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La dissertation

LA DISSERTATION

I. Définition

Objectif : comprendre ce qu’est une dissertation

La dissertation consiste à conduire une réflexion personnelle et argumentée à partir d’une


problématique littéraire issue du programme de français.
Elle est fondée sur l’analyse précise d’une œuvre étudiée pendant l’année et sur le parcours
associé au sein duquel elle s’inscrit.
Constituée d'un développement structuré en parties et en paragraphes enchainés logiquement,
elle comporte également une introduction et une conclusion.
Lors de l’épreuve écrite du baccalauréat de français, la dissertation est notée sur vingt points.

Pense-bête

La dissertation conduit à s’interroger sur les enjeux des œuvres littéraires, leurs
formes, le travail de l’écriture, les thèmes traités…

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II. Analyse du sujet

Objectif : lire un sujet de dissertation afin d’en comprendre les enjeux

A. Présentation du sujet

Le sujet de dissertation est composé de :


- une citation (facultative) : le sujet peut présenter une citation ; il s’agit souvent du
jugement d’un écrivain ou d’un critique sur un auteur, une œuvre, un genre littéraire
- une question : elle peut porter sur une œuvre étudiée, son genre, ses enjeux ; elle peut
s’étendre au parcours dans laquelle elle s’inscrit
- une consigne : elle propose de répondre à la question en l’illustrant (en développant le
propos) à l’aide d’exemples précis ; elle peut demander de discuter le sujet proposé,
c’est-à-dire d’envisager les limites, les failles du sujet, de montrer en quoi il peut être
dépassé, envisagé autrement.

Pense-bête

Dans le cas d'un sujet avec citation, le paratexte (auteur, ouvrage, date...) est
important : par exemple, le jugement porté sur une œuvre est-il contemporain de cette
œuvre ?

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B. Analyse préalable du sujet au brouillon


Avec ou sans citation, c’est la formulation du sujet qui définit les pistes de réflexion, et il
convient donc de l’analyser avec précision.
Il est important de recopier le sujet au brouillon afin de pouvoir l’annoter tout en gardant sous la
main une version du sujet sans commentaires.
Cette analyse du sujet peut prendre différentes formes : schéma, tableau, notes, carte mentale…
(essayez différentes méthodes pour trouver celle qui vous correspond).

interroger
le sujet

Pense-bête

Placer en tête de son brouillon l’intitulé de l’objet d'étude ainsi que la question
qui est posée.

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III. Déduction de la problématique

Objectif : comprendre un sujet de dissertation afin d’en dégager la problématique

A. Qu’est-ce qu’une problématique ?

Le sujet est une formulation générale, qui peut amener plusieurs problématiques différentes
acceptables. Le sujet contient en effet des présupposés (des informations que l’on peut déduire de tel ou
tel mot) et des sous-entendus (des éléments que le lecteur du sujet doit reconstruire par lui-même).
Ceux-ci aident à trouver les enjeux du sujet.
La problématique est la question essentielle à poser pour mettre en évidence un enjeu du sujet.
Elle est l’approche ou la perspective théorique que l’on décide d’adopter pour traiter le problème posé
par la question. Elle est une manière d’interroger l’œuvre étudiée de manière efficace et donc d’éviter
la simple récitation de connaissances acquises en cours.
La problématique représente le fil rouge de la démonstration, qui la rendra claire et organisée.
Elle figurera dans l’introduction et guidera l’ensemble de la démarche. Tout le développement du
devoir visera à répondre à la problématique.

B. Déduction de la problématique du sujet

1. Relecture du sujet

La problématique se déduit de la relecture du sujet : sur quel aspect de l’œuvre ce sujet


porte-t-il ? Attention, la problématique n’est pas une reprise ni une simple reformulation du sujet.
Réfléchir sur une problématique et la formuler demande du temps ; l’absence de problématique
ou une problématique mal formulée conduit au hors sujet.

Pense-bête

Pensez à bien formuler votre problématique sous la forme d’une question soit au
discours direct soit au discours indirect, afin de bien la mettre en valeur dans votre
introduction.

2. Recherche du type de démarche à adopter

Du sujet et de la problématique découle la démarche de la dissertation, c’est-à-dire le plan. Il


existe trois types de démarches qui impliquent un mode de raisonnement, qu’il faut percevoir pour
organiser la réflexion.

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La démarche thématique (encore appelée démarche analytique) consiste à étudier un thème


défini par le sujet, en analysant progressivement ses sous-thèmes. Cette démarche permet l’examen
d’une notion à travers une série d’enjeux différents. Il s’agit ainsi de présenter différents aspects qui
valident le thème du sujet.
La démarche concessive consiste à analyser une thèse avant d’en proposer une autre (anti-
thèse) qui ne doit cependant pas contredire la thèse, ce qui engendrerait une incohérence logique, mais
qui doit restreindre la validité de la thèse. L’anti-thèse met donc en question la validité de la thèse en
montrant que cette validité n’est pas extensible à tous les aspects du problème posé ou de l’œuvre
étudiée ; elle s’oppose à la thèse sans l’annuler, sans la contredire directement, mais elle propose un
autre point de vue également justifié.
La démarche dialectique suit la démarche concessive (thèse/anti-thèse) à laquelle on rajoute une
troisième partie (synthèse), si le débat peut être dépassé par un avis plus personnel permettant de
dépasser les oppositions, de résoudre le paradoxe créé par la démarche concessive. Ainsi, il ne faut pas
comprendre le terme « synthèse » comme un bilan des deux premières parties, mais comme un
dépassement, une proposition de sortie d’une impasse entre la reconnaissance de la validité de la thèse
et celle de l’anti-thèse. La synthèse tente donc de trouver un regard surplombant sur la thèse et l’anti-
thèse, de les dépasser en trouvant une opinion plus large, dont la validité sera moins limitée ou moins
contestable.

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Un plan suivant la démarche dialectique est plus difficile à rédiger, un plan


suivant la démarche concessive suffit souvent, et il vaut mieux se passer de synthèse que
d’en rédiger une mauvaise.

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IV. Mobilisation des connaissances sur l’œuvre

Objectif : faire le lien entre le sujet et l’œuvre étudiée

A. Analyse de l’œuvre pour y chercher des idées

Selon la formulation de la consigne, les exemples sont à puiser dans l’œuvre étudiée. Les études
transversales, les parcours associés et les lectures analytiques menées en lien avec l’œuvre étudiée
contribuent également à la réflexion.
La connaissance de l’œuvre doit fonder la réflexion. Il faut être capable de situer l’œuvre dans
son contexte historique et culturel, la rattacher à un mouvement littéraire si elle en fait partie.
Un travail de sélection listant des exemples précis est donc nécessaire afin d’identifier les
passages de l’œuvre qu’il sera possible d’exploiter avec le sujet donné.
On note alors au brouillon – d’abord sans souci de classement – toutes les données qui viennent
en tête : citations appropriées (dans le fil du sujet), remarques sur le sujet…

Pense-bête

Tout au long de l’année, pour se préparer à l’épreuve, il est intéressant de


constituer des fiches listant les œuvres étudiées et portant sur la structure de l’œuvre,
les personnages, l’intrigue, les thèmes, les enjeux… ainsi que d’établir une liste de
citations à apprendre par cœur pour le jour de l’épreuve.

B. Classement des citations et des arguments


1. Classement des notes

On se retrouve souvent avec une masse de citations et de remarques. Il faut les relire, voir ce qui
va dans le même sens, ce qui s’oppose, ce qui se complète afin de tout classer.
Relire le sujet et l’analyse préalable permet de mettre de l’ordre dans ses notes.
2. Organisation des notes en fonction du type de plan choisi
Dans le cas d’un plan thématique, on classe les idées et exemples en fonction des sous-thèmes
retenus.
Dans le cas d’un plan concessif, on classe les idées et exemples en fonction de la thèse étudiée,
puis de l’anti-thèse (nuances et contradictions de la thèse).
Dans le cas d’un plan dialectique, on cherchera en plus d’autres idées et exemples qui serviront
à nourrir la synthèse, qui dépassera le débat.

Pense-bête

Le plan doit mettre en valeur une réflexion progressive, une pensée en


mouvement, qui se dirige vers la résolution de la problématique. On classe donc les
arguments du plus simple au plus complexe, du plus évident au moins évident.

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V. Réalisation d’un plan détaillé

Objectif : classer ses idées dans un plan structuré de dissertation avant de rédiger

A. Reprise des éléments de la recherche

Le plan est une réponse en plusieurs temps à la problématique du sujet. Il s’agit donc de
construire cette réponse, au brouillon, partie après partie, en reprenant les recherches effectuées.

1. Définition de chacune des grandes parties

Chaque partie est un élément de réponse à la problématique. Au brouillon et seulement au


brouillon, on lui donne un titre. Un devoir bien construit présente un minimum de deux parties et un
maximum de trois parties.

2. Composition de chaque grande partie en sous-parties

Chaque partie contient entre deux et trois sous-parties. Au brouillon et seulement au brouillon,
on leur donne des titres. Chacune des sous-parties constitue un paragraphe argumentatif, qui est une
preuve illustrée d’exemples tirés de l’œuvre étudiée.

B. Classement définitif des idées

1. Organisation du plan détaillé

On indique pour chaque paragraphe, de façon abrégée, l’argument central, l’exemple choisi et
un bilan explicatif qui apporte des éléments de réponse à la problématique. On prévoit également les
connecteurs logiques qui permettront de passer d’un paragraphe à l’autre et de mettre en évidence la
progression du devoir.

2. Préparation des transitions

On prévoit les transitions permettant de faire le lien entre les grandes parties. Elles prennent la
forme de très courts paragraphes (deux ou trois lignes) que l’on place à la fin d’une grande partie.

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Pense-bête

Les grandes parties doivent, par souci d’équilibre, être de taille semblable, y
compris lorsqu’elles ne comprennent pas le même nombre de paragraphes.

VI. Rédaction

Objectif : apprendre à respecter la structure logique et argumentée d’une dissertation

A. Introduction et conclusion

1. Rédaction de l’introduction au brouillon

L’introduction comporte quatre étapes qui s’enchaînent :


- une ou deux phrases de contextualisation (présentation d’une époque, d’un mouvement
culturel, d’un auteur, d’un genre... ayant un lien pertinent avec le sujet)
- une ou deux phrases de présentation du sujet
- la formulation de la problématique ; la citation éventuelle y est expliquée avec ses mots clés
- une ou deux phrases d’annonce du développement, en plusieurs temps correspondant aux
différentes parties du devoir ; il s’agit de présenter les éléments, pas de les résumer
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2. Rédaction de la conclusion au brouillon

On rédige la conclusion au brouillon. La conclusion comporte deux étapes qui s’enchainent :


- un bilan du devoir, c’est-à-dire la réponse définitive et synthétique à la problématique
- une ouverture sous la forme d’un élargissement : lancer, par exemple, un sujet voisin sur un
même objet d'étude, comparer avec une autre œuvre, toujours en justifiant le
rapprochement effectué. On évitera les banalités ou les remarques trop éloignées du
sujet.

Pense-bête

Une ouverture de dissertation doit s’inscrire dans un cadre littéraire ou


artistique seulement. En effet, l’œuvre étudiée dans la dissertation n’est pas isolée dans
l’histoire littéraire ou l’histoire des arts, et il s’agit, dans l’ouverture du devoir, de le
mettre en perspective avec un autre texte ou une autre œuvre artistique.

B. Rédaction définitive du devoir

Le reste du devoir est rédigé directement sur la copie définitive, à l’aide du plan détaillé.

1. Présentation claire et aérée

Chaque paragraphe commence par un alinéa, y compris l’introduction et la conclusion. Deux


lignes séparent l’introduction et le développement, puis le développement et la conclusion. Une ligne
sépare seulement les grandes parties du développement.
À l'intérieur d’une grande partie, on ne saute pas de ligne ; les alinéas suffisent à marquer les
paragraphes et les transitions de fin de parties.

2. Rédaction du devoir

On rédige tout ! Les titres des parties, seulement présents au brouillon, deviendront des phrases
annonçant l’idée directrice de la partie.
Un paragraphe comporte un argument, un ou plusieurs exemples expliqués, le tout suivi d’un
bilan explicatif.
On n’isole jamais un exemple à la ligne en le faisant précéder de « ex. : » ou en le mettant entre
parenthèses. Toute citation est insérée entre guillemets, mise en apposition, ou après deux points.
Les titres des œuvres sont soulignés si l’on écrit à la main, en italiques si le texte est tapé à
l’ordinateur.
On évite la première personne du singulier pour adopter un style plus objectif avec l’emploi de
la première personne du pluriel, du pronom indéfini « on » ou d’une tournure impersonnelle.
L’expression écrite doit être soignée !

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3. Relecture

On garde dix à quinze minutes à la fin de l’épreuve pour relire le devoir afin de préciser les
idées et le vocabulaire, de corriger les erreurs d’orthographe et de syntaxe, et de numéroter les pages du
devoir.

Pense-bête

Se relire efficacement implique d’être attentif à l’emploi des homophones, à


l’orthographe lexicale, à la ponctuation, aux accords dans le groupe nominal et verbal.

VII. Évaluation de la dissertation

Domaines de compétences Critères de réussite


Expression Présentation claire : graphie lisible et disposition en
Maîtrise de la langue et de l’expression paragraphes
Correction de la langue : au niveau lexical, syntaxique,
orthographique
Réponse : plusieurs pages
Analyse et réflexion Présence d’une introduction : contextualisation, reprise du
Aptitude à lire, analyser et interpréter sujet, problématique et annonce du plan
des textes Présence d’un développement : rapport avec la question
Aptitude à tisser des liens entre posée et citations courtes analysées
différents textes pour dégager une Présence d’une conclusion : bilan et ouverture
problématique Présence d’une problématique : mise en valeur du
paradoxe du sujet
Pertinence et équilibre du plan : développement des
arguments selon une progression, justification des analyses
par des arguments
Connaissances Exploitation pertinente des textes étudiés : présence de
Aptitude à mobiliser une culture références précises en rapport avec les objets d’étude
littéraire Maîtrise des notions et des outils de l’analyse littéraire

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VIII. Tableau de méthode

STRUCTURE
Introduction Contextualisation Reprise du sujet Problématique Annonce du plan
qui permet
d’introduire le
sujet
Passer deux lignes
Partie 1 Sous partie A Argument 1
Exemple 1
Bilan explicatif 1
Sous partie B Argument 2
Exemple 2
Bilan explicatif 2
Sous partie C Argument 3
Exemple 3
Bilan explicatif 3
Transition
Passer une ligne
Partie 2 Sous partie A Argument 1
Exemple 1
Bilan explicatif 1
Sous partie B Argument 2
Exemple 2
Bilan explicatif 2
Sous partie C Argument 3
Exemple 3
Bilan explicatif 3
Transition
Passer une ligne
Partie 3 Sous partie A Argument 1
Exemple 1
Bilan explicatif 1
Sous partie B Argument 2
Exemple 2
Bilan explicatif 2
Sous partie C Argument 3
Exemple 3
Bilan explicatif 3
Passer deux lignes
Conclusion Bilan répondant à la problématique Ouverture sur une perspective
littéraire ou artistique

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