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DOSSIER 3 : l’élaboration du plan

Toute dissertation comporte une structure de base, invariable, formée de trois sections
fondamentales et bien distinctes : l’introduction, le développement et la conclusion.
Chacune possède une structure spécifique.

Le développement, qui constitue la part la plus conséquente du travail, se divise généralement


en différentes parties (deux, trois ou quatre le plus souvent), elles-mêmes constituées de
paragraphes.

INTRODUCTION
(présente le sujet et formule le problème)

DEVELOPPEMENT
(examine le problème)

Partie I (divisée en paragraphes)


Partie II (divisée en paragraphes)
etc.

CONCLUSION
(propose un bilan et donne une réponse au problème)

Le plan du développement, ses parties successives et les éléments qui les constituent,
découlent de l’analyse de l’énoncé et de la recherche des idées, c’est-à-dire du matériau
accumulé au cours de la réflexion précédant la rédaction. Un plan n’est pas un cadre abstrait
« à remplir ». Il y a donc une infinité de plans possibles, et deux dissertations portant sur le
même énoncé ne seront jamais construites de façon tout à fait identique.

Le meilleur plan sera celui qui, approprié au sujet à traiter, permettra au mieux d’exploiter,
d’organiser comme de mettre en valeur (si possible avec une certaine originalité) les
arguments et les illustrations issus de la recherche d’idées.

On réfléchira en deux étapes :

I) Élaboration du plan-cadre (trois ou quatre idées directrices correspondant aux


trois ou quatre parties essentielles du développement)
II) Élaboration du plan détaillé (ordonner les idées qui formeront la substance des
paragraphes successifs)

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I. Élaboration du plan-cadre

a) Préalables issus de l’analyse de l’énoncé


• Quelle est la définition du thème et des principaux mots-clés de l’énoncé ?
Pour cerner avec précision le sens du thème et des mots-clés, la (ou les) définition(s)
proposée(s) par le dictionnaire, le propos ainsi que le contexte d’énonciation seront
déterminants ! Parfois, il conviendra de limiter la définition du thème fournie par le
dictionnaire à un seul des sens proposés ou de nuancer et préciser cette définition en
tenant compte du contexte d’énonciation (époque, culture, profession, idéologie de
l’auteur,…)
• Quelle est la reformulation exacte du propos ?
• Quelle est la démarche adoptée (herméneutique ou dialogique) ?
La démarche herméneutique consiste à expliquer, à justifier et à illustrer le point de
vue de l’auteur du jugement soumis à examen – sans avoir à prendre position soi-même
de manière explicite. Elle implique que le rédacteur se tienne en retrait, s’efforçant avant
tout de mettre en lumière et d’illustrer un jugement, en montrant pourquoi, comment et
à quelles conditions ce jugement se justifie.
Cette démarche implique un traitement analytique. Elle convient particulièrement à la
dissertation littéraire, dans laquelle le rédacteur est généralement invité à expliquer et
illustrer le jugement d’un auteur ou d’un critique sur une œuvre donnée, sans le discuter.
Mais la démarche herméneutique peut aussi être suggérée au rédacteur d’une
dissertation générale :
- En l’absence de contre-énoncé pertinent ;
- En cas d’entière adhésion du rédacteur au point de vue de l’énoncé : la dissertation
se change alors en plaidoirie en faveur du jugement proposé – ce qui ne doit pas
exclure les nuances. (ATTENTION !)

La démarche dialogique consiste à discuter le bien-fondé du jugement contenu dans


l’énoncé, en procédant à la confrontation de points de vue contradictoires en vue
d’un jugement final. Contrairement à la démarche herméneutique, elle conduira le
rédacteur de la dissertation à faire intervenir, à l’issue de son argumentation, le point de
vue personnel auquel sa réflexion lui aura permis d’aboutir ; elle implique donc un
traitement critique.

• Quelle formulation du problème peut-on proposer ?


Mis au jour par l’analyse de l’énoncé, qui en fournit les données, le problème est
l’élément essentiel impliqué par l’énoncé. Il représente la question centrale à traiter,
et formera le fil conducteur de l’entier du travail. Dans le cadre de la démarche
herméneutique, il représentera l’objet de réflexion engendrant examen et élucidation, et
dans le cas de la démarche dialogique, la question controversée à discuter tout au long
du travail.

b) Mise au point de la problématique

• Quels sont les différents aspects du problème à traiter ?


• Quelles sont les idées directrices qui organiseront la réflexion ?

c) Mise au point du plan-cadre


• Quel(s) mode(s) d’organisation logique choisit-on d’adopter pour les idées
directrices ?

Pour la démarche dialogique, qui confronte des thèses contradictoires, le mouvement


argumentatif se fonde principalement sur le mode d’organisation logique de l’opposition.
Afin de valoriser le point de vue que l’on veut défendre, il sera bon de l’exposer à la fin du
développement. L’argumentation doit en effet progresser vers l’argument ou les arguments
décisifs, supposés emporter l’adhésion du lecteur.

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Il existe plusieurs types de plans pour la démarche dialogique, dont deux très souvent
utilisés :

I) Le plan « antithétique » : consiste à opposer les arguments en faveur de la thèse,


dont on a choisi de se démarquer, aux arguments en faveur de l’antithèse, qu’on se
propose de défendre.

Exemple de plan antithétique :

« Les convictions sont des ennemis plus dangereux que les mensonges. » (Nietzsche)

Thème : les convictions (nos certitudes intérieures)

Formulation du problème : Les convictions (nos certitudes intérieures) sont-elles ou non nos ennemis,
encore plus que le mensonge ?

Problématique possible, avec pistes pour développement :

• Dans un premier temps, exposé de la thèse de l’auteur : Premièrement, quels sont les dangers liés
aux convictions ?
ð Présenter les aspects négatifs ou dangers liés aux convictions
(certitudes intérieures ou croyances personnelles qu’on ne remet pas facilement en question, témoignant
parfois d’un excès de confiance en son propre jugement, susceptibles de nous aveugler, en risquant donc,
comme le mensonge, de nous éloigner de la vérité, de nous égarer, voire de nous fanatiser, etc.)
ð Conclusion locale en faveur de la thèse de l’auteur.

• Dans un deuxième temps, exposé de l’antithèse (avec laquelle je suis d’accord, que je veux
défendre) : Cependant, quels sont les aspects positifs des convictions ?
ð Présenter les aspects positifs des convictions
(certitudes intérieures qui fondent notre conception des choses, font partie intégrante de notre
personnalité, orientent notre engagement, constituent la raison d’être de nos actes, etc.)
ð Conclusion locale en faveur de cette antithèse, valorisée (parce que c’est mon avis !)

II) Le plan « dialectique1 » : plan le plus utilisé de tous, il est constitué de trois grandes
étapes :

a) La thèse (défense et illustration d’un premier point de vue)


b) L’antithèse (défense et illustration d’un autre (ou d’autres) point(s) de vue sur le même
sujet, au moyen d’arguments opposés à la thèse défendue)
c) La synthèse (établissement d’une vérité médiane plus nuancée, ou d’un principe fixant
les conditions de validité de la thèse et de l’antithèse, ou mieux encore, établissement
d’une vérité supérieure, par dépassement de la contradiction apparente)

Exemple de plan dialectique

« Le temps use les œuvres littéraires ; les chefs-d’œuvre même, quoi qu’on en dise. » (Montherlant)

Formulation du problème : Tous les chefs-d’œuvre de la littérature sont-ils voués à l’usure et à l’oubli,
ou bien existe-t-il des œuvres littéraires « éternelles » ?

Problématiques possibles, avec pistes pour le développement :

Thèse : Pourquoi les œuvres littéraires, quel que soit le succès qu’elles ont connu, sont-elles vouées
à l’oubli ?

1Du grec dialektikê, art de discuter.


Chez Platon (IVe s. avant J.-C.) : art de discuter par demandes et réponses.
D’après le philosophe allemand Hegel (1770-1831) : marche de la pensée qui oppose la thèse à l’antithèse pour
parvenir à une synthèse qui en constitue le dépassement.
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ð Montrer que la majorité des œuvres littéraires sont vouées à l’oubli, même celles qui connurent
un grand succès ou furent à leur époque considérées comme des chefs-d’œuvre : en effet, le
goût et les esthétiques changent, de mêmes que les mentalités et le savoir sur l’homme et la
société.

Antithèse : Cependant, ne trouve-t-on pas d’exemple d’œuvres qui inspirent encore aujourd’hui ?
ð Montrer que certains chefs-d’œuvre du passé plus « universels » continuent pourtant de faire
partie de la culture mondiale, de nourrir esthétiquement et d’engendrer d’autres œuvres, de
nous concerner, de nous parler de nous et du monde.

Synthèse : Finalement, la réalité ne nous montre-t-elle pas que certains chefs-d’œuvre littéraires
traversent les siècles, même s’ils ont parfois perdu de leur originalité ?

ð Même s’il est vrai que le temps rejette dans l’oubli la majorité des œuvres admirées à leur
époque, quelques-unes, mieux que d’autres, résistent au temps, en raison de leur universalité,
de leur profondeur philosophique et humaine, de la richesse de leur langue ou de leur
perfection inépuisable.
ð (Mais) ces chefs-d’œuvre eux-mêmes ont perdu quelque chose de leur radicale nouveauté, ils
se sont « usés » en raison des nombreuses imitations et variations qu’ils ont suscitées, et
demandent donc à être « réveillés » ; par une approche, une « relecture » originale.

Plan-cadre – exercice

« À quoi bon s’intéresser au passé, puisque l’important c’est l’avenir ? »


(M.Carletti)

Problématisation de l’énoncé :

a) Formulation du problème :

b) Mise au point d’une problématique possible :

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II. Élaboration du plan détaillé

Après avoir analysé l’énoncé, vous avez certainement de nombreuses idées ; cependant, elles
ne se valent pas toutes : outre celles qui sont déterminantes et que l’on aura retenues pour
former les idées directrices du plan-cadre, certaines seront considérées comme des idées
principales et d’autres comme des idées secondaires ; d’autres encore seront éliminées. Cette
hiérarchisation contribuera à trouver pour chacune d’elles la place qui lui convient dans cette
sorte de construction logique à emboîtements successifs qu’est le plan détaillé.
SEQUENCE N. 3J ELABORATION DU PLAN THEARlE

schéma du plan détaillé:

INTRODUCTTON
+
DEVELOPPBMENT

plun-cadre

I idée directrice I idée principale I argLnneût(s)


l.
illustrâtion(s)

idée principale 2 argument(s)


+
P illùstration(s)
R
o idée directrice II idée principale I argument(s)
+
B illustrâtion(s)
L
E idée principale 2 arglLment(s)
M l
illustration(s)
A
T idée principale 3 argument(s)
I
a illustration(s)

U idée directrice III idée principale I argument(s)


E I

\ illustration(s)

idée principale 2 argument(s)


F

illustmtion(s)

etc

+
CONCLUSION

(exernple de plan détaillé: exercice 5. pp. 45-48)

remarques
. Les idées directrices, les idées principales, les arguments, les illustrations (exemples et
éventuelles citations) pouront bien entendu varier en nombre.
. Les idées directrices correspondront généralement aux grandes parties du développement.
. Les idées principales, accompagnées de leur(s) argument(s), de leur(s) exemple(s) et des
éventuelles citations, correspondront généralement aux différents paragraphes du
développement.

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Exemple de plan
SEQUENCE N" 3; détaillé
ELÀ BORATION DIJ PLAN EX. D'APPROCHË 5

plan détaillé définitif :

énoncé: « L'enler esl tout enlier dans ce nlol: solitttde. »


(V. Hugo)
Appréciez el discutez cette affirntation.

I idée directrice I: La solitude est un état généralement très difficile à supporter


et peut s'âvérer destructrice pour I'individu.

* idée principale I : L'homrne, «animal social», ne peut pas s'abstraire sans risques de la
société; il ne peut vivre sans relations avec ses semblables.
. argument: L'homme éprouve des sentiments pour autrui : chacun a besoin d'aimer
et d'être aimé; la présence chaleureuse de I'autre, la confiance panagée,
la proximité et I'intimjté d'un être cher renforcent l'équilibre intérieur.
. exemple: Au cours de son existence, l'homme aspire à connaître I'amour au sein
d'un couple, il a aussi besoin d'amour mater:rel. paternel, filial,
ftatemel, et d'arnitié.
. argument: L'homme a besoin de la solida[ité humaine dans nombre de circons-
tances.
. exemple: Chacun doit pouvoir compter sur autrui pour obtenir, un jour ou l'autre,
un soutien psychologique, une aide en cas de dillcultés, de soucis, de
maladie, etc.

* idée principale 2:
La solitude peut refléter une forme d'insociabilité et de misan-
thropie.
. argument: Il arrive que par peur des conlacts, par orgueil ou par aversion pour le
monde, le solitaire se détourne progressivement de toute relation
humaine et s'enferme dans une existence égocentrique.
. aigument: Lç solitaire passe souvent, à tort ou à raison, pour avoir ur caractèie
sombre, farouche, méprisant, voire même haineux.
. exemple: Le personnage d'Alceste, dats Le Misanthrope de Molière, illustre cette
aversion du genre humain qu'on nomme misanthropie, et qui pousse à
fuir les hommes dans la solitude.
o citation: (opprobre, suspicion) n L/ z y a que le méchant qui soit seul. >t

(D. Diderot)

* idée principale 3: La solitude génère souvent un sentiment très pénible de vide et


d'abandon.
. argument: L'homme a besoin de communiquer, de partager, de se confier pour être
pleinement heureux; sans contacts sociaux, sans affection ni sympathie
de la part d'autrui, il tombe tout naturellement dans un ennui ou une
détresse difficile à supporter.
. exemple: Le personnage de Célimène, dans Le Misanthrope de Molière, illustre
bien l'ennui et la répulsion que peut susciter chez une jeune femme une
vie austère et solitaire.
. exemple: On imagine aisément l'immense déréliction que doivent ressentir torls
les exclus de la société, que ce soit le S.D.F., le malade mis en
quarantaine ou la personne âgée sans famille ni amis.
. citation: «Cette tt"istesse aricle qui naît de l'isoleme[/» (Mmedestaèl)

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SEQUENCE N" 3: ELABORATION DU PLr'.N EX. D'APPROCHE 5
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* idée principale 4: Dans des conditions extrêmes. la solitude peut rnême détmire les
facultés physiques et mentales de f individu.
. argumcl]l: La rccherche scicntifique a montré qlrc h solitude tbrcée est géI1é-
ralcment \,écuc comme une souflrancc intolél'able. qui peut notaml]]ent
pr.o\oqucr chez I'homme tes dégâts sr'lilants: dinljllution des perlbr-
nranccs inteliectuciles : accroissemenl dc la sugge§tibilité: hallucina
tions visuell(rs. voire tactiles ou auditives: peurs irrationnellcs et crises
de Parriquc.
. excmple: Lcs régimes totalitaires savent bien comrrrent briser la résistance d'un
clétenu politique: la solitude prolongée, acconlpagnée clc menaces, dc
manque de sommeil ct d'aLltres mesures cerclli\es. finit par pror'rqtrer
l'elJbndrement des fonctions menlales nonnales de 1a victime.
.citation: «Elre setrl protluil lcr.souffrance la plu.; glucée, l4 Pltts dégoût.lnle LIL:i
soil. on deienl ifit'otlsist1t l.» (P.Handke)

ô idée directrice Ii: La solitude peut représenter un état positif et jouer un rôle
bénéIique pour l'individu.

* idée principale I : La solitude peut procurer à 1'homme repos, détente et apaisement.


. arglLmellt: Dans la civilisation occidcntale, )e rythme de la vie modernc impose à
f individu un stress pcnllanent. ct un momcnt de solitude. Ioin dc
l'agitation des hommes. est soLlvent ressenti comme un bienlait.
. exemple: Pour le con'tmun des mortels, une promenadc solitaire hors du lumltltc
de la viile s'avèrc souvent bicnfaisante.
. cûatlon: « Solinie, ot) je lroute unt: tkttrceur sco'ète
l.it ùY tltk i iinti tttutùù1-\. tta lIttt'r\1i-j, i,tttt.ti'
Loin tlu ntonde el du bruil, gttûter I'rntbre et lc i'ais ? »
tl. de Ll Fontrirle)
' argument: L'existencc réselve à chaque homme des épreules pénibles ott doulou-
reuscs c1u'r,rne période de rccueillement solitaire pcut parfbis aider à
sunnonter.
. exenrple: Tout homme épror.rve, un momeot ou à ul'l autre rle sa vie. ic besoin
d'êhe scul pout «f'airc le point». clue ce soit lols d'un échec prolès-
sionncl. d'une cléccptiol amourctLse. d'un dcuil. etc.

* idée principale 2: La solitude peut contribuer à Ia découverle et à l'épanouissement de


soi-même, ainsi qu'à une prise de conscience de sa condition
humaine.
. argument: La solitude pennet de prendrc cot'tscience cle ses désirs et de scs
sentimel'lts Jes plLrs intimcs et d'e\ploiter au micur ses res\ources
prolbndes; clle apprend à devenir plus indépendant et libre.
.exemple: La solitude consécutiye à un bouleverscment de I'cxistence (dû à une
séparation, à un changcment de protèssion. r\ un exil. etc.) cont bue à
l'apprentissage de i'autonomie.
. citation: (rnaturité psychologiquc, indépendance\ «Llre Qclulte, ('csl être scul »
(J. Rostand)

* iclée principale 3:La solitude noumit la réflexion, la méditation et la créativité.


. tugument: L'activité intellectuellc ou spiritucllc et de nombreuses activités créa-
t ces sol1l avant tout solitaircs. parce qu'elles exigcnt une totâle
concentration et onl trait à la réalisation dc soi dans f isolenrent.

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SEQUENCE N.3: ELÂBORATION DU PLAN EX. D'APPROCHE 5
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. exemple Les savants, les chercheurs et les intellectuels doivent le plus souvent
s'isoler pour mener à bien leur réflexion; les ermiles vivent en reclus
dans leur retraite et les grands guides spirituels (Bouddha, Jésus,
Mahomet) ont commencé par se retirer du monde avant d'y revenir pour
partager ce qui leur avait été révélé; la plupart des poètes, romanciers,
composileurs, et, dans une moindre mesure, des peintres et des
sculpteu6 sont destillés le plus souvent à travailler seuls.
. citation: « Lq conÿerscrtion enrichit l'intelligence, mais lu solitude est l'école du
génie; et l'unilbrmité d'un ot:rage dénote la main tl'un seul urtiste. »
(L. Gibbon)

t) idéedirectricelll:Suivant les circonstances et suivant sâ nâture, la solitude


peut, soit représenter une souffrânce, soit constituer un
bienfait.

* idée principale 1:
La solirude est un état qui peut être durable ou momentané; elle est
généralement ressentie comme plus difficile à supporter lorsqu'elle
se prolonge.
. argument: A l'évidence, le sentiment d'ennui et de détresse que provoque généra-
lement une solitude subie à contreÇæur tend à se renlorcer avec le
temps; lorsque cette solitude «négative» devient «structurelle», elle
peut même s'avérer insupportable.
. exemple: (évocation d'une expérience personnelle) Je me souviens qu'enfant,
placé(e) un été chez une tante à la Çampagne, loin de tout, j'ai éprouvé
un sentimeût de solitude morale qui est allé en grandissant avec les
semaines, et qui est devenu si pesant qu'il a contraint mes parents à venir
me chercher plus tôt que pré\.u.
. argument: La solitude «positive», celle qui permet de retrouver le calme, de
méditer ou de «faire le point» au cours de son existence, est plutôt faite
de moments intenses et de courte dulée; cette solitude «Çonjoncturelle»
est bien entendu bienfaisante et régénératrice.
. exemple: Il suffit souvent d'un bref instant de solitude ou de méditation silen-
cieuse pour combler ou apaiser un individu stressé, tourmenté ou dési-
reux de se concentrer.
. citation: «La solitude est à l'esprit ce que la cliète esl au corps, mot telle
lorsqu'elle est tr-op longue, quoique nëcessaire. » (Vauvenargues)

* idée principale 2: La solitude peut correspondre à un état d'isolement physique ou à


une séparation morale; c'est sans doute cette demière qui est la plus
difflrc ile à vivre.
. argument: L'homme a généralement besoin de contacts et souffre donc de se
retrouver physiquemênt isolé de ses semblables I mais la souffrance doit
être bien plus forte pour l'individu qui éprouve psychologiqucment Ie
sentiment d'être abandonné ou rejeté par la société.
. exemple: La grande détresse de tous les exclus s'explique par le fait qu'ils ne se
sentent pas aimés, considérés ni rcconnus par autrui.
. argument: La solitude morale peut représenter un état tout subjectil mais qui n'en
est pas moins pénible s'il est subi.
. citation: «La solitude ne dépend pas de I'extériew';
C'est une chose du dedaar.,» (E. Estaunie)

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SEQUENCE N. 3.'ELABORATION DU PLAN EX. D'APPROCHE 5

* idée principale 3:
La solitude peut correspondre à un état d'isolernent, soit non désiré.
soit recherché; elle est pénible et destructrice dans le prcmier cas,
bénélique dans le second.
. argument: La solitucic involontaire et fbrcée est resscntiù colltn'te négative. parce
qu'cl1c représente uoe contraintc à laquelle olt ne s'attend:rit pas et à
laqLielle on ne s'ôtait tlonc pas préparé: e]1e cst pafiiculièrement
insupportablc ct angoissante pour celui qui la subit lorsqu'il n'en connaîl
pas le tenne.
.cxemple: Le délenu politique ou ia yictime d'un cnlèrement vit un calvaire
d'autarlt plus tragique que sa solitude lui est imposée cle nranièrc
violcnte et qu'elle s'inscrit clans unc durée indétenrinée.
. citatioir: «Mênc uu paratlis, il seruil i supporlobLe de vive seal..» (proverbe
russe)
. argumcnt: La solitude lolontairc cst par ltature <rposilive». parcc qu'elle est ie
résultat d'un libre choix e1 répond à un bcsoini elle est d'autant plus
agréable à vivre pour celui qui cn jouit qu'il peut en estinrcr la drirée.
I'intelrompre ù tout momcnt el retoumer s'il le ilésire vels les siens.
.exemple: L'intellectuel ou l'aftiste a i'avantage de savoir qu'après unc période
d'actilité solitaire, il lLri scra possible et même nécessaire de partager
avec autrui les résultats dc solt travail.
. cilation: « Quantl .j'ai tlit «lu .solilucle est s.tinte», je n'ui 1tu.t entantlu pttr
.solitutle une sépcttulion el un ctuhli ertier das ltonntes et tle la société,
ntctis une retrdite où l'âne ,se puisse ret'ueillir en elle-nûnrc, el
nt.;senbler ses fôrces pour ltrocluire qtreltlue t hose de grttntl. »
(A. de Vign\,)

remarque
Le plan proposé ci-dessus ne constitue évidemment qu'un exemple parmi bien d'autres
possibles. A partir des mêmes idées en vrac, on peut imaginer, pour le plan-cadre comme
pour le plan détaillé, une tout autre disposition, et c'est précisément ce que nous allons
pouvoir vérifler maintenant.

Pour chacun des deux énoncés suivants, vous commencerez pàr mettre au point une
problématique possible, à 1'aide d'idées directrices.

- En ce qui conceme le premier énoncé, vous puiserez dans l'abondant matériau


d'idées à votre disposition (pp. 35-38) pour élaborer un autre plân-cadt'e quo celui
qui vient d'être présenté dans l'exemple ci-dessus.

- Pour le second éno[cé, vous poüïez vous fonder sur les idées issues de l'exercice 9,
pp. 47 -48 de la brochure tr, afin d'élaborer cotte fois un plan détaillé, au moyen
d'idée§ principales, d'arguments, d'exemples et de citations. Vous foumirez un plan
d'une longueur raisonnable (environ deux pages), sans nécessairement rédiger des
phrases complètes, c'est-à-dire comme si vous étiez en situation de dissertation
réelle.

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