   int  est contenu
n
dans i 1 D( zi , Ri ) . De plus, pour z  zi  Ri  i , on a


dz'
g(z) 41 f(z') z' zz' z2zi Ri i .
z '  zi Ri i

Posons
 
M i sup 41
  z '  zi  Ri  i
z '  z 2zi dz' : zD(zi,Ri) , i  1, 2,...n .
z '  z Ri  i 


z '  z  2zi
Alors chaque M i est fini, car l'application z, z   
est continue sur le compact'

z'  z

D( z , R )   C z , R    . Par suite, on a


i i i i i


sup g ( z ) : z  D( zi , Ri )    M i PK ( f ) . 
D'où P  g    n
i 1

M i p K ( f ) . De même, en utilisant le fait que


dz'
h(z) 41 f(z') z ' zz' z2zi Ri i , pour z  zi  Ri  i ,
z '  zi  Ri i

on obtient également

sup h( z ) : z  D( zi , Ri )    M i PK ( f ) . 

62
Donc P (h)   n
i 1

M i PK ( f ) . Soit maintenant   0 tel que x
p
  x p , pour tout

x  A . Alors on a

f (a ) p  g a   ha *  g (a) p
  h( a ) p
p


 M P ( g ) p   P (h) p  M   n
i 1

M i (  1) PK ( f )  ,
p
p

 
p

où M  sup ( ze  a) 1 : z    qui est fini car l'application z   ze  a 1 est
( 2 ) p
 p  p

continue sur  .

4. CALCUL FONCTIONNEL HARMONIQUE DEFINI PAR LA FORMULE


INTEGRALE DE POISSON.

Le calcul fonctionnel harmonique dans les algèbres de Banach a été défini, dans [1],
par la formule intégrale de Poisson. Pour étendre ce calcul aux algèbres p -Banach, on a
d'abord à justifier l'écriture de cette formule dans ces algèbres.

Proposition 4.1. Soient A,  p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe unitaire munie
d'une involution d'espace vectoriel x  x continue,  un ouvert de C , z0  tel que

D( z0 , R)  , ( R  0) , a  A avec Spa  D( z0 , R) et f h() . Alors

(i) la fonction z  f ( z) Re ( z  a  2 z0 )( z  a ) 1 est p  admissible sur C( z0 , R) .

(ii) l'expression de f (a ) , donnée par la définition 1.3, coïncide avec

f(a) 21
 
f(z)Re (z a2z0)(z a)1  dz
R
.
z  z0  R

Preuve. Pour raison de commodité, nous prenons, sans perte de généralité, z0  0.


(i) Pour z  R , on a

63
 
z  a z  a 1  2 zz  a 1  e  2 e  z
a   e .
 R2 
Comme (a )  R , on obtient
 k  k
Re ( z  a )( z  a ) 1  k  0 z a k  k  0 z ( a k )  e .
R2 k R2 k

Par la continuité de l'involution, il existe   0 tel que x   x p , pour tout x  A .


p

Soit r tel que  ( R 1a )  r  1. Pour k assez grand, on a ( R 1a ) k  r kp . Donc


p

( R 1a ) k   r kp . Il s'ensuit que la fonction z  Re ( z  a )( z  a ) 1 est p 
p

admissible sur C ( 0, R ) . Donc la fonction z  f ( z) Re ( z  a )( z  a ) 1 est p  admissible

sur C ( 0, R ) du fait que f est continue sur C ( 0, R ) .

(ii) Il suffit de considérer f  H (). Soit (n )n  C telle que f ( z )   n


k  0  n z sur un
disque ouvert D(0, R1) , ( R  R1) , contenu dans  . Soient r1 et r2 tels que (a )  r1  R

 r1 , pour n assez grand. En prenant M  max  f ( z ) : z  r2 ,


np
 r2  R1. Alors a n
p
np
r 
l'inégalité n  Mr2n entraîne que  n a n  M  1 
p
pour n assez grand. D'où la
 r2 
p

convergence de la série n n 


 0  n a . De plus f ( a )  n  0  n a d'après le calcul
n

fonctionnel holomorphe. Pour n  0,1, 2,..., la fonction z  z n Re ( z  a )( z  a ) 1 est

p  admissible sur C ( 0, R ) , donc intégrable d’après le théorème 4.3 du chapitre 0 et on a


1
2

z n Re (z a)(z a)1  dz
R
z R


 
 1
k 0 2 
z k zn
R 2k
dz  k
R
a  
 
 1
k 0 2 
z n k
R 2k R
 
dz  k * 1
a 
2  zn
dz n
R
a
 z R   z R  z R

64
Finalement,

1
2  
f(z)Re (z a)(z a)1  
dz
R
N

n0
n an
z R
p

 21
 

 
n z n Re (z a)(z a)1  dz

z  R 
n N R
p




M p sup Re (z a)(z a)1  p

: z  R
 n N
(R pr2 p)n 0
N 

D'où

f(a) 21
 
f(z)Re (za)(z a)1  dz
R
.
z R

Remarque 4.2. Le calcul fonctionnel harmonique donné par la définition 1.3 est une
amélioration du calcul harmonique donné dans [1]. Signalons aussi que dans [1], les
algèbres de Banach considérées sont munies d'une involution d'algèbre. Ici, il s'agit
d'algèbres p  Banach munies d'involution d'espace vectoriel.

5. LE "SPECTRAL MAPPING THEOREM".

Le calcul fonctionnel harmonique est compatible avec les morphismes involutifs


continus comme le montre le résultat suivant.

Proposition 5.1. Soient A,  , 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe unitaire munie


p

d'une involution d'espace vectoriel x  x continue, B, , 0  q  1 , une algèbre



q

q  Banach complexe unitaire munie d'une involution d'espace vectoriel x  x # continue


et  un morphisme de A dans B unitaire, continu et involutif. Soient  un ouvert
simplement connexe de C , a  A avec Spa   et f h() . Alors f  (a)     f (a)  .

Preuve. Soit f  g  h avec g , h  H () une décomposition de f dans  . On a

65
( f (a ))   g (a)  h(a)    g (a)   h(a)#  g ( (a ))  h( (a )) #  f ((a )) .

Comme conséquence, on a le "Spectral mapping theorem".

Corollaire 5.2. (Spectral mapping theorem). Soient A,  p


, 0  p  1 , une algèbre p-

Banach complexe unitaire commutative munie d'une involution d'espace vectoriel x  x


continue et hermitienne,  un ouvert simplement connexe de C , a  A avec Spa   et
f h() . Alors
f ( Spa )  Spf (a ) .

Preuve. Notons M  A l'ensemble des caractères non nuls de A et soit   M  A . Alors 


est involutif car A est hermitienne. Par ailleurs, d'après la proposition 1.2 du chapitre 0, on
a Spa    a  /   M  A . Ainsi, le résultat découle de la proposition 5.1.

Remarque 5.3. Dans une algèbre p -Banach complexe unitaire non nécessairement
commutative, munie d'une involution généralisée x  x hermitienne, le "Spectral
mapping theorem" reste encore vrai pour les éléments normaux. En effet, il suffit de
considérer la sous algèbre commutative donnée par le lemme 2.4 du chapitre 0.

66
REFERENCES

[1]. M Akkar, A. El Kinani et M. Oudadess: Calculs fonctionnels harmonique et


analytique réel, Ann. Sci. Math. Quebec 12 (1988), 151-169.
[2]. F.F. Bonsall, J.Duncan: Complete normed algebras, Springer Verlag, New York
(1973).
[3]. H. Cartan: Théorie élémentaire des fonctions analytiques d'une ou plusieurs variables
complexes, Hermann, Paris (1963).
[4]. J. Dixmier: Les C*-algèbres et leurs représentations, Gauthier-Villars, 2ème édition
(1969).
[5]. A. El Kinani: Calcul harmonique dans les algèbres de Banach hermitiennes,
Rendiconti Circolo Matematico Palermo XLII ( 1993 ), 257-272.
[6]. A. El Kinani: Différents types de calculs fonctionnels et caractérisations d'algèbres,
Thése de troisième cycle, Ecole normale supérieure, Rabat (1987).
[7]. J. B. Miller: The natural ordering on strictly real Banach algebras, Math. Proc. Cumb.
Phil. Soc (1990) 107, pp.539-556.
[8] W. Rudin: Real and complex analysis, Second edition (1966), New York (Mc Graw-
Hill Series in higher mathematics).
[9]. W. Zelazko: Selected topics on topological algebras, Lecture Notes Series 31(1971).

67
CHAPITRE IV

APPLICATIONS DU CALCUL FONCTIONNEL


HARMONIQUE DANS LES ALGEBRES p -BANACH
A INVOLUTION GENERALISEE

INTRODUCTION

Dans ce chapitre, nous donnons quelques applications du calcul fonctionnel


harmonique défini et étudié au chapitre III. Comme première application, nous étendons un
lemme de J. W. M. Ford, sur l'existence de la racine carrée hermitienne. Puis nous
établissons, pour les fonctions harmoniques, une version de l’inégalité de Von Neumann
dans les algèbres p  Banach à involution généralisée. Comme conséquence, nous
obtenons, dans ces algèbres, une version du principe du maximum. Puis on déduit
l’analogue de l’inégalité de Ky Fan. Comme autre application, nous construisons un calcul
fonctionnel harmonique réel dans les algèbres p  Banach réelles, qui consiste à donner un
sens à f a  , où a est un élément de l’algèbre réelle, et f une fonction réelle harmonique
sur un ouvert simplement connexe contenant le spectre de a . Pour ce faire, on se ramène à
la complexifiée de l’algèbre réelle. Une fois défini ce calcul harmonique, nous montrons
qu’il est unique et continu. Nous établissons ensuite le « Spectral mapping theorem » pour
les éléments dits strictement réels. Enfin, nous donnons des versions des inégalités de Von
Neumann et Ky Fan dans les algèbres strictement réelles.

68
1. EXTENSION D’UN LEMME DE J. W. M. FORD.

Dans [12], A. El Kinani a donné une version d'un lemme de J. W. M. Ford ([14]), sur
l'existence de la racine carrée hermitienne dans les algèbres de Banach à involution
d'algèbre. Sa preuve utilise le calcul fonctionnel harmonique et explique mieux le fait que
la racine carrée est hermitienne. Voici une extension de ce résultat dans le cas p -Banach à
involution généralisée.

Proposition 1.1. Soient A,  p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe unitaire à

involution généralisée x x et h  H (A) tel que Sph    C : Re   0. Alors il existe


k  H (A) tel que k 2  h .

Preuve. Soit   z  C : z  R  . Il existe une fonction f  H () telle que f 2 ( )   et


f (1)  1 . Soit  un contour fermé contenant Sph dans son intérieur int   et int    

est contenu dans  . Posons

k 1
2i  
f() h1d .

Comme le calcul fonctionnel holomorphe est un morphisme d'algèbres ([22]), on a


1 1
k2  21i f


2()  h  d 

1  h d h .
2i 

Il reste à montrer que k est hermitien. Par le lemme 2.4 du chapitre 0, il existe une sous
algèbre fermée B involutive commutative unitaire, contenant h et telle que
Sp B x  Sp A x , pour tout x  B .
Soit s : B  B / RadB la surjection canonique. L'algèbre B / RadB est semi-simple. De
plus, on a
SpB / RadBs(h)  SpB h  Sp Ah    C : Re   0.

69
r
Montrons maintenant que s(k ) est hermitien. Soient r et tels que 0  r  r  , Sph
 Dr , r  et D( r  , r )   . Par la proposition 4.1 du chappitre 3, on a

s( k )  21
 
f(z)Re (z  s(h)2r')(z s(h))1 dzr .
z r' r

Donc

s(k)*  21
 
f(z)Re (z s(h)2r')(z s(h))1 dzr .
z r' r

Par ailleurs, pour tout z   , on a f (z )  f (z) . D'où

s(k)*  21
 
f(z)Re (z s(h)2r')(z s(h))1  dz
r
 s(k ) .
z r' r

Ainsi k *  k  RadB . Posons k  u  iv , avec u,vH  A . Comme k 2  h et h est


hermitien, on obtient uv  0 . Or u est inversible vu que 0  Sp B h  et v  Rad B  . Donc
v  0 et par conséquent kk * .

2. EXTENSIONS DES INEGALITES DE VON NEUMANN ET DE KY FAN.

Dans toute la suite, le disque ouvert ( resp fermé) dans C de centre 0 et de rayon 1 sera
noté D ( resp D ).
Soit A une algèbre p -Banach complexe à involution généralisée x  x * , a  A tel que

 a   1 et a  1 , où désigne la fonction de Ptàk ([19]) définie, sur A , par x   ( xx ) .


2

Comme dans le cas Banach à involution d'algèbre ([15]), on montre que la transformation
de Möbius
 12 1
 a ( )  ( e  a a  ) (  a)(e   a  ) 1 (e  a  a) 2

est une fonction holomorphe sur un voisinage de D . De plus a (0)  a et l'image du


cercle unité, par a , est dans U e la composante connexe de l'unité dans l'ensemble des
éléments unitaires de A .

70
Dans [5], A. El Kinani a donné une version de l'inégalité de Von Neumann, pour les
fonctions holomorphes, dans les algèbres de Banach à involution d'algèbre hermitiennes.
Une amélioration de ce résultat, pour les fonctions harmoniques, a été obtenu par le même
auteur dans [10]. Dans le cadre plus général des algèbres p -Banach à involution
généralisée hermitiennes, on a le résultat suivant.

Théorème 2.1. Soit A,  p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe à involution

généralisée hermitienne x x* ,  un voisinage de D , a  A tel que a  1 et f  h() . Si

f ( z )  1 , pour tout z  D , alors f (a)  1 .

Preuve. Quitte à considérer l'algèbre A RadA, ce qui ne change pas le spectre, on peut

supposer que A est semi-simple. D'où, par le théorème 1.1 du chapitre 1, le cas d'un anti-
morphisme involutif se ramène au cas d'une involution d'algèbre. De plus, d'après la
proposition 2.1 du chapitre 1, est une norme d'algèbre vu que A est semi-simple. Par
1

ailleurs, par le corollaire 2.6 du chapitre 1, on a  ( x)  lim x n , pour tout x  A . Ainsi, on


n

montre par une preuve analogue à celle d'un résultat de Vesentini ([21]) que la fonction
    a   est sous-harmonique sur un voisinage de D . D'où, par le principe du

maximum pour les fonctions sous-harmoniques, Spa ()  D, pour tout   1 . Par le

calcul harmonique donné dans le chapitre 3, f  a ( )  est donc bien défini pour   1 .

Soit  dans le dual topologique de  A,  et considérons la fonction F définie, sur D , par


F    Re ( f ( a ( )) .

Montrons que F est harmonique sur D . Soit r  1 tel que D(0, r )   . Pour  D, on a

 
f a()  21
 
f(z)Re (z a())(z a())1  dz
r
z r

Pour z  r fixé, la fonction


g :   Re ( z   a ( ))( z   a ( )) 1 

71
est harmonique sur D et continue sur D . D'où

  g ( )   21
 
g(w)Re (w)(w)1 dw . 
w 1

Ce qui entraîne que

 
 f a()  (21)2
  
g(w) f(z)Re (w)(w)1  dz
r
dw .
z r w 1

On vérifie que la fonction     f  a ( ) est harmonique sur D . De plus elle est

continue sur D . Donc par le principe du maximum, on a


F 0  sup F   :   1 .

Par conséquent
Re   f a   sup Re   f  a   :   1 .

D'où
Re  f a   sup Re  f U e  .

D'après le théorème de séparation ( [4], p. 417), on obtient f (a)  Co f (U e ) , où Cof (Ue )

désigne la fermeture de l'enveloppe convexe de f (U e ) dans  A,  . D'où


f (a )  sup  f (u ) : u U e  .

Pour finir, montrons que f (u )  1 , pour tout u U e . Soit u U e . Alors  (u )  u  1. D'où

Spu  D . Comme f (u ) est un élément normal, on a f (u )    f (u )  . D'où, par le

"Spectral mapping theorem" donné par la remarque 5.3 du chapitre 3, on a Spf (u) 
f Spu  . Donc f (u )  1 .

Comme conséquence, on obtient le résultat suivant:

Théorème 2.2. Soit A,  p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe à involution

généralisée hermitienne x x* , a  A tel que a  1 et f une fonction harmonique et

positive sur un voisinage de D . Alors Sp f a   R .

72
Preuve. D'après le théorème 1.1 du chapitre 1, on peut se ramener au cas d'une involution
d'algèbre. Soit g une fonction holomorphe sur un voisinage de D telle que f  Re g , et
g 1
soit h  . Alors h est holomorphe sur un voisinage de D et on a h z   1 , pour tout
g 1

z  D . Donc ha   1 , d'après le théorème 2.1. D'où e  ha  ha   0 . Par suite il existe,
*

d'après la proposition 1.1, un élément u  H  A tel que u 2  e  ha * ha  . Comme


1 h
g , on a alors
1 h



f a   Re g a   1 ehaeha  eha
2
1
 eha 
* 1 *


 eha *  eha haeha ueha  ueha .
1 * 1 1 * 1

On conclut par la proposition 2.1 du chapitre 1.

Le résultat suivant est une version du principe du maximum dans les algèbres p -Banach
à involution généralisée hermitiennes.

Théorème 2.3. Soient A,  p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe à involution

généralisée hermitienne x  x  et f  h(D) . Pour 0  r  1 , on pose M (r )  Max f (z ) .


z r

Alors M (r )  Max f (a) .


a r

Preuve. Si M r   0 , alors le résultat est trivial puisque f sera nulle d'après le principe du
maximum. Si M r   0 , On applique le théorème 2.1 et le principe du maximum à la


fonction g ( z)  M (r ) 1 f (rz) harmonique sur z  C : z  r 1 . 

Une conséquence immédiate du théorème 2.3 est l'analogue de l'inégalité de Ky Fan


suivante ([13]).

73
Théorème 2.4. Soit A,  p
, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe à involution

généralisée hermitienne x x* , a  A tel que a  1 et f  h(D) . Si f ( z )  1 , pour tout

z  D, alors f (a )  1 .

En utilisant le théorème 2.4 et la même preuve que celle du corollaire 2.2, on montre le
résultat suivant.

Théorème 2.5. Soient A,  p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach complexe à involution

généralisée hermitienne x x* , a  A tel que a  1 et f une fonction harmonique et

positive sur D . Alors Sp f a  R*  .

Remarque 2.6. Les théorèmes 2.1, 2.2, 2.3, 2.4, 2.5 et 2.6 sont équivalents. En effet, on
montre Comme dans [11] que l'assertion, de chacun de ces théorèmes, entraîne que A est
hermitienne.

3. CALCUL FONCTIONNEL HARMONIQUE REEL DANS LES


ALGEBRES p -BANACH REELLES.

Etant donné un ouvert  de C , on désigne par h(,R) l'ensemble des fonctions

harmoniques sur  et à valeurs dans R .


Dans cette section, A, , p
0  p  1 , est une algèbre p -Banach réelle unitaire.

L'application (xiy)*  xiy définit un anti-morphisme involutif sur la complexifiée

AC  A  iA de A. De plus, d'après la remarque 3.3 du chapitre 0, on peut munir AC d'une

p -norme d’algèbre complète qui coïncide avec p


sur A. Comme dans la définition 1.3

du chapitre 3, on peut définir le calcul harmonique pour des fonctions harmoniques réelles

74
sur un ouvert simplement connexe de C . En effet, soient  un ouvert simplement
connexe de C et f  h(, R) . Il existe alors g  H () telle que f  Reg sur  . Pour

a  A avec Spa   , on pose f (a )  1 ( g (a )  g (a ) ) , où g (a ) est donné par le calcul


2
fonctionnel holomorphe ([22]). Comme f (a)  Re( g (a)) , on a f (a)  A .

Définition 3.1. Soient A,  p


, 0  p  1 , une algèbre p -Banach réelle unitaire, AC sa

complexifiée munie de l’anti-morphisme involutif x  iy  x  iy , x, yA ,  un ouvert


simplement connexe de C , a un élément de A avec Spa   et f  h(, R) . On pose
f (a)  Re( g (a)) ,
pour toute fonction g  H () telle que f  Re g sur  .

Remarque 3.2.
1) Soient f  h(, R) , a  A vérifiant les conditions de la définition 3.1 et  un contour
fermé contenant Spa dans son intérieur int  et tel que int       . Comme Spa est

symétrique par rapport à l'axe réel, on a Spa  int  , où  désigne l'image de  par

 
l'application z  z (symétrie par rapport à l'axe réel). Si int      , alors on a

 
f(a) 41 i 
 

g(z)(z a)1dz 


g(z )(z a)1dz  .

2) Si maintenant  est un ouvert de C , z0  tel que D( z0 , R)  , ( R  0) , a  A avec
Spa  D( z0 , R) et f une fonction réelle harmonique sur  , alors, par la proposition 4.1
du chapitre 3, l'expression de f (a) est donnée par la formule de Poisson

 f(z)R2 (a z0)(a z0) (z a)(z a)1 R .


dz
f(a) 21
z  z0  R
 

En effet, pour z  z0  R , on a


Re(z a2z0)(z a)1 1 z a2z0 z a  z a2Z0 z a
2
1
   1

  
 1  z a2z0 z a  z a2Z0 z a  (z a)(z a)1 R2 (a z0)(a z0) (z a)(za)1.
2      

75
Soient maintenant A,  p
, 0  p  1 , une algèbre p -Banach réelle unitaire,  un ouvert
simplement connexe de C et a un élément de A avec Spa   . Considérons l’application
a , définie, de h(, R) dans A , par a  f   f a . Alors a est un R -homomorphisme

d’espace vectoriel qui admet un prolongement par linéarité à h , noté a ' , défini de
h dans AC par

a ' g   a Re g   ia Im g  , pour tout g  h .

Il est clair que a ' est un C -homomorphisme d’espace vectoriel. De plus, étant donné

l’anti-morphisme involutif x  iy  x  iy dans AC , l’application a ' coïncide avec le


calcul fonctionnel harmonique donné, par la définition 1.3 du chapitre 3, dans l’algèbre
complexe AC . Ainsi, l’unicité du calcul harmonique réel peut être représentée comme suit.

Proposition 3.3. L’application a de h(, R) dans A est caractérisée par les propriétés

suivantes :
(1) C’est un R -homomorphisme d’espace vectoriel et la réstriction de a ' à H  est un
C -homomorphisme d’algèbre.
(2) Si une suite de fonctions réelles harmoniques  f n n converge uniformément vers une

fonction réelle harmonique f dans un ouvert contenu dans  et contenant Sp a  , alors la


suite a  f n  converge vers a  f  pour la p -norme p
.

Preuve. Il est simple de voir que l’application a vérifie (1) et (2). Il s’en suit que dans

AC , l’application a vérifie les propriétés (1) et (2) de la proposition 2.2 du chapitre 3.


'

Ainsi, l’unicité de a ' entraîne celle de a .

Remarque 3.4. L’application a est continue sur h(, R) . En effet, ceci découle, d’après

la proposition 3.1 du chapitre 3, de la continuité de a ' sur h() .

76
Par la remarque 5.3 du chapitre 3, le "Spectral mapping theorem" est vrai, pour les
fonctions harmoniques réelles, dans les algèbres p -Banach strictement réelles, car dans ce
cas, la complexifiée de A est une algèbre p -Banach à involution généralisée hermitienne.
Nous allons voir qu'il est également vrai pour les éléments dits strictement réels d'une
algèbre p -Banach réelle quelconque.

Définition 3.5. Un élément a d'une algèbre réelle A est dit strictement réel si la

bicommutante, notée a'' , de a dans A est strictement réelle.

Proposition 3.6. ("Spectral mapping theorem"). Soient A,  p


, 0  p  1 , une algèbre
p -Banach réelle unitaire,  un ouvert simplement connexe de C , a un élément
strictement réel de A tel que Spa   et f  h(, R) . Alors f (Spa)  Spf (a) .

Preuve. Comme pour le cas Banach ([20]), on montre que la bicommutante, notée a '' ,
de a dans la complexifiée AC est une algèbre p -Banach complexe commutative, pleine

contenant a . Par ailleurs, on vérifie que a '' est stable par l'anti-morphisme involutif

(xiy)*  x  iy de AC , et que a '' Aa'' . Il s’en suit que a '' est hermitienne.

Finalement, le corollaire 5.2 du chapitre 3 appliqué dans l’algèbre a '' donne
   
SpA  f a   SpAC  f a   Spa ''  f a   f Spa '' a   f SpAC a   f SpA a .

Remarque 3.7. Le "Spectral mapping theorem" ne reste plus valide pour des éléments non
strictement réels. En effet, si on considére C comme algèbre réelle et si on prend la
fonction z  Im z , alors on a
 
Spi     i : i      2  0   i, i .
2

Donc ImSpi   1,1. Mais Sp Imi   Sp 0  0 .

77
Comme application immédiate du "Spectral mapping theorem", nous donnons des
versions des inégalités de Von Neumann et Ky Fan dans les algèbres strictement réelles.

Proposition 3.8. Soient A, ,p


0  p  1 , une algèbre p -Banach strictement réelle

unitaire et a un élément de A tel que  a   1 . Alors


1)   f a   1 , pour tout f  h( D, R) tel que f  1 sur D .

2) Sp f a  R*  , pour tout f  h( D, R) tel que f  0 sur D .

Proposition 3.9. Soient A, ,p


0  p  1 , une algèbre p -Banach strictement réelle

unitaire et a un élément de A tel que a1 . Alors


1)   f a   1 , pour tout f  h( D, R) tel que f  1 sur D .

2) Sp f a   R , pour tout f  h( D, R) tel que f  0 sur D .

78
REFERENCES

[1] M Akkar, A. El Kinani et M. Oudadess : Calculs fonctionnels harmonique et


analytique réel, Ann. Sci. Math. Quebec 12 (1988), 151-169.
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83
RESUME:

Ce travail est constitué de deux parties principales. Dans la première partie, les
questions considérées se rapportent notamment à la symétrie, la structure de C * -
algèbre et la commutativité dans les algèbres p  Banach à involution généralisée.
Nous montrons que toute algèbre p Banach à anti-morphisme involutif

hermitienne est commutative modulo son radical. Nous prouvons aussi que toute
C p * -algèbre est en fait une C * algèbre pour une norme équivalente.

Dans la deuxième partie, nous reconsidérons le calcul fonctionnel harmonique


défini et étudié par A. El Kinani dans les algèbres de Banach involutives. Nous
étendons son domaine de validité aux algèbres p  Banach à involution d’espaces
vectoriels. Nous obtenons, dans les algèbres p  Banach à involution généralisée
hermitiennes, les analogues des inégalités de Von Neumann et Ky Fan pour les
fonctions harmoniques. Enfin, nous construisons un calcul fonctionnel harmonique
réel dans les algèbres p  Banach réelles. Les propriétés les plus significatives de
ce calcul sont également étudiées.

Mots clés: Algèbre p  Banach, involution généralisée, anti-morphisme involutif,


Algèbre hermitienne, C -algèbre, commutativité, calcul fonctionnel harmonique.

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