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(MéMOP)
Avant propos
Le maintien de l'ordre est organisé autour des enjeux de sécurité, de libertés publiques, et des règles
préétablies destinées à permettre l'expression démocratique de la contestation. C'est dans ce cadre
que les manifestants sont autorisés à exprimer leur contestation dans les limites du respect de l'ordre
public.
Les évolutions démontrent que les participants n'adhèrent plus aux règles permettant un exercice
codifié et organisé du maintien de l'ordre : non déclaration des manifestations, prolifération des
colères et des mouvements de manifestation, durcissement et multiplication des violences exercées
contre les institutions détentrices d'autorité, menace terroriste et tueries de masse.
Par ailleurs, la médiatisation instantanée des opérations de maintien de l'ordre par les médias
audiovisuels et les réseaux sociaux sont rarement objectives et montrent généralement des forces de
l'ordre comme des « générateurs de violences ». La diffusion de ces images en temps réel est un
facteur « aggravateur de tensions », et a véritablement un impact majeur sur la gestion de l'ordre
public.
Le suremploi des forces mobiles et les violences commises à leur encontre caractérisent désormais
le fort climat de tension dans lequel s'exerce aujourd'hui l'ordre public. Dans ce cadre où la notion
même de « violences légitimes » est régulièrement mise en cause, le maintien de l'ordre public et le
cadre légal au sens large doivent être, plus que jamais, parfaitement maîtrisés par l'ensemble des
gendarmes, et encore davantage par l'encadrement.
Les évolutions du contexte opérationnel, tout particulièrement la menace terroriste et les tueries de
masse, la volonté délibérée d'engager le combat contre un dispositif de service d'ordre,
l'omniprésence de la violence comme mode d'expression, la mobilité et la fugacité de l'adversaire
imposent de disposer d'unités de gendarmerie mobile réactives, manœuvrières et entraînées.
Dans ce contexte social tendu, la gendarmerie mobile s'est toujours montrée forte de son héritage,
dans sa capacité spécifique à garantir la continuité de l'action de l'État, en toutes circonstances. Elle
est reconnue pour son professionnalisme et ses compétences dans la gestion du maintien de l'ordre
public. Les presque 13 000 femmes et hommes qui la composent démontrent au quotidien leur
engagement et leur savoir-faire en intervenant avec rigueur et professionnalisme dans des
conditions parfois très dégradées.
Le MO, fondé sur les vertus militaires et le développement des capacités individuelles et
collectives, ne s'improvise pas. C'est une question d'entraînement, un savoir-faire collectif, mais
aussi un état d'esprit qui permet d'être en capacité de gérer une foule parfois très violente, de
maîtriser la force employée... Professionnalisées et formées au CNEFG, nos unités mobiles
bénéficient d'une acculturation au rétablissement de l'ordre dans le respect de principes intangibles
comme la gradation dans l'emploi de la force. Entraînés dans des conditions réalistes et difficiles, ils
possèdent une formation tactique avérée.
Professionnalisées et formées au CNEFG, entraînées dans des conditions réalistes et difficiles, nos
unités mobiles possèdent une formation tactique avérée et bénéficient d'une acculturation au
rétablissement de l'ordre dans le respect de principes intangibles comme la gradation dans l'emploi
de la force et la réversibilité de l'action.
Définition
Le maintien de l'ordre public (MOP) est une notion générique qui recouvre deux natures
d'engagement différentes.
L'engagement de 2 à 6 EGM
Cet engagement nécessite la constitution d'un groupement tactique de gendarmerie (GTG)
commandé par un commandant de groupement de gendarmerie mobile (GGM) ou, le cas échéant,
son commandant en second.
Lorsque la nature de la mission nécessite l'engagement de plusieurs GTG ou une expertise
particulière en raison de sa sensibilité, un groupement opérationnel de maintien de l'ordre
(GOMO) est mis sur pied.
Les unités GM (gendarmerie mobile) sont appelées à maintenir et rétablir l'ordre (de la prévention
des troubles en situation apaisée jusqu'au rétablissement de l'ordre en situation de crise) en tous
lieux et en tous temps, à protéger les personnes et les biens:
• lors des grands rassemblements ou événements (chefs d'état, matchs à risque, tour de France, nuits
festives...) ;
• à la suite de catastrophes ou calamités d'origine naturelle, technologique, ou sanitaire ("Irma" à
Saint Martin) ;
• des risques d'atteintes de type terroriste : attentats (vigiPirate, sentinelle, plans particuliers de
protection...) ;
• en cas de violences dans un quartier sensible et de risques de contagion du phénomène.
Les techniques développées pour exécuter les missions de MOP visent essentiellement à :
• cloisonner l'espace de manœuvre ou protéger un point particulier ;
• évacuer des compartiments de l'espace de manœuvre ou des points particuliers ;
• interpeller les fauteurs de troubles et les délinquants ;
• se protéger et riposter à une prise à partie par armes à feu.
Au MOP, l'EGM doit s'articuler autour de quatre éléments nécessaires à la conduite d'une
manœuvre :
• Contact : toujours chargé de l'action principale (sauf missions spécifiques PI), il combine
puissance et dynamisme pour limiter l'emploi de la force au plus bas niveau possible ;
• Appui : en mesure de soutenir les différents éléments (tirs de dispersion, d'interdiction, de
neutralisation) ;
• Couverture : Sûreté arrière et latérale du dispositif ;
• Réserve d'intervention : Outil de projection et moyen d'intervention en mesure de renforcer tous
points du dispositif.
Les principes d'action
L'action centralisée
Engagement de toutes les unités ou éléments subordonnés dans un même compartiment de terrain
(EGM à l'échelon GTG, PEL à l'échelon EGM).
L'action décentralisée
Engagement d'au moins une unité (ou peloton) dans un compartiment de terrain distinct des autres
unités (ou pelotons). Elle est mise en place face à des manifestants mobiles pratiquant des actions
de harcèlement (équipes légères ou PI en mesure de manœuvrer rapidement). Dans tous les cas, des
éléments (pelotons ou unités) seront en permanence en mesure d'appuyer cette fraction du
dispositif, de les recueillir sans délai ou de couvrir leur rupture de contact.
L'action déconcentrée
Engagement de deux groupes d'un même peloton dans deux secteurs différents du même
compartiment de terrain, à une distance réduite permettant à chaque groupe de soutenir
immédiatement l'autre, tout en pouvant bénéficier dans les plus brefs délais du soutien d'un autre
élément de son unité (voire d'une autre unité).
Les principes opérationnels
La distanciation de l'adversaire
La distanciation de l'adversaire permet de :
• laisser le temps de la réflexion et de la réaction au commandement ;
• limiter l'emploi de la force en évitant les confrontations physiques violentes (sécurité adversaire /
FO) ;
• laisser le temps à l'adversaire de se retirer, et ainsi limiter le contrôle des meneurs sur la foule ;
• protéger les forces de l'ordre des projectiles lancés à la main.
La réversibilité de l'action
C'est la capacité à utiliser la force de manière rapide puis de stopper son emploi dès que les
circonstances qui l'ont justifié ne sont plus réunies.
Le but est toujours de maintenir le plus bas niveau d'intensité possible tout en gardant la capacité de
faire face rapidement à une escalade de la violence.
Les principes de la manœuvre (CLE)
La concentration des efforts
C'est l'aptitude à combiner en toutes circonstances, en un lieu et à un moment voulu, le mouvement
et/ou la force si nécessaire, pour obtenir un rapport de forces favorable, nécessaire à la réussite de la
mission. Cette démonstration de force se traduit par le respect systématique du principe de la
gradation de l'emploi de la force.
La liberté d'action
Elle permet de garder l'ascendant et l'initiative sur l'adversaire et s'obtient par :
• le souci de la recherche et de l'analyse du renseignement prévisionnel permettant au CDU de
disposer du temps d'avance nécessaire à la conception de la manœuvre et à la conduite de son
action ;
• la constitution d'une réserve d'intervention, en mesure de devancer l'adversaire en tout point du
dispositif (bascules de forces) pour conserver l'avantage au gré de la manœuvre.
L'Affaiblissement
Il consiste à briser la dynamique de l'adversaire par une combinaison de manœuvres d'arrêt et
d'actions offensives locales telles que la projection du PI à courte distance pour déstabiliser l'élan de
l'agression et/ou neutraliser les groupuscules violents en interpellant les meneurs tout en appliquant
des feux dans la profondeur.
L'Arrêt
Il vise à reprendre l'ascendant sur l'adversaire en lui interdisant définitivement la conquête de son
objectif. Il nécessite de disposer de renforcements de feux directs et indirects, et peut être précédé
par le recueil des éléments au contact à l'issue d'une action de freinage ou de jalonnement.
L'environnement opérationnel au maintien de l'ordre public
L'attroupement
C'est un rassemblement de personnes sur la voie publique ou dans un lieu public susceptible de
troubler l'ordre public. Il ne relève pas de l'exercice d'une liberté. Il appartient à l'autorité habilitée
présente sur les lieux d'apprécier le risque de troubles à l'ordre public, et de qualifier juridiquement
«l'attroupement ».
La manifestation
C'est un rassemblement de personnes sur la voie publique ou dans un lieu public qui permet
l'expression publique et collective d'une opinion ou de revendications. Elle est l'exercice d'un droit
fondamental et constitue une facette de la liberté d'expression.
Une manifestation est réglementée de façon à prévenir les troubles de l'ordre public. Elle nécessite
une déclaration préalable en préfecture ou en mairie, suivi en retour d'une autorisation, ou d'une
interdiction de manifestation si elle est de nature à troubler l'ordre public. Toute manifestation peut
dégénérer et être à l'origine d'un attroupement. Il appartient à l'autorité habilitée de décider quand la
manifestation devient un attroupement.
L'occupation de terrain
Ces rassemblements peuvent regrouper un grand nombre de personnes quelle que soit leur
appartenance syndicale, politique, associative ou autonome. Ces modes d'action collectifs ont des
caractéristiques communes : absence de leader ou de référence à un parti politique, volonté
d'incarner la "démocratie réelle" en opposition à la démocratie représentative, revendications
portant sur une exigence de changement de société et de valeurs... Zadistes, Nuits debout...
Les professionnels
Les représentants du monde du travail sont organisés et bénéficient généralement de structures
syndicales ou de coordinations de circonstance. Auto encadrés, ils sont cependant capables d'actions
très violentes, parfois même avec l'engagement de moyens lourds : destruction d'infrastructure,
occupation d'un objectif stratégique, concours d'engins, affrontement FO...
Les pacifistes, écologistes...
Ces rassemblements en zone rurale ou urbaine s'appuient sur des organisations généralement
structurées. Ces adversaires mènent des actions spectaculaires, à la recherche d'effets médiatiques,
parfois violentes avec des moyens originaux et sophistiqués. Les actions de type commando
peuvent être : intrusion centrale nucléaire, actes de sabotage, occupation de site ou de point
particulier, destructions des symboles du capitalisme, prises à partie très dures des FO.
Les alter-mondialistes
Mouvement hétérogène composé d'acteurs très divers : associations, ONG, Attac, Les
désobéissants... Ils revendiquent un ensemble de valeurs sociales comme la démocratie, la justice
économique, la sauvegarde de l'environnement, les droits humains, et s'opposent à une logique de
mondialisation libérale effrénée. Présents lors des grands sommets : G7, G8, G20, organisation
mondial du commerce (OMC) ; leurs modes d'action sont également hétérogènes: défilés,
occupation de lieux, affrontements directs avec les FO...
Les zadistes
Se multipliant un peu partout en France, ces groupes occupent de façon permanente un site pour
marquer leur opposition à de grands projets « d'utilité publique » pour des raisons
environnementales, autour d'une même base idéologique : droit des populations à décider de l'avenir
de leur territoire, rejet de l'économie productiviste : NDDL, Sivens, Bure... Les modes d'action
utilisés sont nombreux et variés : barrages routiers, tranchées dans la chaussée, engins incendiaires
ou explosifs, frondes (pavés, écrous, bouteilles...), jets de peinture, excréments... Concours d'engins
de type pelleteuses ou tracteurs...
Les menaces avérées à l'ordre public
Les principaux modes d'action des groupes ultras violents au cours des manifestations médiatiques :
• incendies et dégradations de véhicules, de biens publics, de mobilier urbain...
• violences à l'encontre des FO, des personnels de secours, des mouvements antagonistes...
• vandalisme, pillage, émeute, guérilla urbaine...
L'ultra-droite
Les campagnes anti-migrants et la menace du terrorisme islamiste ont relancé un activisme violent
ultra nationaliste et xénophobe en France. Il s'agit d'acteurs ou de groupuscules isolés et de militants
identifiés susceptibles de passer à l'acte de façon autonome et de frapper, notamment, les
communautés musulmane, juive... Par ailleurs, certaines circonstances introduisent une nouvelle
difficulté, notamment certains événements ponctuels susceptibles de radicaliser les tensions avec les
mouvements antagonistes, et de mener à des affrontements violents.
L'ultra-gauche
Dans un contexte anticapitaliste, antifasciste et altermondialiste, la mouvance d'ultra gauche adopte
une stratégie de « transversalité des luttes ». Logique insurrectionnelle destinée à déstabiliser l'État
de droit pour remettre en cause sa souveraineté, les cycles de violences, de plus en plus
spectaculaires, visent prioritairement les symboles institutionnels et particulièrement les forces de
l'ordre. Ils copient désormais les méthodes de sabotages, d'incendies ciblés et de plis piégés des
milieux anarcho-terroristes européens avec lesquels les liens sont établis. Cette porosité
internationale fait craindre la résurgence d'un terrorisme anarchiste sur le territoire.
Les indépendantistes
Ces mouvements autonomistes ou séparatistes sont composés d'un noyau dur et d'un nombre plus
ou moins important de sympathisants. Disposant généralement d'une organisation logistique dans la
lutte armée, ils prônent l'indépendance à plus ou moins long terme de leur région ou territoire :
Basques, Corses, outre-Mer... Ils peuvent agir de différentes manières : actions violentes contre les
symboles et représentants de l'état pouvant aller jusqu'à l'affrontement armé, exploitation des autres
mouvements de revendications en s'intégrant aux manifestations pour les faire dégénér
Le terrorisme islamiste
Évaluer une menace terroriste s'avère bien plus complexe que d'apprécier une menace à l'ordre
public. Le réveil du terrorisme islamiste a ainsi conduit, depuis 2015, à placer au premier plan les
enjeux de sécurité. A ce jour, les forces de l'ordre n'ont pas directement soufferts de ce type
d'attaque lors d'engagements forts. Mais plusieurs attentats comme ceux de Strasbourg et Nice entre
autres, doivent convaincre chaque membre des unités mobiles sur la nécessité de garder en
permanence à l'esprit que la menace est avérée.
A l'échelle mondiale, le terrorisme islamiste est davantage organisé et tend à se rapprocher d'un
modèle militaire avec le but bien précis de dominer les « États » et imposer sur ces territoires
déterminés un Islam rigoriste et fondamentaliste. La force de destruction dont disposent les auteurs
d'actes terroristes, que ce soit le résultat d'une stratégie collective ou d'actes plus individuels, a
acquis une capacité de nuisance avérée pour les démocraties occidentales, notamment en France.
Sur le territoire national, les actions terroristes sont toujours ciblées pour causer un maximum de
victimes en attirant l'attention de façon violente et spectaculaire. Elles sont conditionnées par la
diffusion de l'information (médias, lobbys, autorités) : être vues, connues et reconnues avec
l'obstination de terroriser le plus grand nombre de personnes possibles en instaurant un climat de
chaos et de terreur.
Les actions terroristes sont nombreuses en France ces dernières années malgré un grand nombre
d'attentats déjoués au quotidien : tueries planifiées, prises d'otages, attaque de points stratégiques et
de grands rassemblement de personnes, attentat NRBC, attaque suicide, véhicule bélier et piégé...
On observe que les actes terroristes perpétrés sur le territoire national mettent tous en exergue des
individus avec des profils proches : origine familiale, sociologique et ethnique. Par ailleurs,
quasiment aucun d'entre eux ne s'apparente à un musulman pratiquant, tous s'étant convertis de
façon aussi récente que radicale, dans des conditions très particulières. Leurs pensées sont ainsi
marquées par l'endoctrinement religieux, le culte de la violence et de l'anéantissement des
populations impies.
Contextes opérationnels
Le milieu urbain
Le milieu urbain présente les caractéristiques suivantes :
• un espace de manœuvre compartimenté (voiries, immeubles, etc.) favorable à l'action des forces
de l'ordre, à la mise en place de dispositifs d'interdiction et à l'utilisation de certains artifices;
• une forte densité urbaine et des axes de communication.
Le milieu Périurbain
Le milieu périurbain s'inscrit le plus souvent :
• dans un espace parfaitement maîtrisé par l'adversaire.
• dans un contexte dégradé de violences urbaines, présentant des troubles graves à l'ordre public
portant plus particulièrement atteinte aux symboles de l'état. Ces actions sont accompagnées d'une
médiatisation et d'un niveau de violence déployée par l'adversaire allant de la commission
d'infractions en bande organisée jusqu'à l'usage des armes contre les forces de l'ordre.
Le milieu rural
Le milieu rural se caractérise par :
• étendue de l'espace de manœuvre ;
• viabilité des axes / pistes difficiles, notamment par mauvais temps ;
• ME particuliers (engins agricoles ou de chantier, opérations de destructions, épandages, etc.) et sa
détermination (recherche d'affrontements).
Le milieu fermé
Le milieu fermé présente les caractéristiques suivantes :
• espace est restreint et cloisonné ;
• adversaire occupe un terrain qu'il connaît et se place dans une posture défensive, éventuellement
retranché ;
• emploi par les forces de l'ordre de moyens offensifs et d'appui est souvent limité (dimension
souvent symbolique du lieu occupé, sensibilité forte) ;
• préparation minutieuse, la manœuvre repose en grande partie sur l'acquisition du renseignement
(PNAVM, disposition des bâtiments, etc.) ;
• unité articulée en éléments spécialisés, définition précise des missions, mesures de coordination et
conduites à tenir pour chaque élément engagé.
Les établissements pénitentiaires
Le milieu carcéral présente les caractéristiques suivantes :
• le niveau de violence potentiel des personnes détenues peut dépasser les capacités de
l'administration pénitentiaire (AP) et nécessiter l'intervention de forces mobiles (refus de réintégrer
les cellules, individus armés, émeutes) ;
• la manœuvre est réalisée conjointement avec le personnel de l'AP (dont les équipes régionales
d'intervention et de sécurité [ERIS]) et l'espace de manœuvre est très cloisonné (portes et grilles
fermées à clé nécessitant l'accompagnement de personnels de l'AP) ;
• des unités d'intervention (AGIGN, GIGN) peuvent intervenir en cas de prise d'otage ou
d'exactions graves ;
• le cadre légal est spécifique ;
• l'accès aux locaux de détention est possible après demande ou accord écrit du chef d'établissement
remis au commandant du dispositif d'intervention ;
• le maintien d'une capacité permanente de médiation avec l'adversaire est nécessaire ;
• l'unité doit s'articuler en éléments spécialisés, entraînant la définition précise de missions
particulières, de mesures de coordination et de conduites à tenir pour chaque élément engagé.
L'Outre -Mer
Les spécificités du contexte ultramarin se caractérisent par :
• intensité des troubles (usage fréquent des armes à feu contre les FO) ;
• conditions d'emploi exigeantes (climat : organismes et matériels) ;
• particularismes locaux (coutumes, terrain, etc.) ;
• manœuvres coordonnées et fréquentes avec des véhicules blindés (VBRG rétrophité et VAB en
Nouvelle Calédonie ;
• utilisation et l'adaptation aux composantes maritime et aéromobile, vecteurs privilégiés des
théâtres outre-mer.
L'Opex
Les opérations de la GM en opérations extérieures se caractérisent par un cadre d'action spécifique
en fonction des mandats internationaux (ONU, OTAN, UE) et des modalités d'exécution propres à
chaque théâtre : ROE (règles opérationnelles d'engagement : « Rules Of Engagement »).
Différences tactiques et de comportements
Les avertissements
Quand les circonstances le lui permettent, le CFP avertit les assaillants, par un avis prononcé à
haute voix avec un haut parleur, que l'emploi de la force va être ordonné. En principe,
l'avertissement est précédé soit d'un signal sonore, soit d'un signal lumineux (par exemple une fusée
rouge). Il annonce clairement l'action dynamique envisagée ou les moyens qui vont être utilisés par
les forces de l'ordre, par exemple :
• Gendarmerie nationale ! Dispersez-vous ! Nous allons effectuer un bond offensif !
• Gendarmerie nationale ! Dispersez-vous ! Nous allons faire usage de grenades lacrymogènes
à main !....
Quand l'usage des armes à feu doit être renouvelé, le commandant de la force publique procède
toutes les fois que cela est possible à un nouvel avertissement.
• Gendarmerie nationale ! Dispersez-vous ! Nous allons effectuer des tirs de grenades lacrymogènes
!
• Gendarmerie nationale ! Dispersez-vous ! Nous allons faire usage de grenades
assourdissantes ! ....
En tout état de cause, il est préconisé de communiquer constamment avec l'adversaire de
l'intention des forces de l'ordre d'employer la force avec ou sans usage des armes.
Dans le cas d'une réaction individuelle à la prise à partie par arme à feu, les représentants de la force
publique peuvent avoir recours à l'usage des armes, notamment : LGGM 56mm et ses munitions,
grenades à main GM2L, GMD, LBD 40 mm et ses munitions.
Outre cet armement, en cas d'absolue nécessité et de stricte proportionnalité, les militaires sont
autorisés à faire usage de leur armement de dotation au cours d'une opération de maintien de l'ordre
public, dans le strict respect des dispositions des articles :
• 122-5 et 122-7 du Code Pénal ;
• L. 435-1, alinéas 1 et 5, du Code de la sécurité intérieure.
Dans ce cadre, ils sont autorisés à faire usage des armes suivantes : PA, FAMAS, HK MP5 et HK
UMP9. L'usage des armes doit toujours être l'ultime recours.
OPEX
LGGM :
CM6
MP7
GM2L
Légitime défense. Articles 122-5 et 122-
7 du CP
Acte Emploi force État de nécessité.
Grenades à main :
Individuel sans ou avec Atteintes à la vie ou à GM2L
l'intégrité physique. GMD Article L. 435-1,
usage des armes alinéas 1 et 5 du CSI
Cas de périples meurtriers. LBD 40
PA
FAMAS
HK MP5
HK UMP9
Dans le cas exceptionnel
où les FO interviennent
sous le signe de l'urgence BO / Charge
BPPL / CLM
sans qu'aucune autorité
CM6/MP7 à main
habilitée à décider de ELE
l'emploi de la force n'ait DL VBRG
Sous le Emploi force été désignée.
LGGM : Article L. 435-1,
signe de l’urgence sans ou avec Applicable hors de la voie CM6 alinéas 1 et 5 du CSI
publique ou d'un lieu MP7
usage des armes public. GM2L
Avertissements avec Grenades à main :
communication constante GM2L
de l'intention des FO. GMD
[…]
[…]
Le VBRG
Présentation
Caractéristiques
Le Véhicule Blindé à Roue de la Gendarmerie (VBRG) est un engin blindé conçu au départ pour
assurer la protection du personnel et le dégagement d'obstacles.
Il est doté de l'armement suivant :
• fusil-mitrailleur AAN F1 ;
• lance-grenades LG GM G1 ;
• disperseur lacrymogène : diffuse du gaz CS, dans un rayon de 10 à 15 m, couvrant une superficie
d'environ un hectare par vent faible.
Le radio tireur dispose d'un épiscope de grossissement x6 permettant une observation efficace et un
phare de recherche de 600 watts éclairant jusqu'à 400 mètres. Le VBRG dispose en outre, de
capacités de franchissement, de treuillage, de percussion et de force de propulsion (35 tonnes).
C'est un engin dont la protection et les qualités manœuvrières et offensives sont appréciables pour
les troupes au RO et dissuasives pour les manifestants. Il permet à un groupe d'une dizaine de
militaires de manœuvrer en sécurité face aux principaux modes d'action adverses (jets de projectiles
enflammés, usage d'armes à feu...).
Les contraintes liées aux structures techniques sont notamment les suivantes :
• garde au sol : 0,38 m ;
• poids : 11 à 13 tonnes ;
• rayon de braquage : 15 à 16 m.
L'emploi du VBRG en milieu rural ou outre-mer impose des précautions particulières, en raison du
poids et du gabarit de ce type de blindé, ainsi que de l'exiguïté et de la nature des chemins et des
routes sur lesquels il est appelé à se déplacer.
Fonctionnant en structure quaternaire, l'escadron VBRG est composé de neuf engins blindés
(un PC pour le CDU et deux engins par peloton) :
• un escadron = neuf engins ;
• un détachement = quatre engins ;
• un peloton = deux engins.
Leur autorisation d'emploi est délivrée par :
• le Premier ministre ;
• le préfet de zone de défense et de sécurité pour les VBRG implantés sur le territoire de la zone.
Les types de missions
Le Transport
Le VBRG est par destination un véhicule de transport. À ce titre, il permet d'assurer le déplacement
de personnes, à l'abri des coups et des engins incendiaires :
• gendarmes pour des missions ponctuelles (interpellations, établissement d'une tête de pont...) ;
• blessés qu'il convient d'évacuer rapidement et en sécurité ;
• personnalités à protéger ;
• personnes appréhendées qu'il importe de soustraire à la vue et au contact de la foule.
L'engin peut également être utilisé pour l'approvisionnement des unités de contact en grenades,
munitions ou matériels spécifiques nécessaires à l'opération en cours.
Le dégagement d'obstacles
Muni d'une lame ou d'un treuil, le VBRG peut être mis en œuvre pour le dégagement d'obstacles
présents sur la chaussée (barricades, abattis...). L'apparition d'ancrages, de câbles d'acier et de
piégeages impose une reconnaissance préalable avant toute action.
Le test « choc » est une action consistant à tester un obstacle renforcé ou susceptible d'être piégé, de
fragiliser la résistance de la structure, de déclencher un éventuel piège, de déterminer un point de
franchissement favorable, aux points de liaison de l'obstacle, en un point précis. La percussion
(action de réduire en force un obstacle) reste l'ultime recours en raison des dommages collatéraux
qu'elle peut générer.
Le déblaiement
Dans le cadre de l'assistance aux populations sinistrées, le VBRG peut être employé pour déblayer
des axes de circulation.
Les missions opérationnelles
Le peloton VBRG peut intervenir au profit de la manœuvre de l'escadron porté dans le cadre de
modes d'action défensifs, offensifs, de sûreté ou communs. Dans ce cas, il constitue le cinquième
peloton de l'unité au profit duquel il est engagé à ce titre il reçoit sa mission du commandant
d'escadron.
Une unité de VBRG engagée sur une mission de RO est toujours soutenue par des unités portées ou
à pied.
Le secours à VBRG
Cette mission importante a pour but de porter assistance à l'équipage ou à l'engin et de sécuriser le
véhicule. Normalement dévolue au PI, elle peut être confiée à un groupe (effectif minimal). Le
nombre de personnels engagés varie en fonction de la menace et de la configuration des lieux. Les
composantes de cette mission sont les suivantes :
• observation : engin à secourir, terrain, PNAVM de l'adversaire ;
• maintien à distance de l'adversaire : mise en place des appuis ;
• abordage de l'engin : mise en place des cellules appui/protection, prise de contact avec l'équipage,
pénétration dans l'engin ;
• sécurisation de l'engin par calage ;
• évacuation de l'équipage : protection, extraction, transport des blessés, repli (si urgence vitale) ;
• protection de l'engin.
Si l'équipage n'est pas en mesure d'ouvrir les portes, l'accès dans l'engin se fera par un des quatre
tapons de toit. Dans ce cas, une clé spéciale (clé de 10) est nécessaire.
L'articulation de l'EGM
Les principes de base de l'articulation quaternaire
• L'escadron réunit trois pelotons de marche et un peloton d'intervention (PI), sous le
commandement d'un chef d'escadron ou d'un capitaine, renforcé d'un groupe de commandement
(GC) ;
• Le peloton réunit deux groupes sous le commandement d'un capitaine, lieutenant ou d'un major
secondé par un gradé supérieur sous-officier adjoint (SOA) ;
• Le groupe est composé de gradés et de gendarmes.
Le GC est composé de deux sous-officiers possédant le certificat SIC GM et d'un conducteur.
Il peut être renforcé, à la demande, par la cellule image ordre public (CIOP) et par le sous-
officier d'échelon (SOE).
Le principe de modularité
• En application du principe de modularité, l'escadron quaternaire est articulé en seize modules
(douze modules de manœuvre et quatre modules d'appui mobilité). Il s'agit d'un principe
d'organisation consistant à disposer de modules qui peuvent être regroupés à la demande en vue de
composer un élément adapté à une mission donnée.
• Cette modularité permet de pouvoir articuler le dispositif en profondeur pour tenir un espace
étendu, notamment face à des manifestants agressifs. Effectivement, un dispositif avec des effectifs
disposés en modules de 3 ou 4 gendarmes, permet une exposition moindre du personnel face aux
projectiles contrairement à la ligne de barrage.
• La mise en place d'un dispositif d'interdiction de type barrage d'arrêt modulaire peut s'effectuer
progressivement avec l'effectif strictement nécessaire, tout en réservant le peloton d'intervention
pour des missions spécifiques ou au profit de l'escadron.
• Si la situation l'exige, un tel dispositif peut être valorisé avec l'intégration des véhicules. Par
ailleurs, le principe de modularité facilite la manœuvre des unités dans une situation de RO de haute
intensité avec ouverture du feu.
• La bascule du dispositif massif en un dispositif dilué est facilitée, le groupe se subdivisant en
binômes ou trinômes en réaction à une ouverture du feu de l'adversaire.
Les articulations complémentaires
En fonction des missions de l'EGM ou de son emploi en pelotons décentralisés, plusieurs
articulations complémentaires peuvent être mises en œuvre :
• articulation du PI en 2 ou 3 éléments distincts (2 groupes ou 3 éléments d'intervention) ;
• articulation de chaque peloton en 2 groupes ;
• articulation de chaque peloton en 3 modules « contact » et 1 module « appui mobilité »...
Le chef appuis
Présentation
En étroite coordination avec l'action dynamique commandée, sa mission est de faciliter la
manœuvre de l'unité. Il reçoit sa mission, et plus particulièrement les ordres pour ouvrir et cesser le
feu directement du CDU.
Véritable chef opérationnel, le CAF fait exécuter de manière rigoureuse des tirs, en tenant compte
de l'effet majeur recherché par le CDU.
Doté de capacité d'anticipation, il doit être particulièrement réactif pour s'adapter à toute nouvelle
mission en cours d'action avec rapidité et efficacité.
Selon les circonstances, il commande tout ou partie des huit tireurs LGGM COUGAR. Il peut
également, en fonction de la situation, être amené à commander tout ou partie des quatre tireurs
LBD 40.
Il veille en permanence au respect du cadre légal, ainsi qu' à la consommation des munitions dans le
souci de la rationalisation et du recomplètement.
Avant l'engagement
Pour être à même de fournir des appuis efficaces, le CAF doit, au même titre que les CDP, connaître
les intentions du CDU pour mener à bien la mission. Il en découle une préparation minutieuse sur
les plans :
- Tactique
• le cadre légal : emploi de la force, usage des armes, sommations, avertissements, tir de fusée
rouge... ;
• le terrain : zone urbaine, zone périurbaine, zone rurale ;
• l'adversaire : position, nature, volume, attitude, moyens (risques d'ouverture du feu...) ;
• la nature des tirs à fournir : dispersion - interdiction – neutralisation.
- Technique
• les tireurs : parfaite maîtrise de l'armement et des grenades, des actes réflexes du combattant
(observer, se protéger, apprécier une distance...) ;
• les grenades : définir les grenades les mieux adaptées à la situation, conditionnement
conformément aux ordres donnés (genre et distance), gestion d'un recomplètement éventuel
(emplacement dans les VHL et pourvoyeurs) ;
• la permanence de la liaison avec le CDU.
Pendant l'engagement
Connaissant l'intention du CDU, le CAF est en permanence en mesure de le renseigner sur les
forces adverses ou sur le milieu, et de fournir l'appui nécessaire à la manœuvre de l'unité :
- Observation de l'adversaire et du terrain
• Recherche de renseignements : déplacement adversaires, points clés du terrain, emplacement du
groupe appuis le mieux adapté, conditions météorologiques : pluie, vent... ;
• Contraintes du terrain : prise en compte de la 3D et des obstacles naturels ou artificiels (toits,
arbres), des risques liés à l'environnement (station essence, vecteur haute tension)...
- Choix du poste
• le groupe appuis doit être positionné de manière à être en mesure d'observer, de se protéger, et
d'utiliser ses armes ;
• le CAF doit être en mesure de diriger l'action des tireurs, et d'observer les résultats obtenus ;
• garder la liaison (visuelle ou radio) avec le CDU ;
Après l'engagement
Le chef appuis :
• fait effectuer les mesures de sécurité et vérifie leur bonne exécution ;
• le cas échéant, contrôle rigoureusement le nombre de munitions tirées ;
• rend compte au CDU des consommations et des conditions précises d'usage des armes ;
• fait procéder, si nécessaire, à un recomplètement en grenades.
Le superviseur
Présentation
L'utilisation des grenades GM2L, GMD, ainsi que l'usage du LBD 40 s'effectuent obligatoirement
sous la responsabilité d'un superviseur chargé de :
• prendre en compte la position de l'adversaire avec discernement et avec l'ensemble des moyens
appropriés à la situation : jumelles, projecteurs... ;
• transmettre les ordres de tirs, de s'assurer de leur bonne compréhension et de leur bonne
réalisation ;
• faire exécuter de manière rigoureuse des tirs, et rendre compte des résultats obtenus sur
l'adversaire ;
• garder la liaison (visuel ou radio) avec le CDU.
Il reçoit ses ordres pour ouvrir et cesser le feu directement du CDU et veille en permanence au
respect du cadre légal.
Pour les tirs à partir du LGGM
• En formation centralisée, la fonction est assurée par le CAF ;
• En formation décentralisée voire déconcentrée, la fonction est assurée par le CDP ou son adjoint.
Pour les lancés à main GM2L et GMD, et pour les tirs au LBD 40
• En formation centralisée, la fonction est assurée par le CDP ou son adjoint ;
• En formation décentralisée voire déconcentrée, la fonction est assurée par CDP ou son adjoint, à
défaut par le CDG (cas de tirs simultanés à main et LGGM).
Présentation
Le groupe appuis est constitué à la demande du CDU. Placé sous les ordres d'un chef appuis (CAF)
directement subordonné au CDU, cet élément regroupe tout ou partie des huit porteurs de lance-
grenades de gendarmerie mobile (LGGM) modèle G1 COUGAR de l'unité. En action décentralisée,
les tireurs LG reçoivent leurs ordres du CDP, de son adjoint ou du CDG.
Ce groupe délivre des tirs d'appuis permettant à l'EGM de remplir sa mission en évitant au
maximum tout contact physique direct avec l'adversaire, conformément au principe de distanciation.
Il agit au profit généralement de l'élément ayant reçu la mission principale ou ponctuellement au
bénéfice des éléments secondaires en difficulté.
Facilement repérable par l'adversaire, l'équipe constitue une cible de choix. Le groupe se place donc
en arrière de la ligne de contact, à une distance correspondant à la portée de l'arme par rapport à
l'objectif de façon à :
• effectuer un tir par-dessus la troupe ;
• disposer de vues dégagées ;
• être protégés des tirs de projectiles adverses.
Les tireurs LG doivent maîtriser parfaitement l'emploi de l'arme et ainsi pouvoir effectuer des tirs :
• en position debout ou à genou ;
• courbes, à l'abri derrière une protection verticale ou horizontale ;
• en étant masqués lorsqu'ils n'ont pas l'adversaire en visuel ;
• face à toutes les directions dangereuses.
Les tireurs LG sont des militaires, si possible, expérimentés, maîtrisant le vocabulaire tactique
spécifique (gain de temps et d'efficacité dans l'action), et capables de prendre en compte les
éléments suivants :
• cadre légal : UDA, sommations, avertissements, fusée rouge... ;
• distance et les conditions météorologiques : pluie, vent... ;
• 3D et les obstacles naturels ou artificiels (toits, arbres) ;
• confirmation de l'objectif désigné ;
• effets des tirs sur l'adversaire ;
• suivi de la consommation en munitions.
• risques liés à l'environnement (station essence, vecteur haute tension).
Le tir d'interdiction a pour objectif d'empêcher l'adversaire d'avoir accès à une portion de terrain ou
de franchir une ligne ou d'utiliser une installation. À cet effet, ce tir :
• peut être associé à un tir de dispersion, lorsque l'unité a reçu pour mission de dégager un axe
occupé par des manifestants hostiles (tir de dispersion sur les manifestants et tir
d'interdiction en limite de bond) ;
• peut, dans une manœuvre offensive, obliger l'adversaire à emprunter un itinéraire déterminé.
Dans ce cas, la coordination avec le mouvement de l'unité et l'intensité des tirs sont des
facteurs indispensables à la réussite de la manœuvre ;
• est précédé de sommations ou d'avertissements.
Le tir de neutralisation a pour objectif de mettre l'adversaire hors d'état d'agir efficacement par
saturation de la zone qu'il occupe, pendant un temps déterminé. Il est appliqué :
• contre des casseurs commettant des exactions ou lorsqu'il y a ouverture du feu ;
• en respectant le principe de la riposte graduée et en prenant en compte la distance à laquelle
se trouve l'adversaire ;
• en écartant tous risques collatéraux ;
• en avertissant, dès que possible, et par tout moyen, la foule ;
• en coordination, de nuit, avec un tir de dispositif éclairant VEGA pour optimiser le résultat.
Le LBD 40 mm constitue ainsi, dans le respect des lois et des règlements, un moyen de répondre de
manière nécessaire et proportionnée, sans avoir recours aux armes à feu létales.
Les tireurs LBD 40 sont des militaires expérimentés, maîtrisant parfaitement le cadre légal et
l'emploi de l'arme (intervalle de distance opérationnel : de 10 mètres à 50 mètres, en deçà l'arme
peut générer des risques lésionnels graves).
Le groupe commandement
Le sous-officier d'échelon
Présentation
Directement subordonné au CDU, le sous-officier d'échelon (SOE) a pour principale mission de
conduire la manœuvre de la rame de véhicules de l'unité. À ce titre, il commande directement les
pilotes (conducteurs d'Irisbus).
Il s'assure que les véhicules sont en permanence manœuvrables, ceci toujours en cohérence avec
l'action de l'unité, la situation ambiante (véhicules intégrés ou non dans les lignes de contact) et
surtout l'intention de manœuvre du CDU.
La manœuvre mobilité gérée par le SOE inclut les véhicules de l'unité, éventuellement des moyens
d'appui spécialisés, des véhicules de services publics intégrés à la manœuvre de l'unité (SDIS,
Samu...), voire des véhicules particuliers dans le cadre de missions spécifiques (escorte de convoi
sensible..).
Il peut, sur ordre, utiliser les pilotes pour assurer la sûreté immédiate de la rame lorsqu'elle est
intégrée dans un dispositif statique et hermétique.
Intégré dans une rame en colonne double, le véhicule PC se trouve toujours sur la gauche de l'axe
de façon à optimiser la protection des personnels embarqués dans le véhicule et ayant à en
descendre (porte latérale droite du véhicule).
Stationnement de la rame de véhicules en zone d'insécurité
Dès que le terrain et la situation le permettent, un couloir de protection est généré (zone de sécurité)
par la rame en stationnement pour permettre aux personnels de débarquer, rembarquer et se déplacer
à l'abri des vues et des coups éventuels.
Ces formation sont adoptées en fonction de la configuration des lieux., sur ordre, en fonction du
degré d'agression de l'adversaire ou d'initiative en réaction à l'ouverture du feu contre l'unité.
Exemples de stationnement en milieu urbain
Missions principales
Les opérateurs CSIC ont la qualification et la compétence pour réaliser :
• la mise en œuvre et l'exploitation des moyens SIC dans le cadre de la manœuvre tactique ;
• la mise en œuvre des moyens d'interopérabilité nécessaires en opérations intérieures (OPINT) avec
les forces de sécurité intérieure ;
• l'élaboration d'un ordre complémentaire des transmissions (OCT) adapté à la manœuvre ;
• l'installation et le paramétrage des applications « métier » et « messagerie » sur les postes de
travail Intranet ;
• la sensibilisation des militaires aux aspects sécurité des systèmes d'information et à leur
utilisation ;
• la gestion et l'administration des moyens téléphoniques de l'unité à la résidence et en déplacement.
Elle enregistre toutes les phases d'action et doit s'attacher à matérialiser par des prises de vue, les
éléments suivants :
• Attitude des manifestants ;
• Auteurs de violences exercées contre les FO, services de secours... ;
• Auteurs d'actes de dégradation, de vandalismes... ;
• Interventions des FO ;
• Ordres donnés à la troupe ;
• Sommations / Avertissements avant l'EFSS / UDA.
Mission
La mission de la CIOP, qui est avant tout d'accroître la sécurité des interventions des militaires de la
gendarmerie, peut se décliner en 3 objectifs :
• Renseigner en temps réel : rechercher le renseignement sur l'adversaire ou le terrain, désigner un
individu à appréhender grâce à la prise d'images.
• Prévenir et dissuader par une forte visibilité : limiter les actes de malveillance à l'encontre des FO,
dissuader et à maintenir à distance les fauteurs de troubles.
• Lutter contre les mises en cause abusives : enregistrer toutes les phases d'action, notamment lors
de l'EFSS ou UDA, pouvoir justifier de la légalité et de la légitimité des actions des FO, mieux
caractériser les infractions commises contre les FO ou les biens.
• Le stockage des images : La conservation des images ne doit pas excéder 30 jours sauf dans
les 2 cas suivants :
1. Dans le cadre d'une procédure judiciaire : En cas d'infraction flagrante (appuyer ou
compléter des investigations judiciaires) ou pour un appui exclusivement technique (scène
de crime, croquis d'accident...). Leur utilisation doit être actée en procédure.
2. À des fins d'instruction : Dans le cadre de la formation des seuls militaires de la gendarmerie
(RETEX) si aucun élément ne permet d'identifier les personnes physiques, que les images ne
portent pas atteinte à la dignité des personnes et ne mettent pas en scène des personnes
mineures.
Les caméras piétons
Cadre d'emploi
Art L241-1 du CSI et décret 2106-1860 du 23/12/2016 :
• les caméras sont portées de façon apparente ;
• prévention des incidents au cours des interventions des personnels ;
• constat des infractions et collecte les preuves (poursuite des auteurs) ;
• enregistrement autorisé dans tous les lieux : publics et privés ;
• décision d'enregistrement à l'appréciation des personnels engagés ;
• information du public filmé est réalisée (dans la mesure du possible) ;
• visualisation des films limitée aux enquêtes ;
• seuls les personnels habilités sont autorisés à consulter les images.
Généralités
Au MOP, le PI est engagé avec l'escadron qui lui assure appui, soutien et/ou recueil en fonction de
la mission réalisée et de la situation rencontrée.
Élément moteur de l'escadron, il dispose de capacités opérationnelles, techniques et matérielles lui
permettant de faire face avec efficacité à la radicalisation des modes d'action de l'adversaire. En ce
sens, il est l'outil de projection et le moyen d'intervention réservé du CDU.
Le PI s'engage dans une seule direction ou sur un seul compartiment de terrain, généralement à pied
et à distance d'appui de son unité, pour une intervention de courte durée. Toutefois, si la qualité des
télécommunications le permet, il peut être projeté en véhicules, sous réserve d'être toujours en
mesure d'être soutenu par une unité.
Matériels à disposition du PI :
• bouclier de protection balistique ;
• treuils véhicules (TRM 2000 et IRISBUS) ;
• lot franchissement : grappin, élingue, cordes, poulies, échelles ;
• éclairage / optique : jumelles, camescope, projecteur, vision nocturne ;
• lot effraction : bélier, coupe boulon, disqueuse, tronçonneuse... ;
• secours : extincteur, trousse 1ère urgence, couvre pieds ignifuge... ;
• marquage : peinture, rubalise... ;
• outre-mer : le lot cyclonique.
Missions défensives
• escorter et protéger, un chargement sensible, une personnalité, des agents des services
publics amenés à intervenir pour porter secours (sapeurs-pompiers, Samu) ou rétablir des
fonctions vitales (ERDF, GDF, France Télécoms, etc.) ;
• extraire d'une foule, d'un groupe ou d'un lieu, des personnes préalablement désignées
(personnes détentrices de l'autorité publique, personnes menacées ou prises à partie...) ;
• surveiller et/ou contrôler une zone sensible (limitée) pour prévenir la commission
d'infractions et appréhender leurs auteurs ;
• défendre un point particulièrement menacé.
Une phase dite d'intervention ne doit pas être définie en fonction des contraintes opérationnelles
mais bien en fonction des priorités.
Le regroupement de plusieurs PI
Au RO, le regroupement de plusieurs PI au sein d'un GTG ou d'un GOMO peut être envisagé pour
permettre une meilleure capacité de manœuvre lors d'opérations d'envergure planifiées (grands
rassemblements de personnes, sommet des chefs d'État) ou pour l'exécution de missions de RO de
haute intensité (violences urbaines avec troubles graves à l'ordre public...) conduisant à des actions
généralement offensives.
Outre l'engagement au MOP, le PI est amené à réaliser des missions au profit de la gendarmerie
départementale dans le cadre de la police judiciaire et l'assistance à personnes notamment lors de
catastrophes naturelles.
Dispositif de formation
La formation initiale et d'entretien conduite en unité est évaluée et complétée tous les ans, à
l'occasion de ces stages de formation et d'évaluation mis en œuvre tantôt au niveau régional, tantôt
au niveau national (CNEFG).
Formation continue en unité :
Caractérisée par sa continuité, elle vise à maintenir le niveau acquis et à parfaire les connaissances
tactiques et techniques des personnels afin de conserver une complète aptitude opérationnelle.
Une participation systématique aux séances d'entraînement collectif de l'escadron, se rapportant au
MOP, permet au PI de développer la cohésion qui lui est indispensable.
La formation en unité est principalement axée sur les domaines spécifiques à son emploi :
entraînement physique, MSAA, MAAA, TI, franchissement opérationnel, secours opérationnel,
études de cas concrets.
Le programme d'entraînement a pour objectif de préparer collectivement les équipiers du PI aux
principales techniques d'intervention spécifiques à l'accomplissement des missions qui leurs sont
confiées.
Le stage régional :
D'une durée moyenne de cinq jours, ce stage permet de développer et d'évaluer la capacité
opérationnelle des PI sur l'ensemble des domaines spécifiques à son emploi et vise principalement
à:
• informer les personnels sur les nouvelles formes d'actions menées par les manifestants, et
leur enseigner les nouvelles techniques à employer ;
• vérifier et uniformiser le niveau d'entraînement des PI ;
• compléter la formation en unité (morale, physique et technique) ;
• rechercher l'efficacité dans les interventions ;
• rappeler les règles de sécurité à l'entraînement comme en missions ;
• développer la cohésion des équipes.
Les termes missionnels sont employés par les différents chefs opérationnels à l'échelon considéré
(GOMO, GTG, CDU, CDP, CDG, chef d'élément...), afin de parer à l'utilisation de termes
inappropriés, et ainsi se préserver d'une mauvaise interprétation de l'action ou de l'effet à obtenir.
Pour chaque temps d'une mission, le vocabulaire militaire tactique permet de définir une action par
l'utilisation d'un verbe à l'infinitif dans un cadre espace/temps (verbe réglementaire accompagné de
compléments d'espace, et éventuellement de temps).
Apporter une aide à une autre unité, spontanément ou sur ordre, par le
APPUYER
mouvement ou par le feu.
Exercer sur l'adversaire une pression suffisante pour lui interdire tout
FIXER
mouvement, toute action ou tout redéploiement de son dispositif.
Mettre, à partir d'une position fixée, l'adversaire hors d'état d'agir efficacement
NEUTRALISER
pendant un temps déterminé dans un secteur donné.
Établir un dispositif continu le long d'une ligne définie, isoler une portion de
BOUCLER terrain déterminée en vue d'interdire ou, au minimum, de signaler tout
franchissement de cette ligne par l'adversaire.
DÉFENDRE Empêcher l'adversaire de s'emparer d'un point ou d'une zone nettement défini.
Ralentir la progression adverse sur une direction ou dans une zone par l'action
FREINER
de détachements mobiles, par des feux et par des obstacles.
Prendre des mesures préventives pour empêcher tout protagoniste d'exercer des
menaces ou de mettre en cause l'intégrité d'un convoi, de populations ou
PROTÉGER d'individus. Il s'agit d'assurer la sauvegarde du bénéficiaire de la protection et
d'interdire l'accès non autorisé aux installations, aux matériels et aux
documents du personnel concerné.
Soutenir à partir d'une zone ou d'une ligne donnée une unité qui se replie, lui
RECUEILLIR permettre le franchissement de son propre dispositif, puis la couvrir pendant un
certain délai.
Remplacer, dans le cadre d'un engagement, une unité opérationnelle par une
RELEVER autre ayant, en général, les mêmes capacités. La relève d'une unité par une autre
peut s'effectuer : par recueil ; par dépassement ; sur position.
Par une présence ostensible, contrôler une zone ou un espace pour les protéger
SÉCURISER afin de permettre la reprise normale de toute activité et ainsi garantir la libre
circulation des unités amies et de la population.
Placer une force tierce entre deux parties opposées pour dissuader toute
S'INTERPOSER
confrontation.
Déceler toute activité de l'adversaire en un point, sur une direction ou dans une
SURVEILLER
zone, dans le but d'alerter et de renseigner.
Le processus décisionnel
Tout ordre intuitif est potentiellement dangereux et toute action doit reposer sur un raisonnement
simple mais systématique. Chaque situation revêt un caractère unique qui exige une préparation
minutieuse et une grande précision.
La conduite d'une opération ne doit laisser aucune place à l'improvisation, et impose la mise en
œuvre d'un processus général de raisonnement tactique.
La boucle décisionnelle
La réussite de la mission dépend de la capacité de chacun à :
• analyser rapidement une situation ;
• en déduire un effet à obtenir sur le terrain ou l'adversaire, dans le respect du cadre juridique ;
• demeurer réceptif à l'environnement afin de détecter les menaces ;
• conserver l'initiative du début à la fin de la mission, pour dissuader, anticiper et au besoin
maîtriser l'adversaire.
Ces actions s'insèrent dans un processus de réflexion et comportent quatre phases successives : La
boucle décisionnelle PEDA.
La Méthode de Raisonnement Tactique (MRT)
Dans le cadre d'une opération planifiée, le chef a le temps de conduire une MRT. Elle constitue une
aide à la décision qui permet de prendre en compte tous les éléments susceptibles d'influer sur le
déroulement d'une mission.
La MRT a pour but de permettre au chef de groupe, dans un court délai, de :
• raisonner rapidement, simplement et efficacement ;
• décider justement et utilement ;
• commander rigoureusement et efficacement.
Ce processus se décompose en trois phases :
• phase 1 : l'étude de la situation;
• phase 2 : la recherche de la manœuvre ;
• phase 3 : le choix de la manœuvre.
L'étude de la situation
Elle se décompose en sept questions regroupées en trois parties :
• Cadre général de l'action
1 - De quoi s'agit-il ?
2 - Où ?
3 - Quand ?
• Étude de la mission :
4 -Pourquoi ?
5 - Quoi ?
• Étude des forces en présence :
6 - Contre qui ?
7 - Avec qui ?
Ce processus permet de tirer des conclusions pertinentes pour la conception de la manœuvre et ainsi
définir le style de manœuvre, les contraintes (besoins en renseignements et moyens
complémentaires), les impératifs (mesures à prendre pour la bonne exécution de la mission) et
l'effet à réaliser sur l'adversaire.
Cadre général de l'action
ÉTAPES OBSERVATIONS
ÉTAPES OBSERVATIONS
Pourquoi ? Volonté du chef, effet majeur recherché : Résultats à obtenir sur l'adversaire, en un
lieu et un temps donné pour une durée déterminée. Objectif de la mission dans une
action d'ensemble.
ÉTAPES OBSERVATIONS
ME 3 : ...
Modes d'action : enchaînement d'actes combinant des attitudes et des moyens dans l'espace et dans
le temps afin de réaliser différentes tâches.
Effet majeur : Condition essentielle à réaliser sur l'adversaire, et/ou sur les amis, et/ou sur le
terrain, et/ou en un lieu et à un moment voulu, pendant un temps déterminé, et qui concrétise le
succès de la mission.
Les modes d'actions sont élaborés indépendamment les uns par rapport aux autres, puis confrontés
pour déterminer les avantages, inconvénients et finalement le niveau de risque d'échec de la mission
pour chaque MA.
Il importe d'évaluer objectivement chacun des MA pour en déterminer les forces et les faiblesses par
rapport à chacun des ME. La solution du tableau à double entrée apparaît la plus efficace.
Le choix de la manœuvre
Étapes Observations
Le TAMMUC permet au chef de concevoir son idée de manœuvre, d'articuler son dispositif, et de
rédiger son ordre en cours d'action.
Le SMELC et le SMEPP
Rubriques Observations
Coordination Lieu et autorité d'emploi, soutien amis, secours, prise en compte par escorte ...
Le SMELC
En prenant en compte les éléments issus du processus décisionnel, le chef élabore un ordre initial,
sous la forme d'un SMELC, pour transmettre son idée de manœuvre à l'ensemble des militaires
engagés dans la mission. Structuré et complet, le SMELC présente la situation, la mission et la
façon dont elle va être conduite en distribuant les missions et le rôle de chacun.
Afin de limiter au maximum la prise d'initiative par les exécutants, le chef doit tout anticiper. Il doit
prévoir les différents scenarii possibles, et communiquer aux différents éléments, des conduites à
tenir générales, particulières et des instructions de coordination…
SMELC (Ordre initial du CDU ou CDP)
Rubrique Rubrique
Observations
Générale Particulière
E Je veux :
Déployer un dispositif de contrôle de zone,
Reconnaissance de site occupé...
N Quoi?
Discrétion, force, souplesse, dynamique, offensif, défensif,
T mobile, statique...
en phases
O Les phases peuvent être un changement de manœuvre, de
successives.
compartiment de terrain... Cadre espace / temps pour
N chaque séquence.
Rubrique Rubrique
Observations
Générale Particulière
Répartition
MI Mission et CAT à chaque élément : MOICP ou Z/PMSPCP.
des missions
Exécution CA CAT S'appliquent à tous les éléments quel que soit le temps de la
manœuvre Si individu agressif, Si obstacle, Si blesses....
Place du
Au sein du dispositif : L'EGM sera... Le peloton sera... Le groupe sera...
groupe
Place du Position, moyen de contact, suppléance du chef à tout moment : CDU, CDP, Je
chef serai avec....
En prenant en compte les éléments fixés par l'échelon supérieur (GTG, CDU), il permet de
transmettre l'idée de manœuvre à l'échelon considéré (CDP, CDG, chef d'élément). Structuré et
complet, il présente la situation, la mission et la façon dont elle va être conduite en distribuant les
missions et le rôle de chacun.
Pour limiter la prise d'initiative des exécutants, le chef anticipe et prévoit les divers scenarii
possibles, et communique des CAT aux différents éléments...
Le CDU ou CDP donnera davantage un ordre type « ZMSPCP », que le CDG ou chef d'élément
déclinera individuellement en donnant l'ordre « PMSPCP ».
Pour tomber en garde face à une direction dangereuse : ZMC
D : Nombre de
Un un tout seul, Deux un et un, trois deux et un...
blessé(s)
E : Nature des Traumatisme sonore suite explosion d'une grenade GM2L, Traumatisme bras
blessures(s) droit....
F : Genre de
Debout, assis, couché.
blessé(s)
H : Renseignements
PNAVM adversaire, modes d'action possible...
complémentaires
Le Compte Rendu
Il doit être complet, concis, clair et compris (règle des 4C), réfléchir un court moment évite de
polluer le réseau radio.
Règle des 6J
Je suis : Donner sa position précise sur le terrain.
Je vois : Position – Nature – Attitude – Volume – Moyens (PNAVM adverse).
Je fais : Décrire l'action conduite.
Je suis en mesure de : Capacités d'action, de manœuvre (moyens organiques).
Je propose : Suggestion pour optimiser la manœuvre de l'échelon supérieur (je n'ai pas moi-même
les moyens de mener l'action proposée).
Je demande : un appui, un soutien, un recomplètement en munitions...
Exemple : « Echo » ici « India » (bleu)
Je suis sur la place du Major Lecomte, au débouché avenue Saint-Pierre.
Je vois 1 casseur équipé d'une barre de fer et d'une veste rouge, qui tente de briser une vitrine à 50
mètres de ma position (triangle rouge plein), à hauteur de l'intersection Rue du Génie/ Avenue St-
Pierre.
J'interdis (je fais) à l'adversaire l'accès à la place du Major Lecomte.
Je suis en mesure de conduire une action dynamique pour appréhender le casseur.
Je propose pour interdire toute fuite au casseur, que « Alpha » (jaune) se mette en interdiction au
niveau de l'intersection St-Pierre/République, face Saint-Pierre, et que « Bravo » (rouge) se mette
en interdiction au niveau de l'intersection Antilles/Génie, face Génie.
Je demande le soutien de la CIOP.
Commandement au tir
Lancé de grenades à main (PODO)
P Pour un lancé de 2 grenades CM6 (nombre et type de grenades).
Nouveaux éléments ... continuez le feu ! Reprise du tir sur un nouvel objectif.
Les mouvements élémentaires
Les Haies
Généralités
Définition
La haie est un service d'ordre qui consiste à maintenir la liberté d'un itinéraire emprunté par un
défilé ou un cortège, et assurer la sécurité des personnalités qui le composent. Elle ne rend les
honneurs que sur ordre, sous réserve de ne pas compromettre la mission principale.
La haie est une formation statique, linéaire, étalée, fluide, perméable, et constituée par une ligne de
gendarmes sous les ordres d'un chef. Il existe trois types de haies : simple, double ordinaire et
double de sécurité.
Mise en place
Elle s'effectue par décrochages successifs des éléments composant la haie. La formation est en
colonne par deux. Les gradés sont généralement répartis au centre des effectifs qu'ils commandent.
→ Mise en place par l'avant, cadres d'ordres :
• Formation de la haie ;
• Face à l'intérieur (face à la chaussée et au cortège) ;
• Intervalle X pas (distance entre chaque homme) ;
• À partir de tel point, mise en place par l'avant ;
• Marche.
Les deux colonnes se séparent et se portent chacune de part et d'autre de l'axe jusqu'au point désigné
comme base de départ. Le premier gendarme fait un pas sur le côté pour décrocher, s'arrête et fait
face à la direction prévue. Le gendarme suivant compte le nombre de pas indiqué pour l'intervalle et
décroche à son tour jusqu'à la fin de la colonne.
→ Mise en place par l'arrière, cadres d'ordres :
• Formation de la haie ;
• Face à l'intérieur (face à la chaussée et au cortège) ;
• Intervalle X pas (distance entre chaque homme) ;
• À partir de tel point, mise en place par l'arrière ;
• Marche.
Les deux colonnes se séparent et se portent chacune de part et d'autre de l'axe jusqu'au point désigné
comme base de départ. Le dernier gendarme frappe sur l'épaule du camarade devant lui, fait un pas
sur le côté pour décrocher, s'arrête et fait face à la direction prévue. Le gendarme suivant compte le
nombre de pas indiqué pour l'intervalle, frappe à son tour l'épaule du camarade devant lui et
décroche à son tour jusqu'à la tête de la colonne.
En cas de forte poussée et en fonction de l'étirement du dispositif, les effectifs peuvent former une
chaîne par les mains, par les bras, par les ceinturons…
La haie simple
La haie simple est une ligne de gendarmes répartis de part et d'autre de la chaussée, qui permet
d'assurer la sécurité d'un itinéraire préalablement délimité en présence d'une foule non hostile.
Elle est constituée d'une ligne d'itinéraire qui fait face au cortège et d'une réserve. En fonction des
circonstances, le personnel peut être appelé à former une ligne de sécurité en faisant face à la foule,
partiellement ou en totalité, pour la maintenir dans les limites prévues.
Vers l'intérieur : ligne d'itinéraire Vers l'extérieur : ligne de sécurité En retrait : Réserve
La haie double ordinaire
La haie double ordinaire est mise en œuvre en présence d'une foule dense ou pouvant être
turbulente. Elle se compose d'une ligne d'itinéraire et d'une ligne de sécurité parallèles, ainsi que
d'une réserve dans toute la mesure du possible.
La ligne d'itinéraire (vert) assure la liberté et la sécurité immédiate de la voie protégée et rend
éventuellement les honneurs. En cas d'incident, elle assure l'écoulement immédiat du cortège et peut
renforcer la ligne de sécurité lors d'une poussée de la foule ou de comportements dangereux
d'éléments isolés.
La ligne de sécurité (rouge) se consacre à la surveillance et au maintien de la foule, en empêchant
les escalades (abris bus, monuments, grilles) et tout franchissement de la haie. Elle redouble de
vigilance au passage du cortège et s'oppose immédiatement à toute action spontanée de la foule ou
d'éléments isolés.
La réserve, si elle est constituée, doit toujours être en mesure d'intervenir immédiatement au profit
de tout élément du dispositif.
La haie double de sécurité
La haie double de sécurité permet d'assurer la sécurité immédiate et la liberté d'un itinéraire
préalablement délimité dans un environnement nécessitant un contrôle en profondeur des abords.
Ce dispositif peut être mis en œuvre en milieu rural, ou en zone d'habitations dispersées.
Elle se compose d'une ligne d'itinéraire et d'une ligne de sécurité. Elle comprend également un
élément de sécurité qui occupe le terrain dans la profondeur, de manière à contrôler les abords :
bosquets, haies, chemins, points hauts, habitations... La constitution d'une réserve est obligatoire
pour renforcer tout point du dispositif, et procéder, le cas échéant, à l'interpellation des fauteurs de
troubles.
Rabattement de la haie
Opération qui permet de protéger la queue du cortège et de rétablir au plus vite la liberté de
circulation après le passage des autorités. Les éléments situés de part et d'autre de la chaussée font
jonction, perpendiculairement à la chaussée, de façon à former un barrage d'arrêt fixe fermé.
Le rabattement s'effectue de préférence au niveau d'un carrefour pour permettre à la foule de se
disloquer en empruntant les voies latérales, tout en l'empêchant de remonter l'itinéraire protégé.
S'il n'est pas prévu à la prise du service, le commandant du dispositif se place au point choisi et
commande : « Sur moi... fermez la haie ».
Escorte de personnalité
Son but est d'assurer la sécurité immédiate d'une haute personnalité en déplacement contre les
interventions isolées ou de petits groupes ayant pu rompre provisoirement le dispositif de haie. Elle
peut être effectuée à pied, en motocyclette ou en véhicule.
L'escorte est toujours en étroite coordination et en liaison permanente avec les autorités et le
commandant du dispositif de haie.
L'effectif est variable en fonction de l'attitude de la foule, l'environnement, l'itinéraire... En tout état
de cause, il doit être suffisant pour permettre à la fois d'assurer la sécurité rapprochée de la
personnalité et de mettre en place un élément léger avancé, en mesure de renseigner en temps réel
de tout incident et, si besoin, de fixer l'adversaire pour permettre un changement d'itinéraire.
Les barrages
Placé sous les ordres d'un chef unique, le BAFF comporte 4 éléments :
• Le contact :
Avec des effectifs suffisamment nombreux pour créer l'effet de masse, il barre totalement à la foule
l'accès à interdire. Il peut être renforcé par tout ou partie du PI, par les véhicules de l'unité ou par
des moyens complémentaires : engins lanceurs d'eau, barrières, VBRG, DRAP...
• L'appui :
Constitué à la demande du chef de barrage et placé sous les ordres du CAF, le groupe appuis est en
mesure de soutenir l'unité engagée par des tirs efficaces de dispersion, d'interdiction et de
neutralisation.
• La réserve :
Dans toute la mesure du possible, il convient d'avoir en permanence une réserve d'intervention.
Composée du PI, à la disposition du chef de barrage, elle est en mesure de :
• remplir les missions qui lui sont dévolues au MOP ;
• renforcer sans délai les éléments de contact ou de sûreté ;
• mener des actions offensives (frontales ou latérales) sur l'adversaire.
• participer, le cas échéant, à la garde des personnes appréhendées.
• La sûreté :
Cet élément, qui peut être renforcé par un effectif LG, est chargé :
• d'assurer la protection arrière et latérale du dispositif face à des actions de harcèlement de petits
groupes de manifestants ;
• d'assurer la sécurité des véhicules, lorsqu'ils sont inclus au dispositif ;
• de faire face à toutes les directions dangereuses.
Le SOE est responsable, sous les ordres directs du chef de barrage, de la manœuvre éventuelle
des véhicules : insertion dans la ligne de contact, ré-articulation, demi-tour, intégration et
prise en compte de véhicules extérieurs (engins lanceurs d'eau, VBRG, DRAP, véhicules de
secours)....
Voir SOE pour la valorisation des BAFF avec les véhicules de groupe.
Généralités
Définition
La vague de ratissage est une opération de dégagement prévue face à une foule calme, assortie d'un
tri de personnes. Sa mission est de dégager un espace donné de toutes les personnes non autorisées à
y séjourner ou ne pouvant justifier d'une activité prévue en ce lieu.
Opération à caractère préventif, elle n'implique pas l'emploi de la force. Placée sous les ordres d'un
chef unique, elle se compose d'un élément de ratissage, un élément de contrôle, et éventuellement
un élément de réserve (selon la situation générale).
Mise en place
Le commandant du dispositif commande :
• Pour une vague de ratissage ;
• Point à atteindre ;
• Articulation (ligne lâche, ligne serrée, contrôle, réserve, SOE, CIOP) ;
• Répartition des missions ;
• Conduite(s) à tenir (interpellations, couverture) ;
• « Dès que prêts, rendez compte ! » ;
• « En avant » ;
• « Halte ! ».
Le commandant de la vague de ratissage, en liaison avec les autorités militaires et/ou civiles, doit
connaître la liste et le modèle des autorisations établies par l'autorité responsable. Il doit définir les
modalités d'expulsion des personnes récalcitrantes et le cas échéant, l'attitude à tenir envers les
riverains.
L'élément de ratissage
Il fait dégager la foule de la zone fixée et dépasse les personnes qui prétendent pouvoir demeurer
sur place. Lorsque la foule est importante et que le nombre de personnes autorisées à séjourner sur
le terrain risque d'être élevé, l'élément de ratissage s'articule en deux lignes : la ligne de ratissage
lâche et la ligne de ratissage serré.
- La ligne de ratissage lâche
Elle repousse la foule en marchant lentement sur la même ligne sans s'occuper des cas individuels.
L'invitation à quitter les lieux est répétée sans cesse et toutes les personnes qui obtempèrent sont
refoulés lentement, à leur propre rythme. Les réfractaires sont dépassés et signalés à l'élément
suivant.
- La ligne de ratissage serré
Elle suit le premier élément à quelques mètres en étant beaucoup plus ferme dans les invitations à
quitter les lieux. Les personnes qui ne sont pas en mesure de présenter une autorisation d'accès sont
refoulés.
L'élément de contrôle
Quelques mètres derrière l'élément de ratissage, elle constitue un barrage mobile que personne ne
peut franchir sans assentiment. La validité des pièces est contrôlée et toutes les personnes qui ne
sont pas en règle sont expulsées.
La réserve
Si elle est constituée, elle reste en mesure de renforcer tout point du dispositif, et procéder, le cas
échéant, à l'interpellation des fauteurs de troubles.
Généralités
Définition
La vague de refoulement a pour objectif principal de dégager un espace déterminé, occupé par une
foule non hostile. Opération à caractère préventif, elle n'implique pas l'emploi de la force.
Placée sous les ordres d'un chef unique, elle se compose de quatre éléments : contact,
accompagnement, réserve et sûreté.
L'élément de contact
Articulé en ligne sur un ou plusieurs rangs, il dégage la foule de la zone fixée en avançant
lentement, sans s'occuper des cas individuels. Il opère une pression régulière et constante sur la
foule, tout en l'incitant continuellement à quitter les lieux. Les réfractaires sont dépassés et signalés
à l'élément suivant.
En fonction de la situation et de l'étirement du dispositif, les effectifs peuvent former une chaîne par
les mains, par les bras, par les ceinturons... Les boucliers peuvent être placés au contact...
Les limites de bonds successifs doivent être clairement identifiées et respectées pour permettre la
mise en place des éléments d'accompagnement.
L'élément d'accompagnement
Chargé de mettre en place des barrages d'arrêt latéraux sommaires afin d'interdire à la foule de
revenir sur l'axe, il s'articule généralement en plusieurs détachements (imposés par le terrain).
Les axes latéraux doivent être clairement identifiés et les barrages latéraux mis en place
immédiatement après le passage de l'élément de contact afin de ne pas retarder la progression du
dispositif.
L'élément de réserve
Chargé de renforcer tout point du dispositif, il saisit les manifestants dépassés par l'élément de
contact et, dans toute la mesure du possible, les dégage hors du dispositif. Seules les arrestations
indispensables sont effectuées, il participe alors à la garde des personnes appréhendées.
L'élément de sûreté
Généralement articulé en ligne sur un rang, il est chargé d'assurer la protection de l'ensemble du
dispositif vers l'arrière. Il veille particulièrement à se renseigner au plus loin et rend compte
immédiatement de toute activité suspecte.
D'un effectif souvent réduit, il veille tout particulièrement à éviter les affrontements et doit alerter
immédiatement de toute arrivée de manifestants au contact de son élément, et le cas échéant,
demander le renfort nécessaire.
4 éléments :
Réserve : India 1.
Sûreté : Charlie.
Pilotes : Renforcer vos pelotons respectifs sur les différents points pour
valoriser le dispositif en fin d'action.
Halte ! Rétablissez-vous !
Ordres en fin
d'action
Boucliers, par la droite des bâtons, en ligne de contact !
Exemple de vague de refoulement
Articulation du dispositif en 4 éléments
Articulation en ligne sur un ou plusieurs rangs
Progression lente et massive
Généralités
Définition
La charge a pour but d'obliger une foule hostile à dégager des lieux qu'elle refuse d'évacuer, en
combinant le mouvement et la force si nécessaire, pour obtenir un rapport de forces favorable,
nécessaire à la réussite de la mission (concentration des efforts).
Opération à caractère offensif, la charge implique un emploi de la force.
Placée sous les ordres d'un chef unique, elle se compose de cinq éléments : contact,
accompagnement, appui, réserve et sûreté.
L'élément de contact
Généralement en ligne sur deux rangs, en formation compacte ou modulaire, il dégage le terrain
occupé par les manifestants, en l'observant attentivement afin de déceler les obstacles de toute
nature pouvant gêner la progression.
La vitesse de progression est adaptée aux différents temps de l'action (marche, pas de gymnastique,
charge), en maintenant l'alignement du personnel et la cohésion dans les rangs. Aucune poursuite
individuelle ni aucun attardement sur des manifestants isolés dépassés, ne doit ralentir l'action
collective.
L'élément d'accompagnement
Chargé de mettre en place des barrages d'arrêt latéraux sommaires afin d'interdire le retour des
manifestants dans l'espace dégagé, il s'articule généralement en plusieurs détachements (imposés
par le terrain).
Les axes latéraux sont clairement identifiés pour une mise en place immédiate des barrages latéraux
après le passage du contact (interdire tout retour).
Les effectifs sont adaptés en permanence, et chaque barrage latéral peut être allégé ou renforcé,
avec des lancers de grenades lacrymogènes si nécessaire.
L'élément d'appui
Chargé d'appuyer efficacement tout point du dispositif par des tirs de dispersion et d'interdiction, il
est placé sous les ordres du CAF.
Il s'assure tout particulièrement de l'exécution des formalités légales, mais aussi de la permanence et
de l'efficacité des tirs au profit de tous les éléments du dispositif, pendant l'intégralité du
mouvement : au départ, au cours, en fin de charge, et en cas de retour offensif des manifestants.
Élément de sûreté
Généralement articulé en ligne sur un rang, il est chargé d'assurer la protection de l'ensemble du
dispositif vers l'arrière. Il veille particulièrement à se renseigner au plus loin et rend compte de toute
activité suspecte.
D'un effectif souvent réduit, il veille tout particulièrement à éviter les affrontements et doit alerter
immédiatement de toute arrivée de manifestants au contact de son élément, et le cas échéant,
demander le renfort nécessaire.
L'élément de réserve
Chargé de renforcer tout point du dispositif, de procéder à des arrestations et d'intervenir au profit
des véhicules placés dans le dispositif et pris à partie.
Articulé en plusieurs équipes particulièrement manœuvrières, il intervient sur ordre ou d'initiative
pour se saisir des manifestants dépassés par l'élément de contact.
Dans toute la mesure du possible, les personnes interpellées sont dégagées hors du dispositif. En cas
d'arrestations indispensables, il assure la garde des personnes appréhendées.
Point à
Intersection Boulevard Carnot / Avenue Foch exclue.
atteindre
5 éléments :
Contact: Les chefs de groupe effectueront un lancer d'une CM6 chacun, en fin de
bond, devant les manifestants.
CAT
Accompagnement : Interdire tout retour des manifestants.
Réserve: Dégager les manifestants interpellés.
Exemple de charge
1. Mise en place des appuis pour dégager l'adversaire
2. S'emparer du terrain - Barrages d'arrêt latéraux
Généralités
Définition
Le bond offensif a pour but de dissuader et d'éloigner une foule hostile devenue trop pressante pour
les FO, en créant une zone libre de tout manifestant devant les éléments au contact, tout en
conservant la mission initiale d'interdiction d'un compartiment de terrain.
Opération à caractère offensif, il implique l'emploi de la force. L'aptitude à combiner le mouvement
et la force est primordiale pour obtenir un rapport de forces favorable, nécessaire à la réussite de la
mission (concentration des efforts).
Il permet aux FO de se dégager d'une pression trop forte de l'adversaire, qui peut notamment mettre
en danger la sécurité de l'unité. Il est exécuté aussi bien au niveau de la ligne de contact, qu'au
niveau de la sûreté arrière ou latérale, sans aucune volonté de gagner du terrain.
Utilisé le plus souvent lors de mission statique ou défensive, il permet également de faciliter le
décrochage d'une unité, ou de couvrir l'intervention d'un élément projeté.
Placé sous les ordres d'un chef unique, il se compose généralement de quatre éléments : contact,
appui, réserve et sûreté. En fonction de la configuration des lieux, la réserve peut être remplacée par
un accompagnement (imposé par le terrain).
Élément d'appui
Aux ordres du CAF, il est chargé d'appuyer efficacement l'élément au contact, par des tirs de
dispersion en créant un nuage de gaz lacrymogène dans lequel les manifestants sont repoussés. En
fin de bond, il contribue à contenir les manifestants hostiles loin de la ligne de contact, par des tirs
d'interdiction.
Élément de réserve
Toujours dans un souci d'économie des forces, et lorsque la configuration du terrain le permet, la
réserve est chargée de renforcer tout point du dispositif, procéder à des arrestations et intervenir au
profit des véhicules placés dans le dispositif et pris à partie.
Élément de sûreté
Il est chargé de prendre en compte la protection arrière du dispositif et la sécurité des véhicules.
Élément d'accompagnement
Cet élément est constitué uniquement lorsque le terrain l'impose. Il est destiné à interdire, lors du
mouvement collectif du bond, les axes latéraux afin de protéger les flancs de l'élément de contact.
Exemple de cadres d'ordres
4 éléments :
CAT
Pour les « LG »
appuyer la ligne de contact d'initiative par un tir de dispersion de 3 CM6 sur la
foule, suivi d'un tir d'interdiction en fin de bond de 3 CM6 sur l'axe principal, et
d'une CM6 sur chaque débouché.
Définition
A l'effectif minimal du groupe, la patrouille se déplace à pied ou en véhicule pour montrer la force
dans une zone susceptible ou venant d'être troublée (mesure préventive), pour disperser de petits
attroupements (calmes ou peu hostiles) et/ou rechercher du renseignement (PNAV adversaire,
viabilité des axes, points particuliers...).
Elle consiste à faire sentir à l'ensemble de la population la présence des forces de l'ordre, leur
capacité d'action et leur détermination à préserver l'OP.
La patrouille n'agit jamais seule. Elle est toujours en liaison permanente avec un élément prêt à
intervenir à son profit.
La recherche du renseignement, même si elle ne constitue pas l'objet principal de la mission, est
permanente car elle permet au commandement de conserver sa liberté d'action.
Avant le départ
Le chef de patrouille prépare sa mission (MRT), puis transmet ses ordres (ordre préparatoire et
ordre initial). En liaison avec son CDU, il doit connaître le terrain, les points particuliers à prendre
en compte, la densité et l'attitude de la foule, et prévoir un itinéraire de variantement ou un point de
recueil.
Pendant le déplacement
En tête de la formation, il maintient la direction de marche et règle l'allure du déplacement en
progressant de point d'observation en point d'observation. En liaison permanente au sein de la
patrouille et avec le CDU, il recherche le renseignement et le transmet à ses chefs.
Confronté à un incident sur l'itinéraire (obstacles, manifestants...), il variante jusqu'au point fixé ou
intervient pour régler l'incident s'il estime pouvoir mener l'action avec succès à son niveau. S'il ne
peut faire autrement, il maintient le contact ou rejoint le point de ralliement.
Il prête d'initiative main-forte à tout élément des forces de l'ordre en difficulté pour l'aider à se
dégager.
Il s'attache à rendre compte par radio de sa progression, d'un éventuel variantement et de toutes
interventions réalisées.
Au retour
Il effectue le PAM et établit un CR à son commandant d'unité en demandant un recomplètement si
nécessaire.
Au MOP, en situation de troubles graves, locaux ou généralisés, les patrouilles (plus
particulièrement en véhicules) sont aptes à intervenir pour faire cesser les activités de petits groupes
d'individus particulièrement agressifs, très mobiles, harcelant les FO ou causant des dégradations de
toutes sortes.
Elles recherchent, localisent, isolent les groupes de manifestants, appréhendent de vive force les
délinquants et les remettent à l'autorité judiciaire.
Les missions de l’EGM au MOP
Reconnaissance d'axe
Cette action consiste à rechercher des renseignements d'ordre tactique ou technique sur le terrain ou
sur l'adversaire, sur un point ou dans une zone donnée, en engageant éventuellement le contact.
L'objectif est de renseigner l'échelon supérieur sur la viabilité d'un axe, en le parcourant dans son
intégralité, de Lima en Lima, afin de déceler la présence ou non de l'adversaire sur ou aux abords de
l'axe, en mesure de rétablir sa viabilité dans une limite de temps déterminée.
Les effectifs peuvent être amenés à reconnaître à pied les points de passage obligés et les points
suspects. Ils sont alors suivis ou rattrapés par le convoi.
Au cours de sa progression, l'unité doit être en mesure de :
• dégager un axe ou s'emparer d'un point pour dégager des manifestants ;
• s'emparer du terrain pour dégager un obstacle (chapitre 2) ;
• varianter sur ordre face à un obstacle infranchissable.
Les composantes de la mission doivent respecter un schéma unique : Se préparer, se déplacer
(éclairer), tomber en garde (TEG), s'emparer (en dégageant éventuellement toute présence adverse),
se ré-organiser (tenir sur ordre ou rompre le contact), reprendre la progression.
Consiste à progresser et renseigner sur la viabilité de l'axe et ses abords dans le cadre d'une mission
de reconnaissance, en vue de déceler l'adversaire (vue directe ou indices), afin d'éviter la surprise et
donner au chef le temps de réagir (manœuvrer ou varianter sur ordre).
Le chef du dispositif doit prendre en compte les ME pouvant être menés contre la rame ou contre
l'axe : obstacles, incendies, barrages routiers, tranchées dans la chaussée...
Organisation de la rame
La rame se déplace suivant un mode de progression et une formation donnés. Le choix n'est pas
figé, il est adapté en permanence au terrain et à la situation.
L'étude des actions à mener et éventuelles manœuvres en véhicules à venir est indispensable (avec
le SOE en centralisé). L'itinéraire principal est imposé par l'autorité ou peut être à définir. Prévoir
un itinéraire de variantement, des limites de bond et des aires de stationnement.
Choisir la vitesse et le type de progression (vitesse/sûreté – boule de billard/perroquet), l'emploi ou
non des avertisseurs (gyrophare, 2 tons). Donner les CAT pilotes pendant le déplacement, en limite
de bond, et à l'arrivée.
Mode opératoire
Éclairer en deux échelons, progresser à vue avec appui mutuel des véhicules :
• le 1er échelon (de tête) a pour mission d'éclairer et renseigner en progressant de point
d'observation (PO) en point d'observation ;
• le 2ème échelon (réservé) a pour mission d'appuyer et / ou soutenir l'échelon de tête à
distance de manœuvre, et de couvrir la progression.
S'arrêter, tomber en garde
Arrivée à chaque limite de bond, ou au commandement du chef (adversaire, obstacle...), la rame
s'arrête à distance de sécurité (portée LG) pour renseigner l'échelon supérieur et préparer le bond
suivant. Dès que le terrain le permet, la formation en colonne double est adoptée pour réduire
l'étendue du dispositif.
Définition
Assurer la sûreté immédiate de l'unité à l'arrêt en occupant le terrain en profondeur de part et d'autre
de l'axe, en mesure d'agir ou de rembarquer.
Mode opératoire
Dans toute la mesure du possible, le point de station doit permettre d'avoir des vues sur le
compartiment de terrain (se renseigner), de pouvoir appliquer des feux, de pouvoir manœuvrer
(quitter la zone ou reprendre la progression).
• Jeter un dispositif de mise en garde immédiate (vers l'avant, à l'arrière et sur les latéraux), en
constituant une réserve d'intervention, en mesure de devancer l'adversaire en tout point du
dispositif (bascules de forces).
• Déterminer rapidement les zones de terrain dans les limites desquelles les pelotons, groupes
ou binômes, vont se poster.
• Définir les secteurs d'observation et de tirs pour les LG, en faisant en sorte que les secteurs
se recoupent (ZMSPCP). L'articulation en binôme mixte est à privilégier (bouclier – bâton).
• Des consignes particulières peuvent être données si le stationnement doit se prolonger. En
zone d'insécurité, renforcer éventuellement son dispositif en engageant la réserve et/ou en
interposant des véhicules de service si nécessaire.
• Observer, se renseigner, renseigner : Rechercher tout indice ou activité suspecte sur le point
et ses abords. En cas de présence de l'adversaire, réfléchir à son action en recherchant sur le
terrain :
• les points forts pour appuyer ;
• les repères pour les reports de tir ;
• les zones d'implantation de l'adversaire ;
• ses possibilités d'accès au compartiment de terrain.
Définition
Libérer un emplacement, un secteur, ou une zone de toute présence adverse, et en fonction des
ordres reçus s'assurer de sa possession et interdire tout retour à l'adversaire.
Face à une foule calme, la formation d'un barrage homogène est abandonnée au profit de
l'occupation du terrain en profondeur.
L'articulation et les effectifs à engager sont adaptés à la position, à la nature, au volume, à l'attitude
de l'adversaire, ainsi qu'à la configuration du terrain.
De par la configuration de la zone d'action, les erreurs tactiques à éviter sont :
• de dégager les manifestants sur l'axe de progression ;
• d'avoir un dispositif trop étendu (véhicules).
Mode opératoire
L'action consiste à aborder la zone, en dégageant l'adversaire par le mouvement et par le feu si
nécessaire, et le fixer en dehors de l'axe à emprunter. Généralement, 4 éléments sont nécessaires
pour dégager ou s'emparer d'un axe.
• Le contact, avec des effectifs suffisamment nombreux pour créer l'effet de masse, et dégager
les manifestants sur le côté de l'axe ;
• L'appui, en mesure de fournir des feux aux autres éléments ;
• La sûreté qui interdit les flancs et l'arrière du dispositif et assure notamment la protection des
véhicules ;
• la réserve, en mesure d'intervenir au profit des autres éléments ou de mener une action
offensive sur l'adversaire.
Dégager un axe
L'objectif de cette action, qui nécessite dynamisme et coordination, est de dégager les manifestants
sur un des côtés de l'axe qu'ils occupent, puis de les contenir pour rétablir la viabilité de l'axe,
permettre le passage du convoi puis, en fonction des ordres reçus, tenir la position ou reprendre la
progression.
• Appuyer la manœuvre et dégager les manifestants
Sommations ou avertissements demeurés sans effet. Définition de la limite de bond et de la
manœuvre par le mouvement et, si nécessaire, par le feu. Renforcement face à l'avant (élément de
contact) et mise en place des appuis pour dégager l'adversaire.
L'élément d'appui délivre des tirs d'interdiction afin d'isoler les zones à interdire (contraindre
l'adversaire à se disperser sur le coté de l'axe déterminé), combinés à des tirs de dispersion
directement sur l'adversaire (contraindre l'adversaire à quitter la portion de terrain qu'il occupe).
Les tirs sont associés à la manœuvre dynamique de l'élément de contact qui effectue un mouvement
tournant, suffisamment ample et rapide pour dégager les manifestants sur le coté de l'axe. Un
élément peut également varianter pour dégager l'adversaire sur un compartiment de terrain
défavorable.
La coordination avec le mouvement de l'unité et l'intensité des tirs sont des facteurs indispensables à
la réussite de la manœuvre.
Exemple de variantement :
Obstacle infranchissable, CR, variantement sur ordre, contournement
Se réorganiser
La viabilité de l'axe est rétablie
Rendre compte de l'effet obtenu sur l'adversaire et, le cas échéant, attitude des manifestants. Reprise
de la progression sur ordre.
Protéger
En cas de menace ou d'attaque, rendre compte sans délai, maintenir l'intégrité du poste jusqu'à
l'arrivée de renforts (gradation) et interdire toute action sur l'itinéraire protégé en appliquant les
consignes de défense (connues de tous).
Rôle du CDU
• Étude particulière du terrain, des points particuliers, de l'adversaire
• Définition de l'itinéraire principal, d'un variantement
• Articuler et répartir les missions CDPI, CDP, CAF, SOE, CIOP
• Organiser les liaisons et l'acheminement du renseignement
• Définir les limites de bond, faire progresser de Lima en Lima
• A chaque arrêt, jeter un dispositif de mise en garde immédiate
• Faire occuper le terrain sur la profondeur (renseignement, sécurité)
• Faire reconnaître à pied les points de passage obligés ou suspects
• Rétablir la viabilité sans emploi de la force si possible (dialogue)
• Sommations ou avertissements (échec dialogue)
• Définir la manœuvre, modalités de captation vidéo
• Commander l'intervention (coordination tactique manœuvre/feux)
• Varianter sur ordre de l'échelon supérieur si nécessaire
• Renseigner en permanence l'échelon supérieur (viabilité de l'axe)
• Réorganiser l'unité pour tenir ou reprendre la progression
• Mettre en place un dispositif de protection d'itinéraire sur ordre
Action qui consiste à dégager ou à enlever un obstacle, tenu ou non par l'adversaire, et ainsi
permettre le dégagement d'un axe ou d'un itinéraire.
Opération délicate nécessitant, avant toute intervention, une observation minutieuse de l'obstacle, de
l'adversaire et du terrain, pour déterminer les moyens, les délais d'intervention et les techniques à
mettre en œuvre.
Processus décisionnel
L'analyse des éléments caractéristiques de l'obstacle et le compte rendu du CDP qui le découvre
sont déterminants pour le CDU : conception d'une manœuvre privilégiant la sécurité des personnels,
de l'adversaire et de l'environnement, réduisant ainsi les possibilités de dommages collatéraux.
Nature de la menace
• Adversaire présent devant, derrière ou sur l'obstacle (obstacle tenu)
PNAVM adversaire (équipement, armement, types de projectiles). Prendre en compte la possibilité
d'éléments de renfort.
• Adversaire absent ou suffisamment éloigné (obstacle non tenu)
Ne pas déceler de présence aux abords de l'obstacle ne signifie pas qu'il n'est pas sans risque. Il y a
toujours une possibilité de piégeage ou de présence d'un tireur embusqué à distance de l'obstacle.
Nature de l'obstacle
Sec / enflammé, dimensions (largeur, hauteur, profondeur), matières premières (troncs d'arbres,
bidons, véhicules, gravats, mobiliers urbains, produits dangereux...), renforcements visibles (câbles,
tranchées, piégeages, entravement...).
Débordement possible
Le contournement est toujours privilégié même si l'adversaire se replie en franchissant l'obstacle.
S'arrêter à distance de sécurité, débarquer et tomber en garde face à toutes les directions. L'action
doit être dynamique afin de bénéficier de l'effet de surprise et/ou obtenir l'ascendant sur l'adversaire.
Fixer, Dégager l'adversaire
La première phase de l'intervention dépend de la position de l'adversaire :
• Obstacle non tenu (pas d'adversaire présent ou très éloigné de l'obstacle) :
Fixer l'adversaire, si besoin en le maintenant à distance par des tirs d'interdiction.
• Obstacle tenu (adversaire derrière l'obstacle) :
Dégager l'adversaire au plus loin de l'obstacle par des tirs de dispersion, et lui interdire tout retour
par des tirs d'interdiction.
• Obstacle tenu (adversaire devant l'obstacle) :
Dégager l'adversaire au delà et au plus loin de l'obstacle par des tirs de dispersion, et lui interdire
tout retour par des tirs d'interdiction.
Pour la suite de l'intervention, les composantes sont identiques.
Dégager l'obstacle
Après le CR, propositions au CDU et décision : opération de treuillage (treuil véhicule), utilisation
du matériel spécifique (engagement des opérateurs disqueuse ou tronçonneuse), renfort en
personnel pour un déblaiement à la main, demande de moyens nécessaires (poussée, percussion)...
Ouverture d'une brèche pour le passage du convoi ou déblaiement de l'axe en fonction des ordres
reçus.
Franchissement de la rame
Le franchissement s'effectue sous la protection de l'élément de sûreté (éventuellement, en fonction
de la situation, des autres éléments au contact sur les latéraux), réarticulation de l'unité.
En fonction des ordres reçus : tenir la position (empêcher l'adversaire de reconquérir l'objectif et ses
abords), ou embarquement des personnels (reprise de la progression).
Dégager – Franchissement
Brèche ou déblaiement sur ordre – Franchissement – Embarquement sur ordre
Dégager l'adversaire
Mise en place des appuis au sol pour dégager l'adversaire au-delà et au plus loin de l'obstacle par
des tirs de dispersion.
Exemple : Dégager l'adversaire
Découverte obstacle – TEG – Mise en place des appuis
L'adversaire franchit l'obstacle par les côtés
Reconnaître l'obstacle
L'approche de l'obstacle par la cellule « reco » s'effectue en sûreté, si possible sous la protection
d'un véhicule (de nuit, possibilité d'utiliser les projecteurs Irisbus), avec un minimum de personnels
équipés du maximum de protections (un binôme au maximum pour la sécurité des personnels en cas
de piégeage).
Reconnaître de part et d'autre de l'obstacle pour déceler un piège éventuel et déterminer les moyens,
délais et techniques nécessaires (exemple : obstacles ancrés au sol, piégés, point de poussée ou de
treuillage le plus favorable).
Couvrir et interdire – Reconnaître
Dispositif hermétique – Concentration des efforts – Placement à distance de sécurité et recherche de
protection – Reconnaissance en sûreté
Dégager l'obstacle
Après le CR, propositions au CDU et décision : opération de treuillage (treuil véhicule), utilisation
du matériel spécifique (engagement des opérateurs disqueuse ou tronçonneuse), renfort en
personnel pour un déblaiement à la main, demande de moyens nécessaires (poussée, percussion)...
Ouverture d'une brèche pour le passage du convoi ou attente de services spécialisés pour le
déblaiement de l'axe, en fonction des ordres reçus.
Franchissement de la rame
Le franchissement s'effectue sous la protection de l'élément de sûreté et éventuellement des autres
éléments au contact sur les latéraux, réarticulation de l'unité.
En fonction des ordres reçus : tenir la position pour empêcher l'adversaire de reconquérir l'objectif
et ses abords, ou reprise de la progression.
Dégager – Franchissement
Brèche ou déblaiement sur ordre – Franchissement
Embarquement sur ordre
Reconnaître l'obstacle
L'approche de l'obstacle par la cellule « reco » s'effectue en sûreté, si possible sous la protection
d'un véhicule (de nuit, possibilité d'utiliser les projecteurs Irisbus), avec un minimum de personnels
équipés du maximum de protections (un binôme au maximum pour la sécurité des personnels en cas
de piégeage).
Reconnaître de part et d'autre de l'obstacle pour déceler un piège éventuel et déterminer les moyens,
délais et techniques nécessaires.
Couvrir – Reconnaître
Permanence du feu – Reconnaissance en sûreté – Recherche de protection
Dégager l'obstacle
Après le CR, propositions au CDU et décision : treuillage, matériel spécifique (opérateurs disqueuse
ou tronçonneuse), renfort en personnel, demande de moyens... Ouverture d'une brèche.
Franchissement
Franchissement de la rame, regroupement et réarticulation de l'unité. Embarquement et reprise de la
progression, ou en fonction des ordres reçus, protection des services spécialisés chargés des
opérations de déblaiement.
Dégager – S'emparer de – Franchissement
Brèche – Franchissement – Déblaiement ou embarquement sur ordre
Synthèse dégagement d'obstacle
Pour mémoire
SUSCEPTIBLE PIÉGÉ
ANALYSE
COUVRIR (APPUYER)
Le débordement de l'élément de contact (appuis)
Sécurisation des abords et des points clés du terrain
INTERDIRE
Tout retour de l'adversaire au cours de l'assaut
Et jusqu'à la mise en place de la ligne de contact
S'EMPARER DE
Déborder largement l'obstacle et TEG sur la limite de bond fixée
BAFF ou modulaire, bulle de protection face à l'avant
SÉCURITÉ
COUVRIR
PERSONNEL
Approche et action de la cellule Reco
ADVERSAIRE
Encagement de l'obstacle sur la profondeur (si possible)
ENVIRONNEMENT
INTERDIRE
Tout retour de l'adversaire au cours de la reconnaissance
Et jusqu'au traitement de l'obstacle
RECONNAÎTRE
Déceler pièges éventuels
DÉTERMINATION Recherche protection individuelle et collective maximum
DES MOYENS Déterminer les moyens, délais et techniques d'intervention
DES TECHNIQUES DÉGAGER OBSTACLE
DES DÉLAIS Brèche ou déblaiement (sur ordre)
FRANCHIR
Rame de véhicules puis réarticulation
Embarquement sur ordre et reprise de la progression
SYNTHÈSE DÉBORDEMENT POSSIBLE POUR MÉMOIRE
INTERDIRE INTERDIRE
Tout retour adversaire : Reco et jusqu'au Tout retour de l'adversaire
traitement de l'obstacle
RECONNAÎTRE S'EMPARER DE
Déceler pièges éventuels Franchissement obstacle par
Recherche protection maximum passages empruntés
SÉCURITÉ Déterminer moyens, délais, techniques TEG (BAFF)
PERSONNEL
COUVRIR
ADVERSAIRE DÉGAGER OBSTACLE
Action cellule Reco
ENVIRONNEMENT Ouverture d'une brèche pour le passage du
convoi
INTERDIRE
Tout retour de l'adversaire
S'EMPARER DE RECONNAÎTRE
Franchissement et tête de pont d'un Déceler pièges éventuels
élément du PI : CR Recherche protection
DÉTERMINATION Franchissement élément contact et mise en Déterminer moyens, délais,
DES MOYENS place : BAFF / BAM techniques
DES TECHNIQUES INTERDIRE DÉGAGER OBSTACLE
DES DÉLAIS Ouverture de brèche ou
Tout retour de l'adversaire
déblaiement sur ordre
FRANCHIR FRANCHIR
Rame de véhicules puis réarticulation Rame de véhicules puis
Déblaiement sur ordre réarticulation
Synthèse du rôle de l'encadrement
Pour mémoire
Action qui consiste à se saisir de toute personne ayant commis une ou plusieurs infractions. La
notion d'interpellation n'est pas du domaine exclusif du peloton d'intervention, chaque peloton est
en capacité de procéder à une interpellation.
La phase d'intervention peut s'avérer problématique et ne doit pas être définie en fonction des
contraintes opérationnelles mais bien en fonction des priorités.
Procéder à des interpellations nécessite une coordination primordiale entre les différents éléments.
Dès lors que l'action d'interpeller se prépare, l'élément de contact ne doit mener aucune action
offensive (bond ou lancer de grenades) au risque de voir s'éloigner l'objectif défini.
Exigence de mobilité
Le niveau de protection élevé, qui permet de retarder l'emploi de la force par « absorption » de la
violence rencontrée, s'avère être un frein à la mobilité souhaitée. L'allégement de l'élément offensif
est primordial pour assurer une réactivité (déclenchement) et effectuer des actions rapides,
effectives, efficaces.
Principe de travail
Mise en œuvre d'un dispositif opérationnel, reposant sur un peloton réversible dans son utilisation,
pouvant répondre dans la même séquence de temps à l'évolution de la manifestation tout en faisant
face aux groupes de casseurs et fauteurs de troubles de tous acabits (souplesse d'emploi).
Exigence de légalité
Le recours aux moyens de captation vidéo (CIOP, caméras piétons) doit permettre d'améliorer
l'imputation des faits, de consolider ou de pré-constituer des éléments de preuve en matérialisant les
éléments d'infraction.
L'effet recherché
• Surprise : préparation et mise en place en toute discrétion, rapidité d'exécution.
• Sûreté : action limitée dans le temps, limite de bond fixée pour l'intervention, en capacité
d'être appuyé, soutenu ou recueilli.
Engagement en auto-suffisance et/ou avec le soutien de l'EGM
Dispositifs opérationnels et caractéristiques d'emploi
En fonction de la situation et de l'action à entreprendre, le PI peut être amené à procéder à une
interpellation dans le cercle d'action de l'unité (centralisé) ou de manière autonome (décentralisé).
Le commandant du PI articule son peloton en 2 ou 3 éléments distincts, un élément d'interpellation
et un élément de protection dans tous les cas, un élément réservé en soutien lorsqu'il intervient en
auto-suffisance.
Les actions à mener par les chefs d'élément demandent du discernement, elles nécessitent une
faculté d'adaptation et une parfaite compréhension de la mission dévolue à l'unité, de la situation et
de la réglementation (aspect légal).
Équipés
Matériels et équipements organiques,y compris caméras piétons.
complets
PI Décentralisé
Le CDU définit les priorités et donne la mission au PI. Le peloton d'intervention agit seul
(projection / tête de pont), avec une totale initiative du commandant de peloton quant à la
réalisation, dès lors qu'il est missionné.
L'interpellation doit rester une action opportune, analysée et préparée de manière minutieuse, pour
garantir la sécurité des personnels engagés.
Le compartiment de terrain d'action doit, dans tous les cas, permettre au PI d'être appuyé, soutenu
ou recueilli par une unité amie. Le recours aux caméras piétons permet de matérialiser
l'interpellation.
Le commandant du PI rejoint la base d'intervention en sûreté (progression tactique), observe et se
renseigne pour analyser les paramètres justifiant l'interpellation : identifier et localiser l'individu,
déterminer une limite d'action et la capacité des appuis sur le compartiment de terrain.
Articulation des éléments intervention et protection, sous appui 2ème échelon de l'élément réservé
en soutien. Action dynamique (surprise, vitesse et détermination), déploiement en colonne simple
(exposition, rapidité), saisie de l'individu, extraction et repli en secteur sécurisé.
CR complet et immédiat au CDU des actions réalisées et des besoins.
Préparation
• Identification/localisation de l'individu à interpeller (rouge) ;
• Détermination d'une limite d'action (tirets) ;
• Articulation en 2 éléments : interpellation (fond rouge), protection (fond vert) ;
• Mise en place des éléments au niveau de la ligne de contact (discrétion).
Exemple PI intégré
Identification / Articulation / Définition limite d'action
Préparation
• Identification/localisation de l'individu à interpeller (rouge) ;
• Limite d'engagement proche de l'unité, soutien éventuel (tirets) ;
• Articulation en 3 éléments : interpellation (fond rouge), protection (fond jaune), réservé en
soutien (fond vert) ;
• Mise en place du groupe par infiltration latérale discrète.
Exemple PI dissocié
Préparation
• Identification/localisation des individus à interpeller (rouge)
• Détermination d'une limite d'action (tirets)
• Articulation en 2 éléments : interpellation (fond rouge), protection (fond vert)
• Bond offensif distant pour permettre la mise en place de l'embuscade
• Repli de l'élément de contact (aspiration de l'adversaire)
Exemple PI intégré
Composition de l'escorte
L'escorte se compose d'au moins deux éléments (deux véhicules) :
• l'élément d'accompagnement, avec le chef d'escorte, qui assure la protection immédiate du
convoi à l'avant et sur les latéraux.
• l'élément de garde des personnes transférées qui assure la surveillance et s'oppose à toute
rébellion ou tentative d'évasion.
Dispositif renforcé
Suivant le nombre et la nature des personnes à escorter (figure médiatique, leader de mouvement
contestataire / mouvance violente...), il peut être nécessaire de prévoir :
• un élément d'ouverture de route qui éclaire la progression et renseigne le chef pour permettre, le
cas échéant, un changement d'itinéraire ;
• un élément de sûreté qui couvre la progression du convoi, en mesure d'apporter appui et/ou soutien
aux autres éléments.
En cas d'engagement de « l'ouverture » pour tenir un point de passage ou fixer un adversaire, la
sûreté prend en compte cette mission, le temps nécessaire au décrochage de l'élément engagé.
Synthèse du rôle de l'encadrement Pour mémoire
Cette mission consiste à assurer la protection des services de secours (équipages et véhicules de
secours : sapeurs-pompiers, SMUR, EMOG...) sur un itinéraire déterminé et dans une zone
d'intervention, en prenant des mesures préventives pour empêcher tous protagonistes d'exercer des
menaces ou de mettre en cause leur intégrité pendant tout le temps nécessaire à leur action.
Réalisée de manière décentralisée, cette mission est conduite en priorité par le PI, qui agit sur un
compartiment de terrain lui permettant d'être soutenu par une unité amie. La manœuvre conduite au
niveau centralisé peut être confiée à un peloton de marche afin de préserver la capacité de
manœuvre de l'unité.
Le COS est le Commandant des Opérations de Secours. Le COS peut être le chef d'agrès ou le
chef de groupe. Chef du dispositif et porteur d'une chasuble jaune avec inscription « COS », il est
chargé de la mise en œuvre de tous les moyens publics et privés mobilisés pour l'accomplissement
des opérations de secours.
Le chef d'agrès est le responsable opérationnel au sein d'un véhicule d'intervention, assurant la
sécurité de l'équipage et de l'intervention. Il peut commander une opération de secours nécessitant
jusqu'à l'engagement d'un agrès en plus du sien.
Le chef de groupe est déclenché dès lors que trois engins ou plus sont engagés sur une même
opération ou qu'une équipe spécialisée est engagée. Lnt, Mjr ou Adc, il coordonne l'action des
différents chefs d'agrès.
Adversaire
• Situation d'ambiance sur la zone d'intervention ;
• Renseignements sur l'adversaire : PNAV et modes d'action.
Mission
• Assurer l'escorte et la protection des services de secours ;
• prendre toutes les mesures pour empêcher toute mise en cause leur intégrité.
Moyens
• Prendre contact avec les responsables (chef d'agrès ou de groupe) ;
• Définir les contraintes d'intervention Sec : Abordage du lieu d'intervention, sens
d'engagement (marche avant ou arrière), estimation des délais d'intervention, nombre de
personnels et véhicules engagés... ;
• Si possible, anticiper le sens de la rupture de contact;
• Articuler le dispositif : contact, appui, couverture, protection (Sec), si possible réserve ;
• Définir les modalités de liaisons et d'acheminement du renseignement, entre FO et Sec
(Radio ou personnel FO embarqué avec le Sec) ;
• Fixer les CAT GM et service de secours (itinéraire et sur la zone d'action) ;
• CAT pompiers : sont obligatoirement définis les points suivants : intervention au sol sur
ordre FO, signalement de la fin de l'intervention et demande de repli au commandant FO,
départ sur ordre FO.
Feu de véhicule et/ou de secours à personne : Assurer la protection des services de secours sur le
trajet et sur le lieu d'intervention (personnels et vl).
Feu de cave et/ou de bâtiments (possible secours à personne) : Assurer la protection des services de
secours sur le trajet et sur le lieu d'intervention (personnels et vl), des points de ravitaillement en
eau (vulnérabilité), du déploiement de l'échelle (rayon de 4m autour du VHL).
Urgence
Analyser et choisir le mode d'action au regard de l'urgence : en force (effet psychologique
recherché, avertisseurs sonores et lumineux à proximité de la zone d'action) ou en souplesse (effet
de surprise recherché).
Cadre légal
Intervention en RO ou suite à une demande de concours.
Se déplacer – Reconnaître
La manœuvre globale (incluant les VHL Sec) est assurée par le CDU ou CDP engagé. Elle nécessite
une préparation minutieuse et une parfaite connaissance des intentions des commandants FO et Sec,
pour mener à bien la mission.
En action centralisée et après avoir reçu ses ordres, le SOE rassemble les conducteurs FO/Sec et
fixe : la place de chacun au sein de la rame (y compris la sienne), le mode de progression, les
modalités de liaisons inter-services et de stationnement sur zone, les CAT (déplacement,
intervention, repli).
Adaptation permanente du dispositif, dès que la situation et le terrain le permettent, le SOE fait
réduire l'étendue du dispositif par la formation en colonne double ou triple selon le terrain.
Articulation en deux échelons, progression à vue avec appui mutuel :
• Le 1er échelon reconnaît et renseigne en progressant de PO en PO, composé de l'ouverture
de route et de la sûreté (couvre la progression vers l'avant) ;
• Le 2ème échelon composé de la protection immédiate des véhicules de secours et de la
sûreté arrière et latérale (couvre la progression en mesure de soutenir/appuyer le 1er
échelon).
Effet majeur recherché : être en capacité permanente de garantir l'intégrité des personnels et
véhicules Sec au cours de l'intervention, tout en s'assurant protection et placement à distance de
sécurité. Prise en compte de la 3D en secteur urbain et périurbain.
La rupture de contact : s'effectue avec dynamisme, bonds offensifs appuyés par des tirs
d'interdiction, voire de neutralisation par saturation (si nécessaire), pour enrayer les possibilités
d'action des adversaires les plus virulents, et masquer les mouvements de l'escadron (sûreté du
décrochage).
Rompre le contact
Se replier - Rompre le contact
Quitter le terrain tenu en conservant en permanence une attitude résolue et se tenir prêt à reprendre
l'offensive pour ne jamais donner l'impression de fuir ou de redouter l'adversaire.
Le désengagement
Cette manœuvre a pour objectif, pour une unité engagée au plus près de manifestants non hostiles,
de rompre le contact sur ordre sans pour autant être en difficulté. Elle s'effectue en ordre et dans le
calme.
La rame doit être gérée en 2 échelons, de façon à ce que les derniers éléments au contact qui
réembarquent, ne soient pas freinés par les véhicules situés devant.
Se réorganiser
A l'arrivée sur le point de regroupement, faire le PAM et rendre compte :
• de son arrivée sur le point,
• de l'exécution de la mission,
• des renseignements obtenus sur l'adversaire,
• de l'état du potentiel humain et matériel,
• des délais nécessaires à la réorganisation de l'unité,
• du dispositif adopté pour être en mesure de renseigner ou de reprendre une nouvelle mission.
1. Foule non hostile - Décision de désengagement - Économie des moyens - Demi-tour des
véhicules
• Le CAF
Il doit faire preuve d'une impérieuse coordination du feu et du mouvement, permettant de limiter au
maximum, dans un laps de temps exigeant, le contact physique direct avec l'adversaire,
conformément au principe de distanciation. Les feux directs et indirects visent à soutenir les actions
de contre-attaques locales menées par les éléments au contact pour accroître leur mobilité et briser
l'élan de l'agression adverse.
Cette mission demande par conséquent une préparation minutieuse des principaux acteurs (CDU,
CDP, CAF et SOE) et des ordres en cours d'action complets, concis, clairs et compris.
• Mission
• Rompre le contact face à une foule hostile, ;
• Quitter le terrain sous une forte pression de l'adversaire en engageant une manœuvre offensive
pour pouvoir se réorganiser sur une nouvelle position.
• Moyens
• Déterminer l'articulation de la rame et son allure à la mise en route ;
• Définir l'ordre d'embarquement des pelotons (ou éléments) et les modalités de recueil des éléments
de contact ;
• Élaborer les plans de feux et déterminer les mesures de coordination ;
• Organiser la rupture de contact (scénario) et donner les ordres et les conduites à tenir aux CDP, au
CAF et au SOE.
• Urgence
• Estimation des délais, choix du moment le plus favorable pour décrocher ;
• En fonction de l'urgence, du terrain et de la situation, le demi tour de la rame et la mise en place
du dispositif sont parfois réalisés au cours de la phase de préparation.
• Cadre légal
• Veiller en permanence au respect du cadre légal (sommations ou avertissements, usage des armes,
gradation...).
Rompre le contact
Soustraire tous les éléments engagés, en ordre et en sûreté, de la pression adverse, en vue de
reprendre ou conserver l'ascendant sur l'adversaire. Cette manœuvre nécessite des appuis directs et
indirects afin de neutraliser l'adversaire au contact et de masquer les mouvements de l'unité afin
d'en accroître la sûreté.
Le décrochage est toujours appuyé par le feu. En fonction des situations, il permet d'ouvrir la voie,
d'encager l'itinéraire de repli, de soutenir les actions des éléments au contact, de neutraliser et
aveugler l'adversaire.
La rame doit être gérée en 2 échelons, de façon à ce que les derniers éléments au contact qui
réembarquent, ne soient pas freinés par les véhicules situés devant.
• Préparation du décrochage
• Ordre de décrochage (sécurité du personnel compromise), sommations ou avertissements à la
foule ;
• S'emparer du compartiment pour recueillir et protéger l'avant de la rame de véhicule. Cet élément
sera le premier à décrocher ;
• Manœuvre des pilotes (guidés en permanence), qui déverrouillent les portes, voire ouvrent les
portes arrières et latérales, signalement aux troupes au sol de tout mouvement de véhicules en
cours ;
• Resserrer la rame et générer, si nécessaire et si possible, un couloir de protection par une
formation en colonne double, voire triple (déplacement / embarquement à l'abri des vues et des
coups de l'adversaire) ;
• Déterminer une codification pour les VMO vides avec les feux de détresse ;
• Déterminer le nouveau point à atteindre et CAT à l'arrivée ;
• Positionner les appuis, définir les objectifs et nature des tirs (précision).
Se réorganiser
A l'arrivée sur le point de regroupement, faire le PAM et rendre compte :
• de son arrivée sur le point ;
• de l'exécution de la mission ;
• de l'action entreprise contre l'adversaire ;
• des renseignements obtenus sur l'adversaire ;
• de l'état du potentiel humain et matériel (consommation de grenades et éventuelle demande de
recomplètement...) ;
• des délais nécessaires à la réorganisation de l'unité ;
• du dispositif adopté pour être en mesure de renseigner ou de reprendre une nouvelle mission.
Libérer un site, un établissement, un local, de toute présence adverse et/ou de tout obstacle. Cette
mission consiste à s'emparer d'un édifice, dans le but d'en préserver l'intégrité et de protéger les
individus, installations, matériels, et/ou documents se trouvant à l'intérieur.
L'objectif est de contraindre l'adversaire à quitter les lieux en le canalisant vers un terrain favorable
valorisé pour lui interdire tout retour, tout en procédant, le cas échéant, aux interpellations des
auteurs de violences et/ou d'infractions.
La spécificité de l'intervention
Elle présente des caractéristiques particulières à prendre en compte :
• espace restreint et cloisonné : mobilité réduite, luminosité, obstruction ;
• terrain connu/maîtrisé par l'adversaire : posture défensive, retranchement ;
• moyens offensifs et d'appui limités : symbolique ou sensibilité des lieux ;
• connaissance partielle de la situation : localisation, mobilité, moyens, actions engagées de
l'adversaire, identification des dangers, configuration des lieux.
Adversaire
• PNAVM (matériels, armement et engins à disposition, présence d'animaux), actions engagées
(menaces contre les personnes ou contre les biens), capacités à s'opposer à l'acquisition du site, état
d'esprit de la population.
• Prise en compte des possibilités de fuite/contournement : points de fuite, accès aux toits,
ouvertures. Prévoir un élément d'interception si l'intervention est assortie d'une mission
d'interpellation (meneurs, auteurs d'infractions).
Mission
• S'emparer d'un édifice, contraindre l'adversaire à quitter les lieux, lui interdire tout retour ;
• Préserver l'intégrité des personnes et protéger les installations, matériels, et/ou documents se
trouvant à l'intérieur du site.
Moyens
• Capacités et moyens pour accomplir la mission : définition des matériels et éléments spécialisés
(franchissement, effraction, protection, signalisation...), éventuels amis sur zone qui connaissent les
lieux (service de sécurité), position des services locaux et délais d'acheminement sur zone (soutien).
• Ordre de priorité en fonction des impératifs, des points de franchissement (accès obstrués,
vulnérabilité), des dangers potentiels ou points clés à tenir.
• Articulation en 4 éléments : sûreté extérieure, intervention, canalisation ou accompagnement
(selon les circonstances), réserve (si possible).
• Fixer les CAT sur l'itinéraire et à l'arrivée sur zone (armement, matériel et équipements, emploi de
la force, consignes particulières d'ouverture du feu).
Urgence
• Urgence à agir imposée par les autorités / les circonstances, ou attente d'un moment favorable
(fatigue des occupants, affaiblissement des effectifs adverses, réduction des spectateurs, absence de
médias).
• Définition du mode d'action : en force (urgence, avertisseurs sonores et lumineux à proximité de la
zone d'intervention, effet psychologique recherché) ou en souplesse (effet de surprise recherché).
Cadre légal
• Exécution d'une décision judiciaire ou commission de faits délictueux.
• Définit par la nature du site, la physionomie générale et les éléments de contexte pouvant
influencer la manœuvre.
• Prise en compte de l'usage des armes limité en milieu fermé, lacrymogène proscrit sauf ordre
contraire, LBD 40 dans des cas spécifiques sur ordre.
Sûreté extérieure
Chargée de gérer l'ordre public à l'extérieur, elle assure le bouclage de la zone et est en mesure de
recueillir des unités amies, d'accueillir et de guider diverses autorités.
Désignation d'éléments statiques, qui ont pour mission, d'une part d'interdire le retour des expulsés
ou de renforts adverses au sein du périmètre défini, d'autre part d'empêcher toute fuite d'adversaire
constituant un objectif.
Mise en place éventuelle de patrouilles légères, chargées d'effectuer des coups de sonde en terrain
non tenu, d'une part pour déceler et mettre en fuite l'adversaire potentiel, d'autre part pour
renseigner le CDU sur la profondeur.
Canalisation / Cloisonnement
Chargés de couvrir et/ou soutenir l'élément d'intervention, en canalisant la foule à l'extérieur, voire
en cloisonnant le dégagement à l'intérieur. Sur ordre, cet élément peut également assurer un filtrage
(éventuellement une fouille), au niveau de la sortie du bâtiment, en cas d'objectif à interpeller.
Les éléments de canalisation extérieurs ont pour mission de contraindre l'adversaire à quitter les
lieux vers un terrain favorable valorisé (itinéraire imposé) dès la sortie du bâtiment (éviter toute
dispersion sur la zone).
Les éléments de cloisonnement intérieurs, si nécessaire (plusieurs locaux, plusieurs niveaux), ont
pour mission de tenir les accès (éviter tout retour des occupants sur des compartiments traités) et de
contraindre l'adversaire à sortir du bâtiment.
Réserve
Chargé d'intervenir sans délai dans n'importe quelle phase de l'opération et en tout point du
dispositif. Le chef de cet élément est ainsi informé en permanence de la situation. Il peut, en outre,
se voir confier des missions de diversion, d'interception, de renfort ou de dispersion.
Intervention (PI)
Chargé de s'introduire dans les lieux en tête de l'unité, par une action en force (élément de pointe)
ou en souplesse, pour obliger l'adversaire à quitter les lieux, puis fouiller minutieusement chaque
local après son évacuation.
En fonction de la situation, il peut également être amené à empêcher des dégradations (matériels,
documents, centres vitaux...), interpeller des auteurs d'infractions, libérer des personnes séquestrées
Il peut être constitué d'un élément compact ou en fonction des moyens mis en œuvre par l'adversaire
de plusieurs éléments spécialisés équipés de moyens :
• cellule franchissement pour escalader une ouverture en cas d'obstacles infranchissables bloquant
les accès (échelles, cordes, grappin) ;
• cellule effraction pour dégager les accès en cas d'obstacles pouvant être traités (disqueuse,
tronçonneuse), ou retranchement dans un local (bélier, pied de biche, masse, door breaker) ;
• cellule protection pour faciliter l'acquisition en cas de points dangereux / inflammables (boucliers
balistiques, LBD 40, trousse de secours, extincteurs, couverture anti-feu) ou en cas de présence
d'animaux / d'individus dangereux.
Se déplacer, S'emparer de, Dégager, Tenir, Protéger
Opération à caractère offensif, destinée à obliger l'adversaire à quitter un lieu qu'il occupe
illégalement. L'objectif de cette action, qui nécessite effet de surprise, dynamisme et coordination,
est de s'emparer de l'objectif, de dégager l'adversaire et de tenir le site pour une durée indéterminée.
Exemple
1. Arrivée façade aveugle en sûreté - Renseignement favorable - Mise en place d'un coup de main -
Adversaire calme
Dès lors qu'un local est évacué, une fouille minutieuse est indispensable :
• les hauts (faux plafonds, trappe de visite...) ;
• les bas (dessous de table, de bureau...) ;
• le mobilier (armoire, container...) ;
• les ouvertures (portes, fenêtres, balcons, accès aux toits...) ;
• les objets divers (outils, ustensiles...).
Exemple
1. Regroupement des éléments - Prise en compte 3D - Pénétration élément intervention - Top action
2. Progression de l'élément d'intervention en colonne simple jusqu'à l'étage - Positionnement du
cloisonnement au niveau des accès intérieurs
3. Articulation en ligne sur deux rangs, refoulement des occupants - Le cloisonnement oriente
l'adversaire vers la sortie du bâtiment - La canalisation oriente l'adversaire vers la sortie du site
Tenir, Protéger
Interdire à l'adversaire tout retour sur le point, toute réoccupation, ou toute action pouvant mettre en
cause l'intégrité du site, de ses installations et de ses personnels. L'objectif est de contenir la menace
en conservant le terrain, si nécessaire par la combinaison du mouvement et du feu sur la profondeur.
Cela consiste à organiser son action défensive, dès que le local ou le bâtiment est dégagé, par la
mise en place d'un dispositif de défense ferme, permettant d'occuper et de défendre les lieux,
pendant toute la durée des délais prescrits.
• Prendre en compte le cadre légal spécifique au lieu d'intervention
• Types d'engagement : dégagement, interpellation, protection...
• Étudier : terrain, infrastructures, points particuliers, adversaire...
• Définir le mode d'action (urgence à agir), les ordres de priorité
• Organiser le déplacement : itinéraires, articulation, liaisons...
• S'arrêter, tomber en garde, observer, se renseigner, renseigner
• Définir un schéma tactique simple avec CDPI (maîtriser l'espace)
Rôle du CDU • Fixer les emplacements et responsabilités des chefs d'éléments
• Définir les moyens : franchissement, effraction, protection...
• Veiller au respect du cadre légal (sommations, avertissement)
• Fixer l'emploi de la force (extérieur/intérieur)
• Coordonner l'intervention (simultanée ou progressive)
• Superviser la sécurisation : évacuation, fouille, défense ferme
• Faire occuper le terrain sur la profondeur (dispositif provisoire)
• Reconnaître la zone en profondeur, valoriser le dispositif
• CR évacuation, dispositif adopté, capacités, interpellation...
• Analyser les éléments caractéristiques de la situation
• Faire le bilan des moyens à disposition au regard de l'analyse
• Étudier les possibilités de progression jusqu'à l'objectif
• Analyser les possibilités de pénétration à l'intérieur du site
• Aborder en force ou en souplesse (avec soutien d'autres éléments)
• S'assurer des capacités amis à soutenir la progression
Rôle du CDT et des gradés
• Coordonner sa progression avec les appuis si nécessaires
PI
• Mettre en œuvre les moyens appropriés : accès obstrués, escalade
• Prendre en compte les risques relatifs à la 3D
• S'emparer des impératifs fixés, faire appliquer fondamentaux IP
• Rechercher en permanence le dialogue avec l'adversaire
• Refouler occupants zone après zone, fouiller chaque pièce évacuée
• Interpeller objectifs désignés, libérer personnes séquestrées...
• CR permanent au CDU (moyens, renforts, état de l'intervention)
• Assurer la couverture tous azimut du dispositif
• Assurer la sécurité de la rame de véhicules
• Placer les éléments à vue face aux directions dangereuses
• Organiser les patrouilles pour renseigner sur la profondeur
Rôle du CDP et des gradés
• Désigner et fixer les missions de chacun, soigner les CAT
en sûreté
• Fixer les secteurs d'observation, règles emploi de la force
• Autoriser l'accès après contrôle (personnes / véhicules)
• Rendre compte sans délai de l'arrivée de renforts adverses
• S'opposer à toute menace, mouvement et feu si nécessaire
• Assurer l'accueil, le guidage des autorités et renforts amis
• Couvrir la progression du PI, voire le renforcer
• Couvrir la pénétration dans l'enceinte (3D)
Rôle du CDP et des gradés • Canaliser l'adversaire sur un itinéraire imposé dès sa sortie
en canalisation • Rechercher en permanence le dialogue avec l'adversaire
• Interdire toute dispersion adverse sur la zone (manœuvre)
• Assurer un filtrage sur ordre (éventuellement fouille)
• CR de toute difficulté sans délai (moyens, renforts)
• Couvrir la progression du PI, voire le renforcer
• Soutenir, voire renforcer le PI au sein de l'enceinte
• Refouler les occupants des couloirs dans les locaux (choc)
Rôle du CDP et des gradés
• Cloisonner le bâtiment, tenir les accès (détermination)
en cloisonnement
• Contraindre les refoulés par le PI à sortir du bâtiment
• Rechercher en permanence le dialogue avec l'adversaire
• Interdire toute dispersion dans le bâtiment
• CR de toute difficulté sans délai (moyens, renforts)
Intervenir sans délai au profit des autres éléments :
Rôle du CDP et des gradés • Sûreté : refoulés hostiles, renforts...
en réserve • Canalisation : refus de suivre le cheminement indiqué...
• Cloisonnement : forçage accès tenus, rapport défavorable...
• Intervention : garde interpellé, extraction individu libéré...
Défendre
Empêcher l'adversaire de franchir une ligne ou de s'emparer d'un point ou d'une zone pendant toute
la durée des délais prescrits. Cette mission consiste à occuper et protéger un site et/ou un
compartiment de terrain, sans esprit de recul dans le but d'en préserver l'intégrité.
L'action défensive
La défense ferme
Consiste à interdire à l'adversaire d'entrer dans une zone ou de conquérir un objectif, par
l'aménagement d'obstacles et de dispositifs garantissant la maîtrise de l'espace (valorisation).
L'objectif est de contenir la menace en conservant le terrain et de restreindre ses possibilités d'action
par la combinaison du mouvement et du feu sur la profondeur (obtenir un rapport de forces
favorable nécessaire à la réussite de la mission).
La défense mobile
Consiste à briser la dynamique de l'adversaire en combinant des manœuvres de freinage et de
contre-attaques locales dans la profondeur (affaiblissement), ou à reprendre l'ascendant face à une
attaque impérieuse de l'adversaire en lui interdisant définitivement la conquête de son objectif
(arrêt). L'objectif est de canaliser la menace vers un terrain favorable valorisé en conservant une
mobilité au moins égale à la sienne (échelon GTG, nécessite de bénéficier sur court préavis de
renforcements et d'appuis feux indirects).
Sommations ou avertissements si un emploi de la force est rendu nécessaire. Dans ce cas, les appuis
délivrent des tirs de dispersion sur l'adversaire pour l'obliger à quitter les lieux, éventuellement
combinés à des tirs d'interdiction pour le contraindre à se disperser sur la direction souhaitée par le
CDU.
Les tirs sont associés à la manœuvre dynamique des éléments au contact qui refoulent l'adversaire
au-delà et au plus loin du compartiment de terrain à acquérir. La concentration des efforts doit
générer un rapport de force favorable permettant l'acquisition en sécurité.
La réserve reste en mesure de renforcer les éléments au contact (liberté d'action), la couverture
sécurise l'arrière et les flancs du dispositif.
Rendre compte
De l'engagement et de la conduite de l'action, des renseignements obtenus sur l'adversaire, de
l'évolution du potentiel de l'unité, des besoins en renforcement de moyens/feux et des délais
nécessaires à la valorisation du dispositif.
Dans son CR initial, en projection des différents dispositifs à mettre en place, le CDU prend en
compte les menaces et le risque TOP pour évaluer les atteintes éventuelles à la réalisation de la
mission (reprise de l'activité).
Exemple
1er temps : S'arrêter, TEG, Observer, Se renseigner, Renseigner (EPI)
2ème temps : Mise en place des éléments jusqu'à leur base de départ
3ème temps : Projection des éléments, terrain permet PEC des latéraux
Acquisition du renseignement
Identification et échange d'informations avec l'ensemble des acteurs présents (gardiens,
responsables, employés...), voire auprès des dispositifs voisins.
Renseignement : reconnaissance et fouille du site et des abords pour identifier les voies d'accès,
issues de secours, annexes, points vulnérables (voies de contournement, abribus/poteaux le long
d'une clôture d'enceinte...), points dominants (positions indiquées pour observer, appliquer des feux,
se protéger).
Règles particulières de sécurité propres au site : menaces particulières et moyens d'alerte existants,
accès pouvant être condamnés sans entrave au déroulement de l'activité, moyen d'identification des
entrées et sorties des employés, modalités et listing pour assurer le contrôle des livraisons sur zone.
Dispositifs de surveillance et de protection existants : alarme anti-intrusion, vidéoprotection,
éclairage externe (zones/pièces concernées, protocole de mise en œuvre, conditions d'accès aux
image...).
Modalités diverses : zone de stationnement, emplacement de la réserve et lieu de repos, état d'esprit
de la population.
Conception du dispositif
Disposer d'une solide connaissance du site et de son environnement est l'élément majeur.
• Définir des renforcements
Mise en place des mesures de protection actives/passives : défense autour des points vitaux,
clôtures, aménagements et obstacles à réaliser (ordre d'urgence), position des VHL en protection,
contrôle systématique des accès et du contenu des véhicules, contrôle des abords et des
stationnements, ronde de sécurité au sein de l'emprise, patrouilles aux abords immédiats à pied ou
en véhicule...
• Articuler le poste en trois éléments (fixes, mobiles, réserve)
Fixer les emplacements, responsabilités et attributions des chefs d'éléments, déterminer les moyens
humains et matériels mis à disposition, adopter le principe de la fidélisation au sein des éléments.
Soigner particulièrement les CAT (liaisons, priorités d'intervention de l'élément réservé...).
• Contrôler l'efficacité du dispositif
Identifier les lacunes pouvant mettre en péril l'intégrité du poste et s'assurer que son effectif est en
mesure de faire face à tout événement. Contrôle physique de la cohérence des postes et
aménagements, simulations/exercices d'alerte pour tester le dispositif en place, les délais de
réaction, la connaissance et l'application des consignes...
Éléments Caractéristiques
Articulation du poste
• Les éléments fixes
Postes de contrôle chargés de la sûreté immédiate sur les points les plus délicats du site. Chaque
chef d'un poste de contrôle transmet ses ordres et :
• tient à jour les consignes reçues ;
• contrôle et filtre les accès au site (personnes / contenu des véhicules) ;
• organise la permanence de l'observation ;
• contrôle et conserve la liaison par radio avec l'ensemble du dispositif ;
• rend compte de tout fait anormal ;
• défend les lieux selon les consignes reçues ;
• faire fermer temporairement les accès (mesures renforcées) ;
• transmet les consignes particulières reçues lors de sa relève.
• L'élément de réserve
Comprend des Premier à Marcher (PAM) équipés en permanence, en mesure d'intervenir sans délai,
et des gendarmes de repos en mesure d'intervenir dans un court délai sur tout point du dispositif.
Chaque chef d'un élément réservé transmet ses ordres et se tient prêt à :
• réagir en cas de menace ou d'attaque ;
• s'engager pour renforcer une position ;
• faciliter un décrochage ;
• secourir un élément ;
• s'engager sur une reconnaissance en zone non tenue
Exemple de poste
Le dispositif d'interdiction (DI)
Définition
Ce sont des dispositifs d'arrêt et de renseignements, ayant pour objectif de dissuader, empêcher,
retarder ou déceler toute tentative d'atteinte ou d'intrusion à l'intérieur de la zone de responsabilité et
pouvant menacer l'intégrité du point sensible.
Son but est de compléter l'action du poste. Il permet d'organiser la position défensive sur la
profondeur pour maîtriser l'espace donné, et ainsi être en capacité de déceler l'adversaire le plus tôt
possible, de protéger au plus loin le point sensible, d'empêcher l'adversaire d'y prendre pied. Il peut
être mis en place dans le cadre d'autres missions comme la protection d'itinéraire.
La défense des points stratégiques repose sur des éléments fixes, la fortification par des
aménagements et obstacles, le renseignement permanent et les liaisons.
Installés en zone ouverte en secteur périurbain ou rural, ces dispositifs doivent s'appuyer
impérativement sur les lignes du terrain (routes, voies ferrées, cours d'eau, lignes de crêtes...) avec
une occupation systématique des points hauts et points de passage obligés. L'effectif est adapté aux
menaces et objectifs fixés.
L'objectif à atteindre est défini en fonction de la nature du point à tenir :
• les points vulnérables et les points dominants sont tenus pour en interdire toute occupation ou
utilisation par l'adversaire,
• un point de passage obligé est tenu pour interdire à l'adversaire tout accès ou conquête d'un
objectif dans le compartiment de terrain fixé.
Dans toute la mesure du possible, un point de passage unique et stratégique doit faciliter le contrôle
systématique des accès et du contenu des véhicules, si toutefois, la configuration du terrain le
permet (mise en place de déviation), et que le déroulement de l'activité n'est pas significativement
perturbé.
Principes d'exécution
Les éléments fixes occupent les points stratégiques et les couloirs d'infiltration sont tenus par les
éléments mobiles pour : protéger au plus loin et déceler l'adversaire le plus tôt possible et faciliter
tout engagement en maintenant libres les itinéraires dans la zone à contrôler.
Les appuis assurent la sûreté éloignée, renforcent les éventuels coups d'arrêts, participent à la
couverture du dispositif. Les soutiens éventuels sont chargés de rechercher le renseignement au delà
du périmètre contrôlé tout en constituant un élément réservé.
Mode opératoire
Le schéma d'installation est identique (à plus grande échelle) :
• MRT, répartition des missions, organisation des liaisons ;
• se déplacer, s'emparer de la zone de responsabilité ;
• reconnaissance de la zone en profondeur ;
• emplacement PC, réserve, moyens en renforcement... ;
• mesures de protection passives, actives et renforcées ;
• réarticulation, si besoin, du dispositif d'ensemble ;
• plan de défense et d'observation, plans de feux.
• se renseigner, renseigner, rendre compte ;
• coordonner les interventions.
Exemple simplifié d'un dispositif de contrôle de zone
Fraction du dispositif d'ensemble
Articulation en 3 lignes : dissuasion , arrêt, défense.
CAT communes
Attaque du dispositif
Seule la manœuvre collective est abordée dans ce chapitre. Dans le cadre d'une réaction individuelle
à une prise à partie par arme à feu, la réponse est un acte personnel, de fait incompatible avec les
notions d'autorisation hiérarchique et d'action en unité constituée. L'usage des armes est toujours
l'ultime recours.
L'action de type terroriste n'est pas abordée dans cette partie.
Le pouvoir d'opposition
Les militaires, exposés à une prise de risques maximales sans disposer de tous les renseignements
nécessaires, doivent faire preuve d'initiatives et d'intelligence de situation pour s'opposer
efficacement à l'agression, compte tenu des principales contraintes tactiques suivantes :
• connaissance partielle de la situation : localisation de l'adversaire, configuration des lieux, nombre
et nature des blessés, mobilité et puissance de feu de la menace... ;
• capacité de réaction : identification de la menace, ré-articulation, équipement, savoir-faire,
mobilité limitée (déplacement sous appui, progression en présence de civils) ;
• délais nécessaires dans l'acheminement des renforts (SMUR, TIC, unités amies, VBRG...).
Identifier l'adversaire (volume et nature des tirs) est déterminant
pour adopter la bonne réaction et reprendre l'ascendant et l'initiative sur lui.
La réponse opérationnelle
La réaction dans l'urgence repose sur les points clés suivants :
• le passage de la posture RO à la posture de combat (réversibilité) ;
• la transmission de l'alerte sans délai, tous azimuts ;
• la qualité du renseignement qui conditionne la prise de décision ;
• la capacité à secourir efficacement les blessés éventuels et à les évacuer de la zone de danger, sans
mettre en péril le personnel ;
• une adaptation du dispositif permanente, liée à l'évolution de la situation (renforts, déplacement de
la menace...) ;
• la capacité à recueillir les services de secours et les équipes judiciaires.
• Se déplacer
Dans le but de trouver un abri balistique bien réel, sinon rester posté. Tout déplacement s'effectue
sous appui fixe et permanent. Privilégier le ramper pour échapper aux vues et aux coups, si la
situation et la configuration du terrain le permettent.
Communiquer
La communication doit être permanente, utile, précise et concise, tant vers ses équipiers et chefs,
qu'envers la population :
• Pour les FO, ce facteur clé permet de compenser au mieux la pluralité des inconnues, le manque
d'information du chef, et contribue de fait à sa prise de décision face à la menace.
• Pour la population, la diffusion de l'information tous azimuts doit sensibiliser le plus grand
nombre à quitter la zone ou se protéger.
• Alerter
Par tout moyen, le plus largement possible : ses équipiers et chefs (voix, radio, gestes), la
population pour qu'elle quitte les lieux ou se confine (mégaphone).
• Observer
Rechercher, par la vue et par l'ouïe, tous les renseignements utiles sur le terrain, l'adversaire, la
population... Balayer le secteur du plus près au plus loin, du général au particulier, évaluer les
distances, repérer les points particuliers du terrain (précision des CR).
• Rendre compte
Adresser sans délai un CR initial de la situation à l'autorité compétente afin que l'échelon local
assure immédiatement la montée en puissance du dispositif.
La discipline collective est essentielle dans ce contexte dégradé : se limiter a l'essentiel (vocabulaire
militaire tactique et cadres d'ordres). Si nécessaire, ordonner le silence radio en priorisant la liaison
de l'élément engagé.
A contrario, les CR, même incomplets, doivent remonter rapidement aux gradés de contact (ne rien
voir est déjà une indication). Fournir (à la voix ou aux gestes) toutes les informations utiles sur sa
propre situation (position, blessés, dégâts, possibilités de manœuvre...).
• Renseigner
Dans le temps, faire remonter un maximum de renseignements recueillis auprès des éventuels
témoins : sur la menace (PNAVM, sens de déplacement éventuel), sur la population (nombre et type
de blessés : FO/civil, estimation du volume de personnes présentes sur le site), sur le terrain
(configuration des lieux), sur ses possibilités d'action (tireur à vue, appui FAMAS en place...).
Le recoupement des informations doit valider le renseignement, il conditionne la prise de décision
et l'éventuelle manœuvre offensive (suites judiciaires).
Secourir, Évacuer
Si l'action est possible au regard de la réalité du terrain et des caractéristiques de l'agression,
secourir, extraire, mettre à l'abri, voire évacuer les blessés les plus exposés (FO / civils).
Le point clé est de porter secours en sécurité, uniquement sous appui, sans jamais s'exposer
inutilement. Dans tous les cas, les paramètres doivent être favorables pour justifier une initiative
d'évacuation :
• proximité de la personne à évacuer (limite d'action) ;
• capacité d'être appuyé et couvert sur le compartiment de terrain ;
• points du terrain sur lesquels s'appuyer face à une nouvelle agression ;
• rapidité d'exécution.
• Appuyer et/ou couvrir l'action
Ces initiatives décentralisées, sont conduites dans toute la mesure du possible au niveau cellule de
manœuvre, et doivent toujours pouvoir s'opposer à une nouvelle agression de l'adversaire.
• Rendre compte
CR complet et immédiat aux gradés de contact, de l'action réalisée et des besoins (moyens,
évacuation...). Le cas échéant, transmettre le renseignement recueilli auprès de la personne
concernant la menace, le terrain...
• Évacuer
Assurer, dès que les conditions le permettent, l'acheminement de la personne vers un compartiment
de terrain sécurisé. Si la personne est blessée, la préparer et la conditionner en vue de son
évacuation de la zone.
Exemple de scénario d'une prise
à partie par arme à feu
Raisonnement tactique
Analyse rapide des possibilités pour arrêter un dispositif adapté aux circonstances :
• Terrain :
Zone boisée, découverte, concentrée en habitations, étendue ou limitée, risques relatifs à la 3D,
limite de mon rayon d'action... Évaluation du volume de civils (population/blessés) encore présent
dans le secteur dangereux.
• Adversaire :
Localisé ou non, identifié ou non, retranché ou en mouvement, nombre, modes d'actions, puissance
de feu, capacités à ouvrir à nouveau le feu, capacités à s'opposer aux opérations de secours...
• Mission :
Ré-articuler le dispositif pour offrir la protection nécessaire à la troupe. En fonction de la situation,
tenir la position, neutraliser ou interpeller le tireur, s'emparer de la zone, secourir en sécurité.
Éventuellement rompre le contact.
• Moyens :
État sanitaire, situation morale et physique, équipements (appui feu, protection), degrés
d'entraînement. Une montée en puissance est-elle compatible avec l'état psychologique et physique
de la troupe ? Délai d'acheminement du soutien ami sur zone : interventions spécialisées, secours,
moyens aériens, VBRG...
• Urgence :
de l'intervention ou attente d'un renfort, réaction immédiate ou différée, action en force ou en
souplesse, moment le plus favorable pour intervenir... Délais nécessaires à l'action (préparation,
déplacement sûreté, mise en place, intervention...).
• Cadre légal :
CSI / CP, AHDEF / CFP, UDA, Gradation... Agir, réagir.
Conception de la manœuvre
L'analyse rapide conduit à identifier le scenario le plus favorable à la réussite de la mission, à la
sécurité des personnels engagés (FO/secours/civils), à l'arrivée des unités amies. En fonction de
l'état psychologique et physique de la troupe, du rapport de force et de l'urgence à agir, l'opération
conduite est :
• une manœuvre offensive pour évacuer des personnes de la zone de danger (Rapport de force
favorable, opportunité tactique) ;
• une manœuvre offensive pour interpeller le tireur (Rapport de force favorable, opportunité
tactique, urgence caractérisée) ;
• une manœuvre de sûreté pour reconnaître la position initiale du tireur lorsqu'il a quitté la zone ;
• une défense ferme de point (Absence d'urgence caractérisée, rapport de force défavorable).
Quelle que soit l'option retenue, l'articulation générale EGM reste identique.
Exemple de dispositif
Mise en place des appuis, de la couverture, d'un soutien sanitaire
Mise en place sous appuis – Aveuglement et neutralisation de la menace si nécessaire
Exemple de baptême terrain
Possibilités d'accès au compartiment de terrain
Zones d'implantation et possibilités de la menace
Articulation du dispositif en place et points tenus
Spécificité des missions de l'élément d'intervention
Évacuer (menace localisée et située à distance d'appui)
Mettre à l'abri des personnels militaires ou civils menacés, par récupération, regroupement et
extraction dans le cadre d'une intervention. L'évacuation doit rester une action opportune, analysée
et préparée de manière minutieuse. Garantir la sécurité des personnels engagés, aucune exposition
inutile. La coordination avec les appuis est primordiale, pas de perte visuelle (si possible).
• Rendre compte
CR complet et immédiat à l'échelon supérieur des actions réalisées et des besoins (moyens
complémentaires, urgence de l'évacuation...).
Exemple de dispositif d'évacuation des blessés
Zoom sur l'action (couvertures arrières et latérales - cf dispositif partie 4)
1. Décision opportune d'évacuation des blessés (menace retranchée)
2. Articulation de l'intervention en 2 éléments : intervention (I) et protection (P)
3. Coordination avec les appuis, secteurs et reports de tir (flèche jaune)
4. Tirs de neutralisation si nécessaire (aveuglement menace, masquer l'évacuation)
5. Action dynamique pour extraction des blessés / repli secteur sécurisé
Interpeller (menace localisée et située à distance d'appui)
Exercer sur le tireur une pression suffisante pour lui interdire tout mouvement ou toute action
(empêcher sa fuite et toute arrivée de renforts). L'interpellation doit rester une action opportune,
analysée et préparée de manière minutieuse. Garantir la sécurité des personnels engagés, aucune
exposition inutile. La coordination avec les appuis est primordiale, pas de perte visuelle (si
possible).
• Rendre compte
Fouille de la zone en sûreté, et CR complet des actions réalisées et des besoins (moyens,
évacuation...). Sur ordre, repli sous appui, ou gel des lieux.
Exemple de dispositif d'interpellation de l'individu
Zoom sur l'action (couvertures arrières et latérales - cf dispositif partie 4)
1. Décision opportune d'interpellation (volonté de se rendre)
2. Articulation de l'intervention en 2 éléments : intervention (I) et protection (P)
3. Coordination avec les appuis, secteurs et reports de tir (flèche jaune)
4. Neutralisation autre menace éventuelle si nécessaire (tirs neutralisation / bâtiment)
5. Débordement en sécurité sur les flancs et à l'arrière de la menace
6. Action dynamique pour saisie de l'individu / repli secteur sécurisé
Reconnaître (la zone de tir initial, le tireur a quitté les lieux)
Renseigner sur la viabilité de la zone et ses abords en assurant sa sûreté vers l'avant. La
reconnaissance doit rester une action opportune, basée sur des renseignements fiables, analysée et
préparée (sécurité des personnels, pas d'exposition inutile). La coordination avec les appuis est
primordiale (pas de perte visuelle si possible).
• Rompre le contact
Si aucune présence adverse (arme, objet...), à l'issue du CR, les éléments d'intervention sont en
capacité de rompre le contact vers l'unité.
• Rendre compte
des actions réalisées et des dispositions prises.
Exemple de dispositif de reconnaissance de zone
Zoom sur l'action (couvertures arrières et latérales - cf dispositif partie 4)
1. Décision opportune de reconnaissance de zone (le tireur a quitté les lieux).
2. Articulation de l'intervention en 2 éléments : intervention (I) et protection (P).
3. Mise en place et coordination avec les appuis, secteurs et reports de tir.
4. Progression sous appui et mise en place du groupe « protection ».
5. Reconnaissance sous appui du bâtiment puis de la zone, du groupe « intervention ».
Temps 2
1. Progression en cellule sous appui, de compartiment en compartiment de terrain.
2. Secteurs de tir au sein de chaque élément.
Exemple de dispositif de défense ferme (individu retranché)
Mise en place des appuis, de la couverture, d'un soutien sanitaire
Mise en place sous appuis – Aveuglement et neutralisation de la menace
Rôle du CDU • Désigner et fixer les missions aux différents chefs d'élément.
• Déterminer les moyens humains et matériels à disposition.
• Organise les liaisons, fixe sa place dans le dispositif.
• Assurer la coordination tactique des différents éléments.
• Fixer et isoler la menace si les conditions le permettent.
• Assurer le recueil d'unités amies.
• Procéder aux opérations de secours et d'investigation (si possible).
• CR en temps réel de toute évolution de la situation aux autorités civiles et
militaires, prendre en compte toute évolution de la situation pour adapter le
dispositif en conséquence.
• Assurer la collecte du renseignement, être capable de produire un point de
situation horodaté et la chronologie des faits à la demande des autorités.
• En liaison permanente avec le commandement, apporter des renseignements
Rôle des SIC
déterminants sur la menace, les blessés...
• S'assurer que les moyens de communication soient opérationnels, adapter
l'architecture SIC tout au long de l'intervention avec l'ensemble des renforts
opérationnels : interventions spécialisées, secours, police nationale.
Rejoindre la base d'intervention avec son élément, en mesure de conduire
Rôle du CDT
l'intervention commandé par le CDU. La décision de s'engager lui appartient, il
PI
analyse tous les paramètres à prendre en compte pour justifier ses choix. Rôle
détaillé dans les missions de l'élément d'intervention.
• Sécuriser la zone : mise en place d'un bouclage arrière et latéral du dispositif,
renseigner voire alerter, gérer les flux, dissuader les badauds, en mesure de
s'opposer par le feu et le mouvement à toute menace éventuelle.
Rôle du CDT • Installer des éléments de couverture en postes de surveillance, sur les points
Couverture stratégiques à contrôler (rayon d'action de l'unité).
• Se renseigner au plus loin et CR immédiat de toute activité suspecte. Les mesures
doivent absolument être suffisantes pour empêcher toute menace éventuelle de
mettre en danger l'opération de l'unité.
• En mesure de recueillir les unités amies
• Déceler toute activité de la menace, alerter et renseigner, en mesure de s'opposer
par le feu à toute action de l'Adversaire mettant en danger l'action entreprise ou
toute vie humaine.
Rôle du CDT
• Installation des éléments d'appui en postes de combat, sur les points critiques à
Appuis
contrôler (au sein du rayon d'action de l'unité) et à distance d'appui (maximum 200
mètres).
• La liaison avec l'élément d'intervention est systématique, les secteurs de tir
évoluent en fonction de la position de l'élément d'intervention.
• Garantir la sécurité des blessés, prodiguer les 1ers soins en attendant l'arrivée des
Rôle du CDT
secours (militaires qualifiés secourisme si possible). Dans l'attente de renforts,
Soutien
zone de secours est fixée au plus loin de la menace.
Sanitaire
Hormis le chef de l'élément intervention qui « tient son groupe dans sa main », les différents chefs
d'éléments doivent s'assurer que leurs ordres ont bien été compris, vérifier sur zone la cohérence de
l'installation, procéder aux ajustements : choix du poste, identification des points dangereux,
secteurs d'observation et de tir, CAT...
Si nécessaire, et au moment le plus favorable, le CDU peut interchanger les missions, le stress étant
plus important au niveau des éléments les plus proches de la menace.
Réagir à une attaque de type terroriste
Seule la manœuvre collective est abordée dans ce chapitre. Dans le cadre d'une réaction individuelle
à une attaque de type terroriste, la réponse est un acte personnel, de fait incompatible avec les
notions d'autorisation hiérarchique et d'action en unité constituée. L'usage des armes est toujours
l'ultime recours.
L'ensemble des éléments abordé dans la réaction à une prise à partie par arme à feu reste fondé pour
répondre à une attaque de type terroriste.
Sont abordés dans ce chapitre, uniquement les points supplémentaires que doivent prendre en
compte les différents échelons de commandement, chacun à leur niveau.
Rôle du CDU
Les délais nécessaires à la montée en puissance du dispositif dans un contexte dégradé sont à
prendre en compte dans le raisonnement tactique :
• établir le zonage afin de faciliter les différentes interventions ;
• sécuriser les zones d'intervention (protection intervenants) ;
• suspendre toute action si conditions de sécurité ne sont pas réunies ;
• assurer la coordination inter-services.
L'urgence à agir
Elle dépend de la nature et des capacités de l'adversaire : volume de blessés/victimes potentiels.
L'analyse de ces critères conditionnent la réaction des FO :
• Absence d'urgence caractérisée, rapport de force défavorable : attendre impérativement le renfort
d'unités spécialisées en mettant en place un dispositif permettant d'être en mesure d'intervenir sans
délai (dégradation de la situation ou opportunité tactique...) ;
• Absence d'urgence caractérisée, rapport de force favorable : la décision d'intervention est du
ressort de l'autorité habilité ou du CFP ;
• Urgence caractérisée (nouvelle ouverture du feu imminente) : quel que soit le rapport de force,
neutraliser la menace est la priorité.
Dans tous les cas, il s'agit de reprendre le plus rapidement possible
l'ascendant et l'initiative sur l'adversaire.
La zone orange
Compartiment de terrain partiellement sécurisée dont l'accès est contrôlé par les FO. Réservée aux
FO et aux services de secours (externes FO), la zone orange permet de disposer de la profondeur
nécessaire à la manœuvre, et la prise en charge des blessés. Son périmètre peut être modifié à tout
moment.
La zone verte
Portion de terrain sans danger apparent, non tenue par les FO dans un premier temps, et située au-
delà de la zone orange.
En fonction de la situation et de l'arrivée des renforts, la zone verte peut évoluer pour devenir une
portion de terrain contrôlée, sur ordre des autorités, notamment pour centraliser en zone sécurisée :
les postes de commandement ainsi que les points de regroupement des moyens et des blessés.
Réaction initiale face à l'attaque (Se référer à la prise à partie par arme à feu)
Elle est identique avec une bascule immédiate en posture « combat » et la mise en œuvre les actes
élémentaires. Il s'agit de neutraliser ou à défaut fixer la menace, pour l'empêcher de prendre la fuite
et l'isoler, sans attendre l'arrivée de renforts. Toute opportunité tactique doit être exploitée pour
déstabiliser le schéma d'action du terroriste. Se déplacer uniquement en cas de nécessité, Dans le
but de trouver un abri balistique bien réel, sinon rester posté.
Dans le cadre de la riposte, les personnels sont autorisés à faire usage de leur armement individuel
(PA, FAMAS, HK MP5, HK UMP9), uniquement en cas de légitime défense ou de périples
meurtriers (ultime recours).
Les éléments de couverture (Se référer à la prise à partie par arme à feu)
Postés au niveau de la jonction zone orange / zone verte, sur les points stratégiques fixés, ils
interdisent tout accès à la zone orange sans contrôle et tout renfort éventuel à la menace. La liaison
à vue avec l'élément couvert n'est pas systématique.
Cet élément est chargé d'organiser la gestion des flux et de transmettre toutes les informations utiles
afin de renseigner les intervenants : place CDU, zones de regroupement (des services / blessés),
consignes SIC ...
Le CDU définira précisément les modalités pour éviter l'engorgement des axes à proximité
immédiate et contrôler les accès à la zone (localisation point de passage obligé), sécuriser et faciliter
l'accès des renforts, fluidifier l'évacuation des blessés.
La gestion des flux est primordiale, il s'agit de soutenir, à partir de la zone fixée, les renforts pour
leur permettre de franchir en sécurité le dispositif de l'unité :
• organiser le recueil : se renseigner / renseigner ;
• fixer l'itinéraire d'arrivée et éventuellement de départ ;
• manœuvrer si nécessaire et recueillir les renforts ;
• renseigner sur la situation avant l'arrivée (préparation).
Les éléments d'appui (Se référer à la prise à partie par arme à feu)
Ils se postent en zone orange au plus près de la jonction entre la zone rouge et la zone orange. Le
positionnement des appuis peut évoluer avec la situation, dans le but de rester en permanence à
distance d'appui et ainsi de pouvoir appliquer des feux.
La liaison à vue avec l'élément d'intervention appuyé est systématique, les secteurs de tir évoluent
en fonction de la position de l'élément d'intervention.
Cadre légal
Article R. 214-1 du Code de la sécurité intérieure.
« Les moyens militaires spécifiques de la Gendarmerie nationale susceptibles d'être utilisés au
maintien de l'ordre sont les véhicules blindés de la gendarmerie équipés pour le maintien de l'ordre.
Ces moyens militaires spécifiques ne peuvent être engagés qu'en cas de troubles graves à l'ordre
public ou de risques de tels troubles et après autorisation du Premier ministre. »
Le secours à VBRG
Manœuvre délicate, le secours à VBRG a pour but de :
• Porter assistance à l'équipage ou à l'engin ;
• Sécuriser l'engin.
• Temps 1 : Se préparer et préparer
• Préparation matérielle : Protections individuelles et collectives, éclairage individuel et collectif,
franchissement (grappin, élingue, ...), ouverture (clef pour trappons, clef de 10), secours
(extincteurs, trousse 1ère urgence), armement (LGGM G1, grenades), radio ;
• Préparation intellectuelle : Analyse et étude de la menace et de l'adversaire, du terrain et de la
configuration des lieux ;
• Préparation tactique : Articulation en deux éléments (intervention / secours et appui / protection),
itinéraire d'abordage, coordination avec CDU, CDP VBRG.
• Temps 2 : Observer et appuyer
• Observation : Engin à secourir, compartiment de terrain et présence de l‘adversaire ;
• Maintien à distance permanent de l'adversaire ;
• Mise en place des appuis au sol et VBRG.
• Temps 3 : Manœuvrer et intervenir
• Abordage de l'engin : Mise en place de l'élément appui / protection ;
• Prise de contact avec équipage et pénétration dans l'engin (porte, trappons arrières).
• Temps 4 : Protéger et secourir
• Sécurisation de l'engin : Arrêt moteur, frein de parc ;
• Évacuation de l'équipage : Protection, extraction, transport des blessés et repli ;
• Protection de l'engin : Retirer l'armement, munitions et radio. Destruction de l'engin si nécessaire ;
• Le manœuvrer si nécessaire.
L'intervention en milieu pénitentiaire
L'accès à l'intérieur d'un établissement pénitentiaire par les FO ne peut se faire qu'après la
délivrance d'une demande ou d'un accord écrit du chef d'établissement remis au commandant du
dispositif d'intervention.
Cadre légal
• Article D. 265 du Code de procédure pénale.
Tout chef d'établissement doit veiller à une stricte application des instructions relatives au maintien
de l'ordre et de la sécurité dans l'établissement pénitentiaire qu'il dirige.
A ce titre, il est disciplinairement responsable des incidents ou des évasions imputables à sa
négligence ou à l'inobservation des règlements, indépendamment des procédures disciplinaires
susceptibles d'être engagées contre d'autres membres du personnel.
L'escorte de convoi
• Temps 4 : Se réorganiser
Synthèse missions et modes d'action
• Canaliser.
• Barrages de canalisation.
• Faciliter
Défilé autorisé sur un itinéraire défini à l'écoulement.
• Barrages filtrants.
l'avance avec, le cas échéant,
stationnement et distribution de tracts. • Interdire l'accès
• Barrages fixes fermés ou
à certains sites
barrages mobiles.
ou à certains
itinéraires.
• Barrages de canalisation et
d'arrêts.
• Cortège tentant de se rendre à
un édifice public ou un site dont
• Patrouilles.
l'accès est interdit.
• Canaliser. • Vagues de refoulement.
• Barrages, blocage de la
circulation, interdiction d'accès
• Dégager. • Charges.
d'une usine, d'un bâtiment
administratif, d'un site (RO
• Escorter. • Escortes de convoi,
rural).
ouverture de route.
• Interdire
• Actions de type commando
l'accès. • Dégagements d'obstacles.
d'éléments extérieurs aux
manifestants visant soit à faire
• Neutraliser, • Hélitransport tactique
dégénérer la manifestation en
interpeller les d'unités.
provoquant les forces de l'ordre,
meneurs.
soit à profiter de la confusion
• Manœuvres de
pour dégrader du mobilier
débordement (PI).
urbain, des véhicules... et/ou
procéder à des pillages.
• Interpellation et
neutralisation de meneurs.
3 - Foule violente et inorganisée
• Postes.
• Protéger les
locaux.
• Barrages d'arrêts.
• Interdire l'accès
• Charges.
de certains
Attaques des forces de l'ordre, des axes, bâtiments
• Bonds offensifs.
immeubles ou des sites protégés par des ou sites.
jets de projectiles divers (boulons,
• Réduction d'obstacles.
cocktails Molotov, fusées de • Évacuer les
détresse...), dégradations de mobiliers bâtiments.
• Neutralisation ou
urbains, de clôtures, etc.
arrestation de meneurs
• Neutraliser les
(PI).
meneurs.
• Actions de diversion du PI.
• Interpeller les
délinquants.
• Contrôle de zone.
• Barrages d'arrêt.
• En zone urbaine
• reconnaissance
d'axe ou de zone,
• contrôle de zone,
• neutralisation,
interpellation.
• En zone rurale :
• reconnaissance
d'axe ou de zone,
• Actions d'éléments armés dans
• ouverture de route,
un ou plusieurs quartiers urbains
• Rétablir l'ordre.
ou périurbains ou en zone rurale
• neutralisation
avec l'utilisation possible
• Interpeller les d'adversaires, voire
d'armes diverses (fusils de
meneurs. destruction (selon
chasse, armes de guerre) contre
les conditions
les forces de l'ordre ou d'autres
• Neutraliser ou légales).
éléments (pompiers...) après les
réduire.
avoir attirés dans une zone
• Patrouilles pour rechercher
préparée à l'avance.
• Contrôler. du renseignement et
localiser l'adversaire.
• Attentats.
• Contrôles d'identité.
• Fouilles de personnes et de
véhicules (sous certaines
conditions légales).
• Garde de points
d'importance vitale.
• Interventions au profit de
points d'importance vitale.
• Actions de neutralisation
ou de réduction.
Textes de références
• Code de la défense
• Code pénal
• Code de la sécurité intérieure
• Lettre du ministre de l'Intérieur du 25 janvier 2016
Doctrine d'emploi des forces mobiles de la Police et de la Gendarmerie nationales sous BE
n°48335/GEND/DOE/SDDOP/BOP du 14 juin 2016 (Class. : 77.02).
• Décret n° 2011-794 du 30 juin 2011
Il fixe les conditions d'emploi de la force pour le maintien de l'ordre public.
• Circulaire n° 200000/GEND/DOE/S2DOP/BOP du 22 juillet 2011
Organisation et emploi des unités de la gendarmerie mobile (Class. : 77.02).
• Décret n° 2013-1113 du 4 décembre 2013
Dispositions des livres Ier, II, IV et V de la partie réglementaire du CSI.
• Lettre MININT NOR INTK1705157J du 02 mai 2017
Présence et rôle de l'autorité habilitée à décider de l'emploi de la force.
• Instruction interministérielle n°10100/SGDSN/PSE/PSN/NP du 14 novembre 2017
Engagement des armées sur le territoire national lorsqu'elles interviennent sur réquisition de
l'autorité civile.
• BE n°97328/GEND/SDDOPP/DGGN du 11 décembre 2017
Barrage d'arrêt fixe fermé et vague de refoulement.
• Instruction n°233000/GEND/DOE/SDSPSR/BSP du 01 mars 2017
Usage des armes par les militaires de la gendarmerie (Class. : 96.34).
• Instruction n°233500/GEND/CAB du 27 juillet 2017
Usage et emploi des AFI (Class. : 96.34).
• Instruction n°207000/GEND/DPMGN/SDC/BFORM du 19 janvier 2018
Mesures de sécurité à appliquer à l'instruction et à l'entraînement au tir (Class. : 32.07).
• Instruction n° 234000/GEND/DOE/SDSPSR/BSP du 19 janvier 2018
Emploi et sécurité de l'armement de dotation en gendarmerie (Class. : 96.34).
• Instruction n°59000/GEND/DPMGN/SDC/BFORM du 19 janvier 2018
Formation à l'emploi de l'armement de dotation dans la gendarmerie (Class. : 32.07).
• Règlement n° 234500/GEND/DOE/SDSPSR/BSP du 19 janvier 2018
Armement de dotation de la gendarmerie nationale(Class.: 96.34).
Glossaire