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LA REALSATION D’UNE FICHE DE LECTURE.

Objectif
Au fil des lectures, de multiples informations s’accumulent. Afin de ne pas perdre de
temps pour retrouver ces données, se les remémorer et pouvoir les exploiter, il est
nécessaire de les organiser, de les stocker et de les classer de façon rigoureuse et
systématique.

A quoi ça sert ?
La fiche de lecture est un exercice qui doit avant tout vous être utile à vous : elle
consiste à donner la structure logique d’un texte et à énoncer clairement et de façon
synthétique les thèses développées par un auteur dans tel ou tel ouvrage ou dans tel ou tel de
ses articles. La fiche de lecture doit pouvoir être réutilisée tout au long de vos études : vous
avez donc tout intérêt à la réaliser sur des ouvrages « incontournables », sur des classiques,
mais aussi sur des ouvrages qui traitent à fond d’une question, ou d’une problématique
précise.

À quoi ça ressemble ?

Concrètement la fiche de lecture est un outil, et doit donc remplir efficacement sa


fonction : elle ne doit pas être trop longue ou trop courte, entre 5 et 10 pages, elle doit être
rédigée de façon soignée et concise. Évitez toutes les formules inutiles et astreignez-vous à un
style simple selon la règle suivante : une idée par phrase, une phrase par idée – chaque phrase
comportant un sujet, un verbe, un complément.

Méthode
En élaborant une fiche de lecture il s’agit donc de conserver la trace des informations
utiles à la rédaction d’un travail de recherche. Ces informations peuvent être tirées de la
lecture d’un ouvrage ou d’un article. La fiche de lecture peut s’appliquer à l’ensemble du
document ou aux parties qui concernent le thème étudié. Elle consiste à donner la structure
logique d’un texte (le plan) et énonce clairement et synthétiquement le ou les thèmes de
l’ouvrage (le sujet général traité dans l’ouvrage ou l’article. Attention ce thème ne doit pas
être la reprise du titre, mais doit se dégager de l’ensemble de l’ouvrage) puis le ou les thèses
développées par l’auteur de l’article ou de l’œuvre. C’est-à-dire dégager ses hypothèses, son
positionnement sur le sujet (le thème), les formuler sous forme de question. Il faut reprendre
précisément les termes de l’auteur lorsqu’il s’agit de thèmes ou de concepts traités dans
l’œuvre ou l’article.

Quelques conseils pratiques

Lire un crayon à la main permet de souligner les passages à retenir et de noter les
commentaires, critiques et autres références. Noter les pages où se trouvent les définitions
importantes, les concepts centraux. Il faut aussi noter les passages qui ne sont pas compris
afin d’y revenir pour ne pas faire un contre-sens. On peut également noter les passages qui

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posent problème pour préparer les commentaires et les critiques. Enfin, cela permet de rédiger
la fiche de lecture à partir de ces notes écrites au fil des pages. Quand il s’agit d’un article, il
est possible aussi de surligner les éléments essentiels pour une relecture plus rapide.

La fiche de lecture s’élabore au cours d’une seconde lecture quand le lecteur a déjà à
l’esprit les grands thèmes de l’œuvre et sa composition.

I. Etablir une fiche en cinq points


1) Enoncer les références complètes de l’ouvrage ou de l’article résumé. Prénom
complet et nom de l’auteur de l’ouvrage, titre de l’ouvrage, lieu de publication, maison
d’édition, date de publication, nombre de pages.
Max Weber, L’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme, (1904), Paris, Plon,
1964, 325 p.
Attention, la date d’édition ne correspond pas toujours à la date de rédaction ou à celle
de la première édition (pour cet ouvrage, 1904, il est important de le noter).
N’oubliez pas que les titres d’ouvrages se soulignent ou se mettent en italique, mais
que les titres d’articles inclus dans les ouvrages ou dans les revues se mettent entre guillemets
(« »). Il s’agit de conventions académiques qu’il vous sera demandé de respecter dans tous
vos devoirs.
2) Préciser clairement le genre de l’ouvrage
S’agit-il d’un essai théorique (philosophique, polémique, journalistique...), d’une étude
historique, d’une enquête de sociologie, d’un rapport, d’un recueil d’articles ?
Vous devez justifier votre choix en donnant des éléments d’explication : par exemple,
s’il s’agit d’une enquête sociologique, vous pourriez montrer qu’il y a un travail statistique ou
que l’auteur se base sur des entretiens..., ou encore s’il s’agit d’un essai philosophique, que la
bibliographie de l’auteur comporte essentiellement des sources philosophiques....

3) Définir le thème de l’ouvrage, puis la thèse de l’auteur.


Attention, il ne s’agit pas de paraphraser le titre de l’ouvrage, mais de définir un thème
précis, autrement dit, d’expliquer en quelques lignes quel est le sujet général dont traite
l’ensemble de l’ouvrage (par exemple l’écologie et le réchauffement de la planète depuis
1945). Puis de synthétiser la thèse de l’ouvrage : expliquer en quelques lignes quelle est
l’hypothèse de travail ou la position spécifique de l’auteur sur le thème (le réchauffement
n’est pas prouvé).
Formuler la thèse de l’auteur sous forme de question peut être plus clair (et permet
d’éviter de se prononcer trop abruptement).
Thème : L’essor du capitalisme en Europe à l’ère moderne ;
Thèse : Quelles sont les conditions qui ont fait que la transformation des mentalités,
notamment l’appartenance confessionnelle, a bouleversé le rapport à l’argent ?

4) Reprendre la structure du texte : faire le plan logique du texte en fonction du


développement de l’argumentation de l’auteur et de ses idées fortes. Le plan n’est pas la table
des matières de l’ouvrage. Vous devez pour chaque partie, dire ce dont l’auteur traite, ce qu’il
veut démontrer, comment il le démontre (quels sont ses arguments, ses exemples, etc.), quelle

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est sa conclusion, ce qu’il lui reste à montrer et qui justifie qu’il s’attaque à un autre pan du
problème...Cette partie est décisive.

5) Présenter les limites de l’ouvrage, en quelques paragraphes, et de façon raisonnée.


Par exemple, vous pourrez vous interroger sur ce que l’auteur n’a pas suffisamment traité, ce
qu’il a échoué à montrer, ce qu’il a passé sous silence, ce qu’il a au contraire survalorisé, etc.
Enfin, vous pouvez émettre des critiques en vous aidant d’autres ouvrages.
N’oubliez pas de conclure votre fiche de lecture, en mentionnant ce que l’ouvrage vous a
appris et les sujets qu’il peut vous aider à traiter à l’avenir.

Cela va sans dire, mais il est toujours préférable de le rappeler, il est fortement INTERDIT
de faire passer pour sienne (ou de s’inspirer trop librement d’) une autre fiche de lecture trouvée
dans une revue scientifique ou sur Internet… Le plagiat est une pratique très dangereuse, qu’il
est de plus en plus facile de détecter grâce à internet.
Il est par contre hautement recommandé de lire d’autres fiches de lectures sur le livre que l’on
résume, afin de choisir sa propre position (et d’être moins « naïf »). Une bonne préparation de la fiche
de lecture passe par la consultation de plusieurs autres comptes rendus de lectures du même ouvrage.
Ceux-ci se trouvent à la fin de toute bonne revue scientifique. Allez voir, par exemple, celles des
revues Péninsule, Mousson, Cipango, Journal de la Société des Océanistes, New Modern China, Ab
Imperio, ou bien encore Les Annales, la Revue d’Histoire Moderne et Contemporaine, Vingtième
Siècle, Esprit, L’Homme etc.…
Mais il faut alors citer les travaux dont vous vous inspirez, en note par exemple, comme dans
ce fascicule de méthodologie.

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