Titre :
Présenté par :
Kaouthar HZAMI
Je remercie Mr. Med Jalel ATIA pour son engagement dans la direction de ce mémoire.
En plus de ses qualités humaines et ses précieux conseils, j’apprécie la liberté qu’il m’a
accordée durant ce travail.
Mes remerciements s’adressent également à Mr. Ridha SFAXI pour le plaisir qu’il me
fait en rapportant sur mon travail et en faisant partie du Jury.
Avec beaucoup d’égard, je tiens à remercier Mr. Jilani ALAYA pour ses suggestions et
ses conseils pertinents.
Je remercie enfin mes collègues Samiha HAYDRI et Majed BEN ABDALLAH pour leur
aide, leur attention et leurs gentilles pensées.
Table des matières
Introduction 5
1 Préliminaires et notations 10
1.1 Orthogonalité d’une suite de polynômes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.2 Relation de récurrence à trois termes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3 Les polynômes orthogonaux classiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.3.1 Les polynômes de Jacobi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.3.2 Les polynômes de Laguerre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.3.3 Les polynômes d’Hermite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
3
3.2 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
3.2.1 Cas des polynômes de Jacobi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
3.2.2 Cas des polynômes de Laguerre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
4 Zéros et quasi-orthogonalité 75
4.1 Définition et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
4.2 La quasi-orthogonalité d’ordre 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
4.3 La quasi-orthogonalité d’ordre 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
4.4 La quasi-orthogonalité de quelques polynômes classiques . . . . . . . . . . 86
Références 95
Index 96
4
Introduction
L’étude des zéros des polynômes orthogonaux est utile non seulement en mathématiques,
notamment en théorie d’approximation et d’intégration, mais aussi dans beaucoup d’autres
domaines surtout la physique. Par exemple, les zéros des polynômes ultrasphériques
peuvent être interprétés comme suit :
Supposons que deux charges électriques sont placées en x = 1 et x = −1. Supposons
qu’il y a n ≥ 2 charges réparties dans l’intervalle [−1, 1]. Alors, quand le système at-
teint son équilibre, les positions de ces charges coı̈ncident avec les zéros d’un polynôme
ultrasphérique.
Tous les polynômes considérés dans ce mémoire sont à coefficients réels. Nous touchons
principalement les zéros des polynômes orthogonaux à poids positifs et bien entendu notre
attention tout au long ce travail portera particulièrement sur les zéros des polynômes or-
thogonaux classiques, tout en signalant qu’il y a encore beaucoup à faire même dans
ce cas qui est considéré comme le plus simple vu qu’on en connaı̂t des caractérisations.
La théorie des zéros est encore non étudiée dans le cas des polynômes semi-classiques,
de Laguerre-Hahn et de second ordre à poids quelconques. On étudie globalement des
méthodes de localisation, d’estimation et de séparation des racines.
Le mémoire est organisé en quatre chapitres. Le premier chapitre est introductif. On y
trouvera des rappels ainsi que des notations de base sur les polynômes orthogonaux :
- Orthogonalité : Une suite {Pn }n≥0 de polynômes est dite orthogonale dans un intervalle
[a, b] par rapport à la fonction poids ω lorsqu’elle vérifie la relation suivante :
Z b
ω(x)Pn (x)Pm (x)dx = rn δn,m , rn 6= 0, n ≥ 0, m ≥ 0.
a
5
- Relation de récurrence à trois termes : Toute suite {Pn }n≥0 de polynômes unitaires et
orthogonaux dans [a, b] par rapport à ω vérifie la relation de récurrence à trois termes
suivante :
P = 1 , P (x) = x − β ,
0 1 0
P (x) = (x − β )P (x) − γ P (x), γ
n+2 n+1 n+1 n+1 n n+1 6= 0, n ≥ 0.
Ainsi que l’étude des polynômes orthogonaux classiques qui sont les polynômes d’Hermite,
de Laguerre, de Jacobi et de Bessel. Nous excluons ce dernier cas car ces polynômes ne
sont pas orthogonaux par rapport à un poids positif.
On donnera pour les trois premières familles l’équation différentielle, la formule de Ro-
drigues ainsi qu’une relation de récurrence donnée dans [20].
Le deuxième chapitre traite le cas de polynômes orthogonaux à poids positifs.
On montre que les racines sont réelles, distinctes et à l’intérieur de l’intervalle d’intégration,
lequel peut être fini ou infini.
Nous rappelons l’identité de Christoffel-Darboux : Étant donnée une suite {Pn }n≥0 de
polynômes orthogonaux par rapport à poids positif, on a
0
Pn+1 (x)Pn (x) − Pn0 (x)Pn+1 (x) > 0.
Cette identité est utile pour établir la simplicité des racines, le fait qu’elles sont réelles, le
fait que deux polynômes consécutifs n’ont pas de racines communes, ainsi que la propriété
d’entrelacement qu’on peut l’énoncer comme suit : soient P et Q deux polynômes de degrés
respectifs n et m avec n < m, sans zéros communs et dont toutes les racines sont simples.
On dit que les zéros de Q et P entrelacent lorsque chaque zéro de P est entre deux zéros
de Q et lorsqu’il existe au plus un zéro de P entre chaque paires de zéros consécutifs de
Q.
Nous montrons que les zéros de Pn et Pn+1 entrelacent. En utilisant le théorème de Rolle,
on obtient que les zéros de Pn et Pn0 entrelacent. De plus, nous prouvons que si Pn dépend
∂Pn (x, c)
d’un paramètre c, alors les zéros de Pn (x, c) et P˙n (x, c) = entrelacent [17]. Dans
∂c
la même direction, A.F.Beardon en 2010 a introduit le théorème suivant :
On considère un polynôme
6
avec w1 < w2 < · · · < wn+1 . Soit r un polynôme unitaire de degré m < n + 1 tel que ses
zéros sont réels, simples et tel que r n’admet pas de zéros communs avec q. Si on écrit
n+1
r(x) X Aj
= ,
q(x) j=1
x − wj
où les Aj sont réels, alors les zéros de q et r entrelacent si et seulement si exactement m
parmi les n produits Aj Aj+1 , j = 1, . . . n, sont positifs.
De plus, si deg r = deg (q) − 1, alors les zéros de q et r entrelacent si et seulement si Aj
est positif, j = 1, . . . , n + 1.
Par ce théorème, Nous redémontrons que les zéros de Pn et Pn+1 entrelacent. de plus,
si Pn et Pn+2 n’ont pas des racines communes, alors les zéros de Pn+2 et (x − βn+1 )Pn
entrelacent. Enfin, nous donnons une autre relation de récurrence à trois termes :
pour tout polynôme ρ de degré ≤ 2n − 1.. On rappelle que les méthodes de quadrature
sont des approximations de la valeur numérique d’une intégrale par une somme pondérée
prise en un certain nombre de points du domaine d’intégration, ces points, dans notre cas,
sont des racines de polynômes orthogonaux.
Après, on étudie les zéros des polynômes orthogonaux classiques. En particulier, on re-
trouve toutes les propriétés citées au début de ce chapitre en se basant sur :
- l’équation différentielle qui montre la simplicité des zéros et que les bornes de l’intervalle
d’orthogonalité ne sont pas des racines ;
- la formule de Rodrigues qui conduit à déduire que les zéros sont à l’intérieur de l’inter-
valle d’orthogonalité ;
- le théorème de Laguerre qui permet de conclure que les zéros sont réels et à l’intérieur
7
de l’intervalle d’orthogonalité.
Ensuite, nous nous limitons aux polynômes de Jacobi et de Laguerre afin d’étudier le sens
dxν
de variation des zéros en prenant comme variables leurs paramètres ( > 0 dans le cas
dα
∂xν ∂xν
des polynômes de Laguerre, et < 0, > 0 dans le cas des polynômes de Jacobi).
∂α ∂β
L’intérêt de cette étude est d’encadrer les racines des polynômes de Jacobi par les zéros
des polynômes de Tchebychev de première et de seconde espèce et d’encadrer les racines
des polynômes de Laguerre par les zéros des polynômes d’Hermite.
Dans le troisième chapitre, nous abordons les estimations et les encadrements des zéros
à l’aide d’un outil, fréquemment utilisé, à savoir le théorème de comparaison de Sturm
[1, 2, 3, 12, 11, 19]. Ce théorème donne un lien entre deux solutions de deux équations
différentielles linéaires d’ordre deux comme suit : Soient y(x) et Y (x) deux solutions non
triviales des équations différentielles suivantes :
y 00 + f (x)y = 0 , Y 00 + F (x)Y = 0
8
où ω est une fonction poids définie positive sur l’intervalle [a, b] [6].
Puis, on donne une condition nécessaire et suffisante pour que le polynôme Rn soit quasi-
orthogonal en l’exprimant au moyen d’une combinaison linéaire de polynômes orthogo-
naux.
On trouve également des résultats supplémentaires sur la localisation des zéros d’un po-
lynôme quasi-orthogonal par rapport à l’intervalle d’orthogonalité : Si Rn est un polynôme
quasi-orthogonal d’ordre r dans par rapport à la fonction poids ω, définie positive sur [a, b],
alors au moins (n − r) zéros distincts de Rn sont à l’intérieur de ]a, b[.
Nous examinons, en particulier, les cas r = 1 et r = 2, c’est-à-dire la quasi-othogonalité
d’ordre 1 ou 2 [7, 9, 16, 18]. Par exemple, pour la quasi-othogonalité d’ordre 1, on a
Rn (x) = Pn (x) + an Pn−1 (x), an 6= 0. Nous donnons des conditions sur an afin d’obtenir
que tous les zéros de Rn sont à l’intérieur de [a, b].
Nous appliquons enfin les résultats obtenus aux polynômes de Jacobi et de Laguerre,
lorsque les restrictions sur leurs paramètres ne sont pas satisfaites [5].
9
Chapitre 1
Préliminaires et notations
Dans ce chapitre, on rappelle les notions élémentaires sur les polynômes orthogonaux
utilisées dans ce mémoire.
Corollaire Soit {Pn }n≥0 une suite orthogonale dans [a, b] par rapport à ω.
Si {Qn }n≥0 est une autre suite de polynômes qui vérifie
Z b
ω(x)xk Qn+r (x)dx = 0, 0 ≤ k ≤ n − 1,
a
Z b
ω(x)xn Qn+r (x)dx 6= 0, n ≥ 0,
a
alors
n+r
X
Qn+r = λi Pi (x), λi ∈ C, n, r ∈ N.
i=n
10
1.2 Relation de récurrence à trois termes
Théorème 1.2.1. [20] Toute suite {Pn }n≥0 de polynômes unitaires et orthogonaux dans
[a, b] par rapport à ω vérifie la relation de récurrence à trois termes suivante :
P = 1 , P (x) = x − β ,
0 1 0
(1.2)
P (x) = (x − β )P (x) − γ P (x), γ 6= 0, n ≥ 0.
n+2 n+1 n+1 n+1 n n+1
Comme {Pn }n≥0 est une suite orthogonale par rapport à ω dans [a, b], alors d’après (1.1)
pourZi = 0, 1, . . . , n − 1, on a : Z
b b
0= ω(x)Pi (x)Pn+2 (x)dx = ω(x)(x − βn+1 )Pi (x)Pn+1 (x)dx−
a a
Xn Z b Z b Z b
λn,j ω(x)Pi (x)Pj (x)dx = w(x)Pi+1 (x)Pn+1 (x)dx−βn+1 ω(x)Pi (x)Pn+1 (x)dx
j=0 a a a
Rb Rb
−λn,i a
ω(x)Pi2 (x)dx = −λn,i a
ω(x)Pi2 (x)dx.
Théorème 1.2.2. [20] Toute suite orthonormale {Pn }n≥0 de polyômes vérifie la relation
de récurrence suivante :
11
Preuve. La relation de récurrence se démontre comme dans la preuve du théorème précédent.
Pour le calcul de An et de Cn , on obtient An en identifiant le coefficient de xn dans les deux
kn
membres de l’identité (1.3), ce qui revient à écrire kn xn = An kn−1 xn et donc An = .
kn−1
Pour le calcul Cn on utilise la relation d’orthogonalité suivante :
Z b Z b
0= ω(x)Pn (x)Pn−2 (x)dx = An ω(x)Pn−1 (x)xPn−2 (x)dx − Cn ,
a a
or Z b Z b
ω(x)Pn−1 (x)xPn−2 (x)dx = ω(x)Pn−1 (x)(kn−2 xn−1 + . . . )dx
a a
kn−2 b
Z
2 kn−2
= ω(x)Pn−1 (x)dx = ,
kn−1 a kn−1
kn−2 kn−2 An
d’où, on obtient An − Cn = 0. Par suite, Cn = An = . 2
kn−1 kn−1 An−1
C’est-à-dire
Z 1 0, si n 6= m,
(1 − x)α (1 + x)β Pn(α,β) (x)Pm(α,β) (x)dx =
−1 6= 0, si n = m.
12
Les polynômes de Jacobi contiennent comme cas particuliers ceux de Gegenbauer
(α = β) dont les cas particuliers les bien connus sont :
,→ α = β = 0 : les polyn^ omes de Legendre.
1
,→ α = β = − : les polyn^ omes de Tchebychev de première espèce notés Tn .
2
1
,→ α = β = : les polyn^ omes de Tchebychev de seconde espèce notés Un .
2
Nous trouvons dans [20] les propriétés suivantes des polynômes de Jacobi
1. Équation différentielle.
(α,β)
Les polynômes Pn (x) vérifient l’équation différentielle suivante :
2. Formule de Rodrigues.
Il s’agit d’une formule explicite des polynômes de Jacobi :
(−1)n dn
Pn(α,β) (x) = (1 − x)−α (1 + x)−β n n
{(1 − x)α+n (1 + x)β+n }. (1.5)
2 n! dx
3. Relation de récurrence.
(α,β)
Les Pn vérifient la relation de récurrence à trois termes suivante :
1 1
(α,β) (α,β)
P0 (x) = 1 , P1 (x) = (α + β + 2)x + (α − β),
2 2
2(n + 2)(n + 3 + α + β)(2n + 2 + α + β)P (α,β) (x) = (2n + 3 + α + β)
n+2
(1.6)
(α,β)
{(2n + 4 + α + β)(2n + 2 + α + β)x + α2 − β 2 }Pn+1 (x)
(α,β)
−2(n + 1 + α)(n + 1 + β)(2n + 4 + α + β)Pn (x), n ≥ 0.
Ce sont des polynômes orthogonaux, notés Lαn , α > −1, par rapport à ω(x) = e−x xα
dans l’intervalle [0, +∞[. Ils sont donnés par la relation d’orthogonalité suivante :
Z +∞
n+α
e−x xα Lαn (x)Lαm (x)dx = Γ(α + 1) δnm , n, m = 0, 1, . . . .
0 n
Les caractérisations des polynômes de Laguerre sont :
1. Équation différentielle.
Lαn (x) satisfait l’équation différentielle
13
2. Formule de Rodrigues.
Dans le cas de polynômes de Laguerre la formule de Rodrigues s’écrit :
1 dn −x α+n
Lαn (x) = ex x−α (e x ). (1.8)
n! dxn
3. Relation de récurrence.
Les Lαn vérifient la relation de récurrence à trois termes suivante :
Lα (x) = 1, Lα (x) = −x + α + 1,
0 1
(n + 2)Lα (x) = (−x + 2n + α + 3)Lα (x) − (n + α + 1)Lα (x), n ≥ 0.
n+2 n+1 n
(1.9)
1. Équation différentielle.
Les polynômes Hn (x) vérifient l’équation différentielle suivante :
2. Formule de Rodrigues.
La formule de Rodrigues vérifiée par Hn est :
2 dn −x2
Hn (x) = (−1)n ex (e ). (1.11)
dxn
3. Relation de récurrence.
Les polynômes d’Hermite peuvent être construits par récurrence avec la formule
H (x) = 1, H (x) = 2x,
0 1
(1.12)
H (x) = 2xH (x) − 2(n + 2)H (x), n ≥ 0.
n+2 n+1 n
14
Chapitre 2
Dans tout ce chapitre, {Pn }n≥0 est une suite de polynômes orthogonaux par rapport
à un poids défini positif sur [a, b].
Comme le poids ω est défini positif sur [a, b], alors Pn doit changer de signe dans ]a, b[.
Désignons par x1 , . . . , xk avec (k ≤ n) les zéros de Pn d’ordre de multiplicité impair.
On pose
Π(x) = (x − x1 ) . . . (x − xk )Pn (x) = Πk (x)Pn (x).
15
On a Z b Z b
ω(x)Π(x)dx = ω(x)Pn (x)Πk (x)dx = 0.
a a
Or Π conserve un signe constant sur ]a, b[, ce qui rend la dernière équation impossible.
Ainsi, k = n. Par conséquent, Pn admet n racines à l’intérieur de ]a, b[. 2
Ce résultat est remarquable : il est rare, pour un polynôme de degré élevé dont les coef-
ficients ont été choisis au hasard, d’avoir toutes ses racines réelles.
kn An kn kn−2
An = , Cn = = 2 .
kn−1 An−1 kn−1
Pn+1 (x)Pn (y) − Pn+1 (y)Pn (x) = [(An+1 x + Bn+1 )Pn (x) − Cn+1 Pn−1 (x)]Pn (y)
−[(An+1 y + Bn+1 )Pn (y) − Cn+1 Pn−1 (y)]Pn (x)
= An+1 (x − y)Pn (x)Pn (y) − Cn+1 [Pn−1 (x)Pn (y) − Pn−1 (y)Pn (x)]
kn+1 kn+1 kn−1
= (x − y)Pn (x)Pn (y) − (Pn−1 (x)Pn (y) − Pn−1 (y)Pn (x)).
kn kn2
D’où, on obtient
kn Pn+1 (x)Pn (y) − Pn+1 (y)Pn (x) kn−1 Pn−1 (y)Pn (x) − Pn−1 (x)Pn (y)
Pn (x)Pn (y) = − .
kn+1 x−y kn x−y
16
En faisant tendre y vers x, on trouve
kn Pn+1 (x)Pn (y) − Pn+1 (y)Pn (x)
P02 (x) + P12 (x) + · · · + Pn2 (x) = lim
y→x kn+1 x−y
kn Pn+1 (x)Pn (y) − Pn+1 (y)Pn (x) − Pn+1 (x)Pn (x) + Pn+1 (x)Pn (x)
= lim
y→x kn+1 x−y
kn Pn (x) Pn+1 (x) − Pn+1 (y) − Pn+1 (x) Pn (x) − Pn (y)
= lim
y→x kn+1 x−y
kn 0
(x) − Pn+1 (x)Pn0 (x) .
= Pn (x)Pn+1
kn+1
Ainsi, on a
kn 0
Kn (x) = P02 (x) + P12 (x) + · · · + Pn2 (x) = (x) − Pn+1 (x)Pn0 (x) .
Pn (x)Pn+1 (2.4)
kn+1
kn 1
Puisque = 0
> 0, donc Pn (x)Pn+1 (x) − Pn+1 (x)Pn0 (x) > 0. 2
kn+1 An+1
Conséquence 2.1.3. Les polynômes Pn et Pn+1 n’ont pas de zéros communs.
contradiction. 2
La localisation de zéros à l’intérieur de l’intervalle d’orthogonalité [a, b] peut être
démontrée en utilisant le théorème de Sturm. Afin de rappeler ce théorème nous in-
troduisons les suites de Sturm comme suit.
Pour tout polynôme P n’ayant que des racines réelles et simples dans un intervalle donné
[a, b] avec a et b ne sont pas des racines, la suite de Sturm de P est une suite finie de
polynômes qui permet de déterminer le nombre de racines de P dans un intervalle donné
[a, b]. Cette suite est définie de la façon suivante : On prend P0 (x) = P (x) ; P1 (x) = P 0 (x).
P2 est le reste de la division euclidienne de −P0 par −P1 . On définit ainsi une procédure
itérative qu’on arrête lorsqu’on obtient un polynôme constant. On obtient ainsi une suite
finie P0 , P1 , . . . Pn dans laquelle Pn est un polynôme constant, Pn−1 est non constant,
P0 = P , P1 = P 0 et pour tout k ∈ {2, . . . , n}, Pk est le reste de la division euclidienne
de −Pk−2 par −Pk−1 . Pour chaque x dans [a, b], la suite de Sturm associée à P en x est
S(x) = P0 (x), P1 (x), . . . Pn (x) .
17
Théorème 2.1.4. (Théorème de Sturm )
Si la suite des polynômes P0 , P1 , . . . Pn est une suite de Sturm, alors le nombre de racines
de P dans un intervalle [a, b] est égal à V (a)−V (b) où V (x) est le nombre de changements
de signe de S(x) = (Pn (x), Pn−1 (x), . . . P0 (x)).
Dans ce cas, le nombre de changements de signe de S(x) = (Pn (x), Pn−1 (x), . . . P0 (x)) est
n si x ≤ 0 et |x| est suffisamment grand.
V (x) =
0 si x > 0 et suffisamment grand.
1- D’après (2.2), on a
Donc,
2
Pµ+1 (x0 )Pµ−1 (x0 ) = −Cµ+1 Pµ−1 (x0 ) < 0.
18
3- Si Pn (x0 ) = 0, alors d’après (2.4), on a Pn0 (x0 )Pn−1 (x0 ) > 0.
Remarque 2.1.1. On peut retrouver que les zéros de Pn sont simples en utilisant la
formule de Christoffel-Darboux.
0
0 = Pn (xh )Pn+1 (xh ) − Pn+1 (xh )Pn0 (xh ) > 0,
admet (n+1) zéros réels et distincts. De plus, si c > 0 (respectivement c < 0), les zéros de
Πn+1 sont à l’intérieur de [a, b] avec exception pour le plus grand (respectivement le plus
Pn+1 (b) Pn+1 (a)
petit) zéro qui est à l’intérieur de [a, b] que si c ≤ respectivement c ≥ .
Pn (b) Pn (a)
Preuve. Nous montrons d’abord que les zéros de Πn+1 sont simples.
Supposons que xh est un zéro de Πn+1 d’ordre de multiplicité l ≥ 2. Alors, on a
Πn+1 (xh ) = Π0n+1 (xh ) = 0. On obtient d’après (2.1)
0
Pn+1 (xh )Pn (xh ) − Pn0 (xh )Pn+1 (xh ) > 0.
0
0 < Pn+1 (xh )Pn (xh )−cPn0 (xh )Pn (xh ) = Pn (xh )(Pn+1
0
(xh )−cPn0 (xh )) = Pn (xh )Π0n+1 (xh ) = 0,
19
est aussi un zéro de Πn+1 et donc
P (α) − cP (α) = 0 (1)
n+1 n
P (α) − cP (α) = 0 (2)
n+1 n
Il s’ensuit que,
Pn+1 (α)Pn (α) − Pn+1 (α)Pn (α) = 0.
kn+1
Pn+1 (α)Pn (α) − Pn+1 (α)Pn (α) = Kn (α, α)(α − α).
kn
Or
n n
Pi (α)2
X X
Kn (α, α) = Pi (α)Pi (α) =
i=0 i=0
car tous les Pi , i = 1, . . . , n, sont à coefficients réels. De plus, Pn (α) 6= 0, autrement α est
une racine de Pn+1 , contradiction. Il s’ensuit que Kn (α, α) > 0.
D’autre part, α − α = 2i.Im(α) 6= 0. Par conséquent, Pn+1 (α)Pn (α) − Pn+1 (α)Pn (α) 6= 0.
On conclut que les zéros de Πn+1 sont réels. 2
Pn+1
Corollaire 2.1.7. [20] La fonction fn = est croissante. Elle croit de −∞ à +∞
Pn
dans chacun des intervalles ]xν , xν+1 [, ν = 0, 1, . . . , n, où x1 , . . . , xn sont les zéros de Pn ,
x0 = −∞ et xn+1 = +∞.
kn+1
lim fn (x) = lim x = lim An+1 x.
x→−∞ x→−∞ kn x→−∞
20
Pn
Corollaire 2.1.8. [20] La fraction rationnelle se décompose en éléments simples
Pn+1
comme suit :
n+1
Pn (x) X lν
= ,
Pn+1 (x) ν=1 x − ξν
où lν > 0 et ξν , ν = 1, . . . , n + 1, sont les zéros de Pn+1 .
Pn (ξν )
lν =
(ξν − ξ1 ) . . . (ξν − ξν−1 )(ξν − ξν+1 ) . . . (x − ξn+1 )
0
Pn (ξν ) Pn (ξν )Pn+1 (ξν ) − Pn0 (ξν )Pn+1 (ξν )
= 0
= 0
> 0,
Pn+1 (ξν ) {Pn+1 (ξν )}2
Corollaire 2.1.9. [20] Les zéros de Pn et Pn+1 entrelacent et dans ce cas chaque intervalle
]xi , xi+1 [, i = 0, 1, . . . , n, contient exactement un zéro de Pn+1 , où x1 < x2 < · · · < xn
sont les zéros de Pn , x0 = a et xn+1 = b.
Preuve. Soient et η deux zéros consécutifs de Pn tels que a < < η < b.
On a Pn0 ()P 0 (η) < 0 car Pn () = Pn (η) = 0 et donc Pn0 change de signe entre et η.
D’après (2.1), −Pn0 ()Pn+1 () > 0 et −Pn0 (η)Pn+1 (η) > 0.
Il s’ensuit que, Pn0 ()Pn+1 ()Pn0 (η)Pn+1 (η) > 0 et par suite,Pn+1 ()Pn+1 (η) < 0.
Par le théorème des valeurs intermédiaires, Pn+1 admet au moins un zéro dans ], η[.
Ainsi, Pn+1 admet au moins (n − 1) zéros dans ]a, b[.
Cherchons maintenant les deux racines qui manquent.
21
On note ξ = xn le plus grand zéro de Pn .
On a lim Pn (x) = +∞ alors Pn (b) > 0, sinon Pn va couper l’axe des abscisses en un
x→+∞
point c > b, ce qui est absurde vu que tous les zéros de Pn sont à l’intérieur de ]a, b[.
De même on obtient que Pn+1 (b) > 0.
De plus, Pn (ξ) = 0 et donc Pn0 est positif dans l’intervalle [ξ, b[, en particulier, Pn0 () > 0.
Or d’après (2.1) on a −Pn0 ()Pn+1 () > 0 et donc Pn+1 (ξ) < 0.
En définitive, il vient que Pn+1 (b)Pn+1 (ξ) < 0 et alors, d’après le théorème des valeurs
intermédiaires, Pn+1 admet au moins un zéro dans l’intervalle ]ξ, b[.
De même,on montre que Pn+1 admet au moins un zéro dans l’intervalle ]a, µ[, où µ est le
plus petit zéro de Pn .
Par conséquent, chaque intervalle ]xi , xi+1 [, i = 0, 1, . . . , n, contient exactement un zéro
de Pn+1 . 2
Théorème 2.1.10. [17] Soit Pn (x, c) un polynôme unitaire qui dépend d’un paramètre
c. Soient x1 (c) > x2 (c) > · · · > xn (c) les zéros de Pn (x, c). Si la dérivée de xi (c) par
rapport à c, notée ẋi (c), garde un signe constant, pour i = 1, . . . , n, alors les zéros de
∂Pn (x, c)
P˙n (x, c) = et Pn (x, c) entrelacent.
∂c
Preuve. On a
n
Y
Pn (x, c) = x − xi (c) .
i=1
Il s’ensuit que,
n
Y
P˙n (xi (c), c) = −ẋi (c)
xi (c) − xj (c) .
j=1,j6=i
Ainsi, sgn P˙n (xi (c), c) = (−1)n+1−i sgn ẋi (c) . Par suite,
22
D’après le théorème des valeurs intermédiaires, P˙n (x, c) admet un zéro dans chacun des
intervalles ]xi (c), xi+1 (c)[, i = 1, . . . , n − 1. On conclut que les zéros de Ṗn (x, c) et Pn (x, c)
entrelacent. 2
avec w1 < w2 < · · · < wn+1 . Soit r un polynôme unitaire de degré m < n + 1 dont les
zéros sont réels, simples et distincts de ceux de q. Si on écrit
n+1
r(x) X Aj
= , (2.6)
q(x) j=1
x − w j
où les Aj sont réels, alors les zéros de q et r entrelacent si et seulement si exactement m
parmi les n produits Aj Aj+1 , j = 1, . . . n, sont positifs.
De plus, si deg r = deg (q) − 1, alors les zéros de q et r entrelacent si et seulement si Aj
est positif, j = 1, . . . , n + 1.
r(x)
Preuve. Si x tout près à droite de wj , alors a le même signe que Aj et si x tout près à
q(x)
r(x)
gauche de wj+1 , alors a le même signe que −Aj+1 . Donc, Aj Aj+1 > 0 si et seulement
q(x)
si r admet un nombre impair de zéros dans ]wj , wj+1 [.
Montrons d’abord la première assertion :
Si les zéros de q et r entrelacent, alors Aj Aj+1 > 0 lorque r admet un seul zéro dans
]wj , wj+1 [. Comme r admet m zéros, alors pour m choix de j, Aj Aj+1 > 0.
Réciproquement, si Aj Aj+1 > 0 pour m choix de j, alors pour chacun de ces choix, r
admet au moins un zéro dans ]wj , wj+1 [. Puisque cela est compté pour tous les m zéros
23
de r, on obtient qu’entre deux zéros consécutifs de r, q ne peut avoir qu’un seul zéro.
Montrons à présent, la deuxième assertion. Si chaque Aj est positif, alors les Aj Aj+1 ,
j = 1, . . . n, sont positifs. D’après la première assertion les zéros de q et r entrelacent.
Réciproquement, si les zéros de q et r entrelacent, alors pour tout j = 1, . . . n, Aj Aj+1 > 0.
Ce qui entraı̂ne que tous les Aj sont de même signe.
n+1
xr(x) X
En faisant tendre x vers +∞ dans et en utilisant le fait que Aj = 1, on obtient
q(x) j=1
que Aj > 0 pour tout j = 1, . . . , n. 2
Dans la suite de ce paragraphe, nous appliquons le théorème précédent pour les po-
lynômes orthogonaux Pn vérifiant la relation de récurrence à trois termes suivante :
P (x) = 1, P (x) = x − α ,
0 1 0
(2.7)
P (x) = (x − α )P (x) − λ P (x), n ≥ 0, λ > 0.
n+2 n+1 n+1 n n n
Théorème 2.1.12. [4] Si {Pn }n≥0 est une suite de polynômes orthogonaux vérifiant (2.7),
alors pour tout n ≥ 1, Pn admet n zéros réels et simples. De plus, les zéros de Pn et Pn+1
entrelacent.
Preuve. D’après le théorème 2.1.1, les zéros de Pn sont réels et simples. Montrons, par
récurrence sur n, que les zéros de Pn et Pn+1 entrelacent.
Pour n = 1, on a P2 (x) = (x − α1 )(x − α0 ) − λ0 . Le polynôme P2 s’écrit sous la forme
P2 (x) = (x − b)(x − c) avec b < c et P2 (α0 ) = (α0 − b)(α0 − c) = −λ0 < 0. Il s’ensuit que,
b < α0 < c. Ainsi, les zéros de P1 et P2 entrelacent.
Soit n ≥ 2, montrons que les zéros de Pn et Pn+1 entrelacent. On Pose
Pn
avec v1 < v2 < · · · < vn . En utilisant (2.7) et en décomposant en somme des
Pn+1
éléments simples, on obtient
n
Pn+1 (x) Pn−1 (x) X Aj
= (x − αn ) − λn−1 = (x − αn ) − λn−1 .
Pn (x) Pn (x) j=1
x − vj
24
En utilisant l’hypothèse de récurrence et le théorème 2.1.11, on obtient que chaque Aj ,
j = 1, 2, . . . , n, est positif.
De plus, λn−1 est positif et donc pour tout x 6= vj
n
d Pn+1 (x) X Aj
= 1 + λn−1 > 1 > 0.
dx Pn (x) j=1
(x − vj )2
Pn+1
Vu que admet des pôles en vj , j = 1, 2, . . . , n et que
Pn
Pn+1 (x)
lim = lim x = +∞
x→+∞ Pn (x) x→+∞
et
Pn+1 (x)
lim = lim x = −∞,
x→−∞ Pn (x) x→−∞
Pn+1
alors la fonction croit de −∞ à +∞ sur chacun des intervalles suivants :
Pn
Théorème 2.1.13. [4] Soit {Pn }n≥0 une suite de polynômes orthogonaux vérifiant (2.7).
Si Pn et Pn+2 n’ont pas de racines communes, alors les zéros de (x − αn+1 )Pn et Pn+2
entrelacent.
Preuve. On pose
et
Pn+2 (x) = (x − w1 )(x − w2 ) . . . (x − wn+2 ), w1 < w2 < · · · < wn+2 . (2.10)
25
et en utilisant (2.11), on obtient
w1 = αn+1 − (w2 − u1 ) − · · · − (wn+2 − un+1 )
< αn+1
< αn+1 + (u1 − w1 ) + · · · + (un+1 − wn+1 )
= wn+2 .
Par conséquent, αn+1 ∈]w1 , wn+2 [.
De plus, αn+1 6= wj , j = 1, 2, . . . , n + 2, autrement d’après (2.7), αn+1 est aussi un zéro
de Pn ce qui est absurde car Pn et Pn+2 n’ont pas de racines communes. On conclut que
αn+1 ∈]wk , wk+1 [ pour un unique k déterminé par la condition suivante :
< 0, si j = k,
(αn+1 − wj )(αn+1 − wj+1 )
> 0, si j 6= k.
Il reste à montrer que chaque intervalle ]wj , wj+1 [, où j 6= k, contient exactement un seul
zéro de Pn . D’après les théorèmes 2.1.12 et 2.1.11, on a
n+2
Pn+1 (x) X Aj
=
Pn+2 (x) j=1
x − wj
n+2
X
où Aj > 0, pour tout j = 1, 2, . . . , n + 2 et Aj = 1.
j=1
En introduisant cette équation dans (2.7) et en divisant par Pn+2 (x), on obtient
n+2
Pn+2 (x) X Aj λn Pn (x)
1= = (x − αn+1 ) − .
Pn+2 (x) j=1
x − w j P n+2 (x)
Il s’ensuit que
n+2 n+2 n+2
λn Pn (x) X Aj X X (x − αn+1 )Aj
− = 1 − (x − αn+1 ) = Aj −
Pn+2 (x) j=1
x − wj j=1 j=1
x − wj
n+2 n+2 n+2
X Aj [(x − wj ) − (x − αn+1 )] X Aj (αn+1 − wj ) X Bj
= = =
j=1
x − wj j=1
x − wj j=1
x − wj
avec
Bj = Aj (αn+1 − wj ), j = 1, 2, . . . , n + 2
et
Bj Bj+1 = Aj Aj+1 (αn+1 − wj )(αn+1 − wj+1 ).
26
Comme les Aj , j = 1, 2, . . . , n+2, sont positifs et (αn+1 −wj )(αn+1 −wj+1 ) > 0, pour j 6= k,
alors Bj Bj+1 > 0. Par conséquent, d’après le théorème 2.1.11, Pn admet un seul zéro dans
]wj , wj+1 [ (j 6= k). Ceci avec le fait que αn+1 ∈]wk , wk+1 [ complètent la démonstation. 2
Théorème 2.1.14. [4] Si {Pn }n≥0 est une suite de polynômes orthogonaux vérifiant (2.7),
alors il existe deux polynômes Um et Sm à coefficients réels tels que pour m ≥ 2 on a
27
Pour m = 2, on a bien S2 (x)V2 (x) − U2 (x)T2 (x) = −λn , d’après (2.14).
Soit m ≥ 2. D’après (2.15), on a
S (x) Tm+1 (x) (x − αn+m )Sm − λn+m−1 Um (x − αn+m )Tm − λn+m−1 Vm
m+1 = .
Um+1 (x) Vm+1 (x) Sm Tm
Par conséquent,
Um (x)Pn+m (x) = Sm (x)Um (x)Pn+1 (x) + Um (x)Tm (x)Pn (x)
= Sm (x) Pn+m−1 (x) − Vm (x)Pn (x) + Um (x)Tm (x)Pn (x)
= Sm (x)Pn+m−1 (x) − Sm (x)Vm (x) − Um (x)Tm (x) Pn (x)
= Sm (x)Pn+m−1 (x) − (−1)m λn . . . λn+m−2 Pn (x). 2
Théorème 2.1.15. [4] Soit {Pn }n≥0 une suite de polynômes orthogonaux vérifiant (2.7).
Si Pn+m et Pn n’ont pas de racines communes, alors les zéros du polynôme Sm Pn et Pn+m
entrelacent, où Sm est défini au théorème 2.1.14.
28
où les Cj sont positifs, j = 1, 2, . . . , n + m.
nous obtenons alors
n+m
Pn (x) X Cj Sm (x)
(−1)m+1 λn . . . λn+m−2 = − Um (x). (2.16)
Pn+m (x) j=1
x − tj
grandes dans cet intrevalle. Par conséquent, Pn admet un zéro dans l’intervalle ]tj , tj+1 [. On
conclut que le polynôme Sm Pn admet un zéro dans ]tj , tj+1 [ pour tout j = 1, 2, . . . , n+m.2
une suite de n points de [a, b]. Soit l un polynôme de degré n tel que l(xin ) = 0, i =
1, 2, . . . , n. Dans la suite, on écrit xi au lieu de xin .
Les polynômes
l(x)
li (x) = , i = 1, 2, . . . , n,
(x − xi )l0 (xi )
sont appelés les polynômes fondamentaux d’interpolation de Lagrange associés à Sn .
Ces polynômes vérifient la propriété suivante :
li (xj ) = δij , i, j = 1, . . . , n.
est appelé le n’ième polynôme de Lagrange associé à Sn , est l’unique polynôme de degré
n − 1 prenant la valeur de fi au point xi , i = 1, . . . , n.
29
Théorème 2.1.16. [20]
Étant donnés des réels x1 < x2 < · · · < xn , x1 , x2 , . . . , xn sont les zéros de Pn si et
seulement si il existe des nombres réels λ1 , λ2 , . . . , λn tels que
Z b
ρ(x)ω(x)dx = λ1 ρ(x1 ) + λ2 ρ(x2 ) + · · · + λn ρ(xn ) (2.17)
a
(x − x1 ) . . . (x − xn ) (x − x1 )(x − x3 ) . . . (x − xn )
Ln (x) = ρ(x1 ) + ρ(x 2 )
Pn0 (x1 ) Pn0 (x2 )
(x− x1 ) . . . (x − xn−1 )
+ · · · + ρ(xn ) .
Pn0 (xn )
Il s’ensuit que
30
Il suffit de prendre alors
Z b Z b
Pn (x)
λi = li (x)ω(x)dx = 0
ω(x)dx, i = 1, 2, . . . , n. (2.18)
a a Pn (xi )(x − xi )
Z b
vu que l(xi ) = 0, i = 1, . . . , n. Par suite, l(x)r(x)ω(x)dx = 0.
a
Il s’ensuit que, l(x) = (x−x1 )(x−x2 ) . . . (x−xn ) = cte Pn (x) et donc les xi , i = 1, 2, . . . , n,
sont les zéros de Pn . 2
Remarque 2.1.3. Les λi du théorème précédent sont appelés les nombres de Christoffel.
Théorème 2.1.17. [20] Chaque λi défini dans (2.18) est strictement positif et on a
Z b
λ1 + · · · + λn = ω(x)dx.
a
De plus, on a
kn+1 1
(a) λi = − .
kn Pn+1 (xi )Pn0 (xi )
(b) λ−1 2 2 2
i = P0 (xi ) + P1 (xi ) + · · · + Pn−1 (xi ).
Z b
Preuve. Pour montrer que λ1 + · · · + λn = ω(x)dx, il suffit de prendre ρ ≡ 1 dans
a
(2.17).
kn Pn (x)Pn+1 (xi )
P0 (x)P0 (xi ) + P1 (x)P1 (xi ) + · · · + Pn−1 (x)Pn−1 (xi ) = − .
kn+1 x − xi
31
En multipliant par w(x) et en intégrant entre a et b, on obtient
Z b
I= {P0 (x)P0 (xi ) + P1 (x)P1 (xi ) + · · · + Pn (x)Pn (xi )}ω(x)dx
a Z b
kn Pn (x)Pn+1 (xi )
=− ω(x)dx.
kn+1 a x − xi
En utilisant (2.18), on obtient
kn
I=− Pn+1 (xi )Pn0 (xi )λi .
kn+1
Il suffit donc de prouver que I = 1. On a
Z b Z b Z b
I = P0 (xi ) P0 (x)ω(x)dx+P1 (xi ) P1 (x)ω(x)dx+· · ·+Pn−1 (xi ) Pn−1 (x)ω(x)dx.
a a a
Corollaire 2.1.18. Étant donnés deux entiers n et m tels que m > n. Entre deux zéros
consécutifs de Pn il existe au moins un zéro de Pm .
Preuve. Soient x1,n < x2,n < · · · < xn,n les zéros de Pn et soient xh,m , h = 1, 2, . . . , m, les
zéros de Pm . On suppose que Pm n’admet aucun zéro entre xl,n et xl+1,n .
On pose
Pn (x)
g(x) = .
(x − xl,n )(x − xl+1,n )
Pn2 (x)
On a g(x)Pn (x) = > 0, x ∈]x
/ l,n , xl+1,n [.
(x − xl,n )(x − xl+1,n )
Comme les λj , j = 1, . . . , n, sont positifs et g(xj,m )Pn (xj,m ) > 0, vu que xj,m ∈]x
/ l,n , xl+1,n [,
on a une contradiction. 2
32
2.1.3 Théorème de séparation
Z b
Soit n ≥ 2. Puisque les λi , i = 1, . . . , n, sont positifs et ω(x)dx = λ1 + · · · + λn ,
a
alors il existe des réels a < y1 < y2 < · · · < yn−1 < b tels que
Z yν
λν = w(x)dx , ν = 1, . . . , n, y0 = a, yn = b.
yν−1
Plus précisement, on a
Z xν Z xν+1
ω(x)dx < λ1 + · · · + λν < ω(x)dx, ν = 1, 2, . . . , n − 1,
a a
ou encore
ν−1
X Z xν ν
X
λi < ω(x)dx < λi .
i=1 a i=1
ρ0 (xk ) = 0 si k = 1, 2, . . . , ν − 1, ν + 1, . . . , n.
33
Dans ce cas et d’après (2.17), on a
Z xν Z xν Z b n
X
ω(x)dx < ρ(x)w(x)dx < ρ(x)ω(x)dx = ρ(xi )λi = λ1 + λ2 + · · · + λν .
a a a i=1
alors il existe un entier N tel que pour tout n ≥ N , le polynôme Pn admet au moins un
zéro dans [a0 , b0 ].
Preuve. Soient x1 , . . . , xn les zéros de Pn . On suppose que Pn n’admet aucun zéro dans
[a0 , b0 ]. Il existe un polynôme ρ de degré m ≤ 2n−1 tel que ρ(x) ≤ 0 pour x ∈ [a, b]\[a0 , b0 ].
En utilisant les théorèmes 2.1.16 et 2.1.17, on obtient
Z b n
X
ω(x)ρ(x)dx = λi ρ(xi ) ≤ 0,
a i=1
car tous les zéros de Pn sont à l’intérieur de ]a, b[ et Pn n’admet pas de zéro dans [a0 , b0 ].
D’après le théorème de Weierstrass selon lequel toute fonction continue sur un compact
[a, b] peut être approchée uniformément par un polynôme, on a
Z b
f (x)ω(x)dx ≤ 0,
a
34
avec f est une fonctin continue qui a le même signe que ρ.
En prenant
0 si a ≤ x ≤ a0 et b0 ≤ x ≤ b.
f (x) =
(x − a0 )(b0 − x) si a0 ≤ x ≤ b0
on obtient Z b Z b0
f (x)ω(x)dx = (x − a0 )(b0 − x)ω(x)dx > 0,
a a0
contradiction. On conclut que Pn s’annule au moins une fois dans tout intervalle inclus
dans [a, b], pour tout n assez grand. 2
Équation différentielle
En utilisant l’équation différentielle, on montre que les zéros des polynômes de Jacobi,
de Laguerre et d’Hermite sont simples et qu’aucune des bornes de l’intervalle d’orthogo-
nalité n’est une racine de ces polynômes.
35
En dérivant cette équation k fois, on obtient
Montrons que les racines de Lαn sont non nulles et distinctes. On suppose alors que
y(0) = 0. D’après (2.21), on a (α + 1)y 0 (x) = 0, or α > −1 et donc y 0 (0) = 0.
En prenant k = 1 dans (2.22), on a y 00 (0) = 0. En prenant k = 2, on obtient y (3) (0) = 0.
En répétant le même procédé jusqu’à l’ordre (n − 1), on trouve que y (n) (0) = 0. Ainsi, y
36
est un polynôme de degré n pour lequel 0 est une racine d’ordre de multiplicité supérieur
ou égal à n + 1, contradiction.
Montrons maintenant que les zéros de Lαn sont simples. On suppose alors que y admet un
zéro x0 d’ordre de multiplicité l ≥ 2. On a x0 est non nul et y(x0 ) = y 0 (x0 ) = 0. D’après
(2.21), on a xy 00 (x0 ) = 0 et donc y 00 (x0 ) = 0.
Pour k = 1 dans (2.22), on a y (3) (x0 ) = 0.
En répétant le même procédé jusqu’à l’ordre (n − 2), on trouve y (n) (x0 ) = 0. Il s’ensuit
que, x0 est un zéro d’ordre de multiplicité ≥ n + 1, contradiction.
Montrons que les zéros de Hn sont simples. On suppose alors que y admet un zéro x0
d’ordre de multiplicité l ≥ 2. On a y(x0 ) = y 0 (x0 ) = 0.
D’après (2.23), on a y 00 (x0 ) = 0. En prenant k = 1 dans (2.24), on obtient y (3) (x0 ) = 0.
En répétant le même procédé jusqu’à l’ordre (n − 2), on trouve y (n) (x0 ) = 0. Il s’ensuit
que, x0 est un zéro d’ordre de multiplicité ≥ n + 1, contradiction.
Formule de Rodrigues
En utilisant la formule de Rodrigues, on montre que les zéros des polynômes orthogo-
naux classiques sont à l’intérieur de l’intervalle d’orthogonalité.
38
garde un signe constant sur ] − ∞, 0[ et comme f 0 est continue sur ] − ∞, 0[ donc f est
strictement monotone sur ] − ∞, 0[ ce qui contredit le fait que f 0 (0) = lim f (x) = 0.
x→−∞
0 0 00
De même, on a f (0) = lim f (x) = 0 alors il existe e ∈]0, +∞[ tel que f (e) = 0.
x→+∞
D’où, la fonction f 00 admet deux racines réelles.
On répéte le même procédé jusqu’à l’ordre (n − 1) pour obtenir que les zéros de f (n) sont
réels. Vu que les zéros de f (n) coı̈ncident avec ceux de Hn , on conclut que tous les zéros
de Hn sont réels.
Théorème de Laguerre
En utilisant le théorème de Laguerre, on montre que les zéros des polynômes de Jacobi,
de Laguerre et d’Hermite sont réels et à l’intérieur de l’intervalle d’orthogonalité.
Donc
y 0 (x0 ) 1 − x20
= .
y 00 (x0 ) α − β + (α + β + 2)x0
39
Par conséquent
y 0 (x0 ) 1 − x20
x00 = x0 − 2(n − 1) = x 0 − 2(n − 1)
y 00 (x0 ) α − β + (α + β + 2)x0
2(n − 1) 2(n − 1)
= x0 − = x0 − .
α − β + (α + β + 2)x0 α+1 β+1
−
1 − x20 1 − x0 1 + x0
(α,β)
Maintenant, on suppose par l’absurde que Pn admet un zéro non réel. Parmi les zéros
(α,β)
de Pn , on choisit un zéro x0 de partie imaginaire maximale. On pose x0 = a + ib avec
(α,β)
a, b ∈ R. Comme le polynôme Pn est à coefficients réels, alors b > 0.
On a
α+1 α+1 (α + 1)(1 − a + ib)
= = .
1 − x0 1 − a − ib (1 − a)2 + b2
α+1 b(α + 1)
Par suite, Im = > 0, car b > 0 et α > −1.
1 − x0 (1 − a)2 + b2
De plus, on a
β+1 β+1 (β + 1)(1 + a − ib)
− =− =− .
1 + x0 1 + a + ib (1 − a)2 + b2
β+1 b(β + 1)
D’où Im − = > 0, car b > 0 et β > −1.
1 + x0 (1 + a)2 + b2
2(n − 1)
Par suite, Im − > 0. Il s’ensuit que Im(x00 ) > Im(x0 ).
α+1 β+1
−
1 − x0 1 + x0
Prenons, par exemple, un cercle au dessus de la droite y = Im(x0 ) qui passe par x0 et par
(α,β)
x00 . Ce cercle ne contient aucun zéro de Pn , ce qui contredit le théorème précédent vu
que tous les zéros se trouvent au dessous de la droite y = Im(x0 ). On conclut que tous
les zéros sont réels.
(α,β)
Maintenant, on suppose que x0 est le plus grand zéro de Pn et que x0 > 1.
On a
2(n − 1)
x00 = x0 − > x0 .
α+1 β+1
−
1 − x0 1 + x0
Prenons, par exemple, un cercle passant par x0 et x00 et situé dans le demi plan x ≥ x0 .
(α,β)
Ce cercle ne contient aucun zéro de Pn ce qui contredit le théorème précédent.
(α,β)
De même, on montre que si x0 est le plus petit zéro de Pn alors x0 ≥ −1. On conclut
40
(α,β)
donc que tous les zéros de Pn sont à l’intérieur de [−1, 1].
xy 00 (x0 ) + (α + 1 − x0 )y 0 (x0 ) = 0.
Donc
y 0 (x0 ) 2(n − 1)
x00 = x0 − 2(n − 1) = x0 − .
00
y (x0 ) α+1
1−
x0
α
Maintenant, on suppose par l’absurde que Ln admet un zéro non réel. Parmi les zéros
de Lαn , on choisit un zéro x0 de partie imaginaire maximale. On pose x0 = a + ib avec
a, b ∈ R. Comme le polynôme Lαn est à coefficients réels, alors b > 0.
On a
α+1 α+1 (α + 1)(a − ib)
− =− =− .
x0 a + ib a2 + b 2
Par conséquent
α + 1 b(α + 1)
Im − = 2 > 0,
x0 a + b2
car b > 0 et α > −1.
2(n − 1)
On obtient que Im − > 0. Il s’ensuit que Im(x00 ) > Im(x0 ).
α+1
1−
x0
Prenons, par exemple, un cercle au dessus de la droite y = Im(x0 ) qui passe par x0 et par
x00 . Ce cercle ne contient aucun zéro de Lαn , ce qui contredit le théorème précédent vu que
tous les zéros se trouvent au dessous de la droite y = x0 . On déduit que tous les zéros de
Lαn sont réels.
Maintenant, on suppose que x0 est le plus petit zéro de Lαn et x0 < 0. On a
2(n − 1)
x00 = x0 − .
α+1
1−
x0
α+1 2(n − 1)
Comme − > 0 et donc − < 0. Par suite, x00 < x0 .
x0 α+1
1−
x0
Prenons, par exemple, un cercle qui passe par x0 et par x00 et situé dans le demi plan
x ≤ x0 . Ce cercle ne contient aucun zéro de Lαn , ce qui contredit le théorème précédent. Il
41
s’ensuit que x0 ≥ 0. On conclut que les zéros de Lαn sont positifs.
(α,β)
Théorème 2.2.2. Soient x1 < x2 < · · · < xn les zéros de Pn . Les deux assertions
suivantes sont vérifiées.
1) Chaque intervalle ]xi , xi+1 [, i = 0, 1, . . . , n − 1 où x0 = −1, contient exactement un
(α+1,β)
zéro de Pn .
2) chaque intervalle ]xi , xi+1 [, i = 1, 2, . . . , n où xn+1 = 1, contient exactement un zéro
(α,β+1)
de Pn .
Preuve.
(α+1,β)
1) Les polynômes Pn vérifient la relation suivante :
(α,β) (α,β)
2 (n + α + 1)Pn (x) − (n + 1)Pn+1 (x)
Pn(α+1,β) (x) = . (2.25)
2n + α + β + 2 1−x
(α+1,β)
En effet, les polynômes Pn vérifient la relation d’orthogonalité suivante :
Z 1
(1 − x)α+1 (1 + x)β xk Pn(α+1,β) (x)dx = 0, 0 ≤ k ≤ n − 1.
−1
42
Donc Z 1
α β k
(1 − x) (1 + x) x (1 − x)Pn(α+1,β) (x) dx = 0, 0 ≤ k ≤ n − 1.
−1
D’après le fait 1.1, il existe d’une façon unique deux réels an et bn tels que
(α,β)
(1 − x)Pn(α+1,β) (x) = an Pn+1 (x) + bn Pn(α,β) (x).
Calculons an et bn .
Pour x = 1, on a
n+α+1 n+α
an + bn = 0.
n+1 n+1
n+α+1
Il s’ensuit que bn = −an .
n+1
Pour x = −1, on a
n+β n+β+1 n+β
2(−1)n = an (−1)n+1 + bn (−1)n .
n+1 n+1 n+1
2(n + 1) 2(n + α + 1)
Par suite, an = − et donc bn = .
2n + α + β + 2 2n + α + β + 2
(α,β)
Soient ξ < η deux zéros consécutifs de Pn . D’après (2.25), on a
(α,β)
2(n + 1) Pn+1 (ξ)
Pn(α+1,β) (ξ) = −
2n + α + β + 2 1 − ξ
(α,β)
2(n + 1) Pn+1 (η)
Pn(α+1,β) (η) = − .
2n + α + β + 2 1 − η
(α,β) (α,β)
Il s’ensuit d’après l’entrelacement des zéros de Pn et Pn+1 , que
4(n + 1)2 (α,β) (α,β)
Pn(α+1,β) (ξ)Pn(α+1,β) (η) = 2
Pn+1 (ξ)Pn+1 (η) < 0.
(2n + α + β + 2) (1 − ξ)(1 − η)
D’après le théorème des valeurs intermédiaires, on obtient que l’intervalle ]ξ, η[ contient
(α+1,β)
au moins un zéro de Pn .
(α+1,β)
Il reste à montrer que ] − 1, x1 [ contient aussi un zéro de Pn .
On a
(α,β)
2 (n + 1)Pn+1 (x1 )
Pn(α+1,β) (x1 ) =− .
2n + α + β + 2 1 − x1
43
(α,β)
Lorsque n est impair (respectivement n est pair), on a Pn+1 (x1 ) < 0 (respectivement
(α,β) (α+1,β) (α+1,β)
Pn+1 (x1 ) > 0) et donc Pn (x1 ) > 0 (respectivement Pn (x1 ) > 0).
(α+1,β) (α+1,β) (α+1,β)
De plus, Pn (−1) = (−1)n Pn (1) < 0 (respectivement Pn (−1) > 0).
(α+1,β) (α+1,β)
Il s’ensuit que, Pn (x1 )Pn (−1) < 0.
(α+1,β)
D’après le théorème des valeurs intermédiaires, Pn admet un zéro dans ] − 1, x1 [.
(α,β+1)
2) Les polynômes Pn vérifient la relation suivante :
(α,β) (α,β)
2 (n + β + 1)Pn (x) + (n + 1)Pn+1 (x)
Pn(α,β+1) (x) = . (2.26)
2n + α + β + 2 1+x
(α,β) (α,β)
Maintenant, d’après (2.26) et la propriété d’entrelacement des zéros de Pn+1 et Pn ,
on a
D’après le théorème des valeurs intermédiaires, l’intervalle ]ξ, η[ contient au moins un zéro
(α,β+1)
de Pn .
(α,β+1)
Il reste à montrer que ]xn , 1[ contient aussi un zéro de Pn . On a, d’après (2.26)
(α,β)
2 (n + 1)Pn+1 (xn )
Pn(α,β+1) (xn ) = < 0,
2n + α + β + 2 1 + xn
(α,β) (α,β)
car Pn+1 (x) < 0 sur l’intervalle ]xn , x0n+1 [ où x0n+1 est le plus grand zéro de Pn+1 . De
(α,β+1) (α,β+1) (α,β+1)
plus, Pn (1) > 0 et donc Pn (xn )Pn (1) < 0.
(α,β+1)
Par conséquent, Pn admet un zéro dans l’intervalle ]xn , 1[. 2
(α,β) (α+1,β+1)
Théorème 2.2.3. Entre deux zéros consécutifs de Pn , il existe un zéro de Pn−1 .
44
(α+1,β+1)
Preuve. Les polynômes Pn vérifient la relation suivante :
d (α,β) n + α + β + 1 (α+1,β+1)
Pn (x) = Pn−1 (x). (2.27)
dx 2
En effet, ça revient à montrer que
Z 1
d
I= (1 − x)α+1 (1 + x)β+1 xk Pn(α,β) (x)dx = 0, 0 ≤ k ≤ n − 2.
−1 dx
En effectuant une intégration par partie, on trouve
h i1 Z 1
β+1 k (α,β)
α+1
I = (1 − x) (1 + x) x Pn (x) + (α + 1) (1 − x)α (1 + x)β+1 xk Pn(α,β) (x)dx
−1
Z 1 Z 1 −1
α+1 β k (α,β)
−(β + 1) (1 − x) (1 + x) x Pn (x)dx − k (1 − x)α+1 (1 + x)β+1 xk−1 Pn(α,β) (x)dx
−1 Z Z−11
h 1 i
= (α + 1) (1 − x)α (1 + x)β xk Pn(α,β) (x)dx + (1 − x)α (1 + x)β xk+1 Pn(α,β) (x)dx
h Z −1
1 Z −1
1 i
α β k (α,β)
−(β + 1) (1 − x) (1 + x) x Pn (x)dx − (1 − x)α (1 + x)β xk+1 Pn(α,β) (x)dx
h Z 1 −1 Z 1 −1 i
α β k−1 (α,β) α β k+2 (α,β)
−k (1 − x) (1 + x) x Pn (x)dx − (1 − x) (1 + x) x Pn (x)dx .
−1 −1
(α,β)
Toutes ces intégralles sont nulles en utilisant la relation d’orthogonalité de Pn pour
0 ≤ k ≤ n − 2.
d (α,β) (α+1,β+1)
D’après le fait 1.1, il existe d’une façon unique un réel cn tel que Pn (x) = cn Pn−1 .
dx
Calculons cn . D’après (2.19), on a
n+α
−2(α + 1)(Pn(α,β) )0 (1) + n(n + α + β + 1) = 0.
n
Par suite,
n+α
n(n + α + β + 1)
n+α n
cn = (Pn(α,β) )0 (1) = .
n−1 2(α + 1)
n+α+β+1
Ainsi, on trouve cn = .
2
Maintenant, montrons l’entrelacement des zéros. Soient ξ < η deux zéros consécutifs
(α,β)
de Pn et donc on a
0 0
Pn(α,β) (ξ) Pn(α,β) (η) < 0,
45
(α,β) 0
car Pn change de signe entre ξ et η.
D’après (2.27), on obtient
(n + α + β + 1)2 (α+1,β+1) (α+1,β+1)
Pn−1 (ξ)Pn−1 (η) < 0.
4
D’après le théorème des valeurs intermédiaires, l’intervalle ]ξ, η[ contient un zéro de
(α+1,β+1)
Pn−1 . 2
Dans ce paragraphe, nous étudions les cas où la suite {Pn }n≥0 est orthogonale par
rapport à une fonction poids dépendant d’un paramètre τ c’est-à-dire ω(x) = ω(x, τ ).
Dans ce cas, les zéros de Pn dépendent aussi du paramètre τ .
Théorème 2.2.4. [13] Soit ω(x, τ ) la fonction poids définie sur l’intervalle [a, b]. On
suppose que ω(x, τ ) est strictement positive et continue pour a < x < b, τ1 < τ < τ2 .
On suppose de plus l’existence et la continuité de la derivée partielle ωτ (x, τ ) (la derivée
de ω par rapport à τ ), pour a < x < b et τ1 < τ < τ2 ainsi que la convergence uniforme
de Z b
xν ωτ (x, τ )dx, ν = 0, 1, . . . , 2n − 1
a
∂xν (τ )
En dérivant cette équation par rapport à τ et en notant ẋν (τ ) = ,
∂τ
∂ρ(xν (τ )) ∂λ(τ ) ∂Pn (xν (τ ))
ρ̇(xν (τ )) = , λ̇(τ ) = et P˙n (xν (τ )) = , on obtient
∂τ ∂τ ∂τ
Z b X n Xn
ρ(x)ωτ (x, τ )dx = λν (τ )ẋν (τ )ρ̇(xν (τ )) + λ̇(τ )ρ(xν (τ )). (2.28)
a k=1 k=1
46
Pn2 (x)
Prenons ρ(x) = . Le polynôme ρ vérifie les propriétés suivantes :
x − xν (τ )
• ρ(xi (τ )) = 0, i = 1, . . . , n.
2
• ρ̇(xν (τ )) = P˙n (xν (τ )).
• ρ̇(xi (τ )) = 0, i 6= ν.
En remplaçant ρ(x) dans (2.28) par sa valeur et en utilisant ces relations, on obtient
Z b
Pn2 (x) 2
ωτ (x, τ ) dx = λν (τ )P˙n (xν (τ ))ẋν (τ ).
a x − xν (τ )
De plus,
b Z b
P 2 (x) P 2 (x)
Z
ωτ (xν , τ )
ωτ (x, τ ) n dx = ωτ (x, τ ) − ω(x, τ ) n dx,
a x − xν a ω(xν , τ ) x − xν
car
b b
wτ (xν , τ ) Pn2 (x)
Z Z
wτ (xν , τ ) Pn (x)
w(x, τ ) dx = w(x, τ ) Pn (x)dx = 0,
a w(xν , τ ) x − xν w(xν , τ ) a x − xν
en utilisant la relation d’orthogonalité de Pn .
ωτ ωτ (x, τ ) ωτ (xν , τ )
Lorsque est une fonction strictement croissante de x, alors − a le
w ω(x, τ ) ω(xν , τ )
même signe que x − xν , a < x < b. Dans ce cas, on a
ω (x, τ ) ω (x , τ ) P 2 (x)
τ τ ν n
− ≥ 0.
ω(x, τ ) ω(xν , τ ) x − xν
En multipliant par le poids ω(x, τ ), qui est strictement positif et en intégrant entre a et
b, on obtient Z b
ωτ (xν , τ ) P 2 (x)
ωτ (x, τ ) − ω(x, τ ) n dx ≥ 0.
a ω(xν , τ ) x − xν
Z b
˙ 2 P 2 (x)
Il s’ensuit que, λν (τ )Pn (xν (τ ))ẋν (τ ) = ωτ (x, τ ) n dx ≥ 0.
a x − xν
Applications :
47
Théorème 2.2.5. [20] Si on désigne par {xν = xν (α, β)}, ν = 1, . . . , n, les zéros de
Pn (α,β) tels que −1 < xn < · · · < x2 < x1 < 1, alors on a
∂xν ∂xν
<0 , > 0, ν = 1, 2, . . . , n.
∂α ∂β
∂xν
Pour α = β, on a <0, ν = 1, . . . , [ n2 ].
∂α
Preuve. Les polynômes Pn (α,β) sont orthogonaux par rapport à w(x, α) = (1 − x)α (1 + x)β ,
α > −1, β fixé. On a
∂w(x, α)
wα (x, α) = = (1 − x)α (1 + x)β log (1 − x).
∂α
wα (x, α)
Il s’ensuit que = log (1 − x) qui est une fonction strictement décroissante sur
w(x, α)
] − 1, 1[.
wβ (x, β)
De même, pour α fixé, on a = log (1 + x) qui est une fonction stictement crois-
w(x, β)
sante sur ] − 1, 1[.
α
Pour α = β, ce théorème n’est plus applicable car w(x, α) = (1 − x2 ) donc
wα (x, α)
= log (1 − x2 ) et la dérivée de log (1 − x2 ) change de signe sur ] − 1, 1[.
w(x, α)
48
(α,β)
Cette méthode nous permet d’encadrer chaque zéro de Pn entre deux autres zéros
1 1
connus. Ce qui explique le choix de α et β entre − et vu qu’on connaı̂t les zéros de
2 2
Tn et Un les polynômes de Tchebychev de première et de seconde espèce respectivement,
dans le cas où α = β.
(α,β)
Théorème 2.2.6. [20] Si on note xν = cos θν , ν = 1, 2, . . . , n, les zéros de Pn ,
alors pour
1 1 1 1
− ≤α≤ , − ≤β≤
2 2 2 2
on a
2ν − 1 2ν
π ≤ θν ≤ π, ν = 1, 2, . . . , n.
2n + 1 2n + 1
2ν − 1 1 1 2ν 1 1
θν = π, pour α = − , β = et θν = π, pour α = , β = − .
2n + 1 2 2 2n + 1 2 2
∂xν ∂xν
Preuve. D’après le théorème 2.2.5, on a < 0, > 0, ν = 1, 2, . . . , n. Donc, le
∂α ∂β
1 1 1
minimum de xν est atteint pour α = , β = − et le maximum est atteint pour α = − ,
2 2 2
1
β= .
2
Or, pour x = cos θ, on a
( 1 , −1 ) 1.3. . . . .(2n − 1) sin{(2n + 1) 2θ }
Pn 2 2
(x) = .
2.4. . . . .2n sin 2θ
cos{(2n + 1) 2θ } 2ν − 1
Les zéros de sont vν = cos( π), ν = 1, 2, . . . , n.
cos 2θ 2n + 1
Ainsi
2ν 2ν − 1
cos( π) ≤ xν ≤ cos( π), ν = 1, 2, . . . , n.
2n + 1 2n + 1
Par conséquent
2ν − 1 2ν
π ≤ θν ≤ π.
2n + 1 2n + 1
2
49
Théorème 2.2.7. [20] Pour le cas − 21 ≤ α = β ≤ 1
2
on a
1 π π n
(ν − ) ≤ θν ≤ ν , ν = 1, 2, . . . , .
2 n n+1 2
∂xν
Preuve. Pour α = β, d’après le théorème 2.2.5, on a < 0, ν = 1, . . . , [ n2 ]. Le minimum
∂α
1 1
de xν est atteind pour α = − et le maximum est atteind pour α = .
2 2
On a
( −1 , −1 ) 1.3. . . . .(2n − 1)
Pn 2 2 (x) = Tn (x),
2.4. . . . .2n
où les Tn sont les polynômes de Tchebychev de première espèce. De plus, on a
( 1 , 12 ) 1.3. . . . .(2n − 1)
Pn 2 (x) = Un (x),
2.4. . . . .2n
où les Un sont les polynômes de Tchebychev de seconde espèce.
Les zéros de Tn sont
1 π
uν = cos{(ν − ) }, ν = 1, 2, . . . , n.
2 n
Les zéros de Un sont
ν
vν = cos( π), ν = 1, 2, . . . , n.
n+1
Il s’ensuit que
ν 1 π n
cos( π) ≤ xν ≤ cos{(ν − ) }, ν = 1, 2, . . . , [ ].
n+1 2 n 2
Par suite
2ν − 1 ν n
π ≤ θν ≤ π, ν = 1, 2, . . . , [ ].
2n + 1 n+1 2
2
Cas des polynômes de Laguerre :
50
Théorème 2.2.9. [20] Soient x1 < x2 < · · · < xn les zéros de Lαn .
−1
Pour 2
≤ α ≤ 12 , on a
ξν2 ≤ xν ≤ ην2 , ν = 1, 2, . . . , n,
51
Chapitre 3
y 00 + f (x)y = 0 , Y 00 + F (x)Y = 0
–
lim+ [y 0 (x)Y (x) − y(x)Y 0 (x)] = 0 (3.2)
x→a
alors
Xk < xk k = 1, ..., m.
52
Preuve. Si x1 > Xm le résultat est évident car xm > ... > x1 > Xm > ... > X1 .
On suppose, dans la suite, que x1 ≤ Xm .
Montons que X1 < x1 . On suppose par l’absurde que X1 ≥ x1 .
On prend, sans perte de généralité, que
On a
Z x1 Z x1 Z x1
0< {F (t) − f (t)}y(t)Y (t)dt = F (t)Y (t)y(t)dt − f (t)y(t)Y (t)dt
a+ Z x1 a+ Z x1 a+
00
=− y(t)Y (t)dt + y 00 (t)Y (t)dt
a+ a+
Par une intégration par partie, on obtient
Z x1 h i x1 Z x1 h i x1
0
{F (t) − f (t)}y(t)Y (t)dt = − y(t)Y (t) + y 0 (t)Y 0 (t)dt + y 0 (t)Y (t)
a+ Z x a+ a+ a+
1
− y 0 (t)Y 0 (t)dt = y 0 (x1 )Y (x1 ) − y(x1 )Y 0 (x1 ) + lim+ y 0 (t)Y (t) − y(t)Y 0 (t)
a+ t→a
0
= y (x1 )Y (x1 ) ≤ 0,
contradiction. On conclut que, X1 < x1 .
Maintenant, montrons que x1 < X2 < x2 . On suppose par l’absurde que X2 ≥ x2 .
On suppose, sans perte de généralité, que
Xl < xl , l = 1, . . . , m, (3.4)
53
mais à condition que xl ≤ Xm . Cette condition est nécessaire car f (x) < F (x) seulement
pour a < x < Xm . 2
Remarque 3.1.1. si y 0 (a+ ) et Y 0 (a+ ) existent alors l’hypothèse (1.2) sara remplacée par
y(a+ ) = Y (a+ ) = 0
Corollaire 3.1.3. [2] Sous les mêmes conditions du théorème 3.1.1 et en ajoutant que f
est strictement décroissante sur ]a, xm [, on a
et donc le k’ième zéro de Y (x) coı̈ncide avec le k’ième zéro de y(x + δ).
On a
f (x + δ) ≤ f (x) < F (x) , pour a < x < xm − δ, (3.6)
car f est strictement décroissante. Donc, en appliquant le théorème 3.1.1 dans l’intervalle
]Xk , xk+1 − δ[, on obtient
Xk+1 < xk+1 − δ.
54
3.2 Applications
Les θ-zéros
1 π π π ν − 12
θν = (ν − ) , ν , ν 1 , π, pour ν = 0, 1, . . . , n + 1.
2 n n+1 n+ 2
n + 12
Preuve. La fonction
n (α + β + 1) o
y(θ) = sin n+ (θ − θν−1 ) ,
2
La fonction
θ α+ 12 θ β+ 12 (α,β)
Y (θ) = sin cos Pn (cos θ).
2 2
vérifie l’équation différentielle Y 00 + F (x)Y = 0, où
1 1
4
− α2 4
− β2 α + β + 1 2
F (θ) = 2 θ
+ θ
+ n + .
4 sin 2 4 cos2 2 2
55
π
Les zéros de y(θ) sont θν−1 et θν−1 + α+β+1
. Les zéros de Y (θ) sont les θν , ν =
n+ 2
0, 1, . . . , n.
De plus, on a
-Les fonctions f et F sont continues.
1
- f (θ) < F (θ), pour 0 < θ < π, car α2 6= 4
et β 2 6= 14 .
- lim+ [y 0 (θ)Y (θ) − y(θ)Y 0 (θ)] = 0.
θ→0
π
θν < θν−1 + α+β+1
.
n+ 2
Il s’ensuit que
π
θν − θν−1 < α+β+1
.
n+ 2
2
b- Pour α = β = λ − 21 , on a :
ν + α2 − 14 n
θν > π , ν = 1, 2, . . . , .
n + α + 21 2
Preuve.
a- D’après le théorème 3.2.1, on a
π
θ1 − θ0 < α+β+1
n+ 2
π
θ2 − θ1 < α+β+1
n+ 2
..
.
π
θν − θν−1 < α+β+1
.
n+ 2
56
ν
En faisant la somme, on obtient θν − θ0 < α+β+1
π.
n+ 2
ν
Comme θ0 = 0 pour α > − 21 , il s’ensuit que θν < α+β+1
π.
n+ 2
(α,β) (β,α)
Pour l’autre inégalité, on utilise la relation Pn (x) = (−1)n Pn (−x).
(β,α)
Les zéros de Pn (−x) sont π − θν , ν = 1, 2, . . . , n, avec
−1 < −x1 < −x2 < · · · < −xn < 1 et 0 < π − θn < π − θn−1 < · · · < π − θ1 < π.
(β,α)
En appliquant la première inégalité à Pn (−x), on obtient
n−ν+1
π − θν < π.
n + α+β+1
2
Il s’ensuit que
α+β−1
n−ν+1 ν+ 2
θν > π − α+β+1
π= α+β+1
π.
n+ 2 n+ 2
ν + α2 − 14 n+1
θν0 = θν − π , ν = 0, 1, . . . , [ ].
n + α + 12 2
Par conséquent
θ00 > θ10 > · · · > θ[0 n+1 ] .
2
(α,α)
Si n est impair, on a θ[0 n+1 ] = θ0n+1 . Les zéros de Pn sont symétriques par rapport à
2 2
π
l’origine et 0 est une racine. On a x n+1 = 0 et donc θ n+1 = .
2 2 2
Dans ce cas, on a
n+1
0 + α2 − 14
2 π n
2
+ α2 + 14 π π
θ n+1 = θ n+1 − 1 π= − 1 π = − = 0.
2 2 n+α+ 2 2 n+α+ 2 2 2
Par conséquent
0 < θ0n < · · · < θ00 .
2
57
Si n est pair, on a θ[0 n+1 ] = θ0n .
2 2
(α,α)
De plus, on a θ + θ n
2
n
2
+1 = π. En effet, x n2 + x n2 +1 = 0 car les zéros de Pn sont
symétriques par rapport à l’origine. Donc
D’où
π
θ n2 = cos π − arccos(−θ n2 +1 ) = − cos arccos(−θ n2 +1 ) = π − θ n2 +1 , 0 < θ n2 +1 < .
2
Maintenant, d’après le théorème 3.2.1, on a
π
θ n2 +1 − θ n2 < 1 .
n+α+ 2
Il s’ensuit que
π
θ n2 +1 + θ n2 − 2θ n2 = π − 2θ n2 < 1 .
n+α+ 2
Donc
π
π 2
− θ n2 < .
2 n + α + 21
Par conséquent
n
+ α2 − 14 π π
θ0n = θ n2 − 2
π = θ n − + 2
> 0.
2 n + α + 12 2
2 n+α+ 1
2
1 α+β+1
iii) Si α2 ≤ β 2 ≤ 4
et γ = , alors
2
(n + γ + 1)[θn+1,k+1 − θn+1,k ] < (n + γ)[θn,k+1 − θn,k ], k = 1, . . . , kn+1 − 1.
58
Remarque 3.2.1.
n+1
Dans le cas où β = α, on a kn = [ ] car les θ-zéros sont symétriques par rapport à
2
π n+1 ∂xν ∂θν
. Pour β > α, on a kn ≥ [ ] car > 0 et donc < 0.
2 2 ∂β ∂β
Preuve. On a
θ α+ 12 θ β+ 12 (α,β)
yν (θ) = sin cos Pn (cos θ)
2 2
α+β+1
satisfait l’équation différentielle suivante : y 00 + φν (θ)y = 0, avec ν = n + et
2
1 1 1 1
φν (θ) = ν 2 + ( − α2 ) sin−2 (θ/2) + ( − β 2 ) cos−2 (θ/2).
4 4 4 4
Pour démontrer i), on doit vérifier les trois points suivants :
– φν (θ) < φν+1 (θ), 0 < θ < π.
π
– φν (θ) est strictement décroissante sur ]0, [.
2
– lim+ [yν0 (θ)yν+1 (θ) − yν (θ)yν+1
0
(θ)] = 0.
θ→0
Le premier point est évident.
Pour le deuxième point, on a
1 1 θ
φν (θ) = ν 2 + ( − α2 ) sin−2 θ + (α2 − β 2 ) cos−2 .
4 4 2
Ainsi
∂φν (θ) 1 1 θ θ
= −2( − α2 ) cos θ sin−3 θ − (β 2 − α2 ) sin cos−3 < 0,
∂θ 4 4 2 2
π 2 1
car 0 < θ < , α ≤ β 2 et α2 ≤ . Il s’ensuit que φν (θ) est strictement décroissante.
2 4
Pour le dernier point, on a
θ θ
yν0 (θ)yν+1 (θ)−yν (θ)yν+1
0 0
(θ) = 2(sin )2α+2 (cos )2β+2 {Pn (cos θ)Pn+1 (cos θ)−Pn0 (cos θ)Pn+1 (cos θ)}.
2 2
Par suite
lim+ [yν0 (θ)yν+1 (θ) − yν (θ)yν+1
0
(θ)] = 0.
θ→0
(α,β)
Les zéros de yν+1 coı̈ncident avec les zéros de Pn+1 (cos θ) et les zéros de yν coı̈ncident
(α,β)
avec les zéros de Pn (cos θ). En appliquant le corollaire 3.1.3, on obtient la première
assertion.
Pour prouver ii) et iii), on considère l’équation différentielle z 00 + ψν (θ)z = 0 satisfaite par
zν (θ) = yν (ν −1 θ), 0 < θ < νπ, où ψν (θ) = ν −2 φν (ν −1 θ).
En premier lieu, vérifions les deux points suivants :
59
–
ψν (θ) > ψν+1 (θ), 0 < θ < νπ. (3.7)
–
0
lim [zν0 (θ)zν+1 (θ) − zν (θ)zν+1 (θ)] = 0. (3.8)
θ→0+
1 1 θ 2 1 1 θ 2
2 2ν 2 2ν
=1+ ( − α ) θ
+ ( − β ) θ
.
θ2 4 sin 2ν θ 2 4
cos 2ν
x 2 x 2 π
Les fonctions et sont strictement croissantes sur ]0, [
sin x cos x 2
θ 2 θ 2
2ν 2ν
Donc, les fonctions θ
et θ
sont strictement croissantes sur ]0, νπ[.
sin 2ν cos 2ν
1 1
De plus, les termes − α2 et − β 2 sont positifs. Par suite, la fonction ψν (θ) est stricte-
4 4
θ θ
ment croissante et puisque < alors (3.7) est vérifiée.
2(ν + 1) 2ν
Pour prouver (3.8), on utilise les relations suivantes pour θ tend vers 0+
θ α+ 12
yν (θ) = Pn [1 + O(θ)]
2
et 1
1 (α + 1 ) θ α− 2 P [1 + O(θ)], α > − 1 ,
n
yν0 (θ) = 2 2 2 2
O(θ), α = − 12 .
Il s’ensuit que
1 1
lim+ [zν0 (θ)zν+1 (θ) − zν (θ)zν+1
0
(θ)] = lim+ [ yν0 (θ)yν+1 (θ) − 0
yν (θ)yν+1 (θ)] = 0.
θ→0 θ→0 ν ν+1
Les zéros de zν sont (νθn, k ), k = 1, . . . , n et les zéros de zν+1 sont (ν + 1)θn+1, k ,
k = 1, . . . , n + 1. Par suite, en appliquant le théorème 3.1.2, on obtient
60
En remplaçant ν par sa valeur, on obtient la deuxième assertion.
Pour démontrer iii), il suffit de prouver de plus que ψν+1 est strictement décroissante sur
π
]0, (ν + 1) [. Ceci est vrai car on a ψν+1 (θ) = (ν + 1)−2 φν+1 (ν + 1)−1 θ
2 π
et φν+1 est strictement décroissante pour 0 < θ < .
2
En appliquant le corollaire 3.1.3, on obtient la troisième assertion. 2
De plus, on a
1
u0 (θ)v(θ) − u(θ)v 0 (θ) = θ 2 Jα {(n + λ)θ} λ sinλ−1 θ cos θPnλ (cos θ) − sinλ+1 θ(Pnλ )0 (cos θ)
1 1
− sinλ θPnλ (cos θ) 21 θ− 2 Jα {(n + λ)θ} + (n + λ)θ 2 Jα0 {(n + λ)θ}
sinλ−1 θ h 3 −λ
λ 2 λ 0
i
= θ 2 Jα {(n + λ)θ} λ cos θP n (cos θ) − sin θ(P n ) (cos θ)
θλ−1
λ−2 h
sin θ 3 1 i
− λ−2 θ 2 −λ sin2 θPnλ (cos θ) Jα {(n + λ)θ} + (n + λ)θJα0 {(n + λ)θ} .
θ 2
0 0
Ainsi lim+ [u (θ)v(θ) − u(θ)v (θ)] = 0, pour 0 < θ < π et 0 < λ < 1.
θ→0
jν
Les zéros de u sont les θν , ν = 1, 2, . . . , n et les zéros de v sont , ν = 1, 2, . . . , n.
n+λ
En appliquant le théorème 3.1.1, on obtient
jν
θν < , ν = 1, 2, . . . , n.
n+λ
61
2
Cette estimation est la plus bonne du fait que, pour ν fixé et n arbitraire, on ne peut
pas remplacer le facteur jν par un facteur plus petit car lim nθν = jν .
x→+∞
Les x-zéros
(α,β)
On désigne par xn,k , k = 1, 2, . . . , n, les zéros de Pn , où α > −1, β > −1 et
−1 < xn,n < · · · < xn,1 < 1. On note par kn la plus grande valeur de k pour laquelle
xn,k ≥ 0.
n+1
Dans le cas où β = α, on a kn = [ ] car les zéros sont symétriques par rapport à
2
n+1 ∂xν
l’origine et pour β > α, kn ≥ [ ] car est strictement positive.
2 ∂β
Théorème 3.2.5. [2] Si α2 ≤ 1 et α2 ≤ β 2 , alors
(α + 1)(β + 1) i −2
+ x (2 − x)−2 ≤ 0,
2
62
car α2 ≤ 1, α2 ≤ β 2 et 0 < x < 1.
Il s’ensuit que φn est strictement décroissante sur ]0, 1[.
Pour le dernier point, on a
h α + 1 α−1 β+1 β + 1 α+1 β−1
i α+1 β+1
u0 (x) = Pn(α,β) (1 − x) x 2 (2 − x) 2 − x 2 (2 − x) 2 − x 2 (2 − x) 2
2 α + 1 2
(α,β) 0 α−1 β−1
h β+1 i
(Pn ) (1 − x) = x 2 (2 − x) 2 Pn (α,β)
(2 − x) − x − x(2 − x)(Pn(α,β) )0 (1 − x) .
2 2
Donc
h α + 1 β+1
(α,β)
u0n (x)un+1 (x) − un (x)u0n+1 (x) = xα (2 − x)β Pn+1 (1 − x) Pn(α,β) (2 − x) − x
2
α + 2
i h
(α,β) 1 β+1
−x(2 − x)(Pn(α,β) )0 (1 − x) = −xα (2 − x)β Pn(α,β) (1 − x) Pn+1 (2 − x) − x
i 2 2
(α,β)
−x(2 − x)(Pn+1 )0 (1 − x)
h i
(α,β) (α,β)
= xα+1 (2 − x)β+1 Pn+1 (1 − x)(Pn(α,β) )0 (1 − x) − (Pn+1 )0 (1 − x)Pn(α,β) (1 − x) .
Ainsi
xn+1,k − xn+1,k+1 < xn,k − xn,k+1 , k = 1, 2, . . . , kn − 1, n = 2, 3, . . . .
2
(λ)
On s’intéresse dans la suite aux polynômes de Gegenbauer Pn , 0 < λ < 1, dont ses
(λ)
zéros sont symétriques par rapport à l’origine. On note xn,k , k = 1, 2, . . . , [ n2 ], les zéros
(λ)
positifs de Pn avec
(λ) (λ) (λ)
0 < xn,[ n ] < · · · < xn,2 < xn,1 < 1.
2
(λ) (λ+) n
λxn,k < (λ + )xn,k , k = 1, 2, . . . , [ ] (3.9)
2
63
Preuve. La fonction u donnée par :
λ 1
u(x) = (1 − x2 ) 2 + 4 Pn(λ) (x)
y 00 + pλ (x)y = 0,
où
(n + λ)2 2 + 4λ − 4λ2 + x2
pλ (x) = + .
1 − x2 4(1 − x2 )2
x
Les fonctions u( λx ) et u( λ+ ) vérifient respectivement les équations différentielles sui-
vantes :
z 00 + ψλ (x)z = 0 et w00 + ψλ+ (x)w = 0
avec ψν = ν −2 pν ( xν ). On a
• La dérivée de ψλ par rapport à λ donne
x
∂ψλ x −1 ∂pλ ( λ )
−3
= −λ 2pλ ( ) + λ .
∂λ λ ∂λ
Puisque la fonction
∂pλ ( λx ) 2(n + λ) 1 − 2λ 2n(1 − x2 ) + 1 − 2λx2
= + = .
∂λ 1 − x2 (1 − x2 )2 (1 − x2 )2
est positive pour 0 < λ < 1, 0 < x < λ lim+ pλ = 0, donc la fonction pλ ( λx ) est aussi
λ→0
positive pour 0 < λ < 1.
Par conséquent
ψλ (x) > ψλ+ (x), > 0.
64
(λ)
Si n est impair, d’après la première équation on a Pn (0) = 0 . Si n est pair, on a
(λ) x x x x
(Pn )0 (0) = 0. Il s’ensuit que lim+ [u0 ( )u( ) − u( )u0 ( )] = 0.
x→0 λ λ+ λ λ+
(λ)
De plus, les zéros de u( λx ) sont λxn,k , k = 1, 2, . . . , [ n2 ] et les zéros de u( λ+
x
)
(λ)
sont (λ + )xn,k , k = 1, 2, . . . , [ n2 ].
En appliquant le théorème 3.1.1, on obtient
(λ) (λ+) n
λxn,k < (λ + )xn,k , k = 1, 2, . . . , [ ].
2
2
(λ)
∂xn,k
Remarque 3.2.2. D’après le théorème 2.2.2, on a < 0, k = 1, 2, . . . , [ n2 ].
∂λ
(λ) (λ+)
Donc xn,k > xn,k .
Par conséquent, d’après la relation (3.9), on a
(λ)
xn,k n
1< (λ+)
<1+ , k = 1, 2, . . . , [ ].
xn,k λ 2
(λ) (λ+)
f (λ)xn, k < f (λ + )xn, k , (3.10)
et
−(f 2 − t2 )[2(n + λ)2 f 0 − (2n + 1)f ]f − 2t2 (n + λ)(f 2 − t2 )
(3.11)
−f f 0 (1 + 2λ − 2λ2 )(f 2 + t2 ) − t2 f f 0 ≤ 0.
65
t
où ψν (t) = [f (ν)]−2 pν .
f (λ)
t (λ) t
sont f (λ)xn, k , k = 1, 2, . . . , [ n2 ] et les zéros de u
Les zéros de u sont
f (λ) f (λ + )
(λ+)
f (λ + )xn, k , k = 1, 2, . . . , [ n2 ].
Vérifions alors les deux points suivants :
• ψλ (t) > ψλ+ (t), 0 < t < f (λ).
t t t 0 t
• l = lim+ [u0
u −u u ] = 0.
t→0 f (λ) f (λ + ) f (λ) f (λ + )
Montrons d’abord que ψλ (t) est strictement décroissante sur ]0, f (λ)[. On a
t
(n + λ)2 2 + 4λ − 4λ2 + ( f (λ) )2
−2 −2
ψλ (t) = [f (λ)] pλ t/f (λ) = [f (λ)] t + t
1 − ( f (λ) )2 4(1 − ( f (λ) )2 )2
.
(n + λ)2 2f (λ)2 (1 + 2λ − 2λ2 ) + t2
= + .
f (λ)2 − t2 4(f (λ)2 − t2 )2
Par suite
∂ψλ (t) 2(n + λ)(f 2 − t2 ) − 2f 0 f (n + λ)2
=
∂λ (f 2 − t2 )2
f 0 f (1 + 2λ − 2λ2 ) + (1 − 2λ)f 2 (f 2 − t2 ) − f 0 f 2f 2 (1 + 2λ − 2λ2 ) + t2
+
(f 2 − t2 )3
1 h
0 0
= 2 2 3
2(n + λ)(f − t ) − 2f f (n + λ) + f f (1 + 2λ − 2λ ) + (1 − 2λ)f (f 2 − t2 )
2 2 2 2 2
(f − t )
i
0 2 2 2
−f f 2f (1 + 2λ − 2λ ) + t .
∂ψλ (t)
Il s’ensuit que < 0 que si
∂λ
h i
2(n + λ)(f 2 − t2 ) − 2f 0 f (n + λ)2 + f 0 f (1 + 2λ − 2λ2 ) + (1 − 2λ)f 2 (f 2 − t2 )
h i
−f 0 f 2f 2 (1 + 2λ − 2λ2 ) + t2 ≤ 0.
66
Or, d’après (3.11), on a
h i
2(n + λ)(f 2 − t2 ) − 2f 0 f (n + λ)2 + f 0 f (1 + 2λ − 2λ2 ) + (1 − 2λ)f 2 (f 2 − t2 )
h i
−f f 2f (1 + 2λ − 2λ ) + t = −2(n + λ)(f 2 − t2 )t2 − f f 0 t2 − f 0 f (1 + 2λ − 2λ2 )
0 2 2 2
(f 2 + t2 ) − 2(f 2 − t2 )(n + λ)2 f f 0 + 2(n + λ)f 2 + (1 − 2λ)f 2 (f 2 − t2 )
= −(f 2 − t2 )[2(n + λ)2 f 0 − (2n + 1)f ]f − 2t2 (n + λ)(f 2 − t2 )
−f f 0 (1 + 2λ − 2λ2 )(f 2 + t2 ) − t2 f f 0 ≤ 0.
f 0 (λ) 2n + 1
≥ .
f (λ) 2(n + λ)2
h λ2 + 41 i0 λ2 + 14
t (λ) t t (λ) t
= 1− ( f (λ) )2 Pn ( f (λ) ) 1− ( f (λ+) )2 Pn ( f (λ+) )
λ2 + 41 h λ2 + 14 i0
t (λ) t t (λ) t
− 1 − ( f (λ) )2 Pn ( f (λ) ) 1 − ( f (λ+) )2 Pn ( f (λ+) )
h λ2 − 34 λ2 + 14 i
(λ) (λ)
= 2( λ2 + 14 ) f (λ)
t t
1 − ( f (λ) )2 t
Pn ( f (λ) )+ 1
f (λ)
(Pn )0 ( f (λ)
t
) t
1 − ( f (λ) )2
λ2 + 41 λ2 + 14
t (λ) t t (λ) t
1 − ( f (λ+) )2 Pn ( f (λ+) ) − 1 − ( f (λ) )2 Pn ( f (λ) )
h λ2 − 43 λ2 + 14 i
(λ) (λ)
2( λ2 + 14 ) f (λ+)
t t
1 − ( f (λ+) )2 t
Pn ( f (λ+) )+ 1
f (λ+)
(Pn )0 ( f (λ+)
t
) t
1 − ( f (λ+) )2 .
1 1
Il s’ensuit que lim+ Q(t) = lim+ − P (λ) (0)(Pn(λ) )0 (0).
t→0 x→0 f (λ)2 f (λ + )2 n
67
Cette limite est nulle d’après la preuve du théorème précédent.
En appliquant le théorème 3.1.1, on obtient (3.10). 2
Remarques 3.2.1.
3. Pour 0 ≤ λ1 ≤ λ ≤ λ2 ≤ 1, on a
(λ ) (λ) (λ )
f (λ1 )xn,k1 ≤ f (λ)xn,k ≤ f (λ2 )xn,k2 .
Donc
f (λ1 ) (λ1 ) (λ) f (λ2 ) (λ2 )
xn,k ≤ xn,k ≤ x .
f (λ) f (λ) n,k
Alors, pour toute fonction acceptable f (λ) donnée, on peut trouver d’autres majo-
(λ)
rations de xn,k , pour tout λ1 < λ < λ2 . Prenons, par exemple, les polynômes de
Tchebychev de première espèce (λ1 = 0) et les polynômes de Tchebychev de seconde
espèce (λ2 = 1) qu’on sache leurs zéros.
1.
(λ)
xn,k f (λ + ) n
1< (λ+)
< , k = 1, 2, . . . , [ ].
xn,k f (λ) 2
2.
f (λ + )
(λ+) (λ) (λ+)
xn,k − xn,k < − 1 xn,k .
f (λ)
3.
∂x(λ) f 0 (λ) f 0 (λ)
n,k (λ)
≤ xn,k < .
∂λ f (λ) f (λ)
Preuve.
(λ) (λ+)
1. Découle directement de ces deux résultats : xn,k > xn,k , k = 1, 2, . . . , [ n2 ] et
(λ) (λ+)
f (λ)xn, k < f (λ + )xn,k , k = 1, 2, . . . , [ n2 ].
68
2. On obtient d’après les deux résultats précédents que
(λ+) (λ) (λ+) (λ) (λ+)
f (λ) xn,k − xn,k < f (λ + )xn,k − f (λ)xn,k < f (λ + ) − f (λ) xn,k .
Il s’ensuit que
h i
t2 2
0
f (λ) (1 − f2
) (2n + 1) − 2(n + λ) ft 2
≥ t2 t2 t2
.
f (λ) 2(n + λ)2 (1 − f2
) + (1 + 2λ − 2λ2 )(1 + f2
) + f2
69
En posant h i
(1 − u) (2n + 1) − 2(n + λ)u
F (u) = ,
2(n + λ)2 (1 − u) + (1 + 2λ − 2λ2 )(1 + u) + u
on obtient
f 0 (λ) t2
≥F 2 , 0 < t < f (λ). (3.12)
f (λ) f
Le terme 2(n + λ)2 (1 − u) + (1 + 2λ − 2λ2 )(1 + u) + u est positif pour 0 < u < 1
et − 21 ≤ λ ≤ 32 . Puisque la relation (3.12) est valable pour tout t ∈]0, f (λ)[, alors elle est
équivalente à
f 0 (λ)
≥ sup F (u). (3.13)
f (λ) 0<u<1
2n + 1 − u 2n + 1 + 2(n + λ) + 2u2 (n + λ)
=
2(n + λ)2 + (1 + 2λ − 2λ2 ) − 2u((n + λ)2 − 1 − λ + λ2 )
a − u(a + b) + bu2 a
= ≤ = F (0), 0 < u < 1.
A − Bu A
Il s’ensuit que sup F (u) = F (0). D’après (3.13), on a
0<u<1
f 0 (λ) 2n + 1
≥ .
f (λ) 2(n + λ) + 1 + 2λ − 2λ2
2
70
Preuve. La fonction u donnée par :
La fonction
1
n 1 α + 1 1o
v(x) = x 2 Jα 2x 2 (n + )2 ,
2
satisfait l’équation différentielle suivante :
00
n + (α + 1)/2 1 − α2
v + + v = 0.
x 4x2
n + (α + 1)/2 1 − α2 1 n + (α + 1)/2 1 − α2
Notons f (x) = + − et F (x) = + .
x 4x2 4 x 4x2
On a
f (x) < F (x), x > 0.
De plus, on a
n 1 α + 1 1 o 1 α/2+1 α α + 1 α/2 α 0
u0 v − uv 0 = e−x/2 Jα 2x 2 (n + )2 − x Ln (x) + x Ln (x) + xα/2+1 Lαn (x)
1 n 1 2 α + 1 1 o2 2
α + 1 1 (α+1)/2 0 n 1 α + 1 1 o
−x/2 α α/2
−e Ln (x) x Jα 2x 2 (n + ) 2 + (n + )2 x Jα 2x 2 (n + )2 .
2 2 2 2
Ainsi lim u0 (x)v(x) − u(x)v 0 (x) = 0.
x→0
(α) (jk /2)2
Les zéros de u sont les xn,k , k = 1, 2, . . . , n et les zéros de v sont ,
n + (α + 1)/2
k = 1, 2, . . . , n. En appliquant le théorème 3.1.1, on obtient
71
Preuve. La fonction u(x) = e−x/2 x(α+1)/2 Lαn (x) satisfait l’équation différentielle suivante :
n + (α + 1)/2 1 − α2 1
u00 + + − u = 0.
x 4x2 4
1
n 1
o
α+1 w 21
La fonction v(x) = x Jα 2x (n + 2 − 4 )
2 2 satisfait l’équation différentielle suivante :
00
n + (α + 1)/2 − w/4 1 − α2
v + + v = 0.
x 4x2
Pour 0 < x < w, on a
n + (α + 1)/2 − w/4 1 − α2 n + (α + 1)/2 1 − α2 1
+ < + − .
x 4x2 x 4x2 4
De plus, lim u0 (x)v(x) − u(x)v 0 (x) = 0.
x→0
(α) (jk /2)2
Les zéros de u sont les xn,k , k = 1, 2, . . . , n et les zéros de v sont ,
n + (α + 1)/2 − w/4
k = 1, 2, . . . , n. Il s’ensuit que, d’après le théorème 3.1.1.
Remarque 3.2.3. Si on note xk = xkn , k = 1, 2, . . . , n, les zéros de Lαn , α > −1, alors
jk 2
lim nxkn = ( ),
n→+∞ 2
où jk désigne le k’ième zéro positif de Jα .
y 00 + ψν (x)y = 0,
où
1 1 − α2 ν −2
ψν (x) = + − , x > 0.
x 4x2 4
On a ψν (x) < ψν+1 (x), x > 0. De plus, on a
h
2ν+1 0
0 0 −x 2ν(ν+1)
lim yν (x)yν+1 (x) − yν (x)yν+1 (x) = − lim e xα+1 Lαn (ν −1 x)Lαn+1 ((ν + 1)−1 x) −
x→0 i x→0
α −1 α
0 −1
Ln (ν x) Ln+1 ((ν + 1) x) = 0.
Les zéros de yν sont les νxn,k , k = 1, . . . , n. Les zéros de yν+1 sont les (ν + 1)xn+1,k ,
k = 1, . . . , n + 1.
En appliquant le théorème 3.1.1, on obtient
73
Théorème 3.2.14. [2]
Soit −1 < α ≤ 1. Si xn,k est le k’ième zéro de Lαn , alors pour tout k ∈ 1, . . . , n − 1,
2 2
jα,k+1 − jα,k
{n + (α + 1)/2}{xn,k+1 − xn,k } décroit vers la limite ,
4
où jα,k est le k’ième zéro positif de Jα .
74
Chapitre 4
Zéros et quasi-orthogonalité
où ω est une fonction poids définie positive sur [a, b], alors le polynôme Rn est dit quasi-
orthogonal d’ordre r dans [a, b] par rapport à ω. Pour plus d’informations sur la quasi-
orthogonalité voir [6].
Remarques 4.1.1.
2. Le terme xk dans (4.1) peut être remplacé par Rk (x) et dans ce cas on a
Z b
Rk (x)Rn (x)ω(x)dx = 0 , pour k 6= n − r, . . . , n + r.
a
Théorème 4.1.1. [5] Soit {Pn }n≥0 une famille de polynômes orthogonaux par rapport à
la fonction poids ω définie positive sur [a, b].
Le polynôme Rn , de degré n, est quasi-orthogonal d’ordre r dans [a, b] par rapport au poids
75
ω si et seulement si :
Preuve. On considère le polynôme Rn (x) = c0 Pn (x) + c1 Pn−1 (x) + · · · + cr Pn−r (x), où
c0 cr 6= 0.
En multipliant par xi ω(x), pour i = 0, . . . , n − r et en intégrant entre a et b, on obtient
Z b Z b Z b
i i
x Rn (x)ω(x)dx = c0 x Pn (x)ω(x)dx + c1 xi Pn−1 (x)ω(x)dx
a a Z a
b
+ · · · + cr xi Pn−r (x)ω(x)dx.
a
où c0 6= 0.
En multipliant par xi ω(x) et en intégrant entre a et b, on obtient
Z b X n Z b
i
x Rn (x)ω(x)dx = cj xi Pn−j (x)ω(x)dx.
a j=0 a
76
Z b
Puisque xP1 (x)ω(x)dx > 0, alors cn−1 = 0.
a
On répète le même procédé jusqu’à l’ordre (n − r − 1). Par le même type de raisonnement,
on obtient cr+1 = 0.
Pour i = n − r, on a
Z b Z b Z b
n−r n−r 2
0 6= x Rn (x)ω(x)dx = cn−r x Pn−r (x)ω(x)dx = cn−r Pn−r (x)ω(x)dx.
a a a
Théorème 4.1.2. Si Rn est un polynôme quasi-orthogonal d’ordre r dans [a, b] par rapport
à la fonction poids ω, définie positive sur [a, b], alors au moins (n − r) zéros distincts de
Rn sont à l’intérieur de ]a, b[.
elle signifie que R0 (x) et Rn (x) sont orthogonaux. Comme ω est une fonction définie
positive dans ]a, b[, il s’ensuit que Rn s’annule au moins en un point dans l’intervalle ]a, b[.
Désignons par x1 , . . . , xk avec (k ≤ n) les zéros d’ordre de multiplicité impair de Rn dans
[a, b].
Le polynôme
Π(x) = (x − x1 ) . . . (x − xk )Rn (x) = Πk (x)Rn (x),
77
On s’intéresse, maintenant, à la quasi-orthogonalité d’ordre 1 et de 2. Dans ces deux
cas, nous donnons des résultats plus précis conçernant la localisation des zéros. Nous
trouvons également des résultats supplémentaires sur la quasi-orthogonalité d’ordre 1
dans [7] et [16] et sur la quasi-orthogonalité d’ordre 2 dans [9].
Pour faciliter l’étude de ces deux types, on a besoin de ce lemme
Lemme 4.1.3. Soit {Pn }n≥0 une suite de polynômes orthogonaux par rapport à la fonction
poids ω définie positive sur [a, b].
Dans la suite de ce chapitre, x1,n < x2,n < · · · < xn,n désignent les zéros de Pn . On pose
Pn (x)
fn (x) = .
Pn−1 (x)
On suppose, sans perte de généralité, que tous les coefficients du terme de plus haut degré
de Pn , n ≥ 0 sont de même signe.
On a
f (x) < 0, pour x < x1,n ,
n
f (x) > 0, pour x > xn,n .
n
d’après la relation (2.1). Par conséquent, fn est croissante sur chaque intervalle de la forme
]xi,n−1 , xi+1,n−1 [, i = 0, . . . , n où x0,n−1 = −∞, xn,n−1 = +∞.
En particulier, elle croit de −∞ à 0 dans l’intervalle ] − ∞, x1,n ]. En effet, On a
cn
lim fn (x) = x = −∞,
x→−∞ cn−1
avec cn et cn−1 les coefficients du termes du plus haut degré de Pn et Pn−1 , respectivement,
qui sont de même signe par hypothèse. De plus, on a
Pn (x1,n )
fn (x1,n ) = = 0.
Pn−1 (x1,n )
78
4.2 La quasi-orthogonalité d’ordre 1
On considère le polynôme :
Théorème 4.2.1.
(i) Les yi , i = 1, . . . , n sont réels, distincts et au plus un parmi eux est à l’extérieur de
]a, b[.
(ii) (a) Si an < 0, alors xi,n < yi < xi,n−1 pour i = 1, . . . , n − 1 et xn,n < yn .
(b) Si an > 0, alors y1 < x1,n et xi−1,n−1 < yi < xi,n pour i = 2, . . . , n.
(iii) Si −an < fn (a) < 0, alors y1 < a.
(iv) Si −an > fn (b) > 0, alors b < yn .
(v) Si fn (a) < an < fn (b), alors tous les zéros de Rn sont à l’intérieur de ]a, b[.
Preuve.
(i) D’après le théorème 4.1.2.
(ii) Méthode 1 : D’après la propriété d’entrelacement de zéros de Pn et Pn−1 , on a
sgn{Rn (x1,n )Rn (x1,n−1 )} = sgn{an Pn−1 (x1,n )Pn (x1,n−1 )} = sgn (an ) < 0,
79
car Pn−1 (x1,n ), Pn (x1,n−1 ) sont de même signe.
Il s’ensuit que, le polynôme Rn admet un zéro dans l’intervelle ]x1,n , x1,n−1 [.
Par conséquent xi,n < yi < xi,n−1 , pour i = 1, . . . , n − 1.
Il nous reste à montrer que xn,n < yn . On a
sgn{Rn (xn,n )Rn (xn−1,n−1 )} = sgn{an Pn−1 (xn,n )Pn (xn−1,n−1 )} = −sgn (an ) < 0,
80
Rn (x) = 0, alors fn (x) = −an .
On pose
h(x) = fn (x) + an .
Rn (a)
= fn (a) + an .
Pn−1 (a)
Rn (a)
Comme −an < fn (a) < 0 et donc > 0.
Pn−1 (a)
Si n est pair, alors Pn−1 (a) < 0 et donc Rn (a) < 0. Par suite y1 < a.
Si n est impair, alors Pn−1 (a) > 0 et donc Rn (a) > 0. Par conséquent, y1 < a.
(iv) Par le même raisonnement que (iii) montrons que b < yn . On a
Rn (b)
= fn (b) + an .
Pn−1 (b)
81
Rn (b)
Si −an > fn (b) > 0, alors < 0. Comme Pn−1 (b) > 0 et donc Rn (b) < 0. Il s’ensuit
Pn−1 (b)
que b < yn .
(v) Si −an > fn (a), alors d’après (iii) on a y1 > a.
Si −an < fn (b), alors d’après (iv) on a yn < b.
On conclut que, si fn (a) < −an < fn (b), alors tous les zéros de Rn sont à l’intérieur de
]a, b[. 2
Théorème 4.3.1. Si bn < 0, alors tous les zéros de Rn sont réels, distincts et aux plus
deux zéros sont à l’extérieur de ]a, b[.
kn Rn (x) = pn (x) + a0n pn−1 (x) + b0n pn−2 (x), b0n < 0.
Il s’ensuit que
p0n (ξ)pn−1 (ξ) − p0n−1 (ξ)pn (ξ)
b0n = 0 .
pn−1 (ξ)pn−2 (ξ) − p0n−2 (ξ)pn−1 (ξ)
D’après (2.4), on a
kn kn−2 Kn−1 (ξ)
b0n = 2
. > 0,
kn−1 Kn−2 (ξ)
82
contradiction car b0n < 0. On conclut que, les zéros de Rn sont simples. Maintenant,
supposons que τ est un zéro non réel de Rn . τ est un aussi un zéro de Rn . On a
Théorème 4.3.2. Si bn < 0, alors y1 < x1,n−1 , xi−1,n−1 < yi < xi,n−1 ,
pour i = 2, . . . , n − 1. Autrement dit, les zéros de Rn et Pn−1 entrelacent et xn−1,n−1 < yn .
De plus on a :
bn bn
(i) Si −an − < 0, alors yn < xn,n . Si −an − > 0, alors yn > xn,n .
fn−1 (xn,n ) fn−1 (xn,n )
bn bn
(ii) Si −an − < fn (b), alors yn < b. Si −an − > fn (b), alors yn > b.
fn−1 (b) fn−1 (b)
bn bn
(iii) Si −an − < 0, alors y1 < x1,n . Si −an − > 0, alors y1 > x1,n .
fn−1 (x1,n ) fn−1 (x1,n )
bn bn
(iv) Si −an − < fn (a), alors y1 < a. Si −an − > fn (a), alors y1 > a.
fn−1 (a) fn−1 (a)
Preuve. En premier lieu, montrons que les zéros de Rn et Pn−1 entrelacent.
Soient y < z deux zéros consécutifs de Pn−1 .
D’après (2.1), on a
0 0 0
Pn−1 (y)Pn−2 (y) − Pn−1 (y)Pn−2 (y) = Pn−2 (y)Pn−1 (y) > 0.
Donc Pn (y)Pn−2 (y) < 0. Il s’ensuit que bn Pn (y)Pn−2 (y) > 0 car bn < 0.
De même, on trouve bn Pn (z)Pn−2 (z) > 0. De plus, on a
83
et donc
Rn (y)Pn (y) = Pn (y)2 + bn Pn−2 (y)Pn (y) > 0.
De même , on a
Rn (z)Pn (z) = Pn (z)2 + bn Pn−2 (z)Pn (z) > 0.
Rn (xn,n ) bn
= an + .
Pn−1 (xn,n ) fn−1 (xn,n )
84
bn Rn (xn,n )
Si −an − < 0 alors > 0.
fn−1 (xn,n ) Pn−1 (xn,n )
Rn (b) bn
= fn (b) + an + .
Pn−1 (b) fn−1 (b)
bn Rn (b)
Si −an − < fn (b), alors > 0.
fn−1 (b) Pn−1 (b)
Comme Pn−1 (b) > 0 et donc Rn (b) > 0.
Par le même logique que (i), on conclut que yn < b. Et de même pour l’autre cas.
(iii) On cherche la position de y1 par rapport à x1,n . On a
Rn (x1,n ) bn
= an + .
Pn−1 (x1,n ) fn−1 (x1,n )
bn Rn (x1,n )
Si −an − < 0, alors > 0.
fn−1 (x1,n ) Pn−1 (x1,n )
Si n est pair, alors Pn−1 (x1,n ) < 0 et donc Rn (x1,n ) < 0. Par suite, y1 < x1,n du fait
que Rn (x) > 0 pour x < y1 .
Si n est impair, alors Pn−1 (x1,n ) > 0. Ainsi Rn (x1,n ) > 0. Par conséquent, y1 < x1,n du
fait que Rn (x) < 0 pour x < y1 .
Il s’ensuit que, y1 < x1,n .
(iv) On cherche la position de y1 par rapport à a. On a
85
La division par Pn−1 (x1,n ) donne
Rn (a) bn
= fn (a) + an + .
Pn−1 (a) fn−1 (a)
bn Rn (a)
Si −an − < fn (a), alors > 0.
fn−1 (a) Pn−1 (a)
Si n est pair, alors Pn−1 (a) < 0 et donc Rn (a) < 0. Par le même raisonnement que
(iii), on obtient y1 < a.
Si n est impair, alors Pn−1 (a) > 0. Par suite, on a Rn (x1,n ) > 0 et donc y1 < a. 2
Les polynômes de Gegenbauer Cnλ sont définis par la fonction génératrice suivante :
∞
2 −λ
X
(1 − 2xt + t ) = Cnλ (x)tn . (4.7)
n=0
1
Pour λ > − 21 , Cnλ sont orthogonaux par rapport à la fonction poids (1 − x2 )λ− 2 dans
[−1, 1] et donc
Z 1
1
xk Cnλ (x)(1 − x2 )λ− 2 dx = 0 pour k = 0, 1, . . . , n. (4.8)
−1
Pour λ > − 21 , les zéros de Cnλ , n ≥ 1, sont réels, simples et à l’intérieur de ] − 1, 1[.
Cependant, on pourra utiliser les propriétés de la quasi-orthogonalité pour obtenir des
résultats complémentaires conçernant les zéros de Cnλ pour λ < − 21 .
86
α
En multipliant cette équation par (1 − 2xt + t2 ) et en introduisant la relation (4.7), on
trouve
∞
2 α α −λ−α
X
(1 − 2xt + t ) Cn λ+α (x)tn = (1 − 2xt + t2 ) (1 − 2xt + t2 )
n=0
∞ (4.10)
2 −λ
X
λ n
= (1 − 2xt + t ) = Cn (x)t .
n=0
∞
X ∞
X ∞
X ∞
X
λ n
Cn (x)t = Cnλ+1 (x)tn − 2x Cnλ+1 (x)tn+1 + Cnλ+1 (x)tn+2 .
n=0 n=0 n=0 n=0
∞
X ∞
X ∞
X ∞
X
λ n
Cn (x)t = Cnλ+1 (x)tn − 2x λ+1
Cn−1 (x)tn + λ+1
Cn−2 (x)tn .
n=0 n=0 n=1 n=2
Par identification, il vient que
Il s’ensuit que
Z 1
1
xk Cn λ (x)(1 − x2 )λ+1− 2 dx = 0, pour k = 0, 1, . . . , n − 3.
−1
87
Corollaire 4.4.2. Pour n ∈ N et − 12 − j < λ < − 12 − j + 1 avec j ∈ {1, . . . , [ n2 ] − 1}.
Cn λ admet au moins (n − 2j) zéros à l’intérieur de ] − 1, 1[.
Corollaire 4.4.3. Pour − 23 < λ < − 12 , les zéros de Cn λ sont réels, simples et (n − 2)
zéros sont à l’intérieur de ] − 1, 1[.
λ+1
De plus, entre deux zéros de Cn−1 (x), il existe un zéro de Cn λ . Le plus petit zéro est plus
petit que −1 et le plus grand est plus grand que 1.
nCn λ+1 (x) = 2(n + λ)xCn−1 λ+1 (x) − (n + 2λ)Cn−2 λ+1 (x). (4.14)
88
n + 2λ − 1
car Cn λ (1) = et Cn λ (x) = (−1)n Cn λ (−x).
n
Pour montrer que le plus grand zéro est plus grand que 1, il suffit de prouver que
1
> fn (1) d’après le théorème 4.3.2 − (ii) car ici an = 0, bn = −1 < 0. On a
fn−1 (1)
1 n−1 n + 2λ + 1 (λ + n)(2λ + 1)
− fn (1) = − = −2 > 0,
fn−1 (1) n + 2λ n n(n + 2λ)
pour − 23 < λ < − 12 et donc le plus grand zéro de Cn λ est à l’extérieur de l’intervalle
d’orthogonalité.
Pour montrer que le plus petit zéro est plus petit que −1, il suffit de prouver, d’après le
1
théorème 4.3.2 − (iv), que < fn (−1). On a
fn−1 (−1)
1 n−1 n + 2λ + 1 (λ + n)(2λ + 1)
− fn (−1) = − + =2 < 0,
fn−1 (−1) n + 2λ n n(n + 2λ)
pour − 32 < λ < − 12 . On conclut que, le plus petit zéro de Cn λ est à l’extérieur de l’intervalle
d’orthogonalité. 2
(−1)n dn
Pn(α,β) (x) = (1 − x)−α (1 + x)−β {(1 − x)α+n (1 + x)β+n }
2n n! dxn
(α,β)
On sait, seulement pour α > −1, β > −1, que les zéros de Pn sont réels, distincts
et à l’intérieur de ] − 1, 1[. On cherche dans ce paragraphe à obtenir quelques proprietés
(α,β)
complémentaires conçernant les zéros de Pn pour α < −1 ou β < −1, en se basant sur
les propriétés de la quasi-orthogonalité.
(α−k,β−l)
Théorème 4.4.4. Le polynôme de Jacobi Pn , où 0 > α > −1, β > −1 et k, l ∈ N
avec k + l < n, est quasi-orthogonal d’ordre (k + l) par rapport au poids (1 − x)α (1 + x)β
dans [−1, 1].
89
(α,β−1) (α−1,β)
Preuve. Les polynômes Pn et Pn vérifient les deux relations suivantes :
(α,β)
(α + β + 2n)Pn(α,β−1) (x) = (α + β + n)Pn(α,β) (x) + (α + n)Pn−1 (x), (4.16)
(α,β)
(α + β + 2n)Pn(α−1,β) (x) = (α + β + n)Pn(α,β) (x) − (β + n)Pn−1 (x). (4.17)
(α−k,β−l)
En définissant une procédure itérative, Pn s’exprime comme combinaison linéaire
(α,β) (α,β) (α,β) (α,β)
de Pn , Pn−1 , Pn−2 , . . . , Pn−(k+l) . Donc
k+l
X (α,β)
Pn(α−k,β−l) (x) = ci Pn−i (x).
i=0
D’après (4.15), on a
Z 1
xj (1 − x)α (1 + x)β Pn(α−k,β−l) (x)dx = 0 pour j = 0, . . . , n − (k + l) − 1.
−1
(α−k,β−l)
Corollaire 4.4.5. Le polynôme Pn où 0 > α > −1, β > −1 et k, l ∈ N avec
k + l < n admet au moins n − (k + l) zéros à l’intérieur de l’intervalle ] − 1, 1[.
Corollaire 4.4.6.
(i) Soit 0 > α > −1, 0 > β > −1.
(α−1,β−1)
Les zéros de Pn sont réels, simples et (n − 2) zéros sont à l’intérieur de ] − 1, 1[.
Le plus petit zéro est plus petit que −1 et le plus grand est plus grand que 1.
(α,β)
(ii) Soient x1,n−1 < x2,n−1 < · · · < xn−1,n−1 les zéros de Pn−1
(α,β)
et x1,n < x2,n < · · · < xn,n les zéros de Pn .
90
(α,β−1)
(a) Si α > −1 et −1 < β < 0, alors les zéros y1 < · · · < yn de Pn sont réels,
distincts et (n − 1) zéros sont à l’intérieur de ] − 1, 1[.
De plus, on a y1 < −1 et xi−1,n−1 < yi < xi,n , i = 2, . . . , n.
(α−1,β)
(b) Si β > −1 et −1 < α < 0, alors les zéros y1 < · · · < yn de Pn sont réels,
distincts et (n−1) zéros sont à l’intérieur de ]−1, 1[. De plus, yn > 1 et xi,n < yi < xi,n−1 ,
i = 1, . . . , n − 1.
avec
(α + β + n − 1)(α + β + n)
cn = > 0.
(α + β + 2n)(α + β + 2n − 1)
91
(α + n − 1)(α + β + 2n)(β + n − 1)
bn = − < 0.
(α + β + n − 1)(α + β + 2n − 2)(α + β + n)
(α−1,β−1)
D’après le théorème 4.1.1, le polynôme Pn est quasi-orthogonal d’ordre 2.
(α−1,β−1)
Par suite et d’après le théorème 4.3.1 les zéros de Pn (x) sont réels, simples et au
plus deux sont à l’extérieur de ] − 1, 1[.
Il nous reste à montrer que yn > 1 et y1 < −1.
bn
Pour le premier point, il suffit de prouver que −an − > fn (1), avec
fn−1 (1)
n+α
(α,β) n
Pn (1) α+n
fn (1) = (α,β)
= = .
Pn−1 (1) n+α−1 n
n−1
bn
Pour le deuxième point, il suffit de démontrer que −an − < fn (−1).
fn−1 (−1)
ii)a) La relation (4.17) correspond au cas ii)-b) du théorème 4.2.1,
n+α
avec an = > 0.
n+α+β
Il s’ensuit que y1 < x1,n et xi−1,n−1 < yi < xi,n , i = 2, . . . , n.
(α,β)
Pn (−1) n+β
De plus, on a fn (−1) = (α,β) =− .
Pn−1 (−1) n
Donc
n+α n+β
−an = − < fn (−1) = − < 0.
n+α+β n
Par suite, y1 < −1.
ii)b) La relation (4.16) correspond au cas ii) − a) du théorème 4.2.1,
n+β
avec an = − < 0. Par conséquent, xn,n < yn
n+α+β
et xi,n < yi < xi,n−1 , pour i = 1, . . . , n − 1.
(α,β)
Pn (1) n+α
De plus, on a fn (1) = (α,β) = .
Pn−1 (1) n
Donc
n+β n+α
−an = < fn (−1) = > 0.
n n
Il s’ensuit que yn > 1. 2
92
Les polynômes de Laguerre
Les zéros de Ln α sont réels, simples et strictement positifs pour α > −1.
Dans la suite, en se basant sur les propriétés de la quasi-orthogonalité, on donnera quelques
propriétés complémentaires pour les zéros de Ln α lorsque α < −1. Le cas où α est négatif
est traité dans [10].
Théorème 4.4.7. Pour −1 > α > −n ou −j > α > −1 − j avec j ∈ {1, . . . , n − 1}, le
polynôme Ln α , de degré n, est quasi-orthogonal d’ordre j dans [0, +∞[ par rapport à la
fonction poids xα+j e−x .
93
En multipliant par xk xα+j exp(−x) et en intégrant entre 0 et +∞, on obtient pour
−j > α > −1 − j, j ∈ {1, . . . , n − 1}
Z +∞ k
X Z +∞
α
k α+j
x x exp(−x)Ln (x)dx = ci xk xα+j exp(−x)Ln−i α+k (x) pour k = 0, . . . , n−j−1.
0 i=0 0
Par conséquent, Ln α est quasi-orthogonal d’ordre j dans [0, +∞[ par rapport à la fonction
poids xα+j exp(−x) . 2
Corollaire 4.4.8. Si −j > α > −1 − j où j ∈ {1, . . . , n − 1}, alors Ln α admet au moins
(n − j) zéros réels et positifs.
Corollaire 4.4.9. Si −1 > α > −2, alors Ln α admet au moins (n − 1) zéros réels,
distincts et positifs. Le plus petit zéro est négatif. Les zéros de Ln α et Ln α+1 et Ln−1 α+1
entrelacent.
On a −an < 0, ce qui permet d’appliquer le théorème (4.2.1) − (ii) − b. Par conséquent,
la propriété d’entrelacement est vérifiée.
Pour montrer que le plus petit zéro est négatif, il suffit de prouver que −an < fn (0) < 0,
d’après le théorème 4.2.1(iii).
Or
(n + α + 1) . . . (α + 2)
Ln α+1 (0) =
n!
et donc
Ln α+1 (0) α+1
−an = −1 < fn (0) = α+1 = −1 − < 0, pour − 1 > α > −2.
Ln−1 (0) n
Il s’ensuit que, le plus petit zéro de Ln α , −1 > α > −2 est à l’extérieur de l’intervalle
d’orthogonalité. 2
94
Références
[1] S. Ahmed, On the zeros of orthogonal polynomials. Abstacts Amer. Math. Soc. (3).
(1982), pp. 339.
[2] S. Ahmed, A. Laforgia, M. E. Muldoon, On the spacing of the zeros of some classical
orthogonal polynomials. J. London. Math. Soc. (2). 25, (1982), pp. 246-252.
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[16] M. Riesz, Sur le problème des moments . Troisième note .Ark. Mat. Fys. 17 (1923).
pp. 1-52.
96
Index
Entrelacement, 21
Fonction génératrice, 86
Formule de Christoffel-Darboux, 16
Formule de Rodrigues, 12
Interpolation de Lagrange, 29
Nombres de Christoffel, 31
Orthogonalité, 10
Polynômes d’Hermite, 14
Polynômes de Gegenbauer, 13
Polynômes de Jacobi, 12
Polynômes de Laguerre, 13
Polynômes de Legendre, 13
Polynômes de Tchebychev, 13
Polynômes orthogonaux classiques, 12
Quasi-orthogonalité, 75
suite de Sturm, 17
97