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GUIDE DE

PHILOSOPHIE

L’autre façon d’apprendre

Terminale
Toutes séries

MÉTHODOLOGIE DU COMMENTAIRE ET
DE LA DISSERTATION
PHILOSOPHIQUE
DÉFINITION DES NOTIONS CLÉS AU
PROGRAMME
SUJETS CORRIGÉS
SOMMAIRE
• MÉTHODOLOGIE DE LA DISSERTATION
PHILOSOPHIQUE.

• Les différents types de sujet


• Les composants de la dissertation
• EXERCICE D’APPLICATION
• PETIT ASTUCE POUR RÉUSSIR LA
• DISSERTATION PHILOSOPHIQUE
• 20 SUJETS D’ENTRAÎNEMENT PERSONNEL

• MÉTHODOLOGIE DU COMMENTAIRE
PHILOSOPHIQUE.

• L’étape préparatoire
• L’étape rédactionnelle
• EXERCICE D’APPLICATION Texte 1
• RÉDACTION COMPLÈTE texte 2
• 05 SUJET D’ENTRAÎNEMENT PERSONNEL
• DÉFINITION PHILOSOPHIQUE DES NOTIONS
CLÉS AU PROGRAMME.
• DES SUJETS CORRIGÉS (commentaires et
dissertations)
PRESENTATION
La dissertation philosophique est un exercice
qui porte sur un sujet de réflexion.L’objectif
de ce exercice est d'inviter le candidat à
donner son point de vu de façon rigoureuse te
méthodique sur un sujet donné.La
dissertation philosophique est différente du
commentaire philosophique qui, lui porte sûr
un texte à analyser..

LES TYPES DE SUJETS.


En terminale les candidats sont confrontés à
trois (3)types de sujets qui sont:
• Le sujet à question (est un sujet annoncé
sous forme interrogative)
Exemple:La conscience est-elle le propre de
l'homme ?
• Le sujet à citation (est une phrase
affirmative suivie de la question qu’en pensez-
vous ?)
Exemple:《science sans conscience n'est que
ruine de l’âme >> qu'en pensez-vous ?
• sujet à forme affirmative (c'est une
position donné par le sujet)
Exemple:La religion est facteur de cohésion
sociale.

LA PHASE PRÉPARATOIRE

• La compréhension du sujet
Elle est indispensable à la résolution du
problème posé.Par conséquent il est
demandé au candidat un temps d'arrêt dans
l'optique de mieux cerner le sujet avant de
passer à la rédaction de son travail.Une bonne
compréhension du sujet demande au
préalable une suivie de la reformulation du
sujet.

1. L’étude parcellaire
Elle consiste à définir les mots difficiles ou
essentiels du sujet.Ici le candidat choisira le
concept de définition clair en adéquation avec
son sujet.Ces éléments définis aideront le
candidat à avoir une meilleure
compréhension de son sujet et de pouvoir le
reformuler

2.La reformulation du sujet


c’est un procédé permettant au candidat de
réécrire de la plus simple des manières son
sujet en prenant attache avec les concepts
définis.

3.La problématisation du sujet.


Elle constitue la boussole essentielle pour le
candidat.En un mot c'est elle qui donne
orientation des argumentations.

4. La grille de lecture.
Elle permet au candidat d'éviter 'égarement
.Elle se présente en cinq (5)étapes qui sont:
-Le thème (de quoi parle le sujet ?)
-La thèse (la position défendue par l'auteur
dans le sujet)
-L'antithèse (les limites que rencontre la thèse
de l'auteur)
-Le problème (la question que soulève le
sujet)
-L'annonce du plan (la démarche de résolution
du problème)

5.Exercice d'application de la phase


préparatoire

Sujet:Est-il -il raisonnable de croire en Dieu ?


a.Etude parcellaire.

Est-il:Est-ce, à ton le droit,peut-on,serait-ce


Raisannable:Normale,juste,logique,sensé,néc
essaCroire en Dieu:croire à l'existence de
l'être suprême.

b.La reformulation du sujet :


Est-ce logique de croire en l’existence de
l’être suprême?Serait-ce nécessaire de croire
en Dieu ?
c. Problématisation du sujet
Est-il logique de croire en Dieu?

d. Grille de lecture.

Thème:Dieu
Thèse(axe1):Il est juste de croire en Dieu.
Antithèse(Axe2):il est insensé de croire en
Dieu.
Problème:Est-il logique de croire en Dieu?
Annonce du plan:Dans quelle mesure semble
normale de croire en Dieu ?Toutefois n'est-il
pas illogique de croire en l'être suprême ?

LES COMPOSANTS DE LA DISSERTATION


La dissertation philosophique comporte
trois(3)parties qui sont:
L'introduction
Le développement
La conclusion

1)l’introduction
C’est la phase inaugurale du devoir.Elle a pour
rôle de présenter le sujet et de poser le
problème qư'il contient.Elle est composée de
quatre parties qui sont:
La généralité (il s'agit ici de définir le thème
dans le sujet, soit par une citation en rapport
avec le thème ou un constat ayant pour fil
conducteur le thème du sujet)
Le paradoxe (c'est l'opposition qui existe
entre la thèse et l'antithèse)
Le problème (c'est la question que soulève le
sujet)L'annonce du plan (c'est la démarche
que va suivre notre rédaction compte tenu du
problème que regorge le sujet)

Esquisse d'introduction du sujet:Est-il


raisonnable de croire en Dieu ?
Le moins qu'on puisse constater est que le
thème relatif à Dieu fait objet de débat
contradictoire dans le milieu philosophique.
Au regard de ce constat, les théistes estiment
qu’il est logique de croire en l'existence de
Dieu. Par contre pour les athées il est illogique
de croire en l'existence de l'être suprême.
C'est fort de cette divergence d'idée que naît
le problème suivant:Est-ce normale de croire
en Dieu ?En vue de répondre à ce problème
nous analyserons les aspects suivants:dans
quelle mesure semble normale de croire en
Dieu ? Toutefois n'est-il pas illogique de croire
en l'être suprême ?

2)Le développement
C'est ici que l'analyse des axes de réflexion se
fait au moyen de référence philosophique ou
littéraire c’est aussi l'exposition détaillée du
sujet.Son rôle est de procéder à l'examen
critique et rigoureux des différents aspects du
problème.Il est composé de sous partie qui
sont:

La phrase directrice (c'est le point de départ


d'une analyse rigoureuse. En quelque sorte
l’Axe1 ou l'axe2 sous la forme affirmative)
L'argument (ce sont des idées émises pour
démontrer ou soutenir une thèse ou une
antithèse)
Explication de l'argument
Citation suivie de l'explication de la citation ou
des exemples.
Transition (elle nous permet de faire une
conclusion partielle et de passer au second
axe).

• esquisse du développement en plan


détaillé
Thèse (axe1)Il est logique de croire en Dieu.

Argument 1 :Dieu est l'être suprême, le


créateur de l'univers
Citation« Dieu est bon,parfait,omniscient,
omnipotent,omniprésent» René Descartes
Argument 2 :Dieu est toute la réalité qui
existe.
Citation « Si Dieu n'existait pas il faudrait
l'inventer » Voltaire Candide
Transition : Au regard de cette première
approche il semble raisonnable de croire en
Dieu.Une telle assertion est-elle toujours
vérifiable ? Cependant n'est pas insensé de
croire en Dieu?

antithèse(axe2)Il est déraisonnable de croire


en Dieu.
Argument 1 :Dieu est une illusion .
Citation« Les idées religieuses sont des
illusions, la réalisation des désirs les plus
anciens»Freud
Argument 2 :L'homme en s'adonnant à la
religion par le biais Dieu se dépossède de ses
attributs.
Citation_« L'homme affirme en Dieu ce qu'il
nie en lui-même »Feuerbach)

La conclusion
C'est étape de la rédaction consiste à faire le
bilan des différents points de vue élaborés
dans le développement et à adopter l'un des
axes comme solution finale posé par le
problème dans l'introduction.Elle s'articule
autour de trois(3) éléments précis à savoir:Le
bilan des axes(bilan de l’Axe1 suivie du bilan
de l'axe2)Le point de vue du candidat (sa
position personnelle)L’ouverture (elle indique
un nouveau problème vis-à-vis de la position
du candidat)

• Esquisse de conclusion
Au terme de notre exploitation, il convient de
retenir de manière évidente deux thèses
antithétiques. D'une part retenons qu'il
raisonnable de croire en Dieu en ce sens où
c'est lui l'auteur de toute chose y compris
l'univers.Et d'autre part il parait déraisonnable
de croire en l'existence de Dieu dans la
mesure où l'existence de Dieu est une fiction
inventé par l’homme dans le but de fuir ses
responsabilités.En ce qui nous concerne la
croyance en Dieu est logique même si cette
histoire de Dieu parait illusoire.
Technique de la dissertation philosophique (à
retenir)

Quelque technique pratique pour vite


comprendre un sujet de dissertation
philosophique .Identifier en premier le thème
ou les thèmes du sujet
Retirer l'élément interrogatif compris dans le
sujet pour avoir l’Axe1 savoir aussi qu'un sujet
de philosophie répond à une opposition
constante. C’est-à-dire si l’axe1 traite
d'avantage, ľaxe 2 traitera des limites de l'axe
1.Aussi si celui de l’axe 1 nous parle des
limites alors celui de l'axe 2 consistera à
montrer les avantages lorsque vous avez un
sujet à deux thèmes généralement le
problème qui se pose est de savoir le lien ou
le rapport qui existe entre les deux.A défaut
l'impact que le premier thème a sur le
deuxième.

Séance d'application
·Rédaction plan détaillé
Sujet:Vivre en dehors de la société a-ť' il un
sens ?

L'introduction
(par définition,constat,citation)

Par citation
«L'homme est un loup pour l'homme »
affirmait Thomas Hobbes dans le Léviathan.
Cela sous-entend que les autres constituent
un danger. Or l’on constate que ces derniers
jouent un rôle primordial dans notre
existence, ils constituent une aide pour
nous.De ces antagonismes naît le problème
suivant:La solitude a-t' elle un sens ? Pour
répondre à ce problème nous analyserons les
questions suivantes:En quoi vivre dehors de la
société est raisonnable ? Toutefois les autres
ne me sont pas indispensables ?

Par définition
l'homme se définit comme un être
raisonnable, c'est-à-dire un être qui agit et
sait qu’il agit.Ce dernier pour vivre heureux
choisit la solitude comme un moyen efficace
pour être en paix. Au regard de cette
définition certains philosophes estiment que
vivre sans les autres à un sens. Or l'on
constate que les autres constituent notre
paradis. De ces oppositions découlent le
problème suivant:Est-il possible à l'homme de
vivre sans les autres ? Dans quelle mesure
vivre seul trouve-t-il son utilité ?Cependant ne
me sont-ils pas avantageux ?

Par constat.

En jetant un regard autour de nous, nous


constatons que le thème autrui suscite
plusieurs polémiques dans le milieu
philosophique. Pour certains penseurs
l'homme pour être heureux a besoin de vivre
isoler, tandis que pour d'autres penseurs la
meilleure façon de vivre heureux c'est de
vivre avec les autres. De ces divergences
surgit le problème suivant:L'homme peut-il
vivre sans les autres ? En quoi vivre seul à un
sens ? Toutefois , n’est-il pas impossible de
vivre sans les autres ?

Développement.
La solitude à un sens dans la mesure où autrui
constitue une entrave à ma liberté. C'est-à-
dire que mon prochain m'empêche de me
réaliser. C'est dans cette optique qu'affirme
Arthur Schopenhauer « Qui n'aime pas la
solitude, n'aime pas la liberté. » pour lui,
l’homme libre c'est celui qui vit sans les
autres.Aussi mon alter ego crée en moi un
complexe d'infériorité. Cela signifie que la
présence d’autrui me rend impuissant dans
mes actes.C’est de sens que Sartre stipule «
C'est comme objet, que j'apparais à autrui. »
Pour dire qu'il me perçoit comme une
chose.En outre, mon semblable apparait
comme une source d'aliénation de mes
projets et de mon bonheur. En effet, ce
dernier m'assujettit. D'où Nicolas Machiavel
affirme « Là où deux personnes visent la
même chose (…) ou bien elles s’affrontent ou
bien l’une est frustrée >>cela sous-entend que
mon prochain constitue un rival pour moi.

De cette première approche nous pouvons


retenir que la solitude à une
signification.Toutefois ne m'est-il pas
indispensable ?L'idée selon laquelle autrui
m'est indispensable se justifie par plusieurs
arguments.De prime abord il constitue à mon
épanouissement, grâce à autrui l'on arrive à
se divertir.
C’est dans ce canevas que Seydou Badjan
affirme « L'homme n'est rien sans les
autres.»Ainsi dire que sans la présence des
autres, je ne suis rien.Ensuite, autrui me
permet de me réaliser, car c'est par son
intermédiaire je deviens une personnalité au
sein de la société. C"est partant de cela que
Roger Garaudy affirmait « L'enfer c'est
l'absence des autres. » Pour lui une vie sans
les autres est un calvaire ,voire même une
souffrance.Enfin mon prochain est une source
de consolation, il partage mes peines, mes
souffrances et compatit à mes douleurs.En
claire,il est un apport, un soutien moral,
financier et spirituel. C'est en ces termes que
Raoul Follereau « Nul n'a le droit de vivre tout
seul. » Cela veut dire une vie sans les autres
est un impossible.Au terme de notre analyse il
convient de rappeler le problème qui nous
préoccupé était de savoir si vivre en dehors de
société a-t-elle un sens ?Ace problème nous
avons pu répondre que vivre en dehors de la
société à un sens.Cependant nous avons mis
l'accent sur le fait qu’autrui m'est
indispensable et sans lui je ne peux me
réaliser en société. Pour notre part nous
partageons l'idée selon laquelle autrui joue un
rôle fondamentale dans notre existence et
qu'il nous aide dans notre marche
quotidienne pour le bonheur.

Séance d'entraînement personnelle.


Sujet1:« La religion est l'opium du peuple »
Qu'en pensez-vous ?
Sujet2:L'homme peut-il vivre librement ?
Sujet3:L'inconscient est un alibi.
Sujet4:Ia conscience rend t'-elle l'homme libre
?
Sujet5:La violence est-elle ambivalente ?
Sujet6:L'Etat doit il disparaitre ?
Sujet7:L'Etat est-il entrave à la liberté
humaine ?
Sujet8:La religion s'égare-t-elle de la raison?
Sujet9:La pratique de la philosophie est-elle
utile ?
Sujet10:L'homme est-il un pantin dans son
devenir historique ?
Sujet11:Le progrès technique favorise-t-il le
bonheur?
Sujet12:Le travail rend-t-il l'homme libre ?
Sujet13:《« Tout notre progrès technologique
est comme une hache dans main d’un
criminel » Qư'en pensez-vous ?
Sujet14:《 La conscience règne mais ne
gouverne pas» Que vous inspire cette
affirmation ?
Sujet15:Doit-on faire l'économie de la
violence de l'Etat ?Sujet16:La science
asphyxie-t-elle la religion?
Sujet17:Agir conformément à la légalité ,est-
ce juste ?
Sujet18:Le passé est-il dépassé ?
Sujet19:Sufft-il d'appliquer le droit pour qu'il y
ait justice ?
Sujetg20:l’avenir est-il une page blanche?
Le commentaire philosophique est un
exercice qui consiste à élucider, éclairer le
sens du texte par des commentaires dans le
but de saisir tous les contours de ce texte. Il
s'agit de dire ce que le texte a de particulier
de manière méthodique, rigoureuse et
critique.La méthodologie du commentaire
implique une méthode qui comprend deux
étapessuccessives:l'étape préparatoire et
l'étape de rédactionnelle.

L’ETAPE PREPARATOIRE

1.L'explication littérale du texte


Ici, il s'agit d'abord de relever les mots et
expressions difficiles ou essentielles du
texte.Les définis dans l’optique d'une
meilleure compréhension du texte. Enfin
donner le sens des connecteurs logiques en
vue du découpage du texte en différents
mouvements.
a.Les mots et expressions difficiles ou
essentielles du texteOn appelle mot ou
expression difficile, le terme dont on ignore le
sens contextuel. Un mot ou une expression
essentielle, est un terme autour duquel
gravite le sens de la phrase ou du paragraphe

b. Les connecteurs logiques.


On appelle connecteur logique, le mot ou
l'expression reliant deux idées ou propositions

2.La grille de lecture du texte.


Cette étape consiste à problématiser le texte.
C'est-à-dire un ensemble de questions qui
serviront d'orientation dans le but de mieux
cerner le texte proposé.Toutes ces questions
conduisent à la découverte d'éléments
appelés items qui sont:

Le thème (de quoi parle texte ?)


Le problème (c'est la question que soulève le
texte)
La thèse (c'est la position de l'auteur vis-à-vis
du thème abordé dans le sujet)
L'antithèse (ce sont les limites de la thèse de
l'auteur)
l’intention (c'est l'objectif immédiat visé par
l'auteur)
L'enjeu (c'est l’objectif final ou lointain que
vise de l'auteur)
La structure logique (c'est l'interprétation de
la démarche de l'auteur)

L’ETAPE REDACTIONNELLE

Le véritable travail, c'est la rédaction.Il est


question de: construire le devoir à partir des
matériaux arrêtés au niveau du travail
préparatoire.La rédaction du commentaire
philosophique comprend comme tout plan
classique trois phases,L'introduction,Le corps
du devoir,La conclusion.
1- L’introduction
lci, il est question de situer le texte en
énonçant clairement et obligatoirement le
thème, le problème, la thèse et de façon
facultative la structure logique.
Comme schéma de l'introduction nous aurons
: (Thème+ Problème+ thèse)+Structure
logique.

NB:L'ordre des éléments de l'introduction


n'est pas imposé.Cependant celui-ci est le
moins risqué pour tout apprenant.·

• Esquisse d’introduction1
Le texte dont nous avons la charge est extrait
de (l'oeuvre)de (l'auteur).Dans son texte il est
question de(thème).A la question de savoir
(problème),L’auteur à une position
claire.Selon lui (thèse).Pour mieux cerner la
pensée de L’auteur, il nous a fallu subdiviser
le texte en différents mouvements;à
savoir(structure logique)
• Esquisse d'introduction2
Le texte soumis a notre réflexion parle
de(thème).A la question de savoir
(problème),l'auteur répond que(thèse).

2- Le développement.
Le développement vient directement après
l'introduction.Il comprend deux étapes
primordiales et complémentaires:L'étude
ordonnée et la critique (interne et externe).

a)L'étude ordonné
eC'est la partie explicative du corps du
devoir.Il s'agit d'expliquer la.thèse du texte en
suivant sa structure logique.En clair,il faut
justifier dans son explication l'idée principale
de chaque articulation par des arguments du
texte.il s’agit en réalité de faire ressortit les
non-dits du texte. Il n'est pas question d'un
résumé ,ni d'une explication linéaire.

b)La critique
C'est la partie critique de l’exercice du
commentaire philosophique.La critique se fait
à deux niveaux.La critique interne et la
critique externe.

La critique interne.
C'est le lieu de la justification de la raison
d'être de la démarche argumentative, c’est-à-
dire raison d'être du type d'argument utilisé
par l'auteur et qui lui permet d'atteindre son
objectif (l'intention). Notons que le type
d'argumentation n'est pas neutre en sens ou
qu’il souligne bien l'intention de l’auteur.On
peut aussi évoquer la nature du texte.En un
mot,dans la critique interne, il s'agit de juger
l'adéquation ou l'inadéquation de la
démarche argumentations et l'intention de
l'auteur.En des termes plus simples il question
de montrer si oui ou non par la démarche
utilisée si l'auteur a pu atteindre son intention
(son objectif).On peut caricature la critique
interne comme suit:Dans ce texte à (nature
du texte), l'auteur par une démarche qui est
sienne, a réussi à nous montrer que (son
intention). A savoir qu'il (la démarche
argumentative).
NB:L'annonce de la démarche argumentative
se fait en rappelant les idées générales des
mouvements.La démarche peut-être :
déductive (raisonnement logique),
anachronique(raisonnement non
chronologique), critique, analytique.

La critique externe.
Elle est toujours introduite par une question
ou un problème qui porte le nom d'enjeu
problématisé ou de thèse problématisée .Le
problème est posé à la fin de la critique
interne.Notons que ce problème pose devient
u sujet de réflexion appelé critique externe.La
critique externe elle-même est le lieu de la
petite dissertation intérieur de l'exercice du
commentaire.C'est ici qu'il faut soutenir la
thèse de ľauteur (critique externe positive)
avec des arguments et des citations de tout
bord extérieur au texte.De même ,il faut bien
par la suite soutenir l’antithèse (critique
externe négative).NB:Il faut toujours une
phrase de transition entre la critique externe
positive et la négative.

Exercice d’application de la phase


préparatoire

TEXTE1
Nous en déduisons qu'à résidence la cité fait
partir des choses naturelles les,et que
l’homme est par nature un animal politique;si
bien que celui-ci vit hors de la
cité,naturellement bien sûr et non par le
hasard des circonstances ,est soit un être
dégradé ,soit un surhumain :celui qư'Homère
injurie en ces termes:“sans loi,sans foyer".Car
un tel homme est du même coup passionné
de guerre.C’est pourquoi il est évident que
l'homme est un animal politique,bien plus que
n'importe quelle abeille ou n'importe quel
animal grégaire.Car nous le disons souvent,la
nature ne fait rien en vain et que seul homme
parmi les animaux est doué de parole. S’il est
vrai, en effet, que les autres parties ne sont
rien vis-a-vis du tout,aussi, celui qui ne peut
appartenir à une communauté, ou qui n'en
nullement besoin du fait qư'il est
autosuffisant ,n'est qu'une partie d'une cité
;par conséquent, c'est soit une bête, soit un
dieu.

Ariatote,La politique,livre1 Chap.aA

• Les éléments de l’introduction

La grille de lecture du texte.


Le thème:L'homme et la cité.
Le problème:L'homme peut-il vivre en dehors
de société ?
La thèse:L'homme est par nature un être
social.
L'antithèse:L'homme peut se passer de la
société L'intention:Montrer que l'homme est
condamné à vivre en société.
L'enjeu:L'avantage de la société pour
l'homme.
La structure logique:Deux mouvements.

2Les éléments de l'étude ordonnée


Structure logique mouvement1:L 1-4<< Nous
en …….sans foyer »
Titre:L'homme est un être social.
Mouvement2:L5-L11<< car un tel……soit un
Dieu>>Titre:Les insuffisances de la solitude de
l'hommes.
Les éléments de l'intérêt philosophique

Critique interne.
Intention :L'homme est destiné a vivre en cité.
Démarche argumentative:Elle a posteriori
,c’est -à-dire que L’auteur donne sa
position,Puis explique puis explique à partir
des étapes de la structure logique Nature du
texte:Texte explicatif.
L'enjeu problématisé:L’homme en tant
qu’être social,peut-il vivre en autarcie ?

Critique externe (petite dissertation)


La thèse:L'homme est par nature un animal
politique.
L'intention:Montrer que l'homme est
condamné à vivre en société.
L'antithèse:L'homme peut vivre en
autarcie(seul)

TEXTE2 (rédaction complète)


L'homme n'est point cet être débonnaire,au
cœur assoiffée d’amour ,dont on dit il se
défend qu’on à l’attaque ,mais un être,au
contraire ,qui doit porter au compte de ses
données instinctives une bonne sommes
d'agressivité,Pour lui,par conséquent,le
prochain n’est pas seulement un auxiliaire et
un objet sexuel possible,mais aussi un objet
de tentation.L’homme est,en effet,tenté de
satisfaire son besoin d'agression au dépens de
son prochain,d'exploiter son travail sans
dédommagement,de L’utiliser sexuellement
sans son consentements ,de s'approprier ses
biens,de humilier ,de lui infliger des
souffrances ,de le martyriser et de le
tuer.Homo homini lupus:qui aurait le courage,
en face de tous ces enseignements de la vie et
de l'histoire, de s'inscrire en faux contre cet
adage ? En règle générale, cette agressivité
cruelle ou bien attend une provocation ou
bien se met au service de quelques desseins
dont le but serait tout accessible par des
moyens plus doux.dans certaines
circonstances favorables en revanche, quand
par exemple les forces morales qui
s’opposaient à ces manifestations et jusque-là
les inhibaient, ont été mises hors
d'action,lagressivité se manifeste aussi de
façon de spontanée, démasque sous l'homme
la bêtes sauvages qui perd alors tout égard
pour sa propre espèce..Sigmund Freud,
Malaise dans la civilisation

B. Les éléments de l'introduction


1.La grille de lecture du texte.
Le thème :La nature agressive de l'homme.
Le problème:Quelle est l’origine de la violence
de l'homme ?
La thèse:L'agressivité est innée chez l'homme.
L'antithèse:L'homme peut surpasser la
violence et prôner l'amour pour son prochain.
L'intention : Montrer que l'homme est
naturellement violent.
L'enjeu :La nature complexe de l'homme.
La structure logique:Trois mouvements

Mouvement1 L1-L3 ; mouvement2 L3-L11;


mouvement3 L11-L 15
Esquisse d'introduction
ainsi que la rédaction complète du sujet

Le texte à analyser est de l’œuvre Malaise


dans la civilisation_du philosophe Sigmund
Freud. Dans ce texte il est question de la
nature agressive de l'homme.A la question de
savoir quelle est ľ'origine de la violence de
l'homme ? ,l'auteur à position claire à cet
effet.Selon lui l'agressivité est innée chez
l'homme.

2.Les éléments de l'étude ordonnée.


D'entrée de jeu,l'auteur annonce sa thèse
quant à la nature de L’homme .En effet,Freud
déclare que l’homme est naturellement
violent à l’égard de son prochain;il est « un
être qui doit porter(...)une bonne sommes
d'agressivité »L2 à L3.L'auteur nous montre
d'abord pour éviter un débat,ce que, selon lui,
l'homme n'est pas:« cet être débonnaire au
cœur assoiffé d'amour» L1, c'est-à-dire que
l'homme en plus de la violence est méchant.Si
l'homme est méchant à l'égard de son
semblable,cela se justifie certainement par le
fait que celui apparaît comme un objet.Et
c'est ce que le 2e mouvement tente de le
dévoiler. Pour Freud, la violence de l'homme
aT'endroit de l'autre a pour raison
certainement le fait que T'autre se présente
comme une proie et par conséquent
provoque son agression:《 attend une
provocation» L10.AinsiT'agresseur est 《
tenté de satisfaire son besoin d’agression》
,L4 à L5.Ce besoin d’agression transforme
l'homme en un loup pour son prochain:«
homo homini lupus» L8 en ce sens que
l’agresseur va jusqu’à éliminer son
prochain:«le tuer>> l8.Lauteur dévoile ici
véritablement le côté animal de l'homme dans
la mesure où il devient très inhumain dans ses
agissements à savoir asservir l'autre:«
exploiter son travail sans
dédommagement»,le violer, « l'utiliser
sexuellement sans son consentement»L5 à L6,
et même « l'humilier » L7et fait de lui un
martyr L8.Tout ce traitement est
déshumanisant comme le montre le
mouvement 3.Ici, tout comme l'agressé,
l'agressivité transforme aussi l'agresseur en
un animal dépourvu des virtualités et
potentialités humaines ;il devient alors cette «
bête sauvage qui perd tout son égard pour sa
propre espèce »L13à L14o Critique
interneFreud, dans une démarche a
posteriori, autrement dit explicative, a su
nous montrer combien l’homme est
naturellement violent méchant. Ill'a fait dans
un langage assez. simple de sorte qu’au
regard des expériences de chaque jour, le
texte prend l'allure d'un texte de sociologie
étant entendu qu'on y peint le vécu
quotidien.Au-delà de cet aspect,nous savons
que Freud soutient que l'homme est
naturellement violent. Cependant que vaut la
thèse de l'auteur au regard ď'autres analyses
?

Critique externe (petite dissertation à


terminer)La thèse:L'homme est par nature un
être violent.
L'intention :Montrer que l'homme est
naturellement violent et méchant.
L'antithèse:L'homme peut se passer de la
violence.
Axe1:(la thèse)L'homme est un
essentiellement déterminé par
l'inconscient.Nietzsche dans Par-delà le bien
et le mal« Vivre c'est essentiellement
dépouiller, blesser,violenter le faible et
l’étrangler,lopprimer,lui imposer ces formes
propres»L'homme est un être
sadique.Thomas Hobbes dans Le Leviathan《
l’homme est un loup pour l'homme»-
·l’homme est un loup tout proche de l’animal
.Marx et Engels dans idéologie allemande <<la
société a toujours évolué dans le cadre ďun
antagonisme,celui des hommes libres et des
esclaves»

NB:Il s’agira de faire l'axe2 (antithèse) du


développement et la conclusion du sujet.

Séance d’entraînement personnel


Dégagez l’interêt philosophique de ce texte a
partir de son étude ordonnée.
Nous ne voyons pas les choses mêmes ;nous
nous bornons, le plus souvent,à lire dés
étiquettes collées sur elles.Cette
tendance,issue du besoin,s'est encore
accentuée sous l’influence du langage.Car les
mots(à l’exception des noms propres)
désignent des genres.Le mot,qui ne note de la
chose que sa fonction la plus commune et son
aspect banal,s’insinue entre elle et nous [..].Et
ce ne sont pas seulement les objets
extérieurs,ce sont aussi nos propres états
d'âme qui se dérobent à nous dans ce qu'ils
ont d’intime,de personnel,d'originalement
vécu.Quand nous éprouvons de l'amour ou de
la haine, quand nous nous sentons joyeux ou
tristes,est-ce bien notre sentiment lui-même
qui arrive à notre conscience avec les mille
nuances fugitives et les mille résonances
profondes qui en font quelque chose
d’absolument nôtre ? Nous serions alors tous
romanciers, tous poètes,tous
musiciens.Mais,le plus souvent, nous
n'apercevons de notre état d'âme que son
déploiement extérieur. Nous ne saisissons de
nos sentiments que leur aspect impersonnel,
celui que le langage а pu noter une fois pour
toutes parce qu'il est à peu près le même
dans les mêmes conditions, pour tous les
hommes.Ainsi, jusque dans notre propre
individu, l'individualité nous échappе. Nous
nous mouvons parmi des généralités et des
symboles, comme en un champ clos où notre
force se mesure utilement avec d'autres
forces ;et, fascinés par l’action,attirés par elle,
pour notre plus grand bien,sur le terrain
qu'elle s'est choisi,nous vivons dans une zone
e les choses et nous, extérieurement aux
choses, extérieurement aussi à nous-mêmes.

Henri BERGSON,Le rire, p.156, PUF

Dégagez l’intérêt philosophique de ce texte à


partir de son étude ordonnée.
On nous conteste de tous côtés le droit
d'admettre un psychisme inconscient et de
travailler avec cette hypothèse.Nous pouvons
répondre a cela que hypothèse de
l’inconscient est nécessaire et légitime,et que
nous possédons de multiples preuves
deľexistence de l’inconscient.Elle est
nécéssaire,parce que les données de la
conscience sont extrêmement lacunaire;aussi
bien chez L’homme sain que chez le malade, il
se produit fréquemment des actes psychiques
qui,pour être expliqués, présupposent
d’autres actes qui,eux,ne bénéficient pas du
témoignage de la conscience.Ces actes ne
sont pas seulement les actes manqués et les
rêves,chez l’homme sain,et tout ce qu’on
appelle symptômes compulsionnels chez le
malade ;notre expérience quotidienne laplus
personnelle nous met en présence d'idées qui
nous viennent sans que nous en connaissions
l'origine,et de résultats de pensée dont
L’élaboration nous est demeurée cachée.
Tous ces actes conscients demeurent
incohérents si nous nous obstinons à
prétendre qu’il faut bien percevoir par la
conscience tout ce qui se passe en nous en
fait d’actes psychiques;mais ils s'ordonnent
dans un ensemble dont on peut montrer la
cohérence,si nous interpolons les actes
inconscients inférés.

Sigmnund
FREUD,Métapsychologie,Idées,Gallimard,p.66

Dégagez l’intérêt philosophique de ce texte à


partir de son étude ordonnée.

C'est, en effet, l'étonnement qui poussa,


comme aujourd'hui, les premiers penseurs
aux spéculations philosophiques.Au
début,leur étonnement porta sur les
difficultés qui se présentaient les premières à
l'esprit;puis, s'avançant ainsi peu à peu, ils
étendirent leur exploration à des problèmes
plus importants, tels que les phénomènes de
la l’une,ceux duSoleil et des Etoiles, enfin la
genèse de l'Univers.Or apercevoir une
difficulté et s'étonner,cest reconnaître sa
propre ignorance (c'est pourquoi même
l’amour des mythes est, en quelque manière
amour de la Sagesse, car le mythe est un
assemblage de merveilleux). Ainsi donc, si ce
fut bien pour échapper à l'ignorance que les
premiers philosophes se livrèrent à la
philosophie,c'est qu'évidemment ils
poursuivaient le savoir en vue de la seule
connaissances non pour une fin utilitaire.Et ce
qui s'est passé en réalité en fournit la
preuve:presque toutes les nécessités de la vie,
et les choses qui intéressent son bien-être et
son agrément avaient reçu satisfaction,quand
on commença à rechercher une discipline de
ce genre.Je conclus que,manifestement,nous
n'avons en vue,dans notre recherche,aucun
intérêt étranger.Mais, de même que nous
appelons libre celui qui est à lui-même sa fin
et n’existe pas pour un autre,ainsi cette
science est aussi la seule de toutes les
sciences qui soit une discipline
libérale,puisque seule elle est a elle-même sa
propre fin.

ARISTOTE,Métaphysique
A,2,982b10,trad.J.Tricot,Vrin.

Dégagez l’intérêt philosophique de ce texte à


partir de son étude ordonnée.

Pour bien se représenter le rôle immense de


la religion,il faut envisager tout ce qu’elle
entreprend de donner aux hommes:elle les
éclaire sur Y'origine et la formation de
l’univers, leur assure, au milieu des
vicissitudes de l’existence, la protection divine
et la béatitude finale,enfin elle règle leurs
opinions et leurs rites en appuyant ses
prescriptions de toute son autorité.Ainsi
remplit-elle une triple fonction.En premier
lieu,tout comme la science,mais par d'autres
procèdes,elle satisfait la curiosité humaine,et
c'est d'ailleurs par là qu elle entre en conflit
avec la science. C'est sans doute à sa seconde
mission que la religion doit la plus grande
partie de son Influence.La science en effet ne
peut rivaliser avec elle quand il s'agit d'apaiser
la craintė de l’homme devant les dangers et
les hasards de la vie, ou de lui aрporter
quelque consolation dans les épreuves.La
science enseigne, il est vrai, à éviter certains
périls,à lutter victorieusement contre certains
maux;impossible de nier ľaide qu'elle apporte
aux humains,mais dans bien des cas elle ne
peut supprimer la souffrance, et doit se
contenter de leur conseiller la résignation.

Sigmund FREUD,L'avenir dune illusion,PUF

Dégagez l'intérêt philosophique de ce texte à


partir de son étude ordonnée.

Les artistes ont intérêt à ce qu'on croie aux


intuitions soudaines, aux prétendues
inspiration;comme si l'idée de l’œuvre
d'art,du poème, la pensée fondamentale
d'une philosophie,tombait du ciel comme un
rayon de la grâce. En réalité, l'imagination du
bon artiste ou penseur produit constamment
du bon, du médiocre et du mauvais,mais son
jugement,
extrêmementaiguisé,exercé,rejette,
choisit,combine;ainsi,ľon se rend compte
aujourd’hui d'après les carnets de
Beethoven,qu'il a composé peu a peu ses plus
magnifiques mélodies et les a en quelque
sorte triées d'ébauches multiples.Celui qui
discerne moins sévèrement et s’abandonne
volontiers à la mémoire reproductrice
pourra,dans certaines conditions,devenir un
grand improvisateur;mais l'improvisation
artistique est à un niveau fort bas en
comparaison des idées d'art choisies
sérieusement et avec peine. Tous les grands
hommes sont de grands
travailleurs,infatigables non seulement à
inventer,mais encore à rejeter,passer au
crible, modifier, arranger.

Frédéric Nietzsche,Humain,trop
humain,aphorisme 155,Gallimard

DÉFINITION DES NOTIONS CLÉS EN


PHILOSOPHIE

Conscience
La conscience est la connaissance qu’un sujet
a de lui-même ,de ses pensées,de ses actes et
du monde extérieur.Elle est une double
faculté:d’une par la conscience est la faculté
et de la connaissance car elle sert à distinguer
le vrai du faux,on parle alors de conscience
pédagogique ,d’autre part ,elle est la faculté
de la morale ,car elle sert à distinguer le bien
du mal,on parle alors que conscience morale.
Qu'elle soit psychologique ou morale,la
conscience a deux manières de se se
manifester dans le temps:elle se manifeste
soit immédiatement ,on parle de conscience
spontanée ;soit elle se manifeste à la suite
d’une réflexion ou méditation,on parle dans
ce cas de conscience réfléchie.

Inconscient
L’inconscient est l’ensemble de tous les
contenus psychiques (pulsions désirs,
instincts...) qui sont refoulés hors de la
conscience et qui demeure actifs.

La mémoire
La mémoire est la fonction par laquelle
homme prend conscience du passé en tant
que passé.

La violence
La violence se définit comme tout mal
physique ou morale infligé délibérément à
autrui, à d’autres personnes.
Mémoire
Fonction psychique par laquelle nous prenons
conscience du passé en tant que passé.

Oubli
Effacement normal momentané ou définitif
des souvenirs. Le fait que des souvenirs ne
puissent plus être rappelés.

Souvenir
Ce qui, du passé, revient à l’esprit.

La société
La société est un groupe organisé d’êtres
humains dont les rapports sont régi par des
lois.

L’Etat
L’Etat est toute société ayant à sa tête un
gouvernement.
L’ÉTAT c’est aussi le gouvernement.

Le droit
Le droit est l’ensemble des règles organisant
la vie des individus et des sociétés.

Liberté
Droit de faire ce que les lois permettent.

Nation
Communauté d’humains liés par une même
histoire une même culture ou une même
langue.

Justice
Institution judiciaire, le pouvoir chargé
d’appliquer les lois (juges,tribunaux, polices.
..)

Autrui
Un autre moi
Moi alter ego
Mon semblable

La religion
La religion se définit comme ensemble des
croyances, de rites consistant à rendre un
culte à des divinités,et à entretenir des
relations avec le sacré.

Dieu
Être doté de pouvoirs surnaturels (
immortalité, omniscient, omnipotent,
omniprésent ubiquité…)
Athéisme
Doctrine qui nie l’existence de Dieu

Dogme
Proposition de foi, doctrine religieuse révélée

L’humanité
L’humanité désigne l’ensemble des hommes,
des êtres humains par opposition à la divinité
(ensemble des dieux) et à l’animalité
(ensemble des animaux)
Attitude de bienveillance envers son prochain.

Nature
Ensemble des caractères qu’un être possède à
la naissance.

Culture
Ensemble des productions
Ce qui est acquise

Histoire
Ensemble des faits passés importants pour un
peuple, pour l’humanité.
Récit portant sur le passé des sociétés
humains.

La philosophie
Réflexion critique

Le progrès
Le progrès se définit comme le passage
graduel du moins bien vers le mieux.

Le bonheur
Le bonheur se définit comme un tas de
satisfaction totale de nos désirs.

La Technique
Ensemble des outils et machines fabriqués par
l’homme en vu de transformer la nature.

Travail
Toute activité exercée en vu d’obtenir un
résultat utile.

Science
Connaissance positive et rationnelle obtenue
soit par démonstration soit par vérification
expérimentale.

Le Beau
Ce qui plaît universellement sans concepts.
Œuvre d’art
Ensemble organisé de signe et matériaux mis
en forme par un artiste.

Le désir
Le désir est une tendance du sujet vers un
objet réel ou imaginé.
C’est aussi une force qui pousse l’homme à
l’action.

Travail et bonheur
Le travail désigne ici l’activité humaine qui
consiste à transformer la nature et produire
des biens utiles à l’homme.

Art et bonheur
L’art désigne ici l’activité humaine consistant à
créer de la beauté.

Vérité
Conformité de l’idée à son objet ,adéquation
de la connaissance et de la réalité.
Évidence
Vérité qui s’impose d’elle-même à l’esprit.

Mensonge
Fait d’altérer ou de cacher une vérité.

L’unanimité
L’unanimité se définit comme l’accord total
d’un groupe.

Le langage

Le langage désigne la faculté qui permet à


l’homme d’exprimer ses pensées par des
signes conventionnels.

Vérité scientifique Vérité produite par les


sciences expérimentales et sciences formelles.
SUJETS DE PHILOSOPHIE CORRIGES :
• PARTIE 1

dissertation et commentaire

Exercices

• Dissertations
SUJET 1: La conscience nous exclut-elle de
l’animalité ?
SUJET 2 : Peut-on considérer l’inconscient
comme une nature ou une histoire ?
SUJET 3 : L’État est-il un mal nécessaire ?
SUJET 4 : Le pouvoir d’État est-il
nécessairement violent ?
SUJET 5 : « L’enfer c’est l’absence des autres
». Qu’en pensez-vous ?
SUJET 6 : Suffit-il d'appliquer le droit pour que
règne la justice ?
SUJET 7: « La liberté consiste à ne dépendre
que des lois. » Qu’en pensez-vous ?
SUJET 8: La nation relève-t-elle de l’utopie ?
SUJET 9 : L’athéisme est-il une illusion ?
SUJET 10: Le regain de la foi religieuse dans un
monde gagné par la rationalité scientifique
est-il
un phénomène insolite ?
SUJET 11: La pratique religieuse est-elle une
activité caduque ?

• Commentaires

Sujet 1
Dégagez l'intérêt philosophique de ce texte à
partir de son étude ordonnée
« Comment n’être pas frappé du fait que
l’homme est capable d’apprendre n’importe
quel exercice, de fabriquer n’importe quel
objet, enfin d’acquérir n’importe quelle
habitude motrice, alors que la faculté de
combiner des mouvements nouveaux est
strictement limitée chez l’animale le mieux
doué, même chez le singe ? La caractéristique
cérébrale de l’homme est là. Le cerveau
humain est fait, comme tout cerveau, pour
monter des mécanismes moteurs et pour
nous laisser choisir parmi eux, à un instant
quelconque, celui que nous mettrons en
mouvement par un jeu de déclic. Mais il
diffère des autres cerveaux en ce que le
nombre des mécanismes qu’il peut monter, et
par conséquent le nombre des déclics entre
lesquels il donne le choix, est indéfini. Or, du
limité à l’illimité il y a toute la distance du
fermé à l’ouvert. Ce n’est pas une différence
de degré, mais de nature.
Radicale aussi, par conséquent, est la
différence entre la conscience de l’animal,
même le plus intelligent, et la conscience
humaine. »
Henri BERGSON, L’évolution créatrice.

Sujet 2
Dégagez l'intérêt philosophique de ce texte à
partir de son étude ordonnée
« Les choses de la nature n'existent
qu'immédiatement et d'une seule façon,
tandis que l'homme, parce qu'il est esprit, a
une double existence ; il existe d'une part au
même titre que les choses de la nature, mais
d'autre part, il existe aussi pour soi, il se
contemple, se représente à lui-même, se
pense et n'est esprit que par cette activité qui
constitue un être pour soi. Cette conscience
de soi, l'homme l’acquiert de deux manières :
primo, théoriquement, parce qu'il doit se
pencher sur lui-même pour prendre
conscience de tous les mouvements, replis et
penchants du corps humain et d'une manière
générale se contempler, se représenter ce
que la pensée peut lui assigner comme
essence, enfin se reconnaître exclusivement
aussi bien dans ce qu’il tire de son propre
fond que dans les données qu’il reçoit de
l'extérieur. Deuxièmement, l'homme se
constitue pour soi par son activité pratique,
parce qu'il est poussé à se trouver lui- même,
à se reconnaitre lui-même, dans ce qui lui est
donné immédiatement, dans ce qui s'offre à
lui extérieurement. Il y parvient en changeant
les choses extérieures, qu'il marque du sceau
de son intériorité et dans lesquelles il ne
retrouve que ses propres déterminations.
L'homme agit ainsi, de par sa liberté de sujet,
pour ôter au monde extérieur son caractère
farouchement étranger et pour ne jouir des
choses que parce qu'il y retrouve une forme
extérieure de sa propre réalité. Ce besoin de
modifier les choses extérieures est déjà inscrit
dans les premiers penchants de l’enfant ; le
petit garçon qui jette des pierres dans le
torrent et admire les ronds qui se forment
dans l'eau, admire en fait une œuvre où il
bénéficie du spectacle de sa propre activité. »
HEGEL, Esthétique (1835), Trad. S.
JANKELEVITCH, Ed. PUF, PP. 21-22

Sujet 3
Dégagez l'intérêt philosophique de ce texte à
partir de son étude ordonnée
« L'oubli n’est pas seulement une vis inertiae
(une force d'inertie), comme le croient les
esprits superficiels; c'est bien plutôt un
pouvoir actif, une faculté d'enrayement dans
le vrai sens du mot, faculté à quoi il faut
attribuer le fait que tout ce qui nous arrive
dans la vie, tout ce que nous absorbons se
présent tout aussi peu à notre connaissance
pendant l'état de « digestion » (on pourrait
l'appeler une absorption psychique) que le
processus multiple qui se passe dans notre
corps pendant que nous « assimilons » notre
nourriture. Fermer de temps en temps les
portes et les fenêtres de la conscience ;
demeurer insensible au bruit et à la lutte que
le monde souterrain des organes à notre
service livre pour s'entraider ou
s'entredétruire ; faire silence, un peu, faire
table rase dans notre conscience pour qu'il y
ait de nouveau de la place pour des choses
nouvelles, et en particulier pour les fonctions
et les fonctionnaires plus nobles, pour
gouverner, pour prévoir, pour pressentir (car
notre organisme est une véritable oligarchie).
Voilà, je le répète, le rôle de la faculté active
d'oubli, une sorte de gardienne, de
surveillante chargée de maintenir l'ordre
psychique, la tranquillité, l’équité. On en
conclura immédiatement que nul bonheur,
nulle sérénité, nulle espérance, nulle fierté,
nulle jouissance de l'instant présent ne
pourrait exister sans faculté d'oubli. L'homme
chez qui cet appareil d'amortissement est
endommagé et ne peut plus fonctionner est
semblable à un dyspeptique (celui qui souffre
d'une digestion difficile). »
NIETZSCHE, Généalogie de la morale

Sujet 4
Dégagez l'intérêt philosophique de ce texte à
partir de son étude ordonnée
« Lorsque je déclare que la liberté à travers
chaque circonstance concrète ne peut avoir
d'autre but que de se vouloir elle-même, si
une fois l'homme a reconnu qu'il pose des
valeurs dans le délaissement, il ne peut plus
vouloir qu'une chose, c'est la liberté comme
fondement de toutes les valeurs. Cela ne
signifie pas qu'il la veut dans l'abstrait, Cela
veut dire simplement que les actes des
hommes de bonne foi ont comme ultime
signification la recherche de la liberté en tant
que telle. Un homme qui adhère à tel syndicat
communiste ou révolutionnaire, veut des buts
concrets ; ces buts impliquent une volonté
abstraite de liberté ; mais cette liberté se veut
dans le concret. Nous voulons la liberté pour
la liberté, et à travers chaque circonstance
particulière. Et en voulant la liberté, nous
découvrons qu'elle dépend entièrement de la
liberté des autres, et que la liberté des autres
dépend de la nôtre. Certes, la liberté comme
définition de l'homme, ne dépend pas
d'autrui, mais dès qu'il y a engagement, je suis
obligé de vouloir en même temps que ma
liberté, la liberté des autres, je ne puis
prendre ma liberté pour but, que si je prends
également celle des autres pour but. »
Jean Paul SARTRE, L'Existentialisme est un
humanisme.

Sujet 5
Dégagez l'intérêt philosophique de ce texte à
partir de son étude ordonnée
« J’aurais voulu vivre et mourir libre, c’est-à-
dire tellement soumis aux lois, que ni moi ni
personne n’eut pût secouer l'honorable joug,
ce joug salutaire et doux, que les têtes les plus
fières portent d’autant plus docilement
qu’elles sont faites pour n'en porter aucun
autre. J’aurais donc voulu que personne dans
l’Etat n’eût pu se dire au-dessus de la loi, et
que personne au dehors n’en pût imposer que
l'Etat fût obligé de reconnaître ; car quelle que
puisse être la constitution d'un
gouvernement, s’il s’y trouve un seul homme
qui ne soit pas soumis à la loi, tous les autres
sont nécessairement à la discrétion de celui-là
; et s’il y a un chef national et un autre chef
étranger, quelque partage d’autorités qu’ils
puissent faire, il est impossible que l’un et
l’autre soient bien obéis et que l’Etat soit bien
gouverné. Je n’aurais point voulu habiter une
république de nouvelle institution, quelques
bonnes lois qu'elle pût avoir, de peur que le
gouvernement, autrement constitué peut-
être qu'il ne faudrait pour le moment, ne
convenant pas aux nouveaux citoyens, ou les
citoyens au nouveau gouvernement, l’Etat ne
fût sujet à être ébranlé et détruit presque dès
sa naissance ; car il en est de la liberté comme
de ces aliments solides et succulents, ou de
ces vins généreux, propres à nourrir et
fortifier les tempéraments robustes qui en ont
l’habitude, mais qui accablent, ruinent et
enivrent les faibles et délicats qui n’y sont
point faits. »
ROUSSEAU, Discours sur l'origine et les
fondements de l'inégalité parmi les hommes

Sujet 6
Dégagez l'intérêt philosophique de ce texte à
partir de son étude ordonnée
« S'il est vrai que de tous les temps, depuis
qu’il y a des hommes, il y a eu aussi des
troupeaux humains (confréries sexuelles,
communautés, tribus, nations, Eglises, Etats)
et toujours un grand nombre d'hommes
obéissant à un petit nombre de chefs ; si, par
conséquent, l'obéissance est ce qui a été le
mieux et le plus longtemps exercé et cultivé
parmi les hommes, on est en droit de
présumer que dans la règle chacun de nous
possède en lui le besoin inné d’obéir, comme
une sorte de conscience formelle qui
ordonne: «Tu feras ceci, sans discuter; tu
t’abstiendras de cela sans discuter »; bref,
c’est un «tu feras». Ce besoin cherche à
s'assouvir et à emplir sa forme d’un contenu ;
il se taille sa part selon sa force, son
impatience et sa tension, sans beaucoup
choisir, en grossier appétit qu’il est, et il
accepte tout ce que lui hurle à l’oreille
n’importe quelle voix ayant autorité - parents,
maîtres, lois préjugés sociaux, opinion
publique. Si l’évolution humaine est si
étroitement bornée, si hésitante, si lente,
souvent si régressive et si piétinante, c’est
que l’instinct grégaire de l’obéissance est celui
qui s’hérite le plus aisément et qu'il prospère
aux dépens de l'art de commander. Que l’on
imagine cet instinct poussé jusqu'à ses
derniers excès : il n'y aurait plus personne
pour commander ni pour vivre indépendant ;
ceux qui auraient ces goûts se sentiraient
bourrelés dans leur conscience et auraient
besoin de quelque prétexte illusoire pour
pouvoir encore commander. Ils
s’imagineraient, par exemple, qu'ils ne font
qu’obéir. Cet état de choses est celui de
l’Europe moderne, je l'appelle la tartufferie
des dirigeants. Pour imposer silence à leur
conscience, ils font semblant d’être les
exécuteurs de commandements antiques et
suprêmes (ceux des ancêtres, de la
Constitution, du droit, des lois ou même de
Dieu), ou ils empruntent à la mentalité du
troupeau des formules grégaires et se
donnent, par exemple, pour « le premier
serviteur de l’Etat » ou « l’instrument du bien
public ».
F. NIETZSCHE, Par delà le bien et le mal

Sujet 7
Dégagez l'intérêt philosophique de ce texte à
partir de son étude ordonnée
« La justice (l’équité) prend sa source parmi
des hommes à peu près également puissants.
Comme Thucydide l’a bien compris (…). Là où
il n’y a pas de puissance clairement reconnue
pour prédominante et où une lutte
n’amènerait que des dommages réciproques
sans résultat, naît l’idée de s’entendre et de
traiter au sujet des prétentions de part et
d’autre : le caractère de troc est le caractère
initial de la justice. Chacun donne satisfaction
à l’autre, en ce que chacun reçoit ce qu’il met
à plus haut prix que l’autre. On donne à
chacun ce qu’il veut avoir, comme étant
désormais sien, et en échange on reçoit
l’objet de son désir. La justice est ainsi une
compensation et un troc dans l’hypothèse
d’une puissance à peu près égale : c’est ainsi
qu’originairement la vengeance appartient au
règne de la justice, elle est un échange. Voilà
pour l’origine de la justice. Parce que les
hommes, conformément à leur habitude
intellectuelle, ont oublié le but originel des
actes dits justes, équitables, et surtout parce
que durant des siècles les enfants ont été
instruits à admirer et à imiter ces actes, peu à
peu est née l’apparence qu’un acte juste
serait un acte non égoïste. »
Friedrich NIETZSCHE, Humain, trop humain

Sujet 8
Dégagez l'intérêt philosophique de ce texte à
partir de son étude ordonnée
« En vain dirait-on que tous les
gouvernements sont, ou devraient être
fondés initialement sur le consentement
populaire, dans la mesure où les nécessités
des affaires humaines le permettent. Car cela
va entièrement dans mon sens. Je maintiens
en effet que les affaires humaines ne
permettront jamais un tel consentement, et
rarement son apparence ; et que c’est la
conquête ou l’usurpation – pour parler clair,
la force – qui constitue l’origine de presque
tous les nouveaux régimes jamais établis dans
le monde, parce que c’est elle qui a ruiné ceux
qui les précédaient. Je maintiens également
que dans les rares cas où un consentement
peut paraître avoir joué, ce fut ordinairement
de façon si irrégulière, si limitée ou si fort
mêlée de fraude et de violence, que ce
consentement ne peut avoir eu grande
autorité.
Mon intention n’est pas ici de nier que le
consentement populaire soit une façon
légitime de fonder le gouvernement. Là où il a
eu lieu, il est sûrement le fondement le
meilleur et le plus sacré de tous. Je prétends
seulement qu’il n’a que fort rarement eu lieu,
même sous une forme partielle, et presque
jamais dans sa pleine extension ; et qu’il faut
bien, par conséquent, reconnaître quelque
autre fondement du gouvernement. »
David HUME, Essais politiques, 21è essai : du
contrat originel in Quatre essais politiques,
éd. T.E.R bilingues, 1982, p.9.

CORRIGES
Dissertations

SUJET 1: La conscience nous exclut-elle de


l’animalité ?

I – DEFINITION DES EXPRESSIONS ET TERMES


ESSENTIELS
La conscience : faculté permettant de
connaître, de distinguer le bien du mal et le
vrai du faux.
Exclut-elle: met à l’abri, met totalement hors,
préserve-t-elle, distingue de.
L’animalité: ensemble des caractères propres
à l’animal (exemple : instincts, violence,
immoralité etc.).

II – REFORMULATION
La conscience en tant que faculté de
connaître et de juger éloigne- t-elle l’homme
de l’instinct animal ?

III –PROBLEME
Quel est l’impact de la conscience sur le
comportement de l’homme ?

IV– AXES D’ANALYSE ET REFERENCES


POSSIBLES
Axe 1 : Malgré la conscience, l’homme
demeure un animal
- Les guerres dans le monde, la perversion de
la société moderne etc. constituent une
preuve de la présence de l’animalité en
l’homme.
HOBBES, Léviathan : « l’homme est un loup
pour l’homme. »

- Il existe chez l’homme un inconscient


psychique qui détermine sa vie consciente et
le pousse à agir de manière instinctive ou
irrationnelle comme les autres animaux.
Sigmund FREUD, Malaise dans la civilisation
(1929) : « l'homme n'est point cet être
débonnaire, au cœur assoiffé d'amour, dont
on dit qu'il se défend quand on l'attaque, mais
un être, au contraire, qui doit porter au
compte de ses données instinctives une
bonne somme d'agressivité. »

- La conscience est gouvernée par


l’inconscient qui le rend faible et impuissant à
faire le bien.
Paul VALERY : « La conscience règne mais ne
gouverne pas. »

Axe 2 : La conscience distingue l’homme de


l’animal
- La connaissance définit l’homme et le
distingue de tous les autres êtres.
DESCARTES, Discours de la Méthode : Je suis «
une substance dont toute l'essence ou la
nature n'est que de penser. »
Blaise PASCAL, Pensées : « L'homme n'est
qu'un roseau, le plus faible de la nature; mais
c'est un roseau pensant. »

- La conscience confère, à l’homme,


l’exclusivité des actions morales.
ROUSSEAU, Émile, ou De l'éducation, IV : «
Conscience ! Conscience ! Instinct divin,
immortelle et céleste voix ; guide assuré d’un
être ignorant et borné, mais intelligent et libre
; juge infaillible du bien et du mal, qui rends
l’homme semblable à Dieu, c’est toi qui fais
l’excellence de sa nature et la moralité de ses
actions ; sans toi je ne sens rien en moi qui
m’élève au-dessus des bêtes. »

- La conscience est le signe de la dignité et de


la grandeur de l’homme.
KANT, Anthropologie d'un point de vue
pragmatique : « Posséder le Je dans sa
représentation : ce pouvoir élève l'homme
infiniment au-dessus de toutes les autres
créatures. »

- L’homme est, grâce à la conscience, le seul


être capable de se projeter dans l’avenir et de
penser le passé.
HEIDEGGER dans son cours Les Concepts
fondamentaux de la Métaphysique : l’homme
un « être des lointains. »
Réponse : bien que l’inconscient l’influence, la
conscience demeure la maîtresse de l’homme.

SUJET 2 : Peut-on considérer l’inconscient


comme une nature ou une histoire ?

I – DEFINITION DES EXPRESSIONS ET TERMES


ESSENTIELS
- L’inconscient : Instance psychique où sont
emmagasinés les instincts, les pulsions, les
désirs refoulés, ensemble de la vie psychique
qui échappe à la conscience.
- Nature : C’est le donné, c’est l’ensemble des
dispositions innées chez un sujet.
- Histoire : Ensemble d’aptitudes, d’attitudes,
d’expériences et d’évènements acquis au
cours de l’existence d’un individu.

II – REFORMULATION
L’inconscient en tant que l’ensemble des
pulsions, représentations et désirs refoulés
chez un sujet donné est-il inné ou acquis ?

III –PROBLEME
Quelle est la nature de l’inconscient ?

IV– AXES D’ANALYSE ET REFERENCES


POSSIBLES

Axe 1 : L’inconscient comme instance


psychique innée
- L’inconscient est un phénomène universel
car il se manifeste chez tout être humain sans
distinction de race, de culture, de région, de
religion….
FREUD, Métapsychologie : « Aussi bien chez
l'homme sain que chez le malade, il se produit
fréquemment des actes psychiques qui, pour
être expliqués, présupposent d'autres actes
qui, eux, ne bénéficient pas du témoignage de
la conscience. »
- Les phénomènes inconscients (désirs,
passions, etc.) sont indissociables de la
définition de l’homme qui est d’abord un
animal.
Blaise PASCAL, Pensées: « L'homme n'est ni
ange, ni bête, et le malheur veut que qui veut
faire l'ange fait la bête. »

- Le comportement de l’homme à savoir ses


réflexes et réactions (y compris conscients et
inconscients) relèvent plutôt des gènes
transmis par les parents ou de l’instinct.
Cf. Les travaux du psychologue Jean PIAGET
qui reconnaît l'existence d'un « inconscient
intellectuel » présent dès la naissance qui
prédispose à apprendre. (In Le temps et le
développement intellectuel de l'enfant, 1962.)

Axe 2 : L’inconscient comme instance


psychique acquise
- La nature de l’inconscient est déterminée
par l’impact de l’éducation, des évènements
et des influences de l’histoire de l’individu.
William WORDSWORTH (1770-1850) : «
L’enfant est le père de l’homme. » (Figure
dans un poème intitulé The Rainbow).
Cf. FREUD, dans Cinq leçons sur la
psychanalyse, a mis en évidence l’importance
des expériences sociales vécues par le sujet
dans la formation de son inconscient.
- Certains de nos comportements résultent de
l’héritage spirituel de l’humanité.
Cf. Karl. G. JUNG à travers sa notion d’
‘‘inconscient collectif’’ comme représentant
l’héritage spirituel de l’humanité.
Réponse : L’inconscient est à la fois naturel et
culturel.
SUJET 3 : L’État est-il un mal nécessaire ?

I – DEFINITION DES EXPRESSIONS ET TERMES


ESSENTIELS
L’État : C’est la société organisée en tant que
personne morale autonome dotée de
pouvoirs politiques, administratifs et
juridiques qui s’exercent sur un territoire
donné. Forme d’organisation sociale
caractérisée par la communauté de territoire,
de lois et de gouvernement.
Mal nécessaire : pis-aller, ce dont on doit se
contenter faute de mieux, dommage
indispensable.

II – REFORMULATION
L’Etat en tant que forme d’organisation
sociale caractérisée par la communauté de
territoire, de lois et de gouvernement,
constitue-t-il un dommage indispensable ?

III –PROBLEME
Comment conçoit-on l’Etat ?

IV– AXES D’ANALYSE ET REFERENCES


POSSIBLES
Axe 1 : Conception négative de l’État
- L’État apparait comme un appareil de
répression systématique à travers les forces
de l’ordre qui imposent sa volonté.
Louis ALTHUSSER, dans Idéologies et appareils
idéologiques d'Etat, relève les ARE ou
Appareils Répressifs d’Etat (la police, la
gendarmerie, l’armée) et les AIE ou Appareils
Idéologiques d'Etat (la presse, l'école,...)

- L’Etat, en imposant des règles contraires à


ou indépendantes de notre volonté apparait
comme un organisme qui enchaine ses
membres dans des contraintes.
BAKOUNINE : « l’Etat est un vaste cimetière
où viennent s’enterrer toutes les
manifestations de la vie individuelle. »

- L’État, en instaurant des lois arbitraires et


partisanes est un instrument de domination
et d’exploitation du peuple par les
gouvernants.
ROUSSEAU, Du Contrat social : « Les lois sont
toujours utiles à ceux qui possèdent et
nuisibles à ceux qui n'ont rien. »
K. MARX, L’Idéologie allemande : « Toute
classe qui aspire à la domination doit
conquérir d'abord le pouvoir politique pour
représenter à son tour son intérêt propre
comme étant l'intérêt général. »

Axe 2 : De la nécessité de L’État


- L’État est une forme d’organisation sociale
qui met fin à l’atmosphère de violence
systématique des sociétés humaines.
T. HOBBES, Le Léviathan : L’état de nature est
une « guerre de chacun contre chacun. »

- L’État réconcilie les intérêts particuliers des


citoyens et sa vocation universelle en prenant
en compte les besoins de tous et de chacun.
Cf. HEGEL, Principes de la philosophie du droit
: l’Etat réalise la réconciliation du subjectif et
de l'objectif.

- L’État est source de liberté et de sécurité


pour les citoyens.
SPINOZA, Traité théologico-politique : « La fin
de l’État, c’est la sécurité, la liberté et non la
domination. »
J.J. ROUSSEAU, Du Contrat social : «
L'obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est
liberté.»
Réponse : l’Etat est un mal nécessaire.

SUJET 4 : Le pouvoir d'Etat est-il


nécessairement violent ?

I – DEFINITION DES EXPRESSIONS ET TERMES


ESSENTIELS
Le pouvoir d’Etat : Pouvoir politique, autorité
politique.
Nécessairement : Absolument,
inévitablement.
Violent : Brutal, agressif, abus de la force.

II – REFORMULATION
L'usage de la force brutale est-il indispensable
à l'exercice du pouvoir politique ?

III –PROBLEME
Quelle place la violence occupe-t-elle dans
l’exercice du pouvoir d'Etat ?
IV– AXES D’ANALYSE ET REFERENCES
POSSIBLES
Axe 1 : La violence est omniprésente dans
l’exercice du pouvoir d’Etat
- Dans la pratique quotidienne, l’Etat use de
violence physique et psychologique pour
imposer son autorité et sa volonté.
Louis ALTHUSSER, dans Idéologies et appareils
idéologiques d'Etat, les deux axes de violences
de l'Etat, relève les ARE ou Appareils
Répressifs d’Etat (la police, la gendarmerie,
l’armée) et les AIE ou Appareils Idéologiques
d'Etat (la presse, l'école...).

- Les actions de L’Etat visent toutes à


domestiquer, aliéner, dépouiller l’individu de
toute personnalité, l’Etat décidant à sa place
et le réduisant ainsi au rang d’animal.
SCHOPENHAUER, Pensées et fragments : «
l'Etat n'est que la muselière dont le but est de
rendre inoffensive cette bête carnassière,
l’homme et de faire en sorte qu'il ait l'aspect
d'un herbivore. »

- La violence de l’Etat ne se justifie pas à partir


du moment les hommes naturellement bons
peuvent cohabiter pacifiquement sans
atteintes à leur dignité et leur intégrité
pourvu qu’on sache les convaincre.
Georges GUSDORF, La Vertu de force : toute
action de violence résulte d'un acte de
désespoir, elle est une « énergie de désespoir.
» Seuls ceux qui échouent à triompher par la
raison ou le bon sens, c'est-à-dire par des
arguments rationnellement convaincants,
s’abaissent à nuire et à s'imposer aux autres
par la violence.

Axe 2 : La violence est nécessaire pour


l’exercice bénéfique du pouvoir d’Etat
- Les hommes sont si naturellement violents
qu’il faut un pouvoir fort pour les amener à
vivre pacifiquement.
HOBBES, Le Léviathan : « Aussi longtemps que
les hommes vivent sans un pouvoir commun
qui les tienne tous en respect, ils sont dans
cette condition qui se nomme guerre, et cette
guerre est guerre de chacun contre chacun. »

- L’absence de violence d’Etat entraine


l’anarchie dans laquelle la condition des
hommes est pire en raison d’une violence plus
scandaleuse et préjudiciable à tous.
GOETHE : « Je préfère l’injustice au désordre.
»

- Le droit et la force doivent soutenir


mutuellement l'action politique pour que
l’Etat atteigne ses objectifs régaliens.
Blaise PASCAL, Pensées : « la justice sans la
force est impuissante et la force sans la justice
est tyrannique »
Paul VALERY, Regards sur le monde actuel : «
Si l'Etat est fort il nous écrase, s'il est faible,
nous périssons. »
Réponse : la violence s’impose comme une
nécessité dans l'exercice du pouvoir d'Etat
dans le strict respect des droits du citoyen.

SUJET 5 : « L’enfer c’est l’absence des autres


». Qu’en pensez-vous ?

I – DEFINITION DES EXPRESSIONS ET TERMES


ESSENTIELS
L’enfer : état et/ou lieu de détresse, de
souffrance, de tourment, de malheur, de
supplice.
L’absence des autres : la solitude, la négation
d’autrui, l’inexistence de la société.

II – REFORMULATION
- La solitude est source de détresse pour
l’homme.

III –PROBLEME
- La vie solitaire est-elle un supplice ?
IV– AXES D’ANALYSE ET REFERENCES
POSSIBLES
Axe 1 : L’absence des autres comme source de
détresse
- L’homme est un être naturellement porté à
vivre en société.
ARISTOTE, Politique : « L’homme est un
animal politique. »

- Le prochain est indispensable à mon


humanisation et à ma réalisation car coupé
du milieu social, l’enfant reste un simple
animal.
Lucien MALSON, Les enfants sauvages : « Il
faudrait admettre que les hommes ne sont
pas des hommes hors de l'ambiance sociale. »
Lucien MALSON y fait la description détaillée
de ces enfants dérobés très jeunes à leurs
parents ou perdus, qui deviennent enfants-
loups, enfants-léopards, enfants-gazelles,
enfants-sangliers, ...- dont les cas célèbres du
“Sauvage de l’Aveyron”, de Gaspard Hauser,
etc.
- Autrui est une source d’enrichissement et
d’aide pour moi car il m’apporte ce que je n’ai
pas.
SAINT-EXUPERY, Terre des hommes : « Si tu
diffères de moi, mon frère, loin de me léser,
tu m'enrichis. »

Axe 2 : L’enfer, c’est la présence des autres


- Autrui est source gène et d’angoisse qui par
sa présence, son regard, ses actes etc.,
m’oblige à renoncer à mes désirs et envies et
me dépouille de mes capacités.
SARTRE, L'être et le néant : « Je saisis le
regard de l'autre au sein même de mon acte,
comme solidification et aliénation de mes
propres possibilités. »
Jean Paul SARTRE, Huis-clos : « L’enfer, c’est
les autres ».

- Autrui est un être égoïste qui vise à


m’instrumentaliser, me nuire voire me
détruire au profit de ses intérêts.
Sigmund FREUD, Malaise dans la civilisation
(1929) : « l'homme n'est point cet être
débonnaire, au cœur assoiffé d'amour, dont
on dit qu'il se défend quand on l'attaque, mais
un être, au contraire, qui doit porter au
compte de ses données instinctives une
bonne somme d'agressivité. »
Réponse : l’enfer est vraiment l’absence des
autres.

SUJET 6 : Suffit-il d'appliquer le droit pour que


règne la justice ?

I – DEFINITION DES EXPRESSIONS ET TERMES


ESSENTIELS
Suffit-il : Faut-il seulement, uniquement, avoir
juste la quantité, la qualité, la force
nécessaire. Faut-il se contenter
Appliquer : Mettre en pratique, respecter,
observer.
Droit : Ensemble des lois, des normes et des
règles régissant une communauté humaine,
Le droit positif.
Régner : Avoir court, exister.
Justice : Impartialité, équité.

II – REFORMULATION
Le respect scrupuleux des lois est-il suffisant à
l'établissement de l'équité dans la société ?

III –PROBLEME
La mise en pratique du droit implique-t-il
nécessairement la justice ?

IV– AXES D’ANALYSE ET REFERENCES


POSSIBLES
Axe 1 : Le droit est une arme de domination et
partant d’injustice
- Les lois peuvent créer l’injustice ou un
sentiment d’injustice.
Ex. de la condamnation de Socrate. Cf.
PLATON, L'Apologie de Socrate

- Le droit, sous le prétexte de garantir l’intérêt


général sert en réalité des intérêts
particuliers.
MARX : la loi est un « instrument
d’exploitation de l'homme par l’homme » et
l’Etat, «une police au service de la classe
dominante. »

- La loi a pour seule fin de supprimer nos


libertés naturelles et apparait comme un
instrument d’oppression.
BAKOUNINE : « l’Etat est un immense
cimetière où viennent s’enterrer toutes les
manifestations de la liberté » Socialisme
autoritaire et libertaire. »

Axe 2 : Le respect du droit comme condition


nécessaire pour l’existence de la justice
- Par définition, la justice émane du droit dont
elle est l’application.
SPINOZA, Traité théologico-politique : « le
droit est l’essence de la justice. »

- Même injustes, les lois sont plus profitables


que le désordre auquel elles cèderaient
inévitablement la place.
HOBBES, Le Léviathan : l'absence de lois
conduit inexorablement à un « état de guerre
généralisé de tous contre tous. »

- Dans le principe, le droit, émanation de la


volonté générale, crée une égalité de fait
entre les hommes ce qui favorise l’égale
dignité des citoyens.
ROUSSEAU, Du contrat social : « Il n'y a donc
pas de liberté sans lois, ni où quelqu'un est
au-dessus des lois. »

- Le droit assure l’harmonie sociale et protège


contre les abus, les comportements
arbitraires d’autrui en définissant des limites
précises pour tous.
KANT : « Le droit est l'ensemble des
conditions qui permettent à la liberté de
chacun de s'accorder avec la liberté de tous. »
Réponse : la loi reste la condition nécessaire
mais non suffisante d'instauration de la
justice. Il faut donc la parfaire en prenant en
compte les intérêts du peuple
SUJET 7: « La liberté consiste à ne dépendre
que des lois. » Qu’en pensez-vous ?

I – DEFINITION DES EXPRESSIONS ET TERMES


ESSENTIELS
Liberté : état de l’être qui n’obéit qu’a sa
volonté indépendamment de toute contrainte
extérieure.
Dépendre de: être soumis à, être tributaire de
Loi: Ensemble précis de règles censés régir
l’activité dans une société ou un groupe
donné.

II – REFORMULATION
La liberté relève exclusivement de la
soumission aux normes qui régissent la vie
sociale.

III –PROBLEME
Quel est le rapport entre la loi et la liberté ?

IV– AXES D’ANALYSE ET REFERENCES


POSSIBLES
Axe 1 : explication de la citation : La liberté
comme obéissance à la loi
- La loi, en tant que l’émanation de la
conscience et l’intelligence d’une société,
exprime la volonté du peuple.
MONTESQUIEU, De l’esprit des lois : « La
liberté consiste à ne dépendre que des lois. »
ROUSSEAU, Du contrat social : « L’obéissance
à la loi qu’on s’est prescrite est liberté. »

- La loi prend en compte les intérêts de tous


les citoyens et rend compossibles (possibles
simultanément) la liberté de tous.
Déclaration des droits de l'Homme et du
Citoyen du 26 août 1789, article 4 : « La
liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne
nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits
naturels de chaque homme n'a de bornes que
celles qui assurent aux autres Membres de la
Société la jouissance de ces mêmes droits. »

- La liberté résultant de la loi est sécurisée


tandis que son alternative, le droit du plus
fort, crée un état de non-droit et met
constamment en danger la liberté naturelle
de chacun.
ROUSSEAU, Lettres écrites de la montagne : «
Il n’y a point de liberté sans lois. »

Axe 2 : La loi comme obstacle à la liberté


- D’un point de vue étymologique, la liberté,
en tant qu’absence de détermination, est
absolument niée par la loi qui est
détermination.

- Le rejet de toute forme d’État et de toute


forme d’autorité est nécessaire pour être
libre. BAKOUNINE, Fédéralisme, socialisme et
antithéologisme (1867) : « C'est l'Etat, c'est
l'autel de la religion politique sur lequel la
société naturelle est toujours immolée : une
universalité dévorante, vivant de sacrifices
humains, comme l'Église. »

- La loi défend les intérêts de la classe


dominante.
Karl MARX, L'Idéologie allemande : l'Etat est
un « instrument d'exploitation de l'homme
par l'homme »
Selon Calliclès, la loi est une conspiration
contre nature des faibles dans leur lutte
contre les plus forts. Cf. PLATON, Gorgias.
Réponse : une liberté sans loi est préjudiciable
à chacun et à tous.

SUJET 8: La nation relève-t-elle de l’utopie ?

I – DEFINITION DES EXPRESSIONS ET TERMES


ESSENTIELS
Nation : communauté humaine caractérisé
par la conscience de son identité historique
par l’unité linguistique, la communauté
d’intérêts et la poursuite d’un idéal commun.
Relever de : être considéré comme, regardé
comme …
Utopie: chimère, vue de l’esprit, illusion, ce
qui ne peut pas être réalisé.

II – REFORMULATION
La nation en tant que communauté humaine
éprouvant le désir de vivre ensemble, est-elle
impossible à réaliser ?

III – PROBLEME A ANALYSER


La nation est-elle réalisable ?

IV – AXES D’ANALYSE ET REFERENCES


POSSIBLES
Axe 1 : La nation comme idéal
- La nation n’est pas une réalité matérielle
mais un mot, un simple concept.
RENAN, Qu’est-ce qu’une nation ? « Une
nation est une âme, un principe spirituel. »

- La nation apparait comme un slogan


politique qui réussit à fédérer, pendant un
certain temps, toutes les énergies et
mentalités d’un pays autour d’un projet
politique.
G. BURDEAU, Traité de la science politique :
une nation, c’est un rêve d’avenir partagé. »
- L’expérience montre que la nation, même
quand il semble exister, est fragile et
susceptible à tout moment de s’effondrer.
E. RENAN, Qu’est-ce qu’une nation ? : «
L’existence d’une nation est un plébiscite de
tous les jours. »

Axe 2 : La nation comme un projet réalisable


- L’expérience nous montre à travers les
exemples d’Etats qui sont devenus des
nations à la suite de siècles de communauté
d’histoire, de guerre ou de religion que la
construction de la nation est juste une
question de temps et de volonté.
MAUSS (Marcel), La Nation : « Nous
entendons par nation une société
matériellement et moralement intégrée, à
pouvoir central stable, permanent, à
frontières déterminées, à relative unité
morale, mentale et culturelle des habitants
qui adhèrent consciemment à l’État et à ses
lois. »
Ex. : les Etats d’Europe occidentale comme la
France, l’Allemagne, l’Italie, ….

- Il existe objectivement des ingrédients


naturels sur lesquels la nation peut se fonder
à savoir les liens matériels ou ethniques des
citoyens tels que la race, la langue, la religion.

- Qu’on le veuille ou non, la nation est


l’aboutissement naturel d’un Etat en raison
des relations que la vie sociale favorise et qui
font disparaitre les clivages et différences.
Henri LEFEBVRE, De l’État : « la nation
précède l’État ; elle est son berceau, elle
fournit le territoire sur lequel s’exerce la
souveraineté […] elle est le cadre naturel de la
communauté politique.»
Réponse : La nation est un projet réalisable
qu’il faut cependant continuellement protéger
car il peut s’effondrer.

SUJET 9 : L’athéisme est-il une illusion ?


I – DEFINITION DES EXPRESSIONS ET TERMES
ESSENTIELS
Athéisme : Doctrine ou attitude qui nie
l’existence de Dieu, qui ne croit pas en Dieu et
par voie de conséquence, en la religion.
Illusion: Apparence trompeuse dénuée de la
réalité, croyance fausse mais séduisante pour
l’esprit.
II – REFORMULATION
La négation de l’existence de Dieu est-elle une
apparence trompeuse ?

III –Problème
L’athéisme est-il fondé ?

IV– AXES D’ANALYSE ET REFERENCES


POSSIBLES
Axe 1 : L’athéisme comme réalité fondée
- On n’a aucune preuve matérielle de Dieu
LA BIBLE, Jean 1 :18 : « Personne n'a jamais vu
Dieu » (version Louis Segond 1910)
- Les témoignages de philosophes ou de
religieux au sujet de Dieu sont divers et
contradictoires
XENOPHANE : « Les Ethiopiens font leurs
Dieux noirs et avec le nez camus, les Thraces
disent que les leurs ont les yeux bleus et
cheveux rouges. »
Charles de Secondat, baron de la Brède et de
MONTESQUIEU, Lettres Persanes (1721) : « Si
les triangles faisaient un Dieu, ils lui
donneraient trois côtés. »
Ex. des différentes conceptions : théisme,
déisme, panthéisme, ….

- L’existence malgré tout d’un Dieu personnel


résulte plutôt de la déformation de la réalité
pour nourrir l’impuissance voire la paresse de
l’homme face aux réalités de la vie ou
satisfaire des ambitions politiques.
FREUD, Malaise dans la civilisation: « Des
êtres humains s'efforcent ensemble et en
grand nombre de s'assurer bonheur et
protection contre la souffrance au moyen
d'une déformation chimérique de la réalité. »
(Trad.fr. PUF, 1979)

- La persistance du mal remet en cause la


conception traditionnelle d’un Dieu bon et
juste.
VOLTAIRE : « Dieu a fait l'homme à son image,
mais l'homme le lui a bien rendu. » In Guy de
Maupassant, Contes et nouvelles, La Horla.

Axe 2 : L’athéisme est une apparence


trompeuse
- L’idée de Dieu est partagée universellement
tant dans le temps que dans l’espace par des
peuples qui étaient pourtant séparés.

- Il existe nécessairement un créateur


extraordinairement intelligent et
parfaitement savant pour créer un monde
aussi bien ordonné et scientifiquement
étudiable.
Sully PRUDHOMME : « J’en arrive à me définir
Dieu simplement : ce qui me manque pour
comprendre ce que je ne comprends pas. »

- Dieu est l’idée du parfait que j’ai en moi,


dont je suis l’image affaiblie et qui existe
nécessairement du fait que l’existence est
comprise dans la perfection.
Cf. DESCARTES, Discours de la méthode,
‘‘l’argument ontologique.’’

- Dieu est une nécessité morale sans lequel


l’homme glisse vers l’immoralité et
l’animalité.
DOSTOÏEVSKI, Crime et châtiment : « Si Dieu
n’existait pas, tout serait permis. »
Francis BACON : « Il est vrai qu'un peu de
philosophie incline l'esprit de l'homme à
l'athéisme, mais une philosophie profonde
amène les esprits des hommes à la religion. »
Essais, sur l'Athéisme.
Réponse : L’athéisme est une illusion.
Vous pouvez soutenir le point de vue
contraire en toute liberté.

SUJET 10: Le regain de la foi religieuse dans un


monde gagné par la rationalité scientifique
est-il un phénomène insolite ?

I – DEFINITION DES EXPRESSIONS ET TERMES


ESSENTIELS
Le regain de la foi religieuse : La
recrudescence de la croyance en Dieu.
Rationalité scientifique : rigueur de la
démarche scientifique.
Phénomène insolite : phénomène surprenant,
inattendu.

II – REFORMULATION
La recrudescence du phénomène religieux
dans une société profondément portée vers
les sciences est-elle surprenante ?

III –PROBLEME
La religion a-t-elle sa place dans un monde
scientifique ?

IV – AXES D’ANALYSE ET REFERENCES


POSSIBLES
Axe 1 : La religion semble être de trop dans
une société scientifique
- En termes de démarche, science et religion
s’opposent car la première privilégie la
démonstration et/ou l’expérience alors que la
seconde repose sur la foi.
Charles DARWIN : « La science et le Christ
n'ont rien à voir l'un avec l'autre, sinon dans la
mesure où l'habitude de la recherche
scientifique enseigne la prudence au moment
d'accepter une preuve quelle qu'elle soit. »

- La science apparait comme une


déconstruction voire une abolition des vérités
et fondements de la religion.
Cf. La loi des 3 états de l’esprit d’Auguste
COMTE
BACHELARD, La psychanalyse du feu : « il n’y a
pas de vérités premières mais des erreurs
premières. »

- Avec les prouesses de la techno-science qui


comblent les aspirations de l’homme, Dieu
semble être réduit au chômage par la science.

Axe 2 : Face aux limites de la science, la


religion s’offre à nous comme une panacée
- Sur le plan de la connaissance, il apparait
évident que malgré l’effort de la science,
certains phénomènes sont restés
inexplicables.
KANT, Critique de la raison pure « J’ai dû
limiter le savoir pour lui substituer la croyance
»

- Science et technique permettent de combler


les besoins matériels de l’homme mais elles
ne peuvent satisfaire la soif spirituelle et
religieuse de ce dernier.
Francis BACON, Essais de morale et de
politique (1597) : « Les troubles et l'adversité
ramènent à la religion. »

- La religion apparait comme le remède aux


clivages et angoisses nées dans nos sociétés
du fait du développement désordonné et
inhumain des sciences.
BERGSON, Les deux sources de la morale et de
la religion : « Qu’on interprète la religion
d’une manière ou d’une autre, qu’elle soit
sociale par essence ou par accident, un point
est toujours certain, c’est qu’elle a toujours
joué un rôle social. »

- Science et religion sont complémentaires.


Albert EINSTEIN : « La science sans religion est
boiteuse, la religion sans science est aveugle.
»
Louis PASTEUR : « Un peu de science éloigne
de Dieu, beaucoup de science y ramène. » (Ici,
il pastiche BACON.)
Réponse : La résurgence de la religion dans un
monde de rationalité scientifique s’inscrit
dans l’ordre des choses.

SUJET 11: La pratique religieuse est-elle une


activité caduque ?

I – DEFINITION DES EXPRESSIONS ET TERMES


ESSENTIELS
Pratique religieuse : Respect et application
(stricte) des règles et dogmes relatifs au sacré
ou à la puissance divine par une communauté.
Activité caduque: Pratique dépassée,
rétrograde, inactuelle, révolue, périmée.

II – REFORMULATION
La religion est-elle dépassée ?

III –PROBLEME
La religion a-t-elle de l’intérêt aujourd’hui ?

IV– AXES D’ANALYSE ET REFERENCES


POSSIBLES
Axe 1 : La pratique religieuse, une activité
dépassée
- La croyance religieuse correspond à
l’enfance de l’esprit dans le processus de
connaissance.
Cf. Auguste COMTE et la loi des trois états
dans Cours de philosophie positive.

- la religion va à contre-courant des lumières


de la raison visant à démythifier et démystifier
la nature.
Arthur SCHOPENHAUER, Parerga : « Les
religions sont comme les vers luisants : pour
briller, il leur faut de l'obscurité. »

- La religion étant pure illusion et fuite de


responsabilité, la pratique religieuse est vide
de sens.
FREUD, L'avenir d'une illusion : « Je suis en
contradiction avec vous lorsque, poursuivant
vos déductions, vous dites que L'homme ne
saurait absolument pas se passer de la
consolation que lui apporte l'illusion
religieuse. »
Jean-Paul SARTRE : « La religion, c'est
l'échappatoire de ceux qui sont trop lâches
pour se reconnaître responsables de leurs
propres destinées. »

- Il est nécessaire d’abandonner la pratique


religieuse pour cultiver les sciences et la
technique, seules valeurs contemporaines
nécessaires à notre émancipation
économique et matérielle.
MARX, Critique de la philosophie du droit de
Hegel : « L'abolition de la religion en tant que
bonheur illusoire du peuple est l'exigence que
formule son bonheur réel. »

Axe 2 : La pratique religieuse, une nécessité


- L’homme, en tant qu’être de conscience et
de réflexion, ne peut qu’être religieux quand il
se pose certaines questions sur l’origine de
l’univers auxquelles il ne trouve aucune
réponse.
Francis BACON, Essais, sur l'Athéisme : « Il est
vrai qu'un peu de philosophie incline l'esprit
de l'homme à l'athéisme, mais une
philosophie profonde amène les esprits des
hommes à la religion. »

- La civilisation technicienne censée répondre


aux préoccupations sociales ne peut combler
la multidimensionnalité de l’homme
l’abandonnant notamment face à ses craintes
et angoisses.
FREUD, Nouvelles conférences sur la
psychanalyse : « La science en effet ne peut
rivaliser avec elle [la religion], quand il s’agit
d’apaiser la crainte de l’homme devant les
dangers et les hasards de la vie ou de lui
apporter quelque consolation dans les
épreuves. »

- La religion apparait comme le remède aux


problèmes de moralité et de cohésion dans
nos sociétés modernes.
BERGSON, Les deux sources de la morale et de
la religion : « Qu’on interprète la religion
d’une manière ou d’une autre, (…), un point
est toujours certain, c’est qu’elle a toujours
joué un rôle social. »
Réponse : la religion a encore de l’importance
aujourd’hui.

Commentaires

Sujet 1
I/ Eléments de l’introduction
Thème : Conscience animale et conscience
humaine.
Problème : Peut-on assimiler la conscience
animale à la conscience humaine ?
Thèse : La conscience humaine diffère de la
conscience animale en ce que, contrairement
au cerveau animal, le cerveau humain a des
capacités illimitées.

II/ Eléments de l’étude ordonnée


Structure logique
1er mouvement : (L1 – L10) « Comment
n’être……de nature. » : Caractéristiques des
cerveaux animal et humain.
2emouvement : (L11 - L12) « Radicale
aussi…… conscience humaine. » : Différence
de nature entre la conscience humaine et la
conscience animale.

III/ Eléments de l’intérêt philosophique et


références possibles.
Critique interne
Intention : Montrer la spécificité de la
conscience humaine.
L’auteur commence par montrer les
caractéristiques distinctives des différents
cerveaux, animal et humain, pour mettre en
exergue la différence de nature entre la
conscience animale et la conscience humaine.
Cette démarche démonstrative est en
adéquation avec son intention. Toutefois,
l’emploi de l’expression « conscience de
l’animal, même le plus intelligent » pourrait
susciter un débat.

Critique externe
Enjeu : La valeur de l’homme.
Enjeu problématisé : La conscience fonde-t-
elle réellement la valeur de l’homme ?

Références possibles
- Selon la philosophie classique, la conscience
est l’essence de l’homme et fait sa dignité.
Descartes, discours de la méthode : « Je pense
donc je suis. »
Pascal, Pensées (1670) : « L’homme n'est
qu'un roseau, le plus faible de la nature; mais
c'est un roseau pensant. »

- La conscience n’est qu’un organe mal


développé et secondaire.
Nietzsche, La volonté de puissance, livre
troisième : Les données de la conscience «
sont des phénomènes secondaires. »
- Avec la découverte de l’inconscient, la
conscience perd sa place privilégiée.
Freud, Une difficulté de la psychanalyse,
Essais de psychanalyse appliquée : « le moi
n'est maître dans sa propre maison. » (Trad.
Marie Bonaparte et Mme E. Marty.)

Sujet 2
I/ Eléments de l’introduction
Thème : L'existence de l'homme et des choses
de la nature.
Problème : L'homme existe-t-il de la même
manière que les choses de la nature ?
Thèse : Tandis que les choses de la nature
n’existent qu'immédiatement, l'homme lui a
une double existence.

II/ Eléments de l’étude ordonnée


Structure logique
1er mouvement : « Les choses ... un être pour
soi.» : La différence entre l'existence des
choses de la nature et celle de l'homme.
2è mouvement : « Cette conscience de soi ...
sa propre activité. » Les deux modes
d'acquisition de la conscience de soi.

III/ Eléments de l’intérêt philosophique et


références possibles
Critique interne
Intention : Montrer la supériorité de l'homme
sur les choses de la nature.

Critique externe
Enjeu : La connaissance de l'homme.
Enjeu problématisé : la connaissance de
l'homme se réduit-elle à la conscience de soi?

Références possibles
- Parce qu’il est capable d’affirmer son
autonomie ou sa singularité existentielle en
disant "je", l'homme reste de loin supérieur
aux autres êtres de la nature.
KANT, Anthropologie du point de vue
pragmatique : « Posséder le “JE” dans sa
représentation … élève infiniment l’homme
au-dessus de tous les autres êtres vivants. »

- La conscience permet à l’homme de prendre


conscience de lui comme d’un être distinct et
supérieur.
PASCAL, Pensées : « Penser fait la grandeur
de l'homme. »

- L’homme est aussi sauvage et barbare que


les autres animaux comme en témoignent ses
rapports avec autrui (crimes, guerres, etc.)
FREUD, Malaise dans la Civilisation : «
L'homme ... est un être qui compte au
nombre de ses données instinctives, une
bonne somme d'agressivité. »

- Le phénomène de la conscience est


accessoire par rapport aux mécanismes
biologiques du corps qui représente sa vraie
nature.
NIETZSCHE soutient que la conscience n’est
qu'un « épiphénomène ». C'est un organe qui
s'est mal développé. Pour lui, les penseurs qui
font prévaloir la 'conscience de soi au
détriment de l'instinct et des désirs, en un
mot au détriment de la « Volonté de
Puissance », sont en réalité les faibles et les
vaincus de la vie. Cf. NIETZSCHE, La volonté de
puissance.

Sujet 3
I/ Eléments de l’introduction
Thème : La fonction de l’oubli.
Problème : Quelle est la fonction de l’oubli ?
Thèse : L’oubli est un pouvoir actif qui permet
de maintenir l’ordre psychique.

II/ Eléments de l’étude ordonnée


Structure logique
1er mouvement : (L1 – L14) « L’oubli n’est
pas………… L’étiquette. » : La fonction positive
de l’oubli.
2e mouvement : (L14 - L17) « On en
conclura……… à un dyspeptique. » : L’oubli
comme condition du bonheur.
III/ Eléments de l’intérêt philosophique et
références possibles
Critique Interne
Intention : Montrer la valeur de l’oubli.

Critique externe
Enjeu : Le bonheur de l’homme.
Enjeu problématisé : L’oubli est-il toujours la
condition du bonheur ?
Références possibles
- L’oubli conditionne le bonheur.
- L'homme est naturellement enclin à oublier
ou à fuir les souvenirs traumatisants qui lui
causent du déplaisir faisant de l’oubli, une
sorte de ‘‘ thérapie naturelle ’’ de l'esprit pour
échapper aux éventuelles affections mentales
(névroses, psychoses, hystéries) que
pourraient causer ces événements.
FREUD, Psychopathologie de la vie
quotidienne : « Un nom est oublié soit parce
qu'il rappelle lui-même une chose
désagréable, soit parce qu'il se rattache à un
autre nom, susceptible de provoquer un
sentiment désagréable. »

- L'oubli a fonction régulatrice de nos actions.


BERGSON insiste sur l’oubli qui nous est
nécessaire pour rester au contact de l'action
présente et oublier momentanément les
"informations inutiles” à l'action présente.
« Si, comme nous le disions, la conscience
retient le passé et anticipe l'avenir, c'est
précisément, sans doute, parce qu'elle est
appelée à effectuer un choix.» H.BERGSON,
L’énergie spirituelle, Paris, PUF, 1959, p.12

- L’oubli comme défaillance de la mémoire.


PLATON présente l’oubli comme une sorte de
déchéance ou d'échec qui consacre la chute
de l'âme dans le corps après le choix de notre
destinée et qui nous prive des vérités en
contact avec lesquelles nous étions avant
notre venue sur terre. Cf. La République. Livre
X
Sujet 4
I/ Eléments de l’introduction
Thème : Le sens de la liberté.
Problème : La liberté réside-t-elle dans
l'abstrait ?
Thèse : Si la liberté implique une volonté
abstraite, elle se réalise dans le concret.

II/ Eléments de l’étude ordonnée


Structure logique
1er mouvement : « Lorsque ... le concret. » La
liberté comme fondement de toutes les
valeurs est une réalité.
2è mouvement : « Nous voulons ... pour but »
La liberté individuelle est tributaire de celle
des autres.

III/ Eléments de l’intérêt philosophique


Critique interne
Intention : Montrer que la liberté n'est pas
abstraite, mais elle est concrète.

Critique externe
Enjeu : Le bonheur.
Enjeu problématisé : la liberté concrète qui
implique nécessairement autrui est-elle la
condition du bonheur ?

Références possibles
- L’homme ne s’épanouit qu’en vivant avec les
autres
AR1STOTE, Le politique : « l’homme est un
animal politique. »

- L’autre, loin de nous rendre heureux,


constitue une barrière à notre affirmation.
Thomas HOBBES, Le Léviathan : « l'homme est
un loup pour l’homme. »
FREUD, Malaise dans la civilisation : «
l'homme n’est point cet être débonnaire au
cœur assoiffé d’amour...mais un être qui
compte au nombre de ses données
instinctives une bonne somme d’agressivité. »
Sujet 5
I/ Eléments de l’introduction
Thème : Liberté et lois.
Problème : A quelle condition la liberté de
l'homme et la souveraineté de l’Etat peuvent
être garanties ?
Thèse : Seule la soumission aux mêmes lois
garantit la liberté de l’homme et la
souveraineté de l'Etat.

II/ Eléments de l’étude ordonnée


Structure logique
- 1er mouvement : « J’aurais voulu vivre ...
que l’Etat soit bien gouverné » : Nécessité de
la soumission à la loi pour le citoyen et l’Etat.
- 2è mouvement : « Je n’aurais point voulu
...n’y sont point faits » : Nécessité de la
conservation des lois établies.

III/ Eléments de l’intérêt philosophique et


références possibles.
Critique interne
Intention : Montrer que seule la loi sert de
socle à une société organisée.

Critique externe
- Enjeu : La liberté civile
- Enjeu problématisé: Qu’est-ce qui fonde la
liberté civile ?

Références possibles
- La loi constitue le fondement de la liberté
civile.
MONTESQUIEU, De l'Esprit des lois : « La
liberté est le droit de faire tout ce que les lois
permettent »

- Les lois de l’Etat sont le moyen privilégié des


gouvernants pour dominer les masses.
Karl MARX, L'Idéologie allemande : l'Etat est
un « instrument d'exploitation de l'homme
par l'homme ».

- La loi dépouille l’homme de toute forme de


liberté.
Mikhaïl BAK0UNINE, Fédéralisme, socialisme
et antithéologisme : « C'est l'État, c'est l'autel
de la religion politique sur lequel la société
naturelle est toujours immolée : une
universalité dévorante, vivant de sacrifices
humains. »

Sujet 6
I/ Eléments de l’introduction
Thème : L’instinct d'obéissance
Problème : L'instinct d'obéissance favorise-t-il
le plein épanouissement de l'être humain en
société?
Thèse : L'instinct d'obéissance poussé à
l'extrême transforme les hommes en «
troupeaux humains » et conduit ceux qui
commandent à se réfugier derrière ces
artifices.

II/ Eléments de l’étude ordonnée


Structure logique
1er mouvement :- « S'il est vrai ... opinion
publique » : L'instinct d'obéissance
conditionne l'homme dans tous ses actes.
2è mouvement : « Si l'évolution ... bien public
» : Les méfaits de l'instinct d'obéissance.
III/ Eléments de l’intérêt philosophique et
références possibles.
Critique interne
Intention : Dénoncer les méfaits de l'instinct
d'obéissance dans l'épanouissement du genre
humain.
Critique externe
- Enjeu : La liberté
- Enjeu problématisé : l'instinct d'obéissance
est-il incompatible avec l'idée de liberté?

Références possibles
- Toute obéissance du peuple (les faibles) à la
loi qui est l’émanation des gouvernants
(hommes forts) est vécue comme une
aliénation.
BAKOUNINE : « l’Etat est un vaste cimetière
où viennent s’enterrer toutes les
manifestations de la vie individuelle. »

- C’est la loi qui rend possible la liberté


J.J. ROUSSEAU, Du Contrat social : «
L'obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est
liberté»
MONTESQUIEU, De l’esprit des lois : « La
liberté consiste à ne dépendre que des lois. »

- Sur le plan psychologique, la liberté s’impose


comme obéissance au « Bon Sens » et non à
celle du corps qui relève plutôt des passions
et des « esprits animaux ». Cf. DESCARTES,
Traité des passions

- Au plan religieux, obéir libère le croyant de


toutes les pressions et angoisses et constitue
une source de "cohésion sociale” et d’élan
humanitaire pour le corps social. Cf. Henri
BERGSON, Les deux sources de la morale et de
la religion.

Sujet 7
I/ Eléments de l’introduction
Thème : L’origine de la justice
Problème : Quelle est la véritable origine de la
justice?
Thèse : La justice a pour véritable origine le
troc et la compensation.

II/ Eléments de l’étude ordonnée


Structure logique
1er mouvement : (L1 – L11) « La justice
(l’équité)………… L’origine de la justice. » : Le
troc et la compensation comme fondement
véritable de la justice.
2e mouvement : (L11 - L14) « Parce que les
hommes……… un actes non égoïste. » : Remise
en cause de la vision commune de la justice.

III/ Eléments de l’intérêt philosophique et


références possibles.
Critique interne
Intention : Critiquer la conception commune
de la justice selon laquelle la justice est
altruiste.
Nietzsche à travers une démarche
démonstrative explique ce qui selon lui est la
véritable origine de la justice. Une telle
démarche est en adéquation avec son
intention. Toutefois, on peut noter que
l’emploi de certaines expressions mercantiles
(troc, échange, compensation) enlève à la
justice son caractère éthique.

Critique externe
Enjeu : La morale
Enjeu problématisé : La morale doit-elle
fonder la justice ?

Références possibles
- Les motivations égoïstes sont à la base
d’actes justes.
Aristote, Ethique à Nicomaque : il arrive
que par égoïsme, « un homme … s’applique
constamment à accomplir plus que tout autre
des actes de justice, de tempérance, ou de
toute autre vertu » IX, 8, 1168-1169b
David Hume, Traité de la nature humaine :
« C’est uniquement de l’égoïsme de l’homme
et de sa générosité limitée, en liaison avec la
parcimonie avec laquelle la nature a pourvu à
la satisfaction de ses besoins, que la justice
tire son origine.» Trad. A. Leroy, Ed, Aubier-
Montaigne, 1973, pp. 612-613.

- Selon les philosophes du contrat, c’est par


un acte d’auto-conservation donc égoïste que
naît la société. Cf. Hobbes, Léviathan

- Le véritable fondement de la justice est la


morale.
ROUSSEAU, Emile ou de L’Education : » Ce
serait une trop abominable philosophie que
celle où l’on serait embarrassé des actions
vertueuses ; où l’on ne pourrait se tirer
d’affaire qu’en leur controuvant des
intentions basses et des motifs sans vertu. »
Livre IV, Profession de foi du vicaire savoyard

- La justice doit reposer sur la moralité et non


sur les circonstances occasionnelles.
Cf. La thèse de l’impératif catégorique[1] de
Kant : « Agis de façon telle que tu traites
l'humanité, aussi bien dans ta personne que
dans tout autre, toujours en même temps
comme fin, et jamais simplement comme
moyen. » Fondation de la métaphysique des
mœurs in Métaphysique des mœurs, I,
Fondation, Introduction, trad. Alain Renaut, p.
108.

Sujet 8
I/ Eléments de l’introduction
Thème : Le fondement du gouvernement.
Problème : Le consentement est-il le
fondement du gouvernement ?
Thèse : Ce n’est pas le consentement qui
fonde le gouvernement mais plutôt la force.

II/ Eléments de l’étude ordonnée


Structure logique
1er mouvement : (L1 – L8) « En vain……grande
autorité. » : La force comme fondement du
gouvernement.
2emouvement : (L9 - L12) « Mon intention……
fondement du gouvernement. » : Le
consentement ne peut être le fondement du
gouvernement.

III/ Eléments de l’intérêt philosophique et


références possibles.
Critique interne
Intention : Critiquer le consentement
populaire comme fondement du
gouvernement.
On peut reprocher à l’auteur le peu de rigueur
dont il fait preuve dans l’argumentation. Il
affirme qu’en vain on pourrait soutenir que
tous les gouvernements sont ou devraient
être fondés sur le consentement populaire. Et
il ajoute avec insistance que les affaires
humaines ne permettent pas un tel
consentement. Mais, paradoxalement, il
révèle qu’il n’a que fort rarement eu lieu et
mieux, que là où il a eu lieu, il est sûrement le
fondement le meilleur et le plus sacré de tous.

Critique externe
Enjeu : Le pouvoir politique.
Enjeu problématisé : Le pouvoir politique
repose-t-il sur la force ?

Références possibles
- C’est la force qui contraint les hommes à
vivre ensemble. La divergence de leurs
intérêts rend illusoire le consentement
populaire comme fondement de la société.
Hobbes, Léviathan : « Aussi longtemps que les
hommes vivent sans un pouvoir commun qui
les tienne tous en respect, ils sont dans cette
condition qui se nomme guerre, et cette
guerre est guerre de chacun contre chacun. »

- Les hommes étant méchants, l’usage de la


force est indispensable pour le maintien du
souverain au pouvoir. Cf. Machiavel, Le
Prince.

- Tout pouvoir établi sur la seule force


physique risque d'être renversé par une force
supérieure. Aussi, le droit seul doit fonder le
pouvoir politique pour un pouvoir stable.
Rousseau, Du contrat social : « Le plus fort
n'est jamais assez fort pour être toujours le
maître, s'il ne transforme sa force en droit et
l'obéissance en devoir. »

[1] L'impératif catégorique (ou apodictique)


correspond à ce qui doit être fait
inconditionnellement. Seules des actions dont
la maxime sera conforme à ce principe seront
morales. Il n'y a pas ici de fin instrumentale,
l'impératif catégorique s'impose de lui-même
sans autre justification.

PARTIE 2

1. Commentaire : Dégagez l’intérêt


philosophique de ce texte à partir de son
étude ordonnée.
Nous ne nous tenons jamais au temps
présent. Nous anticipons l’avenir comme trop
lent à venir, comme pour hâter son cours ; ou
nous rappelons le passé, pour l’arrêter
comme trop prompt : si imprudents, que nous
errons dans les temps qui ne sont pas nôtres,
et ne pensons point au seul qui nous
appartient ; et si vains, que nous songeons à
ceux qui ne sont plus rien, et échappons
(laissons échapper) sans réflexion le seul qui
subsiste.
C’est que le présent, d’ordinaire, nous blesse.
Nous le cachons à notre vue, parce qu’il nous
afflige ; et s’il nous est agréable, nous
regrettons de le voir échapper. Nous tâchons
de le soutenir par l’avenir, et pensons à
disposer les choses qui ne sont pas en notre
puissance, pour un temps où nous n’avons
aucune assurance d’arriver.
Que chacun examine ses pensées, il les
trouverait toutes occupées au passé et à
l’avenir. Nous ne pensons presque point au
présent ; et, si nous y pensons, ce n’est que
pour en prendre la lumière pour disposer de
l’avenir. Le présent n’est jamais notre fin : le
passé et le présent sont nos moyens ; le seul
avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons
jamais, mais nous espérons de vivre ; et, nous
disposant toujours à être heureux, il est
inévitable que nous ne le soyons jamais.
Blaise Pascal, Pensées et opuscules, Pensée
172, P.408

2. Commentaire : Dégagez l’intérêt


philosophique de ce texte à partir de son
étude ordonnée.
Il me semble de plus en plus que le
philosophe, étant nécessairement l’homme
du lendemain et du surlendemain, s’est de
tout temps trouvé en contradiction avec le
présent ; il a toujours eu pour ennemi l’idéal
du jour. Tous ces extraordinaires pionniers de
l’humanité qu’on appelle des philosophes et
qui eux-mêmes ont rarement cru être les amis
de la sagesse mais plutôt des fous déplaisants
et de dangereuses énigmes, se sont toujours
assigné une tâche dure, involontaire,
inéluctable, mais dont ils ont fini par découvrir
la grandeur, celle d’être la mauvaise
conscience de leur temps [...]
En présence d’un monde d’« idées modernes
» qui voudrait confiner chacun de nous dans
son coin et dans sa « spécialité », le
philosophe, s’il en était encore de nos jours,
se sentirait contraint de faire consister la
gran- deur de l’homme et la notion même de
« grandeur » dans l’étendue et la diversité des
facultés, dans la totalité, qui réunit des traits
multiples ; il déterminerait même la valeur et
le rang d’un chacun d’après l’ampleur qu’il
saurait donner à sa responsabilité.
Aujourd’hui la vertu et le goût du jour
affaiblissent et diluent le vouloir, rien n’est
plus à la mode que la débilité du vouloir.
Friedrich Nietzsche, Par-delà Bien et Mal
3. Commentaire : Dégagez l’intérêt
philosophique de ce texte à partir de son
étude ordonnée.
La mort envisagée dans le sérieux est une
source d’énergie comme nulle autre ; elle
rend vigilant comme rien d’autre.
La mort incite l’homme charnel à dire : «
mangeons et buvons, car demain, nous
mourrons ». Mais c’est là le lâche désir de
vivre de la sensualité, ce méprisable ordre de
choses où l’on vit pour manger et boire, et où
l’on ne mange et ni ne boit pour vivre.
L’idée de la mort amène peut-être l’esprit plus
profond à un sentiment d’impuissance où il
succombe sans aucun ressort ; mais à
l’homme animé de sérieux, la pensée de la
mort donne l’exacte vitesse à observer dans la
vie, et elle lui indique le but où diriger sa
course. Et nul arc ne saurait être tendu ni
communiquer à la flèche sa vitesse comme la
pensée de la mort stimule le vivant dont le
sérieux tend l’énergie. Alors le sérieux
s’empare de l’actuel aujourd’hui même ; il ne
dédaigne aucune tâche comme insignifiante ;
il n’écarte aucun moment comme trop court ;
il travaille de toutes ses forces à plein
rendement, prêt cependant à sourire de lui-
même si son effort se prétend méritoire
devant Dieu, et prêt à comprendre en son
impuissance qu’un homme n’est rien et qu’en
travaillant avec la dernière énergie, l’on ne
fait qu’obtenir la véritable occasion de
s’étonner de Dieu.
Sören Kierkegaard, Sur une tombe

4. Commentaire : Dégagez l’intérêt


philosophique de ce texte à partir de son
étude ordonnée.
Il y a dans chaque État, trois sortes de
pouvoirs : la puissance législative, la puissance
exécutrice des choses qui dépendent du droit
des gens, et la puissance exécutrice de celles
qui dépendent du droit civil.
Par la première, le prince ou le magistrat fait
des lois pour un temps ou pour toujours, et
corrige ou abroge celles qui sont faites. Par la
seconde, il fait la paix ou la guerre, envoie ou
reçoit des ambassades, établit la sû- reté,
prévient les invasions. Par la troisième, il punit
les crimes ou juge les différends des
particuliers. On appellera cette dernière la
puissance de juger ; et l’autre, simplement la
puissance exécutrice de l’État.
La liberté politique dans un citoyen est cette
tranquillité d’esprit qui provient de l’opinion
que chacun a de sa sûreté ; et pour qu’on ait
cette liberté, il faut que le gouvernement soit
tel qu’un citoyen ne puisse pas craindre un
autre citoyen.
Lorsque, dans la même personne ou dans le
même corps de magistrature, la puissance
législative est réunie à la puissance exécutrice,
il n’y a point de liberté, parce qu’on peut
craindre que le même monarque ou le même
sénat ne fasse des lois tyranniques pour les
exécuter tyranniquement.
Il n’y a point encore de liberté si la puissance
de juger n’est pas séparée de la puissance
législative et de l’exécutrice. Si elle était
attachée à la puissance législative, le pouvoir
sur la vie et la liberté des citoyens serait
arbitraire : car le juge serait législateur. Si elle
était jointe à la puissance exécutrice, le juge
pourrait avoir la force d’un oppresseur.
Tout serait perdu si le même homme ou le
même corps des principaux, ou des nobles, ou
du peuple, exerçait ces trois pouvoirs : celui
de faire des lois, celui d’exécuter les
résolutions publiques, et celui de juger les
crimes ou les différends des particuliers.

Dans la plupart des royaumes de l’Europe, le


gouvernement est modéré, parce que le
prince, qui a les deux premiers pouvoirs, laisse
à ses sujets l’exercice du troisième. Chez les
Turcs, où les trois pouvoirs sont réunis sur la
tête du sultan, il règne un affreux despotisme.
Montesquieu (Charles de Secondat, baron de),
De l’esprit des lois, 1
5. Commentaire : Dégagez l’intérêt
philosophique de ce texte à partir de son
étude ordonnée.
Avant que l’art eut façonné nos manières et
appris à nos passions à parler un langage
apprêté, nos mœurs étaient rustiques, mais
naturelles ; et la différence des procédés
annonçait au premier coup d’œil celle des ca-
ractères. La nature humaine, au fond, n’était
pas meilleure ; mais les hommes trouvaient
leur sécurité dans la facilité de se pénétrer
réciproquement, et cet avantage, dont nous
ne sentons plus le prix, leur épargnait bien de
vices.
Aujourd’hui que des recherches plus subtiles
et un goût plus fin ont réduit l’art de plaire en
principes, il règne dans nos mœurs une vil et
trompeuse uniformité, et tous les esprits
semblent avoir été jetés dans un même moule
: sans cesse la politesse exige, la bienséance
ordonne : sans cesse on suit des usages,
jamais son propre génie. On n’ose plus
paraître ce qu’on est ; dans cette contrainte
perpétuelle, les hommes qui forment ce
troupeau qu’on appelle société, placés dans
les mêmes circonstances, feront tous les
mêmes choses si des motifs plus puissants ne
les en détournent. On ne saura donc jamais
bien à qui l’on a affaire : il faudra donc, pour
connaître son ami, attendre les grandes
occasions, c’est-à-dire attendre qu’il n’en soit
plus temps, puisque c’est pour ces mêmes
occasions qu’il eût été essentiel de le
connaître.
Rousseau, Discours sur les arts et les sciences,

Sujet 1 : Sommes-nous fondés à réduire


l’action illégale à l’action injuste ?
Sujet 2 : L’hypothèse de l’inconscient exclut-
elle la liberté ?
Sujet 3 : Le développement technique est-il
une menace pour la vie humaine ?
Sujet 4 : Dans quel sens l’égalité entre les
Hommes est-elle la condition et la fin de la
démocratie ?
Sujet 5 : recourir au langage, renoncer à la
violence ? Sujet 6 : L'histoire peut-elle être un
instrument de notre liberté ?

CORRIGES DES EPREUVES

1-Commentaire : Dégagez l’intérêt


philosophique de ce texte à partir de son
étude ordonnée.
Nous ne nous tenons jamais au temps
présent. Nous anticipons l’avenir comme trop
lent à venir, comme pour hâter son cours ; ou
nous rappelons le passé, pour l’arrêter
comme trop prompt : si imprudents, que nous
errons dans les temps qui ne sont pas nôtres,
et ne pensons point au seul qui nous
appartient ; et si vains, que nous songeons à
ceux qui ne sont plus rien, et échappons
(laissons échapper) sans réflexion le seul qui
subsiste.
C’est que le présent, d’ordinaire, nous blesse.
Nous le cachons à notre vue, parce qu’il nous
afflige ; et s’il nous est agréable, nous
regrettons de le voir échapper. Nous tâchons
de le soutenir par l’avenir, et pensons à
disposer les choses qui ne sont pas en notre
puissance, pour un temps où nous n’avons
aucune assurance d’arriver.
Que chacun examine ses pensées, il les
trouvera toutes occupées au passé et à
l’avenir. Nous ne pensons presque point au
présent ; et, si nous y pensons, ce n’est que
pour en prendre la lumière pour disposer de
l’avenir. Le présent n’est jamais notre fin : le
passé et le présent sont nos moyens ; le seul
avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons
jamais, mais nous espérons de vivre ; et, nous
disposant toujours à être heureux, il est
inévitable que nous ne le soyons jamais.
Blaise Pascal, Pensées et opuscules, Pensée
172, P.408

Les tâches préparatoires Thème : le temps


Problème : Comment l’homme vit-il dans le
temps ? Quelle est l’attitude de l’homme face
au temps ? Comment l’homme habite-t-il le
temps ?
Thèse : L’homme se détourne du présent et
poursuit l’avenir et le passé. Démarche :
l’auteur a utilisé trois arguments pour
expliquer et fonder en
raison sa thèse qui sont :
la fuite du présent ;
la dureté du présent ;
l’avenir comme la finalité de la vie humaine.
Intention de l’auteur : Blaise Pascal est un
croyant ; d’où la définition de l’homme
comme un être de foi, qui reconnaît
l’existence d’un autre monde qui fonde à la
fois la foi, l’espoir et l’espérance qui
permettent de vivre malgré tout. La foi donne
de l’épaisseur au monde, donne un certain
sens à la vie. Mais la foi peut conduire à la
méprise de ce monde et à la surestimation de
l’au-delà. Or la vie d’ici-bas peut et doit être
perçue comme une propédeutique à la vie
dans l’autre monde.
Les enjeux de la pertinence du problème et de
l’actualité de la thèse de l’auteur.
Le problème posé dans ce texte est pertinent ;
et cela parce que l'attitude de l’homme face
au temps demeure une préoccupation, car
d’elle dépendent toutes les possibilités de
réalisation de l’humain. Autrement dit, la
maîtrise du temps, du moins la bonne gestion
du temps, constitue la condition sine qua non
de la réalisation de toutes les tâches
humaines. La question du comment gérer le
temps, du comment habiter le temps, reste
donc toujours posée. Qu’il s’agisse de la
gestion des calendriers agricoles, de la gestion
des mandats politiques, des emplois de temps
scolaire, c’est la question de la gestion du
temps, du comment habiter le temps, qui se
trouve toujours posée.
La thèse défendue par Blaise Pascal est
toujours actuelle. En effet l’examen des
attitudes humaines permet de soutenir avec
l’auteur des Pensées et opuscules que
l’homme était et demeure un être d’ailleurs,
un ailleurs qui n’est qu’ombres et illusions.
Dans le même ordre d’idées, Saint Augustin
dans les confessions XI soutenait que « Ni
l’avenir ni le passé ne sont » et pourtant
constituent de véritables béquilles pour
l’humain.
En d’autres termes, la vie de l’homme dans le
présent est par essence un échec et cela de
par la nature insatiable de l’humain. Nous ne
sommes jamais satisfaits ni de ce que nous
sommes au présent, ni de ce que nous avons
au présent. C’est pour cette raison que nous
soutenons toujours nos vies par le souvenir
des « bons vieux temps » et par les illusions
des lendemains qui chantent : « ça va aller, ça
ira ». Henri Bergson dit la même chose quand
il déclare que « sur ce passé, nous sommes
appuyés ; sur cet avenir, nous sommes
penchés ; s’appuyer et se pencher, tel est le
propre de l’être conscient ».
Nonobstant cette propension à la poursuite
des ombres par les humains, d’autres
comportements sont de plus en plus observés
de nos jours. En effet

entre un passé qui n’est plus et un avenir qui


n’est pas encore, la tentation est grande de
n’accorder de réalité qu’au seul présent.
Quand Horace soutient que « cueille le jour »
(carpe diem) il fait écho à l’art de vivre
épicurien qui recommande une éthique du
présent. Toutefois la conduite responsable
exigible chez tout être de raison peut-elle
s’accommoder avec le simple abandon aux
impulsions présentes ?
Exemple d’introduction
L’être humain prend conscience de son
existence quand il est déjà dans le temps.
C’est pour cette raison qu’on dit du temps
qu’il est le cadre a priori de notre existence.
Autrement dit, nous ne pouvons pas imaginer
un être humain qui soit en dehors de l’espace-
temps. C’est dans le même ordre d’idées que
Blaise Pascal dans cet extrait de texte, tiré de
Pensées et opuscules (situation du texte), en
parlant du temps (thème) répond à la
question suivante : Comment l’homme
habite-t-il le temps ? Quelle est l’attitude de
l’homme face au temps ? (Problème)
Pour une meilleure intelligibilité de ce texte,
nous examinerons au cours de notre
développement d’une part la dureté et la fuite
du présent, l’avenir comme la fin de la vie
humaine et d’autre part nous apprécierons la
propension des humains à poursuivre l’avenir
et le passé en se détournant du présent
(Plan).
Exemple de développement
A la question Comment l’homme habite-t-il le
temps ? Blaise Pascal dans cet extrait de texte
soutient que l’homme se détourne du présent
et

poursuit les ombres que sont le passé et


l’avenir (la thèse). Mais quels sont les
arguments qui lui ont permis de soutenir une
telle position ?
Pour Blaise Pascal, le présent pour l’être
humain se caractérise par sa dureté. En effet,
l’humain au présent n’est ni satisfait de ce
qu’il est, ni satisfait de ce qu’il a. Qu’il s’agisse
des performances réalisées par l’être humain,
qu’il s’agisse des biens accumulés ou amassés
par ce dernier, il est comme pris dans le piège
d’un désir insatiable qui tisse avec son être.
L'auteur des Pensées et opuscules le dit si
bien dans cet extrait quand il soutient que «
C’est que le présent, d’ordinaire, nous blesse.
Nous le cachons à notre vue, parce qu’il nous
afflige ». Outre cette insatisfaction qui semble
inhérente à la vie de l’homme dans le présent,
le rythme du temps est infernal pour ce
dernier dans la mesure où il est indifférent par
rapport à ses besoins, ses attentes, ses
souhaits. Ainsi, les rares instants favorables
sont vite passés au passé. Ces propos de
Blaise Pascal « et s’il nous est agréable, nous
regrettons de le voir échapper » illustrent
bien cette triste réalité. Tous ces arguments
achèvent de nous convaincre que la vie de
l’homme dans le présent apparaît comme un
échec. N’est-ce pas pour cette raison qu’il
trouve du plaisir à s’évader du présent ?
L’homme fuit permanemment le présent.
L’examen de l’existence humaine révèle en
effet que l’homme est par essence un être
d’ailleurs. Certes il est physiquement présent
mais de par sa conscience, il migre
incessamment dans les autres dimensions du
temps : quand il est obsédé par la nostalgie
des « bons vieux temps », il déserte et s’évade
du présent et se réfugie dans le passé. Ou
bien, quand il n’arrive pas à faire face aux
défis du
présent, c’est dans le passé qu’il va y puiser
des solutions pour venir les adapter aux
situations présentes. Aussi, devant toutes ces
tentatives qui peuvent se révéler vaines, il se
console par la jouissance anticipée des délices
ou succès du futur. C’est cette idée que Blaise
Pascal traduit dans ce texte quand il affirme
que « Nous tâchons de le soutenir par
l’avenir, et pensons à disposer les choses qui
ne sont pas en notre puissance ». C’est donc
dire que l'avenir, parce qu’ensemble de
possibilités, rend possible à la fois la foi,
l’espoir et l’espérance qui permettent de vivre
malgré tout. L’avenir est de ce fait le but ou la
finalité de la vie de l’être humain.
Dire de l’avenir qu’il est la fin de la vie
humaine ne tient pas au fait qu’il contient la
mort qui est la fin ou le terme de la vie
biologique de l’homme. Cette affirmation
tient davantage au fait que l’homme vit pour
l’avenir et grâce à l’avenir. Pour l’avenir dans
la mesure où toutes les initiatives humaines
sont prises pour préparer l’avenir. Et même
au soir de leur vie, les personnes qui pensent
n’avoir plus d’avenir à préparer,
entreprennent dans la perspective de
préparer l’avenir de leurs progénitures. Nous
vivons grâce à l’avenir, en ce sens que, les
illusions des lendemains qui chantent
constituent des pare-chocs qui permettent
aux humains de supporter la vie présente
malgré les échecs. Pascal confirme bien cette
idée en déclarant que « Ainsi nous ne vivons
jamais, mais nous espérons de vivre ».
Cet argumentaire nous a permis de
comprendre la position de Blaise Pascal
d’après laquelle l’homme parce que blessé
dans et par le présent était condamné de
poursuivre les néants et plus précisément de
placer le sens de son existence dans l’avenir.
Toutefois la question qui reste pendante est la
suivante : quels sont les mérites et les
éventuelles limites d’une telle posi-
Le problème posé dans ce texte est pertinent ;
et cela parce que l'attitude de l’homme face
au temps demeure une préoccupation, car
d’elle dépendent toutes les possibilités de
réalisation de l’humain. Autrement dit, la
maîtrise du temps, ou du moins la bonne
gestion du temps constitue la condition sine
qua non de la réalisation de toutes les tâches
humaines. La question du comment gérer le
temps, du comment habiter le temps, reste
donc toujours posée. Qu’il s’agisse de la
gestion des calendriers agricoles de la gestion
des mandats politiques tout comme la gestion
des emplois de temps scolaire, c’est la
question de la gestion du temps, du comment
habiter le temps, qui se trouve toujours
posée.
La thèse défendue par Pascal est toujours
actuelle. En effet l’examen des attitudes
humaines permet de soutenir avec l’auteur
des Pensées et opuscules que l’homme était
et demeure un être d’ailleurs, un ailleurs qui
n’est qu’ombres et illusions. Dans le même
ordre d’idées, Saint Augustin dans les
confessions XI soutenait que « Ni l’avenir, ni le
passé ne sont » et pourtant constituent de
véritables béquilles pour l’humain.
En d’autres termes, la vie de l’homme dans le
présent est par essence une déception et cela
de par la nature insatiable de l’humain. Nous
ne sommes jamais satisfaits ni de notre être
au présent, ni de notre avoir au présent. C’est
pour cette raison que nous soutenons
toujours nos vies par le souvenir du « bon
vieux temps » et par les espoirs et les
espérances : « ça
tion ?

va aller, ça ira ». Henri Bergson dit la même


chose quand il déclare que « sur ce passé,
nous sommes appuyés ; sur cet avenir, nous
sommes penchés ; s’appuyer et se pencher,
tel est le propre de l’être conscient ».
Nonobstant cette propension à la poursuite
des ombres par les humains, d’autres
comportements sont de plus en plus observés
de nos jours. En effet, entre un passé qui n’est
plus et un avenir qui n’est pas encore, la
tentation est grande de n’accorder de la
valeur ou de l’importance qu’au seul présent.
Quand Horace soutient par cette formule : «
cueille le jour » (carpe diem), il fait écho à l’art
de vivre épicurien qui recommande une
éthique du présent. Il invite par-là les humains
à profiter sans attendre des instants présents.
Toutefois la conduite responsable exigible
chez tout être de raison peut-elle
s’accommoder avec le simple abandon aux
plaisirs mondains immédiats ?
En plus de l’échec de la vie de l’homme dans
le présent que Pascal évoque pour expliquer
et justifier le malaise de l’humain dans le
temps, il convient d’ajouter que le temps
apparaît comme l’expression de la finitude de
l'humain : être du temps ou dans le temps,
c’est être d’un temps, c’est être limité. Le
temps révèle la temporalité, la précarité, la
vulnérabilité, en cours, la mortalité de
l’homme. Certes, le temps est la condition de
possibilité de notre être, de notre existence ;
le temps est un complice nécessaire à notre
épanouissement. L’humain a besoin de temps
pour être, pour croître, pour mûrir, pour
produire, pour se reproduire, bref, pour
développer toutes ses potentialités. Mieux le
temps condition de l’oubli : le temps parce
qu’il permet l’oubli rend possible l’équilibre
psychologique et partant celui de la
37

société et cela parce que le temps par l’oubli


nous délivre des contentieux du passé, de la
torture des événements passés d’une part et
de l’autre il fa- vorise la mémorisation
condition de possibilité de l’apprentissage et
des ac- quisitions des connaissances : le temps
par l’oubli libère les humains du passé et de
l’ignorance. Mais parce que le temps est
irréversible, dès lors qu’un acte est effectif il
fait désormais corps avec son auteur, d’où la
torture exercée par le passé sur les individus.
Pire, le rythme du temps est infernal : il est
indifférent à nos situations, à nos joies, à nos
malheurs ; toutes ces situations font que la vie
de l’homme dans le temps apparaît comme
une malédiction. C’est ce qui fonde le désir
d’éternité chez l’homme, éternité perçue non
pas comme un temps très long, mais comme
un phénomène qui est hors du temps.

Exemple de conclusion
Nous pouvons retenir du texte de Pascal que
la vie de l’homme dans le temps, du moins
dans le présent est en deçà de ses espoirs et
de ses espé- rances. C’est ce qui fonde en
raison sa fuite du présent, voire du temps
pour apparaître comme un être d’ailleurs, des
lointains, un être déchiré parce que
condamné à vivre dans le temps où il est
permanemment hanté par l’idée de sa
finitude et de sa mort certaine, qui n’arrive
qu’une seule fois dans la vie d’un homme
mais qui est là toutes les fois.
Notre conviction est qu’une réflexion sur le
temps est solidaire de celle sur l’existence et
la mort. Réfléchir donc sur le temps et sur
l’existence nous amène très vite à la question
religieuse, et par-là même à la question du
sens de la vie.

2-Commentaire : Dégagez l’intérêt


philosophique de ce texte à partir de son
étude ordonnée.
Il me semble de plus en plus que le
philosophe, étant nécessairement l’homme
du lendemain et du surlendemain, s’est de
tout temps trouvé en contradiction avec le
présent ; il a toujours eu pour ennemi l’idéal
du jour. Tous ces extraordinaires pionniers de
l’humanité qu’on appelle des philosophes et
qui eux-mêmes ont rarement cru être les amis
de la sagesse mais plutôt des fous déplaisants
et de dangereuses énigmes, se sont toujours
assigné une tâche dure, involontaire,
inéluctable, mais dont ils ont fini par découvrir
la grandeur, celle d’être la mauvaise
conscience de leur temps [...]
En présence d’un monde d’« idées modernes
» qui voudrait confiner chacun de nous dans
son coin et dans sa « spécialité », le
philosophe, s’il en était encore de nos jours,
se sentirait contraint de faire consister la
gran- deur de l’homme et la notion même de
« grandeur » dans l’étendue et la diversité des
facultés, dans la totalité, qui réunit des traits
multiples ; il déterminerait même la valeur et
le rang d’un chacun d’après l’ampleur qu’il
saurait donner à sa responsabilité.
Aujourd’hui la vertu et le goût du jour
affaiblissent et diluent le vouloir, rien n’est
plus à la mode que la débilité du vouloir.
Friedrich Nietzsche, Par-delà Bien et Mal
Tâches préparatoires
Thème : du philosophe
39

Problème : quel est le statut, du moins la


fonction du philosophe ?
thèse : la fonction du philosophe, c’est d’être
la mauvaise conscience de
son temps.
Démarche : L’auteur a utilisé deux arguments
pour expliquer et fonder en raison sa thèse :
- la figure du philosophe (futuriste, pionnier,
énigme, folie) ;
- la spécialisation comme facteur d’aliénation
pour l’humain (régression de la responsabilité
et l’affaiblissement du vouloir).
Intention de l’auteur : Friedrich Nietzsche est
un anarchiste, un nihiliste. Il conteste la
légitimité, du moins la pertinence des
opinions admises aussi ancestrales soient-
elles. Il soutient l’idée selon laquelle les
valeurs et les connaissances sont limitées
dans le temps et dans l’espace. D’où la
nécessité de rester critique vis-à-vis de ces
dernières et d’éviter toutes les formes
d’idolâtrie à l’endroit des idées et des
pratiques jadis admises ou acceptées comme
telles.
Les enjeux : de la pertinence du problème
posé et de l’actualité de la thèse de l’auteur.
Notre siècle est celui de la science ; autrement
dit la science est devenue un argument
majeur soustrait à tout doute d’une part et de
l’autre elle est même le critère d’évaluation
des autres formes de la pensée. Dans un tel
contexte, la question de la place ou de
l’importance de la philosophie, et partant de
la fonction du philosophe se pose avec acuité.
Pire, les progrès de la technoscience, de sa
spécialisation et la naissance du scientisme
ont engendré des problèmes d’ordre éthique
et sociocognitifs. Ces problèmes remettent
paradoxalement sur selle la question de la
nécessité

de la philosophie, d’une épistémologie, d’une


réflexion critique sur les conditions de
possibilité de la techno science, sur les
conditions d'utilisations humaines des
produits de la techno science. D’où la
pertinence du problème traité dans ce texte.
La position de Friedrich Nietzsche selon la-
quelle le philosophe est en rupture avec ses
contemporains est plus que actuelle.
L’étroitesse des esprits, consécutive à la
spécialisation à outrance, le scientisme, les
effets de mode et le relâchement moral qui
sont caractéristiques de notre monde sont
révélateurs de l’actualité de la thèse de
l’auteur.

3.Commentaire : Dégagez l’intérêt


philosophique de ce texte à partir de son
étude ordonnée.
La mort envisagée dans le sérieux est une
source d’énergie comme nulle autre ; elle
rend vigilant comme rien d’autre.
La mort incite l’homme charnel à dire : «
mangeons et buvons, car demain, nous
mourrons ». Mais c’est là le lâche désir de
vivre de la sensualité, ce méprisable ordre de
choses où l’on vit pour manger et boire, et où
l’on ne mange et ni ne boit pour vivre.
L’idée de la mort amène peut-être l’esprit plus
profond à un sentiment d’impuissance où il
succombe sans aucun ressort ; mais à
l’homme animé de sérieux, la pensée de la
mort donne l’exacte vitesse à observer dans la
vie, et elle lui indique le but où diriger sa
course. Et nul arc ne saurait être tendu ni
communiquer à la flèche sa vitesse comme la
pensée de la mort stimule le vivant dont le
sérieux tend l’énergie. Alors le sérieux
s’empare de l’actuel aujourd’hui même ; il ne
dédaigne aucune tâche comme insignifiante ;
il n’écarte aucun moment comme trop court ;
il travaille de toutes ses forces à plein
rendement, prêt cependant à sourire de lui-
même si son effort se prétend méritoire
devant Dieu, et prêt à comprendre en son
impuissance qu’un homme n’est rien et qu’en
travaillant avec la dernière énergie, l’on ne
fait qu’obtenir la véritable occasion de
s’étonner de Dieu.
Sören Kierkegaard, Sur une tombe Tâches
préparatoires

Thème : la mort
Problème : Quelle est la valeur de la mort
pour l’existence humaine ? Quelle
perception l’homme a-t-il de la mort ?
Thèse : L’idée de la mort représente ou
constitue pour le sujet sérieux une invite à
l’action.
Démarche : L’auteur a utilisé trois arguments
pour expliquer et fonder en raison sa thèse :
- la mort comme un stimulant pour l’action et
pour la vie - la mort comme source de
résignation
- la mort comme fondement de l’hédonisme
Intention de l’auteur : Kierkegaard est un
existentialiste ; il a réfléchi sur le sens de
l’existence : sens comme signification et sens
comme direction, sens comme étant déjà là
qu’il va falloir découvrir ou sens à donner à
l'existence. L’existence comme l’instant de la
vie dans son éclatement vertigineux
échappant donc à la pensée logique, à
l’abstraction.
Les enjeux : De la pertinence du problème
traité dans le texte et de l'actualité de la thèse
de l’auteur.
La philosophie dès son origine est concernée
par le problème des valeurs et des finalités de
l’existence. Or une réflexion sur l’existence est
solidaire de celle sur la mort. La mort en effet
reste une énigme : d’une part, sa nature est
ambiguë et est une tragédie ; Jankélévitch au
sujet de la mort soutient qu’elle est un
monstre empirico-métempirique ; autrement
dit, mal-

Malgré la permanence de la mort et


l’expérience que nous avons d’elle à travers la
mort des autres, elle demeure un mystère,
d’où son ambiguïté. Et parce qu’elle est
ambigüe, elle est diversement appréciée. Pour
certains, elle est une solution radicale, car elle
soustrait et sauve les humains de la misère et
de l’absurdité de l’existence (le suicide); elle
est même regardée comme une renaissance
dans la vraie vie, celle éternelle (la conception
religieuse) ; pour d’autres, elle est un saut
dans le néant, dans l’inconnu, à l’étranger, qui
est étrange, qui fait peur, d’où les angoisses
engendrées par la simple pensée de la mort.
Ce sont cette ambiguïté et cette ambivalence
qui font qu’elle est toujours l’objet de la
réflexion philosophique. Cette ambiguïté et
cette ambivalence traduisent aussi la
pertinence du problème posé dans le texte.
Ainsi il ne s’agit pas seulement de s’engager
sur une réflexion sur la mort en tant que
phénomène biologique, une fin ultime ou un
recommencement mais aussi et surtout dans
une conception de l’existence, et partant d’un
art de vivre : faut-il se proposer d’oublier la
mort ? (Epicure : « la mort ne nous concerne
en rien », Spinoza : « l’homme libre médite
sur la vie, non sur la mort »). Quel peut être le
sens de cette attitude et quel sens peut- on
donner à nos actions présentes ? Ou bien
faut-il se préparer à mourir ? De ce fait, faut-il
reconsidérer le poids de chaque action que
nous posons, de chaque événement vécu, en
fonction de l’échéance finale? La pensée de la
mort n’est pas seulement génératrice
d’angoisses, de peurs sans adresses ; par elle,
toutes les entreprises humaines sont frappées
de précarité, de relativité.
Toutes les attitudes et stratégies humaines
décrites tantôt sont restées vivaces malgré les
progrès scientifiques censés projeter de la
lumière sur le mythe de la mort et le mystère
de la vie, d’où la pertinence du problème posé
par Kierkegaard.
La mort représente pour les vivants en
général et les croyants en particulier une
école pour la vie. En effet la mort, en plus du
fait qu’elle soit une affir- mation ou une
confirmation de l’égalité ontologique entre
tous les êtres hu- mains (elle fauche de la
même façon chez les pauvres comme chez les
riches, elle est indifférente par rapport à l’âge,
au sexe, à l’origine sociale de ses candidats).
Elle rappelle les humains sur leur condition
tragique, des êtres permanemment guettés
par la mort, hantés par ce spectre de la mort.
C’est dans ce sens que Jean de La Bruyère
soutenait qu’il est plus facile de vivre la mort
que de la penser. Autrement dit, elle arrive
une seule fois dans la vie d’un homme mais
elle est là toutes les fois. C’est ce qui fait d’elle
une violence absolue, source de torture et de
traumatisme psychologiques.
La position de Kierkegaard sur le plan logique,
spirituel et religieux est très soutenable et
fondée.
Plus précisément au niveau religieux, elle peut
être perçue comme une re- naissance, le
début d’une autre vie, de la vraie vie, une
libération de l’âme vis-à-vis du corps, siège
des désirs et passions qui empoisonnent la vie
des humains. Pour Henri Bergson : « la
religion est une assurance contre la
dépression provoquée par l’idée de la mort ».
Sur le plan pratique et existentiel, la prise de
conscience de la mort, de la
précarité de notre vie, de la finitude et de la
temporalité de notre vie, peut nous amener à
agir vite et bien parce que l’idée de la mort
dissipe l’illusion selon laquelle nous avons le
temps. En cours, l’idée de la mort devrait
stimuler les hommes à l’action. D’où
l’actualité ou la validité de la thèse de
Kierkegaard.
Toutefois, dans les faits, elle peut inhiber et
conduire à la résignation et au fatalisme. Elle
peut fonder l’hédonisme et conduire les âmes
faibles à sombrer dans une recherche
frénétique des plaisirs immédiats et sensuels.
Horace soutenait dans ce sens que « cueille le
jour » (carpe diem).

4- Commentaire : Dégagez l’intérêt


philosophique de ce texte à partir de son
étude ordonnée.
Il y a dans chaque État, trois sortes de
pouvoirs : la puissance législative, la puissance
exécutrice des choses qui dépendent du droit
des gens, et la puissance exécutrice de celles
qui dépendent du droit civil.
Par la première, le prince ou le magistrat fait
des lois pour un temps ou pour toujours, et
corrige ou abroge celles qui sont faites. Par la
seconde, il fait la paix ou la guerre, envoie ou
reçoit des ambassades, établit la sûreté,
prévient les invasions. Par la troisième, il punit
les crimes ou juge les différends des
particuliers. On appellera cette dernière la
puissance de juger ; et l’autre, simplement la
puissance exécutrice de l’État.
La liberté politique dans un citoyen est cette
tranquillité d’esprit qui provient de l’opinion
que chacun a de sa sûreté ; et pour qu’on ait
cette liberté, il faut que le gouvernement soit
tel qu’un citoyen ne puisse pas craindre un
autre citoyen.
Lorsque, dans la même personne ou dans le
même corps de magistrature, la puissance
législative est réunie à la puissance exécutrice,
il n’y a point de liberté, parce qu’on peut
craindre que le même monarque ou le même
sénat ne fasse des lois tyranniques pour les
exécuter tyranniquement.
Il n’y a point encore de liberté si la puissance
de juger n’est pas séparée de la puissance
législative et de l’exécutrice. Si elle était
attachée à la puissance législative, le pouvoir
sur la vie et la liberté des citoyens serait
arbitraire : car le juge serait législateur. Si elle
était jointe à la puissance

Exécutrice, le juge pourrait avoir la force d’un


oppresseur.
Tout serait perdu si le même homme ou le
même corps des principaux, ou des nobles, ou
du peuple, exerçait ces trois pouvoirs : celui
de faire des lois, celui d’exécuter les
résolutions publiques, et celui de juger les
crimes ou les différends des particuliers.
Montesquieu (Charles de Secondat, baron de),
De l’esprit des lois, 1
les tâches préparatoires
Thème : la liberté et le pouvoir
Problème : Quelles sont les conditions de
réalisation de la liberté politique ?
Thèse : la séparation des pouvoirs est la
condition de possibilité de la liberté politique.
Démarche : l’auteur a utilisé trois arguments
pour expliquer et fonder en raison sa thèse
qui sont :
- la sécurité comme condition de la liberté ;
- la concentration des pouvoirs législatif et
exécutif comme négation de
la liberté ou source de tyrannie;
- la concentration des pouvoirs judiciaire,
législatif et exécutif comme
génératrice de l’oppression et du despotisme.
Intention de l’auteur : Dans de l’esprit des
lois, Montesquieu démontre que seule la
séparation des trois pouvoirs (législatif,
exécutif, judiciaire) garantit la liberté politique
; l’auteur est sans doute un démocrate parce
Qu'en considérant la liberté comme une des
finalités de la vie dans la cité, il confirme du
même coup l’égalité naturelle qui existe entre
les hommes, laquelle est fondatrice de la
liberté démocratique.
Les enjeux : de la pertinence du problème
posé dans le texte et de l’actualité de la thèse
de l’auteur.
Comment sauvegarder ou restaurer la liberté
politique ? Voilà une interrogation qui taraude
les esprits aujourd’hui bien que nous vivions
dans des Etats modernes qui sont par principe
des Etats de Droit, des Etats démocratiques,
où la liberté devrait être garantie. C’est dire
que dans les faits, la liberté n’est pas un
acquis, elle reste une conquête à réaliser. Les
conditions de sa réalisation effective restent à
analyser, à définir et à réunir. Nous pouvons
déduire que le problème à savoir « quelles
sont les conditions de réalisation de la liberté
? » auquel Montesquieu tente de répondre
dans ce texte demeure pertinent.
Mieux la réponse de Montesquieu selon
laquelle « la séparation des pouvoirs est la
condition de possibilité de la liberté politique
» et même de la démocratie, est une position
largement partagée, défendue et revendiquée
par tous les démocrates. L’une des grandes
faiblesses des démocraties modernes et
surtout africaines est sans conteste le fait que
la séparation des pouvoirs proclamée et
admise par les Lois fondamentales, est
contredite dans les faits dans la mesure où
tous les pouvoirs (exécutif, législatif et ju-
diciaire) sont concentrés dans les mains d’un
même parti politique ou d’un même corps
politique. Dans ce contexte, on prend
rapidement conscience du fait que la
démocratie ne saurait se réduire seulement à
l’architecture

institutionnelle. Il ne suffit donc pas d’avoir


une Assemblée nationale ou un laboratoire
des lois, un gouvernement qui exécute des
décisions et des juges qui disent le Droit pour
conclure que nous sommes en démocratie et
que notre liberté est garantie. Il faudrait que
les lois constitutives du Droit non seulement
soient l’expression de la volonté du peuple, à
défaut du plus grand nombre (la majorité) et
qu’elles prennent en charge les
préoccupations et les intérêts majeurs des
citoyens. Remplir ces conditions minimales
reste très souvent un grand souci. Cette
situation est consécutive aux crises de
représentativité en ce sens que les
préoccupations majeures des mandataires
sont ignorées ou du moins oubliées ou foulées
aux pieds par les mandatés. Toutes ces
difficultés qu’on rencontre dans la mise en
œuvre de la nécessaire séparation des
pouvoirs pour une garantie effective de la
liberté sont révélatrices et de la pertinence du
problème et de la validité de la thèse de
Montesquieu.

5-Commentaire : Dégagez l’intérêt


philosophique de ce texte à partir de son
étude ordonnée.
Avant que l’art eût façonné nos manières et
appris à nos passions à parler un langage
apprêté, nos mœurs étaient rustiques, mais
naturelles ; et la différence des procédés
annonçait au premier coup d’œil celle des ca-
ractères. La nature humaine, au fond, n’était
pas meilleure ; mais les hommes trouvaient
leur sécurité dans la facilité de se pénétrer
réciproquement, et cet avantage, dont nous
ne sentons plus le prix, leur épargnait bien de
vices.
Aujourd’hui que des recherches plus subtiles
et un goût plus fin ont réduit l’art de plaire en
principes, il règne dans nos mœurs une vile et
trom- peuse uniformité, et tous les esprits
semblent avoir été jetés dans un même moule
: sans cesse la politesse exige, la bienséance
ordonne : sans cesse on suit des usages,
jamais son propre génie. On n’ose plus
paraître ce qu’on est ; dans cette contrainte
perpétuelle, les hommes qui forment ce
troupeau qu’on appelle société, placés dans
les mêmes circonstances, feront tous les
mêmes choses si des motifs plus puissants ne
les en détournent. On ne saura donc jamais
bien à qui l’on a affaire : il faudra donc, pour
connaître son ami, attendre les grandes
occasions, c’est-à-dire attendre qu’il n’en soit
plus temps, puisque c’est pour ces mêmes
occasions qu’il eût été essentiel de le
connaître.
Jean Jacques Rousseau, Discours sur les arts
et les sciences,
51

Les tâches préparatoires Thème : l’art


Problème : Quel est l’apport ou l’impact de
l’art sur nos mœurs ? Quelle est la
contribution du développement des arts à
celle de nos mœurs ?
Thèse : le développement de l’art a corrompu
nos mœurs.
Démarche : L’auteur a utilisé deux arguments
pour expliquer et fonder en
raison sa thèse qui sont :
- la perfection de la nature ;
- l’art comme porteur de la corruption des
mœurs.
Intention de l’auteur : l’auteur est un
naturaliste ; il a foi en la nature. La nature
telle qu’elle est, est parfaite, la nature y
compris les humains et leurs pratiques, leurs
mœurs, leurs manières de vivre. A contrario,
l'art ou la culture est porteuse de
dégradation, de corruption. Il est
essentiellement facteur d’uniformisation elle-
même négatrice des identités, des
différences, bref des richesses. Pire, il est
porteur d’hypocrisie qui sape la sincérité des
humains.
Toutefois l’art ou la culture peut être source
d’enrichissement ou d’accomplissement pour
la nature. En effet, la nature telle qu’elle est
ne satisfait pas toujours les nombreux besoins
des humains. Pire, elle est naturelle parce que
soumise aux aléas naturels. Cette situation est
révélatrice de sa vulnérabilité, d’où la
nécessité de rompre avec le vœu cartésien qui
était de devenir « maître et possesseur de la
nature » pour celui de Gaston Berger

qui veut que nous soyons des « bergers de la


nature ». Au regard de ce qui précède nous
pouvons soutenir que l’art ou la culture
constitue des soins ou des compléments que
les humains apportent à la nature.
Les enjeux : de la pertinence du problème
posé dans le texte et de l’actualité de la thèse
de l’auteur.
Notre monde est essentiellement celui des
arts et de la culture. La multiplicité des
œuvres contemporaines qui se donnent pour
artistiques conduit à s’interroger non
seulement sur le sens à donner à l’art mais
aussi et surtout sur la valeur des œuvres d’art,
leurs impacts sur nos modes de vie, sur nos us
et coutumes, bref sur nos mœurs. Toutes ces
questions sont révélatrices de la pertinence
du problème traité dans ce texte.
La position de Rousseau selon laquelle le
développement des arts corrompt les mœurs
est actuelle. En effet l’art est une occasion par
laquelle les hommes expriment toutes leurs
richesses, tout ce qu’ils ont d’indicible ou
d’inexprimable dans les autres canaux de
communication. Et cela parce que l’art
apparaît comme une activité à part, une
activité soustraite aux exigences morales ou
au-dessus des contraintes sociales et
éthiques. Par- delà l’évasion du monde qu’il
rend possible, l’art permet aux Humains de
s’ouvrir à d’autres mondes, à d’autres valeurs,
ou du moins dévoile ou habille ce monde pour
lui permettre d’apparaître sous un nouveau
visage. Il grossit volontairement certaines
facettes du monde à l’effet d’attirer
l'attention ou même de choquer. L’art parce
que création, rend présent ce qui est absent,
réconcilie les contraires, ou du moins les
rapproche. Toutes ces libertés peuvent être
regardées comme contraires aux bonnes
mœurs,
comme corruptrices des valeurs jadis admises.
L’interdiction de certaines œuvres d’art (films,
romans, clips video, chansons ...) constitue ici
une illustration.
Cependant l’art, parce qu’il choque souvent,
peut alerter et prévenir la communauté
humaine des dangers futurs qui surviennent
souvent à la faveur de la somnolence des
consciences ; mieux il enrichit par l’ouverture
des esprits, des époques et des espaces.

Sujet 1 : Sommes-nous fondés à réduire


l’action illégale à l’action injuste ? ►Tâches
préparatoires :
►Problème : rapport entre le droit positif et
la justice
Problématique :
• La justice se réduit-elle à la plate
observation des lois ?
• Autrement dit, la justice coïncide-t-elle avec
la simple légalité ?
• La pluralité ou la diversité des droits positifs
ne traduit-elle pas leurs
imperfections ? Cela ne révèle-t-il pas la
nécessité, mieux le droit d’aller contre le Droit
positif, Droit positif compris comme ensemble
de lois et coutumes propres à un État, à un
moment donné ? Mais comment concilier le
droit d’aller contre le Droit positif avec
l’exigence d’obéir au Droit positif, source de
cohésion sociale et de sûreté ?
• Le Droit Naturel et les Droits humains ne
sont-ils pas comme des références critiques
devant inspirer et nourrir les différents Droits
positifs
• Cet état de fait ne traduit-il pas l’idéalité de
la justice ? N’est-ce pas cette idéalité de la
justice qui révèle le pardon et la charité
comme des solutions conjoncturelles certes
mais nécessaires au déficit de justice ?
Exemple d’introduction
De façon radicale, la justice vient du latin « jus
» qui signifie droit et « dis- cere » qui signifie «
dire » ; l’un dans l’autre la justice pourrait
signifier : dire le droit ; c’est dans ce sens que
les défenseurs de la justice sont en même
temps ceux du droit et exigent chaque fois
que le droit soit dit et rien que le droit. Sous
cette veine nous pouvons répondre par
l’affirmative à la question suivante : «
Sommes-nous fondés à réduire l’action
illégale à l’action injuste ? » Cette
interrogation soulève le problème suivant :
Quel rapport existe-t-il entre la justice et le
Droit positif, ensemble de lois propres à un
État, à un moment donné ? En d’autres
termes, la justice se réduit-elle à la plate
observation des lois ? La légitimité peut-elle
se réduire à la simple légalité ? Mieux la
justice peut-elle coïncider avec la simple
conformité aux lois ou au contraire faut-il lui
trouver un au-delà qui puisse la fonder et
l'inspirée ?
Après avoir examiné la justice comme respect
du Droit positif dans un premier moment,
nous apprécierons dans le second, les Droits
Humains et le Droit Naturel comme
fondement de la justice véritable avant
d’apprécier la charité et le pardon comme un
recours au déficit ou à l’idéalité de la justice.
Exemple de développement
À la question quel rapport existe-t-il entre le
Droit positif et la justice, nous pouvons
répondre de prime abord que la justice, au-
delà de son aspect institutionnel qui fait d’elle
un ensemble d’institutions publiques et des
per- sonnes ayant pour fonction officielle
d’appliquer la loi, n’est rien d’autre que la
conformité au Droit, la soumission
scrupuleuse aux lois de l’Etat. Or ce qui
caractérise ce droit connu couramment sous
le vocable du Droit positif, c’est sa pluralité, sa
diversité. C’est donc dire que ce Droit positif
varie dans sa forme et dans son contenu en
fonction de l’espace et du temps. Cette
variabilité et cette inconstance du Droit positif
traduisent d’une part son imperfection et
d’autre part celle de la justice qui dépend
étroitement de ce dernier. De façon précise, il
convient de noter que les lois constitutives du
Droit positif, même dans le contexte de l'État
moderne qui se veut Etat de Droit qui sont
censées traduire la volonté générale, celle des
citoyens, codifient souvent des injustices
manifestes. Ces lois à l’examen révèlent
qu’elles sont loin d’être l’expression des
aspirations profondes des citoyens ou des
populations à la base. Au contraire, elles
codifient souvent ou bien l’ordre établi ou
bien elles formalisent, garantissent et
pérennisent les intérêts de la classe
dirigeante. Pire, ces lois dans de nombreuses
situations créent des conditions pour
perpétuer les inégalités sociales, les aggraver
ou les consacrer comme étant des inégalités
naturelles. Nous pouvons conclure que
s’opposer à de telles lois, déroger à de telles
dispositions légales, bien que cela puisse être
qualifié d’actions ou d’attitudes illégales, ne
saurait en principe être qualifié d’attitudes
injustes. Mieux, au regard des limites du Droit
positif, n’a-t-on pas le droit d’aller souvent
contre ce Droit, ces lois qui sont à la limite
iniques, partiales et liberticides? N’est-ce pas
un devoir dans la perspective d’améliorer, de
toiletter ces lois que d’avoir un rapport
critique avec le Droit positif, avec les lois ? Cet
argumentaire et ces interrogations nous
permettent de dire que le Droit positif et la
justice entretiennent un rapport de cause à
effet mais aussi un rapport critique et
dynamique. Mais au nom de quels principes,
pouvons-nous avoir le droit d’aller contre le
Droit positif, de poser des actions illégales
tout en garantissant la cohésion sociale et en
visant la réalisation de la justice véritable ?
Quand on parle de justice véritable, on pense
à une justice universelle, valable en tout lieu
et en tout temps. Pour ce faire, il faudrait que
les Lois et les Règles auxquelles cette justice
se réfère soient aussi universelles. C’est dire
donc que cette justice véritable sera la
résultante du respect ou de la soumission au
Droit Naturel et aux Droits Humains. On
rappellera en pas-

Sachant que le Droit Naturel est un ensemble


de principes ou de règles valables en tout
temps et en tout lieu, qui sont théoriques,
non écrits, découlant de la Nature Humaine,
elle-même caractérisée par la Raison.
Autrement dit, les principes ou les règles
constitutifs du Droit Naturel sont issus de la
Raison Humaine, trait d’union entre tous les
êtres humains sans distinction aucune,
élément invariant et commun qu’on retrouve
chez tous les Humains. Cette idée est
confirmée par René Descartes quand il
soutient que « le bon sens est la chose du
monde la mieux partagée... ». Les Droits
Humains quant à eux, désignent un ensemble
de principes ou de règles valables en tout
temps et en tout lieu, mais à la différence de
ceux du Droit Naturel , sont consignés dans
des documents officiels tels que, la Charte de
la Révolution Française de 1789, la
Déclaration universelle des Droits de l’Homme
du 10 décembre 1948, la Charte Africaine des
Droits de l’Homme et des Peuples du 27 juin
1981, la Convention relative aux Droits de
l’Enfant du 20 novembre 1989, la Charte
africaine sur les Droits et le Bien-être de l’En-
fant de juillet 1990... Le respect des principes
et des règles du Droit Naturel et des Droits
Humains est exigible chez tous les humains.
C’est la référence aux principes de ces Droits
qui nous autorise à aller contre les lois
positives des différents Etats, non pas pour
instaurer l’anarchie et laisser libre cours à nos
pulsions mais pour corriger, toiletter et
dépoussiérer les lois des Droits positifs à
l’effet de les faire coïncider avec ces principes
universels, du moins de les rapprocher au
mieux à ces derniers. Au regard de ce qui
précède, nous pouvons raisonnablement
soutenir que toutes les actions illégales ne
sont pas nécessairement des actions injustes.
Il y a des actions illégales qui sont plus justes
que celles légales. Toutefois il convient de

noter que la justice véritable, la conformité au


Droit Naturel et aux Droits Humains, reste un
idéal, une référence critique qui nourrit et
inspire les différents Droits positifs des
différents pays. Elle demeure un horizon plus
ou moins lointain à conquérir, à réaliser. D’où
le déficit de justice que les hommes vivent au
quotidien au travers des justices imparfaites
de leurs Etats. C’est dans un tel contexte
qu’on peut comprendre le recours aux
solutions ponctuelles et conjoncturelles que
proposent les personnes qui optent pour le
pardon et la charité. Les actes de charité et de
pardon ne sont pas légaux dans la mesure où
ils ne sont pas prescrits par la loi. Les
personnes auteurs de ces actes ne sont pas
tenues. Et pourtant elles ne sont pas
coupables d’actes illégaux bien que le recours
au pardon puisse être perçu par certains
comme un abandon de la voie judiciaire, une
prime offerte à l’in- justice pouvant faire le lit
de l’impunité. En ce qui concerne la charité,
du fait qu’elle soit partiale, laisse des
potentiels bénéficiaires sur leur soif, dans
l’incompréhension même. « Pourquoi lui et
non pas moi ? » « N’ai-je pas droit à l’aide des
plus aisés ? » « Le riche est-il l’intendant de
tous les pauvres ou bien de certains pauvres ?
». Par-delà toutes ces questions, on pourrait
retenir de la charité et du pardon qu’ils ont
pour fonction de combler les insuffisances de
la justice positive et le déficit ou l’idéalité de
la justice véritable dans la perspective de
contenir la violence inhérente aux relations
humaines dans des proportions soutenables.
Pour finir, nous retiendrons que les véritables
solutions aux limites du Droit positif et de la
justice doivent être structurelles et
structurantes. Pour l'instauration d’une
véritable justice, nous avons besoin d’actions
fortes et légitimes telles que la désobéissance
civile, les révoltes, les protestations, les
rébellions, illégales soient-elles, mais qui sont
source de transformations positives des
sociétés.
Exemple de conclusion
Au terme de notre réflexion, nous pouvons
retenir que toutes les actions illégales ne sont
pas nécessairement des actions injustes.
Mieux, certaines actions de négation du Droit
positif s’imposent aux Humains comme des
devoirs si nous voulons placer l’humanité sur
la trajectoire du progrès, dans l’optique de
construire un monde moins violent, une
justice pour tous. Pour ce faire, n’est-il pas
nécessaire pour les humains d’harmoniser
d’abord leur vision par rapport aux finalités de
la vie en commun : est-ce pour bien vivre que
les hommes se sont mis ensemble pour parler
comme Aristote ou bien la vie en
communauté doit-elle offrir à chacun
l’occasion d’exprimer sa volonté de puissance
pour parler comme Nietzsche ?
Sujet 2 : L’hypothèse de l’inconscient exclut-
elle la liberté ? Tâches préparatoires :
Problème : Quel rapport existe-t-il entre
l’inconscient et la liberté humaine ?
Problématique :
●Peut-on concilier chez l’homme les idées de
liberté et d’inconscient ?
●Les idées de responsabilité, étroitement
liées à celles de la liberté, de la lucidité et de
la claire conscience des tenants et des
aboutissants de nos actions peuvent-elles
faire bon ménage avec celles de l’inconscient
qui admettent l’idée selon laquelle l’homme
est fondamentalement un être libidinal, de
pulsions sexuelles ?
●Ou au contraire, la reconnaissance de
l’inconscient, à côté de la conscience, comme
participant de la définition ou de l’essence de
l’homme, loin d’être une humiliation du genre
humain,ne constitue-t-elle pas à la fois un
enrichissement et une invite à la prudence?
●L’inconscient fait-il la grandeur ou la misère
de l’homme ? Les axes de réflexion:
►Clarification des notions d’inconscient et
de liberté ; ►L’inconscient, comme une
remise en cause de la responsabilité
humaine donc de la liberté humaine ;
►L’inconscient comme l’expression de la
grandeur et de la richesse de l’homme ;
►L’inconscient, comme une invite à la
prudence vu la dualité et la complexité de la
nature humaine ;
►L’inconscient, alibi ou prétexte pour la
mauvaise foi et pour l'absolution des dérives
comportementales.

Sujet 3 : Le développement technique est-il


une menace pour la vie humaine ?
Tâches préparatoires :
Problème : Quelle est la valeur des progrès
techniques pour la vie humaine ?
Problématique :
●Les progrès techniques sont-ils solidaires de
l’amélioration de la vie humaine ou au
contraire sont-ils à l’origine des dérèglements
de notre milieu de vie et partant de la qualité
de notre vie ?
●Les objets techniques accroissent certes
notre pouvoir d’action, mais n’augmentent-ils
pas aussi l’étendue des pouvoirs exercés sur
nous ?
●Avons-nous la réelle maîtrise du
développement de la technique dans notre
vie de tous les jours ?
●Nonobstant les effets tantôt pervers, tantôt
bénéfiques pour les humains, les techniques
et leurs corollaires ont-ils une valeur
intrinsèque ? Leur valeur n’est-elle pas
fonction de la qualité de leur utilisation?
Les axes de réflexion ►Clarification des
notions
- Progrès techniques : dans la précision et
dans l’étendue des domaines. - Menaces pour
la vie humaine : réelle (changements
climatiques) et la-
tente (clonage humain) ;
►Le développement technique nous libère de
multiples efforts et dan- gers
- Des outils plus performants, plus efficaces,
capables de soustraire les humains de la
pénibilité et de permettre aux scientifiques
d’accéder au monde infiniment petit ;
- Des outils plus efficients pour booster la
productivité et la production ; - Le
développement technique et la réduction des
distances sociales et culturelles ;
- Réalisation du vœu cartésien : « devenir
maître et possesseur de la nature ».
►Le développement technique peut être un
vecteur de domination ou d’aliénation
- Le développement technique et protection
de la vie privée
- Le développement technique et société de
consommation
- Le développement technique et la
cybercriminalité
- Le développement technique et le
machinisme
- Le développement technique et fragilité de
la nature
- Synthèse : Nécessité de passer du vœu de
René Descartes au vœu de Gaston Berger «
...devenir comme maître et possesseur de la
nature... » à « ... être berger et protecteur de
la nature... »
►La neutralité de la technique
- les objets techniques ou outils comme les
prolongements des organes na-

turels (les lunettes prolongent les yeux tout


comme les téléphones prolongent les oreilles)
;
- la fonction principale de la technique :
réduire la tension entre l’homme et son
milieu ;
- les objets techniques en eux-mêmes ne sont
ni bons, ni mauvais ;
- nécessité d’une épistémologie : réflexion
critique sur les conditions de possibilité et
d’utilisation humaine des produits de la
science et de la technique.
64

Sujet 4: Dans quel sens l’égalité entre les


Hommes est-elle la condition et la fin de la
démocratie ?
Tâches préparatoires :
Problème : Quel est le statut de l’égalité entre
les Hommes dans la démocratie ?
Problématique :
●L’égalité entre les Hommes est-elle pour la
démocratie une condition de possibilité ou
une de ses finalités ?
●La démocratie peut-elle être conçue en
dehors de cette égalité, condition de la liberté
?
●Existe-t-il d’autres principes qui puissent
fonder la démocratie par-delà l’égalité et la
liberté ? Autrement dit, l’égalité, et par
ricochet la liberté, est-elle une condition
suffisante à l’avènement de la démocratie ?
Les axes de réflexion
►L’égalité comme condition de possibilité de
la démocratie
- L’égalité ontologique entre les Hommes
comme une remise en cause radicale de l’idée
selon laquelle il existerait certains Hommes
qui seraient nés pour gouverner et d’autres
pour être gouvernés : une personne, une voix.
La légitimité du pouvoir de l’élu trouve par
conséquent son origine
65

dans le contrat, dans le consentement


populaire ;
- Parce que les Hommes sont égaux, ils sont
sur un même pied, personne n’est ni au-
dessus des autres, ni en dessous des autres,
d’où la liberté de tous. C’est cette liberté qui
donne du prix et de la valeur au choix dans les
élections : des choix libres, donc éclairés et
conscients.
►L’égalité comme fin ou but de la
démocratie
- L’égalisation des chances à travers
l’obligation et la gratuité scolaires vise à
mettre tous les enfants dans les mêmes
conditions d’apprentissage et d’éducation
pour que in fine ils puissent tous développer
les capacités enfouies en eux ;
- la neutralité ou le caractère impersonnel de
la loi.
►Les autres principes constitutifs de la
démocratie
- la séparation des pouvoirs
- le multipartisme
- l’organisation régulière des élections libres -
la veille citoyenne
- etc.

Sujet 5 : Recourir au langage, renoncer à la


violence ? Tâches préparatoires :
Problème : Quel rapport existe-t-il entre
langage et violence ? Problématique :
●Le langage, est-ce un antidote à
l’immanence de la violence dans les relations
humaines ?
●Toutes les violences ne sont-elles pas
d’abord des violences verbales ou des guerres
de mots ?
●Pourquoi toutes ces guerres verbales ou
armées quand on sait qu’on finira par
dialoguer ? Mais dans quelle mesure le
dialogue peut-il être une renonciation à la
violence et une occasion de réconcilier les
Hommes ?
Les axes de réflexion
►Le langage comme un antidote à la violence
- parce que moyen de communication, le
langage permet la mise en commun des idées,
des sentiments, des énergies ;
- le dialogue comme fondement de la
réconciliation entre les hommes : il suppose
au moins deux personnes qui se
reconnaissent comme telles, qui ont une
confiance mutuelle, qui ont foi qu’elles vont
se comprendre : reconnaissance mutuelle,
respect mutuel, pacification des relations et in
fine la paix entre les hommes.

►le langage comme l’incarnation de la


violence : polysémie des mots, équivocité du
langage, la signification culturelle par des
langages, la diversité des langues source de
division des hommes et de repli identitaire,
tous ces éléments sont sources
d’incompréhensions et de violence
►l’immanence de la violence dans la nature,
rend illusoire et vain le projet de renonciation
à la violence.

Sujet 6 : L'histoire peut-elle être un


instrument de notre liberté ? Tâches
préparatoires :
Problème : Que vaut l’histoire pour la liberté
humaine ? Quelle est la place ou le rôle
l’Histoire dans la conquête de la liberté
Humaine ?
Problématique :
● parce que facteur d’instruction et
d’inspiration, l’histoire peut-elle partici-
per à la libération de l’homme, plus
précisément à la liberté humaine ?
● l’histoire, de par les traumatismes qu’elle
engendre et les nostalgies qu’elle génère
peut-elle être une source d’aliénation pour les
humains ? Le poids du passé :
conditionnement psychologique et
pathologique de la mémoire sur le plan
individuel ; conditionnement idéologique au
plan collectif n’il pas un fardeau pour
l’homme?
● par-delà l’histoire, les philosophies de
l’histoire ne peuvent-elles pas donner du
sens, sens comme direction et sens comme
signification à l’existence humaine ?
Axes de réflexion
►L’histoire comme facteur de la libération de
l’homme
- Histoire, source d’instruction
- Histoire, source d’inspiration
- L’histoire comme facteur d’aliénation
- Histoire, source de nostalgie
- Histoire, source de traumatisme individuel et
collectif (torture des souvenirs amers ; des
expériences comme prison pour les individus
et les communaut
►Philosophie de l’histoire comme moteur de
l’histoire.

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