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TTA 150
édition 2018
TITRE I
_
CONNAISSANCES MILITAIRES GÉNÉRALES
Expert de domaine :
École Nationale des Sous-Officiers d’Active (ENSOA)
AVANT-PROPOS ......................................................................................... 7
Section I - L'EXERCICE DU MÉTIER DES ARMES ................................... 9
Chapitre 1 LE STATUT GÉNÉRAL DES MILITAIRES .................................................... 11
1 - DISPOSITIONS GÉNÉRALES ......................................................................................... 11
2 - DROITS ET OBLIGATIONS ............................................................................................. 12
3 - RÉMUNÉRATION, GARANTIES ET COUVERTURE DES RISQUES .............................. 26
4 - PROTECTION JURIDIQUE ET RESPONSABILITÉ PÉNALE ......................................... 45
5 - DISPOSITIONS AU BÉNÉFICE D'ENFANTS MINEURS ................................................. 48
Chapitre 2 LA DISCIPLINE ............................................................................................. 51
1 - CE QUE DIT LE CODE DE LA DÉFENSE ........................................................................ 51
2 - L'INSTUCTION N° 201710/DEF/SGA/DFP/FM/1 relative à la discipline générale militaire89
3 - L'INSTRUCTION N° 10610/DEF/CAB relative à l'ouverture et au contrôle des moyens de
rangement personnels des militaires ................................................................................ 119
4 - L'INSTRUCTION N° 5549/DEF/CAB relative aux dépistages de la toxicomanie et de la
consommation excessive d'alcool applicable aux militaires ............................................... 125
Chapitre 3 LES INSTANCES CONSULTATIVES ET DE CONCERTATION ................. 134
1 - LE HAUT COMITÉ D'ÉVALUATION DE LA CONDITION MILITAIRE ............................. 135
2 - LE CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA FONCTION MILITAIRE ........................................... 137
3 - LE CONSEIL DE LA FONCTION MILITAIRE TERRE .................................................... 141
4 - DISPOSITIONS COMMUNES AUX CONSEILS ............................................................. 151
5 - RELATIONS ENTRE LES MEMBRES ET LEUR HIÉRARCHIE ..................................... 154
Chapitre 4 LA RÉSERVE MILITAIRE ............................................................................ 155
1 - DISPOSITIONS COMMUNES ........................................................................................ 155
2 - SERVIR DANS LA RÉSERVE OPÉRATIONNELLE ....................................................... 157
3 - DISPONIBILITÉ .............................................................................................................. 163
4 - CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA RÉSERVE MILITAIRE .................................................. 164
AVANT-PROPOS
RÉFÉRENCES
« L'exercice du métier des armes dans l'armée de terre : fondement et principes », État-major
de l'armée de Terre, Paris, janvier 1999.
Directive relative aux « comportements dans l'armée de terre », État-major de l'armée de
Terre, Paris, mars 2001.
Directive relative aux « relations de l'armée de terre avec la communauté nationale », État-
major de l'armée de Terre, Paris, mars 2000.
Directive relative à « la formation militaire générale », État-major de l'armée de Terre, Paris,
mars 2001.
Directive sur « les traditions et le cérémonial », État-major de l'armée de Terre, Paris, juillet
2001.
« L'exercice du commandement dans l'armée de terre », État-major de l'armée de Terre,
Paris, mai 2016.
« Esprit de corps, traditions et identité dans l'armée de terre», État-major de l'armée de
Terre, Paris, septembre 2003.
« Guide à l'usage des cadres de contact pour le commandement des EVAT », approuvé sous
le n° 273984/DEF/RH-AT/FS/FCM du 16/07/2010 version 2013.
« Guide d'appropriation du CODE DU SOLDAT à l'usage des corps de troupe RH-AT/SDG
/FS/FCM version 2012.
Chapitre 1
LE STATUT GÉNÉRAL DES MILITAIRES
Le statut général des militaires qui datait de 1972 a été révisé en 2005 afin de prendre en compte
à la fois l'évolution de la société et la professionnalisation des armées. Tout en réaffirmant les
grands principes qui fondent l'état militaire, le nouveau statut général des militaires réalise des
avancées importantes. Après une large consultation des instances militaires de concertation, à
l'issue d'un débat parlementaire riche et consensuel, la loi N° 2005-270 du 24 mars 2005 portant
statut général des militaires (publiée au Journal officiel du 26 mars 2005) est entrée en vigueur le
1er juillet 2005. Dans le cadre de la codification des lois relatives à la défense, l'ordonnance du 29
mars 2007 relative au personnel militaire a codifié le statut général des militaires et a donc
abrogé la loi du 24 mars 2005.
1 - DISPOSITIONS GÉNÉRALES
Article L4111-1
Article L4111-2
Le présent livre s'applique aux militaires de carrière, aux militaires servant en vertu d'un
contrat, aux militaires réservistes qui exercent une activité au titre d'un engagement à servir
dans la réserve opérationnelle ou au titre de la disponibilité et aux fonctionnaires en
détachement qui exercent, en qualité de militaires, certaines fonctions spécifiques
nécessaires aux forces armées.
Les statuts particuliers des militaires sont fixés par décret en Conseil d’État. Ils peuvent
déroger aux dispositions de la présente loi qui ne répondraient pas aux besoins propres,
sauf celles relatives au recrutement, aux conditions d'avancement et aux limites d'âge.
2 - DROITS ET OBLIGATIONS
Article L4121-1
Les militaires jouissent de tous les droits et libertés reconnus aux citoyens.
Toutefois, l'exercice de certains d'entre eux est soit interdit, soit restreint dans les conditions
fixées par la présente loi.
Article L4121-2
Article L4121-3
Article L4121-4
Article L4121-5
Les militaires peuvent être appelés à servir en tout temps et en tout lieu. Dans toute la
mesure compatible avec le bon fonctionnement du service, les mutations tiennent compte
de la situation de famille des militaires, notamment lorsque, pour des raisons
professionnelles, ils sont séparés :
1. De leur conjoint ;
2. Ou du partenaire avec lequel ils sont liés par un pacte civil de solidarité, lorsqu'ils
produisent la preuve qu' ils se soumettent à l' obligation d' imposition commune
prévue par le Code général des impôts ; la liberté de résidence des militaires peut
être limitée dans l'intérêt du service.
La liberté de résidence des militaires peut être limitée dans l'intérêt du service.
Lorsque les circonstances l'exigent, la liberté de circulation des militaires peut être restreinte.
Article D4121-1
Article D4121-2
Tout militaire peut saisir les officiers généraux inspecteurs d'une question relative à sa
situation personnelle, aux conditions d'exécution du service ou à la vie en communauté. Les
motifs de la demande d'audience n'ont pas à être fournis à l'avance.
Article D4121-3
Les militaires participent à la prise des décisions relatives à la vie courante de leur formation
par l'intermédiaire de commissions dont les membres sont désignés dans les conditions
fixées par arrêté du ministre des Armées et, pour la gendarmerie nationale, du ministre de
l'Intérieur.
Article D4121-3-1
Le personnel militaire est représenté auprès du commandement par des militaires désignés
au sein des formations. Les modalités de leur désignation, leur appellation et leurs
attributions sont fixées par arrêté du ministre des Armées et, pour la gendarmerie nationale,
du ministre de l'Intérieur.
Article D4121-4
En dehors du service et lorsqu'ils ne sont pas soumis à une astreinte liée à l'exécution du
service ou à la disponibilité à leur formation, les militaires sont libres de circuler :
1. sur le territoire national, les pays de l'Union européenne et ceux figurant sur une liste
établie par le ministre des Armées ;
2. dans le territoire de stationnement s'ils sont affectés dans un pays étranger.
Lorsque les circonstances l'exigent, le ministre des Armées peut restreindre l'exercice de la
liberté de circulation.
Article D4121-5
Article L4122-1
Les militaires doivent obéissance aux ordres de leurs supérieurs et sont responsables
de l'exécution des missions qui leur sont confiées.
Toutefois, il ne peut leur être ordonné et ils ne peuvent accomplir des actes qui sont
contraires aux lois, aux coutumes de la guerre et aux conventions internationales.
La responsabilité propre des subordonnés ne dégage leurs supérieurs d'aucune de leurs
responsabilités.
Article L4122-2
Les militaires en activité ne peuvent exercer à titre professionnel une activité privée lucrative
de quelque nature que ce soit.
Sont interdites, y compris si elles sont à but non lucratif, les activités privées suivantes :
1. La participation aux organes de direction de sociétés ou d'associations ne satisfaisant
pas aux conditions fixées par le Code général des impôts ;
2. Le fait de donner des consultations, de procéder à des expertises et de plaider en
justice dans les litiges intéressant toute personne publique, le cas échéant devant une
juridiction étrangère ou internationale, sauf si cette prestation s'exerce au profit d'une
personne publique.
Les militaires ne peuvent avoir par eux-mêmes ou par personne interposée, sous quelque
forme que ce soit, lorsqu'ils sont en activité et pendant le délai fixé par le Code pénal à
compter de la cessation de leurs fonctions, dans les entreprises soumises à leur
surveillance ou à leur contrôle ou avec lesquelles ils ont négocié des contrats de toute
nature, des intérêts de nature à compromettre leur indépendance.
Ils peuvent toutefois être autorisés à exercer, dans des conditions fixées par décret en
Conseil d’État, à titre accessoire, une activité, lucrative ou non, auprès d'une personne ou
d'un organisme public ou privé, dès lors que cette activité est compatible avec les fonctions
qui leur sont confiées et n'affecte pas leur exercice.
Les militaires peuvent librement détenir des parts sociales et percevoir les bénéfices qui s'y
attachent. Ils gèrent librement leur patrimoine personnel ou familial.
La production des œuvres de l'esprit au sens du Code de la propriété intellectuelle s'exerce
librement, dans le respect des dispositions relatives au droit d'auteur des agents publics et
sous réserve du respect de neutralité.
Article L4122-3
Le militaire est soumis aux obligations qu'exige l'état militaire. Il exerce ses fonctions avec
dignité, impartialité, intégrité et probité.
Il appartient aux autorités de commandement de s'assurer du respect de ces obligations
dans les formations, les directions et les services placés sous leur autorité.
Constitue un conflit d'intérêts, toute situation d'interférence entre un intérêt public et des
intérêts publics ou privés qui est de nature à influencer ou paraître influencer l'exercice
indépendant, impartial et objectif des fonctions.
Lorsqu'un militaire estime se trouver dans une situation de conflit d'intérêts, il en rend
compte immédiatement à son supérieur hiérarchique qui apprécie :
1. S'il y a lieu de confier le traitement du dossier, l'élaboration de la décision ou
l'exécution de la mission à une autre personne ;
2. Si le militaire doit s'abstenir d'user de la délégation de signature qu'il a reçue ;
3. Si le militaire doit s'abstenir de siéger ou, le cas échéant, de délibérer dans une
instance collégiale ;
4. Si le militaire doit être suppléé dans l'exercice des fonctions juridictionnelles qui
pourraient lui être confiées ;
5. Si le militaire doit être suppléé par un délégataire, auquel il doit s'abstenir d'adresser
des instructions, pour l'exercice de compétences qui lui ont été dévolues en propre.
Article D4122-1
Tout militaire peut être appelé soit à donner des ordres en tant que chef, soit à en recevoir
en tant que subordonné. L'une ou l'autre de ces situations comporte les obligations
générales suivantes :
1. Membre des armées et des formations rattachées, le militaire doit :
obéir aux ordres reçus conformément à la loi ; se
comporter avec honneur et dignité ;
observer les règlements militaires et en accepter les contraintes ;
respecter les règles de protection du secret et faire preuve de réserve lorsqu'il
s'exprime, notamment sur les questions de défense ;
prendre soin du matériel et des installations appartenant aux armées et
formations rattachées ou placées sous sa responsabilité ;
prêter main-forte aux agents de la force publique si ceux-ci requièrent
régulièrement son aide.
2. Exerçant une fonction dans sa formation, il doit :
apporter son concours sans défaillance ;
s'instruire pour tenir son poste avec compétence et contribuer à la valeur
collective de sa formation ;
s'entraîner en vue d'être efficace dans l'action ;
se préparer physiquement et moralement au combat.
Article D4122-2
Article D4122-3
Article D4122-4
L'efficacité au combat exige que chaque militaire participe à l'action contre l'ennemi
avec énergie et abnégation, y compris au péril de sa vie, jusqu'à l'accomplissement
de la mission reçue.
Fait prisonnier, tout combattant reste un militaire dont le devoir est d'échapper à la captivité,
de résister aux pressions et de chercher à reprendre le combat.
Article D4122-5
Article D4122-6
Le militaire au combat est soumis aux obligations issues du droit international applicable
aux conflits armés, notamment les lois et coutumes de la guerre ainsi que les
quatre
conventions de Genève publiées par le décret n° 52-253 du 28 février 1952, et leurs
deux protocoles additionnels publiés par le décret n° 84-727 du 17 juillet 1984 et le
décret n° 2001-565 du 29 juin 2001.
Article D4122-8
Le militaire au combat doit respecter et traiter avec humanité toutes les personnes
protégées par les conventions internationales applicables, ainsi que leurs biens.
Sont des personnes protégées : les prisonniers de guerre, les personnes civiles, les
blessés, les malades, les naufragés, le personnel sanitaire et religieux. Sont aussi protégés,
le personnel et les biens utilisés dans le cadre d'une mission d'aide humanitaire ou de
maintien de la paix conduite conformément à la Charte des Nations Unies, pour autant qu'ils
aient droit à la protection garantie aux civils et aux biens civils au titre du droit des conflits
armés.
Les personnes protégées le sont tant qu'elles s'abstiennent de participer directement aux
hostilités.
Il est interdit au militaire au combat de prendre délibérément pour cible des personnes
protégées.
Les représailles contre des personnes protégées sont interdites.
Le militaire au combat recueille, protège et soigne les blessés, les malades et les naufragés
sans aucune discrimination fondée sur la race, le sexe, la religion, la nationalité, l'idéologie
ou l'ethnie.
Article D4122-9
Il est interdit d'ordonner qu'il n'y ait pas de survivants ou d'en menacer l'adversaire. Le
militaire au combat ne doit pas tuer ou blesser un combattant ennemi qui se rend ou qui est
hors de combat. Le combattant ennemi capturé a droit au statut de prisonnier de guerre.
Il est interdit de torturer ou d'infliger des traitements inhumains ou dégradants.
Le militaire doit respecter le droit à un procès équitable des personnes suspectées de
crimes ou de délits.
Le militaire au combat respecte les signes distinctifs prévus par le droit international et leurs
bénéficiaires. Il lui est donc interdit d'user indûment du drapeau blanc de parlementaire ou
de signes distinctifs reconnus par le droit international.
Article D4122-10
Le militaire au combat ne doit diriger ses attaques que sur des objectifs militaires. Il lui est
donc interdit de détruire ou de saisir des biens civils, sauf en cas de nécessité militaire.
Le militaire est aussi tenu de respecter les biens culturels où qu'ils soient situés, à moins
qu'une nécessité militaire impérieuse impose de déroger à cette règle.
Il doit respecter et protéger les hôpitaux et les autres biens mobiliers ou immobiliers
consacrés aux soins, à moins que ces biens soient utilisés pour commettre, en dehors de
leur destination humanitaire, des actes qui lui sont nuisibles.
Le militaire au combat s'abstient de toute attaque pouvant infliger incidemment à des
personnes ou des biens protégés des dommages excessifs par rapport à l'avantage
militaire attendu.
Il lui est également interdit de mener une attaque pouvant infliger incidemment des
dommages étendus, excessifs, durables et graves à l'environnement naturel par rapport à
l'avantage militaire attendu.
Article D4122-11
Tout militaire doit être formé à la connaissance et au respect des règles du droit
international applicable dans les conflits armés.
Dans les enceintes et établissements militaires ainsi qu'à bord des bâtiments de la flotte et,
en général, en tout lieu relevant d'une autorité militaire, il est interdit :
1. D'organiser et de participer à des manifestations ou à des actions de propagande
philosophique, religieuse, politique ou syndicale ;
2. De se livrer à des jeux d'argent ;
3. De procéder, sans autorisation du commandant de la formation administrative, à des
collectes, souscriptions ou loteries ;
4. D'introduire, sans autorisation du commandant de la formation administrative, des
spiritueux, des substances ou plantes classées comme stupéfiants par le ministre de
la santé, des toxiques, des matières inflammables ou explosives.
Article R4122-14
Sont tenus d'informer sans délai par écrit le ministre des Armées, ou le ministre de
l'Intérieur pour les militaires de la gendarmerie nationale, de la nature de l'activité privée
lucrative qu'ils se proposent d'exercer :
1. Les officiers qui demandent à être placés en disponibilité, en congé du personnel
navigant, en congé pour convenances personnelles, en congé spécial, en congé de
reconversion ou en congé complémentaire de reconversion ;
2. Les officiers généraux admis dans la deuxième section ;
3. Les militaires qui cessent définitivement leurs fonctions ou, pendant le délai prévu par
le Code pénal, ceux qui ont cessé définitivement leurs fonctions, lorsqu'ils
appartiennent à l'une des catégories définies ci-après :
les officiers généraux ;
les membres du contrôle général des
armées ; les commissaires des trois armées
;
les ingénieurs des corps militaires de l'armement ;
les officiers des corps techniques et administratifs des forces armées et des
services ;
les ingénieurs militaires des essences.
4. Les militaires dont le placement dans la position prévue à l'article L. 4138-2 du Code
de la défense a pris fin, pendant le délai prévu à l'article 432-13 du Code pénal ;
5. Les militaires qui ont été soit désignés comme responsables de marchés ou pour
siéger à la commission centrale ou dans l'une des commissions spécialisées des
marchés, soit chargés de négocier des contrats avec des entreprises, soit d'exprimer
un avis sur de tels contrats ou sur les opérations effectuées par des entreprises,
pendant le délai prévu à l'article 432-13 du Code pénal à compter de la cessation de
cette fonction.
Dans les conditions fixées à l'article L. 4122-2 du Code de la défense, les militaires peuvent
être autorisés à cumuler des activités accessoires à leur activité principale, sous réserve
qu'elles ne portent pas atteinte au fonctionnement normal, à l'indépendance ou à la
neutralité du service.
Ces activités doivent être compatibles avec les obligations propres aux militaires.
Article R4122-26
Article R4122-27
Le cumul d'une activité exercée à titre accessoire avec l'activité exercée à titre principal par
un militaire est subordonné à la délivrance d'une autorisation par le ministre des Armées, ou
le ministre de l'Intérieur pour les militaires de la gendarmerie nationale. Le ministre des
Armée, ou le ministre de l'Intérieur pour les militaires de la gendarmerie nationale, peut, par
arrêté, déléguer ce pouvoir aux commandants de formation administrative ou aux autorités
dont ils relèvent.
Toutefois, l'exercice d'une activité bénévole au profit de personnes publiques ou privées
sans but lucratif est libre.
Article R4122-28
Article R4122-29
Article R4122-30
Article R4122-31
Le ministre des Armées ou l'autorité déléguée par lui ou, pour le militaire de la gendarmerie
nationale, le ministre de l'Intérieur ou l'autorité déléguée par lui, peut s'opposer à tout
moment à la poursuite d'une activité dont l'exercice a été autorisé dès lors :
que l'intérêt du service le justifie ;
que les informations sur le fondement desquelles l'autorisation a été donnée
apparaissent erronées ;
que l'activité en cause ne revêt plus un caractère accessoire.
Article L4123-1
Les militaires ont droit à une rémunération comportant notamment la solde dont le
montant est fixé en fonction soit du grade, de l'échelon et de la qualification ou des titres
détenus, soit de l'emploi auquel ils ont été nommés. Il peut y être ajouté des prestations en
nature.
Le classement indiciaire des corps, grades et emplois qui est applicable aux militaires tient
compte des sujétions et obligations particulières auxquelles ils sont soumis.
A la solde des militaires s'ajoutent l'indemnité de résidence et, le cas échéant, les
suppléments pour charges de famille. Une indemnité pour charges militaires tenant compte
des sujétions propres à l'état militaire leur est également allouée dans des conditions fixées
par décret.
Peuvent également s'ajouter des indemnités particulières allouées en raison des fonctions
exercées, des risques courus, du lieu d'exercice du service ou de la qualité des services
rendus.
Les statuts particuliers fixent les règles de classement et d'avancement dans les échelons
d'un grade. Ils peuvent prévoir des échelons exceptionnels ou spéciaux.
Toute mesure de portée générale affectant la rémunération des fonctionnaires civils de l'État
est, sous réserve des mesures d'adaptation nécessaires, appliquée avec effet simultané aux
militaires.
Lorsque l'affectation entraîne des difficultés de logement, les militaires bénéficient d'une
aide appropriée.
Les volontaires dans les armées et les élèves ayant le statut de militaire en formation dans
les écoles désignées par arrêté du ministre des Armées reçoivent une rémunération.
Article L4123-2
Les militaires bénéficient des régimes de pensions ainsi que des prestations de sécurité
sociale dans les conditions fixées par le Code des pensions civiles et militaires de retraite, le
Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de la guerre et le Code de la
sécurité sociale.
Les retraités militaires et leurs familles bénéficient, dans les conditions fixées par le Code de
la sécurité sociale, du régime de sécurité sociale des militaires.
Avant le soixantième jour suivant leur retour sur leur lieu d'affectation, les militaires ayant
participé à une mission opérationnelle hors du territoire national bénéficient, à leur
demande, d'un dépistage médical portant sur les risques sanitaires spécifiques auxquels ils
sont susceptibles d'avoir été exposés ainsi que d'un entretien psychologique.
Les conditions dans lesquelles les familles des militaires, ainsi que les retraités militaires,
les anciens militaires et leurs familles bénéficient des soins du service de santé des armées
et de l'aide du service chargé de l'action sociale des armées sont fixées par décret.
Article L4123-3
Article L4123-4
Les militaires participant à des opérations extérieures ainsi que leurs ayants cause
bénéficient :
1. Des dispositions des articles L. 2, L. 3, L. 5, L. 12, L. 13, L. 15, du septième alinéa de
l'article L. 43, des articles L. 136 bis, L. 253 ter, L. 393 à L. 396, L. 461 à L. 490, L.
493 à L. 509, L. 515 et L. 520 du Code des pensions militaires d'invalidité et des
victimes de la guerre ;
2. Des dispositions prévues en matière de blessures de guerre et de délégation de solde ;
3. Des dispositions de l'article L. 37 du même Code pour les blessures ou les maladies
contractées au cours de ces opérations dès lors que sont remplies les conditions
relatives à la nature ou à la gravité de l'infirmité ou des infirmités définies à cet article
;
4. Des dispositions de l'article L. 36 du même Code, lorsque les conditions définies à cet
article sont remplies.
Article L4123-5
Les militaires sont affiliés, pour la couverture de certains risques, à des fonds de
prévoyance pouvant être alimentés par des prélèvements sur certaines indemnités et par
une contribution de l’État couvrant soit le personnel non cotisant, soit les cas de
circonstances exceptionnelles. Ces fonds sont conservés, gérés et utilisés exclusivement au
profit des ayants droit et de leurs ayants cause.
Les allocations de ces fonds sont incessibles et insaisissables.
Article L4123-7
Les militaires qui quittent le service et qui sont involontairement privés d'emploi ont droit à
un revenu de remplacement, sous forme d'allocation de chômage attribuée dans les
conditions fixées par le Code du travail.
Article L4123-8
Article D4123-2
Article D4123-4
Lorsque le décès est reconnu imputable au service, il est versé aux différents ayants cause du
défunt des allocations. Le taux des allocations est défini dans les conditions suivantes :
1. Conjoint ou partenaire lié par un pacte civil de solidarité survivant :
1. Avec un ou plusieurs enfants à charge : montant égal à deux fois la solde
budgétaire annuelle correspondant :
À l'indice brut de référence lorsque le défunt était officier ;
À l'indice brut de référence lorsqu'il était non officier ;
2. Sans enfant à charge : montant égal à deux fois la solde budgétaire annuelle
correspondant :
À l'indice brut de référence lorsque le défunt était officier ;
À l'indice brut de référence lorsqu'il était non officier.
Article D4123-5
Lorsque le décès est imputable à l'un des risques exceptionnels spécifiques au métier
militaire énumérés à l'article D. 4123-9., le montant des allocations versées aux ayants
cause mentionnés à l'article D. 4123-4 sont les suivants :
1. Conjoint ou partenaire lié par un pacte civil de solidarité survivant :
1. avec un ou plusieurs enfants à charge : montant égal à quatre fois la solde
budgétaire annuelle correspondant :
lorsque le défunt était officier, à l'indice brut de référence ;
lorsqu'il était non officier, à l'indice brut de référence ;
2. sans enfant à charge : montant égal à quatre fois la solde budgétaire annuelle
correspondant :
lorsque le défunt était officier, à l'indice brut de référence ;
lorsqu'il était non officier, à l'indice brut de référence.
2. Enfants à charge âgés de moins de vingt-cinq ans ou infirmes : montant égal à deux
fois la solde budgétaire annuelle correspondant à l'indice brut de référence. Ces
allocations sont majorées de 50 p. 100 pour les orphelins de père et de mère et pour
les orphelins dont le père ou la mère survivant n'a pas droit à une allocation
personnelle ; dans ce dernier cas, le total des allocations des orphelins ne peut être
supérieur au total des allocations qui auraient pu être attribuées aux orphelins et au
conjoint ou partenaire lié par un pacte civil de solidarité survivant si celui-ci avait eu
droit à l'allocation.
3. Ascendants : montant égal aux quatre cinquièmes de la solde budgétaire annuelle
correspondant à l'indice brut de référence.
Toutefois, les conditions fixées au titre IV. du livre Ier du Code des pensions militaires
d'invalidité et des victimes de guerre ne sont pas exigées lorsque le décès du militaire
est survenu à la suite d'un attentat ou d'une opération militaire, alors que la victime se
trouvait en service ou en mission à l'étranger. Dans les autres circonstances, les
conditions d'âge ne sont pas exigées lorsque le défunt était célibataire et sans enfant
à charge.
Article D4123-6
Article D4123-8
Lorsque l'infirmité imputable à l'un des risques exceptionnels spécifiques au métier militaire
énumérés à l'article D. 4123-9 entraîne la mise à la retraite ou la réforme définitive, il est
versé à l'intéressé :
1. Une allocation principale dont le montant est fixé comme suit :
1. Si celui-ci est marié, partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou a des
enfants à charge, le montant est égal à quatre fois la solde budgétaire annuelle
correspondant à :
L'indice brut de référence s'il est officier ;
L'indice brut de référence s'il est non-officier.
2. Dans les autres cas, le montant est égal à quatre fois la solde budgétaire
annuelle correspondant à :
L'indice brut de référence s'il est officier ;
L'indice brut de référence s'il est non-officier.
3. Pour les taux d'invalidité inférieurs à 40 p. 100, l'allocation principale est
calculée proportionnellement aux taux d'invalidité.
2. Un complément d'allocation, en cas d'invalidité égale ou supérieure à 40 p. 100, dont
le montant est égal, par enfant à charge, à deux fois la solde budgétaire annuelle
correspondant à l'indice brut de référence.
Le complément d'allocation peut être versé sur demande de l'intéressé. Il est calculé aux
taux en vigueur à la date où le taux d'invalidité de 40 p. 100 est définitivement fixé. Les
allocations accordées en cas d'infirmités sont exclusives de toute autre allocation du fonds
de prévoyance militaire.
Article D4123-9
Ouvrent droit aux allocations dont le montant est défini à l'article D. 4123-5 les décès
consécutifs aux risques exceptionnels spécifiques au métier militaire énumérés ci-après :
1. Accidents survenus au cours de l'exécution de services aériens tels qu'ils sont définis
à l'article R. 4123-19 et au cours des travaux et manœuvres nécessités, par le départ
ou l'arrivée des aéronefs ;
2. Accidents survenus au cours des services sous-marins ou subaquatiques ci-après :
plongées à bord des sous-marins, des bathyscaphes et de tous véhicules et engins
de pénétration sous l'eau, plongées individuelles, passage en caisson à pression
variable, natation de combat ;
3. Accidents et événements de mer survenant à bord des bâtiments de guerre au cours
des missions d'entraînement au combat, des exercices et opérations de
débarquement et d'embarquement, des opérations d'appontage, hélipontage et
hélitreuillage ;
4. Accidents survenus au cours d'exercices ou manœuvres terrestres d'entraînement au
combat, de protection des points sensibles et de sauvetage ;
5. Accidents survenus en cours d'opération de recherche, neutralisation, destruction de
munitions et engins explosifs de toutes sortes, de manutention, manipulation et
transport de munitions, de produits toxiques et de matières dangereuses tels que les
matières fissiles, les produits radioactifs, les explosifs de toutes sortes, les agressifs
bactériologiques, biologiques et chimiques, les hydrocarbures ;
6. Accidents dus à l'exposition aux rayonnements radioactifs ;
7. Accidents survenus au cours d'expertise, d'essai ou d'expérimentation de matériels
militaires ;
8. Accidents survenus au cours de l'exercice du service spécial à la gendarmerie et aux
sapeurs-pompiers ;
9. Accidents survenus au cours d'opérations d'assistance à des personnes en situation
difficile et dangereuse, de maintien de l'ordre et de lutte contre les sinistres ;
10. Accidents survenus au cours d'opérations extérieures.
Article D4123-10
Lorsque le décès, sans être imputable au service, est cependant survenu en relation avec
celui- ci, il peut être versé aux ayants cause des militaires décédés une allocation au taux
réduit dont le montant ne peut pas dépasser 75 p. 100 de l'allocation totale déterminée dans
les conditions fixées à l'article D. 4123-4.
Article D4123-11
Indépendamment des allocations visées aux articles D. 4123-4 à D. 4123-10, des secours
peuvent être versés, lorsque leur situation le justifie, à certains ayants cause de militaires
dont le décès, imputable au service ou en relation avec le service, est survenu en dehors
d'une période de mobilisation générale et n'a pas ouvert droit aux allocations du fonds de
prévoyance de l'aéronautique.
Article D4123-12
Article R4123-15
Article R4123-16
Article R4123-18
Les officiers généraux nommés sur un emploi fonctionnel continuent à être affiliés au fonds
de prévoyance de l'aéronautique au titre des services aériens qu'ils effectuent.
Article R4123-19
Est considéré comme survenu en service aérien tout accident qui se produit soit en vol, soit
sur le lieu de départ ou d'arrivée, mais dans ce dernier cas uniquement au cours des
travaux et manœuvres nécessités par le départ ou l'arrivée ainsi que tout accident survenu
lors de sauts en parachute.
Les services aériens comprennent non seulement les services exécutés à bord d'aéronefs
tendant à l'entraînement du personnel navigant, mais encore tous les vols, ascensions ou
participations aux manœuvres de toute nature et les expériences diverses notamment les
essais d'appareils exécutés par du personnel titulaire ou non d'un brevet du personnel
navigant, en vertu d'ordres d'autorités qualifiées.
Article R4123-20
Peuvent prétendre aux allocations pour risques en service aérien en raison de leurs infirmités :
1. Les militaires de carrière ou qui servent en vertu d'un contrat ainsi que ceux qui
accomplissent leurs obligations ou appartiennent au personnel volontaire féminin
dans les conditions prévues par le Code du service national admis à la retraite ou en
congé du personnel navigant d'office ou sur leur demande ou réformés définitivement
pour blessures reçues en service aérien ;
2. Les personnels civils de l'État tributaires d'un régime de pension d'État admis à la
retraite d'office ou sur leur demande pour blessures reçues en service aérien ;
3. Les personnels civils de l'État non tributaires d'un régime de pension d'État, reconnus
par décision du ministre ou de son délégué comme étant mis dans l'impossibilité
définitive et absolue de continuer leurs fonctions par suite de blessures reçues en
service aérien ;
4. Les personnes engagées pour tout ou partie de la durée de la guerre et les jeunes
gens réformés définitivement par suite de blessures reçues en service aérien au
cours ou à l'occasion d'une séance ou d'un examen de préparation militaire organisée
sous la responsabilité de l'autorité militaire ou par des sociétés agrées par elle et à
laquelle ils participaient.
Article R4123-21
Peuvent prétendre à l'allocation en cas de décès survenu en service aérien aux personnels
affiliés au fonds de prévoyance de l'aéronautique leurs ayants cause définis comme suit :
1. Le conjoint non divorcé et non séparé de corps ou le partenaire lié par un pacte civil
de solidarité survivant.
2. Les enfants à charge, c'est-à-dire âgés de moins de vingt-cinq ans ou infirmes. Par
enfant, il faut entendre :
1. les enfants légitimes ;
2. les enfants naturels reconnus ;
3. les enfants légitimes ou naturels reconnus, conçus avant le décès de l'affilié ;
4. les enfants adoptés ayant fait l'objet d'une adoption simple ou plénière, sous
réserve qu'avant le décès de l'intéressé :
pour l'adoption plénière, le placement de l'enfant en vue de son adoption
prévu à l'article 351 du Code civil ait été effectivement réalisé ;
pour l'adoption simple, la requête prévue à l'article 353 du Code civil ait
été déposée ;
5. les enfants recueillis ayant fait l'objet en faveur de l'intéressé d'une délégation
judiciaire totale de l'autorité parentale accordée en application de l'article 377
ou 377-1 du Code civil ;
6. les enfants orphelins de père et de mère, les enfants orphelins reconnus par un
seul de leurs parents et les pupilles de la nation placés sous la tutelle de
l'intéressé lorsque la tutelle s'accompagne de la garde effective et permanente
de l'enfant.
Sont considérés comme enfants infirmes les enfants atteints d'une infirmité
permanente les mettant dans l'incapacité de gagner leur vie, c'est-à-dire, même
exerçant une activité, si la rémunération brute de celle-ci n'atteint pas le
minimum garanti en application de l'article L. 17 b) du Code des pensions
civiles et militaires de retraite à une pension de retraite rémunérant moins de
vingt-cinq ans de service.
3. Chacun des ascendants ou survivants qui aurait droit à pension dans les conditions
fixées au titre IV. du livre Ier du Code des pensions militaires d'invalidité et des
victimes de guerre.
Article R4123-22
Article R4123-23
Article R4123-24
Article R4123-25
Lorsque l'infirmité contractée en service aérien entraîne la mise à la retraite dans les
conditions définies aux articles R. 4123-20 et R. 4123-23, il est versé à l'intéressé :
1. Une allocation principale dont le montant est fixé comme suit :
Si celui-ci est marié ou partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou a des
enfants à charge : montant égal à celui prévu pour le conjoint ou le partenaire
lié par un pacte civil de solidarité d'au moins trois ans survivant avec un ou
plusieurs enfants à charge fixé à l'article R. 4123-24 ;
Dans les autres cas : montant égal à celui prévu pour le conjoint ou le
partenaire lié par un pacte civil de solidarité survivant sans enfant à charge fixé
à l'article R. 4123-24.
2. Une majoration par enfant à charge d'un montant égal à celui fixé au 2. de l'article R.
4123-24, en cas d'invalidité égale ou supérieure à 40 p. 100 après consolidation de la
blessure.
Les allocations accordées en cas d'infirmités sont exclusives de toute autre allocation du
fonds de prévoyance de l'aéronautique.
Article R4123-27
Lorsque le décès ou l'invalidité sans être imputable au service aérien est cependant survenu
en relation avec celui-ci, il peut être versé à l'intéressé ou à ses ayants cause une allocation
au taux réduit dont le montant ne peut dépasser 37,5 p. 100 de l'allocation totale déterminée
dans les conditions fixées à l'article R. 4123-24.
Les militaires qui sont involontairement privés d'emploi ont droit à une allocation de
chômage.
Les caractéristiques de cette allocation de chômage sont celles fixées par l'accord conclu et
agréé en application des articles L. 5422-20 et L. 5422-21 du Code du travail en vigueur à la
date de radiation des cadres ou des contrôles des militaires, sous réserve des
aménagements prévus par la présente sous-section.
Article R4123-31
L'allocation de chômage est attribuée aux militaires de carrière et aux militaires ayant servi
en vertu d'un contrat appartenant à l'une des catégories figurant à l'article L. 4132-5.
Article R4123-33
Article R4123-34
Article R4123-35
Article R4123-36
Article R4123-37
Article L4123-10
Les militaires sont protégés par le Code pénal et les lois spéciales contre les menaces,
violences, voies de fait, injures, diffamations ou outrages dont ils peuvent être l'objet.
L’État est tenu de les protéger contre les menaces et attaques dont ils peuvent être l'objet à
l'occasion de l'exercice de leurs fonctions et de réparer, le cas échéant, le préjudice qui en
est résulté. Il est subrogé aux droits de la victime pour obtenir des auteurs des menaces ou
attaques la restitution des sommes versées aux victimes.
Il peut exercer, aux mêmes fins, une action directe, au besoin par voie de constitution de
partie civile, devant la juridiction pénale.
L’État est également tenu d'accorder sa protection au militaire dans le cas où il fait l'objet de
poursuites pénales à l'occasion de faits qui n'ont pas le caractère d'une faute personnelle.
Le service compétent pour accorder la protection est celui dont relève le militaire à la date
des faits en cause.
En cas de poursuites exercées par un tiers contre des militaires pour faute de service sans
que le conflit d'attribution ait été élevé, l'État doit, dans la mesure où aucune faute
personnelle détachable de l'exercice des fonctions n'a été commise, les couvrir des
condamnations civiles prononcées contre eux.
Les conjoints, concubins, partenaires liés par un pacte civil de solidarité, enfants et
ascendants directs des militaires bénéficient de la protection de l’État lorsque, du fait des
fonctions de ces-derniers, ils sont victimes de menaces, violences, harcèlements moral ou
sexuel, voies de fait, injures, diffamations ou outrages.
Cette protection peut également être accordée, à sa demande, au conjoint, concubin ou
partenaire lié par un pacte civil de solidarité qui engage une instance civile ou pénale contre
les auteurs d'une atteinte volontaire à la vie du militaire du fait des fonctions de celui-ci. En
l'absence d'action engagée par le conjoint, concubin ou partenaire lié par un pacte civil de
solidarité, la protection peut être accordée aux enfants ou, à défaut, aux ascendants directs
du militaire qui engagent une telle action.
Cette protection est également accordée, dans les mêmes conditions que celles prévues au
huitième alinéa, aux ayants droit de l'agent civil relevant du ministère des armées victime à
l'étranger d'une atteinte volontaire à sa vie du fait de sa participation à une mission de
soutien à l'exportation de matériel de défense.
Un décret en Conseil d’État précise les conditions et les limites de la prise en charge par l’
État au titre de la protection des frais exposés dans le cadre d'instances civiles ou pénales
par le militaire ou les ayants droit mentionnés au présent article.
Le présent article s'applique sans préjudice des dispositions de l'article L. 113-1 du Code de
la sécurité intérieure et de celles de l'article 11 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant
droits et obligations des fonctionnaires.
Article L4123-10-1
Article L4123-10-2
Aucun militaire ne doit subir les agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour
objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte à
ses droits et à sa dignité, d'altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son
avenir professionnel.
Aucune mesure concernant notamment le recrutement, la titularisation, la formation, la
notation, la discipline, la promotion, l'affectation et la mutation ne peut être prise à l'égard
d'un militaire en prenant en considération :
1. Le fait qu'il ait subi ou refusé de subir les agissements de harcèlement moral
mentionnés au premier alinéa ;
2. Le fait qu'il ait exercé un recours auprès d'un supérieur hiérarchique ou engagé une
action en justice visant à faire cesser ces agissements ;
3. Ou le fait qu'il ait témoigné de tels agissements ou qu'il les ait relatés.
Est passible d'une sanction disciplinaire tout agent ou militaire ayant procédé ou ayant
enjoint de procéder aux agissements définis ci-dessus.
Article L4123-11
Sous réserve des dispositions du quatrième alinéa de l'article 121-3 du Code pénal, les
militaires ne peuvent être condamnés sur le fondement du troisième alinéa de ce même
article pour des faits non intentionnels commis dans l'exercice de leurs fonctions que s'il est
établi qu'ils n'ont pas accompli les diligences normales compte tenu de leurs compétences,
du pouvoir et des moyens dont ils disposaient ainsi que des difficultés propres aux missions
que la loi leur confie.
Ces diligences normales sont appréciées en particulier au regard de l'urgence dans laquelle
ils ont exercé leurs missions, des informations dont ils ont disposé au moment de leur
intervention et des circonstances liées à l'action de combat.
Article L4123-12
Outre les cas de légitime défense, n'est pas pénalement responsable le militaire qui
déploie, après sommations, la force armée absolument nécessaire pour empêcher ou
interrompre toute intrusion dans une zone de défense hautement sensible et
procéder à l'arrestation de l'auteur de cette intrusion.
Constitue une zone de défense hautement sensible la zone définie par voie réglementaire à
l'intérieur de laquelle sont implantés ou stationnés des biens militaires dont la perte ou la
destruction serait susceptible de causer de très graves dommages à la population, ou
mettrait en cause les intérêts vitaux de la défense nationale.
Un décret en Conseil d’État fixe les modalités d'application des alinéas précédents. Il
détermine les conditions dans lesquelles sont définies les zones de défense hautement
sensibles, les conditions de délivrance des autorisations d'y pénétrer et les modalités de
leur protection. Il précise les modalités des sommations auxquelles procède le militaire.
N'est pas pénalement responsable le militaire qui, dans le respect des règles du droit
international et dans le cadre d'une opération mobilisant des capacités militaires, se
déroulant à l'extérieur du territoire français ou des eaux territoriales françaises, quels que
soient son objet, sa durée ou son ampleur, y compris la libération d'otages, l'évacuation de
ressortissants ou la police en haute mer, exerce des mesures de coercition ou fait usage de
la force armée, ou en donne l'ordre, lorsque cela est nécessaire à l'exercice de sa mission.
Article L4123-13
Une protection particulière est accordée aux enfants mineurs des militaires, qu'ils soient de
carrière ou qu'ils servent en vertu d'un contrat, et des appelés du contingent décédés des
suites d'un accident survenu, d'une blessure reçue ou d'une maladie contractée ou
aggravée dans l'exécution, sur ordre, en temps de paix, de missions, services, ou tâches
comportant des risques particuliers ou au cours de manœuvres ou d'exercices préparant au
combat.
Cette protection est également accordée aux enfants mineurs des militaires de carrière
servant en vertu d'un contrat ou du contingent, qui sont dans l'incapacité de subvenir à leurs
besoins par le travail à raison de blessures reçues ou de maladies contractées ou
aggravées dans les mêmes circonstances.
Article L4123-14
Article L4123-15
Article L4123-16
Le service chargé de l'action sociale des Armées est habilité à accorder ces aides
financières spéciales et à pourvoir à ces placements dans des établissements publics,
fondations, associations ou groupements ou chez des particuliers.
Article L4123-17
Des bourses et exonérations diverses peuvent être accordées, même au-delà de leur
majorité, aux enfants protégés, en vue de faciliter leur instruction.
Article R4123-38
Article R4123-39
Article R4123-43
Le régime des bourses prévu en faveur des pupilles de la Nation est applicable aux
bénéficiaires de la protection particulière précitée même au-delà de leur majorité. Ces
derniers sont de même exonérés dans les mêmes conditions que les pupilles de la Nation
des droits de scolarité dans les établissements de l'enseignement supérieur et des droits
d'examen de l'enseignement secondaire.
Article R4123-44
Les aides financières accordées par l'action sociale des armées, en application des articles
L. 4123-15 et L. 4123-16, sont destinées soit à la santé et à l'entretien des enfants protégés,
soit à leurs études, soit à leur apprentissage.
Elles sont accordées pour une durée maximale d'un an par l'officier chargé de l'action
sociale en circonscription militaire à la demande du père, de la mère ou du représentant
légal de l'enfant. Elles sont renouvelables.
Elles varient selon les circonstances et tiennent compte :
1. De l'âge et de la santé de l'enfant ;
2. Des ressources effectives dont disposent son père, sa mère, son tuteur ou son soutien ;
3. De sa capacité à poursuivre les études ou l'apprentissage entrepris.
Elles sont versées, suivant le cas, au père, à la mère ou au représentant légal de l'enfant ou
à l'établissement public, la fondation, l'association, le groupement ou le particulier qui en a
la garde.
Chapitre 2
LA DISCIPLINE
La discipline militaire est une nécessité au combat et elle facilite le bon fonctionnement de
l'institution au quotidien.
Tout soldat professionnel ne peut ignorer les droits et les devoirs régis par le Code de la défense.
Article L4137-1
Sans préjudice des sanctions pénales qu'ils peuvent entraîner, les fautes ou manquements
commis par les militaires les exposent :
à des sanctions disciplinaires ;
à des sanctions professionnelles prévues par décret en Conseil d'État, qui peuvent
comporter le retrait partiel ou total, temporaire ou définitif, d'une qualification
professionnelle.
Pour un même fait, une sanction disciplinaire et une sanction professionnelle peuvent être
prononcées cumulativement.
Le militaire à l'encontre duquel une procédure de sanction est engagée a droit à la
communication de son dossier individuel, à l'information par son administration de ce droit,
à la préparation et à la présentation de sa défense.
Article L4137-2
Les sanctions disciplinaires applicables aux militaires sont réparties en trois groupes :
1. Les sanctions du premier groupe sont
: l'avertissement ;
la consigne ;
la réprimande ;
le blâme ;
les arrêts ;
le blâme du ministre.
2. Les sanctions du deuxième groupe sont :
l'exclusion temporaire de fonctions pour une durée maximale de cinq jours
privative de toute rémunération ;
l'abaissement temporaire ou définitif d'échelon ;
la radiation du tableau d'avancement.
3. Les sanctions du troisième groupe sont :
le retrait d'emploi, défini par les dispositions de l'article L.4138-15;
la radiation des cadres ou la résiliation du contrat.
Les sanctions disciplinaires ne peuvent se cumuler entre elles à l'exception des arrêts qui
peuvent être appliqués dans l'attente du prononcé de l'une des sanctions des deuxième et
troisième groupes qu'il est envisagé d'infliger.
En cas de nécessité les arrêts et les consignes sont prononcés avec effet immédiat. Les
arrêts avec effet immédiat peuvent être assortis d'une période d'isolement.
Les conditions d'application du présent article font l'objet d'un décret en Conseil d’État.
Article L4137-3
Article L4137-4
Le ministre des Armées ou les autorités habilitées à cet effet prononcent les sanctions
disciplinaires et professionnelles prévues aux articles L4137-1 et L4137-2, après
consultation, s'il y a lieu, de l'un des conseils prévus à l'article L4137-3.
Article L4137-5
En cas de faute grave commise par un militaire, celui-ci peut être immédiatement suspendu
de ses fonctions par l'autorité ayant pouvoir disciplinaire.
Le militaire suspendu demeure en position d'activité. Il conserve sa solde, l'indemnité de
résidence et le supplément familial de solde.
La situation du militaire suspendu doit être définitivement réglée dans un délai de quatre
mois à compter du jour où la décision de suspension a pris effet. Si, à l'expiration de ce
délai, aucune décision n'a été prise par l'autorité ayant pouvoir disciplinaire, l'intéressé est
rétabli dans un emploi de son grade, sauf s'il est l'objet de poursuites pénales.
Lorsque le militaire, en raison de poursuites pénales, n'est pas rétabli dans un emploi de
son grade, le ministre des Armées peut déterminer la quotité de la retenue qu'il subit et qui
ne peut être supérieure à la moitié de sa solde augmentée de l'indemnité de résidence et du
supplément familial de solde.
Si le militaire n'a subi aucune sanction disciplinaire, il a le droit au remboursement des
retenues opérées sur sa rémunération. Toutefois, en cas de poursuites pénales, ce droit
n'est définitivement arrêté que si la décision rendue par la juridiction saisie est devenue
définitive.
1.2.a. Dispositions
générales. a )
Discipline militaire
Article D4137-1
b ) Tenue
Article D4137-2
Tout militaire en service porte l'uniforme. Dans certaines circonstances, le ministre des
Armées ou le commandement peut autoriser ou prescrire le port de la tenue civile en
service pour les militaires relevant de son autorité.
L'uniforme ne doit comporter que des effets réglementaires. Il doit être porté, au complet,
avec la plus stricte correction.
Des règles particulières peuvent être édictées par le ministre ou le commandement pour tenir
compte des nécessités du service.
La coupe de cheveux, le port de la barbe, des bijoux et ornements divers sont soumis aux
exigences de l'hygiène, de la sécurité et du port des effets et équipements spéciaux.
L'uniforme peut être porté en dehors du service dans des conditions fixées par une
instruction du ministre des Armées.
Article D4137-3
En uniforme, tout militaire doit le salut aux autres militaires en uniforme placés au-dessus
de lui dans l'ordre hiérarchique.
Tout militaire salué doit rendre le salut.
1.2.b. Récompenses
Article D4137-4
Des récompenses liées au service ou à l'exercice d'une activité professionnelle, autres que
les décorations et citations avec croix régies par les dispositions d'un décret spécifique,
peuvent être attribuées aux militaires.
Il appartient au chef de récompenser les subordonnés qui le méritent.
Article D4137-5
Tout militaire en activité ou tout réserviste appartenant à la réserve militaire peut faire
l'objet de récompenses liées au service courant ou pour services exceptionnels.
Article D4137-6
Article D4137-7
Les récompenses pour services exceptionnels comprennent les citations sans croix, les
témoignages de satisfaction et les lettres de félicitations.
Les citations sans croix sont décernées à l'occasion d'une action comportant un risque
aggravé ainsi que pour des actes de courage ou de dévouement. Leur valeur dépend de
l'ordre auquel elles peuvent être attribuées, à titre individuel ou collectif.
Les citations sans croix peuvent être décernées à titre posthume.
Les témoignages de satisfaction et les lettres de félicitations distinguent les actes ou travaux
exceptionnels ou une efficacité exemplaire dans le service. Ils sont décernés à titre
individuel ou collectif.
Ces récompenses sont inscrites avec leur motif dans le dossier individuel des militaires
concernés.
Article D4137-8
Les actes révélant une exceptionnelle valeur professionnelle peuvent donner lieu, outre
l'attribution des récompenses, à l'octroi de points positifs dont le barème est fixé par arrêté
du ministre des Armées.
Les dispositions de la présente section sont applicables aux militaires. Elles sont étendues
aux réservistes qui exercent une activité au titre d'un engagement à servir dans la réserve
opérationnelle ou au titre de la disponibilité dans les conditions prévues par décret en
Conseil d'État.
Article R4137-10
Les autorités investies du pouvoir disciplinaire sont le ministre des Armées et les autorités
militaires.
Les autorités militaires sont désignées parmi les officiers et, exceptionnellement, les sous-
officiers ou les officiers mariniers en position d'activité des forces armées et des formations
rattachées. Elles sont réparties en trois niveaux en fonction de la nature des sanctions
disciplinaires du premier groupe qu'elles sont habilitées à infliger.
La liste des fonctions pour lesquelles les autorités militaires sont investies des prérogatives
d'autorité de premier, deuxième ou troisième niveau est fixée par arrêté du ministre des
Armées.
Tout commandement impliquant la délivrance d'un titre de commandement comporte pour
son titulaire les prérogatives d'autorité militaire de premier ou de deuxième niveau.
Article R4137-11
Lorsqu'un élément français est stationné sur un théâtre d'opération extérieur, le ministre des
Armées peut, par arrêté, désigner les autorités militaires qui sont investies du pouvoir
disciplinaire d'autorité militaire de premier et de deuxième niveau à l'égard des militaires qui
composent cet élément.
Article R4137-12
Article R4137-13
Tout supérieur a le droit et le devoir de demander à ce que les militaires placés au-dessous
de lui dans l'ordre hiérarchique soient sanctionnés pour les fautes ou les manquements
qu'ils commettent.
Il en est de même de toute personne civile à l'égard des militaires placés sous son autorité.
Article R4137-14
Article R4137-15
Avant qu'une sanction ne lui soit infligée, le militaire a le droit de s'expliquer oralement ou
par écrit, seul ou accompagné d'un militaire en activité de son choix sur les faits qui lui sont
reprochés devant l'autorité militaire de premier niveau dont il relève. Au préalable, un délai
de réflexion, qui ne peut être inférieur à un jour franc, lui est laissé pour organiser sa
défense.
Lorsque la demande de sanction est transmise à une autorité militaire supérieure à l'autorité
militaire de premier niveau, le militaire en cause peut également s'expliquer par écrit sur ces
faits auprès de cette autorité supérieure. L'explication écrite de l'intéressé ou la renonciation
écrite à l'exercice du droit de s'expliquer par écrit est jointe au dossier transmis à l'autorité
militaire supérieure.
Avant d'être reçu par l'autorité militaire de premier niveau dont il relève, le militaire a
connaissance de l'ensemble des pièces et documents au vu desquels il est envisagé de le
sanctionner.
Article R4137-16
Lorsqu'un militaire a commis une faute ou un manquement, il fait l'objet d'une demande de
sanction motivée qui est adressée à l'autorité militaire de premier niveau dont il relève,
même si elle émane d'une autorité extérieure à la formation.
L'autorité militaire de premier niveau entend l'intéressé, vérifie l'exactitude des faits, et, si
elle décide d'infliger une sanction disciplinaire du premier groupe, arrête le motif
correspondant à la faute ou au manquement et prononce la sanction dans les limites de
son pouvoir disciplinaire.
Si l'autorité militaire de premier niveau estime que la gravité de la faute ou du manquement
constaté justifie soit une sanction disciplinaire du premier groupe excédant son pouvoir
disciplinaire, soit une sanction du deuxième ou troisième groupe, la demande de sanction
est adressée à l'autorité militaire de deuxième niveau dont relève l'autorité militaire de
premier niveau même si le militaire fautif a changé de formation administrative durant cette
période.
Article R4137-17
Lorsque l'autorité militaire de deuxième niveau qui reçoit une demande de sanction du
premier groupe estime que cette sanction est justifiée, elle inflige une telle sanction. Si la
sanction disciplinaire du premier groupe envisagée excède son pouvoir disciplinaire, elle
transmet la demande de sanction à l'autorité compétente.
Cette autorité est l'autorité militaire de troisième niveau dont relève le militaire s'il s'agit d'un
militaire du rang, le ministre des Armées s'il s'agit d'un officier, d'un sous-officier ou s'il s'agit
d'un militaire du rang ne relevant d'aucune autorité militaire de troisième niveau.
Les échelons hiérarchiques intermédiaires sont informés de ces transmissions.
Lorsque l'autorité militaire de deuxième niveau estime qu'une sanction disciplinaire du
deuxième groupe est justifiée, elle engage la procédure relative au conseil de discipline.
Lorsque l'autorité militaire de deuxième niveau estime qu'une sanction disciplinaire du
troisième groupe est justifiée, elle transmet la demande de sanction au ministre des Armées
ou à l'autorité militaire habilitée par lui à cet effet, qui ordonne, s'il y a lieu, la réunion d'un
conseil d'enquête.
Le ministre des Armées peut, le cas échéant, ordonner directement la réunion d'un conseil
de discipline ou d'un conseil d'enquête lorsque le comportement d'un militaire non encore
sanctionné justifierait une sanction du deuxième ou du troisième groupe.
Article R4137-18
Article R4137-19
Article R4137-20
Article R4137-21
La levée des sanctions disciplinaires de consigne ou d'arrêts peut être décidée par l'autorité
compétente, soit en raison d'un événement particulier, soit en raison du comportement du
militaire sanctionné.
La levée de la sanction disciplinaire n'efface pas la sanction mais dispense de
l'accomplissement de la fraction non encore effectuée.
L'autorité militaire de premier niveau peut lever en totalité ou en partie les sanctions qu'elle
a elle-même infligées. Les sanctions infligées par les autorités de niveau supérieur sont
levées soit à leur initiative, soit sur demande de l'autorité militaire de premier niveau.
Le ministre des Armées peut lever les sanctions disciplinaires quelles que soient les
autorités les ayant infligées.
Article R4137-22
Article R4137-23
L'effacement des sanctions disciplinaires du premier groupe est effectué d'office au 1er
janvier de la cinquième année suivant celle au cours de laquelle les sanctions ont été
prononcées.
Sont toutefois exclues de l'effacement d'office des sanctions disciplinaires du premier
groupe les sanctions concernant des faits constituant des manquements à la probité, aux
bonnes mœurs ou à l'honneur ayant donné lieu à un blâme du ministre, à des arrêts d'une
durée supérieure à trente jours ou à une condamnation pénale inscrite au casier judiciaire
numéro deux.
Article R4137-23-1
Tout militaire ou ancien militaire peut demander l'effacement des sanctions disciplinaires du
premier groupe concernant des faits constituant des manquements à la probité, aux bonnes
mœurs ou à l'honneur ayant donné lieu à un blâme du ministre, à des arrêts d'une durée
supérieure à trente jours ou à une condamnation pénale inscrite au casier judiciaire numéro
deux, du deuxième groupe et du retrait d'emploi. Cette demande s'effectue à partir du 1er
janvier de la onzième année suivant celle au cours de laquelle elles ont été prononcées.
Les décisions d'effacement sont prononcées par le ministre des Armées ou les autorités
militaires habilitées par lui à cet effet par arrêté.
Si, par son comportement général, l'intéressé a donné toute satisfaction depuis la sanction
dont il a fait l'objet, les autorités compétentes, saisies de la demande d'effacement,
accèdent à sa demande.
Article R4137-23-2
L'effacement d'office ou sur demande d'une sanction disciplinaire est effectué de façon à ce
que toute mention de la sanction disparaisse des dossiers individuels, livrets, relevés ou
fichiers et que le rappel de l'existence de la sanction soit impossible. Il n'a aucun effet
rétroactif ni abrogatif sur les mesures prises et ne peut donner lieu à une reconstitution de
carrière.
En cas de rejet de la demande d'effacement d'une sanction disciplinaire, le militaire
concerné ne peut présenter de nouvelle demande qu'après un délai de deux ans à compter
de la date de la décision de rejet.
Article R. 4137-25
Les sanctions disciplinaires du premier groupe pouvant être infligées aux militaires par le
ministre des Armées et les autorités militaires sont les suivantes :
Les sanctions
Les autorités militaires du troisième niveau sont habilitées à prononcer à l'égard des
militaires du rang un blâme du ministre.
Article R4137-26
Article R4137-27
Article R4137-28
Les arrêts sont comptés en jours. Le nombre de jours d'arrêts susceptibles d'être infligés
pour une même faute ou un même manquement ne peut être supérieur à quarante.
Un militaire qui a commis une ou plusieurs fautes ou manquements, ou qui commet une ou
plusieurs fautes ou manquements pendant l'exécution de la sanction ou pendant la période
du sursis à exécution de la sanction, peut se voir infliger un nombre cumulé de jours d'arrêts
supérieur à quarante. Dans ce cas, l'exécution desdites sanctions doit être interrompue à
l'issue de chaque période de quarante jours, et ne reprendre qu'après une interruption de
huit jours.
Le militaire sanctionné de jours d'arrêts effectue son service dans les conditions normales
mais il lui est interdit, en dehors du service, de quitter sa formation ou le lieu désigné par
l'autorité militaire de premier niveau dont il relève.
La sanction d'arrêts entraîne le report de la permission déjà accordée. Pendant l'exécution
de ses jours d'arrêts, le militaire ne peut prétendre au bénéfice d'une permission, sauf pour
événements familiaux.
Article R4137-29
Lorsqu'une sanction d'arrêts est motivée par une faute ou un manquement qui traduit un
comportement dangereux pour lui-même ou pour autrui, l'autorité militaire de premier niveau
peut décider de prononcer des arrêts avec effet immédiat assortis d'une période
d'isolement. Il doit y être mis fin dès que les conditions qui l'ont justifiée ne sont plus
réunies.
Cette décision est notifiée oralement au militaire qui se voit communiquer sans délai les
éléments au vu desquels la mesure d'isolement a été prise.
Au cours de cette période, le militaire en isolement cesse de participer au service de sa
formation. Il est placé dans un local fermé et doit faire l'objet d'un suivi médical. Il est
autorisé à s'entretenir avec un militaire de sa formation, à communiquer par écrit avec les
personnes de son choix et à recevoir les courriers qui lui sont destinés. Lorsque des arrêts
avec effet immédiat sont prononcés, la permission en cours est suspendue.
Pour l'application de cette procédure aux officiers généraux et aux autorités militaires de
premier, deuxième ou troisième niveau, la décision de prononcer une mesure d'isolement
avec l'indication du local afférent est prise au nom du ministre des Armées par le chef d'état-
major d'armée, ou l'autorité correspondante pour les formations rattachées, dont relève le
militaire en cause.
Article R4137-30
Lorsqu'une faute ou un manquement commis par le militaire est susceptible d'entraîner une
sanction du deuxième ou du troisième groupe, l'autorité militaire de deuxième niveau ou, s'il
y a lieu, le ministre des Armées peut décider de lui infliger des jours d'arrêts dans l'attente
du prononcé de cette sanction.
Article R4137-31
Seul le ministre des Armées peut augmenter le nombre de tours de consigne ou de jours
d'arrêts déjà infligés par une autorité militaire.
Cette augmentation ne peut intervenir qu'au cours de la période de quatre mois qui suit le
jour de la signature de la décision par l'autorité ayant prononcé la sanction initiale.
Article R4137-32
Lorsqu'il est saisi d'une demande de sanction concernant les officiers généraux et les
autorités militaires de premier, deuxième et troisième niveau, le ministre des Armées
prononce s'il y a lieu l'une des sanctions prévue aux articles R. 4137-26 à R. 4137-30, dans
la limite de vingt tours pour la consigne ou de quarante jours d'arrêts.
Article R4137-33
Le sursis est prononcé pour un délai déterminé par l'autorité qui a infligé la sanction. Ce
délai ne peut être inférieur à trois mois ni excéder douze mois. En cas de sursis, la sanction
de consigne ou d'arrêts n'est ni exécutée ni inscrite, la réprimande, le blâme ou le blâme du
ministre n'est pas inscrit. Si le militaire fait, au cours du délai de sursis, l'objet d'une sanction
égale ou supérieure à la sanction ayant fait l'objet d'un sursis, il est mis fin au sursis et la
sanction non encore exécutée s'ajoute à la nouvelle sanction.
Les sanctions assorties d'un sursis ne sont inscrites au dossier individuel que lorsque le
sursis est révoqué.
Le ministre des Armées ou les autorités militaires désignées par arrêté du ministre sont
habilitées à prononcer les sanctions disciplinaires du deuxième groupe.
Article R4137-35
Article R4137-36
L'exclusion temporaire de fonctions peut être assortie d'un sursis total ou partiel pendant un
délai déterminé par l'autorité qui l'inflige. Ce délai ne peut être inférieur à trois mois ni
excéder douze mois. Si le militaire fait l'objet d'une sanction disciplinaire autre que
l'avertissement, au cours de ce délai, le sursis est révoqué et l'exclusion temporaire de
fonctions s'ajoute à la nouvelle sanction.
Article R4137-37
Article R4137-38
La radiation du tableau d'avancement auquel le militaire est inscrit n'a pas pour effet de le
priver d'une éventuelle inscription les années suivantes.
Article R4137-39
Lorsque l'autorité militaire de deuxième niveau estime qu'une demande de sanction est
justifiée, elle engage la procédure relative au conseil de discipline. À l'issue de la réunion du
conseil de discipline, elle transmet la demande de sanction accompagnée de l'avis du
conseil de discipline pour décision au ministre des Armées ou à l'autorité militaire habilitée
par lui à cet effet.
Article R4137-40
Les sanctions du troisième groupe sont prononcées par le ministre des Armées ou les
autorités militaires qu'il désigne par arrêté, à l'exception du retrait d'emploi par mise en non-
activité ou de la radiation des cadres qui, pour les officiers, sont prononcées par décret du
président de la République.
Article R4137-42
Le retrait d'emploi, la radiation des cadres et la résiliation du contrat sont notifiés par écrit.
Article R4137-43
Lorsque parmi les militaires impliqués dans une même affaire figure un officier général, tous
les militaires sont envoyés devant un même conseil supérieur d'armée ou de formation
rattachée siégeant disciplinairement.
Article R4137-44
e ) Suspension de fonctions
Article R4137-45
Toute demande de suspension de fonctions d'un militaire est adressée à l'autorité militaire
de premier niveau dont il relève.
La décision de suspension de fonctions est prise :
1. Par le ministre des Armées pour tous les militaires ;
2. Par l'autorité militaire de deuxième niveau pour les militaires non-officiers. Toutefois,
le ministre des Armées peut, le cas échéant, rapporter la décision prise par l'autorité
militaire de deuxième niveau.
Article R4137-46
Article R4137-47
Ne peuvent siéger dans un conseil de discipline que les militaires en position d'activité et
non bénéficiaires de congés.
Article R4137-49
Article R4137-50
Lorsque le comparant est un militaire servant en vertu d'un contrat, le conseil est composé
au moins d'un militaire servant également sous contrat.
Lorsque la hiérarchie militaire générale d'un corps statutaire ne prévoit pas de grade
supérieur à celui du comparant, il est fait appel pour l'application du cinquième alinéa de
l'article L. 4137-3 à des militaires d'un grade supérieur à celui du comparant d'un autre
corps statutaire au sein de la même armée ou formation rattachée ou, à défaut, d'une autre
armée ou formation rattachée.
Article R4137-51
Le président du conseil de discipline est le membre du conseil le plus ancien dans le grade
le plus élevé.
Selon le grade du comparant, le président détient le grade minimum de :
1. Pour les officiers généraux ou les autorités militaires de premier, deuxième ou
troisième niveau : général de division ;
2. Pour les officiers supérieurs : général de brigade ;
3. Pour les officiers subalternes : colonel ;
4. Pour les sous-officiers : officier supérieur ;
5. Pour les militaires du rang : capitaine.
Lorsque l'application des dispositions de l'article R. 4137-49 et du présent article conduit à
désigner plusieurs officiers généraux, le président est un général de division.
Article R4137-52
Article R4137-53
Article R4137-54
Pour la désignation de chaque membre du conseil, est établie une liste de trois noms de
militaires répondant aux conditions fixées par la présente section.
Lorsque, pour une armée ou une formation rattachée, la situation des effectifs ne permet
pas de constituer complètement les listes, le ministre des Armées les arrête en faisant appel
à des militaires relevant d'une autre armée ou formation rattachée.
Article R4137-55
Les membres du conseil sont désignés par tirage au sort sur les listes prévues à l'article R.
4137-54, à raison de trois noms par siège à pourvoir. Le militaire dont le nom est tiré au sort
en premier est désigné en qualité de membre titulaire. Les deux autres militaires sont
désignés en tant que premier et deuxième suppléant dans l'ordre du tirage au sort.
Article R4137-56
Article R4137-57
Article R4137-59
Lorsque le conseil se réunit, il prend connaissance des renseignements fournis par écrit et
entend successivement et séparément les personnes dont il estime que l'audition est utile à
l'examen de l'affaire. Le comparant et son défenseur ainsi que les membres du conseil
peuvent, sous l'autorité du président, leur poser des questions. Les membres du conseil
peuvent, sous l'autorité du président, poser des questions au comparant.
Le comparant et son défenseur présentent leurs observations ; en cas d'une nouvelle
intervention postérieure d'un membre du conseil de discipline, le comparant et son
défenseur peuvent prendre à nouveau la parole, le comparant s'exprimant en tout état de
cause en dernier.
Article R4137-60
Article R4137-61
Le président et les autres membres du conseil ne peuvent s'abstenir et doivent répondre par
oui ou par non à chaque question posée. Le vote a lieu à bulletin secret. La majorité forme
l'avis du conseil.
L'avis du conseil de discipline, établi dès la fin de la séance, est signé par tous les membres
du conseil et immédiatement envoyé, avec les pièces à l'appui, au ministre des Armées ou
à l'autorité habilitée par lui à prononcer la sanction.
Article R4137-62
Le conseil de discipline est dissous de plein droit après avoir donné son avis sur l'affaire
pour laquelle il a été réuni. Ses membres sont tenus au secret des délibérations.
Article R4137-63
Article R4137-64
Lorsque plusieurs militaires sont impliqués dans une même affaire, ils comparaissent devant
un seul conseil de discipline.
Ce conseil de discipline comprend :
1. Deux officiers détenant un grade plus élevé que celui du comparant le plus élevé en
grade.
Le président est le plus ancien dans le grade le plus élevé ;
2. Pour chaque comparant, un militaire du même grade et de la même armée ou
formation rattachée, qui, lorsqu'un des militaires qui comparait est un militaire servant
en vertu d'un contrat, doit être également sous contrat.
Ce conseil délibère et vote distinctement par comparant. Prennent part à chaque
délibération et à chaque vote les membres du conseil mentionnés au 1. et le membre
mentionné au 2 pour la délibération et le vote relatifs au comparant au titre duquel il a été
désigné.
Article R4137-65
L'envoi devant le conseil d'enquête est ordonné par le ministre des Armées ou par les
autorités militaires dont la liste est fixée par arrêté du ministre des Armées.
L'ordre d'envoi devant le conseil d'enquête mentionne les faits à l'origine de la saisine du
conseil et précise les circonstances dans lesquelles ils se sont produits.
L'avis du conseil d'enquête doit être remis à l'autorité habilitée à prononcer la sanction dans
les trois mois qui suivent la date d'émission de l'ordre d'envoi.
Si aucun avis n'est rendu à l'issue de ce délai, le ministre des Armées met le conseil en
demeure de se prononcer dans un délai déterminé qui ne peut être supérieur à un mois. S'il
n'est pas fait droit à cette demande et sauf impossibilité matérielle pour le conseil de se
réunir, l'autorité habilitée constate la carence du conseil et prononce la sanction, sans l'avis
de ce conseil, après avoir invité le militaire à présenter sa défense.
Si la sanction prononcée par cette autorité est une sanction du deuxième groupe, la
consultation du conseil d'enquête tient lieu de consultation du conseil de discipline.
Ne peuvent siéger dans un conseil d'enquête que les militaires de carrière en position
d'activité, de la même armée ou formation rattachée que le comparant, et non bénéficiaires
d'un congés.
Article R4137-68
Dans chaque armée ou formation rattachée, le conseil d'enquête comprend cinq membres
qui sont, lorsque le militaire est :
1. Un officier :
a) quatre officiers d'un grade supérieur à celui du comparant ;
b) un officier du même grade que le comparant et, sauf impossibilité, plus ancien
dans ce grade.
2. Un sous-officier :
a) trois officiers ;
b) deux sous-officiers, l'un de même grade que le comparant et, sauf impossibilité,
plus ancien dans ce grade, l'autre d'un grade supérieur s'il en existe ou, à défaut, plus
ancien dans le même grade.
3. Un militaire du rang :
a) trois officiers ;
b) un sous-officier ;
c) un militaire du rang détenant le même grade que le comparant, et, sauf
impossibilité, plus ancien dans ce grade.
Article R 4137-69
Lorsque le comparant est un militaire servant en vertu d'un contrat, le conseil doit
comprendre un militaire servant également sous contrat.
Article R4137-70
Le président du conseil d'enquête est l'officier de carrière membre du conseil le plus ancien
dans le grade le plus élevé.
Le président détient le grade minimum de :
1. Pour les militaires du rang : capitaine ;
2. Pour les sous-officiers : officier supérieur ;
3. Pour les officiers subalternes : colonel ;
4. Pour les officiers supérieurs : général de brigade.
Lorsque l'application des dispositions de l'article R. 4137-68 conduit à désigner pour siéger
dans le conseil d'enquête plusieurs officiers généraux, le président est un général de
division.
Article R4137-71
Article R4137-73
Article R4137-74
Pour la désignation de chaque membre du conseil, est établie une liste de cinq noms de
militaires répondant aux conditions fixées par la présente section.
Lorsque, pour une armée ou une formation rattachée, la situation des effectifs ne permet
pas de constituer complètement les listes, le ministre des Armées les arrête en faisant appel
à des militaires relevant d'une autre armée ou formation rattachée.
Article R4137-75
Les membres du conseil sont désignés par tirage au sort sur les listes définies à l'article R.
4137-74. En même temps que chaque titulaire, sont désignés, dans l'ordre du tirage au sort,
quatre suppléants appelés à siéger, lorsque l'indisponibilité des titulaires est constatée ou
qu'ils ont été récusés en application des dispositions de l'article R. 4137-76.
Article R4137-76
Article R4137-78
Article R4137-79
Article R4137-81
Article R4137-82
Au vu des observations écrites produites devant le conseil d'enquête et compte tenu, le cas
échéant, des déclarations orales du comparant et des personnes entendues, le président
met l'affaire en délibéré. Il pose les questions permettant au conseil de donner son avis sur
les suites qui paraissent devoir être réservées à la procédure disciplinaire engagée.
Le cas échéant, le président du conseil peut décider de suspendre les délibérations et
d'entendre à nouveau le comparant et son défenseur.
Le président peut également ordonner un complément d'enquête, dont il fixe le délai qui ne
peut être supérieur à un mois, s'il estime que le conseil n'est pas suffisamment éclairé sur
les circonstances dans lesquelles les faits se sont produits.
Le président du conseil d'enquête soumet au vote la proposition de sanction la plus sévère
parmi celles qui ont été exprimées lors du délibéré. Si cette proposition ne recueille pas
l'accord de la majorité des membres, le président met aux voix les autres sanctions figurant
dans l'échelle des sanctions disciplinaires en commençant par la plus sévère, jusqu'à ce
que l'une d'elles recueille un accord.
Dans l'hypothèse où la délibération ne permet pas de recueillir l'accord de la majorité des
membres sur une proposition de sanction, le conseil est considéré comme ayant été
consulté et ne s'étant prononcé en faveur d'aucune sanction.
Article R4137-83
Le président et les autres membres du conseil ne peuvent s'abstenir et doivent répondre par
oui ou par non à chaque question posée. Le vote a lieu à bulletin secret. La majorité forme
l'avis du conseil.
L'avis du conseil d'enquête, établi dès la fin de la séance, est signé par tous les membres
du conseil et immédiatement envoyé, avec les pièces à l'appui, au ministre des Armées ou
à l'autorité militaire habilitée par lui à prononcer la sanction.
Article R4137-85
La décision prise à la suite de l'avis du conseil d'enquête est notifiée par écrit, avec l'avis
émis par le conseil, au militaire en cause. Une copie de la décision est transmise au
président du conseil.
Article R4137-86
Lorsque plusieurs militaires sont impliqués dans une même affaire, ils comparaissent
devant un seul conseil d'enquête.
Ce conseil d'enquête comprend :
1. Trois officiers de carrière détenant tous un grade plus élevé que celui du comparant le
plus élevé en grade. Le président est le militaire le plus ancien dans le grade le plus
élevé de ces trois officiers ;
2. Pour chaque comparant, deux militaires de la même armée ou formation rattachée,
l'un de même grade et, sauf impossibilité, plus ancien dans ce grade, l'autre d'un
grade supérieur, s'il en existe ou à défaut plus ancien dans le grade. Lorsque le
comparant est un militaire servant en vertu d'un contrat, le conseil est composé d'au
moins un militaire servant également sous contrat.
Le ministre des Armées désigne l'autorité chargée de constituer le conseil et d'établir les
listes mentionnées à l'article R. 4137-74 conformément aux dispositions du présent article.
Ce conseil délibère et vote distinctement par comparant. Prennent part à chaque
délibération et à chaque vote les membres du conseil mentionnés au 1, ci-dessus et les
membres mentionnés au 2, pour la délibération et le vote relatif au comparant au titre
duquel ils ont été désignés.
Lorsque des militaires infirmiers et techniciens des hôpitaux des armées sont impliqués
dans une même affaire aux côtés d'autres militaires, tous comparaissent devant un même
conseil d'enquête qui est composé et délibère dans les conditions fixées à l'article 12-8 du
décret n° 2002-1490 du 20 décembre 2002 modifié fixant le statut des militaires infirmiers et
techniciens des hôpitaux des armées.
Article R4137-87
Lorsque parmi les militaires impliqués figure un officier général, le conseil supérieur d'armée
ou de formation rattachée siégeant disciplinairement est saisi. Dans cette éventualité, le
conseil supérieur doit comprendre au moins un militaire du même grade et de la même
armée ou formation rattachée que chacun des comparants n'ayant pas le grade d'officier
général.
Article R4137-88
L'envoi d'un aumônier militaire devant le conseil d'enquête est ordonné par le ministre des
Armées.
L'ordre d'envoi mentionne les faits à l'origine de la saisine du conseil et précise les
circonstances dans lesquelles ils se sont produits.
L'avis du conseil d'enquête doit être remis à l'autorité habilitée à prononcer la sanction dans
les trois mois qui suivent la date d'émission de l'ordre d'envoi.
Article R4137-89
Le conseil d'enquête constitué en vue de donner un avis sur une faute ou un manquement
commis par un aumônier militaire comprend :
1. Un officier général de la 1re section, président ;
2. Un officier supérieur de carrière ;
3. L'aumônier en chef du culte du comparant.
Les officiers de carrière sont désignés par le ministre des Armées et tirés au sort sur une
liste de trois noms par siège.
Un officier de carrière, également désigné par le ministre des Armées, assure les fonctions
de rapporteur.
Le comparant peut désigner un défenseur de son choix.
Article R4137-90
Lorsque plusieurs aumôniers militaires sont impliqués dans une même affaire, ils
comparaissent devant un seul conseil d'enquête. Ce conseil comprend au titre du 2, de
l'article R. 4137-89 un officier supérieur de carrière par comparant. Cet officier est désigné
par le ministre des Armées et tiré au sort sur une liste de trois noms par siège.
Si les aumôniers militaires sont d'un culte différent, le conseil d'enquête doit comprendre
l'aumônier en chef du culte de chacun des comparants.
Le conseil délibère et vote distinctement par comparant. Les officiers supérieurs de carrière
ne prennent part qu'à la délibération et au vote relatif au comparant au titre duquel ils ont
été désignés. L'aumônier en chef d'un culte ne prend part à la délibération et au vote qu'en
ce qui concerne l'aumônier militaire de son culte. En cas d'égalité des votes, celui du
président du conseil d'enquête est prépondérant.
Article R4137-92
Article R4137-95
Présidé par le chef d'état-major d'armée ou l'autorité correspondante pour les formations
rattachées, le conseil supérieur d'armée ou de formation rattachée siégeant
disciplinairement comprend, en fonction de l'armée ou de la formation rattachée
d'appartenance du comparant :
1. Un inspecteur général des armées, membre de droit, désigné par le ministre des
Armées ;
2. Lorsque le grade détenu par le comparant est celui de :
a) général de division : quatre généraux de division, sauf impossibilité, plus anciens
en grade que le comparant ;
b) général de brigade : deux généraux de division et deux généraux de brigade, dont
l'un, sauf impossibilité, plus ancien en grade que le comparant.
Article R4137-97
Le ministre des Armées notifie simultanément au comparant l'ordre d'envoi devant le conseil
supérieur et le nom du rapporteur désigné. Il l'avise qu'il peut désigner un défenseur de son
choix. Il l'invite à se tenir, ainsi que son défenseur, à la disposition du rapporteur.
Article R4137-98
Pour la désignation des membres du conseil supérieur en relation avec le grade détenu par
le comparant, une liste de trois noms d'officiers généraux, par siège à pourvoir, est établie
par le ministre des Armées conformément aux dispositions de l'article R. 4137-95.
Lorsque, pour une armée ou une formation rattachée, la situation des effectifs ne permet
pas de constituer complètement les listes, le ministre des Armées les arrête en faisant appel
à des officiers généraux relevant d'une autre armée ou formation rattachée que le
comparant.
Article R4137-99
Les membres du conseil supérieur mentionnés à l'article R. 4137-98 sont désignés par
tirage au sort sur les listes mentionnées à l'article R. 4137-98. En même temps que chaque
titulaire, sont désignés, dans l'ordre du tirage au sort, deux suppléants appelés à siéger,
lorsque l'indisponibilité des titulaires est constatée ou qu'ils ont été récusés en application
des dispositions de l'article R. 4137-100.
Article R4137-100
Le ministre des Armées notifie au comparant et à son défenseur la liste des membres du
conseil supérieur et de leurs suppléants et les informe qu'ils disposent, au reçu de cette
notification, d'un délai de huit jours francs pour récuser trois au plus des militaires figurant
sur les listes des membres mentionnés à l'article R. 4137-98.
Ce droit de récusation ne peut s'exercer sur plus d'un des trois noms correspondant à
chacun des sièges.
À l'expiration de ce délai, le ministre des Armées notifie la décision portant constitution du
conseil supérieur au comparant et à son défenseur et les invite à se tenir à la disposition du
président du conseil supérieur.
Article R4137-102
Article R4137-103
Article R4137-105
Article R4137-106
Au vu des observations écrites produites devant le conseil supérieur et compte tenu, le cas
échéant, des déclarations orales du comparant et des personnes entendues, le président
met l'affaire en délibéré. Il pose les questions permettant au conseil supérieur de donner
son avis sur les suites qui paraissent devoir être réservées à la procédure disciplinaire
engagée.
Le cas échéant, le président du conseil peut décider de suspendre les délibérations et
d'entendre à nouveau le comparant et son défenseur.
Le président peut également ordonner un complément d'enquête, dont il fixe le délai qui ne
peut être supérieur à un mois, s'il estime que le conseil n'est pas suffisamment éclairé sur
les circonstances dans lesquelles les faits se sont produits.
Le président du conseil supérieur met aux voix la proposition de sanction la plus sévère
parmi celles qui ont été exprimées lors du délibéré. Si cette proposition ne recueille pas
l'accord de la majorité des membres, le président met aux voix les autres sanctions figurant
dans l'échelle des sanctions disciplinaires en commençant par la plus sévère, jusqu'à ce
que l'une d'elles recueille un tel accord.
Dans l'hypothèse où la délibération ne permet pas de recueillir l'accord de la majorité des
membres sur une proposition de sanction, le conseil est considéré comme ayant été
consulté et ne s'étant prononcé en faveur d'aucune sanction.
Article R4137-107
Article R4137-109
La décision prise à la suite de l'avis du conseil supérieur est notifiée par écrit, avec l'avis
émis par le conseil, à l'officier général en cause. Une copie de la décision est transmise au
président du conseil.
Article R4137-110
Lorsque plusieurs officiers généraux sont impliqués dans une même affaire, ils comparaissent
devant un seul conseil supérieur.
Ce conseil supérieur comprend :
1. Pour chaque comparant, le chef d'état-major d'armée ou l'autorité correspondante
pour les formations rattachées, parmi lesquels le ministre des Armées désigne le
président ;
2. Un inspecteur général des armées ;
3. Trois généraux de division, et, sauf impossibilité, tous plus anciens dans leur grade
que le comparant le plus élevé en grade si celui-ci est général de division ;
4. Pour chaque comparant, un officier général du même grade et de la même armée ou
formation rattachée, et, sauf impossibilité, plus ancien dans le grade détenu par le
comparant.
Lorsque les effectifs d'une armée ou d'une formation rattachée ne permettent pas de
pourvoir aux sièges des membres mentionnés au 4, ci-dessus, le ministre des Armées peut
désigner des officiers généraux d'une autre armée ou formation rattachée.
Les officiers généraux mentionnés au 3, et 4, ci-dessus sont tirés au sort sur une liste de
trois noms d'officiers généraux.
Article R4137-113
Article R4137-134
Article R4137-135
Article R4137-136
Lorsqu'il s'agit d'une sanction disciplinaire du deuxième ou troisième groupe, du retrait d'une
qualification professionnelle ou d'une suspension de fonctions, la demande est adressée à
l'autorité militaire de deuxième niveau dont relève le militaire et inscrite au registre des
recours.
L'autorité militaire de deuxième niveau adresse directement, dans un délai de huit jours
francs à partir de la date de l'inscription du recours au registre des recours, le dossier au
chef d'état-major de l'armée d'appartenance de l'intéressé ou à l'autorité correspondante
pour les formations rattachées. Une copie de la transmission est remise à l'autorité militaire
de premier niveau ainsi qu'à l'intéressé.
Article R4137-137
Lorsqu'il est saisi, le chef d'état-major d'armée, ou l'autorité correspondante pour les
formations rattachées, accuse réception à l'intéressé de la demande. S'il n'est pas en
mesure de statuer, il transmet le dossier au ministre des Armées. Dans le cas contraire, il
statue sur le recours, fait connaître sa réponse à l'intéressé dans un délai de trente jours
francs à compter de la réception de la demande et adresse une copie de cette réponse au
ministre des Armées.
Article R4137-138
Article R4137-139
Article R4137-140
La présente instruction a pour objet de fixer les modalités d'application de chaque article du
décret relatif à la discipline générale militaire. Dans un souci d'allégement du texte,
l'instruction fait référence aux termes d'officiers, de sous-officiers et de militaires du rang,
lesquels recouvrent l'ensemble des militaires, quels que soient leur corps d'appartenance et
leurs appellations propres. Restant en vigueur, elle est mise à jour par l'instruction n°
231066
/DEF/SGA/DRH-MD.
Le décret relatif à la discipline générale militaire fixe les règles essentielles de la discipline,
à l'exclusion de la procédure disciplinaire.
Sauf dispositions particulières, ce décret s'applique à tous les militaires.
La discipline militaire s'impose en toutes circonstances, mais sa forme est différente selon le
genre d'activités :
elle est stricte et rigoureuse dans les activités liées aux missions, celles qui mettent
en jeu la sécurité du personnel et des installations ainsi que toutes celles qui
constituent le service courant ;
elle est souple et bienveillante dans les activités relevant de la vie en collectivité et
dans tout ce qui se situe hors du service courant.
Des textes particuliers complètent les dispositions applicables au personnel du service de
santé des armées compte tenu de la nature de ses activités et plus spécialement des règles
de déontologie qui le régissent.
La hiérarchie à l'intérieur des corps militaires des militaires infirmiers et techniciens des
hôpitaux des armées ne comporte pas d'assimilation avec la hiérarchie militaire générale.
Les magistrats du corps judiciaire placés en position de détachement pour exercer des
fonctions judiciaires militaires, bien que civils, sont soumis à la discipline générale.
Toutefois, dans l'exercice de leurs fonctions, ils sont indépendants des chefs militaires, et ne
relèvent que du ministre des Armées et de leurs supérieurs dans leur hiérarchie propre. Le
grade d'assimilation conféré à ces magistrats civils ne comporte le droit au commandement
qu'à l'égard du personnel du service de la justice militaire.
Les aumôniers militaires détiennent le grade unique d'aumônier militaire, sans
correspondance avec la hiérarchie militaire générale ; ils sont assimilés à des officiers. Ils
sont soumis aux obligations de la discipline militaire et, à ce titre, relèvent conjointement de
l'aumônier militaire en chef de leur culte, pour ce qui concerne les questions relatives à leur
culte, du ministre des Armées et de l'autorité militaire auprès de laquelle ils sont placés pour
ce qui concerne les modalités d'exercice de leurs missions au sein des formations de la
défense. Ils n'ont ni le pouvoir de donner des ordres, ni celui de prononcer des sanctions.
L'ordre hiérarchique résulte :
à égalité de grade, de l'ancienneté dans le grade ;
à égalité d'ancienneté dans le grade, de l'ancienneté dans le grade inférieur.
L'ancienneté dans le grade, détenu à titre définitif ou temporaire, est déterminée par le
temps passé en activité auquel s'ajoute le temps pris en compte pour l'avancement au titre
des autres positions prévues par le statut général des militaires.
Les rangs et appellations conférés aux généraux de division n'étant pas des grades, leur
ancienneté est déterminée à partir de la date de leur promotion dans le grade de général de
division.
Dans l'ordre hiérarchique :
les militaires détenant un grade à titre étranger se placent après les militaires de
même grade détenu à titre français. Ils se classent entre eux suivant la règle de
l'ordre hiérarchique énoncée ci-dessus ;
les militaires pourvus d'un grade à titre temporaire se classent entre eux d'après leur
grade définitif et leur ancienneté dans ce grade. Pour le droit au commandement, ils
se classent immédiatement après ceux qui détiennent le même grade à titre définitif.
Si l'autorité afférente à une fonction conférée au militaire dont le grade ou l'ancienneté dans
le grade ne respecte pas l'ordre hiérarchique, une lettre de service ou de commandement
est délivrée au titulaire de la fonction afin d'exercer son autorité.
La lettre de service ou de commandement, dont l'attribution doit demeurer exceptionnelle,
est délivrée par le ministre des Armées ou les autorités de l'administration centrale
délégataires de sa signature et ayant dans leurs attributions le domaine de la discipline à
l'égard des militaires relevant statutairement de leur autorité.
La lettre de commandement est délivrée au militaire concerné pour lui permettre d'exercer
son autorité à l'égard du personnel d'une formation expressément mentionnée dans la lettre
de commandement. Il en est de même des fonctions attribuées par décret.
La lettre de service est délivrée au militaire concerné pour exercer son autorité à l'occasion
d'une mission particulière sur un ensemble de formations délimitées.
Cependant, si la fonction figure sur la liste des autorités militaires de premier ou de
deuxième niveau, l'arrêté du ministre des Armées supplée la lettre de service ou de
commandement.
De même, si l'exercice de la fonction nécessite la délivrance du titre de commandement
prévu par l'article 4 du décret relatif à la discipline générale militaire, la remise de ce titre
rend inutile l'attribution d'une lettre de service ou de commandement.
Les pouvoirs détenus ne peuvent être délégués que si les lois et les règlements en vigueur
l'autorisent.
L'action « par ordre » se traduit par la décision d'autoriser le subordonné à signer en lieu
et place du supérieur hiérarchique les pièces du service courant ou de routine ainsi que les
documents d'application de ses ordres et directives générales. Dans ce cas, le grade, le
nom, la fonction du signataire doivent apparaître clairement après le nom, grade et fonction
de l'autorité ayant donné l'autorisation de signer « par ordre ».
Le titulaire d'un commandement qui accorde une autorisation de signer par ordre à l'un de
ses subordonnés doit préciser le domaine d'application de cette autorisation afin d'éviter
qu'elle n'interfère avec l'action d'autres subordonnés agissant de même.
Hormis les délégations consenties, le titulaire d'un commandement doit se réserver de
signer personnellement les documents :
destinés à l'autorité supérieure ;
engageant sa responsabilité vis-à-vis de l'autorité supérieure ;
portant une appréciation sur la manière de servir d'un subordonné ;
engageant des dépenses ou une procédure judiciaire ;
portant décision dans un domaine où il a reçu délégation.
Si un combattant tombe aux mains de l'ennemi, son devoir est d'échapper à la captivité en
profitant de la confusion de la bataille et de toutes occasions favorables pour rejoindre les
forces amies.
S'il est gardé prisonnier, il a le devoir de s'évader et d'aider ses compagnons à le faire.
Un prisonnier reste militaire. Il est donc, en particulier, soumis dans la vie en commun aux
règles de la hiérarchie et de la subordination vis-à-vis de ses compagnons de captivité.
Tout prisonnier doit conserver la volonté de résistance et l'esprit de solidarité nécessaires
pour surmonter les épreuves de la captivité et résister aux pressions de l'ennemi.
Il repousse toute compromission et se refuse à toute déclaration écrite ou orale et en
général à tout acte susceptible de nuire à son pays ou à ses camarades.
Le militaire prisonnier ne donne à l'ennemi que ses nom, prénoms, date de naissance,
grade et numéro matricule. Il peut contribuer à fournir les mêmes renseignements pour des
militaires qui ne sont pas physiquement capables de les donner eux-mêmes.
Chaque camp possède une infirmerie adéquate où les prisonniers de guerre reçoivent les
soins dont ils peuvent avoir besoin, ainsi qu'un régime alimentaire approprié.
Les prisonniers de guerre atteints d'une maladie grave ou dont l'état nécessite un traitement
spécial, une intervention chirurgicale ou une hospitalisation doivent être admis dans toute
formation militaire ou civile qualifiée pour les traiter, même si leur rapatriement est envisagé
dans un proche avenir.
Les prisonniers de guerre ne peuvent pas être empêchés de se présenter aux autorités
médicales pour être examinés. Ils sont traités de préférence par un personnel médical de la
puissance dont ils dépendent et, si possible, de leur nationalité.
Dès leur capture, les prisonniers doivent être traités avec humanité. Ils doivent être protégés
contre tout acte de violence, contre les insultes et la curiosité publique. Ils ont droit au
respect de leur personnalité et de leur honneur. Ils doivent rester en possession de leurs
effets et objets d'usage personnel sauf les armes, équipements et documents militaires.
Les prisonniers doivent être évacués dans le plus bref délai après leur capture vers des
points de rassemblement situés assez loin de la zone de combat. En attendant leur
évacuation, ils ne doivent pas être exposés inutilement au danger.
L'évacuation des prisonniers doit s'effectuer dans les mêmes conditions notamment de
sécurité que les déplacements des troupes françaises.
La liste des prisonniers évacués doit être établie aussitôt que possible. Chaque prisonnier
n'est tenu de déclarer, quand il est interrogé à ce sujet, que ses nom, prénoms, date de
naissance, grade, numéro matricule, ou à défaut, une indication équivalente.
Les prisonniers malades et blessés sont confiés au service de santé.
Le personnel sanitaire doit participer, dans son domaine, à l'action de ses camarades au
combat. Il soutient celle-ci grâce aux moyens techniques dont il dispose et dans un esprit de
solidarité et d'abnégation totales.
Dans l'exécution des missions qui lui sont fixées, le personnel sanitaire doit recueillir et
soigner les blessés et malades sans aucune distinction fondée sur le sexe, la race, la
nationalité, la religion ou tout autre critère analogue ; seules des raisons d'urgence médicale
autorisent une priorité dans l'ordre des soins.
Dans la mesure où les exigences militaires le permettent, du personnel et du matériel
sanitaires doivent être maintenus auprès des blessés ou malades qui auront dû être
abandonnés à l'ennemi en raison des nécessités du combat. Ce personnel sanitaire a le
devoir de veiller à ce que les blessés et malades tombés au pouvoir de l'ennemi soient
traités conformément aux règles concernant les prisonniers de guerre.
Tous les renseignements et éléments propres à identifier les blessés, les malades et les
morts doivent être enregistrés.
Protection spéciale
Les conventions humanitaires internationales ont prévu, dans l'intérêt direct des malades et
des blessés, des mesures spéciales de protection concernant le personnel, les
établissements, le matériel et les véhicules sanitaires identifiés par l'emblème de la Croix-
Rouge sur fond blanc (certains pays emploient d'autres signes distinctifs qui sont également
admis par les conventions : croissant rouge, lion rouge ou soleil rouge sur fond blanc).
Le service demandé aux militaires, s'il comporte une part de travail accompli dans le cadre
d'un programme déterminé et d'horaires réguliers, s'étend aussi, sans restriction de temps
ou de lieu, aux activités liées à la permanence de l'action, aux missions et aux obligations
de présence et d'astreinte que le ministre ou le commandement est appelé à prescrire pour
l'accomplissement de la mission.
Le militaire en quartier libre n'est astreint à aucune obligation de service. Cependant, il doit
rejoindre son unité dans les délais fixés par le commandement.
Le militaire en astreinte doit pouvoir être contacté à tout moment afin d'être capable
d'intervenir dans un délai prescrit. Il est contraint de demeurer disponible en permanence à
proximité du lieu où il serait éventuellement appelé à intervenir.
Pour les covoiturages planifiés, qu'ils soient ponctuels ou réguliers, les militaires informent le
commandement de leur intention d'y recourir de la manière suivante :
déclaration préalable écrite au commandant de leur formation administrative
respective (remise d'une attestation sur l'honneur ou inscription de cette demande sur
tout support ad hoc) comportant les noms et adresses des personnes concernées,
précisant la période prévue pour le covoiturage et indiquant l'itinéraire emprunté ;
prise de connaissance par le ou les commandants des formations administratives ;
début du covoiturage.
Le covoiturage régulier est réalisé pour une période maximale d'un an. La déclaration de
covoiturage doit être renouvelée par la même procédure.
Dans tous les cas énumérés ci-dessus, la responsabilité de l'État pour les infirmités
résultant de blessures reçues par suite d'un accident survenu dans la position en service ne
peut être reconnue qu'après l'examen par le service des pensions des armées de
l'ensemble des circonstances factuelles de l'espèce et lorsque, conformément au Code des
pensions militaires d'invalidité et des victimes de la guerre, il est admis que les dommages
ont été éprouvés par le fait ou à l'occasion du service.
Le port de l'uniforme militaire est une prérogative de l'état militaire. L'uniforme militaire ne
peut donc être porté que par des militaires.
Il est obligatoire pour l'exécution du service. Des dérogations à cette règle peuvent être
accordées par des instructions ministérielles ou sur ordre du ministre des Armées ou du
commandement.
Les dérogations accordées concernent uniquement l'autorisation du port de la tenue civile
par des militaires pour l'exécution du service dans les conditions prévues dans le présent
paragraphe.
Des instructions propres à chaque armée et formation rattachée fixent les différentes tenues
militaires et précisent les circonstances dans lesquelles elles sont portées par les militaires.
L'uniforme militaire ne doit comporter que des effets réglementaires.
Il est interdit de circuler sans coiffure à l'extérieur des bâtiments, notamment sur le trajet
travail-domicile, sauf autorisation particulière du ministre des Armées ou du
commandement, et de garder les mains dans les poches.
En revanche, la circulation sans coiffure est autorisée à l'intérieur des bâtiments ouverts à la
circulation du public (gares ferroviaires, routières, maritimes et aériennes, ...).
La surveillance de la tenue est une responsabilité permanente de tous les échelons de la
hiérarchie. Tout militaire doit veiller à soigner sa tenue et son aspect en se gardant de toute
fantaisie.
Pour les isolés, le port du manteau ou de l'imperméable correspondant à la tenue portée
est, en fonction des conditions atmosphériques, laissé à l'initiative des intéressés.
Les militaires de passage dans une garnison ne sont pas astreints à porter la tenue fixée
par le commandant d'armes, sous réserve que leur tenue soit réglementaire.
Dans les états étrangers, l'uniforme militaire ne peut être porté que par les militaires :
affectés à des états-majors, unités ou formations des forces françaises stationnées sur le
territoire considéré ;
en poste auprès d'une mission diplomatique ou désignés comme membres d'une
mission technique ;
en mission officielle ;
en transit ou en escale conformément aux ordres du commandement supérieur.
Toutefois, les militaires à l'étranger qui assistent, à titre personnel, à une cérémonie officielle
ou privée peuvent également porter l'uniforme militaire s'ils ont l'autorisation du ministre des
Armées et l'accord du représentant diplomatique de la France dans le pays concerné.
Les décorations françaises sont portées sous forme d'insignes complets, d'insignes de
format réduit ou de barrettes selon la tenue et suivant les prescriptions en vigueur.
Les décorations ne sont portées sur le manteau ou la tenue de campagne que sur ordre
particulier.
L'ordre dans lequel sont portées les décorations figure à l'annexe 4 de cette présente
instruction.
Le port des insignes, rubans ou rosettes des grades et dignités des ordres nationaux de la
légion d'honneur et du mérite est interdit avant la réception dans l'ordre de celui qui a été
nommé, promu ou élevé.
Le port des décorations étrangères est subordonné à une autorisation préalable, accordée
par le grand chancelier de la Légion d'honneur. Il n'est obligatoire que dans les cérémonies
où se trouvent des personnes étrangères et pour les seules décorations de leur pays.
Les fourragères, qui sont des insignes, sont portées en tenue de cérémonie et en tenue de
sortie.
En outre, la fourragère est portée en tenue de campagne pour les prises d'armes
seulement ; elle n'est pas portée avec la tenue de soirée.
L'autorisation de porter la tenue civile pour l'exécution du service peut être accordée aux
militaires pourvus de certains emplois ou chargés de certaines missions temporaires. Les
catégories d'emplois justifiant cette autorisation sont définies par le ministre des Armées et
les autorités ayant reçu délégation à cette fin.
L'ordre de revêtir la tenue civile pendant le service ne peut être prescrit que dans des
circonstances exceptionnelles qui font l'objet de directives appropriées.
Le port de la tenue civile en dehors du service peut être imposé dans certaines circonstances.
Les militaires résidant normalement à l'intérieur d'une enceinte militaire sont autorisés à
revêtir la tenue civile pour quitter ou rejoindre le lieu du service.
La tenue civile revêtue à l'intérieur d'une enceinte militaire doit demeurer conforme à la
dignité du comportement qui s'impose à tout militaire.
Les militaires élèves des écoles de formation sont, en matière de port de la tenue civile,
soumis au régime particulier défini par les commandants des écoles.
Le ministre ou le commandement peut, dans certaines circonstances (prévision de troubles,
rassemblement, fêtes, ...), suspendre ou restreindre la faculté accordée par le présent
article aux militaires de revêtir la tenue civile.
Tout militaire isolé en uniforme militaire s'arrête et salue, en leur faisant face, les drapeaux
et étendards des formations militaires en faisant face à la poupe des bâtiments où, de jour,
est hissé le pavillon national.
S'il assiste à une cérémonie au cours de laquelle les honneurs sont rendus au drapeau, à
l'étendard ou au cours de laquelle l'hymne national est joué, il salue pendant tout le temps
que durent ces honneurs ou pendant toute la durée d'exécution de l'hymne national.
En service, le militaire en uniforme salue chaque militaire placé au-dessus de lui dans
l'ordre hiérarchique ; ce salut n'est exécuté qu'une fois dans la journée envers le supérieur
salué.
En dehors du service, le salut est une marque de politesse ; à ce titre, s'il est souhaitable, il
n'est pas obligatoire.
Cependant, en tout temps et en tout lieu, le militaire en uniforme, interpellé par un militaire
placé au-dessus de lui dans l'ordre hiérarchique, se porte rapidement vers lui, prend la
position du garde à vous et le salue.
Les militaires sans coiffure saluent de la même façon que s'ils en portaient une, lorsque la
tenue codifiée comporte normalement une coiffure.
Tout militaire qui reçoit le salut d'un autre militaire est tenu de le rendre.
Les conditions dans lesquelles les militaires peuvent acquérir, détenir ou porter une arme
font l'objet de textes particuliers.
Compte tenu des nécessités du service, les militaires peuvent bénéficier d'autorisations
d'absence du service. Ces autorisations d'absence ne constituent pas un droit et ne sont
pas déduites des droits à permissions des intéressés. Elles peuvent être attribuées en tout
temps, individuellement ou collectivement. Elles sont d'une durée égale ou inférieure à
quatre heures, exceptionnellement renouvelables.
Des autorisations d'absence plus longues, le cas échéant renouvelables, peuvent
spécialement être accordées dans les cas suivants :
Autorisations d'absence pour fête religieuse.
Afin de permettre au militaire de participer à une fête religieuse correspondant à sa
confession, des autorisations d'absence peuvent être accordées aux dates fixées chaque
année par le ministère de la fonction publique.
Autorisations d'absence pour déménagement.
Les militaires qui font l'objet d'une mutation entraînant changement de résidence mais
n'ouvrant pas droit à permission d'éloignement, peuvent bénéficier d'une autorisation
d'absence de quatre jours.
Quel que soit le lieu de leur affectation et dans la limite maximum prévue ci-dessus, le
commandement peut accorder une autorisation d'absence à des militaires qui, sans
changer de garnison, sont tenus de déménager, soit sur décision du commandement ,soit à
la suite d'un changement dans leur situation de famille.
Autorisations d'absence pour contraintes particulières.
Des autorisations d'absence pour contraintes particulières n'excédant pas soixante-douze
heures, peuvent être attribuées aux militaires en raison d'activités opérationnelles ou de
service ayant requis des efforts particuliers ou exécutées en marge des périodes habituelles
de travail, ou d'astreintes particulières de service ou de disponibilité, ou de missions d'une
durée supérieure à un mois qui ne donnent pas droit aux permissions d'éloignement.
Autorisation d'absence pour l'exercice de la fonction de juré d'assises.
Les militaires convoqués pour l'exercice de la fonction de jurés d'assises bénéficient de droit
d'une autorisation d'absence pour la durée de la session à laquelle ils sont convoqués.
TABLEAU X. MUSIQUE
2.15.b. Appellations
Les maréchaux de France, les amiraux de France et les gouverneurs militaires sont
respectivement appelés monsieur le maréchal, monsieur l'amiral et monsieur le
gouverneur.
Les contrôleurs généraux du corps militaire du contrôle général des armées sont appelés «
monsieur (ou madame) le contrôleur général » .
Les contrôleurs adjoints et contrôleurs du corps militaire du contrôle général des armées sont
appelés « monsieur (ou madame) le contrôleur » .
Les officiers féminins sont appelés directement par leur grade sans que l'énoncé de celui-ci
soit précédé « madame » ou « mon » .
de de
Les lieutenants-colonels féminins sont appelés « colonel » .
Tout officier commandant un bâtiment de la flotte est appelé « commandant » , quel que
soit son grade, par le personnel placé sous son autorité.
Les officiers spécialisés et les officiers du corps technique et administratif de la marine
nationale sont appelés de la même façon que les officiers de marine du même grade.
Les officiers des corps, dont les grades ont une dénomination différente de celle du tableau
ci- dessus, sont appelés « monsieur le » ou « madame le » , suivant le cas, suivi de leur
grade sans énoncé de classe.
La formule précitée est utilisée pour toute appellation écrite ou verbale, sauf en ce qui
concerne les officiers des corps des commissaires pour lesquels l'appellation verbale
utilisée est « monsieur (ou madame) le commissaire » .
Les internes, les médecins, les pharmaciens, les vétérinaires et les chirurgiens-dentistes des
armées sont appelés monsieur le » ou « madame le » suivi de leur grade. Toutefois ils
«
reçoivent l'appellation du grade correspondant de la hiérarchie générale lorsqu'ils servent au
sein des forces terrestres ou aériennes.
Les médecins-chefs des services, les pharmaciens chefs des services, les vétérinaires
chefs des services et les chirurgiens-dentistes chefs des services ayant reçu rang et
prérogatives de général de brigade ou de division sont appelés, monsieur [ou madame
respectivement «
monsieur (ou madame) le médecin général » ], le pharmacien général, « monsieur (ou
madame) le vétérinaire général » et « monsieur (ou madame) le chirurgien-dentiste général
» . Les autres officiers médecins-chefs des services, pharmaciens chefs des services,
vétérinaires chefs des services et chirurgien-dentistes chefs des services sont appelés «
monsieur (ou madame) le » suivi de leur grade sans énoncé de leur classe.
Les militaires infirmiers et techniciens des hôpitaux des armées soumis aux lois et aux
règlements applicables aux officiers sont appelés « monsieur le » ou « madame le » , suivi
de leur grade sans énoncé de spécialité.
Les magistrats civils du corps judiciaire placés en position de détachement sont appelés,
par les militaires du service de la justice militaire, par la correspondance de leur grade
d'assimilation : mon général, mon colonel, mon commandant.
Dispositions communes
Le militaire s'adressant à un autre militaire placé après lui dans l'ordre hiérarchique utilise
les appellations suivantes :
Pour les officiers, les officiers mariniers et sous-officiers masculins, quartiers-maîtres et
caporaux, on utilise suivant le cas (première rencontre, connaissance réciproque,
appartenance à une unité), conformément aux indications des tableaux précédents, soit
l'appellation seule soit l'appellation suivie du nom, soit le nom seulement.
L'appellation « 2e » est formellement proscrite aussi bien pour s'adresser à un
classe
militaire du rang que lorsqu'il se présente.
Un militaire du rang de 1re classe se présente soldat, matelot, aviateur,..., de 1re classe
suivi de son nom.
Le tutoiement entre militaires de tous grades est interdit en service.
Légion d'honneur.
Croix de la libération.
Médaille militaire.
Ordre national du Mérite.
Médaille nationale de reconnaissance aux victimes de terrorisme Croix de guerre 1914-1918.
Croix de guerre 1939-1945.
Croix de guerre des théâtres d'opérations extérieurs.
Croix de la valeur militaire.
Médaille de la gendarmerie nationale.
Médaille de la résistance française.
Médaille des évadés.
Croix du combattant volontaire 1914-1918. Croix du combattant volontaire 1939-1945.
Croix du combattant volontaire Indochine. Croix du combattant volontaire Corée.
Croix du combattant volontaire AFN.
Croix du combattant volontaire de la résistance.
Croix du combattant.
Ordre du mérite maritime.
Médaille de l'aéronautique.
Médaille d'outre-mer (ex-médaille coloniale).
Médaille de la défense nationale.
Médaille des services militaires volontaires.
Médaille de la reconnaissance française.
Médaille commémorative interalliée dite « Médaille de la victoire ».
Médaille commémorative du Maroc.
Médaille commémorative française de la Grande guerre.
Médaille commémorative d'Orient ou des Dardanelles.
Médaille commémorative de Syrie-Cilicie.
Médaille commémorative des services volontaires dans la France libre.
Médaille commémorative de la guerre 1939-1945.
Médaille commémorative du Levant.
Chaque militaire est attributaire, pour la durée de son service ou de son engagement, d'un
moyen de rangement personnel (casier, caisson ou armoire).
Ce rangement, qui peut être de faible volume, est mis à la disposition du militaire pour qu'il
en dispose à des fins personnelles afin de bénéficier, dans des limites compatibles avec les
dispositions législatives en vigueur dans les armées, d'une certaine intimité.
La hiérarchie militaire peut parfois être amenée à solliciter l'ouverture d'un rangement, en
particulier lorsqu'elle désire opérer certaines inspections ou lorsqu'un militaire s'absente,
déserte ou qu'il décède.
L'ouverture d'un rangement peut également intervenir dans le cadre d'investigations
judiciaires.
Cette instruction a pour objet de préciser les modalités d'ouverture des rangements
personnels des militaires dans ces différentes situations. Elle abroge l'instruction
n°10075
/DEF/DFAJ/AA/2 du 23 janvier 1984 relative aux contrôles des casiers personnels des
militaires du rang.
3.1.d. Procédure
Lorsqu'il est demandé par le chef dans le cadre de son pouvoir d'inspection, le contrôle
porte uniquement sur l'observation par les militaires des prescriptions indiquées au point 1.1
ci- dessus. En aucun cas, le secret des correspondances ne peut être violé.
Les autres inspections (couchage, ameublement, literie, équipements militaires, etc.) ont
toujours lieu sans ouvrir les rangements personnels.
L'ouverture d'un rangement personnel, demandée par le chef dans le cadre de son pouvoir
d'inspection, ne peut avoir lieu qu'avec le consentement écrit du militaire intéressé et en
présence de ce dernier.
Si le chef se heurte à un refus du militaire, l'ouverture du rangement personnel ne peut avoir
lieu que dans le cadre d'une procédure judiciaire.
En cas d'absence prolongée et au cas où il n'y aurait aucune procédure pénale en cours ni
aucune suspicion de crime ou de délit, il sera procédé conformément au point 1.5.1 ci-
dessous.
En cas d'absence prolongée, clef ou combinaison est déposée dans une armoire de
sécurité sous la responsabilité du commandant d'unité. Cette clé ou combinaison ne peut
être remise qu'à un mandataire du militaire, ou à son représentant légal, ou à un officier de
police judiciaire agissant conformément aux dispositions du Code de procédure pénale.
En l'absence de procédure judiciaire en cours ou de suspicion de crime ou de délit, si aucun
mandataire ou représentant légal du militaire ne se présente immédiatement après en avoir
été avisé pour procéder à l'ouverture du rangement et dans les cas prévus au point 1.5.4,
les autorités responsables désignées au point 1.2 pourront faire procéder, si cela s'avère
nécessaire, à l'ouverture du casier en présence de deux témoins.
c ) Décès
Les investigations judiciaires sont soumises, sous le contrôle du magistrat compétent, à des
règles particulières contenues dans le Code de procédure pénale et le Code de justice
militaire.
Lorsque le procureur de la République, le juge d'instruction et les officiers de police judiciaire
sont amenés soit à constater, dans les établissements militaires, des infractions relevant ou
non de la compétence des juridictions des forces armées, soit à rechercher, en ces mêmes
lieux, des personnes ou des objets relatifs à ces infractions, ils doivent adresser
préalablement à l'autorité militaire des réquisitions tendant à obtenir l'entrée dans ces
établissements. Les réquisitions doivent, sauf nécessité, préciser la nature et les motifs des
investigations jugées nécessaires. L'autorité militaire est tenue de s'y soumettre et se fait
représenter aux opérations.
Lorsqu'une enquête judiciaire est déjà ouverte, seul un officier de police judiciaire a qualité
pour ouvrir le rangement personnel d'un militaire afin de procéder à toutes saisies utiles à la
manifestation de la vérité.
Le consentement écrit de la main du militaire intéressé est requis sauf lorsque l'officier de
police judiciaire agit en flagrance ou sur commission rogatoire d'un juge d'instruction ou en
vertu d'une décision écrite et motivée du juge des libertés et de la détention. Cette situation
peut notamment être rencontrée lorsqu'un militaire est placé en détention provisoire.
Les opérations de perquisitions et de saisies sont effectuées sous le contrôle des magistrats
du parquet ou du juge d'instruction mandant.
Hors du territoire de la République, l'article 84 du Code de justice militaire donne qualité, en
temps de paix, aux commandants d'armes et majors de garnison, aux majors généraux des
ports, aux commandants de base et aux commandants de bâtiments de la marine, aux
commandants de formation administrative, aux chefs de dépôts et de détachements, ainsi
qu'aux chefs des différents services des forces armées, pour procéder personnellement, à
l'intérieur des établissements militaires, à tous les actes nécessaires à l'effet de constater
les infractions relevant des juridictions des forces armées, d'en rassembler les preuves et
d'en rechercher les auteurs.
Le Code de la défense en son article L. 4132-1, dispose que « nul ne peut être militaire s'il
ne présente les aptitudes exigées pour l'exercice de la fonction » . Le conseil d'État (avis n°
373.397 du 26 octobre 2006 (1)) a reconnu au ministre des Armées le pouvoir d'instituer des
dépistages d'une consommation de stupéfiants ou de médicaments détournés de leur usage
ou d'une consommation excessive d'alcool. Par conséquent, le commandement est fondé à
réaliser des dépistages de l'usage de drogue et de l'alcoolémie.
L'instruction n° 5549/DEF/CAB du 19 avril 2007 organise ce pouvoir de dépistage selon qu'il
est à l'initiative de l'autorité militaire ou du service de santé des armées. La présente
instruction traite des modalités d'application du dépistage à l'initiative de l'autorité militaire
au sein de l'armée de Terre.
Les tests de dépistage mis en œuvre au sein de l'armée de Terre par l'autorité militaire sont
ceux définis par la norme française (NF) en vigueur en matière d'alcoolémie et ceux
préconisés par le service de santé des armées en matière de dépistage d'usage de drogue.
Les moyens de dépistage peuvent être fournis par le service de santé des armées ou
obtenus auprès d'organismes privés. Le personnel habilité à réaliser un dépistage est celui
désigné par le commandant de la formation, à l'exclusion du personnel relevant du service
de santé des armées ou du personnel du service médical de l'unité.
Afin que le contrôle ne puisse pas être contesté, le cadre juridique suivant doit être respecté :
un dépistage ne peut être effectué sur une personne à son insu ;
un dépistage peut être inopiné ;
un dépistage est ordonné soit sur la base de la constatation d'un comportement
anormal, laissé à l'appréciation du commandement, soit dans un cadre préventif lié
aux conditions d'exercice du métier ;
un dépistage est limité au seul objet pour lequel il a été institué (par exemple un
dépistage de commandement ne peut être utilisé à des fins médicales) ;
le personnel doit être informé des substances prohibées.
Le dépistage peut être réalisé en tout lieu en situation de service quel que soit le mode de
dépistage. Toutefois, hors service à l'intérieur des enceintes militaires, seul le dépistage de
vérification peut être ordonné sur la base de la constatation d'un comportement anormal. En
revanche aucun contrôle ne peut être ordonné sur le personnel se trouvant en situation hors
service et en dehors des enceintes militaires. Le comportement des militaires dans ce
dernier cas de figure ressort des dispositions légales auxquelles tout citoyen doit se
conformer, mais n'est pas exclusif d'une sanction disciplinaire en cas d'infraction.
Le commandant de la formation établit (ou complète s'il y a récidive) une fiche individuelle
d'appétence aux toxiques (FIAT) pour un militaire dont l'usage de drogue ou l'ivresse
répétée a été mis en évidence.
La FIAT relate les faits reprochés et précise la catégorie dans laquelle est classé le personnel.
Elle est personnellement communiquée à l'intéressé et conservée selon la procédure, en
particulier lors des changements d'affectation.
La FIAT est détruite à l'expiration du délai prévu (1 an ou 5 ans) qui peut être réduit de
moitié si l'intéressé accepte de suivre un stage de sensibilisation.
L'ivresse répétée ou tout dépistage de toxiques dont le résultat est positif donne lieu à
l'établissement d'une FIAT, qui ne se substitue pas à la procédure disciplinaire. La FIAT est
un outil pédagogique distinct de la sanction.
Toute sanction disciplinaire infligée pour des motifs liés à la consommation d'alcool ou de
drogue implique l'établissement d'une FIAT.
Ce document, conservé sous pli « confidentiel » dans le dossier du personnel, constitue
pour le militaire qui en est l'objet une incitation à ne pas récidiver et à modifier son
comportement.
Dès lors, la FIAT offre l'opportunité au commandement local, par une approche nouvelle,
d'avoir une vision objective et globale de la situation du personnel de sa formation.
Toutefois les FIAT ne pourront pas faire l'objet d'un traitement automatisés ou de tout autre
fichier sous quelque forme que ce soit.
La FIAT constitue un élément d'appréciation supplémentaire à la disposition du
commandant de la formation pour tous les actes de gestion.
L'ivresse ou l'usage de produits stupéfiants, dûment constatés, constituent à eux seuls des
comportements susceptibles d'entraîner une sanction disciplinaire.
La mise en œuvre des procédures de contrôle de l'imprégnation alcoolique ou de dépistage
de drogue précisées par la présente instruction s'effectue, le cas échéant et si nécessaire,
localement à l'issue d'une concertation entre l'autorité militaire, la commission d'hygiène de
sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et le médecin de prévention.
4.5.c. FIAT
La FIAT - alcool
La FIAT drogue
Chapitre 3
LES INSTANCES CONSULTATIVES ET DE CONCERTATION
Dans sa partie législative à l'article L4124-1, le Code de la défense définit des organismes
consultatifs et de concertation. Ce présent chapitre précise l'organisation de chaque organisme.
Le Conseil supérieur de la fonction militaire est le cadre institutionnel dans lequel sont
examinés les éléments constitutifs de la condition de l'ensemble des militaires. Il exprime son avis
sur les questions de caractère général relatives à la condition militaire. Il est obligatoirement saisi
des projets de loi modifiant le présent livre et des textes d'application de ce livre ayant une portée
statutaire, indiciaire ou indemnitaire.
Une représentation du Conseil supérieur de la fonction militaire est appelée à s'exprimer, chaque
année, devant le Haut Comité d'évaluation de la condition militaire. Elle peut, en outre, demander
à être entendue par ce dernier sur toute question générale intéressant la condition militaire.
Le conseils de la fonction militaire dans les Armées et les formations rattachées étudient
s
toute question relative à leur armée, direction ou service concernant les conditions de vie,
d'exercice du métier militaire ou d'organisation du travail. Ils peuvent également procéder à une
étude des questions inscrites à l'ordre du jour du Conseil supérieur de la fonction militaire qui
concernent leur armée, direction ou service.
Les membres du Conseil supérieur de la fonction militaire et des conseils de la fonction militaire
jouissent des garanties indispensables à leur liberté d'expression. Toutes informations et facilités
nécessaires à l'exercice de leurs fonctions doivent leur être fournies.
La composition, l'organisation, le fonctionnement et les conditions de désignation, notamment par
tirage au sort ou par élection, des membres de ces conseils sont fixés par décret en Conseil
d’État.
Les retraités militaires sont représentés au sein du Conseil supérieur de la fonction militaire.
Lorsqu'elles sont reconnues représentatives pour siéger au Conseil supérieur de la fonction
militaire, les associations professionnelles nationales de militaires et leurs unions ou fédérations y
sont représentées dans la limite du tiers du total des sièges.
Le ministre des Armées communique aux commissions compétentes de chaque assemblée
parlementaire un rapport annuel de synthèse des travaux du Conseil supérieur de la fonction
militaire.
Art. D. 4111-2
Dans son rapport annuel, le Haut Comité d'évaluation de la condition militaire formule des
avis et peut émettre des recommandations.
Art. D. 4111-3
Art. D. 4111-4
Art. D. 4111-5
Art. D. 4111-6
Art. D. 4111-7
Art. R. 4124-1
Art. R. 4124-2
Art. R. 4124-3
Les membres du Conseil supérieur de la fonction militaire sont nommés par arrêté du
ministre des Armées pour une durée de deux ans dans les conditions suivantes :
Les représentants des forces armées et formations rattachées sont, sur la base du
volontariat, désignés à la suite de leur élection parmi les membres des conseils de la
fonction militaire ou parmi une population déterminée dans chaque force armée ou
formation rattachée.
Dans ce dernier cas, les désignations se font prioritairement parmi les détenteurs ou
anciens détenteurs, pendant les huit dernières années, d'un mandat d'une instance de
représentation du personnel militaire. Les membres des conseils de la fonction militaire
installés préalablement aux opérations de désignation sont réputés détenir un mandat d'une
instance de représentation du personnel militaire.
La durée du mandat des membres des représentants des forces armées et formations
rattachées est portée, de droit, de deux à quatre ans pour ceux qui en expriment la
demande expresse au moins six mois avant l'expiration des deux premières années de
mandat. Les représentants des forces armées ou formations rattachées ne peuvent exercer
deux mandats consécutifs ;
Les représentants des associations professionnelles nationales de militaires, de leurs
unions ou de leurs fédérations sont nommés sur proposition de l'association
professionnelle nationale de militaires, de l'union ou de la fédération à laquelle ils
appartiennent ;
Les représentants des associations de retraités militaires sont nommés sur
proposition du conseil permanent des retraités militaires.
Art. R. 4124-4
Art. R. 4124-5
À partir des éléments recueillis au sein des différents CFM, le CSFM exprime son avis sur
les questions de caractère général relatives à la condition et au statut du personnel militaire.
Il peut soit se prononcer sur des projets de décrets qui lui sont soumis pour avis, soit
exercer sa réflexion sur des études de fond ou des questions d'actualité.
Les délibérations du CSFM font l'objet d'un communiqué, signé par le président ou par
l'autorité désignée par lui à cet effet, et contresigné par le secrétaire de séance.
Art. R. 4124-6
Art. R. 4124-7
Les conseils de la fonction militaire étudient toute question relative à leur force armée ou
formation rattachée concernant les conditions de vie, d'organisation du travail ou d'exercice
du métier militaire.
Ils peuvent également procéder à l'étude des questions les concernant inscrites à l'ordre du
jour du Conseil supérieur de la fonction militaire. Leurs observations sont adressées au
secrétaire général du Conseil supérieur de la fonction militaire.
Les conseils de la fonction militaire peuvent, le cas échéant, étudier les questions
mentionnées au premier alinéa lorsque celles-ci concernent des militaires qui, étant
représentés au sein de ces conseils :
1. Sont affectés hors de leur armée ou formation rattachée d'appartenance ;
2. Sont gérés par une formation rattachée ne disposant pas d'un conseil.
Art. R. 4124-8
Art. R. 4124-9
L'arrêté prévu à l'article R. 4124-27 fixe la composition des conseils de la fonction militaire
en tenant compte des effectifs répartis par groupes de grades tels que définis à l'article R.
4131-14 et, pour chaque groupe de grades, selon la nature du lien au service et, si
nécessaire, selon le grade, le ressort géographique ou fonctionnel des militaires ou leur
affectation hors de leur force armée ou formation rattachée d'appartenance
La composition retenue peut être différente au sein de chacun des conseils de la fonction
militaire afin de tenir compte de la spécificité de chaque force armée ou formation rattachée.
Pour les militaires inscrits au tableau d'avancement, le grade pris en considération est leur
futur grade.
Art. R. 4124-10
Les membres titulaires et suppléants des conseils de la fonction militaire sont nommés par
arrêté du ministre des Armées pour une durée de quatre ans.
Ils sont désignés par voie de tirage au sort ou, lorsque les caractéristiques de la force
armée ou de la formation rattachée le justifient, par la voie de l'élection, en priorité parmi les
militaires détenteurs ou ayant été détenteurs, dans les huit dernières années, d'un mandat
d'une instance de représentation du personnel militaire, ayant fait acte de volontariat.
Les membres des conseils de la fonction militaire installés préalablement aux opérations de
désignation sont réputés détenir, pour la mise en œuvre des dispositions de l'alinéa
précédent, un mandat d'une instance de représentation du personnel militaire.
Le renouvellement des membres intervient par moitié tous les deux ans, conformément à
une répartition en deux groupes, A et B.
Les membres reçoivent une formation spécifique en vue de l'accomplissement de leur fonction.
Les représentants des forces armées et formations rattachées nommés au Conseil
supérieur de la fonction militaire siègent avec voix délibérative au sein du conseil de la
fonction militaire de leur force armée ou formation rattachée d'appartenance, le cas échéant
en surnombre des membres composant ledit conseil. Ils ne disposent pas de suppléants.
Ne peuvent se porter volontaires les membres du corps militaire du contrôle général des
armées, les officiers généraux, les secrétaires généraux des conseils mentionnés au
présent chapitre et leurs adjoints.
Art. R. 4124-11
Les militaires faisant acte de volontariat doivent remplir, au premier jour du mois au cours
duquel débutent les opérations de tirage au sort ou d'élection, les conditions suivantes :
1. Être en position d'activité à titre français ;
2. Se trouver à plus de quatre ans de la limite d'âge du grade pour les militaires de
carrière, ou de la limite statutaire de la durée maximale des services pour les
militaires servant en vertu d'un contrat cette durée est de deux ans pour les
volontaires dans les armées ;
3. Ne pas avoir fait, dans les deux années précédant celle du tirage au sort, l'objet d'une
sanction disciplinaire du deuxième ou du troisième groupe non amnistiée ;
4. Être détenteur ou avoir été détenteur, dans les huit dernières années, selon les forces
armées et formations rattachées, d'un mandat d'une instance de représentation du
personnel militaire dont les modalités de désignation, l'appellation et les attributions
sont fixées par arrêté du ministre des Armées et, pour les militaires de la gendarmerie
nationale, du ministre de l'Intérieur.
Lorsque, au sein d'une force armée ou formation rattachée, le nombre de volontaires
détenteurs ou ayant été détenteurs de mandat de représentation du personnel militaire est
inférieur au nombre de sièges à pourvoir, les sièges vacants peuvent être pourvus par des
volontaires, dépourvus d'une telle expérience, qui sont désignés selon les mêmes
modalités.
Les membres des conseils de la fonction militaire installés préalablement aux opérations de
désignation sont réputés détenir l'un des mandats d'une instance de représentation du
personnel militaire.
Le volontariat est exprimé par lettre adressée par le candidat au secrétariat du conseil de la
fonction militaire trente jours au moins avant la date prévue pour le tirage au sort ou
l'élection. Cette date est fixée par arrêté du ministre de la défense.
Art. R. 4124-12
Chaque conseil de la fonction militaire dispose d'un secrétariat permanent dirigé par un
secrétaire général, officier supérieur, désigné par le ministre. Le secrétaire général du
conseil de la fonction militaire de la gendarmerie nationale est désigné par le ministre des
Armées sur proposition du ministre de l'intérieur.
Le secrétaire général assiste aux sessions, mais ne participe pas aux votes.
Les secrétaires généraux des conseils de la fonction militaire relèvent directement des vice-
présidents.
Le ou les ministres intéressés peuvent déléguer leur signature aux secrétaires généraux
pour les besoins du fonctionnement des conseils de la fonction militaire.
Le secrétaire général de chaque conseil de la fonction militaire peut être assisté d'un adjoint
qui le supplée en cas d'absence ou d'empêchement. L'adjoint au secrétaire général d'un
conseil de la fonction militaire est désigné dans les mêmes formes que le secrétaire
général.
L'adjoint du secrétaire général peut recevoir délégation de signature du ministre en cas
d'absence ou d'empêchement du secrétaire général.
Art. R. 4124-13
Art. R. 4124-14
Le CFMT procède à une première étude des questions inscrites à l'ordre du jour du CSFM
et émet également un avis sur les projets de loi ou décrets qui doivent être soumis au
CSFM. Il peut être saisi ou se saisir de l'étude de toutes les questions d'intérêt général, de
vie courante, de condition d'exercice du métier militaire et d'organisation des tâches
propres à l'armée de Terre.
Il est souvent consulté par le général CEMAT lui-même sur les dossiers lourds de l'armée
de Terre traitant des statuts, au sens général du terme, des conditions de vie et de travail,
avant que la décision définitive ne soit prise.
Officier supérieur, désigné par le ministre des Armées, il relève directement du vice
président Nommé par arrêté ministériel, son rôle est d'organiser, faciliter et faire respecter
les règles de l'institution.
Il reçoit délégation du ministre pour signer tous actes relatifs au fonctionnement courant du
CFMT.
Il correspond directement avec les états-majors et organismes de l'armée de Terre et
directions de l'administration centrale ; les autorités lui répondent directement.
Il reçoit des militaires de carrière ou sous contrat des études et suggestions entrant dans la
compétence du CFMT ou du CSFM à qui il les transmet.
Il n'est pas habilité à traiter les questions d'ordre individuel.
Le ministre des Armées préside le CSFM et les CFM. Le général CEMAT est le vice-
président du CFM/Terre.
Le conseil de la fonction militaire Terre comprend 260 membres dont 65 titulaires et 195
suppléants.
Il est composé de deux groupes A et B. Le nombre de membres de chaque groupe ainsi
que la répartition entre membres titulaires ou suppléants sont fixés dans le tableau ci-
dessous.
Le secrétariat permanent est l'organisme qui doit répondre aux interrogations des militaires
en général et des membres du CFMT en particulier.
Le secrétariat reçoit ainsi en permanence des questions, écrites ou orales.
Il lui est possible de répondre instantanément, ou presque (courrier, Internet, Intraterre,
télécopie) à la plupart d'entre elles, soit en orientant vers le service compétent, soit, comme
les centres d'intérêt sont souvent les mêmes, en fournissant une réponse à l'aide des
renseignements archivés.
Lorsqu'il s'agit d'une question nouvelle, le secrétaire permanent doit la « banaliser », c'est-à-
dire effacer toute référence qui permettrait d'identifier son auteur, et c'est sous cette forme
anonyme qu'elle est transmise à l'administration centrale. Les éléments de réponse alors
obtenus sont adressés directement à l'auteur de la question. Toutefois, le CFMT n'est pas
habilité à traiter les cas personnels. Les questions, entre 100 et 250 nouvelles par an, sont
regroupées dans des fascicules « Questions- réponses du CFMT » largement diffusés.
3.6.c. Communication
Pour vivre, le CFMT doit beaucoup communiquer. C'est pourquoi, il rédige et publie de
nombreux articles dans les revues militaires, dont Terre Information de façon systématique.
Des conférences dans les écoles militaires, la participation à des colloques (stage
d'information des présidents de Sous- Officiers,...) sont autant de prestations qu'il est
également nécessaire d'assurer.
3.6.d. Sa composition
Le secrétaire général est un colonel nommé par arrêté sur proposition du général CEMAT. Il
reçoit délégation du ministre (président du CFMT) pour signer les actes courants.
Le chef du secrétariat permanent, assimilable à un chef de section de bureau, est un officier
supérieur, adjoint direct du secrétaire général.
Un officier rédacteur est plus spécialement chargé de la communication et de la mise en
forme des publications.
L'organisation matérielle et logistique des sessions ainsi que la gestion du secrétariat sont
confiées à un sous-officier supérieur qui a sous ses ordres un sous-officier subalterne et un
secrétaire-dactylo.
Art. R. 4124-16
Art. R. 4124-17
Chaque conseil se réunit au moins deux fois par an sur convocation du ou des ministres
intéressés.
Art. R. 4124-18
Art. R. 4124-19
Art. R. 4124-20
Les conseils sont informés des suites réservées aux propositions et avis qu'ils ont formulés
lors de la session précédente.
Art. R. 4124-21
Art. R. 4124-22
Art. R. 4124-23
Les dépôts de candidatures aux élections et au tirage au sort sont enregistrés par le
secrétaire général du conseil considéré. Lorsque celui-ci constate qu'un candidat ne satisfait
pas aux conditions fixées aux articles R. 4124-3-1 et R. 4124-11, il informe ce militaire de
l'irrecevabilité de sa candidature par décision motivée. Les réclamations sur la recevabilité
des candidatures déposées sont portées devant la commission de contrôle prévue à l'article
R. 4124-22 qui dispose de cinq jours francs pour se prononcer.
Les réclamations relatives à l'élection ou au tirage au sort des membres du Conseil
supérieur de la fonction militaire et des membres des conseils de la fonction militaire sont
adressées par les militaires à la commission de contrôle au plus tard huit jours francs à
compter de la date de publication des arrêtés portant nomination des membres.
La commission de contrôle dispose d'un délai d'un mois pour statuer sur les réclamations
qui lui sont soumises. Elle annule, selon les cas, l'élection ou le tirage au sort d'un membre
dont la nomination est contestée, les opérations concernant un groupe de grades ou
l'ensemble des opérations.
Art. R. 4124-24
Art. R. 4124-25
Chapitre 4
LA RÉSERVE MILITAIRE
1 - DISPOSITIONS COMMUNES
Article R4211-1
Les réservistes appartiennent au contrôle général des Armées, à une armée ou à une
formation rattachée, qui en assurent la gestion.
Les officiers, les sous-officiers et les officiers mariniers de la réserve opérationnelle sont
rattachés aux différents corps statutaires de l'armée professionnelle et, en fonction des
besoins, répartis par armes, services, branches, groupes de spécialité et spécialités.
Article R4211-3
Les réservistes peuvent, pour les besoins du service, être admis sur leur demande ou
affectés d'office dans d'autres corps de l'armée ou de la formation rattachée à laquelle ils
appartiennent. Ils ne peuvent être admis dans un corps d'une autre armée ou d'une autre
formation rattachée que sur leur demande.
En cas d'appartenance à la réserve opérationnelle, l'admission dans un corps d'une autre
armée ou formation rattachée, qui doit donner lieu à la conclusion d'un nouvel engagement
à servir dans la réserve opérationnelle, ne peut entraîner ni la modification du grade et de
l'ancienneté de grade acquise, ni la prise de rang avant les autres militaires de même grade
et de même ancienneté, ni la perte d'une inscription au tableau d'avancement.
Article R4211-4
Des récompenses peuvent être accordées aux réservistes et aux anciens réservistes admis
à l'honorariat. Les intéressés peuvent bénéficier de nominations ou promotions dans les
ordres nationaux de la Légion d'honneur et du mérite, de la concession de la médaille
militaire et de l'attribution de la médaille de la défense nationale et de la médaille des
services militaires volontaires.
Article R4211-5
Les conditions de port de l'uniforme militaire par les réservistes et les anciens réservistes
admis à l'honorariat sont fixées par arrêté du ministre des Armées.
Article R4211-6
Lorsqu'ils quittent la réserve, sont admis de droit, sur leur demande, à l'honorariat de leur
grade, par décision du ministre des Armées, les réservistes qui remplissent au moins l'une
des conditions suivantes :
1. avoir été radié de la réserve opérationnelle pour atteinte de la limite d'âge du grade ;
2. avoir été radié de la réserve pour blessure, maladie ou infirmité imputable au service ;
3. avoir été décoré de la Légion d'honneur, de la médaille militaire, de l'ordre national du
mérite ou être titulaire d'une citation ;
4. avoir été décoré de la médaille de la défense nationale ;
5. être âgé de plus de trente-cinq ans et justifier de deux cents jours au moins d'activité
dans la réserve opérationnelle.
Lorsqu'ils remplissent au moins l'une des conditions, les réservistes de la gendarmerie
nationale sont admis de droit, sur leur demande, à l'honorariat de leur grade, par décision
du ministre de l'Intérieur.
Article R4211-7
Les réservistes qui ne remplissent pas les conditions précitées peuvent obtenir, sur leur
demande, l'honorariat de leur grade par décision du ministre des Armées, ou pour ceux de
la gendarmerie nationale par décision du ministre de l'Intérieur.
Article R4211-9
Article R4211-10
La radiation de la réserve est prononcée d'office par l'autorité militaire dans les cas suivants :
1. admission dans l'armée professionnelle par souscription d'un engagement ou
recrutement dans un corps militaire ;
2. atteinte de la limite d'âge du grade ;
3. réforme définitive ;
4. perte de la nationalité française ;
5. condamnation soit à la perte des droits civiques ou à l'interdiction d'exercer un emploi
public, soit à une peine criminelle, soit à la destitution ou à la perte du grade dans les
conditions prévues aux articles L. 311-3 à L. 311-9 du Code de justice militaire ;
6. retrait définitif par l'autorité militaire de l'agrément donné à la demande d'accès à la
réserve citoyenne.
Article R4211-12
La radiation de la réserve opérationnelle peut être prononcée, après avis d'une commission
présidée par un officier de carrière, pour insuffisance professionnelle, inconduite notoire,
faute grave dans le service ou contre la discipline, faute contre l'honneur ou la probité, ou
pour des faits ayant entraîné une condamnation à une peine d'emprisonnement.
Article R4221-1
Article R4221-2
Article R4221-3
Article R4221-4
Article R4221-5
Les périodes d'activité dans la réserve opérationnelle sont déterminées au titre d'un
programme prévisionnel daté, établi et signé conjointement par l'autorité militaire d'emploi
et le réserviste. La durée de chacune de ces périodes ne peut être inférieure à une demi-
journée.
Ce programme prévisionnel, couvrant au maximum douze mois, est actualisé chaque
année, au plus tard dans le mois qui suit la date anniversaire de la signature du contrat
d'engagement à servir dans la réserve opérationnelle auquel il est annexé.
Toute modification des périodes d'activité prévues est inscrite sur le programme
prévisionnel avec la signature des parties.
Article D4221-6
La durée des activités dans la réserve opérationnelle peut être portée à soixante jours :
1. Pour l'encadrement des périodes militaires d'initiation ou de perfectionnement à la
défense nationale, et de la journée d'appel de préparation à la défense ;
2. Ou lorsque le réserviste a suivi une formation initiale dans l'année en cours.
Article D4221-7
En cas de nécessité liée à l'emploi des forces, la durée des activités dans la réserve
opérationnelle peut être portée, par décision de l'autorité militaire, à cent cinquante jours par
année civile, après accord du réserviste.
Article D4221-8
Article R4221-9
Chaque période couvre des services effectifs continus et fait l'objet d'une convocation qui
ouvre droit aux indemnités de déplacement temporaire, à l'aller et au retour, entre le
domicile du réserviste et son lieu d'affectation.
Les services comptent du jour de la mise en route jusqu'à celui du retour du réserviste à son
domicile.
Article R4221-10
Le réserviste titulaire d'un contrat d'engagement à servir dans la réserve opérationnelle est
tenu d'avertir l'autorité militaire d'emploi de tout changement dans sa situation personnelle
susceptible d'affecter l'exécution des activités programmées.
Article R4221-11
La clause de réactivité peut soit figurer dans le contrat d'engagement à servir dans la
réserve, soit être souscrite pendant l'exécution dudit contrat. Dans ce cas, elle est souscrite
pour la durée du contrat restant à courir et est incorporée au contrat initial.
Cette clause devient caduque lorsque le réserviste change d'employeur.
Article R4221-12
La clause de réactivité, quelle que soit la date de sa conclusion, est signée par l'autorité
militaire. Elle ne peut être proposée à la signature de cette autorité que revêtue de l'accord
préalable du ou des employeurs du réserviste.
Article R4221-19
Article R4221-20
Les officiers de réserve sont nommés ou promus par décret du président de la République
aux différents grades de la hiérarchie du corps de rattachement.
Les autres militaires de la réserve sont nommés ou promus par décision du ministre des
Armées, ou du ministre de l'Intérieur pour les réservistes de la gendarmerie nationale, aux
différents grades de la hiérarchie du corps de rattachement.
Article R4221-21
Dans la limite d'un contingent annuel fixé par arrêté ministériel, les réservistes ayant obtenu
une qualification dans les conditions fixées par le ministre des Armées, ou pour les
réservistes de la gendarmerie nationale par le ministre de l'Intérieur, peuvent être nommés :
1. Au premier grade d'officier, les sous-officiers ou officiers mariniers ayant au moins
deux ans de grade ;
2. Au premier grade de sous-officier ou officier marinier, les militaires du rang ayant au
moins un an de grade.
Article R4221-22
Les réservistes qui sont admis à suivre un cycle de formation militaire initiale d'officier
peuvent être nommés au grade d'aspirant par décision du ministre des Armées, ou du
ministre de l'Intérieur pour les réservistes de la gendarmerie nationale, à l'issue de ce cycle.
Ceux qui ont satisfait à un cycle de formation militaire initiale de sous-officier ou d'officier
marinier peuvent être nommés au premier grade de sous-officier ou d'officier marinier.
Les aspirants ayant au moins trois mois de grade peuvent être nommés au premier grade
d'officier, après agrément de l'autorité militaire d'emploi.
Article R4221-23
Article R4221-25
Pour l'avancement d'échelon à un grade déterminé, il n'est tenu compte que de la durée des
services militaires.
Pour la détermination de l'ancienneté dans l'échelon :
1. Toute durée d'activité supérieure ou égale à trente jours accomplie durant douze mois
consécutifs équivaut à un an de services militaires comptabilisé, selon les règles
d'avancement applicables, depuis la date anniversaire du passage au grade détenu
ou depuis la date anniversaire du passage au dernier échelon détenu ou depuis la
date anniversaire du premier engagement militaire ;
2. Toute durée d'activité inférieure à trente jours accomplie durant douze mois
consécutifs, ajoutée à celles réalisées dans les douze mois ou vingt-quatre mois
suivants, équivaut, à concurrence de trente jours cumulés, à un an de services
militaires comptabilisé, selon les règles d'avancement applicables, depuis la date
anniversaire du passage au grade détenu ou depuis la date anniversaire du passage
au dernier échelon détenu ou depuis la date anniversaire du premier engagement
militaire.
La durée des services militaires correspond à celle des périodes d'activités pour lesquelles
ils ont été convoqués en vertu d'un contrat d'engagement ou au titre de la disponibilité.
Article R4221-26
Le tableau d'avancement est arrêté chaque année par le ministre des Armées, ou par le
ministre de l'Intérieur pour les réservistes de la gendarmerie nationale, après avis d'une
commission présidée par le directeur chargé de la gestion du personnel concerné ou son
représentant et comprenant notamment le délégué aux réserves ou son représentant.
S'agissant des sous-officiers, les officiers mariniers et les militaires du rang, le ministre des
Armées, ou le ministre de l'Intérieur pour les réservistes de la gendarmerie nationale, peut
déléguer, par arrêté, les pouvoirs qu'il tient de l'alinéa précédent à une autorité chargée de
la gestion du personnel de la réserve militaire. Cette autorité établit le tableau d'avancement
après avis d'une commission qu'elle préside et comprenant au moins deux officiers
supérieurs désignés par elle, dont un officier chargé des réserves.
S'agissant des militaires du rang, le tableau d'avancement peut être établi par unité formant
corps ou formation équivalente.
Article R4221-27
Les réservistes faisant l'objet d'une proposition de promotion de grade sont inscrits au
tableau d'avancement dans l'ordre de leur ancienneté de grade et, sous réserve des
nécessités du service, sont promus dans cet ordre.
À égalité d'ancienneté de grade, le rang se détermine par l'ancienneté dans le grade
précédent, s'il y a lieu, par l'ancienneté dans les grades inférieurs et, en dernier ressort,
suivant l'ordre décroissant des âges.
3 - DISPONIBILITÉ
Article R4231-1
L'autorité militaire est tenue de notifier par écrit à tout ancien militaire la durée de sa
disponibilité, les sujétions qui en découlent ainsi que, le cas échéant, son unité et son lieu
d'affectation.
Article R4231-2
Pour les besoins du service, les anciens militaires peuvent, à la demande d'une armée ou
d'une formation rattachée, être astreints à la disponibilité dans une autre armée ou une
formation rattachée que celle dans laquelle ils ont servi, sous réserve que celle-ci ait
préalablement et formellement donné son accord.
Dans ce cas, la période de disponibilité ne peut en aucun cas excéder la durée qui avait été
initialement notifiée à l'intéressé.
Article R4231-3
Les anciens militaires soumis à l'obligation de disponibilité sont tenus d'avertir l'autorité
militaire de tout changement dans leur situation personnelle susceptible d'affecter
l'accomplissement de cette obligation.
4.1. Mission
Article D4261-1
Article D4261-2
Le Conseil supérieur de la réserve militaire est présidé par le ministre des Armées ou son
représentant.
Il siège en assemblée plénière ou en conseil restreint.
Article D4261-3
a) au titre des salariés, les organisations syndicales les plus représentatives sur le plan
national, à raison de :
deux membres désignés sur proposition de la Confédération générale du travail ;
deux membres désignés sur proposition de la Confédération française démocratique du
travail ;
deux membres désignés sur proposition de la Confédération générale du travail-Force
ouvrière ;
un membre désigné sur proposition de la Confédération française de l'encadrement-
Confédération générale des cadres ;
un membre désigné sur proposition de la Confédération française des travailleurs
chrétiens ;
b) au titre des agents publics, les syndicats ou unions de syndicats de fonctionnaires
représentatifs des fonctions publiques, à raison de :
un membre désigné sur proposition de la Confédération générale du travail ;
un membre désigné sur proposition de la Confédération française démocratique du
travail ;
un membre désigné sur proposition de la Confédération générale du travail-Force
ouvrière ;
un membre désigné sur proposition de la Confédération française de l'encadrement-
Confédération générale des cadres ;
un membre désigné sur proposition de la Confédération française des travailleurs
chrétiens ;
un membre désigné sur proposition de l'Union nationale des syndicats autonomes.
Le collège des réservistes, composé de treize membres désignés sur proposition des
associations de réservistes agréées par le ministre des Armées.
Le collège des personnalités qualifiées, composé de huit membres désignés en raison
de leur compétence ou de leur expérience.
Article D4261-5
Les députés et les sénateurs, ainsi que leurs suppléants, sont nommés pour la durée de
leur mandat parlementaire.
Les autres membres, excepté ceux représentant l'administration, sont nommés pour un
mandat de trois ans renouvelable.
Le membre qui perd la qualité au titre de laquelle il a été désigné cesse d'office de faire
partie du Conseil supérieur. Il est remplacé dans les trois mois suivant la fin de ses
fonctions.
En cas de remplacement d'un membre, le mandat du nouveau membre expire à la date de
fin du mandat en cours.
Article D4261-7
Le secrétaire général du Conseil supérieur et son adjoint sont désignés par arrêté du
ministre des Armées, pour un mandat de deux ans renouvelable.
Ils exercent ces fonctions à temps plein. Le secrétaire général peut être suppléé dans ses
fonctions par son adjoint.
Article D4261-8
Le conseil restreint est présidé par le secrétaire général du Conseil supérieur ou son adjoint.
Il comprend dix-huit membres, désignés parmi les membres titulaires du Conseil supérieur,
leurs représentants ou leurs suppléants :
1. Un député et un sénateur, représentant le collège des représentants du Parlement,
désignés par le président de leur assemblée respective ;
2. Cinq représentants du collège des représentants de l'administration, désignés par le
ministre des Armées ;
3. Trois représentants du collège des employeurs et professions libérales ;
4. Trois représentants du collège des salariés et des agents publics, dont au moins un
représentant des syndicats ou unions de fonctionnaires représentatifs des fonctions
publiques ;
5. Quatre représentants du collège des réservistes ;
6. Un représentant du collège des personnalités qualifiées.
Les membres mentionnés aux 3, 4, 5 et 6 sont nommés par arrêté du ministre des Armées,
sur proposition de chaque collège procédant par élection, pour un mandat de deux ans, non
immédiatement renouvelable.
Le contrôle général des Armées est informé des réunions du conseil restreint, auxquelles un
de ses membres peut assister.
Article D4261-9
Article D4261-10
Article D4261-11
Article D4261-12
4.3. Fonctionnement
Article D4261-13
Article D4261-15
Le Conseil supérieur se réunit au moins une fois par an en assemblée plénière, sur
convocation de son président, ou dans un délai de trois mois à la demande écrite de la
majorité des membres. Dans le second cas, le président peut décider de renvoyer
préalablement l'objet de la demande à l'examen du conseil restreint, d'une commission
d'études prospectives ou d'un groupe de travail.
Article D4261-16
L'ordre du jour de l'assemblée plénière est fixé par le président sur proposition du conseil
restreint.
Sauf urgence, il est adressé aux intéressés un mois au moins avant la date de
l'assemblée. Les demandes d'avis du ministre des Armées sont inscrites par priorité à
l'ordre du jour.
Article D4261-17
L'assemblée plénière délibère valablement sur l'ordre du jour, quel que soit le nombre des
membres présents.
Elle émet des avis ou des recommandations à la majorité des suffrages exprimés.
Un procès-verbal est établi après chaque séance de l'assemblée plénière et transmis dans
le délai de quinze jours aux membres du Conseil supérieur. Il y est fait mention des votes
ou des avis divergents. Ce procès-verbal est signé par l'autorité qui a présidé la séance et
contresigné par le secrétaire général ou son adjoint.
Article D4261-18
Article D4261-19
Le conseil restreint :
1. Prépare les travaux de l'assemblée plénière ;
2. Oriente et coordonne l'action et les études des commissions d'études prospectives et
des groupes de travail.
Article D4261-20
Le conseil restreint se réunit au moins trois fois par an sur convocation de son président.
Celui-ci en fixe l'ordre du jour, adressé, sauf urgence, aux membres de ce conseil quinze
jours au moins avant la date de la réunion.
Le conseil restreint délibère valablement si la moitié de ses membres est
présente. Les propositions sont adoptées à la majorité des suffrages exprimés.
Un procès-verbal est établi après chaque séance, signé par l'autorité ayant présidé la
séance et diffusé dans les mêmes conditions que pour l'assemblée plénière.
Article D4261-24
RÉFÉRENCES
Constitution de la République française du 4 octobre 1958 (version consolidée du 5 octobre
2017).
Code général des collectivités territoriales (version consolidée du 17 septembre 2017).
Loi du 16 janvier 2015 relative à la délimitation des régions, aux élections régionales et
départementales et modifiant le calendrier électoral (version consolidée du 5 octobre 2017).
Loi du 2 mars 1982 relative aux droits et libertés des communes, des départements et des
régions (version consolidée du 5 octobre 2017).
Lois organiques du 21 février 2007 portant dispositions statutaires et institutionnelles relatives
à l'outre-mer (version consolidée du 5 octobre 2017).
Loi de programme pour l'outre-mer du 21 juillet 2003 (version consolidée du 5 octobre 2017).
AVERTISSEMENT
En guise d'introduction, il est nécessaire de comprendre et de retenir que la France est un État
unitaire, décentralisé et déconcentré.
Chapitre 1
CONSTITUTION ET STRUCTURES DE L'ÉTAT FRANÇAIS
L’État se définit comme une entité politique constituée d'un territoire délimité par des frontières,
d'une population et d'un pouvoir institutionnalisé. La légitimité de ce pouvoir souverain, la nature
et le mode de fonctionnement des différentes institutions définissent le régime politique de l’État.
Ce régime politique, les rapports entre gouvernants et gouvernés ainsi que l'organisation des
pouvoirs publics peuvent être définis par un ensemble de textes juridiques fondamentaux appelé
Constitution.
L'armée française tire la légitimité de son action de ces institutions qui lui délèguent l'exercice de
la force publique. Loyale à l'autorité de l’État dont elle est un pilier, elle en exprime au plus haut
titre la volonté souveraine et en garanti l'intégrité.
Serviteur de l’État, tout militaire doit donc en connaître la nature et le fonctionnement afin d'être
conscient des enjeux éminents liés à l'exécution de sa mission.
1 - L'ÉTAT
Le régime actuel de la France est le résultat de nombreux siècles d'évolution entre des
formes monarchiques, impériales et républicaines de l’État.
La France est aujourd'hui une république fondée sur la démocratie. Son organisation est
définie par la Constitution du 4 octobre 1958 et répond à plusieurs principes : la
souveraineté nationale, le suffrage universel et la séparation des pouvoirs.
La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par
voie de référendum.
Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice.
Le suffrage peut être directSuffrage direct - p. 493 ou indirectSuffrage indirect - p. 494
d
a
nles conditions prévues par la constitution. Il est toujours universelSuffrageuniversel-p.494
s
, égal et secret.
Sont électeurs, dans les conditions déterminées par la loi, tous les nationaux français
majeurs des deux sexes, jouissant de leurs droits civils et politiques.
Chaque citoyen participe à la gestion des affaires de la nation par son vote. Il doit donc se
tenir au courant de la vie politique du pays et ne pas s'abstenir de son devoir électoral.
Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et
exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté
nationale et de la démocratie.
Les différents pouvoirs de l'État sont indépendants. C'est le principe de la séparation des
pouvoirs.
Le pouvoir exécutif, assumé par le président de la République et par le Gouvernement,
exécute les lois et les règlementsRèglement - p. 493 . Il soumet pour vote ses projets de
loi aux assemblées.
Le pouvoir législatif appartient aux députés et aux sénateurs qui proposent et votent les lois.
Le pouvoir judiciaire, propre aux tribunaux, sanctionne le non-respect des lois et des
règlements.
L'ÉTAT
2 - LE POUVOIR EXÉCUTIF
Le président de la République est le chef de l’État. Son siège se trouve au palais de l’Élysée.
Art. 5. - Le président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son
arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'État.
Il est le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire, du respect des
accords et des traités.
2.1.a. Élection
Le président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct à la
majorité absolueMajorité absolue - p. 493 des suffrages exprimés. Nul ne peut exercer
plusde deux mandats consécutifs.
Si celle-ci n'a pas été obtenue, il est procédé à un second tour où seuls peuvent se
présenter les deux candidats qui ont recueilli le plus grand nombre de suffrages au premier
tour.
En cas de vacance de la présidence de la République, ou d'empêchement, les fonctions du
président de la République sont provisoirement exercées par le président du Sénat. Si celui-
ci est à son tour empêché, elles sont exercées par le Gouvernement.
c ) Attributions exceptionnelles
Peut soumettre au référendumRéférendum - p. 493 tout projet de loi portant sur l'organisation
des Pouvoirs publics,... (art. 11).
Peut disposer, en cas de circonstances extraordinaires, de pouvoirs exceptionnels au titre
de l'article 16.
« Lorsque les institutions de la République, l'indépendance de la Nation, l'intégrité de son
territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacées d'une manière
grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des Pouvoirs publics constitutionnels
est interrompu, le président de la République prend des mesures exigées par ces
circonstances, après consultation officielle du Premier ministre, des présidents des
assemblées ainsi que du Conseil constitutionnel » .
« Il en informe la Nation par un message » .
« Ces mesures doivent être inspirées par la volonté d'assurer aux pouvoirs publics
constitutionnels, dans les moindres délais, les moyens d'accomplir leur mission. Le Conseil
constitutionnel est consulté à leur sujet » .
« Le Parlement se réunit de plein droit » .
« L'assemblée nationale ne peut être dissoute pendant l'exercice des pouvoirs exceptionnels »
.
A le droit d'intervenir en vue d'une révision de la Constitution convocation du congrès après
que le projet de révision ait été voté par chacune des deux assemblées.
2.2. Le Gouvernement
2.2.a. Membres
: le Premier ministre ;
les ministres ;
les secrétaires d'État.
LE PREMIER MINISTRE
LES MINISTRES
2.2.b. Organes
C'est en tant qu'organe collectif que le Gouvernement exerce les pouvoirs les plus
importants. L'ensemble des ministres et secrétaires d'État groupés autour du Premier
ministre forme le Cabinet.
LE CONSEIL DE CABINET
C'est la réunion des ministres sous la présidence du Premier ministre ; il prépare les
réunions du Conseil des ministres.
Réunions des ministres ou des hauts fonctionnaires intéressés à un problème particulier. Ils
préparent les questions inscrites à l'ordre du jour du Conseil des ministres.
2.2.c. Pouvoirs
Le président de la République détient la haute main sur le pouvoir exécutif dans la mesure
où il fixe les grands axes de la politique de la Nation. Cependant, les pouvoirs du Premier
ministre et du Gouvernement sont importants. Le Premier ministre est issu des forces
politiques ayant obtenu la majorité des élus à l'assemblée nationale. Si cette majorité est
opposée à la ligne politique du président de la République, ce dernier doit laisser la main au
chef du gouvernement pour la conduite des affaires : c'est la cohabitation.
Le Premier ministre a l'initiative des lois concurremment avec le Parlement (art. 39).
Le Gouvernement n'est pas seulement un organe délibérant ; c'est aussi une autorité
collégialeAutorité collégiale - p. 491 qui :
conduit la politique de la Nation ;
a la possibilité de prendre des ordonnancesOrdonnance - p. 493 , sur autorisation du
Parlement, et après avis du Conseil d'État ;
détient l'initiative de la loi et dispose d'un droit d'amendement ;
fixe l'ordre du jour des assemblées (art. 48).
deux aspects :
La motion de censure
Le vote de confiance
Dans chacun des deux aspects étudiés ci-dessus, le Gouvernement doit démissionner s'il
n'obtient pas la majorité absolue.
TTA 150 179 Edition 2018
Titre I
3.1. Constitution
La composition du Parlement
3.2. Organisation
3.3. Fonctionnement
b ) Mécanisme
Le texte est examiné successivement par les deux assemblées en vue de l'adoption d'un
texte identique. Des amendements sont possibles. Le Gouvernement peut restreindre la
discussion et l'amendement d'un projet de loi en demandant un vote bloqué : les
parlementaires devront approuver le projet ou le rejeter en bloc.
Le va-et-vient du texte (navette parlementaire) de l'Assemblée nationale au Sénat peut faire
apparaître une mésentente. Après deux lectures infructueuses par les deux Chambres, le
Premier ministre pourra réunir une commission mixte paritaire (autant de députés que de
sénateurs). Si cette commission ne parvient pas à un accord, le Gouvernement peut
demander à l'Assemblée nationale de statuer définitivement. La loi votée est promulguée
par
le président de la République par décretDécret - p. 491 publié au Journal officielJournal officiel (JO)
- p. 491
. Elle est alors obligatoire pour tous.
La procédure de vote des lois de Finances est la même que celle des lois ordinaires ;
cependant, étant donné leur importance, elle comporte quelques particularités :
la priorité de l'Assemblée nationale : les projets de lois de Finances doivent d'abord lui
être soumis ;
les délais : le budget doit être voté avant le 31 décembre ;
limitation du droit d'initiative parlementaire en matière financière : les parlementaires
ne peuvent proposer des augmentations de dépenses ou des diminutions d'impôts ;
en cours d'exécution, la loi de finances peut s'avérer inadéquate; on fera alors voter en
séance extraordinaire une loi de finance rectificative aussi appelée « Collectif budgétaire
».
vote sur une « motion de censureMotion de censure - p. 493 » (article 49.2). Les députés (1
/10 des membres) peuvent proposer une motion de censure spontanée. Pour être
adoptée, la majorité absolue est requise. Si elle est adoptée, le Gouvernement est
contraint de démissionner ;
l'engagement de la responsabilité du Gouvernement (article 49.3) :
sur le programme du Gouvernement,
sur une déclaration de politique générale,
sur le vote d'un texte : si aucune motion de censure n'est déposée dans les vingt-
quatre heures, le texte est considéré adopté par l'Assemblée nationale sans vote.
4 - LE POUVOIR JUDICIAIRE
La justice est indépendante des pouvoirs exécutif et législatif car sa vocation étant de
sanctionner toute infractionInfraction - p. 491 à la loi et aux règlementsRèglement - p. 493 , elle doit
pouvoir statuer à l'abri de toute pression gouvernementale ou politique.
4.1. Organisation
La justice garantit les citoyens dans le respect de leurs droits ; elle protège aussi leur liberté
face à l'Administration.
Aussi, distingue t-on deux types de juridictions : les juridictions civiles et pénales d'une part,
et les juridictions administratives de l'autre. Les juridictions sont organisées suivant un mode
hiérarchique ou ordre, et l'on sépare ainsi l'ordre judiciaire de l'ordre administratif.
Les juridictions de l'ordre judiciaire tranchent les litiges entre particuliers et les litiges qui
relèvent du droit privé (affaires civiles : état-civil, mariage, divorce, filiation, propriété,
succession ; affaires pénales : contraventions, délits, crimes).
Les juridictions administratives tranchent les litiges dans lesquels l'administration se trouve
impliquée à l'occasion de son action de puissance publique (conflits pouvant surgir entre
particuliers et administration à l'occasion d'une mesure administrative ou de l'application
d'un règlement).
La plus haute juridiction de l'ordre administratif est le Conseil d'État qui siège à Paris. Il
contrôle la régularité de tous les arrêts prononcés par les tribunaux administratifs et reçoit
les réclamations des citoyens lésés dans leurs droits. Son président est le premier
fonctionnaire de l'État.
5 - LES CONSEILS
Ayant un rôle secondaire par rapport à ceux des autres structures de l'État, les conseils sont :
le Conseil constitutionnel ;
le Conseil d'État.
Chapitre 2
LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
de Paris, car son territoire recouvre deux collectivités territoriales distinctes, la commune et
le département ;
des communes de Lyon et Marseille, qui sont dotées de statuts
spécifiques ; de la Corse, qui bénéficie d'un statut de type unique ;
de certaines collectivités d'outre-mer (ex : Polynésie), qui présentent des particularités ;
des Terre australes et antarctiques françaises (TAAF) et de la Nouvelle-Calédonie.
les communes (35 416, dont 35 287 en France métropolitaine au 1er janvier 2007) ;
les départements (96), auxquels s'ajoutent les 5 départements d'outre-mer (DOM)
(Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion et Mayotte) ;
les régions (12) auxquelles s'ajoutent également 2 régions d'outre-mer (ROM) (Guadeloupe
et La Réunion), 2 collectivités territoriales uniques (Guyane et Martinique), 1 département
d'outre-mer exerçant les compétences d'une région (Mayotte) ;
les collectivités à statut particulier (4), dont les collectivités territoriales sui generis de Corse
et de Nouvelle-Calédonie et le territoire d'outre-mer avec les TAAF ;
les collectivités d'outre-mer : Saint-Pierre-et-Miquelon, les îles Wallis et Futuna, la Polynésie
française, Saint-Martin et Saint-Barthélemy.
1 - LA RÉGION
Repères historiques : Le nombre des régions
Une région française est à la fois une division administrative du territoire de la France, une
collectivité territoriale décentralisée dotée de la personnalité juridique et d'une liberté
d'administration, une circonscription électorale et une circonscription administrative des
services déconcentrés de l'État.
Créées à partir de 1956, au nombre de vingt-sept en 2015, les régions françaises sont au
nombre de dix-huit depuis le 1er janvier 2016 : douze régions de France métropolitaine,
auxquelles s'ajoutent la Corse, qui n'a pas la dénomination de région mais en exerce les
compétences, et cinq régions d'outre-mer (la Guadeloupe et La Réunion, le département de
Mayotte qui exerce les compétences d'une région et les collectivités uniques de Guyane et
de Martinique).
Les hasards de l'histoire et de la géographie ont donné à certaines régions une
homogénéité indiscutable (Alsace, Bretagne). À l'opposé, d'autres régions n'ont pas
d'histoire commune : la Loire-Atlantique aurait pu être rattachée à la région de Bretagne. En
outre, dans certains cas, le titre de capitale régionale est revendiqué par deux villes rivales :
par exemple Nancy et Metz.
Les conseillers régionaux sont élus pour six ans au suffrage universel direct
au scrutin de liste mixteScrutin de liste mixte - p. 493 ; ils sont rééligibles.
Les conseils régionaux se renouvellent intégralement.
L'effectif de chaque conseil est fixé conformément au code électoral.
À côté des instances régionales se situe le préfet de région, représentant de l'État dans la
région. Il est nommé par le gouvernement.
Son rôle est de représenter les intérêts de l'État, de s'exprimer au nom de celui-ci devant le
Conseil régional, de faire respecter les lois et de s'assurer du bon fonctionnement des
services déconcentrés, comme par exemple la coordination des services de police.
L'administration régionale a été mise en place dans les années 1960. Les « régions de
programme » puis « circonscriptions d'action régionale » , embryons des futures régions,
avaient alors à leur tête des « préfets coordonnateurs » .
Les attributions du préfet de région sont actuellement régies par le décret du 29 avril 2004
modifié par le décret du 16 février 2010.
Le préfet de région est le préfet du département dans lequel se situe le chef-lieu de la
région. Il remplit à cet égard, dans ce département, la totalité des prérogatives d'un préfet
de département.
Il assure également un rôle administratif, économique et politique dans le cadre de la région :
il dirige les services déconcentrés régionaux de l'État ;
il doit relayer la politique du gouvernement sur les grands projets, par
exemple celui de l'intercommunalité ou de la mise en place des schémas de services
collectifs ou de suivi des programmes de l'Union européenne ;
il contrôle la légalité et le respect des règles budgétaires des actes de la région et
de ses établissements publics ;
il préside le comité de l'administration régionale (CAR) qui réunit les préfets de
département et les chefs de services déconcentrés régionaux de l'État. C'est après
l'avoir consulté qu'il arrête le projet d'action stratégique de l'État dans la région ;
il prépare, par ses informations et ses propositions, les politiques de
développement économique et social et d'aménagement du territoire. Ainsi, est-il
chargé de la négociation puis du déroulement des contrats de plan État régions
(contrats de projets depuis 2007).
Afin d'assurer la mise en œuvre de ces politiques, le préfet de région a, depuis 1992, le
pouvoir de fixer (après consultation du CAR) les « orientations nécessaires » à
l'intention des préfets de département qui sont obligés d'y conformer leurs décisions. Le
décret du 29 avril 2004 renforce les pouvoirs du préfet de région, désormais chargé de
l'animation et de la coordination de l'action des préfets de département.
La région dispose de ressources propres produits des contributions et des taxes prévues
par le code général des impôts parmi lesquelles figurent :
la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises et l'imposition forfaitaire sur les
entreprises de réseaux ;
la taxe sur les permis de conduire ;
la taxe sur les certificats d'immatriculation des véhicules ;
la part de produit de la taxe intérieure sur les produits pétroliers ;
le reversement du Fonds national de garantie individuelle des ressources.
Elle peut contracter des emprunts.
Elle peut aussi recevoir des dotations et des subventions d'État ; des dons et des legs ou des
dotations de compensation comme celle de la réforme de la taxe professionnelle.
Le montant maximum des ressources est fixé par région ; il est actuellement de l'ordre de 3
millions d'euros pour les petites régions à 20 millions pour les plus importantes.
La faiblesse relative de ces ressources fait que la région ne peut affecter ses moyens à la
réalisation d'un grand nombre de projets ; au contraire, elle doit choisir quelques « axes
d'effort » préférentiels.
2 - LE DÉPARTEMENT
Repères historiques :
Les départements sont crés le 4 mars 1790 par l'Assemblée Constituante, afin de remplacer
les Provinces de France. Dans un souci de rationalité, les départements reçurent une
architecture semblable : une portion du territoire suffisamment petite pour être gérée par un
chef-lieu. Dans la même optique, les départements furent nommés non pas d'après des
critères historiques, mais purement géographiques (noms de rivières, de montagnes, etc.)
Si les départements ont été créés en 1790, le conseil général et le préfet établis par le
Consulat en 1800, c'est la loi du 10 août 1871 qui donne au département le statut de
collectivité territoriale. Le conseil général est alors reconnu compétent pour régler les
affaires d'intérêt départemental, mais il ne dispose pas du pouvoir de décision dans tous les
domaines. Le pouvoir exécutif reste cependant confié au préfet. La loi du 2 mars 1982
confie aux conseillers généraux de nouvelles compétences tandis que l'Exécutif est
transféré au président du conseil général qui prépare et met en œuvre le budget du
département.
Actuellement et depuis mars 2011 la France compte 101 départements avec, 96
départements métropolitains, auxquels il faut ajouter les 5 départements d'outre-mer (DOM)
de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Guyane, de la Réunion et de Mayotte.
Composition
Le Conseil départemental est élu au suffrage universel direct. Chaque canton, quelle que
soit sa population, élit au conseil départemental deux membres de sexe différent, qui se
présentent en binôme de candidats dont les noms sont ordonnés dans l'ordre alphabétique
sur tout bulletin de vote imprimé à l'occasion de l'élection.
Il en résulte dans la composition des conseils une nette prépondérance de l'élément rural
sur l'élément urbain.
Les conseillers départementaux sont élus pour six ans lors des élections cantonales qui ont
lieu au mois de mars. Ils sont rééligibles. Chaque conseil se renouvelle intégralement.
Dans tous les départements, les collèges électoraux sont convoqués le même jour.
Fonctionnement et attributions
Le Conseil se réunit au moins une fois par trimestre à l'initiative de son président. Les
séances sont publiques.
Le conseil départemental règle par ses délibérations les affaires du département dans les
domaines de compétences que la loi lui attribue.
Il est compétent pour mettre en œuvre toute aide ou action relative à la prévention ou à la
prise en charge des situations de fragilité, au développement social, à l'accueil des jeunes
enfants et à l'autonomie des personnes. Il est également compétent pour faciliter l'accès
aux droits et aux services des publics dont il a la charge.
Il a compétence pour promouvoir les solidarités et la cohésion territoriale sur le territoire
départemental, dans le respect de l'intégrité, de l'autonomie et des attributions des régions
et des communes.
La tâche la plus importante du Conseil départemental est le vote du budget départemental.
Les autres attributions sont nombreuses ; parmi celles-ci, on relève l'administration des
biens départementaux, le vote des subventions aux communes pour les travaux importants,
l'organisation des collèges, les prestations d'aide sociale, etc.
Contrôle
Institués par Napoléon en 1800, les préfets ont vu leur rôle profondément transformé
par la décentralisation. Jusqu'en 1982, ils remplissaient une double mission à la tête du
département : ils représentaient l'État et détenaient le pouvoir exécutif. En 1982, ils ont dû
céder ce pouvoir aux collectivités territoriales. Leurs attributions ont été alors redéfinies,
puis précisées par la loi du 6 février 1992 et plus récemment par le décret du 29 avril 2004(
version consolidée au 10 octobre 2017).
Le préfet reste le « dépositaire de l'autorité de l'État dans le département » . Il demeure
responsable de l'ordre public : il détient des pouvoirs de police qui font de lui
une « autorité de police administrative » . Il est le représentant direct du Premier
ministre et de chaque ministre dans le département. Il met en œuvre les politiques
gouvernementales de développement et d'aménagement du territoire à l'échelle du
département. Chef de l'administration préfectorale, il dispose d'un cabinet et d'un secrétariat
général. L'organisation type d'une préfecture comprend trois directions (réglementation,
affaires décentralisées, action de l'État). Le préfet est assisté dans chaque arrondissement
par un sous-préfet.
Le préfet est chargé de contrôler les actes des collectivités territoriales.
Le préfet exerçait auparavant un contrôle « a priori » sur les actes des collectivités, qui a été
supprimé par la loi du 2 mars 1982. Désormais, il exerce une tutelle « a posteriori
» et ne peut que déférer les actes des autorités qu'il contrôle au tribunal
administratif, qui apprécie s'il doit en prononcer l'annulation en tant qu'actes « contraires
à la légalité » . Dans la pratique, le nombre de saisines de la justice administrative est faible
(environ 2 000 déférés préfectoraux chaque année pour plus de 6 millions d'actes transmis).
Nommé en conseil des ministres, il est le seul à pouvoir s'exprimer au nom de l'État devant
le Conseil départemental, après accord du président du Conseil départemental ou sur
demande du Premier ministre.
Le préfet de département a la charge de l'ordre public et de la sécurité des populations.
Il est responsable, dans les conditions fixées par les lois et règlements relatifs à
l'organisation de la défense et de la sécurité nationale, de la préparation et de l'exécution
des mesures de sécurité intérieure, de sécurité civile et de sécurité économique qui
concourent à la sécurité nationale.
Il est tenu informé par l'autorité militaire de toutes les affaires qui peuvent avoir une
importance particulière dans le département.
Le département est une unité administrative groupant à son chef-lieu les grands services
publics.
Ceux-ci exercent leur activité sous l'autorité du représentant de l'État, représentant direct de
chacun des ministres dans le département.
Le fonctionnaire placé à la tête de chaque service départemental est le conseiller technique
du représentant de l'État.
Pour les services des finances, c'est le trésorier-payeur général. Il est assisté de
receveurs des finances (dans certains arrondissements) et de percepteurs (dans
certains cantons ou communes).
Pour l'Éducation nationale, c'est l'inspecteur d'académie qui est le délégué du recteur
dans le département.
Pour les postes et télécommunications, c'est le directeur départemental des PTT.
Pour les services de l'agriculture, c'est l'ingénieur, directeur départemental des
services de l'agriculture.
Pour le service de l'équipement, c'est l'ingénieur en chef, directeur départemental de
l'équipement.
Pour les services de l'action sanitaire et sociale, c'est le directeur départemental des
services de l'action sanitaire et sociale ; il est assisté de médecins inspecteurs
adjoints et d'assistantes sociales.
En ce qui concerne la défense nationale, l'armée est représentée par un officier supérieur
ou général délégué militaire départemental, qui est le délégué du général commandant la
Zone de Défense, auprès du préfet du département.
Le délégué militaire ne dépend donc pas de l'autorité préfectorale. Toutefois, en cas de
crise ou de calamité publique, les préfets peuvent requérir l'autorité militaire pour lui confier
l'exécution de missions déterminées Ex : le plan ORSEC).
(
2.4.a. L'arrondissement
Remarque
Il ne faut pas confondre ces arrondissements avec les arrondissements urbains de Paris, Lyon
ou Marseille.
2.4.b. Le canton
Depuis 1982, la Corse a connu plusieurs statuts qui visent tous à apaiser la violence
des revendications pour davantage d'autonomie ou en faveur de l'indépendance.
Le 13 mai 1991, un nouveau statut (dit statut Joxe) est proposé. Il crée l'exemplaire
unique d'une collectivité territoriale : la collectivité territoriale de Corse (CTC). Il s'agit
d'implanter des institutions permettant une responsabilité effective des élus locaux afin
d'aller plus loin dans le sens de l'autonomie de gestion. La loi du 22 janvier 2002 relative à
la Corse a apporté quelques modifications.
Les institutions corses comprennent :
L'Assemblée de Corse :
Compte 51 membres élus pour six ans et règle par ses délibérations les affaires de la CTC.
Elle doit être consultée par le Premier ministre sur les projets de lois ou de décrets
comportant des dispositions spécifiques à la Corse et peut aussi lui présenter des
propositions d'adaptation des lois ou des règlements concernant le développement
économique, social et culturel de la Corse.
En cas de fonctionnement normal impossible, le Gouvernement peut prononcer sa
dissolution par décret motivé en conseil des ministres.
Le conseil exécutif
Est composé d'un président et de huit conseillers élus par l'Assemblée parmi ses membres
et dirige l'action de la CTC. L'exécutif local est responsable devant l'Assemblée, comme tout
Gouvernement devant son Parlement, car elle peut mettre en cause la responsabilité du
conseil par le vote d'une motion de défiance.
Assiste le conseil exécutif et l'Assemblée de Corse. Il peut être consulté par le président du
conseil exécutif dans certains cas et peut émettre des avis.
Comme pour les autres collectivités, ils contrôlent les actes de la CTC.
Lors du référendum du 6 juillet 2003, les électeurs corses ont rejeté, à 51 %, le projet
d'évolution statutaire de l'île, qui prévoyait de supprimer les deux départements de Corse
pour instituer une collectivité territoriale unique.
Il s'agit en fait d'une « collectivité unique » , la même assemblée exerçant les compétences
du conseil départemental et celle du conseil régional.
3 - LA COMMUNE
Repères historiques :
Les communes furent créées le 14 décembre 1789, afin d'uniformiser le territoire français
jusqu'alors divisé en paroisses, villes ou villages. Les communes reprennent le territoire et
la population des paroisses qu'elles secondent (rôle temporel).
Il y a en France 35 416 communes, d'importance très variable. Alors que les communes
urbaines sont très peuplées, 34 800 ont moins de 5000 habitants et 11 000 n'atteignent pas
200 habitants.
L'expression municipalité est une expression ignorée de la loi, mais qui est fréquemment
employée dans le langage courant.
La municipalité désigne, de manière courante, les organes d'une commune c'est-à-dire :
le conseil municipal : il s'agit de l'instance délibérative élue au suffrage universel
direct, chargée par ses délibérations des affaires de la commune ;
l'exécutif : formé du maire et des adjoints. Le maire, élu par les conseillers municipaux
lors de la première séance du nouveau conseil municipal, est seul chargé de
l'administration. Mais il peut, sous sa surveillance et sa responsabilité, déléguer par
arrêté une partie de ses fonctions à un ou plusieurs adjoints. Ces délégations,
précises et limitées dans leur objet, peuvent être résiliées à tout moment.
Parfois, l'expression « municipalité » est employée dans un sens plus restreint, pour ne
désigner que l'exécutif communal.
Le conseil municipal représente les habitants. Ses attributions sont très larges depuis la loi
de 1884 qui le charge de régler " par ses délibérations les affaires de la commune ". Cette
compétence s'étend à de nombreux domaines. Le conseil municipal donne son avis toutes
les fois qu'il est requis par les textes ou par le représentant de l'État.
Il émet des vœux sur tous les sujets d'intérêt local : il vote le budget, approuve le compte
administratif (budget exécuté), il est compétent pour créer et supprimer des services publics
municipaux, pour décider des travaux, pour gérer le patrimoine communal, pour accorder
des aides favorisant le développement économique.
Le conseil exerce ses compétences en adoptant des « délibérations » . Ce terme
désigne ici les mesures votées. Il peut former des commissions disposant d'un pouvoir
d'étude des dossiers.
Le conseil municipal doit se réunir au moins une fois par trimestre et l'ordre du jour,
fixé par le maire, doit être communiqué avant le début de la séance. Celle-ci est ouverte au
public sauf si l'assemblée décide le huis clos ou si le maire exerce son pouvoir de "police
des séances", notamment en cas d'agitation, et restreint l'accès du public aux débats.
En cas de dysfonctionnement grave, le conseil municipal peut être dissout par décret en
Conseil des ministres.
Sa composition.
Depuis 1884, l'élection des conseillers municipaux a lieu tous les six ans au suffrage
universel direct. La commune constitue une circonscription électorale unique sauf à Paris,
Lyon et Marseille.
Il existe deux modes de scrutin :
dans les communes de moins de 3 500 habitants (la grande majorité), le conseil
municipal est élu au scrutin majoritaire, plurinominal, de liste, à deux tours ;
dans les 2 650 communes de plus de 3 500 habitants, la loi du 19 novembre 1982 a
mis en place un mode de scrutin mixte à la fois proportionnel et majoritaire, le scrutin
de liste à deux tours.
Son fonctionnement.
Le conseil municipal n'est pas une assemblée permanente. Il se réunit au moins une fois
par trimestre en session ordinaire selon les nécessités. Il peut être réuni en session
extraordinaire sur convocation du maire ou sur la demande de la moitié des conseillers ou
du préfet.
Ses attributions.
Elles sont définies ainsi : « Le conseil municipal règle par ses délibérations les affaires de la
commune » .
C'est une définition très large. Cependant on peut retenir que le conseil municipal :
élit parmi ses membres le maire et les adjoints ;
vote le budget de la commune (c'est son rôle essentiel)
; contrôle l'administration du maire ;
crée et organise les services
municipaux ; administre les propriétés
communales.
Des commissions peuvent être constituées dans le conseil municipal pour étudier certains
problèmes :
commission des finances ;
commission de
l'enseignement.
Le maire est chargé de l'exécution des décisions du conseil municipal et agit sous contrôle
de ce dernier. Ses missions consistent à représenter la commune en justice, passer les
marchés, signer des contrats, préparer le budget, gérer le patrimoine.
Il exerce des compétences déléguées par le conseil municipal et doit alors lui rendre
compte de ses actes. Les délégations portent sur des domaines très divers (affectation des
propriétés communales, réalisation des emprunts, création de classes dans les écoles,
action en justice,
...) et sont révocables à tout moment. La loi du 13 août 2004 relative aux libertés et
responsabilités locales autorise le maire à subdéléguer, à un adjoint ou un conseiller
municipal, les attributions qui lui ont été confiées par délégation.
Le maire est titulaire de pouvoirs propres. En matière de police administrative, il est chargé
de maintenir l'ordre public, défini dans le Code général des collectivités territoriales comme
le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques. Il s'agit également de polices
spéciales (baignade, circulation, ...). Le maire est aussi le chef de l'administration
communale. Il est le supérieur hiérarchique des agents de la commune et dispose d'un
pouvoir d'organisation des services.
Sa désignation.
Il est élu par le conseil municipal parmi ses membres. L'âge minimal pour être élu maire est
de 21 ans. La durée de son mandat est la même que celle du conseil municipal.
En même temps que le maire sont élus des adjoints. Le conseil municipal est libre de fixer
le nombre des adjoints dans la limite de 30 % de l'effectif total. Le maire peut leur déléguer
une partie de ses attributions.
Maire et adjoints, qui constituent alors la municipalité, doivent assumer quotidiennement
leurs fonctions. Ils perçoivent des indemnités compensatrices de frais.
Contrairement au département et à la région, les fonctions d'exécutif et de représentant de
l'État sont assurées par la même personne : le maire. Le contrôle des actes des autorités
municipales est exercé par le préfet.
Il rassemble les prévisions des recettes et de dépenses pour l'année qui vient, et doit être
voté en équilibre. Tout comme le budget national, il doit obéir aux règles d'annualité (il est
voté pour un an), d'universalité et d'unité.
Les dépenses sont variées : paiement des fonctionnaires communaux, entretien des biens
communaux (mairie, école, église, cimetière, caserne de pompiers, abattoir, salle des fêtes,
etc.), logement des instituteurs.
Quand les petites communes refusent la fusion et préfèrent conserver leur personnalité,
elles s'associent à la grande ville voisine pour traiter les problèmes de l'agglomération. Il y a
alors constitution d'une communauté urbaine. La loi a créé d'office quatre communautés
urbaines
: Bordeaux, Lille, Lyon et Strasbourg. D'autres se sont constituées volontairement
(Dunkerque, Cherbourg, Brest, etc.).
Le district.
4 - L'OUTRE-MER
Comment les DROM peuvent-ils adapter les lois ou fixer des règles sur leur
territoire ?
Les conditions selon lesquelles les DROM peuvent adapter les lois et règlements nationaux
ou, à l'exception de La Réunion, fixer des règles dans des domaines relevant de la loi et
applicables sur leur territoire ont été précisées par la loi organique du 21 février 2007
. Celle-ci avait été rendue nécessaire par la révision constitutionnelle du 28 mars 2003 qui
accordait ces nouvelles prérogatives aux DROM et qui renvoyait la définition des conditions
d'application de ces mesures à une loi organique.
Pour adapter des lois et règlements nationaux, les conseils généraux et régionaux des
DROM doivent d'abord obtenir une habilitation du Parlement. Pour cela, ils
adoptent par « délibération motivée » une demande d'habilitation. Cette délibération
mentionne les dispositions de la loi ou du règlement visées par l'adaptation, les contraintes
particulières au DROM la justifiant, et les mesures envisagées. L'habilitation concerne
uniquement les domaines relevant de la compétence des DROM. Elle ne peut intervenir ni
sur des matières régaliennes Ex : nationalité, défense, ni lorsqu'une liberté
publique ou un droit garanti par la constitution sont mis en cause. La demande d'habilitation
n'est plus valable avec la fin du mandat du conseil général ou régional.
L'habilitation est accordée par la loi, c'est-à-dire par le Parlement, pour une durée de
deux ans maximum. Les délibérations prises (c'est-à-dire les mesures votées) par les
conseils généraux et régionaux des DROM, en application de cette habilitation, sont
adoptées à la majorité absolue de leurs membres.
Le processus leur permettant de fixer des règles dans des matières relevant du
domaine de la loi est similaire à celui de l'adaptation à une différence près : la
demande d'habilitation est adoptée par « délibération motivée » prise, cette fois, à la
majorité absolue des membres du conseil général ou régional.
Collectivité d'outre-mer (COM) :
Mayotte, St Pierre et Miquelon, St Martin, St Barthélémy, Wallis et Futuna, Polynésie
Française.
Les collectivités d'outre-mer (COM) sont des anciens TOM (Polynésie et Wallis-et-Futuna),
ou des anciennes collectivités à statut particulier (Saint-Pierre-et-Miquelon et Mayotte) et,
depuis février 2007, des anciennes communes (Saint-Martin et Saint-Barthélemy). Afin de
tenir « compte de leurs intérêts propres » (art. 74 de la Constitution), elles ont toutes des
statuts différents. Ceux-ci sont désormais obligatoirement définis, après avis de leur
assemblée délibérante, par une loi organique. Ce qui est nouveau pour Saint-Pierre-et-
Miquelon et Mayotte dont les statuts sont régis jusqu'à maintenant par des lois simples. Les
lois et décrets de la République s'y appliquent sous certaines conditions fixées par la
loi
organique définissant leur statut. Certaines sont dotées de l'autonomie Ex : la
Polynésie.
Mayotte
Était une collectivité territoriale à statut particulier depuis 1976. La loi du 11 juillet 2001, tout
en la laissant dans cette catégorie de collectivités, avait modifié son statut et établi la «
collectivité départementale de Mayotte » . La révision constitutionnelle de mars 2003 l'a
transformée en COM, mais c'est la loi organique du 21 février 2007 qui a actualisé son
statut tout en lui laissant le même nom. Ses institutions se composent d'un conseil général
et de son président, d'une commission permanente du conseil général, d'un conseil
économique et social et d'un conseil de la culture, de l'éducation et de l'environnement. Le
conseil général, assemblée de Mayotte élue pour six ans, gère les affaires de la collectivité.
Il dispose aussi de compétences consultatives, par exemple au sujet de modifications des
lois ou règlements applicables à Mayotte. Depuis son renouvellement en mars 2004,
l'exécutif, auparavant détenu par le préfet, a été transféré au président du conseil général.
Après le renouvellement de 2008, le conseil général pourra adopter une résolution modifiant
le statut de Mayotte pour en faire un DOM. Cette évolution vers la départementalisation,
souhaitée localement depuis longtemps, est préparée par la loi organique de 2007. Ainsi, à
quelques exceptions (ex : construction et entretien des collèges et lycées), la collectivité a
les mêmes compétences que les départements et les régions. Son régime législatif est
également modifié : l'identité législative devient la règle et la spécialité législative,
l'exception. À partir de l'entrée en vigueur de cette modification, le 1er janvier 2008, les lois
et règlements s'y appliqueront de plein droit sauf pour quelques domaines : impôts,
construction, logement, droit social, entrée et séjours des étrangers, finances communales.
Comme les DOM-ROM, Mayotte pourra adapter les lois et règlements.
Saint-Pierre-et-Miquelon
A connu plusieurs statuts avant d'être une COM. TOM en 1946, puis DOM en 1976, elle est
devenue une collectivité territoriale à statut particulier avec la loi du 11 juin 1985. Comme
Mayotte, elle a été transformée en COM par la révision constitutionnelle de mars 2003
et son statut a été actualisé par la loi organique du 21 février 2007. Ses institutions ont été
modifiées et se composent désormais d'un conseil territorial (anciennement appelé conseil
général) et de son président, d'un conseil exécutif (ancienne commission permanente) et
d'un conseil économique, social et culturel (auparavant seulement conseil économique et
social). Le conseil général s'est changé en « conseil territorial » afin d'éviter toute confusion
avec les conseils généraux des DOM et celui de Mayotte, qui souhaite évoluer vers un
statut de département. Son mandat a été réduit de six à cinq ans, mais il comporte toujours
dix-neuf membres. Il exerce les mêmes compétences que les autres conseils régionaux et
généraux, à
quelques exceptions près Ex : construction et entretien des collèges et
(
lycées). Le régime législatif de Saint-Pierre-et-Miquelon n'a pas changé sur le fond :
l'identité législative est la règle et la spécialité législative, l'exception. Mais ces exceptions
ont été précisées. À partir de l'entrée en vigueur de ces modifications, le 1er janvier 2008,
les lois et règlements s'y appliqueront de plein droit, sauf notamment en matière d'impôts,
de régime douanier, de construction et de logement. Elle pourra également, comme les
DOM- ROM, être autorisée à adapter les lois et règlements à ses spécificités. La collectivité
dispose d'importantes compétences consultatives, par exemple sur les projets de loi ou
décret la concernant. Enfin, ses compétences sont précisées en matière d'exploitation des
ressources la zone économique exclusive française au large de ses côtes.
Saint-Barthélemy et Saint-Martin
Sont deux îles et anciennes communes de la Guadeloupe. Elles ont été transformées en
COM par la loi organique du 21 février 2007 sous les noms de « collectivité de Saint-
Barthélemy » et de « collectivité de Saint-Martin » . Saint-Barthélemy a été rétrocédée à la
France par la Suède en 1877, mais elle en a conservé les exonérations fiscales et
douanières. Saint-Martin est soumise depuis 1648 à une double souveraineté : française,
sur une partie de son territoire, et néerlandaise, sur l'autre. Leur évolution statutaire était
réclamée depuis longtemps par la population locale. La révision constitutionnelle du 28
mars 2003 l'a rendue possible en prévoyant qu'une partie d'un DOM (ici la Guadeloupe)
pouvait changer de régime, à condition d'avoir le consentement des électeurs concernés.
Celui-ci a été obtenu lors des consultations du 7 décembre 2003 organisées dans les deux
communes. La loi organique du 21 février 2007 a ensuite défini leur statut. Elles sont les
deux premiers cas de territoires relevant d'une seule collectivité territoriale. En effet, pour
chaque île, une collectivité unique (la COM) est mise en place et se substitue à la
commune, au département et à la région de Guadeloupe. En conséquence, elles exercent
les compétences des communes et celles du département et de la région de la Guadeloupe.
Leurs institutions sont inspirées du modèle des départements, mais leurs compétences sont
différentes. Saint-Barthélemy et Saint-Martin disposent chacune d'un conseil territorial, élu
pour cinq ans et composé respectivement de 19 et 23 membres, d'un président du conseil
territorial assisté d'un conseil exécutif, et d'un conseil économique, social et culturel. Elles
sont toutes les deux dotées de l'autonomie et d'un régime législatif fondé sur le principe
d'identité législative avec des exceptions relevant de la spécialité législative. Elles peuvent
adapter les lois et règlements en vigueur localement et fixer des règles dans certaines
matières comme les impôts, la circulation routière, la voirie ou le tourisme. Enfin, pour tenir
compte de sa plus grande superficie et de sa population plus importante, Saint-Martin peut
mettre en place des conseils de quartiers.
La Polynésie française
Wallis-et-Futuna
La Nouvelle Calédonie :
Ancien TOM, dispose d'institutions spécifiques (Titre XIII de la Constitution). Elle n'entre pas
dans la nouvelle catégorie des collectivités d'outre-mer établies par la réforme
constitutionnelle de mars 2003. Un statut provisoire a été défini en 1999 en attendant qu'elle
se détermine, à partir de 2014, entre l'indépendance et un gouvernement autonome.
Parmi les différentes innovations, on peut noter :
l'institution d'une citoyenneté calédonienne ;
une nouvelle répartition des compétences entre l'État et la Nouvelle-Calédonie,
notamment dans le domaine des relations internationales où les compétences sont
partagées. Le président du gouvernement calédonien peut négocier des accords avec
des États du Pacifique mais le pouvoir de les signer lui est confié par les autorités de
la République. La Nouvelle-Calédonie peut aussi disposer d'une représentation
auprès de ces États.
les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) :
Jusqu'en février 2007, constituaient le seul territoire d'outre-mer (TOM) encore existant dans
les faits depuis la suppression de cette catégorie par la révision constitutionnelle du 28 mars
2003. Celle-ci avait également établi que la loi déterminerait ensuite le régime législatif et
l'organisation des TAAF. La loi ordinaire du 21 février 2007 a donc modernisé la loi
statutaire du 6 août 1955 qui définit leur statut. Celui-ci est proche d'une administration
directe par l'État, puisque les TAAF ne disposent pas d'assemblée élue, faute de population
autochtone permanente, et qu'elles sont placées sous l'autorité du représentant de l'État, «
l'administrateur supérieur des TAAF » . Elles jouissent cependant de l'autonomie
administrative et financière. La loi de 2007 leur rattache les îles Éparses de l'océan Indien et
rappelle qu'elles forment « un territoire d'outre-mer » , au sens de territoire situé outre-mer.
Elle leur accorde aussi explicitement la personnalité morale ce qui leur permet d'avoir un
budget propre (ce qui était déjà le cas) et d'intervenir en justice. L'administrateur supérieur
est qualifié de « chef du territoire » et ses missions sont redéfinies. Il est toujours assisté
d'un conseil consultatif dont les attributions et la composition sont désormais fixées par
décret. Leur régime législatif est réformé : la spécialité législative reste la règle, mais des
exceptions relevant de l'identité législative sont introduites pour des raisons de
simplification. Les lois et règlements concernant les domaines régaliens s'y appliqueront
donc de plein droit.
RÉFÉRENCES
Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, 2013.
Revue stratégique de défense et de sécurité nationale
2017.
Code de la défense (Version consolidée au 17 septembre 2017).
Ordonnance n° 59-147 du 7 janvier 1959 portant organisation générale de la défense
(abrogée le 24 avril 2007).
Décret n° 2009-869 du 15 juillet 2009 relatif aux attributions du ministre de la défense, du chef
d’État-major des armées et des chefs d’État-major.
Décret n°2009-870 du 15 juillet 2009 relatif aux attributions du délégué général pour
l'armement et du secrétaire général pour l'administration du ministère de la défense.
Décret n°2009-1177 du 5 octobre 2009 relatif aux attributions du chef d'état-major des armées
et des chefs d'état-major d'armée.
Décret n°2009-1178 du 5 octobre 2009 portant organisation de l'administration centrale du
ministère de la défense.
Décret n°2009-1179 du 5 octobre 2009 fixant les attributions de l'organisation du secrétariat
général pour l'administration du ministère de la défense.
Décret n°2009-1180 du 5 octobre 2009 fixant les attributions et l'organisation de la direction
générale de l'armement.
Instruction n° 1750/DEF/EMAT/PS/BORG/PEO/231 du 18 novembre 2011 relative à l'organisation
du commandement dans l'armée de Terre.
AVERTISSEMENT
En évolution constante, l'organisation de la défense s'adapte aux menaces et aux risques,
toujours sous une contrainte économique forte. L'adaptation de l'outil de défense, engagée depuis
la dernière loi de programmation militaire, devrait se poursuivre jusqu'en 2025. Il est donc
indispensable de se tenir informer sur les grands choix stratégiques et les évolutions en cours.
Chapitre 1
ORGANISATION DE LA DÉFENSE
Les grands principes de la politique de défense et de sécurité de notre pays sont fixés par le Livre
Blanc sur la Défense et la Sécurité Nationale 2013 et actualisés par la revue stratégique de
défense et de sécurité nationale demandé par le président de la République dès l'été 2017.
Prenant en compte les évolutions des menaces et du contexte national et international, ils
définissent les grandes orientations en termes de stratégie de défense, d'organisation et de
moyens alloués aux forces armées.
La loi de programmation militaire qui en découle précise les orientations de la politique de
défense, fixe les trajectoires budgétaires et met en œuvre les grandes décisions.
Ce sont des menaces émanant d’États dits « faillis » incapables d'assurer leurs
responsabilités politiques et connaissant des problèmes de gouvernance et de sécurité. Ils
favorisent l'émergence de zones dites « zones grises » alimentant des phénomènes de
criminalités transfrontalières, de trafic d'armes, de conflits et de terrorisme international. Ces
phénomènes représentent une importance stratégique relevée par leur caractère insidieux
et volatil.
« Dans le nouveau paysage stratégique, il est donc d'autant plus important d'identifier les
risques de la faiblesse le plus tôt possible, afin d'y parer avant qu'ils n'aient produit leurs
effets les plus dévastateurs. »(LBDSN 2013)
Les menaces et les risques liés à la mondialisation
La mondialisation a entraîné une explosion des flux et des échanges de tous types
(marchandises, devises, informations, êtres humains) difficilement contrôlable par les États.
Ce phénomène a un effet accélérateur et multiplicateur sur les menaces et les risques
pesant sur la France et ses alliés. A ce titre, le livre blanc retient notamment les risques de
fabrication de bombes sales ainsi que les cyberattaques.
De plus, la mondialisation a entraîné une augmentation des inégalités et des tensions sur le
plan du partage des ressources et des richesses, augmentant de ce fait le risque de
conflictualité internationale.
Dans son introduction, la revue stratégique confirme les risques et les menaces pesant sur
la France, mais identifie une rupture portant sur leur accélération et leur intensité. En effet,
la soudaineté de leur irruption et l'ampleur de leurs manifestations ont directement affecté la
communauté nationale et les sociétés européennes. Les menaces se sont rapprochées,
elles se sont exprimées avec une violence nouvelle alors même que le système
international censé amortir ces chocs est contesté et affaibli. L'incertitude sur la crédibilité
des alliances, dans un contexte de retour des rapports de forces, contribue également à la
perception d'un environnement plus instable.
A l'imprévisibilité accrue de ce monde en transition s'ajoutent la simultanéité et la
complexité des crises dans lesquelles la France est directement engagé, du Sahel au
Moyen- Orient. Enfin, les zones de frictions ou d'affrontements ne sont plus seulement des
espaces géographiques contestés, mais incluent également l'espace numérique.
L'organisation générale de notre défense doit répondre aux principes généraux définit dans
le code de la défense dans son article L1111-1 :
« La stratégie de sécurité nationale a pour objet d'identifier l'ensemble des menaces et des
risques susceptibles d'affecter la vie de la Nation, notamment en ce qui concerne la
protection de la population, l'intégrité du territoire et la permanence des institutions de la
République, et de déterminer les réponses que les pouvoirs publics doivent y apporter » .
« L'ensemble des politiques publiques concourt à la sécurité nationale » .
« La politique de défense a pour objet d'assurer l'intégrité du territoire et la protection de la
population contre les agressions armées. Elle contribue à la lutte contre les autres menaces
susceptibles de mettre en cause la sécurité nationale. Elle pourvoit au respect des alliances,
des traités et des accords internationaux et participe, dans le cadre des traités européens
en vigueur, à la politique européenne de sécurité et de défense commune » .
Précisées par le code de défense, les attributions des chefs d’état-major d'armées sont
énoncées en ces mots :
« Les chefs d'état-major de l'armée de Terre, de la Marine et de l'armée de l'Air conseillent
et assistent le chef d'état-major des Armées au titre de l'expertise propre à leur armée » .
« Sous l'autorité du chef d'état-major des Armées et dans le cadre qu'il leur fixe, ils
assurent la préparation opérationnelle des forces placées sous leur propre autorité et
expriment les besoins de leur armée en personnel militaire et civil. Pour le personnel
militaire de leur armée, ils sont responsables du recrutement, de la formation initiale et
continue, de la discipline, du moral et de la condition militaire » .
« Ils peuvent se voir confier par décret des responsabilités particulières en matière de
maîtrise des risques liés à l'activité spécifique de leur armée et en matière de sûreté nucléaire
».
« Ils peuvent se voir confier par le chef d'état-major des Armées des responsabilités,
notamment pour le maintien en condition opérationnelle des équipements » .
Notre effort de défense et de sécurité nationale s'appuie désormais sur cinq grandes fonctions
stratégiques.
3.1. La dissuasion
3.2. La protection
De plus, les Armées, souvent seules capables d'intervenir rapidement et fortement en cas
de catastrophe de grande ampleur, apportent leur concours aux populations aussi souvent
que nécessaire.
Les attaques cyber répétées ont révélé des vulnérabilités dans les réseaux indispensables
au fonctionnement de l’État et à la sécurité nationale. Elles requièrent le renforcement
prioritaire des moyens de défense et le développement de capacités offensives comme
défensive. C'est pourquoi la France a décidé de se doter d'une posture permanente de
cyber sécurité.
Dans l'espace exo-atmosphérique, la vulnérabilité de nos propres capacités et notre
dépendance à leur égard suppose de développer leur protection et, en coopération étroite
avec nos alliés américains et européens, leur éventuelle redondance supplémentaire.
Enfin, la protection de nos ressortissants à l'étranger peut nécessiter leur évacuation, ainsi
que la prise en charge de citoyens de pays amis. A tout moment et en tout lieu, seule ou
dans le cadre d'une coopération ad hoc, la France doit être en mesure de déclencher une
intervention visant à assurer leur sécurité.
3.4. L'intervention
L'engagement extérieur de nos forces s'inscrit dans un triple objectif : assurer la protection
de nos ressortissants à l'étranger, défendre nos intérêts stratégiques, et exercer nos
responsabilités internationales. Dans cette logique, la France entend disposer des
capacités militaires lui permettant de s'engager dans les zones prioritaires pour sa défense
et sa sécurité : la périphérie européenne, le bassin méditerranéen, une partie de
3.5. La prévention
La mise en œuvre de ces 4 principes est décrite par le contrat opérationnel des Armées
articulé en deux volets : missions permanentes et missions non permanentes.
Le Livre blanc fixe à 2025 l'horizon d'un nouveau modèle d'armée dont les principaux axes
d'efforts sont :
Le renforcement des capacités de commandement et de contrôle afin
d'assurer un leadership stratégique sur les théâtres d'opération ;
Le développement des capacités de renseignement fondé sur le renforcement
des moyens techniques, la mutualisation des moyens des services et la
modernisation de la ressource humaine ;
La montée en puissance des moyens de cyberdéfense sous la forme d'une
organisation étroitement intégrée aux forces, disposant d'une chaîne
de commandement ainsi que de moyens défensifs et offensifs ;
La montée en puissance des forces spéciales, particulièrement adaptées au
contexte actuel de la conflictualité.
La revue stratégique de 2017 confirme cet objectif en pensant un modèle complet et
équilibré pour agir sur tout le spectre, pour assurer à la France son indépendance nationale,
son autonomie stratégique et sa liberté d'action et pour apporter une légitimité
complémentaire pour assurer des partenariats et assurer le rôle de nation-cadre. Elle
précise que la base industrielle et technologique de défense (BITD), nécessaire à ce
modèle, requiert le soutien des Armées.
La Direction des ressources humaines du ministère des Armées (DRH-MARM) est chargée,
en liaison avec les états-majors, directions et services intéressés, d'élaborer, de proposer
au ministre et de mettre en œuvre la politique générale des ressources humaines du
ministère des Armées.
Les effectifs de la défense s'élèvent pour l'année 2016 à 265 458 personnels répartis
comme suit :
205 121 militaires ;
60 337 civils.
Répartition du personnel militaire par catégorie :
officier : 32 459 ;
sous-officiers : 92 090 ;
militaires du rang : 78 505.
L'âge moyen du personnel militaire s'établit à 33,2 ans.
Répartition du personnel civil par catégorie :
catégorie A : 11 123 ;
catégorie B : 12 081 ;
catégorie C : 20 566 ;
ouvriers de l’État : 16 567.
L'âge moyen du personnel civil s'établit à 47,4 ans.
Sa gouvernance est donc placée sous l'autorité conjointe des deux ministres (Armées et
Intérieur). Un secrétaire général (un officier général d'active) assurera la promotion et le
développement dynamique de la Garde nationale. Une équipe interministérielle
l'accompagnera dans ces missions.
L'objectif est que la Garde nationale comprenne 85.000 hommes et femmes à l'horizon
2018. La gendarmerie nationale, la police nationale et les Armées devraient être alors en
mesure de mobiliser chaque jour au sein de la Garde nationale, à l'entraînement, en
opérations ou en renfort de la sécurité quotidienne des Français, 9.250 réservistes équipés
et mobiles.
De manière générale et par vocation naturelle, les Armées participent à la sécurité publique.
En effet, elles sont les forces armées de la Nation, et donc un outil privilégié mis à la
disposition du gouvernement qui en détermine l'emploi selon les circonstances et les
besoins.
L'emploi des forces armées sur le territoire national répond au principe de subsidiarité défini
par la règle des 4 I. Cette règle prévoit l'emploi des forces armées dès lors que les moyens
civils sont :
inexistants ;
insuffisants ;
inadaptés ;
indisponibles
.
En fonction du dialogue en amont des chaînes civile et militaire, 2 modes d'emploi des
forces armées sont possibles : réquisition ou concours.
La coordination des chaînes de commandement civile et militaire est mise en œuvre par
l'organisation territoriale interarmées de défense (OTIAD). Les deux dispositifs sont
coordonnés sous l'autorité des préfets civils des zones de défense et de sécurité : des
objectifs opérationnels sont assignés conjointement aux moyens de sécurité intérieure et
civile, ainsi qu'aux forces armées.
TTA 150 239 Edition 2018
Titre I
3 familles de missions peuvent être allouées aux forces armées dans le cadre de la
protection du territoire national.
Chapitre 2
L'ARMÉE DE TERRE
Plus que jamais l'armée de Terre se trouve au cœur de l'effort de défense de la France.
Principal pilier du contrat opérationnel des Armées, elle poursuit résolument son effort de
réorganisation dans le cadre des orientations fixées par le Livre Blanc de 2013.
Depuis 2015 et les ajustements de la loi de programmation militaire 2014-2019, elle inscrit son
effort de réforme dans un contexte de remontée en puissance inédit.
En ce qui concerne la préparation des forces relevant de son armée, le chef d'état-major de
l'armée de Terre :
est responsables de l'instruction et de l'entraînement ;
soumet au chef d'état-major des Armées les concepts et doctrines d'emploi des forces
; rend compte de l'aptitude opérationnelle des forces ;
Ils tient le chef d'état-major des Armées informé de la disponibilité des moyens qu'ils
mettent à la disposition des commandants des forces.
Sous l'autorité du chef d'état-major des Armées, le chef d'état-major de l'armée de Terre
exerce le commandement organique sur l'ensemble des formations de l'armée de Terre.
Dès sa prise de fonction le CEMAT a voulu engager l'armée de Terre dans une
transformation visant à s'adapter au nouveau contexte d'engagement des forces armées.
Pensé comme celui de la maturité, le modèle « au contact ! » vise à adapter l'armée de
Terre à des engagements de plus en plus « durs » sur les théâtres d'opération aussi bien
que sur le territoire national. Il vise à renforcer la réactivité de l'armée de Terre en
s'appuyant sur une employabilité renforcée autour de 7 capacités clés :
Forces spéciales ;
Forces interarmes scorpion ;
Renseignement ;
Aérocombat ;
SIC/Cyberdéfense ;
Maintenance/logistique ;
Territoire national.
L'état-major de l'armée de Terre est placé sous les ordres d'un officier général, le major
général de l'armée de Terre (MGAT), qui remplace le CEMAT en cas d'absence ou
d'empêchement.
Le MGAT assiste le CEMAT dans l'exercice de ses attributions. Il propose et met en œuvre
la politique générale de l'armée de Terre par l'intermédiaire de l'état-major dont il dirige les
travaux.
Il est par ailleurs responsable du budget opérationnel de programme Terre (BOP Terre).
Sous les ordres du CEMAT, le MGAT a autorité sur l'ensemble des formations d'active et de
réserve composant l'armée de Terre, à l'exception des autorités et organismes directement
subordonnés au CEMAT.
En cohérence avec l'organisation générale du commandement au sein de l'armée de Terre,
le MGAT est assisté par le directeur des ressources humaines de l'armée de Terre dans le
domaine des ressources humaines et par le commandant des forces terrestres dans le
domaine de la préparation opérationnelle. Il s'appuie également sur le directeur central de la
structure intégrée de maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres.
La direction des ressources humaines de l'armée de Terre (DRH-AT) est placée sous
l'autorité d'un officier général de l'armée de Terre. Ce dernier est assisté d'un adjoint,
officier général de l'armée de Terre, commandant les écoles et les lycées de la défense
relevant de l'armée de Terre.
La DRH-AT participe à la définition de la politique générale des ressources humaines de
l'armée de Terre et en propose la politique de gestion, notamment en termes d'effectifs, de
flux et de masse salariale. À ce titre, la DRH-AT est chargée d'assurer :
le recrutement et la formation du personnel militaire de l'armée de Terre, de
carrière, ou sous contrat, ou exerçant une activité au titre d'un engagement à servir
dans la réserve opérationnelle ;
la satisfaction des besoins de l'ensemble de l'armée de Terre en personnel
militaire de carrière, sous contrat ou exerçant une activité au titre d'un engagement
à servir dans la réserve opérationnelle ;
la satisfaction des besoins en personnel des états-majors et des organismes
des Armées et formations rattachées auxquels l'armée de Terre fournit une
participation ;
Les forces de l'armée de Terre sont placées sous l'autorité du commandement des forces
terrestres (CFT). Elles sont organisées en un commandement des forces, un état-major du
corps de réaction rapide, de deux états-majors divisionnaires et des brigades dont la liste
est fixée par arrêté du ministre des Armées.
En outre, d'autres formations des forces sont placées pour emploi au sein de la brigade
franco-allemande (BFA) ou constituent la composante terrestre des forces de présence et
de souveraineté outre-mer et à l'étranger.
Un conseil de gestion, présidé par le CEMAT, évalue pour chaque commandement de force
l'atteinte des objectifs fixés.
Le CFT est un commandement organique chargé de la préparation opérationnelle
des forces terrestres, de la gestion de leurs capacités opérationnelles et de la mise en
œuvre de leur engagement. Il est garant de la cohérence d'emploi en tant que tête de
chaîne des forces terrestres pour la mise en œuvre de l'ensemble des fonctions
opérationnelles.
Dans le cadre des directives fixées par l'EMAT, le directeur central de la structure intégrée
du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (SIMMT) participe à
l'administration et au soutien de l'ensemble des formations de l'armée de Terre. Il est
responsable, par délégation de l'EMAT, des schémas directeurs en organisation du
maintien en condition opérationnelle terrestre (MCO/T) et assure le pilotage central relevant
de l'expertise de son pôle fonctionnel.
En outre, le directeur central a l'entière responsabilité de l'utilisation des crédits qui lui sont
attribués pour le fonctionnement de son service et pour sa dotation en moyens spécifiques.
Il est responsable, dans son domaine de compétence, de l'utilisation des crédits destinés au
soutien des forces ou d'autres services.
Bras armé du DCSIMMT et placé sous l'autorité d'un officier général de l'armée de Terre, le
service industriel de la maintenance terrestre (SMITer) comprend un état-major, les
formations de maintenance de l'armée de Terre (régiments et bases de soutien du matériel),
le centre de formation initial militaire.
La mission de contrôle et d'assistance de la maintenance (MICAM), organiquement
rattachée à l'état-major du SMITer, est fonctionnellement subordonnée à l'EMAT.
Le SMITer a pour mission d'exécuter les actions de maintenance, notamment industrielle,
confiées par la SIMMT. Il remplit également la fonction d'opérateur logistique au profit de
l'ensemble du MCO/T. Il assure enfin la préparation opérationnelle de ses unités et désigne
les formations mises à disposition auprès du CFT en vue de leur engagement opérationnel.
Chaque autorité militaire en charge d'une zone Terre assure les attributions suivantes :
commandement militaire des formations de l'armée de Terre, sous réserve des
attributions des autres commandements organiques de l'armée de Terre ;
préparation et mise en œuvre de la mobilisation ;
protection et défense des installations, en tant que délégué pour la défense et la
sécurité régional ;
discipline générale sous réserve des compétences d'autres commandements
organiques et des directions de service ;
affaires pénales militaires, y compris, le cas échéant, pour le compte d'autres ZT ou
pour le compte d'autres organismes de la défense stationnés sur le territoire de la ZT,
sous réserve des compétences du SGA ;
participation de l'armée de Terre à des activités ne relevant pas de ses missions
spécifiques ;
coordination de la mise en œuvre des actions de concertation au sein des formations
de l'armée de Terre ;
prévention et maîtrise des risques.
En outre, l'autorité militaire en charge d'une zone Terre est amenée à faire valoir, au nom du
CEMAT, la position et les intérêts propres de l'armée de Terre au niveau territorial vis-à- vis
des chaînes de soutien interarmées ou ministérielles, en particulier dans les domaines
suivants :
domanialité, opérations et schémas directeurs d'infrastructure ;
logement ;
protection de l'environnement et développement durable (au titre du classement
Natura 2000 notamment).
Enfin, l'autorité militaire en charge d'une zone Terre peut être amenée à conseiller l'officier
général de la zone de défense et de sécurité (OGZDS), lorsque celui-ci n'est pas de l'armée
de Terre, au titre de son expertise du milieu d'engagement terrestre.
le besoin en États-majors :
Le contrat opérationnel fixé à l'armée de Terre requiert de sa part l'aptitude à mettre sur
pied simultanément un certain nombre de P.C. (c'est-à-dire : état-major + transmissions +
quartier général). Le nombre, la nature et le niveau de ceux-ci ont été établis à partir des
hypothèses d'engagement. La traduction de ce contrat en nombre d'états-majors est la
suivante :
un état-major de niveau 1, pour être en mesure de fournir soit un P.C. de corps
d'armée de classe OTAN ou un P.C. de théâtre multinational (P.C. HRF) ;
des états-majors de niveau 2, pour fournir deux commandements terrestres de
niveau « division type OTAN » ; soit un besoin total de 2 états-majors ;
des états-majors de niveau 3, pour fournir des commandements terrestres de
niveau inférieur à la division.
planifier et conduire des modes d'action de type « maîtrise de la violence », dans les
crises de plus faible intensité ;
assurer la mise sur pied, dans le cadre de la réaction rapide (GUEPARD), d'un
module de commandement ;
contribuer à la mise sur pied d'un PCTIA (ou FHQ).
Les brigades, les états-majors de niveau 3
La brigade interarmes (BIA) est composée de 5 à 7 régiments (infanterie - cavalerie blindée
- artillerie - génie) et d'un état-major dédié.
Le cadre normal de l'engagement de la brigade est celui d'une force opérationnelle terrestre
possédant un niveau divisionnaire. Elle peut exceptionnellement être engagée de façon
autonome. Elle est alors nécessairement renforcée.
La brigade a pour mission permanente la préparation opérationnelle et, de manière
circonstancielle, l'engagement au combat des unités qui la composent ou qui lui sont
rattachées.
Le général commandant la brigade peut être désigné pour commander, sur un théâtre
d'opérations, un ensemble du niveau brigade, du niveau groupement ou un centre de mise
en œuvre.
Les brigades, qui comprennent un état-major et des formations, constituent des
commandements organiques.
Sous l'autorité du commandant des forces terrestres, elles sont responsables de
l'entraînement des formations qui leur sont rattachées. Elles ont également en charge la
formation initiale des militaires du rang.
La Brigade de Sapeurs-pompiers de Paris est une grande unité de l'armée de Terre mise
pour emploi à la disposition du préfet de Police de Paris. En charge de la prévention et la
lutte contre l'incendie, la BSPP intervient également dans la sauvegarde des personnes et
la protection des biens dans sa zone de responsabilité, Paris et les départements
limitrophes.
Les unités d'instruction et d'intervention de la sécurité civile (UIISC), basées à Brignoles,
Nogent le Retrou et Corté, sont des formations de l'armée de Terre mises pour emploi à la
disposition du ministère de l'Intérieur. Elles fournissent des détachements spécialisés et
autonomes aptes à intervenir sur toutes catastrophes naturelles ou technologiques, en
temps de paix, de crise ou de guerre, en France et à l'étranger.
Près de 80% des effectifs projetés de la Défense appartiennent à l'armée de Terre. Son
engagement opérationnel s'illustre d'autre part à travers le rôle prépondérant qu'elle joue
dans la protection du territoire national.
Ces engagements sont la mise en œuvre directe du contrat opérationnel définit par le livre
blanc de 2013. Ils illustrent le rôle central des forces terrestres dans la défense de l'avant
(projections extérieures) et dans la défense de l'arrière (territoire national).
Décliné du Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale, le contrat opérationnel porte
sur des modules capacitaires et des équipements majeurs, associés à des niveaux de
disponibilités assortis de capacités à durer.
Il constitue un outil de référence et de cohérence entre armées, directions et services.
Il est articulé autour d'une situation opérationnelle de référence et de deux hypothèses
d'engagement.
1. La situation opérationnelle de référence (SOR)
Situation permanente d'engagement, elle inclut :
les missions et déploiements au titre de la protection du TN (contribution aux
postures permanentes de sûreté (PPS), posture de protection terrestre, forces de
souveraineté) ;
le dispositif de prévention (forces de présence) ;
l'engagement en gestion de crise sur 3 théâtres, dans la durée (à hauteur de 7 000
hommes) ;
l'armement de l'échelon national d'urgence (ENU).
2. L'hypothèse d'engagement urgent en protection (HE-PROT)
Elle correspond à une hypothèse d'engagement immédiat des Armées en cas de
crise sur le territoire national (métropole et 1 ou 2 DROM-COM), en complément de la
SOR.
Présentant un caractère d'urgence, elle exige des capacités supplémentaires
immédiatement disponibles (renforcement des PPS aérienne et maritime, soutien à
la dissuasion, complément de 3 000 hommes projetables en 10 jours pendant un
mois pour armer le plan « TN 10 000 »).
3. L'hypothèse d'engagement majeur Intervention (HE-INTER)
Hypothèse d'engagement en coalition dans le cadre d'une opération de coercition
majeure, pour laquelle la France pourrait être nation-cadre, engageant une force à
terre de 15 000 à 21 000 hommes.
Une telle projection nécessite une période de montée en puissance, une révision du
dispositif de gestion de crise (fermeture d'un théâtre et diminution de 25 à 50% des
forces engagées en stabilisation) et la régénération de l'ENU limitée à son échelon
intermédiaire (FIRI).
L'opération Barkhane
L'opération CHAMMAL
L'opération DAMAN
Ce sont les espaces privilégiés pour l'entraînement, les contrôles et l'évaluation des unités
de niveau groupements tactiques interarmes et sous-groupements tactiques interarmes,
dans tous les domaines (commandement, manœuvre, tir et aguerrissement). Ce sont
essentiellement les deux « Champagne et « Provence » y compris les complexes
pôles »
de tir qui en dépendent. Ils sont placés actuellement sous la responsabilité du
commandement des centres de préparation des forces qui optimise leur utilisation en
fonction des besoins de préparation opérationnelle des forces terrestres.
Leur éloignement des corps (le plus souvent supérieur à la demi-journée) les prédestine à
accueillir les espaces d'entraînement de brigade (EEB), les contrôles de tir et les stages
d'aguerrissement pour des périodes supérieures ou égales à la semaine. Ils proposent des
installations majeures que leur coût important rend uniques au niveau national ainsi que des
espaces de manœuvre adaptés à l'entraînement et au tir interarmes. Ces entraînements se
font sur matériels organiques (parcs d'entraînement pré-positionnés et/ou parcs de service
permanent) et systématiquement en interarmes.
Destinés à accueillir l'instruction collective voire l'entraînement des unités élémentaires dans
leur métier, il s'agit des camps de La Courtine, du Valdahon et de Coëtquidan. Ils sont
placés sous la responsabilité d'un corps co-localisé ou proche, mais c'est le CFT qui y
programme les activités de préparation opérationnelle des unités. Leur éloignement moindre
des corps, le plus souvent inférieur à la demi-journée, en fait des espaces adaptés pour des
séjours plus courts, de l'ordre de la semaine.
Ils mettent à la disposition des unités des équipements coûteux (village de combat,
MASTTAC, infrastructures de tir collectif et technique, pistes d'audace, école d'escalade, ...)
destinés à permettre leur préparation opérationnelle avant leur passage dans les camps de
niveau 3. L'instruction collective et l'entraînement y sont réalisés avec ou sans matériels
organiques (parc de service permanent).
L'hébergement y est assuré en dur ou en bivouac.
La conduite des opérations se produit bien souvent dans le cadre interallié des principales
instances internationales.
En termes de préparation opérationnelle, ce contexte nécessite un effort d'ajustement aux
standards internationaux.
A ce titre le CRR-Fr, PC de classe OTAN de niveau 1 ou PC de composante, traduit la
capacité de l'armée de Terre à assurer le commandement et la conduite d'opérations
interalliées.
La préparation opérationnelle.
Au sein de l'OTAN
Standards nationaux et standards OTAN
La pleine participation de la France dans les structures militaires de l'OTAN induit une
nécessaire mise en convergence des critères de préparation opérationnelle nationaux avec
ceux de l'OTAN. Les Allied Command for Operations Force Standards (AFS) déclinent les
capacités opérationnelles à détenir par les unités mises à disposition par les Nations
membres ainsi que les modalités d'évaluation de leur préparation opérationnelle.
Le niveau opérationnel des états-majors et unités de l'armée de Terre répond
majoritairement aux standards et capacités requis par les AFS.
Au sein de l'UE
La qualification opérationnelle des capacités mises à la disposition de l'UE dans le cadre
d'une prise d'alerte des « battlegroups » 1500 (BG 1500) est du ressort des Nations
membres.
Une Nation y contribue en tant que nation cadre ou en tant que nation contributrice. La
nation cadre est responsable de la coordination de l'entraînement et de la préparation
opérationnelle des éléments constitutifs du BG 1500, en particulier ceux fournis par d'autres
contributeurs.
L'entraînement des troupes constituant « le cœur combattant » du BG et leur certification
relèvent de la compétence des nations contributrices.
l'OTAN et l'Union Européenne ont élaboré des dispositifs d'alerte constituant leurs viviers
de forces projetables.
Les « battlegroups » 1500 de l'UE ( BG 1500) :
Né au sommet franco-britannique de novembre 2003 suite au succès de
l'opération ArtémisL'opération Artémis - p. 492 , le co
t
p
e
n « BG 1500 » constitue l'outil militaire
de réaction rapide de l'Union européenne. Il s'articule autour d'un noyau combattant de
forces terrestres, d'une structure de commandement de niveau opératif, d'éléments d'appui
et de soutien. Il peut être complété par des moyens maritimes et aériens, des forces
spéciales et des capacités de transport stratégique. D'un volume de 1 500 hommes, il est
déployable en 15 jours sur décision du Conseil européen.
L'UE dispose en permanence de deux BG 1500 fournis par l'ensemble des États membres.
La NRF révisée de l'OTAN :
Depuis 2009, le nouveau concept vise à rendre crédible militairement la Nato Response
Force (NRF) par la création de l'Immediate Response Force (IRF) du volume d'une brigade
pour l'élément terrestre à haute probabilité d'emploi.
La Brigade franco-allemande peut être utilisée dans le cadre d'actions menées par l'Union
européenne ou l'OTAN et participe activement à la mise en œuvre de la politique de
défense et de sécurité européenne.
Si elle consolide toujours son noyau franco-allemand, elle intègre également à sa structure
des capacités additionnelles belges et espagnoles et évolue constamment dans sa capacité
de commandement d'une structure multinationale.
Présentation générale
L'armée de Terre est une armée de volontaires, constituée à plus de 71% de contractuels.
10% des engagés sont recrutés sans le brevet des collèges.
La loi de programmation militaire 2014-2019 prévoyant une déflation des effectifs a été
actualisée en avril 2015. Cette réactualisation se concrétise, en termes de ressources
humaines, par une remontée en puissance caractérisée par un ralentissement des
suppressions de postes et un recrutement supplémentaire de 10 000 postes, principalement
au profit de la Force opérationnelle terrestre (FOT).
Le recrutement
L'armée de Terre produit une capacité opérationnelle dont l'homme est le premier élément
constituant. Chaque combattant sert un système d'armes. La capacité de l'armée de Terre à
remplir ses missions dépend donc d'une juste appréciation de cette particularité.
Le recrutement est majoritairement contractuel : l'armée de Terre comporte en effet 71% de
militaires contractuels, répartis dans toutes les catégories.
Ainsi 100% des engagés volontaires et 47% des sous-officiers sont contractuels.
Enfin, les officiers sont de carrière à l'exception des officiers sous contrat qui représentent
25% de leur effectif.
Par ailleurs, le recrutement interne est fortement valorisé :
70% des officiers de carrière sont issus d'un recrutement interne ouvert aux sous-
officiers et aux militaires du rang ;
66% des sous-officiers sont issus de la troupe.
Un besoin opérationnel
Les emplois du soutien sont pour leur part essentiellement pourvus par une politique de
mobilité fonctionnelle sur laquelle s'appuient les parcours professionnels ainsi que sur des
réorientations de seconde partie de carrière.
La fidélisation des militaires du rang est au cœur des préoccupations de l'armée de Terre.
La première phase d'évolution de ce modèle a débuté en 2009. Elle a redonné des
perspectives d'emploi aux EVAT en termes de durée de contrat mais aussi en termes
d'évolution au sein de l'armée de Terre par une ouverture plus importante vers le corps des
sous-officiers voire des officiers. La qualité d'écoute et de suivi des engagés a été améliorée
par la mise en œuvre d'une orientation annuelle individuelle et une simplification des
processus de certification professionnelle. L'attractivité du parcours a été renforcée par des
mesures financières aux étapes clés (repositionnement de l'accès à l'échelle de solde n°3,
prime au renouvellement du primo-contrat,...). Enfin, les chefs de corps ont été replacés au
cœur des décisions concernant leurs engagés.
La seconde phase, dont la mise en œuvre a débuté en 2011, a pour objectif de permettre
une mobilité fonctionnelle et géographique plus volontariste. Des réorientations en cours de
parcours, vers d'autres métiers, propices notamment à une reconversion future, doivent
permettre aux EVAT qui le souhaitent de différer leur retour à la vie civile au-delà du terme
de leur second contrat.
Organisation :
De la directive n° 160 du 20 juillet 2011 relative à la mise en œuvre de la FGI au sein des
CFIM, est tirée la responsabilité des brigades en terme de formation initiale.
« Chaque brigade est responsable de l'instruction initiale des engagés volontaires. Elle
dispose d'un centre de formation initiale des militaires du rang (CFIM) pour la mettre en
œuvre. Il a pour mission d'assurer la formation générale initiale (FGI) de l'ensemble des
recrues des régiments de la brigade et des unités non-embrigadées qui lui sont abonnées »
.
Chaque centre s'articule autour d'une composante permanente : commandement,
instruction, encadrement niveau UE et d'une composante tournante (encadrement des
sections, issu des régiments bénéficiaires). Les CFIM sont généralement adossés à un
régiment ou à un « camp
», afin de bénéficier de la mutualisation de ses moyens et de se concentrer sur la formation.
En cohérence avec la logique de responsabilisation des brigades, chaque CFIM est décrit
au sein de l'état-major de sa brigade d'appartenance.
Le CFIM est dirigé par un officier en temps de commandement d'officier supérieur (TCOS).
Le corpus d'application
La réserve contribue au renforcement de la capacité opérationnelle des Armées dont elle est
devenue une composante à part entière.
Elle comprend une réserve opérationnelle (RO) constituée de volontaires (RO1) ayant
souscrit un Engagement à Servir dans la Réserve (ESR) et d'anciens militaires (RO2)
soumis à l'obligation de disponibilité de 5 ans, ainsi qu'une réserve citoyenne, constituée
de civils agréés et mandatés, qui a davantage vocation à entretenir l'esprit de défense en
assurant les liens armées/nation.
L'actualisation de la loi de programmation militaire décidée en janvier 2015 prévoit une
sollicitation accrue de la réserve, notamment dans le cadre de la protection du territoire
national. Cet effort doit se traduire par une montée en puissance des effectifs et un
accroissement du nombre de jours d'activité.
La réserve opérationnelle
Situation :
Intégrée au sein des formations d'active, la réserve opérationnelle est constituée de
compléments individuels (43.5%) et d'unités élémentaires (56.5%). Composée d'environ 19
800 personnels en avril 2017 pour une cible 24 282 en 2019, elle répond à une politique
d'emploi très claire permettant un engagement moyen de 30 jours homme/an, pour un coût
moyen de 110 € homme/j.
La gouvernance budgétaire des réserves de l'armée de Terre, mise en œuvre depuis le 1er
janvier 2010, a permis de donner aux « métier » de l'armée de Terre (Forces, RH,
chaînes
Matériel) la responsabilité budgétaire de l'emploi de leurs réservistes (activités) en fonction
des besoins et des priorités définies par chaque tête de chaîne en termes de volume
d'activité (nombre de jours) valorisé budgétairement.
Emploi et préparation opérationnelle :
Les unités élémentaires de réserve (UIR et USR) sont prioritairement tournées vers les
opérations sur le territoire national. Ceci correspond à l'emploi qu'elles seraient amenées à
tenir dans un engagement dans le cadre du contrat opérationnel.
La préparation opérationnelle des unités de réserve et des compléments individuels
opérationnels est réalisée dans les régiments et les centres spécialisés sous l'autorité du
commandement des forces terrestres. Elle est axée sur la préparation à l'engagement dans
le cadre des missions communes de l'armée de Terre (MICAT).
La désignation des unités élémentaires et des compléments individuels opérationnels est
faite avec un préavis de :
18 mois pour les projections extérieures (niveau section)
; 12 mois pour les missions intérieures.
Ce préavis doit permettre d'étaler la préparation opérationnelle générique au cours de
l'année civile précédant celle de la mission, et de se concentrer sur la mise en condition
avant projection (MCP) au moins 6 mois avant l'engagement.
Le cycle de la préparation opérationnelle pour une unité de réserve est conduit sur 3 ans :
année A, contrat d'objectif et PREPA OPS générique ;
année A+1, préparation OPS spécifique et engagement opérationnel en MISSINT ;
année A+2, entretien des savoir-faire de PREPA OPS générique et ouverture à la
projection hors métropole.
Processus de recrutement :
La mise en place d'un processus d'engagement plus rapide permet de limiter à 10 semaines
la durée entre le premier entretien et la signature du contrat.
Les contraintes opérationnelles propres à l'armée de Terre rendent plus que jamais
nécessaire la constitution d'une réserve d'emploi, recentrée sur les activités opérationnelles.
L'armée de Terre doit pouvoir compter sur une réserve opérationnelle, entraînée, disponible
et capable d'intervenir rapidement sur le territoire national au profit de la population, en
complément des forces d'active. C'est dans ce cadre que s'inscrit le guépard réserve.
Il s'agit d'un dispositif d'alerte qui permet de disposer d'un vivier de 800 réservistes capables
d'être engagées sous préavis de 48 heures durant 8 jours, sur le territoire national.
Le contexte stratégique actuel exige des forces terrestres une très grande réactivité en
matière d'équipements dans le cadre d'engagements très divers dans lequel le rôle des
forces terrestres est primordial. La capacité d'évolution très forte des adversaires potentiels
conduit l'armée de Terre à mener d'indispensables opérations d'adaptation réactive pour
garantir la sauvegarde des forces. Cette adaptation réactive doit s'inscrire en complément
de la politique d'équipement construite sur la base des grands programmes structurants.
Infanterie
Cavalerie
Artillerie
Génie
Logistique
ALAT
Forces spéciales
Renseignement
NBC
But à atteindre
La politique générale du MCO de l'armée de Terre définit les orientations du chef d'état-
major de l'armée de Terre en sa qualité de responsable du MCO des équipements
terrestres, aéronautiques et navals de l'armée de Terre.
Elle décline les travaux, conduits par l'état-major des Armées, relatifs à la gouvernance du
MCO au sein du ministère des Armées et à la répartition des responsabilités en matière
d'acquisition, de MCO et de gestion comptable et logistique.
Le cycle de vie d'un équipement débute dès le stade d'initialisation et perdure jusqu'au
retrait du service. L'équipe de programme intégrée (EDPI) inclut un membre de la maîtrise
d'ouvrage déléguée (MOAd) concernée en qualité d'expert auprès du directeur de
programme et de l'officier de programme. Officier de soutien de l'équipement concerné au
sein de sa MOAd, il devient responsable du soutien en service (RSS) au sein de l'EDPI. Il
est nommé à partir du stade d'utilisation, mais est sollicité au stade de réalisation, pour
définir les actions de MCO à conduire au stade suivant.
Le RSS propose et veille au respect de la politique de maintenance de chaque parc
technique, s'attache à maîtriser l'utilisation des parcs techniques dans le temps en fonction
des stratégies définies (rotation optimale des parcs en PEGP notamment) et agit en support
des programmes de valorisations majeures.
Préparer, mettre sur pied et entretenir le système de soutien des forces déployées en
opérations.
L'entretien des flux de pièces de rechanges nécessaires aux OPEX passe par la maîtrise
des canaux d'approvisionnement. Cette maîtrise doit être entretenue dans le temps et
ajustable au gré des évolutions des opérations et de la situation.
Maîtriser les coûts du système de soutien des équipements et optimiser l'emploi des
ressources.
Le contexte économique accroît la pression sur les ressources budgétaires allouées
annuellement alors que l'évolution technologique intégrée dans les nouveaux équipements
se traduit par une augmentation continue des besoins en entretien programmé des
matériels (EPM). Il est donc primordial d'optimiser l'emploi des ressources de toutes
natures allouées en programmation pluriannuelle, en construction budgétaire et en gestion.
Pour répondre de façon plus précise à cette nécessité de maîtrise accrue des coûts, une
comptabilité analytique est en cours de développement. Elle nécessite une fiabilité des
données saisies à l'échelon local.
Principes généraux du MCO des équipements de l'armée de Terre.
Ces sept principes structurent toutes les actions destinées à faire fonctionner ou évoluer le
MCO des équipements de l'armée de Terre :
la PEGP est le cadre du MCO des matériels de l'armée de Terre (Par extension, les
matériels qui ne sont pas stricto sensu en mode PEGP sont assimilés à du PSP);
la continuité territoire national – OPEX doit être respectée en matière de
fonctionnement du MCO ;
la politique de soutien est organisée principalement autour des segments « parcs ou
capacités » ;
la maintenance en opérations est réalisée prioritairement par du personnel militaire
entraîné ;
le maintien d'une capacité étatique minimale en compétences techniques de bon
niveau (~NTI3) est à rechercher sur certains segments technologiques ;
un lien fort doit être demandé entre les prestations achetées à des opérateurs privés
et la satisfaction des besoins opérationnels ;
l'interfaçage des SIL de MCO de milieu avec ceux des industriels est impératif.
Outre des améliorations capacitaires attendues pour les GTIA, Scorpion s'inscrit dans une
démarche d'optimisation et de maîtrise de l'empreinte logistique. Le principe de « juste
suffisance » technologique sera systématiquement appliqué pour les choix des plateformes
qui seront acquises en version de base, modulaires, et qui pourront être équipées de kits
additionnels en fonction de l'engagement opérationnel (tourelleau télé-opérés, blindage anti
mine ou antibalistique additionnels, protection passive/active,...).
Une recherche de communautés d'équipements et de standardisation (motorisation, chaîne
cinématique,...), une conception de politique de maintenance plus économe et mieux
maitrisée (maintenance plus prédictive, équipements plus fiables), seront autant de voies
permettant de dégager des gains financiers.
Le recours systématique à la simulation, facteur essentiel d'économie et
d'amélioration opérationnelle.
Le potentiel de matériels majeurs, au fonctionnement toujours plus coûteux, sera préservé
par un recours systématique et rationalisé à la simulation. Appliquant l'effort sur la mise en
œuvre des équipements, le tir et le commandement & contrôle (C2), ces moyens de
simulation permettront aux GTIA de se préparer techniquement et tactiquement au sein des
garnisons dans le cadre de la préparation opérationnelle et en appui des engagements
opérationnels.
Quand : Calendrier
Chapitre 3
LA MARINE NATIONALE
Les zones maritimes jouent un rôle central dans l’organisation et les relations des grandes
puissances à travers le monde. Couvrant 75% de la surface du globe, les océans constituent un
élément clé dans l'approvisionnement et le transit des ressources mondiales.
Avec ses possessions outre-mer, ses 7000 km de littoral et son espace maritime de 11 millions de
km² (le second au monde), la France est riveraine de tous les océans. La raison d'être de la
Marine nationale réside ainsi dans sa capacité à contrôler cet espace dans ses trois dimensions
(sous la mer, sur la mer et au-dessus de la mer) pour préserver l'intégrité territoriale et les intérêts
de la Nation.
La mondialisation a remis en lumière l'importance stratégique des océans. Les voies maritimes
restent primordiales pour le transport des biens matériels et des matières premières. Les mers et
océans constituent également un véritable enjeu de pouvoir car ils constituent un vecteur majeur
de projection et d'intervention et participent ainsi de la liberté d'action et à l'indépendance des
puissances mondiales.
Le Livre blanc sur la Défense et Sécurité nationale décrit l'apport stratégique fondamental des
espaces maritimes. Il définit la zone prioritaire d'engagement de nos forces, allant « de l'océan
Atlantique à l'océan Indien en passant par la Méditerranée » . Depuis 2009, le nord de l'océan
Indien est devenu une zone de convergence pour de nombreuses marines militaires dans le cadre
principal de la protection des voies maritimes et de la lutte contre la piraterie. Le niveau actuel de
l'engagement dans cette zone est significatif de l'ampleur du réarmement naval qui s'opère
partout dans le monde, tant pour les flottes de surface que pour les forces sous-marines, mais
aussi illustre l'apport des marines à la sécurité sur mer.
1 - MISSIONS
La Marine nationale contribue par des actions militaires et civiles au besoin global de
sécurité dans l'espace aéro-maritime.
Ces orientations s'inscrivent dans le livre blanc de 2013 et la nouvelle loi de programmation
militaire 2014-2019. Elles prennent en compte le retour d'expérience des opérations menées
ces dernières années. Elles découlent également des besoins liés aux engagements
internationaux de la France et des nécessités de la lutte contre le terrorisme international et
des trafics divers.
La Marine nationale contribue ainsi à :
protéger le territoire national et les ressortissants français ;
garantir la sécurité de l'Europe et de l'espace nord-atlantique ;
stabiliser le voisinage de l'Europe (notamment la Méditerranée et le golfe de Guinée) ;
participer à la stabilité au Proche et Moyen-Orient (de la Méditerranée orientale au
Golfe arabo-persique et jusqu'à l'Océan Indien) ;
1.2. Dissuader
Rafale
1.3. Prévenir
1.4. Protéger
Dans ces fonctions, notamment celle de garde-côtes, les forces navales sont mises à
contribution notamment pour leurs capacités hauturières. Mais l'investissement de la Marine
dans la protection s'incarne également à terre par la surveillance et le contrôle des
approches maritime du territoire national, en métropole comme outre-mer, grâce à la chaîne
sémaphorique.
La France disposant du deuxième espace maritime mondial avec plus de 11 millions de km²
de mers sous sa responsabilité, les moyens de la Marine permettent souvent d'incarner la
souveraineté française dans les eaux territoriales et zones économiques exclusives. Ce
rôle, non négligeable, assure à la France les moyens de tirer le meilleur parti de son
exceptionnelle situation géostratégique en consolidant son rayonnement, son influence et
sa puissance à l'échelle internationale.
1.5. Intervenir
Lorsque les actions de prévention n'ont pas prévenu le déclenchement d'une crise, il peut
devenir nécessaire d'intervenir directement. Cette capacité de projection de la Marine
s'inscrit le plus souvent dans un cadre interarmées et international. Libres de se déplacer
sans entrave dans les eaux internationales, les forces maritimes permettent de participer à
la gestion des crises.
la Marine a ainsi contribué à l'opération Corymbe et a travaillé dans ce cadre à la lutte
contre la piraterie dans le golfe de Guinée, avec notamment l'envoi de la frégate «
Latouche-Tréville » et de l'avion de patrouille maritime Atlantique 2 afin de libérer le
pétrolier « Adour » piraté en juin 2013. La Marine participe également à la coopération et à
la formation des marines des pays riverains dans ce cadre.
La Marine a participé à l'opération SERVAL au Mali, en utilisant les avions de patrouille
maritime et le bâtiment de projection et de commandement (BPC) « Dixmude » . Ce
dernier a réalisé une mission de transport opérationnel en projetant les troupes du 2e
groupement tactique interarmes (140 véhicules, 500 soldats). De plus, les commandos
marine sont intégrés au groupement des forces spéciales.
L'engagement peut varier de la simple présence à la démonstration de force, avec des
actions de rétorsion où les armes modernes de précision tirées à grande distance donnent
un avantage politique et militaire déterminant. Ces forces maritimes constituent également
le moyen essentiel du déploiement de forces à terre dans un environnement maîtrisé.
Face à la multiplication des trafics illicites sur mer (terrorisme, narcotrafic, piraterie,
transport illicite de migrants), comme aux risques traditionnels des activités maritimes
(accidents de mer, pollution, etc.), la mission de sauvegarde des approches vise à assurer
la protection des approches maritimes, du territoire national, exercer la pleine souveraineté
dans les eaux territoriales et maîtriser les risques liés à l'activité maritime.
« Nos frontières de sécurité ne coïncident plus avec nos frontières géographiques. Elles
vont bien au-delà et bien en deçà, là où s'exerce la menace terroriste. »
(Discours du Premier ministre à l'IHEDN, le 14 octobre 2002).
La lutte contre le terrorisme, opération Héraclès.
Dans le nord de l'océan Indien, les forces navales ont été engagées dans la lutte contre le
terrorisme dans le cadre de l'opération Héraclès, volet maritime de l'opération interalliée
Enduring Freedom en Afghanistan.
La lutte contre la piraterie maritime en Afrique orientale, les opérations Alcyon,
Thalathine et Atalanta.
Dans cette zone sensible de la corne de l'Afrique soumise à de nombreux trafics, on assiste
à une inflation du nombre d'actes de piraterie. Ceux-ci, effectués au large de la Somalie,
sont menés par des pirates de plus en plus déterminés et s'aventurant de plus en plus loin
des côtes.
La Marine met donc en œuvre un dispositif de surveillance et d'intervention dense sur les
côtes et étendu au large, permettant de prévenir ou traiter une large gamme de menaces,
risques ou infractions se déroulant en mer ou provenant de la mer.
Cette posture permanente de sauvegarde repose sur trois piliers :
le renseignement d'intérêt maritime qui procède de coopérations inter -
administrations et internationales ;
un réseau d'information et une capacité d'action continus constitués par des
sémaphores sur le littoral, des patrouilles maritimes régulières de navires et
d'aéronefs exécutées en collaboration avec d'autres administrations, des
déploiements réguliers au large en coordination avec nos alliés ;
la chaîne de préparation et de conduite des opérations, qui soutient l'action dirigée par
les préfets maritimes ou les délégués du gouvernement outre-mer.
Des côtes...
Aux côtés des autres administrations qui agissent en mer (Affaires maritimes, Douanes,
Gendarmerie, Sécurité civile, ...), la Marine participe aux missions d'assistance aux navires
et de sauvetage en mer, de prévention et de lutte contre les pollutions, de protection des
ressources et de surveillance des pêches, d'hydrographie et d'information nautique. Dès le
temps de paix, la Marine y consacre en permanence une part importante de ses moyens
puisque ces missions représentent 25% de son activité.
Les compétences et l'étendue des responsabilités actuelles du préfet maritime ont été
définies en 1978. Elles ont été renforcées et mises à jour par un décret du 06 février 2004,
qui est le texte d'organisation actuellement en vigueur. Il y a trois préfets maritimes en
métropole. Le préfet maritime de la Manche et de la mer du nord a son siège à Cherbourg-
Octeville. Le préfet maritime de l'Atlantique exerce ses fonctions depuis Brest, et le préfet
maritime de la Méditerranée depuis Toulon. Outre-mer, le représentant de l’État en mer est
le préfet ou le haut-commissaire, assisté du commandant local de la marine.
Comme l'ensemble des forces armées, les unités de la Marine nationale sont placées sous
le commandement opérationnel du chef d'état-major des armées, à l'exception des
opérations de police en mer qui sont conduites sous l'autorité du Premier ministre.
Conseiller militaire du gouvernement, le CEMA est responsable de la planification des
opérations, de leur conduite, de l'attribution des missions aux échelons de commandement
et de la répartition des forces. Il dispose à cette fin du centre de planification et de conduite
des opérations (CPCO) et du commandement des opérations spéciales (COS).
Pour faciliter la conduite des opérations, le CEMA désigne généralement des contrôleurs
opérationnels chargés de déployer les forces qui leur sont confiées et de leur donner les
ordres nécessaires à l'accomplissement de leur mission.
soit, un officier général pour une mission particulière (opérations lourdes en général) ;
soit, de manière permanente, les commandants de zone maritime qui assurent le
contrôle opérationnel des forces déployées dans leur zone de compétence.
En métropole :
le commandant de la zone maritime Atlantique (CECLANT), basé à Brest ;
le commandant de la zone Méditerranée (CECMED), basé à Toulon ;
le commandant de la zone maritime Manche et Mer du Nord (COMAR MANCHE),
basé à Cherbourg.
Et outre-mer :
le commandant de la zone maritime Antilles-Guyane, COMAR Fort de France ;
Comme les autres chefs d'état-major d'armées, le chef d'état-major de la Marine (CEMM)
est responsable devant le CEMA et le ministre des Armées de l'organisation, de la
préparation, de l'emploi de ses forces ainsi que de leur programmation.
Il existe quatre grandes forces organiques :
La force d'action navale (FAN) :
La force d'action navale, dont le commandement est implanté à Toulon, comprend
10000 marins et 89 bâtiments. Elle fournit l'essentiel de la contribution de la Marine
aux missions de prévention et de projection. Elle est placée sous le commandement
d'un amiral (ALFAN).
Les forces sous-marines (FSM) composées de :
3 - LES MOYENS
3.1. Le personnel
La Marine nationale compte dans ses rangs 36 000 personnels civils et militaires répartis de
la façon suivante :
4492 officiers ;
23328 officiers mariniers
; 7732 matelots ;
2744 personnels civils.
Le groupe aéronaval
Le groupe aéronaval est le vecteur majeur des missions de projection menées par la
Marine. Il participe aussi à la dissuasion nucléaire par la capacité d'emport du missile
aéroporté (ASMP). Il comprend, dans sa version minimale, un porte-avions, une frégate
antiaérienne et un pétrolier- ravitailleur.
Ce groupe peut être renforcé, en cas d'accroissement de la menace, par des frégates
antiaériennes et anti-sous-marines, un sous- marin nucléaire d'attaque à propulsion
nucléaire en soutien intégré, voire d'autres bâtiments de soutien.
Le groupe aérien du porte-avions peut comporter jusqu'à quarante aéronefs : avions Rafale,
Hawkeye et Super - Étendard modernisés, hélicoptères. Sa composition est élaborée en
fonction de la mission du groupe et de l'environnement tactique dans lequel il va évoluer,
comprenant dans certains cas des hélicoptères de l'armée de l'Air ou de l'aviation légère de
l'armée de Terre.
Le groupe aéronaval, comme toute force navale, reçoit si nécessaire le soutien direct
d'avions de patrouille maritime Atlantique à long rayon d'action et opérant depuis une base
à terre.
Le groupe aéronaval
Le groupe amphibie
Les frégates
Véritable épine dorsale de la Marine, les frégates contribuent à la maîtrise du milieu aéro-
maritime, garantissant la liberté d'action sur mer ou à partir de la mer. Elles sont
spécialisées en fonction du type de menace et ont pour vocation première l'escorte de
force (groupe aéronaval, groupe amphibie, sous-marins et, le cas échéant, navires de
commerce).
Les frégates de défense aériennes (FDA) sont des bâtiments spécialisés chargés de la
direction de la lutte antiaérienne et de la conduite des opérations aériennes depuis la mer,
ainsi que de la défense antiaérienne d'unités navales peu ou pas défendues. Elles
constituent à ce titre un élément incontournable de l'escorte d'un groupe aéronaval ou
amphibie. En outre, elles peuvent contribuer à la défense antiaérienne interarmées sur les
théâtres d'opérations extérieures ou dans les approches maritimes du territoire national.
Les frégates de lutte anti-sous-marine (FASM) ont pour mission principale la protection de la
force océanique stratégique et des groupes aéronavals et amphibie contre la menace sous-
marine. Elles disposent toutes de sonars remorqués et d'hélicoptères. Elles sont également
dotées d'importantes capacités de lutte anti-navire et d'autodéfense antiaérienne, qui leur
permet de participer au dispositif permanent de prévention.
Les frégates de type La Fayette sont conçues principalement pour préserver et faire
respecter les intérêts de l'État sur les espaces maritimes outre-mer et pour participer au
règlement de crises hors d'Europe. Elles peuvent ainsi être amenées à assurer, dans ce
cadre, le soutien d'une force d'intervention, la protection du trafic commercial, des
opérations spéciales ou des missions humanitaires. Ces navires sont dotés d'hélicoptères
de lutte anti-navire Panther.
Les unités de guerre des mines sont chargées de la sécurisation des chenaux utilisés par
les SNLE lors de leurs phases de transits. Elles doivent également, en cas de menace
particularisée, être en mesure de maintenir l'accès simultané à un port d'intérêt vital (PIV) et
se tenir prêtes à assurer le libre accès aux ports alliés. Elles ont, en outre, vocation à être
projetées au sein d'une force navale nationale ou interalliée lorsque les opérations se
déroulent à proximité de côtes plus sensibles au risque « mines » .
Dans le cadre de leurs missions de service public, les unités de guerre des mines portent
assistance aux navires civils ou participent aux recherches d'épaves. Pour participer à ces
missions, la force d'action navale compte environ 1100 hommes qui arment :
treize chasseurs de mines équipés du matériel nécessaire à l'identification d'engins
posés sur le fond et à leur neutralisation ;
trois groupes de plongeurs - démineurs intervenant en zone peu
profonde ; Ils sont embarqués à bord de bâtiments - bases de plongeurs -
démineurs ;
des bâtiments remorqueurs de sonars, pour la surveillance des abords de Brest
; un bâtiment de commandement et de soutien.
Les bâtiments de soutien assurent la permanence des forces navales dans leur zone de
déploiement, quel que soit l'éloignement de leur base. La force d'action navale comprend
quatre bâtiments de ravitaillement.
Ils sont intégrés aux groupes tactiques. Les ravitailleurs effectuent des norias entre les ports
de ravitaillement et la force navale qui peut ainsi opérer pendant des mois. Le ravitaillement
à la mer permet le transfert de vivres, d'eau, de combustible, de pièces de rechange, de
munitions et aussi de courrier.
La force d'action navale compte également un bâtiment - atelier polyvalent, le Jules Verne,
dont la mission principale est le soutien technique d'une force aéronavale et/ou amphibie
déployée hors du port base. Il a aussi la capacité de compléter le soutien apporté par des
organismes à terre.
Les forces sous-marines, dont l'état-major se trouve à Brest, sont placées sous l'autorité
d'un amiral, commandant les forces sous-marines et la force océanique stratégique
(ALFOST). Près de 3 165 marins et environ 300 civils servent en leur sein.
Les sous-marins d'attaque à propulsion nucléaire, sont investis de deux missions essentielles.
Ils jouent un rôle actif dans les stratégies de prévention, de projection, et de
protection. Ils sont capables d'assurer des déploiements lointains et durables, des
missions de renseignement et des interventions contre des menaces navales. Enfin,
les opérations Trident (Kosovo) et Héraclès, ont été une nouvelle illustration qu'ils
peuvent intervenir de façon extrêmement efficace en soutien des forces aéronavales.
Ils participent en outre à la stratégie de la dissuasion nucléaire française. Autonomes
et discrets, les sous-marins d'attaque peuvent, par la maîtrise de l'espace, assurer la
sécurité des sous-marins lanceurs d'engins.
SNA Rubis
Les SNA sont conçus pour naviguer deux cent vingt jours par an. Pour soutenir ce rythme,
deux équipages d'environ soixante dix hommes arment chaque sous-marin.
Cette composante, également placée sous l'autorité d'ALFOST, est basée à Toulon au sein
de l'escadrille des sous-marins nucléaires d'attaque. Elle y bénéficie des services de l'école
de navigation sous-marine (ENSM) pour l'instruction et l'entraînement des équipages.
l'aviation de soutien.
Le groupe aérien embarqué (Gaé) sur le porte-avions Charles de Gaulle est formé à partir
des unités affectées sur les bases d'aéronautique navale de Landivisiau (Finistère) et de
Lann- Bihoué (Morbihan). Il se compose de 2 flottilles de combat (11F, 17F), d'une flottille
d'interception (12F), d'une flottille de guet aérien (4F), et du centre d'entraînement et
d'instruction de préparation de missions (CEIPM).
Ces flottilles participent aux missions de dissuasion, de projection, de puissance et de
maîtrise de l'espace aéro-maritime.
A chaque mission correspond un type d'avion :
le Super-Etendard modernisé (11F, 17F) participe aux missions d'assaut contre des
objectifs navals et terrestres, de reconnaissance tactique terrestre ou maritime et à la
dissuasion nucléaire ;
le E-2C Hawkeye (avion de guet aérien de la 4F) est spécialisé dans la sûreté de la
force navale, le contrôle aérien volant et le guidage d'assaut contre les objectifs
navals et terrestres ;
le Rafale F1 (12F) assure les missions de supériorité aérienne et de bombardement.
Le Gaé comprend également un détachement d'hélicoptères de sauvetage et de liaison
(Dauphin Pedro de la 35F). Il est éventuellement renforcé par des détachements
d'hélicoptères des autres armées (Terre et Air) ou d'autres nations.
HAWKEYE
L'aviation de patrouille et de surveillance maritime est formée à partir des unités affectées
sur les bases aéronautiques navales de Lann-Bihoué, de Lanvéoc-Poulmic, de Hyères, et
des bases aériennes de l'armée de l'air Tahiti-Faa'a et Fort de France le Lamentin.
Elle se compose de :
2 flottilles de patrouilles maritimes (21F, 23F)
3 flottilles de surveillance maritime (28F, 24F, 25F)
2 flottilles de recherches et sauvetage (32F, 35F)
Elles ont pour missions principales :
le renseignement en mer et l'établissement de la situation tactique au profit d'une
force navale ;
la lutte anti-sous-marine et anti-navire pour laquelle ils disposent de missiles AM-39 et
de torpilles ;
la sauvegarde des approches
maritimes. A chaque mission correspond un
type d'avion :
le Dassault Atlantique ATL2 assure les missions de renseignement en mer et
d'établissement de la situation tactique au profit d'une force navale ainsi que la lutte
anti-sous-marine et anti-navire pour laquelle il dispose de missiles Exocet, de
torpilles, de mines et de bombes à guidage laser ;
le Dassault Falcon 50 assure la surveillance des approches et contribue au
sauvetage en mer ;
le Falcon 200 Gardian assure outre-mer la surveillance des approches et contribue au
sauvetage en mer ;
le Dauphin SP SA-365N assure les missions de recherche et sauvetage.
PANTHER
L'aviation de soutien
La force maritime des fusiliers marins et commandos (FORFUSCO) comprend environ 2500
personnels civils et militaires. Elle compte neufs unités de protection défense et sept
commandos de marine stationnés sur le territoire national, en métropole et outremer.
L'état-major (ALFUSCO) ainsi que l'organisme de soutien, la base des fusiliers marins et
commandos marine, sont implantés à Lorient.
L'école des fusiliers, installée sur cette base et relevant de la direction du personnel militaire
de la Marine, assure la formation de tous les fusiliers marins et commandos,
Cette force a pour mission :
Commandos marine
Par ailleurs, ces formations fournissent des détachements de protection qui se relayent tous
les quatre mois dans les départements et territoires d'outre-mer, où se trouvent implantées
les stations de transmission interarmées.
Partie intégrante des forces spéciales, les sept commandos marine portent les noms de :
Commando KIEFFER ;
Commando HUBERT ;
Commando JAUBERT ;
Commando TREPEL ;
Commando de MONFORT ;
Commando de PENFENTENYO ;
Commando PONCHARDIER.
Déployés régulièrement sur la plupart des théâtres d'opérations, les commandos agissent
dans le cadre des :
Le BMPM en action
Chapitre 4
L'ARMÉE DE L'AIR
L'armée de l'Air compte 46239 personnels dont 41160 militaires et 5079 civils répartis sur 31 bases
aériennes.
Depuis le 11 septembre 2001, de lourdes mesures de contrôle ont été mises en œuvre par
les compagnies aériennes et les aéroports. Ces mesures ont été complétées par un
dispositif de sûreté aérienne mis à disposition par le chef d'état-major des Armées, sous la
conduite de l'armée de l'Air, pour réagir à tout événement se déroulant en vol. L'objectif
étant de faire respecter la souveraineté nationale dans l'espace aérien français et d'assurer
la défense du territoire contre toute menace aérienne.
Des interventions sont possibles sur l'ensemble des aéronefs utilisant l'espace aérien
français. Toutes les mesures actives de sûreté aérienne (MASA) leur sont applicables.
Faisant appel à des moyens actifs (intercepteurs ou armement sol-air), ces mesures
permettent de rechercher l'identité d'un aéronef, d'observer son comportement, de lui faire
appliquer une obligation, une restriction ou une interdiction, de l'avertir (tir de semonce),
voire de le détruire. La phase de vol est soumise à un suivi systématique comparant en
permanence le trajet décrit dans le plan de vol et la trajectoire réelle de l'avion.
Tout écart de route ou de comportement peut donner lieu, sur ordre du commandement de
la défense aérienne et des opérations aériennes, à une intervention des moyens des
Armées placés en alerte.
La surveillance du ciel ainsi que la capacité d'intervention s'appuient sur l'activation
permanente d'un dispositif qui mobilise, sous l'autorité du centre national des opérations
aériennes (CNOA), cinq centres de détection et de contrôle (CDC), des avions de chasse
implantés sur différentes bases aériennes, une capacité de ravitaillement en vol, un
système de détection aéroporté E-3F, des hélicoptères spécialisés disposant de tireurs
embarqués, éventuellement des moyens sol-air ainsi qu'en permanence, pilotes,
mécaniciens, contrôleurs aériens, personnels de toutes spécialités.
Au total, 24 heures sur 24, quelques 900 personnes sont prêtes à faire face à toute menace
aérienne, et près de 520 autres sont en astreinte pour renforcer ce dispositif.
Depuis 1964, les forces aériennes stratégiques (FAS) représentent la composante nucléaire
aéroportée de l'armée de l'Air et sont un acteur permanent de la mission de dissuasion
nucléaire. Elles mettent en œuvre des systèmes d'armes de type Missile Air Sol Moyenne
Portée Amélioré (ASMPA).
L'armée de l'Air assure régulièrement des missions de service public afin de venir en aide à
des personnes en difficulté ou en danger, lors de catastrophes naturelles par exemple ou
lors d'évacuations sanitaires. L'armée de l'Air vient en renfort lors de la mise en place de
dispositif de sécurité ou de prévention dont voici quelques exemples.
le plan VIGIPIRATE
L'armée de l'Air assure les missions de mesures actives de sûreté aérienne (MASA). Aux
côtés des centres de détection et de contrôle œuvrant 24 heures sur 24, des avions de
combat et des hélicoptères sont en alerte et veillent en permanence à la sûreté aérienne du
territoire national.
Cette campagne a été conçue pour faire face à une aggravation des risques de feux de
forêts sur le pourtour méditerranéen. Des moyens militaires sont mis à la disposition de la
direction de la défense et de la sécurité civile ainsi que du préfet de la zone de défense sud.
L'armée de l'Air déploie des modules d'intervention (patrouilles d'observation au sol)
pendant la durée de la campagne Héphaïstos.
L'armée de l'Air assure également, sous tutelle du ministère chargé des transports, la
direction générale des opérations de recherche et de sauvetage des aéronefs en détresse.
Cette mission s'exerce au profit de l'ensemble des usagers de l'espace aérien.
b ) Forces pré-positionnées
Aux Émirats arabes unis
La BA 104 est implantée sur la base aérienne d'Al Darfha située au sud de la capitale
émirienne : Abu Dhabi. Elle participe à des missions de soutien général des forces et de
coopération bilatérale.
Elle permet d'assurer la mise en œuvre d'avions de combat stationnés et l'appui d'aéronefs
déployés temporairement.
Elle favorise la préparation et la conduite de sessions d'entraînements à l'Air Warfare Center
(2 sessions annuelles d'une durée d'environ 6 semaines) et avec l'armée de l'Air émirienne.
A Djibouti
La base aérienne 188 située sur l'aéroport international de Djibouti, met en œuvre des
aéronefs de transport et de combat dans le cadre d'un accord de défense signé avec la
république de Djibouti. Les éléments de l'armée de l'Air y mènent des missions de
coopération, de protection et d'intervention et d'entraînement au profit des forces
françaises.
Au Gabon
Mis pour emploi au sein des Élément Français du Gabon, les éléments Air 470 assurent des
missions de coopérations opérationnelle et de soutien au transit aérien.
L'armée de l'Air est avant tout un instrument de puissance au service de la Nation. Elle est
présente dans chacune des cinq fonctions stratégiques décrites par le livre blanc de 2013.
1.2.b. Prévenir
La prévention c'est agir en amont des crises pour éviter leur apparition. Elle passe
notamment par les actions de coopération, le pré positionnement de forces (Afrique mais
aussi EAU), les exercices internationaux et le soutien à l'export. C'est une fonction à
laquelle l'armée de l'Air participe pleinement.
À ce titre, l'armée de l'Air participe activement à la lutte contre les trafics de tous types,
contre l'immigration clandestine et contre la piraterie.
L'armée de l'Air est présente sur l'ensemble du globe Des avions de combat et de transport,
ainsi que des hélicoptères de l'armée de l'Air sont prépositionnées en permanence sur les
bases aériennes au Tchad, au Gabon, en République de Djibouti et aux Émirats arabes
unis.
1.2.c. Dissuader
La dissuasion est la clé de voûte de notre défense, la protection de nos intérêts vitaux. Une
mission structurante pour toute l'armée de l'Air.
La composante aéroportée est mise en œuvre au sein de l'armée de l'Air par les forces
aériennes stratégiques (FAS) au travers du couple Mirage 2000 N/ASMP (air-sol de
moyenne portée), progressivement remplacé par le couple Rafale/ASMP-A (air-sol de
moyenne portée amélioré). Ces avions sont soutenus par des Boeing C-135 FR
vieillissants, qui devront être remplacés par des avions de type Multirole Transport Tanker
(MRTT). Cette capacité, que la France est la seule à détenir en autonome en Europe,
occupe une place importante dans son outil de défense et ce pour un coût budgétaire
relativement peu important. La composante aéroportée représente moins de 10 % du coût
de la force de dissuasion nucléaire.
1.2.d. Protéger
1.2.e. Intervenir
L'intervention est le mode d'action essentiel des forces armées, souvent dans un cadre
multinational, toujours dans le cadre d'une résolution de l'ONU. Elle couvre pour l'armée de
l'Air un large spectre d'opérations, de l'évacuation de ressortissants, la mission humanitaire,
jusqu'à l'action de haute intensité.
1 500 aviateurs sont engagés dans des missions temporaires. À partir de 8 pays, répartis à
travers le monde, ils concourent en particulier à la mise en œuvre d'une trentaine d'aéronefs
: avions de chasse, ravitailleurs, avions de transport tactique, hélicoptères et drones.
L'EMAA est chargé, sous l'autorité du major général de l'armée de l'Air (MGAA), d'assister
le chef d'état-major de l'armée de l'Air (CEMAA) dans l'exercice des attributions qui lui sont
dévolues dans le cadre du code de la défense.
L'état-major de l'armée de l'Air (EMAA) veille ainsi à la cohérence et à la maîtrise des
activités de l'armée de l'air, prépare l'avenir et soumet aux autorités les grands arbitrages de
gestion. A ce titre, le major général de l'armée de l'Air (MGAA) propose et met en œuvre la
politique générale de l'armée de l'Air en s'appuyant sur l'état-major de l'armée de l'Air dont il
dirige les travaux.
L'action de l'EMAA s'inscrit dans la direction et la coordination de l'action des différents
organismes (commandements, directions et services) qui interviennent dans la préparation
et l'emploi des forces. A cette fin, il met en œuvre les principes modernes de gouvernance
des grandes organisations publiques en les adaptant à ses spécificités (pilotage de la
performance, maîtrise des risques avec le contrôle et audit internes, démarche qualité,
management de l'information, gestion prévisionnelle des emplois des effectifs et des
compétences, etc.).
mettant à disposition ses moyens opérationnels. Il contribue aux travaux de l'EMAA liés à la
préparation de l'avenir, dans les domaines de la dissuasion, de l'emploi, des équipements et
de l'organisation des forces.
Mission du CFAS.
Missions du CDAOA.
3 - LES MOYENS
3.1. Le personnel
Pour réaliser sa mission, l'armée de l'Air dispose de 46 239 personnels répartis selon les
catégories suivantes :
Officiers : 6299 ;
Sous-officiers : 24416 ;
Militaires du rang : 10381 ;
personnels civils : 5079.
Les moyens aériens mis en œuvre par l'armée de l'Air visent à satisfaire son besoin pour
accomplir ses missions. Ils peuvent être synthétisés comme suit :
232 avions de combat (dont 98 rafale) ;
78avions de transport stratégiques et tactiques (dont 11 A400M) ;
20 avions de support opérations (dont 14 ravitailleurs et 4 AWACS) ;
27 avions de liaison ;
76 hélicoptères ;
20 systèmes sol-air
; 10 drones.
Mirage 2000 N
Avions de chasse
Mirage 2000 D
Avion biplace, destiné à la pénétration tout temps en
moyenne ou en basse altitude, grâce à son système de
suivi de terrain automatique. Il permet les frappes :
dans la profondeur ;
hors contact ;
d'opportunité ;
en soutien des troupes au sol.
Armement :
air-air : missile MAGIC 2 (autoprotection) ;
air-sol : tous les armements conventionnels (y
compris guidés laser ou GPS), APACHE, SCALP.
Mirage 2000-5F
Il est destiné exclusivement à la défense aérienne : son
système d'armes lui permet d'acquérir 8 cibles et d'en
traiter 4 simultanément.
Armements :
2 canons de 30 mm ;
6 missiles MICA EM/IR (capacité tir et oublie).
A 330
Avion de transport bimoteur long-courrier de
type Airbus A330-200.
Un unique exemplaire a été acquis puis
transformé en 2009 pour l'adapter au besoin des
hautes autorités de l’État.
Falcon 7X
Transport d'équipes gouvernementales restreintes
à longue distance. Peut transporter 12 à 16
passagers jusqu'à 11000 km.
Falcon 900
Transport d'équipes gouvernementales restreintes à
longue distance et Évacuation sanitaire (EVASAN) et
peut transporter 13 passagers sur 6 500 km.
Falcon 50
Transport rapide moyen-courrier et Évacuation
sanitaire (EVASAN), il peut transporter 8
passagers sur 5 500 km.
A 340 TLRA
Les A340 TLRA ont remplacé les DC8-72 retirés du
service en novembre 2004.
Inscrit dans la loi de programmation militaire 2003-
2008, ce programme permet aux Armées de retrouver
une capacité de transport à long rayon d'action.
Cette capacité est particulièrement utilisée dans le
cadre des relèves des troupes en OPEX.
A 400 M (*)
L'A400 M est conçu pour effectuer les missions ci-
dessous de jour et de nuit, dans des conditions
météorologiques défavorables et au sein de
dispositifs aériens complexes :
aérotransport logistique inter théâtre et intra
théâtre de passagers et de matériels ;
évacuations sanitaires.
(*) L'A 400 M doit être considéré à la fois dans sa
dimension stratégique et tactique. C'est pourquoi il
figure dans les deux catégories.
A 400 M (*)
L'A400 M est conçu pour effectuer les missions ci-
dessous de jour et de nuit, dans des conditions
météorologiques défavorables et au sein de
dispositifs aériens complexes :
aérotransport tactique de troupes et de
matériel à partir de plates-formes sommaires ;
aérolargage de parachutistes et de matériels
en environnement hostile.
(*) L'A 400 M doit être considéré à la fois dans sa
dimension stratégique et tactique. C'est pourquoi il
figure dans les deux catégories.
Hercule C 130
C 160 transall
Les premiers C160 (AG pour Ancienne génération) sont
entrés en service à partir de 1967. Ces avions cargo
peuvent embarquer jusqu'à 91 passagers et/ou du fret, à
partir ou vers des terrains sommairement aménagés,
pour des missions de :
transport aérien tactique ;
transports spéciaux ;
projection aérienne et opérations aéroportées
; mobilité aérienne.
CASA CN 235
Cargo léger destiné à des missions d'aérotransport et
d'aérolargage de personnel et de petites charges.
Cet avion possède de plus faibles capacités tactiques, il peut
participer à :
la projection par voie aérienne et aux opérations
aéroportées ;
l'aéromobilité de transport et de manœuvre ;
la mobilité aérienne.
Principaux Hélicoptères
Fennec Air
Hélicoptère léger qui effectue des missions de
protection, EVASAN, sauvetage et entraînement ; en
particulier la mission MASA (Mesure active de sûreté
aérienne) permettant d'assurer la surveillance et la
protection de sites sensibles face aux
menaces aériennes que représentent les
aéronefs lents, légers ou ultra légers évoluant à basse
altitude.
PUMA SA-330
HLO de manœuvre qui existe en plusieurs versions : le
Puma standard, le Puma RESCO (dérivé du Puma SAR), et
le Puma HERONS (Hélicoptère équipé pour la
reconnaissance, l'observation et la navigation solitaire,
équipé d'un radar météo et déployé en Guyane).
Alphajet
L'Alphajet est un appareil militaire de conception
franco-allemande destiné à l'entraînement ou à
l'attaque au sol. Il est également l'avion de la
Patrouille de France.
Ils sont utilisés comme avions d'entraînement à la fin
du cycle de formation des pilotes et des navigateurs
officiers des systèmes d'armes, pour les initier au
standard des appareils opérationnels les plus récents.
Drones
SIDM Harfang
Le système assure la surveillance et la reconnaissance
tout temps, de jour et de nuit, la désignation d'objectifs et
leur illumination laser au profit d'autres acteurs.
Le SIDM a fourni une première capacité opérationnelle
dans le domaine des drones MALE (Moyenne altitude
longue endurance).
Le RETEX opérationnel, notamment en Afghanistan, a
permis l'adaptation de la capacité de transmission directe
des flux vidéo vers les troupes alliées déployées
(ROVER) et les états-majors de théâtre (capacité Full
Motion Vidéo développée pour SAIM début 2011).
La succession du SIDM est planifiée après 2014 par
l'acquisition de 3 systèmes modernes (9 à 12 vecteurs).
Chapitre 5
LA GENDARMERIE NATIONALE
La gendarmerie, grand service public à vocation interministérielle, est une des plus vieilles
institutions françaises. Elle est l'héritière des maréchaussées de France, force militaire qui fut
pendant des siècles le seul corps exerçant dans notre pays des fonctions de police.
La gendarmerie est une force instituée pour veiller à la sûreté publique pour assurer le maintien de
l'ordre public et l'exécution des lois. Par ailleurs, elle participe à la défense militaire de la Nation.
Son action s'exerce sur l'ensemble du territoire national ainsi qu'aux Armées, au profit de tous les
départements ministériels, et plus spécialement de ceux de la défense, de l'Intérieur et de la
Justice.
Depuis le 3 août 2009, la gendarmerie nationale est rattachée organiquement et
opérationnellement au ministère de l'Intérieur. Ce texte réaffirme le statut militaire de la
gendarmerie. Il consacre l'existence de deux forces de sécurité, l'une de statut civil, l'autre de
statut militaire.
Le texte définit la gendarmerie nationale comme « une force armée instituée pour veiller à la
sûreté et à la sécurité publiques » et fixe ses missions, notamment « la défense des intérêts
supérieurs de la nation » . Le texte préserve les grandes spécificités « militaires » du statut de
gendarme : interdiction de se syndiquer, obligation de vivre en casernement. Le recrutement
d'officiers à la sortie des grandes écoles militaires est maintenu et les gendarmes continuent de
siéger au sein du Conseil supérieur de la fonction militaire (CSFM).
Seules la gendarmerie des transports aériens et la gendarmerie maritime relèvent du ministère
des Armées, ainsi que, ponctuellement, ceux de ses membres envoyés à l'étranger pour
participer notamment à des missions d'aide au maintien de la paix.
1 - LES MISSIONS
Les missions de police ont pour but de maintenir le bon ordre, de protéger les personnes et
les biens et de faire respecter la loi.
La police judiciaire
Compétente sur l'ensemble du territoire national, aussi bien dans les villes que dans les
campagnes la gendarmerie consacre plus de 40% de son activité aux missions judiciaires.
L'action de la gendarmerie dans ce domaine concerne la constatation des crimes, les délits
et les contraventions, le rassemblement des preuves et la recherche des auteurs
d'infractions. L'aptitude à la recherche du renseignement, les moyens modernes de
traitement informatisé des données, la formation des personnels dans les matières
juridiques et les techniques d'enquête sont autant d'atouts qui confèrent à la gendarmerie
son efficacité en matière de police judiciaire.
La police administrative
La police administrative vise à prévenir les troubles de l'ordre public. Une distinction
fonctionnelle la différencie de la police judiciaire. L'une répond à la prévention des crimes et
des délits et l'autre à la répression de ces derniers. En contact avec la population, la
gendarmerie assume seule cette responsabilité de jour comme de nuit sur 95 % du
territoire, au profit de 50% de la population. Cette activité recouvre un domaine très vaste :
renseignement ;
police de la circulation routière ;
police de l'air, des frontières et des ports
; police des étrangers ;
police rurale ;
police sanitaire en général (personnes et animaux)
; police municipale ;
service d'ordre ;
protection civile ;
secours, etc.
La défense militaire
La gendarmerie nationale met en place, sur décision du ministre des Armées, des
détachements prévôtaux permanents aux côtés des forces françaises stationnées à
l'étranger dans le cadre d'accords de défense, ainsi que des détachements prévôtaux de
circonstances pour accompagner les forces engagées en opérations extérieures.
Les militaires de la gendarmerie déployés dans ce cadre disposent de prérogatives
judiciaires sous le contrôle du procureur de la République près le tribunal de grande
instance de Paris. Ils perdent alors leur qualité d'agent ou d'officier de police judiciaire pour
adopter celle d'agent ou d'officier de police judiciaire des forces armées (OPJFA).
La gendarmerie en opération
Régions de gendarmerie
Ce sont les plus petites cellules territoriales de la gendarmerie, d'un effectif de trois à
cinquante militaires, elles exercent leur surveillance à l'échelon du canton.
Elles comprennent :
les unités de recherches (brigades de recherches, brigades départementales de
renseignement judiciaire, sections de recherches).
Ces unités se consacrent exclusivement à la police judiciaire. Elles assistent les
brigades territoriales et prennent à leur charge les enquêtes nécessitant une
technicité particulière ou une grande disponibilité.
les pelotons de surveillance et d'intervention.
Implantés les zones les plus sensibles au plan de la délinquance, ils sont rattachés à
une compagnie de gendarmerie départementale et sont chargés :
de renforcer rapidement à tout moment, sur leur demande, les brigades
appelées sur les lieux d'un crime ou d'un délit, d'un incident ou accident, ou de
tout autre événement troublant l'ordre public ;
d'assurer, hors le temps de ces interventions, des missions de surveillance
générale, de jour et de nuit en complément des services effectués par les
brigades territoriales.
les brigades de prévention de la délinquance juvénile.
Les premières ont été créées en 1997. Leur vocation principale est dissuasive et
préventive. Elles interviennent en priorité dans les zones périurbaines sensibles où la
gendarmerie à la charge exclusive de l'exécution des missions de sécurité publique et
privilégient le contact régulier avec les mineurs en difficulté.
les unités de police de la route (escadrons départementaux de sécurité routière,
brigades motorisées et pelotons d'autoroutes).
les unités de montagne (peloton de gendarmerie de haute montagne et pelotons de
gendarmerie de montagne).
les sections aériennes équipées d'hélicoptères.
La garde républicaine
La garde républicaine a pour vocation première d'assurer les missions de sécurité et des
services d'honneur au profit des instances gouvernementales et des hautes autorités de
l'État.
Elle comprend :
deux régiments d'infanterie et un régiment de cavalerie ;
des formations spécialisées (orchestre, chœur de l'armée française, musique, fanfare
de cavalerie, escadron motocycliste) qui prêtent leur concours à de nombreuses
opérations de relation publique en France comme à l'étranger.
Elle assure au profit de la marine, l'ordre et la sécurité dans les ports militaires, les
arsenaux, les établissements et les bases. Elle a compétence dans ces lieux pour l'exercice
de la police judiciaire.
Elle participe à l'assistance et au secours maritime. Elle arme 7 patrouilleurs, 30 vedettes et
7 brigades de surveillance du littoral. Elle contribue dans les eaux territoriales et dans la
zone d'exclusivité économique à la surveillance maritime des côtes françaises.
Elle comprend des groupements, des compagnies, des brigades et des postes.
Elle assure, au profit de l'armée de l'Air, l'ordre et la sécurité dans ses bases et
établissements où elle a compétence pour l'exercice de la police judiciaire.
Elle comprend des groupements et des brigades dans les bases
aériennes. Ses missions sont :
Gendarmerie de l'air
La gendarmerie de l'armement
C'est une formation spécialisée placée pour emploi auprès du ministère des transports, de
l'équipement, du tourisme et de la mer. Elle assure des missions de sûreté des installations
et des aéronefs de l'aviation civile.
Elle comprend des groupements des compagnies et des brigades.
Elles comprennent :
les formations des départements et régions d'outre-mer : Commandement des forces
de gendarmerie de Martinique, Guadeloupe et Guyane, compagnie de Saint-Pierre-
et- Miquelon, groupement de gendarmerie du sud de l'océan Indien, commandement
des forces de gendarmerie pour la Nouvelle-Calédonie et les îles Wallis-et–Futuna et
le groupement de la Polynésie française ;
aujourd'hui, la gendarmerie outre-mer compte 3503 personnels (182 officiers, 2755 sous-
officiers, 432 volontaires et 134 personnels civils) ;
les personnels mis à disposition des États indépendants au titre de l'assistance
technique en particulier pour la formation de leurs cadres ;
les détachements prévôtaux permanents (forces de présence) et les détachements
prévôtaux de circonstance (OPEX) ;
les gardes de sécurité des ambassades et consulats.
2.6. LA RÉSERVE
Recentrée sur le temps de paix, la réserve de la gendarmerie est une réserve d'emploi. Les
25600 réservistes permettent, d'une part le renforcement de la capacité opérationnelle des
unités (pelotons de surveillance et d'intervention et brigades territoriales) et des structures
de commandement existantes et, d'autre part la mise sur pied d'unités de réserve dont la
vocation première est d'apporter aux commandements territoriaux des niveaux groupement
et région les moyens de manœuvre pour faire face à des situations de crise ou d'urgence.
Durant leur période d'activité les réservistes assurent les mêmes missions que les
gendarmes d'active à l'exception des compétences spécifiques liées à l'exercice de la police
judiciaire.
3 - LES MOYENS
3.1. PERSONNELS
Armement
De nombreuses armes sont utilisées par les militaires de la Gendarmerie, les suivantes sont
les plus courantes :
le pistolet Sig-Sauer SP 2022 ;
le pistolet MAS G1 (Gendarmerie de l'air) ;
le pistolet Glock 26 (Section de recherche)
;
Heckler & Koch USP COMPACT (Gendarmerie maritime) ;
le fusil à pompe BPS / SGF (Browning Pump Shotgun/Spécial Gendarmerie
française) ;
les pistolets mitrailleurs Heckler & Koch MP5 (gendarmerie mobile et garde
républicaine) et Heckler & Koch UMP9 (gendarmerie départementale) ;
le fusil de précision TIKKA T3 ;
le fusil d'assaut FAMAS ;
Heckler & Koch G36 ;
le fusil mitrailleur AANF1.
Ces armements sont complétés par des armes non létales tels que les bâtons de défense
télescopiques, lanceurs de balles de défense (LBD) et pistolets à impulsion électrique
(Taser x26), grenades et containers lacrymogènes, etc.
Par ailleurs, certaines unités spécialisées (notamment le GIGN) sont équipés d'armements
plus sophistiqués.
Véhicules
A partir de 2013, la Gendarmerie s'équipe d'environ 960 véhicules Peugeot Partner II, en
faisant le prochain véhicule de référence pour les brigades départementales. D'autres
véhicules de gamme civile équipe la gendarmerie dont des véhicules banalisées.
Enfin, au sein de son groupement blindé, implanté au quartier Moncey, la gendarmerie met
aussi en œuvre des véhicules blindés VBRG permettant ainsi de réaliser des missions de
maintien de l'ordre ou de gestion de crise.
RÉFÉRENCES
Loi n° 71-424 du 10 juin 1971 portant Code du service national (Version consolidée au 16
novembre 2017)
Loi n° 97-1019 du 28 octobre 1997 portant réforme du service national (Version consolidée
au 16 novembre 2017)
Code du service national (Version consolidée au 5 novembre 2017)
Code de la défense (Version consolidée au 31 octobre 2017)
Code de l'éducation (Version consolidée au 9 novembre 2017)
Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale 2013
Chapitre 1
LE SERVICE NATIONAL
1 - DISPOSITIONS GÉNÉRALES
1.1. Principes
Article L 112-1
Le livre Ier du Code du service national s'applique aux jeunes hommes nés après le 31
décembre 1978, à ceux qui sont rattachés aux mêmes années de recensement ainsi qu'aux
jeunes femmes nées après le 31 décembre 1982 et à celles qui sont rattachées aux mêmes
années de recensement. Les jeunes femmes sont recensées à partir du 1er janvier 1999.
Article L 112-2
L'appel sous les drapeaux est suspendu pour tous les Français qui sont nés après le 31
décembre 1978 et ceux qui sont rattachés aux mêmes classes de recensement.
Il est rétabli à tout moment par la loi dès lors que les conditions de la défense de la Nation
l'exigent ou que les objectifs assignés aux Armées le nécessitent.
Pour autant, pour maintenir le lien Armée-Nation, il a été mis en place un parcours citoyen
qui comprend 3 étapes : le recensement, l'enseignement de la Défense et la journée de
défense citoyenneté.
2.1. Le recensement
Article L113-1
Tout Français âgé de seize ans est tenu de se faire recenser.
Article L113-2 :
A l'occasion du recensement, les Français déclarent leur état civil, leur situation familiale et
scolaire, universitaire ou professionnelle à la mairie de leur domicile ou au consulat dont ils
dépendent. L'administration leur remet une attestation de recensement.
Article L113-3
Les personnes devenues françaises entre leur seizième et leur vingt-cinquième anniversaire
et celles dont la nationalité française a été établie entre ces deux âges à la suite d'une
décision de justice sont soumises à l'obligation de recensement, pour les premières, dès
que la nationalité française a été acquise ou que cette acquisition leur a été notifiée et, pour
les secondes, dès que la décision de justice a été jugée.
Article L113-4
La personne assujettie à l'obligation de recensement peut procéder à la régularisation de sa
situation en se faisant recenser avant l'âge de vingt-cinq ans.
Article L113-7
Après avoir été recensés, et jusqu'à l'âge de vingt-cinq ans, les Français sont tenus de faire
connaître à l'administration chargée du service national tout changement de domicile ou de
résidence, de situation familiale et professionnelle.
Le recensement
Article L 114-2
En complément de cet enseignement, est organisé pour tous les Français la journée
défense et citoyenneté auquel ils sont tenus de participer.
La journée défense et citoyenneté a lieu entre la date du recensement des Français et leur
dix-huitième anniversaire. Elle dure une journée.
A l'issue de la journée défense et citoyenneté, il est délivré un certificat individuel de
participation.
Article L 114-3
Article L 115-1
Une période militaire d'initiation ou de perfectionnement à la défense nationale est
organisée sur l'initiative du ministre chargé de la défense nationale qui en définit les
modalités.
La période militaire d'initiation ou de perfectionnement à la défense nationale est accessible
aux Français âgés de plus de seize ans et de moins de trente ans et ayant l'aptitude
reconnue par le service de santé des Armées pour suivre le cycle de formation
correspondant.
Pour les volontaires désirant approfondir leur service à la Nation, il est possible de les
orienter vers un engagement service civique dont les dispositions sont expliquées dans le
code du service national.
Article L 120-1
I. - Le service civique a pour objet de renforcer la cohésion nationale et la mixité sociale et
offre à toute personne volontaire l'opportunité de servir les valeurs de la République et de
s'engager en faveur d'un projet collectif en effectuant une mission d'intérêt général auprès
d'une personne morale agréée.
Les missions d'intérêt général susceptibles d'être accomplies dans le cadre d'un service
civique revêtent un caractère philanthropique, éducatif, environnemental, scientifique,
social, humanitaire, sportif, familial ou culturel, ou concourent à des missions de défense et
de sécurité civile ou de prévention, de promotion de la francophonie et de la langue
française ou à la prise de conscience de la citoyenneté française et européenne. Elles sont
complémentaires des activités confiées aux salariés ou aux agents publics et ne peuvent se
substituer ni à un emploi ni à un stage.
II. - Le service civique est un engagement volontaire d'une durée continue de six à douze
mois donnant lieu à une indemnisation prise en charge par l'Agence du service civique,
ouvert aux personnes âgées de seize à vingt-cinq ans ou aux personnes reconnues
handicapées âgées de seize à trente ans, en faveur de missions d'intérêt général reconnues
prioritaires pour la Nation. Cet engagement est effectué auprès de personnes morales
agréées (...). La personne morale agréée est un organisme sans but lucratif de droit français
ou une personne morale de droit public. Une association cultuelle, politique, une
congrégation, une fondation d'entreprise ou un comité d'entreprise ne peuvent recevoir
d'agrément pour organiser le service civique.
Le service civique peut également prendre les formes suivantes :
1. Un volontariat associatif, d'une durée de six à vingt-quatre mois, ouvert aux
personnes âgées de plus de vingt-cinq ans, auprès d'associations de droit français ou
de fondations reconnues d'utilité publique agréées (...).
2. Le volontariat international en administration et le volontariat international en
entreprise (...) ou le service volontaire européen (...).
3. Le service civique des sapeurs-pompiers qui comporte une phase de formation initiale
d'une durée maximale de deux mois dispensée sur le temps de mission du volontaire,
au sein de son unité d'affectation ou dans une structure adaptée, à la charge de
l'organisme d'accueil du volontaire.
Au terme de sa formation initiale, le volontaire peut concourir, sous la surveillance d'un
sapeur-pompier répondant à des conditions fixées par voie réglementaire, aux activités de
protection et de lutte contre les incendies et autres accidents, sinistres et catastrophes, à
l'évaluation et à la prévention des risques technologiques ou naturels ainsi qu'aux secours
d'urgence, en complément des sapeurs-pompiers.
III.-L'Agence du service civique délivre à la personne volontaire, à l'issue de sa mission, une
attestation de service civique et un document qui décrit les activités exercées et évalue les
aptitudes, les connaissances et les compétences acquises pendant la durée du service
civique.
Les conditions relatives à la personne volontaire :
Article L120-4
La personne volontaire doit posséder la nationalité française, celle d'un État membre de
l'Union européenne ou celle d'un État partie à l'accord sur l'Espace économique européen.
Peut également souscrire l'un des contrats :
1. L'étranger auquel un titre de séjour a été délivré et qui séjourne en France depuis plus
d'un an ;
2. L'étranger âgé de seize ans révolus qui séjourne en France depuis plus d'un an sous
couvert de l'un des titres de séjour ;
3. L'étranger âgé de seize ans révolus détenteur de l'un des titres de séjour.
La souscription d'un des contrats par un ressortissant étranger ne peut avoir pour effet de
prolonger la durée de validité de son titre de séjour.
La condition de durée de résidence ne s'applique pas aux personnes étrangères volontaires
lorsque des volontaires français sont affectés dans les pays dont ces personnes sont
ressortissantes, sous réserve des dispositions régissant l'entrée et le séjour des étrangers
en France.
Une visite médicale préalable à la souscription du contrat est obligatoire.
Article 120-5
La personne volontaire est âgée de plus de seize ans.
Pour les personnes âgées de moins de dix-huit ans, une autorisation parentale est exigée.
Les modalités particulières d'accueil du mineur, notamment la nature des missions qui lui
sont confiées ainsi que les modalités de son accompagnement, sont fixées par décret.
Le service civique
Chapitre 2
LE SERVICE MILITAIRE ADAPTÉ
1 - PRINCIPES
2 - MISSIONS ET FONCTIONNEMENT
Le SMA de 2017 constitue, de part son héritage et son engagement au profit des jeunes et
de l'emploi, une composante unique et majeure du dispositif d'insertion dans les
départements et collectivités d'outre-mer. Il est aussi de part son action dans le suivi
médical, psychologique, social et physique des jeunes, un acteur dimensionnant de la santé
publique dans les territoires. Dans ce contexte, les sept unités du SMA accueillent, forment
et accompagnent les volontaires dans un cadre militaire structurant centré sur l'acquisition
d'une autonomie et d'une responsabilité citoyennes concrétisées par un emploi ou une
sortie positive.
Cette formation globale, d'une durée moyenne de 10 mois, repose sur les règles de vie et
de discipline militaires, renforcées par un accompagnement socio-éducatif permanent et un
suivi individualisé de chaque volontaire. Dans ce domaine, la lutte pour sortir les jeunes de
l'illettrisme (38% d'illettrés en 2016) est une absolue priorité.
En 2017, 6000 volontaires de 18 à 25 ans auront été accueillis par le SMA, concrétisant
ainsi le doublement de ses effectifs décidé en 2010, soit 3000 jeunes de plus. Pour cela,
plusieurs modes d'action ont été simultanément mis en œuvre :
élargissement des critères d'éligibilité au SMA : outre les jeunes sans diplôme, le SMA
accueille des jeunes diplômés (niveau V) éloignés de l'emploi ;
adaptation de la durée de la formation en fonction du niveau scolaire du jeune et de la
filière professionnelle vers laquelle il est orienté (6 à 12 mois) ;
3 - IMPLANTATIONS
Guadeloupe ;
Martinique ;
Guyane ;
La Réunion ;
Nouvelle Calédonie ;
Polynésie Française.
Et 1 bataillon :
Mayotte.
Chapitre 3
LE SERVICE MILITAIRE VOLONTAIRE
1 - PRINCIPES
2 - MISSION ET ORGANISATION
Le Service Militaire Volontaire : de quoi s'agit-il ?
Le SMV est un dispositif militaire destiné à favoriser l'accès à l'emploi durable par le biais
d'une formation professionnelle, scolaire et civique. Il s'adresse à des jeunes âgés de 18 à
25 ans, de nationalité française.
Tout au long de la formation au SMV (d'une durée de 6 à 12 mois), les engagés :
recevront une formation humaine, comportementale et civique (Code du volontaire) ;
développeront le goût de l'effort à travers un entraînement sportif progressif ;
bénéficieront d'une remise à niveau scolaire ;
suivront une formation professionnelle en vue de vous préparer à votre futur métier.
conducteur de PL ;
préparateur de commande (métiers de la logistique)
; agent de prévention et de sécurité ;
ouvrier de la filière bois ;
agent de production (métiers de la métallurgie);
employé libre-service polyvalent (métiers du commerce)
; etc.
Quelles sont les conditions d'entrée au SMV en tant que Volontaire Stagiaire
(VS) ?
3 - IMPLANTATIONS
RÉFÉRENCES
Code de la défense - Livre 1 de la partie IV
Loi n°2010-1330 du 9 novembre 2010 portant réforme des retraites (Version consolidée au 4
décembre 2017).
Décret n°2008-961 du 12 septembre 2008 relatif aux militaires engagés (Version consolidée
au 4 décembre 2017).
Décret n°2008-959 du 12 septembre 2008 relatif aux militaires commissionnés (Version
consolidée au 4 décembre 2017).
Décret n°2008-958 du 12 septembre 2008 relatif à l'avancement à titre exceptionnel des
militaires (Version consolidée au 4 décembre 2017).
Décret n°2008-956 du 12 septembre 2008 relatif aux militaires servant à titre étranger (Version
consolidée au 4 décembre 2017).
Décret n°2008-955 du 12 septembre 2008 relatif aux volontariats militaires (Version
consolidée au 4 décembre 2017).
Arrêté du 1 septembre 2015 relatif aux épreuves de sélection professionnelle pour l'accès au
grade de major de l'armée de Terre.
Instruction n°2000/DEF/RH-AT/PRH/LEG du 17 février 2016 relative au recrutement et au
renouvellement des engagements français au titre de l'armée de Terre.
Instruction n°23371/ARM/SGA/DRH-MD/SDPEP du 19 juillet 2017 relative à la notation du
personnel non-officier dans les armées.
Instruction n°7500/DEF/RH-AT/PRH/LEG du 05 novembre 2012 relative à l'avancement des
militaires du rang de l'armée de Terre.
Chapitre 1
GÉNÉRALITÉ SUR LES MILITAIRES ENGAGÉS
Hiérarchie militaire
militaires du rang ;
sous-officiers et officiers
mariniers; officiers ;
maréchaux de France et amiraux de France.
Le titre de maréchal de France et le titre d'amiral de France constituent une dignité dans
l'État.
Dans la hiérarchie militaire générale
1. Les grades des militaires du rang sont
: soldat ou matelot;
caporal ou quartier maître de 2ème classe ;
caporal-chef ou quartier maître de 1ère
classe.
2. Les grades des sous-officiers et des officiers mariniers sont :
sergent ou second maître ;
sergent-chef ou maître ;
adjudant ou premier maître ;
adjudant-chef maître principal ;
major.
Dans la gendarmerie, le grade de gendarme prend place entre le grade de sergent et
celui de sergent-chef.
3. Les grades des officiers sont :
sous-lieutenant ou enseigne de vaisseau de deuxième
classe ; lieutenant ou enseigne de vaisseau de première
classe ; capitaine ou lieutenant de vaisseau ;
commandant ou capitaine de corvette ;
lieutenant-colonel ou capitaine de frégate
; colonel ou capitaine de vaisseau ;
général de brigade, général de brigade aérienne ou contre-
amiral ; général de division, général de division aérienne ou vice-
amiral.
Les généraux de division, les généraux de division aérienne et les vice-amiraux peuvent
respectivement recevoir rang et appellation de général de corps d'armée, de général de
corps aérien ou de vice-amiral d'escadre et de général d'armée, de général d'armée
aérienne ou d'amiral.
La hiérarchie militaire générale comporte, en outre, le grade d'aspirant. Les conditions
d'accès à ce grade, ainsi que les prérogatives et avantages qui lui sont attachés, sont fixés
par décret en Conseil d'État qui précise également celles des dispositions du présent statut
relatives aux officiers et aux sous-officiers qui lui sont applicables.
Le corps militaire du contrôle général des Armées a une hiérarchie propre qui ne comporte
aucune assimilation avec les grades des autres corps d'officiers.
Art. D. 4131-1
L'organisation des Armées et formations rattachées est fondée sur la hiérarchie qui définit la
place de chacun et son niveau de responsabilité par l'ordre des grades et, dans chaque
grade, par l'ordre d'ancienneté.
Les militaires dans l'exercice de leur fonction sont subordonnés les uns aux autres selon
l'ordre hiérarchique.
La hiérarchie particulière de chaque corps ainsi que, le cas échéant, sa correspondance
avec la hiérarchie générale définie par le statut général des militaires sont précisées par le
statut particulier de chaque corps.
Art. D. 4131-2
Le grade consacre l'aptitude à occuper des emplois d'un certain niveau, à assumer la
responsabilité et à exercer l'autorité qui y est attachée.
Le titulaire d'un grade a le devoir de faire respecter les règles générales de la discipline par
tous les militaires qui sont placés au-dessous de lui dans l'ordre hiérarchique, même s'ils ne
relèvent pas fonctionnellement de son autorité.
Tout militaire est tenu de se conformer aux instructions et d'obtempérer aux injonctions d'un
autre militaire, même placé au-dessous de lui dans l'ordre hiérarchique, si ce dernier est en
service et agit pour faire respecter les ordres qu'il a reçus.
Art. D. 4131-3
Art. D. 4131-4
L'autorité attachée à une fonction ne peut être déléguée que dans les cas où le texte
réglementaire qui l'instaure l'autorise.
La délégation de pouvoir dégage la responsabilité du délégant pour les actes pris en vertu
de cette délégation.
Lorsque le titulaire d'une fonction charge l'un de ses subordonnés d'agir en ses lieux et
place, sa responsabilité demeure entière.
Tout commandant de bâtiment de la flotte, d'aéronef ou de véhicule a autorité sur toutes les
personnes présentes à bord.
Art. D. 4131-5
Art. R. 4131-12
Les volontaires dans les Armées qui ont suivi avec succès un des cycles de formation
donnant accès au grade d'aspirant sont nommés à ce grade par décision du ministre des
Armées.
Dispositions communes
Sont militaires de carrière les officiers ainsi que les sous-officiers et officiers mariniers qui
sont admis à cet état après en avoir fait la demande. Ils sont, de ce fait, nommés ou promus
à un grade de la hiérarchie en vue d'occuper un emploi permanent dans un corps militaire.
Les officiers de carrière sont recrutés :
1. soit par la voie des écoles militaires d'élèves officiers, par concours ;
2. soit par concours, par examens ou sur titres parmi les militaires ou, à titre
exceptionnel, parmi d'autres catégories de candidats énumérées dans les statuts
particuliers ;
3. soit au choix, parmi les officiers sous contrat et les sous- officiers qui en font la
demande ou pour action d'éclat dûment constatée.
Les militaires d'active autres que de carrière peuvent servir en tant que :
1. officiers sous contrat ;
2. militaires engagés ;
3. militaires commissionnés ;
4. volontaires ;
5. volontaires stagiaires du service militaire adapté ;
6. militaires servant à titre étranger.
Le militaire servant en vertu d'un contrat est recruté pour une durée déterminée. Le contrat
est renouvelable. Il est souscrit au titre d'une armée ou d'une formation rattachée.
Le service compte à partir de la date d'effet du contrat ou, s'il n'y a pas d'interruption du
service, de la date d'expiration du contrat précédent.
Sous réserve des dispositions relatives aux militaires commissionnés, l'intéressé est admis
à servir avec le grade qu'il a acquis. Toutefois, il peut être admis à servir avec un grade
inférieur en cas d'interruption de service ou de changement d'armée ou de formation
rattachée.
Par exception à la condition de nationalité prévue au 1° de l'article L. 4132-1 du Code de la
défense, un ressortissant étranger peut être admis à servir en vertu d'un contrat :
1. à titre étranger ;
2. comme militaire commissionné, dans les conditions prévues à l'article L. 4132-10 ;
3. pour tout ou partie de la durée de la guerre.
L'officier sous contrat est recruté, au titre de son contrat initial, parmi les aspirants.
L'engagé est celui qui est admis à servir en vertu d'un contrat dans les grades de militaire
du rang et de sous-officier ou d'officier mariniers, dans une armée ou une formation
rattachée.
Le militaire commissionné est admis par contrat à servir dans une armée ou une formation
rattachée dans un grade d'officier ou de sous-officier en vue d'exercer des fonctions
déterminées à caractère scientifique, technique ou pédagogique correspondant aux
diplômes qu'il détient ou à son expérience professionnelle.
Outre les conditions prévues ci-dessus, les candidats à un engagement en école d'officiers
doivent être titulaires d'un diplôme de fin de second cycle de l'enseignement secondaire
général (baccalauréat) et être âgé de 22 ans au plus au 1er janvier de l'année du concours.
Les conditions d'âge sont reculées d'un temps égal à celui effectué au titre du volontariat
dans les Armées (maximum : un an).
Outre les conditions prévues ci-dessus, les candidats à un engagement en école de sous-
officiers doivent être titulaires d'un diplôme de fin de second cycle de l'enseignement
secondaire général, technologique ou professionnel ou d'un diplôme reconnu comme
équivalent ou d'un autre titre ou diplôme classé au moins au niveau IV (baccalauréat).
Les contrats d'engagement sont souscrits, après sélection, au moment de l'admission à
l'école nationale des sous-officiers d'active (ENSOA) ou à l'école militaire de haute
montagne (EMHM) au profit d'un domaine de spécialités.
La durée des contrats d'engagement s'échelonne de cinq à huit ans en fonction du domaine
de spécialités choisi, conformément à l'autorisation d'engagement délivrée par la sous-
direction recrutement de la direction des ressources humaines de l'armée de Terre
(DRHAT
/ SDR).
Les contrats d'engagement des jeunes gens désireux de servir au sein d'une unité du SMA
peuvent être souscrits au titre de l'armée de Terre :
soit pour le 21e régiment d'infanterie de marine (21e RIMa) ;
soit pour une unité du SMA.
La décision de retenir ou non les candidatures appartient au ministre des Armées (DRHAT),
après avis technique du ministre chargé de l'outre-mer (commandant du SMA).
La durée des contrats d'engagement souscrits en vue de servir dans le cadre du SMA ou
renouvelés à ce titre est exclusivement déterminée par le commandant du SMA dans le
respect des dispositions de l'arrêté du 25 mai 2009. Elle est de deux ou trois ans pour le
premier contrat.
Les contrats d'engagement sont renseignés de la façon suivante :
en qualité d'engagé volontaire du service militaire adapté (EVSMA) ;
pour servir initialement soit, au 21e RIMa, soit dans une unité du service militaire
adapté.
3 - AVANCEMENT et NOMINATION
3.1. Nomination
3.2. Avancement
Les promotions sont prononcées dans les mêmes conditions que les nominations.
4 - NOTATION
Art. R. 4135-1
La notation est une évaluation par l'autorité hiérarchique des qualités morales, intellectuelles
et professionnelles du militaire, de son aptitude physique, de sa manière de servir pendant
une période déterminée et de son aptitude à tenir dans l'immédiat et ultérieurement des
emplois de niveau plus élevé.
Art. R. 4135-2
Art. R. 4135-3
Le militaire est noté à un ou plusieurs degrés par les autorités militaires ou civiles dont il
relève.
Pour établir la notation du militaire, ces autorités doivent prendre en considération
l'ensemble des activités liées au service exécutées par l'intéressé au cours de la période de
notation, à l'exception de celles exercées en tant que représentant de militaires auprès de la
hiérarchie ou au sein d'un organisme consultatif.
Art. R. 4135-4
Art. R. 4135-5
Le militaire est noté au moins une fois par an lorsqu'il a accompli au moins cent vingt jours
de présence effective en position d'activité durant la période de notation.
Pour le réserviste servant dans la réserve opérationnelle, la durée de la présence effective
minimum est de dix jours.
La présence effective comprend les samedis, dimanches, jours fériés et les jours de
permission, mais n'inclut pas les jours de congés pris par le militaire lorsqu'il est en position
d'activité.
Le militaire qui n'a pas accompli ce nombre minimum de jours de présence effective n'est
pas noté au titre de l'année considérée. Dans ce cas, sa dernière notation lui est conservée.
Art. R. 4135-6
Les notes et appréciations sont communiquées au militaire lors d'un entretien avec le
premier notateur ou le notateur unique, sauf si des circonstances particulières font obstacle
à sa tenue. L'entretien a lieu même si le militaire fait l'objet d'une mutation. Le militaire peut
porter ses observations sur le formulaire de notation dans un délai de huit jours francs à
compter de cet entretien.
Le militaire prend connaissance de l'ensemble de la notation lorsqu'elle a été arrêtée par
l'autorité notant en dernier ressort, au plus tard :
1. avant le début des travaux de notation de l'année suivante, dont la date est fixée par
chaque armée ou formation rattachée, si le militaire ne concourt pas pour un
avancement de grade au choix ;
2. avant le début des travaux de la commission d'avancement de son grade pour l'année
à venir, si le militaire concourt pour un avancement au choix.
Chaque communication de notation est attestée par la signature de l'intéressé sur le
formulaire portant sa notation, dont une copie lui est systématiquement remise ; ce
formulaire est classé au dossier de l'intéressé.
Art. R. 4135-7
Le militaire qui conteste sa notation établie en dernier ressort forme un recours administratif
préalable.
Art. R. 4135-8
Les militaires de carrière peuvent, pour les besoins du service, être admis sur leur demande
ou affectés d'office dans d'autres corps de l'armée ou de la formation rattachée à laquelle ils
appartiennent. Ils ne peuvent être admis dans un corps d'une autre armée ou d'une autre
formation rattachée que sur leur demande.
Ces dispositions ne peuvent entraîner ni l'admission dans les corps recrutés exclusivement
ou sur présentation de titres déterminés, ni la modification du grade et de l'ancienneté de
grade acquise dans le corps d'origine, ni la prise de rang dans le nouveau corps avant les
militaires de même grade et de même ancienneté, ni la perte du bénéfice d'une inscription
au tableau d'avancement.
Les militaires servant en vertu d'un contrat peuvent changer d'armée ou de formation
rattachée et, le cas échéant, changer de corps de rattachement dans les mêmes conditions
que les militaires de carrière. Dans ce cas, il est souscrit un nouvel engagement sans
interruption de service.
Des permutations pour convenances personnelles peuvent être autorisées entre militaires
de carrière de même grade appartenant à des corps différents. Les permutants prennent
rang dans le nouveau corps à la date de nomination dans le grade du moins ancien des
deux intéressés.
Les modalités d'application du présent article sont fixées par décret en Conseil d’État.
Art. R. 4133-1
Les dispositions du présent chapitre sont applicables à l'ensemble des militaires mentionnés
à l'article L. 4111-2.
Toutefois, elles ne sont pas applicables aux intégrations dans les corps de militaires
infirmiers et techniciens des hôpitaux des Armées réalisées en application des articles 13 et
14 du décret n° 2002-1490 du 20 décembre 2002 fixant le statut des militaires infirmiers et
techniciens des hôpitaux des Armées.
Art. R. 4133-2
Art. R. 4133-3
Art. R. 4133-4
Le militaire de carrière ou le militaire servant en vertu d'un contrat classé dans le personnel
navigant peut être admis, dans les conditions fixées aux articles R. 4133-5 à R. 4133-9 :
1. sur sa demande ou d'office, dans un autre corps de l'armée ou de la formation
rattachée à laquelle il appartient. Il peut être admis dans ce nouveau corps soit en
tant que personnel non navigant, soit en tant que personnel navigant ;
2. sur sa demande, dans une armée ou formation rattachée autre que celle à laquelle il
appartient. Au sein de cette autre armée ou formation rattachée, l'intéressé peut
demander à être admis soit en tant que personnel non navigant, soit en tant que
personnel navigant s'il remplit les conditions de classement dans le personnel
navigant de l'armée ou de la formation rattachée considérée.
Art. R. 4133-5
Art. R. 4133-6
Art. R. 4133-7
Les militaires ne peuvent faire l'objet d'un changement d'office de corps au sein d'une même
armée ou d'une même formation rattachée avant d'avoir accompli, dans le corps au titre
duquel ils ont été recrutés ou dans le corps auquel ils sont rattachés, une durée minimale de
six ans pour les officiers et de trois ans pour les sous-officiers et les officiers mariniers.
Ces durées ne sont pas applicables :
1. en cas d'inaptitude définitive empêchant le maintien du militaire dans son corps
d'appartenance ou de rattachement ;
2. en cas de non-obtention d'une qualification ou de perte définitive d'une qualification
requise pour le maintien du militaire dans son corps d'appartenance ou de
rattachement.
Dans ces cas, les changements d'office de corps peuvent être prononcés dès que le
caractère définitif de l'empêchement a été constaté.
Art. R. 4133-8
Les changements d'office de corps au sein d'une même armée ou d'une même formation
rattachée sont prononcés après avis d'une commission mixte composée des membres de la
commission d'avancement du corps d'origine et de la commission d'avancement du corps
d'accueil :
1. par décret du président de la République, pour les officiers ;
2. par arrêté du ministre des Armées, pour les sous-officiers des Armées et formations
rattachées autres que la gendarmerie nationale et les officiers mariniers ;
3. par arrêté du ministre de l'Intérieur, pour les sous-officiers de la gendarmerie nationale.
Art. R. 4133-9
Article L4139-2
Le militaire, remplissant les conditions de grade et d'ancienneté peut, sur demande agréée,
après un stage probatoire, être détaché, dans les conditions prévues par décret en Conseil
d’ État, pour occuper des emplois vacants et correspondant à ses qualifications au sein des
administrations de l’État, des collectivités territoriales, de la fonction publique hospitalière
et des établissements publics à caractère administratif, nonobstant les règles de
recrutement pour ces emplois.
Les contingents annuels de ces emplois sont fixés par voie réglementaire pour chaque
administration de l'État et pour chaque catégorie de collectivité territoriale ou établissement
public administratif, compte tenu des possibilités d'accueil.
Après un an de détachement, le militaire peut demander, dans les conditions fixées par
décret en Conseil d’État, son intégration ou sa titularisation dans le corps ou le cadre
d'emploi dont relève l'emploi considéré, sous réserve de la vérification de son aptitude. Pour
l'intégration ou la titularisation dans un corps enseignant, la durée du détachement est
portée à deux ans. La période initiale de détachement peut être prolongée pour une période
de même durée.
Le militaire du rang détaché dans un corps ou un cadre d'emplois depuis deux ans en
application de l'article 13 ter de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et
obligations des fonctionnaires peut demander son intégration dans ce corps ou ce cadre
d'emplois dans les conditions prévues au troisième alinéa du présent I.
En cas d'intégration ou de titularisation, l'intéressé est reclassé à un échelon comportant un
indice égal ou, à défaut, immédiatement supérieur à celui détenu dans le corps d'origine.
Le militaire servant en vertu d'un contrat bénéficie d'une prorogation de droit de son
contrat jusqu'à la fin de son détachement et de son renouvellement éventuel, y compris au-
delà de la limite de durée des services fixée au II de l'article L. 4139-16.
La condition de nationalité fixée au 1° de l'article 5 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983
portant droits et obligations des fonctionnaires n'est pas opposable aux militaires ayant servi
à titre de non-nationaux pendant une durée fixée par décret en Conseil d’État. Toutefois,
ceux-ci n'ont pas accès aux emplois dont les attributions soit ne sont pas séparables de
l'exercice de la souveraineté, soit comportent une participation directe ou indirecte à
l'exercice de prérogatives de puissance publique.
Article L4139-3
Article L4139-4
Durant le détachement prévu aux articles L. 4139-1 à L. 4139-3, le militaire perçoit une
rémunération au moins égale à celle qu'il aurait perçue s'il était resté en position d'activité
au sein des Armées, dans des conditions fixées par décret. Aucune promotion n'est
prononcée durant ce détachement et le militaire est radié des cadres ou rayé des contrôles
de l'armée active à la date de son intégration ou de sa titularisation dans le corps ou le
cadre d'emploi d'accueil.
7.2.a. Activité
Art. R. 4138-1
Le militaire en position d'activité prévue à l'article L. 4138-2 occupe un emploi de son grade
dans les Armées ou formations rattachées ou, au titre de l'article R. 4138-22, dans des
organismes ne relevant pas du ministère des Armées.
Dans cette position, le militaire peut être placé dans l'une des situations mentionnées aux
articles R. 4138-3 à R. 4138-33.
Art. R. 4138-1-1
Dans le présent chapitre, outre le contrôle général des Armées, les formations rattachées
sont les délégations générales, directions générales et directions ainsi que les services
interarmées dont l'autorité responsable est chargée, au nom du ministre des Armées, de la
gestion et de l'administration des militaires relevant statutairement de son autorité. Cette
autorité prend les mesures et les décisions relevant du présent chapitre à l'encontre des
militaires précités.
Art. R. 4138-2
Les congés prévus aux articles R. 4138-4 à R. 4138-6, R. 4138-27 et R. 4138-28 sont
accordés par le ministre des Armées.
Le congé d'accompagnement d'une personne en fin de vie est accordé par le ministre des
Armées.
a ) Congé de maladie
Art. R. 4138-3
Le congé de maladie prévu à l'article L. 4138-3 est la situation du militaire dont le service
est interrompu en raison d'une maladie ou d'une blessure le plaçant dans l'impossibilité
d'exercer ses fonctions.
Le congé de maladie est attribué sur demande ou d'office par le commandant de la
formation administrative d'affectation ou d'emploi du militaire concerné, sur le fondement
d'un certificat établi par le médecin, le chirurgien-dentiste ou la sage-femme qui en a prescrit
la nécessité.
La date de prise d'effet du congé de maladie est celle de la cessation du service. Le congé
de maladie intervenant au cours d'une permission en interrompt le déroulement.
L'intéressé conserve le droit à la fraction de la permission dont il n'a pas bénéficié, selon les
modalités propres au régime de ladite permission.
Le commandant de la formation administrative d'affectation ou d'emploi peut, à tout
moment, faire procéder à un contrôle médical du militaire placé en congé de maladie afin de
s'assurer que ce congé est justifié.
Le contrôle médical est effectué par un praticien des Armées n'exerçant pas son activité au
sein de cette formation. Le militaire doit se soumettre à ce contrôle, sous peine de
suspension du versement de sa rémunération ou de l'interruption du congé.
Lorsque la durée des congés de maladie est, pendant une période de douze mois
consécutifs, supérieure à six mois, le militaire qui ne peut pas reprendre ses fonctions est
placé, selon l'affection présentée, en congé de longue durée pour maladie ou en congé de
longue maladie dans les conditions prévues aux articles R. 4138-47 à R. 4138-58.
b ) Congé de maternité
Art. R. 4138-4
Le congé de maternité prévu à l'article L. 4138-4 est accordé, sur demande, dans les
conditions fixées pour les fonctionnaires de l'État.
Le militaire féminin peut bénéficier, sur demande, des autorisations d'absence pour
allaitement prévues à l'article L. 1225-30 du code du travail.
c ) Congé de paternité
Art. R. 4138-5
Le congé de paternité, prévu à l'article L. 4138-4, d'une durée de onze jours consécutifs, ou
de dix-huit jours consécutifs en cas de naissances multiples, est accordé à tout militaire
après la naissance de son ou de ses enfants. Le militaire adresse sa demande par écrit au
commandant de la formation administrative au moins un mois avant la date à laquelle il
entend prendre son congé.
Pour bénéficier du congé, le militaire doit justifier de la filiation de l'enfant par présentation
d'un acte de naissance.
Ce congé doit être pris dans un délai de quatre mois à compter de la naissance de son ou
de ses enfants.
Toutefois, ce congé peut être reporté au-delà de ce délai lorsque :
1. l'enfant est hospitalisé : le congé de paternité doit être pris dans les quatre mois qui
suivent la fin de l'hospitalisation ;
2. la mère décède du fait de l'accouchement : le père a droit au congé postnatal de
maternité dont la mère n'a pas pu bénéficier. Le congé de paternité doit être pris dans
les quatre mois qui suivent la fin du congé postnatal de maternité ;
3. l'enfant décède : le congé de paternité doit être pris dans les quatre mois qui suivent
le décès ;
4. les nécessités de service sont impérieuses : le militaire peut prendre le congé de
paternité à compter de la fin de sa mission opérationnelle, dès que la période
disponible entre deux missions permet le bénéfice de ce droit.
d ) Congé d'adoption
Art. R. 4138-6
Le congé d'adoption prévu à l'article L. 4138-4 est accordé, sur demande, au militaire, père
ou mère adoptif, à qui un service départemental d'aide sociale à l'enfance, un organisme
autorisé pour l'adoption ou l'Agence française de l'adoption confie un enfant en vue de son
adoption. Il peut être également accordé au militaire, père ou mère adoptif qui est titulaire
de l'agrément mentionné aux articles L. 225-2 à L. 225-7 et L. 225-17 du code de l'action
sociale et des familles.
Le congé d'adoption doit être pris :
1. À dater de l'arrivée de l'enfant au foyer du militaire ;
2. Ou précéder de sept jours, au plus, cette arrivée ;
3. Ou en cas de nécessités impérieuses de service, à compter de la fin de la mission
opérationnelle du militaire, dès que la période disponible entre deux missions permet
le bénéfice de ce droit.
Si les deux parents adoptifs sont militaires, soit l'un des conjoints doit renoncer à son droit,
soit ce congé peut être réparti entre le père ou la mère adoptive. Dans ce cas, la durée du
congé est augmentée de onze jours ou de dix-huit jours en cas d'adoptions multiples et ne
peut être fractionnée en plus de deux parties, dont la plus courte est au moins égale à onze
jours. Ces deux périodes peuvent être simultanées.
Art. R. 4138-7
Art. R. 4138-8
La demande de bénéfice du droit à congé de présence parentale est formulée par écrit, au
commandant de la formation administrative, au moins quinze jours avant le début du congé.
Elle est accompagnée d'un certificat médical qui atteste de la gravité de la maladie, de
l'accident ou du handicap et de la nécessité de la présence soutenue d'un parent et de
soins contraignants, en précisant la durée pendant laquelle s'impose cette nécessité.
En cas d'urgence liée à l'état de santé de l'enfant, le congé débute à la date de la demande
; le militaire transmet sous quinze jours le certificat médical requis.
Art. R. 4138-9
La durée de congé de présence parentale dont peut bénéficié le militaire pour un même
enfant et en raison d'une même pathologie est au maximum de trois cent dix jours ouvrés
au cours d'une période de trente-six mois.
La durée initiale de la période de bénéfice du droit à congé de présence parentale est celle
de la nécessité de présence soutenue et de soins contraignants définie dans le certificat
médical.
Au terme de cette durée initiale, ou en cas de rechute ou de récidive de la pathologie qui
affecte l'enfant, le bénéfice du droit à congé peut être prolongé ou rouvert pour une nouvelle
période sur présentation d'un certificat médical le justifiant, dans la limite des trois cent dix
jours et des trente-six mois susmentionnés. Le décompte de la période de trente-six mois
s'effectue à partir de la date initiale d'ouverture du droit à congé.
Si la durée de bénéfice du droit au congé de présence parentale consenti au militaire
excède six mois, la pathologie et la nécessité de présence soutenue et de soins
contraignants font tous les six mois l'objet d'un nouvel examen qui donne lieu à un certificat
médical transmis sans délai au commandant de la formation administrative.
Art. R. 4138-10
Art. R. 4138-11
Les jours d'utilisation du congé de présence parentale sont pris en compte pour la
détermination des droits à l'avancement, à promotion et aux dispositifs d'aide au départ.
Art. R. 4138-12
Art. R. 4138-13
Art. R. 4138-14
Art. R. 4138-15
Les permissions prévues à l'article L. 4138-5 auxquelles a droit le militaire sont, à l'exclusion
de toutes autres, les suivantes :
1. permissions de longue durée ;
2. permissions d'éloignement ;
3. permissions complémentaires planifiées ;
4. permissions pour événements familiaux.
Art. R. 4138-17
Art. R. 4138-18
Art. R. 4138-19
Sous réserve des dispositions des articles R. 4138-20 et R. 4138-21, le militaire a droit à
quarante-cinq jours de permissions de longue durée par année civile entière de service et à
quatre jours par mois pour les fractions d'année, les fractions de mois étant comptées pour
un mois.
Les permissions de longue durée dues pour une année civile ne peuvent pas se reporter
sur l'année civile suivante, à moins qu'elles n'aient pu être prises pour raisons de service.
Art. R. 4138-20
Le militaire servant à titre étranger bénéficie, pendant les deux premières années de
service, de vingt jours de permissions de longue durée lors de la première année et de
trente-cinq jours de permissions de longue durée lors de la deuxième année.
Art. R. 4138-21
Le volontaire dans les Armées bénéficie de vingt-cinq jours de permissions de longue durée
pendant les douze premiers mois du volontariat. En cas de fractionnement du volontariat,
les permissions sont déterminées au prorata du nombre de jours d'activité.
Le volontaire stagiaire du service militaire adapté bénéficie de vingt-cinq jours de
permissions de longue durée par an pendant toute la durée du volontariat.
Art. R. 4138-22
Le militaire désigné pour effectuer un séjour en dehors de la métropole bénéficie avant son
départ d'une permission d'éloignement. Toutefois, ce droit n'est pas ouvert au militaire
affecté dans l'un des États dont la liste est fixée par arrêté conjoint du ministre des Armées
et du ministre de l'Intérieur.
Art. R. 4138-23
Art. R. 4138-24
Art. R. 4138-25
Art. R. 4138-26
Les événements familiaux donnent droit à des permissions supplémentaires d'une durée de
trois jours accordées à l'occasion :
1. du mariage du militaire ou de la conclusion d'un pacte civil de solidarité par ce dernier
;
2. de la naissance d'un enfant du militaire ;
3. de l'arrivée dans le foyer du militaire d'un enfant placé en vue de son adoption ;
4. du mariage d'un enfant du militaire ;
5. du décès d'un parent du militaire, lorsqu'il s'agit des grands-parents, parents, beaux-
parents, frère ou sœur.
La durée de la permission supplémentaire est de cinq jours pour le décès du conjoint du
militaire, du partenaire auquel le militaire est lié par un pacte civil de solidarité ou de
l'enfant du militaire.
Art. R. 4138-27
Le congé de fin de campagne prévu à l'article L. 4138-5 du code de la défense est accordé
au militaire à l'issue d'un embarquement ou d'un séjour, de plus de onze mois consécutifs,
effectué :
1. en dehors de l'un des États dont la liste est fixée par arrêté conjoint du ministre des
Armées et du ministre de l'Intérieur ;
2. en dehors d'un département ou d'une collectivité d'outre-mer, ou de la Nouvelle
Calédonie, dans lequel il était domicilié avant son départ ;
3. dans un département ou une collectivité d'outre-mer ou en Nouvelle-Calédonie,
lorsqu'il était domicilié en France métropolitaine avant son départ.
La durée de ce congé correspond à la durée totale des permissions annuelles de longue
durée prévues à l'article R. 4138-19, dont l'intéressé n'a pas pu bénéficier, pour raisons de
service, au cours du séjour ou de l'embarquement. Cette durée ne peut excéder six mois.
Les bénéfices de campagne attachés à l'embarquement ou au territoire sur lequel a été
effectué le séjour sont maintenus pendant la durée du congé de fin de campagne.
Les congés de maladie, pour maternité, pour paternité ou pour adoption et les congés
d'accompagnement d'une personne en fin de vie prévus à l'article L. 4138-6, accordés au
cours d'un congé de fin de campagne, en interrompent le déroulement. L'intéressé conserve
le droit à la fraction de congé de fin de campagne dont il n'a pas bénéficié.
Lorsque les nécessités de service l'exigent, le ministre des Armées, le ministre de l'Intérieur
pour les militaires de la gendarmerie nationale exerçant des missions de sécurité intérieure,
ou l'autorité militaire peut rappeler le militaire en congé de fin de campagne, le droit au
bénéfice de la fraction restante du congé de fin de campagne étant maintenu.
g ) Congé de reconversion
Art. R. 4138-28
Art. R. 4138-29
5. au montant de la retenue pour pension, dans tous les cas où les émoluments alloués
au titre de l'activité exercée pendant le congé sont versés par l'une des
administrations et entreprises publiques ou l'un des offices, établissements et
organismes publics ou privés, mentionnés à l'article L. 86-1 du code des pensions
civiles et militaires de retraite.
Art. R. 4138-29-2
Le militaire placé en congé pour création ou reprise d'entreprise perçoit la solde et les
accessoires de solde.
Lorsque le placement en congé pour création ou reprise d'entreprise est renouvelé, le
militaire perçoit, pendant la période de renouvellement, la solde et les accessoires de solde
mentionnés ci-dessus réduits de moitié.
Art. R. 4138-29-3
Le militaire qui souhaite prolonger la durée du congé pour création ou reprise d'entreprise
au- delà de la date mentionnée dans l'autorisation doit en faire la demande au moins deux
mois avant l'échéance de celle-ci.
Le militaire qui souhaite interrompre le congé pour création ou reprise d'entreprise doit en
faire la demande au moins deux mois avant l'expiration du congé. Il est alors affecté dans
un emploi de son grade.
L'affectation d'un militaire, pour une durée limitée, est prononcée par arrêté du ministre des
Armées. Lorsqu'elle est prononcée auprès d'une des personnes morales autre que l'État,
elle est subordonnée à la signature d'une convention entre le ministre des Armées et la
personne morale intéressée.
La convention, conclue pour une durée maximale de dix ans, est examinée par l'autorité
chargée du contrôle financier, dans les conditions prévues par le décret n° 2005-54 du 27
janvier 2005 relatif au contrôle financier au sein des administrations de l'État.
Elle précise notamment les objectifs poursuivis par l'affectation, le nombre de militaires
affectés, leur mission, la nature et le niveau des activités qu'ils exercent, les modalités de
leur affectation, leurs conditions d'emploi, les modalités et les conditions de remboursement
des frais relatifs aux fonctions exercées par les militaires intéressés, les modalités du
contrôle et de l'évaluation desdites activités.
Art. R. 4138-31
Le militaire ne peut être affecté dans l'intérêt de la défense qu'auprès d'entreprises exerçant
des activités dans le domaine de l'industrie de l'armement, de la sécurité ainsi qu'auprès de
celles ayant une expertise pouvant bénéficier directement à l'organisation et à la gestion
des Armées.
Le militaire affecté auprès d'un des organismes mentionnés au 2 de l'article L. 4138-2 reste
rémunéré par le ministère des Armées, à l'exclusion de toute autre rémunération.
Le militaire est affecté pour une durée maximale de trois ans. Cette durée peut être
renouvelée si les frais relatifs aux fonctions exercées par le militaire sont remboursés en
totalité au ministère des Armées par l'organisme auprès duquel le militaire est affecté. Cette
possibilité est cependant exclue dans le cadre d'une affectation pour une durée limitée
auprès d'une entreprise.
Art. R. 4138-33
Dans l'intérêt du service ou dans l'intérêt de la défense, il peut être mis fin à tout moment à
l'affectation d'un militaire dans l'un des organismes mentionnés au 2 de l'article L. 4138-2,
sur décision du ministre des Armées.
7.2.b. Détachement
Art. R. 4138-34
I. Le militaire qui est nommé membre du Gouvernement ou appelé à exercer une fonction
publique élective dans une assemblée parlementaire ou dans les organes délibérants des
collectivités territoriales est placé de droit en détachement pendant la durée de sa fonction.
Dans cette position, les restrictions à l'exercice des droits civils et politiques prévues par les
dispositions des articles L. 4121-1 à L. 4121-5 ne lui sont pas applicables.
Art. R. 4138-35
6. a) Auprès d'une entreprise privée ou d'un organisme privé pour y exécuter des
travaux de recherche d'intérêt national entrant dans le cadre fixé par le comité
interministériel de la recherche scientifique et technique, ou pour assurer le
développement, dans le domaine industriel et commercial, de recherches de même
nature ;
b) Lorsqu'il exerce une activité du ministère des Armées confiée à une entreprise liée
à ce ministère par un contrat passé en application du code des marchés publics, un
contrat passé par un établissement public placé sous sa tutelle en application de
l'ordonnance n° 2005-649 du 6 juin 2005 relative aux marchés passés par certaines
personnes publiques ou privées non soumises au code des marchés publics, un
contrat soumis à l'ordonnance n° 2004-559 du 17 juin 2004 sur les contrats de
partenariat ou un contrat de délégation de service public, auprès de cette entreprise,
dénommée ci- après organisme d'accueil, dès lors que ce contrat avec cet organisme
d'accueil s'inscrit dans le cadre d'un transfert d'activités.
7. Pour l'accomplissement d'un stage ou d'une période de scolarité préalable à la
titularisation dans un emploi permanent de l'État, d'une collectivité territoriale ou d'un
établissement public à caractère administratif dépendant de l'État ou d'une telle
collectivité ou pour suivre un cycle de préparation à un concours donnant accès à l'un
de ces emplois.
Art. R. 4138-36
La mise en détachement prévue à l'article R. 4138-35 est prononcée par arrêté du ministre
des Armées et, le cas échéant, du ministre intéressé, pour une durée maximale de cinq ans
renouvelable, sur demande ou d'office.
Le détachement ne peut être prononcé d'office qu'après l'avis d'une commission, présidée
par un officier général de l'armée ou de la formation rattachée à laquelle appartient le
militaire intéressé et comprenant deux militaires si possible du même corps et d'un grade
égal ou supérieur au sien.
Le président et les membres de la commission sont désignés par le ministre des Armées.
Art. R. 4138-44
À l'expiration du détachement, le militaire est réintégré dans son corps d'origine par arrêté
du ministre des Armées.
Au terme du contrat, le militaire est réintégré de plein droit dans son corps d'origine par
arrêté du ministre des Armées. Il peut être mis fin au détachement avant le terme fixé par
l'arrêté l'ayant prononcé, à la demande soit de l'organisme d'accueil, soit de l'administration
d'origine, dans les conditions suivantes :
1. Lorsqu'il est mis fin au détachement à la demande de l'organisme d'accueil, le militaire
continue, si son administration d'origine ne peut le réintégrer immédiatement, à être
rémunéré par l'organisme d'accueil jusqu'à ce qu'il soit réintégré, à la première
vacance venant à s'ouvrir dans son corps d'origine ;
Art. R. 4138-45
Art. R. 4138-46
Le militaire de carrière en position de hors cadres peut être réintégré sur sa demande dans
son corps d'origine.
Dans ce cas, il est à nouveau inscrit sur la liste d'ancienneté, à une place qui tient compte
de la déduction du temps passé dans cette position.
7.2.d. Non-activité
a ) Congé de longue durée pour maladie
Art. R. 4138-47
Le congé de longue durée pour maladie est la situation du militaire, qui est placé, au terme
de ses droits à congé de maladie, dans l'impossibilité d'exercer ses fonctions pour l'une des
affections suivantes :
1. affections cancéreuses ;
2. déficit immunitaire grave et acquis ;
3. troubles mentaux et du comportement présentant une évolution prolongée et dont le
retentissement professionnel ainsi que le traitement sont incompatibles avec le
service.
Art. R. 4138-48
Le congé de longue durée pour maladie est attribué, sur demande ou d'office, dans les
conditions fixées à l'article L. 4138-12, par décision du ministre des Armées, sur le
fondement d'un certificat médical établi par un médecin ou un chirurgien des hôpitaux des
Armées, par périodes de trois à six mois renouvelables.
Art. R. 4138-51
La date de départ de la première période de congé de longue durée pour maladie est fixée
au jour qui suit la date d'expiration des droits à congé de maladie.
Le point de départ des autres périodes est fixé au jour qui suit la date d'expiration de la
période précédente.
Le militaire en congé de longue durée pour maladie ne peut reprendre le service à
l'expiration ou au cours d'une période de congé que s'il est reconnu apte à la suite d'un
examen médical pratiqué par un médecin ou un chirurgien des hôpitaux des Armées.
Art. R. 4138-52
Le militaire placé en congé de longue durée pour maladie perçoit la solde indiciaire,
l'indemnité pour charges militaires, les primes et indemnités liées à la qualification ainsi que
l'indemnité pour services aériens au taux n° 1 dans la limite des droits ouverts par
l'exécution des épreuves de contrôle.
Il perçoit en outre la totalité des indemnités de résidence et pour charge de famille ainsi que,
le cas échéant, la majoration de l'indemnité pour charges militaires.
Art. R. 4138-53
Art. R. 4138-54
Le militaire placé en congé de longue durée pour maladie peut exercer des activités
prescrites et contrôlées médicalement au titre de la réadaptation.
Dans cette situation, le montant du cumul éventuel des rémunérations perçues par le
militaire ne peut être supérieur à celui de sa rémunération en position d'activité, à
l'exception des primes et indemnités attachées à l'exercice effectif de l'emploi.
Art. R. 4138-58
Le congé de longue maladie est attribué en raison d'une affection grave et invalidante autre
que celles énumérées à l'article R. 4138-47.
Ce congé est accordé, sur demande ou d'office, par décision du ministre des Armées, sur le
fondement d'un certificat d'un médecin ou d'un chirurgien des hôpitaux des Armées, par
périodes de trois à six mois renouvelables.
c ) Congé parental
Art. R. 4138-59
Le militaire qui en fait la demande est placé, par décision du ministre des Armées, en
situation de congé parental.
Pour bénéficier du congé parental, la demande doit être présentée au moins un mois avant
le début du congé.
Art. R. 4138-60
Le congé parental peut débuter à tout moment, au cours de la période y ouvrant droit.
Il est accordé par périodes de six mois renouvelables.
Les demandes de renouvellement doivent être présentées deux mois au moins avant
l'expiration de la période de congé en cours, sous peine de cessation de plein droit du
bénéfice du congé parental.
d ) Retrait d'emploi
Art. R. 4138-64
Le militaire est placé en situation de retrait d'emploi soit par décret pour les officiers, soit par
arrêté pour les autres militaires. Dans cette situation le militaire peut faire l'objet d'une
inspection ordonnée par le ministre des Armées ou l'autorité militaire.
Le congé pour convenances personnelles peut être accordé par décision du ministre des
Armées.
Le militaire peut bénéficier d'un congé pour convenances personnelles après quatre ans de
services, dont deux ans pour les officiers en cette qualité.
1. pour suivre son conjoint ou son partenaire lié par un pacte civil de solidarité lorsque
celui-ci est astreint à établir sa résidence habituelle, en raison de sa profession, en un
lieu éloigné du lieu d'affectation de ce militaire ;
2. pour élever un enfant de moins de huit ans ;
3. pour donner des soins à un enfant à charge, au conjoint, au partenaire avec lequel il
est lié par un pacte civil de solidarité, ou à un ascendant, à la suite d'un accident ou
d'une maladie grave ou atteint d'un handicap nécessitant la présence d'une tierce
personne.
Art. R. 4138-66
Trois mois avant l'expiration du congé pour convenances personnelles, le militaire peut
demander le renouvellement du congé ou la réintégration dans son corps d'origine, laquelle
est de droit.
Le militaire qui a formulé avant l'expiration du congé une demande de réintégration est
maintenu dans cette situation jusqu'à ce qu'il puisse être affecté dans un emploi
correspondant à son grade.
f ) Disponibilité
Art. R. 4138-67
La mise en disponibilité peut être accordée à l'officier de carrière par décision du ministre
des Armées.
Le militaire qui bénéficie d'un congé de reconversion peut, sur sa demande, être placé par
décision du ministre des Armées en congé complémentaire de reconversion.
Art. R. 4138-69
Le congé complémentaire de reconversion est accordé en une seule fois pour une période
d'une durée maximale de six mois.
La demande de congé complémentaire est présentée au moins deux mois avant la date
d'expiration du congé de reconversion.
Art. R. 4138-70
Art. R. 4138-72
L'état militaire cesse, pour le militaire de carrière, lorsque l'intéressé est radié des cadres,
pour le militaire servant en vertu d'un contrat, lorsque l'intéressé est rayé des contrôles.
La cessation de l'état militaire intervient d'office dans les cas suivants :
1. dès l'atteinte de la limite d'âge ou de la limite de durée de service pour l'admission
obligatoire à la retraite, dans les conditions prévues aux articles L. 4139-16 et L. 4141-
5;
2. à la perte du grade, dans les conditions prévues par le code de justice militaire ou à la
suite de la perte de la nationalité française ;
3. par mesure disciplinaire dans le cas où elle entraîne la radiation des cadres ou la
résiliation du contrat ;
4. pour réforme définitive, après avis d'une commission de réforme dont les modalités
d'organisation et de fonctionnement sont fixées par décret en Conseil d’État ;
5. pour résultats insuffisants en cours de scolarité, pour les élèves des écoles militaires ;
6. au terme du congé de reconversion ou du congé complémentaire de reconversion et
de la disponibilité, dans les conditions prévues par les dispositions des articles L.
4139-5 et L. 4139-9, sous réserve des dispositions prévues au VI de l'article 89 de la
loi n° 2005-270 du 24 mars 2005 portant statut général des militaires ;
Pour les contrats d'une durée égale ou supérieure à un an, le ministre des Armées notifie
par écrit son intention de renouveler ou non le contrat d'engagement d'un militaire au moins
six mois avant le terme.
Le militaire engagé à qui est proposé le renouvellement du contrat dispose d'un délai d'un
mois pour faire connaître son acceptation par écrit. L'absence de réponse dans ce délai
vaut renonciation.
En cas de renouvellement, le contrat prend effet le lendemain de la date d'expiration du
contrat précédent.
Article L4139-5
Article L4139-5-1
Le bénéfice du congé pour création ou reprise d'entreprise est ouvert, sur demande agréée,
au militaire ayant accompli au moins huit ans de services militaires effectifs.
L'interdiction d'exercer à titre professionnel une activité privée lucrative et le 1° de l'article
L. 4122-2 ne sont pas applicables au militaire qui crée ou reprend une entreprise dans le
cadre de ce congé.
Le congé a une durée maximale d'un an, renouvelable une fois.
Durant ce congé, le militaire perçoit, dans des conditions définies par décret du Conseil d’
État, la rémunération de son grade. Lorsque le congé est renouvelé, le militaire perçoit la
rémunération de son grade réduite de moitié.
La durée de ce congé compte pour les droits à avancement et pour les droits à pension.
Le militaire qui bénéficie d'un congé pour création ou reprise d'entreprise est radié des
cadres ou rayé des contrôles à titre définitif à l'expiration de ce congé, sauf s'il est mis fin à
ce congé dans des conditions définies par un décret en Conseil d’État.
Le bénéfice d'un congé pour création ou reprise d'entreprise est exclusif de tout congé
accordé au titre du II de l'article L. 4139-5.
Ce congé est attribué pour une durée maximale de trois ans sans que le militaire en
bénéficiant puisse dépasser la limite d'âge de son grade ou la limite de durée de service.
A l'expiration de ce congé, l'intéressé est radié des cadres ou rayé des contrôles pour
infirmités avec le bénéfice d'une pension liquidée dans les conditions fixées par les
dispositions du II de l'article L. 24 du code des pensions civiles et militaires de retraite ou
admis dans la deuxième section des officiers généraux.
Article L4139-6
Article L4139-6-1
Le militaire de carrière se trouvant à moins de deux ans de la limite d'âge de son grade,
l'officier sous contrat et le militaire engagé se trouvant à moins de deux ans de la limite de
durée des services ainsi que le militaire en congé de reconversion peuvent, sur demande
agréée, créer une entreprise régie par les articles L. 133-6-8 du code de la sécurité sociale
et 50-0 et 102 ter du code général des impôts.
Le cumul de cette activité avec l'activité principale des militaires est autorisé dans les
conditions prévues aux cinquième et sixième alinéas de l'article L. 4122-2 du présent code
et par le décret en Conseil d’État pris pour leur application.
Le militaire lauréat d'un concours d'accès à l'un des corps ou cadres d'emplois de la fonction
publique civile ou de la magistrature qui réunit les conditions fixées par l'article L. 4139-1
effectue le stage probatoire ou la période de formation préalable à sa titularisation en
position de détachement.
Art. R. 4139-3
À l'issue du stage ou de la période de formation, le militaire est soit titularisé dans les
conditions fixées par le statut particulier du corps ou cadre d'emplois d'accueil, soit
maintenu dans les Armées.
S'il est titularisé, il est radié des cadres ou rayé des contrôles de l'armée active à la date de
cette titularisation.
Pour le militaire servant en vertu d'un contrat, le contrat est prorogé de droit pendant toute la
durée du détachement.
Art. R. 4139-4
Le militaire lauréat d'un concours qui ne réunit pas les conditions fixées à l'article L. 4139-1
pour obtenir un détachement est radié des cadres ou rayé des contrôles de l'armée active à
la date de sa nomination comme élève ou fonctionnaire stagiaire.
Art. R. 4139-5
Art. R. 4139-6
Art. R. 4139-7
Art. R. 4139-8
Art. R. 4139-9
Art. D. 4139-11
Art. D. 4139-12
Art. D. 4139-13
L'officier du grade de colonel ou équivalent doit avoir, à la date du détachement, moins d'un
an d'ancienneté au 1er échelon de son grade.
Le médecin en chef, le pharmacien en chef, le vétérinaire en chef, le chirurgien-dentiste en
chef ou l'ingénieur en chef de l'armement doit avoir, à la date du détachement, moins d'un
an d'ancienneté au 4e échelon de son grade.
Le militaire qui remplit les conditions de grade et d'ancienneté fixées par la sous-section 2
de la présente section peut demander son détachement dans un emploi relevant d'un corps
de fonctionnaires de l'État ou de ses établissements publics. Il adresse sa demande par la
voie hiérarchique à l'autorité gestionnaire dont il relève. La demande est accompagnée d'un
dossier dont la composition est fixée par arrêté du ministre des Armées, ou du ministre de
l'Intérieur pour les militaires de la gendarmerie nationale.
Le militaire peut postuler à plusieurs emplois en les classant par ordre de préférence.
Après avoir reçu l'agrément du ministre des Armées ou pour les militaires de la gendarmerie
nationale du ministre de l'Intérieur sur avis du ministre des Armées, la demande est soumise
pour avis à une Commission nationale d'orientation et d'intégration placée auprès du
Premier ministre.
Pendant la durée du détachement, le militaire peut être tenu de suivre une formation
d'adaptation à l'emploi dans les conditions organisées par l'administration ou l'établissement
public d'accueil.
Lorsque le militaire sert en vertu d'un contrat, ce dernier est, le cas échéant, prorogé de
droit pendant toute la durée du détachement.
Il peut être mis fin au détachement avant son terme, à l'initiative du militaire ou à la
demande de l'administration, ou de l'établissement public d'accueil, après avis de la
Commission nationale d'orientation et d'intégration, lequel est transmis au ministre des
Armées, ou au ministre de l'Intérieur pour les militaires de la gendarmerie nationale, et à
l'autorité chargée de la gestion du corps d'accueil. Le militaire est alors réintégré de plein
droit dans son corps d'origine ou de rattachement, dans les conditions prévues à l'article L.
4139-4.
Pendant le détachement, le militaire est rémunéré dans les conditions fixées à l'article R.
4138-39.
À l'issue du détachement, le militaire peut demander son intégration dans le corps dans
lequel il a été détaché.
Sa demande est présentée à l'autorité chargée de la gestion du corps d'accueil au plus tôt
trois mois et au plus tard un mois avant le terme du détachement.
Au vu du rapport établi par le chef de service sur l'aptitude professionnelle de l'intéressé,
l'autorité chargée de la gestion du corps d'accueil se prononce :
1. soit pour l'intégration de l'intéressé à l'expiration de la période de détachement,
prolongée en cas de besoin jusqu'à l'achèvement de la procédure d'intégration ;
2. soit pour sa réintégration dans son corps d'origine ou de rattachement ;
3. soit pour son maintien en détachement pendant une année supplémentaire dans
l'emploi occupé ou dans un autre emploi de la même administration ou du même
établissement public.
La décision de réintégration ou de maintien en détachement est prononcée après avis de la
Commission nationale d'orientation et d'intégration, lequel est transmis au ministre des
Armées, ou au ministre de l'Intérieur pour les militaires de la gendarmerie nationale, et à
l'autorité chargée de la gestion du corps d'accueil.
En cas de maintien en détachement pendant une année supplémentaire, la demande
d'intégration doit être présentée dans le même délai que celui prévu au premier alinéa du
présent article.
En cas de refus d'intégration ou s'il n'a pas demandé son intégration, le militaire est
réintégré d'office à la fin du détachement dans son corps d'origine ou de rattachement.
L'intégration est prononcée par l'autorité ayant le pouvoir de nomination dans le corps
d'accueil. Le militaire est alors radié des cadres ou rayé des contrôles de l'armée active à la
date de son intégration.
Le militaire est nommé à l'emploi dans lequel il a été détaché et classé dans le corps, en
tenant compte, le cas échéant, des responsabilités correspondant à son emploi
d'intégration, à un grade et à un échelon doté d'un indice égal ou à défaut immédiatement
supérieur à celui dont il bénéficiait en qualité de militaire.
Art. R. 4139-20-1
Si l'indice afférent à l'échelon sommital du grade dans lequel le militaire est intégré au titre
du deuxième alinéa de l'article R.*. 4139-20. est inférieur à l'indice qu'il détenait dans son
grade d'origine, le militaire est classé dans cet échelon. Il conserve néanmoins à titre
personnel l'indice détenu dans son grade d'origine, dans la limite de l'indice afférent à
l'échelon sommital du corps d'accueil et jusqu'à ce qu'il atteigne dans ce corps un indice au
moins égal.
Dans la limite de la durée maximale fixée pour chaque avancement d'échelon par le statut
particulier du corps d'accueil, le militaire conserve l'ancienneté d'échelon acquise dans son
précédent grade lorsque l'augmentation de traitement consécutive à sa nomination est
inférieure à celle qui résulterait d'un avancement d'échelon dans son ancienne situation, ou
à celle qui a résulté de son élévation au dernier échelon de son grade précédent.
Les services militaires sont assimilés à des services effectifs accomplis dans le corps et le
grade d'intégration pour l'avancement dans le corps d'accueil, dans la limite de la durée
maximale d'ancienneté nécessaire pour atteindre l'échelon du grade dans lequel le militaire
a été classé à partir du premier échelon du premier grade du corps d'accueil.
Toutefois, les dispositions statutaires du corps d'accueil demeurent applicables lorsqu'elles
fixent pour le militaire des règles de classement plus favorables que celles prévues au
présent article.
Le militaire qui remplit les conditions de grade et d'ancienneté fixées par la sous-section 2
de la présente section peut demander son détachement dans un emploi relevant d'un cadre
d'emplois d'une collectivité territoriale ou de l'un de ses établissements publics. Il adresse sa
demande par la voie hiérarchique à l'autorité gestionnaire dont il relève. La demande est
accompagnée d'un dossier dont la composition est fixée par arrêté du ministre des Armées,
ou du ministre de l'Intérieur pour les militaires de la gendarmerie nationale.
Le militaire peut postuler à plusieurs emplois en les classant par ordre de préférence.
Après avoir reçu l'agrément du ministre des Armées, ou du ministre de l'Intérieur pour les
militaires de la gendarmerie nationale, la demande est soumise pour avis à la Commission
nationale d'orientation et d'intégration créée à l'article R*. 4139-14, dans sa composition
fixée à l'article R. 4139-30.
Art. R. 4139-24
Art. R. 4139-25
Art. R. 4139-26
Pendant la durée du détachement, le militaire peut être tenu de suivre une formation
d'adaptation à l'emploi dans les conditions organisées par la collectivité ou l'établissement
public d'accueil.
Lorsque le militaire sert en vertu d'un contrat, ce dernier est, le cas échéant, prorogé de
droit pendant toute la durée du détachement.
Il peut être mis fin au détachement avant son terme, à l'initiative du militaire ou à la
demande de la collectivité ou de l'établissement public d'accueil, après avis de la
Commission nationale d'orientation et d'intégration, lequel est transmis au ministre des
Armées, et à l'autorité territoriale compétente. Le militaire est alors réintégré de plein droit
dans son corps d'origine ou de rattachement, dans les conditions prévues à l'article L. 4139-
4.
Art. R. 4139-28
À l'issue du détachement, le militaire peut demander son intégration dans le cadre d'emplois
dans lequel il a été détaché. Sa demande est présentée à l'autorité territoriale compétente
au plus tôt trois mois et au plus tard un mois avant le terme du détachement.
Au vu du rapport établi par le chef de service sur l'aptitude professionnelle de l'intéressé,
l'autorité territoriale compétente se prononce :
1. soit pour l'intégration de l'intéressé à l'expiration de la période de détachement,
prolongée en cas de besoin jusqu'à l'achèvement de la procédure d'intégration ;
2. soit pour sa réintégration dans son corps d'origine ou de rattachement ;
3. soit pour son maintien en détachement pendant une année supplémentaire dans
l'emploi occupé ou dans un autre emploi de la même collectivité ou du même
établissement public.
Art. R. 4139-29
L'intégration est prononcée par l'autorité territoriale compétente. Le militaire est alors radié
des cadres ou rayé des contrôles de l'armée active à la date de son intégration.
Le militaire est nommé à l'emploi dans lequel il a été détaché et classé dans le cadre
d'emplois, en tenant compte, le cas échéant, des responsabilités correspondant à son
emploi d'intégration, à un grade et à un échelon doté d'un indice égal ou à défaut
immédiatement supérieur à celui dont il bénéficiait en qualité de militaire. Si l'indice afférent
à cet échelon est inférieur à l'indice qu'il détenait dans son grade d'origine, le militaire est
classé dans l'échelon sommital du grade dans lequel il est intégré. Il conserve néanmoins à
titre personnel l'indice détenu dans son grade d'origine, dans la limite de l'indice afférent à
l'échelon sommital du cadre d'emplois d'accueil et jusqu'à ce qu'il atteigne dans ce cadre
d'emplois un indice au moins égal.
Dans la limite de la durée maximale fixée pour chaque avancement d'échelon par le statut
particulier du cadre d'emplois d'accueil, le militaire conserve l'ancienneté d'échelon acquise
dans son précédent grade lorsque l'augmentation de traitement consécutive à sa
nomination est inférieure à celle qui résulterait d'un avancement d'échelon dans son
ancienne situation, ou à celle qui a résulté de son élévation au dernier échelon de son grade
précédent.
Les services militaires sont assimilés à des services effectifs accomplis dans le cadre
d'emplois et le grade d'intégration pour l'avancement dans le cadre d'emplois d'accueil,
dans la limite de la durée maximale d'ancienneté nécessaire pour atteindre l'échelon du
grade dans lequel le militaire a été classé à partir du premier échelon du premier grade du
cadre d'emplois d'accueil.
Toutefois, les dispositions statutaires du cadre d'emplois d'accueil demeurent applicables
lorsqu'elles fixent pour le militaire des règles de classement plus favorables que celles
prévues au présent article.
Art. R. 4139-32
Le militaire qui remplit les conditions de grade et d'ancienneté peut demander son
détachement dans un emploi relevant d'un corps de fonctionnaires de la fonction publique
hospitalière. Il adresse sa demande par la voie hiérarchique à l'autorité gestionnaire dont il
relève. La demande est accompagnée d'un dossier dont la composition est fixée par arrêté
du ministre des Armées.
Art. R. 4139-33
Art. R. 4139-34
L'avis de la commission est transmis au ministre des Armées et à l'autorité ayant le pouvoir
de nomination dans le corps d'accueil.
Celle-ci se prononce dans le délai d'un mois à compter de cette transmission. Si sa
candidature est retenue, une proposition d'affectation est adressée au militaire, qui dispose
d'un délai de quinze jours à compter de la notification de cette proposition pour l'accepter ou
la refuser.
En cas d'acceptation, le militaire est mis à la disposition de l'administration ou de
l'établissement public d'accueil pour effectuer un stage probatoire d'une durée de deux
mois. Pendant cette période, il reste en position d'activité au sein des forces armées et
conserve sa rémunération. Le militaire servant en vertu d'un contrat voit, le cas échéant,
celui-ci prorogé pour la durée du stage probatoire.
S'il a donné satisfaction, le militaire est placé à l'issue du stage probatoire en position de
détachement, par décision conjointe du ministre des Armées et de l'autorité ayant le pouvoir
de nomination dans le corps d'accueil.
Art. R. 4139-35
Pendant la durée du détachement, le militaire peut être tenu de suivre une formation
d'adaptation à l'emploi dans les conditions organisées par l'administration ou l'établissement
public d'accueil.
Lorsque le militaire sert en vertu d'un contrat, ce dernier est, le cas échéant, prorogé de
droit pendant toute la durée du détachement.
Il peut être mis fin au détachement avant son terme, à l'initiative du militaire ou à la
demande de l'administration ou de l'établissement public d'accueil, après avis de la
Commission nationale d'orientation et d'intégration.
Art. R. 4139-3
Pendant le détachement, le militaire est rémunéré dans les conditions fixées à l'article R.
4138-39.
Art. R. 4139-37
À l'issue du détachement, le militaire peut demander son intégration dans le corps dans
lequel il a été détaché.
Sa demande est présentée à l'autorité ayant le pouvoir de nomination dans le corps
d'accueil au plus tôt trois mois et au plus tard un mois avant le terme du détachement.
Au vu du rapport établi par le chef de service sur l'aptitude professionnelle de l'intéressé,
l'autorité ayant le pouvoir de nomination dans le corps d'accueil se prononce :
1. soit pour l'intégration de l'intéressé à l'expiration de la période de détachement,
prolongée en cas de besoin jusqu'à l'achèvement de la procédure d'intégration ;
2. soit pour sa réintégration dans son corps d'origine ou de rattachement ;
3. soit pour son maintien en détachement pendant une année supplémentaire dans
l'emploi occupé ou dans un autre emploi de la même administration ou du même
établissement public.
La décision de réintégration ou de maintien en détachement est prononcée après avis de la
Commission nationale d'orientation et d'intégration, lequel est transmis au ministre des
Armées, ou au ministre de l'Intérieur pour les militaires de la gendarmerie nationale, et à
l'autorité ayant le pouvoir de nomination dans le corps d'accueil.
En cas de maintien en détachement pendant une année supplémentaire, la demande
d'intégration doit être présentée dans le même délai que celui prévu au premier alinéa du
présent article.
En cas de refus d'intégration ou s'il n'a pas demandé son intégration, le militaire est
réintégré d'office à la fin du détachement dans son corps d'origine ou de rattachement.
Art. R. 4139-38
L'intégration est prononcée par l'autorité ayant le pouvoir de nomination dans le corps
d'accueil. Le militaire est alors radié des cadres ou rayé des contrôles de l'armée active à la
date de son intégration.
Le militaire est nommé à l'emploi dans lequel il a été détaché et classé dans le corps, en
tenant compte, le cas échéant, des responsabilités correspondant à son emploi
d'intégration, à un grade et à un échelon doté d'un indice égal ou à défaut immédiatement
supérieur à celui dont il bénéficiait en qualité de militaire. Si l'indice afférent à cet échelon
est inférieur à l'indice qu'il détenait dans son grade d'origine, le militaire est classé dans
l'échelon sommital du grade dans lequel il est intégré. Il conserve néanmoins à titre
personnel l'indice détenu dans son grade d'origine, dans la limite de l'indice afférent à
l'échelon sommital du corps d'accueil et jusqu'à ce qu'il atteigne dans ce corps un indice au
moins égal.
Dans la limite de la durée moyenne fixée pour chaque avancement d'échelon par le statut
particulier du corps d'accueil, le militaire conserve l'ancienneté d'échelon acquise dans son
précédent grade lorsque l'augmentation de traitement consécutive à sa nomination est
inférieure à celle qui résulterait d'un avancement d'échelon dans son ancienne situation, ou
à celle qui a résulté de son élévation au dernier échelon de son grade précédent.
Les services militaires sont assimilés à des services effectifs accomplis dans le corps et le
grade d'intégration pour l'avancement dans le corps d'accueil, dans la limite de la durée
moyenne d'ancienneté nécessaire pour atteindre l'échelon du grade dans lequel le militaire
a été classé à partir du premier échelon du premier grade du corps d'accueil.
Toutefois, les dispositions statutaires du corps d'accueil demeurent applicables lorsqu'elles
fixent pour le militaire des règles de classement plus favorables que celles prévues au
présent article.
L'arrêté du ministre des Armées et du ministre de l'économie et des finances prévu à l'article
L. 4139-8 fixe annuellement par grade, le contingent de pécules pouvant être accordés sur
leur demande aux officiers de carrière lors de leur mise à la retraite avec le bénéfice d'une
pension à jouissance différée.
Art. R. 4139-42
Le contingent annuel précité est réparti entre les Armées, formations rattachées, armes et
corps selon les besoins du service propres à chacun d'entre eux et compte tenu notamment
de la situation de leurs effectifs.
Art. R. 4139-43
Art. R. 4139-44
Les officiers mis à la retraite avec le bénéfice du pécule sont désignés chaque année par
décision du ministre des Armées.
Art. R. 4139-45
Le montant du pécule, qui est versé en une seule fois ou, sur la demande des bénéficiaires,
fractionné en quatre versements annuels égaux, est fixé à quarante-deux mois de la solde
budgétaire perçue en fin de services par les officiers intéressés, abondée de l'indemnité de
résidence aux taux métropolitain sans abattement.
Art. R. 4139-47
Art. R. 4139-48
Le militaire déserteur au sens du code de justice militaire peut être radié des cadres ou
rayé des contrôles.
b ) Lien au service
Art. R. 4139-50
Un arrêté conjoint du ministre des Armées et du ministre de l'Intérieur fixe la liste des
formations spécialisées et la durée du lien au service qui leur est attachée.
Art. R. 4139-51
Art. R. 4139-52
Le militaire admis à suivre une formation spécialisée n'est pas tenu à un remboursement en
cas :
1. d'interruption de la formation ou de l'inexécution totale ou partielle de l'engagement de
servir résultant d'une inaptitude médicale dûment constatée par un médecin ou un
chirurgien des hôpitaux des Armées ;
2. de non-renouvellement ou de résiliation du contrat par l'autorité militaire ;
3. de cessation d'office de l'état militaire, en application du 1. de l'article L. 4139-14.
c ) Commission de réforme
Art. R. 4139-53
Le ministre des Armées institue, en fonction des besoins, des commissions de réforme des
militaires chargées de donner un avis sur l'inaptitude médicale définitive au service des
militaires :
Art. R. 4139-54
Art. R. 4139-55
La commission de réforme des militaires est compétente pour émettre un avis médical
portant :
1. sur l'inaptitude définitive au service d'un militaire, quels que soient son statut et son
lien au service ;
2. sur l'aptitude d'un Français soumis aux dispositions du livre II du code du service
national qui, précédemment exempté ou réformé, souhaite que son aptitude soit de
nouveau déterminée, en vue de servir dans les Armées ou les formations rattachées ;
3. sur l'aptitude d'un ancien militaire, précédemment radié des cadres ou rayé des
contrôles pour infirmité ou mis en réforme définitive, qui souhaite que son aptitude au
service soit de nouveau déterminée, en vue de servir à nouveau dans les Armées ou
les formations rattachées.
Art. R. 4139-57
Les demandes d'avis présentées dans les cas mentionnés aux 2. et 3. de l'article R. 4139-
55 ne peuvent intervenir qu'après un délai minimum de deux ans suivant la date de la
décision de réforme ou d'exemption initiale.
Art. R. 4139-58
Les séances de la commission de réforme des militaires ne sont pas publiques. Elle peut
entendre toute personne dont elle estime l'audition utile. Le militaire ou le demandeur,
présent en séance, peut être accompagné d'un conseil de son choix.
Art. R. 4139-59
L'avis de la commission de réforme des militaires est communiqué au ministre des Armées
ainsi qu'à l'autorité administrative et notifié à l'intéressé.
Dans un délai de quinze jours à compter de la date de notification de l'avis, l'intéressé ou
l'autorité administrative peut demander que l'avis de la commission de réforme des militaires
soit réexaminé par une autre commission de réforme des militaires.
Art. R. 4139-60
Le ministre des Armées prend, par arrêté, une décision conforme à l'avis de la commission
de réforme des militaires.
Art. R. 4139-6
Les limites d'âge et âges maximaux de maintien en première section des militaires sont :
dans le corps militaire du contrôle général des Armées au grade de contrôleur
adjoint, de contrôleur et de contrôleur général, soixante-six ans.
pour les officiers des autres corps :
Officiers de gendarmerie 59 60 63
Officiers de l'Air 52 56 63
Médecins, pharmaciens, 62 67
vétérinaires et
chirurgiens dentistes
Militaires infirmiers et 62
techniciens des
hôpitaux des Armées
(officiers)
pour les sous-officiers des Armées et des formations rattachées, telles que définies
par le tableau ci-après :
Sous-officiers de 47 52 58 59
carrière de l'armée de
Terre, de la Marine ou
de l'Air
(personnel non navigant)
Sous-officiers de 58 (y compris le grade de 59
gendarmerie, sous-officiers gendarme)
du corps de soutien
technique et administratif de
la gendarmerie nationale
Sous-officiers du personnel 47 52
navigant de l'armée de l'Air
Sous-officiers du 62
service des essences
des Armées
Fonctionnaires détachés 66
au sein de la poste
interarmées,
fonctionnaires détachés
au sein de la trésorerie
aux Armées, majors sous-
chefs de musique (trois
Armées), sous-chefs de
musique
de carrière (trois Armées),
maîtres ouvriers (Terre),
maîtres ouvriers, tailleurs
et cordonniers (Marine),
musicien sous-officier
de carrière (air), commis
greffiers et huissiers
appariteurs
Les limites de durée de service des militaires sous contrat sont les suivantes :
Militaires commissionnés 17
Militaires engagés 27
Chapitre 2
LE SOUS-OFFICIER DE L'ARMÉE DE TERRE
1 - RECRUTEMENT
Il existe trois types de recrutement pour devenir sous-officier qui sont détaillés ci-dessous.
Le recrutement semi-direct des sous-officiers est ouvert sans condition d'âge aux soldats,
caporaux et caporaux-chefs sous contrat, remplissant les conditions générales suivantes :
être dans la 3e, 4e, 5e, 6e, 7e, 8e ou 9e année de service, durée appréciée au 31
décembre de l'année de candidature ;
être titulaire du certificat militaire élémentaire (CME) et d'un certificat technique élémentaire
(CTE) à la date de l'enregistrement de la candidature.
être titulaire du brevet militaire de conduite (BMC) véhicules légers (VL) à la date du
début de session de formation ;
être titulaire de l'attestation de formation aux premiers secours (AFPS) ou du certificat
de compétences de citoyen de sécurité civile « prévention et secours civiques de
niveau 1 » (PSC 1) ;
pouvoir justifier d'un niveau sportif consistant à être classé au minimum 3 au contrôle
de la condition physique générale (CCPG) (dont une note minimale de 6 sur 20 à
l'épreuve d'aisance aquatique) et au contrôle de la condition physique spécifique
(CCPS) effectués au titre de la période de notation A-1.
Les candidats sélectionnés qui ne détiendraient pas la qualification tireur instruction sur le
tir de combat (IST-C) au fusil d'assaut de la manufacture d'armes de Saint-Étienne
(FAMAS) devront faire l'objet, dans la mesure du possible, d'un effort interne de formation
leur permettant d'acquérir cette qualification avant de rejoindre l'école nationale des sous-
officiers d'active (ENSOA).
Toute dérogation aux critères d'aptitude médicale et/ou d'exemption aux CCPG et/ou aux
CCPS doit faire l'objet d'un formulaire unique de demande (FUD) de dérogation (DROG).
Les commandants de formation administrative ayant reçu un droit au recrutement
exerceront impérativement leurs choix parmi les candidats proposés répondant aux mêmes
critères. Les candidats ne répondant pas à la totalité de ces critères pourront être proposés
au choix de la DRHAT.
Sélectionné, le candidat suivra sa formation de 4 mois à l'ENSOA.
Objectifs
Conditions de recrutement
Le recrutement rang des sous-officiers est ouvert à tous les caporaux-chefs et les
brigadiers- chefs, y compris ceux servant à titre étranger, selon les conditions fixées par le
commandement de la légion étrangère (COMLE).
Le candidat doit :
avoir accompli au moins 11 ans de service effectif et moins de 15 ans de service
effectif. Toutefois dans le cadre du recrutement pour l'année 2018, la fenêtre reste
élargie de 15 ans à 17 ans de service effectif au 31 décembre 2017 exclu (c'est-à-
dire, pour un personnel n'ayant aucune interruption de service, être entré en service
entre le 1er janvier 2001 inclus et le 31 décembre 2006 inclus) ;
être titulaire d'un certificat technique du 1er degré (CT 1), ou d'un CT 1 par validation
d'expérience (CT 1 VE), ou d'un certificat d'aptitude technique du 2e degré (CAT 2) ou
d'un certificat de qualification technique supérieure (CQTS).
Le recrutement des sous-officiers rang se fonde sur la valorisation de l'expérience acquise.
Les candidats ont vocation à postuler pour la nature de filière correspondant à leur emploi
intrinsèque principal (EIP).
Cependant, les candidats qui disposeraient d'une qualification ou d'une expérience autre et
qui souhaiteraient à ce titre postuler pour une autre nature de filière pourront également le
faire. Ils devront justifier auprès de la direction des ressources humaines de l'armée de
Terre (DRHAT) des prérequis nécessaire à leur nouvel emploi.
Les candidats peuvent ainsi, s'ils le souhaitent, postuler pour deux, voire trois natures de
filière différentes (celle de leur EIP et celle dont ils disposeraient les qualifications requises)
: ils présentent une candidature multiple au sein d'un même formulaire unique de demande
(FUD).
Critères de sélection
2 - PARCOURS PROFESSIONNEL
Le BPC est un dispositif permettant d'établir un bilan ponctuel dans la carrière du militaire.
Ce bilan est réalisé par le gestionnaire local en tenant compte :
des compétences et qualifications acquises par le sous-officier au sein et hors de
l'institution militaire ;
de son expérience
professionnelle ; de sa manière
de servir ;
des aspirations professionnelles et personnelles du sous-
officier ; des besoins de l'institution.
Le militaire doit être informé des perspectives de carrière qui peuvent lui être proposées :
possibilités d'emplois à tenir à court, moyen et long termes ;
description de la réorganisation éventuelle du domaine et/ou de la filière
d'appartenance : évolution, suppression, fusion, criticité.
En plus de ces informations à caractère général, des thèmes précis sont à aborder lors des
différents BPC (définis dans l'instruction n°13007/DEF/RH-AT/PRH/LEG). Il s'agit de
permettre au militaire de poursuivre un déroulement de carrière satisfaisant au sein de
l'institution ou d'optimiser un éventuel départ.
Le personnel militaire bénéficie d'un bilan professionnel de carrière tous les quatre ans,
conformément aux dispositions de l'article D. 4136-1-1. du Code de la défense.
Le premier BPC est établi la cinquième année de service afin de permettre au personnel de
disposer de tous les éléments d'information utiles et des délais suffisants pour décider de la
suite de son parcours professionnel.
Le calendrier des BPC est donc établi comme suit :
BPC 1 : cinquième année de service ;
BPC 2 : neuvième année de service ;
BPC 3 : treizième année de service ;
BPC 4 : dix-septième année de service ;
BPC 5 : vingt et unième année de service ;
BPC 6 : vingt-cinquième année de service ;
BPC 7 : vingt-neuvième année de service ;
BPC 8 : trente-troisième année de service ;
BPC 9 : trente-septième année de service ;
BPC 10 : quarante et unième année de
service.
La réorientation en cours de carrière peut résulter des conclusions d'un BPC ou être
demandé « à titre circonstanciel ».
La réorientation s'adresse à tout sous-officier qui est dans l'impossibilité d'exercer dans sa
spécialité :
pour cause d'inaptitude médicale définitive dans sa spécialité ;
par mesure de gestion dans le cadre de la réorganisation générale du domaine ou de
la filière d'appartenance ;
pour des raisons de restructurations importantes dans l'armée de Terre et de
contraintes d'effectifs ;
pour cause d'inaptitude définitive à l'emploi.
La réorientation peut être :
requise par la DRHAT en fonction des nécessités de service ;
demandée par l'intéressé après avis du chef de corps ou du commandant de la
formation d'emploi.
La procédure de réorientation peut être mise en oeuvre tout au long de la carrière du sous-
officier, indépendamment de la périodicité quadriennale du BPC.
La décision de réorientation relève, dans tous les cas, de la compétence exclusive de la
DRH- AT. La décision d'agrément ou de non agrément de réorientation en cours de carrière
doit être insérée dans le dossier administratif du sous-officier.
Nota. Pour les sous-officiers de la BSPP, la décision de réorientation relève de la compétence
exclusive du général commandant la BSPP.
3 - FORMATIONS PROFESSIONNELLES
Elle confère aux sous-officiers, agissant au niveau de la mise en œuvre, les aptitudes
nécessaires pour assimiler les ordres reçus de l'échelon de conception (officiers) et les faire
exécuter par les militaires du rang (exécutants opérationnels polyvalents). Ce faisant, elle
répond à la double exigence pour l'armée de Terre de disposer :
de chefs à même de commander au combat jusqu'à l'équivalent d'une section ou
d'une cellule correspondante ;
de spécialistes techniques, experts dans la mise en œuvre ou la maintenance de
systèmes complexes.
La formation des sous-officiers répond aux principes généraux suivants
: adaptation au juste besoin :
la formation dans l'armée de Terre, visant en permanence l'efficience, confère
aux sous-officiers le niveau de formation correspondant strictement à leur niveau
de responsabilité ;
elle est individualisée et différenciée en fonction des diplômes détenus par les
sous-officiers avant leur engagement, des compétences et de l'expérience
acquises au cours de leur carrière ;
elle est complétée, le cas échéant, par des modules spécifiques destinés à
permettre à un sous-officier d'occuper une fonction particulière ;
progressivité et continuité :
la formation individuelle des sous-officiers de l'armée de Terre est dispensée en
trois étapes :
formation de 1er niveau ;
formation de 2e niveau ;
formation d'expertise à travers les épreuves de sélection professionnelle
(ESP).
Elle permet l'accès à des postes identifiés en organisation par des niveaux fonctionnels 2,
3a, 3b et niveau fonctionnel supérieur (NFS) et privilégie le principe de continuité pour tenir
compte, tant dans le domaine du commandement que dans l'acquisition des compétences
techniques, de la maturité nécessaire forgée par l'expérience ;
interopérabilité :
la formation dans l'armée de Terre recherche l'unicité doctrinale qui permettra à
l'ensemble des sous-officiers de disposer d'un référentiel de savoir-faire et de
savoir-être communs pour faire corps lors des engagements opérationnels
malgré la diversité de leurs familles professionnelles d'appartenance. C'est pour
cette raison, indispensable à la capacité opérationnelle de l'armée de Terre,
que les prérequis sont contrôlés, la formation dispensée et la compétence
évaluée, à chaque niveau, de manière centralisée à l'école nationale des sous-
officiers d'active (ENSOA) et décentralisée dans les ODF dédiés.
Le sous-officier, chef militaire au contact et expert technique suit donc une double formation :
La formation générale est commune à tous les sous-officiers de l'armée de Terre quel que
soit leur domaine de spécialités. Elle est garante de la cohérence doctrinale évoquée dans
les principes de la formation.
En vertu des principes de progressivité et de continuité, son contenu est adapté par niveau
de formation.
Elle vise en conséquence à donner au sous-officier les connaissances et les aptitudes pour
qu'il soit en mesure de :
tenir son rôle d'encadrement dans les activités quotidiennes de la communauté
militaire, à l'instruction, dans l'accomplissement des missions opérationnelles et dans
la gestion de ses subordonnés ;
participer, de jour comme de nuit, aux actions générales de protection et de défense,
au sein d'un groupe puis d'une section pour réaliser les missions communes de
l'armée de Terre (MICAT) dans le cadre d'une unité de l'armée de Terre
(PROTERRE).
La formation de spécialité, propre à un domaine de spécialités, a pour but de dispenser, à
chaque niveau, les connaissances et les savoir-faire techniques pour tenir un emploi dans
une nature de filière d'un domaine de spécialités donné.
Titulaires du CME et du certificat technique élémentaire (CTE) obtenus en tant que MDR,
les ESO suivent dans un premier temps, la formation du CM 1 à l'ENSOA après avoir
satisfait aux tests d'accès, puis du CT 1 en ODF.
Recrutés parmi les meilleurs militaires du rang, les sous-officiers de recrutement rang se
voient attribuer, dès leur nomination au grade de sergent, le BSEP. Ce dernier s'appuie sur
la reconnaissance des aptitudes acquises et la valorisation de leur parcours professionnel
[ils sont déjà titulaires du certificat de qualification technique supérieur (CQTS)].
Cette attribution du BSEP est exclusive du cursus de formation individuelle au BSAT et
n'équivaut pas au niveau conféré par le CT 1.
Les sous-officier de recrutement rang hors légion étrangère suivent une semaine
d'acculturation à l'ENSOA au cours de laquelle a lieu la remise de leurs galons.
Les sous-officiers de recrutement rang de la légion étrangère suivent une formation, au sein
du régiment d'instruction de la légion étrangère, visant à leur faire acquérir les savoir-faire
propres aux missions de la vie courante du sous-officier ainsi qu'à leur inculquer l'esprit
indispensable à une bonne intégration au sein du corps des sous-officiers.
L'accès à la formation de 2e niveau des sous-officiers de l'armée de Terre, quelle que soit
leur origine de recrutement, relève d'une décision du commandant de la formation
administrative (CFA) qui délivre le certificat d'aptitude à la formation de 2e niveau (CAF 2).
L'attribution du CAF 2 autorise le sous-officier à suivre une formation générale de 2e niveau
(FG 2) effectuée à l'ENSOA et une formation de spécialité de 2e niveau (FS 2) effectuée
dans un organisme ou centre de formation.
Cette formation de 2e niveau est sanctionnée par l'attribution du BSTAT qui consacre
l'aptitude du sous-officier à assumer la responsabilité du commandement et de l'instruction
d'une section ou d'une cellule de niveau équivalent dévolue à un sous-officier supérieur et à
diriger l'exécution de tâches nécessitant une haute qualification technique.
Un sous-officier effectuant son cursus de formation de 2e niveau (FG 2 et FS 2) ne peut pas
être désigné pour effectuer une opération extérieure ou une mission de courte durée. Toute
demande de dérogation est soumise à décision du général sous-directeur de la gestion du
personnel de la DRHAT après avis du BPRH et du bureau de gestion concerné.
Dans le cas où un sous-officier détenteur d'un BSTAT est autorisé à présenter une
candidature à un deuxième BSTAT, il conserve le bénéfice de la FG 2 de son premier
BSTAT.
avoir une limite d'âge ou une limite de durée des services couvrant la totalité du lien
au service exigé à l'issue de la formation de spécialité ;
être titulaire soit :
du BSAT depuis six ans ;
du BSEP depuis cinq ans
;
du BSAT ou du BSEP depuis quatre ans et avoir été promu au grade de
sergent- chef dans des conditions précisées annuellement par la circulaire
relative aux conditions générales de candidature au BSTAT ;
être désigné par son CFA (CAF 2).
Certains domaines de spécialités peuvent exiger des prérequis à la présentation au BSTAT.
Ces conditions, appréciées au 1er janvier de l'année d'attribution éventuelle du BSTAT (ce
premier jour étant inclus), sont précisées par une circulaire annuelle sous timbre DRHAT et,
le cas échéant, dans les instructions relatives à chaque domaine de spécialités.
Les candidats servant à titre étranger doivent être titulaires soit :
du BSAT depuis cinq ans ;
du BSAT depuis quatre ans et avoir été promu au grade de sergent-chef dans des
conditions précisées annuellement par la circulaire relative aux conditions générales
de candidature au BSTAT ;
du BSEP depuis quatre ans.
Ces conditions sont appréciées au 1er janvier de l'année d'attribution éventuelle du BSTAT
(ce premier jour étant inclus).
Une préparation précède la mise en formation. Elle a pour objectif de permettre au sous-
officier d'acquérir les connaissances générales, militaires et techniques nécessaires pour
suivre la formation de deuxième niveau (FG2 et FS2) et de bénéficier dans les trois années
précédant la mise en formation d'une préparation physique, sportive et de tir spécifique (IST-
C comprise).
La préparation inclut de l'enseignement à distance (E@D) qui débute cinq mois avant la
date de mise en formation du sous-officier pour la FG 2 et qui peut commencer dès
l'inscription en FS 2.
La préparation est dispensée par
: l'ENSOA pour la FG 2 ;
les organismes ou centres de formation pour la FS 2
; le COMMAT pour le domaine musique.
Les épreuves de sélection professionnelle ouvre l'accès au grade de major de l'armée de Terre.
Elles sont composées d'épreuves d'admissibilité et d'admission. Elles ont pour objet de
sélectionner les candidats potentiels à l'avancement au grade de major.
Il existe autant d'ESP que de domaines de spécialités.
Ces ESP sont ouvertes et organisées une fois par an sauf situation particulière.
Des circulaires annuelles fixent les modalités pratiques d'organisation et de déroulement de
ces ESP :
la liste des domaines de spécialités au titre desquelles les ESP sont
ouvertes ; la date limite de dépôt des dossiers de candidature ;
la liste des centres d'examen pour les épreuves
d'admission ; les formalités à remplir par les candidats ;
les modalités pratiques d'organisation et de déroulement des ESP
; le calendrier des épreuves ;
le nombre de places ouvertes pour chaque ESP dans chacun des domaines de
spécialités.
Pour chaque ESP, les places non pourvues au titre d'un ou plusieurs domaines de
spécialités peuvent être reportées, sur décision du président du jury, sur un ou plusieurs des
autres domaines de spécialités
Pour pouvoir concourir, les candidats doivent :
être en position d'activité ou de détachement d'office ;
avoir été promus au grade d'adjudant-chef avant le 31 décembre de l'année
précédant celle de présentation aux ESP ;
sauf exemption médicale, avoir effectué le contrôle sportif annuel au titre de l'année
de présentation aux épreuves.
La candidature aux ESP est possible quel que soit le nombre de candidatures antérieures au
concours des majors.
La liste nominative des candidats remplissant les conditions pour présenter ces épreuves
est établie sous timbre de la direction des ressources humaines de l'armée de Terre.
Les épreuves d'admissibilité des ESP comprennent :
une épreuve d'analyse de texte, d'une durée de trois heures et de coefficient 6, dont
l'objectif est d'apprécier la capacité du candidat à comprendre un texte et à bâtir une
prise de position argumentée s'appuyant en particulier sur une analyse critique de
celui-ci.
un questionnaire à choix multiple (QCM) de culture générale, d'une durée de deux
heures et de coefficient 3, dont l'objectif est d'apprécier le niveau de culture générale
du candidat et l'intérêt qu'il porte au monde et aux questions civiles ou militaires ;
un QCM de langue anglaise, d'une durée d'une heure et de coefficient 1, dont
l'objectif est d'apprécier le niveau d'anglais du candidat et sa capacité de
compréhension ;
Seule l'épreuve d'analyse de texte comporte une note éliminatoire.
Préalablement aux épreuves d'admission, les candidats admissibles rédigent un curriculum
vitae et une lettre de motivation manuscrite. Ils sont remis en main propre, contre récépissé
au secrétariat de la commission avant le début des épreuves d'admission. Ces documents,
transmis aux examinateurs chargés de l'épreuve d'aptitude générale leur permettent
d'apprécier le parcours et les motivations des candidats.
Les épreuves d'admission comprennent :
une épreuve d'aptitude générale, d'une durée de quarante minutes et de coefficient 5,
dont l'objectif est d'évaluer la capacité de réflexion, de raisonnement et d'expression
orale du candidat, sa capacité à construire et à soutenir une thèse sur un sujet
d'actualité civil ou militaire et enfin de le juger en termes de savoir-être ;
une épreuve de connaissance du domaine de spécialités, d'une durée de quarante
minutes et de coefficient 5, dont l'objectif est d'évaluer la compétence acquise par le
candidat dans son domaine de spécialités et sa capacité à l'intégrer dans une
problématique plus large (cadre interarmes, état-major, etc.) ;
des épreuves de sport optionnelles et facultatives pour lesquelles le candidat peut
choisir de présenter jusqu'à quatre disciplines.
4 - AVANCEMENT
Les sous-officiers ne peuvent être promus au grade supérieur que s'ils comptent au moins
deux ans d'ancienneté dans le grade détenu au 31 décembre de l'année de promotion.
Si, en service, les sous-officiers ont accompli une action d'éclat ou un acte de bravoure
dûment constatés ou ont été grièvement ou mortellement blessés, ils peuvent, à titre
exceptionnel et dérogatoire, être promus à l'un des échelons supérieurs de leur grade ou au
grade immédiatement supérieur de la hiérarchie militaire générale ou à l'un des grades
supérieurs de leur catégorie ou dans un des grades de la catégorie hiérarchiquement
supérieure.
Major 59 ans
Adjudant-chef 58 ans
Adjudant 52 ans
Sergent-chef 47 ans
Sergent
Sous-chef de musique
L'autorité qui intervient en dernier lieu prend le titre de fusionneur. Le fusionnement consiste
à attribuer au sein de chaque corps statutaire, par grade et par sous-ensemble de gestion,
les mentions de proposition définitives.
Dans le cadre du travail de proposition d'avancement, les autorités vont successivement
attribuer une mention d'appui, puis, sous certaines conditions, un numéro de classement
aux sous-officiers proposables.
La priorité qui s'attache à la promotion du sous-officier est déterminée par la mention
d'appui.
Les mentions d'appui sont les suivantes :
MENTIONS. CLAIR.
5 - SOLDE
Les majors comptant au moins trois ans de grade, ont accès à un échelon exceptionnel
dans la limite de 25% de l'effectif du grade. Ce dispositif est étendu respectivement aux
majors servant à titre étranger et aux majors sous-chefs de musique, le bénéfice de cet
échelon.
L'attribution de l'échelon exceptionnel du grade est prononcée au choix sur proposition de la
commission d'avancement prévue à l'article L. 4136-3. du Code de la défense.
Les bénéficiaires sont désignés par le ministre des Armées (directeur des ressources
humaines de l'armée de Terre).
Les décisions sont prononcées dans la limite du volume autorisé, sur proposition établie
annuellement par la commission d'avancement prévue à l'article L. 4136-3. du Code de la
défense.
L'échelle 4
L'échelle 4 est obtenue par les gradés titulaires d'un brevet supérieur correspondant à une
formation technique particulièrement poussée.
L'échelle 3
L'échelle 3 est obtenue par les gradés titulaires spécialistes et techniciens possédant un
brevet élémentaire.
Le militaire non officier servant sous contrat au titre d'une armée ou d'un service reçoit,
dans la limite de huit années de service, une ou plusieurs primes déterminées ci-après :
1. Une prime, au titre d'un engagement initial d'au moins trois ans ; dans le cas d'un
contrat d'au moins deux ans, cette prime pourra être attribuée le premier jour de la
troisième année de service au titre d'un nouveau contrat ;
2. Une ou plusieurs primes supplémentaires, à compter du premier jour de la cinquième
année de service, au titre du contrat en cours ou du ou des nouveaux contrats d'une
durée minimum d'un an ;
3. Au titre d'un engagement initial d'une durée étale ou supérieure à trois ans, une prime
d'attractivité, modulable, applicable à certaines spécialités ou à certains emplois peut
être attribuée dans la limite des crédits budgétaires inscrits à cet effet.
Les montants des primes sont fixés par arrêté conjoint du ministre des Armées, du ministre
chargé de l'économie et des finances et du ministre chargé de la fonction publique.
La liste des spécialités ou emplois éligibles à la prime d'attractivité modulable est fixée par
arrêté du ministre des Armées sur propositions des chefs d'états-majors des Armées, du
directeur général de la gendarmerie nationale et des directeurs centraux du service de
santé des Armées et du service des essences des Armées.
Les primes sont versées dans les conditions ci-après :
1. La prime, afférente à l'engagement initial, est versée au début du treizième mois de
service ;
2. La ou les primes supplémentaires est ou sont versées en une fois ou en plusieurs
fractions, en fonction de la durée de ce ou de ces engagements, le premier jour de la
cinquième, de la sixième, de la septième et ou de la huitième année.
3. La prime d'attractivité modulable à l'engagement initial est versée au début du mois
suivant la fin de la période probatoire ou, le cas échéant, à l'issue du renouvellement
de la période probatoire ;
4. En cas de résiliation de l'engagement pour une cause autre que l'inaptitude résultant
d'un accident ou d'une maladie imputable au service ou que l'admission au statut de
sous-officier de carrière, la ou les primes ne restent acquises qu'au prorata du temps
écoulé entre la date d'effet de l'engagement et la date de résiliation.
En cas de changement de spécialité ou d'emploi, sur demande de l'intéressé, la prime
d'attractivité à l'engagement initial ne reste acquise qu'au prorata du temps écoulé dans la
spécialité ou emploi au titre duquel elle a été attribuée.
1 067,14 € De 1 an : 381,12 €
De 2 ans : 762, 24 €
De 3 ans : 1 143,37 €
De 4 ans et plus : 1 524,50 €
Une prime réversible des compétences à fidéliser peut être allouée à certains sous-officiers,
officiers mariniers, caporaux-chefs ou quartiers-maîtres de 1re classe et caporaux ou
quartiers-
maîtres de 2e classe, en position d'activité, qui détiennent une compétence particulière
correspondant à une formation organisée par le ministère des Armées, à un brevet militaire
ou à un diplôme obtenu au sein d'une spécialité ou filière d'emploi.
La liste des compétences à fidéliser et les coefficients multiplicateurs correspondants sont
fixés par arrêté du ministre des Armées.
L'arrêté du 4 mai 2016 fixe la liste des spécialités ou filières d'emploi éligibles à la prime
réversible des compétences à fidéliser.
D'un montant de 12% de la solde soumise à retenue pour pension mensuellement, la PQS
est obtenu dès l'attribution du diplôme de qualification supérieur à 15 ans de service et 2
ans après l'attribution du BSTAT.
Chapitre 3
L'ENGAGÉ VOLONTAIRE DE L'ARMÉE DE TERRE
1 - RECRUTEMENT
Le premier contrat d'engagé volontaire de l'armée de Terre (EVAT) est souscrit au titre de
l'armée de Terre pour une durée maximale de dix ans. Le candidat au recrutement doit
satisfaire aux conditions de souscription d'un acte d'engagement.
Ce contrat initial est assorti d'une période probatoire d'une durée de six mois. Pendant la
période probatoire (initiale, renouvelée ou prolongée), le contrat peut être dénoncé
unilatéralement et sans préavis par l'administré ou par l'administration. Si la dénonciation
est du fait de l'administration, elle doit être motivée.
À l'issue de la période probatoire, le contrat devient définitif.
Le militaire engagé ne peut pas être envoyé en opération extérieure (OPEX), en renfort
temporaire à l'étranger ou en mission de courte durée (MCD) pendant la période probatoire
(initiale, renouvelée ou prolongée) sauf dans le cas particulier où la période probatoire a été
renouvelée pour motif médical et que le motif générateur de ce renouvellement de période
probatoire a disparu.
Il ne peut pas participer à une mission intérieure (MISSINT) pendant les six premiers mois
de service.
La période probatoire peut faire l'objet :
soit d'une dispense ;
soit d'un renouvellement ;
soit d'une prolongation.
Le contrat d'engagement à la BSPP doit indiquer :
pour servir initialement à la brigade de sapeurs-pompiers de Paris.
Le contrat d'engagement au SMA doit indiquer :
pour servir initialement soit au 21e régiment d'infanterie de marine (RIMa), soit dans
une unité du service militaire adapté ;
en qualité d'engagé volontaire du service militaire adapté (EVSMA).
2 - PARCOURS PROFESSIONNEL
Les objectifs et principes du BPC et de l'orientation étant identiques, les généralités ci-
dessous s'attacheront à détailler principalement le processus d'orientation à conduire
annuellement.
L'orientation est un acte de commandement et de gestion qui doit permettre à l'armée de
Terre de répondre à ses besoins en qualifications tout en tenant compte des aspirations
personnelles de chaque engagé. Les cadres de contact, commandant d'unité et chef de
section
/peloton ou équivalents, jouent un rôle essentiel dans ce processus.
L'orientation donne, aux différents échelons de commandement, la possibilité de :
3 - FORMATIONS PROFESSIONNELLES
La formation des MDR est réalisée principalement dans les formations d'emploi. Elle est
déclinée sous trois niveaux :
le niveau initial ;
le niveau élémentaire ;
le niveau supérieur.
On distingue deux principaux types de formation :
la formation générale, commune à tous les domaines de spécialités qui se décline au
niveau initial : formation générale initiale (FGI) et au niveau élémentaire : formation
générale élémentaire (FGE) ;
la formation de spécialité, spécifique à chaque domaine, est réalisée au niveau initial
sous la forme d'une formation technique de spécialité (FTS) complétée si besoin, par
des formations d'adaptations complémentaires qualifiantes (FACQ). Elle peut
également être dispensée au niveau supérieur pour certaines spécialités.
Elle est organisée selon trois modes de formation :
la formation décentralisée, sous responsabilité des formations d'emploi (FE). Cette
formation peut être mutualisée ;
la formation centralisée, réalisée dans les organismes de formation (ODF), sous
responsabilité de la direction des ressources humaines de l'armée de Terre (DRHAT)
;
la formation mixte qui combine les formations définies supra (plusieurs modes de
mise en formation différents).
Les compétences nécessaires pour tenir un emploi du niveau initial, élémentaire ou
supérieur s'acquièrent soit par une (des) action (s) de formation (AF) soit par l'expérience
professionnelle.
Le niveau de formation acquis est sanctionné par l'attribution d'un certificat ou d'un brevet.
Le changement de domaine et (ou) de filière peut s'opérer soit par une action de formation
d'adaptation à la nouvelle spécialité, soit par certification militaire d'acquis civils
transposables, soit par l'expérience militaire acquise après mise à poste sur un emploi
pendant une durée laissée à l'appréciation du commandant de formation administrative
(CFA). Cette démarche ne devant pas nuire au déroulement général du parcours
professionnel, elle sera prioritairement menée au moment du renouvellement du primo
contrat pour que la validation d'expérience du certificat de qualification technique supérieur
(CQTS) puisse s'effectuer dans le créneau normal.
Pour les formations dispensées qui font l'objet d'un titre professionnel inscrit au répertoire
national de certification professionnelle (RNCP), l'autorité certificatrice (école) délivre le titre
professionnel à l'issue de la formation quand bien même le titre viendrait à échéance avant
la fin de la formation.
1) La formation initiale.
La formation initiale des MDR vise à permettre :
l'intégration à la communauté militaire par l'adaptation au mode de vie spécifique des
militaires et à l'éthique du métier des armes (code du soldat) ;
la bonne tenue du premier emploi ;
l'acquisition des savoir-faire individuels au sein du trinôme dans le cadre des missions
communes de l'armée de Terre (MICAT).
Pendant cette phase, la formation est préservée de toute charge de service et de prestation.
Elle est progressive et respecte une pédagogie adaptée, en particulier dans le domaine des
activités sportives et de l'aguerrissement.
La formation initiale (FI), comporte :
un volet commun à tous les domaines de spécialités, la FGI ;
un volet, destiné à préparer le MDR à tenir un premier emploi dans un domaine de
spécialités.
Les fonctions pour lesquelles la formation au comportement militaire (FCM) est
indispensable seront répertoriées dans les instructions relatives à la formation individuelle
de spécialité des militaires du rang pour chaque domaine de spécialités.
Le certificat pratique (CP) sanctionne la réussite à ces deux actions de formation (trois dans
le cas d'une FCM indispensable au premier emploi).
La formation initiale intervient pendant la période probatoire. Elle peut être modulée en
fonction :
de besoins spécifiques de certains domaines de spécialité, sur dérogation de la DRHAT
; des acquis antérieurs à l'engagement.
Au terme de la FI, une ou plusieurs formations d'adaptations complémentaires qualifiantes
(FACQ), indépendantes de l'attribution du CP, peuvent être dispensées.
2) La formation élémentaire
La formation élémentaire vise à donner aux MDR les compétences pour prendre le
commandement de petites cellules ou assumer des responsabilités d'ordre technique dans
leur domaine de spécialités ou dans le cadre du service courant de l'unité.
Elle est composée de la formation générale élémentaire (FGE) et de la reconnaissance de
l'expérience acquise sur un poste de niveau fonctionnel 1a avec attribution d'un CTE à
compter de 2 ans de service.
La FGE, d'une durée de 6 semaines est sanctionnée par le certificat militaire élémentaire
(CME). Elle est précédée d'un temps de mise en situation permettant d'évaluer les acquis
professionnels après obtention du CP. La durée de cette période est laissée à l'appréciation
du CFA.
3) La formation supérieure
La formation supérieure marque l'accomplissement de la spécialisation du premier niveau
fonctionnel (NF1) dans une filière donnée. Elle se réalise :
soit par la voie de l'expérience (cas général avec attribution d'un CQTS) ;
soit par une formation dispensée au sein d'un organisme de formation [attribution d'un
certificat technique du 1er degré (CT1)].
Tout MDR titulaire d'un CQTS ou d'un CT1 a vocation à occuper des emplois de niveau de
responsabilité supérieur dans le cadre d'un parcours long.
Tout MDR autorisé à servir au-delà de 5 ans entre, dès l'orientation de 6e année, dans un
processus d'acquisition du CQTS par voie de l'expérience. Cette démarche permet de
consacrer la spécialisation dans la filière du CTE détenu.
4 - AVANCEMENT
L'avancement des militaires du rang sous contrat et des volontaires de l'armée de Terre
répond à un double objectif :
réaliser les effectifs prévus par grade ;
pourvoir aux emplois décrits aux documents uniques d'organisation (DUO) des
formations de l'armée de Terre.
GRADES AUXQUELS PEUVENT ACCÉDER LES MILITAIRES DU RANG.
L'avancement est effectué uniquement au choix. Il a pour effet de permettre aux militaires
du rang sous contrat et aux volontaires de l'armée de Terre l'accès à des niveaux de
responsabilité correspondant à leurs aptitudes.
Les militaires du rang sous contrat et les volontaires de l'armée de Terre peuvent accéder à
la distinction de première classe et aux grades suivants :
caporal (ou brigadier) ;
caporal-chef (ou brigadier-chef).
RÈGLES D'AVANCEMENT - DISTINCTION DE PREMIÈRE CLASSE
La distinction de première classe sanctionne la manière de servir de l'engagé et un niveau
minimal de formation militaire. Elle peut être attribuée dès la fin de la période probatoire.
PROMOTION AU GRADE DE CAPORAL (BRIGADIER)
Les militaires du rang peuvent être nommés caporaux (brigadiers) s'ils remplissent les
conditions suivantes :
satisfaire aux conditions d'ancienneté de services définies pour chaque population par
directive annuelle ;
avoir servi pendant trois mois ;
avoir obtenu le certificat technique élémentaire (CTE) ou le certificat militaire
élémentaire (CME).
PROMOTION AU GRADE DE CAPORAL-CHEF (BRIGADIER-CHEF)
Pour être promus au grade de caporal-chef (brigadier-chef), les militaires du rang doivent :
satisfaire aux conditions d'ancienneté de services définies pour chaque population par
directive annuelle ;
avoir servi pendant une durée minimale d'un mois avec le grade de caporal (brigadier) ;
être titulaire du brevet militaire professionnel élémentaire (BMPE) ou du certificat de
qualification technique (CQT).
Les caporaux-chefs titulaires du certificat technique du 1er degré (CT 1), du certificat
d'aptitude technique du 2e degré (CAT 2) ou du certificat de qualification technique
supérieur sont distingués de leurs pairs par le port du galon de caporal-chef de première
classe au premier jour de leur douzième année de service.
SITUATION PARTICULIÈRE DES MILITAIRES RENGAGES OU AYANT EFFECTUE UN
CHANGEMENT D’ARMÉE
Le militaire rengagé à un grade inférieur à celui qu'il détenait avant son interruption de
service ne peut être promu avant le 1er jour du premier mois suivant la fin de sa période
probatoire, sous réserve de détenir les qualifications requises pour sa promotion.
La distinction de première classe peut être attribuée dans les même conditions.
Tout militaire du rang recruté dans le cadre d'un changement d'armée conserve le grade
qu'il détenait dans son armée d'origine dès lors qu'il détient les qualifications nécessaires
pour accéder à ce grade. À défaut, l'intéressé est recruté avec le grade inférieur
correspondant au niveau de qualification exigé pour accéder à ce grade. Il peut être promu
à son ancien grade le premier jour du mois suivant l'obtention de la qualification requise.
TABLEAU D'AVANCEMENT
Nul ne peut faire l'objet d'un avancement s'il n'a, au préalable, été inscrit sur un
tableau d'avancement. Celui-ci est établi, au moins une fois par an, par unité formant
corps ou unité équivalente et paraît au minimum un mois avant chaque promotion.
Chapitre 4
LE PERSONNEL CIVIL
Représentant 22,9% des effectifs, les civils de la défense assurent un rôle essentiel au ministère
des Armées. Près de 69 990 civils sont affectés dans les forces armées permettant ainsi aux
militaires de se consacrer à leurs fonctions opérationnelles
Les personnels civils exercent leurs fonctions dans 4 domaines :
le domaine technique : informatique, télécommunications, aéronautique, mécanique et
construction mécanique, électrotechnique, pyrotechnie, génie civil.... 65% des personnels
civils du ministère occupent un métier technique ;
le domaine administratif : finances, droit, ressources humaines, marchés publics,
secrétariat, etc. ;
le domaine de la santé : aides-soignants, agents hospitaliers, ergothérapeutes, orthoptistes,
masseurs kinésithérapeutes, infirmiers, etc. ;
le domaine social : assistants de service social et conseillères techniques de service social.
Ils exercent à tous les niveaux de responsabilité. Les personnels civils ont la possibilité de
progresser dans la hiérarchie et/ou de changer de métier en passant des concours internes ou en
suivant des formations proposées par le ministère.
Le ministère des Armées emploie trois catégories de personnels civils :
35 695 fonctionnaires (soit 51 % des personnels civils) ;
28 695 ouvriers d'État ( soit 41% des personnels civils)
;
5 600 contractuels (soit 8 % ) appelés également "agents non titulaires" ou "agents sur
contrat".
Le personnel civil est soumis, au même titre que le personnel militaire, à des statuts définissant
des règles, des droits et des devoirs.
1 - LES FONCTIONNAIRES
la loi 83-634 du 13 juillet 1983 - Version consolidée du 25 janvier 2018 portant les
droits et obligations des fonctionnaires ;
la loi 84-16 du 11 janvier 1984 - Version consolidée du 25 janvier 2018 portant
dispositions statutaires relatives à la fonction publique de l'État.
Ils constitues respectivement le titre I et le titre II du statut général des fonctionnaires de l’
État et des collectivités territoriales.
1.2. Définition
Selon l'article 2 du titre II, le fonctionnaire est une « personne nommée dans un emploi
permanent, à temps complet » .
1.3. Caractéristiques
35 695 fonctionnaires exercent des métiers très variés à tous les niveaux hiérarchiques :
dans le domaine administratif : chefs de bureau, juristes, acheteurs, gestionnaires de
personnel, gestionnaires de crédits, responsables de formation, chargés de
communication, documentalistes, secrétaires, agents d'accueil, etc. ;
dans le domaine technique : administrateurs de réseaux, ingénieurs d'études,
techniciens en électronique, chimie, génie civil, électriciens, plombiers, peintres,
mécaniciens, serveurs, magasiniers, etc. ;
dans le domaine social : assistantes sociales en régiment, en hôpital militaire, en
lycée militaire, etc. ;
dans le domaine de la santé : aides-soignants, agents hospitaliers, ergothérapeutes,
orthoptistes, masseurs kinésithérapeutes, préparateurs en pharmacie dans les
hôpitaux militaires, infirmiers dans les services de médecine de prévention.
Les fonctionnaires du ministère des Armées - comme les fonctionnaires des autres ministères
- sont classés en 3 catégories en fonction de leur niveau de recrutement :
les corps de catégorie A (BAC + 3): personnel de direction et de conception ;
2.1. Recrutement
2.2. Catégories
Les contractuels sont classés par niveaux correspondants aux catégories A, B et C des
fonctionnaires.
2.3. Carrière
Recrutés pour exercer certaines tâches spécialisées ou des professions n'existant pas dans la
fonction publique, les contractuels répondent à une nécessité au ministère des Armées.
Le recours aux contractuels permet de pallier des besoins dans des spécialités ciblées ou
pour une mission particulière de courte durée.
Il peut s'agir de s'attacher, par exemple, la collaboration de scientifiques de très haut niveau,
ingénieurs et chercheurs, dans des techniques de pointe.
Ces contrats permettent également de faire participer au service public de défense maintes
personnalités, qualifiées à différents titres.
Le déroulement de carrière des contractuels peut se classer selon trois cas :
contractuels dits « décret de 49 » ;
contractuels dits « 84.16 » ;
contractuels dits « saisonniers » .
Le décret de 1949 détermine les conditions d'accès à différentes catégories calquées sur
celles de la fonction publique. Il constitue un contrat type.
Les contrats dits « saisonniers » ouvrent la possibilité d'embaucher des contractuels pour
des missions de courte durée de quatre à dix mois, non reconductibles.
Les 28 695 ouvriers de l'État sont répartis par branches professionnelles parmi lesquelles
on peut citer l'aéronautique, la mécanique et la construction mécanique, l'électrotechnique,
la pyrotechnie.
3.1. Recrutement
Les ouvriers d'État sont recrutés, par la formation d'emploi, dans la majorité des cas après
essai professionnel.
Certaines embauches peuvent s'effectuer sur titre, à partir des personnels inscrits au
registre d'embauche tenu par la formation ou au niveau de la garnison.
Après une période probatoire de six mois à un an, ils deviennent ouvriers réglementés. Ils
sont alors titulaires d'un contrat à durée indéterminée et bénéficient de toutes les garanties
du statut d'ouvrier d'État.
3.2. Formation
Formation d'adaptation.
Recrutés sur essai professionnel, ils sont réputés aptes immédiatement à l'emploi. Le
suivi d'une formation d'adaptation est donc exceptionnel.
Formation continue.
3.3. Avancement
Les ouvriers peuvent bénéficier d'un avancement de groupe, uniquement en fonction des
postes vacants, selon trois cas :
après réussite à un essai professionnel, sanctionné par une commission paritaire.
(Les commissions sont composées d'un nombre égal de représentants de
l'administration et de représentants du personnel désignés par les
organisations syndicales représentatives. Pour cette raison, elles portent
toutes la dénomination de commissions paritaires);
au choix, après avis de la commission d'avancement
; après un stage de formation qualifiante.
L'avancement est prononcé par le chef de corps.
3.4. Catégories
Les ouvriers sont classés par profession (répertoriées dans la nomenclature ouvrière) elle-
même rattachée à un groupe de rémunération qui est d'autant plus élevé que la qualification
est grande.
Les ouvriers peuvent être classés en deux grandes catégories :
les ouvriers non professionnels, appelés ouvrier polyvalent de service et/ou de
maintenance, qui appartiennent au groupe IVN;
les ouvriers professionnels qui appartiennent aux groupes V à hors groupe.
Certains ouvriers, selon des critères de responsabilité, d'encadrement, de technicité et de
postes ouverts peuvent être nommés chefs d'équipes. Ils sont alors titulaires de la prime
afférente.
3.5. Emploi
4 - LA NOTATION
4.1. Généralités
La notation d'un personnel civil a la même importance que la notation d'un personnel
militaire.
La présence au sein du ministère des Armées d'un personnel civil nombreux et diversifié
requiert une administration importante pour en assurer la gestion. Cette responsabilité
incombe principalement à la direction des ressources humaines du ministère des Armées
(DRH-MARM).
Les missions de la DRH-MD couvrent différents domaines :
les statuts ;
les effectifs
;
la réglementation ;
la formation ;
les instances paritaires centrales
; la mission restructuration.
Elles assurent :
la tenue des dossiers individuels ;
l'avancement et la notation des fonctionnaires de catégorie C, administratifs et
techniques ;
l'avancement et la notation des fonctionnaires de catégorie B administratifs et
techniques ;
la formation professionnelle continue (conseiller coordonnateur régional).
Elles sont chargées d'appliquer les choix des directions centrales, têtes de
chaîne. Elles assurent par ailleurs une fonction d'expertise auprès des Zone de
défense.
Présidé par le ministre, ce comité est chargé de traiter les problèmes d'ordre général relatifs
aux fonctionnaires.
Il est composé de 32 membres, soit 16 représentants de l'administration et 16 représentants
des organisations syndicales. L'armée de Terre dispose de 3 sièges.
Présidée par le ministre, cette commission, spécifique au ministère des Armées, est
chargée de traiter les problèmes d'ordre général relatifs aux ouvriers sous statut.
Ce groupe traite de la formation continue. Il est chargé de faire des propositions d'ensemble
et de détail et de dresser des bilans. L'action de ce groupe souligne l'importance accordée à
la formation continue au sein du ministère des Armées.
Elle est l'équivalent, au niveau central, des comités d'hygiène, de sécurité et des conditions
de travail (HSCT). Elle émet un avis sur la politique générale HSCT et les projets de
réglementation.
Il en existe une par grande direction. Elles sont chargées de donner aux représentants du
personnel des informations économiques et sociales. Elles ont également comme objectif
de permettre à leurs représentants d'évoquer devant les directeurs centraux les problèmes
d'organisation et des conditions de travail.
Présidée par le chef de corps ou son représentant, elle comprend des représentants de
l'administration et des ouvriers. Ces représentants d'ouvriers doivent appartenir à
l'établissement et la catégorie de personnel à l'égard desquels la commission est
compétente.
Elle est chargée de donner un avis sur l'avancement d'échelon, de groupe et sur la
rémunération au groupe supérieur pour les ouvriers anciens.
Il existe une CIES dans tous les organismes du ministère des Armées dont l'effectif est d'au
moins 75 personnels civils. La CIES n'est pas une instance paritaire (25 membres
maximum). Les membres représentant l'administration sont en pratique le responsable de la
structure concernée (ou son représentant), en tant que président, ainsi que les personnels
d'encadrement du service désignés par ce dernier en fonction notamment de l'ordre du jour.
La CIES est une instance locale de concertation et de dialogue entre le chef de l'organisme
et les représentants du personnel de ce même organisme : la CIES joue en fait un rôle
équivalent à la CICPC au niveau de chaque organisme.
La CIES donne lieu à la communication d'informations concernant :
l'évolution des missions de l'organisme et de son rôle dans le cadre de la politique
globale de l'autorité dont il relève ;
la situation des effectifs et le bilan de la gestion des ressources
humaines ; les projets tendant à transformer les conditions de travail.
7 - LE DROIT SYNDICAL
Le droit syndical a été reconnu aux agents de l'État par l'article 6 de la loi du 19 octobre
1946.
Afin de donner un fondement juridique incontestable au droit syndical, le gouvernement a
jugé indispensable que de nouveaux textes soient pris. Le principal est le décret 82.447 du
28 mai 1982 qui détermine l'exercice du droit syndical dans l'ensemble de la fonction
publique.
S'agissant plus particulièrement du ministère des Armées, le texte en vigueur est
l'instruction n°310815/DEF/SGA/DRH-MD/SRHC/RSSF.1 du 2 mai 2008 et son modificatif
de 2010, relative à l'exercice du droit syndical, applicable à compter du 1er janvier 2009, et
qui donne pour chaque cas la conduite à tenir (chaque bureau personnel civil en détient un
exemplaire).
Un syndicat est dit représentatif au ministère des Armées lorsqu'il a obtenu au moins 5 %
des voix aux élections organisées pour désigner les représentants aux CHSCT, tous les
trois ans, en principe au cours du dernier trimestre.
7.2.a. L'affichage
Chaque syndicat constitué doit pouvoir disposer d'un panneau d'affichage vitré ou grillagé,
fermant à clé, et disposé en un lieu facilement accessible aux personnels.
Une copie des documents syndicaux affichés doit être remise simultanément au chef de corps.
Elle peut être distribuée aux personnels civils, par un agent dispensé ou non de service.
Cette distribution ne doit pas être l'occasion de tenue de réunions impromptues susceptibles
de perturber le service.
Le recueil de signatures sur une pétition est également possible pendant les heures de service.
Cependant, ces différentes opérations ne doivent pas gêner le bon déroulement du service.
Ces quelques cas ci-après concernent les dispositions les plus courantes.
7.3. Les moyens accordés sous certaines conditions (à vérifier dans chaque
cas dans les textes de référence)
Si le corps a plus de 50 agents, un local syndical, avec téléphone, doit être mis à
disposition de chaque syndicat représentatif.
Dans les autres corps, un local commun, avec téléphone, doit être mis à disposition.
Tout syndicat représentatif peut tenir, dans l'enceinte du corps et durant les heures de
service, deux types de réunions :
réunions d'information (assemblée générale) accessible à l'ensemble du personnel ;
réunions de conseil ou bureaux syndicaux accessibles uniquement aux agents
membres des organismes directeurs. Le chef de corps doit être avisé avant la date de
réunion. Les organisations syndicales constituées dans un établissement, mais non
localement représentatives peuvent tenir des réunions à l'intérieur de l'établissement,
mais en dehors des heures de service.
Chapitre 5
LES MILITAIRES SERVANT À TITRE ÉTRANGER
Les militaires officiers et non officiers servant à titre étranger sont admis à servir dans les
formations de la légion étrangère.
Ils peuvent, à titre exceptionnel et sur décision du ministre des Armées, être employés auprès
d'autres formations.
Les militaires servant à titre étranger s'engagent à servir la France avec honneur
et fidélité.
Article L4142-2
Le militaire qui sert à titre étranger est, quel que soit son grade, lié au service par un contrat
d'engagement.
Il souscrit le premier engagement en qualité de militaire du rang. Celui qui a servi en qualité
d'officier dans une armée étrangère ou d'élève étranger d'une école militaire française peut
être admis, par décret, comme officier à titre étranger.
Article L4142-3
L'officier servant à titre étranger peut être admis à servir à titre français après acquisition de
la nationalité française. Il conserve son grade et prend rang à compter de la date de son
intégration dans les cadres français.
Article L4142-4
Pendant les cinq premières années de son service actif, le militaire qui sert à titre étranger
doit obtenir l'autorisation du ministre des Armées pour contracter mariage ou conclure un
pacte civil de solidarité.
Cette autorisation ne peut être refusée que pour des motifs tirés de l'intérêt de la défense
nationale.
Article L4142-5
Les règles relatives à l'acquisition de la nationalité française par des étrangers engagés
dans les Armées françaises sont définies par les articles 21-14-1 et 21-15 du code civil.
Le légionnaire aujourd'hui
Le contrat des militaires servant à titre étranger est souscrit et autorisé par le ministre des
Armées selon les modalités fixées par arrêté.
Il prend effet à la date prévue dans le contrat ou, à défaut, à la date de sa signature.
La durée d'un contrat ne peut excéder dix ans.
En l'absence des pièces justificatives nécessaires, le ministre des Armées peut autoriser la
souscription d'un contrat sous une identité déclarée.
L'identité déclarée est réputée être l'identité militaire de l'intéressé aussi longtemps que le
ministre des Armées n'a pas procédé à la régularisation de sa situation militaire.
Lorsque le militaire servant à titre étranger qui a souscrit un contrat sous une identité
déclarée produit les documents établissant la preuve formelle de sa véritable identité, il est
procédé à la régularisation de sa situation militaire.
Par cette procédure dont les autres effets ne valent que pour l'avenir, l'acte d'engagement,
les services accomplis et le grade obtenu par l'intéressé sous son identité déclarée lui sont
reconnus sous sa véritable identité.
La validité du contrat n'est pas affectée par la régularisation de l'identité sous laquelle il a
été souscrit.
À compter de cette régularisation, les actes administratifs et officiels sont accomplis par le
militaire servant à titre étranger sous sa véritable identité.
Les grades éventuellement détenus à titre français ou dans une armée étrangère
antérieurement à un engagement en qualité de militaire servant à titre étranger ne sont pas
pris en compte.
Seule l'ancienneté de service dans l'armée française est, le cas échéant, prise en compte
pour la constitution des droits à pension de retraite.
Le contrat initial ainsi que le premier des contrats intervenant après une interruption de
service de plus d'une année ne deviennent définitifs qu'à l'issue d'une période probatoire
d'une durée maximale de six mois.
Cette période probatoire peut être renouvelée une fois par le ministre des Armées pour
raison de santé ou insuffisance de formation.
Lorsque la formation suivie par le militaire servant à titre étranger le nécessite, la période
probatoire peut être prolongée sans pouvoir excéder une durée totale de dix-huit mois.
Au cours de la période probatoire, quelle qu'en soit la durée, le contrat peut être dénoncé
unilatéralement par chacune des parties. Lorsque le contrat est dénoncé par le ministre des
Armées, il l'est par décision motivée.
Pour les contrats d'une durée égale ou supérieure à un an, le ministre des Armées notifie
par écrit son intention de renouveler ou non le contrat d'engagement du militaire servant
sous contrat au moins six mois avant le terme.
Le militaire à qui est proposé le renouvellement du contrat peut faire connaître sa décision
jusqu'à la date d'échéance du contrat en cours.
Les militaires servant à titre étranger dont le contrat prend fin à moins de six mois :
soit de la date de fin d'un dispositif d'aide au départ ;
soit de la date à laquelle ils peuvent rejoindre leur formation d'appartenance à l'issue
de l'exécution d'une mission ;
soit de la date à laquelle leur sont acquis les droits à liquidation de la pension dans
les conditions fixées au II de l'article L. 24 du code des pensions civiles et militaires de
retraite, peuvent obtenir, sur demande agréée par le ministre des Armées, la
prorogation de leur contrat au-delà du terme prévu jusqu'aux dates susmentionnées.
La résiliation du contrat d'un militaire servant à titre étranger est prononcée par le ministre
des Armées :
1) D'office :
dans les cas prévus à l'article L. 4139-14 du code de la
défense ; dans l'intérêt de la sécurité de la défense ;
lorsqu'un mineur non émancipé a souscrit un engagement sous une identité déclarée
sans autorisation de son représentant légal, sur production des pièces justificatives
de son identité ;
en cas de souscription d'un nouveau contrat au titre de la légion étrangère se
substituant expressément à un contrat en cours ;
2) Sur demande écrite de l'intéressé, agréée par le ministre des Armées.
Avancement
Le contrat initial d'un militaire non officier est souscrit au premier grade de militaire du rang.
Peut être recruté au grade de sergent le militaire du rang servant à titre étranger qui a
accompli six mois de service et acquis une qualification dont la liste est fixée par un arrêté
du ministre des Armées.
Les militaires non officiers servant à titre étranger ne sont pas soumis à la limite de durée de
service.
Sous réserve des dispositions de l'article 38, les militaires non officiers servant à titre
étranger sont régis, en matière d'avancement de grade, d'échelle et d'échelon de solde,
selon les mêmes règles que celles prévues :
1. Pour les militaires du rang et les sous-officiers bénéficiaires de l'échelle de solde 2 ;
2. Pour les autres sous-officiers, par le décret no 2008-953 du 12 septembre 2008
susvisé portant statut particulier des corps des sous-officiers et officiers mariniers de
carrière des Armées et du soutien technique et administratif de la gendarmerie
nationale.
Les militaires non officiers servant à titre étranger sont promus au grade supérieur
exclusivement au choix.
Dispositions diverses
Le ministre des Armées peut, par arrêté, déléguer les pouvoirs qu'il détient au commandant
de la légion étrangère.
Toutefois, pour l'application du 3. de l'article L. 4139-14 du code de la défense, la résiliation
du contrat d'engagement des militaires servant à titre étranger décorés de la Légion
d'honneur, de la médaille militaire ou de l'ordre national du Mérite ne peut être prononcée
que par le ministre des Armées.
Chapitre 6
LE RECRUTEMENT OFFICIER DANS L'ARMÉE DE TERRE
Ce présent chapitre permet de détailler les différentes opportunités offertes aux EVAT et aux
sous- officiers pour accéder aux corps des officiers. En effet, dans une nécessité d'attractivité de
carrière et de besoin de l'institution, l'armée de Terre permet un recrutement officier à différentes
étapes de la carrière d'un sous-officier mais aussi plus récemment d'un EVAT.
Il existe donc trois types de recrutement :
le recrutement semi-direct par les concours de l’École militaire interames ;
le recrutement semi-direct tardif par les concours des officiers d'active des écoles d'armes
(OAEA) / des officiers d'active des écoles des services (OAES) ;
le recrutement rang.
Les concours EMIA épreuves (EMIA/E) et le recrutement EMIA sur titres (EMIA/T) sont
ouverts aux personnels militaires non officiers des Armées et des services.
Nul ne peut se présenter plus de trois fois au même concours.
Une double, voire une triple, candidature (EMIA/E, EMIA/T et/ou CTA/SD) est possible.
Les épreuves d'admissibilité aux concours EMIA/E se déroulent en janvier ; ainsi que les
commissions de présélection au recrutement EMIA/T.
2 2 2 5 4 3 1
S I G Y C O P
2 2 2 5 4 3 1
SI / SES Synthèse 4 10
/L heures
SI / SES Anglais 2 6
heures
L 10
SI Sciences physiques 4 10
heures
Connaissances militaires 15
Anglais 10
Épreuves physiques 15
(1) Seuls les points au-dessus de 10 comptent, affectés d'un coefficient 10 qui n'entre pas
dans le coefficient total des épreuves.
Déroulé de la scolarité
Les concours OAEA / OAES sont ouverts aux personnels militaires non officiers des Armées
et des services.
Les candidats s'inscrivent prioritairement dans le domaine de spécialité (DS) correspondant
à leur EIP.
Nul ne peut se présenter plus de trois fois au même concours.
Concours OAEA :
être âgé de 38 ans au plus au 1er janvier de l'année du concours ;
être sous-officier ou militaire du rang titulaire d'un des brevets donnant l'échelle de
solde numéro 4 ;
avoir 10 ans de service minimum pour les sous-officiers et 12 ans pour les militaires
du rang ;
S I G Y C O P
2 2 2 5 4 3 1
S I G Y C O P
3 2 3 5 4 3 1
Déroulé de la scolarité
La scolarité se fait dans les écoles de spécialisation pour une durée de 1 an.
3 - LE RECRUTEMENT RANG
Les conditions de candidature
4 - LE PARCOURS PROFESSIONNEL
5 - PERSPECTIVES
Recrutement interne officier rénové
GLOSSAIRE
Autorité collégiale
Autorité exercée par un groupe, collectivement.
Commandement opérationnel
Assuré par le commandant opérationnel, le commandement opérationnel est
responsable de l'emploi des forces en opération. Il peut être le commandant
organique lorsque la formation est projeté avec son chef.
Commandement organique
Assuré par le commandant organique de la formation, le commandement organique
est responsable de la préparation des forces de la formation.
Congrès
Réunion à Versailles de l'ensemble du Parlement (Assemblée nationale + Sénat) pour
connaître d'un projet de révision constitutionnelle.
Décret
Texte juridique émanant du pouvoir exécutif et précisant les modalités d'application
d'une loi. Les décrets peuvent concerner des situations individuelles (nomination de
fonctionnaires) ou collectives (exemple : statut général des militaires). Les décrets
sont pris par le président de la République après consultation du Conseil des
ministres ou du Conseil d'État, ou par le Premier ministre après avis du (ou des)
ministre(s) intéressé(s).
Infraction
Fait ou abstention troublant l'ordre social défini par la loi et sanctionné par des
peines fixées par la loi. Elles sont de plusieurs ordres :
le crime, passible de la Cour d'assises, recouvre les atteintes les plus graves aux
personnes et aux biens (exemple : meurtre, vol à main armée) ;
le délit, passible du tribunal correctionnel, recouvre des atteintes moins graves à
l'ordre social mais commises avec intention (exemple : escroquerie) ;
la contravention, passible du tribunal de police, sanctionne la violation, qu'il y
ait ou non intention de la commettre (exemple : stationnement abusif).
Majorité absolue
Lorsqu'un candidat se présente à une élection, il est réputé élu à la majorité absolue
lorsqu'il a obtenu un nombre de voix égal à la moitié du nombre de voix exprimées
plus une.
Motion de censure
Une motion de censure peut être déposée par un groupe parlementaire lorsque celui-
ci veut manifester son désaccord vis-à-vis d'un projet de loi déposé par le
Gouvernement ou sur la politique de celui-ci.
C'est donc une proposition réglementaire faite dans le but de mettre en difficulté ou
de renverser le Gouvernement.
Ordonnance
Textes juridiques de portée générale émanant du pouvoir exécutif dans une matière
relevant habituellement de la compétence du Parlement. Par exemple, l'ordonnance
sur la Sécurité sociale de 1967.
Le Gouvernement ne peut promulguer une ordonnance qu'après avoir reçu une
autorisation du Parlement pour une durée déterminée.
Les textes élaborés par le Gouvernement sont ensuite soumis au Parlement pour
ratification.
Référendum
Acte par lequel le peuple accepte ou refuse un projet établi par les gouvernants.
Règlement
Acte législatif de portée générale qui émane d'une autre autorité que le président de
la République. Par exemple : décret, arrêté, etc.
Scrutin de liste mixte
Mode de scrutin plurinominal qui combinent les règles des scrutins majoritaire et
proportionnel :
plurinominal (à liste) : plusieurs sièges sont à pourvoir par circonscription et l'on
vote pour plusieurs candidats,
mixte : la liste arrivée en tête reçoit automatiquement 25% des sièges. Le reste
est réparti en fonction des résultats. Après le premier tour, seules les listes
ayant dépassé les 10% (7% en Corse) peuvent accéder au second tour. Les
listes au-dessus de 5% peuvent fusionner leurs listes avec celles qualifiées
pour le second tour.
Suffrage direct
Élection des membres d'une assemblée sans intérimaire ; par exemple : l'élection des
députés en France.
Suffrage indirect
Mode d'élection comportant un échelon intermédiaire. Au cours d'élections primaires,
les électeurs désignent des représentants qui voteront ensuite pour choisir les
membres d'une assemblée ; par exemple, les élections sénatoriales en France.
Suffrage universel
Système où le droit de suffrage n'est pas restreint par des conditions de fortune, de
capacité, d'hérédité, mais qui peut comporter des exclusions (d'âge, de sexe,
d'indignité). Le contraire est le suffrage restreint.