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Édition 2020

Mémento du Maintien de l’Ordre Public

(MéMOP)

Volume 1. Formation théorique au MOP


Volume 2. Préparation aux opérations de MOP
Vol. 1

Avant propos

L'évolution des conditions d'exercice du maintien de l'ordre

Le maintien de l'ordre est organisé autour des enjeux de sécurité, de libertés publiques, et des règles
préétablies destinées à permettre l'expression démocratique de la contestation. C'est dans ce cadre
que les manifestants sont autorisés à exprimer leur contestation dans les limites du respect de l'ordre
public.

Les évolutions démontrent que les participants n'adhèrent plus aux règles permettant un exercice
codifié et organisé du maintien de l'ordre : non déclaration des manifestations, prolifération des
colères et des mouvements de manifestation, durcissement et multiplication des violences exercées
contre les institutions détentrices d'autorité, menace terroriste et tueries de masse.

Par ailleurs, la médiatisation instantanée des opérations de maintien de l'ordre par les médias
audiovisuels et les réseaux sociaux sont rarement objectives et montrent généralement des forces de
l'ordre comme des « générateurs de violences ». La diffusion de ces images en temps réel est un
facteur « aggravateur de tensions », et a véritablement un impact majeur sur la gestion de l'ordre
public.

Le suremploi des forces mobiles et les violences commises à leur encontre caractérisent désormais
le fort climat de tension dans lequel s'exerce aujourd'hui l'ordre public. Dans ce cadre où la notion
même de « violences légitimes » est régulièrement mise en cause, le maintien de l'ordre public et le
cadre légal au sens large doivent être, plus que jamais, parfaitement maîtrisés par l'ensemble des
gendarmes, et encore davantage par l'encadrement.

Le contrôle interne et l'organisation collective assurent la conformité des prestations individuelles et


sont absolument nécessaires pour prévenir tout « sentiment d'impunité » susceptible de se répandre
dans l'opinion publique à l'égard des manquements imputés aux forces de l'ordre.

La gendarmerie mobile : professionnalisme et résilience

Les évolutions du contexte opérationnel, tout particulièrement la menace terroriste et les tueries de
masse, la volonté délibérée d'engager le combat contre un dispositif de service d'ordre,
l'omniprésence de la violence comme mode d'expression, la mobilité et la fugacité de l'adversaire
imposent de disposer d'unités de gendarmerie mobile réactives, manœuvrières et entraînées.

Dans ce contexte social tendu, la gendarmerie mobile s'est toujours montrée forte de son héritage,
dans sa capacité spécifique à garantir la continuité de l'action de l'État, en toutes circonstances. Elle
est reconnue pour son professionnalisme et ses compétences dans la gestion du maintien de l'ordre
public. Les presque 13 000 femmes et hommes qui la composent démontrent au quotidien leur
engagement et leur savoir-faire en intervenant avec rigueur et professionnalisme dans des
conditions parfois très dégradées.
Le MO, fondé sur les vertus militaires et le développement des capacités individuelles et
collectives, ne s'improvise pas. C'est une question d'entraînement, un savoir-faire collectif, mais
aussi un état d'esprit qui permet d'être en capacité de gérer une foule parfois très violente, de
maîtriser la force employée... Professionnalisées et formées au CNEFG, nos unités mobiles
bénéficient d'une acculturation au rétablissement de l'ordre dans le respect de principes intangibles
comme la gradation dans l'emploi de la force. Entraînés dans des conditions réalistes et difficiles, ils
possèdent une formation tactique avérée.

Professionnalisées et formées au CNEFG, entraînées dans des conditions réalistes et difficiles, nos
unités mobiles possèdent une formation tactique avérée et bénéficient d'une acculturation au
rétablissement de l'ordre dans le respect de principes intangibles comme la gradation dans l'emploi
de la force et la réversibilité de l'action.

La gendarmerie mobile reste une subdivision d'arme majoritairement composée de jeunes


gendarmes qui, pour être disciplinés sur le terrain, doivent être solidement encadrés par des chefs
expérimentés.

Implantation des unités de gendarmerie mobiles


Dénomination des unités de gendarmerie mobiles
Les principes généraux au MOP

Définition

Le maintien de l'ordre public (MOP) est une notion générique qui recouvre deux natures
d'engagement différentes.

Maintien de l'ordre (MO)


Le MO correspond à un engagement de faible intensité, visant à maintenir un ordre déjà établi et à
prévenir les troubles à l'ordre public (TOP) par le déploiement préalable et dissuasif de la force
publique. Il comprend l'ensemble des mesures de prévention destinées notamment à contrôler,
filtrer, restreindre la liberté de mouvement des personnes, protéger des bâtiments publics ou garantir
la viabilité des itinéraires.

Rétablissement de l'ordre (RO)


Le RO correspond à un engagement de moyenne ou haute intensité. Il vise à s'opposer aux TOP et à
les faire cesser par le déploiement des unités de forces mobiles (situations dégradées nécessitant des
moyens particuliers). Il comprend l'ensemble des mesures d'intervention allant jusqu'à l'emploi de la
force avec ou sans usage des armes à feu et, le cas échéant, l'engagement de moyens militaires
spécifiques (VBRG : Véhicule Blindé à Roue de la Gendarmerie).

Les principes d'engagement

Les moyens militaires disponibles pour le MOP


En fonction des circonstances, l'emploi de la force militaire pour le MOP est envisagé selon trois
catégories :
• 1ère catégorie : Gendarmerie départementale et garde républicaine ;
• 2ème catégorie : Gendarmerie mobile ;
• 3ème catégorie : Forces terrestres, maritimes, aériennes, les services communs ainsi que les
formations de la gendarmerie mises sur pied à la mobilisation ou sur décision ministérielle.
Depuis l'intégration de la gendarmerie nationale au ministère de l'intérieur, la réquisition s'applique
uniquement aux forces armées (3ème catégorie), même en cas de déclaration de l'état d'urgence
(Art. L.1321.1 du code de la défense).
La procédure d'engagement des forces
• Par voie de mise à disposition : préfets, sous-préfets, maires et adjoints (outre mer : les
représentants de l'État).
• Par voie de réquisition : Présidents du Sénat, de l'Assemblée Nationale, de cours et tribunaux
civils (cas de MOP dans les enceintes où ils sont compétents).

L'engagement de 2 à 6 EGM
Cet engagement nécessite la constitution d'un groupement tactique de gendarmerie (GTG)
commandé par un commandant de groupement de gendarmerie mobile (GGM) ou, le cas échéant,
son commandant en second.
Lorsque la nature de la mission nécessite l'engagement de plusieurs GTG ou une expertise
particulière en raison de sa sensibilité, un groupement opérationnel de maintien de l'ordre
(GOMO) est mis sur pied.

Les événements sensibles ou d'ampleur nationale


La direction générale de la Gendarmerie nationale (DGGN) met en place un état-major de
circonstances, spécialisé dans la planification et la gestion des crises.
Projetable en métropole, OM et OPEX, il est principalement constitué à partir des militaires du
centre de planification et de gestion de crises (CPGC) de la DGGN.

Le principe de sécabilité de l'EGM


L'engagement d'une unité constituée à quatre pelotons est la règle sur le terrain pour les missions de
RO, afin qu'elle soit toujours en mesure de manoeuvrer.
L'engagement d'une demi-unité reste possible à l'occasion d'une mission de MO qui ne présente pas
de risques de TOP.
Dans tous les cas, le principe de sécabilité ne permet pas d'engager moins de deux pelotons sur
un même lieu d'emploi.

Le principe de réversibilité missionnelle


Trois conditions sont nécessaires pour que l'EGM engagé au MOP bascule en mission de
sécurisation :
• La durée totale du service (MOP et sécurisation) est fixée à 8 heures ;
• Le temps de service restant doit permettre la prise en compte de la nouvelle mission dans de
bonnes conditions ;
• Le temps de service en sécurisation doit apporter une réelle plus-value (au moins 2 heures).
Les principes d'emploi

Les unités GM (gendarmerie mobile) sont appelées à maintenir et rétablir l'ordre (de la prévention
des troubles en situation apaisée jusqu'au rétablissement de l'ordre en situation de crise) en tous
lieux et en tous temps, à protéger les personnes et les biens:
• lors des grands rassemblements ou événements (chefs d'état, matchs à risque, tour de France, nuits
festives...) ;
• à la suite de catastrophes ou calamités d'origine naturelle, technologique, ou sanitaire ("Irma" à
Saint Martin) ;
• des risques d'atteintes de type terroriste : attentats (vigiPirate, sentinelle, plans particuliers de
protection...) ;
• en cas de violences dans un quartier sensible et de risques de contagion du phénomène.

Les principes tactiques

Les techniques développées pour exécuter les missions de MOP visent essentiellement à :
• cloisonner l'espace de manœuvre ou protéger un point particulier ;
• évacuer des compartiments de l'espace de manœuvre ou des points particuliers ;
• interpeller les fauteurs de troubles et les délinquants ;
• se protéger et riposter à une prise à partie par armes à feu.

Au MOP, l'EGM doit s'articuler autour de quatre éléments nécessaires à la conduite d'une
manœuvre :
• Contact : toujours chargé de l'action principale (sauf missions spécifiques PI), il combine
puissance et dynamisme pour limiter l'emploi de la force au plus bas niveau possible ;
• Appui : en mesure de soutenir les différents éléments (tirs de dispersion, d'interdiction, de
neutralisation) ;
• Couverture : Sûreté arrière et latérale du dispositif ;
• Réserve d'intervention : Outil de projection et moyen d'intervention en mesure de renforcer tous
points du dispositif.
Les principes d'action
L'action centralisée
Engagement de toutes les unités ou éléments subordonnés dans un même compartiment de terrain
(EGM à l'échelon GTG, PEL à l'échelon EGM).

L'action décentralisée
Engagement d'au moins une unité (ou peloton) dans un compartiment de terrain distinct des autres
unités (ou pelotons). Elle est mise en place face à des manifestants mobiles pratiquant des actions
de harcèlement (équipes légères ou PI en mesure de manœuvrer rapidement). Dans tous les cas, des
éléments (pelotons ou unités) seront en permanence en mesure d'appuyer cette fraction du
dispositif, de les recueillir sans délai ou de couvrir leur rupture de contact.

L'action déconcentrée
Engagement de deux groupes d'un même peloton dans deux secteurs différents du même
compartiment de terrain, à une distance réduite permettant à chaque groupe de soutenir
immédiatement l'autre, tout en pouvant bénéficier dans les plus brefs délais du soutien d'un autre
élément de son unité (voire d'une autre unité).
Les principes opérationnels

La distanciation de l'adversaire
La distanciation de l'adversaire permet de :
• laisser le temps de la réflexion et de la réaction au commandement ;
• limiter l'emploi de la force en évitant les confrontations physiques violentes (sécurité adversaire /
FO) ;
• laisser le temps à l'adversaire de se retirer, et ainsi limiter le contrôle des meneurs sur la foule ;
• protéger les forces de l'ordre des projectiles lancés à la main.

La distanciation de l'adversaire s'obtient par :


• des sécurités passives (barriérage, dispositif de retenue autonome du public...) ;
• des moyens de judiciarisation (CIOP, OEIL ou moyens aériens...) ;
• les appuis (fourgon-pompe, diffuseur lacrymogène, LGGM, LBD...) ;
• la manœuvre (bonds offensifs, interpellations ciblées...).

La gradation dans l'emploi de la force


C'est la capacité à utiliser la force de manière légitime, dans le respect des lois et des règlements.
Dans tous les cas, cette réponse graduée doit être justifiée au regard des violences exercées contre
les représentants de la force publique.
L'emploi de la force est toujours soumis aux exigences d'absolue nécessité et de proportionnalité, et
l'usage des armes à feu est l'ultime recours de la force légale déployée.

La réversibilité de l'action
C'est la capacité à utiliser la force de manière rapide puis de stopper son emploi dès que les
circonstances qui l'ont justifié ne sont plus réunies.
Le but est toujours de maintenir le plus bas niveau d'intensité possible tout en gardant la capacité de
faire face rapidement à une escalade de la violence.
Les principes de la manœuvre (CLE)
La concentration des efforts
C'est l'aptitude à combiner en toutes circonstances, en un lieu et à un moment voulu, le mouvement
et/ou la force si nécessaire, pour obtenir un rapport de forces favorable, nécessaire à la réussite de la
mission. Cette démonstration de force se traduit par le respect systématique du principe de la
gradation de l'emploi de la force.

La liberté d'action
Elle permet de garder l'ascendant et l'initiative sur l'adversaire et s'obtient par :
• le souci de la recherche et de l'analyse du renseignement prévisionnel permettant au CDU de
disposer du temps d'avance nécessaire à la conception de la manœuvre et à la conduite de son
action ;
• la constitution d'une réserve d'intervention, en mesure de devancer l'adversaire en tout point du
dispositif (bascules de forces) pour conserver l'avantage au gré de la manœuvre.

L'économie des forces


Elle consiste à engager sur le terrain le juste volume des forces utiles à l'accomplissement de la
mission tout en conservant en permanence un rapport de forces favorable. Il s'agit de rechercher en
permanence le meilleur rapport volume/efficacité avec une configuration prévoyant une réserve
d'intervention.

Les principes de la manœuvre défensive (VAA)


La Valorisation
Elle consiste à aménager le terrain à défendre et à prendre en compte la couverture des points
faibles par la mise en place de dispositifs de renseignement et d'acquisition sur la profondeur, et
d'un dispositif d'arrêt. Elle est de fait optimisée lorsque l'unité bénéficie de l'avantage d'être sur la
zone avant l'adversaire.

L'Affaiblissement
Il consiste à briser la dynamique de l'adversaire par une combinaison de manœuvres d'arrêt et
d'actions offensives locales telles que la projection du PI à courte distance pour déstabiliser l'élan de
l'agression et/ou neutraliser les groupuscules violents en interpellant les meneurs tout en appliquant
des feux dans la profondeur.

L'Arrêt
Il vise à reprendre l'ascendant sur l'adversaire en lui interdisant définitivement la conquête de son
objectif. Il nécessite de disposer de renforcements de feux directs et indirects, et peut être précédé
par le recueil des éléments au contact à l'issue d'une action de freinage ou de jalonnement.
L'environnement opérationnel au maintien de l'ordre public

Les types de rassemblements

Les différents rassemblements

L'attroupement
C'est un rassemblement de personnes sur la voie publique ou dans un lieu public susceptible de
troubler l'ordre public. Il ne relève pas de l'exercice d'une liberté. Il appartient à l'autorité habilitée
présente sur les lieux d'apprécier le risque de troubles à l'ordre public, et de qualifier juridiquement
«l'attroupement ».

La manifestation
C'est un rassemblement de personnes sur la voie publique ou dans un lieu public qui permet
l'expression publique et collective d'une opinion ou de revendications. Elle est l'exercice d'un droit
fondamental et constitue une facette de la liberté d'expression.
Une manifestation est réglementée de façon à prévenir les troubles de l'ordre public. Elle nécessite
une déclaration préalable en préfecture ou en mairie, suivi en retour d'une autorisation, ou d'une
interdiction de manifestation si elle est de nature à troubler l'ordre public. Toute manifestation peut
dégénérer et être à l'origine d'un attroupement. Il appartient à l'autorité habilitée de décider quand la
manifestation devient un attroupement.

Si la manifestation est mobile : c'est un cortège.


Si elle est immobile : c'est un rassemblement.
Lorsqu'elle est assise : on parle alors de « sit-in ».
Les différentes manifestations

Les manifestations de masse


Elles peuvent atteindre une ampleur nationale, voire internationale, et réunir des milliers de
personnes. Le mouvement est très souvent hétérogène regroupant retraités, étudiants, chômeurs et
travailleurs (indépendants et petits patrons), avec incursions fréquentes de groupes réactionnaires
dont l'objectif est de commettre des actions illégales et de s'en prendre aux FO.
Ces rassemblements sont potentiellement dangereux car susceptibles de dégénérer en violences
graves avec des destructions inconsidérées. Les participants revendiquent la plupart du temps
l'amélioration des conditions de vie, sur fond de colère sociale contre les inégalités, en protestant
contre une loi, un décret, une réforme : taxes (Gilets jaunes), retraite (projet Fillon), code du travail
(Loi El Khomri), travail précaire (CPE)....

Les manifestations militantistes


Elles réunissent généralement un groupe minoritaire militant pour la reconnaissance de ses
spécificités et de ses droits. Organisées dans un cadre local à l'occasion de problèmes particuliers,
ces manifestations se caractérisent par la volonté affirmée de frapper fortement l'opinion publique
au plan national ou local : Femen, L214, DAL...

Les manifestations militarisées


De type « commando », généralement préparées en secret, il s'agit d'actions d'individus isolés ou de
groupes restreints, motivés et déterminés, agissant sur des objectifs ciblés : Greenpeace,
Écologistes...

L'occupation de terrain
Ces rassemblements peuvent regrouper un grand nombre de personnes quelle que soit leur
appartenance syndicale, politique, associative ou autonome. Ces modes d'action collectifs ont des
caractéristiques communes : absence de leader ou de référence à un parti politique, volonté
d'incarner la "démocratie réelle" en opposition à la démocratie représentative, revendications
portant sur une exigence de changement de société et de valeurs... Zadistes, Nuits debout...

Les violences urbaines


La plupart du temps, ce type de violences survient lors de polémique, médiatisée massivement par
tout moyen, et mettant en cause l'action des forces de l'ordre : Affaire Théo, affaire Zyed et
Bouna... Sous couvert de réclamer « justice », les « jeunes » de banlieues s'en prennent aux forces
de l'ordre, vandalisent et saccagent l'espace public en banlieue ainsi qu'en centre-ville.
Les cibles sont principalement les institutions publiques : forces de l'ordre, pompiers,
établissements publics... Les violences urbaines peuvent s'étendre rapidement à plusieurs
départements, voire à toute la France.

Les rassemblements festifs


Les moyens de communication permettent aujourd'hui, à un grand nombre de personnes, de pouvoir
se réunir sans préavis. Les problèmes sont multiples : atteinte à la propriété, usage massif de
stupéfiants et d'alcool, risques d'accidents, d'incendie, de rixes, de viols...
Organisés sans autorisation, la mise en place des forces de d'ordre et des services de secours
nécessaires peut s'avérer compliquée. Le Teknival, par exemple, réunit chaque année des dizaines
de milliers de personnes.

Les adversaires potentiels


Les principaux mouvements de manifestation

Les professionnels
Les représentants du monde du travail sont organisés et bénéficient généralement de structures
syndicales ou de coordinations de circonstance. Auto encadrés, ils sont cependant capables d'actions
très violentes, parfois même avec l'engagement de moyens lourds : destruction d'infrastructure,
occupation d'un objectif stratégique, concours d'engins, affrontement FO...
Les pacifistes, écologistes...
Ces rassemblements en zone rurale ou urbaine s'appuient sur des organisations généralement
structurées. Ces adversaires mènent des actions spectaculaires, à la recherche d'effets médiatiques,
parfois violentes avec des moyens originaux et sophistiqués. Les actions de type commando
peuvent être : intrusion centrale nucléaire, actes de sabotage, occupation de site ou de point
particulier, destructions des symboles du capitalisme, prises à partie très dures des FO.

Les grands mouvements sociaux


Ces mouvements peuvent mobiliser dans la rue un très grand nombre de personnes qui sont peu
habituées, pour la plupart, à manifester. La difficulté réside dans le nombre important d'extrémistes
et de casseurs, souvent casqués et masqués (cagoules, masques à gaz), qui profitent de la situation :
tags, vandalisme, incendies, affrontements avec les FO (jets de projectiles, battes de base-ball, de
barres de fer, de frondes), barricades, blocage des voies de communication.
Les associatifs
Les mouvements associatifs sont très nombreux et touchent tous les « problèmes » de la société :
enfants de don Quichotte (aide aux SDF), le droit au logement (aide aux mal-logés et sans-logis)...
Leurs modes d'actions sont très vastes : occupation de locaux, occupation de lieux, entrave à la
circulation...

Les alter-mondialistes
Mouvement hétérogène composé d'acteurs très divers : associations, ONG, Attac, Les
désobéissants... Ils revendiquent un ensemble de valeurs sociales comme la démocratie, la justice
économique, la sauvegarde de l'environnement, les droits humains, et s'opposent à une logique de
mondialisation libérale effrénée. Présents lors des grands sommets : G7, G8, G20, organisation
mondial du commerce (OMC) ; leurs modes d'action sont également hétérogènes: défilés,
occupation de lieux, affrontements directs avec les FO...

Les zadistes
Se multipliant un peu partout en France, ces groupes occupent de façon permanente un site pour
marquer leur opposition à de grands projets « d'utilité publique » pour des raisons
environnementales, autour d'une même base idéologique : droit des populations à décider de l'avenir
de leur territoire, rejet de l'économie productiviste : NDDL, Sivens, Bure... Les modes d'action
utilisés sont nombreux et variés : barrages routiers, tranchées dans la chaussée, engins incendiaires
ou explosifs, frondes (pavés, écrous, bouteilles...), jets de peinture, excréments... Concours d'engins
de type pelleteuses ou tracteurs...
Les menaces avérées à l'ordre public

Les principaux modes d'action des groupes ultras violents au cours des manifestations médiatiques :
• incendies et dégradations de véhicules, de biens publics, de mobilier urbain...
• violences à l'encontre des FO, des personnels de secours, des mouvements antagonistes...
• vandalisme, pillage, émeute, guérilla urbaine...

Les blacks blocs


Il s'agit d'une « nébuleuse » dans laquelle on distingue une multitude de personnes provenant
d'horizons différents : étudiants, zadistes, retraités, fonctionnaires... Ils gravitent autour d'un noyau
dur identifié sous l'appellation de « blacks blocs ». Aguerris et parfaitement organisés, ces ultra-
radicaux sont de tous les combats violents.
Très mobiles, ils sont passés maîtres dans l'art de changer de physionomie et de vêtements en cours
de manifestation : ils s'habillent au dernier moment et changent immédiatement de tenue une fois
les exactions terminées, ce qui rend difficile le travail d'identification et d'interpellation.
Leur objectif est de commettre des actions illégales, en formant une foule anonyme non identifiable,
et en visant essentiellement les biens représentants le capitalisme et les forces de l'ordre.
Les casseurs
Regroupements d'individus particulièrement mobiles, pratiquant des actes de vandalisme ou de
violence en marge des manifestations. Ces groupes autonomes, capables d'opérer des razzias
planifiées et destructrices se professionnalisent : dissimulation de visage, changement régulier de
tenues, cache de matériel au préalable sur le parcours. Il s'agit souvent de jeunes gens d'origines
diverses : précaires, squatteurs, libertaires, anarcho-autonomes, jeunes issus de banlieue, ultras de
club de foot... Ils ne servent aucune cause, ils veulent démontrer que l'État ne tient pas la rue et
susciter des images de violences policières…

L'ultra-droite
Les campagnes anti-migrants et la menace du terrorisme islamiste ont relancé un activisme violent
ultra nationaliste et xénophobe en France. Il s'agit d'acteurs ou de groupuscules isolés et de militants
identifiés susceptibles de passer à l'acte de façon autonome et de frapper, notamment, les
communautés musulmane, juive... Par ailleurs, certaines circonstances introduisent une nouvelle
difficulté, notamment certains événements ponctuels susceptibles de radicaliser les tensions avec les
mouvements antagonistes, et de mener à des affrontements violents.
L'ultra-gauche
Dans un contexte anticapitaliste, antifasciste et altermondialiste, la mouvance d'ultra gauche adopte
une stratégie de « transversalité des luttes ». Logique insurrectionnelle destinée à déstabiliser l'État
de droit pour remettre en cause sa souveraineté, les cycles de violences, de plus en plus
spectaculaires, visent prioritairement les symboles institutionnels et particulièrement les forces de
l'ordre. Ils copient désormais les méthodes de sabotages, d'incendies ciblés et de plis piégés des
milieux anarcho-terroristes européens avec lesquels les liens sont établis. Cette porosité
internationale fait craindre la résurgence d'un terrorisme anarchiste sur le territoire.

Les indépendantistes
Ces mouvements autonomistes ou séparatistes sont composés d'un noyau dur et d'un nombre plus
ou moins important de sympathisants. Disposant généralement d'une organisation logistique dans la
lutte armée, ils prônent l'indépendance à plus ou moins long terme de leur région ou territoire :
Basques, Corses, outre-Mer... Ils peuvent agir de différentes manières : actions violentes contre les
symboles et représentants de l'état pouvant aller jusqu'à l'affrontement armé, exploitation des autres
mouvements de revendications en s'intégrant aux manifestations pour les faire dégénér
Le terrorisme islamiste
Évaluer une menace terroriste s'avère bien plus complexe que d'apprécier une menace à l'ordre
public. Le réveil du terrorisme islamiste a ainsi conduit, depuis 2015, à placer au premier plan les
enjeux de sécurité. A ce jour, les forces de l'ordre n'ont pas directement soufferts de ce type
d'attaque lors d'engagements forts. Mais plusieurs attentats comme ceux de Strasbourg et Nice entre
autres, doivent convaincre chaque membre des unités mobiles sur la nécessité de garder en
permanence à l'esprit que la menace est avérée.
A l'échelle mondiale, le terrorisme islamiste est davantage organisé et tend à se rapprocher d'un
modèle militaire avec le but bien précis de dominer les « États » et imposer sur ces territoires
déterminés un Islam rigoriste et fondamentaliste. La force de destruction dont disposent les auteurs
d'actes terroristes, que ce soit le résultat d'une stratégie collective ou d'actes plus individuels, a
acquis une capacité de nuisance avérée pour les démocraties occidentales, notamment en France.
Sur le territoire national, les actions terroristes sont toujours ciblées pour causer un maximum de
victimes en attirant l'attention de façon violente et spectaculaire. Elles sont conditionnées par la
diffusion de l'information (médias, lobbys, autorités) : être vues, connues et reconnues avec
l'obstination de terroriser le plus grand nombre de personnes possibles en instaurant un climat de
chaos et de terreur.
Les actions terroristes sont nombreuses en France ces dernières années malgré un grand nombre
d'attentats déjoués au quotidien : tueries planifiées, prises d'otages, attaque de points stratégiques et
de grands rassemblement de personnes, attentat NRBC, attaque suicide, véhicule bélier et piégé...
On observe que les actes terroristes perpétrés sur le territoire national mettent tous en exergue des
individus avec des profils proches : origine familiale, sociologique et ethnique. Par ailleurs,
quasiment aucun d'entre eux ne s'apparente à un musulman pratiquant, tous s'étant convertis de
façon aussi récente que radicale, dans des conditions très particulières. Leurs pensées sont ainsi
marquées par l'endoctrinement religieux, le culte de la violence et de l'anéantissement des
populations impies.
Contextes opérationnels

Le milieu urbain
Le milieu urbain présente les caractéristiques suivantes :
• un espace de manœuvre compartimenté (voiries, immeubles, etc.) favorable à l'action des forces
de l'ordre, à la mise en place de dispositifs d'interdiction et à l'utilisation de certains artifices;
• une forte densité urbaine et des axes de communication.

Le milieu Périurbain
Le milieu périurbain s'inscrit le plus souvent :
• dans un espace parfaitement maîtrisé par l'adversaire.
• dans un contexte dégradé de violences urbaines, présentant des troubles graves à l'ordre public
portant plus particulièrement atteinte aux symboles de l'état. Ces actions sont accompagnées d'une
médiatisation et d'un niveau de violence déployée par l'adversaire allant de la commission
d'infractions en bande organisée jusqu'à l'usage des armes contre les forces de l'ordre.

Le milieu rural
Le milieu rural se caractérise par :
• étendue de l'espace de manœuvre ;
• viabilité des axes / pistes difficiles, notamment par mauvais temps ;
• ME particuliers (engins agricoles ou de chantier, opérations de destructions, épandages, etc.) et sa
détermination (recherche d'affrontements).

Le milieu fermé
Le milieu fermé présente les caractéristiques suivantes :
• espace est restreint et cloisonné ;
• adversaire occupe un terrain qu'il connaît et se place dans une posture défensive, éventuellement
retranché ;
• emploi par les forces de l'ordre de moyens offensifs et d'appui est souvent limité (dimension
souvent symbolique du lieu occupé, sensibilité forte) ;
• préparation minutieuse, la manœuvre repose en grande partie sur l'acquisition du renseignement
(PNAVM, disposition des bâtiments, etc.) ;
• unité articulée en éléments spécialisés, définition précise des missions, mesures de coordination et
conduites à tenir pour chaque élément engagé.
Les établissements pénitentiaires
Le milieu carcéral présente les caractéristiques suivantes :
• le niveau de violence potentiel des personnes détenues peut dépasser les capacités de
l'administration pénitentiaire (AP) et nécessiter l'intervention de forces mobiles (refus de réintégrer
les cellules, individus armés, émeutes) ;
• la manœuvre est réalisée conjointement avec le personnel de l'AP (dont les équipes régionales
d'intervention et de sécurité [ERIS]) et l'espace de manœuvre est très cloisonné (portes et grilles
fermées à clé nécessitant l'accompagnement de personnels de l'AP) ;
• des unités d'intervention (AGIGN, GIGN) peuvent intervenir en cas de prise d'otage ou
d'exactions graves ;
• le cadre légal est spécifique ;
• l'accès aux locaux de détention est possible après demande ou accord écrit du chef d'établissement
remis au commandant du dispositif d'intervention ;
• le maintien d'une capacité permanente de médiation avec l'adversaire est nécessaire ;
• l'unité doit s'articuler en éléments spécialisés, entraînant la définition précise de missions
particulières, de mesures de coordination et de conduites à tenir pour chaque élément engagé.

L'Outre -Mer
Les spécificités du contexte ultramarin se caractérisent par :
• intensité des troubles (usage fréquent des armes à feu contre les FO) ;
• conditions d'emploi exigeantes (climat : organismes et matériels) ;
• particularismes locaux (coutumes, terrain, etc.) ;
• manœuvres coordonnées et fréquentes avec des véhicules blindés (VBRG rétrophité et VAB en
Nouvelle Calédonie ;
• utilisation et l'adaptation aux composantes maritime et aéromobile, vecteurs privilégiés des
théâtres outre-mer.

L'Opex
Les opérations de la GM en opérations extérieures se caractérisent par un cadre d'action spécifique
en fonction des mandats internationaux (ONU, OTAN, UE) et des modalités d'exécution propres à
chaque théâtre : ROE (règles opérationnelles d'engagement : « Rules Of Engagement »).
Différences tactiques et de comportements

Les différences de comportements

Les différences de tactiques


L'emploi de la force au maintien de l'ordre public

Les principes généraux de l'emploi de la force

L'attroupement (différent de manifestation, voir chapitre 2)


« Constitue un attroupement tout rassemblement de personnes sur la voie publique ou dans un lieu
public susceptible de troubler l'ordre public. Un attroupement peut être dissipé par la force publique
après deux sommations de se disperser restées sans effet, adressées dans les conditions et selon les
modalités prévues par l'article L. 211-9 du code de la sécurité intérieure ».
Art 431-3 du Code pénal.

Cadre légal de l'emploi de la force


L'emploi de la force doit répondre à l'équilibre nécessaire entre la liberté de manifester et la
prévention des troubles à l'ordre public. Lorsque les conditions légales et réglementaires sont
réunies, l'emploi de la force peut s'avérer nécessaire pour faire cesser un trouble à l'ordre public. Le
code de la sécurité intérieure (CSI) régit le cadre légal de l'emploi de la force au maintien de l'ordre
public.
Le terme « force » recouvre deux notions distinctes :
• emploi de la force au sens strict, c'est à dire sans usage des armes ;
• usage des armes à feu.
En fonction des situations opérationnelles, l'emploi de la force peut avoir lieu :
• sur ordre de l'autorité habilitée à décider de l'emploi de la force pour dissiper un
attroupement, conformément à l'article L. 211-9, Alinéas 1 à 5 du Code de la sécurité
intérieure ;
• directement à l'initiative du commandant de la force publique si des violences ou des voies
de fait sont exercées contre les représentants de la force publique ou s'ils ne peuvent
défendre autrement le terrain qu'ils occupent, conformément à l'article L. 211-9, Alinéa 6 du
Code de la sécurité intérieure ;
• en réaction individuelle en cas de légitime défense et d'état de nécessité prévus par les
articles 122-5 et 122-7 du Code pénal, et en application de l'article L. 435-1 du Code de la
sécurité intérieure, Alinéa 1 « lorsqu'il y a atteinte à la vie ou à l'intégrité physique » et
Alinéa 5 « en cas de périples meurtriers » ;
• dans le cas exceptionnel où les forces de l'ordre interviennent sous le signe de l'urgence sans
qu'aucune autorité habilitée à décider de l'emploi de la force n'ait été désignée en application
des Alinéas 1 et 5 de l'article L. 435-1 du Code de la sécurité intérieure.
Notions d'absolue nécessité et proportionnalité
« L'emploi de la force par les représentants de la force publique n'est possible que si les
circonstances le rendent absolument nécessaire au MOP dans les conditions fixées par l'article L.
211-9 CSI. La force déployée doit être proportionnée au trouble à faire cesser et son emploi doit
prendre fin lorsque celui-ci a cessé ».
Dans tous les cas, l'emploi de la force est toujours soumis aux exigences d'absolue nécessité et de
proportionnalité. L'usage des armes à feu est l'ultime recours de la force légale déployée.
En gendarmerie, c'est le principe de gradation dans l'emploi de la force.
Article R. 211-13 du Code de la sécurité intérieure.

Emploi de la force sur ordre de l'autorité habilitée

Emploi de la force sur ordre de l'autorité habilitée


« Un attroupement, au sens de l'article 431-3 du code pénal, peut être dissipé par la force publique
après deux sommations de se disperser demeurées sans effet, adressées, lorsqu'ils sont porteurs des
insignes de leur fonction, par :
1° Le représentant de l'Etat dans le département ou, à Paris, le préfet de police ;
2° Sauf à Paris, le maire ou l'un de ses adjoints ;
3° Tout officier de police judiciaire responsable de la sécurité publique, ou tout autre officier de
police judiciaire.
Il est procédé à ces sommations suivant des modalités propres à informer les personnes participant à
l'attroupement de l'obligation de se disperser sans délai. »
Article L. 211-9, alinéas 1 à 5, du Code de la sécurité intérieure.
Dans ce cadre, l'emploi de la force sur ordre de l'autorité habilitée nécessite que :
• un attroupement se soit formé ;
• une autorité habilitée ait décidé sa dissipation ;
• des sommations soient prononcées ;
• le rassemblement ne se dissipe pas.

Les autorités habilitées à décider de l'emploi de la force (AHDEF)


• Le préfet du département ou le sous-préfet,
• Le maire ou adjoints (cités pour raisons historiques, incompatible avec leur fonction en raison du
principe de neutralité).
• Le commissaire de police (Directeur Départemental de la Sécurité Publique - DDSP),
• Le commandant de groupement de gendarmerie départementale,
• ou mandaté par l'autorité préfectorale, un commissaire de police ou l'officier de police chef de
circonscription ou le commandant de compagnie de gendarmerie départementale.
=> L'autorité doit être présente sur les lieux, c'est à dire sur la zone d'action, en vue, le cas échéant,
de décider de l'emploi de la force après sommations.
Article R. 211-21 du Code de la sécurité intérieure.

Le formalisme des sommations


« Pour l'application de l'article L. 211-9 du Code de la sécurité intérieure, l'autorité habilitée à
procéder aux sommations avant de disperser un attroupement par la force :
• Annonce sa présence en énonçant par haut-parleur : « Obéissance à la loi. Dispersez-vous »,
• Procède à une 1ère sommation en énonçant par haut-parleur : « 1ère sommation : on va faire usage
de la force »,
• Procède à une 2ème et dernière sommation en énonçant par haut-parleur : « dernière sommation :
on va faire usage de la force ».
Si l'utilisation du haut-parleur est impossible ou manifestement inopérante, chaque annonce ou
sommation peut être remplacée ou complétée par le lancement d'une fusée rouge.
Toutefois, si, pour disperser l'attroupement par la force, il doit être fait usage des armes, la dernière
sommation ou, le cas échéant, le lancement de fusée qui la remplace ou la complète doivent être
réitérés. »
Article R. 211-11 du Code de la sécurité intérieure.
Le CNEFG préconise de précéder et finaliser les sommations par l'emploi de l'avertisseur
sonore d'un VMO. Les sommations doivent être réitérées à chaque changement de
compartiment de terrain, de façon qu'elles soient entendues par de nouveaux manifestants.
Elles doivent être faites au plus près de l'attroupement pour qu'elles soient audibles et visibles
par tous les individus composant l'attroupement.

Les insignes portés par l'autorité habilitée


L'emploi de la force au sens strict ou l'usage des armes doit être précédé de sommations
réglementaires. Elles sont réalisées par l'autorité habilitée à décider de l'emploi de la force qui est
identifiée par le port :
• d'une écharpe tricolore : Le préfet ou le sous-préfet, (maire ou adjoints), ou l'OPJ de la police
nationale.
• d'un brassard : Le commandant de groupement de gendarmerie départementale (habilitée) ou le
commandant de compagnie (mandatée).
Si elle n'effectue pas elle-même les sommations, l'autorité habilitée désigne un OPJ qui doit être
visible et identifiable sans ambiguïté par le port d'un brassard tricolore.
Article R. 211-12 du Code de la sécurité intérieure.
Emploi de la force au sens strict sur ordre de l'AHDEF
Pour maintenir à distance ou disperser un rassemblement de personnes, les moyens pouvant être mis
en œuvre par les représentants de la force publique, dans le cas de l'emploi de la force au sens strict,
sont ceux non classés en tant qu'arme à feu par le Code de la sécurité intérieure :
• Le Bâton de Protection à Poignée Latérale ;
• Le bond offensif ;
• Le container lacrymogène à main ;
• Les moyens lacrymogènes à main CM6 – MP7 ;
• Les Engins Lanceurs d'Eau ;
• La charge ;
• Le disperseur lacrymogène des VBRG.

Traçabilité de l'ordre exprès d'usage des armes


Pour un emploi de la force au sens strict : la décision prend la forme d'une autorisation préalable
transmise sans formalisme particuliers.
Pour un usage des armes : la décision doit prendre la forme d'un ordre exprès transmis par tout
moyen permettant d'en assurer la matérialité et la traçabilité. Cela peut être par exemple un
enregistrement de communication téléphonique (vidéo ou sono), ou un enregistrement de la CIOP
par caméra vidéo, ou bien un ordre écrit...
« Hors les deux cas prévus au sixième alinéa de l'article L. 211-9, les représentants de la force
publique ne peuvent faire usage des armes à feu pour le maintien de l'ordre public que sur ordre
exprès des autorités habilitées à décider de l'emploi de la force. Cet ordre est transmis par tout
moyen permettant d'en assurer la matérialité et la traçabilité. »
Article R. 211-14 du Code de la sécurité intérieure.

Depuis l'intégration de la Gendarmerie nationale au ministère de l'intérieur, la suppression


des réquisitions (maintenues pour les trois armées) entraîne une absence de traçabilité et de
matérialité :
• des missions données en cours d'opération (ancienne réquisition particulière) ;
• des autorisations d'emploi de la force sans usage des armes (ancienne réquisition
particulière avec emploi de la force).
Seul l'emploi de la force avec usage des armes reste traçable et matérialisé.
Usage des armes sur ordre de l'AHDEF
Lorsque les moyens déployés dans le cadre de l'emploi de la force au sens strict ne suffisent pas à
maintenir à distance ou à disperser un rassemblement de personnes, les représentants de la force
publique peuvent avoir recours, sur ordre exprès de l'autorité habilité, et après les sommations
réglementaires, à l'usage des armes suivantes :
• Le LGGM 56 mm et ses munitions (CM6 / MP7 / GM2L) ;
• Les grenades à main GM2L ;
• La grenades à main de désencerclement (GMD).
Articles R. 211-16 et D. 211-17 du Code de la sécurité intérieure.

Emploi de la force à l'initiative du Commandant de Force Publique


(CFP)
Cadre de l'emploi de la force
La force peut être employée à l'initiative du commandant de la force publique (Commandant
d'EGM, de GTG, de GOMO), dans deux situations distinctes :
• si des violences ou voies de fait sont exercées contre les représentants de la force publique ;
• ou si ils ne peuvent défendre autrement le terrain qu'ils occupent.
Article L. 211-9, alinéa 6, du Code de la sécurité intérieure.
Dans ce cadre, le commandant de la force publique est seul juge et seul responsable des
moyens employés, de l'usage des armes et des conditions d'ouverture du feu.

Les avertissements
Quand les circonstances le lui permettent, le CFP avertit les assaillants, par un avis prononcé à
haute voix avec un haut parleur, que l'emploi de la force va être ordonné. En principe,
l'avertissement est précédé soit d'un signal sonore, soit d'un signal lumineux (par exemple une fusée
rouge). Il annonce clairement l'action dynamique envisagée ou les moyens qui vont être utilisés par
les forces de l'ordre, par exemple :
• Gendarmerie nationale ! Dispersez-vous ! Nous allons effectuer un bond offensif !
• Gendarmerie nationale ! Dispersez-vous ! Nous allons faire usage de grenades lacrymogènes
à main !....
Quand l'usage des armes à feu doit être renouvelé, le commandant de la force publique procède
toutes les fois que cela est possible à un nouvel avertissement.
• Gendarmerie nationale ! Dispersez-vous ! Nous allons effectuer des tirs de grenades lacrymogènes
!
• Gendarmerie nationale ! Dispersez-vous ! Nous allons faire usage de grenades
assourdissantes ! ....
En tout état de cause, il est préconisé de communiquer constamment avec l'adversaire de
l'intention des forces de l'ordre d'employer la force avec ou sans usage des armes.

Emploi de la force au sens strict à l'initiative du CFP


Pour maintenir à distance ou disperser un rassemblement de personnes, lorsque des violences ou des
voies de fait sont exercées contre les représentants de la force publique ou qu'ils ne peuvent
défendre autrement le terrain qu'ils occupent, le commandant de la force publique peut ordonner,
après les avertissements réglementaires, l'emploi de la force au sens strict :
• Le Bâton de Protection à Poignée Latérale
• Le bond offensif
• Le container lacrymogène à main
• Les moyens lacrymogènes à main CM6 – MP7
• Les Engins Lanceurs d'Eau
• La charge
• Le disperseur lacrymogène des VBRG
Pour rappel, les moyens pouvant être mis en œuvre par les représentants de la force publique, dans
le cas de l'emploi de la force au sens strict, sont ceux non classés en tant qu'arme à feu par le Code
de la sécurité intérieure.

Usage des armes à l'initiative du CFP


Lorsque les moyens employés dans le cadre de l'emploi de la force au sens strict ne suffisent pas à
protéger la troupe ou défendre le terrain occupé, le commandant de la force publique peut ordonner,
après les avertissements réglementaires, l'emploi de la force avec l'usage des armes suivantes :
• Le LGGM 56 mm et ses munitions (CM6 / MP7 / GM2L) ;
• Les grenades à main GM2L ;
• La grenades à main de desencerclement (GMD).
• en plus de ces moyens, l'article L. 211-9 al 6 du Code de la Sécurité Intérieure permet l'usage du
lanceur de balles de défense de 40 mm (LBD 40) et ses munitions.
Articles R. 211-16 et D. 211-17 du Code de la sécurité intérieure.
Articles R. 211-18 et D. 211-19 du Code de la sécurité intérieure.
Légitime défense, état de nécessité, atteintes à la vie ou à l'intégrité
physique, périples meurtriers

Dans le cas d'une réaction individuelle à la prise à partie par arme à feu, les représentants de la force
publique peuvent avoir recours à l'usage des armes, notamment : LGGM 56mm et ses munitions,
grenades à main GM2L, GMD, LBD 40 mm et ses munitions.
Outre cet armement, en cas d'absolue nécessité et de stricte proportionnalité, les militaires sont
autorisés à faire usage de leur armement de dotation au cours d'une opération de maintien de l'ordre
public, dans le strict respect des dispositions des articles :
• 122-5 et 122-7 du Code Pénal ;
• L. 435-1, alinéas 1 et 5, du Code de la sécurité intérieure.
Dans ce cadre, ils sont autorisés à faire usage des armes suivantes : PA, FAMAS, HK MP5 et HK
UMP9. L'usage des armes doit toujours être l'ultime recours.

L'article 122-5 du CP relatif à la légitime défense


Il permet l'usage de l'ensemble des moyens de dotation dans le respect des critères cumulatifs
suivants :
• L'agression doit être actuelle, injuste en droit, et dirigée contre soi-même ou autrui.
• La riposte doit être proportionnée, simultanée, et nécessaire.

L'article 122-7 du CP relatif à l'état de nécessité


Il permet l'usage de l'ensemble des moyens de dotation dans le cadre de la destruction de biens
comme par exemple le fait de dégager un véhicule obstruant la chaussée ou de neutraliser un
individu dangereux.
Les conséquences des moyens utilisés doivent être inférieures à celles causées par l'acte que l'on
cherche à éviter.

L'article L. 435-1, alinéa 1 du CSI relatif aux atteintes à la vie


Il permet l'usage de l'ensemble des moyens de dotation dans le respect des critères cumulatifs de la
légitime défense, notamment hors de la voie publique ou d'un lieu public.
L'article L. 435-1, alinéa 5 du CSI relatif aux périples meurtriers
Il permet l'usage de l'ensemble des moyens de dotation dans le respect des critères cumulatifs
suivants :
• Les informations relatives à la réitération d'un ou plusieurs meurtres, ou tentatives de meurtres,
doivent être réelles et objectives ;
• L'usage des armes est limité au but exclusif d'empêcher cette réitération dans un temps rapproché.
Cet article est également applicable hors de la voie publique ou d'un lieu public.
Il s'agit dans ce cadre d'un acte individuel, incompatible avec les notions d'autorisation
hiérarchique et d'action en unité constituée.
Néanmoins le commandant de la force publique peut donner des ordres préparatoires
précisant, dans les conduites à tenir, les conditions d'ouverture du feu dans le strict respect de
la légitime défense.
L'usage des armes doit toujours être l'ultime recours.

OPEX

Application des ROE,« Rules Of Engagement » (Règles d'engagement), du théâtre.


« N'est pas pénalement responsable, le militaire qui, dans le respect des règles du droit international
et dans le cadre d'une opération militaire se déroulant à l'extérieur du territoire français, exerce des
mesures de coercition ou fait usage de la force armée, ou en donne l'ordre, lorsque cela est
nécessaire à l'accomplissement de sa mission ».
Article L.4123-12, alinéa 4, du Code de la défense :
Annexes

Synthèse de l'emploi de la force au MOP - Article L. 211-9 du CSI

Conditions Moyens autorisés Cadre légal

Autorisation préalable. BO / Charge


BPPL / CLM
Emploi force Sans formalisme particulier. CM6/MP7 à main
au sens strict ELE
Sommations réglementaires
DL VBRG
Moyens déployés dans le cadre LGGM : Article
de l'emploi de la force au sens
CM6 L. 211-9, alinéas
Autorité habilitée strict ne suffisent pas.
MP7
Usage des armes Ordre exprès des autorités GM2L 1 à 5, CSI
habilitées (traçable et
matérialisé). Grenades à main :
Sommations réglementaires GM2L
(doivent être réitérées). GMD

Protéger la troupe ou défendre BO / Charge


le terrain occupé
BPPL / CLM
Avertissements avec
Emploi force CM6/MP7 à main
communication constante de
au sens strict l'intention des FO ELE
Ordre du commandant de la DL VBRG
force publique

Moyens déployés dans le cadre LGGM : Article


de l'emploi de la force au sens
Cdt CM6 L. 211-9, al.6, CSI
strict ne suffisent pas protéger
MP7
Force publique la troupe ou défendre le terrain GM2L
occupé
Grenades à main :
Avertissements renouvelés
Usage des armes
toutes les fois que cela est GM2L
possible GMD
LBD 40
Ordre du commandant de la
force publique seul juge et seul
responsable de l'UDA et des
conditions d'ouverture du feu
Synthèse de l'emploi de la force au MOP - Articles 122-5 et 122-7 du CP - Article L. 435-1,
alinéas 1 et 5, du CSI

Conditions Moyens autorisés Cadre légal

LGGM :
CM6
MP7
GM2L
Légitime défense. Articles 122-5 et 122-
7 du CP
Acte Emploi force État de nécessité.
Grenades à main :
Individuel sans ou avec Atteintes à la vie ou à GM2L
l'intégrité physique. GMD Article L. 435-1,
usage des armes alinéas 1 et 5 du CSI
Cas de périples meurtriers. LBD 40
PA
FAMAS
HK MP5
HK UMP9
Dans le cas exceptionnel
où les FO interviennent
sous le signe de l'urgence BO / Charge
BPPL / CLM
sans qu'aucune autorité
CM6/MP7 à main
habilitée à décider de ELE
l'emploi de la force n'ait DL VBRG
Sous le Emploi force été désignée.
LGGM : Article L. 435-1,
signe de l’urgence sans ou avec Applicable hors de la voie CM6 alinéas 1 et 5 du CSI
publique ou d'un lieu MP7
usage des armes public. GM2L
Avertissements avec Grenades à main :
communication constante GM2L
de l'intention des FO. GMD

Ordre du commandant de LBD 40


la force publique.
Emploi de la force sur ordre de l'autorité habilitée

Emploi de la force à l'initiative du commandant de la force publique (CFP)


Légitime défense, état de nécessité, atteintes à la vie ou à l'intégrité physique, périples
meurtriers

Schéma de synthèse - La gradation dans l'emploi de la force


Schéma de synthèse - Emploi de la force au MOP
Armement individuel

[…]

Armement à disposition de l'EGM

[…]

Synthèse - Armement utilisé en unité constituée


Moyens à disposition de l'EGM
Avant-propos
Sont considérés comme moyens d'appui et de soutien opérationnels, l'ensemble des moyens autres
qu'organiques mis à la disposition du CDU pour l'exécution de sa mission.

Le VBRG
Présentation

Caractéristiques
Le Véhicule Blindé à Roue de la Gendarmerie (VBRG) est un engin blindé conçu au départ pour
assurer la protection du personnel et le dégagement d'obstacles.
Il est doté de l'armement suivant :
• fusil-mitrailleur AAN F1 ;
• lance-grenades LG GM G1 ;
• disperseur lacrymogène : diffuse du gaz CS, dans un rayon de 10 à 15 m, couvrant une superficie
d'environ un hectare par vent faible.

Ses qualités balistiques lui offrent les protections suivantes :


• protection latérale contre calibre 7,62 mm OTAN ;
• protection frontale contre calibre 12,7 mm OTAN ;
• blindage plancher 6 mm.

Le radio tireur dispose d'un épiscope de grossissement x6 permettant une observation efficace et un
phare de recherche de 600 watts éclairant jusqu'à 400 mètres. Le VBRG dispose en outre, de
capacités de franchissement, de treuillage, de percussion et de force de propulsion (35 tonnes).
C'est un engin dont la protection et les qualités manœuvrières et offensives sont appréciables pour
les troupes au RO et dissuasives pour les manifestants. Il permet à un groupe d'une dizaine de
militaires de manœuvrer en sécurité face aux principaux modes d'action adverses (jets de projectiles
enflammés, usage d'armes à feu...).
Les contraintes liées aux structures techniques sont notamment les suivantes :
• garde au sol : 0,38 m ;
• poids : 11 à 13 tonnes ;
• rayon de braquage : 15 à 16 m.
L'emploi du VBRG en milieu rural ou outre-mer impose des précautions particulières, en raison du
poids et du gabarit de ce type de blindé, ainsi que de l'exiguïté et de la nature des chemins et des
routes sur lesquels il est appelé à se déplacer.

Les mesures de sécurité


Afin de pouvoir évoluer en toute sécurité autour des engins, il faut prendre conscience et connaître
certaines règles de sécurité :
• le passage entre deux engins est interdit ;
• une distance de sécurité de 1 mètre est à respecter tout autour de l'engin ;
• avant tout mouvement, l'engin donne un coup de klaxon ;
• ne pas dépasser le passage de roue avant/pendant un mouvement de l'engin ;
• le pilote est « sourd » et « aveugle » du fait de la conception de l'engin.

Organisation d'une unité VBG


Le parc blindé de la Gendarmerie nationale est réparti de la façon suivante :
• 36 engins au GBGM de Versailles-Satory (78) ;
• 11 engins au CNEFG de Saint-Astier (24) ;
• 3 engins en Corse ;
• 4 engins dans chaque département ou territoire d'outre-mer ;
• 10 engins en Nouvelle-Calédonie.

Fonctionnant en structure quaternaire, l'escadron VBRG est composé de neuf engins blindés
(un PC pour le CDU et deux engins par peloton) :
• un escadron = neuf engins ;
• un détachement = quatre engins ;
• un peloton = deux engins.
Leur autorisation d'emploi est délivrée par :
• le Premier ministre ;
• le préfet de zone de défense et de sécurité pour les VBRG implantés sur le territoire de la zone.
Les types de missions

Le Transport
Le VBRG est par destination un véhicule de transport. À ce titre, il permet d'assurer le déplacement
de personnes, à l'abri des coups et des engins incendiaires :
• gendarmes pour des missions ponctuelles (interpellations, établissement d'une tête de pont...) ;
• blessés qu'il convient d'évacuer rapidement et en sécurité ;
• personnalités à protéger ;
• personnes appréhendées qu'il importe de soustraire à la vue et au contact de la foule.

L'engin peut également être utilisé pour l'approvisionnement des unités de contact en grenades,
munitions ou matériels spécifiques nécessaires à l'opération en cours.

Le dégagement d'obstacles
Muni d'une lame ou d'un treuil, le VBRG peut être mis en œuvre pour le dégagement d'obstacles
présents sur la chaussée (barricades, abattis...). L'apparition d'ancrages, de câbles d'acier et de
piégeages impose une reconnaissance préalable avant toute action.

Le dégagement d'obstacles s'effectue par des opérations :


• de poussée (force de poussée possible : 35 tonnes, obstacle non ancré) :
1. dégagement (déplacement d'obstacle de faible résistance, en souplesse),
2. dynamique (ouverture de brèche : barricade renforcée voire enflammée),
3. de force (déplacement d'obstacle lourd, en puissance) ;
• de traction de force (déplacement de charges lourdes avec moyens de circonstance).

Le test « choc » est une action consistant à tester un obstacle renforcé ou susceptible d'être piégé, de
fragiliser la résistance de la structure, de déclencher un éventuel piège, de déterminer un point de
franchissement favorable, aux points de liaison de l'obstacle, en un point précis. La percussion
(action de réduire en force un obstacle) reste l'ultime recours en raison des dommages collatéraux
qu'elle peut générer.

Le déblaiement
Dans le cadre de l'assistance aux populations sinistrées, le VBRG peut être employé pour déblayer
des axes de circulation.
Les missions opérationnelles
Le peloton VBRG peut intervenir au profit de la manœuvre de l'escadron porté dans le cadre de
modes d'action défensifs, offensifs, de sûreté ou communs. Dans ce cas, il constitue le cinquième
peloton de l'unité au profit duquel il est engagé à ce titre il reçoit sa mission du commandant
d'escadron.
Une unité de VBRG engagée sur une mission de RO est toujours soutenue par des unités portées ou
à pied.

Le secours à VBRG
Cette mission importante a pour but de porter assistance à l'équipage ou à l'engin et de sécuriser le
véhicule. Normalement dévolue au PI, elle peut être confiée à un groupe (effectif minimal). Le
nombre de personnels engagés varie en fonction de la menace et de la configuration des lieux. Les
composantes de cette mission sont les suivantes :
• observation : engin à secourir, terrain, PNAVM de l'adversaire ;
• maintien à distance de l'adversaire : mise en place des appuis ;
• abordage de l'engin : mise en place des cellules appui/protection, prise de contact avec l'équipage,
pénétration dans l'engin ;
• sécurisation de l'engin par calage ;
• évacuation de l'équipage : protection, extraction, transport des blessés, repli (si urgence vitale) ;
• protection de l'engin.

Si l'équipage n'est pas en mesure d'ouvrir les portes, l'accès dans l'engin se fera par un des quatre
tapons de toit. Dans ce cas, une clé spéciale (clé de 10) est nécessaire.

Hélicoptères, drônes, ELE, C2NRBC, DRAP, CPGC, CNAMO,


CNOEIL, EGAME, CBH
Moyens maritimes et nautiques, moyens de soutien.
[...]
Organisation de l'EGM
Articulation de l'EGM

L'EGM constitue l'unité élémentaire de la gendarmerie mobile et s'articule en pelotons et services.


Les services de l'escadron sont présentés dans le Tome « Administration des unités ». Seule sera
abordée dans ce chapitre, l'organisation opérationnelle de l'escadron.

L'articulation de l'EGM
Les principes de base de l'articulation quaternaire
• L'escadron réunit trois pelotons de marche et un peloton d'intervention (PI), sous le
commandement d'un chef d'escadron ou d'un capitaine, renforcé d'un groupe de commandement
(GC) ;
• Le peloton réunit deux groupes sous le commandement d'un capitaine, lieutenant ou d'un major
secondé par un gradé supérieur sous-officier adjoint (SOA) ;
• Le groupe est composé de gradés et de gendarmes.
Le GC est composé de deux sous-officiers possédant le certificat SIC GM et d'un conducteur.
Il peut être renforcé, à la demande, par la cellule image ordre public (CIOP) et par le sous-
officier d'échelon (SOE).

Le principe de modularité
• En application du principe de modularité, l'escadron quaternaire est articulé en seize modules
(douze modules de manœuvre et quatre modules d'appui mobilité). Il s'agit d'un principe
d'organisation consistant à disposer de modules qui peuvent être regroupés à la demande en vue de
composer un élément adapté à une mission donnée.
• Cette modularité permet de pouvoir articuler le dispositif en profondeur pour tenir un espace
étendu, notamment face à des manifestants agressifs. Effectivement, un dispositif avec des effectifs
disposés en modules de 3 ou 4 gendarmes, permet une exposition moindre du personnel face aux
projectiles contrairement à la ligne de barrage.
• La mise en place d'un dispositif d'interdiction de type barrage d'arrêt modulaire peut s'effectuer
progressivement avec l'effectif strictement nécessaire, tout en réservant le peloton d'intervention
pour des missions spécifiques ou au profit de l'escadron.
• Si la situation l'exige, un tel dispositif peut être valorisé avec l'intégration des véhicules. Par
ailleurs, le principe de modularité facilite la manœuvre des unités dans une situation de RO de haute
intensité avec ouverture du feu.
• La bascule du dispositif massif en un dispositif dilué est facilitée, le groupe se subdivisant en
binômes ou trinômes en réaction à une ouverture du feu de l'adversaire.
Les articulations complémentaires
En fonction des missions de l'EGM ou de son emploi en pelotons décentralisés, plusieurs
articulations complémentaires peuvent être mises en œuvre :
• articulation du PI en 2 ou 3 éléments distincts (2 groupes ou 3 éléments d'intervention) ;
• articulation de chaque peloton en 2 groupes ;
• articulation de chaque peloton en 3 modules « contact » et 1 module « appui mobilité »...

L'escadron employé en articulation ternaire


Le commandant d'unité commande un escadron réunissant trois pelotons renforcés d'un groupe de
commandement (GC).
En application du principe de modularité, l'escadron est articulé en douze modules (neuf modules de
manœuvre et trois modules d'appui mobilité).
Les formations modulaires
Adapter la formation en fonction des contraintes :
• Adversaire,
• Terrain,
• Mission.

L'articulation de base du PGM de marche repose sur :


• Un commandant de peloton ;
• Un élément d'appui / soutien : deux tireurs LGGM et deux pilotes VMO ;
• Un élément de manœuvre constitué de quatre équipes.

Le module de base est le trinôme :


Les différentes formations peuvent intégrer ou non les VMO.
Configurations et types d'emploi des EGM
Les types d'alerte des EGM

Autres configurations et répartition des effectifs


Le groupe appuis

Le chef appuis
Présentation
En étroite coordination avec l'action dynamique commandée, sa mission est de faciliter la
manœuvre de l'unité. Il reçoit sa mission, et plus particulièrement les ordres pour ouvrir et cesser le
feu directement du CDU.
Véritable chef opérationnel, le CAF fait exécuter de manière rigoureuse des tirs, en tenant compte
de l'effet majeur recherché par le CDU.
Doté de capacité d'anticipation, il doit être particulièrement réactif pour s'adapter à toute nouvelle
mission en cours d'action avec rapidité et efficacité.
Selon les circonstances, il commande tout ou partie des huit tireurs LGGM COUGAR. Il peut
également, en fonction de la situation, être amené à commander tout ou partie des quatre tireurs
LBD 40.
Il veille en permanence au respect du cadre légal, ainsi qu' à la consommation des munitions dans le
souci de la rationalisation et du recomplètement.

Avant l'engagement
Pour être à même de fournir des appuis efficaces, le CAF doit, au même titre que les CDP, connaître
les intentions du CDU pour mener à bien la mission. Il en découle une préparation minutieuse sur
les plans :
- Tactique
• le cadre légal : emploi de la force, usage des armes, sommations, avertissements, tir de fusée
rouge... ;
• le terrain : zone urbaine, zone périurbaine, zone rurale ;
• l'adversaire : position, nature, volume, attitude, moyens (risques d'ouverture du feu...) ;
• la nature des tirs à fournir : dispersion - interdiction – neutralisation.

- Technique
• les tireurs : parfaite maîtrise de l'armement et des grenades, des actes réflexes du combattant
(observer, se protéger, apprécier une distance...) ;
• les grenades : définir les grenades les mieux adaptées à la situation, conditionnement
conformément aux ordres donnés (genre et distance), gestion d'un recomplètement éventuel
(emplacement dans les VHL et pourvoyeurs) ;
• la permanence de la liaison avec le CDU.
Pendant l'engagement
Connaissant l'intention du CDU, le CAF est en permanence en mesure de le renseigner sur les
forces adverses ou sur le milieu, et de fournir l'appui nécessaire à la manœuvre de l'unité :
- Observation de l'adversaire et du terrain
• Recherche de renseignements : déplacement adversaires, points clés du terrain, emplacement du
groupe appuis le mieux adapté, conditions météorologiques : pluie, vent... ;
• Contraintes du terrain : prise en compte de la 3D et des obstacles naturels ou artificiels (toits,
arbres), des risques liés à l'environnement (station essence, vecteur haute tension)...

- Choix du poste
• le groupe appuis doit être positionné de manière à être en mesure d'observer, de se protéger, et
d'utiliser ses armes ;
• le CAF doit être en mesure de diriger l'action des tireurs, et d'observer les résultats obtenus ;
• garder la liaison (visuelle ou radio) avec le CDU ;

- Utilisation des LGGM


• désigner un objectif et s'assurer qu'il a été identifié (description précise, point de repère, signe
caractéristique...) ;
• apprécier une distance et donner l'ordre de tir ;
• assurer la permanence du feu (même en cas de changement de position) ;
• maintient la discipline de feu ;
• fait cesser le tir dès que l'effet souhaité sur l'adversaire est obtenu.

- Rendre compte au CDU


• de l'ouverture du feu (coordination avec le mouvement de l'unité ) ;
• des résultats obtenus sur l'adversaire ;
• de la consommation en munitions et du moment le plus opportun pour procéder au
recomplètement en grenades.

Après l'engagement
Le chef appuis :
• fait effectuer les mesures de sécurité et vérifie leur bonne exécution ;
• le cas échéant, contrôle rigoureusement le nombre de munitions tirées ;
• rend compte au CDU des consommations et des conditions précises d'usage des armes ;
• fait procéder, si nécessaire, à un recomplètement en grenades.

Réaction à l'ouverture du feu


Lorsque l'unité est prise à partie par un ou plusieurs tireurs, le chef appuis, sur ordre du CDU,
commande et dirige un tir :
• de dispersion pour inciter les manifestants à se mettre à l'abri ;
• d'interdiction pour isoler le tireur ;
• de neutralisation pour faire cesser au plus vite l'agression ;
• d'appui au profit d'un élément qui manœuvre (en général, le PI qui procède à l'interpellation).

Ces tirs peuvent être concomitants, coordonnés et/ou progressifs.

Le chef appuis met en œuvre tous les moyens à sa disposition en :


• respectant le principe de gradation d'emploi de la force ;
• s'assurant, si les circonstances le permettent, que la foule a été avertie de l'usage des armes ;
• désignant avec méthode le ou les tireurs chargés de procéder au tir ;
• conduisant le tir jusqu'à obtenir l'effet escompté ;
• veillant à une stricte discipline de feu ;
• faisant cesser le tir dès que possible.

Le superviseur
Présentation
L'utilisation des grenades GM2L, GMD, ainsi que l'usage du LBD 40 s'effectuent obligatoirement
sous la responsabilité d'un superviseur chargé de :
• prendre en compte la position de l'adversaire avec discernement et avec l'ensemble des moyens
appropriés à la situation : jumelles, projecteurs... ;
• transmettre les ordres de tirs, de s'assurer de leur bonne compréhension et de leur bonne
réalisation ;
• faire exécuter de manière rigoureuse des tirs, et rendre compte des résultats obtenus sur
l'adversaire ;
• garder la liaison (visuel ou radio) avec le CDU.
Il reçoit ses ordres pour ouvrir et cesser le feu directement du CDU et veille en permanence au
respect du cadre légal.
Pour les tirs à partir du LGGM
• En formation centralisée, la fonction est assurée par le CAF ;
• En formation décentralisée voire déconcentrée, la fonction est assurée par le CDP ou son adjoint.

Pour les lancés à main GM2L et GMD, et pour les tirs au LBD 40
• En formation centralisée, la fonction est assurée par le CDP ou son adjoint ;
• En formation décentralisée voire déconcentrée, la fonction est assurée par CDP ou son adjoint, à
défaut par le CDG (cas de tirs simultanés à main et LGGM).

Les tireurs LGGM


Rappel du cadre légal
Dans le cadre du MOP, L'emploi du LGGM (avec ses munitions : CM6, MP7, GM2L) correspond à
un usage des armes. Le LGGM peut être employé :
• Sur ordre exprès de l'autorité habilitée à décider de l'emploi de la force pour dissiper un
attroupement, après les sommations réglementaires (Art. L. 211-9, Alinéas 1 à 5 du CSI) ;
• Directement à l'initiative du commandant de la force publique, après les avertissements
réglementaires, si des violences ou des voies de fait sont exercées contre les représentants de
la force publique ou s'ils ne peuvent défendre autrement le terrain qu'ils occupent (Art. L.
211-9, Alinéa 6 du CSI).
Les tirs sont toujours effectués en respectant le principe de gradation dans l'emploi de la force.

Présentation
Le groupe appuis est constitué à la demande du CDU. Placé sous les ordres d'un chef appuis (CAF)
directement subordonné au CDU, cet élément regroupe tout ou partie des huit porteurs de lance-
grenades de gendarmerie mobile (LGGM) modèle G1 COUGAR de l'unité. En action décentralisée,
les tireurs LG reçoivent leurs ordres du CDP, de son adjoint ou du CDG.
Ce groupe délivre des tirs d'appuis permettant à l'EGM de remplir sa mission en évitant au
maximum tout contact physique direct avec l'adversaire, conformément au principe de distanciation.
Il agit au profit généralement de l'élément ayant reçu la mission principale ou ponctuellement au
bénéfice des éléments secondaires en difficulté.

Facilement repérable par l'adversaire, l'équipe constitue une cible de choix. Le groupe se place donc
en arrière de la ligne de contact, à une distance correspondant à la portée de l'arme par rapport à
l'objectif de façon à :
• effectuer un tir par-dessus la troupe ;
• disposer de vues dégagées ;
• être protégés des tirs de projectiles adverses.

L'emploi des tireurs LGGM


Les armes restent dissimulées aux vues des manifestants face à une foule calme, et les grenades
pouvant être mises en œuvre sont conditionnées conformément aux ordres reçus (genre et
distance) :
• différents types de grenades : GM2L, CM6 ou MP7 ;
• différentes distances en utilisant le DPR adapté : 50, 100 ou 200 m ;
• munitions spécifiques : dispositifs éclairants Véga et SPOT 56.

Les tireurs LG doivent maîtriser parfaitement l'emploi de l'arme et ainsi pouvoir effectuer des tirs :
• en position debout ou à genou ;
• courbes, à l'abri derrière une protection verticale ou horizontale ;
• en étant masqués lorsqu'ils n'ont pas l'adversaire en visuel ;
• face à toutes les directions dangereuses.

Les tireurs LG sont des militaires, si possible, expérimentés, maîtrisant le vocabulaire tactique
spécifique (gain de temps et d'efficacité dans l'action), et capables de prendre en compte les
éléments suivants :
• cadre légal : UDA, sommations, avertissements, fusée rouge... ;
• distance et les conditions météorologiques : pluie, vent... ;
• 3D et les obstacles naturels ou artificiels (toits, arbres) ;
• confirmation de l'objectif désigné ;
• effets des tirs sur l'adversaire ;
• suivi de la consommation en munitions.
• risques liés à l'environnement (station essence, vecteur haute tension).

La nature des tirs


Le tir de dispersion a pour objectif de contraindre l'adversaire à se disperser et à quitter la portion de
terrain qu'il occupe. À cet effet, ce tir :
• s'effectue directement sur l'adversaire ;
• doit être suffisamment dense et associé à une manœuvre dynamique ;
• est précédé de sommations ou d'avertissements.
En fonction du nombre de grenades nécessaires, le chef appuis fait procéder à un premier tir (une ou
deux grenades) destiné à observer l'effet sur l'adversaire et à prendre en compte les conditions
météorologiques. Il fait ensuite procéder aux tirs prévus en y intégrant les éventuelles corrections.

Le tir d'interdiction a pour objectif d'empêcher l'adversaire d'avoir accès à une portion de terrain ou
de franchir une ligne ou d'utiliser une installation. À cet effet, ce tir :
• peut être associé à un tir de dispersion, lorsque l'unité a reçu pour mission de dégager un axe
occupé par des manifestants hostiles (tir de dispersion sur les manifestants et tir
d'interdiction en limite de bond) ;
• peut, dans une manœuvre offensive, obliger l'adversaire à emprunter un itinéraire déterminé.
Dans ce cas, la coordination avec le mouvement de l'unité et l'intensité des tirs sont des
facteurs indispensables à la réussite de la manœuvre ;
• est précédé de sommations ou d'avertissements.

Le tir de neutralisation a pour objectif de mettre l'adversaire hors d'état d'agir efficacement par
saturation de la zone qu'il occupe, pendant un temps déterminé. Il est appliqué :
• contre des casseurs commettant des exactions ou lorsqu'il y a ouverture du feu ;
• en respectant le principe de la riposte graduée et en prenant en compte la distance à laquelle
se trouve l'adversaire ;
• en écartant tous risques collatéraux ;
• en avertissant, dès que possible, et par tout moyen, la foule ;
• en coordination, de nuit, avec un tir de dispositif éclairant VEGA pour optimiser le résultat.

Les tireurs LBD 40


Rappel du cadre légal
Dans le cadre du MOP, l'article R. 211-13 du CSI prévoit que l'emploi de la force doit être
proportionné et « n'est possible que si les circonstances le rendent absolument nécessaire ». Ce
lanceur peut être employé :
• Directement à l'initiative du commandant de la force publique (CFP), après les
avertissements réglementaires, si des violences ou des voies de fait sont exercées contre les
représentants de la force publique ou s'ils ne peuvent défendre autrement le terrain qu'ils
occupent, conformément à l'article L. 211-9, Alinéa 6 du Code de la sécurité intérieure.
• En réaction individuelle en cas de légitime défense et d'état de nécessité prévus par les
articles 122-5 et 122-7 du Code pénal, et en application de l'article L. 435-1 du Code de la
sécurité intérieure, Alinéa 1 « lorsqu'il y a atteinte à la vie ou à l'intégrité physique » et
Alinéa 5 « en cas de périples meurtriers ».
• Dans le cas exceptionnel où les forces de l'ordre interviennent sous le signe de l'urgence sans
qu'aucune autorité habilitée à décider de l'emploi de la force n'ait été désignée en application
des Alinéas 1 et 5 de l'article L. 435-1 du Code de la sécurité intérieure.

A l'exception de la réaction individuelle (en cas d'absolue nécessité et de stricte proportionnalité), le


CFP est seul juge et seul responsable de l'usage des armes et des conditions d'ouverture du feu.

Emploi du tireur LBD


Les tireurs LBD sont employés dans des situations où une réponse graduée et proportionnée à une
situation de danger s'avère nécessaire pour dissuader ou neutraliser à distance une personne violente
et/ou dangereuse.

Le LBD 40 mm constitue ainsi, dans le respect des lois et des règlements, un moyen de répondre de
manière nécessaire et proportionnée, sans avoir recours aux armes à feu létales.

Les tireurs LBD 40 sont des militaires expérimentés, maîtrisant parfaitement le cadre légal et
l'emploi de l'arme (intervalle de distance opérationnel : de 10 mètres à 50 mètres, en deçà l'arme
peut générer des risques lésionnels graves).
Le groupe commandement

Le sous-officier d'échelon

Présentation
Directement subordonné au CDU, le sous-officier d'échelon (SOE) a pour principale mission de
conduire la manœuvre de la rame de véhicules de l'unité. À ce titre, il commande directement les
pilotes (conducteurs d'Irisbus).
Il s'assure que les véhicules sont en permanence manœuvrables, ceci toujours en cohérence avec
l'action de l'unité, la situation ambiante (véhicules intégrés ou non dans les lignes de contact) et
surtout l'intention de manœuvre du CDU.
La manœuvre mobilité gérée par le SOE inclut les véhicules de l'unité, éventuellement des moyens
d'appui spécialisés, des véhicules de services publics intégrés à la manœuvre de l'unité (SDIS,
Samu...), voire des véhicules particuliers dans le cadre de missions spécifiques (escorte de convoi
sensible..).
Il peut, sur ordre, utiliser les pilotes pour assurer la sûreté immédiate de la rame lorsqu'elle est
intégrée dans un dispositif statique et hermétique.

Préparation avant l'engagement


Sa préparation doit être minutieuse pour gérer au mieux les véhicules. Le SOE connaît parfaitement
les intentions du CDU pour mener à bien la mission.
- Sur le plan tactique, il prend en compte :
• le terrain : zone urbaine, périurbaine ou rurale ;
• le climat : hiver, été ainsi que le moment de la manœuvre (jour/nuit) ;
• l'adversaire et ses modes d'action ;
• les actions à mener et les manœuvres à effectuer en fonction des intentions du CDU et du
terrain ;
• les éventuels mouvements à venir (anticipation, préparation) ;
• les différentes configurations de rame ;
• la procédure d'urgence et les CAT en cas d'impossibilité de donner des ordres en cours
d'action ;
• la rame globale, en expliquant la manœuvre, la place et les CAT à tous les véhicules
n'appartenant pas à l'unité.
- Sur le plan technique ; il s'assure :
• qu'il est facilement reconnaissable par le port d'une chasuble réflectorisante et de bâtons
lumineux (guidage de nuit) ;
• qu'il est en liaison permanente avec le CDU et les pilotes par la mise en place d'un réseau
radio propre (rame et SOE) ;
• que chaque véhicule est facilement identifiable (marquage unité) ;
• que tous les conducteurs connaissent les commandements aux gestes.

Le rôle du SOE pendant l'engagement


Il consiste à :
• rester en contact avec le CDU pour être informé de tout changement de dispositif ou de
mission ;
• donner des ordres et veiller à leur exécution ;
• aider les conducteurs à manœuvrer et signaler aux troupes au sol voire aux usagers de la
route, les mouvements de véhicules en cours ou projetés (il le fait lui-même ou désigne un
personnel qualifié) ;
• surveiller les adversaires et observer le terrain pour déterminer le positionnement le plus
adapté des véhicules par rapport à l'ambiance et à la mission confiée à l'unité ;
• rendre compte au CDU de tout problème pouvant contrarier le déroulement de la mission.

Configurations de la rame de véhicules en mouvement


Liaisons en colonne simple : PC - I - A - B – C
Contact prévisible en colonne simple : A - PC - I - B – C (ATTENTION IMAGE A MODIFIER)

Contact probable en colonne simple : A - I - PC - B – C (ATTENTION IMAGE A MODIFIER)


Contact prévisible en colonne double : A - PC - I - B – C

Contact probable : A - I en 1er échelon, PC - B - C en 2ème échelon

Intégré dans une rame en colonne double, le véhicule PC se trouve toujours sur la gauche de l'axe
de façon à optimiser la protection des personnels embarqués dans le véhicule et ayant à en
descendre (porte latérale droite du véhicule).
Stationnement de la rame de véhicules en zone d'insécurité
Dès que le terrain et la situation le permettent, un couloir de protection est généré (zone de sécurité)
par la rame en stationnement pour permettre aux personnels de débarquer, rembarquer et se déplacer
à l'abri des vues et des coups éventuels.
Ces formation sont adoptées en fonction de la configuration des lieux., sur ordre, en fonction du
degré d'agression de l'adversaire ou d'initiative en réaction à l'ouverture du feu contre l'unité.
Exemples de stationnement en milieu urbain

Exemple de stationnement en milieu rural

Adaptation permanente, du dispositif à l'arrêt, en fonction du terrain et du degré de violence de


l'adversaire.
Configurations de la rame de véhicules avec VBRG
Progression en zone d'insécurité milieu urbain ou rural

Exemples de stationnement en zone d'insécurité milieu urbain ou rural


Adaptation permanente, du dispositif à l'arrêt, en fonction du terrain et du degré de violence de
l'adversaire.

Configurations de la rame de véhicules intégrés au BAFF


Exemples de configurations niveau peloton en 2 groupes
Exemple en modulaire au niveau peloton en 2 groupes
Exemple de configuration, véhicules intégrés niveau escadron
Exemple de configuration, véhicules intégrés niveau escadron (variante en modulaire)
Exemple de configuration, véhicules intégrés niveau escadron (espace large à couvrir)
Les commandements aux gestes
Les opérateurs CSIC (Certificat Système Information Communication)
Présentation
Chaque unité organique dispose de militaires spécialement formés à la gestion et l'emploi des
moyens SIC. La qualification CSIC, de niveau EGM ou de niveau GGM, leur permet de mettre en
œuvre un système de commandement tactique adapté au théâtre d'emploi de leur unité.
Les militaires CSIC assurent également la gestion des différents matériels en dotation dans leurs
unités et servent de relais avec la section SIC territorialement compétente.

Missions principales
Les opérateurs CSIC ont la qualification et la compétence pour réaliser :
• la mise en œuvre et l'exploitation des moyens SIC dans le cadre de la manœuvre tactique ;
• la mise en œuvre des moyens d'interopérabilité nécessaires en opérations intérieures (OPINT) avec
les forces de sécurité intérieure ;
• l'élaboration d'un ordre complémentaire des transmissions (OCT) adapté à la manœuvre ;
• l'installation et le paramétrage des applications « métier » et « messagerie » sur les postes de
travail Intranet ;
• la sensibilisation des militaires aux aspects sécurité des systèmes d'information et à leur
utilisation ;
• la gestion et l'administration des moyens téléphoniques de l'unité à la résidence et en déplacement.

Au maintien de l'ordre public


Au sein du GC, les deux opérateurs SIC mettent en œuvre les réseaux de commandement et
assurent le suivi des communications.
Un opérateur SIC est débarqué et accompagne le CDU sur le terrain. Il suit le réseau
commandement et communique en permanence au CDU les renseignements d'ambiance ainsi
obtenus.
Le second opérateur placé dans le véhicule de commandement suit le réseau vers les autorités
hiérarchiques et les autorités d'emploi et tient à jour le journal de marche. Il assure également une
veille du réseau interne à l'escadron et peut ainsi, le cas échéant, servir de relais. Il centralise les
renseignements et les fiches de mise à disposition OPJ rédigées par les militaires interpellateurs.
La cellule image ordre public (CIOP)
Présentation
La mise en œuvre des CIOP est la règle pour tout engagement en opérations de maintien de l'ordre
public (MO/RO).
Cette cellule, directement subordonnée au CDU, est constituée de 2 personnels issus de 2 pelotons
différents :
• un opérateur équipé d'un caméscope numérique (en dotation) ;
• un observateur, chef de cellule, armé d'un bouclier en protection du binôme.

Elle enregistre toutes les phases d'action et doit s'attacher à matérialiser par des prises de vue, les
éléments suivants :
• Attitude des manifestants ;
• Auteurs de violences exercées contre les FO, services de secours... ;
• Auteurs d'actes de dégradation, de vandalismes... ;
• Interventions des FO ;
• Ordres donnés à la troupe ;
• Sommations / Avertissements avant l'EFSS / UDA.

Mission
La mission de la CIOP, qui est avant tout d'accroître la sécurité des interventions des militaires de la
gendarmerie, peut se décliner en 3 objectifs :
• Renseigner en temps réel : rechercher le renseignement sur l'adversaire ou le terrain, désigner un
individu à appréhender grâce à la prise d'images.
• Prévenir et dissuader par une forte visibilité : limiter les actes de malveillance à l'encontre des FO,
dissuader et à maintenir à distance les fauteurs de troubles.
• Lutter contre les mises en cause abusives : enregistrer toutes les phases d'action, notamment lors
de l'EFSS ou UDA, pouvoir justifier de la légalité et de la légitimité des actions des FO, mieux
caractériser les infractions commises contre les FO ou les biens.

Les principes à respecter


• Le respect de la vie privée : La captation des images doit se limiter exclusivement à
l'environnement immédiat de l'intervention des gendarmes. Il s'agit de créer une bulle de
protection qui doit, dans toute la mesure du possible, exclure les lieux privés. Il est
notamment interdit de fixer des images de l'intérieur des locaux d'habitation (sans le
consentement de la personne).
Les prises d'image ne doivent jamais être organisées de manière à permettre une
identification automatisée des personnes physiques.

• Le stockage des images : La conservation des images ne doit pas excéder 30 jours sauf dans
les 2 cas suivants :
1. Dans le cadre d'une procédure judiciaire : En cas d'infraction flagrante (appuyer ou
compléter des investigations judiciaires) ou pour un appui exclusivement technique (scène
de crime, croquis d'accident...). Leur utilisation doit être actée en procédure.
2. À des fins d'instruction : Dans le cadre de la formation des seuls militaires de la gendarmerie
(RETEX) si aucun élément ne permet d'identifier les personnes physiques, que les images ne
portent pas atteinte à la dignité des personnes et ne mettent pas en scène des personnes
mineures.
Les caméras piétons
Cadre d'emploi
Art L241-1 du CSI et décret 2106-1860 du 23/12/2016 :
• les caméras sont portées de façon apparente ;
• prévention des incidents au cours des interventions des personnels ;
• constat des infractions et collecte les preuves (poursuite des auteurs) ;
• enregistrement autorisé dans tous les lieux : publics et privés ;
• décision d'enregistrement à l'appréciation des personnels engagés ;
• information du public filmé est réalisée (dans la mesure du possible) ;
• visualisation des films limitée aux enquêtes ;
• seuls les personnels habilités sont autorisés à consulter les images.

Utilisation de la caméra piéton


• La caméra est un matériel de dotation, son utilisation est fonction des besoins opérationnels
identifiés.
• Le port de la caméra est toujours apparent (signal visible lorsque la caméra enregistre) et
autorisé pour tout militaire désigné par le CDU ou CDP.
• Le déclenchement est à l'initiative des militaires ou sur ordre hiérarchique, toute opposition
à l'enregistrement par les personnes filmées reste sans effet.
• La priorité est toujours donnée à l'intervention qui sera toujours poursuivie même en cas de
défaillance de la caméra.
• Les enregistrements sont transférés dès le retour à l'unité, et la mémoire de la caméra sera
systématiquement supprimée après transfert.
• L'archivage des fichiers s'effectue dans un espace dédié, et leur consultation est limitée à la
constatation d'infractions et sur réquisition. Le visionnage des films est réservé au
commandant d'unité ou aux personnels nommément désignés, les fichiers sont
systématiquement supprimés après 6 mois.
Emploi du peloton d'intervention

Généralités
Au MOP, le PI est engagé avec l'escadron qui lui assure appui, soutien et/ou recueil en fonction de
la mission réalisée et de la situation rencontrée.
Élément moteur de l'escadron, il dispose de capacités opérationnelles, techniques et matérielles lui
permettant de faire face avec efficacité à la radicalisation des modes d'action de l'adversaire. En ce
sens, il est l'outil de projection et le moyen d'intervention réservé du CDU.
Le PI s'engage dans une seule direction ou sur un seul compartiment de terrain, généralement à pied
et à distance d'appui de son unité, pour une intervention de courte durée. Toutefois, si la qualité des
télécommunications le permet, il peut être projeté en véhicules, sous réserve d'être toujours en
mesure d'être soutenu par une unité.

Les matériels spécifiques


Sont considérés comme spécifiques, l'ensemble des matériels nécessitant un savoir-faire
particuliers. Ils peuvent être organiques ou sectorisés, mais la majorité de ces équipements sont en
dotation au PI. D'autres peuvent être mis en œuvre par l'ensemble des personnels à condition qu'ils
aient reçu une formation sanctionnée parfois par une attestation.

Matériels à disposition du PI :
• bouclier de protection balistique ;
• treuils véhicules (TRM 2000 et IRISBUS) ;
• lot franchissement : grappin, élingue, cordes, poulies, échelles ;
• éclairage / optique : jumelles, camescope, projecteur, vision nocturne ;
• lot effraction : bélier, coupe boulon, disqueuse, tronçonneuse... ;
• secours : extincteur, trousse 1ère urgence, couvre pieds ignifuge... ;
• marquage : peinture, rubalise... ;
• outre-mer : le lot cyclonique.

Les missions confiées au PI dans le cadre du MOP


Missions offensives
• renseigner en reconnaissant un objectif particulier afin de préparer une action ;
• intervenir sur les flancs ou les arrières du cortège d'une manifestation ;
• interpeller et extraire une ou plusieurs personnes désignées (en liaison avec la CIOP). Cette
mission, généralement limitée dans le temps et dans l'espace, peut être menée à pied ou en
véhicules ;
• reconnaître et dégager un axe obstrué par des barricades ou des abattis avec et sans VBRG ;
• s'emparer d'un point particulier pour permettre aux forces de l'ordre d'investir un objectif en
sécurité, pour protéger une zone sensible, pour libérer une personne séquestrée ou pour
évacuer un local occupé (si besoin avec les moyens organiques de franchissement) ;
• dégager et, si besoin, interpeller un ou plusieurs individus entravés volontairement ou
réfugiés en hauteur, lorsque la situation ne présente pas de difficulté et lorsque l'intégrité
physique de l'adversaire n'est pas compromise. Dans le cas contraire, le PI peut soutenir
l'action de la cellule nationale d'appui à la mobilité (CNAMO).

Missions défensives
• escorter et protéger, un chargement sensible, une personnalité, des agents des services
publics amenés à intervenir pour porter secours (sapeurs-pompiers, Samu) ou rétablir des
fonctions vitales (ERDF, GDF, France Télécoms, etc.) ;
• extraire d'une foule, d'un groupe ou d'un lieu, des personnes préalablement désignées
(personnes détentrices de l'autorité publique, personnes menacées ou prises à partie...) ;
• surveiller et/ou contrôler une zone sensible (limitée) pour prévenir la commission
d'infractions et appréhender leurs auteurs ;
• défendre un point particulièrement menacé.
Une phase dite d'intervention ne doit pas être définie en fonction des contraintes opérationnelles
mais bien en fonction des priorités.

Le regroupement de plusieurs PI
Au RO, le regroupement de plusieurs PI au sein d'un GTG ou d'un GOMO peut être envisagé pour
permettre une meilleure capacité de manœuvre lors d'opérations d'envergure planifiées (grands
rassemblements de personnes, sommet des chefs d'État) ou pour l'exécution de missions de RO de
haute intensité (violences urbaines avec troubles graves à l'ordre public...) conduisant à des actions
généralement offensives.
Outre l'engagement au MOP, le PI est amené à réaliser des missions au profit de la gendarmerie
départementale dans le cadre de la police judiciaire et l'assistance à personnes notamment lors de
catastrophes naturelles.

Dispositif de formation
La formation initiale et d'entretien conduite en unité est évaluée et complétée tous les ans, à
l'occasion de ces stages de formation et d'évaluation mis en œuvre tantôt au niveau régional, tantôt
au niveau national (CNEFG).
Formation continue en unité :
Caractérisée par sa continuité, elle vise à maintenir le niveau acquis et à parfaire les connaissances
tactiques et techniques des personnels afin de conserver une complète aptitude opérationnelle.
Une participation systématique aux séances d'entraînement collectif de l'escadron, se rapportant au
MOP, permet au PI de développer la cohésion qui lui est indispensable.
La formation en unité est principalement axée sur les domaines spécifiques à son emploi :
entraînement physique, MSAA, MAAA, TI, franchissement opérationnel, secours opérationnel,
études de cas concrets.
Le programme d'entraînement a pour objectif de préparer collectivement les équipiers du PI aux
principales techniques d'intervention spécifiques à l'accomplissement des missions qui leurs sont
confiées.
Le stage régional :
D'une durée moyenne de cinq jours, ce stage permet de développer et d'évaluer la capacité
opérationnelle des PI sur l'ensemble des domaines spécifiques à son emploi et vise principalement
à:
• informer les personnels sur les nouvelles formes d'actions menées par les manifestants, et
leur enseigner les nouvelles techniques à employer ;
• vérifier et uniformiser le niveau d'entraînement des PI ;
• compléter la formation en unité (morale, physique et technique) ;
• rechercher l'efficacité dans les interventions ;
• rappeler les règles de sécurité à l'entraînement comme en missions ;
• développer la cohésion des équipes.

Le stage de perfectionnement aux violences urbaines et au RO :


D'une durée de 11 jours, ce stage permet de développer et d'évaluer la capacité opérationnelle des
EGM par des exercices progressifs, allant du rétablissement de l'ordre aux situations
insurrectionnelles. Par le biais de scenarii d'exercices exigeants, les unités, qui travaillent à l'effectif
de 69 militaires sur des terrains appropriés, évoluent au sein d'un GTG.
Période de formation socle et primordiale : complément indispensable au maintien des savoir-faire
individuels et collectifs, le stage permet d'évaluer et de perfectionner la formation tactique et le
commandement opérationnel au sein des EGM et GGM, de renforcer leur résistance physique et
psychologique et de développer leur aptitude manœuvrière.
Vol. 2

La préparation au commandement Opérationnel


Vocabulaire militaire tactique

Les termes missionnels sont employés par les différents chefs opérationnels à l'échelon considéré
(GOMO, GTG, CDU, CDP, CDG, chef d'élément...), afin de parer à l'utilisation de termes
inappropriés, et ainsi se préserver d'une mauvaise interprétation de l'action ou de l'effet à obtenir.
Pour chaque temps d'une mission, le vocabulaire militaire tactique permet de définir une action par
l'utilisation d'un verbe à l'infinitif dans un cadre espace/temps (verbe réglementaire accompagné de
compléments d'espace, et éventuellement de temps).

Les mission offensives


Missions Définitions

Apporter une aide à une autre unité, spontanément ou sur ordre, par le
APPUYER
mouvement ou par le feu.

Libérer un emplacement, un secteur ou une zone de tout obstacle et/ou de toute


DÉGAGER
présence adverse.

Mettre à l'abri des personnels militaires ou civils menacés, par récupération,


ÉVACUER
regroupement et extraction dans le cadre d'une intervention.

Exercer sur l'adversaire une pression suffisante pour lui interdire tout
FIXER
mouvement, toute action ou tout redéploiement de son dispositif.

INTERPELLER Se saisir de toute personne ayant commis une ou plusieurs infractions.

Mettre, à partir d'une position fixée, l'adversaire hors d'état d'agir efficacement
NEUTRALISER
pendant un temps déterminé dans un secteur donné.

S'assurer de la possession d'un point ou d'une zone en neutralisant, interpellant


S'EMPARER DE
ou dégageant l'adversaire qui peut l'occuper.

SOUTENIR Intervenir au profit d'un élément par la fourniture de moyens ou de services.


Les missions défensives
Missions Définitions

Établir un dispositif continu le long d'une ligne définie, isoler une portion de
BOUCLER terrain déterminée en vue d'interdire ou, au minimum, de signaler tout
franchissement de cette ligne par l'adversaire.

Restreindre l'action de l'adversaire dans une zone étroite par l'utilisation


CANALISER combinée d'obstacles, de feux et de manœuvres ou par la mise en place
d'unités.

Interdire à l'adversaire la libre disposition d'une zone d'une part en décelant et


CONTRÔLER
en suivant toute infiltration ou mouvement adverse à l'intérieur de cette zone,
UNE ZONE
d'autre part, en agissant contre cet adversaire.

DÉFENDRE Empêcher l'adversaire de s'emparer d'un point ou d'une zone nettement défini.

Autoriser le franchissement du dispositif des forces de l'ordre en un point


FILTRER donné par une ou plusieurs personnes préalablement identifiées et dûment
contrôlées.

Ralentir la progression adverse sur une direction ou dans une zone par l'action
FREINER
de détachements mobiles, par des feux et par des obstacles.

Empêcher l'adversaire d'avoir accès à telle portion de terrain ou de franchir


INTERDIRE
telle ligne ou d'utiliser tel personnel ou telle installation.

Renseigner en permanence sur la progression d'un adversaire en marche en


maintenant devant, sur les flancs et sur les arrières, des éléments mobiles en
JALONNER
mesure de stopper ou freiner sa progression, de le disperser voire de le
neutraliser.

Prendre des mesures préventives pour empêcher tout protagoniste d'exercer des
menaces ou de mettre en cause l'intégrité d'un convoi, de populations ou
PROTÉGER d'individus. Il s'agit d'assurer la sauvegarde du bénéficiaire de la protection et
d'interdire l'accès non autorisé aux installations, aux matériels et aux
documents du personnel concerné.

Soutenir à partir d'une zone ou d'une ligne donnée une unité qui se replie, lui
RECUEILLIR permettre le franchissement de son propre dispositif, puis la couvrir pendant un
certain délai.

Soustraire de la pression adverse, en ordre et en sûreté, tous les éléments


engagés en vue de reprendre ou conserver l'ascendant sur l'adversaire. Cette
ROMPRE LE
manœuvre nécessite des appuis directs et indirects afin de neutraliser
CONTACT
l'adversaire au contact et de masquer les mouvements de l'unité afin d'en
accroître la sûreté.

SE REPLIER Rompre le contact avec l'adversaire et exécuter un mouvement rétrograde tout


en assurant au sein de l'élément sa propre couverture.

Occuper et défendre un point ou un espace de terrain pour empêcher


TENIR
l'adversaire de l'occuper ou de l'utiliser.

Les missions communes


Missions Définitions

Assurer la sécurité d'une personne, d'un véhicule ou d'un convoi sur un


ESCORTER
itinéraire déterminé et pendant les haltes.

Remplacer, dans le cadre d'un engagement, une unité opérationnelle par une
RELEVER autre ayant, en général, les mêmes capacités. La relève d'une unité par une autre
peut s'effectuer : par recueil ; par dépassement ; sur position.

Par une présence ostensible, contrôler une zone ou un espace pour les protéger
SÉCURISER afin de permettre la reprise normale de toute activité et ainsi garantir la libre
circulation des unités amies et de la population.

Placer une force tierce entre deux parties opposées pour dissuader toute
S'INTERPOSER
confrontation.

Les missions de sûreté


Missions Définitions

Prendre l'ensemble des mesures actives ou passives pour renseigner et


COUVRIR s'opposer par le feu et le mouvement à une action éventuelle de l'adversaire
pouvant menacer le déroulement de l'action principale amie.

Rechercher le renseignement sans engager le contact, pour contribuer à la


ÉCLAIRER
sûreté rapprochée du chef et de la troupe.

Aller chercher le renseignement d'ordre tactique ou technique, sur le terrain ou


RECONNAÎTRE sur l'adversaire, sur un point ou dans une zone donnée, en engageant
éventuellement le contact.

Déceler toute activité de l'adversaire en un point, sur une direction ou dans une
SURVEILLER
zone, dans le but d'alerter et de renseigner.
Le processus décisionnel

Tout ordre intuitif est potentiellement dangereux et toute action doit reposer sur un raisonnement
simple mais systématique. Chaque situation revêt un caractère unique qui exige une préparation
minutieuse et une grande précision.
La conduite d'une opération ne doit laisser aucune place à l'improvisation, et impose la mise en
œuvre d'un processus général de raisonnement tactique.

La boucle décisionnelle
La réussite de la mission dépend de la capacité de chacun à :
• analyser rapidement une situation ;
• en déduire un effet à obtenir sur le terrain ou l'adversaire, dans le respect du cadre juridique ;
• demeurer réceptif à l'environnement afin de détecter les menaces ;
• conserver l'initiative du début à la fin de la mission, pour dissuader, anticiper et au besoin
maîtriser l'adversaire.
Ces actions s'insèrent dans un processus de réflexion et comportent quatre phases successives : La
boucle décisionnelle PEDA.
La Méthode de Raisonnement Tactique (MRT)
Dans le cadre d'une opération planifiée, le chef a le temps de conduire une MRT. Elle constitue une
aide à la décision qui permet de prendre en compte tous les éléments susceptibles d'influer sur le
déroulement d'une mission.
La MRT a pour but de permettre au chef de groupe, dans un court délai, de :
• raisonner rapidement, simplement et efficacement ;
• décider justement et utilement ;
• commander rigoureusement et efficacement.
Ce processus se décompose en trois phases :
• phase 1 : l'étude de la situation;
• phase 2 : la recherche de la manœuvre ;
• phase 3 : le choix de la manœuvre.

L'étude de la situation
Elle se décompose en sept questions regroupées en trois parties :
• Cadre général de l'action
1 - De quoi s'agit-il ?
2 - Où ?
3 - Quand ?
• Étude de la mission :
4 -Pourquoi ?
5 - Quoi ?
• Étude des forces en présence :
6 - Contre qui ?
7 - Avec qui ?

Ce processus permet de tirer des conclusions pertinentes pour la conception de la manœuvre et ainsi
définir le style de manœuvre, les contraintes (besoins en renseignements et moyens
complémentaires), les impératifs (mesures à prendre pour la bonne exécution de la mission) et
l'effet à réaliser sur l'adversaire.
Cadre général de l'action

ÉTAPES OBSERVATIONS

Objectifs et nature de la mission

Physionomie générale : Historique de la situation, troubles généralisés ou cas


De quoi ponctuel. Précédents sur les plans local, régional, national, européen. Éventuelles
s'agit-il ? répercussions médiatiques.

Cadre légal et réglementaire : Manifestation autorisée, tolérée, interdite. Position


AHDEF : fermeté, attentisme, conciliation... Cadre de l'intervention : articles
CSI/CP... EFSS/UDA, AHDEF/CFP, Gradation.

Possibilités du terrain pour remplir ma mission

Caractéristiques du terrain : urbain, rural, industriel, cité sensible... Zone boisée,


découverte, concentrée en habitations, étendue ou limitée, en intérieur ou en
extérieur... Favorable à quel type de déplacements, risques relatifs à la 3D, limite de
mon rayon d'action.

Objectifs : Abords immédiats, obstacles, piégeages, incidents à proximité de la zone


d'action, vecteurs haute tension ou station essence... Sol stable ou sol meuble :
manœuvre des véhicules limitée.
Où ? Par
où ? Itinéraire : Approche (Vhl – piéton), infiltration et accès à l'objectif, fuite
adversaire, coupures et obstacles éventuels.

Population et médias : Réaction voisins, population locale, sympathisants, famille,


clan... Animaux sur le site ou sur l'itinéraire. Autorités locales, presse, photographes,
reporters TV.

Météo : Favorable / défavorable.

Principaux temps de la mission

Urgence de l'intervention : Action en force (choc, rapidité, surprise) ou en


souplesse (discrétion, sûreté). Attente d'un renfort : appuyer, soutenir, couvrir,
neutraliser, fixer... L'urgence n'oblige pas à l'intervention immédiate : mission d'un
niveau supérieur au regard de la dangerosité.
Quand ?
Contraintes horaires : Moment le plus favorable pour intervenir, réaction
immédiate ou différée à un incident, délais imposés par une situation d'urgence,
événements extérieurs liés au terrain, l'adversaire, la météo...

Étude fine des délais nécessaires à l'action : Délais de préparation, durée du


déplacement, de mise en place, déclenchement et délais d'intervention, repli, relève,
reconditionnement, levée du dispositif, ré-articulation...
Étude de la mission

ÉTAPES OBSERVATIONS

Esprit de la mission (en vue de..., je veux...)

Pourquoi ? Volonté du chef, effet majeur recherché : Résultats à obtenir sur l'adversaire, en un
lieu et un temps donné pour une durée déterminée. Objectif de la mission dans une
action d'ensemble.

Lettre de la mission (à cet effet..., en mesure de...)


Quoi ?
Composante de la mission : qui, quoi, où et quand. Pour chaque temps de la
mission, un verbe à l'infinitif dans un cadre espace/temps.

Étude des forces en présence

ÉTAPES OBSERVATIONS

Bilan des forces adverses dans l'espace et dans le temps

Caractéristiques - montée en puissance :

Position : objectif localisé ou non localisé.


Nature : zadistes, écologistes, blacks bloc...
Contre qui ? Attitude : types de violence, actions illégales commises, substances absorbées
(alcool, drogue...)...
Volume : nombre, dispositif, organisation, renforts…

Modes d'actions - capacités tactiques de nature à s'opposer à la réalisation de


l'effet majeur : Types d'armement et de protection, concours d'engins, piégeages,
obstacles, barrages, intrusions de point particulier, actes de sabotage, occupation de
site, destructions de symboles...

Bilan des moyens octroyés dans l'espace et dans le temps

Capacités des forces en présence - soutien amis : Nature, volume, équipements,


degrés d'entraînement, temps de travail, situation morale, état sanitaire, secours sur
zone... Disponibilité et montée en puissance : effectif est-il suffisant au regard du
Avec qui ? terrain et de la durée de la mission ?
Personnels : Articulation, mission et place des différents éléments. Prise en compte
de l'expérience, des qualités morales et physiques, des connaissances techniques.

Matériels : Ouverture, franchissement, visibilité, protection, imagerie, effraction...


En fonction de la mission à accomplir.
La Recherche de manœuvre
Il s'agit d'apporter la réponse à la question : comment ? en définissant les modes d'actions amis
(MA) et ennemis/adversaires (ME).
Les MA doivent viser à la réalisation de l'effet majeur recherché et être compatibles avec les limites
fixées par l'autorité d'emploi ou le cadre légal. Ils doivent répondre aux principes de la manœuvre
(CLE). Élaborer des MA nécessite une bonne connaissance de la doctrine d'emploi des FO et un
sens tactique développé.
Les ME visent à définir comment l'adversaire pourrait s'opposer à la réalisation de la mission, dans
le cadre espace/temps, avec ses capacités et eu égard à son but et à sa doctrine. Ce ne sont pas des
actions susceptibles d'être menées par l'adversaire (hypothèses) mais des situations potentielles
auxquelles peuvent être confrontées les FO lors de la réalisation de leur mission.

Étape Observations Confrontation MA / ME

Avec mes moyens humains et matériels, dans


les délais et la zone impartis, pour remplir
ma mission, je peux : Confrontation de mes modes d'action
avec ceux de l'adversaire.
MA 1 : ...
Détermination du rapport de force.
MA 2 : ...
Possibilité ou pas de remplir la mission
MA 3 : ... avec mes moyens et dans les délais
Comment impartis.
Actions que mon adversaire est susceptible
de conduire, et qui pourraient affecter ma Demandes éventuelles à faire au chef
manœuvre : pour réviser les limites et les délais
fixés.
ME 1 : ...
Conduites à tenir simples et
ME 2 : ... permanentes

ME 3 : ...

Modes d'action : enchaînement d'actes combinant des attitudes et des moyens dans l'espace et dans
le temps afin de réaliser différentes tâches.

Effet majeur : Condition essentielle à réaliser sur l'adversaire, et/ou sur les amis, et/ou sur le
terrain, et/ou en un lieu et à un moment voulu, pendant un temps déterminé, et qui concrétise le
succès de la mission.
Les modes d'actions sont élaborés indépendamment les uns par rapport aux autres, puis confrontés
pour déterminer les avantages, inconvénients et finalement le niveau de risque d'échec de la mission
pour chaque MA.
Il importe d'évaluer objectivement chacun des MA pour en déterminer les forces et les faiblesses par
rapport à chacun des ME. La solution du tableau à double entrée apparaît la plus efficace.

Le choix de la manœuvre

Identification du scenario le plus favorable à la réussite de la mission et à la sécurité des personnels


engagés (force de l'ordre, adversaire et tiers). Cette analyse conduit le chef à choisir ses modes
d'action principal et de secours.
Dès que la décision est prise, le chef donnera des ordres (préparatoire et initial) pour conduire
l'opération (action).
Le TAMMUC (Aide à la décision en cours d'action)
En fonction de l'urgence de la mission, le chef n'a pas toujours le temps de mener une réflexion
tactique approfondie. Il doit malgré tout analyser rapidement la situation pour donner à sa troupe un
minimum d'éléments.
Le TAMMUC est une MRT simplifiée, capable d'être déclinée rapidement face à une situation
urgente, tout en garantissant l'indispensable réflexion du chef avant de s'engager sur une mission.
Cette étude rapide de la situation reprend, en partie, les questions posées lors de la phase d'analyse
de la MRT :
• Terrain : Points et zones clés favorables et défavorables à mon action, Itinéraire de variantement et
de contournement, domaine public / domaine privé... Où est ce que je peux observer et où est ce que
je peux tirer ?
• Adversaire : Où est il ? Que fait il ? Que va-t-il faire ?
• Mission : Que dois je faire = lettre ? / Pourquoi dois je le faire = esprit ?
• Moyens : Ceux que je peux avoir tout de suite (moyens de l'unité), ceux que je peux demander (les
moyens de l'échelon supérieur : GTG, GGD....)
• Urgence : Pas urgent, urgent, très urgent ou immédiat / sans délai.
• Cadre légal : J'agis, Je réagis

Étapes Observations

T Terrain : Où ? Caractéristiques / Abords / Approche

A Adversaire : Contre qui ? Caractéristiques / Modes d'action

M Mission Quoi / Pourquoi

M Moyens : Avec qui et quoi ? Soutien amis / Personnels / Matériels

U Urgence : Quand ? Urgence / Contraintes / Délai d'action

Physionomie / EFSS ou UDA / AHDEF ou CFP /


C Cadre légal : De quoi s'agit-il ?
Gradation... J'agis / Je réagis

Le TAMMUC permet au chef de concevoir son idée de manœuvre, d'articuler son dispositif, et de
rédiger son ordre en cours d'action.
Le SMELC et le SMEPP

L'ordre préparatoire : PATRACDRV (écrit ou verbal)


L'ordre préparatoire, qui précède toujours l'ordre initial, a pour objectif de gagner du temps et ne
rien oublier lors de la préparation de la mission. Pendant que le chef de l'échelon considéré reçoit
ses ordres et réfléchit à sa mission, les adjoints et gradés assurent la mise en condition et la
préparation du personnel.

Rubriques Observations

Personnel Militaires concernés, constitution des groupes / cellules.

Armement Armes, munitions et matériels à emporter.

Tenues Effets à emporter, vêtements spéciaux.

Radio Moyens, fréquences, indicatifs OCT, conditionnement...

Alimentation En fonction de la durée de la mission.

Coordination Lieu et autorité d'emploi, soutien amis, secours, prise en compte par escorte ...

Divers Autres moyens et matériels (FEPEC), dispositions à prendre.

Rassemblement A tel endroit... A tel heure... Arrivée Lima Echo à ...

Véhicules Entretien, cartes essence et péage, réquisitions, répartition...

FEPEC : Franchissement / Éclairage / Protection / Effraction / Coercition

Le SMELC
En prenant en compte les éléments issus du processus décisionnel, le chef élabore un ordre initial,
sous la forme d'un SMELC, pour transmettre son idée de manœuvre à l'ensemble des militaires
engagés dans la mission. Structuré et complet, le SMELC présente la situation, la mission et la
façon dont elle va être conduite en distribuant les missions et le rôle de chacun.

Afin de limiter au maximum la prise d'initiative par les exécutants, le chef doit tout anticiper. Il doit
prévoir les différents scenarii possibles, et communiquer aux différents éléments, des conduites à
tenir générales, particulières et des instructions de coordination…
SMELC (Ordre initial du CDU ou CDP)

Rubrique Rubrique
Observations
Générale Particulière

De quoi s'agit-il, où et quand? Ensemble des éléments


Générale de contexte pouvant influencer la manœuvre.
Problématique générale dans cadre espace temps.

De quoi s'agit-il, où et quand? Dernières évolutions,


Particulière
élément déclencheur, description du terrain.

Contre qui, environnement ? Caractériser l'adversaire


Adversaire
(PNAV) et ses ME possibles.

Où, par où ? Étude du lieu et son environnement :


caractéristiques du terrain, environnement de la zone
Terrain
d'action, approche de l'objectif, points et zones favorables /
Situation défavorables.

Avec qui? Capacités des forces en présence, soutien amis


Amis susceptibles de renforcer le dispositif sur demande ou
d'initiative.

État d'esprit Favorable ou non à notre action, soutien


Population
possible à l'adversaire.

Médias Présence de médias ou non.

Saisine qui guide notre intervention : CSI/CP,


Cadre légal
EFSS/UDA, AHDEF/CFP, Gradation.

In extenso la mission fixée par l'échelon supérieur ou


Mission Verbe à l'infinitif
celle fixée d'initiative face à l'événement.

Exécution I En vue de : Résultat final à obtenir, volonté du chef Faire cesser le


Pourquoi? TOP, assurer la défense d'1 site...
N
Dispositif mis en œuvre pour obtenir l'effet majeur
T recherché (terrain et/ou adv)

E Je veux :
Déployer un dispositif de contrôle de zone,
Reconnaissance de site occupé...
N Quoi?
Discrétion, force, souplesse, dynamique, offensif, défensif,
T mobile, statique...

I À cet effet : 1er temps : aborder, observer, renseigner.


2ème temps : action.
Scénario
3ème temps : ré-articulation, adaptation du dispositif,
sécurisation de zone...
décomposé

en phases
O Les phases peuvent être un changement de manœuvre, de
successives.
compartiment de terrain... Cadre espace / temps pour
N chaque séquence.

En mesure de s'orienter vers une éventuelle autre mission.

Nombre éléments engagés (GTG, EGM, PEL) Effectif,


A Articulation
moyens et chef de chaque élément

Répartition des Mission et CAT à chaque élément : MOICP ou


MI
missions Z/PMSPCP.

Communes qui s'appliquent à tous les éléments quel que


CA CAT
soit le temps de la manœuvre.

OCT : Moyens radio, fréquences travail et dégagement,


L Liaison
régime, indicatifs, tph utiles

Alimentation, hébergement, soutien auto, recomplètement


Personnel Matériel
munitions, matériel....
Logistique
Sanitaire Hôpitaux, services secours, Poste Médical Avancé, DZ...

Informations nécessaires au bon déroulement de la


Coordination mission : RDV, itinéraires, coordination du début et des
phases de l'action.
Commandement
Position, moyen de contact, suppléance GOMO – GTG
Place du chef
- CDU ...
SMEPP (Ordre initial du CDP)

Rubrique Rubrique
Observations
Générale Particulière

De quoi s'agit-il, où et quand? Règle des 4C : complet, concis,


Générale clair et compris. Problématique générale dans un cadre espace
temps.

De quoi s'agit-il, où et quand? Dernières évolutions, élément


Particulière
déclencheur, description du terrain.

Contre qui, environnement ? Caractériser l'adversaire (PNAV)


Adversaire
et ses ME possibles.

Où, par où ? Étude du lieu et son environnement :


Terrain caractéristiques du terrain, environnement de la zone d'action,
Situation approche de l'objectif, points et zones favorables / défavorables.

Avec qui? Renforts Gie et autres susceptibles de renforcer le


Amis
dispositif sur demande ou d'initiative.

État d'esprit Favorable ou non à notre action, soutien possible à


Population
l'adversaire.

Médias Présence de médias ou non.

Cadre de l'intervention : CSI/CP, EFSS/UDA, AHDEF/CFP,


Cadre légal
Gradation.

In extenso la mission fixée par l'échelon supérieur ou celle fixée


Mission Verbe à l'infinitif
d'initiative face à l'événement.

A Articulation Nombre éléments engagés Effectif et chef de chaque élément

Répartition
MI Mission et CAT à chaque élément : MOICP ou Z/PMSPCP.
des missions

Exécution CA CAT S'appliquent à tous les éléments quel que soit le temps de la
manœuvre Si individu agressif, Si obstacle, Si blesses....

Sein du dispositif : voix, geste, sifflet, fusée, radio...


L Liaison
OCT : Moyens radio, fréquences travail et dégagement, régime,
indicatifs, tph utiles...

Place du
Au sein du dispositif : L'EGM sera... Le peloton sera... Le groupe sera...
groupe
Place du Position, moyen de contact, suppléance du chef à tout moment : CDU, CDP, Je
chef serai avec....

En prenant en compte les éléments fixés par l'échelon supérieur (GTG, CDU), il permet de
transmettre l'idée de manœuvre à l'échelon considéré (CDP, CDG, chef d'élément). Structuré et
complet, il présente la situation, la mission et la façon dont elle va être conduite en distribuant les
missions et le rôle de chacun.
Pour limiter la prise d'initiative des exécutants, le chef anticipe et prévoit les divers scenarii
possibles, et communique des CAT aux différents éléments...

L'ordre simplifié OPAC

Combinant vitesse et qualité de la transmission d'information, l'ordre simplifié présente de


nombreux avantages :
• Adaptabilité à toutes les situations
• Gain de temps dans la réflexion
• Fluidité du remplacement des niveaux de commandement
• Rapidité d'apprentissage

Pouvant remplacer les précédents cadres d'ordres, il permet de commander :


• une mission dynamique à dominante offensive (MOICP)
• une mission statique à dominante défensive (ZMSPCP)
• un déplacement (DPIFA)
• des tirs à toutes les armes (NNODO / PODO)
• de rendre compte (4J)

Moyen mnémotechnique employé :


• O : Objectif
• P : Position
• A : Action
• C : Conduites à tenir
Rubriques Observations

O Objectif Terrain / adversaires.

Utilisation du cadran HORAIRE + DISTANCE pour désigner un objectif, une


P Position
direction ainsi qu'un secteur d'observation ou de tir.

A Action Verbe missionnel.

C CAT Complétant l'action à conduire.

Exemple pour une mission à dominante offensive :


Objectif : Les 20 manifestants
Position : Boulevard des légions
Action : Dégager
CAT : Par une charge jusqu'à la place des justes
Exemple pour une mission à dominante défensive :
Objectif : La place de l'Europe
Position : Ici au débouché de la rue SAVE face midi
Action : Interdire face midi
Exemple pour un ordre de mouvement :
Objectif : Le carrefour réunion – maréchaussée
Position : Midi 50 mètres
Action : En ligne en avant
Exemple pour un ordre de tir :
Objectif : Sur le groupe manifestants
Position : A nos 1h sur la place de l'Europe
Action : Pour un tir d'interdiction
CAT : 4 grenades
Exemple pour un compte rendu :
Objectif : 10 casseurs
Position : 5h 100m
Action : Viennent de pénétrer dans un magasin
Les ordres en cours d'action

Pour le déplacement d'un élément : PPP


Portez vous.
Par.
Pour.

L'ordre de mouvement : DPIFA


Direction : Générale ou cardinale Nord-Sud-Est-Ouest.
Point à atteindre : Point particulier du terrain.
Itinéraire : Détailler les différents axes à emprunter.
Formation : Position des différents éléments, intervalles entre les éléments.
Ambiance : Vitesse ou sûreté.
Rendez-compte dès que prêts ! En avant !

Exemple - Rame en stationnement place de Tamarelle


• Direction plein sud, place de l'Europe
• Point à atteindre place de la Loi
• Itinéraire en passant par Afrique, République et Antilles
• Formation en colonne double, Alpha et India en 1er échelon, PC, Bravo et Charlie en 2ème
échelon
• Ambiance vitesse, gyrophare et deux tons, ne pas se laisser retarder par des éléments isolés
• Rendez-compte dès que prêts ! En avant !

Mise en place d'un BAFF sous le signe de l'urgence


Exemple – Arrivée place de la Loi
A tous les Echo 32/6,
A l'arrivée sur zone, mise en place d'un BAFF à l'extrémité de la rue des Antilles, face à la place de
la Loi « exclue ».
Articulation :
• Élément de contact : Alpha à gauche, Bravo à droite.
• Élément de sûreté : Charlie.
• Élément de réserve d'intervention : India.
• Élément d'appuis : LG aux ordres du CAF, sauf LG India.
• SOE : Intégration des véhicules au BAFF, à la fin de la phase dynamique.
Rendez-compte dès que prêts ! En avant ! ou
Rendez-compte dès que prêts ! Débarquez ! (personnels embarqués)

Pour une mission dynamique : MOICP

Mission de l'élément (s'emparer de, interpeller...).

Objectif désigné précisément sur le terrain.

Itinéraire désigné précisément sur le terrain, éventuellement retour.

CAT attitude à adopter pendant l'action, en fin d'action...

Place du chef avec l'action principale.

Pour une mission statique : ZMSPCP (ou PMSPCP)

Zone/position désigné précisément sur le terrain.

Mission de l'élément (appuyer, interdire...)

Secteur de surveillance peut-être redécoupé par le chef de l'élément.

Point particulier que l'adversaire peut utiliser à son profit.

CAT modalités des tirs d'appui, de repli, de recueil...

Place du chef avec l'action principale.

Le CDU ou CDP donnera davantage un ordre type « ZMSPCP », que le CDG ou chef d'élément
déclinera individuellement en donnant l'ordre « PMSPCP ».
Pour tomber en garde face à une direction dangereuse : ZMC

Zone d'installation désigné précisément sur le terrain.

Mission de l'élément (fixer, neutraliser...)

Conduites à tenir  modalités des tirs d'appui, de repli, de recueil...

Pour un arrêt de courte durée : FAH


Face à telle direction – Formation.
A tel endroit.
Halte.

Les messages et le compte rendu


Les messages

MESSAGE ÉVACUATION SANITAIRE - EVASAN

A : Unité Egm, peloton, groupe.

B : Position Coordonnées, intersection, rue, point caractéristique...

C : Urgence Extrême urgent, Très urgent, Urgent.

D : Nombre de
Un un tout seul, Deux un et un, trois deux et un...
blessé(s)

E : Nature des Traumatisme sonore suite explosion d'une grenade GM2L, Traumatisme bras
blessures(s) droit....

F : Genre de
Debout, assis, couché.
blessé(s)

G : Évacuation Voie aérienne, voie maritime, voie routière...

H : Médecin Non, souhaitable, nécessaire, déjà sur place...

Itinéraire conseillé, abords immédiats, obstacles, végétation, nature des sols,


I : Accès sur zone
présence adversaire, point de recueil, aire de poser...
MESSAGE DÉPANNAGE

A : Unité Egm, peloton, groupe.

B : Véhicule(s) Type et nombre : Irisbus, B110, vhl gérance...

C : Position Coordonnées, intersection, rue, point caractéristique...

D : Nature de la panne Mécanique, sortie de route...

E : Outillage nécessaire Moyens de levage, de remorquage, dépannable sur zone...

F : Mobilité Déplaçable, immobilisé sur place, remorquable ou non.

G : Visibilité Vhl 1 Vu de l'adversaire, 2 Non vu de l'adversaire.

H : Renseignements
PNAVM adversaire, modes d'action possible...
complémentaires

Itinéraire conseillé, abords immédiats, obstacles, végétation, nature des


I : Accès sur zone
sols, présence adversaire, point de recueil, aire de poser...

Ces messages sont normalisés pour : se simplifier la tâche et être concis.

Le Compte Rendu
Il doit être complet, concis, clair et compris (règle des 4C), réfléchir un court moment évite de
polluer le réseau radio.

Règle des 6J
Je suis : Donner sa position précise sur le terrain.
Je vois : Position – Nature – Attitude – Volume – Moyens (PNAVM adverse).
Je fais : Décrire l'action conduite.
Je suis en mesure de : Capacités d'action, de manœuvre (moyens organiques).
Je propose : Suggestion pour optimiser la manœuvre de l'échelon supérieur (je n'ai pas moi-même
les moyens de mener l'action proposée).
Je demande : un appui, un soutien, un recomplètement en munitions...
Exemple : « Echo » ici « India » (bleu)
Je suis sur la place du Major Lecomte, au débouché avenue Saint-Pierre.
Je vois 1 casseur équipé d'une barre de fer et d'une veste rouge, qui tente de briser une vitrine à 50
mètres de ma position (triangle rouge plein), à hauteur de l'intersection Rue du Génie/ Avenue St-
Pierre.
J'interdis (je fais) à l'adversaire l'accès à la place du Major Lecomte.
Je suis en mesure de conduire une action dynamique pour appréhender le casseur.
Je propose pour interdire toute fuite au casseur, que « Alpha » (jaune) se mette en interdiction au
niveau de l'intersection St-Pierre/République, face Saint-Pierre, et que « Bravo » (rouge) se mette
en interdiction au niveau de l'intersection Antilles/Génie, face Génie.
Je demande le soutien de la CIOP.
Commandement au tir
Lancé de grenades à main (PODO)
P Pour un lancé de 2 grenades CM6 (nombre et type de grenades).

O Objectif Intersection Carnot / Foch (point à atteindre).

D Distance 10 mètres / 5 mètres devant les manifestants...

O Ouverture du feu Sur ordre / d'initiative / en fin de bond....

Rendez compte dès que prêts !


Si nécessaire
A mon commandement, feu !

Tir de grenades au LGGM (NNODO)


N Nature du tir Pour un tir de dispersion / interdiction / neutralisation.

N Nombre et types 2 grenades CM6 / MP7 / GM2L.

O Objectif Centre de la place de l'Étoile (point à atteindre).

D Distance 50 mètres / 150 mètres ...

O Ouverture du feu Sur ordre / d'initiative / en fin de bond....

Rendez compte dès que prêts !


Si nécessaire
A mon commandement, feu !

Ordres pour les appuis feu (HK et FAMAS)

P/ZMSPCP Voir SMEPP.

Cessez le feu ! Arrêt définitif du tir.

Halte au feu ! Arrêt momentané du tir.

Continuez le feu ! Reprise du tir précédent.

Nouveaux éléments ... continuez le feu ! Reprise du tir sur un nouvel objectif.
Les mouvements élémentaires

Les Haies

Verbes missionnels employés : boucler, protéger, escorter.

Généralités
Définition
La haie est un service d'ordre qui consiste à maintenir la liberté d'un itinéraire emprunté par un
défilé ou un cortège, et assurer la sécurité des personnalités qui le composent. Elle ne rend les
honneurs que sur ordre, sous réserve de ne pas compromettre la mission principale.
La haie est une formation statique, linéaire, étalée, fluide, perméable, et constituée par une ligne de
gendarmes sous les ordres d'un chef. Il existe trois types de haies : simple, double ordinaire et
double de sécurité.

Organisation générale du dispositif


La mise en place doit avoir lieu suffisamment tôt afin de pouvoir s'opposer à la formation de
rassemblements et ainsi permettre le plus longtemps possible la circulation sur l'itinéraire protégé,
voire sur certaines voies transversales.
Le commandant de la haie doit connaître les limites de l'itinéraire dont il est responsable, l'ambiance
et la densité prévisibles de la foule. Il identifie les points critiques par une reconnaissance détaillée
de son secteur et fait rechercher tout objet susceptible d'être placé à l'avance pour attenter à
l'intégrité des personnalités.
L'intervalle entre les gendarmes est variable en fonction de l'espace à occuper, des effectifs
disponibles, de la densité et de l'attitude de la foule. Il fractionne le terrain entre ses subordonnés et
répartit les missions de chacun. En chaque point, la densité est proportionnée à l'affluence prévue.
Il fixe la tenue et l'équipement du personnel, règle l'horaire de mise en place, organise ses liaisons,
fixe sa place (et celle de la réserve le cas échéant) dans le dispositif, et informe en temps réel ses
chefs de l'évolution de la situation.
Sur ordre, il barre l'axe et interdit à la foule de suivre le cortège ou le défilé, par le rabattement de
ses effectifs à hauteur d'une intersection sur l'itinéraire.

Mise en place
Elle s'effectue par décrochages successifs des éléments composant la haie. La formation est en
colonne par deux. Les gradés sont généralement répartis au centre des effectifs qu'ils commandent.
→ Mise en place par l'avant, cadres d'ordres :
• Formation de la haie ;
• Face à l'intérieur (face à la chaussée et au cortège) ;
• Intervalle X pas (distance entre chaque homme) ;
• À partir de tel point, mise en place par l'avant ;
• Marche.
Les deux colonnes se séparent et se portent chacune de part et d'autre de l'axe jusqu'au point désigné
comme base de départ. Le premier gendarme fait un pas sur le côté pour décrocher, s'arrête et fait
face à la direction prévue. Le gendarme suivant compte le nombre de pas indiqué pour l'intervalle et
décroche à son tour jusqu'à la fin de la colonne.
→ Mise en place par l'arrière, cadres d'ordres :
• Formation de la haie ;
• Face à l'intérieur (face à la chaussée et au cortège) ;
• Intervalle X pas (distance entre chaque homme) ;
• À partir de tel point, mise en place par l'arrière ;
• Marche.

Les deux colonnes se séparent et se portent chacune de part et d'autre de l'axe jusqu'au point désigné
comme base de départ. Le dernier gendarme frappe sur l'épaule du camarade devant lui, fait un pas
sur le côté pour décrocher, s'arrête et fait face à la direction prévue. Le gendarme suivant compte le
nombre de pas indiqué pour l'intervalle, frappe à son tour l'épaule du camarade devant lui et
décroche à son tour jusqu'à la tête de la colonne.

Enthousiasme, impatience, fatigue... La foule exerce généralement, de manière inconsciente, une


poussée quasi permanente, que la ligne de sécurité doit contenir sous peine de voir le dispositif
rapidement submergé.

En cas de forte poussée et en fonction de l'étirement du dispositif, les effectifs peuvent former une
chaîne par les mains, par les bras, par les ceinturons…
La haie simple
La haie simple est une ligne de gendarmes répartis de part et d'autre de la chaussée, qui permet
d'assurer la sécurité d'un itinéraire préalablement délimité en présence d'une foule non hostile.
Elle est constituée d'une ligne d'itinéraire qui fait face au cortège et d'une réserve. En fonction des
circonstances, le personnel peut être appelé à former une ligne de sécurité en faisant face à la foule,
partiellement ou en totalité, pour la maintenir dans les limites prévues.

Exemple de haie simple

Vers l'intérieur : ligne d'itinéraire Vers l'extérieur : ligne de sécurité En retrait : Réserve
La haie double ordinaire
La haie double ordinaire est mise en œuvre en présence d'une foule dense ou pouvant être
turbulente. Elle se compose d'une ligne d'itinéraire et d'une ligne de sécurité parallèles, ainsi que
d'une réserve dans toute la mesure du possible.
La ligne d'itinéraire (vert) assure la liberté et la sécurité immédiate de la voie protégée et rend
éventuellement les honneurs. En cas d'incident, elle assure l'écoulement immédiat du cortège et peut
renforcer la ligne de sécurité lors d'une poussée de la foule ou de comportements dangereux
d'éléments isolés.
La ligne de sécurité (rouge) se consacre à la surveillance et au maintien de la foule, en empêchant
les escalades (abris bus, monuments, grilles) et tout franchissement de la haie. Elle redouble de
vigilance au passage du cortège et s'oppose immédiatement à toute action spontanée de la foule ou
d'éléments isolés.
La réserve, si elle est constituée, doit toujours être en mesure d'intervenir immédiatement au profit
de tout élément du dispositif.
La haie double de sécurité
La haie double de sécurité permet d'assurer la sécurité immédiate et la liberté d'un itinéraire
préalablement délimité dans un environnement nécessitant un contrôle en profondeur des abords.
Ce dispositif peut être mis en œuvre en milieu rural, ou en zone d'habitations dispersées.
Elle se compose d'une ligne d'itinéraire et d'une ligne de sécurité. Elle comprend également un
élément de sécurité qui occupe le terrain dans la profondeur, de manière à contrôler les abords :
bosquets, haies, chemins, points hauts, habitations... La constitution d'une réserve est obligatoire
pour renforcer tout point du dispositif, et procéder, le cas échéant, à l'interpellation des fauteurs de
troubles.
Rabattement de la haie
Opération qui permet de protéger la queue du cortège et de rétablir au plus vite la liberté de
circulation après le passage des autorités. Les éléments situés de part et d'autre de la chaussée font
jonction, perpendiculairement à la chaussée, de façon à former un barrage d'arrêt fixe fermé.
Le rabattement s'effectue de préférence au niveau d'un carrefour pour permettre à la foule de se
disloquer en empruntant les voies latérales, tout en l'empêchant de remonter l'itinéraire protégé.
S'il n'est pas prévu à la prise du service, le commandant du dispositif se place au point choisi et
commande : « Sur moi... fermez la haie ».

Escorte de personnalité
Son but est d'assurer la sécurité immédiate d'une haute personnalité en déplacement contre les
interventions isolées ou de petits groupes ayant pu rompre provisoirement le dispositif de haie. Elle
peut être effectuée à pied, en motocyclette ou en véhicule.
L'escorte est toujours en étroite coordination et en liaison permanente avec les autorités et le
commandant du dispositif de haie.
L'effectif est variable en fonction de l'attitude de la foule, l'environnement, l'itinéraire... En tout état
de cause, il doit être suffisant pour permettre à la fois d'assurer la sécurité rapprochée de la
personnalité et de mettre en place un élément léger avancé, en mesure de renseigner en temps réel
de tout incident et, si besoin, de fixer l'adversaire pour permettre un changement d'itinéraire.
Les barrages

Verbes missionnels employés : canaliser, filtrer, interdire.


Opération à caractère préventif, le barrage n'implique pas l'emploi de la force. Le but est d'interdire
à une foule, l'accès à un espace donné, pendant un temps déterminé. Le barrage doit :
• agir par son effet de masse, de puissance et de cohésion ;
• être mis en place au moment opportun ;
• être suffisamment en avant de l'espace à interdire ;
• être, si possible, déployé à un endroit favorable ;
• être placé sous les ordres d'un chef unique, le commandant de barrage.

Les barrages d'arrêt


Le barrage d'arrêt fixe fermé (BAFF)
Le dispositif est adapté en fonction de la mission, de l'adversaire, du terrain, des effectifs
disponibles, de la durée... Suivant les circonstances, les effectifs au sol peuvent être allégés ou
renforcés.

→ Face à une foule calme :


• les effectifs peuvent être allégés ;
• les personnels sont équipés en léger ;
• la première ligne peut former la chaîne ;
• les véhicules peuvent être intégrés au dispositif sur ordre ;
• le contact de la foule avec le premier rang est toléré.

→ Face à une foule hostile :


• les effectifs sont au complet ;
• aucun élément n'est isolé (ÉPI) ;
• les personnels sont équipés (lots de protection, boucliers et bâtons) ;
• la foule est maintenue éloignée (principe de distanciation) ;
• les moyens spéciaux peuvent être mis en place (VBRG, DRAP...) ;
• les véhicules peuvent être intégrés ou retirés du dispositif sur ordre.
Dans tous les cas, il convient d'adopter une attitude résolue pour éviter l'emploi de la force, en
restant indifférent aux cris, menaces, injures... et en évitant toute réaction susceptible d'être jugée
comme une provocation.
En situation calme, un « ÉPI » (effectif de 2 à 3 gendarmes), peut être détaché, tout en restant à vue
et/ou en liaison radio avec le barrage. Il permet par exemple de renseigner sur un compartiment de
terrain, d'orienter les non-manifestants... Il se replie sur ordre ou d'initiative, notamment lorsque sa
sécurité est compromise.
Exemple de dispositif - 2 ÉPI : En tête et en queue de rame, face à toutes les directions. En mesure
de renseigner le commandant du dispositif.

Placé sous les ordres d'un chef unique, le BAFF comporte 4 éléments :
• Le contact :
Avec des effectifs suffisamment nombreux pour créer l'effet de masse, il barre totalement à la foule
l'accès à interdire. Il peut être renforcé par tout ou partie du PI, par les véhicules de l'unité ou par
des moyens complémentaires : engins lanceurs d'eau, barrières, VBRG, DRAP...

• L'appui :
Constitué à la demande du chef de barrage et placé sous les ordres du CAF, le groupe appuis est en
mesure de soutenir l'unité engagée par des tirs efficaces de dispersion, d'interdiction et de
neutralisation.

• La réserve :
Dans toute la mesure du possible, il convient d'avoir en permanence une réserve d'intervention.
Composée du PI, à la disposition du chef de barrage, elle est en mesure de :
• remplir les missions qui lui sont dévolues au MOP ;
• renforcer sans délai les éléments de contact ou de sûreté ;
• mener des actions offensives (frontales ou latérales) sur l'adversaire.
• participer, le cas échéant, à la garde des personnes appréhendées.

• La sûreté :
Cet élément, qui peut être renforcé par un effectif LG, est chargé :
• d'assurer la protection arrière et latérale du dispositif face à des actions de harcèlement de petits
groupes de manifestants ;
• d'assurer la sécurité des véhicules, lorsqu'ils sont inclus au dispositif ;
• de faire face à toutes les directions dangereuses.

Exemple de dispositif - foule calme


Exemple de dispositif - foule hostile

Le SOE est responsable, sous les ordres directs du chef de barrage, de la manœuvre éventuelle
des véhicules : insertion dans la ligne de contact, ré-articulation, demi-tour, intégration et
prise en compte de véhicules extérieurs (engins lanceurs d'eau, VBRG, DRAP, véhicules de
secours)....
Voir SOE pour la valorisation des BAFF avec les véhicules de groupe.

Le barrage d'arrêt modulaire


Face à des groupes de casseurs ou des manifestants particulièrement mobiles et violents, l'unité
bascule sur ordre du commandant de dispositif, dans une articulation modulaire.

Le dispositif doit rester imperméable.


L'articulation modulaire se caractérise par la prise de mesures de protection, tant collectives
qu'individuelles, consistant à se protéger des coups adverses :
• les lignes de contact sont constituées de cellules (bouclier/bâton) ;
• la linéarité du dispositif n'est plus systématiquement recherchée ;
• les effectifs exposés sont réduits au minimum ;
• l'unité s'appuie sur les points clés du terrain pour se protéger ;
• l'intégration des véhicules peut s'effectuer sur ordre du commandant de BAFF.

Exemple de dispositif - barrage d'arrêt modulaire


Le barrage d'arrêt mobile
Son but est identique à celui du BAFF. Il se caractérise par sa mise en œuvre dans l'urgence, un
détachement étant envoyé au-devant d'une foule en marche pour lui interdire un accès ou l'itinéraire
qu'elle emprunte. Cette opération délicate demande énergie et esprit de décision.

Les formes dérivées de barrage


Les barrages de canalisation
Ils sont mis en œuvre dans 2 situations :
• Faire s'écouler et maintenir une foule sur un itinéraire déterminé en mettant en place des
BAFF sur les rues adjacentes à la voie principale empruntée par la foule.
• Scinder la foule et l'aiguiller sur différentes voies par le jeu d'ouvertures et de fermetures
successives de BAFF convenablement disposés ou par l'usage de barrages en tiroir ou en
éventail (y compris pour l'évacuation d'un local ou d'un lieu de réunion).

Les barrages en tiroir et en éventail


Ils comprennent un élément de contact et un élément de réserve. Un élément de sûreté peut être mis
en place.
• Le barrage en tiroir
Il s'applique à des lieux de réunion ne possédant qu'une seule issue, ou plusieurs issues éloignées les
unes des autres. La rue est barrée tantôt à gauche et tantôt à droite de l'issue pour aiguiller la foule
tantôt dans une direction, tantôt dans une autre.
La réserve se positionne en barrage d'arrêt face à l'issue préalablement au mouvement de l'élément
de contact, puis dans un second temps interdit le retour des manifestants dans le dos de l'élément de
contact.
• Le barrage en éventail
Il s'effectue depuis un point d'appui fixe (pivot) situé en face de l'issue principale. L'élément de
contact pivote pour s'appuyer de part et d'autre de cette issue.
Dans ce cas de figure, la réserve n'a pas besoin de se positionner en barrage d'arrêt face à l'issue
préalablement au mouvement de l'élément de contact. Elle interdit simplement le retour des
manifestants dans le dos de l'élément de contact.
Exemple de dispositif - barrage en tiroir
Exemple de dispositif - barrage en éventail
Le barrage intermittent
C'est un barrage fixe qui s'ouvre et se ferme tour à tour afin de fractionner une foule calme.
Exemple de dispositif
Le barrage filtrant
Placé sous les ordres d'un chef unique, ce barrage mis en place face à une foule calme dans le but
d'interdire l'accès à un lieu, est assorti d'un tri de personnes.
Son but est d'empêcher le passage de toutes personnes non autorisées ou ne pouvant justifier d'une
activité prévue en ce lieu, tout en permettant aux personnes autorisées de le franchir après contrôle.
Il se compose généralement de quatre éléments :
• Le contact
Chargé de barrer l'axe par son effet de masse, il est composé de :
• un épi, en tête de dispositif, qui assure un premier filtrage en refoulant les personnes qui ne
peuvent justifier d'une activité ou présenter une autorisation d'accès ;
• une ligne de contact, qui barre l'axe en partie, tout en permettant le passage des personnes qui
prétendent pouvoir accéder à la zone contrôlée ;
• une chicane disposée de manière à imposer un parcours en « zig-zag », et en mesure de gérer le
flux à destination de l'élément de contrôle.
• Le contrôle
Chargé de contrôler, et d'expulser le cas échéant, les personnes qui ne sont pas en mesure de
justifier d'une activité ou de présenter une autorisation d'accès valable.
• La réserve
Dans toute la mesure du possible, il convient d'avoir une réserve d'intervention en mesure de
renforcer sans délai les différents éléments et de procéder, le cas échéant, à l'interpellation des
fauteurs de troubles.
• La sûreté
Chargée d'assurer la protection arrière et latérale du dispositif.
Exemple de dispositif - barrage filtrant
La vague de ratissage

Verbes missionnels employés : dégager, filtrer, interdire.

Généralités
Définition
La vague de ratissage est une opération de dégagement prévue face à une foule calme, assortie d'un
tri de personnes. Sa mission est de dégager un espace donné de toutes les personnes non autorisées à
y séjourner ou ne pouvant justifier d'une activité prévue en ce lieu.
Opération à caractère préventif, elle n'implique pas l'emploi de la force. Placée sous les ordres d'un
chef unique, elle se compose d'un élément de ratissage, un élément de contrôle, et éventuellement
un élément de réserve (selon la situation générale).

Mise en place
Le commandant du dispositif commande :
• Pour une vague de ratissage ;
• Point à atteindre ;
• Articulation (ligne lâche, ligne serrée, contrôle, réserve, SOE, CIOP) ;
• Répartition des missions ;
• Conduite(s) à tenir (interpellations, couverture) ;
• « Dès que prêts, rendez compte ! » ;
• « En avant » ;
• « Halte ! ».

Le commandant de la vague de ratissage, en liaison avec les autorités militaires et/ou civiles, doit
connaître la liste et le modèle des autorisations établies par l'autorité responsable. Il doit définir les
modalités d'expulsion des personnes récalcitrantes et le cas échéant, l'attitude à tenir envers les
riverains.

L'élément de ratissage
Il fait dégager la foule de la zone fixée et dépasse les personnes qui prétendent pouvoir demeurer
sur place. Lorsque la foule est importante et que le nombre de personnes autorisées à séjourner sur
le terrain risque d'être élevé, l'élément de ratissage s'articule en deux lignes : la ligne de ratissage
lâche et la ligne de ratissage serré.
- La ligne de ratissage lâche
Elle repousse la foule en marchant lentement sur la même ligne sans s'occuper des cas individuels.
L'invitation à quitter les lieux est répétée sans cesse et toutes les personnes qui obtempèrent sont
refoulés lentement, à leur propre rythme. Les réfractaires sont dépassés et signalés à l'élément
suivant.
- La ligne de ratissage serré
Elle suit le premier élément à quelques mètres en étant beaucoup plus ferme dans les invitations à
quitter les lieux. Les personnes qui ne sont pas en mesure de présenter une autorisation d'accès sont
refoulés.

L'élément de contrôle
Quelques mètres derrière l'élément de ratissage, elle constitue un barrage mobile que personne ne
peut franchir sans assentiment. La validité des pièces est contrôlée et toutes les personnes qui ne
sont pas en règle sont expulsées.

La réserve
Si elle est constituée, elle reste en mesure de renforcer tout point du dispositif, et procéder, le cas
échéant, à l'interpellation des fauteurs de troubles.

Exemple de vague de ratissage


La vague de refoulement

Verbes missionnels employés : dégager, interpeller, interdire.

Généralités
Définition
La vague de refoulement a pour objectif principal de dégager un espace déterminé, occupé par une
foule non hostile. Opération à caractère préventif, elle n'implique pas l'emploi de la force.
Placée sous les ordres d'un chef unique, elle se compose de quatre éléments : contact,
accompagnement, réserve et sûreté.

Organisation générale du dispositif


Réalisée à partir d'un BAFF, elle se termine de la même manière, après avoir dégagé la foule par
une progression lente et massive. Au cours de la manœuvre, tous les accès latéraux sont tenus.
La dispersion par des voies adjacentes à l'axe de refoulement permet d'y éviter un entassement de la
foule (dû à son recul). Ces latéraux doivent être tenus au fur et à mesure de la progression afin
d'éviter tout retour des manifestants.
En liaison avec les autorités militaires et/ou civiles, le commandant de la vague de refoulement doit
connaître le terrain, les points particuliers à prendre en compte, la densité et l'attitude de la foule, et
déterminer la destination des personnes appréhendées.
Il arrête son dispositif et répartit les missions, fixe la tenue et l'équipement de chaque élément,
organise ses liaisons, fixe sa place et celle de la réserve dans le dispositif, et informe en temps réel
ses chefs de l'évolution de la situation.
Si les effectifs n'occupent pas la position, il reconnaît les lieux (dans la mesure du possible) et fixe
le point de débarquement du personnel.

L'élément de contact
Articulé en ligne sur un ou plusieurs rangs, il dégage la foule de la zone fixée en avançant
lentement, sans s'occuper des cas individuels. Il opère une pression régulière et constante sur la
foule, tout en l'incitant continuellement à quitter les lieux. Les réfractaires sont dépassés et signalés
à l'élément suivant.
En fonction de la situation et de l'étirement du dispositif, les effectifs peuvent former une chaîne par
les mains, par les bras, par les ceinturons... Les boucliers peuvent être placés au contact...
Les limites de bonds successifs doivent être clairement identifiées et respectées pour permettre la
mise en place des éléments d'accompagnement.
L'élément d'accompagnement
Chargé de mettre en place des barrages d'arrêt latéraux sommaires afin d'interdire à la foule de
revenir sur l'axe, il s'articule généralement en plusieurs détachements (imposés par le terrain).
Les axes latéraux doivent être clairement identifiés et les barrages latéraux mis en place
immédiatement après le passage de l'élément de contact afin de ne pas retarder la progression du
dispositif.

L'élément de réserve
Chargé de renforcer tout point du dispositif, il saisit les manifestants dépassés par l'élément de
contact et, dans toute la mesure du possible, les dégage hors du dispositif. Seules les arrestations
indispensables sont effectuées, il participe alors à la garde des personnes appréhendées.

L'élément de sûreté
Généralement articulé en ligne sur un rang, il est chargé d'assurer la protection de l'ensemble du
dispositif vers l'arrière. Il veille particulièrement à se renseigner au plus loin et rend compte
immédiatement de toute activité suspecte.
D'un effectif souvent réduit, il veille tout particulièrement à éviter les affrontements et doit alerter
immédiatement de toute arrivée de manifestants au contact de son élément, et le cas échéant,
demander le renfort nécessaire.

Exemple de cadres d'ordres


« Pour une vague de refoulement »

Point à atteindre Intersection Boulevard Carnot / Avenue Foch exclue.

4 éléments :

Contact : Alpha à gauche et Bravo 1 à droite.

Articulation Accompagnement : India 2 à gauche, Bravo 2 à droite.

Réserve : India 1.

Sûreté : Charlie.

Contact : Dégager Carnot, libérer l'entrée de la mairie.

Accompagnement : Couvrir les latéraux.


Répartition des
missions
Réserve : Interpeller les individus récalcitrants.

Sûreté : Couvrir l'arrière du dispositif.


Contact: Ne pas s'attarder sur un éventuel réfractaire.

Accompagnement : Interdire tout retour des manifestants.

Réserve: Au mieux dégager les manifestants interpellés, au pire assurer leur


CAT garde.

Ciop : Filmer tout incident ou tout événement.

Pilotes : Renforcer vos pelotons respectifs sur les différents points pour
valoriser le dispositif en fin d'action.

Rendez-compte dès que prêts !


Ordres
Bâtons, par la droite des boucliers, en ligne de contact !
préparatoires
A mon commandement ! En avant !

Halte ! Rétablissez-vous !
Ordres en fin
d'action
Boucliers, par la droite des bâtons, en ligne de contact !
Exemple de vague de refoulement
Articulation du dispositif en 4 éléments
Articulation en ligne sur un ou plusieurs rangs
Progression lente et massive

Pression régulière et constante sur la foule


Prise en compte des latéraux
Rétablissement en BAFF
La charge

Verbes missionnels employés : dégager, s'emparer de, interdire.

Généralités
Définition
La charge a pour but d'obliger une foule hostile à dégager des lieux qu'elle refuse d'évacuer, en
combinant le mouvement et la force si nécessaire, pour obtenir un rapport de forces favorable,
nécessaire à la réussite de la mission (concentration des efforts).
Opération à caractère offensif, la charge implique un emploi de la force.
Placée sous les ordres d'un chef unique, elle se compose de cinq éléments : contact,
accompagnement, appui, réserve et sûreté.

Organisation générale du dispositif


Réalisée à partir d'un BAFF, elle se termine de la même manière, après avoir dégagé la foule par
une progression caractérisée par sa percussion, sa masse et sa cohésion. Au cours de la manœuvre,
tous les accès latéraux sont tenus au fur et à mesure de la progression afin d'éviter tout retour des
manifestants.
La distance parcourue par une charge est fonction de la largeur de l'axe à dégager et des axes
latéraux à couvrir (nombre, largeur et espacement). Action dynamique de courte durée, elle dépasse
rarement la centaine de mètres.
Malgré des délais d'exécution souvent très courts et un lieu imposé par les circonstances, l'analyse
des points particuliers reste absolument nécessaire.
En liaison avec les autorités, le commandant du dispositif fixe la limite de bond, le signal et le
rythme de départ, sa place, les conditions d'ouverture du feu et la position des véhicules au cours de
l'action dynamique (Cf SOE).
En fin d'opération, il fait réaliser le PAM aux différents éléments (point sur les personnels,
l'armement et le matériel) et s'assure de la prise en compte des blessés (FO et/ou adversaires) et/ou
des personnes appréhendées.
Il se prépare éventuellement à exécuter une nouvelle charge et prend en compte toute évolution de
la situation pour adapter le dispositif en conséquence (économie des forces). Si besoin, il demande
un recomplètement en munitions.

L'élément de contact
Généralement en ligne sur deux rangs, en formation compacte ou modulaire, il dégage le terrain
occupé par les manifestants, en l'observant attentivement afin de déceler les obstacles de toute
nature pouvant gêner la progression.
La vitesse de progression est adaptée aux différents temps de l'action (marche, pas de gymnastique,
charge), en maintenant l'alignement du personnel et la cohésion dans les rangs. Aucune poursuite
individuelle ni aucun attardement sur des manifestants isolés dépassés, ne doit ralentir l'action
collective.

L'élément d'accompagnement
Chargé de mettre en place des barrages d'arrêt latéraux sommaires afin d'interdire le retour des
manifestants dans l'espace dégagé, il s'articule généralement en plusieurs détachements (imposés
par le terrain).
Les axes latéraux sont clairement identifiés pour une mise en place immédiate des barrages latéraux
après le passage du contact (interdire tout retour).
Les effectifs sont adaptés en permanence, et chaque barrage latéral peut être allégé ou renforcé,
avec des lancers de grenades lacrymogènes si nécessaire.

L'élément d'appui
Chargé d'appuyer efficacement tout point du dispositif par des tirs de dispersion et d'interdiction, il
est placé sous les ordres du CAF.
Il s'assure tout particulièrement de l'exécution des formalités légales, mais aussi de la permanence et
de l'efficacité des tirs au profit de tous les éléments du dispositif, pendant l'intégralité du
mouvement : au départ, au cours, en fin de charge, et en cas de retour offensif des manifestants.

Élément de sûreté
Généralement articulé en ligne sur un rang, il est chargé d'assurer la protection de l'ensemble du
dispositif vers l'arrière. Il veille particulièrement à se renseigner au plus loin et rend compte de toute
activité suspecte.
D'un effectif souvent réduit, il veille tout particulièrement à éviter les affrontements et doit alerter
immédiatement de toute arrivée de manifestants au contact de son élément, et le cas échéant,
demander le renfort nécessaire.

L'élément de réserve
Chargé de renforcer tout point du dispositif, de procéder à des arrestations et d'intervenir au profit
des véhicules placés dans le dispositif et pris à partie.
Articulé en plusieurs équipes particulièrement manœuvrières, il intervient sur ordre ou d'initiative
pour se saisir des manifestants dépassés par l'élément de contact.
Dans toute la mesure du possible, les personnes interpellées sont dégagées hors du dispositif. En cas
d'arrestations indispensables, il assure la garde des personnes appréhendées.

Participation des véhicules


La préoccupation essentielle réside dans la volonté de ne pas causer de blessure dans les rangs des
forces de l'ordre.
• Véhicules intégrés d'emblée au barrage
Les conducteurs suivent la progression, environ 10 m derrière l'élément de contact. L'emploi des
avertisseurs sonores ne doit pas être systématique, mais laissé à l'appréciation du commandant de la
charge. En limite de bond, les véhicules réintègrent le barrage sur ordre du commandant du
dispositif.
• Véhicules non intégrés au barrage
Les conducteurs suivent la progression de l'élément de contact en colonne double. Ils peuvent être
sollicités en cas de besoin pour renforcer les éléments de sûreté latérale.

Exemple de cadres d'ordres


« Pour une charge » (de nuit)

Point à
Intersection Boulevard Carnot / Avenue Foch exclue.
atteindre

Départ En marchant (ou au pas de gymnastique ou en courant).

5 éléments :

Contact : Alpha à gauche et Bravo 1 à droite.


Articulation Accompagnement : Bravo 21 à gauche, Bravo 22 à droite.
Appui : LG.
Réserve : India.
Sûreté : Charlie.

Contact : Dégager Carnot, libérer l'entrée de la mairie.


Répartition des Accompagnement : Couvrir les latéraux.
missions Appui : Appuyer tout point du dispositif sur ordre.
Réserve : Interpeller les individus récalcitrants.
Sûreté : Couvrir l'arrière du dispositif.

Contact: Les chefs de groupe effectueront un lancer d'une CM6 chacun, en fin de
bond, devant les manifestants.
CAT
Accompagnement : Interdire tout retour des manifestants.
Réserve: Dégager les manifestants interpellés.

Appui : Appuyer la ligne de contact au départ de la charge par un tir de


dispersion. En fin d'action effectuer un tir d'interdiction d'initiative, aux
débouchés de l'Avenue Foch.

Ciop : Filmer tout incident ou tout événement.

Pilotes : Progression Alpha et Bravo intégrés, 10m derrière le contact,


avertisseurs sonores et projecteurs de recherche activés, réintégration du BAFF
sur ordre.

Rendez-compte dès que prêts ! Bâton pointe en avant...


Ordres en cours
A mon commandement ! En avant !
d'action
Au pas de gymnastique ! Chargez ! Halte ! Lancez !
Rétablissez-vous !

Exemple de charge
1. Mise en place des appuis pour dégager l'adversaire
2. S'emparer du terrain - Barrages d'arrêt latéraux

3. Concentration des efforts - Percussion, masse et cohésion


4. Rétablissement en BAFF
Le bond offensif

Verbes missionnels employés : interdire, tenir.

Généralités
Définition
Le bond offensif a pour but de dissuader et d'éloigner une foule hostile devenue trop pressante pour
les FO, en créant une zone libre de tout manifestant devant les éléments au contact, tout en
conservant la mission initiale d'interdiction d'un compartiment de terrain.
Opération à caractère offensif, il implique l'emploi de la force. L'aptitude à combiner le mouvement
et la force est primordiale pour obtenir un rapport de forces favorable, nécessaire à la réussite de la
mission (concentration des efforts).
Il permet aux FO de se dégager d'une pression trop forte de l'adversaire, qui peut notamment mettre
en danger la sécurité de l'unité. Il est exécuté aussi bien au niveau de la ligne de contact, qu'au
niveau de la sûreté arrière ou latérale, sans aucune volonté de gagner du terrain.
Utilisé le plus souvent lors de mission statique ou défensive, il permet également de faciliter le
décrochage d'une unité, ou de couvrir l'intervention d'un élément projeté.
Placé sous les ordres d'un chef unique, il se compose généralement de quatre éléments : contact,
appui, réserve et sûreté. En fonction de la configuration des lieux, la réserve peut être remplacée par
un accompagnement (imposé par le terrain).

Organisation générale du dispositif


Réalisé à partir d'un BAFF, il se termine de la même manière, après avoir repoussé et éloigné la
foule par une action dynamique caractérisée par sa percussion, sa masse et sa cohésion. Le cas
échéant, les accès latéraux sont tenus afin d'éviter tout retour des manifestants.
Il est effectué par l'élément au contact des manifestants sur une distance de 5 à 10 m au maximum,
avec un retour sur la base de départ, voire un décrochage.
Malgré des délais d'exécution souvent très courts et un lieu imposé par les circonstances, l'analyse
des points particuliers reste absolument nécessaire.
En liaison avec les autorités, le commandant du dispositif fixe la limite de bond (repère
caractéristique visible de tous, dans toute la mesure du possible), le signal et les conditions
d'ouverture du feu (au début et en limite de bond).
En fin d'opération, il fait réaliser le PAM, se prépare éventuellement à exécuter un nouveau bond et
demande, si besoin, un recomplètement en munitions.
Élément de contact
C'est généralement l'élément qui est sous la pression de l'adversaire, il peut être renforcé ou relevé
selon la situation (faiblesse de l'élément, blessés dans les rangs). Pour se dégager de la pression de
l'adversaire durablement, des lancers de grenades à main sont effectués ou commandés par les CDG
ou CDC, en fin de bond, devant les manifestants.

Élément d'appui
Aux ordres du CAF, il est chargé d'appuyer efficacement l'élément au contact, par des tirs de
dispersion en créant un nuage de gaz lacrymogène dans lequel les manifestants sont repoussés. En
fin de bond, il contribue à contenir les manifestants hostiles loin de la ligne de contact, par des tirs
d'interdiction.

Élément de réserve
Toujours dans un souci d'économie des forces, et lorsque la configuration du terrain le permet, la
réserve est chargée de renforcer tout point du dispositif, procéder à des arrestations et intervenir au
profit des véhicules placés dans le dispositif et pris à partie.

Élément de sûreté
Il est chargé de prendre en compte la protection arrière du dispositif et la sécurité des véhicules.

Élément d'accompagnement
Cet élément est constitué uniquement lorsque le terrain l'impose. Il est destiné à interdire, lors du
mouvement collectif du bond, les axes latéraux afin de protéger les flancs de l'élément de contact.
Exemple de cadres d'ordres

« Pour un bond offensif »

Point à atteindre Le lampadaire à 8m sur la gauche de l'axe.

4 éléments :

Contact : Alpha à gauche et Bravo à droite.


Articulation
Appui : LG.
Accompagnement : India.
Sûreté : Charlie.

Contact : Dégager les manifestants.


Répartition des
Appui : Appuyer la ligne de contact.
missions
Accompagnement : Couvrir les latéraux.
Sûreté : Couvrir l'arrière du dispositif.

Pour les CDG Alpha, Bravo, India 1 et 2


préparer un lancer d'une CM6, en fin de bond, devant les manifestants.

CAT
Pour les « LG »
appuyer la ligne de contact d'initiative par un tir de dispersion de 3 CM6 sur la
foule, suivi d'un tir d'interdiction en fin de bond de 3 CM6 sur l'axe principal, et
d'une CM6 sur chaque débouché.

Rendez-compte dès que prêts !


Ordres en cours
A mon commandement ! En avant !
d'action
Halte ! Lancer ! « Appui » Feu !
Repli ! Rétablissez-vous !

Réitération des sommations ou avertissements

« Pour un bond offensif, mêmes éléments ! »


Pour les bonds
Rendez-compte dès que prêts !
suivants
A mon commandement ! En avant !
Halte ! Lancer ! « Appui », Feu !
Repli ! Rétablissez-vous !

Le décrochage Dans les CAT préciser : Succession de bonds offensifs !


Pour chaque bond, reculer de X mètres pour se rétablir !
Exemple de bond offensif

1. Mise en place des appuis pour éloigner une foule hostile

2. Action dynamique sur 5 à 10 m au maximum - Barrages d'arrêt latéraux


3. Concentration des efforts - Grenades à main en fin de bond

4. Retour et rétablissement en BAFF sur la base de départ


La patrouille

Verbes missionnels employés : reconnaître, surveiller, protéger.

Définition
A l'effectif minimal du groupe, la patrouille se déplace à pied ou en véhicule pour montrer la force
dans une zone susceptible ou venant d'être troublée (mesure préventive), pour disperser de petits
attroupements (calmes ou peu hostiles) et/ou rechercher du renseignement (PNAV adversaire,
viabilité des axes, points particuliers...).
Elle consiste à faire sentir à l'ensemble de la population la présence des forces de l'ordre, leur
capacité d'action et leur détermination à préserver l'OP.
La patrouille n'agit jamais seule. Elle est toujours en liaison permanente avec un élément prêt à
intervenir à son profit.
La recherche du renseignement, même si elle ne constitue pas l'objet principal de la mission, est
permanente car elle permet au commandement de conserver sa liberté d'action.

Organisation et mise en œuvre


Une étude approfondie de la configuration des lieux ainsi qu'une organisation efficace des liaisons
et de la diffusion du renseignement sont nécessaires.
Le chef de patrouille organise le système d'observation pour déjouer toute tentative d'encerclement
ou d'agression de sa formation. En milieu urbain ou péri-urbain, il prend particulièrement en compte
la 3D.
Le chef de patrouille doit posséder une bonne capacité d'analyse et un sens tactique. Toute situation
susceptible de mettre en danger la sécurité de la patrouille doit conduire au repli immédiat, dans
l'attente des renforts nécessaires à l'action à mener.
Agissant en sûreté et en liaison constante avec le commandement, le chef de patrouille évite de
s'attarder ou de se laisser accrocher. Une interpellation ne peut être menée qu'en cas d'absolue
nécessité, sur un compartiment de terrain permettant d'être renforcé rapidement, lorsque la
patrouille est en capacité de conserver l'avantage au gré de la manœuvre.

Avant le départ
Le chef de patrouille prépare sa mission (MRT), puis transmet ses ordres (ordre préparatoire et
ordre initial). En liaison avec son CDU, il doit connaître le terrain, les points particuliers à prendre
en compte, la densité et l'attitude de la foule, et prévoir un itinéraire de variantement ou un point de
recueil.
Pendant le déplacement
En tête de la formation, il maintient la direction de marche et règle l'allure du déplacement en
progressant de point d'observation en point d'observation. En liaison permanente au sein de la
patrouille et avec le CDU, il recherche le renseignement et le transmet à ses chefs.
Confronté à un incident sur l'itinéraire (obstacles, manifestants...), il variante jusqu'au point fixé ou
intervient pour régler l'incident s'il estime pouvoir mener l'action avec succès à son niveau. S'il ne
peut faire autrement, il maintient le contact ou rejoint le point de ralliement.
Il prête d'initiative main-forte à tout élément des forces de l'ordre en difficulté pour l'aider à se
dégager.
Il s'attache à rendre compte par radio de sa progression, d'un éventuel variantement et de toutes
interventions réalisées.

Au retour
Il effectue le PAM et établit un CR à son commandant d'unité en demandant un recomplètement si
nécessaire.
Au MOP, en situation de troubles graves, locaux ou généralisés, les patrouilles (plus
particulièrement en véhicules) sont aptes à intervenir pour faire cesser les activités de petits groupes
d'individus particulièrement agressifs, très mobiles, harcelant les FO ou causant des dégradations de
toutes sortes.
Elles recherchent, localisent, isolent les groupes de manifestants, appréhendent de vive force les
délinquants et les remettent à l'autorité judiciaire.
Les missions de l’EGM au MOP

Reconnaissance d'axe

Cette action consiste à rechercher des renseignements d'ordre tactique ou technique sur le terrain ou
sur l'adversaire, sur un point ou dans une zone donnée, en engageant éventuellement le contact.
L'objectif est de renseigner l'échelon supérieur sur la viabilité d'un axe, en le parcourant dans son
intégralité, de Lima en Lima, afin de déceler la présence ou non de l'adversaire sur ou aux abords de
l'axe, en mesure de rétablir sa viabilité dans une limite de temps déterminée.
Les effectifs peuvent être amenés à reconnaître à pied les points de passage obligés et les points
suspects. Ils sont alors suivis ou rattrapés par le convoi.
Au cours de sa progression, l'unité doit être en mesure de :
• dégager un axe ou s'emparer d'un point pour dégager des manifestants ;
• s'emparer du terrain pour dégager un obstacle (chapitre 2) ;
• varianter sur ordre face à un obstacle infranchissable.
Les composantes de la mission doivent respecter un schéma unique : Se préparer, se déplacer
(éclairer), tomber en garde (TEG), s'emparer (en dégageant éventuellement toute présence adverse),
se ré-organiser (tenir sur ordre ou rompre le contact), reprendre la progression.

Processus décisionnel / MRT ou TAMMUC


L'étude permet au chef de concevoir son idée de manœuvre et d'articuler son dispositif. Une bonne
préparation (recherche/analyse du renseignement) permet de garder le temps d'avance nécessaire à
la conduite de l'action (anticipation), et ainsi de pouvoir garder l'ascendant et l'initiative sur
l'adversaire (liberté d'action).
Le chef du dispositif analyse la situation. Il étudie :
• le terrain, les points particuliers, l'adversaire, les délais, les modalités de liaisons, et le cas
échéant la coordination (secours, moyens spéciaux...) ;
• ses capacités et les moyens octroyés pour accomplir la mission, et demande des moyens
complémentaires si nécessaire...

En action décentralisée ou déconcentrée, capacité à agir en autonomie : véhicules, cartes,


transmissions, matériel, armement, munitions, optiques...
Arrêt du dispositif, phases de la manœuvre, articulation et répartition des missions de chacun pour
chaque phase, CAT, gradation (emploi de la force).
Éclairer
Définition
Rechercher le renseignement sans engager le contact, pour contribuer à la sûreté rapprochée du chef
et de la troupe. Point clé : la discrétion.

Consiste à progresser et renseigner sur la viabilité de l'axe et ses abords dans le cadre d'une mission
de reconnaissance, en vue de déceler l'adversaire (vue directe ou indices), afin d'éviter la surprise et
donner au chef le temps de réagir (manœuvrer ou varianter sur ordre).
Le chef du dispositif doit prendre en compte les ME pouvant être menés contre la rame ou contre
l'axe : obstacles, incendies, barrages routiers, tranchées dans la chaussée...

Organisation de la rame
La rame se déplace suivant un mode de progression et une formation donnés. Le choix n'est pas
figé, il est adapté en permanence au terrain et à la situation.
L'étude des actions à mener et éventuelles manœuvres en véhicules à venir est indispensable (avec
le SOE en centralisé). L'itinéraire principal est imposé par l'autorité ou peut être à définir. Prévoir
un itinéraire de variantement, des limites de bond et des aires de stationnement.
Choisir la vitesse et le type de progression (vitesse/sûreté – boule de billard/perroquet), l'emploi ou
non des avertisseurs (gyrophare, 2 tons). Donner les CAT pilotes pendant le déplacement, en limite
de bond, et à l'arrivée.

Mode opératoire
Éclairer en deux échelons, progresser à vue avec appui mutuel des véhicules :
• le 1er échelon (de tête) a pour mission d'éclairer et renseigner en progressant de point
d'observation (PO) en point d'observation ;
• le 2ème échelon (réservé) a pour mission d'appuyer et / ou soutenir l'échelon de tête à
distance de manœuvre, et de couvrir la progression.
S'arrêter, tomber en garde
Arrivée à chaque limite de bond, ou au commandement du chef (adversaire, obstacle...), la rame
s'arrête à distance de sécurité (portée LG) pour renseigner l'échelon supérieur et préparer le bond
suivant. Dès que le terrain le permet, la formation en colonne double est adoptée pour réduire
l'étendue du dispositif.

Définition
Assurer la sûreté immédiate de l'unité à l'arrêt en occupant le terrain en profondeur de part et d'autre
de l'axe, en mesure d'agir ou de rembarquer.

Mode opératoire
Dans toute la mesure du possible, le point de station doit permettre d'avoir des vues sur le
compartiment de terrain (se renseigner), de pouvoir appliquer des feux, de pouvoir manœuvrer
(quitter la zone ou reprendre la progression).
• Jeter un dispositif de mise en garde immédiate (vers l'avant, à l'arrière et sur les latéraux), en
constituant une réserve d'intervention, en mesure de devancer l'adversaire en tout point du
dispositif (bascules de forces).
• Déterminer rapidement les zones de terrain dans les limites desquelles les pelotons, groupes
ou binômes, vont se poster.
• Définir les secteurs d'observation et de tirs pour les LG, en faisant en sorte que les secteurs
se recoupent (ZMSPCP). L'articulation en binôme mixte est à privilégier (bouclier – bâton).
• Des consignes particulières peuvent être données si le stationnement doit se prolonger. En
zone d'insécurité, renforcer éventuellement son dispositif en engageant la réserve et/ou en
interposant des véhicules de service si nécessaire.
• Observer, se renseigner, renseigner : Rechercher tout indice ou activité suspecte sur le point
et ses abords. En cas de présence de l'adversaire, réfléchir à son action en recherchant sur le
terrain :
• les points forts pour appuyer ;
• les repères pour les reports de tir ;
• les zones d'implantation de l'adversaire ;
• ses possibilités d'accès au compartiment de terrain.

Adresser sans délai un CR initial de la situation au CDU.


Dégager / S'emparer de

Définition
Libérer un emplacement, un secteur, ou une zone de toute présence adverse, et en fonction des
ordres reçus s'assurer de sa possession et interdire tout retour à l'adversaire.
Face à une foule calme, la formation d'un barrage homogène est abandonnée au profit de
l'occupation du terrain en profondeur.
L'articulation et les effectifs à engager sont adaptés à la position, à la nature, au volume, à l'attitude
de l'adversaire, ainsi qu'à la configuration du terrain.
De par la configuration de la zone d'action, les erreurs tactiques à éviter sont :
• de dégager les manifestants sur l'axe de progression ;
• d'avoir un dispositif trop étendu (véhicules).

Mode opératoire
L'action consiste à aborder la zone, en dégageant l'adversaire par le mouvement et par le feu si
nécessaire, et le fixer en dehors de l'axe à emprunter. Généralement, 4 éléments sont nécessaires
pour dégager ou s'emparer d'un axe.
• Le contact, avec des effectifs suffisamment nombreux pour créer l'effet de masse, et dégager
les manifestants sur le côté de l'axe ;
• L'appui, en mesure de fournir des feux aux autres éléments ;
• La sûreté qui interdit les flancs et l'arrière du dispositif et assure notamment la protection des
véhicules ;
• la réserve, en mesure d'intervenir au profit des autres éléments ou de mener une action
offensive sur l'adversaire.

Importance du dialogue avec l'adversaire pour rétablir la viabilité de l'itinéraire et dégager un


attroupement sans emploi de la force.

Dégager un axe
L'objectif de cette action, qui nécessite dynamisme et coordination, est de dégager les manifestants
sur un des côtés de l'axe qu'ils occupent, puis de les contenir pour rétablir la viabilité de l'axe,
permettre le passage du convoi puis, en fonction des ordres reçus, tenir la position ou reprendre la
progression.
• Appuyer la manœuvre et dégager les manifestants
Sommations ou avertissements demeurés sans effet. Définition de la limite de bond et de la
manœuvre par le mouvement et, si nécessaire, par le feu. Renforcement face à l'avant (élément de
contact) et mise en place des appuis pour dégager l'adversaire.
L'élément d'appui délivre des tirs d'interdiction afin d'isoler les zones à interdire (contraindre
l'adversaire à se disperser sur le coté de l'axe déterminé), combinés à des tirs de dispersion
directement sur l'adversaire (contraindre l'adversaire à quitter la portion de terrain qu'il occupe).
Les tirs sont associés à la manœuvre dynamique de l'élément de contact qui effectue un mouvement
tournant, suffisamment ample et rapide pour dégager les manifestants sur le coté de l'axe. Un
élément peut également varianter pour dégager l'adversaire sur un compartiment de terrain
défavorable.
La coordination avec le mouvement de l'unité et l'intensité des tirs sont des facteurs indispensables à
la réussite de la manœuvre.

• Canaliser et fixer les manifestants puis couvrir le passage du convoi


Restreindre l'action de l'adversaire pour lui interdire tout retour sur l'axe et prendre l'ensemble des
mesures pour s'opposer à une action éventuelle de l'adversaire pouvant menacer le passage du
convoi :
• par un maintien à distance de l'adversaire qui permet de sécuriser l'axe et ses abords ;
• par le mouvement et par le feu si nécessaire, pour obtenir un rapport de forces favorable
(grenades, bonds offensifs...).

• Tenir ou reprendre la progression


En fonction des ordres reçus, tenir la position pour empêcher l'adversaire de reconquérir l'objectif et
ses abords, en attendant le soutien d'une unité amie, ou
se ré-organiser en faisant franchir la rame pour permettre l'embarquement des personnels et
reprendre la progression.
Exemple :
1. Dégager l'adversaire hors de l'axe
Coordination du mouvement et du feu

2. Canaliser et fixer l'adversaire - Franchissement


Maintien à distance – Passage du convoi
S'emparer d'un point
Cette action consiste à s'assurer de la possession d'un point particulier en dégageant, le cas échéant,
l'adversaire qui l'occupe et en lui interdisant tout retour pendant un temps voulu. Il s'agit de dégager
les manifestants au-delà du point qu'ils tiennent en les maintenant sans les disperser, en vue
d'utiliser ce point ou permettre le passage du convoi.

• Appuyer la manœuvre et dégager les manifestants


Sommations ou avertissements demeurés sans effet. Définition de la limite de bond et de la
manœuvre par le mouvement et, si nécessaire, par le feu. Renforcement face à l'avant (élément de
contact) et mise en place des appuis pour dégager l'adversaire.
L'élément d'appui délivre des tirs d'interdiction afin d'isoler les zones à interdire (contraindre
l'adversaire à se disperser uniquement sur le secteur souhaité pour libérer l'axe de progression du
convoi), combinés à des tirs de dispersion directement sur l'adversaire (contraindre l'adversaire à
quitter le point qu'il occupe).
Les tirs sont associés à la manœuvre dynamique de l'élément de contact qui effectue une charge
pour dégager les manifestants au plus loin du point et sur la limite de bond fixée.
La coordination avec le mouvement de l'unité et l'intensité des tirs sont des facteurs indispensables à
la réussite de la manœuvre.

• Canaliser et fixer les manifestants puis couvrir le passage du convoi


Restreindre l'action de l'adversaire pour lui interdire tout retour sur le point et prendre l'ensemble
des mesures pour s'opposer à une action éventuelle de l'adversaire pouvant menacer le passage du
convoi :
• par le maintien à distance de l'adversaire et le contrôle des abords afin de sécuriser la zone :
personnels et véhicules ;
• par le mouvement et par le feu si nécessaire, pour obtenir un rapport de forces favorable
(grenades, bonds offensifs...).

• Tenir ou reprendre la progression


En fonction des ordres reçus, tenir la position pour empêcher l'adversaire de reconquérir l'objectif et
ses abords, en attendant le soutien d'une unité amie, ou
se ré-organiser en faisant franchir la rame pour permettre l'embarquement des personnels et
reprendre la progression.
Exemple :
1. Dégager l'adversaire au plus loin
Coordination du mouvement et du feu

2. Canaliser et fixer l'adversaire - Franchissement


Maintien à distance – Passage du convoi
Varianter (obstacle infranchissable)
Action qui consiste, sur ordre et quand la progression de l'unité s'avère impossible (obstacle
infranchissable ou foule importante et très hostile), à emprunter un nouvel itinéraire permettant de
rejoindre l'axe initial au delà de l'obstacle rencontré.

Exemple de variantement :
Obstacle infranchissable, CR, variantement sur ordre, contournement

Se réorganiser
La viabilité de l'axe est rétablie
Rendre compte de l'effet obtenu sur l'adversaire et, le cas échéant, attitude des manifestants. Reprise
de la progression sur ordre.

La viabilité de l'axe est toujours menacée


Rendre compte des manœuvres entreprises, du potentiel de l'unité et de l'attitude des manifestants.
Sur ordre, tenir la position en installant un dispositif modulaire adapté à la menace ou rompre le
contact.
Au bout de l'axe à reconnaître
Faire le PAM et CR à l'échelon supérieur. Sur ordre, tenir la position en installant un dispositif
adapté (en mesure de renseigner et de se renseigner), ou rupture de contact sur ordre (en mesure de
reprendre une autre mission).

La protection d'itinéraire Pour mémoire


En fin de reconnaissance d'axe, l'unité peut se voir confier une autre mission : la protection
d'itinéraire. Elle consiste à mettre en place, sur un itinéraire préalablement reconnu, un dispositif
d'interdiction en zone ouverte, s'appuyant sur les points clés du terrain, complété par un dispositif de
surveillance mobile.

Organiser et articuler le dispositif


L'objectif est d'être en mesure de tenir les points clés du terrain, les points de passage obligés, les
accès à l'itinéraire et les points favorables à l'observation.

Observer, se renseigner, renseigner


L'observation (savoir observer, renseigner et rendre compte) et la vigilance (assidue et continue)
constituent la base de l'alerte, permettant de se prémunir de toute agression. Il s'agit de rechercher
tout indice ou activité suspecte sur le point et ses abords et rendre compte sans délai de tout fait
anormal.

Protéger
En cas de menace ou d'attaque, rendre compte sans délai, maintenir l'intégrité du poste jusqu'à
l'arrivée de renforts (gradation) et interdire toute action sur l'itinéraire protégé en appliquant les
consignes de défense (connues de tous).

Exemple de dispositif d'interdiction en zone ouverte (Outre-Mer) :


1. Contact 2. Appui 3. Réserve
Synthèse du rôle de l'encadrement Pour mémoire

Rôle du CDU
• Étude particulière du terrain, des points particuliers, de l'adversaire
• Définition de l'itinéraire principal, d'un variantement
• Articuler et répartir les missions CDPI, CDP, CAF, SOE, CIOP
• Organiser les liaisons et l'acheminement du renseignement
• Définir les limites de bond, faire progresser de Lima en Lima
• A chaque arrêt, jeter un dispositif de mise en garde immédiate
• Faire occuper le terrain sur la profondeur (renseignement, sécurité)
• Faire reconnaître à pied les points de passage obligés ou suspects
• Rétablir la viabilité sans emploi de la force si possible (dialogue)
• Sommations ou avertissements (échec dialogue)
• Définir la manœuvre, modalités de captation vidéo
• Commander l'intervention (coordination tactique manœuvre/feux)
• Varianter sur ordre de l'échelon supérieur si nécessaire
• Renseigner en permanence l'échelon supérieur (viabilité de l'axe)
• Réorganiser l'unité pour tenir ou reprendre la progression
• Mettre en place un dispositif de protection d'itinéraire sur ordre

• En mesure d'intervenir au profit des autres éléments


Rôle du CDT PI
• En mesure de mener une action offensive sur l'adversaire
• En zone d'insécurité, renforcer les éléments au contact

• Faire assurer l'observation de tous, tous azimuts (déplacements)


• S'arrêter à distance de sécurité à chaque limite de bond
• Débarquer, tomber en garde face à la direction dangereuse
• Poster binômes : avoir des vues, appliquer des feux, être protégé
Rôle du CDP et des gradés
• Occuper le terrain sur la largeur et sur la profondeur
au contact
• CR sans délai au CDU en cas de : adversaires, obstacles, indices...
• Diffuser des ordres en cours d'action concis, clairs et précis
• Coordonner leurs actions offensives avec les appuis feux
• Organiser un dispositif d'interdiction si protection d'itinéraire
• CR CDU : franchissement, embarquement de tous les personnels

• Connaître les intentions du CDU


• Veiller en permanence au respect du cadre légal
• Observer l'adversaire et le terrain, rechercher le renseignement
• Analyser les contraintes : météo, obstacles naturels ou artificiels...
Rôle du CAF • Poster les appuis (observer, se protéger, utiliser ses armes)
• Désigner les objectifs et la nature des tirs (précision/effet à obtenir)
• Appuyer la manœuvre (coordination feu/mouvement)
• Maintenir la discipline du feu, observer les résultats obtenus
• Faire cesser le tir dès que l'effet souhaité sur l'adversaire est obtenu
• CR CDU: effets obtenus, conditions UDA, consommation...
• Dès le débarquement, organiser le stationnement (resserrer la rame)
• Garantir capacité manœuvre (rompre contact / reprise progression)
• Souci permanent de réduire l'étendue du dispositif (colonne double)
• En zone d'insécurité, interposer les véhicules si nécessaire
Rôle du SOE • Générer un couloir de protection (en fonction terrain et situation)
• Consignes particulières en cas de stationnement prolongé
• Analyser les contraintes : manœuvres / secteur de rétablissement
• Anticiper et expliquer aux pilotes les manœuvres à venir
• Définir la limite de bond après franchissement (axe/point occupé)
• CR CDU : Mise en place, articulation, capacité à manœuvrer...

• Faire face aux directions dangereuses (arrière et latéraux)


• Assurer la protection arrière et latérale du dispositif
Rôle du CDP et des gradés
• Assurer la permanence de l'observation (au plus loin)
en sûreté
• Rendre compte sans délai de l'arrivée de manifestants
• S'opposer à toute menace, mouvement et feu si nécessaire
• Définir la limite de bond après franchissement (axe/point occupé)
Dégager un obstacle

Action qui consiste à dégager ou à enlever un obstacle, tenu ou non par l'adversaire, et ainsi
permettre le dégagement d'un axe ou d'un itinéraire.
Opération délicate nécessitant, avant toute intervention, une observation minutieuse de l'obstacle, de
l'adversaire et du terrain, pour déterminer les moyens, les délais d'intervention et les techniques à
mettre en œuvre.

Processus décisionnel
L'analyse des éléments caractéristiques de l'obstacle et le compte rendu du CDP qui le découvre
sont déterminants pour le CDU : conception d'une manœuvre privilégiant la sécurité des personnels,
de l'adversaire et de l'environnement, réduisant ainsi les possibilités de dommages collatéraux.

Nature de la menace
• Adversaire présent devant, derrière ou sur l'obstacle (obstacle tenu)
PNAVM adversaire (équipement, armement, types de projectiles). Prendre en compte la possibilité
d'éléments de renfort.
• Adversaire absent ou suffisamment éloigné (obstacle non tenu)
Ne pas déceler de présence aux abords de l'obstacle ne signifie pas qu'il n'est pas sans risque. Il y a
toujours une possibilité de piégeage ou de présence d'un tireur embusqué à distance de l'obstacle.

Nature de l'obstacle
Sec / enflammé, dimensions (largeur, hauteur, profondeur), matières premières (troncs d'arbres,
bidons, véhicules, gravats, mobiliers urbains, produits dangereux...), renforcements visibles (câbles,
tranchées, piégeages, entravement...).

Rapport obstacle / terrain


Possibilité de débordement à pied (cas des abattis en terrain ouvert), ou point de passage obligé (axe
bloqué, cas des barricades en zone urbaine).

Analyse sur la profondeur


Édification de plusieurs obstacles sur la profondeur, sur des points sciemment choisis, en vue
d'isoler une zone, de réduire la liberté de manœuvre des FO...

Débordement possible
Le contournement est toujours privilégié même si l'adversaire se replie en franchissant l'obstacle.
S'arrêter à distance de sécurité, débarquer et tomber en garde face à toutes les directions. L'action
doit être dynamique afin de bénéficier de l'effet de surprise et/ou obtenir l'ascendant sur l'adversaire.
Fixer, Dégager l'adversaire
La première phase de l'intervention dépend de la position de l'adversaire :
• Obstacle non tenu (pas d'adversaire présent ou très éloigné de l'obstacle) :
Fixer l'adversaire, si besoin en le maintenant à distance par des tirs d'interdiction.
• Obstacle tenu (adversaire derrière l'obstacle) :
Dégager l'adversaire au plus loin de l'obstacle par des tirs de dispersion, et lui interdire tout retour
par des tirs d'interdiction.
• Obstacle tenu (adversaire devant l'obstacle) :
Dégager l'adversaire au delà et au plus loin de l'obstacle par des tirs de dispersion, et lui interdire
tout retour par des tirs d'interdiction.
Pour la suite de l'intervention, les composantes sont identiques.

Exemple – dégager un obstacle tenu devant


Découverte obstacle – TEG – Mise en place des appuis

Couvrir le débordement, Interdire tout retour à l'adversaire


Prendre l'ensemble des mesures pour s'opposer à une action éventuelle de l'adversaire pouvant
menacer le débordement de l'obstacle :
• par le contrôle des abords jusqu'à l'horizon dangereux, en accentuant l'effort sur les points
clés du terrain ;
• par des tirs d'interdiction pour le maintenir à distance et lui empêcher tout retour (si besoin
lorsque l'obstacle est non tenu).
La neutralisation de l'adversaire précède de peu l'assaut, elle doit être intense et maintenue jusqu'à la
mise en place de la ligne de contact.

S'emparer du compartiment de terrain


S'assurer de la possession de la zone et interdire tout retour à l'adversaire.
En fonction de la menace et du terrain, l'élément de contact déborde largement l'obstacle, en
progressant de part et d'autre ou d'un seul côté de l'axe et en dégageant les manifestants
récalcitrants, pour installer une bulle de protection face à l'avant.
Se rétablir à distance de sécurité face aux directions dangereuses, sur la limite de bond fixée
(exemple : prochain compartiment de terrain, 50 m au-delà de l'obstacle...).

Couvrir et interdire – S'emparer de


Contrôle des abords – Maintien à distance – Débordement de l'obstacle

Couvrir la reconnaissance, Interdire tout retour à l'adversaire


Prendre l'ensemble des mesures pour s'opposer à une action éventuelle de l'adversaire pouvant
menacer l'action de la cellule « reconnaissance » (PI) :
• par un encagement hermétique de l'obstacle dans son ensemble qui permet de sécuriser la
zone : personnel, adversaire, environnement ;
• par le mouvement et par le feu si nécessaire, pour empêcher tout retour de l'adversaire : tirs
de dispersion, d'interdiction, bonds offensifs... (concentration des efforts).
Reconnaître l'obstacle
Les points clés sont le placement des personnels à distance de sécurité et la recherche permanente
de protection, a fortiori en cas de suspicion de piégeage.
L'approche de l'obstacle par la cellule « reco » s'effectue en sûreté, si possible sous la protection
d'un véhicule (de nuit, possibilité d'utiliser les projecteurs Irisbus), avec un minimum de personnels
équipés du maximum de protections (un binôme au maximum pour la sécurité des personnels en cas
de piégeage).
Reconnaître de part et d'autre de l'obstacle pour déceler un piège éventuel et déterminer les moyens,
délais et techniques nécessaires (exemple : obstacles ancrés au sol, piégés, point de poussée ou de
treuillage le plus favorable).

Couvrir et interdire – Reconnaître


Encagement – Concentration des efforts – Reconnaissance en sûreté

Dégager l'obstacle
Après le CR, propositions au CDU et décision : opération de treuillage (treuil véhicule), utilisation
du matériel spécifique (engagement des opérateurs disqueuse ou tronçonneuse), renfort en
personnel pour un déblaiement à la main, demande de moyens nécessaires (poussée, percussion)...
Ouverture d'une brèche pour le passage du convoi ou déblaiement de l'axe en fonction des ordres
reçus.
Franchissement de la rame
Le franchissement s'effectue sous la protection de l'élément de sûreté (éventuellement, en fonction
de la situation, des autres éléments au contact sur les latéraux), réarticulation de l'unité.
En fonction des ordres reçus : tenir la position (empêcher l'adversaire de reconquérir l'objectif et ses
abords), ou embarquement des personnels (reprise de la progression).

Dégager – Franchissement
Brèche ou déblaiement sur ordre – Franchissement – Embarquement sur ordre

Débordement impossible – Adversaire devant (tenu)

Cette manœuvre implique que les manifestants se replient en franchissant l'obstacle.


Cette situation laisse penser que l'obstacle n'est pas piégé.

Dégager l'adversaire
Mise en place des appuis au sol pour dégager l'adversaire au-delà et au plus loin de l'obstacle par
des tirs de dispersion.
Exemple : Dégager l'adversaire
Découverte obstacle – TEG – Mise en place des appuis
L'adversaire franchit l'obstacle par les côtés

Couvrir le franchissement, Interdire tout retour à l'adversaire


Prendre l'ensemble des mesures pour s'opposer à une action éventuelle de l'adversaire pouvant
menacer le franchissement de l'obstacle, par des tirs d'interdiction pour maintenir les manifestants
loin de l'obstacle.
La neutralisation de l'adversaire précède de peu l'assaut, elle doit être intense et maintenue jusqu'à la
mise en place de la ligne de contact.

S'emparer du compartiment de terrain


S'assurer de la possession de la zone et interdire tout retour à l'adversaire.
Franchissement de l'obstacle par l'élément de contact par les passages empruntés par les
manifestants et rétablissement en BAFF face aux directions dangereuses, sur la limite de bond fixée,
à distance de sécurité.
Couvrir et interdire – S'emparer de
Maintien à distance – franchissement (par les passages empruntés)

Couvrir la reconnaissance, Interdire tout retour à l'adversaire


Prendre l'ensemble des mesures pour s'opposer à une action éventuelle de l'adversaire pouvant
menacer l'action de la cellule « reconnaissance » (PI) :
• par la mise en place d'un dispositif imperméable face à l'avant, jusqu'à l'horizon dangereux,
permettant de sécuriser la zone dans son ensemble : personnel, adversaire, environnement.
• par le mouvement et par le feu si nécessaire, pour empêcher tout retour de l'adversaire : tirs
de dispersion, d'interdiction, bonds offensifs...

Reconnaître l'obstacle
L'approche de l'obstacle par la cellule « reco » s'effectue en sûreté, si possible sous la protection
d'un véhicule (de nuit, possibilité d'utiliser les projecteurs Irisbus), avec un minimum de personnels
équipés du maximum de protections (un binôme au maximum pour la sécurité des personnels en cas
de piégeage).
Reconnaître de part et d'autre de l'obstacle pour déceler un piège éventuel et déterminer les moyens,
délais et techniques nécessaires (exemple : obstacles ancrés au sol, piégés, point de poussée ou de
treuillage le plus favorable).
Couvrir et interdire – Reconnaître
Dispositif hermétique – Concentration des efforts – Placement à distance de sécurité et recherche de
protection – Reconnaissance en sûreté

Dégager l'obstacle
Après le CR, propositions au CDU et décision : opération de treuillage (treuil véhicule), utilisation
du matériel spécifique (engagement des opérateurs disqueuse ou tronçonneuse), renfort en
personnel pour un déblaiement à la main, demande de moyens nécessaires (poussée, percussion)...
Ouverture d'une brèche pour le passage du convoi ou attente de services spécialisés pour le
déblaiement de l'axe, en fonction des ordres reçus.

Franchissement de la rame
Le franchissement s'effectue sous la protection de l'élément de sûreté et éventuellement des autres
éléments au contact sur les latéraux, réarticulation de l'unité.
En fonction des ordres reçus : tenir la position pour empêcher l'adversaire de reconquérir l'objectif
et ses abords, ou reprise de la progression.
Dégager – Franchissement
Brèche ou déblaiement sur ordre – Franchissement
Embarquement sur ordre

Débordement impossible - Adversaire derrière


Cette situation laisse suspecter un piégeage.
Seule la neutralisation de l'adversaire, à distance de l'obstacle, garantit une reconnaissance et un
traitement de l'obstacle en sûreté. Cette démonstration de force basée sur les appuis feux, permettant
de limiter au maximum les possibilités d'action de l'adversaire pendant un laps de temps exigeant,
respecte systématiquement le principe de gradation.

Fixer, Dégager l'adversaire


La première phase de l'intervention dépend de la position de l'adversaire :
• Obstacle non tenu (pas d'adversaire présent ou très éloigné de l'obstacle) :
Fixer l'adversaire, si besoin en le maintenant à distance par des tirs d'interdiction.
• Obstacle tenu (adversaire derrière l'obstacle) :
Dégager l'adversaire au plus loin de l'obstacle par des tirs de dispersion, et lui interdire tout retour
par des tirs d'interdiction.
Exemple - Dégager l'adversaire
Découverte obstacle – TEG – Refoulement de l'obstacle

Pour la suite de l'intervention, les composantes sont identiques

Couvrir la reconnaissance, Interdire tout retour à l'adversaire


Prendre l'ensemble des mesures pour s'opposer à une action éventuelle de l'adversaire pouvant
menacer la reconnaissance de l'obstacle, par des tirs d'interdiction pour maintenir l'adversaire loin
de l'obstacle.
Le groupe appuis joue un rôle décisif et doit être en permanence en mesure de délivrer des tirs
d'appuis efficaces pour permettre au PI de remplir sa mission en enlevant toute possibilité à
l'adversaire de pouvoir gêner la zone de travail.
Dans ce cas, la distanciation de l'adversaire s'obtient par l'intensification et la permanence du feu,
pendant toute la durée de l'intervention.

Reconnaître l'obstacle
L'approche de l'obstacle par la cellule « reco » s'effectue en sûreté, si possible sous la protection
d'un véhicule (de nuit, possibilité d'utiliser les projecteurs Irisbus), avec un minimum de personnels
équipés du maximum de protections (un binôme au maximum pour la sécurité des personnels en cas
de piégeage).
Reconnaître de part et d'autre de l'obstacle pour déceler un piège éventuel et déterminer les moyens,
délais et techniques nécessaires.
Couvrir – Reconnaître
Permanence du feu – Reconnaissance en sûreté – Recherche de protection

Dégager l'obstacle
Après le CR, propositions au CDU et décision : treuillage, matériel spécifique (opérateurs disqueuse
ou tronçonneuse), renfort en personnel, demande de moyens... Ouverture d'une brèche.

S'emparer du compartiment de terrain


Franchissement sous appui du PI dès l'ouverture de la brèche pour établir une tête de pont au-delà
de l'obstacle, couvrir l'unité et renseigner. Franchissement du contact (dans l'idéal du quaternaire, 2
pelotons en centralisé) qui se rétablit en BAFF (ou BAM) sur la limite de bond fixée.

Interdire tout retour à l'adversaire


Par le mouvement et par le feu si nécessaire.

Franchissement
Franchissement de la rame, regroupement et réarticulation de l'unité. Embarquement et reprise de la
progression, ou en fonction des ordres reçus, protection des services spécialisés chargés des
opérations de déblaiement.
Dégager – S'emparer de – Franchissement
Brèche – Franchissement – Déblaiement ou embarquement sur ordre
Synthèse dégagement d'obstacle
Pour mémoire

SYNTHÈSE DÉBORDEMENT POSSIBLE POUR MÉMOIRE

SUSCEPTIBLE PIÉGÉ
ANALYSE

TERRAIN NON TENU TENU TENU


OBSTACLE
ADVERSAIRE ADV loin derrière ADV derrière ADV devant

CONCEPTION FIXER ADV DÉGAGER ADV DÉGAGER ADV


DE LA
MANŒUVRE Maintenir à distance Dégager au plus loin Dégager au-delà et au plus
de l'obstacle de l'obstacle loin de l'obstacle

COUVRIR (APPUYER)
Le débordement de l'élément de contact (appuis)
Sécurisation des abords et des points clés du terrain

INTERDIRE
Tout retour de l'adversaire au cours de l'assaut
Et jusqu'à la mise en place de la ligne de contact
S'EMPARER DE
Déborder largement l'obstacle et TEG sur la limite de bond fixée
BAFF ou modulaire, bulle de protection face à l'avant
SÉCURITÉ
COUVRIR
PERSONNEL
Approche et action de la cellule Reco
ADVERSAIRE
Encagement de l'obstacle sur la profondeur (si possible)
ENVIRONNEMENT
INTERDIRE
Tout retour de l'adversaire au cours de la reconnaissance
Et jusqu'au traitement de l'obstacle
RECONNAÎTRE
Déceler pièges éventuels
DÉTERMINATION Recherche protection individuelle et collective maximum
DES MOYENS Déterminer les moyens, délais et techniques d'intervention
DES TECHNIQUES DÉGAGER OBSTACLE
DES DÉLAIS Brèche ou déblaiement (sur ordre)
FRANCHIR
Rame de véhicules puis réarticulation
Embarquement sur ordre et reprise de la progression
SYNTHÈSE DÉBORDEMENT POSSIBLE POUR MÉMOIRE

SUSCEPTIBLE PIÉGÉ SUSCEPTIBLE NON PIÉGÉ


ANALYSE

TERRAIN NON TENU TENU TENU


OBSTACLE
ADVERSAIRE ADV loin derrière ADV derrière ADV devant

CONCEPTION FIXER ADV DÉGAGER ADV DÉGAGER ADV


DE LA
MANŒUVRE Maintenir à distance Dégager au plus loin Dégager au-delà et au plus loin
de l'obstacle de l'obstacle de l'obstacle

COUVRIR COUVRIR (APPUYER)


Approche et action de la cellule Reco Franchissement « contact »
Sécurisation des abords Sécurisation des abords

INTERDIRE INTERDIRE
Tout retour adversaire : Reco et jusqu'au Tout retour de l'adversaire
traitement de l'obstacle
RECONNAÎTRE S'EMPARER DE
Déceler pièges éventuels Franchissement obstacle par
Recherche protection maximum passages empruntés
SÉCURITÉ Déterminer moyens, délais, techniques TEG (BAFF)
PERSONNEL
COUVRIR
ADVERSAIRE DÉGAGER OBSTACLE
Action cellule Reco
ENVIRONNEMENT Ouverture d'une brèche pour le passage du
convoi
INTERDIRE
Tout retour de l'adversaire
S'EMPARER DE RECONNAÎTRE
Franchissement et tête de pont d'un Déceler pièges éventuels
élément du PI : CR Recherche protection
DÉTERMINATION Franchissement élément contact et mise en Déterminer moyens, délais,
DES MOYENS place : BAFF / BAM techniques
DES TECHNIQUES INTERDIRE DÉGAGER OBSTACLE
DES DÉLAIS Ouverture de brèche ou
Tout retour de l'adversaire
déblaiement sur ordre
FRANCHIR FRANCHIR
Rame de véhicules puis réarticulation Rame de véhicules puis
Déblaiement sur ordre réarticulation
Synthèse du rôle de l'encadrement
Pour mémoire

• Déterminer possibilités au regard du CR initial


• Prise en compte des possibilités adverses
• Définir la manœuvre, les limites de bond (rayon d'action)
• Déterminer l'articulation de son dispositif
• Donner ses ordres aux CDPI, CDP, CAF, SOE, CIOP
Rôle du CDU • Organiser les liaisons et l'acheminement du renseignement
• Sommations ou avertissements (cadre légal – gradation)
• Assurer coordination tactique de l'intervention (manœuvre et
feux)
• Assurer la protection des personnels et des véhicules
• Rendre compte et réorganiser l'unité

• Analyser les éléments caractéristiques de la situation


• Faire le bilan des moyens à disposition au regard de l'analyse
• S'assurer du placement en sécurité général avant l'intervention
• S'assurer des capacités amis à s'opposer à toute action adverse
• Approche de l'obstacle, si possible sous la protection d'un
véhicule
Rôle du CDT PI • Fait reconnaître l'obstacle en sécurité, avec le minimum
d'effectif
• Décider de l'opportunité de l'intervention (justifier ses choix)
• Déterminer les moyens, délais et techniques nécessaires
• CR et propositions au CDU : poussée, percussion, treuillage...
• Ouverture d'une brèche ou déblaiement de l'axe
• Si besoin établir une tête de pont (franchissement de l'unité)

• Dès le débarquement, tomber en garde face à toutes les


directions
• Occuper le terrain face à la menace principale
Rôle du CDP et des gradés au • Poster les personnels à distance de sécurité en cas de danger
contact • Assurer la permanence de l'observation tous azimuts
• Diffuser des ordres en cours d'action concis, clairs et précis
• Coordonner leurs actions offensives avec les appuis feux
• S'opposer à toute action adverse menaçant la reconnaissance

• Connaître les intentions du CDU pour délivrer des tirs d'appui


efficace
Rôle du CAF
• Veiller en permanence au respect du cadre légal
• Observer l'adversaire et le terrain, rechercher le renseignement
• Analyser les contraintes : météo, obstacles naturels ou
artificiels...
• Poster les appuis (observer, se protéger, utiliser ses armes)
• Désigner les objectifs et la nature des tirs (précision / effet à
obtenir)
• Appuyer la manœuvre en permanence (coordination)
• Maintenir la discipline de feu, observer les résultats obtenus
• Faire cesser le tir dès que l'effet souhaité sur l'adversaire est
obtenu
• CR CDU: effets obtenus, conditions UDA, consommation...

• Dès le débarquement, organiser le positionnement des VMO


• Garantir capacité manœuvre (rompre contact / reprise
progression)
• Souci permanent de réduire l'étendue du dispositif (colonne
double)
• En zone d'insécurité, interposer les véhicules si nécessaire
• Générer un couloir de protection (en fonction terrain et
Rôle du SOE
situation)
• Consignes particulières en cas de stationnement prolongé
• Analyser les contraintes : manœuvre / secteur de rétablissement
• Anticiper et expliquer aux pilotes les manœuvres à venir
• Définir la limite de bond après franchissement (axe/point
occupé)
• CR CDU : mise en place, articulation, capacité à manœuvrer...

• Faire face aux directions dangereuses (arrière et latéraux)


• Assurer la protection arrière et latérale du dispositif
Rôle du CDP et des gradés en • Assurer la sécurité du convoi
sûreté • Assurer la permanence de l'observation (au plus loin)
• Rendre compte sans délai de l'arrivée de manifestants
• S'opposer à toute menace, mouvement et feu si nécessaire
Interpeller

Action qui consiste à se saisir de toute personne ayant commis une ou plusieurs infractions. La
notion d'interpellation n'est pas du domaine exclusif du peloton d'intervention, chaque peloton est
en capacité de procéder à une interpellation.
La phase d'intervention peut s'avérer problématique et ne doit pas être définie en fonction des
contraintes opérationnelles mais bien en fonction des priorités.
Procéder à des interpellations nécessite une coordination primordiale entre les différents éléments.
Dès lors que l'action d'interpeller se prépare, l'élément de contact ne doit mener aucune action
offensive (bond ou lancer de grenades) au risque de voir s'éloigner l'objectif défini.

Les principes d'engagement


Décision d'engagement (interpellation)
Elle doit s'appuyer sur une analyse d'opportunité de type bénéfices / risques et être prise avec
précaution. Toute l'efficacité réside sur les exigences de disponibilité, de mobilité, d'adaptabilité et
de technicité.

Exigence de mobilité
Le niveau de protection élevé, qui permet de retarder l'emploi de la force par « absorption » de la
violence rencontrée, s'avère être un frein à la mobilité souhaitée. L'allégement de l'élément offensif
est primordial pour assurer une réactivité (déclenchement) et effectuer des actions rapides,
effectives, efficaces.

Principe de travail
Mise en œuvre d'un dispositif opérationnel, reposant sur un peloton réversible dans son utilisation,
pouvant répondre dans la même séquence de temps à l'évolution de la manifestation tout en faisant
face aux groupes de casseurs et fauteurs de troubles de tous acabits (souplesse d'emploi).

Exigence de légalité
Le recours aux moyens de captation vidéo (CIOP, caméras piétons) doit permettre d'améliorer
l'imputation des faits, de consolider ou de pré-constituer des éléments de preuve en matérialisant les
éléments d'infraction.

L'effet recherché
• Surprise : préparation et mise en place en toute discrétion, rapidité d'exécution.
• Sûreté : action limitée dans le temps, limite de bond fixée pour l'intervention, en capacité
d'être appuyé, soutenu ou recueilli.
Engagement en auto-suffisance et/ou avec le soutien de l'EGM
Dispositifs opérationnels et caractéristiques d'emploi
En fonction de la situation et de l'action à entreprendre, le PI peut être amené à procéder à une
interpellation dans le cercle d'action de l'unité (centralisé) ou de manière autonome (décentralisé).
Le commandant du PI articule son peloton en 2 ou 3 éléments distincts, un élément d'interpellation
et un élément de protection dans tous les cas, un élément réservé en soutien lorsqu'il intervient en
auto-suffisance.
Les actions à mener par les chefs d'élément demandent du discernement, elles nécessitent une
faculté d'adaptation et une parfaite compréhension de la mission dévolue à l'unité, de la situation et
de la réglementation (aspect légal).

Équipement des personnels / Exigence de mobilité

Équipés
Matériels et équipements organiques,y compris caméras piétons.
complets

BPPL, grenades (CM6, GM2L, DMP), caméras piétons,


Équipés
protections individuelles à définir au regard de la situation,
légers
LBD à définir au regard de la situation.

PI intégré (2 éléments distincts)


Le PI intervient dans le cercle d'action de l'unité (au sein du dispositif global) qui lui assure appui et
soutien.
Composé d'un élément interpellation et d'un élément protection, l'emploi du PI est prioritairement
axé pour des actions dynamiques (offensives et défensives).
Les personnels du groupe interpellation, équipés en léger, sont chargés de la saisie de l'individu
désigné. Les personnels du groupe protection, équipés complets, assurent la protection rapprochée
de l'intervention.
La ligne de contact assure le soutien du PI : en mesure de le recueillir sur sa position ou en
procédant, si nécessaire, à un bond offensif pour dépasser l'action et permettre un repli en sécurité.
La CIOP matérialise l'interpellation.

PI dissocié (3 éléments distincts)


Le PI intervient dans un cercle d'engagement proche de l'unité (limite d'action), en mesure d'être
soutenu et/ou appuyé sur courts délais. Il interpelle l'individu désigné, et à l'issue de l'action
autonome entreprise, rend compte.
Composé d'un élément interpellation, d'un élément protection et d'un élément réservé, aux ordres de
gradés possédant un sens tactique et capables d'une analyse de situation, le PI est employé pour des
interpellations d'initiatives s'appuyant sur l'analyse d'opportunité. Le recours aux caméras piétons
permet de matérialiser l'interpellation.
Les personnels du groupe interpellation chargés de la saisie de l'individu, et les personnels du
groupe protection, chargés de la sécurité rapprochée de l'intervention, sont équipés en léger
(exigence de mobilité). L'élément réservé, équipé complet, est employé en appui, en soutien ou en
recueil.

PI Décentralisé
Le CDU définit les priorités et donne la mission au PI. Le peloton d'intervention agit seul
(projection / tête de pont), avec une totale initiative du commandant de peloton quant à la
réalisation, dès lors qu'il est missionné.
L'interpellation doit rester une action opportune, analysée et préparée de manière minutieuse, pour
garantir la sécurité des personnels engagés.
Le compartiment de terrain d'action doit, dans tous les cas, permettre au PI d'être appuyé, soutenu
ou recueilli par une unité amie. Le recours aux caméras piétons permet de matérialiser
l'interpellation.
Le commandant du PI rejoint la base d'intervention en sûreté (progression tactique), observe et se
renseigne pour analyser les paramètres justifiant l'interpellation : identifier et localiser l'individu,
déterminer une limite d'action et la capacité des appuis sur le compartiment de terrain.
Articulation des éléments intervention et protection, sous appui 2ème échelon de l'élément réservé
en soutien. Action dynamique (surprise, vitesse et détermination), déploiement en colonne simple
(exposition, rapidité), saisie de l'individu, extraction et repli en secteur sécurisé.
CR complet et immédiat au CDU des actions réalisées et des besoins.

Interpellation à partir d'un dispositif d'interdiction


Interpellation dite en « frontal », à partir de l'élément au contact.

Préparation
• Identification/localisation de l'individu à interpeller (rouge) ;
• Détermination d'une limite d'action (tirets) ;
• Articulation en 2 éléments : interpellation (fond rouge), protection (fond vert) ;
• Mise en place des éléments au niveau de la ligne de contact (discrétion).
Exemple PI intégré
Identification / Articulation / Définition limite d'action

Mise en place en discrétion dans la ligne de contact


Interpellation
• Action dynamique (surprise, vitesse et détermination) de l'élément interpellation ;
• Saisie de l'individu désigné, dans le cercle d'action de l'unité, avec concomitamment la mise
en place de l'élément protection qui vient coiffer l'action de l'élément interpellation.

Action dynamique de l'élément interpellation

Coiffe de l'interpellation par l'élément protection


Repli
• Soutien de la ligne de contact (bond offensif et dépassement), permettant le repli en sécurité,
si le PI engagé est accroché par l'adversaire.
Bond offensif de la ligne de contact

Individu appréhendé, placé en sécurité


Interpellation par infiltration latérale
Possibilités d'infiltration jusqu'à un point choisi comme base de départ.

Préparation
• Identification/localisation de l'individu à interpeller (rouge) ;
• Limite d'engagement proche de l'unité, soutien éventuel (tirets) ;
• Articulation en 3 éléments : interpellation (fond rouge), protection (fond jaune), réservé en
soutien (fond vert) ;
• Mise en place du groupe par infiltration latérale discrète.

Exemple PI dissocié

Identification / Articulation / Définition limite d'action

Mise en place discrète par infiltration latérale


Interpellation
• Action dynamique de l'élément interpellation décidée par le CDG (visuel sur l'individu et
opportunité) ou le CDT PI (absence de visuel et/ou opportunité) ;
• Saisie de l'individu désigné dans un cercle d'engagement proche de l'unité, avec
concomitamment la mise en place de l'élément protection, qui vient coiffer l'action de
l'élément interpellation ;
• Dans le même temps, l'élément réservé en soutien vient couvrir l'action des éléments
engagés, face aux directions dangereuses.

Action dynamique de l'élément interpellation

Coiffe de l'interpellation par l'élément protection


Repli
• Repli en auto-suffisance sous le commandement des chefs d'éléments interpellation et
protection (ou commandant PI)
• L'élément réservé vient couvrir le mouvement rétrograde des éléments engagés, permettant
leur repli en sécurité avec la personne interpellée.

Repli auto-suffisance des éléments engagés

Soutien de l'élément réservé / Repli en sécurité


Interpellation par embuscade
Le terrain offre les possibilités d'un positionnement discret le long de l'axe. Mise en place par
infiltration irréalisable ou inconcevable (terrain/adversaire).

Préparation
• Identification/localisation des individus à interpeller (rouge)
• Détermination d'une limite d'action (tirets)
• Articulation en 2 éléments : interpellation (fond rouge), protection (fond vert)
• Bond offensif distant pour permettre la mise en place de l'embuscade
• Repli de l'élément de contact (aspiration de l'adversaire)

Exemple PI intégré

Identification / Articulation / Définition limite d'action

Bond offensif / Mise en place embuscade


Interpellation
• Action dynamique de l'élément interpellation décidée par le CDG (visuel sur l'individu et
opportunité) ou le CDT PI (absence de visuel et/ou opportunité)
• Saisie de l'individu désigné dans un cercle d'action de l'unité, avec concomitamment la mise
en place de l'élément protection, qui vient coiffer l'action de l'élément interpellation

Repli élément contact / Aspiration de l'adversaire

Action dynamique avec coiffe de l'interpellation


Repli
• Soutien de la ligne de contact (bond offensif et dépassement), permettant le repli en sécurité,
si le PI engagé est accroché par l'adversaire

Bond offensif de la ligne de contact

Individus appréhendés placés en sécurité


Garde de personnes interpellées
Si la mise à disposition ne peut s'effectuer immédiatement, placer les individus appréhendés en
sécurité dans un lieu discret et sûr : entre 2 véhicules à l'intérieur de la rame ou à bord d'un véhicule
(éviter le PC Transmission).
Les personnes sont gardées par l'élément interpellation ou par une autre cellule prévue à cet effet.
Dans tous les cas, procéder à une palpation de sécurité (retrait des objets dangereux pour elles-
mêmes ou pour autrui) et menotter si nécessaire en fonction du comportement ou de la dangerosité
(Art 803 CPP).
Établir avec soin la fiche de mise à disposition et rassembler tous les éléments matériels (arme
retirée, film de la CIOP...) pour les remettre à un OPJ TC.
Assister éventuellement l'OPJ dans un endroit à l'abri des vues, si ce dernier procède à une fouille-
perquisition directement sur le lieu du RO.

Escorte de personnes interpellées


Généralités
Cette manœuvre demande une exécution rapide, discrète et en sûreté.
La garde sur les lieux des personnes interpellées, nécessite une surveillance qui peut obérer la
capacité opérationnelle de l'unité, aussi il convient de prévoir rapidement leur acheminement à
l'extérieur du dispositif : un poste de police, une caserne de gendarmerie, un centre de
rassemblement.
L'escorte est un transfèrement pour lequel les précautions habituelles sont prises : fouille, mise en
place des objets de sûreté, aménagement du véhicule.

Le rôle du chef d'escorte


• étudier l'itinéraire le plus sûr et prévoir un variantement afin d'éviter les zones troublées et
pouvoir réagir sans délai à tout incident ;
• s'assurer que l'effectif est suffisamment important pour assurer l'intégrité des individus
escortés en cas d'incident ;
• conserver la liaison : escorte, unité, recueil, commandement territorial et opérationnel si
besoin (moyens téléphoniques et radiophoniques) ;
• remettre les personnes interpellées à l'autorité compétente (MAD).

Composition de l'escorte
L'escorte se compose d'au moins deux éléments (deux véhicules) :
• l'élément d'accompagnement, avec le chef d'escorte, qui assure la protection immédiate du
convoi à l'avant et sur les latéraux.
• l'élément de garde des personnes transférées qui assure la surveillance et s'oppose à toute
rébellion ou tentative d'évasion.
Dispositif renforcé
Suivant le nombre et la nature des personnes à escorter (figure médiatique, leader de mouvement
contestataire / mouvance violente...), il peut être nécessaire de prévoir :
• un élément d'ouverture de route qui éclaire la progression et renseigne le chef pour permettre, le
cas échéant, un changement d'itinéraire ;
• un élément de sûreté qui couvre la progression du convoi, en mesure d'apporter appui et/ou soutien
aux autres éléments.
En cas d'engagement de « l'ouverture » pour tenir un point de passage ou fixer un adversaire, la
sûreté prend en compte cette mission, le temps nécessaire au décrochage de l'élément engagé.
Synthèse du rôle de l'encadrement Pour mémoire

• Étude particulière du terrain et de l'adversaire


• Prise en compte des possibilités adverses (opposition, moyens)
• Désigner l'objectif (PI) et définir le cercle d'action (précision)
• Articuler le dispositif : contact, intervention CIOP, voire
appuis
• Organiser les liaisons et les modalités de captation vidéo
Rôle du CDU • Commander la mise en place (frontal,infiltration, embuscade)
• Sommations ou avertissements (emploi grenades, LBD...)
• Commander l'intervention (coordination tactique unité / PI)
• Adapter le dispositif face à toute évolution (renfort, soutien,
appuis)
• CR permanent à l'échelon supérieur : conduite et fin de
l'action

• Connaître les intentions du CDU (centralisé)


• Observer l'adversaire, le terrain, rechercher le renseignement
• Décider de l'opportunité de l'engagement (bénéfices/risques)
• Désigner l'objectif et la limite de bond (précision)
• Déterminer l'articulation et le niveau de protection (mobilité)
• Organiser la liaison (décentralisé), modalités de captation
vidéo
Rôle du CDT PI
• Sommations ou avertissements (emploi grenades, LBD...)
• Approche tactique objectif (infiltration, embuscade,
décentralisé)
• Assurer coordination tactique de l'intervention (décentralisé)
• Diffuser des ordres en cours d'action concis, clairs et précis
• CR au CDU des actions réalisées et des besoins (décentralisé)
• Éventuellement, assurer la garde, voire l'escorte de l'interpellé

• Connaître les intentions du CDU


• Assurer la permanence de l'observation
Rôle du CDP et des gradés au • Diffuser des ordres en cours d'action concis, clairs et précis
contact • En mesure de soutenir l'action du PI
• Coordonner leurs actions offensives avec l'action du PI
• Rendre compte de toutes nouvelles menaces
Escorter et protéger les services de secours

Cette mission consiste à assurer la protection des services de secours (équipages et véhicules de
secours : sapeurs-pompiers, SMUR, EMOG...) sur un itinéraire déterminé et dans une zone
d'intervention, en prenant des mesures préventives pour empêcher tous protagonistes d'exercer des
menaces ou de mettre en cause leur intégrité pendant tout le temps nécessaire à leur action.
Réalisée de manière décentralisée, cette mission est conduite en priorité par le PI, qui agit sur un
compartiment de terrain lui permettant d'être soutenu par une unité amie. La manœuvre conduite au
niveau centralisé peut être confiée à un peloton de marche afin de préserver la capacité de
manœuvre de l'unité.

Avant propos / Glossaire


Agrès = un véhicule d'intervention.

VSAB : Véhicule de Secours aux Asphyxiés et Blessés.

VSAV : Véhicule de Secours et d'Assistance aux Victimes.

CCF : Camion Citerne Forestier.

CCI : Camion Citerne d'Incendie.


FPT : Fourgon Pompe Tonne (1 échelle).

SMUR : Services Mobiles d'Urgences et de Réanimation

Le COS est le Commandant des Opérations de Secours. Le COS peut être le chef d'agrès ou le
chef de groupe. Chef du dispositif et porteur d'une chasuble jaune avec inscription « COS », il est
chargé de la mise en œuvre de tous les moyens publics et privés mobilisés pour l'accomplissement
des opérations de secours.
Le chef d'agrès est le responsable opérationnel au sein d'un véhicule d'intervention, assurant la
sécurité de l'équipage et de l'intervention. Il peut commander une opération de secours nécessitant
jusqu'à l'engagement d'un agrès en plus du sien.
Le chef de groupe est déclenché dès lors que trois engins ou plus sont engagés sur une même
opération ou qu'une équipe spécialisée est engagée. Lnt, Mjr ou Adc, il coordonne l'action des
différents chefs d'agrès.

Processus décisionnel / MRT ou TAMMUC


Terrain
• Étudier l'environnement : zone boisée, découverte ou urbaine, étendue ou limitée, risques
relatifs à la 3D, points clés à tenir sur la zone d'intervention ;
• Choisir l'itinéraire le plus sûr et prévoir un variantement ;
• Recenser les contraintes : approche et accès à la zone (ponts, tunnels...), zone de manœuvres
suffisamment large (VHL pompiers), identifier les zones d'embuscade possibles (un seul
accès sur le lieux d'intervention) ;
• Établir une zone de repli éventuelle (gendarmerie/police).

Adversaire
• Situation d'ambiance sur la zone d'intervention ;
• Renseignements sur l'adversaire : PNAV et modes d'action.
Mission
• Assurer l'escorte et la protection des services de secours ;
• prendre toutes les mesures pour empêcher toute mise en cause leur intégrité.

Moyens
• Prendre contact avec les responsables (chef d'agrès ou de groupe) ;
• Définir les contraintes d'intervention Sec : Abordage du lieu d'intervention, sens
d'engagement (marche avant ou arrière), estimation des délais d'intervention, nombre de
personnels et véhicules engagés... ;
• Si possible, anticiper le sens de la rupture de contact;
• Articuler le dispositif : contact, appui, couverture, protection (Sec), si possible réserve ;
• Définir les modalités de liaisons et d'acheminement du renseignement, entre FO et Sec
(Radio ou personnel FO embarqué avec le Sec) ;
• Fixer les CAT GM et service de secours (itinéraire et sur la zone d'action) ;
• CAT pompiers : sont obligatoirement définis les points suivants : intervention au sol sur
ordre FO, signalement de la fin de l'intervention et demande de repli au commandant FO,
départ sur ordre FO.
Feu de véhicule et/ou de secours à personne : Assurer la protection des services de secours sur le
trajet et sur le lieu d'intervention (personnels et vl).
Feu de cave et/ou de bâtiments (possible secours à personne) : Assurer la protection des services de
secours sur le trajet et sur le lieu d'intervention (personnels et vl), des points de ravitaillement en
eau (vulnérabilité), du déploiement de l'échelle (rayon de 4m autour du VHL).

Urgence
Analyser et choisir le mode d'action au regard de l'urgence : en force (effet psychologique
recherché, avertisseurs sonores et lumineux à proximité de la zone d'action) ou en souplesse (effet
de surprise recherché).

Cadre légal
Intervention en RO ou suite à une demande de concours.

Se déplacer – Reconnaître
La manœuvre globale (incluant les VHL Sec) est assurée par le CDU ou CDP engagé. Elle nécessite
une préparation minutieuse et une parfaite connaissance des intentions des commandants FO et Sec,
pour mener à bien la mission.
En action centralisée et après avoir reçu ses ordres, le SOE rassemble les conducteurs FO/Sec et
fixe : la place de chacun au sein de la rame (y compris la sienne), le mode de progression, les
modalités de liaisons inter-services et de stationnement sur zone, les CAT (déplacement,
intervention, repli).
Adaptation permanente du dispositif, dès que la situation et le terrain le permettent, le SOE fait
réduire l'étendue du dispositif par la formation en colonne double ou triple selon le terrain.
Articulation en deux échelons, progression à vue avec appui mutuel :
• Le 1er échelon reconnaît et renseigne en progressant de PO en PO, composé de l'ouverture
de route et de la sûreté (couvre la progression vers l'avant) ;
• Le 2ème échelon composé de la protection immédiate des véhicules de secours et de la
sûreté arrière et latérale (couvre la progression en mesure de soutenir/appuyer le 1er
échelon).

Exemple de déplacement en 2 échelons - niveau centralisé


S'arrêter, Tomber en garde
Si l'effet de surprise est recherché, la rame s'arrête à proximité de la zone d'action (portée LG). Jeter
un dispositif de mise en garde immédiate, en répartissant les zones de terrain (pelotons, groupes ou
binômes), les secteurs d'observation et de tirs.
Le point de station doit, dans toute la mesure du possible, permettre d'avoir des vues sur le
compartiment de terrain, de pouvoir appliquer des feux et de pouvoir manœuvrer.

Observer, se renseigner, renseigner : Définition des zones à risque et articulation du dispositif en


fonction du terrain. Réfléchir à son action en recherchant tout indice ou activité suspecte sur le point
et ses abords :
• possibilités d'accès au compartiment de terrain ;
• zones d'implantation de l'adversaire ;
• possibilités de l'adversaire pour s'opposer à l'intervention ;
• les points stratégiques à acquérir et contrôler.

Exemple de dispositif d'observation


S'emparer du compartiment de terrain
S'emparer du terrain où se trouve l'incendie (ou la personne à secourir). Sommations ou
avertissements demeurés sans effet.
Définir la limite de bond et mise en œuvre de la manœuvre par le mouvement et, si nécessaire par le
feu si présence d'adversaires hostiles. Renforcement face à l'avant (éléments de contact) et mise en
place des appuis.
Les appuis délivrent des tirs de dispersion directement sur l'adversaire pour le contraindre à quitter
les lieux. Les tirs sont associés à la manœuvre dynamique de l'élément de contact qui s'empare du
terrain (vitesse et détermination) jusqu'à la limite de bond fixée. La réserve reste en mesure de
renforcer les éléments au contact (liberté d'action), la couverture sécurise l'arrière du dispositif.
La concentration des efforts : Absolument nécessaire tout le temps de l'action pour générer un
rapport de forces favorable permettant l'acquisition du terrain en sécurité, renforcer l'action
défensive, canaliser toute réaction offensive adverse, et faciliter les ruptures de contact.

Exemple de conquête du terrain


Défendre la zone d'intervention
Manœuvre à dominante statique qui doit permettre de garder la maîtrise du terrain, par le
positionnement de l'élément de contact associé à des feux sur la profondeur, interdisant à
l'adversaire d'entrer dans une zone ou de conquérir un objectif.
La défense de la zone d'intervention s'obtient par la prise en compte des points stratégiques
(maîtrise du terrain), par le mouvement et par le feu (concentration des efforts), par la constitution
d'une réserve (liberté d'action).
Une fois l'adversaire dégagé au plus loin de la zone d'intervention (limiter au maximum ses
possibilités d'action et ainsi garantir la sécurité des secours), l'élément de protection immédiate
s'engage sur la zone avec les secours, sur ordre du CDU.

Manœuvres en véhicule : En liaison avec les services de secours, définition de la zone de


manœuvre et du sens d'engagement : marche avant ou arrière (SOE). Si nécessaire, et si le terrain le
permet, protéger les secours en interposant les véhicules Gie (zone de sécurité, déplacement en
sécurité). Les pilotes sont toujours prêts à repartir sous le signe de l'urgence.

Exemple de dispositif de défense de zone


Protéger, couvrir
Assurer la sauvegarde des personnels et véhicules Sec. En fonction de la nature de l'intervention, de
la configuration des lieux et de la durée de l'intervention, adapter le placement des personnels de
l'élément d'intervention.
La distance de sécurité et le placement des VHL GM sont définis en liaison avec les Sec. Sur un feu
de véhicule, prendre en compte que les Sec attaquent le feu par l'avant (risques de projection de
flamme à l'arrière : réservoir).
Dans tous les cas, la protection est assurée par un groupe, ou au minimum une cellule, par équipe de
secours. En environnement hostile, adopter une protection individuelle et renforcée avec un bouclier
FO au minimum par agent (en permanence, y compris lors des déplacements).

Effet majeur recherché : être en capacité permanente de garantir l'intégrité des personnels et
véhicules Sec au cours de l'intervention, tout en s'assurant protection et placement à distance de
sécurité. Prise en compte de la 3D en secteur urbain et périurbain.

Exemple de dispositif de protection de l'intervention Sec


Rompre le contact
Décision de rupture de contact suite au signalement de la fin de l'intervention par le chef d'agrès, en
liaison avec ce dernier, définition de l'ordre de décrochage (ou de désengagement sans présence
d'adversaire).
Soustraire à l'agression adverse tous les éléments engagés, en exécutant un mouvement rétrograde,
tout en assurant sa propre couverture. La manœuvre doit permettre :
• de se libérer de la pression adverse ;
• au SOE de réorganiser la rame ;
• l'embarquement par pelotons successifs ;
• le départ du convoi sur ordre du CDU.

La rupture de contact : s'effectue avec dynamisme, bonds offensifs appuyés par des tirs
d'interdiction, voire de neutralisation par saturation (si nécessaire), pour enrayer les possibilités
d'action des adversaires les plus virulents, et masquer les mouvements de l'escadron (sûreté du
décrochage).

Exemple de rupture de contact


Synthèse du rôle de l'encadrement Pour mémoire

• Définir mesures coordination et intervention avec chefs Sec


• Étudier le terrain, l'adversaire, les contraintes, les soutiens...
• Fixer un itinéraire, un variantement, une zone de repli...
• Fixer moyens humains et matériels mis à disposition des Sec
• Articuler le dispositif : appui, inter, contact, captation vidéo...
• Commander le déplacement de Lima en Lima
• S'arrêter à proximité de la zone (souplesse)
Rôle du CDU
• Se renseigner et renseigner (possibilités, points clés à contrôler)
• Sommations ou avertissements (dialogue impossible ou échec)
• S'emparer de la zone, coordonner la manœuvre et le feu
• Faire escorter et protéger l'intervention des secours
• CR permanent à l'échelon supérieur : conduite et fin de l'action
• Adapter le dispositif face à toute évolution
• Commander le désengagement ou le décrochage

• Prendre contact avec les SP et identifier les responsables


• Définir les règles de protection SP au regard de l'analyse CDU
• S'imprégner du déroulement de l'intervention des secours
• Organiser, contrôler, conserver la liaison avec l'unité et les Sec
• Assurer protection immédiate des Sec (déplacement sur zone)
Rôle du CDP et des gradés en • Encager les VHL Sec dès l'arrêt de la rame
protection SEC • Commander l'engagement au sol des secours sur ordre CDU
• Escorter et protéger les personnels et VHL Sec en permanence
• Diffuser des ordres en cours d'action concis, clairs et précis
• Prendre en compte les risques relatifs à la 3D
• Être prêt à rompre le contact / adopter une protection renforcée
• CR permanent au CDU (avancement et fin de l'intervention)

• En mesure d'intervenir au profit des autres éléments


Rôle du CDT PI • En mesure de mener une action offensive sur l'adversaire
• En zone d'insécurité, renforcer les éléments au contact

• Dès le débarquement, tomber en garde face à la menace


principale
• Poster les personnels à distance de sécurité en cas de danger
Rôle du CDP et des gradés au
• Assurer la permanence de l'observation
contact
• Diffuser des ordres en cours d'action concis, clairs et précis
• Coordonner leurs actions offensives avec les appuis feux
• S'opposer à toute action adverse menaçant l'intervention des Sec

• Connaître les intentions du CDU, veiller au respect du cadre


Rôle du CAF légal
• Rechercher le renseignement (adversaire, terrain, contraintes...)
• Poster les appuis (observer, se protéger, utiliser ses armes)
• Désigner les objectifs et la nature des tirs (effet à obtenir)
• Appuyer la manœuvre (coordination)
• Maintenir la discipline de feu, observer les résultats obtenus
• Faire cesser le tir dès que l'effet sur l'adversaire est obtenu
• CR CDU : effets obtenus, conditions UDA, consommation...

• Connaître les intentions des commandants FO et secours


• Organiser la rame selon les ordres reçus
• Souci permanent de réduire l'étendue du dispositif
• Organiser le stationnement, signaler tout mouvement de VHL
• Anticiper et expliquer aux pilotes les manœuvres à venir
• Prendre en compte le gabarit et le sens d'engagement VHL
Rôle du SOE Secours
• Analyser les contraintes, toujours garantir la capacité de
manœuvre
• Interposer VHL GIE, si nécessaire, pour protéger la zone de
travail
• CR CDU de tout problème pouvant contrarier la manœuvre
VHL, l'intervention, le décrochage...

• Assurer la protection arrière et latérale du dispositif


• Faire face à toutes les directions dangereuses (latéraux et
Rôle du CDP et des gradés en arrières)
sûreté • Assurer la permanence de l'observation (au plus loin)
• Rendre compte sans délai de l'arrivée de manifestants
• S'opposer à toute menace, mouvement et feu si nécessaire
Exemple escorte et protection des secours - décentralisé (PI)

EGM engagé sur mission sécuriser - type violences urbaines (jaune)


PI engagé sur mission escorter et protéger les services de secours (bleu)

S'arrêter, Tomber en garde, Observer, Se renseigner, Renseigner


S'emparer de, Défendre, Protéger

Rompre le contact
Se replier - Rompre le contact

Quitter le terrain tenu en conservant en permanence une attitude résolue et se tenir prêt à reprendre
l'offensive pour ne jamais donner l'impression de fuir ou de redouter l'adversaire.

Le désengagement
Cette manœuvre a pour objectif, pour une unité engagée au plus près de manifestants non hostiles,
de rompre le contact sur ordre sans pour autant être en difficulté. Elle s'effectue en ordre et dans le
calme.

Processus décisionnel / TAMMUC


• Terrain
• Analyser les contraintes relatives au terrain et à la manœuvre sur zone, fixer le secteur sur lequel
se rétablit la rame (demi-tour selon le cas) ;
• Fixer l'itinéraire de repli, le point de regroupement et les modalités de stationnement sur zone.
• Adversaire
• Observer l'adversaire ;
• Rendre compte de tout problème pouvant contrarier le désengagement.
• Mission
• Se désengager face des manifestants non hostiles ;
• Quitter le terrain tenu dans l'ordre et le calme.
• Moyens
• Déterminer l'articulation de la rame et son allure à la mise en route ;
• Définir l'ordre d'embarquement des pelotons (ou éléments) et les modalités de recueil des éléments
de contact (ligne d'arrêt) ;
• Déterminer les mesures de coordination, organiser la rupture de contact (scénario), et donner les
ordres et les conduites à tenir aux CDP et au SOE.
• Urgence
• Estimation des délais, choix du moment le plus favorable ;
• Contrainte horaire imposée par une situation d'urgence (engagement sur une autre mission ou sur
un autre compartiment de terrain).
• Cadre légal
• Définit par la physionomie générale et les éléments de contexte pouvant influencer la manœuvre
(généralement effectué sans emploi de la force).
Se replier
Rompre le contact avec l'adversaire et exécuter un mouvement rétrograde tout en assurant, au sein
de l'élément, sa propre couverture. Chronologie :
• donner l' ordre de désengagement ;
• faire manœuvrer les pilotes (guidés en permanence), signalement aux troupes au sol de tout
mouvement de véhicules en cours ;
• ordonner l'embarquement des premiers éléments ;
• commander la mise en route de la rame et régler son allure (elle ne s'arrête plus, sauf incident) ;
• embarquement successif des pelotons (ou éléments) dans l'ordre défini, en sûreté et avec
discipline ;
• embarquement en sûreté des derniers éléments qui font face aux manifestants pour assurer leur
propre couverture ;
• s'assurer impérativement que tous les personnels ont embarqué, CR des CDP au CDU ;
• départ de l'unité, rendre compte du désengagement de l'unité et rejoindre le point de
regroupement.

La rame doit être gérée en 2 échelons, de façon à ce que les derniers éléments au contact qui
réembarquent, ne soient pas freinés par les véhicules situés devant.

Se réorganiser
A l'arrivée sur le point de regroupement, faire le PAM et rendre compte :
• de son arrivée sur le point,
• de l'exécution de la mission,
• des renseignements obtenus sur l'adversaire,
• de l'état du potentiel humain et matériel,
• des délais nécessaires à la réorganisation de l'unité,
• du dispositif adopté pour être en mesure de renseigner ou de reprendre une nouvelle mission.

Le commandant du dispositif doit être renseigné en permanence de la mise en place de la rame, de


l'embarquement des personnels et de la progression de la rame jusqu'au point de regroupement.
Exemple de désengagement d'une unité

1. Foule non hostile - Décision de désengagement - Économie des moyens - Demi-tour des
véhicules

2. Mise en route de la rame - Début d'embarquement


3. Embarquement des derniers éléments Sûreté et discipline

4. S'assurer aucun élément isolé - DPIF et départ de l'unité


Le décrochage
Définition
Le décrochage s'effectue sous la pression de manifestants agressifs et nécessite une importante
coordination appui/mouvement. Cette manœuvre s'effectue lorsque la sécurité du personnel n'est
plus assurée (ou sur ordre de retrait), et a pour objectif de réorganiser l'unité sur une nouvelle
position ou de procéder à sa relève.
Le décrochage est exécuté dans un contexte dégradé et dans une ambiance agitée et bruyante : cris,
détonations, prises à partie très dures des FO, violence et détermination des manifestants... Les
gradés doivent conserver leur sang-froid et maintenir par leur énergie la cohésion de l'unité. En
liaison constante avec leur chef, si possible à vue, ils exécutent les ordres parfois donnés aux gestes.
Aucun élément ne doit rester isolé.
La manœuvre de rupture de contact est donc très délicate car elle s'opère face à un adversaire hostile
qui exerce une forte pression sur l'unité pouvant générer des blessés. Les effectifs engagés doivent
alors trouver les ressources pour engager une manœuvre offensive dans un contexte défensif où le
rapport de force est défavorable.
Erreurs à éviter :
• Ne jamais faire reculer les véhicules vers les pelotons au contact ;
• Attendre que tous les personnels soient embarqués pour rouler ;
• Ne pas faire redébarquer les personnels lorsque le dernier peloton est accroché.

Les types de rupture


En fonction de la situation, du terrain, de la nature et du volume des appuis, la rupture du contact
peut être menée d'un bloc ou par pelotons successifs.
• La rupture d'un bloc
• Importance de la permanence et de l'intensification des tirs d'appui pour éviter le retour de
l'adversaire et l'empêcher de prendre la direction devant être empruntée par le convoi.
• Le chef du dispositif coordonne les feux et les actions offensives brèves et brutales. Il profite de la
neutralisation et de l'aveuglement de l'adversaire pour donner l'ordre de rompre le contact.
• Les éléments au contact se replient (augmentent le vide sécuritaire) et sont, soit recueillis sur la
ligne d'arrêt qui peut être tenue par un autre élément, soit regroupés sur une zone à l'abri des coups
de l'adversaire.
• La rupture par éléments successifs
• Importance de la coordination pour éviter le retour de l'adversaire et l'empêcher de compromettre
l'embarquement des derniers éléments.
• Coordonnant les tirs d'appui et les mouvements offensifs de ses éléments au contact, le CDU
profite de la neutralisation et de l'aveuglement de l'adversaire pour donner l'ordre d'embarquement
des pelotons dans l'ordre défini.
• A partir de la ligne d'arrêt, le dernier élément au contact effectue une succession de bonds offensifs
accompagnés par des lancers de grenades à main et des tirs d'appui dans la profondeur pour créer un
climat d'insécurité chez l'adversaire. Sur ordre, il effectue un mouvement rétrograde pour accroître
la distance avec l'adversaire et embarque dans les derniers véhicules de la rame en mouvement.
• Pendant cette phase délicate, les éléments embarqués restent en mesure de renforcer ou d'appuyer
les personnels encore au sol.

Le décrochage proprement dit commence à partir de la ligne d'arrêt.


La détermination de la ligne d'arrêt revêt un caractère primordiale. En effet, dans la mesure du
possible, il faut privilégier la mise en place de la ligne d'arrêt une dizaine de mètres en profondeur
par rapport à une intersection afin de s'appuyer sur les points forts du terrain et ainsi éviter ainsi le
déploiement des éléments latéraux d'interdiction lors de l'exécution des bonds offensifs précédant le
décrochage final.

Rôle majeur de la manœuvre et des appuis feux


• Le SOE
Une coordination indispensable de la rame de véhicules et des personnels au sol, avec une
progression des véhicules ininterrompue dès l'embarquement du premier élément dans le véhicule
de tête. Générer un couloir de protection, dès que le terrain et la situation le permettent, par une
formation de la rame en colonne double pour permettre aux personnels d'embarquer et/où se
déplacer à l'abri des vues et des coups de l'adversaire.

• Le CAF
Il doit faire preuve d'une impérieuse coordination du feu et du mouvement, permettant de limiter au
maximum, dans un laps de temps exigeant, le contact physique direct avec l'adversaire,
conformément au principe de distanciation. Les feux directs et indirects visent à soutenir les actions
de contre-attaques locales menées par les éléments au contact pour accroître leur mobilité et briser
l'élan de l'agression adverse.
Cette mission demande par conséquent une préparation minutieuse des principaux acteurs (CDU,
CDP, CAF et SOE) et des ordres en cours d'action complets, concis, clairs et compris.

Processus décisionnel / TAMMUC


• Terrain
• Analyser les contraintes relatives au terrain et à la manœuvre sur zone, fixer le secteur sur lequel
se rétablit la rame (demi-tour selon le cas) ;
• Fixer l'itinéraire de repli, le point de regroupement et les modalités de stationnement sur zone ;
• Fixer la ligne d'arrêt, point favorable pour entamer la rupture de contact.
• Adversaire
• Observer l'adversaire
• Rendre compte de tout problème pouvant contrarier le décrochage de l'unité.

• Mission
• Rompre le contact face à une foule hostile, ;
• Quitter le terrain sous une forte pression de l'adversaire en engageant une manœuvre offensive
pour pouvoir se réorganiser sur une nouvelle position.

• Moyens
• Déterminer l'articulation de la rame et son allure à la mise en route ;
• Définir l'ordre d'embarquement des pelotons (ou éléments) et les modalités de recueil des éléments
de contact ;
• Élaborer les plans de feux et déterminer les mesures de coordination ;
• Organiser la rupture de contact (scénario) et donner les ordres et les conduites à tenir aux CDP, au
CAF et au SOE.

• Urgence
• Estimation des délais, choix du moment le plus favorable pour décrocher ;
• En fonction de l'urgence, du terrain et de la situation, le demi tour de la rame et la mise en place
du dispositif sont parfois réalisés au cours de la phase de préparation.

• Cadre légal
• Veiller en permanence au respect du cadre légal (sommations ou avertissements, usage des armes,
gradation...).

Rompre le contact
Soustraire tous les éléments engagés, en ordre et en sûreté, de la pression adverse, en vue de
reprendre ou conserver l'ascendant sur l'adversaire. Cette manœuvre nécessite des appuis directs et
indirects afin de neutraliser l'adversaire au contact et de masquer les mouvements de l'unité afin
d'en accroître la sûreté.
Le décrochage est toujours appuyé par le feu. En fonction des situations, il permet d'ouvrir la voie,
d'encager l'itinéraire de repli, de soutenir les actions des éléments au contact, de neutraliser et
aveugler l'adversaire.
La rame doit être gérée en 2 échelons, de façon à ce que les derniers éléments au contact qui
réembarquent, ne soient pas freinés par les véhicules situés devant.

• Préparation du décrochage
• Ordre de décrochage (sécurité du personnel compromise), sommations ou avertissements à la
foule ;
• S'emparer du compartiment pour recueillir et protéger l'avant de la rame de véhicule. Cet élément
sera le premier à décrocher ;
• Manœuvre des pilotes (guidés en permanence), qui déverrouillent les portes, voire ouvrent les
portes arrières et latérales, signalement aux troupes au sol de tout mouvement de véhicules en
cours ;
• Resserrer la rame et générer, si nécessaire et si possible, un couloir de protection par une
formation en colonne double, voire triple (déplacement / embarquement à l'abri des vues et des
coups de l'adversaire) ;
• Déterminer une codification pour les VMO vides avec les feux de détresse ;
• Déterminer le nouveau point à atteindre et CAT à l'arrivée ;
• Positionner les appuis, définir les objectifs et nature des tirs (précision).

• Neutralisation et aveuglement de l'adversaire - ordre d'embarquement


• Coordination du mouvement et du feu : succession de bonds offensifs (bond de 10m, recul de
20m) accompagnés de feux directs et indirects (limiter la pression des manifestants, accroître la
mobilité des éléments au contact) ;
• Emploi des moyens lacrymogènes : CM6, MP7, GM2L et GMD pour neutraliser de l'adversaire.
Emploi des FAR pour aveugler et masquer les vues de l'adversaire. Respect de la gradation dans
l'emploi de la force ;
• Repli des éléments au contact sur la ligne d'arrêt qui peut être tenue ou pas, le dernier peloton à
décrocher défend la ligne d'arrêt ;
• Ordonner le décrochage des premiers éléments, commander la mise en route de la rame, régler son
allure (démarrage lent de la rame, elle ne s'arrête plus, sauf incident). L'embarquement des
personnels se fait en roulant au pas ;
• Embarquement des pelotons dans l'ordre défini et dans les VMO placés au plus loin de la ligne
d'arrêt (pas forcément organique) sous la protection de leurs boucliers respectifs ;
• Progresser, si possible, au centre de la colonne double, en faisant toujours face à l'adversaire pour
quitter le compartiment de terrain dangereux.
• Décrochage
• Concentration des efforts pendant tout le temps nécessaire à l'embarquement successif des
éléments dans l'ordre défini (neutralisation et aveuglement de l'adversaire dans le but d'accroître la
sûreté du décrochage) ;
• Les éléments embarqués restent en mesure de renforcer ou d'appuyer les personnels encore au sol ;
• Stricte discipline et permanence du feu (même en cas de changement de position), intensification
des feux pour faciliter la rupture de contact du dernier élément (masquer le mouvement rétrograde) ;
• Sur ordre CDU, décrochage et embarquement en sûreté des derniers éléments qui font face aux
manifestants pour assurer leur propre couverture, les LGGM se postent en appui au niveau des
portes arrières ou latérales ;
• S'assurer impérativement que tous les personnels ont embarqué, CR des CDP au CDU ;
• Départ de l'unité, rendre compte du décrochage à l'autorité d'emploi et rejoindre le point de
regroupement.

Se réorganiser
A l'arrivée sur le point de regroupement, faire le PAM et rendre compte :
• de son arrivée sur le point ;
• de l'exécution de la mission ;
• de l'action entreprise contre l'adversaire ;
• des renseignements obtenus sur l'adversaire ;
• de l'état du potentiel humain et matériel (consommation de grenades et éventuelle demande de
recomplètement...) ;
• des délais nécessaires à la réorganisation de l'unité ;
• du dispositif adopté pour être en mesure de renseigner ou de reprendre une nouvelle mission.

Le commandant du dispositif doit être renseigné en permanence


• de la mise en place de la rame ;
• de la consommation des munitions ;
• des conditions précises d'usage des armes ;
• de l'état d'embarquement des personnels ;
• de la progression de la rame jusqu'au point de regroupement.
Exemple d'une manœuvre de décrochage
1. Foule hostile, cadre légal (gradation) -Décision de décrochage
Coordination mouvement et feu - Limiter pression adversaire

2. Bonds offensifs avec tirs d'appui - Demi-tour des véhicules

3. Recul du dispositif - Mise en route de la rame - Début d'embarquement - Permanence du feu


4. Poursuite de l'embarquement - Concentration des efforts - Aveuglement de l'adversaire -
Discipline du feu

5. Intensification du feu - Fin d'embarquement

6. Derniers tirs de LGGM - Départ de l'EGM


Synthèse du rôle de l’encadrement Pour mémoire
• Sommations ou avertissements (cadre légal – gradation)
• Prise en compte des possibilités adverses (débordement, moyens)
• Fixer l'itinéraire de repli et le point de regroupement
• Organiser la rupture de contact (scénario)
• Articuler le dispositif (ordre d'embarquement des pelotons)
Rôle du CDU • Élaborer les plans de feux directs et indirects
• Donner les ordres aux CDP, CAF, SOE, CIOP
• Commander et coordonner le décrochage
• Coordonner l'action des différents éléments
• Refaire débarquer l'unité en cas d'échec de la manœuvre
• Rendre compte du décrochage de l'unité à l'échelon supérieur
• Ralliement sur le point de regroupement, CR et réorganisation
• En mesure d'intervenir au profit des autres éléments
Rôle du CDT PI • En mesure de mener une action offensive sur l'adversaire
• En zone d'insécurité, renforcer les éléments au contact
• En zone rurale, renforcer la protection sur les latéraux
• Maintenir, par leur énergie, la cohésion de leurs personnels
• Fixer le repli (gauche/droite VHL, ligne/colonne, peloton/groupe)
• Diffuser des ordres en cours d'action concis, clairs et précis
• Limiter contact avec adversaire (bonds offensifs/grenades main)
• Se rétablir à l'issue de chaque bond (bond de 10m, recul de 20m)
Rôle du CDP et des
• Coordonner leurs actions offensives avec les appuis feux
gradés au contact
• Coordonner le recul des personnels avec le mouvement des VHL
• Veiller à l'embarquement dans les véhicules les plus éloignés
• Se tenir prêt à renforcer ou appuyer les personnels au sol
• S'assurer impérativement que tous les personnels ont embarqué
• Connaître les intentions du CDU pour délivrer des tirs d'appui efficace
• Veiller en permanence au respect du cadre légal
• Observer l'adversaire et le terrain, rechercher le renseignement
• Analyser les contraintes : météo, obstacles naturels ou artificiels...
Rôle du CAF • Poster les appuis (observer, se protéger, utiliser ses armes)
• Désigner les objectifs et la nature des tirs (précision / effet à obtenir)
• Appuyer la manœuvre en permanence (coordination)
• Maintenir la discipline de feu, observer les résultats obtenus
• Faire cesser le tir dès que l'effet souhaité sur l'adversaire est obtenu
• CR CDU: effets obtenus, conditions UDA, consommation...
• Connaître les intentions du CDU pour délivrer des tirs d'appui efficace
• Veiller en permanence au respect du cadre légal
• Observer l'adversaire et le terrain, rechercher le renseignement
• Analyser les contraintes : météo, obstacles naturels ou artificiels...
• Poster les appuis (observer, se protéger, utiliser ses armes)
Rôle du SOE • Désigner les objectifs et la nature des tirs (précision / effet à obtenir)
• Appuyer la manœuvre en permanence (coordination)
• Maintenir la discipline de feu, observer les résultats obtenus
• Faire cesser le tir dès que l'effet souhaité sur l'adversaire est obtenu
• CR CDU: effets obtenus, conditions UDA, consommation...
• Assurer la protection avant et latérale du dispositif (véhicules)
Rôle du CDP et des
• Faire face aux directions dangereuses, permanence de l'observation
gradés en sûreté avant
• Rendre compte sans délai de l'arrivée de manifestants
• S'opposer à toute menace, mouvement et feu si nécessaire
Dégager un local occupé

Libérer un site, un établissement, un local, de toute présence adverse et/ou de tout obstacle. Cette
mission consiste à s'emparer d'un édifice, dans le but d'en préserver l'intégrité et de protéger les
individus, installations, matériels, et/ou documents se trouvant à l'intérieur.
L'objectif est de contraindre l'adversaire à quitter les lieux en le canalisant vers un terrain favorable
valorisé pour lui interdire tout retour, tout en procédant, le cas échéant, aux interpellations des
auteurs de violences et/ou d'infractions.

L'intervention en milieu fermé


Un cadre légal spécifique
Toute intervention des forces de l'ordre dans des locaux, pour faire cesser une infraction, obéit à des
règles de droit propres :
• Exécution d'une décision judiciaire d'évacuation : le chef d'établissement réclame le concours de la
force publique (CPP), qui s'effectue durant les heures légales (06h00-21h), sauf en cas de nécessité
estimé par le juge ;
• Commission de faits délictueux : l'entrée au sein d'un établissement nécessite un caractère de
flagrance (destructions, dégradations).

La spécificité de l'intervention
Elle présente des caractéristiques particulières à prendre en compte :
• espace restreint et cloisonné : mobilité réduite, luminosité, obstruction ;
• terrain connu/maîtrisé par l'adversaire : posture défensive, retranchement ;
• moyens offensifs et d'appui limités : symbolique ou sensibilité des lieux ;
• connaissance partielle de la situation : localisation, mobilité, moyens, actions engagées de
l'adversaire, identification des dangers, configuration des lieux.

Les opérations les plus courantes


La nature de l'infrastructure définit généralement l'adversaire :
• usines, sites de stockage / production : grévistes, syndicats, associatifs... ;
• locaux administratifs : agents, usagers ou manifestants extérieurs... ;
• locaux universitaires : étudiants, enseignants, ou manifestants extérieurs... ;
• bâtiments désaffectés : migrants, mal-logés et sans-logis, associatifs... ;
• établissements pénitentiaires : émeutiers, refus de réintégrer les cellules...
Le dégagement de locaux s'effectue toujours dans le respect du principe de gradation.
En espace confiné, l'emploi du LBD 40 tout comme l'usage de lacrymogènes doivent être envisagés
avec prudence.
Celui des grenades GM2L est formellement proscrit.

Raisonnement tactique du chef de dispositif


Terrain
• Lieu d'intervention : déterminer le nombre et le type de locaux (public/privé), récupérer les plans
(intérieur, extérieur), photographies et cartes, identifier les accès, clôtures, points vulnérables /
favorables (points stratégiques à tenir).
• Sensibilité des lieux : installations ou produits dangereux, poste de commande (éclairage,
vidéosurveillance, accès), système électrique ou incendie, dépôts de matériaux ou ateliers contenant
des outils pouvant servir d'armes/projectiles...
• Contraintes : possibilités d'accès à la zone / aux locaux, zone de manœuvres. Localisation des
adversaires et éventuels meneurs, du lieu de séquestration si des personnes sont retenues, des
obstacles à franchir pour investir les lieux...
• Itinéraire : sûr et adapté à l'effet recherché, prévoir un variantement, point de station approprié au
compartiment de terrain retenu pour refouler les occupants (passage des refoulés le long de la
rame).

Adversaire
• PNAVM (matériels, armement et engins à disposition, présence d'animaux), actions engagées
(menaces contre les personnes ou contre les biens), capacités à s'opposer à l'acquisition du site, état
d'esprit de la population.
• Prise en compte des possibilités de fuite/contournement : points de fuite, accès aux toits,
ouvertures. Prévoir un élément d'interception si l'intervention est assortie d'une mission
d'interpellation (meneurs, auteurs d'infractions).

Mission
• S'emparer d'un édifice, contraindre l'adversaire à quitter les lieux, lui interdire tout retour ;
• Préserver l'intégrité des personnes et protéger les installations, matériels, et/ou documents se
trouvant à l'intérieur du site.
Moyens
• Capacités et moyens pour accomplir la mission : définition des matériels et éléments spécialisés
(franchissement, effraction, protection, signalisation...), éventuels amis sur zone qui connaissent les
lieux (service de sécurité), position des services locaux et délais d'acheminement sur zone (soutien).
• Ordre de priorité en fonction des impératifs, des points de franchissement (accès obstrués,
vulnérabilité), des dangers potentiels ou points clés à tenir.
• Articulation  en 4 éléments : sûreté extérieure, intervention, canalisation ou accompagnement
(selon les circonstances), réserve (si possible).
• Fixer les CAT sur l'itinéraire et à l'arrivée sur zone (armement, matériel et équipements, emploi de
la force, consignes particulières d'ouverture du feu).

Urgence
• Urgence à agir imposée par les autorités / les circonstances, ou attente d'un moment favorable
(fatigue des occupants, affaiblissement des effectifs adverses, réduction des spectateurs, absence de
médias).
• Définition du mode d'action : en force (urgence, avertisseurs sonores et lumineux à proximité de la
zone d'intervention, effet psychologique recherché) ou en souplesse (effet de surprise recherché).

Cadre légal
• Exécution d'une décision judiciaire ou commission de faits délictueux.
• Définit par la nature du site, la physionomie générale et les éléments de contexte pouvant
influencer la manœuvre.
• Prise en compte de l'usage des armes limité en milieu fermé, lacrymogène proscrit sauf ordre
contraire, LBD 40 dans des cas spécifiques sur ordre.

Composition et répartition des missions


L'étude permet au chef d'arrêter son dispositif et de déterminer les moyens, les délais d'intervention
et les techniques à mettre en œuvre. Quelle que soit la nature de l'infrastructure et le type
d'intervention, l'articulation et les missions générales des différents éléments engagés restent
sensiblement similaires.

Sûreté extérieure
Chargée de gérer l'ordre public à l'extérieur, elle assure le bouclage de la zone et est en mesure de
recueillir des unités amies, d'accueillir et de guider diverses autorités.
Désignation d'éléments statiques, qui ont pour mission, d'une part d'interdire le retour des expulsés
ou de renforts adverses au sein du périmètre défini, d'autre part d'empêcher toute fuite d'adversaire
constituant un objectif.
Mise en place éventuelle de patrouilles légères, chargées d'effectuer des coups de sonde en terrain
non tenu, d'une part pour déceler et mettre en fuite l'adversaire potentiel, d'autre part pour
renseigner le CDU sur la profondeur.

Canalisation / Cloisonnement
Chargés de couvrir et/ou soutenir l'élément d'intervention, en canalisant la foule à l'extérieur, voire
en cloisonnant le dégagement à l'intérieur. Sur ordre, cet élément peut également assurer un filtrage
(éventuellement une fouille), au niveau de la sortie du bâtiment, en cas d'objectif à interpeller.
Les éléments de canalisation extérieurs ont pour mission de contraindre l'adversaire à quitter les
lieux vers un terrain favorable valorisé (itinéraire imposé) dès la sortie du bâtiment (éviter toute
dispersion sur la zone).
Les éléments de cloisonnement intérieurs, si nécessaire (plusieurs locaux, plusieurs niveaux), ont
pour mission de tenir les accès (éviter tout retour des occupants sur des compartiments traités) et de
contraindre l'adversaire à sortir du bâtiment.

Réserve
Chargé d'intervenir sans délai dans n'importe quelle phase de l'opération et en tout point du
dispositif. Le chef de cet élément est ainsi informé en permanence de la situation. Il peut, en outre,
se voir confier des missions de diversion, d'interception, de renfort ou de dispersion.

Intervention (PI)
Chargé de s'introduire dans les lieux en tête de l'unité, par une action en force (élément de pointe)
ou en souplesse, pour obliger l'adversaire à quitter les lieux, puis fouiller minutieusement chaque
local après son évacuation.
En fonction de la situation, il peut également être amené à empêcher des dégradations (matériels,
documents, centres vitaux...), interpeller des auteurs d'infractions, libérer des personnes séquestrées
Il peut être constitué d'un élément compact ou en fonction des moyens mis en œuvre par l'adversaire
de plusieurs éléments spécialisés équipés de moyens :
• cellule franchissement pour escalader une ouverture en cas d'obstacles infranchissables bloquant
les accès (échelles, cordes, grappin) ;
• cellule effraction pour dégager les accès en cas d'obstacles pouvant être traités (disqueuse,
tronçonneuse), ou retranchement dans un local (bélier, pied de biche, masse, door breaker) ;
• cellule protection pour faciliter l'acquisition en cas de points dangereux / inflammables (boucliers
balistiques, LBD 40, trousse de secours, extincteurs, couverture anti-feu) ou en cas de présence
d'animaux / d'individus dangereux.
Se déplacer, S'emparer de, Dégager, Tenir, Protéger
Opération à caractère offensif, destinée à obliger l'adversaire à quitter un lieu qu'il occupe
illégalement. L'objectif de cette action, qui nécessite effet de surprise, dynamisme et coordination,
est de s'emparer de l'objectif, de dégager l'adversaire et de tenir le site pour une durée indéterminée.

Progresser, s'arrêter, tomber en garde, se renseigner


Formation de la rame en fonction de l'ordre de mise en place des éléments, et progression en
ambiance vitesse ou sûreté en fonction de l'urgence à agir.
Débarquer à distance du point dans un secteur protéger en mesure d'avoir des vues et d'appliquer
des feux (discrétion et effet de surprise sont déterminants). Observer, se renseigner, renseigner.
Confirmer le renseignement : zones d'implantation de l'adversaire, points forts pour appuyer, points
clés à tenir, accès au bâtiment... Mise en place des différents éléments jusqu'à leur base de départ.

S'emparer de, Dégager


En fonction de la situation, l'opération peut être montée comme un coup de main : action effectuée
dans une ambiance de totale discrétion tant que l'on n'est pas décelé (effet de surprise déterminant),
sur un objectif nettement déterminé et de dimension restreinte.
Dispositif adverse qui se garde mal, faiblesse avérée (fatigue des occupants, affaiblissement des
effectifs adverses...).

• Les abords extérieurs


En fonction du renseignement, de la situation, de la configuration des lieux et des modes d'actions
de l'adversaire (accès tenus, obstacles...), l'action des différents éléments peut s'effectuer de manière
simultanée ou progressive.
Déclenchement de l'action (ordre radio, signal lumineux/sonore), déplacement à pied ou en
véhicule, aborder en force ou en souplesse, utilisation éventuelle des signaux spéciaux (gyrophare,
deux tons, projecteurs), mise en place éventuelle d'une diversion ou d'un élément d'interception.
Le dégagement de l'adversaire peut s'obtenir par l'exhortation, la vague de refoulement ou la charge
(ponctuelle, limitée). Sommations (lieux ou domaines publics uniquement) ou avertissements, si
l'emploi de la force est nécessaire.
Dans ce cas, les appuis délivrent des éventuels tirs d'interdiction (zones à interdire définies par le
CDU), et des tirs de dispersion sur l'adversaire pour le contraindre à quitter les lieux. Les tirs sont
associés à la manœuvre dynamique du PI qui progresse jusqu'à l'objectif. Si la base de départ est
commune à plusieurs éléments, ces derniers se déplacent derrière le PI, couvrent sa progression,
voire le renforcent.
En présence d'une foule hostile, la coordination du feu avec l'assaut doit permettre la mise en place
des différents éléments, et favoriser la pénétration du PI (des éléments de cloisonnement, le cas
échéant) en sécurité à l'intérieur du bâtiment (porte principale, accès secondaires, ouvertures...), par
l'accès le plus vulnérable (constitution / faiblesse du dispositif qui interdit l'entrée).
En fonction des conditions de pénétration dans l'enceinte (escalade ouverture ou clôture,
dégagement d'un accès obstrué, effraction d'une porte verrouillée...), prise en compte de la nécessité
de mettre en place des éléments de protection pour couvrir l'action engagée, prise en compte de la
3D.
Lors du dégagement extérieur du site, un élément d'accompagnement suivra l'élément de contact
afin de tenir toutes ouvertures du bâtiment pour empêcher la sortie d'adversaires dans le dos des FO.

Exemple
1. Arrivée façade aveugle en sûreté - Renseignement favorable - Mise en place d'un coup de main -
Adversaire calme

2. Vague de refoulement - Prise en compte de la 3D


· L'intérieur du site
L'intervention dans un bâtiment comportant plusieurs locaux, parfois sur plusieurs niveaux, peut
nécessiter la mise en place de plusieurs unités (GTG).
Dans tous les cas, l'objectif pour l'élément d'intervention est de s'emparer en priorité des points
hauts, voire de locaux qui constituent des impératifs (danger, point stratégique, personne séquestrée,
retranchement de meneur...).
Les locaux sont traités successivement, de zone de danger en zone de danger, dans un ordre de
priorité fixé par le CDU et adapté à la topographie des lieux, en liaison avec le responsable du site,
voire l'autorité civile.
Le but est de maîtriser l'espace en un minimum de temps. Il s'agit, dans toute la mesure du possible,
de garder un schéma tactique simple. Application des fondamentaux de l'IP, qui garantissent la
sécurité du personnel et l'efficacité de l'action. Adapter les modes d'action en fonction d'un dialogue
possible, de la localisation d'une menace particulière, de la superficie des lieux et du rapport effectif
FO/adversaire.
Les éléments doivent rester groupés et encadrés, aucun gendarme ne doit se retrouver isolé.
Organiser l'observation au sein des éléments est indispensable, utilisation de tous les sens
(obscurité, nouveau compartiment...).
En cas de difficultés rencontrées : adresser un CR immédiat au CDU, notamment si des savoir-faire
ou des renforts en effectifs sont nécessaires : obstacle / effraction, zone de danger identifiée /
protection, effectif insuffisant au regard du rapport pièce/occupants/FO....

Les techniques employées, à l'intérieur ou à l'extérieur, sont adaptées à l'effet à obtenir et au


comportement de l'adversaire :
• vague de ratissage : foule calme, assorti d'un tri de personnes ;
• vague de refoulement : dégager l'espace occupé par l'adversaire ;
• charge : dégager une foule hostile des lieux qu'elle refuse d'évacuer ;
• barrage de canalisation : refouler les occupants sur un itinéraire déterminé ;
• barrage filtrant : nécessité d'interpeller un objectif au sein des occupants...

• Bâtiment comprenant un étage


Pénétration de l'élément d'intervention et progression en colonne simple jusqu'à l'étage (rapidité du
déploiement, moindre exposition). Mise en place en simultané des éléments de cloisonnement aux
endroits adaptés à la topographie des lieux (éviter toute arrivée d'adversaires derrière le passage du
PI).
• Investigation et gestion de locaux
Les techniques diffèrent de l'IP. Les effectifs FO se projettent, toujours en colonne simple, avec
rapidité et détermination, jusqu'au mur opposé à l'ouverture (pas d'éclatement ou de dissociation).
Articulation en ligne sur un ou plusieurs rangs, et refoulement des occupants vers la sortie de la
pièce en avançant lentement (cas d'une ouverture supplémentaire dans la pièce à traiter, prise en
compte, barrage modulaire, et traitement à l'issue).

• Le refoulement des occupants


Il s'effectue progressivement, local après local, sans les disperser dans le bâtiment, au moyen des
éléments de cloisonnement qui les canalisent immédiatement dès la sortie de la pièce et les obligent
à quitter le bâtiment. A l'extérieur, les éléments de canalisation orientent l'adversaire vers un terrain
favorable valorisé, les éléments de sûreté leur empêchent tout retour (et toute arrivée de renforts).

Dès lors qu'un local est évacué, une fouille minutieuse est indispensable :
• les hauts (faux plafonds, trappe de visite...) ;
• les bas (dessous de table, de bureau...) ;
• le mobilier (armoire, container...) ;
• les ouvertures (portes, fenêtres, balcons, accès aux toits...) ;
• les objets divers (outils, ustensiles...).

• CR du CDU en fin d'action


Engagement, conduite de l'action, interpellations, libération de personnes, récupération de matériels
sensibles, renseignements obtenus sur l'adversaire, évolution du potentiel de l'escadron... Remise
des personnes appréhendées aux services locaux.

Exemple
1. Regroupement des éléments - Prise en compte 3D - Pénétration élément intervention - Top action
2. Progression de l'élément d'intervention en colonne simple jusqu'à l'étage - Positionnement du
cloisonnement au niveau des accès intérieurs

3. Articulation en ligne sur deux rangs, refoulement des occupants - Le cloisonnement oriente
l'adversaire vers la sortie du bâtiment - La canalisation oriente l'adversaire vers la sortie du site

Tenir, Protéger
Interdire à l'adversaire tout retour sur le point, toute réoccupation, ou toute action pouvant mettre en
cause l'intégrité du site, de ses installations et de ses personnels. L'objectif est de contenir la menace
en conservant le terrain, si nécessaire par la combinaison du mouvement et du feu sur la profondeur.
Cela consiste à organiser son action défensive, dès que le local ou le bâtiment est dégagé, par la
mise en place d'un dispositif de défense ferme, permettant d'occuper et de défendre les lieux,
pendant toute la durée des délais prescrits.
• Prendre en compte le cadre légal spécifique au lieu d'intervention
• Types d'engagement : dégagement, interpellation, protection...
• Étudier : terrain, infrastructures, points particuliers, adversaire...
• Définir le mode d'action (urgence à agir), les ordres de priorité
• Organiser le déplacement : itinéraires, articulation, liaisons...
• S'arrêter, tomber en garde, observer, se renseigner, renseigner
• Définir un schéma tactique simple avec CDPI (maîtriser l'espace)
Rôle du CDU • Fixer les emplacements et responsabilités des chefs d'éléments
• Définir les moyens : franchissement, effraction, protection...
• Veiller au respect du cadre légal (sommations, avertissement)
• Fixer l'emploi de la force (extérieur/intérieur)
• Coordonner l'intervention (simultanée ou progressive)
• Superviser la sécurisation : évacuation, fouille, défense ferme
• Faire occuper le terrain sur la profondeur (dispositif provisoire)
• Reconnaître la zone en profondeur, valoriser le dispositif
• CR évacuation, dispositif adopté, capacités, interpellation...
• Analyser les éléments caractéristiques de la situation
• Faire le bilan des moyens à disposition au regard de l'analyse
• Étudier les possibilités de progression jusqu'à l'objectif
• Analyser les possibilités de pénétration à l'intérieur du site
• Aborder en force ou en souplesse (avec soutien d'autres éléments)
• S'assurer des capacités amis à soutenir la progression
Rôle du CDT et des gradés
• Coordonner sa progression avec les appuis si nécessaires
PI
• Mettre en œuvre les moyens appropriés : accès obstrués, escalade
• Prendre en compte les risques relatifs à la 3D
• S'emparer des impératifs fixés, faire appliquer fondamentaux IP
• Rechercher en permanence le dialogue avec l'adversaire
• Refouler occupants zone après zone, fouiller chaque pièce évacuée
• Interpeller objectifs désignés, libérer personnes séquestrées...
• CR permanent au CDU (moyens, renforts, état de l'intervention)
• Assurer la couverture tous azimut du dispositif
• Assurer la sécurité de la rame de véhicules
• Placer les éléments à vue face aux directions dangereuses
• Organiser les patrouilles pour renseigner sur la profondeur
Rôle du CDP et des gradés
• Désigner et fixer les missions de chacun, soigner les CAT
en sûreté
• Fixer les secteurs d'observation, règles emploi de la force
• Autoriser l'accès après contrôle (personnes / véhicules)
• Rendre compte sans délai de l'arrivée de renforts adverses
• S'opposer à toute menace, mouvement et feu si nécessaire
• Assurer l'accueil, le guidage des autorités et renforts amis
• Couvrir la progression du PI, voire le renforcer
• Couvrir la pénétration dans l'enceinte (3D)
Rôle du CDP et des gradés • Canaliser l'adversaire sur un itinéraire imposé dès sa sortie
en canalisation • Rechercher en permanence le dialogue avec l'adversaire
• Interdire toute dispersion adverse sur la zone (manœuvre)
• Assurer un filtrage sur ordre (éventuellement fouille)
• CR de toute difficulté sans délai (moyens, renforts)
• Couvrir la progression du PI, voire le renforcer
• Soutenir, voire renforcer le PI au sein de l'enceinte
• Refouler les occupants des couloirs dans les locaux (choc)
Rôle du CDP et des gradés
• Cloisonner le bâtiment, tenir les accès (détermination)
en cloisonnement
• Contraindre les refoulés par le PI à sortir du bâtiment
• Rechercher en permanence le dialogue avec l'adversaire
• Interdire toute dispersion dans le bâtiment
• CR de toute difficulté sans délai (moyens, renforts)
Intervenir sans délai au profit des autres éléments :
Rôle du CDP et des gradés • Sûreté : refoulés hostiles, renforts...
en réserve • Canalisation : refus de suivre le cheminement indiqué...
• Cloisonnement : forçage accès tenus, rapport défavorable...
• Intervention : garde interpellé, extraction individu libéré...
Défendre

Empêcher l'adversaire de franchir une ligne ou de s'emparer d'un point ou d'une zone pendant toute
la durée des délais prescrits. Cette mission consiste à occuper et protéger un site et/ou un
compartiment de terrain, sans esprit de recul dans le but d'en préserver l'intégrité.

L'action défensive
La défense ferme
Consiste à interdire à l'adversaire d'entrer dans une zone ou de conquérir un objectif, par
l'aménagement d'obstacles et de dispositifs garantissant la maîtrise de l'espace (valorisation).
L'objectif est de contenir la menace en conservant le terrain et de restreindre ses possibilités d'action
par la combinaison du mouvement et du feu sur la profondeur (obtenir un rapport de forces
favorable nécessaire à la réussite de la mission).

La défense mobile
Consiste à briser la dynamique de l'adversaire en combinant des manœuvres de freinage et de
contre-attaques locales dans la profondeur (affaiblissement), ou à reprendre l'ascendant face à une
attaque impérieuse de l'adversaire en lui interdisant définitivement la conquête de son objectif
(arrêt). L'objectif est de canaliser la menace vers un terrain favorable valorisé en conservant une
mobilité au moins égale à la sienne (échelon GTG, nécessite de bénéficier sur court préavis de
renforcements et d'appuis feux indirects).

Les notions essentielles


L'engagement défensif repose toujours sur l'observation (savoir observer, renseigner et rendre
compte) et la vigilance (continuité et assiduité). Ces deux notions essentielles constituent la base de
l'alerte et conditionnent l'efficacité de la réaction défensive. La détection de la menace doit donc
s'opérer au-delà du périmètre physique de la zone de responsabilité.

Les menaces potentielles


Invasion de site, blocage des accès, interruption des activités, dégradations, attaques des
installations avec divers moyens (engins de chantier ou agricole), intégrité du personnel... Le
dispositif visant à parer les menaces, ne doit pas se répercuter significativement sur le déroulement
normal de l'activité, ni entraver la libre circulation des employés, riverains, fournisseurs,
représentants...
Processus décisionnel / Raisonnement tactique
Position tenue (par des amis)
Déplacement en sûreté, tomber en garde à proximité du point à tenir, prendre contact et s'identifier,
récupérer le plan de feux du dispositif en place, et jeter un dispositif initial identique à celui en
place.

Position non tenue


• Terrain
En fonction de l'urgence à intervenir, se renseigner auprès des autorités (civile/militaire), des
services locaux (gendarmerie/police), voire des autres unités FO (dispositifs voisins). Analyser
l'environnement (zone urbaine, boisée, découverte...), périmètre du rayon d'action, sensibilité du
site, points clés à tenir... Recenser les contraintes (approche, possibilités d'accès, zone de
manœuvres, zones défavorables et favorables), en déduire l'itinéraire et un variantement.
• Adversaire
Se renseigner sur la situation et sur l'adversaire : PNAVM, capacités à s'opposer à l'acquisition du
site, état d'esprit de la population...
• Mission
Occuper et défendre un site et/ou un compartiment de terrain, dans le but d'en préserver l'intégrité.
Interdire à l'adversaire d'entrer dans une zone ou de conquérir un objectif pendant toute la durée des
délais prescrits.
• Moyens
Étudier ses capacités (accomplir la mission), position des effectifs voisins et délais d'acheminement
(recomplètement, soutien), modalités de coordination. Articuler le dispositif d'acquisition de la zone
en 4 éléments : appui, sûreté, contact, réserve (si possible), et fixer les CAT sur l'itinéraire et à
l'arrivée.
• Urgence
Définir l'intervention, action en force (urgence, avertisseurs à proximité de la zone d'intervention,
effet psychologique recherché) ou en souplesse (effet de surprise recherché). Étude des délais :
préparation, déplacement, intervention.
• Cadre légal
Définit par la nature du site à défendre, la physionomie générale et les éléments de contexte pouvant
influencer la manœuvre (acquisition de l'objectif).

Prise en compte des délais de préparations sur zone


En fonction de la situation et des missions fixées (principale et connexes), l'engagement défensif
demande des délais d'installation variables :
• S'emparer du terrain et dégager des manifestants le cas échéant ;
• Tenir le point et/ou la zone, interdire tout retour de l'adversaire ;
• Protéger les individus / installations / matériels / documents sur zone ;
• Reconnaître la zone pour consolider l'installation ;
• Surveiller pour déceler toute activité suspecte, alerter et renseigner ;
• Filtrer les accès en refoulant les intrus ;
• Sécuriser l'espace, permettre un déroulement normal de l'activité ;
• Fixer, neutraliser, voire interpeller toute menace ;
• Freiner la progression adverse par l'action de détachements mobiles ;
• Couvrir et recueillir des éléments en difficulté.

S'emparer de l'objectif à défendre


Éclairer, S'arrêter, Tomber en garde (TEG)
Idem dégager un local occupé...

S'emparer d'un site et/ou du compartiment de terrain


Déclenchement de l'action (ordre radio, signal lumineux/sonore), déplacement à pied ou en
véhicule, aborder en force ou en souplesse, utilisation éventuelle des signaux spéciaux (gyrophare,
deux tons, projecteurs).

Sommations ou avertissements si un emploi de la force est rendu nécessaire. Dans ce cas, les appuis
délivrent des tirs de dispersion sur l'adversaire pour l'obliger à quitter les lieux, éventuellement
combinés à des tirs d'interdiction pour le contraindre à se disperser sur la direction souhaitée par le
CDU.
Les tirs sont associés à la manœuvre dynamique des éléments au contact qui refoulent l'adversaire
au-delà et au plus loin du compartiment de terrain à acquérir. La concentration des efforts doit
générer un rapport de force favorable permettant l'acquisition en sécurité.
La réserve reste en mesure de renforcer les éléments au contact (liberté d'action), la couverture
sécurise l'arrière et les flancs du dispositif.

Interdire, Protéger, Tenir


Occuper la position défensive pour interdire tout retour et/ou s'opposer à toute réaction adverse, par
le contrôle du site et ses abords, par le mouvement et par le feu si nécessaire. Prise en compte (PEC)
des possibilités de contournement.
Le dispositif provisoire doit permettre au CDU de compléter l'installation. Pour cela, il doit être
hermétique dans son ensemble, s'appuyer sur les points clés du terrain, et pouvoir bénéficier
immédiatement de renforcements et d'appuis feu.

Rendre compte
De l'engagement et de la conduite de l'action, des renseignements obtenus sur l'adversaire, de
l'évolution du potentiel de l'unité, des besoins en renforcement de moyens/feux et des délais
nécessaires à la valorisation du dispositif.
Dans son CR initial, en projection des différents dispositifs à mettre en place, le CDU prend en
compte les menaces et le risque TOP pour évaluer les atteintes éventuelles à la réalisation de la
mission (reprise de l'activité).

Exemple
1er temps : S'arrêter, TEG, Observer, Se renseigner, Renseigner (EPI)
2ème temps : Mise en place des éléments jusqu'à leur base de départ
3ème temps : Projection des éléments, terrain permet PEC des latéraux

Charge sous appuis, refoulement de l'adversaire au plus loin (limite fixée)


Dispositif provisoire hermétique, PEC possibilités de débordement
Le Poste
Définition
Détachement adapté à un immeuble, établissement, installation ou ouvrage, ayant pour mission de
le protéger contre toutes menaces, par l'usage d'un système de sécurité fixe et mobile, de
renseignement permanent et de liaisons.
Le principe est l'installation à l'intérieur du point sensible, parfois d'importance vitale, pour
préserver son intégrité et empêcher qu'il ne puisse être enlevé par surprise (vigilance constante), ou
par la force (défense solide).
Le poste n'agit jamais seul, il est souvent subordonné à un système général de défense au MOP. Le
renseignement est la base de son action : les services locaux et les organismes de sûreté (chef de
sécurité du site, services de renseignement) l'aident dans son installation et contribuent à sa sûreté
(renseignements, renforts).
L'effectif (un peloton au minimum) peut varier selon la situation et les missions confiées. La
mission est clairement définie par le CDU au chef de poste par écrit, ou verbalement en cas
d'urgence (confirmée par écrit dès que possible).

Acquisition du renseignement
Identification et échange d'informations avec l'ensemble des acteurs présents (gardiens,
responsables, employés...), voire auprès des dispositifs voisins.
Renseignement : reconnaissance et fouille du site et des abords pour identifier les voies d'accès,
issues de secours, annexes, points vulnérables (voies de contournement, abribus/poteaux le long
d'une clôture d'enceinte...), points dominants (positions indiquées pour observer, appliquer des feux,
se protéger).
Règles particulières de sécurité propres au site : menaces particulières et moyens d'alerte existants,
accès pouvant être condamnés sans entrave au déroulement de l'activité, moyen d'identification des
entrées et sorties des employés, modalités et listing pour assurer le contrôle des livraisons sur zone.
Dispositifs de surveillance et de protection existants : alarme anti-intrusion, vidéoprotection,
éclairage externe (zones/pièces concernées, protocole de mise en œuvre, conditions d'accès aux
image...).
Modalités diverses : zone de stationnement, emplacement de la réserve et lieu de repos, état d'esprit
de la population.

Conception du dispositif
Disposer d'une solide connaissance du site et de son environnement est l'élément majeur.
• Définir des renforcements
Mise en place des mesures de protection actives/passives : défense autour des points vitaux,
clôtures, aménagements et obstacles à réaliser (ordre d'urgence), position des VHL en protection,
contrôle systématique des accès et du contenu des véhicules, contrôle des abords et des
stationnements, ronde de sécurité au sein de l'emprise, patrouilles aux abords immédiats à pied ou
en véhicule...
• Articuler le poste en trois éléments (fixes, mobiles, réserve)
Fixer les emplacements, responsabilités et attributions des chefs d'éléments, déterminer les moyens
humains et matériels mis à disposition, adopter le principe de la fidélisation au sein des éléments.
Soigner particulièrement les CAT (liaisons, priorités d'intervention de l'élément réservé...).
• Contrôler l'efficacité du dispositif
Identifier les lacunes pouvant mettre en péril l'intégrité du poste et s'assurer que son effectif est en
mesure de faire face à tout événement. Contrôle physique de la cohérence des postes et
aménagements, simulations/exercices d'alerte pour tester le dispositif en place, les délais de
réaction, la connaissance et l'application des consignes...

Élaborer un plan de défense (CDU ou chef de poste)

Éléments Caractéristiques

Répartition des dispositifs, privilégier les points hauts, PMSPCP : secteurs de


Plan de feux tirs, règles d'emploi de la force, consignes d'ouverture du feu, procédés de
rupture de contact, fiche pour chaque poste...

Plan du site, plan d'observation (baptême terrain), plan des mesures de


Croquis
protection actives/passives : répartition des secteurs de surveillance, prise en
d'installation
compte des points particuliers du terrain...

Note Inventaire des menaces, système d'alerte en cas d'attaque, transmission du


d'organisation du renseignement, conduites à tenir, consignes particulières propres au site, tours
service de service, relèves, vie matérielle du poste, articulation du dispositif de nuit...

Articulation du poste
• Les éléments fixes
Postes de contrôle chargés de la sûreté immédiate sur les points les plus délicats du site. Chaque
chef d'un poste de contrôle transmet ses ordres et :
• tient à jour les consignes reçues ;
• contrôle et filtre les accès au site (personnes / contenu des véhicules) ;
• organise la permanence de l'observation ;
• contrôle et conserve la liaison par radio avec l'ensemble du dispositif ;
• rend compte de tout fait anormal ;
• défend les lieux selon les consignes reçues ;
• faire fermer temporairement les accès (mesures renforcées) ;
• transmet les consignes particulières reçues lors de sa relève.

• Les éléments mobiles


Patrouilles, à effectif variable, chargées de compléter le système de surveillance et d'assurer la
protection générale du site. Chaque chef d'une patrouille transmet ses ordres et :
• effectue des rondes de sécurité au sein de l'emprise ;
• assure le contrôle des abords et des stationnements (à pied ou en Vhl) ;
• organise la permanence de l'observation ;
• contrôle et conserve la liaison par radio avec l'ensemble du dispositif ;
• recueille et transmet des renseignements (FO, riverains...) ;
• rend compte de tout fait anormal ;
• intercepte toute personne souhaitant infiltrer la zone ;
• faire multiplier les patrouilles (mesures renforcées) ;
• se replie en cas de menace pour participer à la défense des lieux ;
• transmet les consignes particulières reçues lors de sa relève.

• L'élément de réserve
Comprend des Premier à Marcher (PAM) équipés en permanence, en mesure d'intervenir sans délai,
et des gendarmes de repos en mesure d'intervenir dans un court délai sur tout point du dispositif.
Chaque chef d'un élément réservé transmet ses ordres et se tient prêt à :
• réagir en cas de menace ou d'attaque ;
• s'engager pour renforcer une position ;
• faciliter un décrochage ;
• secourir un élément ;
• s'engager sur une reconnaissance en zone non tenue
Exemple de poste
Le dispositif d'interdiction (DI)
Définition
Ce sont des dispositifs d'arrêt et de renseignements, ayant pour objectif de dissuader, empêcher,
retarder ou déceler toute tentative d'atteinte ou d'intrusion à l'intérieur de la zone de responsabilité et
pouvant menacer l'intégrité du point sensible.
Son but est de compléter l'action du poste. Il permet d'organiser la position défensive sur la
profondeur pour maîtriser l'espace donné, et ainsi être en capacité de déceler l'adversaire le plus tôt
possible, de protéger au plus loin le point sensible, d'empêcher l'adversaire d'y prendre pied. Il peut
être mis en place dans le cadre d'autres missions comme la protection d'itinéraire.
La défense des points stratégiques repose sur des éléments fixes, la fortification par des
aménagements et obstacles, le renseignement permanent et les liaisons.
Installés en zone ouverte en secteur périurbain ou rural, ces dispositifs doivent s'appuyer
impérativement sur les lignes du terrain (routes, voies ferrées, cours d'eau, lignes de crêtes...) avec
une occupation systématique des points hauts et points de passage obligés. L'effectif est adapté aux
menaces et objectifs fixés.
L'objectif à atteindre est défini en fonction de la nature du point à tenir :
• les points vulnérables et les points dominants sont tenus pour en interdire toute occupation ou
utilisation par l'adversaire,
• un point de passage obligé est tenu pour interdire à l'adversaire tout accès ou conquête d'un
objectif dans le compartiment de terrain fixé.
Dans toute la mesure du possible, un point de passage unique et stratégique doit faciliter le contrôle
systématique des accès et du contenu des véhicules, si toutefois, la configuration du terrain le
permet (mise en place de déviation), et que le déroulement de l'activité n'est pas significativement
perturbé.

Rôle du CAF / des superviseurs


La concentration des appuis, sur ces points clés du terrain, est essentielle pour renforcer l'action
défensive, canaliser toute réaction offensive adverse, faciliter les ruptures de contact, et assurer la
couverture face aux directions données.

Conception des dispositifs (défense en zone ouverte)


Reconnaissance détaillée de la zone en profondeur, et déterminer :
• les secteurs prioritaires à prendre en compte : possibilités défensives ou offensives, zones
d'implantation de l'adversaire et ses possibilités d'infiltration au compartiment de terrain, points
vulnérables (zones à risque, voies de contournement, annexes ou garages), points dominants
(positions indiquées pour observer, appliquer des feux, se protéger), points de passage obligés ;
• en déduire l'emplacement des dispositifs d'interdiction, les zones d'application des feux directs et
indirects, une zone de repli et un itinéraire dédié aux interventions (arrivée des renforts, recueil de
forces amies), le positionnement éventuel des VHL en protection sur les points clés, l'aménagement
des dispositifs et un point d'entrée unique sécurisé sur la zone de responsabilité (obstacles,
barriérage, signalétique, chicane, herses...).
Demander, le cas échéant, une autorisation pour s'approprier un compartiment de terrain favorable
(terrain privé, immeuble..).

Exemple d'un dispositif d'interdiction sur un point de passage obligé


Effectif 1 peloton – Articulation en 4 éléments – véhicules outre mer

1. contact 2. appui 3. sûreté (arrière facultative si dispositif d'ensemble hermétique)


4. réserve (dans toute la mesure du possible)
Le contrôle de zone (Échelon GTG)
Engagement d'une ampleur nécessitant la constitution d'un GTG pour maîtriser un espace
conséquent. Dispositif mis en place pour s'emparer d'un site étendu (NDDL), ou protéger une zone
sensible menacée (BURE).
L'objectif est identique à celui d'un poste avec dispositifs d'interdiction en zone ouverte : dégager
et/ou canaliser la menace, filtrer les accès, interdire tout retour / toute évolution de l'adversaire à
l'intérieur de la zone de responsabilité, à partir de dispositifs d'interdictions statiques installés sur les
points clés.

Principes d'exécution
Les éléments fixes occupent les points stratégiques et les couloirs d'infiltration sont tenus par les
éléments mobiles pour : protéger au plus loin et déceler l'adversaire le plus tôt possible et faciliter
tout engagement en maintenant libres les itinéraires dans la zone à contrôler.
Les appuis assurent la sûreté éloignée, renforcent les éventuels coups d'arrêts, participent à la
couverture du dispositif. Les soutiens éventuels sont chargés de rechercher le renseignement au delà
du périmètre contrôlé tout en constituant un élément réservé.

Les trois facteurs de réussite


1. L'appui de la GD : renseignement et gestion des personnes interpellées pour ne pas obérer la
capacité opérationnelle des unités.
2. L'élément réservé : toute action de neutralisation d'individus est conduite par un élément réservé
conséquent.
3. La coordination : tactique des manœuvres, du mouvement et du feu, entre les différentes unités,
postes fixes et mobiles.

Mode opératoire
Le schéma d'installation est identique (à plus grande échelle) :
• MRT, répartition des missions, organisation des liaisons ;
• se déplacer, s'emparer de la zone de responsabilité ;
• reconnaissance de la zone en profondeur ;
• emplacement PC, réserve, moyens en renforcement... ;
• mesures de protection passives, actives et renforcées ;
• réarticulation, si besoin, du dispositif d'ensemble ;
• plan de défense et d'observation, plans de feux.
• se renseigner, renseigner, rendre compte ;
• coordonner les interventions.
Exemple simplifié d'un dispositif de contrôle de zone
Fraction du dispositif d'ensemble
Articulation en 3 lignes : dissuasion , arrêt, défense.
CAT communes

Arrivée d'une foule calme

• Alerter et rendre compte immédiatement

• CR PNAVM, complet, concis, clair

• Recevoir les doléances et les transmettre

• Inviter la foule à rester à distance (voire se retirer)

• Faire respecter les consignes et rester vigilant

• Éviter d'envenimer la situation

Arrivée d'une foule hostile

• Alerter et rendre compte immédiatement

• Conserver calme et sang-froid

• Éviter toute réaction disproportionnée

• Éviter toute action susceptible d'être interprétée comme une provocation

• Appliquer les décisions et ordres avec fermeté et détermination

• Tenir sa place et se tenir prêt à l'action

Attaque du dispositif

• Déclencher l'alerte sans délai (signaux d'alarme)

• Maintenir impérativement l'intégrité du poste

• Respecter les consignes de défense et les CAT (connues de tous)

• Tenir l'adversaire à distance jusqu'à l'arrivée de renforts

• Tenir sa place et appliquer les décisions et ordres

• Gradation dans l'emploi de la force


• Position non tenue : Étude terrain, points particuliers, adversaire...
• Organiser le déplacement : itinéraires, articulation, liaisons...
• S'arrêter, tomber en garde, se renseigner, s'emparer du point
• Commander l'intervention (coordination tactique manœuvre/feux)
• Veiller au respect du cadre légal (sommations, avertissement)
• Faire occuper le terrain sur la profondeur (dispositif provisoire)
• Reconnaître la zone en profondeur (organiser la position défensive)
• Étude précise des caractéristiques (vulnérabilités, points forts)
• Fixer les mesures protection actives/passives/renforcées (poste, DI)
Rôle du CDU
• Fixer les emplacements et responsabilités des chefs de dispositif
• Valoriser dispositif (aménager terrain / maîtriser espace à défendre)
• Prévoir des itinéraires de repli/recueil/intervention
• Contrôler physiquement la cohérence et l'efficacité des dispositifs
• Élaborer le plan de défense en liaison avec les chefs de dispositif
• CR dispositif adopté, capacités d'action, plan de défense...
En cas de menace grave, coordonner l'intervention pour assurer l'intégrité de
la zone de responsabilité. Renforcer les points harcelés sans affaiblir le
dispositif (réserve). Manœuvrer (mouvement/feu), pour reprendre l'ascendant,
affaiblir, voire arrêter l'attaque.
• Connaître les intentions du CDU, veiller au respect du cadre légal
• Observer l'adversaire et le terrain, rechercher le renseignement
• Analyser les contraintes : météo, obstacles naturels ou artificiels...
• Poster les appuis (observer, se protéger, utiliser ses armes)
Rôle du CAF • Désigner les objectifs et la nature des tirs (précision/effet à obtenir)
• Appuyer la manœuvre (coordination feu/mouvement)
• Maintenir la discipline du feu, observer les résultats obtenus
• Faire cesser le tir dès que l'effet souhaité est obtenu
• Faciliter les ruptures de contact (intensification des feux)
• CR CDU: effets obtenus, conditions UDA, consommation...
Organiser/aménager : dispositif permettant d'observer, de renseigner, de se
protéger, d'appliquer des feux, et de durer dans le temps. Emplacement PC,
réserve, zone vie, stationnement...

• Acquérir une solide connaissance du site et de son environnement


• S'approprier son rôle et ses multiples conduites à tenir
• Fixer les mesures de protection actives/passives/renforcées
• Désigner et fixer les missions aux différents chefs d'élément
Rôle du Chef de
• Soigner particulièrement les conduites à tenir
Poste
• Déterminer et répartir les moyens humains et matériels
• Organiser les liaisons et fixer sa place dans le dispositif
• Contrôler la mise en place des mesures de protection
• Contrôler la connaissance et l'application des consignes
• Organiser des exercices d'alerte, en liaison avec le CDU
• Identifier les lacunes pouvant mettre en péril l'intégrité du poste
• Assurer la coordination tactique en cas d'alerte, défense des lieux
• Renforcer les mesures de protection sur ordre ou d'initiative
• Rendre compte du dispositif adopté et de tout fait anormal
Rôle du Chef d'un Organiser/aménager : dispositif permettant d'observer, de renseigner, de se
dispositif protéger, d'appliquer des feux, et de durer dans le temps.
d'interdiction • Acquérir une solide connaissance du site et de son environnement
• Appropriation de son rôle et des multiples conduites à tenir
• Placer les éléments à vue face aux directions dangereuses
• Désigner et fixer les missions de chacun
• Soigner particulièrement les conduites à tenir
• Fixer secteurs d'observation/tirs, règles emploi force/ouverture feu
• Fixer une zone de repli et les modalités de rupture de contact
• Organiser les liaisons interne et externe (radio)
• Aménager sa zone de responsabilité (véhicules, obstacles...)
• Interdire éventuellement les stationnements aux abords immédiats
• Autoriser l'accès après contrôle (personnes / véhicules)
• Renforcer les mesures de protection sur ordre ou d'initiative
• Défendre les lieux selon les consignes reçues
• Rendre compte du dispositif adopté et de tout fait anormal
Réagir à une prise à partie par arme à feu

Seule la manœuvre collective est abordée dans ce chapitre. Dans le cadre d'une réaction individuelle
à une prise à partie par arme à feu, la réponse est un acte personnel, de fait incompatible avec les
notions d'autorisation hiérarchique et d'action en unité constituée. L'usage des armes est toujours
l'ultime recours.
L'action de type terroriste n'est pas abordée dans cette partie.

Complexité du contexte opérationnel


L'enjeu sécuritaire
L'intensité, générée par l'agression, nécessite une réaction immédiate de la part de l'ensemble des
personnels de l'unité, s'appuyant sur les actes élémentaires du combattant :
• l'action individuelle immédiate de chaque militaire peut être décisive : se poster pour se protéger,
utiliser ses armes ou moyens si la riposte le nécessite, renseigner, alerter, secourir en se déplaçant
sous appui... ;
• la capacité de réaction du commandement, garant de l'intégrité des personnels et de la manœuvre
opérationnelle, est capitale.

Le pouvoir d'opposition
Les militaires, exposés à une prise de risques maximales sans disposer de tous les renseignements
nécessaires, doivent faire preuve d'initiatives et d'intelligence de situation pour s'opposer
efficacement à l'agression, compte tenu des principales contraintes tactiques suivantes :
• connaissance partielle de la situation : localisation de l'adversaire, configuration des lieux, nombre
et nature des blessés, mobilité et puissance de feu de la menace... ;
• capacité de réaction : identification de la menace, ré-articulation, équipement, savoir-faire,
mobilité limitée (déplacement sous appui, progression en présence de civils) ;
• délais nécessaires dans l'acheminement des renforts (SMUR, TIC, unités amies, VBRG...).
Identifier l'adversaire (volume et nature des tirs) est déterminant
pour adopter la bonne réaction et reprendre l'ascendant et l'initiative sur lui.

La réponse opérationnelle
La réaction dans l'urgence repose sur les points clés suivants :
• le passage de la posture RO à la posture de combat (réversibilité) ;
• la transmission de l'alerte sans délai, tous azimuts ;
• la qualité du renseignement qui conditionne la prise de décision ;
• la capacité à secourir efficacement les blessés éventuels et à les évacuer de la zone de danger, sans
mettre en péril le personnel ;
• une adaptation du dispositif permanente, liée à l'évolution de la situation (renforts, déplacement de
la menace...) ;
• la capacité à recueillir les services de secours et les équipes judiciaires.

L'analyse de la situation du moment


• Présence ou non du tireur, sur le compartiment de terrain ;
• Nombres de blessés parmi les manifestants ou les FO ;
• L'arrivée et le recueil d'unités amies (SMUR, TIC...) ;
• Les ordres reçus par la hiérarchie haute.

Le rôle du commandant d'unité


Il sera en capacité de :
• Tenir la position en mesure de recueillir des renforts ;
• Mener une action offensive dans le but de neutraliser ou interpeller le tireur, puis de s'emparer de
la zone pour que les équipes de police judiciaire puissent effectuer les constatations en sécurité ;
• Reprise de la progression, après une reconnaissance de la zone où se trouvait le tireur. Dans ce cas
l'unité restera vigilante et prendra les mesures sécuritaires pour se protéger au maximum d'une
éventuelle nouvelle prise à partie par arme à feu ;
• Éventuellement rompre le contact en sécurité et en appui mutuel.

Réactions réflexes individuelles


Ces trois actions peuvent s'inscrire dans un même cadre espace-temps et ne doivent pas être
appréhendées selon une approche chronologique. Le succès de cette réponse immédiate dépend de
l'indispensable coordination de chacun et notamment du commandement : CDU, CDP, gradés, SOE,
CAF... Intelligence de situation et sens de l'initiative doivent prévaloir à tous les échelons.

Faire cesser l'agression


Basculer en posture « combat » et mettre en œuvre les actes élémentaires. Il s'agit de neutraliser la
menace. Toute opportunité tactique doit être exploitée pour déstabiliser le schéma d'action de
l'Adversaire.
• Se poster
Emplacement favorable à l'observation et à la riposte, tout en offrant un maximum de protection
(verticale si possible). Sur le plan tactique, le SOE prend en compte le terrain, l'Adversaire et ses
modes d'action, et adapte la configuration de la rame en stationnement, offrant, si possible, une zone
de sécurité permettant aux personnels d'être protéger et de se déplacer à l'abri des vues et des coups.

• Se déplacer
Dans le but de trouver un abri balistique bien réel, sinon rester posté. Tout déplacement s'effectue
sous appui fixe et permanent. Privilégier le ramper pour échapper aux vues et aux coups, si la
situation et la configuration du terrain le permettent.

• Utiliser son arme


Dans le cadre de la riposte, les personnels sont autorisés à faire usage de leur armement individuel
(PA, FAMAS, HK MP5, HK UMP9), uniquement en cas de légitime défense.
Le CAF ou les superviseurs prennent en compte, sur le plan tactique : le cadre légal, le terrain, la
menace (PNAVM), la nature des tirs à fournir. Après avoir jugé de l'opportunité de la riposte, il peut
commander d'initiative ou sur ordre :
• un tir de dispersion pour inciter les manifestants à se mettre à l'abri ;
• des tirs de neutralisation pour mettre l'adversaire hors d'état d'agir efficacement un temps donné,
au profit d'un élément qui manœuvre.

Communiquer
La communication doit être permanente, utile, précise et concise, tant vers ses équipiers et chefs,
qu'envers la population :
• Pour les FO, ce facteur clé permet de compenser au mieux la pluralité des inconnues, le manque
d'information du chef, et contribue de fait à sa prise de décision face à la menace.
• Pour la population, la diffusion de l'information tous azimuts doit sensibiliser le plus grand
nombre à quitter la zone ou se protéger.

• Alerter
Par tout moyen, le plus largement possible : ses équipiers et chefs (voix, radio, gestes), la
population pour qu'elle quitte les lieux ou se confine (mégaphone).
• Observer
Rechercher, par la vue et par l'ouïe, tous les renseignements utiles sur le terrain, l'adversaire, la
population... Balayer le secteur du plus près au plus loin, du général au particulier, évaluer les
distances, repérer les points particuliers du terrain (précision des CR).

• Rendre compte
Adresser sans délai un CR initial de la situation à l'autorité compétente afin que l'échelon local
assure immédiatement la montée en puissance du dispositif.
La discipline collective est essentielle dans ce contexte dégradé : se limiter a l'essentiel (vocabulaire
militaire tactique et cadres d'ordres). Si nécessaire, ordonner le silence radio en priorisant la liaison
de l'élément engagé.
A contrario, les CR, même incomplets, doivent remonter rapidement aux gradés de contact (ne rien
voir est déjà une indication). Fournir (à la voix ou aux gestes) toutes les informations utiles sur sa
propre situation (position, blessés, dégâts, possibilités de manœuvre...).

• Renseigner
Dans le temps, faire remonter un maximum de renseignements recueillis auprès des éventuels
témoins : sur la menace (PNAVM, sens de déplacement éventuel), sur la population (nombre et type
de blessés : FO/civil, estimation du volume de personnes présentes sur le site), sur le terrain
(configuration des lieux), sur ses possibilités d'action (tireur à vue, appui FAMAS en place...).
Le recoupement des informations doit valider le renseignement, il conditionne la prise de décision
et l'éventuelle manœuvre offensive (suites judiciaires).

Secourir, Évacuer
Si l'action est possible au regard de la réalité du terrain et des caractéristiques de l'agression,
secourir, extraire, mettre à l'abri, voire évacuer les blessés les plus exposés (FO / civils).

Le point clé est de porter secours en sécurité, uniquement sous appui, sans jamais s'exposer
inutilement. Dans tous les cas, les paramètres doivent être favorables pour justifier une initiative
d'évacuation :
• proximité de la personne à évacuer (limite d'action) ;
• capacité d'être appuyé et couvert sur le compartiment de terrain ;
• points du terrain sur lesquels s'appuyer face à une nouvelle agression ;
• rapidité d'exécution.
• Appuyer et/ou couvrir l'action
Ces initiatives décentralisées, sont conduites dans toute la mesure du possible au niveau cellule de
manœuvre, et doivent toujours pouvoir s'opposer à une nouvelle agression de l'adversaire.

Ces initiatives peuvent être :


• fixer la menace par des tirs LGGM (se préserver d'une riposte) ;
• neutraliser la menace par arme à feu (armement collectif ou individuel) ;
• masquer l'action en créant un écran de protection, si nécessaire, par l'emploi des grenades à main
(pas systématique afin de garder un visuel sur le compartiment de terrain) ;
• interposer un véhicule entre l'action de sauvetage et le tireur...

• Extraire sous protection, un blessé


L'action doit être dynamique :
• rejoindre sous appui la personne à évacuer (vitesse et détermination) ;
• la protéger, la saisir et l'extraire le plus rapidement possible ;
• se replier dans un lieu favorable.

• Rendre compte
CR complet et immédiat aux gradés de contact, de l'action réalisée et des besoins (moyens,
évacuation...). Le cas échéant, transmettre le renseignement recueilli auprès de la personne
concernant la menace, le terrain...

• Évacuer
Assurer, dès que les conditions le permettent, l'acheminement de la personne vers un compartiment
de terrain sécurisé. Si la personne est blessée, la préparer et la conditionner en vue de son
évacuation de la zone.
Exemple de scénario d'une prise
à partie par arme à feu

Exemple de réactions individuelles


à une ouverture du feu
Se poster, utiliser ses armes, alerter,
observer, renseigner, secourir
Processus décisionnel
Disposition transitoire
Dès que la situation le permet, faire réaliser le PAM aux différents éléments (point sur les
personnels, l'armement et le matériel) et s'assurer de la prise en compte des blessés éventuels (FO
et/ou civils).
Modularité au sein du dispositif : exposition moindre des gendarmes face à la menace, ne laisser sur
le terrain que le personnel strictement nécessaire a la mission. Possibilité de ré-articuler la rame de
véhicule pour offrir la protection nécessaire aux éléments postés sur les zones à risque.
Équipement du personnel en conformité avec la situation (gilets lourds, armes d'appui..), privilégier
les appuis au niveau peloton, voire groupe. La recherche du mouvement n'est pas un impératif dans
cette situation. Mieux vaut concentrer les efforts sur le feu afin de fixer l'adversaire, le temps
nécessaire à la prise de décision.

Raisonnement tactique
Analyse rapide des possibilités pour arrêter un dispositif adapté aux circonstances :
• Terrain :
Zone boisée, découverte, concentrée en habitations, étendue ou limitée, risques relatifs à la 3D,
limite de mon rayon d'action... Évaluation du volume de civils (population/blessés) encore présent
dans le secteur dangereux.
• Adversaire :
Localisé ou non, identifié ou non, retranché ou en mouvement, nombre, modes d'actions, puissance
de feu, capacités à ouvrir à nouveau le feu, capacités à s'opposer aux opérations de secours...
• Mission :
Ré-articuler le dispositif pour offrir la protection nécessaire à la troupe. En fonction de la situation,
tenir la position, neutraliser ou interpeller le tireur, s'emparer de la zone, secourir en sécurité.
Éventuellement rompre le contact.
• Moyens :
État sanitaire, situation morale et physique, équipements (appui feu, protection), degrés
d'entraînement. Une montée en puissance est-elle compatible avec l'état psychologique et physique
de la troupe ? Délai d'acheminement du soutien ami sur zone : interventions spécialisées, secours,
moyens aériens, VBRG...
• Urgence :
de l'intervention ou attente d'un renfort, réaction immédiate ou différée, action en force ou en
souplesse, moment le plus favorable pour intervenir... Délais nécessaires à l'action (préparation,
déplacement sûreté, mise en place, intervention...).
• Cadre légal :
CSI / CP, AHDEF / CFP, UDA, Gradation... Agir, réagir.
Conception de la manœuvre
L'analyse rapide conduit à identifier le scenario le plus favorable à la réussite de la mission, à la
sécurité des personnels engagés (FO/secours/civils), à l'arrivée des unités amies. En fonction de
l'état psychologique et physique de la troupe, du rapport de force et de l'urgence à agir, l'opération
conduite est :
• une manœuvre offensive pour évacuer des personnes de la zone de danger (Rapport de force
favorable, opportunité tactique) ;
• une manœuvre offensive pour interpeller le tireur (Rapport de force favorable, opportunité
tactique, urgence caractérisée) ;
• une manœuvre de sûreté pour reconnaître la position initiale du tireur lorsqu'il a quitté la zone ;
• une défense ferme de point (Absence d'urgence caractérisée, rapport de force défavorable).
Quelle que soit l'option retenue, l'articulation générale EGM reste identique.

Exemple de dispositif transitoire


Tirs de dispersion éventuels, dans le but d'inciter les personnes encore présentes à fuir.
Tirs de neutralisation éventuels, pour fixer le tireur.
Dimensionnement du dispositif
Dimensionnement dans la profondeur, articulation de base en 3 éléments :
• appui (au contact) : appuyer, fixer, neutraliser ;
• couverture : boucler l'arrière et les flancs du dispositif, gérer les flux ;
• intervention : reconnaître, évacuer, interpeller, neutraliser.
La mise en place d'un élément de recueil et d'un élément de soutien sanitaire (militaires qualifiés
secourisme si possible) peut être rendue nécessaire dans l'attente des renforts (EMOG, services de
secours, unités spécialisées...).

Les éléments de couverture (rôle des chefs de poste de surveillance)


• Se déplacer, tomber en garde
Rejoindre la position fixée en sûreté (déplacement sous appui). Jeter un dispositif sommaire
permettant d'avoir des vues tous azimuts et d'appliquer des feux face aux directions dangereuses en
étant soi-même protégé.
• Se poster et organiser l'observation
Se poster sur les points stratégiques fixés, pour interdire le compartiment de terrain où se trouve
l'unité. Déterminer le poste le plus favorable au regard du terrain : bonnes vues, protection et
possibilités de tir. Donner ses ordres (ZMSPCP), en précisant :
• modalités de transmission des CR, vérifier que le système fonctionne ;
• position des autres éléments (secteurs observation et de tir) ;
• secteurs d'observation et de tir (adapté à la portée des armes) ;
• les couloirs d'infiltration à interdire (y compris médias) ;
• conditions d'ouverture du feu, signal/limites de report ou levée de tir ;
• conditions de rupture du contact, chemin de repli, zone de ralliement ;
• modalités de recueil d'unités amies.
• Observer et assurer la liaison
Faire assurer la permanence de l'observation par la vue et l'ouïe. La permanence, la rigueur et la
cohérence de l'observation doivent être contrôlées et entretenues. Contrôler et conserver la liaison
(généralement par radio).
• Rendre compte
Transmettre en permanence toute information utile :
• installation, situation sur zone, activité suspecte ;
• état des axes routiers et des possibilités d'accès (renforts) ;
• arrivée des unités amies sur zone de secours, de FSI, de médias... ;
• coordonnées des responsables (liaisons entre chefs opérationnels).
• Appliquer des feux
Conduire le tir en cas d'agression menace directe, faire cesser le feu (agression menace disparue).

Les éléments d'appui (rôle des chefs de poste de combat)


• Se déplacer, tomber en garde
Le danger potentiel réclame une installation dans la plus grande discrétion, à distance d'appui et le
plus loin possible de la menace. Progresser sous appui jusqu'au point fixé, jeter un dispositif
sommaire permettant d'avoir des vues directes sur la menace et d'appliquer des feux tout en étant
protégé.
• Se poster et organiser l'observation
Identifier les points dangereux susceptibles d'être utilisés par l'adversaire : voies d'approche,
emplacements de tir possibles... Fixer l'emplacement du poste le plus favorable au regard du
terrain : camouflage, bonnes vues, protection, possibilités de tir.
Donner son ZMSPCP, en précisant :
• modalités de transmission des CR, vérifier que le système fonctionne ;
• position des autres éléments (secteurs observation et de tir) ;
• secteurs de tir (portée des armes), couloirs d'infiltration à interdire, ;
• CAT en cas de contact avec l'Adversaire, conditions d'ouverture voire d'intensification du feu,
signal et limites de report ou levée de tir ;
• conditions de rupture du contact, chemin de repli, zone de ralliement.
• Observer et assurer la liaison
La permanence, la rigueur et la cohérence de l'observation, par la vue et l'ouïe, doivent être
contrôlées et entretenues. Conserver la liaison avec l'unité (généralement par radio), et avec
l'élément d'intervention (à la radio et à la vue, c'est un impératif). Guider et renseigner en
permanence l'élément d'intervention, et faire adapter les secteurs de tir en fonction de sa position.
• Rendre compte
Transmettre en permanence toute information utile : installation et situation sur zone, actions
engagées, évolution de la situation concernant l'objectif (PNAVM), alerte si contact Adversaire.
• Appliquer des feux
Déclencher et conduire le tir en cas d'agression directe contre l'élément d'intervention en
mouvement. Faire intensifier le feu selon les consignes, lever ou reporter le tir, cesser le feu dès que
l'agression a cessé. Le positionnement des appuis peut évoluer avec la situation, dans le but de
rester en permanence à distance d'appui et ainsi de pouvoir appliquer des feux.
Un baptême terrain
Indispensable, il permet d'organiser le recueil des éléments amis (unités spécialisées, renforts,
secours, autorités) et de leur communiquer :
• les possibilités d'accès au compartiment de terrain ;
• les zones d'implantation de la menace ;
• possibilités de la menace (fuite, retranchement, ...) ;
• les zones à risque et les points tenus ;
• l'articulation du dispositif en place.

Exemple de dispositif
Mise en place des appuis, de la couverture, d'un soutien sanitaire
Mise en place sous appuis – Aveuglement et neutralisation de la menace si nécessaire
Exemple de baptême terrain
Possibilités d'accès au compartiment de terrain
Zones d'implantation et possibilités de la menace
Articulation du dispositif en place et points tenus
Spécificité des missions de l'élément d'intervention
Évacuer (menace localisée et située à distance d'appui)
Mettre à l'abri des personnels militaires ou civils menacés, par récupération, regroupement et
extraction dans le cadre d'une intervention. L'évacuation doit rester une action opportune, analysée
et préparée de manière minutieuse. Garantir la sécurité des personnels engagés, aucune exposition
inutile. La coordination avec les appuis est primordiale, pas de perte visuelle (si possible).

• Se déplacer, tomber en garde


Rejoindre la base d'intervention, progression tactique sous appui, à l'abri des vues et des coups
(danger). Jeter un dispositif sommaire (ZMC) face à la direction dangereuse permettant d'avoir des
vues directes sur l'objectif et d'appliquer des feux en étant soi-même protégé.

• Observer, se renseigner, se préparer


Analyser tous les paramètres pour justifier l'évacuation : identification et localisation des personnes
à extraire (absolument nécessaire), détermination d'une limite d'action, position des appuis et
capacité à s'opposer à une réaction de l'adversaire armé.
Articulation en deux éléments : « Intervention Secours » et « protection », avec une progression en
cellule dont une sera porteuse du bouclier balistique (rapidité du déploiement et moins exposé).
Déplacement en appui mutuel en définissant les secteurs de tir au sein de chaque élément.
Fixer le cheminement le plus sûr, les conditions d'ouverture du feu, l'itinéraire de repli et le point de
regroupement. Place du chef : entre les deux éléments.

• Appuyer, Couvrir, Neutraliser


Se coordonner avec les éléments d'appuis des autres pelotons (signal et report de tir),
éventuellement demander un tir LGGM de neutralisation pour masquer la progression, ce qui
impose la contrainte de porter les masques de protection pour les éléments d'intervention.

• S'emparer du terrain, protéger, tenir, extraire


Action dynamique : se porter au niveau des personnes menacées ou blessées, les protéger, tenir le
terrain le temps nécessaire à l'extraction, se replier en secteur partiellement sécurisé pour la prise en
charge par l'élément de secours.

• Rendre compte
CR complet et immédiat à l'échelon supérieur des actions réalisées et des besoins (moyens
complémentaires, urgence de l'évacuation...).
Exemple de dispositif d'évacuation des blessés
Zoom sur l'action (couvertures arrières et latérales - cf dispositif partie 4)
1. Décision opportune d'évacuation des blessés (menace retranchée)
2. Articulation de l'intervention en 2 éléments : intervention (I) et protection (P)
3. Coordination avec les appuis, secteurs et reports de tir (flèche jaune)
4. Tirs de neutralisation si nécessaire (aveuglement menace, masquer l'évacuation)
5. Action dynamique pour extraction des blessés / repli secteur sécurisé
Interpeller (menace localisée et située à distance d'appui)
Exercer sur le tireur une pression suffisante pour lui interdire tout mouvement ou toute action
(empêcher sa fuite et toute arrivée de renforts). L'interpellation doit rester une action opportune,
analysée et préparée de manière minutieuse. Garantir la sécurité des personnels engagés, aucune
exposition inutile. La coordination avec les appuis est primordiale, pas de perte visuelle (si
possible).

• Se déplacer, tomber en garde


Rejoindre la base d'intervention, en sûreté (danger potentiel), progression tactique sous appui, à
l'abri des vues et des coups. Jeter un dispositif sommaire (ZMC) face à la direction dangereuse
permettant d'avoir des vues directes sur l'objectif et d'appliquer des feux en étant soi-même protégé.

• Observer, se renseigner, se préparer


Analyser tous les paramètres pour justifier l'interpellation : identification et localisation de
l'individu, détermination d'une limite d'action, capacité des appuis à s'opposer à une réaction de la
menace, points du terrain sur lesquels s'appuyer en réaction à une attaque.
Articulation en deux éléments « interpellation » et « protection », avec une progression en cellule
dont une sera porteuse du bouclier balistique (rapidité du déploiement et moins exposé).
Déplacement en appui mutuel en définissant les secteurs de tir au sein de chaque élément.
Privilégier le débordement en sécurité sur les flancs et à l'arrière de l'adversaire, avoir le souci de
rester localisé par l'appui, fixer les conditions d'ouverture du feu, l'itinéraire de repli et point de
regroupement, déterminer les modalités de captation vidéo. Place du chef : entre les deux groupes.

• Appuyer, Couvrir, Fixer et isoler le tireur


Se coordonner avec les éléments d'appuis des autres pelotons (signal et report de tir),
éventuellement demander un tir LGGM de neutralisation pour masquer la progression, ce qui
impose la contrainte de porter les masques de protection pour les éléments d'intervention.

• Déborder, Aborder, Neutraliser


Action dynamique (surprise, vitesse et détermination), le groupe « inter » neutralise l'individu
désigné dans le cercle d'action, avec concomitamment la mise en place du groupe « protec » qui
couvre l'action (du groupe « inter »).

• Rendre compte
Fouille de la zone en sûreté, et CR complet des actions réalisées et des besoins (moyens,
évacuation...). Sur ordre, repli sous appui, ou gel des lieux.
Exemple de dispositif d'interpellation de l'individu
Zoom sur l'action (couvertures arrières et latérales - cf dispositif partie 4)
1. Décision opportune d'interpellation (volonté de se rendre)
2. Articulation de l'intervention en 2 éléments : intervention (I) et protection (P)
3. Coordination avec les appuis, secteurs et reports de tir (flèche jaune)
4. Neutralisation autre menace éventuelle si nécessaire (tirs neutralisation / bâtiment)
5. Débordement en sécurité sur les flancs et à l'arrière de la menace
6. Action dynamique pour saisie de l'individu / repli secteur sécurisé
Reconnaître (la zone de tir initial, le tireur a quitté les lieux)
Renseigner sur la viabilité de la zone et ses abords en assurant sa sûreté vers l'avant. La
reconnaissance doit rester une action opportune, basée sur des renseignements fiables, analysée et
préparée (sécurité des personnels, pas d'exposition inutile). La coordination avec les appuis est
primordiale (pas de perte visuelle si possible).

• Se déplacer, tomber en garde


Rejoindre la base d'intervention, progression tactique sous appui, à l'abri des vues et des coups.
Jeter un dispositif sommaire (camouflage, vues, protection, possibilités de tir) face au compartiment
de terrain à reconnaître.

• Observer, se renseigner, se préparer


Rechercher tout indice ou activité suspecte, points forts pour appuyer, repères pour les reports de tir,
zones d'implantation et possibilités d'accès de la menace, points du terrain sur lesquels s'appuyer...
Articulation en deux éléments « intervention » et « protection », avec une progression en cellule
dont une sera porteuse du bouclier balistique (rapidité du déploiement et moins exposé).
Déplacement en appui mutuel en définissant les secteurs de tir au sein de chaque élément.
Fixer les conditions d'ouverture du feu, les CAT en cas de contact, l'itinéraire de repli et point de
regroupement. Place du chef : entre les deux éléments.

• Appuyer, Couvrir, Reconnaître


Se coordonner avec les éléments d'appuis des autres pelotons (signal et report de tir). La zone et ses
abords immédiats (jusqu'à l'horizon dangereux).

• S'arrêter, tomber en garde


Poster les différents éléments pour tenir la position (ZMC). En cas de découverte (arme, objet...),
gel des lieux sur ordre et appuyer l'unité qui va se réorganiser pour renforcer la nouvelle position.

• Rompre le contact
Si aucune présence adverse (arme, objet...), à l'issue du CR, les éléments d'intervention sont en
capacité de rompre le contact vers l'unité.

• Rendre compte
des actions réalisées et des dispositions prises.
Exemple de dispositif de reconnaissance de zone
Zoom sur l'action (couvertures arrières et latérales - cf dispositif partie 4)
1. Décision opportune de reconnaissance de zone (le tireur a quitté les lieux).
2. Articulation de l'intervention en 2 éléments : intervention (I) et protection (P).
3. Mise en place et coordination avec les appuis, secteurs et reports de tir.
4. Progression sous appui et mise en place du groupe « protection ».
5. Reconnaissance sous appui du bâtiment puis de la zone, du groupe « intervention ».
Temps 2
1. Progression en cellule sous appui, de compartiment en compartiment de terrain.
2. Secteurs de tir au sein de chaque élément.
Exemple de dispositif de défense ferme (individu retranché)
Mise en place des appuis, de la couverture, d'un soutien sanitaire
Mise en place sous appuis – Aveuglement et neutralisation de la menace
Rôle du CDU • Désigner et fixer les missions aux différents chefs d'élément.
• Déterminer les moyens humains et matériels à disposition.
• Organise les liaisons, fixe sa place dans le dispositif.
• Assurer la coordination tactique des différents éléments.
• Fixer et isoler la menace si les conditions le permettent.
• Assurer le recueil d'unités amies.
• Procéder aux opérations de secours et d'investigation (si possible).
• CR en temps réel de toute évolution de la situation aux autorités civiles et
militaires, prendre en compte toute évolution de la situation pour adapter le
dispositif en conséquence.
• Assurer la collecte du renseignement, être capable de produire un point de
situation horodaté et la chronologie des faits à la demande des autorités.
• En liaison permanente avec le commandement, apporter des renseignements
Rôle des SIC
déterminants sur la menace, les blessés...
• S'assurer que les moyens de communication soient opérationnels, adapter
l'architecture SIC tout au long de l'intervention avec l'ensemble des renforts
opérationnels : interventions spécialisées, secours, police nationale.
Rejoindre la base d'intervention avec son élément, en mesure de conduire
Rôle du CDT
l'intervention commandé par le CDU. La décision de s'engager lui appartient, il
PI
analyse tous les paramètres à prendre en compte pour justifier ses choix. Rôle
détaillé dans les missions de l'élément d'intervention.
• Sécuriser la zone : mise en place d'un bouclage arrière et latéral du dispositif,
renseigner voire alerter, gérer les flux, dissuader les badauds, en mesure de
s'opposer par le feu et le mouvement à toute menace éventuelle.
Rôle du CDT • Installer des éléments de couverture en postes de surveillance, sur les points
Couverture stratégiques à contrôler (rayon d'action de l'unité).
• Se renseigner au plus loin et CR immédiat de toute activité suspecte. Les mesures
doivent absolument être suffisantes pour empêcher toute menace éventuelle de
mettre en danger l'opération de l'unité.
• En mesure de recueillir les unités amies
• Déceler toute activité de la menace, alerter et renseigner, en mesure de s'opposer
par le feu à toute action de l'Adversaire mettant en danger l'action entreprise ou
toute vie humaine.
Rôle du CDT
• Installation des éléments d'appui en postes de combat, sur les points critiques à
Appuis
contrôler (au sein du rayon d'action de l'unité) et à distance d'appui (maximum 200
mètres).
• La liaison avec l'élément d'intervention est systématique, les secteurs de tir
évoluent en fonction de la position de l'élément d'intervention.
• Garantir la sécurité des blessés, prodiguer les 1ers soins en attendant l'arrivée des
Rôle du CDT
secours (militaires qualifiés secourisme si possible). Dans l'attente de renforts,
Soutien
zone de secours est fixée au plus loin de la menace.
Sanitaire
Hormis le chef de l'élément intervention qui « tient son groupe dans sa main », les différents chefs
d'éléments doivent s'assurer que leurs ordres ont bien été compris, vérifier sur zone la cohérence de
l'installation, procéder aux ajustements : choix du poste, identification des points dangereux,
secteurs d'observation et de tir, CAT...
Si nécessaire, et au moment le plus favorable, le CDU peut interchanger les missions, le stress étant
plus important au niveau des éléments les plus proches de la menace.
Réagir à une attaque de type terroriste

Seule la manœuvre collective est abordée dans ce chapitre. Dans le cadre d'une réaction individuelle
à une attaque de type terroriste, la réponse est un acte personnel, de fait incompatible avec les
notions d'autorisation hiérarchique et d'action en unité constituée. L'usage des armes est toujours
l'ultime recours.
L'ensemble des éléments abordé dans la réaction à une prise à partie par arme à feu reste fondé pour
répondre à une attaque de type terroriste.
Sont abordés dans ce chapitre, uniquement les points supplémentaires que doivent prendre en
compte les différents échelons de commandement, chacun à leur niveau.

Rôle du CDU
Les délais nécessaires à la montée en puissance du dispositif dans un contexte dégradé sont à
prendre en compte dans le raisonnement tactique :
• établir le zonage afin de faciliter les différentes interventions ;
• sécuriser les zones d'intervention (protection intervenants) ;
• suspendre toute action si conditions de sécurité ne sont pas réunies ;
• assurer la coordination inter-services.

Éléments indispensables à prendre en compte


Le rapport de force
Il résulte de l'analyse comparative entre les capacités de réponse de l'unité (volume des forces,
équipement, savoir-faire...) et le niveau de dangerosité de l'adversaire (volume, mode d'action,
puissance de feu...). Il peut être favorable à l'action ou nécessiter d'attendre l'arrivée de renforts.

L'urgence à agir
Elle dépend de la nature et des capacités de l'adversaire : volume de blessés/victimes potentiels.
L'analyse de ces critères conditionnent la réaction des FO :
• Absence d'urgence caractérisée, rapport de force défavorable : attendre impérativement le renfort
d'unités spécialisées en mettant en place un dispositif permettant d'être en mesure d'intervenir sans
délai (dégradation de la situation ou opportunité tactique...) ;
• Absence d'urgence caractérisée, rapport de force favorable : la décision d'intervention est du
ressort de l'autorité habilité ou du CFP ;
• Urgence caractérisée (nouvelle ouverture du feu imminente) : quel que soit le rapport de force,
neutraliser la menace est la priorité.
Dans tous les cas, il s'agit de reprendre le plus rapidement possible
l'ascendant et l'initiative sur l'adversaire.

Élaboration du zonage (définition des zones à risque)


La zone rouge
Espace non sécurisé - zone de danger immédiat. Seules les FO sont autorisées à y pénétrer pour
assurer, dès lors qu'elles en ont tactiquement la capacité, la neutralisation de la menace et/ou
l'extraction en mode dégradé des blessés vers la zone orange. Son périmètre peut être modifié à tout
moment en fonction des ME et des impératifs tactiques.
En fonction de la montée en puissance du dispositif, un point d'extraction des victimes (PEV) et un
corridor d'extraction seront mis en place. Escortés par les FO, les pompiers spécialisés (équipés de
GPB) peuvent entrer en zone rouge par le PEV et évacuer les blessés par le corridor d'extraction.

La zone orange
Compartiment de terrain partiellement sécurisée dont l'accès est contrôlé par les FO. Réservée aux
FO et aux services de secours (externes FO), la zone orange permet de disposer de la profondeur
nécessaire à la manœuvre, et la prise en charge des blessés. Son périmètre peut être modifié à tout
moment.

La zone verte
Portion de terrain sans danger apparent, non tenue par les FO dans un premier temps, et située au-
delà de la zone orange.
En fonction de la situation et de l'arrivée des renforts, la zone verte peut évoluer pour devenir une
portion de terrain contrôlée, sur ordre des autorités, notamment pour centraliser en zone sécurisée :
les postes de commandement ainsi que les points de regroupement des moyens et des blessés.

Choix de la manœuvre (issu du raisonnement tactique)


En fonction de l'état psychologique et physique de la troupe, du rapport de force et de l'urgence à
agir, l'opération conduite est :
• une manœuvre offensive pour évacuer des personnes de la zone de danger (Rapport de force
favorable, opportunité tactique) ;
• une manœuvre offensive pour neutraliser le terroriste (Rapport de force favorable, opportunité
tactique, urgence caractérisée) ;
• une manœuvre de sûreté pour reconnaître la position initiale du terroriste lorsque celui-ci a quitté
la zone ;
• une défense ferme de point (Absence d'urgence caractérisée, rapport de force défavorable).
Quelle que soit l'option retenue, l'articulation générale EGM reste identique. Malgré la multiplicité
des scenarii possibles, il appartient aux FO de faire cesser l'attaque et, le cas échéant, de sauver un
maximum de vies.

Exemple de zonage – dispositif transitoire


Dimensionnement du dispositif
Dimensionnement dans la profondeur identique, articulation de base en 3 éléments :
• appui (au contact) : appuyer, fixer, neutraliser, réduire ;
• couverture : boucler l'arrière et les flancs du dispositif, gérer les flux ;
• intervention : reconnaître, neutraliser puis secourir et évacuer.
La mise en place d'un élément de recueil et d'un élément de soutien sanitaire (militaires qualifiés
secourisme si possible) peut être rendue nécessaire dans l'attente des renforts (EMOG, services de
secours, unités spécialisées...).

Réaction initiale face à l'attaque (Se référer à la prise à partie par arme à feu)
Elle est identique avec une bascule immédiate en posture « combat » et la mise en œuvre les actes
élémentaires. Il s'agit de neutraliser ou à défaut fixer la menace, pour l'empêcher de prendre la fuite
et l'isoler, sans attendre l'arrivée de renforts. Toute opportunité tactique doit être exploitée pour
déstabiliser le schéma d'action du terroriste. Se déplacer uniquement en cas de nécessité, Dans le
but de trouver un abri balistique bien réel, sinon rester posté.
Dans le cadre de la riposte, les personnels sont autorisés à faire usage de leur armement individuel
(PA, FAMAS, HK MP5, HK UMP9), uniquement en cas de légitime défense ou de périples
meurtriers (ultime recours).

Les éléments de couverture (Se référer à la prise à partie par arme à feu)
Postés au niveau de la jonction zone orange / zone verte, sur les points stratégiques fixés, ils
interdisent tout accès à la zone orange sans contrôle et tout renfort éventuel à la menace. La liaison
à vue avec l'élément couvert n'est pas systématique.
Cet élément est chargé d'organiser la gestion des flux et de transmettre toutes les informations utiles
afin de renseigner les intervenants : place CDU, zones de regroupement (des services / blessés),
consignes SIC ...
Le CDU définira précisément les modalités pour éviter l'engorgement des axes à proximité
immédiate et contrôler les accès à la zone (localisation point de passage obligé), sécuriser et faciliter
l'accès des renforts, fluidifier l'évacuation des blessés.
La gestion des flux est primordiale, il s'agit de soutenir, à partir de la zone fixée, les renforts pour
leur permettre de franchir en sécurité le dispositif de l'unité :
• organiser le recueil : se renseigner / renseigner ;
• fixer l'itinéraire d'arrivée et éventuellement de départ ;
• manœuvrer si nécessaire et recueillir les renforts ;
• renseigner sur la situation avant l'arrivée (préparation).
Les éléments d'appui (Se référer à la prise à partie par arme à feu)
Ils se postent en zone orange au plus près de la jonction entre la zone rouge et la zone orange. Le
positionnement des appuis peut évoluer avec la situation, dans le but de rester en permanence à
distance d'appui et ainsi de pouvoir appliquer des feux.
La liaison à vue avec l'élément d'intervention appuyé est systématique, les secteurs de tir évoluent
en fonction de la position de l'élément d'intervention.

L'élément d'intervention (Se référer à la prise à partie par arme à feu)


Une fois les appuis postés, l'élément d'intervention progresse (tactique sous appui) à l'abri des vues
et des coups (danger) pour rejoindre la base d'intervention fixée, (abords de la zone rouge), face à la
menace (vues directes sur l'objectif et en mesure d'appliquer des feux en étant soi-même protégé).
• Pour la neutralisation du terroriste
La décision de neutraliser le terroriste devra impérativement s'appuyer sur le degré d'urgence (tuerie
en cours ou sur le point d'être commise), puis sur un rapport de force favorable permettant une
réelle opportunité tactique. Dans tous les autre cas : attendre le renfort d'unités spécialisées, fixer
avec une défense ferme.
• Pour une évacuation de blessé
L'organisation des secours n'est pas une mission prioritaire, la décision de porter secours devra
impérativement s'appuyer sur un rapport de force favorable et une réelle opportunité tactique.
• Pour la reconnaissance de la zone
La décision de reconnaissance de zone (position du tir initial) et de ses abords doit impérativement
s'appuyer sur des informations réelles confirmant que le tireur a quitté la zone. Si le contact avec le
terroriste est établi, le fixer ou le neutraliser.
Les autres situations particulières Pour mémoire

Dégagement d'obstacles avec VBRG - Secours à VBRG

Cadre légal
Article R. 214-1 du Code de la sécurité intérieure.
« Les moyens militaires spécifiques de la Gendarmerie nationale susceptibles d'être utilisés au
maintien de l'ordre sont les véhicules blindés de la gendarmerie équipés pour le maintien de l'ordre.
Ces moyens militaires spécifiques ne peuvent être engagés qu'en cas de troubles graves à l'ordre
public ou de risques de tels troubles et après autorisation du Premier ministre. »

Article R. 214-2 du Code de la sécurité intérieure.


« Le préfet de zone de défense et de sécurité est compétent pour autoriser l'emploi des moyens
militaires spécifiques implantés sur le territoire de la zone. »

Article R. 214-3 du Code de la sécurité intérieure.


« Les autorités habilitées à décider de l'emploi des moyens militaires spécifiques de la gendarmerie
délivrent une autorisation écrite et préalable à leur emploi. Cette autorisation indique l'objet et la
date de la mission, sa durée prévisible ainsi que les points, lieux ou zones géographiques dans
lesquels ces moyens seront employés. »

Le dégagement d'obstacle avec moyen complémentaire VBRG :


• Temps 1 : Tomber en garde / se protéger / appuyer
• Permanence de la protection des personnels derrière les engins ;
• En mesure de les soutenir en cas de retour de l'adversaire ;
• Observer et rendre compte ;
• Préparation des appuis (VBRG et tireurs LGGM) ;
• Tirs de dispersion et d'interdiction.
• Temps 2 : Manœuvrer
• Débordement des éléments au sol ou emprunter le cheminement de adversaire ;
• S'emparer du compartiment de terrain au delà de l'obstacle par les éléments au sol à distance de
sécurité ;
• Interdire le retour des manifestants sur le compartiment de terrain ;
• Couvrir ;
• Communiquer et rendre compte.
• Temps 3 : Reconnaître / rendre compte
• Observer de l'obstacle par équipage VBRG ;
• Protection des éléments au sol ;
• Reconnaître l'obstacle par test choc par VBRG ;
• Dégager l'obstacle au niveau du point le plus favorable ;
• Se réarticuler.

Le secours à VBRG
Manœuvre délicate, le secours à VBRG a pour but de :
• Porter assistance à l'équipage ou à l'engin ;
• Sécuriser l'engin.
• Temps 1 : Se préparer et préparer
• Préparation matérielle : Protections individuelles et collectives, éclairage individuel et collectif,
franchissement (grappin, élingue, ...), ouverture (clef pour trappons, clef de 10), secours
(extincteurs, trousse 1ère urgence), armement (LGGM G1, grenades), radio ;
• Préparation intellectuelle : Analyse et étude de la menace et de l'adversaire, du terrain et de la
configuration des lieux ;
• Préparation tactique : Articulation en deux éléments (intervention / secours et appui / protection),
itinéraire d'abordage, coordination avec CDU, CDP VBRG.
• Temps 2 : Observer et appuyer
• Observation : Engin à secourir, compartiment de terrain et présence de l‘adversaire ;
• Maintien à distance permanent de l'adversaire ;
• Mise en place des appuis au sol et VBRG.
• Temps 3 : Manœuvrer et intervenir
• Abordage de l'engin : Mise en place de l'élément appui / protection ;
• Prise de contact avec équipage et pénétration dans l'engin (porte, trappons arrières).
• Temps 4 : Protéger et secourir
• Sécurisation de l'engin : Arrêt moteur, frein de parc ;
• Évacuation de l'équipage : Protection, extraction, transport des blessés et repli ;
• Protection de l'engin : Retirer l'armement, munitions et radio. Destruction de l'engin si nécessaire ;
• Le manœuvrer si nécessaire.
L'intervention en milieu pénitentiaire

L'accès à l'intérieur d'un établissement pénitentiaire par les FO ne peut se faire qu'après la
délivrance d'une demande ou d'un accord écrit du chef d'établissement remis au commandant du
dispositif d'intervention.

Cadre légal
• Article D. 265 du Code de procédure pénale.
Tout chef d'établissement doit veiller à une stricte application des instructions relatives au maintien
de l'ordre et de la sécurité dans l'établissement pénitentiaire qu'il dirige.
A ce titre, il est disciplinairement responsable des incidents ou des évasions imputables à sa
négligence ou à l'inobservation des règlements, indépendamment des procédures disciplinaires
susceptibles d'être engagées contre d'autres membres du personnel.

• Article D. 266 du Code de procédure pénale.


La sécurité intérieure des établissements pénitentiaires incombe au personnel de l'administration
pénitentiaire.
Toutefois, lorsque la gravité ou l'ampleur d'un incident survenu ou redouté à l'intérieur d'un
établissement ne permet pas d'assurer le rétablissement ou d'envisager le maintien de l'ordre et de la
sécurité par les seuls moyens du personnel de surveillance, le chef de l'établissement doit faire appel
au chef du service local de police ou de gendarmerie et en rendre compte sur-le-champ au préfet. Il
en est de même dans l'hypothèse d'une attaque ou d'une menace provenant de l'extérieur.
Les modalités de l'appel aux forces préposées au maintien de l'ordre et de l'intervention de celles-ci
sont déterminées par une instruction de service et précisées, en ce qui concerne chaque
établissement pénitentiaire, par un plan de protection et d'intervention dressé et tenu à jour sous
l'autorité du préfet.

• Article D. 267 du Code de procédure pénale.


L'administration pénitentiaire pourvoit à l'armement du personnel dans les conditions qu'elle estime
appropriées.
Les agents en service dans les locaux de détention ne doivent pas être armés, à moins d'ordre exprès
donné, dans des circonstances exceptionnelles et pour une intervention strictement définie, par le
chef de l'établissement.
En toute hypothèse, il ne peut être fait usage des armes que dans les cas déterminés aux articles R.
57-7-83 et R. 57-7-84.
• Article D. 283-6 du Code de procédure pénale.
Pour l'application des dispositions de l'article R. 57-7-84, les membres des forces préposées au
maintien de l'ordre, intervenant à l'intérieur d'un établissement pénitentiaire ou assurant une mission
de protection et de garde dans l'établissement ou aux abords de celui-ci en application des
dispositions de l'article D. 266, sont, pendant le temps de cette intervention ou de l'accomplissement
de cette mission, assimilés aux membres du personnel des établissements pénitentiaires.

• Article R. 57-7-83 du Code de procédure pénale.


Les personnels de l'administration pénitentiaire ne doivent utiliser la force envers les personnes
détenues qu'en cas de légitime défense, de tentative d'évasion, de résistance violente ou par inertie
physique aux ordres donnés, sous réserve que cet usage soit proportionné et strictement nécessaire à
la prévention des évasions ou au rétablissement de l'ordre.

• Article R. 57-7-84 du Code de procédure pénale.


Dans les établissements pénitentiaires, en dehors de la légitime défense, les personnels de
surveillance et de direction de l'administration pénitentiaire ne peuvent faire usage d'armes à feu,
sous réserve que cet usage soit proportionné et précédé de sommations faites à haute voix, qu'en cas
:
1° De tentative d'évasion qui ne peut être arrêtée par d'autres moyens ;
2° De mise en péril de l'établissement résultant d'une intrusion, d'une résistance violente de la part
de plusieurs personnes détenues ou de leur inertie physique aux ordres données.
En dehors des établissements pénitentiaires, et dans le cadre de l'exercice de leurs missions, les
personnels de surveillance et de direction de l'administration pénitentiaire ne peuvent faire usage
d'armes à feu qu'en cas de légitime défense.

L'intervention en milieu pénitentiaire


• Choix tactiques
• Moment de l'intervention
• Lieu d'intervention (Prise en compte 3D)
• Simultanéité ou progressivité
• Négociation

• Temps 1 : Prendre contact et coordonner


La coordination s'effectue en liaison directe avec :
• L'autorité administrative (Préfet) ;
• Le commissaire de police ou le commandant GD territorialement compétent ;
• Le directeur de l'établissement pénitentiaire et le chef ERIS.
S'assurer de la présence d'un soutien sanitaire (mise en place d'un poste de secours d'urgence) et de
moyens de lutte contre l'incendie.

• Temps 2 : Étudier la mission et se renseigner


L'analyse est basée sur des reconnaissances discrètes (Emploi drone pour les parties extérieures),
études de plans (PPI) et cartes ainsi qu'un contact étroit avec le chef d'établissement et le chef ERIS
permettant de recueillir des renseignements essentiels sur :
• Présence éventuelles de personnes séquestrées ou prises en otage ;
• Les occupants (Nombre, organisation, localisation, état d'esprit, signalement des meneurs, ...) ;
• Les dangers et moyens de l'adversaire (PNAV, état d'esprit, précédents dans l'EP, identification des
meneurs, installations dangereuses, matériaux pouvant servir de projectiles, accès aux toits ...) ;
• Les centres vitaux (Poste de commande électrique, accès vidéo surveillance, ateliers sensibles,
cuisines, ...) ;
• Points les plus favorables aux évasions ;
• Maîtrise du système d'ouverture et de verrouillage des portes ;
• Les personnels de l'AP pouvant être mis à disposition (Guidage et renseignement).
Détermination et choix du mode d'action.

• Temps 3 : Se préparer et préparer


• L'emploi du diffuseur lacrymogène grande capacité à privilégier ; l'usage du LBD 40 et moyens
lacrymogènes avec prudence. Interdiction des GM2L. LGGM (cours de promenade, terrains de
sport, couloirs, coursives), PIE, porteur FAMAS positionné au besoin dans les miradors ;
• FEPEC : franchissement (Échelles, cordes, grappins) / éclairage (Individuel et collectif, bombe de
peinture, craie, tresse, cyalumes / protection (Bouclier MO et balistique, GPB, trousse de secours,
incendie : extincteur, CAF) / effraction (Disqueuse, tronçonneuse, bélier, pied de biche, outils multi
fonctions, door breaker) / coercition (Serre-flex de préférence).

• Temps 4 : Articuler le dispositif


• Élément de bouclage / sûreté extérieure : Vers l'extérieur et vers l'intérieur, éléments statiques et
mobiles, prise en compte des autorités et renforts arrivant sur les lieux ;
• Élément d'intervention : Tête de pont, fractionné ou non, en coordination avec l'ERIS, action sous
appui permanent et couverture, pas de personnel isolé. Fouiller minutieusement chaque local après
son évacuation ;
• Élément de réserve : Déterminer un emplacement stratégique, Doit être tenu en permanence au
courant de l'évolution de la situation, en mesure de d'intervenir rapidement dans n'importe quelle
phase de l'opération ;
• Élément de canalisation / soutien / garde : Guidage, recueil, fouille, garde et comptage des détenus
en liaison avec les personnels de l'AP.

L'escorte de convoi

Bonne préparation = Capacité à anticiper = Avantage sur adversaire

• Temps 1 : Se préparer et préparer


• Préparation intellectuelle :Analyse du terrain et de l'itinéraire par la recherche de renseignement
(plans, cartographie, survol drone). Déterminer les lima, les possibilités de variantement ainsi que
les aires d'arrêt, de stationnement et de refuge potentiel. Évaluer les délais de route et les
possibilités de manœuvres des VHL. Prise en compte de la dimension médiatique. Capacité
d'anticipation de la manœuvre adversaire. Coordination (secours, moyens spéciaux, dépannage et
logistique) ;
• Préparation tactique : Choix de l'articulation du convoi en un ou plusieurs échelons
(Reconnaissance / protection / couverture / réserve) et respect des composantes de la mission.
Conduites à tenir pendant le déplacement ;
• Préparation matérielle : Adaptée à la mission et à l'attitude de l'adversaire (moyens FEPEC), aux
véhicules (Carburants, treuil) et à l'itinéraire (péages, gabarit des VHL conformes aux ouvrages d'art
et voies de circulation. Liaisons radio.

• Temps 2 : Progresser / reconnaître


• Choix de l'itinéraire ;
• Progresser de lima en lima avec CR à chaque franchissement ;
• Adapter la formation de la rame en fonction de la situation, de l'adversaire, de la mission et du
terrain ;
• Adapter la vitesse de progression (ambiance vitesse, sûreté..). Maintien permanent de la fluidité du
convoi ;
• Utilisation des signaux spéciaux (gyrophare, 2 tons, projecteur) ;
• Conserver l'étancheîté du convoi ;
• Favoriser l'autonomie des différents éléments ;
• Prise en compte de la 3 D. Vigilance lors d'un passage sous un pont.
• Temps 3 : Protéger / manœuvrer
• Rôle déterminant du SOE ;
• Anticiper sur l'action de l'adversaire et conserver la liberté de manœuvre ;
• Protection permanente de l'intégrité physique du convoi (Utilisation de la rame pour protection et
masques visuels). Maintien à distance de l'adversaire ;
• Respect des zones de sécurité concentratique. Vigilance permanente lors des phases d'arrêt ou de
stationnement ;
• Graduation des mesures coercitives. Prise en compte de la dimension médiatique ;
• Prise en compte et gestion des actions de l'adversaire (manifestations et blocages, obstacles divers,
jets de projectiles sur convoi, dégradation de la chaussée, personnes suspendues, chaînes humaines,
sit-in, entravements, actions physiques contre VHL) ;
• Mise en œuvre des opérateurs disqueuse ou tronçonneuse. Actions et missions spécifiques
confiées au PI ;
• Respect des zones de travail (techniques / circulation / sécurité) ;
• Importance de la négociation ;
• Limiter les interpellations.

• Temps 4 : Se réorganiser
Synthèse missions et modes d'action

Au MOP, les missions des unités de GM diffèrent énormément en fonction du


type d'adversaire et à chacune d'elles, correspondent des modes d'action bien
précis.

ATTITUDE DE L'ADVERSAIRE MISSIONS MODES D'ACTION

1 - Foule calme et organisée

• Canaliser.
• Barrages de canalisation.
• Faciliter
Défilé autorisé sur un itinéraire défini à l'écoulement.
• Barrages filtrants.
l'avance avec, le cas échéant,
stationnement et distribution de tracts. • Interdire l'accès
• Barrages fixes fermés ou
à certains sites
barrages mobiles.
ou à certains
itinéraires.

2 - Foule calme et inorganisée

• Barrages de canalisation et
d'arrêts.
• Cortège tentant de se rendre à
un édifice public ou un site dont
• Patrouilles.
l'accès est interdit.
• Canaliser. • Vagues de refoulement.
• Barrages, blocage de la
circulation, interdiction d'accès
• Dégager. • Charges.
d'une usine, d'un bâtiment
administratif, d'un site (RO
• Escorter. • Escortes de convoi,
rural).
ouverture de route.
• Interdire
• Actions de type commando
l'accès. • Dégagements d'obstacles.
d'éléments extérieurs aux
manifestants visant soit à faire
• Neutraliser, • Hélitransport tactique
dégénérer la manifestation en
interpeller les d'unités.
provoquant les forces de l'ordre,
meneurs.
soit à profiter de la confusion
• Manœuvres de
pour dégrader du mobilier
débordement (PI).
urbain, des véhicules... et/ou
procéder à des pillages.
• Interpellation et
neutralisation de meneurs.
3 - Foule violente et inorganisée

• Postes.
• Protéger les
locaux.
• Barrages d'arrêts.
• Interdire l'accès
• Charges.
de certains
Attaques des forces de l'ordre, des axes, bâtiments
• Bonds offensifs.
immeubles ou des sites protégés par des ou sites.
jets de projectiles divers (boulons,
• Réduction d'obstacles.
cocktails Molotov, fusées de • Évacuer les
détresse...), dégradations de mobiliers bâtiments.
• Neutralisation ou
urbains, de clôtures, etc.
arrestation de meneurs
• Neutraliser les
(PI).
meneurs.
• Actions de diversion du PI.
• Interpeller les
délinquants.
• Contrôle de zone.

4 - Foule violente et organisée

• Barrages d'arrêt.

• Manœuvres de diversion en vue • Postes.


de désorganiser les forces de • Interdire l'accès
l'ordre, tentatives de de certains • Ouverture de route (avec
débordement ou d'encerclement, axes, bâtiments au besoin des moyens du
les actions étant coordonnées au ou sites. génie).
moyen de réseaux radio ou
téléphonique. • Protéger les • Escortes.
locaux.
• Mise en place de barrages, de • Fouilles préventives des
pièges (RO rural). • Dégager les véhicules avant la
itinéraires. manifestation (sous
• Embuscades, notamment de certaines conditions
nuit. • Protéger les légales).
convois.
• Attaques des forces de l'ordre • Réduction de barricades.
(charges, utilisation • Neutraliser les
d'artifices...) avec opérations de meneurs. • Bonds offensifs.
diversion pour dissocier ou
entamer la cohésion de ces • Rétablir l'ordre. • Actions du PI pour la
dernières. neutralisation des meneurs.
5 - Situation pré-insurrectionnelle ou insurrectionnelle

• En zone urbaine 

• reconnaissance
d'axe ou de zone,

• contrôle de zone,

• neutralisation,
interpellation.

• En zone rurale :

• reconnaissance
d'axe ou de zone,
• Actions d'éléments armés dans
• ouverture de route,
un ou plusieurs quartiers urbains
• Rétablir l'ordre.
ou périurbains ou en zone rurale
• neutralisation
avec l'utilisation possible
• Interpeller les d'adversaires, voire
d'armes diverses (fusils de
meneurs. destruction (selon
chasse, armes de guerre) contre
les conditions
les forces de l'ordre ou d'autres
• Neutraliser ou légales).
éléments (pompiers...) après les
réduire.
avoir attirés dans une zone
• Patrouilles pour rechercher
préparée à l'avance.
• Contrôler. du renseignement et
localiser l'adversaire.
• Attentats.
• Contrôles d'identité.

• Fouilles de personnes et de
véhicules (sous certaines
conditions légales).

• Garde de points
d'importance vitale.

• Interventions au profit de
points d'importance vitale.

• Actions de neutralisation
ou de réduction.
Textes de références
• Code de la défense
• Code pénal
• Code de la sécurité intérieure
• Lettre du ministre de l'Intérieur du 25 janvier 2016
Doctrine d'emploi des forces mobiles de la Police et de la Gendarmerie nationales sous BE
n°48335/GEND/DOE/SDDOP/BOP du 14 juin 2016 (Class. : 77.02).
• Décret n° 2011-794 du 30 juin 2011
Il fixe les conditions d'emploi de la force pour le maintien de l'ordre public.
• Circulaire n° 200000/GEND/DOE/S2DOP/BOP du 22 juillet 2011
Organisation et emploi des unités de la gendarmerie mobile (Class. : 77.02).
• Décret n° 2013-1113 du 4 décembre 2013
Dispositions des livres Ier, II, IV et V de la partie réglementaire du CSI.
• Lettre MININT NOR INTK1705157J du 02 mai 2017
Présence et rôle de l'autorité habilitée à décider de l'emploi de la force.
• Instruction interministérielle n°10100/SGDSN/PSE/PSN/NP du 14 novembre 2017
Engagement des armées sur le territoire national lorsqu'elles interviennent sur réquisition de
l'autorité civile.
• BE n°97328/GEND/SDDOPP/DGGN du 11 décembre 2017
Barrage d'arrêt fixe fermé et vague de refoulement.
• Instruction n°233000/GEND/DOE/SDSPSR/BSP du 01 mars 2017
Usage des armes par les militaires de la gendarmerie (Class. : 96.34).
• Instruction n°233500/GEND/CAB du 27 juillet 2017
Usage et emploi des AFI (Class. : 96.34).
• Instruction n°207000/GEND/DPMGN/SDC/BFORM du 19 janvier 2018
Mesures de sécurité à appliquer à l'instruction et à l'entraînement au tir (Class. : 32.07).
• Instruction n° 234000/GEND/DOE/SDSPSR/BSP du 19 janvier 2018
Emploi et sécurité de l'armement de dotation en gendarmerie (Class. : 96.34).
• Instruction n°59000/GEND/DPMGN/SDC/BFORM du 19 janvier 2018
Formation à l'emploi de l'armement de dotation dans la gendarmerie (Class. : 32.07).
• Règlement n° 234500/GEND/DOE/SDSPSR/BSP du 19 janvier 2018
Armement de dotation de la gendarmerie nationale(Class.: 96.34).
Glossaire

Abréviations relatives au maintien de l'ordre


MOP : Maintien de l'Ordre Public.
MO : Maintien de l'Ordre.
RO : Rétablissement de l'Ordre.
FO : Forces de l'Ordre.
TOP : Troubles à l'Ordre Public.
GIE : Gendarmerie.
UFM : Unité de forces mobiles.
GM : Gendarmerie Mobile.
EGM : Escadron de Gendarmerie Mobile.
GGM : Groupement de Gendarmerie Mobile.
GGD : Groupement de Gendarmerie Départementale.
GBGM : Groupement Blindé de Gendarmerie Mobile.
GTG : Groupement Tactique de Gendarmerie.
GOMO : Groupement opérationnel de maintien de l'ordre.
OM : Outre Mer.
OPEX : Opération Extérieure.

Abréviations relatives à l'organisation d'un escadron


CDU : Commandant D'Unité.
CDP : Commandant De Peloton.
CDPI : Commandant Du Peloton d'Intervention.
CDG : Chef De Groupe.
PI : Peloton d'Intervention.
PEL : Peloton.
GC : Groupe Commandement.
SOA : Sous Officier Adjoint.
CAF : Chef Appuis Feu.
SOE : Sous Officier d'Échelon.
CIOP : Cellule Image Ordre Public.
Abréviations relatives à l'emploi de la force
CSI : Code de la Sécurité Intérieure.
CP : Code Pénal.
CPP : Code de Procédure Pénale.
UDA : Usage des Armes.
EFSS : Emploi de la Force au Sens Strict.
AHDEF : Autorité Habilité à Décider de l'Emploi de la Force.
CFP : Commandant de la Force Publique (CDU, GTG, GOMO...).
OPJ : Officier de Police Judiciaire.
BPPL : Bâton de Protection à Poignée Latérale.
CM6 : Grenade à Coupelles Multiples de 6.
MP7 : Grenade Multi-Pots de 7.
LGGM : Lanceur de Grenade de Gendarmerie Mobile.
GM2L : Grenade Modulaire type 2 Lacrymogène.
GMD : Grenade à Main de Désencerclement.
FAR : Grenade Fumigène à Action Rapide.
LBD 40 : Lanceur de Balles de Défense 40mm.
PA / PSA : Pistolet semi-automatique (SIG PRO).
FAMAS : Fusil d'Assaut Manufacture d'Armes de Saint-Étienne.
HK MP5 : "Heckler & Koch Maschinenpistole 5 »
HK UMP9 : "Heckler & Koch Universale Maschinenpistole 9 »

Abréviations relatives au commandement opérationnel


PEDA : Perception, Évaluation, Décision, Action.
MRT : Méthode de raisonnement tactique.
MA : Modes d'action amis.
ME : Modes d'action adversaires / ennemis.
CAT : Conduites à tenir.
OCT : Ordre Complémentaire des Transmissions.
EVASAN : Évacuation sanitaire.
Fiche MAD : Fiche de mise à disposition.
OPJ TC : Officier de Police Judiciaire Territorialement Compétent.
CSAG : Centre de Soutien Automobile de la Gendarmerie.
CORG : Centre d'Opérations et de Renseignement de la Gendarmerie.

Abréviations relatives aux opérations de maintien de l'ordre


LIMA ECHO : Lieu d'Emploi.
VHL : Véhicule.
ADV : Adversaire.
BAFF : Barrage d'Arrêt Fixe Fermé.
BAM : Barrage d'Arrêt Mobile.
PC : Poste de Commandement.
ZMC : Zone, Mission, Conduites à tenir.
PAM : Personnels, Armement, Matériels.
PO : Point d'Observation.
TEG : Tomber En Garde.
NDDL : Notre Dame Des Landes.
TIC : Technicien en Identification Criminelle.
EMOG : Équipe Médicale Opérationnelle de la Gendarmerie.
AP : Administration Pénitentiaire.
EP : Établissement Pénitentiaire.
VBRG : Véhicule Blindé à Roue de la Gendarmerie.
DRAP : Dispositif de Retenue Autonome du Public.

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