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Éducation et nouvelles technologies : Pour une intégration réussie dans l’enseignement et l’apprentissage

RAPPORT ANNUEL 1999-2000


sur l’état et les besoins de l’éducation

Créé en 1964, le Conseil supérieur de l’éducation est un


organisme gouvernemental autonome, composé de 22
membres issus du monde de l’éducation et d’autres
secteurs d’activité de la société québécoise.

Il a pour mandat de conseiller le ministre de l’Éducation


sur tout ce qui concerne l’éducation, de la petite enfance
à l’âge adulte.

Le Conseil compte aussi cinq commissions correspondant


à un ordre ou à un secteur d’enseignement : primaire,
secondaire, collégial, enseignement et recherche universi-
Éducation
taires, éducation des adultes.

Il peut solliciter des opinions, recevoir et entendre les


et nouvelles
requêtes et suggestions du public en matière d’éducation,
et faire effectuer les études et recherches nécessaires à la
poursuite de ses fins.
technologies
Pour une intégration réussie dans
l’enseignement et l’apprentissage

Axiome communication

Édité par le Conseil supérieur de l’éducation


1200, route de l’Église, porte 3.20, Sainte-Foy (Québec) G1V 4Z4
50-0172

Tél. : (418) 643-3850 / (514) 873-5056


Internet : www.cse.gouv.qc.ca
RAPPORT ANNUEL 1999-2000
sur l’état et les besoins de l’éducation

Éducation
et nouvelles
technologies
Pour une intégration réussie dans
l’enseignement et l’apprentissage
Monsieur Jean-Pierre Charbonneau
Président de l’Assemblée nationale
Hôtel du Parlement
Québec

Monsieur le Président,

Conformément à la Loi (L.R.Q., c. C-60, article 9, alinéa c), je vous transmets le


rapport annuel du Conseil supérieur de l’éducation sur l’état et les besoins de
l’éducation pour l’année 1999-2000.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments


distingués.

Le ministre de l’Éducation,

François Legault
Québec, décembre 2000
Monsieur François Legault
Ministre de l’Éducation
Hôtel du Parlement
Québec

Monsieur le Ministre,

Conformément à la Loi (L.R.Q., c. C-60, article 9, alinéa c), je vous présente le rapport
annuel du Conseil supérieur de l’éducation sur l’état et les besoins de l’éducation
pour l’année 1999-2000.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mes sentiments distingués.

La présidente,

Céline Saint-Pierre
Sainte-Foy, décembre 2000
Le Conseil a confié la préparation de ce rapport annuel à un comité composé de:
Mme Céline Saint-Pierre, présidente du Conseil supérieur de l’éducation et présidente du comité;
Mme Pâquerette Sergerie, membre du Conseil, Comité de parents, Commission scolaire des Chic-Chocs ;
Mme Thérèse Laferrière, membre de la Commission de l’enseignement secondaire,
professeure-chercheure, Faculté des sciences de l’éducation, Université Laval;
Mme Geneviève Alain, enseignante, LaurenHill Academy, Saint-Laurent;
M. Yvan Demers, enseignant, École primaire du Tremplin, Richmond;
M. Bernard Lachance, directeur général, Collège de Lévis;
Mme Carole Lauzon-Bougie, conseillère pédagogique, Commission scolaire Seigneurie-des-Mille-Îles,
coordonnatrice du service national à la formation continue des adultes (RÉCIT) ;
M. André Paradis, professeur-chercheur, Département de mathématiques et d’informatique,
Université du Québec à Trois-Rivières;
M. Vincent Tanguay, conseiller directeur, AGTI Services Conseils inc., Sainte-Foy;
Mme Diane Duquet, coordonnatrice du comité.

Rédaction :
Mme Diane Duquet, avec la collaboration d’appoint de Mme Suzanne Bouchard, agente de recherche.

Recherche :
Mme Diane Duquet et Mme Suzanne Bouchard, avec la collaboration d’appoint de Mme Caroline Hamel, agente de
recherche.

Soutien technique :
Mme Jocelyne Mercier au secrétariat ;
Mmes Patricia Réhel et Francine Vallée, à la documentation ;
Mme Michelle Caron, à l’édition.

Révision linguistique :
M. Bernard Audet

Graphisme :
Axiome Communication

Rapport adopté à la 493e réunion


du Conseil supérieur de l’éducation,
le 20 octobre 2000.

Dépôt légal :
Bibliothèque nationale du Québec, 2000
Bibliothèque nationale du Canada, 2000
ISBN : 2-550-36790-1
Table des matières
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

Chapitre 1
Technologies nouvelles et éducation : un aperçu de l’état des lieux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Les technologies nouvelles dans la société . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Ce qu’on entend par « technologies nouvelles » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Aperçu général : une évolution technologique, voire une révolution sociale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Aperçu statistique : où en sommes-nous au Québec ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Au Québec, en éducation, un intérêt manifeste des acteurs concernés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
Comme point de départ : l’exhortation du Conseil à des engagements pressants . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Les retombées de la Conférence socio-économique sur les technologies de l’information
et des communications en éducation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Des apports complémentaires importants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
Des investissements ciblés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Des efforts institutionnels encourageants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Où en est le système éducatif québécois ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Le parc informatique : des besoins constants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
Pour des branchements pertinents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
De l’accès à l’intégration : une ouverture encore timide. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
Quelques comparaisons avec d’autres systèmes éducatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
Quelques constats à considérer et pistes à retenir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

Chapitre 2
Apprendre autrement, enseigner différemment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
Les technologies nouvelles en éducation : quelques mises au point s’imposent. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
L’information et le savoir : ne pas confondre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
En éducation, l’introduction des technologies nouvelles s’appuie sur un « vécu »
informatique qui a déjà 20 ans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
La mesure de l’efficacité pédagogique des technologies nouvelles :
des lacunes à combler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
Un atout non négligeable : un moyen pour soutenir l’innovation pédagogique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
Des interrogations pertinentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
Éducation et nouvelles technologies
8

La nécessité de s’entendre sur un rationnel d’utilisation des technologies en éducation. . . . . . . . . . . . . . 48


Une variété d’usages à considérer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
Un rationnel pour orienter et baliser les choix à faire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
Les technologies et la pédagogie, une seule finalité : la réalisation de la mission éducative. . . . . . . . . . . 51
Une utilisation en lien avec le curriculum ou le programme d’études et le projet d’établissement. . . . . . 51
… et ciblée sur l’atteinte des objectifs de formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
Des habiletés et des valeurs qui vont de pair avec des outils nouveaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
Une ouverture sur la vie pour certaines catégories d’élèves ou d’étudiants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
Une nouveauté à apprivoiser : le téléapprentissage ou l’apprentissage en ligne/en réseau . . . . . . . . . . . . 57
Le téléapprentissage vu comme substitut au cadre d’enseignement traditionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
Le téléapprentissage vu comme complément dans l’institution scolaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
Pour un environnement technologique adapté à des façons différentes d’enseigner
et d’apprendre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
Le matériel de base : pour faire face aux besoins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
Les périphériques : accessibilité et partage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
Le branchement en réseau : pour réaliser la « communauté d’apprentissage » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
L’aménagement physique et ergonomique : des choix qui orientent l’utilisation
des technologies en classe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
Quelques constats à considérer et pistes à retenir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63

Chapitre 3
Le point sur la formation des enseignants : maîtriser la pédagogie, apprivoiser la technologie. . . . . . . . . 65
Pour que la technologie soit au service de la pédagogie : une formation nécessaire,
mais de quelle nature ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
La formation initiale des maîtres : la nécessité d’une révolution pédagogique en profondeur . . . . . . . . . . 67
L’offre actuelle : une offre à saveur technique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
Une difficulté additionnelle pour la formation des maîtres du secondaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
Les stages pratiques dans les écoles : une certaine rareté de l’offre en matière d’intégration
pédagogique des technologies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
Des contenus peu arrimés aux objectifs de la réforme et d’une intégration
pédagogique des technologies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
La formation continue du personnel enseignant : le volet pédagogique de la formation doit
primer sur le volet technique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
Au primaire-secondaire, y a-t-il une formation à l’intégration pédagogique des technologies ? . . . . . . . 72
Au collégial, beaucoup d’offres de formation, peu de concertation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
À l’université, des remises en question importantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
Des contenus de formation à identifier. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
Quelques constats à considérer et pistes à retenir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
Table des matières
9

Chapitre 4
Pour réussir l’intégration pédagogique des technologies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
Les technologies nouvelles : un atout pour l’évolution du système éducatif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
En éducation, les technologies sont un moyen d’intervention puissant. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
… qui doit être utilisé à bon escient . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
… pour accompagner l’évolution du système éducatif et la complexité croissante
de la société du savoir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
Du temps pour s’approprier un moyen puissant mais complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
Le paradoxe d’une société en mode accéléré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
La cause du problème du temps : « le temps, c’est de l’argent » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
Une solution possible ? allouer et financer le temps consacré au changement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
Pour réussir l’intégration des technologies en éducation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
Informer et sensibiliser les acteurs concernés, développer une vision commune et partagée
des défis et des enjeux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
Assurer l’accessibilité par un environnement matériel et des contenus appropriés aux besoins
de l’éducation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
Assurer la formation des divers acteurs, pour que la technologie soit au service de la pédagogie. . . . . . 92
Accompagner et soutenir le personnel enseignant de façon continue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
Piloter le changement : un rôle crucial de l’État et des leaders institutionnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
Quelques constats à considérer et pistes à retenir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96

Chapitre 5
Des enjeux sociaux et institutionnels importants.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
Des enjeux liés à une appropriation sociale et culturelle des technologies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
L’affirmation de la spécificité québécoise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
La recherche de l’équité et le souci de l’éthique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
Le choix de l’éducation des usagers plutôt que celui de la censure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
Le développement d’une culture de réseau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
La concertation des acteurs et le partage d’une vision commune. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
La création de partenariats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
Quelques enjeux et défis spécifiques selon les ordres ou secteurs d’enseignement . . . . . . . . . . . . . . . . 110
Au préscolaire et au primaire : donner des bases solides. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
Au secondaire, à la formation générale des jeunes : s’engager résolument dans l’intégration
des technologies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
Au collégial : préserver l’approche-programme dans l’intégration des technologies . . . . . . . . . . . . . . . 112
À l’université : s’assurer un avenir prometteur dans la société de l’information et du savoir. . . . . . . . . 113
Éducation et nouvelles technologies
10

À la formation professionnelle et technique : intégrer les technologies nouvelles pour être


davantage en prise avec la réalité du travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
À l’éducation des adultes et à la formation continue : composer avec la flexibilité
de la formation en ligne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
Quelques constats à considérer et pistes à retenir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118

Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
L’ensemble de la problématique du rapport. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
Quelques postulats en guise de balises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
Des recommandations qui s’imposent, des pistes d’action suggérées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
Un dernier tour de piste(s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133

Liste des annexes


Annexe 1 : Liste des personnes et organismes consultés .......................................................................147
Annexe 2 : Des projets d’envergure, du primaire à l’université...............................................................155
Annexe 3 : Coup d’œil sur les jeunes et Internet.....................................................................................159
Annexe 4 : Quelques exemples d’intégration des technologies dans l’enseignement
et l’apprentissage au primaire et au secondaire...................................................................161
Annexe 5 : Liste des cours expressément reliés aux technologies dans les programmes
de formation des maîtres ......................................................................................................167
Annexe 6 : Quelques sites Internet sur les technologies nouvelles dans l’enseignement
et l’apprentissage .................................................................................................................175

Liste des tableaux


Tableau 1 : L’équipement disponible..........................................................................................................28
Tableau 2 : Le parc informatique et les établissements ............................................................................29
Tableau 3 : La nature du branchement en réseau .....................................................................................31
Tableau 4 : Les enseignants et les technologies nouvelles........................................................................32
Tableau 5 : Les enseignants de cégep et leurs pratiques pédagogiques d’intégration
des technologies nouvelles......................................................................................................34
Tableau 6 : Aperçu de situation à l’échelle canadienne.............................................................................36
Tableau 7 : Les enseignants américains et les technologies nouvelles .....................................................38
Tableau 8 : L’Angleterre et les technologies nouvelles en éducation..........................................................39
Tableau 9 : Les enseignants et les ordinateurs à leur disposition.............................................................90
Introduction
En même temps que le système éducatif québécois s’engage dans une
transformation majeure de son organisation et de ses programmes d’études
au primaire et au secondaire, de même qu’au collégial, que les universités
sont interpellées dans leur mission de formation et de recherche et que l’édu-
cation des adultes prend une importance accrue dans la perspective d’une
formation tout au long de la vie, nous assistons à une révolution tech-
nologique qui touche directement les modes d’enseignement et les outils
d’apprentissage.
Éducation et nouvelles technologies
12

Ce nouveau contexte a incité le Conseil nologies dans l’enseignement à travers le sys-


supérieur de l’éducation a traiter à nouveau tème éducatif québécois? Avec l’arrivée à
de la question des nouvelles technologies en terme en juin 2001 du « Plan Marois » sur les
éducation, six ans seulement après la publi- technologies de l’information et de la com-
cation de son rapport sur ce même thème1. munication, le Conseil est d’avis que le
Ces technologies, et particulièrement celles moment est particulièrement bien choisi
de l’information et de la communication, ont pour faire le point sur le sujet et fournir au
connu une évolution magistrale et rapide ministre de l’Éducation ainsi qu’à l’ensemble
marquée principalement par leur capacité de du milieu éducatif des éléments de réflexion
mise en réseau, une nouvelle phase de leur susceptibles d’appuyer les orientations, les
développement qui a des impacts majeurs décisions et les choix qui s’imposent dans ce
sur l’organisation de l’enseignement et sur les domaine.
démarches d’apprentissage.
Une société en devenir
Il s’agit là de deux mouvements
irréversibles qui viennent bouleverser le « Avec l’avènement du traitement électronique des
monde de l’éducation et le Conseil croit informations, de la numérisation des données et du
important de se questionner sur l’articula- développement des réseaux interactifs de communica-
tion de ces deux forces. Il croit nécessaire de tion, les références classiques volent en éclats.
Aux trois unités (de lieu, de temps et de fonction)
s’interroger sur les meilleurs moyens à
s’opposent la décentralisation des tâches, la
développer pour éduquer le milieu de l’édu- désynchronisation des activités et la dématérialisation
cation au potentiel de ces technologies et à des échanges. La société naissante s’organise en
une utilisation pédagogique de l’outil pour réseaux plutôt qu’en pyramides de pouvoirs, en cellules
apprendre et pour réussir; de se pencher sur interdépendantes plutôt qu’en engrenages hiérar-
chiques, au sein d’un “ écosystème informationnel ”
1 Les nouvelles technologies de les limites et les dangers de ces outils pour
l’information et de la communica-
plutôt que par filières industrielles linéaires. »
répondre aux défis que pose l’éducation des
tion: des engagements pressants.
Rapport annuel 1993-l994 sur
jeunes et des adultes au début du 21e siècle; Joël de Rosnay3
l’état et les besoins de l’éducation. de réfléchir sur l’incontournable que
2 Rappelons la distinction que représente l’éducation aux technologies de
fait le Conseil entre la réussite l’information et de la communication dans À n’en pas douter, le passage de la
scolaire, fondée sur les résultats une société moderne dont le développement
des élèves et la lutte à l’échec et
société industrielle à la société information-
à l’abandon des études, et la
repose en bonne partie sur la créativité et nelle ne se fait pas sans heurts et crée une
réussite éducative, beaucoup plus l’innovation. L’urgence du questionnement zone de turbulence qui se répercute à travers
large, qui englobe le développe- s’accroît avec l’importance que prend le mou- tous les secteurs d’activité des sociétés con-
ment personnel et professionnel
vement amorcé sur la scène éducative inter- temporaines, y compris en éducation.
des individus en formation, sans
nécessairement le rattacher aux nationale en matière d’intégration de ces Désormais, l’accès à une information abon-
résultats scolaires obtenus. Outre technologies à des fins d’apprentissage et dante — de toute nature et de qualité
l’intérêt qu’elles peuvent avoir d’amélioration de la réussite scolaire et
dans la poursuite d’une amélio- variable — qu’offre le branchement en
ration des résultats scolaires des éducative2. réseau oblige le système d’éducation à jouer
élèves, la préparation à un usage un rôle prédominant dans la formation
éclairé des technologies nou- Ce double processus d’intégration
velles peut également s’inscrire
nécessaire à un usage éclairé de ces infor-
pédagogique des technologies à l’apprentis-
dans l’amélioration du potentiel mations et à leur transformation éven-
d’insertion sociale et profession-
sage et de réforme du système éducatif,
tuelle en savoir maîtrisé.
nelle de chacun et de chacune. actuellement en cours, doit s’appuyer sur
3 Joël de Rosnay, « Ce que va une vision stratégique où les efforts conver- Avec autant d’informations à portée de
changer la révolution informa- gent pour que la technologie soit au service clavier, c’est un renouvellement de leur rôle
tionnelle », dans Le Monde de l’éducation et non l’inverse et contribue
diplomatique, août 1996, p. 19
que les acteurs de l’éducation voient poindre,
(www.monde-diplomatique.fr/
de cette façon à la réussite éducative. Mais et qui les invite à développer chez leurs
1996/08/DE_ ROSNAY/5801.html) jusqu’où aller dans l’intégration des tech- élèves ou étudiants les compétences
Introduction
13

dorénavant indispensables au traitement et à arrimé à son époque et que l’on souhaite


la gestion de l’information, à sa transforma- ouvert sur le monde ne peut s’exclure. Dans
tion en un savoir qui doit sans cesse être le même temps, au Québec, une réforme de
renouvelé; une orientation où l’importance l’éducation qui place l’élève, l’étudiant et
d’acquérir de solides connaissances de base l’étudiante au cœur de toute activité éduca-
sur lesquelles bâtir la capacité d’apprendre tive tournée vers l’apprentissage – une orien-
reste toujours présente. C’est aussi de nou- tation qui exige des outils et des ressources
veaux défis que doivent affronter les éta- appropriés à cette fin –, met en relief l’impor-
blissements scolaires, particulièrement à tance de développer des compétences trans-
l’enseignement supérieur et à la formation versales sur lesquelles s’appuyer pour
continue, avec l’émergence d’un marché de la apprendre tout au long de sa vie; en ce sens,
formation en ligne qui rend possible, en les la capacité d’utiliser les technologies de l’in-
faisant miroiter parfois, un enseignement formation et de la communication figure
individualisé et personnalisé pour chacun parmi ces compétences désormais néces-
ainsi qu’un apprentissage en tout temps et en saires.
tout lieu, tout en étant maître de son appren-
tissage. En ce domaine, toutefois, les En s’intéressant aux technologies nou-
meilleurs contenus et activités de formation velles, le Conseil a dû déterminer quelles
risquent aussi d’y côtoyer les pires – au étaient les possibilités et les limites de celles
mieux des contenus et activités médiocres ou qui, dans l’état actuel et prévisible du
très moyens – bien camouflés sous des développement technologique à court
dehors séduisants. Comment le Québec et le terme5, pouvaient avoir le plus d’impact sur
système éducatif tireront-ils leur épingle du l’évolution de l’éducation et de l’institution
jeu, sur les plans culturel, linguistique et scolaire telle qu’on la connaît depuis
organisationnel, dans cet environnement longtemps et qui a, somme toute, peu
compétitif et commercial où les TIC et changé dans son essence. Le double
l’éthique ne font pas toujours bon ménage? phénomène d’Internet et du branchement
Comment pourrons-nous tous et toutes en réseau performant, où l’information et
partager le bon grain de l’ivraie et profiter la communication – que ce soit en mode syn-
d’une récolte intellectuellement nourris- chrone (temps réel) ou asynchrone (temps
sante pour chacun d’entre nous, mais aussi différé), dans une combinaison de texte,
pour l’ensemble de la collectivité québé- d’images, d’animation et de son
coise? (le multimédia) – peuvent ouvrir la classe ou
la salle de cours sur le monde et vice-versa,
Au cours des six dernières années, la est majeur pour le système éducatif.
transformation de l’ordinateur personnel en Toutefois, d’autres technologies ou produits
un instrument collectif d’information et de informatiques sont aussi appelés à jouer un
communication qui, par l’interconnexion en rôle non négligeable dans la transformation
réseaux, fait fi du temps et de l’espace, est de l’activité éducative et le Conseil ne peut
4 Loc. cit.
venue bouleverser les rapports que nous totalement les écarter de sa réflexion;
entretenons dorénavant avec l’informatique que l’on pense, entre autres, aux cédéroms, 5 L’évolution de la technologie
permet difficilement les projec-
et enrichir l’éventail des possibilités que ses aux logiciels d’application (dont les didacti- tions sur des besoins à moyen ou
multiples applications offrent en matière ciels et les exerciciels6) ou de simulation, à long terme, certains avançant
d’information, de communication et de au livre électronique. Qu’il s’agisse d’inté- même l’idée qu’une « année-TIC »
équivaut à sept années de calendrier.
collaboration, provoquant même ce que gration de ces technologies à des fins
certains n’hésitent pas à qualifier de « révo- d’apprentissage ou de leur utilisation à des 6 Le terme « exerciseur » est
peut-être plus répandu, mais
lution informationnelle4». De cette évolu- fins de qualification sociale et profes- « exerciciel » s’inscrit mieux dans
tion ou de cette révolution à la fois tech- sionnelle, c’est la réalisation de la mission la famille des logiciels, didac-
nologique et sociale, un système éducatif éducative qui doit constamment primer en ticiels, progiciels, etc.
Éducation et nouvelles technologies
14

éducation et c’est dans cette optique que le du rapport fait le point sur l’état des lieux,
Conseil aborde le présent rapport sur l’état et dans le système éducatif, en matière d’ef-
les besoins de l’éducation. forts consentis pour doter les établissements
scolaires d’un environnement informatique
Certains posent en ces termes la ques- qui se prête à l’intégration des technologies
tion des technologies nouvelles en éduca- en éducation. Des données statistiques sur
tion : « peuvent-elles offrir à chaque jeune et, le degré de pénétration des ordinateurs et
de façon plus large, à chaque individu des technologies de l’information et de la
apprenant, les clés d’une meilleure maîtrise communication dans la société québécoise,
de leur environnement, d’une progression à la maison ou en classe, mises en relation
constante dans la société de la connaissance? avec des données de même nature concer-
peuvent-elles aider les professeurs à porter nant la situation dans des sociétés compara-
chaque individu, quels que soient son ori- bles (en Amérique et en Europe), aident à
gine et son parcours initial, à atteindre le situer le Québec dans son niveau d’ouverture
meilleur de ses capacités, pour faire face aux aux technologies nouvelles et de l’appropria-
enjeux de l’avenir? 7». De telles préoccupa- tion qui en est faite par la population.
tions ont été à la base de la réflexion du
Conseil dans la préparation de son rapport et Dans un deuxième chapitre, le Conseil
ont guidé ses propos en matière d’intégration précise sa pensée sur l’intégration péda-
pédagogique de ces nouveaux outils à des gogique des technologies nouvelles à des fins
fins d’enseignement et d’apprentissage. d’apprentissage et d’enseignement, en iden-
tifie les tenants et les aboutissants, s’inter-
Pour inventer l’école de demain roge sur le point d’équilibre à privilégier
entre l’enthousiasme des uns et le scepti-
« Il nous faut à tout prix trouver des moyens pour que cisme des autres quant aux retombées
les technologies soient mises au service de l’apprentis- qu’elles peuvent avoir dans la réussite sco-
sage, de l’apprentissage d’une citoyenneté qui, loin de
laire – et qu’une expérience encore trop
se nourrir du virtuel, s’inscrira dans la réalité des nou-
velles formes de socialisation et des manifestations récente empêche la recherche d’infirmer ou
inédites des identités individuelle et collective. […] de confirmer. Il tente également d’apporter
Laissons parler ceux qui doutent, cessons de répondre un certain éclairage sur des façons de faire
aux prophètes de malheur et, tout en prêtant l’oreille à susceptibles de favoriser l’utilisation des
ceux qui nous protégeront du chant des sirènes, don- technologies en tant qu’outils pédagogi-
nons-nous les moyens d’inventer ensemble l’école de
ques avec lesquels et sur lesquels l’en-
demain. »
seignant peut compter, dans un environ-
Clément Laberge8 nement matériel qui s’y prête.

Parce qu’il considère que c’est le rôle


que l’enseignant sera en mesure de bien faire
S’il est un leurre qui guette le système
jouer aux technologies dans sa pratique
éducatif dans son intégration des technolo-
7 Investir dans la connais- pédagogique qui est à la base d’une possible
sance. L’intégration de la gies, c’est bien celui de « la fuite en avant
intégration à des fins d’enseignement et d’ap-
technologie dans l’éducation techniciste », ou « quand le progrès se
européenne, La Table Ronde prentissage, le Conseil se penche sur
mesure uniquement en nombre d’ordinateurs
Européenne des Industriels, la formation initiale et continue des
1997, p. 3.
et de connexions à Internet par individu ou
enseignants du primaire-secondaire dans le
par salle de classe9» – négligeant les usages
8 Chroniques de l’Infobourg, troisième chapitre du rapport, mais aussi sur
vol.1, n˚4, décembre 1998, p. 32. pédagogiques qui en sont faits. Tout en
les besoins de tout le personnel enseignant
soulignant que l’étape d’acquisition de
9 Bernard Cassen, Le Monde du système éducatif en la matière. Il s’inter-
diplomatique, septembre 1997, matériel n’est qu’un tout premier pas (certes
roge sur le rôle que peuvent et doivent jouer
p. 31 (www.monde-diplomatique. essentiel) vers l’intégration des technologies
fr/1997/ 09/CASSEN/9080.html ). les facultés d’éducation dans la formation
à des fins pédagogiques, le premier chapitre
Introduction
15

initiale ou continue des maîtres du primaire- l’arrivée des technologies nouvelles, surtout
secondaire dans un domaine comme celui de celles de l’information et de la communica-
l’intégration des technologies nouvelles à la tion en réseau, dans le domaine de l’éduca-
pratique enseignante. S’agissant de forma- tion. Sans nécessairement en faire une étude
tion continue d’enseignants en exercice, à approfondie, le Conseil passe en revue un
quelque ordre d’enseignement que ce soit, le certain nombre de questions que soulève l’in-
sujet est abordé sous l’angle des objectifs qui tégration des technologies en éducation sur
y sont généralement poursuivis et de la les plans social, culturel et économique; au
diversité des acteurs qui offrent de tels servi- nombre des sujets abordés, signalons la spé-
ces : s’agit-il surtout de formation technique cificité culturelle et linguistique du Québec,
ou d’utilisation des ressources techno- les risques inhérents à la présence de con-
logiques à des fins pédagogiques? Par tenus non censurés mis à la portée de tout
ailleurs, compte tenu de l’ampleur des utilisateur du réseau Internet, les choix
besoins et des attentes qui existent à travers budgétaires qui s’imposent à l’État en éduca-
tout le système éducatif concernant l’utilisa- tion. Passant ensuite du général au particu-
tion des technologies dans le cadre de straté- lier, le Conseil s’efforce de faire ressortir,
gies d’apprentissage et d’enseignement, la pour chacun des ordres et secteurs d’en-
question du développement de commu- seignement, quels sont les enjeux et les défis
nautés virtuelles d’apprentissage, d’en- que pose, de façon plus spécifique, l’intégra-
cadrement et de soutien aux praticiens de tion des technologies à des fins d’enseigne-
|l’éducation est abordée. ment et d’apprentissage.

Une réflexion sur les conditions aptes Le Conseil partage l’avis de certains
à favoriser l’intégration pédagogique des auteurs qui, comme Régis Debray en France,
technologies nouvelles en éducation, pour considèrent que c’est en grande partie
l’ensemble du système éducatif, fait l’objet l’éducation qui rendra possible la transfor-
du quatrième chapitre. Ces conditions mation d’un outil utilitaire en instrument de
doivent tenir compte tout autant des con- civilisation et de démocratisation et lui
traintes qu’impose le matériel faisant appel donnera une dignité culturelle10. En conclu-
à l’utilisation de l’ordinateur en contexte sion, il rappelle les points saillants de sa
éducatif que des exigences pédagogiques et réflexion et, de façon exceptionnelle dans un
institutionnelles qui y sont liées et qui rapport annuel, formule des recommanda-
doivent l’accompagner. Le Conseil explore tions expresses à l’intention du ministre de
un certain nombre de conditions de réussite l’Éducation. Il propose également à l’ensem-
de cette intégration, dont la question du ble de la communauté éducative des pistes
temps à consacrer à l’implantation d’un tel d’action ou d’intervention qu’il estime
changement, les besoins en matière de essentielles à une intégration réussie des
sensibilisation, d’information, de formation technologies nouvelles en éducation.
et de soutien (technique et pédagogique) de
tous les acteurs concernés – et non pas seule- Des annexes viennent compléter et
ment le personnel enseignant –, ainsi que le actualiser les propos du Conseil afin de ren-
rôle des décideurs politiques et institution- dre compte de quelques expériences réa-
nels dans le pilotage du changement à lisées en milieu éducatif et qu’il juge
l’échelle du système comme à l’échelle fort intéressantes et pertinentes dans une
institutionnelle, notamment celui de l’État. perspective d’intégration pédagogique
des technologies nouvelles. Y figurent 10 Voir Régis Debray, « L’école
Le cinquième et dernier chapitre est quelques repères utiles à cette fin sur renouvelée », dans Le Monde
diplomatique, mars 1997, p. 24.
consacré aux enjeux et aux défis que pose Internet. (www.monde-diplomatique.fr/
1997/03/DEBRAY/8070.html).
Éducation et nouvelles technologies
16

L’expérience en éducation et l’expertise dans la réalité du travail sur le terrain. La


professionnelle des membres du comité du recherche, les rapports de toutes prove-
rapport annuel11, et les nombreuses consulta- nances et la documentation qu’il a consultés
tions12 réalisées auprès des acteurs de l’édu- ont constitué les matériaux nécessaires à une
cation, à différents niveaux d’intervention, telle réflexion13.
ont permis au Conseil d’ancrer sa réflexion

11 On trouvera la liste des


membres du comité en page 6.
12 Voir l’annexe 1.
13 La bibliographie en fait état.
Chapitre 1
Technologies nouvelles et éducation :
un aperçu de l’état des lieux

Où se situe le Québec dans son appropriation des technologies


nouvelles? Comment a-t-on répondu, dans le domaine de l’éducation, à
l’émergence et à la prolifération d’un phénomène qui touche et transforme
l’ensemble des activités de la société? Les technologies issues du développe-
ment de l’informatique reposent sur l’utilisation d’équipements matériels qui
ont considérablement évolué au fil des ans et qui continuent d’évoluer. Pour
réaliser l’intégration des technologies nouvelles en éducation, à des fins
d’enseignement et d’apprentissage, on ne peut faire abstraction de la
qualité du parc comme du réseau informatiques, une qualité nécessaire à
l’actualisation du potentiel d’information, de communication et de collabo-
ration aujourd’hui escompté de la technologie numérique et du branchement
en réseau.
Éducation et nouvelles technologies
18

Les technologies contenus et l’exploitation de la réalité


virtuelle ont également permis le développe-
nouvelles dans la ment ou l’amélioration de produits informa-
tiques qui, sans être des TIC au sens propre
société du terme (en général parce que l’élément
Avant d’aborder la question de l’appro- « communication » en est absent), peuvent
priation et de l’intégration des technologies eux aussi favoriser les apprentissages et le
nouvelles à des fins éducatives dans l’en- développement de compétences en éduca-
seignement et l’apprentissage, le Conseil tion : les cédéroms et les logiciels de simula-
estime opportun de rappeler brièvement ce tion, par exemple. Dans la même veine, les
qu’elles sont et ce qu’elles représentent dans ressources télévisuelles — dont l’utilisation en
les sociétés contemporaines, la place qu’elles classe ou en salle de cours est de plus en plus
occupent dans la société québécoise plus par- facilitée par une convergence accrue de la
ticulièrement. télévision et d’Internet — peuvent également
être considérées au nombre des technologies
Ce qu’on entend par qui présentent un intérêt sur le plan péda-
gogique. Le Conseil s’y référera également
« technologies nouvelles » au besoin, notamment en ce qui a trait au
Mis à part l’expression « technologies mandat confié à Télé-Québec en matière d’é-
nouvelles » ou « nouvelles technologies », ducation.
les termes que l’on entend le plus souvent
aujourd’hui quand il s’agit des utilisations les Aperçu général : une
plus courantes de l’informatique auprès du évolution technologique,
grand public sont les suivants : les technolo- voire une révolution sociale
gies de l’information et de la communica-
tion, le multimédia, les nouveaux médias. De nombreux penseurs, dont Pierre
Ces technologies reposent toutes sur la Lévy et Jean-Claude Guédon1 au Québec,
numérisation des contenus (texte, son, estiment qu’avec l’avènement des technolo-
image, animation) et, dans la plupart des gies de l’information et de la communication
cas, sur le branchement en réseau — s’amorce une révolution aussi importante
Internet, mais aussi des réseaux locaux inter- que celle qu’a provoquée l’invention de
connectés (les intranets) — qui permet l’écriture. Mais alors que les grandes décou-
la circulation de l’information, la communi- vertes qui ont marqué profondément l’évolu-
cation et la collaboration en temps réel ou en tion des civilisations s’échelonnaient dans le
temps différé par voie électronique. temps, la révolution actuelle des techno-
logies de l’information et de la communica-
En éducation, et de façon générale dans tion n’est en marche que depuis 1994, tout
le présent rapport du Conseil, ce sont surtout au plus; pourtant ces technologies ont déjà
les technologies de l’information et de la envahi tous les secteurs de la vie sociale
communication — souvent nommées les et sont en voie de modifier les bases de
TIC, à l’occasion les TICE pour spécifier l’économie. La mise en réseau des ordi-
leur utilisation à des fins d’enseignement — nateurs à travers la planète et la
1 Pierre Lévy, L’intelligence
collective. Pour une anthropologie qui retiennent l’attention, particulièrement numérisation qui permet d’assurer la
du cyberspace ; Jean-Claude au regard du potentiel qu’offre le réseau diffusion et la circulation de contenus
Guédon, La planète cyber. Internet dans l’accès à une information qui
Internet et cyberespace. Propos
multimédias (capables de véhiculer
de ces experts lors de leur peut apparaître sans limite, mais aussi grâce texte, son, image et animation) ont fait
participation à des tables rondes à l’interaction, à la collaboration et à la com- d’Internet un phénomène avec lequel il
tenues dans le cadre de la munication qu’il permet à travers le temps et faut dorénavant composer dans toutes
préparation du présent rapport.
l’espace. Par ailleurs, la numérisation des
Chapitre 1. Technologies nouvelles et éducation : un aperçu de l’état des lieux
19

les sphères d’activité, y compris en Ce n’est pas la première fois que le


éducation. monde de l’éducation est sollicité par de
nouvelles technologies; la vogue de l’audio-
Le développement extraordinaire des visuel dans les années soixante-dix et l’arri-
réseaux d’information et de communication vée des premiers ordinateurs dans les écoles
et leur impact sur la société obligent l’insti- au début des années quatre-vingt ont laissé
tution scolaire à prendre acte d’une nouvelle bien des souvenirs dans la mémoire collec-
donne qui risque d’entraîner des transforma- tive des enseignants et des enseignantes. Il
tions importantes dans le monde de l’éduca- faut s’assurer, aujourd’hui, que nous ne
tion. La possibilité de trouver instantané- sommes pas en train de succomber au
ment (ou presque) de l’information sur tout « chant des sirènes » qui nous ferait
et sur n’importe quoi, de communiquer, d’in- voir, dans l’intégration des technolo-
teragir et de collaborer sans contrainte de gies nouvelles en éducation l’ultime
temps et d’espace avec tout interlocuteur panacée aux maux les plus criants de
susceptible de fournir des réponses ou des l’éducation, tant sur le plan péda-
explications à une interrogation spécifique, gogique que sur le plan strictement
d’apprendre en tout temps et en tout lieu2 budgétaire. Une dérive contre laquelle nous
grâce à une pléthore de cours et de pro- met en garde même un adepte des technolo- 2 Et ce n’est même plus
grammes de formation offerts par voie élec- gies comme Steve Jobs, le cofondateur une image avec l’émergence
tronique, créent un environnement virtuel d’Apple : « On peut mettre sur cédérom des appareils sans fils.
en compétition directe avec l’environ- l’ensemble des connaissances. On peut 3 Wired, San Francisco, février
nement scolaire traditionnel. Tout n’est installer un site Internet dans chaque classe. 1996, cité en français dans Les
pas parfait, tant s’en faut, dans cet Chroniques de l’Infobourg, vol. 1,
Rien de tout cela n’est fondamentalement n° 4, décembre 1998, p.3.
environnement virtuel où règne mauvais, sauf si cela nous berce de l’illusion Des craintes qui sont également
encore un certain chaos; mais tout le que l’on s’attaque ainsi aux maux de l’éduca- soulignées par de nombreux
potentiel de développement de ces spécialistes de l’éducation comme
tion3.» Larry Cuban ou, par exemple, Jane
technologies ne peut cependant être M. Healy dans son ouvrage Failure
minimisé. Il vaut mieux, comme société et Aperçu statistique : où en to Connect : How Computers
comme acteurs de l’éducation, en prendre Affect Our Children’s Minds -
acte dès maintenant pour s’y tailler une
sommes-nous au Québec? for Better and Worse, 1998.

place active, bénéficier des possibilités qui y 4 Le Conseil choisit de se


Les données les plus récentes aux- référer à l’indicateur concernant
sont offertes et en faire un atout au service de quelles il est possible de se référer pour éva- les ménages car il estime que
l’éducation sur le plan pédagogique. luer un tant soit peu le degré de pénétration c’est cet indicateur qui peut le
mieux témoigner du niveau de
des ordinateurs dans les foyers québécois4
Malgré tout, il ne faut pas oublier à quel familiarisation de la population
datent de 1998. Or, en ce domaine plus que scolaire avec l’ordinateur et
point la rapidité du développement des com-
dans tout autre, les données sont suscepti- l’Internet mais aussi de l’acces-
munications à l’aube du 21e siècle sibilité au médium à la maison.
bles de varier beaucoup d’une année à l’autre
contraste avec le rythme d’évolution des 5 Lancé en mai 2000, le pro-
— voire d’un organisme à un autre — et
grandes institutions sociales comme l’école. gramme « Brancher les familles
encore plus au Québec avec le programme
Le discours sur la technique, aussi sur Internet » prévoyait que
québécois d’acquisition d’ordinateur et de 200 000 familles en bénéficie-
fascinant et enlevant soit-il, ne doit pas
branchement au réseau Internet des familles raient. Au début de novembre
faire oublier que toute œuvre d’éduca- 2000, 100 259 familles s’y étaient
québécoises à faible revenu5. Le Conseil se
tion en est une de socialisation et de inscrites, soit la moitié de l’objec-
réfère donc à ces données statistiques tif visé dans un programme qui
développement de l’individu à long
uniquement dans le but de fournir un indice est à mi-parcours et se poursuit
terme, qui n’est pas nécessairement en jusqu’au 31 mars 2001. La contri-
sur le « positionnement » probable du
harmonie avec la frénésie du progrès bution gouvernementale vise les
Québec en comparaison avec d’autres familles admissibles aux alloca-
technique.
sociétés comparables. tions familiales de la Régie des
rentes du Québec (www.mmedium.
com/cgi-bin/nouvelles.cgi?Id=4531).
Éducation et nouvelles technologies
20

À l’automne 1998, selon Statistique Des spécialistes comme Michel Cartier


Canada6, 32,1 % des ménages québécois font du rattrapage du Québec en matière
disposaient d’un ordinateur à la maison d’informatisation une priorité pour la société
6 Enquête sur l’utilisation
(28 % en mai 1997 et 24 % en mai 1996), québécoise, notant qu’ « en 1999, notre
d’Internet à la maison, Statistique
Canada, avril 1999 pour une moyenne canadienne de 40,6 %. retard est déjà de deux ans par rapport à nos
( www.statcan.ca/francais/IPS/ Selon ces données, le Québec se situait à cet voisins du Sud [...] Et ce retard aug-
Data/56M0002XCB.htm). égard au 7e rang des provinces canadiennes mentera d’ici 2005 si rien n’est fait. Notre
7 Enquête sur l’accès et (c’est l’Alberta qui domine ce classement passivité vis-à-vis de l’implantation des
l’utilisation d’Internet au Québec,
avec un taux de 48,5 %). Une étude réalisée NTIC dans un projet de transformation de
CEFRIO, RISQ et BSQ, novembre
1998 ( www.cefrio.qc.ca/internet uniquement au Québec six mois auparavant7 la société québécoise se traduira, observe-
98/index.html). situe plutôt ce taux à 37 %. t-il, par un coût social9 et un retard
8 1999 pricewaterhousecoopers économique énorme. À l’heure actuelle,
Consumer Technology Survey, Toujours selon Statistique Canada et nous hypothéquons l’avenir de nos
www.pwcglobal.com/extweb/ l’étude déjà citée, les ménages québécois enfants10.»
ncsurvres.nsf/docld/8945BB1EEE
étaient les moins nombreux à être branchés
560F32D852568600078C099.
au réseau Internet : 16 % en novembre 1998 Comme nous y invite le ministre de
9 Note faisant partie de la
citation de Michel Cartier :
(8 % en mai 1997, 4 % en mai 1996), pour une l’Industrie et du Commerce en ce qui con-
« Les coûts sociaux : l’incapacité moyenne canadienne de 23 %. Il existe une cerne le développement du commerce élec-
des citoyens d’accéder aux infor- étude plus récente qui a été réalisée par tronique11, faudrait-il miser davantage sur
mations essentielles à la vie en
PricewaterhouseCoopers8 à la fin d’octobre le fait que le Québec peut être con-
société se traduit par une plus
grande aliénation, particulière- 1999, et d’autres études de Statistique sidéré comme un leader dans le
ment dans certaines couches mal Canada sur l’utilisation d’Internet, mais la domaine des technologies nouvelles à
nanties de la population. formulation des questions ne permet pas l’échelle de la francophonie et savoir
L’incapacité du gouvernement
de bien renseigner les citoyens d’évaluer l’évolution de la situation depuis en tirer profit, particulièrement en
se traduit par une absence de 1998. L’étude de PricewaterhouseCoopers éducation ? Le Conseil estime qu’il s’agit là
consensus, donc par une plus s’intéresse, entre autres, au pourcentage d’un objectif dont il faudrait tenir compte
grande difficulté de gouverner.
Trop d’informations provenant des
d’adultes qui disposent d’un accès Internet dans la mise au point et la diffusion sur le
États-Unis se traduit par une à la maison (et non pas à la proportion des marché de contenus multimédias à caractère
acculturation en particulier par ménages) et le situe à 29 % au Québec con- éducatif.
une dilution de la langue et de la
tre 48 % pour le reste du Canada (43 % au
culture. Cela se traduit aussi par
une disparition des valeurs com-
munes qui cimentent les citoyens,
total pour l’ensemble du Canada). Au Québec, en
en plus d’une perte de la dimen-
sion historique et d’un affai-
Un atout de l’étude de Pricewater- éducation, un
houseCoopers est son caractère internatio-
blissement de l’imaginaire (parti-
culièrement chez la génération Y nal. À l’été 1999, la firme avait réalisé la
intérêt manifeste
[les jeunes nés entre 1980 et
1994]. Une éducation non adap-
même étude à l’extérieur du Canada et des acteurs concernés
obtenu les taux suivants relativement à la
tée aux mutations de notre
proportion d’adultes disposant d’un accès Comme bien d’autres sociétés de même
environnement signifie des
emplois mal rémunérés ou pas Internet à partir de leur foyer : 43 % aux niveau de développement, le Québec a,
d’emplois du tout. L’absence de États-Unis (le même taux que pour l’ensem- depuis quelques années déjà, pris conscience
symboles ou d’images québé- de la pénétration de l’informatique dans la
ble du Canada), 24 % au Royaume-Uni,
coises dans le flot médiatique
quotidien se traduit par une 18 % en Allemagne, 17 % pour l’ensemble de société et de son apport possible en éduca-
«absence» qui nous donne une l’Europe et 10 % pour la France. Ce qui tion. Si une première vague d’informa-
image de perdant (looser). » permet de constater que c’est uniquement tisation des écoles au début des années
10 Michel Cartier, 2005 : à l’échelle nord-américaine que le Québec quatre-vingt peut être mentionnée pour
La nouvelle société du savoir situer dans le temps l’ouverture de l’État à
accuse un retard en matière d’informatisa-
et son économie, p. 33.
tion et de branchement des foyers. un phénomène en émergence, ce n’est qu’à
11 « Guy Julien relativise le
partir de 1996 — soit deux ans après le
retard du Québec » , Le Soleil,
le samedi 8 avril 2000. rapport du Conseil sur le sujet — qu’une
Chapitre 1. Technologies nouvelles et éducation : un aperçu de l’état des lieux
21

volonté gouvernementale s’est clairement Il est intéressant de noter que le Conseil,


manifestée à cet égard en éducation et se dans ce rapport, traitait peu de la question
poursuit aujourd’hui. d’Internet, une innovation tout juste en
émergence à cette époque.
Chez les acteurs de l’éducation, à diffé-
rents niveaux d’intervention, on s’est égale- L’ appel du Conseil n’a pas été entendu
ment intéressé aux enjeux reliés à la péné- sur-le-champ et c’est seulement avec la
tration des technologies nouvelles dans le tenue de la conférence socio-économique
domaine de la formation en classe ou à dis- sur les technologies de l’information et des
tance. Des politiques institutionnelles ou communications en éducation qu’une vérita-
des plans d’action visant à favoriser l’intégra- ble intervention gouvernementale s’est mise
tion de ces technologies dans l’enseigne- en place. On notera que le sujet des TIC ou
ment ou le développement de produits sus- des technologies nouvelles a été peu évoqué
ceptibles de concurrencer l’offre de con- lors des États généraux sur l’éducation; le
tenus de formation sur le réseau internatio- recours à ces technologies a plutôt été asso-
nal ont vu le jour ou sont en voie d’implan- cié à la formation continue ou comme
tation. faisant partie des mesures de soutien à met-
tre en place en vue de la réussite scolaire.
Comme point de départ :
l’exhortation du Conseil à Les retombées de la
des engagements pressants Conférence socio-écono-
mique sur les technologies
Dans son rapport de 1993-1994 sur
de l’information et
l’état et les besoins de l’éducation, le Conseil
invitait le ministre de l’Éducation à « for- des communications
muler en concertation avec des représen- en éducation
tants locaux de tous les ordres d’enseigne-
ment, un énoncé de politique relatif aux À l’occasion de cette conférence, tenue
NTIC 12». Il insistait alors sur la nécessité en janvier 1996 et présidée par le ministre de
d’adopter une perspective large qui ferait l’Éducation de l’époque, M. Jean Garon,
place à la formation, à la recherche et à la le gouvernement déposait un document de
gestion du système, et donc d’« articuler les consultation : Partenaires de demain! Éducation
changements liés aux NTIC sur les change- et technologie. État de situation. À l’issue de
ments en profondeur qui s’imposent dans le la conférence, le ministre énonçait huit
système éducatif13». Le Conseil notait cer- engagements de son gouvernement.
taines lacunes du système éducatif en
Six mois plus tard, le Ministère rendait
matière d’informatique, dont l’insuffisance et
publics ses premiers plans d’intervention sur
la désuétude du matériel informatique (un
les technologies de l’information et de la
ordinateur pour 21 élèves à cette époque), les
communication pour l’éducation présco- 12 Conseil supérieur de l’édu-
carences dans la formation des maîtres, la cation, Les nouvelles technologies
laire, l’enseignement primaire et secondaire,
rareté du matériel didactique. De plus, de l’information et de la commu-
la formation générale des jeunes et des nication : des engagements pres-
ajoutait le Conseil, « l’alphabétisation infor-
adultes. Celui du collégial suivait en septem- sants, 1994, p.45. Dans le
matique des élèves ne fait pas l’objet d’une présent rapport, les technologies
bre et il faudra attendre janvier 1997 pour
insertion systématique dans la formation de « nouvelles », pour leur part,
celui de l’enseignement universitaire et juin couvrent l’ensemble des technolo-
base. Elle est laissée à la bonne volonté des
1997 pour celui de la formation profession- gies numériques, qu’elles soient
élèves par la voie de cours optionnels ou à ou non reliées en réseau.
nelle dans les commissions scolaires.
celle du personnel enseignant par le biais des
13 Ibid., p. 23.
applications pédagogiques de l’ordinateur14».
14 Ibid., p. 7.
Éducation et nouvelles technologies
22

C’est en grande partie en lien avec ces documents officiels, ont permis la réalisa-
plans d’intervention et les choix budgétaires tion et l’enrichissement des engagements
faits à ce moment que s’est faite l’entrée du pris par le gouvernement en 1996. Pour
système éducatif québécois dans l’ère de la mémoire, rappelons brièvement :
société informationnelle.
En 1997
Des apports complémen- • L’énoncé de politique éducative, L’école,
tout un programme, qui affirme, en lien avec
taires importants
le développement de compétences trans-
Au fil des ans, d’autres politiques versales, que « tous les élèves, à l’école,
ministérielles ou gouvernementales, ou devront aussi développer leur capacité à
utiliser les méthodes appropriées de traite-
ment de l’information, en particulier les
Les engagements ministériels de 1996 nouvelles technologies de l’information et
de la communication (NTIC)15».
• « Les compétences à atteindre en matière de nou-
velles technologies de l’information et des communi- • Un document de recherche et d’informa-
cations (NTIC) seront déterminées, à très court terme, tion du Secrétariat de l’autoroute de l’in-
et réparties sur la durée de la scolarité obligatoire; formation, Pour une école branchée, présenté
• en concertation étroite avec les partenaires, un plan de comme un outil d’aide à l’intégration des
perfectionnement du personnel enseignant en matière NTIC dans l’école. Dans la conclusion,
de NTIC sera établi, avant septembre 1996; les auteurs soulignent que « les nouvelles
technologies de l’information et des com-
• dès maintenant, nous entreprenons une démarche
munications ont introduit des moyens
pour que soient apportés les changements rapides
nécessaires à une véritable intégration des NTIC à la puissants, qui seront de plus en plus
formation initiale des maîtres; disponibles et de plus en plus conviviaux.
La façon dont l’école utilisera leur poten-
• deux programmes à frais partagés avec les organis- tiel deviendra un atout majeur pour la réus-
mes scolaires seront lancés dès l’année scolaire
site des élèves et pour relever le défi de bâtir
1996-1997 pour l’acquisition d’équipements et de
«contenus» pédagogiques; une communauté apprenante16.»

• en concertation avec les principaux partenaires du En 1998


secteur éducatif et du secteur privé, des mesures • La Politique québécoise de l’autoroute de
seront prises pour s’assurer que toutes les écoles du l’information, Agir autrement. Ce docu-
Québec soient reliées à l’autoroute de l’information
ment, qui situe les enjeux sociaux, lin-
dès l’année scolaire 1996-1997;
guistiques, culturels et économiques de
• un programme en vertu duquel les micro-ordinateurs la société de l’information, contient égale-
rendus disponibles par le gouvernement seront mis ment des mesures spécifiques pour l’édu-
gratuitement à la disposition des écoles va entrer en cation, concernant le ministère de l’Éduca-
vigueur incessamment;
tion et le ministère de la Culture et des
• des mesures de soutien financier seront mises en Communications. À souligner, préalable-
place pour le développement de matériel didactique ment à l’adoption de cette politique, la
de nouvelle génération faisant appel au multimédia; création du Fonds de l’autoroute de l’in-
formation en 1995, un programme de sou-
• le Ministère va s’associer aux différents partenaires
pour que soient rendus disponibles des pro-
tien à la conception de contenus éducatifs
grammes de téléformation. » en français et au développement de la for-
15 Ministère de l’Éducation, mation à distance. De 1995 à 1998, dans
1997, p. 18. Source : Communiqué de presse du 26 janvier 1996
(www.meq.gouv.qc.ca/cpress/cpress96/c960126c.htm).
le cadre des phases I et II du Fonds, 9,4
16 Secrétariat de l’autoroute de
millions de dollars ont été versés pour
l’information, synthèse, p.16.
Chapitre 1. Technologies nouvelles et éducation : un aperçu de l’état des lieux
23

financer des projets17 en lien avec l’éduca- En 1999


tion, soit 16 % du budget total18. En 1999, • Une première version des nouveaux pro-
1 265 000 $ ont servi au financement grammes d’études au primaire, Program-
de six projets du milieu éducatif et me de formation de l’école québécoise.
1 100 000 $ ont été alloués à cinq projets Dans ces programmes, les médias sont
dans le secteur de l’éducation ou en considérés comme un des domaines d’ex-
culture/éducation. périence de vie du « Programme des pro-
grammes » pour lequel les élèves devront
Mesures de la Politique québécoise de l’auto-
développer les deux compétences sui-
route de l’information en matière d’éducation
(1998) vantes : exercer un esprit critique dans
l’utilisation du langage et de l’environne-
« Mesure 2.1 - Le ministère de l’Éducation assurera le ment médiatiques en se comportant
démarrage de nouveaux centres d’enrichissement en comme un usager des médias et un auteur
micro-informatique scolaire (CEMIS).
de production médiatique; utiliser effi-
Mesure 2.2 - Le ministère de l’Éducation adaptera son cacement les technologies nouvelles pour
plan d’intervention en matière d’utilisation des NTIC de réaliser des apprentissages grâce à cer-
façon à permettre aux écoles le soutien pédagogique et taines fonctions de logiciels utiles dans
technique suffisant pour accompagner les enseignants des situations d’apprentissage ou de pro-
dans leur démarche d’appropriation des NTIC et leur
duction. On verra également à déve-
intégration dans le processus d’enseignement et d’ap-
prentissage. lopper d’autres habiletés, notamment en
matière de recherche.
Mesure 2.3 - Le ministère de la Culture et des
Communications réservera un volet au Fonds de l’au- • Le Plan stratégique 1999-2002 du mi-
toroute de l’information destiné à soutenir la concep- nistère de l’Éducation, où le Ministère se
tion de contenus éducatifs de qualité en français et le fixe des objectifs quantitatifs à atteindre
développement de la formation à distance. au préscolaire, primaire et secondaire en
Mesure 2.4 - En partenariat avec le monde de l’édition, matière d’équipement informatique, d’ici
un programme d’acquisition de logiciels et de disques juin 2001 : 1) « rapport du nombre de
optiques compacts éducatifs sera proposé aux établis- postes de travail adaptés aux NTIC pour
sements du réseau scolaire et du réseau des biblio- 100 élèves jeunes dans les commissions
thèques publiques. scolaires » (passer de 4,3 à 10); 2) « rapport
Mesure 2.5 - Le ministère de l’Éducation prévoira, en du nombre de postes de travail adaptés
collaboration avec ses partenaires universitaires, les aux NTIC pour 100 personnes ensei-
adaptations relatives à l’intégration des NTIC dans la gnant aux élèves jeunes dans les commis-
formation des futurs enseignants et examinera la sions scolaires » (passer de 4,9 à 10);
situation actuelle pour que chaque école mette en 3) « proportion d’écoles branchées au réseau 17 On peut mentionner, entre
œuvre son plan de perfectionnement du personnel
Internet dans les commissions scolaires » autres, le projet de « l’école
enseignant afin d’assurer l’intégration des outils de informatisée clé en main »
l’inforoute dans les démarches d’enseignement. (passer de 54 % — en juin 1996 — à 100 %
brièvement décrit à l’annexe 2.
en juin 2001)20. Il apparaît toutefois
Mesure 2.6 - Le ministère de l’Éducation, le ministère 18 Autoroute de l’information,
important de signaler que nulle part, dans Rapport d’étape 1998
de l’Industrie, du Commerce, de la Science et de la les axes d’intervention du Ministère et ses (www.autoroute.gouv.qc.ca/fai/
Technologie et le ministère de la Culture et des
orientations ministérielles, il n’est fait etape.html).
Communications établiront un plan concerté de soutien
au déploiement d’Internet II19 et à l’évolution continue mention d’une préoccupation autre que 19 Internet II est un réseau de
du réseau RISQ en fonction des besoins des milieux de celle, quantitative, qui apparaît dans les communication à très haut débit
(2,5 gigabits par seconde), plus
l’enseignement et de la recherche. » objectifs à atteindre et les indicateurs performant que l’Internet pour
Source : Agir autrement, chapitre II
retenus à des fins d’évaluation. tous ; il constitue un outil haute-
(www.autoroute.gouv.qc.ca./politique/str_pol.html). ment stratégique pour l’ensei-
gnement et la recherche.
20 Plan stratégique, p. 76.
Éducation et nouvelles technologies
24

En 2000 dès la deuxième année du Plan, le ratio de 10


• La mise au point d’orientations mi- élèves par poste informatique était atteint au
nistérielles21 sur l’actualisation du réseau primaire, au secondaire et en formation
des CEMIS. L’appellation disparaît pour générale des adultes; on prévoyait même que
faire place à celle d’un « réseau de per- le ratio d’un poste par 8 élèves serait atteint
sonnes-ressources pour le développement sous peu23. Par la même occasion, le minis-
des compétences des élèves par l’intégra- tre délégué à l’Autoroute de l’information
tion des technologies », le RÉCIT, com- annonçait que toutes les écoles du Québec
prenant des personnes-ressources dans seraient dorénavant branchées sur Internet.
chaque commission scolaire. Le Minis-
Si l’on se reporte aux plans d’interven-
tère y précise que « cette révision de
tion ministériels de 1996 et 1997, des
l’organisation et du rôle des CEMIS prend
sommes importantes ont été et sont encore
appui sur la volonté ministérielle de
consacrées aux technologies nouvelles dans
soutenir l’implantation de la réforme de
le système éducatif. À ces sommes, le
l’éducation par, entre autres choses, une
Ministère décidait d’ajouter 26 millions de
intégration accrue des technologies de l’in-
dollars additionnels, en 1999, dont 12 mil-
formation et de la communication (TIC)
lions pour la formation et le perfection-
dans l’enseignement et l’apprentissage ».
nement du personnel enseignant et 14 mil-
• Le Plan stratégique 2000-2003 du minis- lions pour aider les commissions scolaires à
tère de l’Éducation qui souligne d’entrée embaucher des techniciens et des techni-
de jeu l’importance des technologies de ciennes afin « d’accélérer l’installation des
l’information et de la communication dans nouveaux postes, d’en assurer l’entretien,
la société contemporaine et la néces- d’effectuer plus rapidement le branchement
sité pour l’éducation de s’inscrire dans en réseau et sur Internet en plus d’offrir un
cette tendance. Ce Plan stratégique n’iden- support technique adéquat aux personnels
tifie cependant pas d’orientations parti- et aux élèves ». Le ministre prévoyait ainsi
culières à cet égard pour le système édu- faire passer le ratio d’ordinateurs par tech-
catif, mentionnant simplement que nicien de 412 à 17524.
« il y aura lieu de poursuivre l’intégration
des nouvelles technologies de l’informa-
Allocations prévues dans les plans
tion et de la communication (NTIC) en
éducation, en mettant particulièrement
d’intervention de 1996 et 1997
l’accent sur les ressources humaines22». À la formation générale des jeunes
21 « Actualisation du réseau
des CEMIS (Centres d’enrichisse-
Par ailleurs, aucun des indicateurs retenus et des adultes
ment en micro-informatique dans le Plan afin de suivre l’évolution et
scolaire) », Orientations minis- les performances du système éducatif n’est • 800 000 dollars (en 1996-1997) en crédits aux
térielles, Un réseau de personnes
rattaché à l’intégration des technolo- commissions scolaires pour les applications péda-
ressources pour le développement gogiques de l’ordinateur, à même l’ « allocation de
des compétences des élèves par gies nouvelles dans l’enseignement et base complémentaire »;
l’intégration des technologies, l’apprentissage.
RÉCIT, juillet 2000. • 200 000 dollars (en 1996-1997) — réservés à
22 Plan stratégique 2000-2003, même l’enveloppe des « activités ministérielles de
Ministère de l’Éducation, Québec, perfectionnement » pour soutenir l’élaboration de
p. 21 (www.meq.gouv.qc.ca/ Des investissements ciblés « plans d’école » et pour répondre à des besoins de
ADMINIST/plan_strategique/ perfectionnement régionaux, définis de concert
index.html). En juin 1999, le ministre de l’Éducation avec les commissions scolaires;
23 Voir le communiqué de qualifiait de grand succès le Plan d’action
presse du 14 juin 1999 • pour l’enseignement général, un programme à frais
ministériel relatif aux technologies de l’in-
(www.meq.gouv.qc.ca/m_cpress.htm). partagés de 41,5 millions de dollars du MEQ et
formation et de la communication, puisque 17,8 millions de dollars des commissions scolaires,
24 Ibid.
Chapitre 1. Technologies nouvelles et éducation : un aperçu de l’état des lieux
25

annuellement, pendant cinq ans, pour soutenir Au collégial


l’acquisition d’équipement informatique25 par les
écoles et les centres d’éducation des adultes; des • un budget annuel de 7 millions de dollars prévus au
plans d’école consolidés sont requis pour l’attribu- plan triennal des immobilisations pour le collégial,
tion des crédits; afin d’augmenter et de moderniser l’équipement;

• 400 000 dollars par année, pendant cinq ans, pour le • dans le cadre d’un programme de trois ans et sur
soutien à la création de matériel didactique informatisé; proposition de projets ciblés d’intégration péda-
gogique des technologies, un budget annuel de
• 90 000 dollars par année pour le programme 2 millions de dollars pour l’acquisition d’équi-
d’évaluation de didacticiels et autres types de pement et de 200 000 dollars pour le soutien tech-
matériel didactique informatisé; nique et professionnel;

• 138 000 dollars par année pour continuer de • 100 000 dollars pour un volet réservé aux TIC dans
soutenir le Réseau de télématique scolaire québé- le cadre du Programme d’aide à la recherche sur
cois (RTSQ); l’enseignement et l’apprentissage (PAREA) au
collégial;
• 2,3 millions de dollars par année (antérieurement
1,8 million) affectés au fonctionnement et à la • 300 000 dollars pour le Programme d’aide à la pro-
coordination des Centres d’enrichissement en duction de matériel didactique, élargi aux produc-
micro-informatique scolaire (CEMIS)26; 60 000 tions destinées à la diffusion sur Internet;
dollars, annuellement, pour le CEMIS suprarégional
en formation professionnelle; • 100 000 dollars afin d’assurer le fonctionnement
minimal de la Vitrine APO.
• une allocation spéciale de 30 000 dollars (en 1996-
1997) dédiée à la modernisation du parc À l’université et à des fins de recherche 25 Par équipement informa-
d’équipement du CEMIS, à même les fonds affectés tique, le Ministère « entend non
à l’acquisition d’équipement informatique, pour les • 2 millions de dollars, pour aider les facultés de seulement les micro-ordinateurs,
commissions scolaires qui accueillent un CEMIS sciences de l’éducation à se doter d’ordinateurs, mais aussi le matériel
régional ou suprarégional; d’équipement de télécommunication et de logi- périphérique, le matériel de
ciels27; réseautage interne et externe,
• un budget de 300 000 dollars par année, pour les systèmes d’exploitation et les
soutenir des projets d’innovation et de développe- • 3 millions de dollars, versés par tranches crois- logiciels-outils de base ». Voir le
ment provenant des commissions scolaires et santes sur une période de cinq ans, destinés à un plan d’intervention à la formation
portant, notamment, sur les télécommunications et projet d’ « action concertée » du Fonds pour la générale des jeunes et des
sur des modèles d’intégration des TIC dans les adultes (www.meq.gouv.qc.ca/
formation de chercheurs et l’aide à la recherche
nti_plan/PLAN_NTI.HTM).
écoles pour l’enseignement et l’apprentissage. (FCAR) portant sur le développement et l’utilisation
des TIC à tous les ordres d’enseignement, en 26 À l’époque, la situation était
insistant particulièrement sur le primaire et le la suivante : il y avait 31 CEMIS
À la formation professionnelle dans les régionaux ; 3 autres avec des
secondaire.
commissions scolaires vocations spécialisées : élèves
Sources : www.meq.gouv.qc.ca/nti_plan/PLAN_NTI.HTM; handicapés, formation profession-
• 50 000 dollars (en 1996-1997 et en 1997-1998) www.meq.gouv.qc.ca/m_pub.htm; nelle, éducation des adultes.
pour la création d’outils de sensibilisation aux NTIC www.meq.gouv.qc.ca/nti_plan/nti_univ.htm ; S’y ajoutait également la cemis-
destinés au personnel enseignant de la formation www.inforoutefpt.org/dgfpt/ntic/ntic_plan.pdf. thèque pour recevoir l’ensemble
professionnelle des commissions scolaires; des productions réalisés par les
En 1999 et en 2000, certains pro- CEMIS, assurer leur mise en forme
• 70 000 dollars (en 1996-1997 et en 1997-1998) et les distribuer dans
grammes d’études collégiales et universi- le réseau scolaire.
pour le site Internet québécois de l’Inforoute FPT
(formation professionnelle et technique); taires ont également bénéficié d’un soutien
27 Ces sommes ont été réparties
particulier, notamment pour combler rapide- entre les universités sur la base
• 2,8 millions de dollars, sur deux ans, dans le cadre ment des pénuries de main-d’œuvre spécial- d’un financement au prorata de
d’un programme à frais partagés avec les isée dans le domaine des technologies de l’in- 110 $ par étudiant en équivalence
commissions scolaires (70 % - 30 %), pour temps plein (EETP) en sciences
formation et de la communication; c’est ainsi de l’éducation, à l’exception de
soutenir l’acquisition d’équipement informatique
destiné principalement au personnel enseignant et qu’une somme de 24 millions de dollars sur Bishop’s qui a reçu un montant
deux ans (10 millions en 1999-2000 et minimum. Elles ont été allouées
aux élèves du secteur de la formation profession-
sur présentation d’un plan d’utili-
nelle des commissions scolaires. 14 millions en 2000-2001) a été allouée à cet sation des TIC par la faculté.
Éducation et nouvelles technologies
26

effet. Une partie de ce budget est consacrée Ministère, « il importe que les écoles et les
au versement de bourses aux étudiants et centres d’éducation des adultes adoptent
étudiantes qui terminent les programmes une vision de l’intégration des nouvelles
visés dans les délais prévus, une autre partie technologies et conviennent d’une planifica-
est versée en primes aux établissements pour tion à moyen et long terme29». Comme cadre
chaque diplôme additionnel décerné dans d’élaboration de ce plan, le Ministère pro-
ces programmes — les universités bénéficient pose de traiter des points suivants, en lien
aussi d’une amélioration ciblée du finance- avec les aspects pédagogiques et l’environ-
ment de l’effectif étudiant — et une dernière nement technologique de l’intégration des
tranche du budget permet le financement de technologies en classe : la situation actuelle
projets spécifiques, en collaboration avec des en matière de technologies, la situation
entreprises. Le budget d’un programme souhaitée, les prévisions budgétaires. Tout
favorisant le développement et la promotion en reconnaissant l’utilité et la nécessité
de formations courtes à l’enseignement d’une telle démarche, le Conseil souhaiterait
supérieur, destinées à la formation de main- que l’accent soit mis davantage sur les objec-
d’œuvre spécialisée dans le vaste domaine tifs poursuivis et les façons de faire envi-
des technologies (dont les technologies de sagées en matière d’intégration « péda-
l’information et de la communication ne sont gogique ». Trop souvent, lui semble-t-il,
qu’une partie), passe de 2 millions à les besoins en équipement matériel ou
3,5 millions de dollars pour l’année 1999- en formation des enseignants à la
2000 et à 4 millions de dollars pour l’année maîtrise « technique » du matériel
suivante. On y permettra également l’achat informatique prédominent. En outre,
d’équipement, le cas échéant28. Un rapport il lui semble nécessaire que ces plans d’école
annuel doit rendre compte de l’utilisation des visant l’intégration des technologies dans
sommes obtenues. l’enseignement et l’apprentissage s’inscrivent
dans le projet d’établissement (ou
Des efforts institutionnels « projet éducatif »), en lien avec les priorités
encourageants que se donne le conseil d’établissement, et
puissent également être arrimés au « plan de
Les politiques adoptées par le réussite » dont doit dorénavant se doter
Ministère, mais aussi la sensibilisation des chaque établissement scolaire.
acteurs de l’éducation aux enjeux que pose la
pénétration des technologies en éducation, À l’enseignement supérieur, la plupart
ont eu pour effet d’inciter bon nombre de des universités30 et certains cégeps se sont
décideurs institutionnels à se doter de plans dotés d’un plan directeur ou d’un plan
d’action, de politiques institutionnelles, ou stratégique concernant l’intégration et
28 Voir le communiqué de de documents d’orientation aptes à baliser les l’utilisation des technologies nouvelles dans
presse du 12 mars 1999 (www. décisions à prendre, les choix à privilégier l’enseignement.
meq.gouv.qc.ca/m_cpress.htm).
dans une démarche d’intégration des tech-
29 Guide d’élaboration du plan
d’école, septembre 1996
nologies nouvelles dans l’enseignement et Où en est le système
l’apprentissage
(www.eduq.risq.net/DRD/planific
/en_ligne/guide_re.htm).
éducatif québécois?
À l’échelle des commissions scolaires,
30 « Les investissements des Bien que la problématique de son rap-
universités québécoises en matériel des plans d’école ont dû être conçus, en
port porte surtout sur l’intégration des tech-
multimédia de formation », réponse aux exigences du Ministère, et
Enquête de Sciencetech communi- nologies nouvelles dans l’enseignement et
chaque commission scolaire doit produire
cations pour la Conférence des l’apprentissage, l e C o n s e i l n e p e u t
recteurs et des principaux des
un rapport annuel sur l’introduction des
passer sous silence la question de la
universités du Québec (CREPUQ), technologies nouvelles en formation
mai 2000 (www.crepuq.qc.ca/tic). qualité du parc informatique dans les
générale des jeunes et des adultes. Pour le
Chapitre 1. Technologies nouvelles et éducation : un aperçu de l’état des lieux
27

31 Dans certains cas, des politi-


établissements scolaires. Elle est en depuis de nombreuses années, un grand ques institutionnelles ont été ou
fait intimement liée aux rapports que nombre de professeurs possèdent leur pro- sont mises en place pour favoriser
peuvent entretenir les membres du pre appareil branché en réseau31, et il existe et faciliter l’acquisition d’équipe-
ment personnel par le corps
personnel enseignant avec l’ordina- des services de prêts d’équipement suscepti-
professoral.
teur dans un contexte d’intégration bles de répondre à des besoins plus spéci-
32 L’intégration des technologies
des technologies dans leur pratique fiques. Au collégial, un récent rapport de la de l’information et des communi-
quotidienne. De la même façon, il importe Fédération des cégeps32 note que 44 % des cations dans la pédagogie collé-
de savoir dans quelle mesure les établisse- salles de cours des collèges seraient giale , État de la situation au
printemps 2000, octobre 2000.
ments et les espaces d’enseignement (labo- branchées au réseau Internet (un pourcen-
Les résultats concernent 66,6 %
ratoires, classes et salles de cours) sont tage qui exclut les laboratoires informa- des répondants possibles dans la
branchés à Internet et quelle est la qualité tiques), mais que seulement 9 % de ces salles première partie du questionnaire
de ce branchement pour s’interroger sur le disposeraient en permanence d’un équi- et 60,4 % de la population visée
pour la deuxième partie.
niveau et le potentiel d’utilisation de cet pement informatique ou multimédia. Une La Fédération note que « bien que
outil d’information et de communication très forte proportion de collèges (84,4 %) le nombre de répondants (collèges
par les enseignants. Loin d’encourager une ont plutôt recours à des « unités mobiles et départements) soit important,
il faut néanmoins prendre garde
éventuelle « fuite en avant techniciste », où d’ordinateurs », dédiées à des applications de ne pas extrapoler automatique-
la quincaillerie l’emporterait sur le contenu, pédagogiques en classe, alors que dans ment ces données pour l’ensemble
le Conseil cherche tout de même à savoir d’autres collèges (40,6 %), des ordinateurs du réseau : ceux qui n’ont pas
répondu présentent peut-être des
sur quels types d’environnement informa- portatifs sont utilisés à cette fin. En ce qui a
caractéristiques particulières qui,
tique peut s’appuyer le milieu éducatif pour trait aux ordinateurs réservés exclusivement l’eussent-ils fait, auraient changé
amorcer et réaliser l’intégration des tech- au personnel enseignant, le ratio serait de un le portrait d’ensemble ».
nologies à des fins d’enseignement et ordinateur pour 2,5 professeurs, et l’équi- 33 Cette étude a débouché sur
d’apprentissage. pement disponible à cet égard serait princi- la compilation de 111 tableaux
statistiques qui présentent un
palement dans les départements (85 %).
portrait de situation fort intéres-
Le parc informatique : sant sur la situation qui prévaut
Pour les établissements du réseau des
des besoins constants commissions scolaires, le Conseil a pu béné-
dans les établissements du réseau
des commissions scolaires en
ficier des résultats d’une enquête réalisée en matière d’équipement, une com-
Avec les investissements signalés paraison avec 1996-1997 et un
ci-dessus, et sans doute d’autres qui peuvent mai 199933 par la Direction des ressources aperçu de ce qui se fait en matière
avoir échappé au Conseil, il serait facile de didactiques du ministère de l’Éducation, sur d’utilisation pédagogique, de sou-
« Les technologies de l’information et de la tien pédagogique et technique,
s’imaginer que tous les établissements sco- de formation des enseignants.
laires du Québec bénéficient d’un parc infor- communication dans les établissements sco- Ces données devraient être mises
matique adéquat. Est-ce bien le cas? laires », auprès d’un échantillon représentatif à la disposition du milieu éducatif
d’établissements. Cette enquête et les com- (en version papier et sur le site du
MEQ) d’ici la fin de l’année.
Partout à travers l’ensemble du sys- paraisons qu’elle permet d’effectuer avec la
tème, la situation ne cesse d’évoluer et de situation qui prévalait en 1996-1997 34 À cet égard, une étude améri-
caine réalisée par le North Central
s’améliorer en matière d’équipement tech- témoignent des progrès réalisés en matière Regional Educational Laboratory,
nologique; dans les limites des budgets qu’ils d’équipement (tableau 1). En même temps, Computer-Based Technology and
peuvent y allouer, les établissements se elle met également en évidence qu’il faut Learning : Evolving Uses and
Expectations, 1999, constate ce
dotent et continuent de se doter des équi- poursuivre les efforts amorcés pour
qui suit : « Research and best
pements qu’ils estiment les plus appropriés. améliorer les ratios élèves/ordinateur practices indicate that one com-
Le Conseil ne dispose pas des données et augmenter le pourcentage de postes puter for every four to five stu-
nécessaires pour évaluer dans le détail la branchés, particulièrement dans un dents is necessary if students are
to be able to use technology in a
situation qui prévaut à cet égard, notam- contexte d’intégration pédagogique en manner that will result in signifi-
ment à l’enseignement supérieur où dif- classe34. cant gains. Technology applica-
férentes sources budgétaires peuvent être tions must be located in the
classrooms or areas where the
utilisées à des fins d’équipement. Dans les learning is taking place instead of
universités, des salles d’ordinateurs à l’usage housed in hard-to-access labs or
des étudiants et des étudiantes existent resource centers » (p. 27).
Éducation et nouvelles technologies
28

TABLEAU 1 : L’ÉQUIPEMENT DISPONIBLE


Caractéristiques du parc informatique en % du total (1998-1999 et 1996-1997)
(tableaux 5 et 9 de l’enquête du MEQ)

RÉSEAU DES PRIMAIRE SECONDAIRE ADULTES


COMMISSIONS SCOLAIRES FORMATION GÉNÉRALE

Postes TIC1 73,8 % 70,2 % 78,5 % 81,6 %


(1996-1997) (57,9 %) (52,4 %) (63,6 %) (68,1 %)

Postes branchés 58,7 % 51,8 % 68,8 % 65, 3%


(1996-1997) (33,0 %) (22,5 %) (44, 3%) (52,0 %)
1 Pour le Ministère, les Macintosh couleur, les Power PC, les terminaux de même que les postes fonctionnant sous Windows 3.1, Windows 95/98 ou NT
sont considérés comme adaptés.

Élèves par poste de travail (1998-1999 et 1996-1997)


(tableaux 51, 54 et 57 de l’enquête du MEQ)

RÉSEAU DES PRIMAIRE SECONDAIRE ADULTES


COMMISSIONS SCOLAIRES FORMATION GÉNÉRALE

Par poste de travail 8,4 8,5 8,0 9,81


(1996-1997) (11,6) (12,5) (11,6) (6,2)1

Par poste TIC 11,4 12,2 10,3 12,01


(1996-1997) (20,1) (23,8) (18,3) (9,2)1

Par poste branché 15,6 17,6 13,1 15,3


(1996-1997) (94,2) (120,5) (80,3) (39,3)
1 Sous toute réserve; les données fluctuent beaucoup dans ce secteur et de l’avis des spécialistes du Ministère, les données de 1998-1999 seraient
plus fiables que celles de 1996-1997.

Les consultations que le Conseil a Le Conseil constate avec intérêt à quel


menées dans le milieu éducatif lui ont point la situation a évolué dans le réseau sco-
cependant permis de constater à quel point laire, particulièrement au secondaire, en
la situation varie d’une école à l’autre, matière de branchement à Internet. Par
comme le confirme d’ailleurs l’enquête du ailleurs, tout en considérant que les données
Ministère (tableau 2). Si certains éta- datent déjà de mai 1999, il s’étonne tout de
blissements s’estiment privilégiés d’avoir même de ce qu’entre 20 et 25 % des éta-
jusqu’à quatre ordinateurs par classe (parfois blissements du réseau des commissions sco-
même branchés sur Internet), il en est laires n’aient encore aucun poste branché sur
d’autres, au contraire, qui ne peuvent béné- Internet — et compte tenu surtout que
ficier que d’une période d’enseignement toutes les écoles du Québec sont censées
(parfois moins) par semaine ou aux deux être « branchées » depuis juin 1999...
semaines dans un laboratoire où il n’y a pas
nécessairement d’ordinateurs pour tous les
élèves de la classe.
Chapitre 1. Technologies nouvelles et éducation : un aperçu de l’état des lieux
29

TABLEAU 2 : LE PARC INFORMATIQUE ET LES ÉTABLISSEMENTS


% d’établissements selon les caractéristiques du parc informatique (1998-1999 et 1996-1997)
(tableaux 7 et 11 de l’enquête du MEQ)

RÉSEAU DES PRIMAIRE SECONDAIRE ADULTES


COMMISSIONS SCOLAIRES FORMATION GÉNÉRALE

1998-1999 / 1996-1997 1998-1999 / 1996-1997 1998-1999 / 1996-1997 1998-1999 / 1996-1997

Postes TIC
• tous les postes 26,3 % 17,4 % 23,8 % 15,6 % 20,4 % 16,1 % 20,4 % 30,7 %
• moins de 50 % du parc 28,2 % 39,0 % 21,8 % 27,7 % 9,2 % 44,1 % 9,2 % 23,6 %

Postes branchés
• aucun 21,6 % 56,1 % 24,1 % 62,2 % 10,5 % 35,8 % 25,1 % 52,7 %
• plus de 50 % du parc 53,2 % 23,9 % 47,9 % 19,6 % 73,6 % 35,3 % 56,3 % 32,6 %

% d’établissements selon le nombre d’élèves par poste de travail (1998-1999 et 1996-1997)


(tableaux 53, 56 et 59 de l’enquête du MEQ)

RÉSEAU DES PRIMAIRE SECONDAIRE ADULTES


COMMISSIONS SCOLAIRES FORMATION GÉNÉRALE

1998-1999 / 1996-1997 1998-1999 / 1996-1997 1998-1999 / 1996-1997 1998-1999 / 1996-1997

Par poste de travail


• 5 élèves et moins 22,9 % 15,0 % 21,9 % 20,0 % 22,4 % 20,0 % 35,8 % 23,0 %
• plus de 10 élèves 32,5 % 54,1 % 34,2 % 49,2 % 25,4 % 49,2 % 34,6 % 33,1 %

Par poste TIC


• 10 élèves et moins 42,4 % 28,1 % 38,3 % 23,5 % 37,0 % 26,4 % 52,0 % 36,3 %
• plus de 15 élèves 26,5 % 58,6 % 29,0 % 65,5 % 31,0 % 46,8 % 24,4 % 31,7 %

Par poste branché1


• 15 élèves et moins 45,0 % 4,2 % 64,5 % 4,3 % 77,7 % 4,3 % 53,0 % 19,6 %
• plus de 20 élèves 32,8 % 48,0 % 18,6 % 59,6 % 6,9 % 59,6 % 28,7 % 23,7 %
1 Il importe de souligner que le pourcentage de réponses dans la catégorie « indéterminé » était très élevé lors de l’enquête 1996-1997 (réseau : 45,6 %;
primaire : 33,2 %; secondaire : 33,2 %; adultes : 55,0 %).

Pour des branchements accès au réseau Internet et peut donc


s’abonner au réseau si elle a le budget pour
pertinents le faire? D’autre part, quel est le type de
Il y a sans doute une certaine fierté à branchement optimal pour un établis-
affirmer que 100 % des écoles du Québec sement d’enseignement? Plutôt que d’un
(peut-être à quelques unités près) sont établissement branché, n’est-ce pas d’une
branchées sur Internet au même titre que les « classe branchée » qu’ont besoin les ensei-
collèges et les universités. Mais qu’est-ce gnants et les enseignantes pour réaliser l’in-
au juste qu’une « école branchée »? Si tégration des technologies dans leur pra-
l’on en juge par les données résultant de tique quotidienne et créer un momentum
l’enquête du Ministère — où près du quart pédagogique? Les besoins sont-ils de même
des établissements n’avaient aucun poste nature partout? Dans chaque faculté uni-
branché au réseau Internet en mai 1999 —, ne versitaire ou chaque département du collé-
serait-ce pas une école qui a matériellement gial comme dans les écoles primaires ou
Éducation et nouvelles technologies
30

secondaires? Dans les grands centres comme disponibilité de la technologie et son


dans les régions éloignées? Où se situe accessibilité. Une étude préliminaire du
l’équité à cet égard? Et sans doute faudrait-il ministère de la Culture et des Commu-
également poser la question : si l’école est nications pose le constat suivant : « 72 % des
« branchée », qu’en est-il de l’enseignant ou de écoles ont accès à 1 544 Mbs/s36, lequel
l’enseignante (tant au primaire-secondaire devrait être considéré en l’an 2000 comme le
qu’au collégial), dans les deux sens du terme critère plancher de la large bande passante37.
« branché » — peut-il ou peut-elle s’appuyer, Parmi ces écoles qui ont accès à cette
individuellement, sur un ordinateur relié à qualité de liaison38, le déboursé mensuel
Internet? Est-il ou est-elle à l’aise, tech- est de 3 500$; la fourchette de prix allant
35 Peut-être la question ne se niquement et pédagogiquement, avec l’uti- de 2 000 $ à 10 000 $ par mois. Ainsi, 28 %
posera-t-elle plus, d’ici quelques lisation de l’ordinateur et des techno- des écoles n’ont pas accès à ce type de ser-
années, quand les ordinateurs
sans fils seront monnaie logies qui l’accompagnent? vice. On évalue qu’au moins 20 % des écoles
courante. À ce sujet, voir Steve qui ont accès à des services de 128 Kbs/s ou
Bosak, « Bits in the Ether. Wireless D’entrée de jeu, disons que si à 1 544 Mbs/s ne seront pas en mesure de
lans leave cables behind », toutes les écoles du Québec peuvent, à
Electronic School, March 2000.
s’offrir l’un ou l’autre et ce, compte tenu des
un moment donné, être branchées sur coûts récurrents trop élevés qui s’y rat-
36 Les services qui utilisent Internet, il s’agit là d’une statistique
des débits de transmission com- tachent. [...] À l’heure actuelle, le Québec se
pris entre 64 kilobits/seconde et fluctuante. En effet, compte tenu des coûts retrouve avec une société à deux vitesses, car
1 544 mégabits/seconde sont des de branchement ou de la technologie si environ 48 % des écoles ne peuvent avoir
réseaux à large bande qui peu- utilisée, il arrive que des écoles — vraisem-
vent supporter la vidéoconférence,
accès à un service à large bande (20 % à
le transfert de fichiers et la visio-
blablement les plus petites ou dans des cause des coûts et pour 28 %, la bande
phonie — communication image milieux moins nantis — soient incapables passante n’est pas disponible), nous pouvons
et son, en temps réel (cf. MCC, d’assumer les coûts d’abonnement et se présumer qu’une partie importante du terri-
Comité des grands transporteurs).
voient contraintes d’abandonner, peut-être toire occupé est mal desservie par ce type de
37 « La bande passante désigne momentanément, leur lien avec Internet ou
la capacité à faire circuler de l’in-
service39.»
formation numérique sur un lien
qu’elles ne soient tout simplement pas en
de communication informatique mesure d’établir la communication avec le L’enquête du Ministère permet de tra-
(fil téléphonique, câble coaxial, réseau, ou encore que le branchement soit cer le portrait suivant, en mai 1999, de la
fibre optique, ondes radio, etc.).
tellement lent qu’il est impensable d’y con- nature du branchement à Internet des éta-
L’expression “largeur de bande
passante” nous réfère à la sacrer (d’y perdre?) une période d’enseigne- blissements du réseau des commissions sco-
quantité d’information qui peut ment. Mais, outre l’aspect budgétaire ou laires (tableau 3), à partir des postes
voyager sur un lien pendant une purement technique, comment utiliser effi- branchés, cependant, et non pas selon les
période donnée. » - L’ABC des
inforoutes (www.autoroute.gouv. cacement — à des fins d’intégration dans établissements — ce qui nous empêche de
qc.ca/abc/str_abc.html). l’enseignement et l’apprentissage — un seul déterminer quelle proportion des établisse-
38 Dans un axe qui privilégie les branchement Internet disponible à la biblio- ments bénéficie effectivement d’une qualité
grands centres. thèque de l’école ou dans un autre lieu spé- de branchement supérieure. Malgré cette
39 Rapport préliminaire, cifique? Et cela sans compter le fait que les réserve, il est tout de même intéressant de
ministère de la Culture et des établissements scolaires ne se prêtent constater l’amorce d’un branchement par
Communications du Québec,
pas toujours aux aménagements que fibre optique et le déclin de la technologie
Direction des médias et des
télécommunications, 7 décembre nécessite un branchement dans des lieux des modems individuels considérée comme
1999. Dans un article paru dans qui soient propices à un usage régulier en la moins performante de toutes.
Le Soleil du samedi 22 avril 2000, groupe avec plusieurs ordinateurs, comme
on signalait cependant que
« avec l’arrivée de Cogeco dans une classe35.
[câble] dans le décor gaspésien,
ce sont les services de télévision Quant à la qualité du branchement,
numérique et d’Internet à haute toutes les régions du Québec bénéficient-
vitesse qui s’ouvrent aux clients ».
On n’y précise malheureusement
elles des mêmes possibilités? À cet égard, il
pas à quel coût... est important de distinguer entre la
Chapitre 1. Technologies nouvelles et éducation : un aperçu de l’état des lieux
31

TABLEAU 3 : LA NATURE DU BRANCHEMENT EN RÉSEAU


Proportion des postes branchés sur Internet selon le type de technologie1 utilisée
(1998-1999 et 1996-1997)
(tableau 17 de l’enquête du MEQ)

RÉSEAU DES PRIMAIRE SECONDAIRE ADULTES


COMMISSIONS SCOLAIRES FORMATION GÉNÉRALE

1998-1999 / 1996-1997 1998-1999 / 1996-1997 1998-1999 / 1996-1997 1998-1999 / 1996-1997

Modem individuel 5,8 % 15,3 % 8,7 % 19,9% 2,1 % 11,5 % 4,8 % 11,0 %

RNIS2 23,4 % 25,6 % 23,0 % 30,0 % 25,1 % 23,1 % 15,3 % 16,9 %


40 « Les modems standards
Lignes analogiques dédiées3 4,4 % 5,9 % 3,1 % 6,4 % 5,6 % 6,7 % 6,8 % - reliés à une ligne téléphonique
transmettent à 28,8 Kbps ou
LNPA4 ou modems-câbles 6,3 % 10,2 % 7,6 % 11,1 % 4,7 % 7,0 % 5,2 % 19,4 % 33,6 Kbps, et ceux se conformant
à la norme V.90 jusqu’à 56 Kbps.
Lien satellite, onde, antenne 26,9 % 2,7 % 29,2 % 2,2 % 23,3 % 2,5 % 30,6 % 6,0 % Le modem-câble offert par les
entreprises de câblodistribution
Fibre optique 10,2 % - 4,0 % - 17,3 % - 15,8 % - permet d’atteindre une vitesse de
réception pouvant s’approcher de
Autre/indéterminé 23,0 % 40,2 % 24,3 % 30,5 % 21,8 % 49,0 % 21,4 % 46,7 % 1 Mbps. Celle-ci variera cepen-
dant selon le nombre d’utilisa-
1 Selon une information obtenue auprès de l’un des professionnels responsables de l’enquête au Ministère, il pourrait y avoir une progression de la teurs qui se partagent simultané-
performance40 dans le classement des technologies de branchement qui seraient ainsi présentées de la moins performante à la plus performante,
ment le service dans un secteur
mais sous toute réserve.
donné. Le satellite direct permet
2 Réseau numérique à intégration de services : qui utilise les lignes téléphoniques sans l’intermédiaire du modem. de se relier à Internet à plus de
3 Lignes téléphoniques usuelles que l’établissement consacre uniquement au branchement à Internet. 1 Mbps. Enfin, la technologie
4 Lignes numériques à paire asymétrique, XDSL LNPA [...] permet d’établir des
liens de communication de
plusieurs mégabits par seconde
Dans certaines localités, des commis- Bien sûr, toutes ces questions tech- en exploitant l’infrastructure
sions scolaires en partenariat avec d’autres niques sur les types de branchement et les actuelle de fils à paire torsadée
du réseau téléphonique. Dans ces
usagers comme les services municipaux, les largeurs de bande passante pour une
trois derniers cas, la vitesse est
établissements d’enseignement supérieur et meilleure réception peuvent sembler relever dite asymétrique, car elle est plus
les hôpitaux, ont décidé d’installer leur pro- de l’engouement et de la surenchère tech- rapide pour la réception que pour
pre réseau de fibres optiques et souvent à nologiques. Pourtant, il y a là un enjeu l’envoi. Des liens sur fibre optique
dits à large bande [...] offrent
des prix très avantageux. Or, semble-t-il, il majeur pour les régions, touchant notam- des vitesses [allant] de 1 [à]
ne leur a pas toujours été possible de béné- ment la possibilité d’utiliser les ressources 275 Mbps. » - L’ABC des inforoutes
ficier de subventions gouvernementales à de la vidéocommunication41 non seulement (www.autoroute.gouv.qc.ca/abc/
str_abc.html).
des fins d’équipement informatique, notam- à des fins de formation, initiale ou continue,
ment dans les cas où le ratio élèves/ordina- pour une clientèle scolaire locale mais aussi 41 On parle aussi de vidéocon-
férence ou de visioconférence.
teur était inférieur aux objectifs ministériels à des fins de formation continue des Le terme vidéocommunication met
— l’acquisition d’appareils étant alors jugée enseignants — en formation professionnelle, à la fois l’accent sur une techno-
prioritaire au branchement en réseau par le par exemple, où les coûts de déplacement, logie de visionnement de qualité
(la technologie vidéo) et sur les
Ministère. Dans un contexte de décentra- de séjour et de suppléance sont souvent possibilités d’échange verbal
lisation des pouvoirs et des responsabilités, difficiles, si ce n’est impossibles à assumer entre les interlocuteurs en
en éducation, n’y a-t-il pas là l’expression par l’employeur42. présence et non seulement une
présentation passive comme
d’un choix et de priorités à respecter à
une émission de télévision.
l’échelle locale et qui devrait amener une
42 Un constat qui ressort d’une
modification des règles d’attribution des consultation effectuée par ques-
subventions au Ministère? tionnaire auprès d’un échantillon
de centres de formation profes-
sionnelle à travers le Québec.
Éducation et nouvelles technologies
32

De l’accès à l’intégration : Le Conseil constate avec plaisir que,


parmi les enseignants qui utilisent les tech-
une ouverture encore nologies nouvelles, la progression des utili-
timide sations se ferait surtout à des fins d’en-
seignement et de préparation de l’enseigne-
Dans le réseau des commissions sco-
ment. Mais en même temps, il ne peut s’em-
laires, il est intéressant de constater qu’il y a
pêcher d’observer qu’il s’agit encore d’un
davantage d’enseignants, et dans un plus
mouvement relativement marginal à
grand nombre d’établissements, qui esti-
l’échelle des établissements et qu’il y a donc
ment maîtriser suffisamment la technologie
beaucoup à faire pour réaliser l’intégration
pour l’intégrer dans leur pratique profes-
des technologies dans l’enseignement et
sionnelle. Concernant leur intérêt à le faire,
l’apprentissage.
ce sont généralement plus des deux tiers des
enseignants qui manifestent un tel intérêt.

TABLEAU 4 : LES ENSEIGNANTS ET LES TECHNOLOGIES NOUVELLES


Perceptions des enseignants (1998-1999 et 1996-1997)
(tableaux 98, 99 et 100 de l’enquête du MEQ)

RÉSEAU DES PRIMAIRE SECONDAIRE ADULTES


COMMISSIONS SCOLAIRES FORMATION GÉNÉRALE

1998-1999 / 1996-1997 1998-1999 / 1996-1997 1998-1999 / 1996-1997 1998-1999 / 1996-1997

% d’enseignants 68,1 %1 70,7 % 70,6 % 71,5 % 60,4 % 71,2 % 61,3 % 63,4 %


affichant un intérêt
très élevé et plutôt élevé

% d’enseignants qui 40,5 % 29,5 % 31,3 % 20,1 % 47,1 % 33,9 % 37,3 % 13,4 %
disent maîtriser suffi-
samment la technologie
pour l’intégrer

proportion d’établissements 31,1 % 11,1 % 23,8 % 9,2 % 39,0 % 20,8 % 30,0% 18,6 %
où une majorité d’ensei-
gnants estiment disposer
d’une telle maîtrise
1 Selon les responsables de l’analyse des résultats de l’enquête au Ministère, la marge d’erreur et des données un peu moins fiables en 1996-1997
peuvent expliquer qu’il « semble » y avoir une diminution de l’intérêt des enseignants pour l’intégration des technologies nouvelles dans leurs activités
en classe.
Chapitre 1. Technologies nouvelles et éducation : un aperçu de l’état des lieux
33

Type d’utilisation des technologies par les enseignants qui y ont recours (1998-1999 et 1996-1997)
(tableau 92 de l’enquête du MEQ)

RÉSEAU DES PRIMAIRE SECONDAIRE ADULTES


COMMISSIONS SCOLAIRES FORMATION GÉNÉRALE

1998-1999 / 1996-1997 1998-1999 / 1996-1997 1998-1999 / 1996-1997 1998-1999 / 1996-1997

Préparation de l’enseignement 35,3 % 32, 8 % 33,3 % 31,6 % 44,6 % 42,5 % 31,7 % 21,4 %

Gestion de l’enseignement 10,6 % 11,6 % 7,7 % 7,7 % 24,0 % 23,4 % 5,2 % 21,4 %

Enseignement 45,9 % 41,3 % 50,3 % 46,3 % 27,2 % 22,6 % 48,8 % 42,7 %

Indéterminé 8,2 % 14,3 % 8,6 % 14,3 % 4,1 % 11,5 % 14,2 % 20,0 %

Pourcentage d’enseignants qui intègrent les technologies dans leur enseignement et pourcen-
tage d’établissements où une majorité d’enseignants le font (1998-1999 et 1996-1997)
(tableaux 20, 21, 36, 37, 71 et 72 de l’enquête du MEQ)

RÉSEAU DES PRIMAIRE SECONDAIRE ADULTES


COMMISSIONS SCOLAIRES FORMATION GÉNÉRALE

1998-1999 / 1996-1997 1998-1999 / 1996-1997 1998-1999 / 1996-1997 1998-1999 / 1996-1997

Les TIC 40,7 % 29,3 % 54,0 % 43,1 % 21,9 % 13,1 % 35,2 % 20,7 %
(% d’établ.) (39,8 %) (32,3 %) (48,3 %) (42,0 %) (10,5 %) (5,7 %) (33,6 %) (18,3 %)

Le multimédia1 18,8 % 5,4 % 26,0 % 7,5 % 8,4 % 2,5 % 17,4 % 5,4 %


(% d’établ.) (16,6 %) (1,8 %) (20,7 %) (2,4 %) (3,2 %) (0,0 %) (9,9 %) (2,0 %)

Internet 16,5 % 4,6 % 19,6 % 6,0 % 10,8 % 2,8 % 23,8 % 4,8 %


(% d’établ.)2 (11,1 %) (1,3 %) (11,8 %) (1,5 %) (4,5 %) (1,3 %) (22,9 %) (0,0 %).
1 Utilisation de cédéroms (le multimédia pour le MEQ) au moins une fois par semaine.
2 Comme il y a une forte proportion d’ « indéterminé », la situation semble plutôt mal connue.

Les activités privilégiées par les enseignants à des fins d’intégration des technologies dans
leur pratique professionnelle (1998-1999 et 1996-1997)
(tableau 90 de l’enquête du MEQ)

RÉSEAU DES PRIMAIRE SECONDAIRE ADULTES


COMMISSIONS SCOLAIRES FORMATION GÉNÉRALE

1998-1999 / 1996-1997 1998-1999 / 1996-1997 1998-1999 / 1996-1997 1998-1999 / 1996-1997

Présentation en classe 15,3 % 10,8 % 12,1 % 7,8 % 20,2 % 14,9 % 14,5 % 10,5 %

Applications de base 43,7 % 33,8 % 52,0 % 40,8 % 32,4 % 25,8 % 36,3 % 28,5 %

Télécommunication 1 20,0 % 10,4 % 19,9 % 9,5 % 20,4 % 11,9 % 17,3 % 9,1 %

Autoapprentissage2 39,7 % 31,2 % 48,2 % 39,9 % 27,8 % 20,7 % 35,5 % 28,0 %

Logiciels spécialisés 19,2 % 15,3 % 16,4 % 11,0 % 23,3 % 21,5 % 19,2 % 13,2 %
(par matières)
1 Comprend : correspondance, consultation d’experts, forums, etc.
2 Comprend : exerciciels, tutoriels, simulations, recherche d’information, sites Web.
Éducation et nouvelles technologies
34

Le rapport de la Fédération des des technologies dans l’enseignement et


cégeps43 fait état d’un certain nombre de l’apprentissage. À titre d’exemple, le
pratiques pédagogiques en usage dans les tableau 5 présente les résultats de l’enquête
cégeps. L’étude qui a été réalisée a tenté de en fonction de l’existence d’un plan
déterminer si des différences d’attitudes stratégique d’intégration des technologies
pouvaient être notées parmi le personnel dans un collège et en fonction d’une offre de
enseignant selon les facteurs suivants : exis- soutien technique; il n’apparaît pas néces-
tence d’un plan stratégique d’implantation saire de fournir les données pour les collèges
des technologies nouvelles, de programmes qui n’ont pas ces outils, les données n’étant
de perfectionnement ciblés, d’un soutien généralement inférieures que de quelques
technique et informatique important, points de pourcentage. Il est tout de même
présence d’un intranet, personnel dédié spé- intéressant de constater que l’existence d’un
cifiquement au soutien pédagogique des plan stratégique d’intégration des technolo-
professeurs dans l’utilisation de l’Internet, gies semble constituer une source d’incita-
et finalement, présence d’un nombre élevé tion auprès des enseignants légèrement
d’ordinateurs spécifiquement dédiés aux supérieure à celle d’une offre de soutien
enseignants. Selon les résultats colligés, les technique. Les données illustrent également
pratiques des enseignants diffèrent relative- l’importance de l’ « utilisation » des tech-
ment peu en fonction des facteurs mention- nologies nouvelles dans la préparation des
nés et selon que leur collège offre ou non de cours, mais une « intégration » encore
tels éléments aptes à favoriser l’intégration timide dans les salles de cours, avec les élèves.

TABLEAU 5 : LES ENSEIGNANTS DE CÉGEP ET LEURS PRATIQUES PÉDAGOGIQUES


D’INTÉGRATION DES TECHNOLOGIES NOUVELLES
% DE PROFESSEURS QUI UTILISENT DE FAÇON GÉNÉRALE AVEC PLAN STRATÉGIQUE AVEC SOUTIEN
LES TECHNOLOGIES NOUVELLES1 D’INTÉGRATION TECHNIQUE

À des fins de préparation personnelle


• production de notes de cours 79,8 % 80, 8 % 76,2 %
• utilisation systématique d’Internet 65,2 % 67,7 % 63,1 %

À des fins de gestion pédagogique


• gestion du dossier des élèves 51,9 % 53,7 % 50,3 %
• utilisation d’Internet ou de l’intranet 21,7 % 22,7 % 21,4 %

À des fins de production de matériel


• présentations électroniques 35,5 % 35,3 % 34,9 %
• production de logiciels 8,9 % 9,4 % 8,0 %
• création de sites Web 8,7 % 9,9 % 8,7 %

À des fins d’appropriation des technologies en classe


• utilisation de logiciels en classe 31,1 % 33,0 % 31,8 %
• utilisation du courriel 23,2 % 24,7 % 22,3 %
• utilisation d’Internet en classe 20,4 % 21,8 % 19,7 %
• communication interactive 3,2 % 3,9 % 3,2 %

À des fins d’apprentissage par les élèves


• utilisation de logiciels 29,7 % 31,5 % 31,4 %
• utilisation du courriel 18,2 % 19,5 % 17,1 %
• Internet comme source de documentation 41,2 % 37,5 % 39,8 %
• utilisation du bavardage et des forums 3,4 % 2,2 % 4,5 %
1 Cette partie de l’enquête de la Fédération des cégeps s’appuie sur les réponses reçues de 4639 enseignants, dans 400 départements de 29 collèges.
43 Op. cit.
Chapitre 1. Technologies nouvelles et éducation : un aperçu de l’état des lieux
35

Une enquête actuellement en cours de À l’échelle canadienne


réalisation par la CREPUQ devrait fournir Les données présentées dans le
un aperçu de la situation dans les universités tableau 6 ont été puisées dans un rapport
québécoises d’ici la fin de l’année 2000. Quoi du Conseil des ministres de l’Éducation
qu’il en soit, et au-delà des statistiques qui, (Canada)44 et renvoient aux données de la
tout compte fait, disent toujours moins que Seconde Étude internationale sur la technologie
ce que l’on souhaiterait savoir en toute de l’information en éducation (SÉTIÉ), réalisée
objectivité, il importe de rappeler qu’il y a eu en janvier et février 1999. Ces données font
au cours des dernières années, à travers tout ressortir une importante diversité de situa-
le système éducatif, des démarches et des tions à travers le Canada. Sur certains plans,
projets qui ont tenté d’ouvrir la voie à l’inté- le Québec a du retard à rattraper (à tout le
gration des technologies dans l’enseigne- moins au moment où les données ont été
ment et l’apprentissage. Quelques-unes de recueillies) pour se situer dans la moyenne
ces initiatives, du primaire à l’université, canadienne ou se positionner de façon plus
sont présentées brièvement à l’annexe 2. favorable par rapport à d’autres provinces,
notamment en ce qui a trait au ratio
Ces initiatives variées et bien d’autres
élèves/ordinateur. Toutefois, en ce qui a trait
(de diverses natures et à des ampleurs dif-
à l’utilisation des technologies dans l’en-
férentes) que le Conseil n’est pas en mesure
seignement et l’apprentissage, le Québec se
d’énumérer dans le présent rapport
situe généralement fort bien par rapport aux
traduisent qu’un mouvement vraisemblable-
autres provinces canadiennes, quel que soit
ment irréversible s’est amorcé dans le sys-
l’élément d’enquête, particulièrement au pri-
tème éducatif pour passer de la familiarisa-
maire. C’est généralement pour le 1er cycle
tion avec les technologies à une utilisation et
du secondaire que les résultats sont plus
une appropriation à des fins d’enseignement
faibles, une situation qui se constate aussi
et d’apprentissage. Et c’est dans cette pers-
pour plusieurs provinces canadiennes. Les
pective que s’inscrit le présent rapport du
données présentées à des fins de com-
Conseil, afin que ces efforts ne soient pas
paraison avec le Québec au tableau 6
vains et permettent une véritable intégra-
concernent uniquement l’Ontario et la
tion pédagogique des technologies en éduca-
Colombie-Britannique.
tion.

Quelques comparaisons
avec d’autres systèmes
éducatifs
À partir des données disponibles, la
présente section vise à donner un aperçu
succinct de la situation relative à l’utilisation
des technologies nouvelles en éducation au
Canada, aux États-Unis et dans deux pays
européens : la France et l’Angleterre.

44 Indicateurs de l’éducation
au Canada 1999, Rapport intégral
(www.cmec.ca/stats/pceip/1999/).
Éducation et nouvelles technologies
36

TABLEAU 6 : APERÇU DE SITUATION À L’ÉCHELLE CANADIENNE


PRIMAIRE1 SECONDAIRE SECONDAIRE
1ER CYCLE1 2E CYCLE1

Ratio élèves/ordinateur 9 8 7
Québec 11 11 9
Ontario 9 6 6
Colombie-Britannique 8 8 8

% d’élèves ayant accès à Internet à l’école2 88 % 98 % 97 %


Québec 89 % 97 % 99 %
Ontario 86 % 98 % 96 %
Colombie-Britannique 76 % 98 % 99 %

Types d’activités3
• traitement de texte 99 % 100 % 100 %
Québec 97 % 99 % 100 %
Ontario 100 % 100 % 100 %
Colombie-Britannique 100 % 100 % 100 %

• courriel pour un projet 25 % 23 % 38 %


Québec 40 % 26 % 36 %
Ontario 24 % 21 % 36 %
Colombie-Britannique 22 % 17 % 39 %

• Internet pour la recherche 76 % 80 % 87 %


Québec 79 % 76 % 83 %
Ontario 72 % 86 % 89 %
Colombie-Britannique 73 % 74 % 77 %

• sites Web (création/mise à jour) 9% 23 % 54 %


Québec 10 % 24 % 51 %
Ontario 8% 14 % 65 %
Colombie-Britannique 8% 33 % 33 %

• diffusion d’information (Internet) 33 % 31 % 39 %


Québec 40 % 35 % 44 %
Ontario 24 % 28 % 39 %
Colombie-Britannique 32 % 21 % 26 %

Formation des enseignants4 45 % 34 % 29 %


Québec 44 % 18 % 31 %
Ontario 45 % 39 % 25 %
Colombie-Britannique 37 % 38 % 28 %
1 Fin de la 5e année, de la 9e année et de la 12e année.
2 Des taux de 100 % pour l’Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick.
3 % d’élèves qui le font.
4 % d’élèves dont un nombre considérable d’enseignants ont suivi régulièrement des cours en lien avec l’usage des technologies nouvelles.
Chapitre 1. Technologies nouvelles et éducation : un aperçu de l’état des lieux
37

À l’échelle américaine • les enseignants qui ont reçu une forma-


Selon des résultats colligés par le U.S. tion à l’intégration des technologies dans
National Center for Education Statistics45 le curriculum se sentent mieux préparés
à l’automne 1999 et publiés en février 2000, que ceux qui ont reçu une formation de
la situation était la suivante dans les écoles nature purement technique.
publiques américaines au moment de l’en- Dans l’utilisation des technologies nou-
quête : velles à des fins d’enseignement et d’appren-
tissage, un rapport publié en septembre
• 95 % des écoles publiques américaines
200047, permet de dresser un bref aperçu de
étaient alors branchées à Internet (35 %
situation. Il est intéressant, entre autres, d’y
en 1994);
constater l’importance du travail à la maison
• 63 % des « lieux d’enseignement » (classes, pour les enseignants (ce que les études
laboratoires, bibliothèques, etc.) dis- québécoises ou canadiennes laissent dans
posent d’un lien Internet (3 % en 1994); l’ombre) et la prédominance d’utilisation des
technologies nouvelles dans la préparation
• le ratio élèves/ordinateur se situait à
de matériel à utiliser en classe. La 2e partie
6 élèves/ordinateur (le même qu’en 1998)
du tableau 7 fait ressortir la place qu’occu-
et à 9 élèves/ordinateur branché à
pent les outils de bureautique dans l’utilisa-
Internet (12 en 1998) — pour le primaire,
tion des technologies nouvelles (logiciels de
le ratio était de 11 élèves par ordinateur
traitement de texte et tableurs) et illustre
branché à Internet et de 7 élèves pour le
également une évolution dans les façons de
secondaire ;
faire entre le primaire et le secondaire dans
• cette étude fait également ressortir des l’utilisation des exerciciels et d’Internet. Un
écarts très importants entre les écoles aspect étonnant concerne « l’analyse de
en milieux défavorisés et celles en données et la résolution de problèmes », où
milieux favorisés (par exemple, un ratio de davantage d’enseignants s’y intéresseraient
16 élèves par ordinateur branché à Internet). au primaire qu’au secondaire.

Une autre étude réalisée antérieure-


ment pour le compte d’Education Week46 con-
state, entre autres, que : 45 Stats in Brief, « Internet
Access in U.S. Public Schools and
Classrooms : 1994-99 », National
• 97 % de tous les enseignants rejoints au Center for Education Statistics
primaire et au secondaire utilisent l’ordi- (http://nces.ed.gov/pubs2000/200
nateur (à la maison ou à l’école) à des fins 0086.pdf).
professionnelles; pour l’enseignement, 46 1999 National Survey of
53 % d’entre eux utilisent des logiciels et Teacher’s Use of Digital Content,
résultats rapportés dans la publi-
61 % se servent d’Internet; cation électronique Technology
Counts ‘99, vol. 19,
• 48 % de ceux qui veulent utiliser Internet n° 4 (www.edweek.org/sreports/
à des fins d’enseignement et d’apprentis- tc99/articles/survey.htm).
sage ont de la difficulté à trouver des sites 47 Teachers’ Tools for the 21st
ou des services qui répondent à leurs Century, A Report on Teachers’
besoins et 59 % de ceux qui utilisent des Use of Technology, National
Center for Education Statistics,
logiciels éprouvent les mêmes difficultés, Statistical Analysis Report, U.S.
particulièrement pour l’enseignement des Department of Education, Office
sciences; of Educational Research and
Improvement, September 2000
(http://nces.ed.gov/pubsearch/pu
bsinfo. Asp?pubid=2000102).
Éducation et nouvelles technologies
38

TABLEAU 7 : LES ENSEIGNANTS AMÉRICAINS ET LES TECHNOLOGIES NOUVELLES


Pourcentage d’enseignants en fonction du type d’utilisation des technologies nouvelles et du
lieu d’utilisation
ACTIVITÉS LIÉES PRIMAIRE SECONDAIRE
À L’ENSEIGNEMENT A L’ÉCOLE A LA MAISON A L’ÉCOLE A LA MAISON

Création de matériel 79 % 86 % 77 % 84 %
d’enseignement

Collecte d’information 57 % 66 % 62 % 69 %
pour la préparation
de l’enseignement

Gestion de l’enseignement 45 % 41 % 62 % 50 %

Consultation de recherches 34 % 46 % 42 % 49 %
et d’exemples d’utilisation

Présentations multimédias 36 % 29 % 35 % 33 %

Consultation de modèles 34 % 43 % 35 % 40 %
de planification de leçons

Pourcentage d’enseignants en fonction du type d’utilisation des technologies nouvelles


en classe
TYPE D’UTILISATION DES PRIMAIRE SECONDAIRE
TECHNOLOGIES EN CLASSE

Outils de bureautique 60 % 62 %

Recherche sur Internet 44 % 64 %

Exerciciels 60 % 28 %

Analyse de données et résolution de problèmes 54 % 41 %

Recherches sur cédérom 48 % 47 %

Projets multimédias 43 % 48 %

Présentations graphiques 42 % 47 %

Démonstrations/simulations 38 % 40 %

Correspondance avec des experts 23 % 23 %


Chapitre 1. Technologies nouvelles et éducation : un aperçu de l’état des lieux
39

À l’échelle européenne de plus en plus comme outil pédagogique


Compte tenu d’un accès encore trop et se disent plus sûrs d’eux vis-à-vis de
partiel à une vaste étude en voie de réalisa- l’outil;
tion à l’échelle internationale48, le Conseil se • le manque de temps est le facteur principal
réfère aux quelques données disponibles sur de non-utilisation, mais pour 20 % des
la situation à l’égard de l’intégration des enseignants, le manque de formation est
technologies nouvelles en éducation pour la important (38 % en 1998);
France et l’Angleterre. Le lecteur qui s’in-
téresse à des données pouvant être com- • en classe, Internet est utilisé pour la
parées à travers divers systèmes éducatifs est recherche d’information (par 67 % des
invité à suivre l’évolution de l’information élèves des lycées, 53 % des élèves des
sur le site de l’étude SÉTIÉ. collèges et 39 % des élèves du primaire);

• 90 % des enseignants estiment qu’il est


En France. Extraits d’une brève
profitable pour eux d’utiliser Internet
enquête49 réalisée en octobre et novembre
1999, les points suivants nous offrent un (63 % en 1998) et 75 % pensent que c’est
aperçu très succinct de la situation : profitable pour les élèves (50 % en 1998);
on accorde moins d’importance à
• tous les collèges et lycées sont équipés de l’échange de courriels (10 % des 48 Une étude sur les technolo-
micro-ordinateurs, la quasi-totalité sont enseignants estiment que c’est une acti- gies de l’information en éducation
(SÉTIÉ) s’est amorcée en 1998
branchés à Internet; 80 % des écoles pri- vité qui devrait être développée; 22 %
et se poursuivra jusqu’en 2004,
maires ont des micro-ordinateurs à leur dis- étaient de cet avis en 1998). dans les écoles primaires et
position — parmi celles-ci, 25 % sont bran- secondaires de vingt-six pays.
En Angleterre. Un rapport publié en Les résultats seront publiés en
chées et 33 % ont un projet de connexion;
octobre 2000 par le Department for trois modules distincts : un por-
Education and Employment (DFEE)50 permet trait de la situation de l’utilisa-
• 50 % des élèves utilisent Internet; près de tion des technologies en
la moitié d’entre eux l’utilisent à l’école; d’obtenir le portrait suivant de la situation enseignement (1998-1999),
à l’égard des technologies nouvelles dans les observations dans diverses écoles
• 38 % des enseignants ont accès à Internet écoles primaires et secondaires d’Angleterre sélectionnées (1999-2001) et
à la maison (20 % en 1998); ils l’intègrent évolution de la situation (2000-
(voir le tableau 8). 2004). Pour le moment, quelques
résultats seulement sont
TABLEAU 8 : L’ANGLETERRE ET LES TECHNOLOGIES NOUVELLES EN ÉDUCATION disponibles pour les écoles du
premier niveau du secondaire
ECOLES PRIMAIRES ECOLES SECONDAIRES dans six pays seulement (Canada,
1998 2000 1998 2000 Chine-Hong Kong, Danemark,
Hongrie, Japon et Norvège). Voir
International Association for
Ratio élèves/ordinateur 17,6 12,6 8,7 7,9
the Evaluation of Educational
Achievement ; pour le premier
% d’écoles branchées 17 % 86 % 83 % 98 %
module, données colligées entre
Nombre moyen d’ordinateurs - 6 - 60
novembre 1998 et février 1999
branchés/école
(www.mscp.edte.utwente.nl/sites
m1/press/p03.htm).
Utilisation des technologies par
les enseignants 49 Baromètre Démoscopie pour
Se sentent à l’aise pour 64,7 % 67,1 % 60,8 % 65,3 % France Télécom.
intégration dans le curriculum
50 « Statistics of Education :
Survey of Information and
Ont reçu de la formation 90,3 % 82,0 % 85,1 % 75,0 %
Communications Technology
in Schools, England 2000 »,
Ont reçu une mise à jour de leur 45,3 % 60,0 % 36,3 % 49,4 %
formation depuis deux ans National Statistics Bulletin,
Department for Education and
Employment, Issue N° 07/00,
Disposent de leur propre - 66,3 % - 56,7 %
October 2000 (www.dfee.gov.uk/
ordinateur (à la maison ou à l’école)
statistics/DB/SBU/b0197/index.html).
Éducation et nouvelles technologies
40

Quelques constats à stratégies utilisées à des fins d’apprentis-


sage. Il faut également s’assurer de dis-
considérer et pistes poser d’indicateurs qui permettent au
Québec de se situer par rapport à l’évolu-
à retenir tion de l’intégration des technologies
Le présent chapitre sur l’état des lieux a dans d’autres systèmes éducatifs.
permis au Conseil de faire un certain nom- • Compte tenu des sommes investies et des
bre de constats qui lui apparaissent impor- efforts consentis, on s’est encore peu
tants et qu’il faudra prendre en considéra- intéressé aux résultats obtenus et à leur
tion quand il s’agira des mesures à prendre évaluation dans la perspective d’un
pour favoriser et réussir l’intégration des partage des expériences réalisées et des
technologies dans l’enseignement : expertises développées au profit de
l’ensemble de la communauté ensei-
• Le système éducatif et les établissements
gnante. Dans un contexte de changement,
d’enseignement et de formation ne peu-
toute réalisation, même la plus petite,
vent s’exclure de cette (r)évolution tech-
permet de faire avancer la pratique éduca-
nologique qui touche l’ensemble de la
tive. Les réseaux pourraient être utilisés
société. Les ordinateurs sont entrés dans
davantage à cette fin.
les établissements et les foyers, ils sont
généralement branchés en réseau, une
infrastructure se met en place pour
faciliter et favoriser l’utilisation des nou-
velles ressources électroniques; il est
important que le parc informatique soit
suffisant pour répondre aux besoins d’en-
seignement et d’apprentissage, tant sur le
plan de la quantité que sur celui de la
qualité du matériel disponible à des fins
pédagogiques.

• Beaucoup d’efforts ont été consentis


jusqu’à présent pour favoriser l’utilisation
des technologies nouvelles dans l’en-
seignement, surtout en termes d’accessi-
bilité au matériel informatique; une plani-
fication stratégique ou un plan d’ensemble
qui considère toutes les facettes de la
problématique semble cependant ne pas
encore avoir été conçu au Ministère.

• Le ratio élèves/ordinateur est un indica-


teur utile mais insuffisant pour évaluer le
niveau d’intégration des technologies
dans l’enseignement. Il faut que soient
continués les efforts amorcés par la
Direction des ressources didactiques du
ministère de l’Éducation pour mieux sui-
vre l’évolution de l’utilisation qu’en font
les enseignants dans leur pratique profes-
sionnelle et tenter de mieux cerner les
Chapitre 2
Apprendre autrement, enseigner
différemment

Apprendre autrement, enseigner différemment : oui, les technologies


nouvelles peuvent y contribuer. Mais ce ne sont pas les technologies en soi
qui apportent ou apporteront des changements par ailleurs souhaités depuis
longtemps en éducation, exigés par l’avènement d’une société de l’informa-
tion et du savoir, et encouragés par la réforme actuelle. Les technologies nou-
velles, bien maîtrisées, bien comprises, acceptées pour ce qu’elles sont et ce
qu’elles permettent de faire mieux, de faire autrement, ou de complètement
nouveau, constituent un élément positif en matière de pédagogie. Elles sont
un moyen d’enseignement et d’apprentissage dont le potentiel repose
entièrement sur la capacité des acteurs éducatifs à s’en servir et à les
exploiter à bon escient pour mieux atteindre les objectifs de formation pro-
pres à l’éducation.
Éducation et nouvelles technologies
42

Les technologies nou- Les technologies nouvelles, parti-


culièrement celles de l’information et de la
velles en éducation : communication accessibles en tout temps,
donnent accès à une masse d’information de
quelques mises au toute nature, c’est certain, mais aussi de
point s’imposent qualité et de fiabilité fort variables; toute
cette information, excellente ou non, ce
Il s’écrit et se dit beaucoup de choses n’est pas le savoir. L’information doit
sur les technologies nouvelles et leurs être traitée pour devenir des connais-
immenses possibilités. Chacun d’entre nous sances et il est nécessaire à l’individu
est en mesure, quotidiennement et en qu’il s’approprie (et donc construise)
grande partie grâce au branchement en ces dernières pour développer un
réseau, d’en découvrir les attraits, de béné- savoir au véritable sens du terme :
ficier des avantages qu’elles offrent et, par- « ensemble de connaissances plus ou moins
fois, de subir certaines frustrations systématisées, acquises par une activité
inhérentes à l’utilisation d’un médium tech- mentale suivie 2». La notion d’effort — « une
nique. Parce qu’elles sont relativement activité mentale suivie » — pour avoir accès au
nouvelles, ces technologies, notam- savoir ne doit pas être évacuée du discours
ment celles de l’information et de la en éducation; aucun élève, aucun étudiant,
communication associées à Internet, a fortiori aucun enseignant, ne doit s’imagi-
et qu’elles sont porteuses d’une ner que les technologies nouvelles pro-
promesse d’accès au « savoir » uni- cureront tout le savoir nécessaire sans un
versel et d’une possibilité d’interaction effort soutenu.
et d’échanges avec la communauté
planétaire, elles suscitent souvent un De nombreux auteurs attirent l’atten-
discours enthousiaste qui demande à tion sur cette méprise entre l’information et
être nuancé. En éducation, leur utilisation le savoir3. Tout récemment, lors d’un col-
doit être judicieuse et centrée sur le loque sur les technologies en éducation4,
développement des compétences, des on invitait à retenir que le savoir se
habiletés et des connaissances prévues aux « construit » et qu’il est abusif d’utiliser
programmes d’études. Elles doivent être des savoir et information comme synony-
catalyseurs qui faciliteront les apprentis- mes de ce que nous offrent les tech-
1 Une expression fort répan- nologies de l’information et de la
sages et des moyens de soutien au
due, mais qui peut porter à confu-
sion: s’agit-il d’une économie développement des savoirs et des compé- communication. Les différences sont
fondée sur le savoir ou y propose- tences nécessaires à une insertion sociale et importantes5 :
t-on un projet de société où l’on professionnelle de qualité.
fera l’économie du savoir...? • l’information existe en soi, comme unité
2 Voir Le Robert.
L’information et le savoir : distincte; le savoir est organisé en réseaux
3 Voir, entre autres, Philippe avec des connexions signifiantes entre les
Breton, L’utopie de la communi-
ne pas confondre divers nœuds qui le composent;
cation.
La « société du savoir », l’« économie du • l’information peut être transmise telle
4 2000 Ed-Media Meeting,
Montréal, juin 2000 savoir1 », les « travailleurs du savoir », autant quelle; le savoir doit être construit
(www.aace.org/conf/edmedia/). d’expressions et de formulations qui laissent comme une toile où chaque connexion
5 Voir la conférence d’ouverture entendre que le savoir est omniprésent dans la est signifiante;
de Gavriel Salomon, Université de société actuelle, grâce aux technologies de
Haifa, au colloque déjà cité : l’information et de la communication. Il y a • l’information n’a pas besoin d’être
« It’s not just the tool, but the edu- contextualisée; le savoir fait toujours
cational rationale that counts » là un abus de langage auquel l’éducation ne
(www.aace.org/conf/edmedia/salo peut se permettre de succomber. partie d’un contexte;
mon.htm).
Chapitre 2. Apprendre autrement, enseigner différemment
43

• l’information doit être claire; la construc- les promesses de la technologie de l’époque


tion du savoir requiert la présence ne se sont malheureusement pas toujours
d’éléments comme l’ambiguïté, le conflit, concrétisées par des résultats à la mesure des
l’incertitude; efforts consentis par les différents protago-
nistes, enseignants comme apprenants.
• la maîtrise de l’information peut être
démontrée par sa re-production; la L’utilisation de l’ordinateur dans
maîtrise du savoir est démontrée par des l’enseignement n’est donc pas chose
applications nouvelles, un ré-investisse- entièrement nouvelle et de nombreux
ment. enseignants et enseignantes, à tous les
ordres d’enseignement, se sont déjà
Les technologies constituent aujour-
familiarisés avec l’outil, y ont initié
d’hui un moyen comme jamais il n’en a existé
leurs élèves ou leurs étudiants et étu-
auparavant d’offrir à tous ceux et celles qui
diantes, y ont eu recours pour com-
veulent s’en prévaloir (dans leur foyer ou au
pléter ou enrichir leur enseignement à
travail, sinon dans des endroits publics ou
l’aide de logiciels ou de didacticiels.
dans les établissements d’enseignement) un Certains en ont gardé de mauvais souvenirs,
accès instantané à de l’information sur tout notamment celui d’un outil dont les réac-
sujet susceptible de les intéresser. À chacun tions sont imprévisibles et sur lequel on ne
cependant d’enrichir et de construire son peut compter à moins d’avoir développé des
savoir à partir de cette information — compétences techniques qui n’ont rien à voir
en fonction de ses besoins et de ses intérêts — avec la pédagogie.
et à l’éducation de fournir les bases néces-
saires pour que ce soit possible. Heureusement, l’ordinateur d’aujour-
d’hui n’est pas celui d’hier; sa puissance, sa
En éducation, l’intro- convivialité dans l’utilisation grand public,
duction des technologies sa polyvalence, se sont considérablement
améliorées et permettent à chacun, avec un
nouvelles s’appuie sur peu de préparation, d’en faire un outil de
un « vécu » informatique travail, de formation ou de divertissement
qui a déjà 20 ans inégalable. C’est cependant avec le branche-
ment en réseaux (Internet, bien sûr, mais
Il en a été question au premier aussi en intranet pour des communautés de
chapitre : le monde de l’éducation a ouvert pratique ou d’intérêt) et l’émergence du
ses portes à la technologie numérique au multimédia interactif qu’il soulève un nou-
détour des années 1980 et bien avant dans vel intérêt pour l’éducation, grâce en partie
les universités — les chercheurs universi- aux possibilités d’échanges et de collabora-
taires y ont recours depuis longtemps et tions qui en découlent, donnant ainsi tout
sont même à l’origine de la création son sens au terme « communication »
d’Internet. La vogue des « technologies présent dans l’expression les « technologies
éducatives » dans l’enseignement primaire de l’information et de la communication ».
et secondaire et dans la formation initiale Ces technologies deviennent non
des maîtres témoigne d’un intérêt certain seulement une fenêtre sur le monde
des acteurs de l’éducation pour la technolo- pour le milieu éducatif, mais aussi une
gie informatique, de même qu’une certaine porte qui s’ouvre sur la communauté
popularité, quoique éphémère, des applica- internationale grâce à la communica-
tions pédagogiques de l’ordinateur (APO) ou de tion et à la collaboration qu’elles
l’enseignement assisté par ordinateur (EAO); rendent possibles avec une variété
Éducation et nouvelles technologies
44

d’interlocuteurs. Et c’est là que résident technologies soient véritablement au


surtout la nouveauté et les défis pour le service de l’enseignement et de l’ap-
milieu éducatif. Les classes et les salles de prentissage et contribuent à la forma-
cours ont toujours été des lieux relativement tion des citoyens et des travailleurs
fermés où l’enseignant était seul maître à dont la société a besoin. Il importe donc
bord et principal dispensateur des connais- que des efforts de réflexion et de recherche
sances à acquérir. Ce ne peut plus être le se poursuivent à cet effet et fassent en sorte
cas. L’accès à l’information et aux connais- que la qualité et la diversité des stratégies
sances est à la portée de tous et les offres de d’apprentissage qui émergeront grâce à ces
formation, en temps réel ou en différé, vien- technologies nouvelles répondent aux
nent de toutes parts avec les technologies besoins fondamentaux d’un système d’édu-
nouvelles : sur Internet, sur cédérom, en cation capable d’évoluer avec son temps sans
vidéocommunication, par des spécialistes jamais perdre de vue la mission éducative
de l’enseignement, mais aussi par des firmes qui lui est confiée.
privées ou de grandes entreprises, voire des
particuliers. C’est inévitable, l’enseignement La mesure de l’efficacité
et l’apprentissage ne peuvent que se trans- pédagogique des techno-
former dans un tel contexte; pour que cette
transformation soit positive, toutefois,
logies nouvelles : des
l’évolution pédagogique doit accompa- lacunes à combler
gner et encadrer la pénétration tech-
nologique en éducation afin que les S’il est un phénomène auquel il faut
prendre garde en éducation, c’est bien celui
de s’imaginer que l’on a trouvé la réponse ou
Une vision du futur qui s’est réalisée, la panacée aux différents maux qui touchent
un défi toujours actuel pour l’éducation l’éducation, notamment à l’enseignement
obligatoire; parmi ceux-ci, sont particulière-
« Les médias du futur sont les médias numériques,
ment d’actualité l’échec et le décrochage sco-
c’est clair. En fait, on aura à notre disposition sur un
même support tous les médias qui ont été longtemps laires, les écarts de réussite entre les garçons
dispersés sur des supports différents et qui sont main- et les filles.
tenant en train de fusionner. On a la photo sur support
digital, l’image animée sur support digital, [...] On a Compte tenu que le souci d’intégration
évidemment le CD-ROM qui a le grand avantage d’être pédagogique de la technologie numérique
à la fois polyvalent et normalisé, et puis la télévision qui en éducation est relativement récent —
sera bientôt numérique — qui sera ainsi beaucoup
comme le montre le chapitre 1, les écoles
moins exigeante en bande passante, ce qui lui donnera
des possibilités nouvelles en matière de diffusion et viennent à peine d’être reliées à Internet (et
surtout d’interactivité. L’outil de communication du certaines ne le sont pas encore), les classes
futur sera numérique et interactif. C’est cela le grand ne le sont pas dans la plupart des cas et, dans
tournant auquel nous assistons aujourd’hui. Très rapi- l’ensemble, disposent de peu d’ordinateurs,
dement, toute communication sera numérique, que ce
le personnel enseignant est peu familier avec
soit le téléphone, la télévision ou la retransmission
d’une téléconférence par le réseau téléphonique. Le le concept d’intégration pédagogique, l’en-
frein à ce processus a été longtemps la quantité d’in- seignement se fait encore de façon passable-
formations à transmettre, mais on a aujourd’hui des ment traditionnelle —, il n’existe à peu
solutions à cela [...]. Je crois que l’avenir est très clair à près pas de résultats de recherche
ce niveau-là, la communication sera numérique, inter- démontrant à coup sûr l’efficacité des
active et multimédia, et c’est aux pédagogues et aux
technologies nouvelles dans la réussite
technologues de l’éducation de définir les meilleurs
usages pour ces technologies. » scolaire. Certes, des études sont faites sur
des expériences d’utilisation de l’ordinateur
Source : Christian Depover, dans Points de vue sur le multimédia inter-
actif en éducation, Claire Meunier, 1996, p.37.
Chapitre 2. Apprendre autrement, enseigner différemment
45

en classe6, mais elles ne peuvent départager Un atout non négligeable :


la part des résultats qui est attribuable
à u n e m o d i f i c a t i o n d e s a p p ro c h e s
un moyen pour soutenir
pédagogiques utilisées et celle qui l’innovation pédagogique
relève de l’usage d’un ordinateur et des
Les lectures, consultations et discus-
ressources multimédias. Des chercheurs7
sions du Conseil en vue de la préparation du
ont pu vérifier que le recours à certains logi-
présent rapport l’amènent à suggérer que
ciels comme les exerciciels, par exemple,
l’on fait peut-être fausse route dans les
facilitait l’acquisition de connaissances
attentes formulées à l’égard du rôle que peu-
spécifiques ou le développement d’habiletés
vent jouer les technologies nouvelles en édu-
de base (l’apprentissage de certaines règles
cation. Et ce d’autant plus si l’on considère le
fondamentales en mathématiques ou en
type de résultats que laissent entrevoir les
grammaire s’y prête bien) par la réalisation
recherches réalisées jusqu’à présent, surtout
d’un grand nombre d’exercices répétitifs, la
dans le contexte scolaire du primaire-
correction instantanée et l’auto-évaluation.
secondaire. Car, dans la plupart des
Mais le potentiel des technologies nouvelles
recherches effectuées, s’il n’est pas
ne peut être limité à des usages aussi
possible de démontrer une augmenta-
élémentaires que l’informatisation du cahier
tion concrète des résultats scolaires, 6 Le cas de l’expérience Protic
d’exercices — comme le fait remarquer
on se réfère souvent aux transforma- est particulièrement significatif à
Salomon dans une analogie avec la décou- cet égard. Bien sûr, il y a utilisa-
tions qui ont eu lieu dans les façons de
verte de l’électricité, ce serait aussi bête que tion massive de l’ordinateur, mais
faire et aux résultats positifs qu’elles l’organisation des classes au sein
d’avoir utilisé cette nouvelle ressource à la
ont entraînés : des enseignants qui ensei- d’une école secondaire qui
seule fin d’allumer le feu dans un poêle au dessert une clientèle de 1400
gnent différemment, des élèves qui appren-
charbon8... élèves a été modifiée :
nent autrement, une augmentation de l’in- approches pédagogiques, rôle des
L’état actuel des connaissances et les térêt et de la motivation, davantage de col- enseignants, travail d’équipe et
laboration (entre enseignants, entre élèves partage des responsabilités en
efforts de recherche sur le sujet ne permet- matière de contenus discipli-
tent pas d’affirmer quantitativement et hors ou étudiants), des efforts plus soutenus, des
naires, évaluation des apprentis-
de tout doute que les technologies permet- encadrements plus personnalisés, etc. Au sages, travaux scolaires, etc. À
tent des gains considérables en matière de postsecondaire, les mêmes phénomènes sont quoi sont dus les résultats posi-
constatés par les professeurs qui ont tifs qui sont obtenus : à l’utilisa-
résultats scolaires au primaire et au secon- tion de l’ordinateur ou à la trans-
daire, particulièrement si l’on vise une aug- recours aux technologies nouvelles. formation de l’enseignement ?
mentation mesurable de la performance, Vraisemblablement, de telles transforma- (http://www.tact.fse.ulaval.ca/
tions peuvent se faire ou se produire, du fr/html/fcar/rapporta.html).
sans égard aux changements qualitatifs qui
ont pu survenir dans le contexte scolaire9. moins en partie, sans le secours de l’ordina- 7 Comme en témoignent
teur et du multimédia; mais les technologies les écrits de Larry Cuban,
Le Conseil a tendance à se réjouir de ce que par exemple.
les études en cours ne puissent faire le servent d’accélérant pour encourager,
8 Op. cit.
partage entre les retombées des technolo- enrichir, faciliter et soutenir l’innovation
pédagogique nécessaire dans les change- 9 On peut suivre l’évolution de
gies et les stratégies pédagogiques utilisées. la recherche sur le sujet en con-
Il considère qu’elles sont peut-être l’indice ments souhaités en éducation pour donner sultant un site qui recense les
qu’une utilisation éclairée des technologies davantage d’importance à l’apprentissage — recherches effectuées en distin-
sans compter que le médium est attrayant guant les recherches qui démon-
nouvelles en éducation favorise la mise en trent que les technologies ont un
place de nouvelles façons de faire qui met- pour la génération qui a grandi avec l’ordi-
impact sur les résultats obtenus
tent l’accent sur une modification des straté- nateur et dont plusieurs en ont fait un com- en classe au primaire et au
gies pédagogiques tant en matière d’en- pagnon de jeu très présent dans leur vie10. secondaire, de celles qui
Grâce à l’éducation, il pourrait peut-être démontrent un impact nul
seignement qu’en matière d’apprentissage. (http://cuda.teleeducation.nb.ca/
aussi devenir pour eux un compagnon de nosignificantdifference/index.cfm).
découverte et d’apprentissage stimulant .
10 Voir à cet égard l’annexe 3
sur les jeunes et Internet.
Éducation et nouvelles technologies
46

Tendances qui se dégagent de la • « L’ordinateur relié à d’autres ordinateurs constitue


recherche* sur l’utilisation des technolo- un élément important dans la modification des
gies en éducation procédures administratives universitaires, tant au
niveau local que général. »
Pour le primaire et le secondaire
Source : Projet de rapport soumis à Rescol/Schoolnet par Telelearning
• « Un plus grand degré de contrôle par les Network Inc., Résumé, « La contribution naissante des ressources et
11 William R. Penuel et Barbara apprenants est attendu d’eux à mesure que les des outils en ligne à l’apprentissage et à l’enseignement en classe »,
classes se branchent à Internet. » décembre 1998 (www.tact.fse.ulaval.ca/fr/html/apport/Resume98.html).
Means, « Observing Classroom
Processes in Project-based * Les auteurs font particulièrement référence aux travaux de Bereiter
Learning Using Multimedia : a • « Les situations d’apprentissage deviennent plus et Scardamalia, et à ceux de Harasim, Hiltz, Teles et Turoff.
Tool for Evaluators », The réalistes et authentiques [...]. »
Secretary’s Conference on
Educational Technology, 1999 -
Une étude de Penuel et Means11, basée
• « Les ressources en ligne augmentent l’intérêt et la sur des méthodes d’observation des com-
www.ed.gov/Technology/TechConf/
1999/whitepapers/paper3.html
motivation des élèves en classe en diversifiant les
objectifs, les projets et les résultats d’appren-
portements en classe, conclut que les élèves
12 Réginald Grégoire inc., tissage. » qui ont participé à un projet multimédia,
Robert Bracewell et Thérèse
comparativement à un groupe de contrôle,
Laferrière, « L’apport des
nouvelles technologies de l’infor-
• « La classe branchée qui fonctionne bien combine démontraient une plus grande capacité à
mation et de la communication la technologie de l’information et une pédagogie
travailler en collaboration, étaient davan-
à l’apprentissage des élèves du appropriée. »
primaire et du secondaire.
tage centrés sur leurs apprentissages et qu’ils
Revue documentaire », • « La classe s’élargit à des groupes d’apprenants en pouvaient effectuer des travaux plus com-
Schoolnet/Rescol, juin 1996. ligne, ce qui offre un potentiel de soutien voire de plexes et à plus long terme. Ces résultats
13 Citées dans Grégoire, défi au programme d’études local. » vont dans le même sens que les propos de
Bracewell et Laferrière, op. cit.
Grégoire, Bracewell et Laferrière12 qui affir-
14 Une étude récente (février
• « La formation des éducateurs est élargie pour
inclure l’apprentissage au moment adéquat et (ou) ment que les technologies de l’information
1999) de Henry Jay Becker,
du Center for Research on axé sur la collaboration. » ont des conséquences positives sur la moti-
Information Technology and vation des élèves, sur les rapports que ces
Organizations (University of • « Les éducateurs considèrent la technologie en derniers établissent avec le savoir et sur les
California, Irvine and University ligne comme un élément moteur d’une réforme de
of Minnesota), « Internet Use by connaissances qu’ils acquièrent. Ils ajoutent
l’enseignement. »
Teachers : Conditions of que les élèves démontrent plus d’intérêt
Professional Use and Teacher-
Directed Student Use » fait Pour le postsecondaire pour les matières enseignées à l’aide de ces
clairement ressortir l’importance • « L’apparition d’un nouveau mode d’apprentissage technologies et y consacrent plus de temps.
des croyances et pratiques péda- panaché fait d’activités d’apprentissage en vis-à- Pour ces auteurs, l’utilisation des technolo-
gogiques des enseignants dans
vis et en ligne. » gies nouvelles favorise l’esprit de recherche,
l’intérêt qu’ils portent à l’utilisa-
tion des technologies nouvelles suscite la collaboration et facilite l’intégra-
dans leur pratique professionnelle : • « L’accès à l’information est plus direct, interactif
et souple. » tion et la maîtrise des apprentissages; elle
« Teachers who regard education
as primarily the distribution of encourage le développement de certaines
facts and skills to students • « L’interaction sociale retrouve son importance habiletés intellectuelles, telles que les capa-
according to a fixed curriculum dans le processus d’apprentissage. »
sequence are much less likely to
cités de raisonner, de résoudre des pro-
exploit the Internet than more blèmes, d’apprendre à apprendre, de créer.
• « La communauté apprenante, soutenue par des
‘constructivist’ teachers. »
(www.crito.uci.edu/TLC/findings/In
technologies mises en réseau, constitue un nou-
veau dispositif d’apprentissage en coopération qui En ce qui concerne l’enseignant, les
ternet-Use/startpage.htm) .
est mis à l’épreuve de bien des façons. » recherches13 tendent à démontrer que l’uti-
15 Joann Harrison, « Nouvelles
technologies d’apprentissage et
lisation appropriée des technologies nou-
d’éducation à distance »,
• « Les ressources informatiques sont utilisées pour velles facilite la recherche de matériel didac-
Nouvelles technologies d’appren- élargir la notion de résultats en ce qui a trait à l’en-
tique pertinent, encourage la collaboration
tissage de pointe : application, seignement et à l’apprentissage sur les campus
défis, réussites, document non universitaires. » avec d’autres enseignants et incite à planifier
daté publié par le Bureau des les activités d’apprentissage en relation avec
technologies d’apprentissage • « L’université en tant qu’institution est invitée à le projet pédagogique et les caractéristiques
(Gouvernement canadien) et le adapter son activité aux nouveaux besoins de
Réseau des centres d’excellence de la technologie utilisée. Le type de rela-
l’enseignement supérieur. »
en télé-apprentissage. tion qui prévaut entre l’enseignant et l’élève
Chapitre 2. Apprendre autrement, enseigner différemment
47

est aussi susceptible d’être modifié par Des deux côtés de l’Atlantique, des
l’utilisation des technologies associée à une critiques s’élèvent contre les investissements 16 Constructivisme: «Les posi-
tions de Piaget — et de certains
pédagogie plus active14. L’enseignant devient massifs que consentent les États dans les tech- cognitivistes — peuvent être dites
ainsi davantage un « mentor », un guide qui nologies, en l’absence d’une démonstration constructivistes dans la mesure où
elles insistent sur le rôle actif et
accompagne l’élève dans ses apprentissages : de leur utilité et de leur efficacité dans la structurant du sujet et de ses
« Avec l’apprentissage au moyen de la tech- réussite scolaire. Certains18 dénoncent la schèmes conceptuels dans la cons-
titution du savoir et de la réalité.»
nologie, le professeur n’est plus la source vision marchande qui se cache derrière les Cognitivisme: « Théorie de la con-
privilégiée de savoir-faire et d’érudition. politiques favorisant l’informatique et les naissance soutenue par la psy-
Autrement dit, il devient un guide d’appoint technologies nouvelles en éducation; pour chologie cognitive, qui conçoit la
pensée comme un centre de traite-
plutôt que le maître sur la scène15.» eux, ce sont d’abord les industries du secteur ment des informations capable de
qui en profitent. D’autres19 posent crûment se représenter la réalité et de pren-
Ces transformations de l’enseignement dre des décisions. [...] Une péda-
la question : Est-ce que ça vaut la peine de gogie cognitiviste mise sur la con-
et de l’apprentissage se situent dans l’esprit dépenser autant d’argent pour l’implanta- science de l’apprenant pour
de la réforme de l’éducation et s’inscrivent favoriser l’apprentissage.»
tion des technologies en éducation? Ne (Renald Legendre, Dictionnaire
dans la foulée des travaux sur le construc- risque-t-on pas de couper dans les budgets actuel de l’éducation, 2e édition,
tivisme16 (plus particulièrement le socio- 1993).
d’autres secteurs moins glamour comme les
constructivisme17) qui préconisent de passer arts ou l’éducation physique? 17 Une théorie où le sujet
construit sa connaissance; il la
de stratégies d’enseignement à des stratégies construit en interagissant avec son
d’apprentissage qui rendent l’élève plus actif Ces craintes mériteraient sans doute environnement et plus particulière-
et plus dynamique dans la construction de d’être nuancées. Ce que le Conseil en retient, ment dans le cours d’interactions
sociales où interviennent plusieurs
son savoir, l’incitant à agir en interaction toutefois, c’est qu’il y a une indus- dimensions — cognitives, sociales
avec l’enseignant et ses pairs, à quelque trie qui a beaucoup à gagner d’une et culturelles — dans un cadre
spatio-temporel historiquement et
niveau que ce soit dans la progression de son culturellement situé, marqué par
cheminement scolaire. Vu l’importance des règles et par des valeurs.
désormais reconnue à la nécessité de De la recherche sur de nouvelles théories 18 C’est le cas, entre autres, de
développer en chaque individu un de l’apprentissage? Philippe Rivière qui dénonce cet
état de fait dans « Quelles priorités
intérêt et une capacité à apprendre pour l’enseignement ? Les sirènes
« Le multimédia se développera [...] y compris dans le du multimédia à l’école », Le
tout au long de la vie, et le rôle que domaine de l’éducation et de la formation, parce qu’il Monde diplomatique, avril 1998
seront appelées à y jouer les technolo- y a de gros enjeux économico-industriels derrière. (www.monde-diplomatique.
gies nouvelles, leur pertinence en édu- Généralement conçues pour d’autres usages, les tech- fr/1998/04/RIVIERE/ 10286.html)
et de Gérard de Selys « Un rêve fou
cation et à tous les ordres d’enseigne- niques de l’information et de la communication des technocrates et des industriels.
ment semble bien réelle. donnent vite lieu à des discours sur leurs vertus L’école, grand marché du XXIe
éducatives — c’était déjà le cas avec le gramophone siècle », Le Monde diplomatique,
d’Edison proposé aux enfants pour s’exercer à épeler et juin 1998, (www.monde-diploma-
à apprendre par cœur la leçon récitée par l’appareil, tique.fr/md//1998/06/De_SELYS/10
584.html). Un article paru dans le
ou aux avocats pour s’entraîner aux effets oratoires! Business Week du 25 septembre
Des interrogations C’est le cas actuellement du multimédia et des 2000, « Wired Schools »,
pertinentes autoroutes de l’information qui devraient permettre — fait état des engagements d’IBM,
particulièrement dans le cadre de
dixit — «l’accès de tous à la connaissance». Or, les
son projet « Reinventing
Parce que tous les effets positifs des choses sont plus complexes [...] On a besoin de Education » et de ceux d’Intel et de
recherches pour mieux comprendre qu’est-ce qu’il y a, Microsoft dans la formation d’en-
technologies nouvelles ne peuvent être
au juste, dans l’interactivité qui réussisse à mieux seignants en matière d’utilisation
démontrés, le Conseil constate que l’intérêt faire apprendre? (...) La plupart des théories de l’ap- des technologies, alors qu’Apple
actuel à leur égard et les investissements prentissage ont été élaborées dans un contexte de Computer et America Online ont
formé avec 20 autres compagnies
consentis pour leur implantation en éduca- société qui ne connaissait pas les développements le « CEO Forum on Education &
tion laissent le débat ouvert. technologiques actuels. » Technology » situé à Washington.

Source : Geneviève Jacquinot, Points de vue sur le multimédia 19 Voir, notamment, les écrits
interactif en éducation, Claire Meunier, 1996, p.92. de Larry Cuban, un historien des
réformes en éducation, dont « Is
Spending Money on Technology
Worth It ? » et ceux de Todd
Oppenheimer, dont « The
Computer Delusion ».
Éducation et nouvelles technologies
48

informatisation croissante du secteur qu’une certaine conviction selon laquelle les


de l’éducation et que les leaders technologies constituent un enjeu « incon-
politiques et institutionnels dans ce tournable » pour l’éducation dans une
domaine ne doivent jamais perdre de société où celles-ci occupent une place de
vue que leurs décisions et leurs choix plus en plus importante —, le Conseil est
à cet égard doivent se faire en lien avec d’avis que l’État, en concertation avec
la réalisation de la mission éducative. le milieu éducatif, doit considérer
En outre, les coûts de l’implantation des diverses logiques (ou rationnels)
technologies en éducation sont importants d’utilisation des technologies en édu-
et jamais définitifs car la technologie évolue cation et s’y référer pour baliser une
sans cesse, alors que les budgets consacrés à éventuelle politique à cet égard et
l’éducation sont toujours inférieurs aux orienter ses décisions éducatives,
besoins et entraînent donc des choix à faire, technologiques et budgétaires en la
des priorités à définir. Sachant, d’une part, matière.
qu’une technologie périmée n’est d’aucune
utilité pour former adéquatement aux Une variété d’usages
besoins de la société contemporaine et que à considérer
les budgets alloués à l’éducation doivent en
tenir compte, mais aussi, d’autre part, qu’il À travers tout le système éducatif,
existe d’importants besoins à satisfaire selon les contextes d’enseignement et la
partout à travers le système éducatif, le nature des programmes de formation, trois
Conseil veut tout de même s’assurer que, types d’usage des technologies, bien qu’in-
dans un contexte où l’intégration des tech- terreliés, peuvent être distingués : les tech-
nologies nouvelles dans l’enseignement et nologies comme objet d’apprentissage, les
l’apprentissage apparaît comme une évolu- technologies comme moyen d’apprentis-
tion normale et souhaitée de l’éducation, sage, les technologies comme soutien à l’ap-
aucun secteur de l’éducation ne sera pénalisé prentissage.
dans l’attribution des ressources. Comme
l’observe l’OCDE, « la question est de savoir Les technologies comme objet d’appren-
de quelle façon les dépenses d’éducation tissage. Dans l’état actuel du développement
doivent désormais être réparties. [...] Étant technologique et de la relative nouveauté
donné que, jusqu’à présent, la part des TIC des technologies en ligne ou en réseau dans
dans les budgets scolaires n’a pas dépassé 1 à les établissements scolaires, il est essentiel
2 %, les décisions les plus difficiles sont de considérer les technologies comme un
peut-être encore à prendre20». objet d’apprentissage en soi, une base doré-
navant essentielle à la vie en société ; ce que
propose d’ailleurs le nouveau curriculum du
La nécessité de primaire où la familiarisation des élèves avec
s’entendre sur un l’ordinateur est considérée comme une
compétence transversale à acquérir pour en
rationnel d’utilisation faire un outil méthodologique en matière
des technologies en d’apprentissage — une formation qui se
poursuivra au secondaire. Au post-
éducation secondaire, tant que n’y arriveront pas les
premières cohortes formées à l’utilisation
Devant un tel état de faits — la quasi-
des technologies dans un contexte d’appren-
impossibilité d’une démonstration sur l’im-
tissage, on ne saurait négliger le besoin de
pact spécifique des technologies nouvelles
20 Analyse des politiques d’édu- formation ou de mise à niveau des étudiants
sur la réussite scolaire en même temps
cation 1999, chapitre 3, p. 73. en la matière; ils en auront besoin tout
Chapitre 2. Apprendre autrement, enseigner différemment
49

au long de leurs études, sur le marché du tra- discipline personnelle nécessaire pour ce
vail et à des fins de formation continue. faire — ou pour les élèves et étudiants qui,
pour une raison ou pour une autre, ne peu-
Ce qu’il importe de rappeler, cepen- vent fréquenter un établissement scolaire
dant, c’est que l’objectif général du milieu pendant un certain temps.
éducatif n’est pas de former des spécialistes
de l’informatique ou des connaisseurs de Les technologies comme soutien à
logiciels rapidement obsolètes, du moins l’apprentissage. C’est de plus en plus sous
dans une version donnée, mais des utilisa- cette forme qu’elles sont appelées à trouver
teurs éclairés, capables d’une certaine forme une place dans la classe ou la salle de cours.
d’autonomie dans la résolution des pro- Elles sont ainsi au service de l’enseignement
blèmes techniques les plus courants (pour et de l’apprentissage, en soutien à l’en-
ne pas dire « normaux ») qui se posent à seignant tout comme à l’élève ou l’étudiant,
tout individu qui utilise régulièrement un et devraient être utilisées pour donner une
ordinateur. Les technologies comme objet valeur ajoutée à la formation plus tradition-
d’apprentissage, au plein sens du terme et nelle et aux curriculums d’études. C’est dans
comme objectif de formation, trouvent leur un contexte d’intégration pédagogique dans
place dans les programmes de qualification l’enseignement et l’apprentissage que ces
professionnelle en informatique ou dans technologies nouvelles trouvent leur vérita-
d’autres domaines qui font un usage intensif ble vocation en éducation; si elles tiennent
des technologies numériques, que ce soit au les promesses que les expériences ou
secondaire, au collégial ou à l’université. certaines utilisations en cours laissent
entrevoir, elles pourraient contribuer à
Les technologies comme moyen d’appren- transformer l’éducation dans sa façon de
tissage. De façon générale, on peut consi- répondre aux besoins d’une formation plus
d é re r q u e l e s t e c h n o l o g i e s c o m m e pro-active qui caractérisent une société où
moyen d’apprentissage concernent surtout l’importance du savoir (pour un nombre
l’ensemble des produits développés à des grandissant de personnes) et des technolo-
fins de formation à distance, d’auto- gies n’est plus à démontrer. Au nombre des
apprentissage ou d’exercices répétitifs, en défis à relever, le principal est sans conteste
mode synchrone (temps réel) ou asynchrone la préparation des enseignants à intégrer
(temps différé) : programmes de formation l’outil dans leurs stratégies pédagogiques,
et cours en ligne sur Internet ou en vidéo- auquel s’ajoutent le matériel nécessaire
communication, cédéroms, didacticiels, (technique et pédagogique) et l’aménage-
logiciels de simulation ou d’exercices. De ment physique qui faciliteront et favori-
plus en plus, cependant, des produits conçus seront l’utilisation des technologies au quo-
à de telles fins peuvent trouver place dans tidien, au même titre que celle du manuel,
un mode d’enseignement mixte ou hybride du tableau ou du cahier d’exercices.
(dans un mélange d’enseignement en face à
face et de téléapprentissage) qui les intro- Un rationnel pour orienter
duit dans l’enseignement traditionnel pour
compléter ou enrichir les contenus présen-
et baliser les choix à faire
tés en classe ou dans la salle de cours. La nécessité de faire une place aux tech-
L’utilisation des technologies à de telles fins nologies nouvelles en éducation ne semble
est appelée à jouer un rôle important dans la plus un objet de débat en soi; à peu près
formation continue — d’où l’importance de partout à travers le monde, on s’entend pour
développer dans la population étudiante une dire qu’il s’agit d’un mouvement « incon-
certaine autonomie fonctionnelle ainsi que tournable ». Le Conseil le disait dans son
la capacité d’apprendre à apprendre, voire la rapport de 1993-1994 (avant Internet,
Éducation et nouvelles technologies
50

cependant), le rapport Delors en reconnais- Kontogiannopoulou-Polydorides 22 , le


sait l’importance, la plupart des sociétés se Conseil s’est intéressé aux rationnels sui-
sont donné des politiques à cet égard, bref, vants qui ont été mis en évidence par ces
comme l’observe Philippe Quéau : « Internet chercheurs; rappelons qu’ils ne sont cepen-
est un phénomène colossal sur lequel on ne dant pas indépendants les uns des autres.
peut pas revenir, comme les voies romaines,
comme l’imprimerie, comme l’invention de Le rationnel social, qui reflète la
l’alphabet. C’est un phénomène contre croyance selon laquelle tous les élèves
lequel il ne sert absolument à rien de se doivent acquérir une connaissance générale
révolter, parce qu’il est là pour toujours...21» de l’ordinateur et se familiariser avec l’outil
Donc, Internet et les technologies nou- pour se préparer à jouer leur rôle de citoyen
velles ont leur place en éducation; soit, informé. La récente politique du gouverne-
mais quelle place et à quelles fins? C’est ment québécois, qui vise à faciliter l’achat
la réponse à cette question qui déter- d’un ordinateur et le branchement à
minera en grande partie les efforts et les Internet pour les familles qui ont des
ressources qu’accepteront d’y inves- enfants, est fondée sur un tel rationnel. Il en
tir les décideurs politiques; car, n’en est de même des politiques qui visent à met-
doutons pas : les coûts sont importants, sou- tre l’information gouvernementale à la dis-
vent récurrents et ce n’est jamais fini car la position des citoyens par l’intermédiaire de
technologie continue d’évoluer et l’éduca- la communication électronique.
tion, sans devoir être toujours à la fine
Le rationnel professionnel, qui vise à
pointe technologique en formation générale,
répondre aux besoins de la société de dis-
ne peut non plus s’appuyer sur des technolo-
poser de travailleurs qui puissent utiliser les
gies désuètes.
technologies dans leur domaine de spéciali-
sation; c’est donc un objectif de préparation
Le rapport Delors et les technologies au marché du travail qui prévaut. Dans un
nouvelles en éducation
certain nombre de programmes d’études pro-
« [...] La Commission souhaite prendre clairement parti fessionnelles, les technologies sont
dans le débat sur l’introduction des NTIC dans les sys- d’ailleurs intrinsèquement liées au curricu-
tèmes éducatifs : il s’agit à ses yeux d’un enjeu décisif, lum. Le rationnel professionnel est présent
et il importe que l’école et l’université se situent au dans tout le discours sur une économie
cœur d’un changement profond, qui affecte l’ensemble
fondée sur le savoir, dans laquelle la richesse
de la société. Il ne fait aucun doute que la capacité des
individus d’accéder à l’information et de la traiter va d’une société se mesure sur la capacité de ses
devenir déterminante pour leur intégration non seule- citoyens à travailler dans un monde qui se
ment dans le monde du travail, mais aussi dans leur numérise.
environnement social et culturel. Aussi est-il indispen-
sable, afin d’éviter en particulier que les inégalités Le rationnel pédagogique, selon lequel
sociales ne se creusent davantage, que les systèmes l’utilisation des technologies numériques
éducatifs puissent former tous les élèves à dominer et
améliore l’enseignement et l’apprentissage
à maîtriser ces techniques. »
et contribue au développement de l’innova-
Source : L’éducation, un trésor est caché dedans, Rapport à l’UNESCO tion pédagogique, qu’il s’agisse de nouvelles
de la Commission internationale sur l’éducation pour le vingt et unième
siècle, présidée par Jacques Delors, p. 198. façons de faire en éducation ou de l’enri-
chissement d’approches pédagogiques déjà
21 Philippe Quéau, « Pour ou Se référant à une analyse des politiques en usage.
contre Internet «, L’Express en
publiques en matière d’intégration des tech-
ligne, 27 octobre 1999. Il est aisé de constater les liens étroits
nologies nouvelles en éducation, réalisée par
22 Plomb et al, Cross-National qu’entretiennent ces rationnels avec les
Policies and Practices on
l’équipe de chercheurs Plomp, Anderson et
Computers in Education.
Chapitre 2. Apprendre autrement, enseigner différemment
51

divers usages énoncés précédemment sur le


plan de l’apprentissage. Les politiques
Les technologies
publiques comportent souvent une combi- et la pédagogie,
naison de ces rationnels. Pour les décideurs
politiques, ces rationnels permettent
une seule finalité :
d’établir des priorités et de faire les choix les la réalisation de
plus appropriés en fonction des objectifs
poursuivis. Par exemple, si la décision d’in-
la mission éducative
formatiser les établissements d’enseignement Le Conseil n’a pas la possibilité, dans le
repose sur un rationnel social et l’utili- cadre d’un rapport annuel, de s’engager dans
sation des technologies nouvelles est consi- une présentation exhaustive sur la façon de
dérée comme objet d’apprentissage, il peut réaliser l’intégration pédagogique des
être suffisant de doter les établissements des technologies nouvelles dans l’enseignement
budgets nécessaires à l’installation de labora- et l’apprentissage pour aider à apprendre
toires d’informatique où les élèves pourront autrement et enseigner différemment. La
se familiariser avec la technologie informa- présente section vise donc surtout à
tique, et peut-être, qui sait, de laisser ce type expliciter davantage en quoi l’intégration
de formation à du personnel technique ou à pédagogique des technologies diffère de la
des bénévoles qui maîtrisent la technolo- formation aux technologies (bien que les
gie23. Dans le cas du rationnel professionnel, deux soient reliées) et de quelle façon elle
il s’agira d’introduire la formation aux tech- aura un impact sur les contenus et les valeurs
nologies appropriées dans le programme qui devront accompagner son implantation.
d’études; compte tenu des coûts associés à
l’équipement informatique nécessaire en Une utilisation en lien
formation professionnelle de haut niveau,
c’est dans le cadre d’un tel rationnel qu’il sera
avec le curriculum ou le
souhaitable que l’État et les établisse- programme d’études et le
ments s’ouvrent à des partenariats les plus projet d’établissement...
larges et les plus avantageux possibles à cet
égard. Mais si c’est le rationnel pédagogique Préconiser l’intégration péda-
qui prévaut et que l’on recherche une véri- gogique des technologies en éducation,
table intégration des technologies nouvelles c’est considérer les technologies
dans l’enseignement et l’apprentissage, la comme un outil favorisant l’atteinte et
problématique est beaucoup plus large la réalisation des objectifs d’apprentis-
comme en témoigne le présent rapport. sage et de formation du curriculum ou
C’est, entre autres, à un ratio d’ordinateurs du programme d’études, c’est en faire
et à un branchement par classe, et non par un élément du projet d’établissement
établissement, qu’il faut songer, sans oublier et donc susceptible d’évaluation. C’est
l’aménagement physique des classes ou des de cette façon seulement que les technolo-
salles de cours et le perfectionnement des gies seront utilisées à bon escient par
enseignants sur la façon d’intégrer les tech- l’ensemble de la communauté enseignante,
nologies dans leurs stratégies pédagogiques, à tous les ordres d’enseignement, avec le
voire le développement de contenus soutien et l’encouragement des leaders insti-
adéquats. tutionnels et les ressources techniques et
pédagogiques adéquates.

23 Qu’il soit ici bien clair que le


Conseil ne fait nullement une telle
proposition.
Éducation et nouvelles technologies
52

Un effort important est fait en ce sens universités), l’objectif devrait y être inscrit
dans le programme de l’éducation présco- afin que soit précisé comment l’établisse-
laire et de l’enseignement primaire24 et se ment compte réaliser l’intégration péda-
manifeste dans les suggestions qui sont gogique, quelles ressources il entend y
faites aux enseignants et aux enseignantes consacrer26, et de quelle façon il compte
pour « utiliser » les technologies de l’infor- évaluer la progression des efforts consentis,
mation et de la communication dans chacun des activités réalisées et des résultats
des domaines d’apprentissage. Au nombre obtenus27.
de ces suggestions, certaines ont pour but
d’initier les élèves à un outil donné (par ... et ciblée sur l’atteinte
exemple, dans le domaine d’apprentissage de des objectifs de formation
la mathématique : « utilisation de la tech-
nologie pour la preuve des opérations 25»), À quelque ordre d’enseignement que ce
alors que d’autres laissent supposer une soit, l’éducation vise le développement du
stratégie d’intégration pédagogique (par savoir, du savoir-faire, du savoir-être et, de
exemple : « initiation à la collecte de don- plus en plus, dans une perspective de forma-
nées à l’aide du tableur »). Le fait, cependant, tion continue et d’évolution personnelle et
que les activités liées à l’utilisation des tech- professionnelle : le savoir-devenir (ou savoir-
24 Programme de formation de
nologies soient présentées comme des « sug- apprendre). De l’avis de nombreux auteurs,
l’école québécoise. Éducation
préscolaire. Enseignement pri- gestions » et qu’elles soient formulées de l’intégration des technologies nouvelles à
maire (1er cycle), Version approu- telle sorte que l’activité pédagogique l’enseignement et à l’apprentissage se prête
vée. Enseignement primaire (2e et découle le plus souvent de l’utilisation pro- bien au développement de ces différents
3e cycles), Version provisoire.
Gouvernement du Québec, 2000 posée de l’ordinateur et des technologies savoirs, notamment quand elle vise les
(www.meq.gouv.qc.ca/m_pub.htm). numériques, laisse le Conseil songeur sur objectifs suivants28 :
25 Ibid., p. 244. l’intégration réelle qui en résultera dans la
pratique des enseignants. L’accent semble • acquisition des connaissances : rechercher,
26 Au primaire-secondaire, les
plans-TIC et les plans de réussite porter sur un objectif de familiarisation avec naviguer, identifier et extraire, de
peuvent être plus détaillés et l’outil dans le cadre d’activités pédagogiques même que décoder, représenter, structu-
toucher des aspects très spécifi- rer et intégrer l’information — apprendre à
alors qu’il serait souhaitable, dans un souci
ques de l’intégration des tech-
d’intégration pédagogique, de viser un apprendre. Les technologies numériques,
nologies qui doivent cependant
s’inscrire dans les orientations et objectif de formation dans lequel le recours particulièrement en mode interactif,
les objectifs précisés dans le aux technologies nouvelles apparaît comme permettent à chacun et à chacune de
projet éducatif de l’établissement représenter et de construire un savoir de
(ou projet d’établissement). un moyen privilégié (parce que particulière-
ment efficace dans un contexte donné) pour façon proactive ;
27 Pour le postsecondaire, le
Plan d’intégration des TIC dans réaliser cet objectif de formation prévu au • transformation des connaissances :
l’enseignement, l’apprentissage curriculum. Si les curriculums des autres par l’analyse et la synthèse; de façon
et la gestion académique, dont cycles du primaire et du secondaire sont
s’est dotée l’Université du Québec inductive et déductive, par le calcul, par la
à Trois-Rivières pour la période conçus dans la même perspective, il est à représentation graphique, par le dialogue
2000-2003, constitue un exemple craindre qu’une véritable intégration péda- avec d’autres. Les technologies aident à
intéressant à cet égard. gogique des technologies reste de l’ordre du rendre le processus d’apprentissage plus
28 Le Conseil s’inspire ici des discours, tout comme la mise en place de significatif et encouragent la réutilisation
observations de Nathalie Kustcher ressources et de dispositifs appropriés pour
et Armand St-Pierre, dans des connaissances acquises dans d’autres
Les technologies pédagogiques aider le personnel éducatif à intégrer ces contextes ;
et le Web, p.18 et 19. Mais on technologies à des fins d’amélioration et
retrouve sensiblement le même d’enrichissement de ses stratégies péda- • application des connaissances : faire des
genre d’observations chez la hypothèses, prendre des décisions,
plupart des auteurs ou interlocu-
gogiques.
teurs consultés qui sont en faveur résoudre des problèmes, évaluer des résul-
d’une intégration des technologies Quant aux projets d’établissement tats. Avec les technologies nouvelles, l’ap-
en éducation. (qu’il s’agisse des écoles, des collèges ou des prenant acquiert la possibilité de choisir
Chapitre 2. Apprendre autrement, enseigner différemment
53

le type d’information et les données qui lui développement de telles attitudes s’im-
apparaissent importantes en fonction des pose dans un monde en mouvance où il
apprentissages ou du travail qu’il a faudra constamment assurer la mise à jour
à faire, seul ou en équipe. D’où l’impor- de ses connaissances et de ses compé-
tance de développer de telles habiletés, tences, travailler à la résolution de pro-
compte tenu de la masse d’information à blèmes complexes en s’appuyant sur la
laquelle chacun et chacune a dorénavant collaboration et l’expertise de plusieurs
accès ; acteurs, être confronté à d’autres cultures
et donc à d’autres façons de faire, d’autres
• transmission et production des con-
façons de penser et d’autres façons d’être.
naissances : sélectionner l’information
pertinente, la résumer, l’organiser, la com- Des stratégies d’enseignement qui met-
muniquer, etc. Ce sont certes des compé- tent l’accent sur une pédagogie de projet ou
tences à développer et à réclamer en d’apprentissage par étude de cas, permettent
classe, mais elles sont également néces- généralement de toucher à l’ensemble de ces
saires dans la vie de tous les jours du objectifs de formation et de réaliser les
citoyen ou du travailleur. En outre, elles apprentissages souhaités en les intégrant
s’inscrivent dans la philosophie de l’intel- dans un contexte transdisciplinaire de résolu-
ligence collective29 et de l’esprit de col- tion de problèmes et de travail en collabora-
laboration que plusieurs voient dans tion. La recherche et le traitement de l’infor-
Internet et qui, d’une certaine façon, sont mation inhérents à ces objectifs de formation
nécessaires à son évolution ; constituent la pierre angulaire de telles
stratégies et représentent actuellement des
• développement de nouvelles attitudes :
compétences de base pour une utilisation
au nombre de celles-ci, mentionnons l’au-
efficace et éclairée d’Internet en milieu sco-
tonomie et la responsabilisation, la collab-
laire, comme dans la vie privée ou au travail.
oration, l’ouverture sur le monde. Le

DE LA TRADITION AU RENOUVELLEMENT 30
29 À laquelle font référence
Approche traditionnelle basée sur l’instruction Approche renouvelée basée sur l’apprentissage plusieurs auteurs pour illustrer
le partage d’informations que
Buts favorise Internet, les savoirs indi-
- Livrer des instructions - Produire des apprentissages viduels qui sont en amont et les
- Offrir des programmes de formation - Créer des environnements d’apprentissage connaissances qui en découlent
- Rendement à court terme - Autonomie, créativité, adaptation constante en aval pour être réinvesties dans
l’élaboration de nouveaux savoirs.
Pédagogie / Méthode d’apprentissage Cette expression d’intelligence
- Orientée vers l’instructeur - Orientée vers l’apprenant collective est particulièrement
- Transmission des connaissances par l’instructeur - Construction des connaissances par l’apprenant mise de l’avant par Pierre Lévy ;
- Lieux de diffusion limités - Lieux de diffusion multiples Jean-Claude Guédon et Gavriel
- Formation accessible à des horaires fixes - Intemporalité : contenus accessibles en tout temps Salomon parlent plutôt
- Standard : même rythme pour tout le monde - Individualisée : adaptée au rythme de chacun d’ « intelligence distribuée » et
- Linéaire et cumulative - Interactive Philippe Quéau, d’ « intelligence
- Évaluation à la fin de la formation - Évaluation tout au long du processus du collectif », une formulation
qui lui semble plus appropriée.
- Compétitive et individualiste - Collaborative, coopérative et stimulante
Rôle du formateur / enseignant 30 Conçu par les auteurs en
référence à la formation en milieu
- Orateur : contrôle le processus d’apprentissage - Accompagnateur : oriente le processus d’apprentissage
de travail, ce tableau synthèse est
- Détient le savoir et le transmet - Facilite la prise en charge de l’autonomie repris ici dans sa forme originale
Rôle de l’apprenant parce qu’il reflète adéquatement
- Passif : accepte - Actif : confronte, remet en question les orientations du renouvellement
attendu de la formation par une
Source : Michel Audet et Sandrine Lépinay, « L’acte d’apprendre : passion ou obligation. À l’ère de la nouvelle économie, de nouveaux besoins en formation approche stratégique fondée sur
émergent », dans Réseau Cefrio, vol. 1, n° 2, mai 1999 (www.infometre.cefrio.qc.ca/loupe/analyses/1199/reseau.pdf).
l’apprentissage.
Éducation et nouvelles technologies
54

Pour chacun des éléments de cette c’est-à-dire où le professeur ou l’enseignant a


approche centrée sur l’apprentissage, les les réponses, donne les questions et donne
technologies nouvelles, surtout celles reliées les réponses, et demande à l’élève de les
aux réseaux en ligne, constituent une reproduire, on va manquer notre coup. On
ressource riche et polyvalente qui permet de ne changera absolument rien. [...] Si on veut
varier les façons de faire pour atteindre les introduire les CD-ROM, le multimédia dans
résultats souhaités31. Parmi les outils (ou les écoles, il faut changer toute la pédagogie,
produits) les plus utilisés en contexte sco- et considérer que l’élève intelligent est celui
laire, mentionnons les suivants: le traite- qui va apprendre à poser des questions et va
ment de texte, les tableurs, les bases de don- être capable de nous dire comment il peut
nées ou d’information, les didacticiels spé- répondre à ces questions, même s’il n’a pas
cialisés, les logiciels de simulation32 et toujours la réponse exacte34».
d’exercices, les cédéroms, les acétates élec-
troniques, le courrier électronique, les édi- Bien que cette façon de dire les choses
teurs de pages html et les sites Web, les puisse donner l’impression qu’il faut changer
forums de discussion et les autres espaces la pédagogie parce que l’on introduit les nou-
virtuels de télécollaboration, parfois la veaux médias en éducation, il importe de
caméra numérique et la vidéocommunica- rappeler que ce sont des objectifs de forma-
tion. Au primaire-secondaire, bon nombre tion qui s’imposent dans une société où l’in-
d’enseignants et d’enseignantes utilisent ces formation occupe une place aussi importante
outils dans le cadre d’activités comme la cor- et où la complexité des situations et des
respondance scolaire, la recherche docu- problèmes à résoudre (de quelque nature
mentaire, la production d’un journal de soient-ils) rend inadéquat un savoir
31 Dans un article de la revue encyclopédique rapidement périmé ou for-
classe ou d’école, la réalisation d’un projet,
Clic de décembre-janvier 2000,
des échanges avec d’autres classes au cément incomplet, tout comme le sont les
Martine Mottet, du Centre collé-
gial de formation à distance Québec ou à l’étranger33, activités qui per- réponses définitives ou sans nuances.
répond à la question « Que puis-je mettent d’intégrer les technologies nouvelles L’intégration des technologies en
faire avec Internet dans ma classe ?» classe favorisera l’établissement d’un
(http://ntic.org/clic/clic32/Classe.htm). offertes dans les écoles sans qu’elles
soient nécessairement une innovation contexte qui se prête à la poursuite et
32 Au nombre des produits de
en soi. À l’enseignement supérieur, les à l’atteinte d’objectifs de formation
simulation, il convient également
d’inclure les produits de « robo- re s s o u rc e s o f f e r t e s p a r I n t e r n e t , l e s dans la mesure où l’on aura recours à
tique pédagogique » qui permet- cédéroms et sites Web des enseignants, les une pédagogie qui n’en limite pas la
tent d’utiliser des systèmes robo- portée et où l’on saura passer de straté-
tisés dans l’enseignement et acétates électroniques, le courrier électro-
l’apprentissage des sciences pour nique pour échange d’information (en com- gies d’enseignement à des stratégies
acquérir des données extérieures munication un à un ou un à plusieurs), pour d’apprentissage.
et les représenter sous forme de
graphiques significatifs. Voir à
remise des travaux et l’encadrement de
Mais que faut-il donc apprendre? Par-
cet égard les travaux du groupe ou individualisé, les forums de dis-
Laboratoire de robotique pédago-
dessus tout, il faut que chacun
cussion (communication plusieurs à
gique sous la direction du pro- apprenne à composer avec l’informa-
plusieurs), sont parmi les ressources pri-
fesseur Pierre Nonnon, Université tion fournie en abondance par les tech-
de Montréal et les Actes d’un col- vilégiées par les enseignants.
nologies nouvelles en réseau. C’est cette
loque sur le sujet publiés en 1999
« manne » d’information si facilement acces-
(Nonnon et al). Des habiletés et des
33 Sur cet aspect particulier,
sible (un don) — qui peut se transformer en
voir l’exemple de l’école primaire
valeurs qui vont de pair déluge (un fléau) — qu’il faut être capable de
Saint-Louis, Commission scolaire avec des outils nouveaux gérer et de traiter pour se l’approprier de
des Rives-du-Saguenay, présenté
façon constructive . Développer la capacité
à l’annexe 4. Pour certains, « si on utilise le multimédia de s’interroger pour interroger adéqua-
34 Michel Allard, dans Points de dans le cadre d’une pédagogie traditionnelle,
vue sur le multimédia interactif
tement et efficacement les banques de
en éducation, p.112.
Chapitre 2. Apprendre autrement, enseigner différemment
55

données (en ligne ou non), savoir faire le tri Il va sans dire que toute la question de
dans l’information reçue pour ne conserver l’évaluation des apprentissages se pose avec
que celle de la meilleure qualité possible, acuité. Au primaire et au secondaire, dans le
l’organiser de façon systématique pour cadre de la réforme actuelle qui met l’accent
qu’elle se transforme en connaissances, sur le développement des compétences trans-
savoir la communiquer pour en faire versales et de nouvelles attitudes (de partage
bénéficier d’autres, reconnaître à chacun son et de collaboration, par exemple), dans un
dû en citant ses sources d’information, contexte où l’on encourage la transdiscipli-
ce sont là des habiletés, des attitudes et des narité, cette préoccupation est déjà bien
valeurs — esprit d’analyse et de synthèse, présente à la fois au Ministère et dans le
jugement critique, discernement, honnêteté milieu scolaire. Avec l’intégration péda-
intellectuelle — qui doivent faire partie de la gogique des technologies, c’est une autre
boîte à outils de chaque individu à l’ère de dimension qui vient s’ajouter à la probléma-
l’information et de la communication. tique de l’évaluation et qui exigera, quel que
soit l’ordre d’enseignement, le développe-
Il serait vain de le nier, il y a sur ment de mécanismes d’évaluation appro-
Internet du meilleur comme du pire. En priés aux objectifs de formation poursuivis
offrant l’accès à ce réseau dans les établisse- et réalisés avec le soutien des technologies
ments scolaires, le risque est toujours nouvelles. En matière d’évaluation, le
présent, malgré toutes les précautions qui Conseil est d’avis qu’une réflexion
pourront être prises, que les élèves aient importante doit être amorcée sur le
accès (volontairement ou non) à des sites ou sujet, à travers tout le système édu-
des contenus que le sens moral réprouve — catif, afin qu’il n’y ait pas contradiction
haine, violence, racisme, pornographie, entre les stratégies d’enseignement et
pédophilie, exhibitionnisme, incitation à la d’apprentissage mises de l’avant avec
consommation de drogues, à la tricherie les technologies nouvelles, et les
dans les travaux scolaires, etc. Jamais il mécanismes utilisés dans l’évaluation
n’aura été aussi important de s’assurer des apprentissages auprès des élèves et
que chaque enfant, adolescent ou des étudiants, que l’évaluation soit som-
adulte acquière, tout au long de son mative, formative ou d’autoévaluation.
cheminement scolaire, des valeurs
garde-fous susceptibles de le protéger, Une ouverture sur la vie
en tout temps et en tout lieu, lors d’une
éventuelle confrontation à ce type de
pour certaines catégories
contenus; la promotion de ces valeurs d’élèves ou d’étudiants
n’est pas nouvelle pour autant dans
Le Conseil n’a pas été en mesure de
l’école, la famille ou la société, mais
réaliser une recherche approfondie sur l’im-
leur acquisition apparaît désormais
pact que pourrait avoir l’utilisation des tech-
fondamentale. Le respect de soi et des
nologies nouvelles auprès d’élèves en diffi-
autres, l’honnêteté intellectuelle et le
culté au primaire-secondaire (difficultés
sens de l’éthique, le discernement, sont au
d’apprentissage, troubles de comportement,
nombre des valeurs que l’école doit dévelop-
déficience intellectuelle) ou d’autres caté-
per avec conviction. S’y ajoutent d’autres qui
gories d’élèves et d’étudiants comme les per-
sont davantage en lien avec certains objec-
sonnes handicapées physiquement (handi-
tifs de formation, comme l’esprit d’entraide 35 Au Québec, le secteur de
caps moteurs, auditifs, visuels) et sur la l’adaptation scolaire comprend
et de collaboration, le partage d’informa-
situation qui prévaut actuellement dans le tous les élèves qui sont handica-
tion, l’autodiscipline, la rigueur et la pés ou qui manifestent d’impor-
domaine de l’adaptation scolaire au
curiosité intellectuelles. tantes difficultés d’adaptation
Québec35. Une brève incursion dans ce
ou d’apprentissage.
Éducation et nouvelles technologies
56

secteur de l’éducation lui a tout de même nateurs et de l’utilisation des technolo-


permis de p re n d re c o n s c i e n c e d e gies à des fins d’apprentissage.
l’importance des technologies nou-
• De façon générale, les intervenants spé-
velles auprès de jeunes qui peuvent
cialisés auprès des élèves de l’adaptation
difficilement avoir accès à l’enseigne-
scolaire (orthophonistes, orthopéda-
ment régulier ou qui font un séjour
gogues, enseignants « itinérants » ou
plus ou moins long en cheminement
accompagnateurs) seraient exclus des
particulier au secondaire.
plans d’école, qu’il s’agisse des possibilités
Simplement à titre de constats sur la sit- de formation continue ou de projets
uation actuelle, le Conseil attire l’attention d’intégration des technologies en classe.
sur les faits suivants : En janvier 2000, le ministre de l’Édu-
cation annonçait l’adoption d’un plan
• Bien qu’il y ait eu en 1996 et 1997 des
d’action en adaptation scolaire37 qui prévoit
plans d’intervention sur les technologies
l’allocation d’un budget de 3,3 millions de
de l’information et de la communication
dollars afin d’améliorer l’accessibilité des
pour tous les ordres d’enseignement, il n’y
technologies de l’information et de la
en a jamais eu aucun pour le secteur de
communication aux élèves handicapés et en
l’adaptation scolaire. Comme le notait le
difficulté ; le ministre y précisait également
Conseil dans le chapitre précédent, ces
que « la direction de l’école a un rôle parti-
plans marquaient en quelque sorte l’entrée
culièrement important à jouer pour favori-
du système éducatif québécois dans l’ère
ser l’adaptation des services. Elle doit
de la société informationnelle. Mais
notamment favoriser, dans le cadre de son
qu’en est-il en adaptation scolaire? Y a-t-
plan d’action en matière de technologies de
il même un ratio ciblé d’élèves par ordi-
l’information et de la communication, leur
nateur? De l’avis d’interlocuteurs du
utilisation par les élèves handicapés et en
secteur de l’adaptation scolaire, les ratios
difficulté ainsi que l’acquisition de l’exper-
devraient être les suivants : 1 élève par
tise nécessaire par le personnel de l’école ».
ordinateur pour les élèves lourdement
Mais, au début de novembre 2000, les
handicapés sur le plan de la communica-
sommes nécessaires à la mise en vigueur du
tion ; 2 élèves par ordinateur pour
plan d’action n’étaient toujours pas
l’apprentissage chez les élèves handicapés ;
disponibles et la situation demeure
le même ratio que chez les élèves des
inchangée en adaptation scolaire.
cheminements réguliers (mais idéalement
un ratio de 4 élèves par ordinateur) pour Concernant plus particulièrement les
les élèves en cheminement particulier. On élèves handicapés physiquement, le Conseil
ne connaît pas le ratio qui prévaut a pu noter qu’il leur est parfois difficile
actuellement dans le secteur. d’obtenir une aide financière destinée à l’ac-
• Mis à part la création d’un CEMIS quisition du matériel d’apprentissage (ordi-
national en adaptation scolaire 36 en nateurs ou produits informatiques adaptés)
1990 (maintenant intégré au réseau qui leur permettrait d’apprendre et, pour cer-
RECIT), il n’y a pas eu de mesures spé- tains, de se qualifier professionnellement
cifiques pour favoriser l’utilisation des malgré leur handicap. Qu’elles soient
technologies nouvelles dans ce secteur utilisées comme orthèses à la communi-
36 Voir http://recit.rtsq.qc.ca
de l’éducation. À tel point, semble-t-il, cation ou pour donner accès à l’appren-
37 Une école adaptée à tous tissage, les technologies nouvelles
ses élèves. Plan d’action en que des élèves en cheminement parti-
matière d’adaptation scolaire, culier du secondaire seraient souvent constituent pour ces jeunes un moyen
ministère de l’Éducation, 1999 exclus, dans l’école, de l’accès aux ordi- exceptionnel (et parfois le seul) de
(www.meq.gouv.qc.ca/m_pub.htm). communication, d’interaction, de
Chapitre 2. Apprendre autrement, enseigner différemment
57

découverte et de réalisation person- plus d’impact sur la transformation de


nelle et pour les professionnels qui les l’enseignement et de l’institution sco-
accompagnent (enseignants, éduca- laire, c’est en effet cette possibilité
teurs, orthopédagogues, etc.), un outil d’apprentissage en ligne41 ou en réseau
de travail qui leur permet d’aider leurs (en direct ou en différé) que permet le
élèves à améliorer leurs performances branchement numérique en donnant
et leurs compétences personnelles, accès aux contenus sur Internet, au 38 Voir, par exemple, l’article de
Kimberly Garcia, « Opening Doors.
sociales et intellectuelles 38. Il y a donc courrier électronique, aux forums de Assistive technology helps special
des efforts importants à faire pour que les discussion et à la vidéocommunica- education students succeed in
technologies nouvelles soient disponibles en tion. Quoique l’on ait souvent tendance à school », Electronic School,
septembre 1999, et les nombreux
qualité et en quantité suffisante dans le associer ces possibilités à une formation à sites (américains) qui sont pro-
secteur de l’adaptation scolaire. La recherche distance renouvelée et enrichie grâce au posés pour poursuivre
dans le domaine doit également être multimédia, c’est peut-être sur l’enseigne- la réflexion sur le sujet et trouver
des ressources appropriées.
encouragée39 et soutenue financièrement ment en face à face (en vis-à-vis, en « présen-
afin d’identifier les modes d’utilisation opti- tiel »), à tous les ordres d’enseignement, que 39 Il se fait déjà des recherches
relatives à l’intégration des tech-
male de ces technologies et le développe- ses retombées se feront davantage sentir en nologies en adaptation scolaire,
ment de produits appropriés aux besoins éducation et sur l’organisation scolaire en dans le domaine, notamment à
des élèves. général. l’Université de Sherbrooke
(l’équipe de recherche de Denis
Bernard) et à l’UQTR (l’équipe
Pour les populations scolaires que Le téléapprentissage vu de recherche de Jean Loiselle) .
divers handicaps tendent à margina-
liser, l’intégration des technologies
comme substitut au cadre Il faut aussi souligner les travaux
réalisés au Collège Dawson dans
nouvelles répond à un besoin d’équité d’enseignement traditionnel le cadre du projet ITAC - informa-
tique et technologies adaptées
et apparaît comme une lueur d’espoir dans les cégeps pour les étu-
Bien avant l’avènement des technolo-
pour améliorer à la fois leur qualité diants handicapés et qui ont
gies de l’information et de la communica- donné lieu à la publication du
de vie et leurs possibilités d’appren-
tion, la formation à distance a permis de rapport L’accessibilité au cégep
tissage40. pour tous, 2000, par Catherine
répondre à des besoins de formation initiale
S. Fichten et Maria Barile.
ou continue d’individus qui ne pouvaient se
Une nouveauté prévaloir des services offerts dans le cadre de 40 En 1996, le ministère de
l’Éducation a assuré la production
à apprivoiser : l’enseignement traditionnel : adultes au tra-
vail, mères au foyer, handicapés physi-
vidéo d’un excellent documentaire
(toujours d’actualité) sur l’inté-
le téléapprentissage ques, enfants malades, populations éloignées gration des technologies auprès
des élèves du secteur de l’adap-
de toute ressource scolaire, etc. En général,
ou l’apprentissage elle était cependant considérée comme un
tation scolaire : Les NTIC en
adaptation scolaire, un outil
en ligne/ palliatif ou une solution temporaire pour pour communiquer et apprendre.
s’instruire « malgré tout ». Toutefois, avec le Des images pour le dire, Jean
en réseau développement phénoménal de l’informa-
Chouinard du CEMIS en adapta-
tion scolaire et Pierre Dassylva du
Dans un contexte d’évolution de l’édu- tique, de la numérisation des contenus de ministère de l’Éducation, respon-
toutes sortes et de l’interaction qu’offre le sables du projet, production réali-
cation où émerge de plus en plus la nécessité sée par le Centre d’animation
d’apprendre autrement et d’enseigner diffé- branchement en réseau, ce mode de forma- et de production audiovisuelles
remment, le Conseil ne peut passer sous tion apparaît de moins en moins comme un CAPAV de la Commission scolaire
palliatif à l’enseignement traditionnel ou des Laurentides.
silence l’intérêt que suscite le téléapprentis-
sage ou l’apprentissage en ligne ou en réseau. comme un mode de formation propre à la 41 Pour une vision prospective
formation continue. du sujet, il peut être intéressant
Au regard des technologies nouvelles, de se référer à une récente publi-
l’aspect nouveau qui risque d’avoir le cation : Stephen Downes, L’avenir
de l’apprentissage en ligne,
Contact North/Contact Nord,
Ontario, mai 2000
(www.cnorth.edu.on.ca).
Éducation et nouvelles technologies
58

Les cours et programmes de formation Il importe que le ministre de l’Éducation


fondés sur l’offre en ligne de ressources fasse connaître clairement ses positions à
éducatives de toute provenance (universités cet égard et de quelle façon il entend com-
renommées, inconnues, virtuelles, éta- poser avec un phénomène dont on connaît
blissements scolaires et instituts de toutes mal l’ampleur et l’impact à long terme — mais
sortes, grandes entreprises, associations ou dont on sait qu’il risque d’affaiblir l’école
individus) représentent maintenant un publique — et que favorisent le multimédia et
marché fort lucratif sur Internet mais dont la le téléapprentissage conçus comme substi-
qualité peut être fort variable en matière de tuts au cadre d’enseignement traditionnel.
contenus et d’encadrement pédagogique.
L’abondance de la formation en ligne, Le téléapprentissage vu
la diversité des produits, l’attrait du comme complément dans
multimédia auprès des adolescents et
des jeunes adultes font cependant en
l’institution scolaire
sorte que ce mode de formation entre Une autre facette du téléappren-
de plus en plus en concurrence avec tissage peut cependant représenter un
l’enseignement en face à face ou atout important pour le système
présentiel et représente des défis non scolaire, et c’est quand il est utilisé en
négligeables pour les établissements complément à l’enseignement en
d’enseignement dans la réalisation de classe ou en salle de cours (l’ensei-
leur mission et dans leur capacité d’at- gnement mixte ou hybride) ou à des
tirer et de retenir la « clientèle » néces- fins d’encadrement plus personnalisé.
saire pour se maintenir en exercice.
En matière de contenus, il peut à la fois
Dans le contexte du téléapprentissage permettre à des élèves ou à des étudiants de
grâce aux ressources de l’informatique et du refaire certains apprentissages mal maîtrisés
branchement en réseau, un aspect retient en s’abreuvant à d’autres sources que les
particulièrement l’attention du Conseil; contenus proposés par leurs enseignants,
c’est celui de l’utilisation de ce mode de for- tout comme il peut permettre à ceux et
mation comme substitut à l’école publique, celles qui en ont le désir ou qui apprennent
dans la foulée du mouvement d’ « école à la plus facilement d’approfondir ou d’élargir
maison » (home schooling) pour des enfants leurs connaissances. Dans certaines écoles
en âge de fréquenter l’école primaire ou se- où le nombre d’élèves ne le justifie pas ou le
condaire. C’est un mouvement qui a pris budget de l’école ne le permet pas, notam-
beaucoup d’ampleur aux États-Unis comme ment au secondaire et dans les régions où le
42 L’école branchée, vol. 3, n˚ 2,
juin 2000, a publié un article sur dans l’Ouest canadien et qui fait un certain territoire est très vaste avec une faible den-
le sujet : « De l’école à la maison. nombre d’adeptes au Québec 42 . Une sité de population, le téléapprentissage
Les parents qui enseignent à réflexion et un débat s’imposent à cet égard,
leurs enfants... Et le web ! » pourrait enrichir le curriculum de base avec
qui s’accompagne de nombreuses car c’est un sujet qui soulève d’importantes des options en mesure de répondre aux
références. questions de responsabilité et d’équité besoins ou aux intérêts de certains élèves43.
43 À cet égard, la polyvalente sociales: qui peut le mieux assumer l’éduca- Cette possibilité ou tendance s’amorce déjà à
de Saint-Georges de Beauce tion des enfants? Qu’en est-il des objectifs l’enseignement supérieur où des cours en
(Commission scolaire de la visés par la mission éducative et les curricu-
Beauce-Etchemin) est en train de ligne permettent d’enrichir les programmes
développer un projet de rattra- lums d’étude? Qu’en sera-t-il de l’apprentis- offerts en l’absence de ressources humaines
page en sciences physiques pour sage des divers savoirs et du savoir-vivre- (nombre insuffisant d’étudiants ou aucun
les élèves de 4e secondaire, qui ensemble dans une société pluraliste, de la
serait offert par voie télématique
enseignant disponible pour les contenus à
sur l’ensemble du territoire ; ce
socialisation des jeunes qui ne fréquen- couvrir) ou financières appropriées dans un
projet devrait être mis en vigueur teraient pas l’école? Comment s’évalueront établissement donné. C’est aussi une
à l’été 2001. les apprentissages et les savoirs ainsi acquis ? approche fort pertinente pour l’enseigne-
Chapitre 2. Apprendre autrement, enseigner différemment
59

ment dans les grands groupes où l’inter- De l’avis du Conseil, ce sont là des élé-
action directe en classe entre le professeur ments de formation et d’encadrement nou-
et ses élèves est presque impossible. veaux qui devraient contribuer à l’améliora-
tion de la formation en fonction des besoins,
Le téléapprentissage, plus particulière- des rythmes d’apprentissage et des aptitudes
ment en contexte de classe ou de salle de de chacun et de chacune. Ce bref survol du
cours, c’est aussi lorsque l’élève, l’étudiant téléapprentissage est forcément très
ou l’étudiante utilise les ressources et les succinct; le Conseil a cependant jugé utile
outils sur le réseau dans des situations d’y référer afin d’en souligner aussi le poten-
éducatives qui sollicitent son « intention- tiel dans l’enseignement présentiel.
nalité » — sa propre volonté d’apprendre —
par exemple, apprendre ensemble par
projet, s’engager, individuellement ou de
Pour un environne-
manière coopérative, dans une démarche de ment technologique
résolution de problèmes, effectuer des
investigations sur des thèmes ou questions
adapté à des façons
spécifiques. différentes d’ensei-
En outre, l’utilisation de forums de dis- gner et d’apprendre
cussion (un élément du téléapprentissage
qui s’impose lorsqu’il s’agit de la com- Pour encourager et favoriser l’intégra-
préhension de contenus complexes) comme tion pédagogique des technologies à des fins
complément à l’enseignement en classe ou d’enseignement et d’apprentissage, une
en salle de cours, qui se fait déjà dans un cer- réflexion s’impose sur l’environnement tech-
tain nombre de cours à l’enseignement nologique le plus approprié pour ce faire.
supérieur, fournit une occasion privilégiée à Bien qu’il ne puisse prétendre disposer des
l’enseignant et à ses élèves d’enrichir les solutions les plus pertinentes en la matière,
apprentissages par des échanges au sein d’un le Conseil souhaite soulever quelques
tel espace de télécollaboration (en temps questions, identifier quelques pistes
réel ou différé) sur des thèmes, la confron- de solution, voire de débats ou de
tation des idées, les questionnements réflexions à poursuivre, pour faire en
soulevés, les réactions et les contributions sorte que la base technique de l’inté-
de chacun, pairs ou enseignant. Ces outils gration des technologies nouvelles ne
sont développés afin de soutenir et faciliter constitue pas un irritant et un frein à
la « co-construction » (la construction en leur utilisation en classe ou dans la
collaboration) des connaissances. salle de cours, mais plutôt un élément
d’incitation attrayant et stimulant
Enfin, sur le plan de l’encadrement, le pour tous.
recours au courrier électronique contribue à
l’établissement d’une relation privilégiée Le matériel de base :
maître-élève et à la mise en place d’un pour faire face aux besoins
encadrement plus personnalisé. Dans la
mesure, cependant, où certaines règles sont L’évolution rapide de la techno-
établies par l’enseignant, car c’est un outil logie (c’est un euphémisme), la multi-
qui peut s’avérer très exigeant pour un plicité et la diversité des produits
enseignant confronté à une interaction (matériels et logiciels) et le rythme de
directe et continue avec ses élèves ou ses leur obsolescence créent une pression
étudiants. considérable sur la part du budget de
Éducation et nouvelles technologies
60

44 On s’y intéresse beaucoup l’éducation qui peut être consacrée à Le Conseil ne peut fournir de réponses
en Europe et, au Québec, certains
établissements du collégial
l’équipement informatique en milieu éclairées à toutes ces interrogations dans le
y songeraient, semble-t-il. scolaire; il existe pourtant bien d’autres cadre du présent rapport; et ce sont des
45 Un gouverneur américain pro- postes budgétaires où les besoins sont tout réponses qui sont susceptibles de varier
pose qu’un fonds soit créé pour doter aussi criants qu’en informatique. Comment selon les ordres d’enseignement. La
d’un portable tous les élèves du
Maine qui poursuivent leurs études concilier les besoins concrets et les solutions recherche universitaire, la formation de doc-
après la 7e année (http:// thot.cur- virtuelles dans la répartition des ressources torat dans certains domaines, les formations
sus.edu/rubrique.asp?no=3777).
Pour Clément Laberge, de l’Infobourg, disponibles ? Comment déterminer de façon qualifiantes en informatique ou dans certains
cette mesure apparaît « comme une éclairée à quelles priorités consacrer des secteurs où l’informatique joue un rôle pré-
mesure qui aura pour principal effet
d’ouvrir le marché scolaire aux grands ressources importantes ? À l’enseignement dominant exigent vraisemblablement des
promoteurs informatiques : fabricants supérieur, considérant que c’est souvent aux équipements qui ne sont pas les mêmes que
d’équipements et de logiciels »
(www.infobourg.qc.ca/AfficheTexte/ étudiants ou à leurs familles qu’incombe le ceux requis au primaire, au secondaire, à la
long.asp?dvlD=55/). fardeau de l’acquisition d’un équipement formation préuniversitaire du collégial et
46 C’est-à-dire des produits infor- adéquat, comment peuvent-ils le faire sans dans bon nombre de formations universi-
matiques dont les codes de
programmation sont accessibles augmenter un fardeau d’endettement? taires. Pour la formation obligatoire et l’édu-
à l’utilisateur qui souhaite en faire cation des adultes, le ministère de l’Éduca-
une modification afin d’adapter le Le risque de se laisser subjuguer par le
produit à ses propres besoins. Pour tion fait une distinction entre les ordina-
en savoir davantage sur le sujet, discours de l’industrie informatique et la teurs d’usage courant et les ordinateurs
voir entre autres : un dossier dans surenchère technologique qu’elle encourage,
la revue Info-Tech Magazine, février capables de supporter un environnement
2000, un texte de Benoît St-André, ne peut être occulté. Il est facile d’y suc- multimédia. Idéalement, sans doute, tout le
Rapport sur l’utilisation de Linux à comber, bien innocemment, quand il s’agit
l’école secondaire des Trois-Saisons
parc informatique en milieu scolaire devrait
(Commission scolaire des Affluents), d’une technologie aussi sophistiquée que se prêter à un branchement sur Internet ; il
31 mars 2000 (http://3saisons.csaf- peut l’être l’informatique pour le commun des faut toutefois reconnaître qu’il y a beaucoup
fluents.qc.ca/ linux/); GNU/Linux
dans les écoles québécoises. Un mortels. Pourtant, en éducation comme de travail qui peut se faire « hors connexion »
choix de société, mai 2000 ailleurs, il faut suivre l’évolution de la dans un contexte d’apprentissage à l’aide des
(www.mmedium.com/ dossiers/
linux_ecoles/); Linux dans les écoles technologie; mais où se situe la frontière technologies nouvelles. À cet égard, l’utilisa-
du Québec, (www.linux- entre la fine pointe technologique (tou- tion de serveurs locaux (à l’intérieur de
quebec.org/ecoles/ Ecole.html);
Linux dans le réseau collégial (en jours éphémère par définition, dans ce l’école ou de la commission scolaire) permet
date de janvier 2000) domaine) et l’équipement suffisam- le partage de logiciels d’application, de
(http://www.cam. org/~ycd/
colleges.html); Info-Tech Magazine, ment performant pour répondre aux didacticiels ou de cédéroms et donc une
février 2000, p.18 ; Objectif Linux, besoins actuels de l’éducation et capable réduction des coûts d’équipement. Sans
de Jean-Jacques Couderc
(www.epi.asso.fr/epinet/epinet20.htm);
d’évoluer avec la technologie pendant un oublier certaines solutions alternatives
des entrevues avec Jean-Claude certain nombre d’années? La location comme le recours à un système d’exploita-
Guédon sur le sujet (Le Devoir,
10 avril 2000 et Québec Science,
d’appareils serait-elle une voie tion à code source libre comme Linux46 et à
octobre 1998, p.56) ; Pierre-Julien d’avenir44? Que penser de la tendance à des logiciels d’application de même nature,
Guay, dans Clic, n° 33, février 2000;
le site de l’Association francophone
l’utilisation de portables pour chaque étudiant une approche qui semble progresser en
des utilisateurs de Linux et des logi- ou chaque élève, surtout manifeste à l’univer- milieux scolaire et collégial.
ciels libres (AFUL) : (www.aful.org);
ainsi que le site Linux : www.linux.org
sité, dans les facultés d’administration notam-
et www.linux-quebec.org pour le ment, mais avec des expériences pilotes au col- Jusqu’à présent, le gros de l’effort en
Québec. À noter que la Chine, par
souci de se prémunir contre tout
légial, au secondaire et au primaire? S’agit-il matière de ressources informatiques dans le
contrôle que pourrait exercer le d’une tendance qui s’accentuera45 et qui sera système éducatif semble avoir porté sur la
géant américain Microsoft sur réservée aux mieux nantis? Et quelles poli- diminution du ratio élèves/ordinateur, un
ses contenus et ses données,
a l’intention d’opter pour le système tiques conviendra-t-il d’adopter dans les écoles objectif louable en soi sur le plan de l’acces-
d’exploitation Linux (www. nytimes. quand des élèves souhaiteront apporter leur sibilité et qui facilite les comparaisons à
com/2000/07/08/technology/08soft.
html) et que la France s’apprêterait propre portable à l’école — sur quels critères l’échelle internationale de façon à nous per-
à adopter une loi qui exigerait que établir les limites de l’équité à cet égard? L’école mettre de savoir où se situe le Québec à cet
les logiciels utilisés par les sys-
tèmes informatiques gouvernemen- devra-t-elle disposer d’une banque de porta- égard. Mais que sait-on, au juste, du nombre
taux soient des logiciels libres, de bles à prêter ou à louer aux plus démunis?
type Linux (Bruce Tober, Linuxworld,
2 août 2000).
Chapitre 2. Apprendre autrement, enseigner différemment
61

idéal et de la puissance des ordinateurs numériques, les caméras vidéo, les canons de
requis pour répondre aux besoins d’une projection, les tableaux électroniques50
utilisation courante et intégrée des tech- (ou « tableaux blancs »).
nologies nouvelles dans l’enseignement?
Que connaît-on des besoins particuliers en Dans les cégeps et les universités, des
fonction des ordres et secteurs d’enseigne- services de prêt d’équipement existent déjà
ment? En fonction des usages que peuvent depuis de nombreuses années. Dans le réseau
en faire les enseignants? En fonction d’un des commissions scolaires, cependant,
aménagement physique optimal (en labora- e x c e p t i o n f a i t e d e c e rt a i n e s é c o l e s
toire, en atelier, en classe ou en salle de secondaires de grande taille, la rareté des
cours47)? Dans quelle mesure faut-il opter besoins exprimés ou des équipements
pour des solutions uniformes et rigides dans disponibles a fait en sorte que ce type de
tous les établissements scolaires plutôt que services s’est peu développé jusqu’à présent.
de privilégier la satisfaction de besoins spé- Notons que les données du Ministère sont
47 À ce sujet, voir ce qu’en
cifiques48 manifestés par des enseignants qui muettes sur la présence de ce type
disent les auteurs de Pour une
sont prêts à intégrer ces technologies dans leur d’équipements dans les écoles. Si certains école branchée, section 4.1 :
enseignement et qui veulent pouvoir s’appuyer périphériques comme les numériseurs, les Les modes d’intégration dans
appareils photo et les caméras vidéo peu- une école.
sur un matériel adéquat pour ce faire49?
vent accommoder un grand nombre 48 Autres que ceux dont on
aurait convenu pour l’ensemble
Quant aux logiciels d’application, qu’il d’usagers dans un même établissement, les
des établissements.
s’agisse de logiciels-outils (de traitement de besoins apparaissent toutefois plus impor-
49 Est-il préférable, par exemple,
texte et d’édition, de calcul, de dessin, etc.) tants quand il s’agit des imprimantes et des d’avoir quelques ordinateurs
ou de logiciels de communication (pour le canons de projection. Le peu d’imprimantes (branchés ou non) dans chaque
courrier électronique, les forums, le bavar- mises à la disposition des élèves du primaire classe, avec la possibilité qu’ils
ne servent pas ou pratiquement
dage — les chats — par exemple), force est et du secondaire51 fait en sorte qu’il est sou-
pas, ou répondre aux demandes
de constater que le coût des licences est sou- vent difficile à ces élèves de réaliser des ver- d’enseignants qui, avec un plus
vent prohibitif pour les budgets des établis- sions papier de leurs productions ailleurs grand nombre d’ordinateurs en
sements scolaires. Les logiciels ouverts (dans qu’en laboratoire, ce qui amène une manipu- classe que le ratio prévu, auraient
la possibilité de réaliser une
la foulée de la philosophie Linux) représen- lation importante de disquettes ou une meilleure intégration des techno-
tent sans doute une solution de rechange circulation des élèves dans l’école qui n’est logies dans leur enseignement ?
à explorer davantage avec les acteurs con- pas sans contraintes pour les enseignants 50 Des tableaux qui permettent
cernés du milieu scolaire. (particulièrement au primaire). Quant aux de concilier des utilisations
canons de projection52, surtout s’ils sont semblables à celles du classique
tableau noir (ou vert) avec l’inté-
Les périphériques : branchés sur un ordinateur au service de l’en- gration de contenus numériques
accessibilité et partage seignant ou de l’enseignante, ils peuvent lui en provenance d’Internet ou
permettre de faire bénéficier l’ensemble de sa d’autres sources de multimédia.
Encore très coûteux et relative-
De nombreux périphériques peuvent classe de ses découvertes sur Internet (ou sur ment peu répandus dans les
faire partie d’un environnement informatique l’intranet local) ou de la présentation de con- établissements scolaires
qui se prête à une diversité d’utilisations à tenus structurés à l’aide d’un logiciel comme (et même à l’enseignement
supérieur), ils risquent d’être au
des fins d’enseignement et d’apprentissage de Powerpoint. Il y aurait vraisemblable-
nombre des outils qu’apprécieront
manière à s’inscrire dans les méthodes péda- ment lieu de prévoir, dans chaque éta- le plus les enseignants quand
gogiques des enseignants et dans leur mode blissement, des unités mobiles d’équi- ils en connaîtront les multiples
de fonctionnement en classe ou dans une pement périphérique qui pourraient possibilités.

salle de cours. Le plus courant est sans con- répondre, de façon ad hoc, aux besoins 51 Qui peut être en partie
attribuable à des coûts
teste l’imprimante, mais s’y ajoutent aussi d’apprentissage en classe ou en salle de
d’impression (papier et encre)
d’autres appareils comme les numé- cours, à l’aide des technologies, au fur qui en limitent l’utilisation.
riseurs (les scanners), les appareils photo et à mesure qu’ils se présentent. 52 Souvent inexistants ou
en nombre insuffisant, même
à l’enseignement supérieur.
Éducation et nouvelles technologies
62

Le branchement en réseau : L’aménagement physique


pour réaliser la « commu- et ergonomique :
nauté d’apprentissage » des choix qui orientent
l’utilisation des technolo-
L’école branchée — idéalement, la
« classe » branchée — qui adhère à une gies en classe
philosophie d’intégration des technologies
Le lieu par excellence de mise en œuvre
en ligne dans l’enseignement, c’est une con-
de l’intégration des technologies dans l’en-
ception relativement nouvelle de l’école
seignement et l’apprentissage est sans con-
ouverte sur l’extérieur, capable d’interaction
teste la classe, la salle de cours. Quel que soit
et d’échanges avec des pairs et des
l’ordre d’enseignement, mais de façon plus
ressources diverses (experts ou autres), dans
accentuée au primaire-secondaire, c’est
une « communauté d’apprentissage » élargie
surtout là qu’il peut y avoir un lien organique
où le partage (cette « culture du cadeau » qui
qui se crée au quotidien, tout comme avec les
pourrait, selon Guédon, caractériser le
autres outils dont dispose l’enseignant :
phénomène d’Internet et des réseaux)
manuels, cahiers d’exercices, dictionnaires,
53 Réseau local d’information devient une réalité courante. Mais les
et de communication,
tableau, etc. Chaque fois qu’il faut sortir
réseaux, ce n’est pas seulement
sur le modèle d’Internet, qui de la classe pour aller dans un labora-
permet aux membres d’une même
Internet; le système scolaire est-il suff-
toire informatique, il y a rupture de la
communauté de partager une isamment ouvert aux possibilités des
relation pédagogique : c’est comme si
information utile à tous, intranets 53 et des extranets 54 qui
d’échanger entre pairs, de faire l’enseignant amenait ses élèves ou ses
permettront la mise en commun (la
connaître leurs productions et de étudiants « faire de l’informatique »,
travailler en collaboration, sans « mutualisation ») des expériences
quelle que soit la nature du projet en
les contraintes de l’éloignement réalisées par les enseignants et la cons-
géographique et d’offrir de cours de réalisation. Il ne s’agit pas pour
titution de véritables communautés
l’espace-mémoire aux divers autant de préconiser qu’il faille un ordinateur
utilisateurs, dont les élèves. apprenantes et interreliées en éduca-
par élève dans chaque classe, mais qu’il y en
tion, capables d’interagir en faisant fi
54 Réseau informatique ait en nombre suffisant (plus d’un) pour
à caractère commercial, constitué des contraintes de temps et d’espace ?
constituer des groupes de travail qui pour-
des intranets de plusieurs entre-
prises qui communiquent entre Au collégial, selon les données de la ront les utiliser en classe aux moments les
elles, à travers le réseau Internet, Fédération des cégeps55, 38,7 % des collèges plus opportuns, en fonction du rythme de
au moyen d’un serveur Web travail de chacun ou du mode d’organisation
sécurisé (Office de la langue disposaient d’un intranet pédagogique au
française, www.olf.gouv.qc.ca) . printemps 2000 et 22,6 % étaient en voie du temps à l’intérieur de la classe et de la
Dans les établissements du d’en élaborer un. Sur la présence des grille horaire de l’ensemble du programme.
système éducatif, c’est en
quelque sorte un intranet qui
intranets dans le réseau des commissions
Le laboratoire d’informatique, quel que
permet l’accès aux sites locaux scolaires, les données du Ministère sont
soit l’intérêt qu’il puisse présenter pour
à des utilisateurs de l’extérieur silencieuses. Dans une perspective d’intégra-
(généralement une « communauté certains types d’apprentissage en groupe (la
tion des technologies dans l’enseignement et
d’intérêts »), grâce à l’utilisation maîtrise du clavier ou de certains logiciels,
d’un mot de passe. l’apprentissage, il s’agit pourtant là de
pour des travaux individuels, par exemple), a
55 Op. cit. Ces données ren-
ressources fort pertinentes en milieu sco-
l’inconvénient de confiner l’utilisation de
voient aux 32 établissements (sur laire et sur lesquelles il faut miser pour
l’ordinateur à des moments bien précis qui
un total de 48) qui ont répondu encourager le personnel enseignant à s’y
au questionnaire de la Fédération. reposent sur un horaire prédéterminé — un
engager. En matière d’indicateurs de
56 Ce qui n’exclut nullement
mode de fonctionnement qui en fait un ajout
développement des technologies en milieu
leur utilité dans les établisse- au cursus scolaire et non un élément
ments où un mode de fonction-
scolaire, on pourrait y voir un indice impor-
intrinsèque de l’ensemble du curriculum56.
nement hybride permet le mieux tant du développement d’un effort collectif
Au secondaire, compte tenu de la durée
de répondre à une variété de pour partager l’expérience et l’expertise
besoins, avec le moins de d’une période de cours, du temps de
entre pairs.
contraintes possible. déplacement des élèves et de mise en
Chapitre 2. Apprendre autrement, enseigner différemment
63

marche de tous les appareils, il reste souvent


bien peu de temps pour une intégration véri-
Quelques constats
table à la matière enseignée. Sans compter les à considérer et
aléas du fonctionnement (ou du non-
fonctionnement) des appareils qui obligent
pistes à retenir
l’enseignant à une double planification de Tout en étant bien conscient que l’inté-
son cours pour être en mesure d’avoir une gration pédagogique des technologies dans
solution de rechange si la technique fait l’enseignement et l’apprentissage en est
défaut. Comme l’observe Clément Laberge, encore, où que ce soit à travers le monde, à
du site l’Infobourg, « il vaut mieux choisir un stade d’expérimentation et que la
d’intégrer l’ordinateur comme un outil de recherche sur le sujet est elle aussi à ses
tous les jours et de l’inclure aux activités sco- débuts et compte tenu de la relative nou-
laires normales, que de le confiner dans un veauté du phénomène des technologies en
“ghetto”, un laboratoire où seuls quelques ligne ou en réseau et du multimédia dans les
professeurs dispenseront le savoir57». Et le établissements scolaires, le Conseil a tout de
même genre de remarques peut également même cherché à faire le point sur le sujet.
s’appliquer aux façons de faire à l’enseigne- Apprendre autrement, enseigner différem-
ment supérieur58. ment, c’est un défi proposé par la réforme de
l’éducation et les théories les plus récentes en
Enfin, il importe également de
éducation. Les technologies nouvelles peu-
prendre en considération les besoins
vent contribuer à relever ce défi; à cet égard,
touchant les préoccupations de nature
le Conseil estime particulièrement impor-
ergonomique en milieu scolaire, parti-
tants les constats suivants du présent
culièrement au primaire et au secon-
chapitre :
daire. L’aménagement des locaux, l’ajuste-
ment du mobilier et de l’installation des • Les ordinateurs et divers produits infor-
ordinateurs en fonction de la taille des matiques font partie de l’environnement
jeunes (les tout-petits du début du primaire technologique des établissements du
et les adolescents de la fin du secondaire), système éducatif depuis une vingtaine
l’éclairage, l’espace pour du matériel tradi- d’années; l’arrivée du multimédia et du 57 Cité par Michel Dumais,
tionnel (papier, manuels, etc.). Ce sont là branchement en réseau marque cepen- « Moi mes souliers... », Le Devoir,
des considérations qu’on oublie souvent. On dant une nouvelle étape dans l’implanta- 31 janvier 2000, p. B2.
semble tout juste avoir pris conscience du tion des technologies à des fins d’intégra- 58 Comme en témoigne une
poids exagéré des sacs à dos que portent les étude réalisée dans le cadre d’un
tion pédagogique en classe ou en salle cours de littérature offert dans
élèves pour aller en classe et des dommages de cours. un cégep de la Beauce, et dans
qui en résultent pour le dos et la colonne lequel on a tenté une expérience
vertébrale; il faudrait penser dès maintenant • En éducation, une certaine prudence d’intégration pédagogique
à protéger les yeux et les vertèbres cervicales s’impose à l’égard du rôle et de la place des technologies nouvelles
(Dominique Fournel, « Le labora-
des maux que peuvent occasionner des amé- que doivent et peuvent jouer les tech-
toire NTIC comme stratégie d’en-
nagements souvent conçus pour des adultes nologies nouvelles. Il faut s’assurer que seignement et d’apprentissage
ou peu appropriés à l’utilisation prolongée les décisions qui sont prises et les choix pour l’acquisition de connais-
qui sont faits ne perdent jamais de vue les sances déclaratives en littérature »,
d’un ordinateur59. Cégep Beauce-Appalaches, mai
objectifs fondamentaux de la mission 1998 - www.belin.qc.ca/~ahoule).
éducative : la formation et la réussite de
59 À cet égard, se référer
tous les élèves. Il importe donc de tenir à l’article de Julie Rasicot,
compte du discours critique autour des « Ergonomics 101. How to Guard
technologies nouvelles afin d’éviter ou de Against Health Problems in the
Computer Lab » , Electronic School,
contrer les écueils qu’il identifie. janvier 2000(www.electronic-
school.com/2000/01/0100f2.html).
Éducation et nouvelles technologies
64

• Les technologies nouvelles fournissent l’apprentissage un objectif pédagogique et


l’accès à de l’information et à des outils de institutionnel, sujet à évaluation.
communication et de collaboration qui
• Il ne faut pas négliger l’impact de
facilitent et favorisent le partage et la
l’aménagement technologique et
diffusion des connaissances ; aux divers
ergonomique — notamment la qualité du
acteurs de l’éducation (décideurs et prati-
matériel disponible, des installations et
ciens) de faire en sorte qu’elles soient
du branchement en réseau, la localisation
utilisées à bon escient dans un contexte
des équipements — sur la nature et la
d’enseignement et d’apprentissage et dans
qualité de l’intégration pédagogique
la construction du savoir. La capacité et la
des technologies dans l’enseignement et
nécessité (dans un contexte où les besoins
l’apprentissage.
s’amplifient) de traiter et d’utiliser
adéquatement et avec profit la somme
d’information dorénavant accessible à qui
que ce soit, repose sur le développement
d’habiletés à cet égard — esprit d’analyse,
jugement critique, par exemple — et
l’acquisition de valeurs fondamentales,
comme le respect de soi et des autres, le
sens de l’éthique, l’honnêteté, la recon-
naissance de la propriété des idées, etc.

• Bien que l’efficacité des technologies sur


l’amélioration des résultats scolaires reste
à démontrer, les expériences réalisées en
milieu scolaire tendent à illustrer que
lorsqu’elles accompagnent et soutiennent
des stratégies pédagogiques qui engagent
davantage l’élève de manière active dans
son apprentissage, elles donnent des
résultats très positifs en matière d’intérêt,
de motivation et de comportements qu’il
vaut la peine d’analyser .

• Pour réussir l’intégration des technologies


nouvelles en éducation, le milieu éducatif
doit pouvoir s’appuyer sur des orienta-
tions gouvernementales clairement énon-
cées à cet égard et savoir quels efforts
l’État est prêt à consentir en matière de
ressources budgétaires et de soutien
pédagogique et technique pour que cette
intégration se réalise à travers l’ensemble
du système éducatif. Il importe également
que les curriculums, les programmes
d’études et les projets d’établissement
(à tous les ordres d’enseignement)
fassent de l’intégration des technologies
nouvelles dans l’enseignement et
Chapitre 3
Le point sur la formation des
enseignants : maîtriser la pédagogie,
apprivoiser la technologie

En éducation, il n’est aucune réforme, aucun changement, qui puisse


se faire sans l’adhésion et l’engagement du personnel enseignant, à quelque
ordre d’enseignement que ce soit dans le système éducatif. Dans un précé-
dent rapport annuel sur la maîtrise du changement, le Conseil rappelait avec
insistance que « c’est dans la pratique quotidienne des enseignants et des
enseignantes qu’aboutissent ou que naissent les changements en éducation
(et que se porte aussi le fardeau des changements mal conçus) 1». Avant
même d’envisager quelles peuvent être les conditions nécessaires à la réus-
site de l’implantation des technologies dans la pratique pédagogique, il faut
porter un intérêt particulier à la formation initiale et continue des enseignants
et des enseignantes de façon que pédagogie et technologie riment et s’arri-
ment dans l’enseignement et l’apprentissage.
Éducation et nouvelles technologies
66

Pour que la techno- S’il est relativement clair pour tous que
l’intégration des technologies dans l’en-
logie soit au service seignement doit s’appuyer sur une forma-
tion où se marient harmonieusement péda-
de la pédagogie : gogie et technologie, ce serait faire preuve
une formation d’une certaine naïveté que d’imaginer que la
conception d’une telle formation soit chose
nécessaire, mais simple. Complexe de nature, la pédagogie
de quelle nature ? est difficile à enseigner et difficile à maîtri-
ser; et les technologies comportent elles
Au Québec comme partout ailleurs à aussi une grande part de complexité —
travers le monde, la formation est reconnue même si elles sont d’une utilisation de plus
comme la pierre angulaire (certains disent la en plus conviviale — quand il s’agit de les
« pierre d’achoppement2») de l’intégration utiliser à des fins d’apprentissage.
des technologies dans l’enseignement. Une
1 Vers la maîtrise du change- société aura beau se donner le meilleur De nombreux défis doivent être relevés
ment en éducation, Rapport équipement informatique, concevoir en matière de formation pour que se réalise
annuel 1994-1995 sur l’état et les l’intégration des technologies en éducation,
besoins de l’éducation, p.44.
les meilleurs contenus informatisés,
c’est le rôle que l’enseignant ou l’en- tant en formation initiale qu’en formation
2 Serge Pouts-Lajus et
seignante sera en mesure de bien faire continue, et il faut travailler simultanément
Marielle Riché-Magnier, L’école
à l’heure d’Internet. Les enjeux jouer aux technologies dans sa pra- sur le court terme et le long terme.
du multimédia dans l’éducation, tique pédagogique qui est fondamental Formation continue et formation
1998, p.175 (qui n’endossent initiale font face à un défi majeur que
cependant pas ce type de juge-
et sur lequel il faut miser. La formation
ment souvent présent dans les initiale des maîtres (pour les enseignants du n’a pas souvent vécu l’éducation, à
médias). primaire et du secondaire) devrait déjà inté- savoir « l’absence d’un solide corps de
3 À titre d’exemple, Microsoft grer une telle composante dans les pro- doctrine et d’experts compétents4» au
et Intel ont annoncé, en mars grammes d’études. Pour le moment, cepen- regard d’une innovation technologique
2000, des investissements d’une qui, d’une certaine façon, s’impose
valeur de 444 millions de dollars
dant, et quel que soit l’ordre d’enseigne-
(US) en logiciels, équipements ment, c’est davantage sur la formation à l’éducation et exerce sur le milieu
informatiques et argent, pour continue et le perfectionnement des éducatif une pression pour que l’outil
développer un programme de crée le besoin... Où puiser les fondements
enseignants qu’il faut compter pour que les
formation des enseignants.
Une centaine d’enseignants améri- praticiens en exercice acquièrent la forma- capables de soutenir et d’orienter la forma-
cains devraient être formés chaque tion nécessaire à l’intégration des technolo- tion, comment identifier les connaissances
année pendant trois ans, chacun gies dans l’enseignement et l’apprentissage. de base à acquérir, comment déterminer les
d’eux formant ensuite une ving-
Cela, les entreprises commerciales l’ont déjà habiletés requises, les compétences à
taine de collègues. Voir L’Infobourg,
nouvelle du 30 mars 2000 compris3 en offrant des formations à cet développer, comment favoriser l’acquisition
(www.infobourg.qc.ca/actualite/ égard. Mais dans un cas comme dans l’autre et le développement de ces habiletés et com-
carrefour.asp?DevlD=159). pétences? Comment s’y prendre? par où
— formation initiale et formation continue —,
4 Pouts-Lajus et Riché-Magnier tout effort de formation doit s’inscrire dans commencer? quels résultats attendre? La
ajoutent, à ce sujet, que « les
un contexte où les acteurs concernés sont problématique de l’implantation des tech-
leçons tirées des expériences
passées et les voies actuellement suffisamment sensibilisés à l’importance nologies nouvelles en éducation constitue
explorées par la recherche for- des technologies nouvelles dans l’enseigne- peut-être une occasion où, plus que jamais, il
ment un ensemble de savoirs serait souhaitable de mettre en valeur le
fragmentaires et instables. Elles
ment et l’apprentissage et informés du rôle
ne suffisent pas à fonder un qu’elles sont appelées à y jouer. Il faut égale- principe selon lequel les changements amor-
“enseignement” où d’emblée ment s’assurer que les activités de formation cés par la base offrent les meilleures chances
pourraient être spécifiés les de réussite et s’inspirer dans la formation
s’inscrivent dans une logique qui mette
objectifs pédagogiques et les
modes d’évaluation des acquis, l’accent sur la maîtrise d’un processus qui (initiale et continue) des expériences con-
en terme de contenus et de devra s’intégrer à la pratique pédagogique. crètes réalisées et réussies sur le terrain —
savoir-faire. » Op. cit., p. 177. tout en les enrichissant d’une évaluation et
Chapitre 3. Le point sur la formation des enseignants : maîtriser la pédagogie, apprivoiser la technologie
67

d’une réflexion capables de dynamiser et techniques ? Il risque d’y avoir beaucoup de


de faire avancer la pratique. charlatans sans vision qui « enseigneront »
les technologies en contexte éducatif,
Dans l’immédiat, les défis parti- s’imaginant faire de l’intégration péda-
culiers à la formation continue sont gogique. Cette réserve ou cette critique
tout aussi considérables que ceux de la étant faite, elle permet cependant d’illustrer
formation initiale, compte tenu d’un un autre défi majeur : comment con-
passage obligé par une formation de cevoir une telle formation, que faut-il
nature technique. À l’échelle du système privilégier ?
éducatif, il faut d’abord considérer qu’un
grand nombre de praticiens — parmi Le Conseil ne prétend pas avoir les
l’ensemble des enseignants en exercice dans réponses à toutes les interrogations qui
le réseau des commissions scolaires, les précèdent. Il tentera néanmoins, dans les
cégeps et les universités — sont susceptibles pages qui suivent, de faire le point sur ce qui
d’avoir besoin d’une telle formation pour que se fait actuellement dans le système éducatif
s’amorce véritablement l’intégration des en matière de formation (initiale et conti-
technologies dans l’enseignement. Il s’agit nue), d’identifier les façons de faire à encou-
d’une étape nécessaire (pour ne pas dire rager ou à décourager et d’explorer certaines
« incontournable ») pour que chacun puisse voies prometteuses. De toute évidence, le
ensuite enrichir sa pratique pédagogique en questionnement risque d’être plus impor-
s’appuyant sur des ressources technolo- tant que les réponses apportées; il faut y voir
giques qui n’existent que depuis quelques une invitation lancée aux principaux
années à peine, ou qui sont même en émer- acteurs de l’éducation, les enseignants
gence. au premier chef, d’engager un débat
sur la façon dont la formation sera le
Un premier défi se pose ainsi : avec plus à même de répondre à leurs
quelles ressources (humaines et financières) besoins et à leurs attentes en ce qui a
former tous ces gens et où prendre le temps trait à l’intégration pédagogique des
nécessaire pour ce faire5 — tout autant pour technologies dans l’enseignement et
concevoir et offrir de la formation que l’apprentissage.
5 Bien qu’il semble y avoir une
pour s’y investir comme participant ?
tendance qui se dessine dans le
Un deuxième défi est certainement de
convaincre ces praticiens de la pertinence et
La formation initiale secteur privé pour que la forma-
tion continue devienne la respon-
de l’utilité d’une telle formation, dans un des maîtres : sabilité de chaque travailleur et
se réalise en dehors des heures
contexte où le temps n’a pas encore fait son
œuvre pour démontrer les retombées posi-
la nécessité d’une de travail, sans rémunération,
l’État doit accorder au personnel
tives et la valeur ajoutée d’une intégration révolution pédago- enseignant les mêmes conditions
de formation qu’à ses autres pro-
des technologies dans l’enseignement à des
fins d’apprentissage et où il est toujours gique en profondeur fessionnels de la fonction publi-
que, notamment au primaire-
possible de continuer « comme avant ». secondaire où la gestion du temps
La recherche effectuée sur la formation scolaire est plus contraignante.
La crainte d’engouements éphémères et
initiale des maîtres et les consultations qui Toutefois, contrairement à
d’effets de mode constitue un handicap d’autres types d’activités profes-
ont été réalisées aux fins de la préparation du
majeur en éducation quand on veut inciter le sionnelles, l’enseignant ne peut
présent rapport — tant auprès d’enseignants s’absenter de son travail en
personnel enseignant à « faire autrement ».
diplômés du nouveau programme de forma- classe sans que quelqu’un
Si ces deux défis sont surmontés, ils donnent d’autre assure la relève. Ce sont
tion des maîtres qu’auprès d’universitaires
naissance à un troisième : qui peut le mieux donc des coûts additionnels et
des facultés d’éducation ou d’autres inter- une logistique exigeante qu’il
assumer une formation où doivent se marier
locuteurs du milieu éducatif — révèlent un faut prendre en considération
compétences pédagogiques et compétences dans l’offre et l’organisation de
certain retard de la formation en ce
formations.
Éducation et nouvelles technologies
68

qui a trait à l’intégration pédagogique crédits6. La récolte est mince : dans la plu-
des technologies dans l’enseignement part des établissements universitaires, que ce
et l’apprentissage. Il y a une triple facette soit dans les programmes de formation d’en-
à ce constat : il concerne la nature i) de la seignants au préscolaire et au primaire ou au
formation strictement technique visant la secondaire, en adaptation scolaire, en
maîtrise des outils informatiques ; ii) de la enseignement professionnel (secondaire et
formation à l’intégration pédagogique des collégial), il y a en moyenne un cours obliga-
technologies à des fins d’enseignement et toire de trois crédits qui est consacré aux
d’apprentissage ; iii) de l’intégration péda- technologies en éducation (ou d’autres
gogique des technologies dans les pro- appellations semblables) avec la possibilité
grammes universitaires de formation des d’y ajouter un cours optionnel de trois
maîtres. crédits également, le plus souvent en didac-
tique de la discipline.
À ces trois facettes, il faudrait même en
ajouter une quatrième plus générale: les Selon ce qu’ont révélé les consultations
modes de formation des futurs enseignants et de récents diplômés, les cours qui font appel
enseignantes ont peu changé au cours des aux ressources de l’informatique sont
ans et l’enseignement magistral continue de souvent destinés à de grands groupes ou à
dominer. Le passage à une formation qui des apprentissages individuels de logiciels
mette l’accent sur l’apprentissage, le (sorte de formation autodidacte à partir de
développement d’habiletés et d’approches cédéroms, réalisée en laboratoire d’informa-
pédagogiques qui sauront le mieux assurer tique) ; il n’y aurait ni le temps, ni les
l’atteinte des objectifs de la réforme entre- ressources humaines et matérielles néces-
prise au primaire-secondaire reste à faire. Le saires pour aller au-delà d’une familiarisation
Conseil et ses interlocuteurs du milieu édu- sommaire avec l’outil, qui présente peu de
catif reconnaissent qu’il y a cependant des lien avec son utilisation dans le contexte de
pionniers et des innovateurs dans les facultés l’enseignement au quotidien. La formation
d’éducation dont l’excellence des contribu- pourrait, dans bien des cas, être suivie par
tions les exclut du constat global ; mal- n’importe quel étudiant, quel que soit son
heureusement, ils ne sont pas encore assez domaine de spécialisation.
nombreux et la pertinence de leurs façons de
faire n’est peut-être pas suffisamment recon- Une telle recherche laisse évidemment
nue par leurs pairs pour assurer un renou- dans l’ombre tous les efforts qui peuvent se
veau des stratégies pédagogiques dans les faire dans chaque cours et dans l’ensemble de
programmes de formation des maîtres afin de la formation pour intégrer les technologies à
mieux former les enseignants dont les écoles l’enseignement. Or, à l’unanimité dans les
primaires et secondaires ont besoin dès consultations réalisées et peu importe l’étab-
maintenant. lissement universitaire où ils ont reçu leur
formation, les diplômés du nouveau pro-
L’offre actuelle : une offre gramme de formation des maîtres ont affirmé
que cette préoccupation était quasi absente
à saveur technique chez les formateurs et dans les cours.
Une brève recherche sur l’offre de for- Rappelons-le, une fois de plus, c’est là un
mation en lien avec l’intégration des tech- constat d’ensemble, il y a partout des
nologies dans les programmes de formation professeurs exceptionnels et innovateurs ;
des maîtres des universités québécoises mais il est clair que ceux-ci sont encore des
fournit au Conseil un aperçu des cours pionniers, voire des marginaux, dans la pro-
6 Le détail de cette offre de for- offerts en la matière et du nombre de crédits fession. Dans certains cas, cependant, ils
mation est présenté à l’annexe 5. qui y sont alloués dans une formation de 120 contribuent à imaginer des stratégies à plus
Chapitre 3. Le point sur la formation des enseignants : maîtriser la pédagogie, apprivoiser la technologie
69

large échelle que celles dont ils auraient n’est pas souvent le cas selon les diplômés
besoin aux fins de leur propre enseignement consultés —, les façons de faire visent la for-
et s’efforcent d’entraîner leur département mation de spécialistes de la discipline, une
ou leur faculté, et l’ensemble de leurs pairs, population étudiante au sein de laquelle les
dans la voie d’une intégration concertée et étudiants qui se destinent à l’enseignement
engagée des technologies dans la formation au secondaire représentent une minorité
des futurs maîtres. À cet égard, la mise (certains disent « invisible »). Le transfert,
en place du « Plan techno-maître » à vers un contexte d’enseignement au se-
l’Université du Québec à Hull mérite d’être condaire, d’une approche pédagogique
soulignée7. C’est là un exemple d’initiative (encore peu répandue) qui s’appuierait sur
pouvant aider à promouvoir et à soutenir une intégration des technologies dans une
l’intégration des technologies dans la forma- discipline spécialisée n’est pas nécessaire-
tion des maîtres ; mais il en faudra bien ment familier à un diplômé sans expérience.
d’autres, vraisemblablement à plus large C’est là une lacune importante du mode de
échelle, pour qu’il y ait des changements formation des futurs enseignants du se-
significatifs dans les facultés d’éducation. condaire qu’il faudrait pallier dans un con-
texte d’intégration pédagogique des tech-
La recherche effectuée sur l’offre de for- nologies.
mation témoigne qu’il existe aussi, dans la
plupart des universités et à la Télé-univer- Les stages pratiques dans
sité, plusieurs programmes courts (de 7 à 30
crédits), de 1er ou de 2e cycle, voués aux tech-
les écoles : une certaine 7 Le site techno-maître (www.
uqah.uquebec.ca/techno/index.ht
nologies en éducation. Ces programmes ne rareté de l’offre en ma- ml) fournit une information détail-
sont cependant pas nécessairement intégrés tière d’intégration péda- lée sur cette initiative de
l’Université du Québec à Hull qui
à la formation initiale et sont généralement gogique des technologies vise à fournir au corps professoral
présentés comme des programmes de per- et aux étudiants tout le soutien
fectionnement . Dans certains cas, une mise Dans la mesure où l’intégration des nécessaire à une intégration
à jour s’imposerait pour tenir compte de technologies serait déjà bien en marche dans réussie des technologies dans
l’enseignement et l’apprentissage.
l’évolution des technologies nouvelles, des les écoles et les classes, les stages pourraient,
d’une certaine façon, compenser momen- 8 Un constat qui ressort de la
re s s o u rc e s q u ’ o ff re I n t e r n e t e t d e s
consultation des diplômés du
approches pédagogiques qui favorisent l’in- tanément les lacunes de la formation univer- nouveau programme de formation
tégration des technologies dans la pratique sitaire. Mais ce n’est pas encore le cas dans des maîtres, mais que ne semble
quotidienne des enseignants à des fins d’en- une majorité d’établissements et ceux-ci pas partager la CEQ dans un texte
publié en octobre 1998 : « Actuel-
seignement et d’apprentissage. n’ont d’ailleurs pas à assumer une respon- lement, dans plusieurs écoles qui
sabilité qui devrait revenir aux facultés d’édu- reçoivent des stagiaires, on est
Une difficulté addition- cation. Dans l’état actuel des choses, nettement plus avancé qu’à l’uni-
versité tant sur le plan de l’équi-
nelle pour la formation rares seraient les stagiaires qui ont
pement informatique que sur
l’occasion ou la chance de participer à celui de son utilisation comme
des maîtres du secondaire un stage auprès d’un enseignant ou support à l’apprentissage. Si les
d’une enseignante d’expérience qui facultés d’éducation n’arrivent
La formation disciplinaire des futurs pas à suivre l’évolution dans ce
enseignants du secondaire, qui se fait en par- s’intéresse aux différents outils infor- domaine, il faudrait étudier la
tie à l’extérieur de la faculté ou du départe- matiques à des fins d’apprentissage et possibilité de projets de parte-
en fait l’intégration dans son enseigne- nariat avec le milieu scolaire ou
ment d’éducation, présente un contexte bien toute autre avenue permettant
particulier pour l’intégration des technolo- ment 8 . Et quand des enseignants ont d’assurer une formation adéquate
gies. En effet, même si la formation dis- développé une telle expertise dans leur aux étudiantes et étudiants. »
classe, l’information est vite connue et (La formation à l’enseignement :
ciplinaire reçue en était une où il se fait des adaptations nécessaires,
beaucoup d’utilisation et d’intégration des l’école ne peut satisfaire aux nombreuses
avis au COFPE présenté par la
technologies nouvelles dans les cours — ce qui demandes de stages qui lui sont faites. Quoi Fédération des syndicats de
qu’il en soit, il serait souhaitable que, dans le l’enseignement, p.3)
Éducation et nouvelles technologies
70

cadre du programme de formation des texte de la formation des maîtres se prête


maîtres, l’un des stages comporte l’obliga- encore mal à une éventuelle intégration des
tion pour l’étudiant de réaliser un projet technologies nouvelles dans les approches
d’intégration pédagogique des technologies pédagogiques requises pour passer d’un
de façon à acquérir une certaine expérience paradigme d’enseignement à un paradigme
en la matière et de pouvoir en faire état d’apprentissage en éducation.
auprès d’un futur employeur.
C’est avec intérêt et satisfaction que le
Dans le but de favoriser des offres de Conseil a pu constater que le Comité d’orien-
stage adaptées aux besoins d’une formation tation de la formation du personnel
pratique exigée par les programmes de for- enseignant (le COFPE11) a fait état des
mation des maîtres, et en lien avec l’intégra- lacunes des programmes actuels en matière
tion pédagogique des technologies, le milieu d’intégration des technologies. L’avis que
éducatif pourrait s’appuyer sur une formule cette instance a soumis au ministre de l’Édu-
9 Il existe, dans la région de qui s’inspirerait de celle mise de l’avant par cation, en mars 1999, sur les ajustements à
Québec, une quarantaine d’écoles l’Université Laval en formation des maîtres : apporter au dispositif actuel de formation
qui font partie du Réseau des
écoles associées de l’Université
le réseau des écoles associées9, qui vise l’ac-
Laval et qui collaborent avec la tualisation d’une synergie entre le milieu
Recommandations du COFPE à l’égard
Faculté des sciences d’éducation d’intervention pratique et le milieu de for-
dans la formation pratique des
de l’intégration des technologies dans
mation théorique. À plus long terme, une la formation des maîtres
enseignants, leur formation con-
tinue et la recherche collabora- telle formule pourrait s’inscrire avantageuse-
tive. ment dans un projet national visant à • « que les programmes de formation à l’enseignement
10 Une idée soulevée lors de la développer des centres scolaires d’expertise incluent clairement une initiation qualitativement et
table ronde sur la formation des quantitativement sérieuse aux nouvelles technolo-
professionnelle10 qui pourraient inspirer
maîtres. gies appliquées à l’enseignement » (recommanda-
l’ensemble des écoles et les accompagner tion 2.4.1);
11 Le COFPE est un organisme dans leur appropriation des changements en
créé par le ministre de l’Éducation
éducation, notamment par la mise en place • « que la sensibilisation, l’initiation, l’information et
en 1993. « Ce Comité, à caractère
consultatif, a pour mandat de d’un réseau électronique de soutien entre l’usage des outils technologiques doivent faire partie
proposer des orientations et des de l’ensemble des cours et des composantes de la
pairs et la collaboration des enseignants et
recommandations au ministre de formation à l’enseignement, en particulier pour ce
des chercheurs universitaires. qui a trait aux stratégies d’enseignement et d’ap-
l’Éducation sur les sujets ci-après
mentionnés et dans le cadre des prentissage, à la didactique et à la gestion de classe.
lois et règlements en vigueur : Des contenus peu arrimés Cette intégration doit être l’objet d’une concertation
- l’identification des priorités en structurée et d’un leadership déterminé » (recom-
matière de formation à l’en- aux objectifs de la réforme mandation 2.4.1, alinéa d) ;
seignement ; - les conditions et d’une intégration péda-
d’obtention des brevets, permis • « que les étudiantes et les étudiants en enseigne-
et autorisations provisoires gogique des technologies ment doivent être mis en situation d’utiliser ces tech-
d’enseigner ; - les critères et les
modalités de délivrance du diplôme
nologies et ils doivent constater que leurs
Bien que le renouvellement des pro-
d’enseignement ; - les projets de professeurs les utilisent pour l’enseignement, la
grammes de formation des maîtres soit recherche et la communication » (recommandation
règlements relatifs
à la formation du personnel récent — la première cohorte de diplômés en 2.4.1, alinéa e) ;
enseignant ; - la nomenclature et enseignement secondaire est arrivée sur le
la terminologie des diplômes, marché du travail en 1998 — il n’est pas cer- • [au sujet de la recherche universitaire, elle doit]
permis et autorisations ; « s’intéresser davantage aux nouvelles technologies
- les orientations et les compé- tain que les programmes soient suffisam-
en relation avec l’apprentissage, et les organismes
tences visées par la formation à ment arrimés aux objectifs de la réforme de subventionnaires doivent donner une plus grande
l’enseignement (formation initiale l’éducation et permettent d’amorcer les importance à ce secteur de recherche » (recomman-
et formation continue). Il peut
changements souhaités pour mettre davan- dation 2.4.1, alinéa f).
aussi : - présenter, à la demande
du ministre, des orientations et des tage l’accent sur des stratégies visant Source : Consolider, ajuster et améliorer la formation à l’enseignement,
recommandations sur l’un ou l’amélioration des apprentissages. Par voie avis au ministre de l’Éducation, mars 1999, p. 22 et 23
l’autre aspect de la profession en- (www.cofpe.gouv.qc.ca/consolider-avis.htm).
de conséquence, pourrait-on dire, le con-
seignante. » (www.cofpe.gouv.qc.ca).
Chapitre 3. Le point sur la formation des enseignants : maîtriser la pédagogie, apprivoiser la technologie
71

des maîtres à la suite de la réforme de l’édu- Comme l’observait un universitaire


cation et de la mise en œuvre du nouveau dans le cadre de la table ronde sur la forma-
dispositif de formation à l’enseignement, tion, « l’université n’est plus le moteur de
mérite d’être entendu et sérieusement con- changement qu’elle a déjà été. Dans beau-
sidéré par le ministre à qui il est destiné, coup de disciplines universitaires “profes-
bien sûr, mais peut-être davantage encore sionnelles”, c’est le milieu de travail ou les
par le Comité d’accréditation des pro- corporations professionnelles qui dictent les
grammes de formation à l’enseignement (le changements à apporter aux programmes de
CAPFE), les doyens des facultés d’éducation formation. [...] En éducation, le milieu de
et l’ensemble du corps professoral des uni- travail n’a pas changé depuis très longtemps
versités. Le Conseil entérine et appuie les [...] La pression sociétale sur les départe-
constats et les recommandations du COFPE ments d’éducation n’est donc pas très forte,
concernant l’intégration des technologies pour l’instant13». C’est donc une raison de
dans la formation des maîtres ; il ajouterait plus pour que les facultés d’éducation soient
cependant que les technologies doivent être davantage à l’écoute des professionnels
davantage intégrées à la pédagogie, dans l’es- qu’elles ont formés.
prit de la réforme en cours au primaire et au
12 Quelques-uns avaient un
secondaire, et être considérées comme un La formation conti- peu plus d’expérience (parfois à
élément susceptible d’accompagner posi- l’extérieur du Québec) et n’avaient
tivement les transformations souhaitées nue du personnel pas fréquenté les nouveaux pro-
grammes ; mis à part les stages
pour s’engager dans le nouveau paradigme
de l’apprentissage.
enseignant : le volet (un plus grand nombre d’heures)
et la durée de quatre ans, leurs
pédagogique de la constats différaient peu de ceux
Considérant la teneur des propos qu’il de leurs plus jeunes pairs.
a entendus lors de ses consultations de formation doit primer 13 Texte déposé sur place.
jeunes enseignants fraîchement diplômés12 sur le volet technique 14 Dans son avis de mai 2000,
des nouveaux programmes de formation des La formation du personnel
maîtres, le Conseil se demande si les facultés Pour l’ensemble du personnel enseignant du collégial : un projet
collectif enraciné dans le milieu,
d’éducation ne devraient pas s’intéresser enseignant déjà en poste dans les établisse- le Conseil recommande « que la
davantage à l’évaluation que les diplômés ments d’enseignement à travers tout le sys- formation requise pour enseigner
font de leur formation une fois qu’ils sont tème éducatif, c’est sur la formation conti- au collégial comporte une compo-
sante de formation professionnelle
devenus enseignants. Grandement facilitées nue qu’il faut compter pour acquérir la propre à l’enseignement collégial
par le courrier électronique ou les forums formation nécessaire à une intégration des en plus de la composante de
de discussion, de telles consultations ne technologies dans l’enseignement, à des fins formation disciplinaire » (p.85).
seraient coûteuses pour personne (pas de d’apprentissage. Dans l’immédiat14, c’est 15 Certaines universités,
déplacement, intervention au moment même la seule avenue de formation péda- notamment l’École polytechnique
de l’Université de Montréal,
opportun, temps de réflexion, opinions gogique qui existe pour le corps professoral veillent cependant à assurer
personnelles non censurées, etc.) et pour- des collèges et des universités15, leur forma- une formation pédagogique aux
raient avantageusement étayer la réflexion tion étant de nature disciplinaire ; à cet nouveaux membres du corps
professoral universitaire.
des responsables de programmes et du corps égard, il convient de signaler, cependant,
professoral sur la qualité de la formation qu’il existe une formation universitaire de 16 Pour une présentation des
différentes offres de formation en
qu’offre leur établissement et les change- courte durée en pédagogie à des fins la matière, se référer à l’avis du
ments qui pourraient amener une meilleure d’enseignement supérieur16 destinée aux Conseil sur la formation du per-
préparation des étudiants à exercer leur pro- enseignants du collégial ou de l’université. sonnel enseignant du collégial,
op. cit., p.16 à 19.
fession avec davantage de confiance et
de savoir-faire. Dans le contexte de la réforme en cours, 17 Orientations pour la forma-
le ministère de l’Éducation a produit un tion continue du personnel
enseignant. Choisir plutôt que
énoncé de principes17 visant à favoriser subir le changement, 1999
l’établissement de stratégies de développe- (www.meq.gouv.qc.ca/m_pub.htm).
Éducation et nouvelles technologies
72

ment d’une culture de la formation continue encourager et à privilégier entre pairs, parti-
en éducation. Le Conseil croit qu’il est culièrement par le développement de com-
important pour le milieu éducatif (et valable munautés d’apprentissage en réseau. Et, faut-
pour l’ensemble du système) de s’y référer il le rappeler, l’expertise actuelle de nom-
pour bien baliser les offres de formation con- breux élèves ou étudiants en matière de tech-
tinue à mettre en place ou qui se présen- nologies constitue une ressource que les
teront en matière d’intégration pédagogique enseignants ne devraient pas négliger, à des
18 Ibid., p.14-16. des technologies dans l’enseignement. Il fins soit de formation, soit de soutien tech-
19 Orientations de la formation attire particulièrement l’attention sur les car- nique dans l’utilisation des technologies en
continue du personnel enseignant, actéristiques suivantes énoncées, parmi classe ou en salle de cours21.
CEQ, mai 1997, p. 9 et 10. L’orga-
nisme prévient, cependant, qu’il
d’autres, dans le document du Ministère18 :
ne faudrait pas en faire un moyen Au primaire-secondaire,
pour économiser sur les coûts de • la formation continue doit être accessible à
formation. l’ensemble du personnel enseignant ;
y a-t-il une formation à
20 Une formule qui semble bien
l’intégration pédagogique
appréciée des acteurs du milieu • elle doit être inscrite dans un projet en des technologies ?
si l’on en juge par les remarques constante évolution ;
faites par des enseignants et des
Pour le personnel enseignant du pri-
enseignantes lors des consulta- • elle doit répondre aux besoins de person-
tions ou des visites réalisées sur maire et du secondaire22, les universités ont
nes qui travaillent dans une organisation ;
le terrain dans le cadre de la traditionnellement joué un rôle important
préparation du présent rapport. • elle doit être un levier de l’adaptation des dans l’offre de formation. Considérant que
21 Comme en témoigne, à titre services éducatifs aux choix sociaux en l’intégration pédagogique des technologies
d’exemple, le projet « virtuose »
matière d’éducation ; repose essentiellement sur un arrimage bien
de l’École des hautes études
commerciales à Montréal ajusté entre la maîtrise de la technologie et la
• elle doit reposer sur une variété de
(annexe 2). maîtrise de la pédagogie — ou si l’on veut,
moyens, notamment sur l’expertise du
22 Le Conseil inclut également entre les outils technologiques et les straté-
ici l’éducation des adultes et la
personnel enseignant ;
gies pédagogiques —, il est clair pour certains
formation professionnelle.
• elle doit faire l’objet d’une évaluation que ce sont surtout les universités qui peu-
23 Remarque entendue lors formative ; vent le mieux y arriver23. Or, de plus en plus,
de la table ronde sur la formation
des maîtres.
notamment en ce qui a trait aux technolo-
• elle doit être valorisée. gies nouvelles, c’est une formation pratique,
24 À ne pas confondre avec la
formation continue offerte dans Enfin, et s’inspirant en cela d’un avis de courte durée, davantage axée sur la
les commissions scolaires aux de la Fédération des enseignantes et ensei- réponse à des besoins immédiats et perçus
enseignants en exercice. La dans l’exercice quotidien de leur métier que
gnants des commissions scolaires19, le
formation dont il est question ici
est offerte aux jeunes diplômés Conseil ajouterait qu’il importe qu’une re c h e rc h e n t l e s e n s e i g n a n t s e t l e s
qui posent leur candidature dans attention particulière soit accordée à enseignantes — un type de formation que
une commission scolaire et qui la formation par les pairs 20 : elle valo- l’université a de la difficulté à offrir selon un
estiment ne pas avoir les compé-
rise l’expertise du personnel ensei- discours répandu dans le milieu éducatif.
tences technologiques exigées
par l’employeur pour intégrer les gnant, elle permet de se référer à un Bien des enseignants et des enseignantes
technologies dans leur pratique univers de pratique commun, elle peut considèrent d’ailleurs que la formation essen-
professionnelle. Reconnaissant tiellement technique dont ils peuvent
généralement l’efficacité de la
être plus concrète que d’autres types de for-
formation offerte, ces jeunes mation, elle encourage le fonctionnement en avoir besoin, comme base d’apprentissage,
enseignants estiment qu’ils ne collégialité et elle contribue au partage est nettement meilleure à l’extérieur de
devraient pas avoir à payer pour l’université ; certains d’entre eux donnent
d’objectifs communs. Il convient aussi
une formation d’appoint souvent
onéreuse pour eux ; l’université d’ajouter que le potentiel d’interaction et de comme exemple des formations d’appoint
devrait s’assurer qu’ils ont ce communication des technologies nouvelles offertes par les commissions scolaires24 qui
type de compétences recherchées en réseau se prête fort bien à un enca- exigent des candidats à l’embauche qu’ils
par les commissions scolaires et
drement et à un suivi des formations réali- fassent la démonstration d’une compétence
intégrer ce genre de cours à leur
formation universitaire. sées, voire comme mode de formation à de base dans l’utilisation des ordinateurs et
Chapitre 3. Le point sur la formation des enseignants : maîtriser la pédagogie, apprivoiser la technologie
73

des logiciels d’application les plus courants. Les commissions scolaires et les écoles
Le Conseil profite de l’occasion pour si- font aussi partie des lieux qui offrent de
gnaler qu’il faudrait encourager les étu- la formation continue aux enseignants et
diants en formation des maîtres, dans aux enseignantes. En 1999, un budget de 12
les facultés d’éducation, à se monter millions de dollars, non récurrent, a été
un portfolio qui témoignerait des pro-
jets ou des travaux qu’ils ont réalisés
dans le cadre de leur formation univer- Le Réseau de personnes-ressources pour le
sitaire, en lien avec l’intégration péda- développement des compétences des
gogique des technologies nouvelles. élèves par l’intégration des technologies
(RÉCIT)
Tel que mentionné au premier
chapitre, le ministère de l’Éducation a con- « Pour faire émerger une culture de réseau plus large
fié aux CEMIS (Centres d’enrichissement en encore que celle des CEMIS actuels, les personnes-
ressources désignées par chaque commission scolaire
micro-informatique scolaire) dès 1988, mais
ainsi que celles qui sont ou seront désignées au niveau
en le précisant davantage en 1996, le man- national travailleront, en contexte d’entraide, de parte-
dat d’assurer la formation continue du per- nariat et de partage d’expertise, en réseau et en direct,
sonnel des commissions scolaires dans au développement des compétences des élèves par
l’utilisation des technologies de l’informa- l’intégration des technologies. »
tion et de la communication. Avec la rentrée
« Le réseau actualité des CEMIS assurera principalement
de septembre 2000, le RÉCIT ( Réseau de la formation et le soutien des enseignantes et des
personnes-ressources pour le développe- enseignants dans le domaine des TIC, l’émergence pra-
ment des compétences des élèves par l’inté- tique dans chaque région du concept de culture de
gration des technologies ) a été mis en place réseau grâce à une concertation régionale efficace et le
développement pédagogique attendu dans l’ensemble du
et ce sont les ressources locales des commis-
milieu scolaire. »
sions scolaires en intégration des technolo-
gies qui poursuivent le mandat de formation « En fonction de l’allocation reçue et de la contribution
initialement confié aux CEMIS. Compte de la commission scolaire, et sur la base des orientations
tenu que les agents mandatés à cette fin dans ministérielles et gouvernementales traitées précédem-
ment, chaque commission scolaire devra nommer une
les commissions scolaires sont souvent
personne-ressource* pour accomplir le mandat du serv-
peu nombreux25 et disposent de peu de ice local .»
ressources, c’est surtout dans la formation
d’agents multiplicateurs que peut s’exercer « Les personnes-ressources de chaque commission sco-
leur mandat. Toutefois, considérant la laire seront associées au RÉCIT et assureront la forma-
25 Lors de consultations sur le
tion et le soutien des enseignantes et des enseignants
dépendance qui se crée dans les écoles terrain, certains interlocuteurs ont
dans le domaine des TIC, plus particulièrement en les mentionné leurs inquiétudes en ce
envers ceux et celles qui maîtrisent la tech- accompagnant dans l’expérimentation et la réalisation qui concerne les caractéristiques
nologie, il serait souhaitable de développer des projets d’apprentissage des élèves ; elles con- d’embauche de personnel affecté
des modes de formation qui favoriseront la tribueront aussi à l’émergence pratique du concept de à l’intégration des technologies
création d’équipes multidisciplinaires et de culture de réseau grâce à une concertation régionale et dans la commission scolaire
communautés de pratique capables de pour- nationale efficace. » (on aurait parfois tendance à
privilégier les détenteurs d’un
suivre cette intégration et d’intervenir en ce * « Les commissions scolaires qui recevront une allo- baccalauréat en informatique,
sens auprès de leurs collègues, dans un con- cation importante, en fonction de leur effectif sco- sans que ceux-ci disposent
texte de formation par les pairs et de soutien laire, seront invitées à nommer plus d’une personne- nécessairement d’intérêt ou de
compétences pour l’intégration
continu grâce à la collaboration (en ligne et ressource associée au RÉCIT, dans la mesure où l’al-
pédagogique des technologies
à distance) que permet le réseau électro- location le justifiera. » en éducation), voire à allouer
nique de télécommunication. Source : Actualisation du réseau des CEMIS (Centres d’enrichissement en
les budgets prévus à cette fin à
micro-informatique scolaire, Orientations ministérielles, Un réseau de d’autres postes budgétaires où
personnes-ressources pour le développement des compétences des élèves les besoins apparaissent plus
par l’intégration des technologies - RÉCIT, juillet 2000. importants aux responsables
administratifs.
Éducation et nouvelles technologies
74

alloué aux commissions scolaires pour la for- Il convient également de souligner


mation et le perfectionnement du personnel d’autres façons de faire qui viennent s’ajouter
enseignant en lien avec les technologies nou- à des formes plus traditionnelles ou moins
26 L’utilisation de ces fonds velles ; un montant de 200 000 $ est égale- traditionnelles de formation. À titre
serait très inégale à travers le ment alloué sur une base censée être récur- d’exemple, mentionnons le rôle d’informa-
Québec. Ce sont les directions
régionales du Ministère qui
rente et doit servir à financer des projets tion et de sensibilisation que joue
allouent ces sommes pour des régionaux26 en concertation avec les com- l’AQUOPS (Association québécoise des
projets présentés par les commis- missions scolaires. Les modalités de la utilisateurs de l’ordinateur au primaire et au
sions scolaires ; il semblerait
formation offerte sont fort variables : la for- secondaire) dans le milieu éducatif, notam-
cependant que celles-ci éprouvent
de la difficulté à présenter mation peut être donnée par un responsable ment dans le cadre de son congrès annuel
de tels projets, compte tenu du des technologies ou un conseiller péda- auquel participent quelques milliers d’en-
développement d’un intérêt pour gogique de la commission scolaire ou de seignants et d’enseignantes chaque année.
l’intégration des technologies
dans leur milieu (qui reflète peut- l’école, les conseillers pédagogiques de De nombreux ateliers — plus de deux cents
être aussi le peu de temps que les matière, les pairs, des élèves experts ou des à l’édition 2000 du congrès — permettent de
enseignants sont en mesure de ressources externes27. Cette formation peut présenter à la communauté enseignante des
consacrer à de telles initiatives).
avoir lieu sur le temps de classe, après la exemples de partenariats avec différentes
27 Dans ces deux derniers cas, classe, en soirée, lors de journées péda- catégories d’acteurs (associations, entre-
il y a peu de chances qu’il s’agisse
de formations à l’intégration gogiques, ou autres moments opportuns ; les prises, etc.) et des expériences d’intégration
pédagogique des technologies objectifs de formation sont tout aussi varia- des technologies dans l’enseignement à des
dans l’enseignement, mais plutôt bles28. Toutefois, le temps à y consacrer fait fins d’apprentissage pouvant constituer une
de formation technique.
souvent défaut — la participation des source d’inspiration et de motivation pour
28 Le président de l’AQUOPS enseignants et enseignantes est générale- plusieurs. Par ailleurs, en partenariat avec le
note, à cet égard, qu’il manque,
dans les écoles et les commis- ment laissée à leur bon vouloir, à leur Centre inforoutier d’expertise pédagogique
sions scolaires, des activités de intérêt ou à leur disponibilité29. de l’Université de Sherbrooke, l’Association
formation intégratrices et que intervient également, jusqu’à la fin de l’an-
l’accent est mis surtout sur des Dans le milieu anglophone, le Québec
sessions techniques (courriel
née scolaire 2001, dans des écoles associées
personnel).
Learning Consortium30 a consacré deux du Centre dans le but d’intégrer les tech-
« écoles d’été » de trois jours (en 1997 et nologies aux pratiques dans le sens de la
29 Pour favoriser une plus
grande participation de leur per- 1998) à l’intégration des technologies dans réforme actuelle31.
sonnel enseignant et contribuer l’enseignement ; le Technology for Teachers
au développement d’un plus
grand intérêt pour l’intégration
du Center for the Study of Learning and Au collégial, beaucoup
Performance de l’Université Concordia
des technologies dans l’enseigne-
offre, pour sa part, de l’assistance aux
d’offres de formation,
ment, certaines commissions
scolaires, semble-t-il, offriraient enseignants et enseignantes qui souhaitent peu de concertation
une petite rémunération aux
intégrer les technologies dans leur enseigne-
enseignants et enseignantes qui Dans son récent avis sur la formation
suivent les formations offertes en ment et organise des activités de formation
du personnel enseignant du collégial,
dehors de leur temps de travail. en collaboration avec des commissions
C’est là une façon assez claire de le Conseil identifiait « la maîtrise du
scolaires de la région montréalaise, dont
reconnaître l’importance accordée développement des technologies de l’infor-
au sujet dans la commission des ateliers et une « école d’été » ; enfin,
mation et de la communication en contexte
scolaire. l e M c G i l l N e t w o r k o f P ro f e s s i o n a l
éducatif » comme l’une des exigences pour
30 Ce consortium regroupait, en Development Schools (McGill PDS) offre,
que chaque enseignant puisse maîtriser
septembre 1999, l’Université depuis 1998, une formation cogérée d’une
Bishop’s et les commissions l’évolution de sa pratique et contribuer au
semaine, adaptée annuellement aux besoins
scolaires Eastern Townships, devenir de la profession enseignante32.
New-Frontiers, Riverside et et aux compétences déjà acquises, et qui
Western Québec. cherche maintenant à s’étendre à longueur
31 Courriel d’information d’année grâce à une combinaison d’activités
transmis par le président de en face à face et en ligne.
l’Association.
32 Op. cit, p.45.
Chapitre 3. Le point sur la formation des enseignants : maîtriser la pédagogie, apprivoiser la technologie
75

Comme en témoigne un des rapports (l’APOP) et l’APOPMobile (activités spéci-


de la Fédération des cégeps, il existe une fiques de perfectionnement), le Centre
grande diversité d’activités de formation collégial de développement de matériel
continue au collégial33. Ces activités sont didactique (CCMD), le Centre collégial de
offertes par les conseillers pédagogiques des formation à distance (CCFD).
collèges, des firmes privées, l’un ou l’autre
des organismes suivants : PERFORMA34, la Les activités offertes sont générale-
Vitrine APO (applications pédagogiques de ment de deux types : des activités ou ate-
l’ordinateur), l’Association pour les applica- liers d’initiation à des environnements ou à
tions de l’ordinateur au postsecondaire des logiciels permettant de développer des
capacités minimales à utiliser l’ordinateur,
des activités sur des logiciels ou un environ-
La maîtrise des technologies au collégial à nement technologique dans la perspective
des fins d’intégration dans l’enseignement d’agencer, de modifier, de développer de
et l’apprentissage nouvelles stratégies pédagogiques35. Selon
une responsable de la formation à l’APOP,
« Pour que les technologies soient réellement au service les collèges les mieux nantis offriraient une
de l’enseignement et de l’apprentissage, les
meilleure qualité de perfectionnement en
enseignantes et les enseignants doivent d’abord savoir
comment s’en servir, en connaître les propriétés et les lien avec l’intégration des technologies.
effets, être en mesure de les intégrer à leurs pratiques
comme des outils d’enseignement et non comme des À PERFORMA36, on identifierait trois
solutions de remplacement. Ils doivent être capables de catégories de besoins de formation à
percevoir les nouveaux besoins qu’elles génèrent en ce combler chez les enseignants et ensei-
qui a trait, par exemple, à la capacité de se situer par gnantes du collégial que le Conseil rappelle
rapport aux différentes sources d’information ou encore
ci-dessous parce qu’elles peuvent vraisem-
par rapport à la place des apprentissages de base. Mais
cela suppose aussi une nécessaire participation à blablement s’appliquer à tous les ordres
l’analyse des situations propices à leur utilisation et à la d’enseignement :
conception de leurs modalités d’utilisation à des fins
éducatives. » • l’apprivoisement de l’environnement
informatique ;
« Une telle maîtrise requiert des connaissances parti-
culières sur ces équipements, sur leur potentiel et leurs • l’utilisation des technologies pour réaliser
limites, sur leur développement actuel et futur. Elle fait des tâches reliées aux fonctions d’en-
appel à la capacité de les utiliser, mais aussi de les con- seignement (par ex. : préparation de notes
cevoir, d’en comprendre les enjeux, d’intervenir par rap-
de cours, d’exercices, d’examens, etc.) ;
port à ces enjeux, et ce, tant sous l’angle de la qualité
des apprentissages, de l’accès à la formation et de l’or- • l’utilisation des technologies pour réaliser
ganisation des enseignements, que sous l’angle de la
place de l’école dans le nouveau partage de responsabil-
des tâches, voire des processus, reliés aux 33 Francine Gélinas,
ités entre les différents acteurs impliqués dans le champ fonctions d’apprentissage — c’est là que Rapport sur l’intégration des
de l’activité éducative. » se situent les besoins les plus importants technologies de l’information et
des communications dans la
qui sont de l’ordre des stratégies péda-
« [...] Cette maîtrise s’impose pour que le développement pédagogie collégiale, Fédération
gogiques afin que les technologies soient des cégeps, août 1999.
des TIC ne supplante pas certains objectifs que les col-
lèges sont appelés à viser, pour que le développement ne
intégrées au processus d’apprentissage. 34 Programme de perfectionne-
se fasse pas d’une façon qui les détourne de leur mission ment pour le corps professoral du
Le Conseil note que l’offre de forma- collégial, régi par l’Université de
fondamentale, pour que ces technologies soient mises à
contribution avec l’objectif d’améliorer la réussite des
tion continue existe au collégial, mais qu’il Sherbrooke.
élèves et la qualité de leur formation. » serait souhaitable qu’il y ait une plus grande 35 Selon Royal Lévesque,
concertation entre les divers organismes et membre du Groupe de travail
Source : Conseil supérieur de l’éducation, La formation du personnel sur les TIC, PERFORMA (courriel
enseignant du collégial : un projet collectif enraciné dans le milieu, mai institutions qui offrent de la formation dans
personnel).
2000 (www.cse.gouv.qc.ca/f/ pub/avis/avis.htm). ce domaine. Dans l’état actuel des choses,
36 Ibid.
Éducation et nouvelles technologies
76

les collèges et les enseignants à la recherche qui devra être considéré dans les
d’une formation qui répondrait à leurs besoins de formation des enseignants
besoins spécifiques en matière d’intégration universitaires, ne serait-ce que pour
des technologies à l’enseignement ont de la éviter la banale transposition d’un
difficulté à s’y retrouver. D’où que provienne cours magistral sur un site Internet ou
la formation, cependant, il importe qu’elle sur un cédérom, sans plus de préoccu-
puisse répondre avec pertinence et efficacité pation pédagogique. De la même façon,
aux besoins des enseignants du collégial en l’organisation d’un cours — et l’encadrement
matière pédagogique, leur formation disci- des étudiants — susceptible de se dérouler à
37 Propos de Claude Gagnon, plinaire n’ayant pas nécessairement couvert la fois en face à face avec les étudiants (en
directeur général, Collège de la cet aspect des compétences nécessaires à un « présentiel ») mais aussi à distance (en
région de l’Amiante, lors de la enseignant. De l’avis d’un administrateur au temps réel ou différé, selon les cas ou les
table ronde sur la formation des
enseignants. M. Gagnon note collégial, « il est loin d’être certain que nous besoins), rend beaucoup plus complexes les
également que le développement avons entre les mains les modèles et les approches classiques de la formation univer-
de réseaux d’enseignants exemples suffisamment riches pour soutenir sitaire. À cet égard, les recherches et les
représente un aspect non négli-
geable du perfectionnement
des activités de perfectionnement très signi- expériences pratiques réalisées avec le sou-
des enseignants. ficatives auprès des enseignants relative- tien d’un environnement de téléappren-
38 Notamment parce qu’il existe ment à une véritable intégration des TIC. tissage (l’UniVirtuelle40) méritent d’être
des universités partout à travers [...] Le perfectionnement ou la formation à signalées et consultées pour baliser un mode
le monde, alors que le cégep est faire pour les enseignants doit passer par un d’organisation innovateur d’une formation
une création typiquement québé-
coise dont les contenus de forma-
apprentissage “situationnel”,“contextualisé ” universitaire qui exploite tout le potentiel
tion préuniversitaire empruntent à où les enseignants doivent avoir à résoudre des technologies nouvelles et de l’inter-
la fois aux classes terminales du des problèmes d’enseignement qu’ils jugent action en réseaux.
secondaire et à la première année
importants37 ».
d’université à l’extérieur du
En contexte universitaire, c’est surtout
Québec.
39 Les enseignants et l’appro-
À l’université, des remises à l’intérieur même des établissements que se
réalise la formation continue du corps pro-
priation des réseaux électroniques : en question importantes fessoral dans le domaine des technologies et
défis techniques et perspectives
pédagogiques, Net’99, 30 juin de leur intégration à l’enseignement. De
À l’enseignement supérieur, et de façon
1999.
plus marquée à l’université qu’au cégep38, la façon générale, chaque établissement s’est
40 Thérèse Laferrière, Alain doté des moyens nécessaires pour assurer
Breuleux et Milton Campos,
formation risque d’être beaucoup plus trans-
L’apprentissage en réseau, une formée qu’ailleurs dans le système éducatif une formation de base aux membres du per-
réalité pédagogique à définir, avec les possibilités qu’offrent la télématique sonnel enseignant en la matière (la forma-
Colloque INITIATIVES’99, août tion à WebCT41 par exemple). Les mesures
et le multimédia. Lors de la table ronde
1999 (www.aupelf-uref.org/
Net’99 tenue en juin 1999, André de soutien mises en place peuvent adopter
initiatives/colloque/COM/).
Voir aussi le site Paradis, professeur à l’Université du Québec des formules variables et reposer sur un
http://www3.fsa.ulaval.ca/uni- à Trois-Rivières, observait que « le déve- modèle plus ou moins structuré et dévelop-
virtuelle/informations/guideUV/ pé42 ; elles peuvent relever des services de
guideUV.htm où se trouve un loppement phénoménal d’Internet et de tous
guide d’utilisation de les outils qui lui sont associés, ouvre la voie soutien à l’enseignement, des services de
l’UniVirtuelle, un campus virtuel à des modèles pédagogiques inédits de for- l’informatique43 ou s’inscrire dans une struc-
développé dans le cadre du pro- ture qui leur est propre.
gramme de recherche-développe-
mation, qui permettent de favoriser les
ment du Réseau des centres d’ex- apprentissages, de tenir compte de la nature
cellence en télé-apprentissage
Par ailleurs, la Conférence des recteurs
nouvelle de nos rapports aux savoirs et
(RCE-TA). et principaux des universités du Québec
savoir-faire et de répondre efficacement aux
41 Un environnement virtuel qui (CREPUQ) a joué un rôle de premier plan,
besoins récemment exprimés de nos
facilite la publication de contenus au cours des dernières années, en matière
et d’activités en ligne (plans de
sociétés39».
de sensibilisation à l’appropriation des
cours, diapositives Powerpoint,
questionnaires, forums de La médiatisation des contenus technologies par le corps professoral des
discussion, etc.) risque d’y jouer un rôle prédominant universités québécoises, notamment par la
Chapitre 3. Le point sur la formation des enseignants : maîtriser la pédagogie, apprivoiser la technologie
77

publication de documents sur le sujet ainsi formation initiale des maîtres ou à plus large
que par la tenue de journées de réflexion. échelle, dans la formation des enseignants
L’organisme entend mettre sur pied un des autres ordres d’enseignement, le Conseil
Centre de soutien à l’intégration des tech- s’est efforcé de trouver des informations
nologies en enseignement universitaire, qui pertinentes sur le sujet. De l’avis des spécia-
aura pour objectifs de « promouvoir les listes de l’intégration des technologies en
avantages de l’utilisation des TIC en éducation, les travaux de l’International
enseignement, d’appuyer la formation ini- Society for Technology in Education (ISTE)
tiale, intermédiaire et avancée du personnel feraient autorité en la matière. Le Centre
enseignant, de repérer et de mettre en valeur d’excellence en téléapprentissage s’intéresse
les initiatives, de consolider et de diffuser les d’ailleurs aux éléments de contenus identi-
informations disponibles44». fiés par cet organisme relativement à des
programmes de formation des maîtres qui 42 À titre d’exemples, pour
De l’avis de certains, l’intégration prépareraient adéquatement les futurs illustrer le propos, signalons :
« pédagogique » des technologies à l’univer- diplômés à intégrer les technologies dans les Instructional & Information
sité n’est pas chose faite : « sans remise en Technology Services (IITS) de
leur pratique professionnelle à des fins l’Université Concordia, le Centre
question globale des orientations épisté- d’enseignement et d’apprentissage et devrait de formation et d’innovations
mologiques qui fondent les rapports au produire sous peu un document sur le sujet. techno-pédagogiques (CFITP) de
savoir ainsi qu’aux processus d’acquisition l’Université du Québec à Montréal,
la création d’une « Équipe de
de connaissances ou de construction de Pour le moment, mentionnons que
soutien à l’intégration des TIC à
compétences, l’intégration systématique de l’ISTE vient de publier un ouvrage intitulé la formation » à l’Université du
la télématique et des technologies de National Educational Technology Standards for Québec à Hull et l’implantation
réseaux à l’arsenal didactique en usage dans Teachers46 dans lequel les auteurs décrivent du programme SUITE (Soutien
à l’utilisation d’Internet et des
nos universités risque fort de se trouver can- quels sont les savoirs et les compétences technologies dans l’enseigne-
tonné à l’univers des programmes de télé- nécessaires aux futurs enseignants pour être ment) à l’Université de Montréal .
enseignement45». À l’université, pour en mesure d’intégrer pédagogiquement les 43 Dans ce cas, il est à prévoir
faciliter et favoriser l’intégration des technologies dans leur pratique. On distin- que la formation porte surtout sur
technologies dans l’enseignement gue quatre étapes dans le processus de l’acquisition d’une maîtrise tech-
nique de l’ordinateur et des logi-
et l’apprentissage, il conviendrait de formation requis : ciels plutôt que sur une intégra-
miser davantage sur la création de tion des technologies à des fins
communautés de pratique et d’autres • une étape de préparation générale pour d’apprentissage.
formes de collaboration entre pairs couvrir la formation disciplinaire et les 44 L’Université - An 2010, p.10.
et d’encourager la coproduction de outils technologiques qui peuvent être Voir également sur le site de la
utilisés dans les matières étudiées; CREPUQ : « Projet. Centre de sou-
connaissances par la création tien à l’intégration des TIC en
d’équipes de chercheurs et de péda- • une étape de préparation professionnelle, enseignement universitaire »,
gogues, éventuellement par un finance- Sous-comité des technologies de
qui comprend les méthodes d’enseigne- l’information et des communica-
ment qui s’inspirerait de celui qui existait ment, les théories de l’apprentissage, les tions, révisé en août 1999
dans le programme des actions structu- premières expériences sur le terrain, la (www.crepuq.qc.ca/tic/centre_so
rantes du ministère de l’Enseignement mmaire.html).
gestion de classe, les curriculums, les
supérieur et de la Science, au milieu des fondements de l’éducation et les tech- 45 François Larose et al,
années 1980. « Les technologies de l’informa-
nologies qui peuvent soutenir l’enseigne- tion et de la communication
ment et l’apprentissage ; en pédagogie universitaire et en
Des contenus de • une étape consacrée à un « internat »
formation à la profession
enseignante : Mythes et réalités »,
formation à identifier supervisé en milieu scolaire où l’étudiant Éducation et francophonie,
vol. XXVII, n° 1, printemps 1999
devra combiner pédagogie et contenus dis- (www.acelf.ca/revue/XXVII/
À seule fin de jeter les bases qui pour- ciplinaires et amener ses élèves à utiliser articles/Larose.html).
raient servir à alimenter des propositions sur les technologies à des fins d’apprentissage; 46 Voir le site de l’organisme :
les contenus qu’il faudrait prévoir dans la www.iste.org.
Éducation et nouvelles technologies
78

• une dernière étape concerne la première vation de la formation des enseignants au


année d’enseignement et les attentes primaire et au secondaire dénotent une
suivantes à l’égard du nouvel enseignant : intention claire à ce sujet : « La maîtrise des
communication avec les parents, encou- nouveaux outils technologiques de l’infor-
ragement des élèves à utiliser les mation et de la communication est désor-
ressources disponibles à des fins mais indispensable à l’enseignant. La forma-
d’apprentissage, pratiques éthiques, ges- tion inclura cet élément, non comme une
tion d’un environnement d’apprentissage, matière en soi, mais en l’intégrant aux disci-
planification et évaluation de l’utilisation plines et aux pratiques pédagogiques. Le
des technologies à des fins d’apprentis- métier d’enseignant requiert la maîtrise des
sage pour une génération qui est déjà principaux outils matériels et logiciels, la
familière avec les technologies. capacité à intégrer les TICE dans l’enseigne-
ment de la discipline et à utiliser des tech-
Par ailleurs, le Conseil a également
niques de travail en réseau et à distance,
cherché s’il existait, dans les énoncés de
enfin la connaissance des aspects juridiques
politiques mises en place à l’extérieur du
et éthiques de l’utilisation des TICE47.»
Québec pour favoriser l’intégration des
technologies dans l’enseignement, des élé- Dans ce contexte, la recherche, la
ments de contenus concernant la formation réflexion et les débats sur le sujet
des maîtres. Ces documents sont générale- méritent d’être poursuivis de façon
ment peu loquaces sur le sujet, malgré tout que, collectivement et sans dogma-
le discours qu’ils consacrent à l’importance tismes disciplinaires, les meilleures
de la formation des maîtres en matière d’in- décisions soient prises à l’égard des
tégration pédagogique des technologies et se contenus essentiels à la formation des
limitent le plus souvent à mentionner que enseignants maîtres pour que puisse
la formation aux technologies sera obliga- être assurée une véritable intégration
toire sans donner plus d’indices ou d’infor- pédagogique des technologies dans
mation sur les façons de faire. l’enseignement et l’apprentissage. Le
Conseil considère qu’il s’agit d’un travail
Dans la plupart des pays qui ont adop-
urgent à faire afin d’outiller rapidement tant
té de telles politiques, on en est, à toutes fins
nos futurs enseignants que ceux qui sont à
utiles, au stade de la prise de conscience.
l’œuvre actuellement.
Qu’il s’agisse du programme hautement
médiatisé de la National Grid for Learning au Sur la formation continue plus parti-
Royaume-Uni, des toutes récentes culièrement, le Conseil reprend les propos de
publications concernant le Forum on Serge Pouts-Lajus et de Marielle Riché-
Technology in Education : Envisioning the Magnier qui résument bien sa pensée et les
Future tenu aux États-Unis en prévision de la principes qu’il veut mettre de l’avant :
révision d’ici la fin de l’an 2000 de la poli- « Avant toute chose, les modalités de la for-
tique Technology Literacy Challenge mation doivent tenir compte des besoins,
annoncée en février 1996 par le président non plus analysés et traités au niveau des
Clinton, des différentes politiques récentes individus mais de l’établissement, quelle
mises en place par la plupart des provinces qu’en soit la taille. C’est à ce niveau en effet
canadiennes, aucune attente ni aucun con- que s’élaborent les projets pédagogiques sus-
tenu explicites ne sont formulés sur les con- ceptibles de dynamiser la formation : l’en-
47 La rénovation du dispositif
de formation des enseignants, tenus de formation des maîtres aptes à seignant qui aura participé à leur conception
2e version du document de favoriser une intégration pédagogique des et qui devra, dans ce cadre, utiliser les tech-
consultation (mars 2000) technologies qui soit de qualité. En France,
(www.education.gouv.fr/dossier/
nologies à l’issue de sa formation n’en sera
refiufmb.htm).
cependant, les textes préparatoires à la réno- que plus déterminé à en tirer le maximum.
Chapitre 3. Le point sur la formation des enseignants : maîtriser la pédagogie, apprivoiser la technologie
79

L’équipe pédagogique, rassemblée autour entre autres, des outils de télécollabo-


d’un projet d’établissement, s’en trouvera ration afin d’établir des communautés de
renforcée et réussira à convaincre les plus pratique réseautées.
réticents48. »
• L’intégration des technologies dans la
formation initiale et continue des maîtres
Quelques constats du primaire et du secondaire doit être
à considérer et arrimée aux principes et objectifs de la
réforme des programmes en cours et être
des pistes à retenir considérée comme un élément apte à con-
tribuer à sa réussite. Par ailleurs, le mode
Du présent chapitre sur la formation
d’organisation de la formation de type dis-
initiale et la formation continue des
ciplinaire que reçoivent les enseignants du
enseignants au regard de l’intégration des
secondaire ne permet pas de répondre
technologies dans l’enseignement et à des
adéquatement à leurs besoins d’en-
fins d’apprentissage, le Conseil estime
seignants pour intégrer les technologies
important de retenir les points suivants :
dans leur pratique, à des fins d’enseigne-
• En éducation, la compétence péda- ment et d’apprentissage ; il faudrait pal-
gogique des enseignants, quel que soit lier cette lacune par un travail de concer-
l’ordre d’enseignement, constitue un tation entre les facultés disciplinaires et
préalable essentiel à l’intégration des les facultés de sciences de l’éducation.
technologies à des fins d’apprentissage et • Malgré le mandat qui leur est confié et
une condition de réussite majeure. l’augmentation prévue de leur nombre, les
• La formation du personnel enseignant ressources locales faisant partie du RÉCIT
joue un rôle vital dans la réalisation de n’ont pas nécessairement la capacité
l’intégration pédagogique des technolo- humaine et financière (sur le plan quanti-
gies et elle doit s’envisager à long terme tatif) de réaliser efficacement, à elles
dans la formation initiale des maîtres du seules, la formation de tous les enseignants
primaire et du secondaire et, à court du réseau des commissions scolaires ; le
terme, dans la formation continue de nouveau réseau devra faire l’objet d’un
tous les praticiens de l’éducation, à tous suivi et d’une évaluation à cet égard.
les ordres d’enseignement. Compte tenu • Des recherches sur les contenus de for-
de la situation de l’emploi (où dans cer- mation à privilégier dans la formation
taines régions l’accès à un premier emploi initiale des enseignants dans une perspec-
régulier peut tarder), de l’expertise péda- tive d’intégration pédagogique des tech-
gogique et de l’expérience pratique requis- nologies s’avèrent nécessaires, de façon à
es pour intégrer quasi « organiquement » susciter des réflexions et des propositions
les technologies à l’enseignement, la for- qui puissent mener à une concertation des
mation continue s’avère capitale ; d’autre acteurs du milieu éducatif, à chaque
part, la formation par les pairs, dans la ordre d’enseignement et entre les ordres
mesure où elle est conçue en fonction des d’enseignement, en vue de formuler
besoins particuliers des enseignants et des contenus pertinents à privilégier dans
des enseignantes à des fins d’intégration l’offre de formation.
pédagogique des technologies en classe
ou en salle de cours et qu’elle repose sur
une interaction dynamique des acteurs
concernés, apparaît comme un mode de
formation à privilégier en se servant, 48 Op. cit., p. 182.
Chapitre 4
Pour réussir l’intégration pédagogique
des technologies

Le Conseil ne minimise pas l’importance et l’ampleur du changement


qu’entraîne l’utilisation des technologies nouvelles en éducation. Car, il faut
en convenir, il ne s’agit pas d’utiliser des moyens nouveaux, complexes et
performants pour faire la même chose que l’on faisait auparavant avec des
moyens différents; il faut plutôt profiter de tout le potentiel qu’offrent ces
nouveaux outils pour mieux réaliser les objectifs de formation, de socialisa-
tion et de qualification professionnelle que poursuit le système éducatif.
Pour y arriver cependant, et réussir cette nécessaire appropriation du
changement en cours, le Conseil identifie un certain nombre de conditions
qui concernent, à un niveau d’intervention ou à un autre, l’ensemble des
acteurs et partenaires de l’éducation.
Éducation et nouvelles technologies
82

Les technologies Une génération bien branchée :


la Net Generation ou la Génération Y
nouvelles : un atout
La Net Generation est née avec les nouvelles technolo-
pour l’évolution du gies et les médias interactifs. L’ouvrage que lui a con-
système éducatif sacré Don Tapscott a la particularité d’avoir été réalisé
grâce à la collaboration de quelque 300 jeunes inter-
nautes, réunis au moyen du courrier électronique, des
Avant même d’aborder l’énumération
forums de discussion et du bavardage en ligne (le
des conditions susceptibles d’assurer une chat).
intégration harmonieuse des technologies
nouvelles en éducation, le Conseil estime Ces jeunes ont parfois une vision assez sévère de
nécessaire d’insister de nouveau sur la place l’école qui doit inciter les acteurs de l’éducation à
comprendre leurs besoins et leurs attentes : à l‘école,
qui doit leur revenir dans la réalisation de la
disent-ils, on ne peut jamais tout simplement « faire »
mission éducative. C’est là un préalable quelque chose, il faut toujours « apprendre à faire »
essentiel à une juste interprétation des quelque chose. Et c’est bien certain qu’on ne peut
conditions qui seront énumérées plus loin. jamais décider soi-même de ce qu’on veut faire3. Une
jeune fille de 15 ans fait le commentaire suivant : je ne
crois pas qu’il faudrait évaluer quelqu’un d’après son
En éducation, les tech- degré d’intelligence. Chacun a l’intelligence nécessaire
nologies sont un moyen et les talents pour réaliser n’importe quoi. Il faut seule-
d’intervention puissant... ment prendre le temps nécessaire pour le faire et s’y
mettre. Naviguer sur Internet ne rend personne plus
brillant. Mais ça augmente notre potentiel d’apprentis-
Elles sont certes invitantes, stimulantes
sage si on prend le temps d’utiliser l’information
et puissantes, les technologies nouvelles, disponible4.
d a v a n t a g e e n c o re q u a n d e l l e s s o n t
branchées en réseau. L’accès qu’elles permet- Tapscott se dit convaincu que la force de changement
tent à des contenus multimédias de toute la plus révolutionnaire pour l’école réside dans les
jeunes eux-mêmes. Si on leur donne les outils dont ils
nature et de toute provenance, en temps réel
ont besoin, ils sauront bien nous dire comment rendre
ou différé, exerce un attrait indéniable sur les l’école pertinente et efficace5. Dans la foulée de ses
individus, notamment sur les jeunes de la travaux, les jeunes de l’ère numérique lui apparaissent
Net Generation ou de la Génération Y1. brillants, ouverts, curieux, sûrs d’eux, autonomes6.
Initiés dès leur plus jeune âge aux jeux
Pour Michel Cartier, cette même génération, la
vidéo et à un monde virtuel où se
1 Net Generation est un terme
Génération Y, est celle du bip, du clip, du rap et du zap.
côtoient le merveilleux et l’horreur, la D’un pays à l’autre, la culture de ces jeunes lui appa-
créé par Don Tapscott, auteur et
essayiste canadien, pour désigner
stimulation la plus apte à développer raît homogène et baigne dans une sous-culture de pro-
la nouvelle génération de jeunes l’intelligence la plus vive autant que les duits américains bas de gamme. Dans les sociétés
qui ont entre 0 et 20 ans en 1997. pulsions les plus violentes, ces jeunes occidentales, ils grandissent dans un environnement
Au Québec, Michel Cartier parle fait de micro-ordinateurs et de jeux électroniques,
ont besoin que l’école ne soit pas en
de la « Génération Y »pour les Internet leur semble tout à fait naturel. Ce sont des
jeunes nés entre 1980 et 1994. rupture avec un monde dans lequel ils
consommateurs passionnés et très attirés par les mar-
2 Utilisé ici dans le sens,
évoluent avec plaisir et aisance, et ques de commerce, observe-t-il. En 2005, cette généra-
peut-être un peu vieillot mais qu’elle contribue à façonner chez eux tion deviendra la masse critique de la société et pour
tout de même adéquat de : l’esprit critique et l’adhésion à des eux, le Québec actuel, c’est un Québec de consomma-
« civiliser, adoucir les mœurs teurs habitués à acheter des sous-produits américains.
valeurs fondamentales qui les aideront
par des institutions, par la Il lui apparaît urgent pour nos gouvernements de tenir
culture »(Le Robert). à policer2 et à utiliser avec profit et
compte de cette réalité et de produire des contenus à
3 Don Tapscott, Growing Up
discernement ces nouveaux médias, à notre image pour la génération montante.
Digital, 1997, p. 129. établir une nette distinction entre le
Sources : Don Tapscott, Growing Up Digital, 1997, et une entrevue
4 Ibid., p. 98. réel et le virtuel.
avec Michel Cartier dans la revue RND, mai 2000, p.16 à 28.
5 Ibid., p. 136.
6 Ibid., p. 104.
Chapitre 4. Pour réussir l’intégration pédagogique des technologies
83

Le Conseil prend le pari de l’intégra- des résultats positifs et dont certaines pour-
tion des technologies nouvelles en éducation ront sans doute bénéficier et s’enrichir des
en étant parfaitement conscient que la apports des technologies nouvelles. Ne dit-
recherche est encore embryonnaire sur les on pas que les technologies de l’information
retombées à espérer, à court et à moyen et de la communication ont fait (re)découvrir
terme, de leur usage en classe à des fins d’en- toutes les vertus de la pédagogie Freinet
seignement ou d’apprentissage et sur les et du travail en collaboration?
façons de faire les plus propices à l’améliora-
tion d’une pédagogie de l’apprentissage. Freinet à la mode du jour
Comme il l’a déjà mentionné dans les
chapitres précédents, l’éducation ne peut se « “ L’enfant n’aime pas écouter une leçon ex cathedra.
tenir à l’écart d’un changement qui touche [...] L’enfant n’aime pas le travail de troupeau. [...] Il
aime le travail individuel ou le travail d’équipe au sein
l’ensemble des secteurs d’activité de la
d’une coopérative.” Par ces propos réunis en 1947 dans
société, sans doute, mais particulièrement un ouvrage intitulé L’Éducation du travail, Célestin
les jeunes de façon plus marquante7. Tout en Freinet ne se doutait sans doute pas que la pédagogie
encourageant le milieu éducatif à s’intéres- éducative qu’il venait de théoriser serait reprise à leur
ser aux technologies nouvelles et à les compte, un demi-siècle plus tard, par les tenants de la
apprivoiser dans une perspective péda- formation en ligne. Au point que l’on peut se demander
si le développement des technologies de l’information
gogique, il invite néanmoins l’ensemble des
et de la communication dans l’enseignement (TICE)
acteurs de l’éducation à ne pas en faire la n’annonce pas le retour en grâce de la méthode Freinet. »
panacée ou à reléguer aux oubliettes
tableaux noirs et tableaux verts, manuels et « Que dit Freinet exactement? Que l’enseignement doit
cahiers d’exercices, papiers, crayons, ciseaux être fondé sur quelques principes de base : la commu-
nication et la coopération au service de l’expression
et pinceaux au profit exclusif de la technolo-
libre de l’apprenant, et la personnalisation de la forma-
gie numérique ou de la réalité virtuelle. Par tion, basée sur le tâtonnement expérimental et l’utilisa-
ailleurs, tout en appelant à un certain tion des techniques et des outils. Or que tente de met-
discernement dans l’usage de la tech- tre en place l’ “ e-learning ”, si ce n’est, précisément,
nologie en classe ou en salle de cours, les principes précédemment énoncés? Dans les établis-
sements “ connectés ”, on correspond par e-mail, on
le Conseil souhaite aussi rappeler aux
s’envoie des documents par fichiers attachés, on
praticiens et praticiennes de l’éduca- développe le travail coopératif en réseau. »
tion que ce sont d’abord et avant tout
Source : « Vers une nouvelle pédagogie », Le Monde interactif, 26 avril
leur propre compétence pédagogique
2000 (http://interactif.lemonde.fr).
et leur créativité qui garantiront un
usage optimal des technologies en édu-
cation et non la seule complexité ou la
... qui doit être utilisé
puissance qu’on reconnaît à ces outils à bon escient...
sophistiqués.
En éducation, faut-il le répéter, ce n’est
Quel que soit l’ordre ou le secteur d’en- pas la maîtrise technique des équipements
seignement, des façons de faire efficaces et et produits qui est visée au premier chef,
7 Un récent sondage américain
enrichissantes sur le plan de l’enseignement à travers le système éducatif, quand il est estime que 85 % des jeunes de
et de l’apprentissage ont été développées par question des technologies nouvelles — 12 à 17 ans passeraient en
de nombreux pédagogues qui avaient à cœur exception faite, bien sûr, du volet de quali- moyenne 9,3 heures par semaine
à naviguer sur Internet, ce qui ne
la réussite des élèves et des étudiants ou étu- fication professionnelle de la mission éduca-
comprend vraisemblablement pas
diantes sous leur responsabilité. L’émergence tive. De toute façon, les responsables de ces le temps qu’ils consacrent aux
de technologies nouvelles et leur pénétra- secteurs de formation ont intérêt à rester à jeux vidéo. Source : Le Soleil,
jour et à intégrer l’usage de l’informatique 27 mai 2000, sondage réalisé par
tion dans le monde de l’enseignement ne la maison Youth Culture. Voir
rendent pas pour autant caduques des dans la formation de leurs diplômés; et dans également l’annexe 3 sur les
approches pédagogiques qui ont su donner bien des cas, les associations professionnelles jeunes et Internet.
Éducation et nouvelles technologies
84

y veillent de près. Le but du présent rapport concentrés sur leur intégration à des fins
du Conseil n’est pas ce type d’intervention pédagogiques, la maîtrise de l’outil ayant été
ou d’utilisation des ressources actuelles de acquise au foyer pour un très grand nombre
l’informatique et du branchement en réseau, d’élèves9.
mais bien l’utilisation de ces technologies à
des fins pédagogiques, de façon à enrichir la Pour le moment, utiliser les tech-
pratique professionnelle de l’enseignant et nologies à bon escient en éducation,
l’apprentissage des populations étudiantes. c’est d’abord poursuivre un premier
objectif d’équité sociale. C’est donc
Toutefois, reconnaissons d’emblée que s’assurer que chaque élève et étudiant ou
l’implantation des technologies nouvelles en étudiante qui fréquente le système éducatif
éducation se fait dans une période transi- ait la possibilité de se familiariser avec l’outil
toire pour l’ensemble de la société. Les écarts informatique, surtout si son environnement
sont actuellement très grands dans la popu- socio-économique n’a pas déjà permis une
lation générale — et forcément chez les initiation précoce en la matière. Le second
enseignants et leurs élèves ou étudiants — objectif sera d’intégrer suffisamment
quant au niveau d’accessibilité à ces tech- les technologies pour qu’elles cessent
nologies et à la maîtrise technique de rapidement d’être perçues comme
l’équipement et des produits informatiques. un outil extérieur à la formation — de
Il est donc tout à fait normal que les compé- nouveaux apprentissages à assumer, du
tences, les attentes et les besoins des uns et temps à y consacrer dans un horaire chargé —
des autres se situent à des niveaux différents, et qu’elles s’inscrivent tout naturellement
qu’il s’agisse d’enseignement ou d’apprentis- dans les façons d’enseigner et d’apprendre
sage8. Cela dit, l’éducation doit donc, en dans la classe ou la salle de cours, tant en
ce moment particulier de l’histoire des fonction des usages auxquels elles peuvent se
technologies, assumer à la fois un rôle prêter sur le plan pédagogique qu’en fonc-
8 Une difficulté que notent des d’initiation technique aux technolo- tion de la diversité des façons d’apprendre
enseignants récemment diplômés, gies informatiques et à leurs supports propres à chacun et à chacune.
tout autant en ce qui a trait à la
nature de la formation initiale matériels — et donc enseigner comment
qu’ils reçoivent en la matière à utiliser ces technologies et à quoi elles ... pour accompagner
l’université, que dans leur propre
pratique comme enseignants,
peuvent servir — et en même temps l’évolution du système
s’engager dans une appropriation des
quand ils doivent composer, dans
technologies qui permette leur utilisa-
éducatif et la complexité
un même groupe-classe, avec des
élèves qui en savent parfois plus tion à des fins pédagogiques dans le croissante de la société
qu’eux et d’autres qui n’ont
jamais démarré un ordinateur.
cadre de la mission éducative des du savoir
La même situation peut se pro- établissements d’enseignement. Le défi
duire à l’enseignement supérieur. est grand pour les professionnels de l’éduca- Il n’est pas sans intérêt de remarquer
tion à qui l’on demande non seulement d’ap- que le souci d’une intégration des technolo-
9 Le Conseil est bien conscient
qu’il y aura toujours des foyers prendre eux-mêmes et d’enseigner — les deux gies nouvelles dans l’enseignement coïncide
qui ne disposeront pas d’un ordi-
parfois en même temps — le maniement de avec l’implantation d’une réforme majeure
nateur. Toutefois, les enfants qui de l’éducation au primaire-secondaire et
n’auront jamais été en contact nouveaux outils mais également d’en saisir
avec un tel outil de travail et de rapidement tout le potentiel virtuel sur le d’attentes plus marquées, pour tous les
divertissement risquent néan- plan pédagogique pour les intégrer à leur ordres d’enseignement, à l’égard du
moins d’être de moins en moins développement de compétences, de l’acqui-
nombreux et des mécanismes coffre d’outils pédagogiques. Heureuse-
d’appoint pourront toujours être ment, « si la tendance actuelle se maintient », sition de connaissances et d’un meilleur
mis en place dans les écoles pour pourrait-on dire, peut-être que d’ici peu de apprentissage visant à assurer un niveau de
réaliser rapidement la mise à réussite accru dans tout le système éducatif.
niveau de ces élèves dans l’utili-
temps les efforts des enseignants et des
enseignantes au regard des technologies Cette réforme de l’éducation, de même
sation de l’ordinateur à des fins
d’apprentissage. nouvelles pourront être majoritairement que l’intégration des technologies dans
Chapitre 4. Pour réussir l’intégration pédagogique des technologies
85

l’enseignement, sont loin d’être des change- société que la mondialisation et le rôle
ments anodins. L’un comme l’autre cons- majeur des technologies rendent de plus en
tituent des changements majeurs, c’est-à- plus complexe. La complexité inhérente
dire de ceux qui « modifient le système, ses à la société du savoir et les risques de
structures et le rôle des différents acteurs », marginalisation et d’exclusion sociales
mais surtout de ceux « qui permettront aux qui peuvent en résulter, exigent du
sociétés de relever les défis éducatifs du tour- système éducatif un effort accru,
nant du siècle (car ils impliquent qu’il faut non seulement pour contrer l’anal-
apprendre à penser différemment) 10», phabétisme technologique — en
comme le soulignait le Conseil dans son rap- enseignant le maniement et l’utilisa-
port sur la maîtrise du changement en 1994- tion des technologies — mais surtout
1995. La réussite de tels changements ne pour fournir à tous et à toutes un
s’improvise donc pas et exige la mise en place niveau de littéracie et d’éthique tech-
d’un certain nombre de conditions qui lui nologiques qui soit garant d’une
soient favorables. citoyenneté éclairée et vigilante, dans
une société où les limites du génie
C’est surtout dans le contexte de humain sont constamment repoussées.
la réforme en cours et de l’évolution
du système éducatif que le Conseil Nul doute qu’il s’agit là de défis très
prend le pari de l’intégration des techno- exigeants, mais en même temps très stimu-
logies dans l’enseignement. Il hésiterait lants, pour l’ensemble du système éducatif et
davantage à le faire dans un système éducatif les acteurs de l’éducation. Dans la mesure où
où n’existerait pas une volonté manifeste des un certain nombre de conditions seront
décideurs et des acteurs de miser résolu- prises en considération, l’utilisation des
ment sur le passage de pratiques centrées sur technologies nouvelles pourra contribuer à
l’enseignement à des pratiques centrées sur faire de l’école un lieu où apprendre exige
l’apprentissage, selon une approche éduca- certes des efforts, mais qui sont grandement
tive où le développement des compétences compensés par la diversité et l’attrait des
doit accompagner et enrichir l’acquisition de moyens mis en place pour dynamiser l’en-
connaissances. Avec l’énorme potentiel seignement et l’apprentissage.
qu’elles recèlent, leur diversité, la
polyvalence des usages qu’elles Du temps pour
favorisent et les interactions qu’elles
permettent à différentes échelles — s’approprier un
sans négliger le fait qu’elles peuvent se
jouer du temps et de l’espace — les
moyen puissant
technologies nouvelles et plus partic- mais complexe
ulièrement les technologies de l’infor-
mation et de la communication Il est un autre élément majeur que le
devraient constituer une ressource Conseil trouve important d’aborder avant de
exceptionnelle pour accompagner un traiter des conditions de réussite : l’obsé-
changement d’une telle importance. dante question du temps. Le temps occupe
un espace fondamental dans les
Par ailleurs, le système éducatif doit conditions de réalisation et de réussite
également préparer chacun et chacune à d’un changement et, pourtant, il n’appa-
s’insérer, socialement et professionnelle- raît pas toujours dans l’énumération des
ment, dans la société du savoir en émer- conditions à mettre en place pour réussir les
gence et à exercer de façon responsable son changements souhaités. Les consultations
10 Vers la maîtrise du
rôle de citoyen et de citoyenne dans une réalisées dans le cadre de la préparation du changement en éducation, p. 27.
Éducation et nouvelles technologies
86

présent rapport ont clairement démontré la Le paradoxe d’une société


nécessité de se préoccuper de la question du
temps dans le dossier de l’implantation des
en mode accéléré
technologies nouvelles en éducation. Avec les technologies nouvelles, nous
vivons aujourd’hui dans une époque para-
L’importance à accorder au temps afin
doxale sur bien des plans, mais la question
d’assurer une meilleure maîtrise du change-
du temps — ou plutôt celle d’une perception
ment suscite une question quasi imperti-
de son accélération — risque de marquer plus
nente dans le contexte actuel : pourquoi
particulièrement le changement de millé-
cette fébrilité et cette urgence dont sem-
naire. Ces technologies nouvelles, tout
blent atteintes la plupart des sociétés les
autant celles de la communication et de
plus avancées — techniquement et
l’information que l’ensemble des technolo-
économiquement — à vouloir implanter les
gies issues de l’informatique et de la numéri-
technologies nouvelles dans l’enseignement,
sation des contenus, incitent à travailler à
notamment celles de l’information et de la
une vitesse affolante censée nous permettre
communication11? Pour les universités, et
de gagner du temps. Or, chacun est à même
dans une moindre mesure les collèges, la
de le constater quotidiennement, le temps
pression économique et culturelle est forte,
nous fait de plus en plus défaut et semble
compte tenu de la vague d’offres de forma-
échapper à toute forme de contrôle. Jamais la
tion à distance, majoritairement en langue
célèbre phrase de Lamartine « Ô temps,
anglaise, qui déferle sur l’inforoute, des
suspends ton vol ! » n’aura été autant
partenariats qui se créent pour proposer de
présente dans l’inconscient de chacun.
la formation en ligne et de la concurrence
11 Le rapport du Conseil, en qui s’installe entre les établissements québé- Depuis longtemps dans les éta-
1993-1994, invitait à des cois pour qu’ils se dotent de programmes qui blissements scolaires, bien avant
engagements « pressants »; fassent une large place à l’utilisation des
il était alors important pour le
l’intérêt pour les technologies, le
système éducatif de se doter
technologies nouvelles12. Au primaire et au temps est considéré comme une den-
de matériel informatique et de secondaire, ou à la formation générale à l’édu- rée rare et coûteuse. Il n’y en a jamais
prévoir les engagements budgé- cation des adultes, il importe de s’assurer que assez, semble-t-il, pour « passer à travers le
taires nécessaires pour faire
l’ « alphabétisation technologique » est programme », bien former les élèves, les
entrer les établissements sco-
laires dans l’ère numérique. déjà bien en marche partout, et qu’elle étudiants et les étudiantes, s’occuper
12 Les universités qui ont, dans
dépasse le niveau actuel d’informatisation adéquatement du niveau de compréhension
certains programmes, implanté du système scolaire pour aboutir à l’ouver- et d’apprentissage de chacun, « réfléchir »
l’utilisation de portables en salle ture marquée aux technologies nouvelles. à des façons de faire différentes qui seraient à
de cours, ont bénéficié d’une aug-
Le Conseil est convaincu qu’il faut amorcer la fois plus intéressantes et plus efficaces,
mentation tangible des demandes
d’admission. Selon les interlocu- dès maintenant l’intégration des technologies « lire » sur la pédagogie, se tenir informé,
teurs rencontrés lors d’une séance dans l’enseignement et l’apprentissage — la etc. L’occasion est belle de souligner qu’il est
de consultation, c’est le cas pour réforme en cours en fait d’ailleurs une obli-
le programme Virtuose des HEC souvent plus facile, en éducation comme
(environ 20% après la première gation —, il y perçoit un intérêt certain et une dans beaucoup de milieux de travail, de
année) et pour le programme évolution normale de l’éducation. Toutefois, trouver ou de donner du temps pour « agir »
Ulysse de la Faculté d’administra- pour que les technologies servent bien
tion de l’Université Laval (30%
(même sans avoir suffisamment réfléchi,
en un an). Voir Annouk Gingras,
les finalités de l’éducation, et soient parfois) que pour « réfléchir » ou pour « lire » ...
« L’université virtuelle : un loup utilisées à bon escient, les acteurs de Le phénomène est sans doute davantage
dans la bergerie », Interface, l’éducation doivent bénéficier des con- marqué et plus difficile à gérer au primaire-
vol. 20, n˚6, novembre-décembre
ditions les plus propices à l’implanta- secondaire qu’à l’enseignement supérieur,
1999.
tion d’un tel changement et pouvoir compte tenu du mode d’organisation de la
13 La Commission de l’ensei-
gnement secondaire du Conseil
s’appuyer sur des façons de faire jugées formation à ces ordres d’enseignement et
se penche d’ailleurs sur le sujet prometteuses. Et pour cela, il faut du des prescriptions d’un régime pédagogique
dans un avis en préparation. temps. régi par l’État13, mais il représente
Chapitre 4. Pour réussir l’intégration pédagogique des technologies
87

actuellement un écueil majeur pour les niveaux de familiarité avec l’envi-


tous les praticiens de l’éducation dans ronnement informatique, prévoir l’im-
l’intégration des technologies dans prévu (les pannes?) et donc les solu-
l’enseignement et l’apprentissage. tions de rechange qui en minimisent
l’impact, etc. Où prendre le temps qu’il
La cause du problème faut dans un horaire de travail qui ne souffre
du temps : « le temps, pas de temps mort?
c’est de l’argent » Une solution possible ?
Si le temps a largement et joliment allouer et financer le
inspiré poètes et auteurs, il inspire cepen- temps consacré au
dant beaucoup moins les gestionnaires et
changement...
décideurs qui sont forcés de reconnaître, de
façon plus pragmatique que poétique, mal- Si la proposition précédente est vraie,
heureusement, que « le temps, c’est de l’ar- ne pourrait-on présumer que l’inverse est
gent ». Et peut-être davantage en éducation également possible et que l’argent, c’est du
qu’ailleurs, parce que le temps de travail en temps ? Et qu’avec des budgets prévus à cet
est un de présence et d’intervention conti- effet, il serait possible de consacrer du temps
nues auprès d’un groupe auquel l’enseignant — un temps nécessaire — pour l’appro-
est personnellement associé. C’est en grande priation des technologies nouvelles ? Car,
partie un temps d’action qui doit être tant qu’il n’y aura pas, en éducation,
précédé d’un temps de réflexion et de plani- des budgets expressément alloués à
fication sur le quoi enseigner et le comment « l’amélioration continue de la pratique
l’enseigner avec intérêt et efficacité. La for- enseignante », il y aura peu de temps
mation reçue, l’expérience et l’expertise qui y sera consacré de façon systéma-
accumulées, facilitent la gestion et l’organi- tique — à des fins de formation, d’inté-
sation du temps consacré aux différentes gration et d’implantation — et par tous
facettes du travail d’un enseignant ou d’une ceux et celles qui veulent se donner les
enseignante. moyens d’évoluer dans leur pratique,
sans nécessairement être tenus à y
Mais quand surviennent réformes, con-
consacrer tous leurs loisirs. De toute
cepts et outils nouveaux à apprivoiser et à
évidence, c’est en procédant de la sorte que
s’approprier, c’est toute la donne d’un mode
des précurseurs et pionniers, à tous les
de fonctionnement bien établi et bien rodé
ordres d’enseignement, ont exploré le
qui est modifiée. Le programme — revu ou
monde des technologies à des fins péda-
non — doit toujours être respecté, l’enseigne-
gogiques et ont innové dans leurs façons de
ment doit encore être donné et les apprentis-
faire — qu’ils en soient félicités. Mais de tels
sages se faire et être évalués, le temps de
engagements personnels et professionnels,
présence auprès des élèves doit être assumé,
ou une telle passion, ne peuvent être la règle
et la journée continue d’avoir le même nom-
commune et exigés de tous et de toutes.
bre d’heures. Or, il en faut du temps,
parfois beaucoup, pour découvrir les Dans les budgets qu’il alloue aux com-
technologies nouvelles, les apprivoiser missions scolaires et aux cégeps, le ministère
et en maîtriser l’usage, en imaginer le de l’Éducation prévoit un pourcentage qui
potentiel et en tirer des applications peut être consacré à la formation continue
pédagogiques, les faire découvrir et des enseignants et à certaines périodes
apprécier dans un contexte d’appren- de dégagement d’enseignement à différentes
tissage, gérer les écarts du groupe dans fins. Il serait pertinent de revoir ces données
Éducation et nouvelles technologies
88

et les règles qui s’y appliquent, pour favori- Informer et sensibiliser


ser et encourager l’intérêt des enseignants et
enseignantes envers l’intégration péda-
les acteurs concernés,
gogique des technologies nouvelles en leur développer une vision
permettant d’y consacrer le temps nécessaire commune et partagée
— à déterminer en concertation avec le des défis et des enjeux
milieu éducatif — qui pourra varier selon les
14 Un auteur américain, Jamie objectifs poursuivis et le type d’activité Les mesures adoptées et mises en place
McKenzie, qui a publié en 2000 prévu. par le gouvernement québécois depuis les
Beyond Technology : Questioning, engagements ministériels de 1996 — signalées
Research and the Information
Literate School (FNO Press), pro- Pour réussir au chapitre 1 — font clairement voir que le
mouvement d’informatisation des écoles,
pose les dix stratégies suivantes
aux fins d’intégration des tech- l’intégration des amorcé au début des années 1980 et amplifié
nologies nouvelles en éducation
dans un article du Electronic technologies en en 1996 par le souci de brancher les établis-
sements au réseau Internet, a mis l’accent
School de mars 2000, « Beyond
Technology. Making a difference éducation sur le volet technique et matériel de l’opéra-
in student performance »: tion. Aucun énoncé de politique ministériel
Put learning first. Build support. Il semblera peut-être présomptueux de
Invest in staff growth. Slow down.
n’est venu confirmer les raisons péda-
Focus and provide adequate
proposer des conditions pour réussir l’inté- gogiques qui auraient dû étayer les prises de
resources. Use assessment to gration des technologies nouvelles en éduca- position du document de consultation15
steer programs. Shed the ineffec- tion, alors que la recherche et l’expertise sont présenté lors d’une conférence à vocation
tual. Remember the lessons of
encore peu développées sur le sujet. Sans socio-économique16, ni définir les orienta-
the past. Heed research. Ask good
questions. doute serait-il plus juste de parler de tions du ministère de l’Éducation à cet
15 Un document qui préparait
conditions pour d’abord favoriser et faciliter égard. Et les plans d’intervention propres à
pourtant la voie à l’élaboration la réussite de cette intégration. Quoi qu’il en chaque ordre d’enseignement, mis en place
d’une politique cohérente sur le soit, les conditions réunies ci-dessous — et dans le cadre du « Plan Marois », ont été
sujet puisque les auteurs
qui viennent s’ajouter aux deux facteurs adoptés sans autre forme de mise en con-
traçaient un portrait de situation,
faisaient état des besoins importants que constituent la réforme au texte. C’est au document préparé par le
matériels et pédagogiques des primaire-secondaire et le temps nécessaire à Secrétariat de l’autoroute de l’information,
élèves et des enseignants et iden- la maîtrise du changement — ressortent des
tifiaient les investissements Pour une école branchée, qu’il faut se référer
requis (www.meq.gouv.qc.ca/ consultations du Conseil et sont l’expression pour avoir une idée des tenants et aboutis-
m_pub.htm, dans les publications d’un consensus relativement généralisé, au sants de l’utilisation des nouvelles technolo-
archivées du Ministère). Québec comme ailleurs, sur ce qu’il convient gies de l’information et de la communication
16 Le titre de la conférence de faire si l’on souhaite utiliser les technolo- dans l’école17. Même si des acteurs du milieu
en témoigne sans ambiguïté : gies nouvelles dans les établissements d’en-
Conférence socio-économique sur éducatif ont collaboré à sa réalisation,
les technologies de l’information seignement, dans un contexte d’améliora- n’y a-t-il pas une certaine incongruité à ce
et des communications en éduca- tion de l’apprentissage et de la réussite que ce soit le Secrétariat de l’autoroute de
tion (janvier 1996). Par ailleurs, éducative14.
la lettre de présentation du minis-
l’information et non pas le ministère de
tre de l’époque, M. Jean Garon, l’Éducation qui soit à l’origine d’un docu-
précise que cette conférence
Le Conseil est d’avis que ces conditions
ment de réflexion sur l’intégration des tech-
« s’inscrit dans le cadre d’un sont valables pour l’ensemble du système
nologies nouvelles en éducation ?
plan d’action visant à doter les éducatif. Le cas échéant, il soulignera les
écoles du Québec des meilleurs
distinctions qui s’imposent dans un ordre Sur le sujet de l’intégration des
outils technologiques ».
d’enseignement ou dans l’autre. technologies dans leur ensemble, et
17 Et c’est un document unique-
ment consacré aux TIC — telle en plus particulièrement des technologies
était la vocation —, duquel sont de l’information et de la communica-
absentes l’ensemble des techno-
tion qui y occupent un espace sans
logies informatiques qui peuvent
être utilisées dans l’enseignement cesse croissant, il est pour le moment
à des fins pédagogiques. impossible au milieu éducatif de se
Chapitre 4. Pour réussir l’intégration pédagogique des technologies
89

référer à un discours structurant — une des politiques institutionnelles pour enca-


vue d’ensemble — susceptible d’orienter drer et baliser l’utilisation des technologies
et de baliser toutes les interventions dans l’enseignement supérieur. Il lui appa-
sur le terrain. Il existe, certes, de raît cependant essentiel que l’ensemble des
nombreux textes de toutes sortes sur les efforts consentis à travers le système édu-
sites Internet voués à l’éducation et à l’utili- catif participent d’une même philosophie et
sation des technologies nouvelles dans l’en- s’appuient sur une même vision des objectifs
seignement18. Mais quelles que soient la visés et des résultats souhaités en matière
qualité, la profondeur ou la pertinence de d’intégration pédagogique des technologies
plusieurs de ces textes, il n’en demeure pas en éducation.
moins que ce sont des textes qui reflètent la
pensée d’un auteur, d’une association, d’un Assurer l’accessibilité
organisme ou d’un groupe de recherche à un par un environnement
moment donné. De tels documents, s’ils
peuvent contribuer à la réflexion sur le sujet,
matériel et des contenus
ne peuvent en aucun cas remplacer, auprès appropriés aux besoins
des acteurs et décideurs du milieu éducatif, de l’éducation
le discours officiel de l’État sur les orienta-
tions à partager collectivement, dans le sys- Dès qu’il est question de matériel — vu
tème éducatif, en ce qui a trait aux utilisa- sous l’angle particulier de l’équipement ou
tions pédagogiques des technologies nou- plus globalement sous celui de l’environ-
velles dans l’enseignement et l’apprentissage. nement matériel dans lequel peuvent être
utilisées les différentes technologies infor-
Tout fondamental soit-il, un énon- matiques — surgit la crainte que les préoc-
cé de politique ne constituerait cepen- cupations d’ordre matériel l’emportent sur
dant qu’un point de départ dans la les préoccupations d’ordre pédagogique.
somme d’information et de sensibilisa- C’est pourtant un sujet difficile à éviter,
tion dont a besoin le milieu éducatif, car il n’y aura pas d’intégration des
particulièrement au primaire et au technologies sans un environnement
secondaire, pour être convaincu de matériel approprié et une grande
l’utilité et du potentiel des technologies accessibilité.
nouvelles sur le plan pédagogique, et
s’engager graduellement dans leur Le sujet a déjà été abordé au chapitre 1
intégration au quotidien. À l’enseigne- pour faire le point sur l’environnement
ment supérieur, des facteurs comme la com- actuel qui prévaut dans le système éducatif,
pétition locale et internationale entre établis- p l u s p a rt i c u l i è re m e n t a u p r i m a i re -
sements dans l’offre d’une formation inté- secondaire où existent des bilans récents sur
grant ces technologies, sur place ou à dis- le sujet. Dans la perspective de se donner les
tance, les collaborations qui s’établissent meilleures chances possibles pour réaliser et
graduellement entre certains établissements réussir l’intégration des technologies dans
et la pression qu’exerceront les étudiants et l’enseignement, le Conseil estime important
les étudiantes sur le corps professoral pour d’accorder une attention toute spéciale aux
qu’il intègre les technologies à son points suivants :
18 Sans prétendre à l’exhaus-
enseignement, contribuent à accélérer le tivité, jamais possible d’ailleurs
Pour le primaire-secondaire et
mouvement d’intégration des technologies et au regard de l’information qui
l’éducation des adultes circule sur l’inforoute, le Conseil
de sensibilisation des acteurs du milieu à cet
énumère bon nombre d’entre eux
égard. Le Conseil constate d’ailleurs que les • Il faut certes un nombre suffisant d’ordi- à l’annexe 6, et la bibliographie
milieux universitaires et collégiaux se sont nateurs — que la recherche ou l’expérience fait référence à de nombreux
dotés ou sont en train de mettre au point ne permettent pas encore de préciser — textes qui y ont été puisés.
Éducation et nouvelles technologies
90

mais ce n’est pas le meilleur ratio élèves/ lieu de travail ; par ailleurs, pour qu’il
ordinateur qui garantira l’utilisation la puisse répondre à ses besoins d’ordre
plus intelligente de l’outil informatique ; professionnel, il y a lieu d’encourager le
formation, information, soutien sont à la personnel enseignant à posséder un ordi-
base d’une utilisation éclairée du matériel nateur à la maison ; la mise en place d’une
disponible. politique ou de mesures appropriées19
s’impose pour faciliter l’acquisition et le
• Le branchement des ordinateurs en réseau
renouvellement du matériel informatique
sur un serveur local permet un usage plus
pour le personnel enseignant, ainsi que le
simple et plus complet d’un parc d’ordina-
branchement au réseau Internet .
teurs hétérogène tout comme un meilleur
contrôle sur les espaces-mémoire — dont À cet égard, les données du Ministère
devrait bénéficier chacun des usagers offrent un aperçu de la situation dans le
dans l’école —, la banque de logiciels, réseau des commissions scolaires (tableau 9).
l’impression ; il faut explorer les avantages Le Conseil considère que, à l’instar de ce
qu’offre la mise en place d’un système qui se fait sur le marché du travail, tout
d’exploitation ouvert (pouvant être trans- professionnel à qui l’on demande d’être
formé en fonction des besoins des utilisa- familier avec l’ordinateur et ses applica-
teurs). tions de façon à en faire usage dans son
travail — et donc dans sa pratique profes-
• La présence d’ordinateurs et d’impri-
sionnelle à des fins d’enseignement et
mantes en classe ou en salle de cours —
d’apprentissage en ce qui concerne tout le
même en nombre réduit — apparaît
personnel enseignant — doit disposer sur
comme un mode d’organisation matérielle
son lieu de travail de son propre ordina-
susceptible de permettre une meilleure
teur, relié au réseau Internet. Par ailleurs,
intégration des technologies au quotidien
considérant que beaucoup de travail se fait
que l’augmentation du nombre de salles
en dehors des heures de présence en
ou de laboratoires d’informatique.
classe auprès des élèves, il serait même
• Chaque enseignant ou enseignante devrait porté à suggérer qu’un portable serait plus
disposer de son propre ordinateur sur son utile.

TABLEAU 9 : LES ENSEIGNANTS ET LES ORDINATEURS À LEUR DISPOSITION


Nombre d’enseignants par ordinateurs qui leur sont réservés et situation dans les divers
établissements (1998-1999 et 1996-1997)
(tableaux 60, 61, 63 et 64 de l’enquête du MEQ)

RÉSEAU DES PRIMAIRE SECONDAIRE ADULTES


COMMISSIONS SCOLAIRES FORMATION GÉNÉRALE

1998-1999 / 1996-1997 1998-1999 / 1996-1997 1998-1999 / 1996-1997 1998-1999 / 1996-1997

Enseignants par poste de travail


- nombre d’enseignants 7,1 12,3 7,4 17,8 6,9 8,8 4,9 12,3
- % d’établissements
19 À titre d’exemple, l’État pour- où ce ratio est <10 36,8 % 24,2 % 27,7 % 16,0 % 63,5 % 53,8 % 40,2 % 24,3 %
rait différer d’une période de trois
ans le remboursement de la dette Enseignants par poste branché
étudiante (sans intérêt) pour - nombre d’enseignants 11,9 45,3 11,5 49,8 13,4 42,8 8,3 35,1
encourager l’achat d’ordinateurs, - % d’établissements
prévoir une déduction fiscale ou où ce ratio est <10 21,7 % 7,4 % 18,4 % 12,8 % 28,1 % 9,4 % 41,9 % 10,7 %
un crédit d’impôt, etc.
Chapitre 4. Pour réussir l’intégration pédagogique des technologies
91

• Il faut tendre à la « classe branchée » ou fois que si cette tendance devait


en réseau20 et à un branchement de qualité s’accentuer dans les établissements, il
partout sur le territoire, plutôt que de faudrait veiller à ce que de telles pratiques
se satisfaire d’une « école branchée » (qui ne deviennent pas un moyen d’exclusion
ne l’est d’ailleurs pas encore à l’échelle de ou de marginalisation des étudiants les
tout le territoire) ou d’un branche- moins nantis et une source d’accroisse-
ment erratique ; chaque enseignant ou ment de la dette étudiante (ou de l’in-
enseignante, voire chaque élève, devrait vestissement parental).
disposer d’une adresse de courrier élec-
• Avec l’émergence et, éventuellement, la
tronique et, dans la mesure du possible,
prolifération des portables, il faudra
bénéficier de conditions de branchement
prévoir dans les établissements qui ne le
avantageuses à la maison en lien avec le
font pas déjà, non seulement des impri-
serveur de l’établissement.
mantes22 en nombre suffisant — ou un ser-
• La mise en place d’un service de prêt vice payant d’impression sur demande —
d’équipement (dans chaque établisse- mais aussi des prises de branchement afin
ment, sinon dans un regroupement de permettre un accès à Internet en
d’établissements ou, à la limite, dans la mesure de répondre aux besoins des
commission scolaire) pourrait permettre à étudiants et des étudiantes.
un nombre plus grand d’enseignants et
• Si ce n’est déjà le cas, l’accès aux salles
d’enseignantes d’expérimenter de façon
d’ordinateurs devrait être facilité en tout
plus diversifiée l’intégration des techno-
temps ; pour les étudiants et étudiantes
logies en classe.
qui n’ont pas leur propre ordinateur, il
• Il est important que les élèves aient accès serait important qu’ils bénéficient d’un
au matériel informatique et aux contenus espace-mémoire personnel sur le serveur
sur ordinateur en dehors des heures de institutionnel ou sur un campus virtuel du
classe; il faudrait s’efforcer de trouver des genre de l’UniVirtuelle ; tous les étudiants
modes d’organisation aptes à répondre aux et étudiantes devraient également dispo-
besoins particuliers et aux attentes de ser d’une adresse électronique, à tout le
chaque communauté à cet égard. moins pendant la durée de leurs études.
20 Voir le cours « Gestion de la
Au collégial et à l’université Le Conseil accorde une grande impor- classe en réseau » préparé par
tance aux contenus à concevoir aux fins trois universités québécoises,
• Chaque membre du corps professoral sous la coordination de la GRICS
d’une intégration pédagogique des technolo- et avec l’aide du Fonds de
devrait disposer d’un ordinateur ; il serait gies dans l’enseignement et l’apprentissage l’autoroute de l’information
souhaitable que chaque établissement se et considère que, à terme, l’existence de con- (http://www.tact.fse.
dote d’une politique visant à faciliter tenus appropriés aux besoins des divers ulaval.ca/fr/html/ cours/
coursgcr/index.htm).
l’acquisition et le renouvellement du ordres d’enseignement s’inscrira au nombre
matériel informatique pour le personnel 21 Comme celles de l’École des
des conditions de réussite de l’intégration. hautes études commerciales, de
enseignant, si ce n’est pas déjà le cas, ainsi Dans l’état actuel des choses, le sujet est la Faculté d’administration et de
que le branchement au réseau Internet. d’abord considéré comme un enjeu impor- la Faculté d’agriculture et d’agro-
alimentaire de l’Université Laval.
• L’usage d’ordinateurs portables et bran- tant pour le système éducatif québécois et
traité comme tel au chapitre suivant. 22 Les utilisateurs réguliers des
chés sur le réseau, dans les salles de cours, technologies savent qu’un écran
se répand peu à peu mais les expériences d’ordinateur ne remplace pas
en cours21 sont encore trop récentes pour toujours efficacement la version
papier d’un texte ; pour le
déterminer s’il s’agit d’une tendance qui moment du moins, on ne peut
doit être systématisée ou pas à l’enseigne- faire abstraction du besoin
ment supérieur ; le Conseil observe toute- d’impression de documents en
contexte scolaire.
Éducation et nouvelles technologies
92

Assurer la formation des cet égard : éclaireur, orienteur, « leveur


deprojet », rassembleur, monteur ou démar-
divers acteurs, pour que la cheur financier, relationniste, superviseur,
technologie soit au service pilote26. Dans le cas de l’intégration péda-
de la pédagogie gogique des technologies dans l’enseigne-
ment et l’apprentissage, les gestionnaires et
Considérant que la formation du per- décideurs sont susceptibles de faire tour à
sonnel enseignant constitue non seulement tour appel à l’un ou l’autre de ces rôles
une condition de réussite inéluctable mais en fonction des besoins et des attentes immé-
bien une condition « préalable » à l’intégra- diats, à court, moyen ou long terme. À pre-
tion pédagogique des technologies en classe mière vue, nul doute que les rôles
ou en salle de cours, le Conseil a traité du d’éclaireur, de « leveur de projet » et de
sujet de façon spécifique au chapitre précé- rassembleur seront particulièrement impor-
dent. Dans les conditions de réussite, la tants pour concevoir et mettre en place les
formation des acteurs décisionnels et
accompagnateurs lui apparaît égale-
ment importante pour que l’effort
d’intégration pédagogique des tech- La formation des administrateurs scolaires.
nologies dans l’enseignement soit à la Projet de recherche subventionné par le
fois bien balisé, encadré et soutenu à Bureau des technologies d’apprentissage
l’échelle institutionnelle.
« Ce projet visait à déterminer et à articuler les besoins
En novembre 1998, l’Association cana- et les exigences en matière de formation professionnelle
des administrateurs scolaires relativement aux technolo-
dienne des directeurs d’école remettait au
gies de l’information. Nos objectifs étaient les suivants :
Bureau des technologies d’apprentissage23
son rapport final sur « la formation interne • informer les administrateurs, les décideurs et les for-
sur les technologies de l’information à l’in- mateurs au sujet des connaissances, des compé-
tention des administrateurs scolaires 24». De tences, des attitudes et des pratiques exigées de la
part des administrateurs pour utiliser de manière
l’avis de l’Association, « la principale conclu-
efficace et appropriée les technologies de l’informa-
sion qui se dégage de ce projet est que les tion, tant dans les programmes d’enseignement que
systèmes scolaires et les éducateurs ne sont dans l’administration de leurs écoles ;
pas encore suffisamment préparés pour
combiner les technologies de l’information • diffuser une déclaration de consensus nationale sur
les compétences requises de la part des administra-
avec une bonne pédagogie ». Dans toute la
teurs ;
documentation consultée dans le cadre de la
recherche effectuée25, l’Association note que • influencer l’élaboration des programmes de forma-
le volet pédagogique de l’intégration des tion des enseignants ;
23 Développement des
ressources humaines Canada, technologies en classe est si peu couvert qu’il
Ottawa. • proposer des stratégies et des exemples pratiques ;
est quasi impossible, à des fins d’admi-
24 Dans le cadre des projets nistration scolaire, d’en tirer des orienta- • et transmettre aux 15 000 administrateurs scolaires
financés par le BTA. Pour consul- tions appropriées pour la formation des les conseils les plus utiles au sujet de leur perfec-
ter le « sommaire »du rapport :
administrateurs scolaires. tionnement et des applications efficaces et appro-
http://olt-bta.hrdc-drhc.gc.ca/
priées de la technologie. »
francais/publicat/CAPexef.html.
De nombreux rôles peuvent être Source : Formation interne sur les technologies de l’information à
25 L’information à ce sujet est
disponible à l’adresse assumés par les gestionnaires des établisse- l’intention des administrateurs scolaires, Association canadienne des
directeurs d’école, Rapport final au Bureau des technologies d’apprentis-
www.schoolfile.com/staff_devel- ments éducatifs pour permettre la réalisation sage, Sommaire exécutif, novembre 1998 (http://olt-bta.hrdc-
opment.htm. de la mission éducative et l’engagement drhc.gc.ca/francais/publicat/CAPexef.html).
26 Voir Bernard Lachance, La collectif de tous les acteurs institutionnels à
révolution technologique à des
fins éducatives, p.117-129.
Chapitre 4. Pour réussir l’intégration pédagogique des technologies
93

conditions nécessaires pour susciter, enca- pour que puisse se réaliser l’engagement
drer et soutenir l’engagement du personnel professionnel des divers acteurs et qu’y
enseignant dans l’aventure de l’intégration soient investies les ressources humaines,
pédagogique des technologies. matérielles et financières nécessaires à l’en-
cadrement et à l’accompagnement des
Quant aux autres catégories de personnel, efforts qu’il faudra consacrer à l’intégration
il est facile de voir l’importance qu’assu- pédagogique des technologies en éducation.
meront les responsables de bibliothèques ou Il doit y avoir une volonté clairement
de centres de documentation, ainsi que des exprimée, tant à l’échelon gouvernemental
services informatiques, dans un contexte qu’à l’échelon institutionnel, sur la perti-
d’intégration des technologies, dans l’en- nence éducative et sociale de l’implantation
seignement — et donc d’une formation d’une démarche d’intégration pédagogique
adéquate à cet égard. Le besoin de forma- des technologies dans l’enseignement et
tion des autres acteurs institutionnels est l’apprentissage et sur l’acceptation des
plus difficile à cerner. Il y a certes un besoin possibles tâtonnements (essais et erreurs)
d’information et de sensibilisation aux qu’entraînera un tel changement dans des
tenants et aboutissants de l’intégration pratiques séculaires.
pédagogique des technologies à des fins
d’enseignement et d’apprentissage; ce sera là L’accompagnement et le soutien
un point de départ pour déterminer, avec les pédagogiques : le personnel enseignant ne
acteurs concernés, si la situation révèle peut entreprendre seul l’intégration péda-
également des besoins de formation, et de gogique des technologies et assumer seul la
quelle nature, afin d’y répondre adéquate- responsabilité de ce qu’il faut faire et de
ment. comment le faire pour obtenir des résultats
qui justifient un tel investissement
Accompagner et soutenir méthodologique. Des ressources profession-
le personnel enseignant nelles ayant des connaissances et une exper-
tise reconnues en matière d’utilisation des
de façon continue technologies à des fins d’apprentissage
Cette dernière condition de réussite devront être identifiées et sollicitées, dans
englobe, d’une certaine façon, toute la les établissements ou sur le réseau, pour
démarche menant à l’intégration péda- accompagner et soutenir les praticiens dans
gogique des technologies en éducation. Le l’expérimentation de nouvelles approches
Conseil voit la nécessité d’un accompa- pédagogiques ; une banque de ressources de
gnement et d’un soutien continus dans cette nature devrait d’ailleurs être offerte
quatre aspects importants de l’opé- sur Internet. Les acteurs du terrain s’enten-
ration : sur les plans politique, péda- dent pour reconnaître que l’accompagne-
gogique, technique et sur celui de la ment local et le soutien par les pairs sont
recherche. d’une grande utilité ; d’autre part, l’accom-
pagnement et le soutien en réseau, par des
L’accompagnement et le soutien pairs ou des experts, constituent une 27 C’est ce que se propose de
étatiques et institutionnels : le Conseil y ressource en émergence qui devrait jouer un faire à l’intention du corps profes-
réfère en premier lieu parce que cet engage- rôle de premier plan dans les années à venir, soral des universités le site mis
en place en septembre 2000 par
ment, qui témoigne d’une certaine façon au fur et à mesure que les enseignants la CREPUQ (www.profetic.org) et
d’une adhésion de la société et de chaque développeront une culture de réseau grâce à qu’encouragent des sites comme
établissement au projet d’intégration des la télématique27. ceux de « L’école branchée »
de l’équipe de l’Infobourg
technologies en éducation, est essentiel (www.ecolebranchee.com) et
de la vitrine APO
(http://vitrine.ntic.org/vitrine).
Éducation et nouvelles technologies
94

L’accompagnement et le soutien être fourni et enrichir ce qui se fait à l’heure


techniques : contrairement aux autres tech- actuelle en matière de démarches et d’outils
nologies qui ont fait leur apparition sur la d’intégration pédagogique des technologies ;
scène éducative à un moment ou l’autre de le présent rapport le démontre amplement.
l’histoire contemporaine — le rétroprojecteur, Des expériences pilotes ont été réalisées
le projecteur de diapositives, le matériel dans certaines classes ou certaines écoles,
audiovisuel, bref l’ensemble des technolo- certains programmes collégiaux ou universi-
gies éducatives prénumériques —, l’utilisation taires29 ; à tous les ordres d’enseignement,
efficace des technologies nouvelles exige des des enseignants et enseignantes se sont
enseignants un niveau de compétence tech- révélés des précurseurs en la matière ; des
nique de base et semblable à celui que doit penseurs reconnus ont écrit des textes de
avoir tout professionnel qui utilise ces tech- grande valeur sur le sujet ; sur le réseau
nologies dans son travail. On ne peut cepen- Internet, des ressources et des suggestions de
dant demander aux enseignants, pas plus toutes sortes sont disponibles pour ceux
qu’on ne le fait pour d’autres catégories de et celles qui veulent intégrer les technologies
professionnels, un niveau de compétence dans leur enseignement ; des chercheurs,
technique qui leur permette de résoudre des groupes, des centres de recherche
tous les problèmes et toutes les pannes sus- s’intéressent également à la problématique
ceptibles de survenir lors de l’utilisation de des technologies nouvelles en éducation.
l’équipement et des produits informatiques Tout cela ne suffit pas et les questions
avec leurs élèves ou leurs étudiants. Même suivantes doivent être posées à cet égard :
avec les ressources qui ont été mises en place des évaluations sont-elles faites des expé-
dans le système scolaire, notamment au pri- riences réalisées ? y a-t-il suffisamment de
maire-secondaire pour l’embauche de per- débats autour de ce qui se dit et s’écrit sur
sonnel technique en informatique dans l’importance des technologies en éducation
chaque commission scolaire, il est clair que et de ce qui se fait ? s’intéresse-t-on suffi-
les besoins dépassent largement la capacité samment aux compétences et aux connais-
de réponse de ces spécialistes et que ce n’est sances nécessaires au personnel éducatif
pas uniquement dans cette voie que se trou- (enseignants et directions) pour favoriser
ve la solution au problème. De nombreuses une véritable intégration pédagogique des
autres possibilités pourraient être étu- technologies dans l’enseignement et l’ap-
diées28 : dépannage et soutien en ligne dans prentissage ? s’assure-t-on qu’une informa-
le fonctionnement d’un ordinateur en tion appropriée et de qualité est accessible et
réseau, dépannage par des pairs plus compé- parvient aux divers acteurs du milieu édu-
tents sur le plan technique ou ayant dévelop- catif ? les sources de financement sont-elles
pé une plus grande expertise, voire par des suffisantes et diversifiées ? Beaucoup plus
élèves, des étudiants ou des étudiantes tech- nombreuses que les réponses, ces questions
niquement compétents à partir du secon- montrent l’ampleur de la tâche à réaliser en
daire, stagiaires de programmes d’informa- matière de recherche pour orienter, baliser,
tique du collégial, de l’université ou des encadrer et soutenir le changement qui
établissements privés, bénévolat de retraités s’amorce. La recherche pertinente et l’évalu-
ou de parents disponibles qui seraient ation seront-elles au rendez-vous de l’im-
détenteurs d’une expertise à cet égard, etc. plantation et de l’intégration ? Les résultats
28 Et constituent, dans certains
en seront-ils suffisamment diffusés auprès
cas, davantage des solutions à
L’accompagnement et le soutien par la des acteurs concernés, qu’ils soient
court terme qu’à long terme, mais
qui peuvent s’avérer utiles dans recherche : qu’il s’agisse de recherche décideurs ou enseignants ?
un contexte en évolution. fondamentale ou de recherche-action en
29 Quelques exemples sont collaboration avec les acteurs sur le terrain,
présentés aux annexes 2 et 4. un gros effort de recherche concertée doit
Chapitre 4. Pour réussir l’intégration pédagogique des technologies
95

Piloter le changement : de financement que cela requiert,


ajouterait-il aujourd’hui.
un rôle crucial de l’État et
des leaders institutionnels C’est ce rôle que doit aujourd’hui
exercer l’État dans le dossier de l’intégration
Dans son rapport annuel 1994-1995 sur pédagogique des technologies nouvelles à
la maîtrise du changement30, le Conseil des fins d’enseignement et d’apprentissage,
observait qu’ « il y a des changements de grande notamment au primaire et au secondaire où
envergure qui ne peuvent être pilotés que son pouvoir d’intervention est plus grand.
par l’État », mais aussi que, peu importe L’importance et l’envergure du changement
l’ampleur des changements à implanter, qu’annonce la pénétration des technologies
« l’État ne peut pas se détacher de toute numériques et multimédias dans l’ensemble
responsabilité directe ou indirecte à l’égard de la société et en éducation n’ont peut-être
du changement en éducation ». C’est le cas pas encore été saisies à leur juste valeur par
pour l’intégration pédagogique des les décideurs politiques. On semble avoir
technologies nouvelles dans l’ensei- trop souvent adopté ces technologies en
gnement et l’apprentissage, un chan- fonction de l’influence qu’elles exercent
gement qui risque de transformer désormais dans les sociétés contemporaines
l’éducation comme aucun autre et pour le potentiel de développement
changement n’a pu le faire depuis qu’elles font miroiter, sans avoir nécessaire-
l’avènement de l’imprimerie. ment préparé le terrain au préalable pour en
faire un usage qui permette une exploitation
Compte tenu que l’État s’est engagé, au optimale de leurs possibilités ; à l’échelle de
cours des dernières années, dans une cer- la société, on le constate par la lente évolu-
taine décentralisation de ses pouvoirs et tion du commerce électronique au Québec.
responsabilités vers les établissements, on a En éducation, les ordinateurs sont entrés
peut-être tendance à croire, parfois, qu’il est dans les écoles depuis le début des années
appelé à jouer un rôle de plus en plus effacé. 1980, un grand nombre d’écoles ont été
Le Conseil profite de l’occasion pour rappe- branchées sur Internet entre 1996 et 1998 ;
ler, en s’inspirant de son rapport annuel petit à petit, des techniciens ont été
1995-1996 sur le partage des pouvoirs et des embauchés pour que le parc informatique
responsabilités en éducation 31, certaines puisse fonctionner convenablement — mais
responsabilités que l’État lui semble tenu ce c’est qu’en 1999 que des mesures budgé-
d’assumer en éducation : taires spécifiques ont reconnu l’ampleur des
besoins en la matière — et l’on a graduelle-
• un pilotage du système qui implique
ment pris conscience des besoins de forma-
autonomie, initiative et innovation à la base ;
tion du personnel enseignant pour utiliser
• un rôle d’interlocuteur et d’acteur de adéquatement le matériel disponible dans
soutien, notamment pour favoriser la un contexte d’enseignement et d’apprentis-
recherche et la mise en commun de l’exper- sage. Malgré tout ce qui s’est fait, les
tise développée dans les divers réseaux ; enseignants disent souffrir du manque de
soutien technique et des lacunes de leur
• un engagement authentiquement politique
formation pour entreprendre avec con-
sur le terrain des orientations, des résultats
fiance l’intégration pédagogique des tech-
à escompter et de la responsabilisation
nologies dans leur pratique professionnelle,
publique des organismes d’éducation ; 30 Vers la maîtrise du change-
particulièrement dans le contexte de la
ment en éducation, p. 55.
• un engagement clair à l’égard de l’éduca- réforme des programmes du primaire et du
31 Pour un nouveau partage
tion comme priorité sociale — et du niveau secondaire. des pouvoirs et responsabilités
en éducation, p. 74.
Éducation et nouvelles technologies
96

De nombreuses questions méritent pédagogique dans une commission scolaire


d’être explorées. Le Conseil en formule cer- considérée comme l’une des mieux
taines qui lui apparaissent particulièrement branchées du réseau : « Il manque une poli-
importantes : pourquoi l’État et le ministère tique commune parmi les commissions sco-
de l’Éducation consacrent-ils des sommes laires pour l’intégration des nouvelles tech-
importantes pour faire entrer le système édu- nologies. Il nous faudrait un canevas pour
catif dans l’ère de la numérisation et de la pouvoir tous travailler dans le même sens.
réalité virtuelle ? chez les décideurs poli- (...) C’est devenu très difficile d’avoir une
tiques, quels objectifs en lien avec la mission idée d’ensemble de ce qui se fait en éduca-
éducative souhaite-t-on poursuivre par l’in- tion au Québec32.» Il est souhaitable que
tégration des technologies en éducation ? l’ensemble du milieu éducatif puisse être en
s’est-on arrêté aux enjeux politiques, cul- mesure de s’appuyer sur des orientations et
turels, sociaux, éthiques, économiques des objectifs déterminés par l’État en con-
qu’elles posent en éducation ? est-on bien certation avec tous les acteurs concernés.
informé des retombées des investissements
consentis, les a-t-on évaluées ? sur quelle(s) Quelques constats
base(s) est établi le ratio de huit élèves par
ordinateur ? comment compte-t-on répon- à considérer et
dre aux besoins d’un branchement de qualité
pour les écoles en région, à la désuétude
pistes à retenir
rapide du parc informatique, à l’évolution Le Conseil s’est efforcé d’identifier
effrénée de la technologie ? sur quelles quelles pourraient être les conditions dans
bases, quelles vues d’ensemble les technolo- lesquelles peut se réaliser l’intégration péda-
gies nouvelles sont-elles en train d’être inté- gogique des technologies dans l’enseigne-
grées aux régimes pédagogiques du primaire ment pour avoir les meilleures chances de
et du secondaire ? Et, dans un autre ordre réussite possibles. Les éléments suivants
d’idées : se préoccupe-t-on suffisamment et peuvent être considérés comme les plus
de façon proactive de l’espace qu’occupe le importants :
gouvernement fédéral dans la problématique
des technologies nouvelles en éducation et • Il importe de considérer les technologies
des ressources (humaines et financières) pour ce qu’elles sont : un moyen qui
qu’il y consacre, dans un secteur par ailleurs s’ajoute aux outils pédagogiques existants
reconnu de juridiction provinciale ? le pour améliorer l’enseignement et l’appren-
Québec s’assure-t-il d’une représentation tissage, de façon à augmenter les chances
dans les instances fédérales qui intervien- de réussite d’un plus grand nombre
nent à cet égard ? d’élèves, d’étudiants et d’étudiantes. Mais
ce sont d’abord et avant tout la compé-
Le Conseil estime que l’État doit tence pédagogique, la créativité et l’esprit
piloter le changement qu’entraînent critique des enseignants et des ensei-
les technologies nouvelles en éduca- gnantes qui garantiront un usage optimal
tion. C’est un changement de taille des technologies en éducation et non pas
qui doit être pensé, orienté, balisé, les technologies elles-mêmes, si puissantes
32 Guy Bergeron, conseiller financé, évalué. Et compte tenu du niveau
pédagogique à la Commission
soient-elles. Par ailleurs, un environ-
scolaire des Découvreurs de décentralisation vers les établissements, à nement matériel adéquat et ergono-
(Sainte-Foy), dans un article de tous les ordres d’enseignement, les leaders mique, ainsi que des contenus appropriés,
Carlos Soldevila, « L’ordinateur institutionnels sont appelés à assumer le constituent des éléments essentiels à l’inté-
à l’école. Perdu dans le
cyberespace », Voir en ligne,
même genre de responsabilités dans leurs éta- gration et auxquels peuvent prétendre les
semaine du 30 mars au 5 avril blissements et auprès de leurs commettants. enseignants et les enseignantes de même
2000 (www.voir.ca/index.asp). Comme l’observait récemment un conseiller que les populations étudiantes.
Chapitre 4. Pour réussir l’intégration pédagogique des technologies
97

• Dans le contexte actuel, l’intégration milieu éducatif travaille de concert — et


pédagogique des technologies doit selon une vision commune et partagée —
s’inscrire dans la réforme éducative en à l’intégration pédagogique des technolo-
voie d’implantation au primaire et au gies nouvelles à des fins d’enseignement
secondaire et être considérée comme un et d’apprentissage, dans l’optique de la
moyen d’accompagner et de favoriser le mission confiée au système éducatif. Pour
changement de paradigme souhaité à tous développer une vision commune sur les
les ordres d’enseignement; à court terme, enjeux et les défis de l’intégration péda-
et compte tenu du niveau de pénétration gogique des technologies, il faut informer
des technologies dans les foyers, l’intro- et sensibiliser les acteurs de l’éducation
duction des technologies dans les éta- sur les tenants et aboutissants d’une
blissements scolaires vise aussi un objectif telle problématique; en la matière, l’État a
d’équité sociale. un rôle important à jouer, et notamment la
responsabilité première de développer et
• Il faut prévoir du temps (et donc amé-
de proposer un cadre de référence
nager le temps disponible) pour que le
sur l’intégration des technologies en
personnel enseignant puisse apprivoiser
éducation.
les technologies et découvrir de quelle
façon les utiliser — voire les adapter —
afin de les intégrer à une démarche péda-
gogique en lien avec les résultats recher-
chés; c’est pourquoi le milieu éducatif
doit disposer des budgets nécessaires
pour offrir du temps de formation, de
réflexion et d’expérimentation, voire de
diffusion et de partage d’information et
d’expertise, à ceux et celles qui s’engagent
dans un projet d’intégration pédagogique
des technologies. Il importe également de
soutenir et d’accompagner le personnel
enseignant dans sa démarche, à la fois sur
les plans étatique et institutionnel, péda-
gogique, technique et sur celui de la
recherche, de préférence de nature colla-
borative à ce moment de l’intégration
des technologies nouvelles en éducation.
D’autre part, si la formation initiale et
continue du personnel enseignant est fon-
damentale en matière d’intégration péda-
gogique des technologies dans l’enseigne-
ment, celle des gestionnaires et des divers
personnels susceptibles d’accompagner
l’enseignant dans sa démarche ne doit pas
être négligée.

• L’État et les responsables institutionnels


doivent piloter le changement qu’entraîne
la pénétration des technologies nouvelles
en éducation afin que l’ensemble du
Chapitre 5
Des enjeux sociaux et institutionnels
importants

L’implantation des technologies nouvelles en éducation doit d’abord


être perçue comme un moyen puissant à mettre au service de l’enseigne-
ment et de l’apprentissage. Toutefois, les technologies n’étant pas neutres,
comme le soulignent penseurs et philosophes, il y a des enjeux dont
l’ensemble du milieu éducatif et les acteurs décisionnels doivent prendre
conscience afin que l’implantation des technologies en éducation soit une
option bénéfique pour tous, socialement, culturellement et économique-
ment. Par ailleurs, la pénétration des technologies dans les établissements
d’enseignement et de formation n’a pas nécessairement la même portée à
travers tout le système éducatif et les enjeux qui y sont associés peuvent
également varier. Il importe donc de considérer de quelle façon se posent les
défis et les enjeux pour chacun des ordres et secteurs d’enseignement.
Éducation et nouvelles technologies
100

Des enjeux liés à être maintenue en grande partie


grâce aux acteurs de l’éducation.
une appropriation Aujourd’hui, cependant, l’école est en
concurrence directe avec d’autres
sociale et culturelle « agents d’éducation » en matière de
des technologies langue et de culture : les médias élec-
troniques, au sujet desquels on pour-
Tout au long de la préparation du rait pratiquement parler de concur-
présent rapport, le Conseil a pu constater à rence « déloyale ». Car l’école peut diffi-
quel point l’implantation et l’intégration des cilement atteindre le niveau de fascination
technologies dans la pratique éducative des qu’exercent ces technologies et leurs con-
enseignants soulevaient un bon nombre de tenus sur les générations montantes et
questions dont il fallait également se pré- jamais la communauté francophone dans
occuper dans un contexte d’éducation. Les son ensemble ne pourra rivaliser avec la
questions qu’il a retenues sont de nature et masse de produits qui contribuent à déverser
de portée différentes, mais elles visent un la culture américaine sur la voie électro-
seul et même objectif : que l’éducation nique. À preuve, alors que, dans d’autres
puisse remplir sa mission d’instruc- secteurs d’activité, la population non anglo-
tion, de socialisation et de qualifica- phone consulte davantage une information
tion professionnelle et jouer son rôle produite dans sa propre langue (par exemple :
de façon efficace dans le développe- 70 % des internautes consultent des sites
ment et l’évolution de la société québé- dans leur propre langue et 15 % en anglais
coise, tout en contribuant à préserver dans le domaine du commerce, 68 % contre
ce qui en fait sa spécificité sur les 32 % dans le domaine de la finance), c’est
plans culturel et linguistique et les dans le domaine de la culture que l’écart
valeurs qui y sont privilégiées. serait généralement le plus faible avec 55 %
des internautes qui consultent dans leur pro-
Ces enjeux qui ont retenu l’attention du
pre langue et 40 % qui le font en anglais1; de
Conseil sont présentés ci-dessous sans
quoi faire réfléchir. C’est là une responsabi-
ordre particulier d’importance; ils lui appa-
lité à laquelle on ne pourrait se dérober,
raissent tous dignes d’intérêt sur les plans
comme société, si l’on considère que la jeune
social, culturel ou économique. Certains
génération se nourrit des images qu’on veut
pourraient être considérés comme des con-
bien lui proposer2.
ditions de réussite dans l’implantation des
technologies à des fins pédagogiques. Il est Le Conseil n’a pas à déterminer si
1 Réjean Roy avec la collabora- cependant apparu au Conseil que ces élé- les technologies nouvelles constituent
tion de Pierre Georgeault, ments étaient plutôt de l’ordre des enjeux,
L’inforoute en français:
une menace ou un atout pour la spéci-
un portrait québécois, Conseil de c’est-à-dire ce que l’on peut gagner ou per- ficité québécoise, il s’en préoccupe
la langue française, juin 1998, p.vii dre dans une opération de changement, de cependant dès qu’il s’agit d’éducation.
(www.clf.gouv.qc.ca/PubB146/B14 transformation. C’est pourquoi il estime important de
6.pdf).
signaler quelques constats. Grosso modo, en
2 La Politique québécoise
de l’autoroute de l’information,
L’affirmation de la termes de pages recensées sur le réseau
Agir autrement, p.36. spécificité québécoise Internet (un milliard en février 2000),
3 OBJECTIF, L’observateur l’anglais occupe plus de 85 % de l’espace
des tendances inforoutières en La langue et la culture ont tou- inforoutier et le français un faible 2 %3; en
francophonie, Publication du jours été au cœur de la mission des pourcentage du total des contenus, cette
Centre international pour le établissements scolaires ; au Québec,
développement de l’inforoute
prédominance de l’anglais diminuera au fil
en français (CIDIF), vol.1, n° 1, la spécificité de l’une comme de l’autre des ans, au fur et à mesure qu’une présence
printemps 2000, p. 22. sur le continent nord-américain a pu non anglophone s’installera sur le réseau,
Chapitre 5. Des enjeux sociaux et institutionnels importants
101

mais elle continuera vraisemblablement de Internet (mais aussi dans le multimédia sur
croître en chiffres absolus au même titre cédérom), qu’ils soient ou non destinés à
d’ailleurs que les contenus dans d’autres l’éducation. En même temps, pour la fran-
langues. Le Conseil de la langue française fait cophonie (comme pour d’autres petites
remarquer que « chaque nation produit communautés linguistiques), Internet se
majoritairement de l’information dans sa présente aussi comme une occasion à saisir
langue4», ce qui contribue à faire diminuer la pour partager l’information produite en
proportion occupée par l’anglais. Mais si l’on français et assurer une diffusion de contenus
considère la distribution géographique du auprès d’un vaste public qu’il serait impossi-
français sur la planète, il est clair que la ble de rejoindre par les voies traditionnelles,
communauté francophone internationale favorisant ainsi la promotion de la langue.
devra « se serrer les coudes » pour s’assurer En 1996, le Conseil de la langue française
une présence de qualité et quantitativement estimait que les contenus de l’inforoute
intéressante, sur les plans linguistique et québécoise pouvaient déjà, à cette époque,
culturel, dans les contenus diffusés sur répondre à un nombre appréciable de
besoins. L’intervention de l’État lui appa-
raissait tout de même nécessaire pour faire
Une occasion à ne pas manquer plus et mieux; cette intervention, estimait
l’organisme, doit se faire « avec conviction »
« [...] L’arrivée des inforoutes aura sur l’avenir du si, comme société, on ne veut pas rater le
français et de l’ensemble des langues de l’humanité un coche linguistique car, ajoutait-on, ne sait
effet semblable à celui qu’a eu, voilà 500 ans, l’appari-
pas quand passera le prochain7.
tion de l’imprimerie. Tout comme l’imprimerie a bousculé
l’équilibre existant au Moyen Âge entre le latin et les
Pour les établissements du sys-
langues nationales ou entre le français et les langues
parlées aux quatre coins de la France, l’avènement des tème éducatif à qui l’on demande de
inforoutes modifiera, au cours des prochaines décennies, réaliser l’intégration pédagogique des
les rapports des langues entre elles ». technologies nouvelles dans l’ensei-
gnement et l’apprentissage, c’est par
« Il est à espérer que le Québec et ses partenaires fran-
une facilité d’accès aux contenus fran-
cophones saisiront la chance unique que leur offre
actuellement l’arrivée des inforoutes et des nouvelles cophones et le développement de con-
technologies de l’information et qu’ils sauront susciter, tenus numérisés adéquats que pourra
un demi-millénaire après l’apparition de l’imprimerie, un se perpétuer en classe et dans la salle
nouvel essor de la langue française. » de cours une présence linguistique et
Source : Conseil de la langue française5 culturelle francophone.
« Certes, il est possible de s’apitoyer, de s’alarmer et
Concernant la facilité d’accès aux con-
même de se résigner quant à l’inévitable domination de
l’anglais dans Internet. Cependant, on peut aussi [...] tenus, les portails éducatifs qui existent à
choisir de voir dans l’inforoute une chance unique, pour l’heure actuelle8 constituent une première 4 L’arrivée des inforoutes :
toutes les cultures nationales, de relancer la démocrati- porte d’entrée intéressante, quoique insuf- occasion pour un nouvel essor
sation culturelle et de rayonner aussi bien dans leur pro- fisante, particulièrement pour les besoins du du français, Mémoire soumis
pre pays qu’à l’étranger. En effet, l’espace occupé par les primaire-secondaire (formation générale à la Commission de la culture
sites de langue anglaise n’enlève nullement de place aux dans le cadre du mandat d’ini-
autres langues et aux autres cultures, puisque la quan-
et professionnelle). À cet égard, devant le foi- tiative portant sur « Les enjeux
tité de contenus inforoutiers est potentiellement infinie. sonnement de ressources actuelles, de du développement de l’inforoute
toutes provenances, il faudrait trouver québécoise », août 1996.
[...] Aussi le véritable défi réside-t-il davantage dans la
création de pôles d’attraction et suppose-t-il de tabler comment procéder pour en permettre un 5 Ibid., p. 9.
sur une stratégie de présence qui assure la création et la accès plus systématique aux divers acteurs 6 Op. cit., p. 35.
circulation de contenus de qualité. »
du milieu éducatif. Sans nécessairement 7 Op. cit., p. x.
Source : Politique québécoise de l’autoroute de l’information6 aller jusqu’à une forme de guichet 8 Un certain nombre d’entre
unique, il importerait néanmoins de faciliter eux sont présentés à l’annexe 6.
Éducation et nouvelles technologies
102

la tâche à ceux qui veulent bénéficier de la soient à la fois solidement arrimés aux curri-
somme de contenus qu’offre l’inforoute. culums d’études, mais également capables de
Dans le même ordre d’idées, en ce qui a trait s’inspirer de ce qui se fait de plus intéressant
aux moteurs de recherche, il n’est pas cer- pour les jeunes publics dans l’industrie
tain qu’ils permettent actuellement de privée du ludiciel — ces didacticiels qui
repérer avec suffisamment d’efficacité le amusent et instruisent en même temps.
faible pourcentage de documents rédigés en
français parmi la masse de documents en Sur cette question relative aux
anglais9 ou, de façon plus spécifique, les con- contenus qu’il faudrait développer au
tenus pouvant servir à des fins éducatives. Québec en matière d’éducation, le
Avec le soutien financier de l’État et en Conseil identifie de nombreuses ques-
concertation avec le milieu éducatif, il y a tions dont il faudrait débattre dans le
sans doute là une voie à explorer pour les milieu éducatif afin d’opter pour des
spécialistes de ce type d’outil. solutions qui puissent avant toute
chose répondre aux besoins des
9 C’est là un constat que
faisait le Conseil de la langue Quant aux contenus numérisés, l’enjeu acteurs concernés sur le plan péda-
française en 1996, dans un y a alors une double portée : culturelle et gogique. Par exemple : qui devrait assumer
mémoire soumis à la Commission économique. Il importe en effet de s’assurer la responsabilité de concevoir, mettre en
de la culture : « L’arrivée des
inforoutes : occasion pour un qu’il y ait tout à la fois des contenus forme et diffuser les contenus sur support
nouvel essor du français », numérisés qui permettent de véhiculer la électronique? quel type de support privilé-
op. cit. (www.clf.gouv.qc.ca/ réalité québécoise et des contenus qui soient gier (Internet, cédéroms, manuel électro-
pdf.inforoute.pdf).L’évolution
d’Internet au cours des dernières
arrimés aux curriculums d’études du système nique10, etc.)? quels sont les contenus à
années a sans doute atténué éducatif québécois. Il faut encourager prioriser (en lien avec les programmes et les
ce constat mais sans vraiment l’effort de création de tels contenus et la pro- curriculums, en lien avec des besoins locaux
l’éliminer.
duction de connaissances (par une plus ou pour usage partout à travers le monde)?
10 Ce n’est plus une vision grande synergie entre l’enseignement et la comment garantir la qualité des produits
d’avenir : le « cartable électro-
nique » et le « manuel scolaire
recherche, à tous les ordres d’enseignement) (évaluation ministérielle, label de qualité11,
électronique » ont fait leur entrée afin de permettre le développement de etc.)? comment assumer les coûts (subven-
(encore timide, sans doute) dans produits du genre au Québec et en faire la tions gouvernementales, partenariats avec le
le monde de l’éducation et les
diffusion dans toute la francophonie, pour privé, revenus publicitaires)? comment, dans
maisons d’édition s’y intéressent
de très près. Des dossiers à lire les contenus francophones, mais aussi sur la des productions de type « html », qui
sur le sujet : The Future of scène internationale avec les contenus qui établissent des liens avec des contenus sur
E-Textbooks et autres textes s’y prêtent, en anglais comme en français. le réseau, composer avec l’instabilité des
(www.wired.com/news/
culture/0,1284,38061,00.html). À l’enseignement supérieur, des efforts sont adresses sur Internet12 ? Compte tenu des
Sur l’expérimentation du déjà amorcés en ce sens; cependant, ils sont sommes à investir et des enjeux éducatifs,
cartable électronique en France, généralement limités et freinés par des socioculturels et économiques que de telles
voir http://thot.cursus.edu/
rubrique.asp?no=8267 et Havas
problèmes d’ordre budgétaire, compte tenu questions soulèvent, les orientations qui
Éducation http://195.115.13. des sommes nécessaires pour produire des seront prises à cet égard ne peuvent l’être à
192/fr/html. contenus numérisés à des fins d’enseigne- la légère et toutes les facettes de la problé-
11 Comme le fait la France, par ment et d’apprentissage. Au primaire- matique doivent être considérées en concer-
exemple, avec ses produits RIP secondaire, la dynamique est différente. tation avec les acteurs concernés.
(Reconnu d’intérêt pédagogique).
Le contrôle qu’exerce l’État sur les contenus
12 Constamment, de nouvelles des programmes et sur certains produits de La Politique québécoise de l’autoroute
adresses sont créées et d’autres de l’information invitait l’État à jouer le rôle
disparaissent ; comment s’assu- nature didactique (manuels et cahiers
rer de contenus qui se réfèrent à d’exercices, par exemple), le rôle que doivent de chef de file dans les sphères qui relèvent
des adresses dont on ne sait trop y jouer les praticiens de l’éducation pour que directement de lui, et donc dans le domaine
quelle sera leur durée de vie et de l’éducation. Comme il s’agit de com-
s’il sera encore possible de les
les produits répondent à leurs besoins,
consulter lors de l’utilisation exigent le développement de contenus qui biner les responsabilités qui sont
d’un produit qui y fait référence ? siennes en éducation et celles qu’il a,
Chapitre 5. Des enjeux sociaux et institutionnels importants
103

fondamentalement, à l’égard de la L’équité dans le partage des ressources :


culture et de la langue dans la société c’est là une autre forme d’équité dont il faut
québécoise, le Conseil demande à prendre conscience en éducation, en parti-
l’État d’assumer son rôle de chef de culier parce que les budgets consacrés au
file sans ambiguïté et avec conviction. secteur ne sont pas illimités même si les
besoins et les attentes semblent l’être.
La recherche de l’équité L’accent que l’on estime fondamental de
et le souci de l’éthique mettre aujourd’hui sur la pénétration des
technologies nouvelles dans l’enseignement
La recherche de l’équité est un enjeu et l’apprentissage, et les ressources impor-
très large qui ne couvre pas uniquement tantes qui doivent être consacrées à un tel
l’équité au sens où il en a déjà été question à objectif, ne doivent pas faire oublier les
différents moments du présent rapport. Elle autres besoins de l’éducation en matière
est certes importante, cette équité qui vise de ressources humaines, matérielles, finan-
un objectif éminemment social de permettre cières.
à chaque individu d’avoir accès aux
ressources de l’éducation, y compris les Dans le contexte particulier des tech-
technologies nouvelles dans le contexte nologies nouvelles, le secteur qui semble le
actuel. Aussi le Conseil souhaite-t-il rappeler plus à risque dans l’allocation des ressources
à quel point la pénétration des technologies est celui des bibliothèques institutionnelles
dans le système éducatif ne doit jamais où certains considèrent que « l’injection
contribuer à pénaliser ceux et celles qui, de massive de sommes réservées à l’achat de
par leur environnement économique, social micro-ordinateurs dans les écoles et à l’im-
ou culturel, n’ont pas ou ont peu accès à ce plantation de l’infrastructure pour leur mise
type de ressource. La place qu’occupe en réseau [...] a peut-être eu comme effet de
l’information dans une économie mettre au rancart certaines bibliothèques d’é-
fondée sur le savoir ne doit pas donner cole14». Depuis de nombreuses années, dans
naissance à une autre fracture sociale tout le système éducatif, les budgets man-
qui distinguerait entre les inforiches quent pour maintenir ou renouveler les col-
et les infopauvres13; le système éducatif lections, rester à jour dans l’achat
est l’une des principales ressources d’ouvrages servant les besoins de l’enseigne-
dont dispose la société pour contrer ment et de la recherche. Et dans le même
une telle éventualité. temps, les technologies nouvelles (la téléma-
tique, les cédéroms, la numérisation des con- 13 L’image qu’utilisent les
S’agissant d’équité, le Conseil y englobe tenus, etc.) viennent donner une accessibilité Américains à cet égard est
également d’autres aspects qui relèvent du extraordinaire à des contenus qui peuvent intéressante ; ils parlent du
« digital divide », par analogie
sens fondamental du mot « équité » : que pallier les lacunes des bibliothèques avec le « continental divide »,
chacun reçoive selon son dû. Le mot peut de l’école, du collège ou de l’université. ces points du continent où les
ainsi avoir une consonance morale, mais Comment pourra-t-on assurer la survie des eaux des glaciers se séparent
pour aller vers l’océan Atlantique
aussi une consonance plus matérielle (en ter- bibliothèques institutionnelles et tirer profit
ou vers l’océan Pacifique.
mes de ressources, par exemple). Aussi, le de l’expertise des spécialistes qui y œuvrent,
14 Jocelyne Dion, dans
Conseil relève-t-il deux autres aspects de dans l’utilisation complémentaire des nou- Les chroniques de l’Infobourg,
l’équité qui lui apparaissent constituer un velles ressources et des ressources plus tradi- dossier sur les bibliothèques,
enjeu sur ce plan : le partage des ressources, tionnelles? Dans certains cas, notamment en décembre 1999, p. 4.
la reconnaissance des acquis et son pendant, milieu primaire-secondaire, une transforma- 15 Voir ce qui se fait à cet
l’évaluation. tion s’est déjà amorcée pour en faire des égard à la polyvalente Hyacinthe-
Delorme, commission scolaire
« Centre documentaires multimédia15». de Saint-Hyacinthe
À l’enseignement supérieur, quel rôle leur (www.biblios.saint-
reconnaître, quel avenir leur réserver? hyacinthe.qc.ca/polyvalente).
Éducation et nouvelles technologies
104

L’équité dans la reconnaissance des donné), dans un contexte où les programmes


acquis et son pendant, l’évaluation : une institutionnels sont censés être conçus en
question d’équité parce qu’il s’agit de recon- fonction d’objectifs éducatifs bien précis —
naître à toute personne ce à quoi elle a droit; touchant à la fois le savoir, le savoir-faire et le
dans le présent contexte, c’est la valeur des savoir être — et pas seulement dans une
apprentissages réalisés ou des savoirs acquis perspective d’accumulation de connaissances?
de façon non traditionnelle ou non dis- que devient l’approche-programme? À ce titre,
ciplinaire. La pénétration des technologies comment évaluer la qualité d’une formation
nouvelles dans le domaine de l’éducation, qui en serait totalement distincte et qui serait
qu’elle se fasse dans le cadre de l’intégration comptabilisée en vue de l’octroi d’un diplôme
pédagogique, du téléapprentissage ou de la par l’État ou par un établissement universitaire?
16 Les modes de financement formation en ligne, soulève toute la question
actuels dans les universités ne de l’évaluation et de l’accréditation des D’une certaine façon en lien avec la
favorisent guère le partage de recherche de l’équité sur le plan moral et
« clientèles » et l’acquisition de
acquis, que ce soit sur le plan disciplinaire ou
crédits à l’extérieur de l’établisse- sur le plan institutionnel, s’il s’agit de cours financier, les préoccupations relatives
ment qui décernera le diplôme suivis sur le réseau Internet. au respect de l’éthique dans l’utilisa-
final. D’autre part, les ententes tion des contenus présents sur le
« à l’amiable » qui existent à
Le développement de la formation en réseau Internet apparaissent de plus
l’heure actuelle entre certains
établissements universitaires ligne, particulièrement en enseignement en plus comme un enjeu important.
pour reconnaître des crédits de supérieur, mais aussi au primaire-secondaire,
cours pourront difficilement se exigera des mécanismes officiels de recon- Le respect de l’éthique dans le
maintenir si le téléapprentissage domaine de la propriété intellectuelle et
se répand. naissance des acquis16 pour que règne la plus
grande équité possible à l’égard de tous ceux du droit d’auteur : une question d’équité
17 Voir, entre autres, les nom-
et celles qui se seront prévalus des forma- morale et financière. Avec l’émergence des
breux sites sur le sujet référencés
dans les publications suivantes : tions et des cours offerts sur l’inforoute. Au technologies nouvelles, mais surtout celles
Clément Laberge, « Tricher à primaire-secondaire, des familles ont déjà de l’information et de la communication, il
l’école avec Internet », L’école n’a jamais été aussi facile d’usurper, pour son
branchée, vol. 3, n˚ 2, juin 2000 ; commencé à assurer l’instruction de leurs
Marianne Kugler, « Un original ou enfants à partir des contenus existants sur profit personnel, les contenus qui sont
une copie ? », Québec français, Internet ou disponibles sur le marché déposés sur le réseau pour information
n˚ 115, automne 1999 ; Fabien auprès de la collectivité. Internet constitue
Deglise, « Internet à la rescousse
(didacticiels et cédéroms éducatifs, par
des cancres », Branchez-vous !, exemple); à quel genre d’évaluation se un réservoir quasi inépuisable de contenus
5 mai 2000. prêtera ce mode de formation au regard de multimédias pouvant contribuer à l’acquisi-
18 Dans le domaine des tech- la triple mission de l’éducation qui est d’in- tion des connaissances aptes à concourir à la
nologies de l’information et de la construction du savoir requis dans la société
communication, les universités
struire, socialiser et qualifier? Dans les univer-
s’appuient sur l’expertise dévelop- sités, la mobilité étudiante et la présence en devenir. Mais bien qu’ils soient à la dispo-
pée dans le contexte de la d’étudiants étrangers exigent déjà certains sition de tous, ces contenus n’en demeurent
recherche et des publications
scientifiques pour l’adapter aux mécanismes institutionnels de reconnais- pas moins la propriété intellectuelle de ceux
spécificités du nouveau contexte. sance des diplômes et de validation des con- et celles, individus ou organismes, qui les ont
La Conférence des recteurs et des conçus. Et sans qu’il y ait nécessairement
principaux des universités du naissances. La popularité du téléapprentis-
Québec s’y intéresse également sage étant appelée à croître auprès des popu- compensation financière associée à l’utilisa-
de près comme en témoigne une tion de tels produits, l’obligation morale et
Journée d’étude sur le droit lations étudiantes, les établissements
d’auteur et les technologies de devront se donner les moyens de valider les éthique de mentionner l’origine des con-
l’information et des communica- tenus puisés à même le réseau électronique
tions dans l’enseignement univer-
cours et les programmes assortis d’un
sitaire, tenue en janvier 2000 diplôme qui sont offerts sur Internet et dont demeure entière.
(www.crepuq.qc.ca/NTIC/DA). Voir certains étudiants et étudiantes pourront
aussi un site français qui fait le Grandement facilité, et en voie de
tour de la question en termes souhaiter se prévaloir dans le cadre de leur for-
clairs et de façon très devenir une industrie pour certains17, le
mation. Comment attribuer une valeur aca-
synthétique : Droit d’auteur dans plagiat doit faire l’objet d’une attention
l’enseignement, par LegaMédia : démique à de telles formations (en fonction
(www.legamedia. education.fr).
particulière dans le système éducatif,
des critères de qualité d’un établissement
Chapitre 5. Des enjeux sociaux et institutionnels importants
105

d’abord par une formation adéquate sur le Le choix de l’éducation


plan des valeurs, mais aussi dans le cadre des
apprentissages qui encouragent le recours au
des usagers plutôt que
« copier-coller », une technique utile mais celui de la censure
qui doit être balisée dès que son usage
Le Conseil l’a déjà observé à quelques
s’amorce en classe.
reprises depuis le début du présent rapport,
En matière de respect de la propriété les technologies nouvelles, tout particulière-
intellectuelle et de la dégradation que lui fait ment les technologies de l’information et de
subir le plagiat, le système éducatif a un rôle la communication, peuvent être d’une
de tous les instants à jouer pour faire en richesse inouïe, mise à la portée de tous et
de toutes sur le réseau électronique. 19 Op. cit., p. 42.
sorte que chacun et chacune, au fur et à
mesure de sa progression dans les ordres Toutefois, ces contenus de toute nature — 20 Voir « La porno attaque »,
allant du meilleur au pire dans la gamme de archives du 3 novembre 1999
d’enseignement, sache comment tirer parti, à l’adresse suivante :
en toute honnêteté intellectuelle, des con- ce que peut offrir l’intelligence humaine — http://canoe.qc.ca.
tenus offerts sur Internet ; c’est en grande sont effectivement à la portée de tous et
21 À cet égard, un document de
partie au système éducatif que revient la sans distinction aucune, notamment en réflexion intitulé « Implantation
responsabilité de développer la compétence matière d’âge. Qui plus est, il arrive même de services de courriel dans les
que des contenus non recherchés et non écoles : exigences à satisfaire
éthique nécessaire aux usagers des technolo- afin d’assurer la protection des
gies nouvelles. Concernant l’aspect plus spé- demandés par l’usager, lui parviennent par le droits des personnes et le partage
cifique des droits d’auteur et des formes de courrier électronique ou lui soient imposés des responsabilités » a été pré-
sur son écran20; une situation non négli- paré par le Centre de recherche
rémunération ou de reconnaissance qui peu- en droit public de l’Université de
vent y être associées, il s’agit d’un enjeu geable en contexte éducatif, particulièrement
Montréal (CRDP) et rendu public
majeur à l’échelle internationale, qui peut au primaire-secondaire. le 3 novembre dernier par le mi-
nistre délégué à l’Autoroute de
être néfaste au développement du partage
Dans la problématique de l’utilisation l’information et aux services gou-
de l’information sur le réseau électronique. vernementaux (www.autoroute.gouv.
des technologies de l’information et de la
Pour preuve, dans le domaine de l’éducation, qc.ca/publica/pdf/courriel_ecoles.
communication en milieu scolaire — la ques- pdf). Ce guide invite les écoles et
il devient de plus en plus difficile d’utiliser
tion ne se posant pas pour les autres tech- les commissions scolaires à se
des images pour illustrer certaines produc- doter d’un règlement interne con-
nologies —, décideurs institutionnels, ensei-
tions (manuels scolaires ou productions mul- cernant l’utilisation d’Internet
gnants et parents sont préoccupés par les afin d’y préciser, entre autres, les
timédias) compte tenu des sommes impor-
aspects suivants : la diffusion de renseigne- limites de leurs responsabilités
tantes requises pour défrayer les droits d’au- (respect du caractère confidentiel
ments personnels21 (par exemple dans les
teur exigés lors de l’utilisation des banques des communications de l’élève),
activités de bavardage en ligne, mais la chose
conçues à cet effet. L’ État doit jouer un rôle les utilisations qui seront faites
peut également se produire sur un site de ce médium (recherche, projets
en la matière et peut s’appuyer sur l’exper-
scolaire qui présente les enfants et encou- scolaires, orientation profession-
tise et la collaboration du milieu universi- nelle, etc.) et les interdits (trans-
rage les échanges avec d’autres écoles à
taire où le sujet est éminemment prégnant18. mettre des virus, pirater des sites,
travers le monde), les contenus associés à la etc.). Voir « Courriel à l’école : la
pornographie et à la pédophilie mais aussi confidentialité, ça s’apprend »,
Entre les droits des uns et les besoins ceux qui prônent la violence, le racisme, Multimédium (www.mmedium.com/
des autres cgi-bin/nouvelles.cgi ?Id=4533).
l’intolérance sous toutes ses formes22 et,
dans un tout autre registre, toute incitation 22 Voir notamment le dossier du
« Au Québec comme ailleurs, l’absence de garantie
réseau Éducation-Médias sur le
suffisante concernant le respect des droits de propriété à la consommation. sujet (www.reseau-
intellectuelle demeure actuellement le principal frein à medias.ca/fre/haine/ hintro.htm) ;
la diffusion de contenus à haute valeur ajoutée sur l’in- Dans le milieu éducatif, on s’entend Guy Caron, « Faire face à la haine
foroute. Un équilibre reste à trouver entre la protection généralement pour reconnaître « qu’il sur Internet. Votre élève pourrait-il
des droits des créateurs et la liberté des utilisateurs croire l’incroyable ? », Les
d’accéder aux œuvres et de pouvoir s’en servir au besoin. »
n’existe aucun moyen efficace à 100 % de Chroniques de l’Infobourg, vol. 2,
protéger les enfants de tous les contenus n° 5, mars 2000, p. 13 ; le site
jugés offensants. Ceux et celles qui osent sur le racisme et la discrimination
Source : Politique québécoise de l’autoroute de l’information19
(www.antiracisme.org).
Éducation et nouvelles technologies
106

prétendre le contraire font l’autruche ou possibles pour le milieu scolaire : ne pas


23 Clément Laberge, « La tête mentent effrontément23». En l’absence de utiliser Internet dans l’école25, utiliser des
dans le sable », dans Les
Chroniques de l’Infobourg, vol. 2, toute censure à l’intérieur même du réseau logiciels de censure, prévenir les « coups »
n° 5, mars 2000, p. 23. Internet, trois pistes d’intervention sont par la formation et l’encadrement.
24 Une enquête américaine
de la National School Boards Le point de vue des parents sur les risques Le Conseil estime que les avan-
Foundation arrive aux mêmes d’Internet : quelques résultats d’un sondage tages à retirer de l’utilisation d’Inter-
conclusions dans son rapport
sur les enfants du Canada net à l’école compensent les risques
« Safe and Smart : Research
and Guidelines for Children’s Use dans un monde branché (mai 2000) (à occurrence relativement faible,
of the Internet » (non daté)
toutes proportions gardées) qui peu-
(www.nsbf.org/safe-smart/index. • 55 % des parents croient qu’il leur incombe de décider
html). La revue Electronic School quel contenu leurs enfants peuvent consulter en direct vent exister et que tout éducateur peut
en présente un bref résumé, alors que 44 % sont d’avis que ce sont des personnes s’efforcer de rendre pratiquement
« Parents trust the Internet »,
à l’extérieur du foyer qui devraient décider à quel con- nuls. Concernant les logiciels de censure ou
dans son numéro de juin 2000.
tenu leurs enfants auront accès; de filtrage26, ils ont fait leur apparition dès
25 C’est du moins ce que
pensent certains parents si l’on en 1995, donc aux tout débuts d’Internet pour
• 53 % des parents supervisent abondamment l’usage
juge par l’opinion présentée dans grand public. Très populaires aux États-Unis,
que leurs enfants font d’Internet au foyer; mais 33 %
Le Journal de Montréal du samedi
29 janvier 2000 : « Un élève du ont recours à des logiciels de blocage et de filtrage; ces logiciels seraient moins utilisés au
primaire trouve un site porno sur Québec, en partie parce qu’ils sont peu
Internet, à l’école », p. 5. • 65 % des parents trouvent que l’éducation scolaire efficaces sur les contenus francophones mais
concernant l’utilisation judicieuse d’Internet est très
26 Se référer au dossier présen- aussi parce qu’ils bloquent l’accès à des con-
té sur le sujet dans Les efficace (29 % l’estiment quelque peu efficace);
tenus pertinents à des fins d’éducation27.
Chroniques de l’Infobourg, vol. 1,
n° 5, février-mars 1999 et à celui • 86 % estiment qu’il importe beaucoup que les écoles Le Conseil, il va sans dire, préconise
présenté par le réseau Éducation- jouent un rôle actif dans l’effort d’éliminer tous les l’approche éducative et la vigilance des
médias (www.media-awareness.ca/ risques liés à l’utilisation d’Internet à l’école (11 %
fre/parents/influence/internet.htm).
éducateurs et des parents. Une telle
trouvent que c’est quelque peu important);
approche, qui mise sur l’éducation aux
27 À titre d’exemple, des conte-
nus sur l’anatomie ou le fonction- • 52 % trouvent qu’il serait très efficace d’instaurer un valeurs, le développement du juge-
nement du corps humain, sur la « téléphone rouge » pour rapporter le contenu illégal à ment critique et l’exercice du discer-
morale ou sur l’éducation la police (36 % trouvent que ce serait quelque peu
sexuelle risquent d’être éliminés
nement, a le grand avantage d’être per-
efficace); tinente et valable pour tout contenu 28
d’office par ces logiciels alors que
d’autres contenus plus domma- qui s’écarte des valeurs privilégiées
geables mais utilisant un langage • de façon générale, les parents souhaitent une
imagé passeront sans problème. approche collective et une responsabilité partagée dans le milieu scolaire, dans la famille
(avec les fournisseurs de services et les gouverne- et dans la société en général. Certaines
28 Car il est impossible de tout
prévoir, comme le faisait remar- ments) de la gestion du contenu d’Internet pour leurs commissions scolaires se sont dotées de
quer une enseignante lors des enfants; codes d’éthique sur l’utilisation d’Internet à
séances de consultation du
Conseil : dans le cadre d’une • au nombre des solutions proposées pour les écoles (en l’école, considérant que « la censure tech-
recherche avec ses élèves sur le ordre décroissant) : utilisation de logiciels de blocage, nique pourrait être utile [mais que] l’éduca-
sujet de la toxicomanie, des sites supervision de l’utilisation d’Internet, formation, tion demeure incontournable29». Par ailleurs,
où des produits étaient offerts à
appareils installés dans les aires publiques, poli- il semblerait que l’équipe responsable du site
la consommation ont fait partie
des « découvertes » faites avec tiques d’utilisation, règles d’utilisation. La Toile du Québec30 fasse un travail exem-
l’aide des moteurs de recherche. plaire « pour maintenir un répertoire de sites
Selon le réseau Éducation-médias, « l’enquête révèle que,
29 Citation tirée de Les Web exempts de toute pornographie et de
dans l’ensemble, les parents canadiens sont optimistes à
Chroniques de l’Infobourg, vol. 2,
n° 2, juillet-août 1999, p. 6 ; l’égard d’Internet; ils croient que les avantages de ce nou- tout discours haineux ou provocateur 31»,
se référer au site spécifique de veau média sont plus nombreux que les risques qui lui un modèle dont on ne peut qu’espérer qu’il
présentation du document : sont associés. [...] Les parents comprennent qu’ils ont la soit suivi par les autres entreprises du genre
www.cssh.qc.ca/entraide/code responsabilité de superviser l’utilisation d’Internet par
contrat/internetecolecode.html au Québec, si ce n’est à l’échelle planétaire.
leurs enfants et de leur apprendre comment devenir des
30 www.toile.qc.ca. internautes prudents, sages et responsables. »24 À noter d’ailleurs que l’Association cana-
dienne des fournisseurs Internet (ACFI), qui
31 Les Chroniques de Source : Réseau Éducation-médias (www.reseau-medias.ca/fre/latoile/
l’Infobourg, vol. 1, n° 5, enquete/resultats.htm)
représente la majorité des fournisseurs du
février-mars 1999, p. 7.
Chapitre 5. Des enjeux sociaux et institutionnels importants
107

pays, a adopté en décembre 1996 un code Politique québécoise de l’autoroute de


volontaire de conduite32 où l’accent est l’information34, particulièrement avec la
surtout mis sur le respect de la vie privée et création des CEMIS dans le réseau des
les contenus illégaux d’Internet. commissions scolaires. On aura compris que
toutes ces approches misent en réalité sur
Dans une catégorie tout de même à des aptitudes et des compétences que les
part, la question de la publicité sur praticiens de l’éducation sont appelés à
Internet et sur les sites accessibles aux développer et à intégrer dans leur pratique
jeunes du primaire et du secondaire professionnelle d’enseignants et de péda-
préoccupe également parents et éduca- gogues. Et c’est dans cet esprit, pour
teurs. C’est un débat d’actualité à travers enrichir leur capacité à être de bons péda-
tout le système éducatif, et pas seulement en gogues, que le développement d’une « cul-
ce qui a trait aux technologies de l’informa- ture de réseau » s’impose dans le présent
tion et de la communication. Dans le cadre contexte d’un accès généralisé du milieu
du présent rapport, le Conseil n’a pas éducatif aux technologies de l’information et
exploré toutes les facettes du débat sur la de la communication.
question et ne saurait juger adéquatement
des avantages et des inconvénients que Le Conseil en fait un enjeu parce
représente la publicité dans le secteur de qu’il considère que la mise en réseau
l’éducation; on ne sait trop s’il s’agit du des pédagogues (qu’elle s’actualise
« loup dans la bergerie » ou du « chevalier dans le réseau Internet, celui d’un
servant à la rescousse 33»... Compte tenu intranet local ou d’un extranet de
des besoins sans cesse croissants en communautés d’intérêt) pourrait don-
ressources budgétaires et de la néces- ner enfin naissance à un « lieu d’inter-
sité d’établir des partenariats avec action et de concertation » dont il n’a
l’entreprise privée pour répondre le cessé, au cours des années, de
plus adéquatement possible à tous les souhaiter la création. Il en parlait en ces
besoins et toutes les attentes de ce termes dans son rapport sur la profession
secteur d’activité, crucial pour l’avenir enseignante, et y référait de nouveau dans
de la société, la problématique doit son rapport sur la maîtrise du changement :
être étudiée à fond et débattue par tous « [un lieu national] d’études, de recherche et
les acteurs concernés. Le Conseil invite d’animation sur la profession enseignante
donc le ministre de l’Éducation à mettre en [ayant pour mandat] aussi bien de comman-
place les mécanismes nécessaires pour diter, de susciter et de diffuser des recherches
que chaque décideur du milieu éducatif que d’organiser des séminaires, des collo-
soit soutenu et encouragé à prendre les ques et des ateliers de réflexion concernant 32 Selon le réseau Éducation-
meilleures décisions à cet égard. la profession enseignante; il pourrait être un médias (www.media-
lieu d’échange et de concertation entre awareness.ca/fre/parents/influ-
enc/interne8.htm). Pour consulter
Le développement d’une chercheurs universitaires et praticiens de ce code de conduite :
culture de réseau l’enseignement; il pourrait favoriser la circu- www.caip.ca/caipcodf.htm.
lation des savoirs d’expérience35». La chose 33 Cf. Guy Caron, Réseau Édu-
Au fil des ans, le milieu éducatif a est maintenant « virtuellement » possible, et cation-médias, dans Les
régulièrement été invité à développer même à l’échelle internationale, s’il existe et Chroniques de l’Infobourg, vol. 1,
n˚ 4, décembre 1998, p. 6 et 7.
différentes approches, que ce soit celle se manifeste une volonté commune de
34 Op. cit., p. 26 et 27.
d’un professionnalisme collectif, du change- partage d’information et d’expertise —
ment continu, de la formation continue, de l’esprit du « don » que souligne Jean-Claude 35 Rapport annuel 1994-1995,
p.75, en référence au rapport
l’évaluation, etc. Le Conseil l’invite main- Guédon — dans la vaste communauté de annuel 1990-1991 : La profession
tenant à développer une culture de réseau — praticiens et de chercheurs du milieu édu- enseignante : vers un renouvelle-
une avenue que prévoyait également la catif; il faut cependant que se développe ment du contrat social.
Éducation et nouvelles technologies
108

chez les acteurs de l’éducation une véritable La concertation des


culture de réseau. On sent déjà l’intérêt pour
le développement d’une telle communauté
acteurs et le partage
d’intérêt et d’apprentissage, par exemple d’une vision commune
dans les contenus de sites comme celui de
Le Conseil l’a déjà signalé et souligné
TACT36, ou ceux de l’Infobourg37 (et son
amplement dans le cadre du présent rapport :
magazine), du Carrefour éducatif de Télé-
il n’y a pas, à l’heure actuelle, dans le
Québec38, des CEMIS39, de la Vitrine APO au
système éducatif, une ligne de pensée
collégial et son bulletin CLIC40.
directrice et stratégique des décideurs
politiques à l’égard de l’implantation
La culture de réseau des technologies nouvelles en éduca-
tion, et plus particulièrement en ce qui
Un groupe de travail associé aux CEMIS de la
36 TACT (Télé-Apprentissage Montérégie définit ainsi la culture de réseau : il s’agit concerne le vaste potentiel d’utilisa-
Communautaire et Transformatif)/ d’une expression qui « suppose que l’on dépasse le tion et de développement qu’entraîne
Technology for Advanced Colla- simple fait d’être interconnecté par un réseau physique, la pénétration des technologies de
boration between Teachers)
ou même le simple fait d’utiliser ce réseau pour com- l’information et de la communication
(www.tact.fse.ulaval.ca).
muniquer. Cette expression apporte une dimension nou- dans le secteur de l’éducation. Il faut
37 www.infobourg.qc.ca . velle en mettant l’accent sur les connaissances acqui-
reconnaître que l’absence de telles orienta-
38 http://carrefour- ses de cette interconnexion et sur les comportements
education.telequebec.qc.ca . acquis par cette interconnexion ». tions ministérielles n’a cependant pas
empêché le ministère de l’Éducation
39 Maintenant regroupés en
Pour les membres de ce groupe de travail, la culture de d’affecter des ressources humaines et finan-
RÉCIT (http://recit.rtsq.qc.ca).
réseau amène le développement de nouveaux com- cières importantes à l’informatisation
40 http://vitrine.ntic.org/vitrine et portements, automatismes, réflexes; de nouvelles atti-
www.vitrine.collegebdeb.qc.ca/clic . (matérielle et pédagogique) et au « branche-
tudes; de nouveaux savoir-faire; de nouvelles valeurs,
41 « Actualisation du réseau croyances; de nouveaux paradigmes. ment » du système éducatif et à confier un
des CEMIS... », op. cit. mandat précis de soutien et de formation
Source : Développer une culture de réseau dans les écoles, document de
42 Philippe Quéau, op. cit. travail préparé par le Comité culture de réseau d’APO Montérégie et
aux CEMIS (maintenant associés au
approuvé par l’ensemble des CEMIS régionaux en juin 1999. RÉCIT) dans le réseau des commissions
43 Dans le protocole d’ « acqui-
sitions de documents audiovisuels scolaires. Pour leur part, divers acteurs du
par Radio-Québec [aujourd’hui Dans le réseau des commissions sco- milieu éducatif ont rapidement pris cons-
Télé-Québec] pour le ministère de laires, le RÉCIT s’est vu doté par le ministre cience de l’importance du mouvement
l’Éducation » (1986), il est stipulé
que les documents en question de l’Éducation d’un mandat dont l’une des enclenché dans les sociétés les plus avancées
doivent traiter d’un contenu, ou composantes concerne spécifiquement à l’égard des technologies nouvelles, et
proposer des activités qui sont « l’émergence pratique dans chaque région s’efforcent d’offrir à leurs clientèles cibles
en étroite relation avec l’un ou
l’autre ou plusieurs programmes
du concept de culture de réseau41». Pour une information et un soutien pertinents en
d’études du préscolaire et du l’ensemble du système éducatif, le la matière. De son côté, l’entreprise privée a
primaire, ou du secondaire et Conseil a bon espoir que le développe- ouvert des portails éducatifs (pas toujours
qu’ils doivent respecter l’approche
ment d’une culture de réseau, ce qu’on gratuits, cependant) pour offrir des produits
pédagogique mise de l’avant par
le programme touché. En avant- pourrait également appeler l’«intelli- ou établir des liens avec des sites pertinents
propos à une récente publication gence du collectif 42», favorisera la en éducation. Pour le Conseil, de telles
destinée au milieu scolaire, on co-production — entre autres par la initiatives devraient faire partie intégrante
précisait même que Télé-Québec »
a reçu le mandat, en collaboration collaboration des praticiens, des cher- d’une stratégie concertée sur l’implantation
avec le ministère de l’Éducation, cheurs et des spécialistes de la program- et l’intégration des technologies nouvelles
d’offrir aux établissements sco- mation informatique — des connais- dans l’enseignement et l’apprentissage qui
laires des documents audiovisuels
et multimédias de qualité, reliés
sances nécessaires à une véritable réponde à des objectifs clairement exposés
de près aux programmes « intégration » pédagogique des tech- dans un énoncé de politique et un plan
d’études ». Voir avant-propos, nologies nouvelles en éducation et au d’action ministériel sur le sujet.
Collection complète de vidéos développement de contenus numé-
éducatives, Services éducatifs,
Télé-Québec, août 2000. risés à des fins de formation.
Chapitre 5. Des enjeux sociaux et institutionnels importants
109

Dans le milieu éducatif lui-même, force imminente du médium télévisuel et des


est de constater qu’en dehors de l’université, ressources télématiques45, comment le milieu
où les établissements se dotent ou sont en éducatif pourra-t-il tirer le maximum
voie de se doter d’une planification stra- de profit des ressources qui seront mises à sa
tégique à l’égard de l’intégration des tech- disposition par la chaîne québécoise grâce au
nologies (le plus souvent celles de l’informa- téléchargement — et non plus uniquement 44 www.autoroute.gouv.qc.
tion et de la communication), il y a peu de quelques produits sur support audiovisuel ca/publi ca/publica/planifi.
html#4.5.
stratégies d’intervention qui soient mises de comme c’est le cas à l’heure actuelle? Le
45 « [...] Télé-Québec vise à
l’avant. Bien que le réseau du primaire-sec- Conseil croit que le milieu éducatif gagne-
diffuser la banque québécoise de
ondaire et des centres de formation profes- rait à être davantage sensibilisé aux liens qui produits éducatifs. Cette dernière
sionnelle ainsi que des centres d’éducation existent entre le ministère de l’Éducation et est en fait une collection de pro-
des adultes — commissions scolaires et éta- celui de la Culture et de la Communication duits éducatifs numérisés, sélec-
tionnés en fonction de leur qualité
blissements — ait à produire, chaque année, en matière éducative, notamment en ce qui a et de leur pertinence et liés à
un plan d’action concernant l’intégration des trait au mandat éducatif de Télé-Québec, et à différents marchés cibles tels que
technologies en classe, la consultation d’un mieux connaître les contenus qui y sont le réseau scolaire québécois et les
organismes sociaux ou culturels.
certain nombre de ces plans laisse voir qu’ils offerts au regard des objectifs des pro- La banque sera pourvue d’un cata-
ne sont pas toujours mis en lien avec le pro- grammes du primaire et du secondaire. logue accessible dans Internet qui
jet d’établissement et les objectifs éducatifs permettra de consulter des fiches
Ce qui amène le Conseil à s’interroger descriptives de produits, d’en
poursuivis par l’utilisation des technologies
visionner des extraits et de
en classe. sur les liens qui existent entre le ministère
commander le téléchargement des
de l’Éducation et le Bureau des technologies contenus. Le projet sera expéri-
En l’absence de toute stratégie gou- de l’apprentissage du gouvernement fédéral menté dans le marché scolaire
vernementale concernant l’intégration péda- (Développement des ressources humaines avec une dizaine d’écoles, dès
septembre 1998. De plus, cette
gogique des technologies nouvelles en édu- Canada). Bien que la Constitution cana- démarche, en collaboration avec
cation, il convient aussi de s’interroger sur le dienne reconnaisse l’éducation comme un la chaîne de télévision française,
mandat éducatif dévolu à Télé-Québec à cet secteur de juridiction provinciale, le gou- La Cinquième, prévoit la distribu-
tion des produits éducatifs à
égard43. Dans le contexte de la convergence vernement fédéral a développé un intérêt l’ensemble de la francophonie par
certain pour le rôle que sont appelées à jouer l’entremise des inforoutes. »
les technologies de l’information et de la La Politique québécoise de l’auto-
route de l’information, p. 29 et 30.
La nécessité d’une approche stratégique communication en éducation et consacre
des sommes importantes au développement 46 Présenté à l’annexe 6.
« L’investissement de temps et d’argent dans l’intégra- d’une expertise et à la mise en place de 47 À titre d’exemple, seulement,
tion des NTIC à l’heure où la tâche des enseignantes et ressources pédagogiques (comme le réseau signalons que le gouvernement
des enseignants est plus lourde que jamais et où les fédéral finance ou s’apprête à
pancanadien Rescol46) en la matière. Quelles financer la fondation Historica
compressions budgétaires s’accumulent, doit découler
d’une stratégie bien orientée sur les objectifs poursuivis
que soient les orientations politiques du pour la création d’un portail
gouvernement québécois, il est important historique canadien sur Internet :
collectivement, à court, moyen et long terme. Ces objec-
www.histori.ca. Dans une docu-
tifs doivent obéir à certaines conditions au plan péda- que le Québec soit présent et puisse mentation préparée à cet effet,
gogique et administratif. intervenir dans les décisions et les on y souligne ce qui suit : « The
orientations qui se prennent à l’échelle Internet has the potential to pro-
« Cette démarche est interactive dans le sens qu’elle doit vide educators with all the tools
être capable, d’étape en étape, de s’adapter à l’environ-
fédérale en ce qui concerne l’intégra-
required to teach more effectively,
nement technologique. Cette démarche est systématique tion des technologies nouvelles en more engagingly, and more
à cause du va-et-vient nécessaire entre les différentes éducation ou le développement de passionately. Historica believes a
étapes du plan d’implantation. Elle l’est aussi dans le produits à cet égard47, de façon que la web-centred approach is the most
sens où il s’agit de penser l’école comme un sous-sys- effective way to reach its core
spécificité québécoise à l’intérieur du audiences. [...] As the premiere
tème qui entretient des relations avec un système plus
Canada soit présente et prise en con- destination for anyone seeking
global (commission scolaire, communauté, milieu socio-
sidération sur l’inforoute canadienne information on Canadian history,
économique, entreprise, etc.). Ainsi, toute stratégie de histori.ca will eventually become
changement local s’inscrit dans le système global. » et dans le milieu éducatif. the Canadian history portal on the
Internet. » Historica, Giving our
Source : Pour une école branchée44
past a future, 2000.
Éducation et nouvelles technologies
110

La création de partenariats Quelques enjeux


Après avoir soulevé l’importance de la et défis spécifiques
concertation des acteurs et du partage d’une
vision commune, le Conseil souhaite main-
selon les ordres
tenant insister sur la nécessité de créer des ou secteurs
partenariats entre les divers acteurs qui
peuvent être concernés à un titre ou à un
d’enseignement
autre par la problématique de l’utilisation des À plusieurs reprises dans le présent
technologies en éducation, à des fins rapport, le Conseil a souligné que la pénétra-
d’enseignement et d’apprentissage. Comme tion et l’intégration des technologies dans
il l’a rappelé à maintes reprises tout au long l’enseignement et l’apprentissage lui appa-
de son rapport, les technologies sont coû- raissaient comme un changement majeur qui
teuses pour l’éducation, elles sont le produit est en train de se produire dans le domaine
d’un savoir hautement spécialisé, elles de l’éducation et qui risque de contribuer à
exigent une infrastructure technique sou- transformer les façons de faire en éducation.
vent complexe, elles offrent une diversité Mais il a également souligné que la mission
d’applications et d’utilisations que les péda- éducative, pour sa part, ne change pas :
gogues doivent maîtriser pour les intégrer instruire, socialiser et qualifier, telle est la
à leur pratique professionnelle, leur utilisa- mission de l’éducation, et c’est aux fins de
tion à des fins pédagogiques repose sur la faciliter et de favoriser la réalisation de cette
création de contenus qui exigent la mise en mission que les technologies nouvelles
place d’équipes multidisciplinaires et, à des présentent un intérêt aux yeux du Conseil.
fins de diffusion et de mise en marché, fait Dans le présent chapitre, au terme de sa
appel à la contribution de spécialistes en la réflexion, il souhaite signaler ou rappeler
matière. De toute évidence, les acteurs de quelques-uns des enjeux ou des défis qui
l’éducation ont besoin de nombreux parte- touchent plus particulièrement l’un ou
naires du secteur public comme du secteur l’autre des ordres et secteurs d’enseigne-
privé pour réaliser l’intégration des technolo- ment, sans nécessairement lui être exclusifs
gies dans l’ensemble du système éducatif. cependant; certains seront parfois davantage
de l’ordre d’une préoccupation soulevée par
De tels partenariats existent déjà à un
l’état actuel des choses ou leur évolution
titre ou à un autre, à l’échelle du système ou
possible à plus ou moins court terme. Il va
à l’échelle institutionnelle, voire dans le
sans dire que ces propos s’ajoutent à ceux
cadre de certains projets particuliers. Dans
qu’il a déjà tenus dans le texte, notamment
certains cas, les contributions apportées par
quant à l’importance de la formation des
des partenaires du secteur privé reposent sur
acteurs et, malgré une certaine urgence
une contrepartie publicitaire qui n’est pas
qu’impose le rythme même d’évolution des
toujours en harmonie avec les objectifs de
technologies, le temps nécessaire pour bien
l’éducation. Le Conseil croit qu’il est
faire les choses.
important et nécessaire d’encourager le
développement de partenariats en ce qui Le Conseil tient à rappeler qu’il lui est
concerne l’intégration des technologies en impossible, dans le cadre d’un rapport annuel
éducation; des balises doivent cepen- qui touche l’ensemble du système éducatif — et
dant être identifiées et mises en place compte tenu des délais impartis —, d’explorer
pour que de tels partenariats répondent à fond la problématique de son sujet de
aux besoins et aux attentes du milieu réflexion pour chacun des ordres
éducatif et s’inscrivent dans la mission ou secteurs d’enseignement. À cet égard,
confiée à l’éducation. il invite les divers acteurs du milieu
Chapitre 5. Des enjeux sociaux et institutionnels importants
111

éducatif à poursuivre le travail qu’il a amorcé société comporte des règles et des exigences
et à explorer attentivement les différentes auxquelles chacun doit adhérer, à partir du
facettes de l’intégration des technologies plus jeune âge et tout au long de la vie. C’est
nouvelles à des fins d’enseignement et d’ailleurs parce qu’il mise sur une formation
d’apprentissage dans leur propre secteur d’in- aux valeurs, que le Conseil ne croit pas que
tervention. les risques d’accès (accidentels ou non) à des
contenus réprouvés constituent une raison
Au préscolaire et au suffisante pour interdire l’utilisation
primaire : donner des d’Internet dans les écoles; toute la vie en
société comporte de tels risques — parents
bases solides et éducateurs doivent y préparer les enfants.
Pour le Conseil, l’intégration progres-
Par ailleurs, et nonobstant le souci
sive des technologies nouvelles dans l’en-
d’entreprendre graduellement une intégra-
seignement et l’apprentissage dès l’entrée
tion pédagogique des technologies nouvelles
de l’enfant à l’école répond d’abord à un
dès le début du parcours scolaire, il importe
souci d’équité sociale mais aussi au besoin
de garder constamment à l’esprit que le
d’assurer une certaine continuité entre le
jeune enfant est un être en développement
niveau de développement technologique
et que tous ses sens doivent être stimulés
auquel peut prétendre l’ensemble de la
pour en faire un être complet, en pleine pos-
société et l’ouverture de l’école et du
session de ses moyens physiques et intel-
personnel à ces technologies. Il est impor-
lectuels. C’est donc à une utilisation
tant que l’enfant ne perçoive pas l’école
raisonnable des technologies et en
comme étant en rupture avec le monde
complément à tous les moyens qui
extérieur ou comme une institution
sont à la disposition des enseignants
archaïque et fermée à la réalité con-
et des enseignantes pour assurer le
temporaine48.
développement complet de l’enfant,
Au préscolaire et au primaire, que sont invités le préscolaire et le pri-
c’est l’établissement de bases solides à maire.
une utilisation conviviale et éclairée
des technologies nouvelles et de l’accès Au secondaire, à la forma-
en ligne à des contenus de qualité tion générale des jeunes :
qui importe le plus. L’ éducation aux s’engager résolument
valeurs et aux comportements éthiques y
dans l’intégration des
jouera un rôle déterminant non seulement
pour l’ensemble du parcours scolaire de l’en- technologies 48 Il existe bien sûr des avis
très divergents sur le sujet,
fant, mais aussi dans les diverses utilisations ne serait-ce que le rapport très
Les données du Ministère présentées au
qu’il fera de ces technologies à l’extérieur de médiatisé de l’Alliance for
premier chapitre laissent voir que l’inté- Childhood (www.allianceforchild
l’école. C’est aussi à l’école de veiller à ce que
gration des technologies nouvelles dans la hood.net) : Fool’s Gold : A Critical
l’enfant saisisse bien toute la différence Look at Computers in Childhood,
pratique des enseignants et des enseignantes
entre le monde virtuel auquel lui donnent paru en 2000 (www.alliance
tarde à s’amorcer véritablement. Force est forchildhood.org/projects/
accès les technologies nouvelles et le monde
de reconnaître, cependant, que le cadre computers/computers_reports.htm)
réel dans lequel il évolue chaque jour. Si le et qui est loin de faire l’unanimité
scolaire du secondaire favorise peu
premier peut être un monde sans con- sur ses prises de position. Voir à
l’utilisation des technologies nouvelles cet égard les propos de Clément
traintes où il y a peu d’interdits et où la vie a
en classe, particulièrement dans le Laberge, dans L’École branchée,
peu de prix parce que les personnages octobre 2000, vol. 3, n° 3 :
cadre d’approches pédagogiques sou-
virtuels ne meurent pas « pour de bon » mal- « Un moratoire sur l’ordinateur au
vent associées à la mise en place de
gré les blessures ou la torture, la vie en primaire ? Une idée provocante...
stratégies d’apprentissage enrichissantes sans plus », p. 17.
Éducation et nouvelles technologies
112

en mesure de répondre aux attentes de mise au point ou l’offre de scénarios


la réforme des programmes, comme la pédagogiques selon les matières ou
pédagogie de projet, par exemple. Le différentes façons d’utiliser les tech-
cloisonnement horaire et disciplinaire de la nologies à des fins d’enseignement et
formation49, les déplacements incessants des d’apprentissage. Pour les commissions
élèves d’une classe à l’autre, les exigences des scolaires, il y aurait sans doute lieu de revoir
programmes ministériels, voire certains les règles en vigueur pour l’hébergement des
aspects des conventions collectives des sites conçus par le personnel enseignant
divers personnels (enseignants et de soutien) (et leurs élèves, le cas échéant) ou de se doter
ou de la formation des spécialistes de d’une politique à cet égard ; certains
matière, compliquent singulièrement le enseignants auraient, en effet, de la diffi-
recours aux technologies nouvelles et à leur culté à trouver un tel hébergement dans leur
intégration pédagogique dans l’enseigne- commission scolaire et doivent se tourner
ment et l’apprentissage. Le mode d’organisa- vers des ressources de type commercial, sou-
tion scolaire fait également en sorte que les vent d’origine américaine, qui demandent
technologies seraient surtout utilisées en l’affichage de bannières publicitaires en con-
laboratoire plutôt que dans la classe — une trepartie.
façon de faire par ailleurs valable et appro-
priée dans certains contextes d’enseigne- Au collégial : préserver
ment et d’apprentissage où tout le groupe l’approche-programme
d’élèves est mis à contribution dans une
activité encadrée —, s’écartant ainsi de la
dans l’intégration des
possibilité que leur utilisation s’inscrive tout technologies
naturellement, et au moment le plus oppor-
Selon les quelques données disponibles
tun, dans la pratique de l’enseignant et de
sur le sujet51, l’intégration pédagogique des
l’enseignante.
technologies nouvelles serait à peine amor-
49 Un sujet qu’approfondit Un autre défi non négligeable, à tout le cée dans les cégeps. Il y aurait encore très
d’ailleurs la Commission de peu de professeurs véritablement engagés
l’enseignement secondaire du moins à court terme, c’est celui de l’écart qui
Conseil dans ses travaux sur existe entre le niveau de familiarisation de dans des projets à cet effet, même s’ils sont
l’organisation du temps scolaire. nombreux adolescents et adolescentes nombreux à reconnaître le potentiel de ces
50 Des exemples sont présentés avec les technologies numériques et celui de technologies à des fins d’enseignement et
aux annexes 2 et 4. la plupart des enseignants, mais aussi entre d’apprentissage, en particulier dans les
51 Jacques Joly, L’intégration les élèves d’une même classe. À l’insécurité disciplines scientifiques et techniques. Les
des technologies de l’information
de l’enseignant ou de l’enseignante face au ressources nécessaires pour s’y consacrer
et des communications dans la (équipement à leur usage, formation, temps)
pédagogie collégiale, Étude des médium technologique, s’ajoutent ainsi les
besoins du réseau d’enseigne- difficultés de gestion de classe qu’il ne efficacement font souvent défaut ; le « com-
ment collégial en matière de faudrait pas minimiser quand il s’agit ment faire » et le soutien institutionnel
matériel didactique, Centre collé- nécessaire pour entreprendre et réaliser
gial de développement de d’élèves du secondaire.
matériel didactique, juin 1999.
cette intégration dans l’enseignement et
Un certain nombre d’expériences d’in- l’apprentissage constituent des obstacles
52 Par exemple : l’Association
pour les applications de l’ordina- tégration pédagogique des technologies majeurs à surmonter, particulièrement dans
teur au postsecondaire (l’APOP), nouvelles au secondaire ont été réalisées ou le contexte de l’approche par programme
la vitrine APO (applications péda- sont en cours de réalisation dans différentes adoptée lors du renouveau du collégial en 1994.
gogiques de l’ordinateur) et son
magazine CLIC, le Centre collégial régions du Québec50. Pour les acteurs con-
de développement de matériel cernés dans les écoles secondaires, il sera Le milieu collégial peut compter sur
didactique (le CCMD), le Centre utile de s’inspirer de ces projets et de la une somme d’expertise et d’engagement
collégial de formation à distance professionnels qui mérite d’être exploitée
(le CCFD), PERFORMA,
somme d’information disponible dans
le RÉCIT et sur Internet concernant la davantage. De nombreux organismes52 et
la Fédération des cégeps.
Chapitre 5. Des enjeux sociaux et institutionnels importants
113

ressources sont susceptibles d’être mis à composer avec le téléapprentissage à plus ou


contribution dans l’intégration pédagogique moins court terme — que ce soit à titre
des technologies nouvelles à cet ordre d’en- d’outil pédagogique dans le cadre de la for-
seignement et sont déjà bien engagées dans mation en face à face ou comme complé-
la réflexion sur le sujet, la collecte et la dif- ment ou substitut à l’offre de cours
fusion d’informations pertinentes, la prépa- disponible dans un cégep ou une région, par
ration, la mise en forme et l’offre de con- exemple.
tenus ainsi que la formation continue. Dans
l’état actuel des choses, cependant, les con- Le téléapprentissage et le déve-
sultations du Conseil ont fait ressortir que le loppement de contenus propres à la
milieu collégial gagnerait à ce qu’il y ait réalité québécoise de l’ordre collégial
davantage de concertation entre tous ces apparaissent comme un enjeu impor-
groupes, de façon à utiliser plus rationnelle- tant sur les plans économique et péda-
ment les ressources disponibles et pour que gogique, qui soulève également tout le
les acteurs concernés par l’un ou l’autre des défi de la reconnaissance des acquis,
aspects théoriques ou pratiques de l’intégra- particulièrement dans le cadre de
tion pédagogique des technologies sachent l’approche par programme qui doit
où s’adresser en fonction d’attentes ou de prévaloir dans les cégeps. Comment
besoins spécifiques; un effort en ce sens est préserver l’unité du programme et le respect
actuellement tenté par le groupe informel des objectifs de formation qui y sont
COLLECTIC qui rassemble la plupart des associés quand peuvent s’y greffer des
interlocuteurs mentionnés. Le Conseil composantes qui sont totalement détachées
estime qu’il s’agit là d’un exemple de de la vision d’ensemble d’un programme bien
développement d’une communauté d’in- conçu ?
térêts qui mérite d’être souligné et encou-
ragé à s’ouvrir au développement d’une com- À l’université : s’assurer
munauté de pratique en réseau53. un avenir prometteur dans
Comme institution d’enseignement
la société de l’information
supérieur, le collégial n’est pas à l’abri de et du savoir
l’attrait que peuvent exercer sur ses élèves les
L’intégration pédagogique des technolo-
contenus de formation en ligne offerts sur
gies nouvelles dans la formation universitaire
Internet, malgré les freins que peuvent con-
pose le même genre de défis à l’université
stituer la langue et la spécificité d’un ordre
que dans les autres ordres d’enseignement
comme le collégial qui n’existe qu’au 53 Pour en savoir davantage
(intérêt et savoir-faire du corps professoral,
Québec. L’accroissement constant des con- sur les communautés de pratique
besoins de formation, temps à y consacrer, en réseau, consulter :
tenus du DEC virtuel, des offres de forma-
etc.). Aussi le Conseil croit-il plus utile de www.tact.fse.ulaval.ca/
tion en ligne du Centre collégial de forma- fr/html/telecat/cpcsst.html.
soulever un certain nombre d’enjeux qui
tion à distance, des sites Internet que créent
sont davantage propres à l’ordre univer- 54 Enquête réalisée par
quelques professeurs du collégial pour met- Sciencetech communications
sitaire, compte tenu notamment, que
tre leurs contenus sur le réseau (pour leurs (travaux amorcés en mars 1999,
« presque tous les établissements se sont résultats publiés en mai 2000)
propres élèves mais aussi à l’intention de la pour le compte de la CREPUQ :
dotés de politiques, plans directeurs, pro-
communauté des internautes), les avantages « Les investissements des univer-
grammes spéciaux ou encore d’entités sités québécoises en matériel
de la télématique en matière d’encadrement,
administratives pour traiter la question de multimédia de formation »
de suivi et de travaux en équipe (courrier et qui fournit un portrait bien
l’intégration des TIC54».
électronique, forums de discussion, fichiers documenté de l’intégration des
partagés, etc.), amèneront vraisembla- technologies nouvelles à l’ordre
Avec la révolution « information- universitaire (www.crepuq.qc.ca/
blement les établissements collégiaux à nelle » qu’entraînent l’émergence des tic/etude_marche_sciencetech.
pdf).
Éducation et nouvelles technologies
114

technologies nouvelles, et particu- L’offre de formation de niveau


lièrement celles de l’information et de u n i v e r s i t a i re d e v i e n t u n m a rc h é
la communication, et leur pénétration lucratif dans lequel les établissements uni-
dans le grand public, le Conseil versitaires « réels » doivent non seulement
observe que c’est la place même de
l’université dans la société, comme
L’université de 2010
institution millénaire de haut savoir,
qui se pose aujourd’hui avec acuité. « Fondamentalement semblable à l’université d’aujour-
Une constat que formule également Jean- d’hui, l’université de 2010 présente néanmoins des
Claude Guédon quand il note que « l’univer- caractéristiques nouvelles importantes ; bien entendu,
la vie de campus y est aussi intense et les formules
55 Annouk Gingras, sité virtuelle affaiblira fort probablement les éprouvées, le cours magistral et le séminaire en particu-
« L’université virtuelle : un loup empires internes des universités que sont
dans la bergerie », Interface, lier, perdurent et continuent de fonctionner là où elles se
vol. 20, n˚ 6, novembre-décembre les départements et les facultés (...) Cela per- révèlent toujours efficaces, mais elles cohabitent plus
1999. turbera les structures disciplinaires et souvent au sein d’un éventail largement ouvert
56 Si certaines universités départementales et une pression se fera sen- de techniques de communication que le cyberespace
virtuelles peuvent être associées a ouvert à ses utilisateurs. L’étudiant a accès, sur
tir en faveur d’un décloisonnement.55» La
à des lieux physiques bien précis disque optique ou sur le Web, à des apprentissages
et géographiquement localisables création d’ « universités virtuelles » et un asynchrones, à des ressources spécifiques créées ou
— parce qu’elles sont une accès toujours croissant aux possibilités adaptées pour les besoins de son programme de
excroissance d’une université
de téléapprentissage qu’offrent de tels formation et, en fonction des accords passés entre insti-
traditionnelle —, le concept
même d’ « université virtuelle » « espaces56 » de formation en ligne, dans un tutions, à des cours analogues enseignés un peu partout
met l’accent sur une institution contexte où de plus en plus d’étudiants et dans le monde, dans la mesure où la langue utilisée lui
sans mur et sans frontière, où est accessible, ainsi qu’à l’univers de la documentation
règne seule la réalité virtuelle
d’étudiantes universitaires partagent leur électronique offert par la bibliothèque. Le modèle de
des adresses électroniques de temps entre un travail rémunéré et leurs tutorat s’étend et se démultiplie en diverses formules de
l’administration et des tuteurs études (souvent à temps partiel) — sans communication, à la faveur, notamment, du déve-
en ligne.
compter les responsabilités familiales de bon loppement de forums de discussion qui facilitent le
57 Voir, notamment, l’avis du partage et l’échange.
Conseil sur la mission de l’univer-
nombre d’entre eux —, laissent entrevoir une
sité, Réactualiser la mission uni- transformation de la formation universi- « Le corps étudiant a aussi changé [...] on y trouve un
versitaire, 1995. taire et de l’idée d’université chère à nombre grandissant d’étudiants inscrits à des cours à
58 Aux États-Unis, par exemple, Newman et à Humboldt57. distance et qui fréquentent peu le campus, tout en main-
le Harcourt University Project. tenant des interactions fréquentes avec le personnel
À l’origine : la compagnie
Harcourt Inc, qui fournit du
La Conférence des recteurs et des prin- enseignant et les autres étudiants par le truchement des
matériel scolaire aux étudiants cipaux des universités du Québec a fort bien technologies, c’est-à-dire de la classe virtuelle.
de l’enseignement supérieur saisi l’ensemble de la problématique des
(textbooks et matériel de cours). « Le personnel enseignant voit sa fonction évoluer. [...]
Le projet : créer une « institution » technologies nouvelles au regard des univer- Tout en continuant à assurer des enseignements magis-
d’enseignement supérieur sités dans l’énoncé de principes et d’orienta- traux, mais dans une proportion moindre, il
virtuelle qui n’offrirait que des tions rendu public en février 1999. Elle y concentre plus de son énergie au tutorat et à l’en-
cours en ligne : « Harcourt was
adopte une stratégie qui repose sur le sou- cadrement. Il doit également voir au choix ou à la prépa-
a publishing company. We felt the
work we were doing was in educa- tien aux efforts du personnel enseignant, la ration de matériel didactique et guider les étudiants dans
tion. We wanted to expand that. leur recherche d’information sur le Web [...].
recherche et le développement en péda-
The decision was to become not
just a publishing company, but gogie, une approche collective pour la pro- « [...] Cette évolution exigera, comme corollaire, l’exis-
a learning company. » Voir le duction de matériel multimédia de qualité, la tence d’une infrastructure technologique adéquate, ce
Cybertimes du New York Times qui paraît réaliste sur l’horizon de 2010, de même que
on the Web (www.nytimes.com/ promotion du rôle stratégique des univer-
sités dans une économie fondée sur le savoir. des approches différenciées à l’organisation des pro-
library/ tech/99/06/cyber/
education/02 education.html). grammes et à la disponibilité de matériel didactique mul-
L’organisme se donne l’année 2010 comme timédia, deux éléments sur lesquels les universités sont
Le projet prévoit offrir, à l’autom-
ne 2000, 120 cours en ligne pour échéance d’une transformation attendue de capables d’agir. »
l’acquisition d’un diplôme dans l’université en une institution qui, sans
quatre domaines : technologies de Source : L’université - an 2010, Mise en valeur des technologies de
renier sa mission, saura tirer profit des l’information et des communications pour la formation universitaire, CRE-
l’information, formation générale,
administration, business and ressources de la société informationnelle. PUQ, 1999, p. 6 et 7.
health systems.
Chapitre 5. Des enjeux sociaux et institutionnels importants
115

compétitionner les uns avec les autres, tant que posent des problématiques comme la
sur la scène locale que sur la scène interna- propriété intellectuelle, les droits d’auteur, le
tionale, mais également avec de nouveaux piratage informatique, le plagiat, etc. ?
organismes virtuels58 qui investissent le
domaine de la formation à distance (agences Le Conseil est d’avis qu’il y a 59 A titre d’exemple, la Jones
International University, la première
de formation en ligne59, entreprises, maisons amplement matière à réflexion et à université virtuelle à être reconnue par
d’édition, associations professionnelles) et débats sociaux sur l’« avenir de l’uni- un organisme d’accréditation américain,
en fonction des mêmes standards que
qui multiplient les offres de formation auprès versité québécoise ». Il lui apparaît ceux utilisés pour les accréditations des
important que l’université québécoise universités traditionnelles (à quelques
d’un public en train d’apprendre à exceptions près). Voir, entre autres, le
« magasiner » sa formation supérieure. Il y a se taille une place à son image et à sa texte paru à ce sujet dans The Chronicle
of Higher Education, 29 octobre 1999 :
là des enjeux financiers importants pour les mesure dans l’univers de la formation « Virtual Universities Can Meet High
en ligne61, et qu’elle assume un certain Standards ». L’article fait également
universités, qu’il s’agisse de formation ini- état de la contestation de l’AAUP,
tiale, de formation spécialisée aux cycles leadership à cet égard dans la fran- l’Association américaine des professeurs
d’université ; les arguments avancés par
supérieurs, ou de formation continue. cophonie. Mais il est aussi d’avis qu’elle cette association tiennent difficilement
L’ université doit faire face à des changements peut difficilement y arriver seule et qu’elle la route, soutient l’agence d’accrédita-
tion, et témoignent surtout de la crainte
sur plusieurs fronts. Dans l’état actuel des aura besoin d’être soutenue par tous ceux et des professeurs devant l’évolution de
celles qui profitent des retombées d’une leur profession.
finances des établissements québécois et
formation supérieure de haut niveau, l’État 60 Dans un ouvrage percutant de
du soutien de l’État, elle est grandement Richard N. Katz and Associates,
affaiblie pour se lancer dans la bataille et au premier chef, mais aussi les partenaires du Dancing with the Devil, le président de
l’Université du Michigan, James J.
affronter les changements qui s’imposent60 . monde du travail. Une concertation de tous Duderstadt pose crûment la question :
les acteurs concernés apparaît fondamentale « Can Colleges and Universities
Survive the Information Age? »,
Comment chaque université tir- pour reconfirmer le rôle et la mission de soulignant que « Perhaps the most
critical challenges facing most institu-
era-t-elle son épingle du jeu dans les l’université et lui conserver une place de tions will be to develop the capacity for
changements qui s’annoncent? Les uni- choix dans un contexte d’internationalisa- change; to remove the constraints that
prevent institutions from responding to
versités pourront-elles s’entraider en s’ap- tion et de commercialisation de la formation the needs of rapidly changing societies;
puyant sur l’expertise que certaines d’entre universitaire. to remove unnecessary processes and
administrative structures; to question
elles ont pu développer (la Télé-université, existing premises and arrangements;
and to challenge, excite, and embolden
par exemple) ou au contraire se feront-elles À la formation profession- all members of the campus community
to embark on what I believe will be a
toutes concurrence sur Internet pour attirer nelle et technique : great adventure » (p. 1). Dans le
de nouvelles « clientèles » ou fidéliser celles même ordre d’idée, parlant des univer-
qu’elles ont déjà ? Y a-t-il un risque de trans-
intégrer les technologies sités américaines (qui nous semblent
généralement avoir une longueur
formation majeure de la mission des plus nouvelles pour être davan- d’avance sur les universités québécoises
en matière d’intégration des ressources
petites universités et des universités en tage en prise avec la réa- informatiques). Blustain, Goldstein et
Lozier, dans le même ouvrage, ajoutent :
région (souvent les mêmes) au profit des lité du travail « Few institutions have developed a
plus anciennes qui sont aussi les plus impor- coherent strategy for ensuring success
in the new environment » (p. 51).
tantes, comme le pensent certains interlocu- Il est facile de constater que l’usage des
61 Le 29 septembre 2000 a eu lieu
teurs du Conseil? Comment résoudront- ordinateurs, la prolifération des technolo- le lancement de la Canadian Virtual
elles, dans le cadre de modalités de finance- gies et le niveau de sophistication des pro- University-Université virtuelle cana-
dienne (CVU-UVC). Cette université
ment qui s’y prêtent mal, les problèmes d’ac- duits informatiques qui sont aujourd’hui virtuelle résulte d’un partenariat entre
disponibles ont des conséquences impor- sept universités canadiennes —
créditation et de diplomation soulevés par un Athabasca University, BC Open
éventuel mixage de formation en ligne de tantes sur l’évolution des métiers et des University, Brandon University, Royal
Roads University, Université
toutes provenances et de formation dans un tâches fastidieuses ou répétitives qu’ils Laurentienne, The University of
établissement ? Dans de tels cas, comment exigeaient il y a quelques années à peine. Ces Manitoba et University of Victoria —
qui « offriront aux étudiants quelque
préserver la notion de programme et la mutations technologiques qui touchent un 1500 cours universitaires, dont 160
sur l’inforoute, et la possibilité de les
cohérence qui devrait garantir la qualité de la nombre de plus en plus grand de secteurs combiner pour obtenir plus de 100
formation ? Ce sont là des questions qui d’emploi entraînent une hausse des qualifi- distinctions universitaires, sans
jamais mettre les pieds dans une salle
doivent être posées et débattues, car elles cations et des compétences attendues de classe. » Le secteur universitaire
des travailleurs qualifiés — ouvriers comme québécois devrait-il être représenté
sont importantes, économiquement et cul- parmi les partenaires de l’UVC ?
turellement. Et que dire des nombreux défis techniciens — à laquelle la formation doit (www.cvu-uvc.ca/launchFR.html).
Éducation et nouvelles technologies
116

répondre sans tarder et ouvre aussi la porte à grâce à la concertation et à la collaboration


de nouveaux emplois qu’on n’aurait peut- des acteurs intéressés, partenariats entre-
être jamais cru possibles (« testeurs » de jeux prises privées/milieu éducatif, partage du
ou de logiciels de toutes sortes, par exemple, temps d’utilisation, subventions gouver-
pour valider le déroulement des différentes nementales ou mesures fiscales, incitations
opérations dans l’exécution d’une tâche com- pour les employeurs, etc. Par ailleurs, con-
plexe ou la clarté des instructions qui sidérant que l’infrastructure électronique
guident l’utilisateur d’un produit donné). facilitera de plus en plus l’accès à des
ressources à l’extérieur des établissements et
Dans le domaine de la formation pro- un contact direct avec le monde du travail,
fessionnelle et technique, le Conseil ne croit notamment au moyen du courrier électro-
pas qu’il faille dissocier la préoccupation nique mais aussi grâce à la vidéocommunica-
d’intégration pédagogique des technologies tion, le Conseil encourage le développement
et l’utilisation des technologies à des fins de l’infrastructure nécessaire (budgets
de qualification professionnelle. Les tech- appropriés, structures de coopération et
62 Le site de l’Inforoute FPT nologies nouvelles, sous quelque for- partenariats, etc.64) pour que ces nouveaux
(www.inforoutefpt.org) constitue me que ce soit (cédéroms, logiciels de outils de formation et d’apprentissage soient
une ressource importante à cet simulation, technologies de l’informa-
égard, en offrant aux acteurs davantage utilisés en formation profession-
concernés : i) une veille technolo- tion et de la communication, etc.), nelle ou technique, car ils permettent aux
gique des outils pédagogiques constituent un outil exceptionnel d’en- enseignants et aux étudiants de mieux con-
(TIC) disponibles et pouvant être seignement et d’apprentissage qui doit
utilisés dans le cadre de la for-
naître la réalité quotidienne de leur secteur
mation pour chacun des secteurs
être à la disposition des formateurs et de formation et de mieux s’y préparer.
de formation, une activité qui des élèves62. Comme la formation profes-
se fait en collaboration avec la
vitrine APO ; ii) une liste de sites
sionnelle et la formation technique s’ins- À l’éducation des adultes
crivent dans des programmes qui débou-
Internet pertinents au secteur de
chent directement sur le marché du travail, il
et à la formation continue :
formation.
importe cependant de veiller à ce qu’aucun composer avec la flexibilité
63 Par exemple, 3 millions de
dollars pour un simulateur de élève ou étudiant ne quitte ces niveaux de de la formation en ligne
grue (15 millions pour une vraie), formation sans les habiletés et les compé-
de 10 à 20 millions pour un simu-
tences qui lui permettront d’être un utilisa- Le Québec se dotera bientôt d’une
lateur de vol dont l’utilisation est politique de la formation continue. Si le
réglementée et obligatoire, mais teur éclairé des technologies nouvelles dans
« seulement » 50 000 dollars la vie courante et lui fourniront également Conseil se réfère au rapport final65 présenté
pour un simulateur d’abatteuse- les bases nécessaires pour apprendre tout au au ministre de l’Éducation pour étayer
façonneuse conçu au Québec. les orientations du Ministère à cet égard, la
Voir « Du tableau noir à l’ordina- long de la vie à l’aide de ces technologies.
teur : vers de nouvelles façons
formation continue comprend l’éducation
d’apprendre », Interface, vol. 19, Au nombre des technologies utilisées populaire, la formation de base, la formation
n° 2, mars-avril 1998. en formation professionnelle et technique, le des adultes dans le cadre des programmes
64 À titre d’exemple, le mode Conseil constate que la capacité des logiciels de développement de la main-d’œuvre, la
d’organisation et les façons de de simulation à reproduire des environ- formation parrainée par l’employeur et la
faire de l’Institut international
des télécommunications pour- nements de travail qui exigeaient autrefois formation individuelle. Elle touche les
raient être étudiés afin d’en des stages pratiques sur le terrain — avec les adultes handicapés, les adultes immigrants,
tirer profit dans la formation risques d’accident et les bris d’équipement les adultes « qui trouvent mal leur compte
professionnelle et technique de
inhérents — constitue un atout important dans le cadre des mesures actives et des
l’enseignement public.
mais encore peu souligné dont devraient mesures du 1 % » et l’obligation de forma-
65 Vers une politique de la
formation continue, Rapport final bénéficier les établissements de formation tion dans les ordres professionnels. Trois
présenté à M. François Legault, professionnelle et technique. Compte tenu ministères sont particulièrement concernés :
ministre de l’Éducation, par des coûts d’acquisition de tels logiciels63, le ministère de l’Éducation, le ministère de
Paul Inchauspé, juillet 1999
cependant, il faudra prévoir de quelle façon l’Emploi et de la Solidarité, le ministère des
(www.meq.gouv.qc.ca/reforme/for
m%5Fcon/formcont.pdf). en favoriser l’implantation : achats regroupés Relations avec les citoyens et de l’Immi-
Chapitre 5. Des enjeux sociaux et institutionnels importants
117

gration. On comprendra que, dans le présent formation, avec une souplesse et une
rapport du Conseil, la formation continue flexibilité souvent plus difficiles à
soit traitée de façon globale dans les liens à réaliser dans un système éducatif où
faire avec l’intégration des technologies à la formation est généralement associée
des fins d’enseignement et d’apprentissage à l’obtention d’un diplôme. Le risque est
pour une population d’adultes (avec ou sans grand pour les établissements que la forma-
qualification professionnelle antérieure). tion continue soit de plus en plus perçue par
les acteurs concernés comme de la forma-
En matière de formation continue et tion à distance ou selon une formule hybride
dans le contexte d’une présence accrue des qui saura marier adéquatement la formation
technologies nouvelles dans la société de en face à face et le téléapprentissage. Le
l’information et du savoir, le Conseil se rallie rapport sur la formation continue note
aux propos suivants de la Déclaration de d’ailleurs à l’égard de la formation à distance
Hambourg sur l’éducation des adultes : « Le que « la possibilité de l’individualisation et
développement des nouvelles technologies de l’abolition instantanée de la distance, que
de l’information et de la communication est
porteur de risques nouveaux d’exclusion Avantages et inconvénients de la formation
sociale et professionnelle pour les groupes à distance dans le contexte de la formation
d’individus et même les entreprises qui ne continue
sont pas en mesure de s’adapter à ce con-
texte. L’un des rôles de l’éducation des L’enseignement à distance présente cinq avantages :
adultes devrait donc à l’avenir consister à
• son coût : moindre que le mode traditionnel d’en-
limiter ces risques d’exclusion, de manière à seignement ;
ce que la société de l’information ne perde
pas de vue l’être humain66. » Dans cet ordre • possibilité de répondre à la demande individuelle de
d’idées, le commentaire suivant des auteurs formation ;
d’un rapport commandé par la Table Ronde
• accessible en tout temps ;
Européenne des Industriels (ERT) sur l’inté-
gration de la technologie dans l’éducation • de conception modulaire, il permet de compenser la
européenne, en éducation des adultes, lui formation manquante ;
apparaît également important : « Les indi-
• banc d’essai idéal pour l’utilisation des technologies
vidus doivent pouvoir fixer leurs propres nouvelles à des fins d’enseignement et d’apprentis-
buts éducatifs, sans limites spatio-tem- sage.
porelles, quels que soient les thèmes et les
niveaux de qualification qu’ils choisissent. L’enseignement à distance a aussi des contraintes qui lui
sont propres :
La flexibilité est, à ce niveau, le concept fon-
damental67. » • le coût de production des cours demande que le
marché ne soit pas fragmenté ;
Que la formation continue réponde à
• l’enseignement individualisé, considéré comme un 66 La Déclaration de Hambourg
des besoins d’alphabétisation, de rattrapage sur l’éducation des adultes,
atout, réclame cependant beaucoup de détermination
scolaire, de perfectionnement professionnel, Organisation des Nations Unies
et d’engagement de la part de ceux qui s’y inscrivent ;
de recyclage ou de croissance personnelle, pour l’éducation, la science et la
• l’enseignement à distance ne peut être désuet ; culture. Cinquième conférence
que la demande provienne d’une initiative internationale sur l’éducation des
personnelle de l’adulte ou d’une exigence de ressources et concertation sont nécessaires, notam-
adultes (Confintea V), Hambourg,
ment avec le ministère de la Culture et des
l’employeur, tous les établissements qui 14-18 juillet 1997, point 20 :
Communications et avec Télé-Québec. L’accès à l’information
offrent de la formation continue
Source : Vers une politique de la formation continue, Rapport final présenté
(www.meq.gouv. qc.ca/DFGA/
devront de plus en plus composer avec declarat.html).
à M. François Legault, ministre de l’Éducation, par M. Paul Inchauspé,
un « marché » de la formation en ligne juillet 1999, p. 65 et 66 (www.meq.gouv.qc.ca/ reforme/form%5 67 Investir dans la connais-
capable de personnaliser les offres de Fcon/formcont.pdf).
sance (www.ert.be).
Éducation et nouvelles technologies
118

permettent les technologies de l’information éclairée des technologies nouvelles, il insiste


et de la communication (TIC) dans le sur la nécessité de développer chez ces
domaine du travail et de la communication, adultes les compétences liées à des com-
donne de plus à ce type de formation un regain portements éthiques et à l’exercice du
d’intérêt qui n’est pas prêt de s’essouffler68». discernement et d’un jugement critique à
l’égard des contenus multimédias69.
Compte tenu de la concurrence accrue
qui existe désormais à cet égard, à la fois
entre les établissements et entre les pays, les
Quelques constats à
organismes québécois voués à la formation à considérer et pistes
distance (comme le Centre collégial de
formation à distance et la Télé-université) et
à retenir
les établissements du système éducatif qui
Dans le présent chapitre, le Conseil a
offrent aussi de la formation à distance dans
souhaité faire état des préoccupations qui
le cadre de la formation continue, auront
résultent des activités qu’il a consacrées à la
sans doute à développer davantage de
réalisation de son rapport, afin de mieux com-
produits de formation en ligne et à démontr-
prendre la problématique de l’intégration des
er la qualité de leurs produits et de leur
technologies en éducation, dans une perspec-
encadrement pour attirer et conserver leurs
tive d’enseignement et d’apprentissage. En
clientèles. Au vu de cette évolution pos-
général, ces préoccupations lui apparaissent
sible de la formation continue vers une
comme des enjeux ou des défis qu’il nous faut
offre de contenus où se côtoieront des
relever, comme société ou comme acteurs de
contenus réglementés d’organismes
l’éducation, afin que le changement apporté
éducatifs et d’autres (souvent allé-
par les technologies nouvelles soit bénéfique à
chants) proposés par le secteur privé,
l’éducation et facilite la réalisation de la mis-
il sera de plus en plus difficile d’en-
sion éducative. Les constats suivants lui sem-
tériner et de reconnaître les acquis de
blent particulièrement importants :
formation à des fins d’embauche ou de
promotion professionnelle. Sans néces- • La pénétration des technologies nouvelles
sairement envisager une réglementation de en éducation soulève des enjeux impor-
ce type de formation, le Conseil se demande tants pour la société québécoise. Ces
s’il n’y aurait pas lieu de songer à certains enjeux touchent à l’affirmation de la spéci-
mécanismes (de l’ordre de l’organisme d’ac- ficité québécoise, aux valeurs que
68 Op. cit., p. 65. créditation ou toute autre infrastructure) représentent l’équité et l’éthique, aux
69 Dans son mémoire présenté susceptibles de reconnaître la qualité de cer- risques qui accompagnent la diversité des
en octobre 1998, lors de la consul- taines formations et de les recommander contenus accessibles à tous, sans distinc-
tation sur la politique de la forma-
tion continue, la Table nationale en
aux utilisateurs de la formation continue. tion d’aucune sorte, à la nécessité de
édumatique (TNE) recommandait, développer une culture de réseau, à l’im-
à l’égard des technologies nou- En ce qui touche plus particulièrement
portance d’une concertation des acteurs et
velles, « que la formation continue le secteur de la formation générale à l’éduca-
inclue les éléments de la formation au partage d’une vision commune, à la
tion des adultes dans le réseau des commis-
de base pour ceux et celles qui ne nécessité de créer des partenariats qui
les auraient pas acquis » sions scolaires, le Conseil croit qu’il est
favoriseront une meilleure utilisation des
et « que, prioritairement, elle important de familiariser les adultes
outille les individus pour qu’ils
ressources disponibles.
en formation avec l’utilisation des
maîtrisent les technologies de
l’information et des communica- technologies, dans un souci d’alpha- • Pour chacun des ordres et secteurs
tions avec emphase mise sur les bétisation technologique désormais d’enseignement, les enjeux reliés à l’inté-
méthodes et les stratégies pour nécessaire à l’insertion sociale de tout gration des technologies dans l’ensei-
les exploiter selon leurs besoins
individu. Par ailleurs, et dans un souci gnement et l’apprentissage peuvent se
et ceux des collectivités. »
(http://recit.rtsq.qc.ca). complémentaire d’assurer une utilisation résumer ainsi :
Chapitre 5. Des enjeux sociaux et institutionnels importants
119

• au préscolaire et au primaire : c’est contact direct avec le monde du travail,


l’établissement de bases solides à une notamment au moyen du courrier
utilisation conviviale et éclairée des électronique mais aussi grâce à la
technologies nouvelles et l’accès à des vidéocommunication, il est important
contenus de qualité sur support qu’une infrastructure appropriée soit
numérique qui importent le plus; mise en place pour que ces nouveaux
outils de formation et d’apprentissage
• au secondaire : malgré un cadre sco-
soient disponibles et utilisés dans
laire et un mode d’organisation qui
l’enseignement et l’apprentissage afin de
favorisent peu l’utilisation des tech-
permettre aux enseignants et aux
nologies nouvelles en classe, parti-
étudiants de mieux connaître la réalité
culièrement dans le cadre d’approches
quotidienne de leur secteur de forma-
pédagogiques souvent associées à la
tion ;
mise en place de stratégies d’apprentis-
sage enrichissantes pour répondre aux • à la formation continue : tous les
attentes de la réforme des programmes, établissements qui offrent de la forma-
des mécanismes doivent être mis en tion continue devront de plus en plus
œuvre pour amorcer la réalisation composer avec un « marché » de la
d’une telle intégration ; formation en ligne capable de person-
naliser les offres de formation, avec
• à l’ordre collégial : l’intégration des
une souplesse et une flexibilité que le
technologies, par le téléapprentissage
système éducatif devra apprendre à
ou à l’aide de contenus réalisés à l’ex-
développer.
térieur d’un établissement donné, ne
peut faire abstraction de l’approche par
programme préconisée lors du renou-
veau de la formation au collégial et
soulève ainsi tout le problème de la
reconnaissance des crédits obtenus de
sources externes dans l’octroi du
diplôme ;

• à l’ordre universitaire : avec la révo-


lution « informationnelle » et la mul-
titude d’offres de formation en ligne
qu’entraîne l’émergence des technolo-
gies nouvelles, l’université québécoise
doit mettre en œuvre les stratégies
nécessaires pour se tailler une place
à son image et à sa mesure dans
l’univers du téléapprentissage et de la
formation en ligne ; elle doit également
viser à assumer un certain leadership à cet
égard au sein des pays francophones ;

• à la formation professionnelle et
technique : considérant que l’infra-
structure électronique facilitera de plus
en plus l’accès à des ressources à
l’extérieur des établissements et un
Conclusion
Pour une deuxième fois en moins de dix ans, le Conseil supérieur de
l’éducation a choisi de traiter des technologies nouvelles, et tout parti-
culièrement celles de l’information et de la communication, dans le cadre de
son rapport annuel sur l’état et les besoins de l’éducation. Depuis la publi-
cation de son rapport 1993-1994 sur ce qu’on appelait alors les NTIC — les
nouvelles technologies de l’information et de la communication —, le paysage
technologique a considérablement changé, et le paysage éducatif est lui
aussi en voie de transformation. D’un côté, il y a le multimédia et le branche-
ment en réseau à l’échelle planétaire pour un accès à des contenus de toute
nature (texte, son, images, animation), qu’il s’agisse d’information ou de
divertissement, sans pratiquement aucune contrainte de temps ou
d’espace; de l’autre, il y a une prise de conscience des milieux éducatifs
selon laquelle il faudra dorénavant accorder une importance accrue aux
stratégies d’apprentissage — et non seulement d’enseignement — en
éducation pour favoriser une plus grande réussite scolaire et développer
chez tous les usagers du système éducatif la capacité d’apprendre tout au
long de la vie.

La présence des technologies s’accentuant dans les établissements


scolaires, mais aussi dans le « marché » de l’éducation, tout autant que dans
n’importe quel autre secteur d’activité de la société québécoise ou dans bon
nombre de familles, le Conseil a estimé qu’il était important de prendre la
juste mesure du phénomène et de faire le point sur le sujet en matière
éducative. L’objectif qu’il a poursuivi tout au long du présent rapport est le
suivant : s’assurer que l’implantation des technologies nouvelles dans les
établissements scolaires, notamment celles que favorise Internet en matière
d’information, de communication et de collaboration, serve la mission
première du système éducatif, la formation, et soit au service des apprentis-
sages qui doivent se réaliser à tous les ordres et secteurs d’enseignement.
Éducation et nouvelles technologies
122

L’ensemble de la apprentissages ». Pour le Conseil, la mission


d’instruction, de socialisation et de qualifi-
problématique du cation professionnelle confiée au système
éducatif est concernée au premier chef par le
rapport développement des savoirs et des compé-
Pour faire le point sur le sujet, le tences qui permettront un usage éclairé des
Conseil s’est d’abord intéressé à l’état des technologies de l’information et de la com-
lieux en ce qui concerne la pénétration de munication en tout temps et en tout lieu,
l’ordinateur, et notamment d’Internet, dans dans une société où elles y jouent un rôle
la société québécoise et dans le système sans cesse croissant.
é d u c a t i f ( c h a p i t re 1 ) . L e s d o n n é e s
S’agissant d’intégration pédagogique
disponibles, tout comme les nombreuses
des technologies, le Conseil est d’avis que le
publications sur le sujet, montrent que le
rôle de l’enseignant et de l’enseignante est
Québec s’ouvre de plus en plus aux applica-
fondamental à cet égard (chapitre 3). Aussi,
tions issues des technologies nouvelles,
il convient de s’assurer que la formation ini-
même si sa progression semble un peu moins
tiale des maîtres et la formation continue du
rapide que celle de l’ensemble de la société
personnel enseignant, à tous les ordres et
nord-américaine en la matière. Toutefois,
secteurs d’enseignement, contribuent à faire
à l’échelle européenne, et plus particulière-
en sorte que tout enseignant, une fois la
ment à l’intérieur de la francophonie, le
technologie apprivoisée, soit en mesure de
positionnement du Québec apparaît plus
s’appuyer sur ces nouveaux outils pour en
positif; la pénétration des technologies dans
tirer tout le potentiel lui permettant
la société en général, mais aussi dans les
d’enrichir et de diversifier ses stratégies
foyers et à travers tout le système éducatif,
pédagogiques en fonction des objectifs de
sans oublier une expertise technologique
formation et des résultats à obtenir en
largement reconnue, autorisent le Québec à
matière d’éducation. Bien que l’apprentis-
envisager la possibilité d’y jouer un rôle de
sage des outils technologiques soit essentiel,
leader dans l’intégration pédagogique des
il ne s’agit pas de transformer chaque
technologies en éducation et dans le
enseignant, chaque enseignante, en spécia-
domaine de la formation continue.
liste de l’informatique, mais d’offrir à cha-
Comme il importe de bien saisir ce cun et à chacune les bases nécessaires à une
qu’on entend exactement par le concept intégration pédagogique à la fois conviviale,
d’intégration pédagogique des technologies, stimulante et performante.
le Conseil s’est interrogé sur une tendance
Outre la formation du personnel
qui caractérise les systèmes éducatifs des
enseignant, essentielle à tout effort d’inté-
sociétés les plus avancées sur la scène inter-
gration des technologies nouvelles en éduca-
nationale : un intérêt marqué pour un
tion, le Conseil a identifié un certain nom-
changement de paradigme en éducation axé
bre de conditions qu’il estime nécessaires à
sur le passage d’un contexte d’enseignement
la réussite d’un changement d’une telle
à un contexte d’apprentissage qui devrait
envergure en éducation (chapitre 4). Pour le
conduire à apprendre autrement et à
Conseil, si la formation des enseignants peut
enseigner différemment (chapitre 2). Au
être considérée comme une pierre d’assise,
Québec, la réforme éducative en cours et les
le temps que l’on consacre au développe-
exigences accrues pour une plus grande
ment d’une capacité de mise en œuvre
réussite scolaire à travers tout le système
éclairée des technologies constitue, pour
éducatif contribuent à placer l’élève et
le moment, une pierre d’achoppement. Dans
l’étudiante ou l’étudiant « au cœur de ses
tout changement, le temps — un temps
Conclusion
123

d’information, de sensibilisation, de forma- disposition, le développement d’une culture


tion, d’appropriation, d’implantation, de réseau, la concertation des acteurs et le
d’évaluation — joue un rôle capital, malheu- partage d’une vision commune dans l’inté-
reusement trop souvent négligé. Comme gration des technologies à des fins
autres conditions de réussite, le Conseil d’enseignement et d’apprentissage, la mise en
identifie particulièrement les suivantes : place de partenariats. De façon plus
l’importance d’informer et de sensibiliser spécifique, le Conseil note également un
tous les acteurs concernés relativement à la certain nombre d’enjeux qui touchent, à un
pertinence d’utiliser les technologies nou- titre ou à un autre, les ordres ou secteurs
velles à des fins d’enseignement et d’appren- d’enseignement et qui tiennent compte de
tissage, d’assurer l’accès à ces nouveaux l’intérêt qui s’y manifeste à l’égard des tech-
outils de formation par un environnement nologies nouvelles, de l’utilisation qu’on en
matériel et la disponibilité de contenus fait et du rôle qu’elles pourraient y jouer. Les
appropriés aux besoins de l’éducation, enjeux suivants ont particulièrement retenu
d’assurer la formation de tous les acteurs qui son attention : préparer les jeunes à une
interviennent en éducation — et non pas utilisation éclairée des technologies dès le
seulement le personnel enseignant — afin primaire, mettre en place des mécanismes
que tous œuvrent à ce que les technologies ou des stratégies pour composer avec les
soient véritablement au service de l’en- contraintes du cadre scolaire au secondaire,
seignement et de l’apprentissage, d’accom- respecter l’approche par programme au
pagner et de soutenir le personnel collégial, faire en sorte que l’université
enseignant de façon continue, tout autant québécoise se taille une place dans l’univers
sur le plan pédagogique que sur le plan tech- du téléapprentissage et de la formation en
nique. Le Conseil souligne également la ligne, être davantage en prise avec la réalité
nécessité que l’État au premier chef, mais du travail, en formation professionnelle et
aussi chacun des leaders institutionnels, technique, grâce à la communication en
assument la responsabilité qui leur incombe réseau et aux possibilités qu’offre la vidéo-
de piloter le changement qui accompagne communication, composer avec la flexibilité
l’introduction des technologies nouvelles en de la formation en ligne afin que la forma-
éducation afin que les meilleurs choix pos- tion continue offerte par les établissements
sibles soient faits à cet égard à travers d’enseignement québécois puisse soutenir la
l’ensemble du système éducatif. concurrence avec tous les produits dispo-
nibles à cet égard sur Internet.
Le Conseil croit que des enjeux impor-
tants doivent être pris en considération dans
l’implantation des technologies nouvelles en
Quelques postulats
éducation, afin de s’assurer qu’il s’agisse en guise de balises
d’une option bénéfique pour chaque indi-
vidu comme pour la société dans son ensem- L’ensemble des activités de toutes
ble, sur les plans social, culturel et sortes mises en place dans le cadre du
économique (chapitre 5). Ces enjeux concer- présent rapport pour aider le Conseil à
nent principalement l’affirmation de la spé- étayer sa réflexion et ses prises de positions,
cificité québécoise, la recherche de l’équité l’ont amené à identifier un certain nombre
et du respect de l’éthique dans tout ce qui de postulats qui lui apparaissent d’impor-
accompagne la pénétration des technologies tance dans le contexte d’une intégration des
nouvelles en éducation, le souci de préserver technologies dans la pratique éducative :
ou de prémunir les jeunes populations étu-
diantes contre certains contenus qu’un médi- • il ne faut pas confondre « information » et
um comme Internet peut mettre à leur « savoir » ; c’est à l’éducation de fournir
Éducation et nouvelles technologies
124

les bases nécessaires pour que chacun et partout, des changements s’imposeront
chacune soit en mesure de transformer dans les modes d’organisation et de fonc-
l’information en connaissances néces- tionnement des établissements, notam-
saires à la construction d’un savoir ; mais ment en ce qui a trait à leur accréditation
il faut aussi que chacun se sente respon- et à la reconnaissance des acquis, ainsi
sable de participer au développement des qu’aux critères de financement des popu-
contenus à partager collectivement grâce lations étudiantes.
à la communication en réseau et de con-
tribuer à l’élaboration et à la diffusion de Des recommanda-
connaissances dont pourront bénéficier
l’ensemble des internautes en éducation; tions qui s’imposent,
• les technologies nouvelles peuvent con-
des pistes d’action
tribuer à faciliter et à enrichir la pratique suggérées
éducative de l’enseignant et de l’en-
seignante, de même que les apprentis- Contrairement aux pratiques en
sages de chaque élève ou étudiant ; ce vigueur dans les avis du Conseil, il n’est pas
sont cependant les compétences péda- dans les usages que le rapport annuel sur
gogiques des enseignants — notamment l’état et les besoins de l’éducation débouche
leur créativité en matière pédagogique — sur des recommandations à l’intention du
, et leur souci de favoriser de meilleurs ministre de l’Éducation ou des divers acteurs
apprentissages chez leurs élèves et leurs du milieu éducatif. Pour son rapport 1999-
étudiants, qui garantiront un usage opti- 2000, le Conseil juge cependant nécessaire
mal des nouveaux outils mis à leur dispo- d’agir différemment afin que l’éducation
sition, aussi complexes et puissants bénéficie pleinement de l’apport des tech-
soient-ils; nologies nouvelles dans l’enseignement et
l’apprentissage, notamment en raison des
• le temps constitue un écueil majeur dans faits suivants :
l’intégration des technologies nouvelles
en éducation et exerce des pressions con- • des budgets sont déjà consacrés — et
sidérables sur l’organisation et l’aménage- d’autres le seront, souvent de façon récur-
ment du temps scolaire ; il faut du temps rente dans les années à venir — à l’implan-
pour apprendre à utiliser adéquatement tation des technologies nouvelles dans les
ces outils informatiques sur le plan tech- établissements du système éducatif,
nique, mais il en faut aussi pour découvrir surtout en matière d’équipement informa-
tout leur potentiel sur le plan péda- tique;
gogique et de quelle façon les utiliser —
en composant avec les contraintes du • il faut tenir compte de l’ampleur des
cadre scolaire (particulièrement au pri- besoins en la matière et de l’évolution
maire et au secondaire) — pour qu’elles rapide de la technologie qui rendent vite
contribuent à enrichir les stratégies d’en- obsolètes des équipements jugés à la fine
seignement et d’apprentissage orientées pointe quelques mois auparavant;
vers la réussite du plus grand nombre • des changements sont souhaités en édu-
d’élèves et d’étudiants à travers tout le cation de façon à accorder une impor-
système scolaire et, ultimement, permet- tance accrue aux stratégies d’apprentis-
tent des gains de temps et d’efficacité; sage — que peut accompagner, favoriser
• avec la communication en réseau et l’aug- et enrichir le recours aux technologies
mentation des possibilités d’accès à des numériques et au branchement en réseau;
contenus de formation qui viennent de
Conclusion
125

• on doit considérer enfin la faible propor- • et de se doter d’une instance pan-


tion des contenus de langue française dans systémique qui le conseillera à cet égard et
les ressources disponibles sur le marché sera associée à l’implantation des tech-
ou sur Internet, de nature éducative ou nologies nouvelles en éducation, en
pouvant être utilisées à cette fin. assumant les responsabilités suivantes :

Le Conseil regroupe ses recommanda- - le conseiller sur les mesures à prendre


tions sous quatre thèmes aptes à encadrer pour réaliser, soutenir et réussir l’intégra-
l’intégration pédagogique des technologies tion des technologies nouvelles à
nouvelles en éducation à travers tout le sys- l’échelle du système éducatif, en portant
tème éducatif : des orientation éclairées, des une attention particulière aux aspects
actions concrètes, de la formation adaptée pédagogiques et économiques de cette
aux besoins, de la recherche ciblée. Ces intégration;
recommandations s’accompagnent d’un rap-
- assurer la conception, la mise en opéra-
pel de quelques-unes1 des pistes d’action ou
tion et le suivi d’un plan d’action
d’intervention suggérées aux divers acteurs
stratégique en lien avec la politique
du milieu éducatif tout au long du présent
d’intégration des technologies nou-
rapport du Conseil.
velles en éducation et veiller à ce que ce
plan soit inclus dans la planification
stratégique du Ministère;

Dans un premier temps, le Conseil - assurer la concertation et la coordina-


estime que le Québec doit de toute urgence, tion des activités de veille éducative, à
et à l’instar de ce qui se fait à cet égard dans travers tout le système éducatif, au
d’autres sociétés comparables à l’échelle regard de l’évolution des technologies
internationale, se doter d’une politique minis- nouvelles et des usages qui en sont faits
térielle sur l’intégration des technologies en éducation à des fins d’enseignement,
nouvelles en éducation afin que l’ensemble d’apprentissage et de gestion de
du milieu éducatif puisse bénéficier et s’ins- la pratique éducative;
pirer d’orientations claires en la matière. - œuvrer en concertation avec les dif-
férents intervenants gouvernementaux 1 Parce que la problématique
1re recommandation dans toute activité en lien avec l’inté-
de l’intégration des technologies
en éducation est relativement
gration des technologies nouvelles en nouvelle et très vaste, que le
Le Conseil recommande au ministre de
éducation; contexte d’implantation en est
l’Éducation souvent un d’expérimentation,
- suivre l’évolution de la recherche et de de nombreuses pistes d’action
• d’élaborer et de rendre public — après ses résultats sur l’intégration péda-
ou d’intervention ressortent de la
consultation de l’ensemble des acteurs réflexion du Conseil sur le sujet et
gogique des technologies nouvelles, de sont destinées à divers interlocu-
concernés par l’intégration des technolo- façon à en assurer la prise en compte et teurs. Il est quasi impossible,
gies en éducation, notamment celles de le transfert dans le milieu éducatif au dans le cadre d’une conclusion,
l’information et de la communication — de revenir sur toutes ces pistes
moment opportun — notamment grâce qui méritent l’attention et l’intérêt
un énoncé de politique sur les technolo- à une diffusion appropriée de l’infor- de tous les acteurs concernés ;
gies nouvelles en éducation, de façon à mation aux acteurs concernés —, d’où le choix de faire une sélec-
préciser clairement quelles sont les orien- tion des pistes qui apparaissent
à identifier des pistes de recherche à soit prioritaires, soit particulière-
tations et les attentes du Québec en la explorer et les sources de financement ment importantes. À cet égard,
matière ; susceptibles d’en permettre la réalisa- le Conseil invite cependant tout
lecteur qui a à cœur l’implanta-
tion. tion réussie des technologies nou-
velles en éducation à lire atten-
tivement l’ensemble du rapport.
Éducation et nouvelles technologies
126

À maintes reprises dans son rapport, le ressources didactiques auprès du réseau des
Conseil a noté et regretté l’absence d’une commissions scolaires, et à collaborer aux
politique ministérielle sur l’implantation des études internationales qui se font en la matière.
technologies nouvelles en éducation, à des
fins d’enseignement et d’apprentissage à Par ailleurs, en lien avec certaines con-
travers tout le système éducatif — et donc traintes du branchement des établissements
l’absence d’une vue d’ensemble sur l’évolu- au réseau Internet (actuel ou le plus puissant
tion souhaitée du système éducatif qui soit Internet 2) et les disparités qui existent
apte à favoriser une action cohérente des actuellement entre les différentes régions du
divers acteurs du milieu en la matière. Le Québec en termes d’accès au réseau et de
document de consultation de 1996 et les coûts de branchement, le ministre devra
plans d’intervention mis en place pour établir clairement quelle sera sa politique
chaque ordre ou secteur d’enseignement, pour aider et soutenir les démarches qui sont
dans les années 1996 et 1997, ne constituent réalisées dans le milieu afin de doter les
pas à ses yeux une telle politique, pas plus établissements scolaires d’accès performants
d’ailleurs que son actuel plan de développe- à la communication en réseau.
ment en trois phases pour le primaire et le
Chaque établissement du système édu-
secondaire. Avec l’arrivée à terme du « Plan
catif est également invité à poursuivre un
Marois » sur les technologies de l’informa-
objectif de « classe ou salle de cours
tion et de la communication en éducation,
branchée » et, s’il ne le fait déjà, à se doter
en juin 2001, le contexte se prête à une éva-
d’un plan d’action concernant l’intégration
luation de ce qui s’est fait et à la mise en
pédagogique des technologies à des fins
place d’une véritable politique et d’un plan
d’enseignement et d’apprentissage et d’en
d’action sur le sujet.
faire une composante de son plan de réussite
Le Conseil estime qu’une politique (au primaire et au secondaire) et de son
ministérielle sur l’implantation des tech- projet d’établissement. Sans négliger les
nologies en éducation doit nécessairement besoins en matière d’équipement, il serait
s’appuyer sur une vision pansystémique de souhaitable que ceux-ci soient intégrés à une
l’éducation au Québec. Une telle politique démarche axée sur les objectifs poursuivis
doit aller plus loin que les objectifs dans une optique d’intégration des tech-
antérieurs de doter les établissements d’en- nologies à des fins d’enseignement et d’ap-
seignement d’un parc informatique adéquat prentissage, les façons de faire envisagées, et
et de brancher la totalité des écoles du les mécanismes à mettre en œuvre pour une
Québec au réseau Internet. Dans une pers- évaluation des résultats obtenus.
pective d’intégration pédagogique des tech-
D’autre part, considérant l’importance
nologies à des fins d’enseignement et d’ap-
d’une vision et d’un suivi pansystémiques, le
prentissage, il convient en effet d’orienter
Conseil juge essentiel que le ministre puisse
dorénavant les efforts vers des « classes ou
s’appuyer sur une instance disposant d’une
salles de cours branchées », davantage aptes
expertise capable de combiner judicieuse-
à soutenir une évolution en ce sens dans la
ment une connaissance éclairée de l’état et
pratique quotidienne des enseignants et des
des besoins de l’ensemble du système édu-
enseignantes. À ce sujet, le Conseil invite
catif — sur les plans pédagogique et tech-
d’ailleurs le Ministère à poursuivre ses
nologique — avec une connaissance tout
travaux sur les indicateurs pouvant aider à
aussi éclairée de l’évolution des technologies
mesurer le degré d’implantation effective
en lien avec les utilisations auxquelles elles
des technologies dans l’enseignement et
peuvent se prêter en matière éducative.
l’apprentissage, notamment dans le contexte
des enquêtes que réalise la Direction des
Conclusion
127

Il existe, à l’extérieur du Québec, diffé- convient de partager entre les leaders poli-
rentes instances qui suivent l’évolution et tiques et institutionnels, mais que doivent
l’implantation des technologies nouvelles en également assumer les acteurs du terrain,
éducation, comme par exemple l’ Obser- notamment grâce à la télématique, en éta-
vatoire des technologies pour l’éducation en blissant des communautés virtuelles
Europe2. Le Conseil demande au ministre d’intérêt et d’apprentissage qui leur permet-
d’identifier de quelle nature serait l’instance tront de mutualiser leurs expériences et leur
la plus à même de remplir le mandat faisant expertise en termes d’intégration péda-
l’objet de sa recommandation, en prenant en gogique des technologies nouvelles. Lors de
considération l’importance qu’une interven- la préparation du présent rapport, le Conseil
tion éclairée en matière d’utilisation des tech- a pu constater à quel point il peut être diffi-
nologies à des fins pédagogiques peut avoir cile aux acteurs du terrain d’être bien infor-
pour l’avenir de l’éducation. Il est aussi néces- més de l’état des connaissances et de la
saire que cette instance dispose du pouvoir recherche en matière d’intégration péda-
nécessaire pour intervenir avec célérité et gogique des technologies ainsi que des
légitimité à l’intérieur du Ministère comme ressources qui existent pour leur faciliter la
auprès des divers acteurs et partenaires de tâche. Il n’est pas nécessairement du ressort
l’éducation. du Ministère d’assurer la diffusion de toute
information pertinente à cet égard, mais la
Dans son rapport, le Conseil a noté nouvelle instance dont le Conseil souhaite
l’impact que peuvent avoir sur l’intégration la mise en place pourrait veiller à ce que
pédagogique des technologies d’autres chacun assume sa part de responsabilité en
acteurs ministériels comme le ministère de la matière.
la Culture et des Communications —
notamment par le mandat éducatif que le Concernant la recherche et les tech-
ministre de l’Éducation a confié à Télé- nologies nouvelles en éducation, il se fait
Québec — ou, à l’échelle fédérale, le Bureau beaucoup de travail sur le territoire québé-
des technologies de l’apprentissage3, par cois. Il s’en fait dans les universités, dans les 2 L’Observatoire « a pour voca-
tion de promouvoir, faciliter et
exemple. Il importe que tous les acteurs qui collèges, dans les commissions scolaires, et mettre en œuvre par tous les
se préoccupent d’utilisation des techno- par des chercheurs autonomes. Il existe moyens, la maîtrise opérationnelle
logies en éducation et y investissent des également un Centre d’excellence sur les des systèmes et des technologies
avancées pour le développement
ressources humaines et financières en technologies d’apprentissage financé par le industriel, économique, social et
matière de réflexion ou de développement gouvernement fédéral. Au vu des sommes culturel des collectivités
d’outils pédagogiques, travaillent en concer- investies à des fins de recherche, des ques- humaines, notamment dans le
champ de l’éducation et de la
tation de façon à optimiser les efforts, éviter tions se posent : comment les résultats de
formation. À ce titre, l’association
les chevauchements dans l’utilisation des toutes ces recherches sont-ils portés à la con- conduit tous travaux d’étude et
budgets disponibles, s’entendre sur des naissance des décideurs du Ministère, des de recherche, mène toute action
objectifs cohérents et ciblés sur les résultats acteurs sur le terrain? Dans quelle mesure d’intervention, de conseil et de
valorisation, organise toute action
souhaités. D’où le mandat de coordination sont-ils réinvestis dans la pratique? Quel de formation, de sensibilisation
et de concertation qui devrait être assumé à usage en fait-on? À quel point l’industrie y et d’information, suscite toute
cet égard à l’échelle ministérielle. contribue-t-elle? Il importe de prendre les manifestation locale, régionale,
nationale, internationale,
moyens nécessaires pour que la recherche développe et commercialise tous
On ne dira jamais assez l’importance de aide la pratique éducative à évoluer : en ce produits sur tous supports, et
sensibiliser le milieu éducatif au potentiel sens, elle doit aussi répondre aux attentes et plus généralement engage toute
pédagogique des technologies nouvelles à des action servant son objet. »
aux besoins de la communauté éducative et
(http://services.worldnet.
fins d’enseignement et d’apprentissage et de ses résultats doivent être connus des princi- net/ote/pres0002.htm).
l’informer régulièrement et adéquatement paux acteurs concernés en la matière (prati- 3 Qui relève du ministère
de ce qui se fait ou de ce qui pourrait se faire ciens et décideurs) afin d’être réinvestis sur Développement des Ressources
à cet égard. C’est là une responsabilité qu’il le terrain. humaines Canada.
Éducation et nouvelles technologies
128

En ce qui a trait au développement de


Dans un deuxième temps, le
contenus, le Conseil estime que le Québec
Conseil croit qu’il est urgent que le Québec
doit accélérer le pas, afin que les établisse-
s’attaque avec célérité au développement de
ments québécois disposent des produits qui
contenus multimédias de qualité, en lien
leur faciliteront la tâche dans l’intégration
avec les objectifs des curriculums et des
des technologies nouvelles à des fins d’en-
programmes d’études. En cette matière, le
seignement et d’apprentissage. Bien qu’il
ministère de l’Éducation ne peut agir seul,
existe déjà quelques initiatives en ce sens à
compte tenu des ressources humaines et
l’un ou l’autre des ordres d’enseignement5,
financières nécessaires à une telle entreprise.
un tel mouvement n’existe pratiquement pas
à cet égard à l’échelle du système éducatif et
2e recommandation
entre les divers partenaires pouvant être mis
Le Conseil recommande l’élaboration à contribution dans le financement, la con-
d’un plan gouvernemental sur le développe- ception et le développement de produits
ment de contenus multimédias en lien avec les multimédias en éducation.
curriculums et programmes d’études québécois.
Compte tenu des coûts et de l’expertise
Une instance interministérielle, déjà en place ou
professionnelle (technique et pédagogique)
qui serait créée à cet effet, où le ministre de
qui sont associés au développement de con-
l’Éducation assumerait un rôle de chef de file en
tenus multimédias, il est impensable que
matière éducative, pourrait se voir confier les
chaque enseignant ou chaque établissement
mandats suivants :
s’engage de façon autonome dans une telle
• assurer la concertation d’équipes multidisci- production. Il est impératif que des concer-
plinaires (spécialistes du multimédia, de la tations et des collaborations s’établissent à
pédagogie et du contenu disciplinaire), la cet effet entre les établissements et les
consolidation et le développement de parte- ordres d’enseignement, mais aussi entre les
nariats entre les établissements et avec le ministères concernés à un titre ou à un
4 Compte tenu, notamment, secteur privé, pour permettre la création et la autre, tout comme entre les divers paliers de
du rôle de plus en plus grand joué
diffusion de contenus multimédias (sur gouvernement.
par le gouvernement fédéral en
cette matière. À titre d’exemple, Internet ou sur cédérom) en lien avec la spé-
un comité consultatif pancana- cificité des curriculums du primaire- Concernant plus particulièrement le
dien sur l’apprentissage en ligne secondaire — jeunes et adultes — et des pro- mandat de Télé-Québec, le Conseil estime
(le e-learning) mis sur pied dans
le cadre du projet du Conseil des grammes de l’enseignement supérieur au que le ministre devrait demander à sa
ministres de l’Éducation (Canada) Québec; collègue du ministère de la Culture et des
« Attentes relatives à l’enseigne- Communications de renforcer et de préciser
ment postsecondaire », en colla- • avec les ministères concernés, faciliter la mise
davantage le rôle que devrait jouer Télé-
boration avec le ministre de en marché internationale des produits édu-
l’Industrie du Canada, doit remettre Québec en matière de production éducative
catifs multimédias réalisés au Québec et les
sous peu son rapport au Conseil et de diffusion de contenus multimédias à
des ministres. rendre disponibles à des prix avantageux à
des fins éducatives, particulièrement en lien
l’intérieur du territoire;
5 Par exemple, le site des avec les nouveaux programmes d’études du
partenaires de l’Infobourg pour le • assurer la concertation entre les différents primaire-secondaire.
primaire-secondaire (www.ecole-
branchee.com), la vitrine APO ministères et les différents paliers de gou-
pour le collégial (http://vitrine. vernement4 pour obtenir la mise en place de
ntic.org/vitrine), le Centre virtuel programmes axés sur le développement de
de soutien à l’intégration des
technologies de la CREPUQ en
tels produits multimédias ainsi que le
enseignement universitaire financement des acteurs, — notamment par
(http://profetic.org) et le site de le dégagement des praticiens qui travaille-
l’Inforoute FPT pour la formation
ront à la conception de contenus — et des
professionnelle et technique
(www.inforoutefpt.org). travaux engagés à cet effet.
Conclusion
129

- à cet égard, de demander aux univer-


Dans un troisième temps, le Conseil
sités de mettre sur pied, en collabora-
croit que le rôle des enseignants en matière
tion avec les responsables des facultés
d’intégration des technologies dans l’ensei-
d’éducation, un dispositif ou des
gnement et l’apprentissage et la nécessité
mesures spécifiques de formation et
d’une formation appropriée à cet égard sont au
de soutien du corps professoral uni-
cœur même de la réussite d’un tel change-
versitaire en sciences de l’éducation,
ment. De nombreux acteurs sont concernés et
afin d’aider ces spécialistes de l’éduca-
doivent faire en sorte que l’ensemble
tion à intégrer les technologies dans
du personnel enseignant, à travers tout le
leurs stratégies d’enseignement et
système éducatif, puisse s’engager — avec
d’apprentissage de façon à offrir
confiance et de façon pertinente — dans une
une formation initiale et continue
démarche d’intégration pédagogique des tech-
qui puisse servir de modèle aux
nologies dans sa pratique professionnelle.
enseignants dans leur pratique profes-
sionnelle; des projets pourraient être
3e recommandation
soumis en ce sens au Ministère en vue
Le Conseil recommande au ministre de d’un soutien financier approprié, avec
l’Éducation obligation aux universités, cependant,
de rendre compte au ministre de
• de donner suite aux recommandations et l’Éducation des actions entreprises et
orientations proposées par le Comité des résultats obtenus;
d’orientation de la formation du person-
nel enseignant (COFPE) en matière d’a- • concernant tout le personnel enseignant,
justements à apporter aux programmes de quel que soit l’ordre ou le secteur d’en-
formation des maîtres du primaire et du seignement : de favoriser et de soutenir
secondaire pour préparer adéquatement les efforts réalisés par les divers milieux
les futurs enseignants à l’intégration des pour assurer la formation et le perfection-
technologies nouvelles dans leur pra- nement du personnel enseignant en
tique professionnelle. Énumérées dans matière d’intégration pédagogique des tech-
l’avis du COFPE, Consolider, ajuster et nologies nouvelles, mais aussi d’appuyer
améliorer la formation à l’enseignement, et financièrement les projets novateurs et
rappelées intégralement au chapitre 3 du structurants d’intégration technologique en
présent rapport, ces recommandations enseignement et en apprentissage;
concernent la nécessité d’une initiation • d’inciter les commissions scolaires à faire
« sérieuse » aux technologies nouvelles, en sorte que les enseignants, au moment
d’une intégration des technologies dans les de leur embauche — et les conseils d’établis-
contenus de cours et les modes de forma- sement pour les enseignants en exercice —,
tion et d’un plus grand effort de recherche soient convaincus de la nécessité de réaliser
en lien avec les technologies nouvelles ; l’intégration pédagogique des technologies
• d’insister auprès des universités pour qu’il nouvelles dans leur pratique profession-
y ait augmentation de leurs exigences nelle, qu’elles les soutiennent dans les
envers les professeurs chargés de la for- démarches qu’ils entreprendront pour y
mation des maîtres en ce qui a trait à arriver, qu’il s’agisse de formation, de per-
l’intégration des technologies nouvelles fectionnement ou de projets particuliers à
dans les cours et les stratégies péda- cette fin, et qu’elles évaluent dans quelle
gogiques, et mise en place d’un environ- mesure le personnel enseignant s’engage
nement d’enseignement qui s’y prête; ou non dans l’intégration pédagogique des
technologies;
Éducation et nouvelles technologies
130

• de soutenir, en concertation avec les éta- domaine de la formation continue et du per-


blissements du système éducatif, les fectionnement. En outre, il serait certaine-
actions du milieu visant l’acquisition et le ment approprié d’envisager la création d’une
renouvellement d’ordinateurs pour tous banque de ressources professionnelles (pairs
les enseignants, à tous les ordres d’en- et experts) sur Internet pour aider et
seignement. soutenir les enseignants et enseignantes, de
quelque niveau que ce soit, dans leurs
apprentissages et leurs premiers essais
En matière de formation initiale, le d’intégration pédagogique des technologies
défi est de taille pour les facultés d’éduca- nouvelles.
tion qui doivent innover à cet égard afin de
réaliser l’intégration pédagogique des tech- Le Conseil soutient qu’il est sou-
nologies dans leurs propres façons de faire et haitable que chaque enseignant puisse
servir ainsi de modèles aux futurs maîtres. disposer de son propre ordinateur, relié à
D’autre part, les stages en milieu scolaire Internet, pour se familiariser avec l’outil, en
peuvent constituer un moment privilégié découvrir et s’approprier les multiples possi-
pour le futur enseignant de réaliser avec des bilités à des fins d’enseignement, d’appren-
élèves un projet d’intégration des technolo- tissage et de recherche. Parce que cette
gies en classe; un des stages prévus au pro- familiarisation essentielle avec l’ordinateur
gramme de formation des maîtres pourrait peut également se faire tout autant à la mai-
être consacré à cet objectif de formation. son que sur les lieux de travail, pour être
ensuite réinvestie dans la pratique de l’en-
Sur le plan de la formation continue, les seignant ou de l’enseignante, il serait appro-
possibilités sont variées et nombreuses, prié que des mesures gouvernementales,
comme en témoigne le rapport. Il importe ministérielles ou institutionnelles favorisent
que l’offre de formation combine adéquate- et facilitent l’acquisition d’équipement infor-
ment, par des activités intégratrices, le matique et le branchement à Internet à des
développement de compétences techniques fins professionnelles pour tous les membres
avec le développement de compétences péda- du personnel enseignant du système
gogiques, qu’elle réponde aux besoins éducatif. De telles politiques sont d’ailleurs
et aux attentes des enseignants et déjà implantées ou en voie de l’être dans cer-
enseignantes au regard de leur pratique taines universités, pour répondre aux
éducative de même qu’aux objectifs de la besoins du corps professoral qui ne bénéficie
réforme en cours, qu’elle s’accompagne d’un pas de subventions de recherche autorisant
encadrement et d’un suivi (en mode présen- ce type de dépense (ou d’investissement).
tiel ou en mode virtuel) des expérimenta- L’ aide de l’État en la matière — par des
tions réalisées en milieu de travail. La for- crédits d’impôt ou tout autre mécanisme
mation d’agents multiplicateurs (notam- approprié — constituerait un gage de l’im-
ment par les RÉCIT6) dans le réseau des portance accordée à l’intégration des tech-
commissions scolaires, la formation par les nologies dans la pratique éducative.
pairs, le développement de communautés
d’apprentissage virtuelles et, quand le con-
texte s’y prête, le soutien technique des
élèves et des étudiants ou étudiantes qui
maîtrisent souvent le médium informatique,
sont des avenues à emprunter dans le
6 Qui ont remplacé les CEMIS
auxquels un tel mandat avait
déjà été confié.
Conclusion
131

De façon plus ponctuelle, le Conseil Un dernier tour


entend formuler une quatrième et dernière
recommandation qui vise le financement de
de piste(s)
projets de recherche reliés à l’intégration des Qu’il s’agisse d’implantation des tech-
technologies en éducation. nologies en milieu éducatif ou d’intégration
pédagogique des technologies nouvelles à
4e recommandation des fins d’enseignement et d’apprentissage,
il y a beaucoup à faire pour s’assurer qu’elles
Le Conseil recommande au ministre de
contribueront effectivement à la réalisation
l’Éducation de reconduire le programme
de la mission éducative des établissements
d’Action concertée du Fonds pour la forma-
scolaires du Québec. Et tous les acteurs du
tion de chercheurs et l’aide à la recherche
milieu éducatif sont concernés à un titre ou
(FCAR) sur les technologies en éducation et
à un autre, y compris les partenaires dans la
de faire en sorte qu’il s’applique à l’ensemble
production et la diffusion de contenus multi-
du système éducatif et non seulement au
médias à des fins éducatives.
primaire-secondaire.
Il y a des débats à faire : sur la publicité
dans les écoles — difficile à contrer dans les
Au Fonds FCAR, une action concertée contenus offerts au moyen de l’Internet —,
sur les technologies nouvelles en éducation, sur la propriété intellectuelle et les droits
pour le primaire-secondaire, a pris fin lors du d’auteur dans les contenus multimédias
concours de juin 1999. Les responsables du conçus dans les établissements scolaires, sur
programme estiment que ce fut l’une des le développement de contenus multimédias
meilleures actions concertées et que les en lien avec la spécificité québécoise et les
sommes de 2,5 millions de dollars investies programmes d’études, sur le téléapprentis-
dans des projets s’échelonnant entre 1996 et sage en complément ou en substitut à
20017 ont été utilisées à bon escient. l’enseignement en présentiel, sur l’avenir de
Compte tenu des besoins de recherche sur l’université québécoise dans le contexte de
l’intégration des technologies nouvelles en la formation en ligne (le e-learning) main-
éducation à des fins d’enseignement et d’ap- tenant offerte par des universités ou d’autres
prentissage, mis en évidence tout au long du organismes de partout à travers le monde ,
présent rapport du Conseil, il apparaît s u r l ’ é m e rg e n c e o u l ’ é v o l u t i o n d u
impératif que le Ministère encourage les phénomène de l’« école à la maison ».
chercheurs à poursuivre leurs efforts — en
partenariat avec des praticiens de l’éducation Il y a de nombreuses avenues à explorer
et d’autres groupes ou individus intéressés — pour tirer profit de toutes les ressources
dans le cadre de ce programme particulier du pédagogiques qui sont offertes sur Internet
Fonds FCAR. Afin d’encourager les prati- et bénéficier de l’expertise développée par
ciens de l’éducation à participer à des projets de nombreux établissements et partenaires
de recherche sur l’intégration pédagogique éducatifs dont le RÉCIT (et ses antennes
des technologies et en fonction des particu- locales auparavant appelées les CEMIS),
larités des divers projets, les mécanismes l’AQUOPS, la Vitrine APO, la Télé-
de financement devraient permettre aux Université et le Centre de formation à dis-
enseignants qui s’engagent dans un projet qui tance du collégial, Télé-Québec et bien
exige d’eux un investissement de temps d’autres. À l’échelle du système et pour
important en dehors de leur tâche de travail, chaque ordre d’enseignement, une meilleure 7 Pour le détail de ces projets,
d’être dégagés partiellement ou totalement de connaissance de ce qui se fait déjà et une se référer au site du Fonds FCAR,
programme d’actions concertées
leurs activités régulières d’enseignement. plus grande concertation s’imposent entre (www.fcar.qc.ca/dfin_nt.html).
Éducation et nouvelles technologies
132

tous ces acteurs; il faut maximiser le rende- milieu éducatif québécois. Le développe-
ment des ressources disponibles et faire en ment de contenus multimédias de qualité
sorte que chaque enseignant ou enseignante, à tous les ordres d’enseignement, et celui de
à quelque ordre d’enseignement que ce soit, la formation en ligne à l’éducation des
connaisse l’ensemble des ressources en adultes et à l’enseignement supérieur, sont à
mesure de répondre à ses besoins et à ses la portée des établissements québécois et de
interrogations en matière d’intégration l’expertise technologique qui existe au
pédagogique des technologies nouvelles dans Québec. Tous les acteurs concernés doivent
sa pratique professionnelle. Le Conseil cependant s’efforcer de développer une sy-
a choisi, dans le présent rapport annuel sur nergie des efforts et la mise en commun des
l’état et les besoins de l’éducation, de centrer ressources nécessaires pour atteindre cet
son analyse sur le rôle pédagogique des objectif de rayonnement international en
technologies dans l’enseignement et l’ap- éducation.
prentissage. Il est cependant conscient que
les technologies, particulièrement quand il Pour conclure sur la thématique du
s’agit de ressources offertes en ligne, peu- présent rapport annuel, le Conseil rappelle
vent aussi être utilisées à d’autres fins sus- qu’il est conscient de l’ampleur du sujet qu’il
ceptibles d’avoir un impact sur l’apprentis- s’est proposé de traiter, de l’évolution cons-
sage ou la réussite. Que l’on pense, entre tante des technologies et de l’information
autres, aux services connexes à l’enseigne- relative à leur utilisation en éducation : en
ment tels que l’information scolaire ou l’ex- font foi la masse d’informations qu’il a
ploration virtuelle des carrières, le place- recueillies et tenté de traiter du mieux
ment et la recherche de stages, le monitorat possible, tout en devant s’imposer des
en ligne (aide aux devoirs ou autres), la limites pour remplir son mandat dans
virtualisation du processus de recherche l’échéancier prévu. Mais il demeure convain-
documentaire et ses vastes possibilités dans cu qu’il devait s’engager dans cette réflexion
un contexte de sous-financement des biblio- qui l’a amené à formuler des recommanda-
thèques ou centres documentaires en milieu tions à l’intention du ministre de l’Éduca-
éducatif, etc. tion et à suggérer des pistes d’action à
l’ensemble de la communauté éducative, car
Il y a aussi des partenariats à établir tous les systèmes éducatifs, dont celui du
pour que les ressources technologiques les Québec, sont à la croisée des chemins en
plus performantes et les mieux adaptées aux matière de choix à faire et de stratégies à
besoins de formation des élèves et des étu- établir en ce qui a trait à l’implantation des
diants soient accessibles à tous les établisse- technologies nouvelles à des fins de forma-
ments d’enseignement, au meilleur coût tion à tous les ordres d’enseignement. C’est
possible; c’est toute la société, y compris le un chantier d’importance qui s’ouvre pour
monde du travail, qui bénéficiera de la quali- l’avenir de l’éducation, ici et ailleurs à travers
té de la formation à l’utilisation des tech- le monde, pour que chacun s’approprie ce
nologies nouvelles qui aura été acquise dans pouvoir que l’on associe à la capacité de
le système éducatif. comprendre et d’utiliser ces technologies.
Il convient que tous, acteurs de l’éducation et
Enfin, avec le développement et partenaires dans des domaines d’expertise
l’amélioration des performances des nou- appropriés, se concertent et se mettent à
veaux types de connexion à Internet, et l’œuvre pour que l’éducation soit partie
l’expertise développée au Québec sur le plan prenante de la révolution technologique en
technologique, il y a une place à occuper sur cours et en influence le développement,
la scène internationale — et plus parti- jouant ainsi pleinement son rôle dans une
culièrement dans la francophonie — par le société qui se transforme.
133

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Objectif, L’observateur des tendances inforoutières en Note : Toutes les adresses électroniques signalées dans
francophonie, Publication papier et électronique cette publication étaient accessibles en date du
trimestrielle du Centre international pour le 17 novembre 2000. Dans la mesure du possible, elles
développement de l’inforoute en français (CIDIF), fournissent un accès direct au document de référence;
http://objectif.cidif.org. dans certains cas cependant, il n’existe pas d’adresse
distincte pour les documents consultés en ligne. On les
Revue Rescol – www.rescol.ca/magazine/f/, revue retrouve généralement dans la liste des publications
trimestrielle électronique du Réseau scolaire cana- affichée sur le site de l’organisme.
dien (Rescol – www.rescol.ca) et Aujourd’hui @ Rescol
– www.rescol.ca/aujourdhui/ , bulletin électronique
quotidien, pour une information sur l’utilisation des
technologies de l’information et de la communication
dans les écoles canadiennes. Versions anglaises :
SchoolNet Magazine : www.rescol.ca/magazine/e/ et
@ SchoolNet Today : www.rescol.ca/today/.

The New York Times on the Web, publication quoti-


dienne, pour sa rubrique sur les technologies,
www.nytimes.com.

Thot, Nouvelles de la formation à distance, bulletin électro-


nique hebdomadaire, rédacteur en chef : Denys
Lamontagne, http://thot.cursus.edu.
147

Annexe 1
Liste des personnes et organismes consultés

Activités du Conseil • Table ronde avec les invités suivants :

- Clément Laberge, rédacteur en chef,


Assemblée plénière du 2 juin 1999
L’école branchée;
Les personnes suivantes ont été invitées
- Pierre Lévy, philosophe, Département
à présenter une communication :
des sciences du loisir et de la communi-
• Thérèse Laferrière, professeure-cher- cation sociale, Université du Québec à
cheure, Faculté des sciences de l’éduca- Trois-Rivières;
tion, Université Laval;
- Alexandre Taillefer, premier vice-prési-
• Jacques Tardif, professeur-chercheur, dent exécutif, Nurun inc.
Faculté des sciences de l’éducation,
• Table ronde sur la formation du personnel
Université de Sherbrooke;
enseignant avec les invités suivants:
• Vincent Tanguay, conseiller directeur,
- Pierre Bordeleau, vice-recteur adjoint
AGTI Services Conseils inc.
aux technologies de l’information et
Table ronde du 20 janvier 2000 de la communication, Université de
Montréal;
• Michel Aubé, professeur-chercheur,
Faculté des sciences de l’éducation, - A l a i n B r e u l e u x , p ro f e s s e u r e n
Université de Sherbrooke; sciences de l’éducation, Université
McGill, directeur de l’Office of
• Denis Gallant, président de l’AQUOPS,
Learning and Information Technology;
accompagné de Robert David, du
Centre inforoutier d’expertise pédago- - Claude Gagnon, directeur général du
gique; Collège de la région de l’Amiante
(Thetford-Mines);
• Jean-Claude Guédon, professeur,
Faculté des lettres, Université de Montréal. - Claude Lamb, responsable de la coordi-
nation et de l’animation des CEMIS
(centres d’enrichissement en micro-
Activités du comité du informatique scolaire), Société GRICS;

rapport annuel - François Larose, professeur en scien-


ces de l’éducation, Université de
• Rencontre avec Roger Vézina, directeur,
Sherbrooke, directeur adjoint du
Direction des ressources didactiques,
GRIFE (Groupe de recherche );
Ministère de l’Éducation;
- François Pettigrew, professeur en sci-
ences de l’éducation, Université du
Québec à Hull.
Éducation et nouvelles technologies
148

Consultations réalisées par • Robert Thivierge, coordonnateur général


des projets TIC, Conférence des recteurs
la permanence et des principaux des universités du
Personnes rencontrées individuellement Québec;
• Robert Bibeau, ministère de l’Éducation • Grégoire Tremblay, conseiller péda-
(projet « École informatisée clés en gogique, Service de la formation continue,
main »); Collège de Maisonneuve.
• Bruno Carpentier, ministère de l’Éduca- Personnes consultées par courriel ou par télé-
tion (Inforoute de la formation profession- phone
nelle et technique); • Benoît Boissonneault et Robert
• Michel Cartier, professeur, Université Bussières, conseillers en formation
du Québec à Montréal; professionnelle, Centre de formation
professionnelle de Mont-Laurier;
• Daniel Delisle, Cégep de Chicoutimi;
• Martine Chomienne, conseillère péda-
• Chantal Desrochers, adjointe administra-
gogique, Centre collégial de formation à
tive, École polyvalente Saint-Jérôme;
distance ;
• Hervé Fisher, président, MIM Inter-
• Paul Danvoye, Direction des ressources
national;
didactiques, MEQ ;
• Francine Gélinas, Fédération des cégeps;
• Marie-Sylvie Descôteaux, directrice
• Gilles Grégoire, directeur adjoint, régionale, Direction régionale de la
École Les Compagnons-de-Cartier (projet Capitale-Nationale et de la Chaudière-
Protic); Appalaches, MEQ ;
• J e a n - C l a u d e G u é d o n , p ro f e s s e u r, • Michel Desgagnés, Direction de l’en-
Université de Montréal; seignement et de la recherche universi-
• Johanne Guidotti, Services éducatifs de taires, MEQ ;
Télé-Québec; • Les directions régionales du MEQ ;
• Jacques Lajoie, professeur, Département de • Berthier Dolbec, Fédération des commis-
psychologie, Université du Québec à sions scolaires du Québec ;
Montréal;
• Gilles Fortier, Département des sciences de
• Denys Lamontagne, rédacteur en chef, l’éducation, Université du Québec
Thot Cursus; à Montréal ;
• Philippe Marton, professeur, Département • Paul Freedman, Simlog, produits de simu-
de technologie éducative, Université lation pour fins de formation;
Laval;
• Pierre-Julien Guay, responsable, Vitrine
• Robert Meilleur, directeur, Centre APO ;
collégial de formation à distance;
• Royal Lévesque, membre du Groupe de
• Claude Séguin, Direction des ressources travail sur les TIC de PERFORMA ;
didactiques, ministère de l’Éducation;
• Jacques Malouin, responsable du MITIC
• Pierre Séguin, conseiller pédagogique, (Microprogramme de 2e cycle d’intégra-
Collège de Bois-de-Boulogne; tion des technologies à la pratique péda-
• Gérard Soulier, chargé de mission, France gogique), Département de pédagogie,
(UNAPEC – regroupement des écoles Faculté d’éducation, Université de
privées et catholiques françaises – et Sherbrooke;
représentant à l’UNESCO);
Annexe 1
149

• Françoise Marceau, responsable de la for- - L u c i e P i g e o n, directrice, École


mation, APOP (Applications péda- Élizabeth-Turgeon;
gogiques de l’ordinateur au post- - Richard Tremblay, professionnel
secondaire); (vidéocommunication), Université du
• Marielle-Anne Martinet, Direction de la Québec à Rimouski.
formation et de la titularisation du • au Laboratoire de robotique pédagogique,
personnel scolaire, MEQ; Université de Montréal :
• Priscilla Ouellet-Perron, coordonnatrice, - Pierre Nonnon, directeur du labora-
Programme d’actions concertées, Fonds toire, Département de didactique,
FCAR (formation de chercheurs Sciences de l’éducation, Université de
et aide à la recherche); Montréal;
• Bruno Poelhuber, président de l’APOP - Frédéric Four nier, étudiant au
(Applications pédagogiques de l’ordina- doctorat.
teur au postsecondaire);
• à l’École primaire La Source, Mascouche :
• M o n i q u e P ro u l x , c o o rd o n n a t r i c e ,
- Diane Desnoyers, directrice;
Ressources humaines, Commission
scolaire des Affluents; - Michel Charbonneau, enseignant;
• Jacques Simard, conseiller en technologie - Robert Ménard, enseignant.
de l’information et de la communication, • à l’Université du Québec à Chicoutimi,
Université du Québec à Hull; Laboratoire de recherche en intégration
• Sylvie Turcotte, directrice, Direction de la pédagogique des NTIC :
formation et de la titularisation du person- - Jacqueline Bourdeau, professeure-
nel scolaire, MEQ. chercheure, directrice du Laboratoire;
Groupes rencontrés - Céline Gravel, enseignante au primaire
• sur le rôle des CEMIS : et chargée de cours à l’université;
- Michel Arcouet, CEMIS régional se- - Catherine Dumoulin, étudiante au doc-
condaire de la Montérégie; torat;
- Nancy Coquart, CEMIS régional anglo- - Sandra Coulombe, étudiante à la
phone de la Montérégie; maîtrise;
- Yves Lemay, CEMIS des Patriotes; - Jacques-André Gueyaud, professeur.
- Jean Sylvestre, Commission scolaire de • à la Polyvalente de La Baie :
Saint-Hyacinthe ; - Yves Hudon, psycho-éducateur;
- François Trudeau, CEMIS de Saint- - Janick Gilbert, enseignante;
Hyacinthe. - Gilberte Bourgeois, Direction régio-
• dans le milieu éducatif de la région de nale du ministère de l’Éducation pour le
Rimouski : Saguenay–Lac-Saint-Jean;
- Bernard Demers, doyen des études de - Diane Bouchard, directrice de 1re sec-
1er cycle, Université du Québec à ondaire.
Rimouski; • à l’École primaire Les Petits-Cheminots,
- Christine Fortier, enseignante, École Pavillon Notre-Dame, Charny :
Élizabeth-Turgeon; - Lyne Martel, directrice;
- Jacques Larrivée, responsable de l’in- - Martine Pelletier, enseignante.
formatique, Cégep de Rimouski;
Éducation et nouvelles technologies
150

• à la Commission scolaire Beauce- - Frédéric Cloutier (École Les Com-


Etchemin : p a g n o n s - d e - C a r t i e r, C . S . d e s
- Alain Houle, conseiller pédagogique; Découvreurs);

- Pierre Couillard, animateur, RÉCIT; - Luc Gagné (École secondaire Samuel-


de-Champlain, C.S. des Premières-
- Daniel Blais, enseignant, Polyvalente
Seigneuries);
Veilleux;
- Annie Gosselin (École Sainte-Odile,
- Jacques Rancourt, enseignant,
C.S. de la Capitale);
Polyvalente Saint-Georges;
- Isabelle Goulet (École Guillaume-
- Étienne Roy, enseignant chargé de pro-
Mathieu, C.S.des Premières-
jets, 2e cycle du secondaire.
Seigneuries);
• à l’École des hautes études commerciales
- Mélanie Rhainds (École Joseph-
(HEC), pour le projet Virtuose :
François-Perrault, C.S. de la Capitale).
- Ruth Dupré, directrice du pro-
gramme de MBA;
Ont contribué à l’identification des participants :
- Mireille Gaudreau, coordonnatrice du Commission scolaire de la Capitale : Cécile Mélançon,
programme HEC-Virtuose; directrice générale;
- Jacques Raynauld, professeur, Institut Commission scolaire des Premières-Seigneuries :
d’économie appliquée. Diane Provencher, directrice générale, et Serge Fortin,
du Service des ressources humaines;
• en adaptation scolaire, au CEMIS national
Commission scolaire des Découvreurs : Chantal Dolbec,
en adaptation scolaire et à l’École secon- directrice générale, et Nicole Morin, du Service des
daire Joseph-Charbonneau : ressources humaines.

- Gilles Brunette, professeur de français;


- Clément Chouinard, animateur du • région de Montréal (écoles francophones) :
CEMIS; - Julie Charbonneau (École secondaire
- Esther Lehoux, orthopédagogue; Jeanne-Mance, C.S de Montréal);
- Louise Paré, orthopédagogue; - Julie Demers (École secondaire Saint-
- Danielle Ostiguy, orthopédagogue; Georges, C.S.Marguerite-Bourgeoys);
- Monique Vézina, enseignante en musique; - Linda Gagné (École secondaire Louis-
- Abdel Karim, Claude, Éric, Georges, Joseph-Papineau, C.S. de Montréal);
Janis, Jean-Marc, Jean-Sébastien, Léo,
Pierre et Sophie, élèves de l’école. - Marie-Josée Laforme (École primaire
Marc-Aurèle-Fortin, C.S. Pointe-de-
Consultations d’enseignants1 diplômés du l’Île);
programme rénové de formation des maîtres
• région de Québec : - Benoît Lalande (École secondaire
Calixa-Lavallée, C.S. Pointe-de-l’Île);
- Mylaine Boivin (École Chabot-Le
Châtelet, C.S. des Premières-Seigneuries); - Élise Lalonde (École secondaire
- Mariève Brillant-Martel (École Le Notre-Dame-du-Sourire, C.S. Marguerite-
Ruisselet, C.S. des Découvreurs); Bourgeoys);

- Isabelle Chénard (École St-Pierre-Les - Katia Lauture (École primaire Marc-


1 L’établissement indiqué entre
parenthèses est celui où l’en- Sentiers, C.S. des Premières- Aurèle-Fortin, C.S. Pointe-de-l’Île);
seignant/l’enseignante travaillait Seigneuries);
régulièrement ou à contrat au
- Claudine Martel (École secondaire
moment de la consultation. Calixa-Lavallée, C.S. Pointe-de-l’Île);
Annexe 1
151

- Nancy Rioux (École primaire Garneau, Commission scolaire New-Frontiers : Howard Simpkin,
directeur général;
C.S. de Montréal) ;
Commission scolaire Riverside : David C. D’Aoust,
- Myriam Saint-Pierre (École primaire directeur général;
Saint-Marc, C.S. de Montréal).
Commission scolaire English-Montréal : Angelo E.
Komatsoulis, directeur général .

Ont contribué à l’identification des participants :


Commission scolaire de Montréal : Yves Archambault, • région de la Beauce (Commission scolaire
directeur général, et Lise Filiatrault, conseillère du Beauce-Etchemin) :
directeur général;
Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys : Pierre - Catherine Angers (École primaire
Grou, directeur général, et Suzanne Durocher, du Service L’Étincelle, Sainte-Marguerite);
des ressources humaines;
- Marie-Lou Blouin (Polyvalente de
Commission scolaire Pointe-de-l’Île : Micheline
Sabourin, directrice générale, et Anne-Marie Folco, du Saint-Georges);
Service des ressources humaines.
- Sindy Bolduc (École primaire Curé-
Beaudet, Saint-Ephrem);
• région de Montréal (écoles anglophones) :
- Amélie Côté (Polyvalente de Saint-
- Audrey Bambek (St.Ignatius of Loyola Georges);
School, C.S. English-Montréal);
- Monia Drouin (École primaire
- France Bourassa (St.-John-Fisher L’Envolée, Frampton);
School, elementary, C.S. Lester-B.-
Pearson); - Esther D. Fortin (Polyvalente Veilleux,
Saint-Joseph);
- Nancy Burt (Harold-Napper School,
elementary, C.S. Riverside); - Annie A. Gagnon (Polyvalente de
Saint-Georges);
- Sandra Colletti (Genesis Elementary
School, C.S. Sir-Wilfrid-Laurier); - Ly n e G i l b e r t ( É c o l e p r i m a i r e
Bellarmin, degrés multiples, Saint-
- Patty Foschi (Emily Carr School, ele- Robert);
mentary, C.S. English-Montréal);
- Martine Gilbert (École primaire Les
- Julie Leduc (Centennial Park School, Sittelles, Saint-Georges);
elementary, C.S. New-Frontiers);
- Martin Loignon (École secondaire
- Sara Matos (Richelieu Valley School, Notre-Dame-de-la-Trinité, Saint-
secondary, C.S. Riverside); Georges);
- Patricia Rubano (Holy Rosary - Dominic Loubier (Polyvalente
Elementary School, C.S. Sir-Wilfrid- Bélanger, Saint-Martin);
Laurier).
- Stéphanie Poirier (Polyvalente Saint-
François, Beauceville);
Ont contribué à l’identification des participants :
- Kim Poulin (École primaire Mon-
Commission scolaire Sir-Wilfrid-Laurier : Dominic
Martini, directeur général;
seigneur-Fortier, Saint-Georges);

Commission scolaire Lester-B.-Pearson : Catherine - Joane Tremblay (École primaire Arc-


Prokosh, directrice générale; en-Ciel, Saint Narcisse);
Éducation et nouvelles technologies
152

- Mélanie K. Roy (Polyvalente - Denis Lebrun, directeur, Pavillon des


Veilleux, Saint-Joseph); techniques industrielles, C.S. de la
Région-de-Sherbrooke;
- Pier-Anne Tanguay (Polyvalente
Bélanger, Saint-Martin); - Denis Lemieux, directeur, École des
métiers et occupations de l’industrie de
- Nathalie Therrien (Polyvalente de
la construction de Québec, C.S. de la
Saint-Georges).
Capitale;

- Marielle Lussier, directrice, École d’a-


Ont contribué à l’identification des participants : griculture de Nicolet, C.S. de la
Commission scolaire Beauce-Etchemin : André Roy, Riveraine;
directeur général, et André Cloutier du Service des
ressources humaines. - Gilbert Parent, directeur, Centre de for-
mation professionnelle A.-W.-Gagné,
C.S. du Fer;
Consultation par voie de questionnaire
auprès d’un échantillon de responsables de la - Danielle Rochon, directrice, École des
formation professionnelle au secondaire métiers du meuble Père-Marquette,
C.S. de Montréal;
Les personnes suivantes ont répondu à
ce questionnaire : - Rhonda Ross, directrice, Centre
de formation professionnelle
- Philippe Belleteste, École hôtelière des
C h â t e a u g u a y - Va l l e y, C . S . N e w -
Laurentides, C.S. des Laurentides;
Frontiers;
- Céline Bonneau, directrice, Centre de
- Carlo Sollazzo, directeur, Laurier-
formation professionnelle de la Jamésie,
MacDonald Career Center, C.S.
C.S. de la Baie James;
English-Montreal.
- Denis Carrier, directeur, Centre de for-
mation professionnelle de Matane, C.S.
des Monts-et-Marées; Participation à des
- Laurent de Ladurantaye, conseiller
colloques
pédagogique, Centre de formation pro- • Les TIC au service de la formation et de la
fessionnelle L’Envolée de Montmagny, pédagogie universitaire. Journées réseau
C.S. de la Côte-du-Sud; sur l’appropriation des technologies de
l’information et des communications à
- Marie-Laure Elliot, Centre de forma-
l’Université du Québec, 26 et 27 août
tion professionnelle des Patriotes, C.S.
1999, École nationale d’administration
des Patriotes;
publique (ENAP), Québec.
- Jean Fortin, directeur, Centre de forma-
• L’engagement technologique du réseau de
tion professionnelle de la Baie, C.S. des
l’Université du Québec et l’enseignement à
Rives-du-Saguenay;
distance, XIe Congrès biennal, Organi-
- Élizabeth Gervais, Adult Education, sation universitaire interaméricaine
C.S. Sir-Wilfrid-Laurier; (OUI), visite thématique, 13 octobre 1999,
École nationale d’administration publique
- Manon Lanthier, École des métiers de
(ENAP), Québec.
l’équipement motorisé de Montréal,
C.S. de Montréal;
Annexe 1
153

• Journée PROF@TIC. Les technologies de • TACTIC@enseignement supérieur: mirage


l’information et des communications dans ou réalité? Colloque sur les applications
l’exercice de la fonction professorale, 26 pédagogiques des technologies de l’infor-
novembre 1999, Télé-université, mation et des communications, 25-28
Montréal. avril 2000, Université Laval.
155

Annexe 2
Des projets d’envergure, du primaire à l’université

« L’école informatisée être mieux connus du milieu éducatif et à


être utilisés dans la mise en place d’un
clés en main » processus d’intégration des technologies en
(septembre 1994 – novembre 1998) classe.
Ce projet de recherche-action, subven- De l’avis de divers acteurs qui ont tra-
tionné en grande partie par le Fonds de l’au- vaillé à la réalisation de ce projet, il n’a
toroute de l’information (plus d’un demi- malheureusement pas été possible d’en
million de dollars) et réalisé grâce à la colla- arriver à développer un « site école exem-
boration (financière et technologique) d’une plaire » et à en faire un modèle permanent et
trentaine de partenaires privés et publics, diffusable pour les autres écoles du Québec.
dont Rescol et le Laboratoire en informa- Il serait tout de même important, leur sem-
tique cognitive et en environnements de for- ble-t-il, de tirer parti de l’information pro-
mation (LICEF) de la Télé-université, réu- duite dans le cadre du projet pour en faire
nissait chercheurs et pédagogues, gestion- bénéficier les écoles et de procéder à une
naires et technologues, parents et élèves, évaluation approfondie du projet afin d’en
clients et fournisseurs, dans le but de « trans- extraire certaines leçons utiles pour l’inté-
former la réalité pédagogique, information- gration des technologies en milieu scolaire.
nelle et organisationnelle d’une école ».
Sources : www.grics.qc.ca/cles_en_main ; Robert Bibeau
Le projet devait permettre de « savoir (MEQ), Johanne Guidotti (Télé-Québec) et Chantal
dans quel délai, comment et à quel coût nous Desrochers (Polyvalente de Saint-Jérôme) ont été rencontrés
pouvons, dans une école secondaire exis- à ce sujet.
tante, accroître l’efficacité de l’enseignement
et contribuer à la réussite éducative des
élèves à l’aide des TIC et des ressources Le projet Protic à la
multimédias accessibles localement ou à
distance, au moyen des inforoutes ». Ses
Commission scolaire
promoteurs souhaitaient « une implantation des Découvreurs :
complète et systémique des TIC dans des portables pour l’inté-
l’ensemble de l’école, pour tous et pour tout, gration pédagogique des
selon une stratégie planifiée ». L’expérience a
nouvelles technologies
été réalisée dans deux écoles secondaires de
la région montréalaise, l’école secondaire de au secondaire
la Pointe-aux-Trembles et l’école polyvalente
Depuis l’automne 1997, l’école secon-
de Saint-Jérôme.
daire Les Compagnons-de-Cartier de la
Une collection de documents d’infor- Commission scolaire des Découvreurs, à
mation « Comment informatiser l’école » Sainte-Foy, a mis sur pied un programme
a été produite par la Société GRICS et inté- d’études axé sur l’intégration des technolo-
grée au site Internet du projet. Bien qu’ils gies de l’information dans la formation des
datent de quelques années maintenant, élèves : PROTIC . La première année du
plusieurs de ces documents gagneraient à projet, 64 élèves ont été admis en première
Éducation et nouvelles technologies
156

secondaire. Il en a été de même pour les leur intérêt pour l’informatique mais égale-
années subséquentes. Ainsi en septembre ment à partir de critères de personnalité,
2000, le projet s’adresse à huit groupes comme l’autonomie, la capacité de travailler
d’élèves de la première à la cinquième secon- en équipe, le sens des responsabilités, la
daire. Chaque élève inscrit au programme créativité, l’esprit d’analyse et de logique.
doit posséder son propre ordinateur por-
tatif équipé d’un modem intégré. Il est prévu Le programme PROTIC s’inscrit dans
qu’un élève puisse utiliser le même le projet éducatif de l’école, dont les objec-
ordinateur pendant les cinq années du tifs ne visent pas uniquement le développe-
secondaire, années sur lesquelles on répartit ment de l’ouverture aux technologies nou-
les coûts d’achat du matériel . L’élève peut velles, mais également, sur le plan cognitif,
ainsi poursuivre à la maison les travaux com- la capacité d’analyse et de synthèse, la résolu-
mencés à l’école et être branché sur le tion de problèmes, les habiletés langagières
réseau de cette dernière. en français et en anglais et, sur le plan affec-
tif et social, le sens des responsabilités, de
Mais PROTIC, ce n’est pas unique- l’autonomie, de la capacité d’adaptation, du
ment l’utilisation de l’ordinateur en classe, leadership, de l’entrepreneurship et enfin de
c’est aussi une toute nouvelle pédagogie. la capacité de travailler en équipe. Le projet
Avant même la réforme de l’éducation, les possède son propre site Internet et les élèves
concepteurs de PROTIC ont mis de l’avant peuvent y déposer leurs travaux.
la pédagogie par projet, la multidisciplina-
r i t é e t l ’ a p p re n t i s s a g e c o l l a b o r a t i f . Sources : rencontre avec M. Gilles Grégoire, directeur adjoint, école Les
Compagnons-de-Cartier (projet Protic); voir aussi le site du projet (www.
L’utilisation des nouvelles technologies fait protic.net/description/index.htm) et la description qui en est faite dans le
partie de chacune des disciplines enseignées. cadre d’une recherche subventionnée par le Fonds FCAR : « Gestion de la
classe, communauté d’apprentissage » (www.tact.fse.ulaval.ca/fr/html/
fcar/rapporta.html).
La mise en place du projet a nécessité
des aménagements spécifiques autant dans
les locaux de classe que dans l’organisation Le DEC virtuel (diplôme
de la tâche des enseignants. Les élèves sont d’études collégiales)
toujours dans les mêmes locaux de classe
(sauf pour l’enseignement des spécialités) et Depuis l’automne 1998, cinq établisse-
chacun des enseignants principaux est ments collégiaux – le Cégep de Saint-
responsable d’une matière de base ; il est Jérôme, le Centre collégial de formation à
également titulaire d’un groupe auquel il distance, le Collège de Bois-de-Boulogne, le
enseigne les sciences religieuses ou la Collège Édouard-Montpetit et le Collège
morale, les méthodes de travail intellectuel François-Xavier-Garneau – offrent aux étu-
et la formation personnelle et sociale. diants la possibilité de suivre sur Internet des
L’utilisation de l’ordinateur, alliée à une cours appartenant au programme d’études
pédagogie par projet, entraîne une modifica- p r é u n i v e r s i t a i re s e n s c i e n c e s d e l a
tion du rôle de l’enseignant et de celui de nature. À l’automne 2000, on compte 525
l’élève. L’enseignant est davantage un guide inscriptions aux neuf cours déjà disponibles
qui propose des activités d’apprentissage alors que cinq autres du même programme
alors que l’élève est plus actif , plus engagé et sont en développement.
plus responsable de ses apprentissages que
La mise en place d’une telle initiative
dans une classe où la pédagogie est plus tra-
vise non seulement à accroître l’accessibilité
ditionnelle.
de la formation collégiale à une clientèle mal
Les élèves qui participent au projet sont desservie par l’offre traditionnelle de forma-
sélectionnés à partir non seulement de tion, mais également à accroître l’expertise
québécoise dans le domaine très effervescent
Annexe 2
157

de la formation en mode virtuel Le cours a 3500 étudiants qui font partie du projet.
été conçu pour mettre à profit les possibi- Ceux-ci, comme les membres du corps pro-
lités de communications qu’offre le réseau fessoral, ont pu bénéficier d’un atout
Internet pour relier entre eux étudiants et considérable dans la réalisation du projet :
professeur. un édifice neuf qui offre des possibilités de
branchement des portables dans toute
Le développement du DECVIR a été l’école – salles de cours, bibliothèques,
rendu possible grâce à la contribution finan- salons étudiants, espaces de travail divers.
cière du Fonds de l’autoroute de l’informa- Dès son inscription, l’étudiant reçoit une
tion. adresse de courrier électronique et a accès au
site Virtuose et à un agenda électronique per-
Notons également qu’une équipe de
sonnalisé qui renferme toutes les infor-
chercheurs, subventionnée par le pro-
mations pertinentes sur les cours de son pro-
gramme PAREA, évaluera l’impact des cours
gramme (logistique et contenus).
du DEC virtuel sur les élèves et les
professeurs et feront une étude comparative Dès janvier 1997, un portable a été
de la performance des élèves, que ceux-ci attribué à tous les membres du corps profes-
prennent leur cours en classe, à distance ou soral. Il convient de souligner, cependant,
dans un format hybride qui combine le mode que chaque professeur avait la liberté de par-
présentiel avec le mode à distance. ticiper ou non à l’intégration des technolo-
gies dans ses cours. Une importante
Sources : Robert Meilleur, directeur, Centre collégial de formation à distance;
Pierre Séguin, conseiller pédagogique, Collège de Bois-de-Boulogne; et le site stratégie d’appui pédagogique et technique a
du DEC virtuel (http://decvir.cetnet.com/fr/). été mise en place et fait appel à une équipe
de soutien combinant ressources perma-
Le projet Virtuose à nentes et à temps partiel (étudiants sta-
giaires et auxiliaires d’enseignement), capa-
l’École des hautes études bles d’intervenir sur demande en salle de
commerciales (Université cours ou à des fins de dépannage technique.
de Montréal) Un site très bien documenté permet égale-
ment de répondre à de nombreux besoins en
Ce projet repose sur l’utilisation de matière d’utilisation des technologies et des
portables en salle de cours (chaque étudiant divers logiciels qui font partie de la forma-
doit avoir son portable) dans une perspec- tion. Pour le personnel enseignant, une
tive d’intégration des technologies dans l’en- banque d’exemples relatifs à l’intégration
seignement et l’apprentissage mais aussi à des technologies dans leurs cours est égale-
des fins spécifiques de qualification profes- ment disponible sur le site de Virtuose.
sionnelle. La formation à distance ne fait pas
pour le moment partie des objectifs visés, Les responsables du projet constatent
l’école misant sur une présence importante des augmentations importantes sur trois
des étudiants sur les lieux et une grande plans : dans le niveau moyen d’utilisation des
interaction entre eux et avec les professeurs technologies chez les participants au pro-
pour réaliser des objectifs de formation pro- gramme (professeurs et étudiants), dans les
fessionnelle. attentes des étudiants à l’égard des contenus
de formation et dans les inscriptions aux
D’abord amorcé au programme de MBA programmes faisant partie du projet
pour la rentrée de septembre 1997, le Virtuose.
programme Virtuose a été étendu au pro-
gramme de baccalauréat dès l’année sui- L’une des difficultés signalées concerne
vante. À l’automne 2000, ce sont environ le programme du ministère de l’Éducation
Éducation et nouvelles technologies
158

qui favorise l’acquisition d’un ordinateur par en février (soit six mois plus tard). D’autre
les étudiants. L’étudiant doit être inscrit à part, l’exigence d’inscription à temps com-
temps complet et avoir réussi 12 crédits pour plet pénalise les étudiants inscrits au
être admissible à ce programme. Dans un diplôme d’études supérieures qui sont en
programme universitaire qui exige que grande partie inscrits à temps partiel. Des
chaque étudiant ait son portable dès le modifications au programme du Ministère
début des cours, cette mesure du Ministère sont donc souhaitées ardemment.
est coûteuse car elle les oblige à emprunter
la somme nécessaire à l’achat de l’ordinateur Sources : Site du projet - www.hec.ca/virtuose; les personnes suivantes ont
été rencontrées au sujet de Virtuose : Ruth Dupré, directrice du programme de
et à assumer d’importants taux d’intérêt MBA, Mireille Gaudreau, coordonnatrice du projet, et Jacques Raynauld,
jusqu’au moment de recevoir la subvention professeur titulaire, Institut d’économie appliquée.
159

Annexe 3
Coup d’oeil sur les jeunes et Internet

Selon les résultats d’un sondage1 réalisé observe que « les ménages avec des revenus
par la firme torontoise Youth Culture au plus élevés et ceux où l’on retrouve des
printemps 2000 auprès d’un millier de enfants âgés de moins de 18 ans présentent
jeunes de 12 à 17 ans à travers tout le des taux de branchement à Internet
Canada2, les adolescents québécois seraient supérieurs à ce que l’on observe pour
« les champions d’Internet au pays », une l’ensemble du Québec6».
situation qui contraste avec celle de la popu- 1 Dans la plupart des études,
lation adulte québécoise qui occuperait le À l’échelle locale, il peut être intéres- sondages ou enquêtes réalisés
sant de découvrir les rapports qu’entretien- par des firmes privées et signalés
dernier rang au Canada à cet égard3. 90 %
dans la présente annexe, il est
des adolescents naviguent sur le Net et y nent les jeunes Québécois avec Internet. Au
impossible d’avoir accès gratuite-
consacreraient en moyenne 12 heures par cours de l’année scolaire 1997-1998, une ment aux résultats obtenus. Aussi
semaine; pour l’ensemble du Canada, ce étude7 a été menée auprès de 927 élèves de le Conseil se réfère-t-il, sous
première secondaire de la région de toute réserve, aux informations
sont en moyenne 80 % des adolescents qui rapportées dans les médias ou
fréquentent le Net pour une durée d’environ Sherbrooke (au début de l’année scolaire et aux résumés des études.
9 heures 20 minutes par semaine. Au à la fin) ; voici quelques-uns des résultats
2 Sondage Youth Culture, mai
Québec, les adolescents représentent 21 % de cette étude : 2000 (www.youthculture.com/
des 2,3 millions d’internautes alors qu’ils research.htm).
• en juin 1998, 92 % des jeunes ayant par- 3 Statistique Canada, Utili-
comptent pour seulement 7,5 % de la popu-
ticipé à l’étude avaient déjà utilisé sation d’Internet par les ménages,
lation totale4.
Internet au moins une fois (70 % en 1999 (www.statcan.ca/Daily/
Francais/000519/q000519b.htm).
Un autre sondage réalisé par la firme septembre 1997) ; 78 % considèrent que
« ça s’apprend très facilement » ; 4 « Voici venue la génération
Angus Reid au printemps et à l’été 2000 Yahoo! », François Berger,
auprès de 10 000 jeunes de 12 à 24 ans, dans • 64 % des jeunes se déclarent être des utili- La Presse, samedi 10 juin 2000,
24 pays, conclut que « même si les statis- p.A 14.
sateurs réguliers du réseau et 30 % dis-
tiques varient beaucoup d’un pays à l’autre, posent d’une connexion à la maison – en 5 « Internet Invaluable to
l’Internet serait devenu dans les écoles aussi Students Worldwide », sondage
moyenne, ils y consacrent un peu moins Angus Reid, septembre 2000,
commun et indispensable qu’une ency- de trois heures par semaine ; 85 % d’entre article paru dans l’Infomètre du
clopédie ou une bibliothèque5 ». Avec 78 % eux n’ont jamais ou rarement utilisé le 15 septembre 2000 (www.info
et 74 % des étudiants qui utilisent l’accès à metre.cefrio.qc.ca/fiches/
service de consultation d’Internet offert fiche227.asp).
Internet offert dans leur école, la Suède et le par la bibliothèque municipale ;
Canada se classent au premier rang – les 6 CEFRIO, BSQ et RISQ,Enquête
• la moitié des jeunes ont vécu leur pre- sur l’accès et l’utilisation
États-Unis arrivent au 5e rang avec un taux d’Internet au Québec, printemps
de 59 % à cet égard, mais ce sont tout de mière expérience avec Internet à l’école 1998, publication en novembre
même 85 % des jeunes de 12 à 24 ans qui (souvent sans suite) ; 81 % d’entre eux 1998 (www.cefrio.qc.ca/inter
n’ont jamais ou rarement découvert de net98/saillants.html).
sont branchés à Internet. En Australie, au
Canada et aux États-Unis, plus de 90 % des nouveaux sites grâce à leurs professeurs ; 7 C.-M. Pons et J. Piette
c’est surtout à la maison que se développe (Université de Sherbrooke), L.
étudiants rejoints par le sondage disent Giroux et F. Millerand (Université
utiliser Internet pour leurs travaux scolaires. la pratique régulière d’Internet, tant en de Montréal), Les jeunes Québécois
matière de fréquence que de durée ; et Internet, ministère
Statistique Canada, dans une enquête de la Culture et des Communi-
réalisée au printemps 1998 sur l’accès • Internet constitue d’abord et avant tout cations, Québec, mars 1999
un instrument de divertissement et de (www.mcc.gouv.qc.ca/pubprog/
et l’utilisation d’Internet au Québec, brodepli/synthese.htm).
Éducation et nouvelles technologies
160

loisir ; la plupart consultent un petit nom- d’ordinateurs per capita) et les modalités
bre de sites Web connus (s’aventurent d’utilisation (notamment en termes d’en-
peu) et les conversations en ligne (les cadrement et de possibilité d’usage) soient
chats) se font principalement avec des favorables à un développement des usages 8 ».
proches ;
Le ministère de la Culture et des
• les parents n’interviennent pratiquement Communications, qui a apporté son soutien
pas quant à la nature de l’utilisation du financier à cette étude, note que « compte
réseau et l’utilisation se fait surtout en tenu de l’intérêt suscité à l’étranger,
solitaire ; l’enquête se poursuivra en 1999-2000 en
• les jeunes visitent autant de sites en association avec des chercheurs du Centre
anglais qu’en français, bien que peu d’en- de liaison de l’enseignement et des moyens
tre eux maîtrisent l’anglais ; 88 % consi- d’information (France), du Conseil pour
dèrent qu’Internet n’est pas une menace l’éducation aux médias (Belgique) et du
pour la langue française. Centre d’initiation aux communications de
masse de Lausanne (Suisse). Il est de plus
Dans la conclusion de leur analyse fortement question que des chercheurs
quantitative (il existe également un volet d’Italie et d’Espagne se joignent à ce groupe
qualitatif), les auteurs constatent « que les d’universitaires. Des élèves de tous les
réalités sont très différentes selon les écoles ; degrés du secondaire feront cette fois l’objet
l’installation d’un branchement Internet ne de l’étude qui, au Québec, se déroulera à
suffit pas pour générer automatiquement des Montréal et à Sherbrooke. Les résultats sont
usages, encore faut-il que les conditions attendus à la fin de l’an 20009 ».
d’accès (notamment en termes de nombre

8 Ibid., p. 91.
9 Ginette Côté, « Pour les
jeunes de 12-13 ans, Internet est
avant tout un instrument de
divertissement et de loisir »,
Savoir, vol. 4, no 3, juin 1999.
161

Annexe 4
Quelques exemples d’intégration des technolo-
gies dans l’enseignement et l’apprentissage au
primaire et au secondaire1
Au primaire ordinateurs de table et une douzaine de
portables (des iBook qui sont prêtés pour
fins d’expérimentation par Apple). Le labo-
L’intégration des technolo-
ratoire est conçu pour permettre l’utilisation
gies dans le contexte de des ordinateurs dans les classes, grâce à des
la réforme éducative : tables mobiles et les portables permettent un
école primaire Les branchement sans fil à Internet par le
Petits-Cheminots (Charny) biais d’un module spécial (AirPort) valable
sur une distance maximale de 45 mètres. Les
L’école Les Petits-Cheminots fait par- jeunes élèves de deuxième année qui sont
tie des douze écoles pilotes sélectionnées à maintenant plus familiers avec l’ordinateur
travers le Québec pour faire l’expérimenta- initient les élèves de première année et leur
tion du nouveau programme du primaire un apprennent à manipuler avec soin les
an avant les autres. Mais c’est aussi une appareils qui sont à leur disposition.
école où l’intégration pédagogique des
technologies s’inscrit dans les façons de faire L’enthousiasme des élèves, du personnel
du personnel enseignant, en lien avec les enseignant et de la direction pour la
objectifs de formation du programme et réforme en cours et l’intégration des nou-
les stratégies d’apprentissage qui y sont velles technologies dans l’enseignement et
préconisées. l’apprentissage mérite d’être souligné.

Source : visite à l’école Les Petits-Cheminots et rencontre avec Mme Lyne


On y travaille beaucoup en pédagogie Martel, directrice, et Mme Martine Pelletier, enseignante de 2e année. 1 Mis à part les projets à
de projets avec les jeunes élèves et les tech- grande échelle qui misent sur
l’utilisation de portables ou un
nologies nouvelles (ordinateurs de table et
portables, caméra vidéo et caméra numé-
Une activité pédagogique projet comme le DEC virtuel
(présentés à l’annexe 2), l’inté-
rique, canon de projection laser, numé- en vidéocommunication gration des technologies à l’en-
riseur, imprimante couleur) y sont quoti- avec une classe française : seignement supérieur se réalise
surtout dans un contexte où
diennement mises à contribution pour la école primaire l’enseignant développe son propre
recherche et le traitement de l’information, site Internet, y dépose des con-
Saint-Louis (La Baie) tenus, produit un ou des
la production de documents électroniques
cédéroms ou autre type de
ou en version papier. Un récent projet sur le À l’Université du Québec à contenu multimédia, s’appuie sur
cirque a donné lieu à une production vidéo Chicoutimi, la professeure Jacqueline la mise en place de forums de
combinant le résultat des recherches des discussion et l’échange de
Bourdeau et son équipe du Laboratoire de
courriers électroniques étudiants/
élèves avec un spectacle monté dans le recherche en intégration pédagogique des étudiants et étudiants/professeur
cadre des cours d’éducation physique. NTIC ont conçu un projet de recherche- à des fins d’encadrement ou de
action sur les usages pédagogiques de remise de travaux. Il n’est pas
Un ordinateur branché en réseau est apparu pertinent de présenter des
la vidéocommunication qui a permis de expériences de cette nature qui
disponible dans chaque classe, ainsi qu’une
jumeler des élèves de l’école primaire font régulièrement de nouveaux
imprimante couleur. L’école dispose aussi d’un adeptes dans les collèges et les
Saint-Louis à La Baie (Commission scolaire
laboratoire d’informatique qui combine universités.
Éducation et nouvelles technologies
162

des Rives-du-Saguenay) avec des élèves de Des portables à partager :


l’école Keriadan en France. D’un côté
comme de l’autre de l’Atlantique, des parte-
école primaire La Souche
naires du domaine des télécommunications (Mascouche)
ont contribué à la réalisation du projet.
Depuis 1995, deux enseignants de 4e et
Au cours de l’année 1999-2000, il y a de 5e année et leurs élèves à l’école La
eu trois sessions de vidéocommunication Souche disposent de portables – fournis par
avec des élèves de quatrième année. On a l’école et la Fondation de l’école – pour
même tenté une expérience avec des élèves réaliser l’intégration pédagogique des tech-
de maternelle. Sur le plan pédagogique, nologies. Les 16 portables que se partagent
l’expérience a mis en évidence l’importance les élèves (deux groupes par classe) sont
de la scénarisation pédagogique et la néces- installés dans une salle réservée à cette fin,
sité de définir précisément la séquence des près des deux classes; ils sont reliés en réseau
activités choisies pour atteindre le but visé. et branchés à Internet. Des tables de travail
Le projet, qui a suscité beaucoup d’enthou- complètent l’organisation de la salle et per-
siasme chez les élèves et leurs parents, mettent aux élèves qui ne sont pas à l’ordi-
a permis de poursuivre en même temps des nateur de s’occuper à d’autres travaux sco-
objectifs pédagogiques dans différents laires.
domaines tels que l’expression orale, l’ou-
L’originalité de la formule tient au fait
verture à une culture différente et la con-
que les élèves peuvent apporter les portables
naissance de son propre environnement,
à la maison où un accès est prévu au serveur
puisque les élèves québécois devaient
de l’école; toutes les sauvegardes se font sur
présenter aux élèves français leur milieu de
le disque dur. Chaque groupe en bénéficie
vie (dans l’estuaire du Saguenay) et leur école
un soir par semaine et une fin de semaine
et réciproquement. Ajoutons à cela que les
par mois. Par ailleurs, ce sont toujours les
élèves ont aussi expérimenté le courrier
mêmes quatre élèves qui ont accès à un
électronique avec leurs homologues français.
même ordinateur. Les élèves font très atten-
Le projet a également été l’occasion tion à « leur » ordinateur : aucun vol, aucun
pour les enseignants participant au projet, oubli dans l’autobus, aucun bris majeur.
au Québec et en France, de partager une
De façon générale, les enseignants con-
expérience commune d’intégration des tech-
cernés consacrent environ cinq à six heures
nologies en classe et d’échanger sur les
par semaine à des activités pédagogiques qui
stratégies pédagogiques à adopter pour
font appel à l’ordinateur. Ils ont réalisé
réaliser des objectifs de formation dans le
eux-mêmes des applications pédagogiques et
cadre de cette activité particulière.
utilisent relativement peu Internet. En
Sources : rencontre avec la responsable du projet, Mme Jacqueline Bourdeau,
matière de contenus multimédias, ils
et son équipe de recherche, ainsi qu’avec Mme Céline Gravel, l’enseignante souhaiteraient avoir accès à des produits qui
chargée du projet à l’école Saint-Louis; visionnement d’une production vidéo
sur une séance de vidéocommunication entre l’école québécoise et l’école
se situent entre les exerciseurs et les
française. cédéroms qu’ils trouvent trop contraignants;
des produits sur lesquels l’enseignant aurait
la liberté d’intervenir pour ajouter du con-
tenu ou modifier les activités offertes
seraient davantage en mesure de répondre
aux besoins d’intégration des technologies en
classe et aux objectifs de la réforme
éducative.
Annexe 4
163

Au fil des ans et de l’expérience avec de L’utilisation de ce système informatisé per-


nouveaux groupes chaque année, les met de créer un dossier pour chaque élève,
enseignants sont à même de faire les con- dans lequel sont consignées les remarques,
stats suivants : l’écart entre les compétences tant positives que négatives, de tous les pro-
techniques des élèves en début d’année fesseurs, à la fois sur le plan scolaire et sur le
s’atténue rapidement et n’est pas difficile plan social (nature d’un manquement, d’une
à gérer; il n’y a pas de différences tangibles réussite ou d’une amélioration, date, con-
entre les résultats scolaires de leurs élèves et texte). Les comportements qui y sont notés
ceux des autres groupes de même année sont en lien avec les objectifs énoncés dans
qui n’ont pas accès au portable, sauf dans le projet éducatif et le code de vie de l’école.
leurs compétences à l’ordinateur. Toutefois,
ils notent une très grande motivation des L’avantage d’un tel système est que l’in-
élèves, davantage d’autonomie, une formation qu’il contient est constamment
meilleure organisation du travail, une façon mise à jour et qu’elle est consignée de
de travailler plus systématique. manière très factuelle par tous les
enseignants, quel que soit l’élève concerné;
Sources : Visite à l’école et rencontre avec Mme Diane Desnoyers, directrice, ce qui, entre autres, permet une meilleure
et MM. Robert Ménard et Michel Charbonneau, enseignants de 4e et 5e année;
voir aussi Claude Séguin, « Des portables au primaire depuis 1995 »
cohérence des interventions du personnel
(http://edumedia.risq.qc.ca/Revue/Songe.htm). auprès des élèves et une plus grande équité.
Ceci n’est pas une mince tâche dans une
polyvalente de 1500 élèves et de 125 pro-
Au secondaire fesseurs. Si le système est ouvert à tous pour
l’entrée de commentaires, il n’est pas pour
Un programme d’encadre- autant accessible à tous pour la consultation
du dossier de l’élève dont l’accès est réservé à
ment et de gestion des l’enseignant titulaire et à la direction.
apprentissages et des D’une année scolaire à l’autre, le contenu du
comportements scolaires dossier est détruit.
et sociaux – Observatec : Le système est aussi conçu pour pro-
polyvalente de La Baie duire des messages de félicitations à l’inten-
tion des élèves et des messages à l’intention
À la polyvalente de La Baie, le psycho-
des parents pour leur signaler certains pro-
éducateur Yves Hudon a mis au point un sys-
blèmes récurrents ou les « bons coups » de
tème informatisé d’information sur les com-
leur jeune. Récemment, la direction a
portements des élèves, autant ceux qui
expérimenté la mise en place de groupes
touchent les tâches scolaires (par exemple,
d’entraide permettant aux élèves de trouver
les devoirs) que ceux qui ont trait aux com-
des solutions à des problèmes qui survien-
portements sociaux (engagement social,
nent de façon récurrente chez l’un ou l’autre
impolitesse, etc.).
d’entre eux.
Conçu à l’origine pour gérer les com-
Ce système d’information utilise judi-
portements à risque des élèves du chemine-
cieusement les possibilités de communica-
ment particulier et aider ceux-ci à cibler
tion disponibles à l’intérieur d’une même
l’amélioration de leurs comportements dans
organisation, grâce aux nouvelles technolo-
l’école, le système a été élargi pour tenir
gies. Simple d’utilisation, il est un bon outil
compte de tous les comportements et de tous
de communication entre les personnels de
les élèves de l’école. Une école primaire
l’école et un outil d’information qui facilite
de la région s’intéresse également à l’implan-
aussi les communications entre l’école et les
tation d’un tel système auprès de ses élèves.
Éducation et nouvelles technologies
164

parents. Les responsables du système façon continue, évaluer. Différents groupes


souhaitent en faire maintenant un outil pour sont mis à contribution dans l’école, notam-
améliorer la réussite des élèves. ment le groupe des applications péda-
gogiques de l’ordinateur, le centre de
Source : Rencontre avec M. Yves Hudon, psycho-éducateur, Mme Janick ressources multimédias, le groupe communi-
Gilbert, enseignante, Mme Gilberte Bourgeois de la Direction régionale du
ministère de l’Éducation pour le Saguenay–Lac-Saint-Jean et Mme Diane cation et connectivité, le groupe de gestion
Bouchard, directrice de 1re secondaire à la polyvalente de La Baie. pédagogique et de bureautique professorale.

Afin d’encourager l’intégration des


Des suites au projet technologies, les enseignants sont invités
« L’école informatisée clés à présenter des projets d’intégration péda-
gogique; si leur projet est retenu, ils pour-
en main » : la polyvalente ront obtenir le budget nécessaire à sa réali-
Saint-Jérôme et l’intégra- sation et une libération de tâche si néces-
tion pédagogique des saire. Les critères d’évaluation des projets
technologies sont les suivants :

Choisie dans le cadre de la mise en • favoriser les projets indispensables à la


place du projet « L’école informatisée clés en réalisation d’un cours;
main2 », la polyvalente Saint-Jérôme a misé • favoriser une utilisation maximale de
sur les acquis réalisés pendant ce projet pour l’équipement par les élèves;
entreprendre une véritable intégration des
technologies dans l’enseignement et l’ap- • favoriser l’innovation et l’expérimentation;
prentissage.
• favoriser une utilisation des équipements
Cette école secondaire de 2e cycle, avec par le plus grand nombre d’enseignants;
une population scolaire de 3000 élèves, a • favoriser, chez l’élève, un environnement
également été sélectionnée par le Réseau axé sur le développement des compé-
des écoles innovatrices de Rescol pour servir tences suivantes : la recherche d’informa-
d’école modèle dans l’intégration des tech- tion, l’organisation de l’information, la
nologies. Dans la foulée de « L’école infor- production d’information et la collabora-
matisée... », la majorité des enseignants utili- tion entre les élèves.
saient déjà l’informatique pour la gestion et
la bureautique professorale; plus de la moitié La production de cédéroms, de docu-
intègrent maintenant les technologies en ments sur Internet, d’articles dans les médias
classe. et de reportages télévisés contribue à
faire connaître les succès de l’école en
À la suite d’un constat sur le manque matière d’intégration des technologies. De
d’information, de formation et de support nombreux visiteurs s’y présentent régulière-
à l’utilisation des nouvelles technologies ment et les responsables institutionnels ont
dans l’enseignement et l’apprentissage, un été appelés à faire connaître leurs résultats à
comité des usagers a été mis en place et pro- l’étranger, notamment en France.
duisait, en avril 1999, un document de travail
sur une démarche de production d’un plan Source : Mme Chantal Desrochers, adjointe administrative, polyvalente Saint-
Jérôme et membre de l’équipe chargée de la mise en place du projet
d’intégration pédagogique des technologies « L’ École informatisée ... » de 1994 à 1998; voir également le site Internet
prévoyant les actions suivantes : coordonner de l’école : www.psj.csrdn.qc.ca.

l’action, mobiliser et informer, développer


une culture TIC, décrire la situation de
2 Présenté brièvement à l’annexe 2. départ, former les personnels concernés de
Annexe 4
165

Apprendre à apprendre – Les élèves y travaillent en équipes de


deux et chaque équipe travaille sur un
un programme d’explo- contenu différent ; un manuel les guide dans
ration technologique leurs apprentissages. Un enseignant (ou
médiatisée en 3e secon- animateur) est présent sur place et dispose
daire : polyvalentes Saint- d’un ordinateur-maître pour les aider au
besoin, procéder à un enseignement de type
Georges et Bélanger
magistral en groupe, superviser et suivre le
(Beauce) cheminement des élèves grâce à un logiciel
de gestion qui lui donne accès à chacun des
Ce programme de formation s’inscrit
postes de travail, aux opérations qu’y
dans le cadre de l’enseignement régulier de
effectue chaque élève, et la possibilité d’in-
3e secondaire et vise les objectifs de forma-
tervenir sur un poste ou sur l’ensemble des
tion prévus dans le cours « Initiation à la
postes. L’évaluation se fait de façon infor-
technologie ». L’enseignement, mais surtout
matisée au fur et à mesure que l’élève évolue
l’apprentissage, se réalise dans un labo-
dans ses apprentissages. Chaque activité se
ratoire équipé de modules informatisés
termine par un projet qui vise à déterminer
ScanTech consacrés à différentes applications
dans quelle mesure l’élève a acquis ou
dans les technologies d’avant-garde ou
développé les compétences ciblées.
utilisés dans les industries technologiques.
Au nombre des thèmes qui peuvent être En mai 2000, la Commission scolaire
abordés, mentionnons les énergies de rem- Beauce-Etchemin a reçu le prix d’excellence
placement, l’aérodynamique, les technolo- de la Fédération des commissions scolaires
gies multimédia, la télémétrie par satellite, la dans la catégorie « Innovation pédago-
publication par ordinateur, la technologie gique » pour ce programme d’exploration
des matériaux, etc. Chaque ordinateur est technologique médiatisée.
couplé à un équipement matériel qui permet
l’expérimentation. La traduction du produit Sources : visite de la classe d’exploration technologique médiatisée à la poly-
américain (sur écran et dans le manuel) a été valente Saint-Georges et rencontre avec le responsable du programme,
M. Étienne Roy, chargé de projets au 2e cycle du secondaire à la Commission
assurée par les responsables du projet. scolaire Beauce-Etchemin.
167

Annexe 5
Liste des cours expressément reliés aux
technologies dans les programmes de formation
des maîtres
La présente liste ne vise pas à • Baccalauréat en enseignement profes-
l’exhaustivité mais plutôt à offrir une vue sionnel et technique;
d’ensemble de la formation initiale et conti-
• Certificat en enseignement professionnel
nue disponible dans les universités en ce qui a
et technique;
trait à l’intégration des technologies nouvelles
dans l’enseignement et l’apprentissage. • Certificat en andragogie.

Cette liste a été établie à partir de la Les cours identifiés dans ces pro-
consultation des programmes de formation grammes sont ceux dont le titre fait
sur le site Internet des différentes universités explicitement référence à l’utilisation des
offrant des programmes de formation à technologies.
l’enseignement.
Il est à noter qu’en ce qui concerne les
Les programmes de formation retenus programmes de perfectionnement, seuls les
dans cette liste sont les suivants : programmes spécialisés dans l’intégration
des technologies dans l’enseignement ont été
• Baccalauréat en enseignement préscolaire retenus. Cela n’exclut pas, par ailleurs, que
et primaire; d’autres programmes de perfectionnement
destinés aux enseignants puissent inclure des
• Baccalauréat en enseignement secondaire;
cours à cet égard.
• Baccalauréat en orthopédagogie ou en
adaptation scolaire;

UNIVERSITÉ LAVAL
Baccalauréat en Les logiciels-outils en éducation (1 crédit obligatoire)
éducation préscolaire Intégration des nouvelles technologies au préscolaire/primaire (2 cr. obl.)
et en enseignement Intervention pédagogique et gestion de classe (3 cr. obl.) (indiqué comme un cours
primaire en lien avec les technologies nouvelles dans Québec français, été 1999, n° 114, p. 45)

Baccalauréat en Les logiciels-outils en éducation (1 cr. obl.)


enseignement Intégration des nouvelles technologies au secondaire (2 cr. obl.)
secondaire
Baccalauréat en Initiation aux moyens audiovisuels et informatiques (3 cr. obl.)
enseignement Applications pédagogiques de l’ordinateur (3 crédits optionnels.)
professionnel Nouvelles technologies et enseignement professionnel (3 cr. opt.)
(secondaire et Connaissances et habiletés de base en nouvelles technologies (3 cr. opt.)
collégial) Practicum en utilisation des nouvelles technologies (3 cr. opt.)
Éducation et nouvelles technologies
168

UNIVERSITÉ LAVAL (suite)


Certificat de Initiation aux moyens audiovisuels et informatiques (3 cr. opt.)
pédagogie pour Nouvelles technologies et enseignement professionnel (3 cr. opt.)
l’enseignement Connaissances et habiletés de base en nouvelles technologies (3 cr. opt.)
professionnel Practicum en utilisation des nouvelles technologies (3 cr. opt.)
(secondaire)
Certificat de pédago- Intégration des TIC au collégial (3 cr. obl.)
gie pour l’enseigne-
ment collégial
Certificat en Initiation aux moyens audiovisuels et informatiques (3 cr. opt.)
andragogie Applications pédagogiques de l’ordinateur (3 cr. opt.)

PROGRAMME SPÉCIALISÉ DE PERFECTIONNEMENT

Certificat en technologie éducative

UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL
Baccalauréat en Les NTIC en éducation (3 cr. dont 1 pratique obligatoire)
éducation préscolaire Didactique du français et NTIC (3 cr. opt.)
et en enseignement Laboratoire de formation professionnelle I (2 cr. pratiques obl.) : indiqué comme
primaire cours d’initiation aux TIC par Jacques Viens (Québec français, été 1999, n° 114, p. 45)
Baccalauréat en enseignement secondaire NTIC et enseignement (2 cr. obl.)

Baccalauréat en Les NTIC en éducation (3 cr. obl.)


orthopédagogie Laboratoire NTIC en orthopédagogie (3 cr. obl.)

Programmes Microprogramme de 2e cycle en intégration pédagogique des NTIC en éducation (15 cr.)
spécialisés de Microprogramme de 2e cycle en ingénierie pédagogique (15 cr.)
perfectionnement Microprogramme de 2e cycle en expérimentation assistée par ordinateur
(dans l’enseignement des sciences et des technologies) (15 cr.)

UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE
Baccalauréat en Technologies et enseignement (3 cr. obl.)
enseignement au Technologie et enseignement du français (3 cr. opt.)
préscolaire et
au primaire
Baccalauréat en Technologies de présentation de l’information (2 cr. obl.)
enseignement
secondaire
Baccalauréat en Les TIC en enseignement (3 cr. obl.)
adaptation scolaire Intégration II : didactiques et TIC (1 cr. obl.)
et sociale Utilisation en classe des TIC (3 cr. opt.)

Baccalauréat Ce baccalauréat regroupe, entre autres, les activités pédagogiques du Certificat de


en enseignement perfectionnement en enseignement collégial (au collégial) ou celles du Certificat
professionnel d’études en formation pédagogique (au secondaire).
(secondaire et collégial)
Annexe 5
169

UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE (suite)


Certificat d’études en Ne comporte pas de cours explicitement consacré aux technologies.
formation pédagogique
(pour les enseignants du
secondaire professionnel)
Certificat d’études en Ne comporte pas de cours explicitement consacré aux technologies.
formation des adultes
Certificat de perfec- Ce certificat offre la possibilité d’obtenir un maximum de 12 crédits dans le champ
tionnement en ensei- des applications pédagogiques de l’ordinateur (APO) en combinant des activités de
gnement (pour le 1, 2 ou 3 crédits de niveau initiation ou approfondissement.
préscolaire, primaire,
secondaire ou collégial)

PROGRAMMES SPÉCIALISÉS DE PERFECTIONNEMENT

Certificat d’applications éducatives de l’ordinateur


Microprogramme de 2e cycle d’intégration des technologies à la pratique pédagogique (15 cr.)

UNIVERSITÉ BISHOP’S
Elementary teacher Integrating technologies in the classroom (3 cr. obl.)
education program
(baccalauréat)
Secondary teacher Ne comporte pas de cours explicitement consacré aux TIC.
education program
(baccalauréat)

UNIVERSITÉ CONCORDIA
Early childhood Integrating computers into the elementary classroom (3 cr. obl.)
elementary education Technology for educational change (3 cr. opt.)
(baccalauréat)

Certificate in adult Ne comporte pas de cours explicitement consacré aux TIC.


education

PROGRAMME SPÉCIALISÉ

Diploma in instructional technology (30 cr., études supérieures)


Éducation et nouvelles technologies
170

UNIVERSITÉ MCGILL
Bachelor of education Media, technology and education (3 cr. obl.) ou l’un des cours suivants pour les étudiants
kindergarten and familiers avec l’informatique :
elementary program Instructional programming I (3 cr.)
Media literacy for education (3 cr.)

Bachelor of education Un cours de 3 crédits au choix parmi les suivants :


general secondary Educational computer applications
two-subject option Applications software
program Educational media I
Media, technology and education
ou l’un des cours suivants pour les étudiants familiers avec l’informatique :
Instructional programming I
Media literacy for education

Bachelor of education (Liste des cours non disponible)


(vocational)

PROGRAMME SPÉCIALISÉ

Certificate in educational technology (Educational computing option)


La plupart des cours de ce programme sont disponibles par enseignement à distance.

UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À CHICOUTIMI


Baccalauréat en édu- Technologies médiatiques (3 cr. opt.)
cation préscolaire et Introduction à l’informatique (3 cr. opt.)
en enseignement
primaire
Baccalauréat en Exploitation de l’ordinateur et classe de français (3 cr. opt., français discipline principale)
enseignement Technologies médiatiques (3 cr. opt.)
secondaire Informatique appliquée (3 cr. opt.)

Baccalauréat en Technologies médiatiques (3 cr. obl.)


enseignement en
adaptation scolaire
et sociale
Baccalauréat d’ensei- Initiation à la micro-informatique (3 cr. opt.)
gnement technologique Micro-informatique industrielle (3 cr. opt.)
et professionnel Cybernétique domestique (3 cr. opt.)
(secondaire et collégial)

Certificat en sciences Technologies médiatiques (3 cr. opt.)


de l’éducation
(professionnel)
Certificat en andragogie Technologies médiatiques (3 cr. opt.)

PROGRAMME SPÉCIALISÉ

Programme court de 1er cycle en perfectionnement des maîtres en technologies de l’information


et de la communication (15 cr.)
Annexe 5
171

UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL

Baccalauréat en édu- Nouvelles technologies au préscolaire et au primaire (3 cr. obl.)


cation préscolaire et Ordinateur et éducation par l’art au primaire (3 cr. opt.)
en enseignement primaire Atelier d’informatique au primaire (3 cr. opt.)
(formation initiale) Applications pédagogiques de l’ordinateur en français au primaire (3 cr. opt.)
Utilisation de l’ordinateur dans l’enseignement des mathématiques (3 cr. opt.)
Note : Une formation complémentaire en micro-informatique est prévue pour initier les
étudiants du programme à l’utilisation de cette technologie lorsque nécessaire et doit
être suivie avant le cours obligatoire du programme.

Baccalauréat en édu- Nouvelles technologies au préscolaire et au primaire (3 cr. obl.)


cation préscolaire et Applications pédagogiques de l’ordinateur en français au primaire (3 cr. opt.)
en enseignement primaire
(perfectionnement)
Baccalauréat en 3 crédits obligatoires parmi les 3 cours suivants :
enseignement Utilisation des TIC dans l’enseignement secondaire (2 cr.)
secondaire Les TIC dans l’enseignement du français (1 cr.)
Les TIC dans l’enseignement religieux et dans l’enseignement moral (1 cr.)
Applications pédagogiques de l’informatique dans l’enseignement et l’apprentissage
des mathématiques (3cr. obl. dans la concentration mathématiques)

Baccalauréat en ensei- Technologies de l’information et des communications et adaptation de l’enseignement (3 cr. obl.)
gnement en adaptation
scolaire et sociale
(profils formation
initiale et continue)
Baccalauréat Initiation à l’utilisation de l’ordinateur à des fins pédagogiques (3 cr. opt.)
d’enseignement en
formation profession-
nelle (secondaire et
collégial)
Certificat d’enseigne- Ne comporte pas de cours explicitement consacré aux TIC
ment en formation
professionnelle
(secondaire)
Certificat pour Ne comporte pas de cours explicitement consacré aux TIC
formateurs d’adultes
en milieu scolaire
Programme court de Les technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement
2e cycle en pédagogie aux moyens et grands groupes (3 cr. opt.)
de l’enseignement
supérieur (12 cr.)
(vise entre autres les
professeurs et chargés
de cours de l’UQAM)
Éducation et nouvelles technologies
172

UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À RIMOUSKI


Baccalauréat en édu- Utilisation pédagogique des technologies médiatiques (3 cr. obl.)
cation préscolaire et
en enseignement
primaire
Baccalauréat en Éducation et technologies de l’information et de la communication I (1 cr. obl.)
enseignement Éducation et technologies de l’information et de la communication II (2 cr. obl.)
secondaire Éducation et technologies de l’information et de la communication III (3 cr. opt.)
Application pédagogique des technologies médiatiques et informatiques (3 cr. opt.)

Baccalauréat en Technologies médiatiques : options épistémologiques nouvelles


enseignement en en enseignement-apprentissage (3 cr. obl.)
adaptation scolaire

Certificat en ensei- Introduction à l’utilisation de l’informatique en éducation (3 cr. opt.)


gnement professionnel Télématique (3 cr. opt.)
et technique
(secondaire et collégial)
Certificat en andragogie Ne comporte pas de cours explicitement consacré aux TIC

PROGRAMMES SPÉCIALISÉS

Certificat en technologies de l’information et des communications en éducation


Programme court (1er cycle) en technologies de l’information et des communications en
éducation (15 cr.)

UNIVERSITÉ DU QUÉBEC EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE


Baccalauréat en Ordinateur et enseignement au primaire (3 cr. obl.)
éducation pré-
scolaire et en
enseignement
primaire
Baccalauréat en Ordinateur et enseignement au secondaire (3 cr. obl.)
enseignement
secondaire
Baccalauréat en Technologies médiatiques : options épistémologiques nouvelles
enseignement en en enseignement-apprentissage (3 cr. obl.)
adaptation scolaire
Certificat en sciences Ordinateur et enseignement (3 cr. opt.)
de l’éducation (che-
minement général)
(s’adresse, entre autres,
aux enseignants du secteur
professionnel)
Certificat en sciences Ne comporte pas de cours explicitement consacré aux TIC
de l’éducation (chemi-
nement professionnel)
Certificat en andragogie Technologies médiatiques (3 cr. opt.)
Annexe 5
173

UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À HULL


Baccalauréat en Applications de l’ordinateur à l’enseignement et à l’apprentissage des disciplines (3 cr. obl.)
éducation préscolaire Utilisation de logiciels outils (3 cr. opt.)
et en enseignement Gestion de classe à l’aide de l’informatique (3 cr. opt.)
primaire
Baccalauréat en Applications de l’ordinateur à l’enseignement et à l’apprentissage des mathématiques
enseignement (3 cr. obl., concentration mathématiques-informatique)
secondaire * Plan techno-maître à venir à l’automne 2000

Baccalauréat en Technologies de l’information et des communications au service de l’enseignement


orthopédagogie et de la recherche (3 cr. obl.)
* Plan techno-maître à venir à l’automne 2000

PROGRAMMES SPÉCIALISÉS
Programme court de 1er cycle en technologies de l’information en milieu scolaire (7 cr.)
Programme court de 1er cycle en technologies de la communication en milieu scolaire (7 cr.)

UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À TROIS-RIVIÈRES


Baccalauréat en édu- Utilisation pédagogique des médias au préscolaire et au primaire (3 cr. obl.)
cation préscolaire Projet en technologies éducatives (3 cr. opt.)
et en enseignement
primaire

Baccalauréat en Utilisation pédagogique de technologies médiatiques (3 cr. obl.)


enseignement Atelier sur l’utilisation de l’informatique en histoire (3 cr. opt.)
secondaire Ordinateur et apprentissage du français (3 cr. opt.)

Baccalauréat en Technologies et enseignement en adaptation scolaire (3 cr. obl.)


enseignement en Projet d’utilisation pédagogique des technologies (2 cr. obl.)
adaptation scolaire
Certificat en ensei- Utilisation pédagogique de technologies médiatiques (3 cr. opt.)
gnement professionnel Programmes spécialisés de perfectionnement
(secondaire)
PROGRAMMES SPÉCIALISÉS
Certificat en application pédagogique de l’ordinateur
Programme court (1er cycle) en application pédagogique de l’ordinateur (9 cr.)

TÉLÉ-UNIVERSITÉ

PROGRAMMES SPÉCIALISÉS
Certificat en intégration des technologies informatiques en éducation
Programme court (1er cycle) d’intégration des logiciels outils dans l’enseignement (12 cr.)
Diplôme d’études supérieures spécialisées en technologies de l’information et environ-
nements d’apprentissage (30 cr.)
Programme court (2e cycle) en développement de téléformation multimédia (15 cr.)
Programme court (1er cycle) d’initiation en formation à distance (12 cr.)
Diplôme d’étude supérieures spécialisées en formation à distance (30 cr.)
175

Annexe 6
Quelques sites Internet sur les technologies
nouvelles dans l’enseignement et l’apprentissage
La présente annexe a pour but de fournir les séries télévisuelles éducatives
une base d’information sur un certain nombre (analyse, évaluation et subventions), la
de sites Internet pertinents en matière d’inté- banque de programmes et de services
gration des technologies dans l’enseignement (BPS).
et l’apprentissage. Il ne s’agit en aucun cas • Le droit d’auteur et les utilisations
d’une liste exhaustive de tous les sites pouvant d’œuvres protégées en milieu scolaire –
présenter un intérêt en éducation, mais www.meq.gouv.qc.ca/m_drd.html : la
uniquement une première voie d’accès à l’in- Loi sur le droit d’auteur et les établisse-
foroute de l’éducation. Les sites et adresses ments d’enseignement, les ententes
qui sont signalés ci-dessous étaient actifs au entre le Ministère et les sociétés de ges-
31 octobre 2000. tion de droits d’auteur, Internet et le
droit d’auteur.
Des portails comme • Gouvernement du Québec : The Quebec
English Schools Network (ministère de
accès au cyberespace l’Éducation) – www.qesn.meq.gouv.qc.ca
de l’éducation • QESN project centre – www.qesn.meq.
gouv.qc.ca/project/index.html – collab-
Dans le secteur public orative projects and projects by degree.
• Gouvernement du Québec : la Direction • Fields of study – www.qesn.meq.
des ressources didactiques du ministère gouv.qc.ca/curriculum/index.html –
de l’Éducation du Québec – www.meq. resources specific to fields of study
gouv.qc.ca/m_drd.html (for example : adult education, mathe-
• Les technologies de l’information et de matics, vocational education, français
la communication – www.meq.gouv. langue seconde, etc.);
qc.ca/m_drd.html : le plan d’interven- • Professional development – www.qesn.
tion ministériel, le programme d’acqui- meq.gouv.qc.ca/scadpp/contacts/
sition de logiciels et de cédéroms édu- schimpro.html – access to projects and
catifs, l’évaluation de logiciels, la télé- grants centre and a planning guide to
matique (le Comité québécois sur la using technology for learning
télématique en pédagogie – CQTP – et
le Réseau de télématique scolaire • Portes françaises – www.qesn.meq.
québécois – RTSQ), les CEMIS (le gouv.qc.ca/fls/index.html – un site créé
RÉCIT), les TIC et la formation pour ceux et celles qui enseignent en
générale des adultes, Édu@média. français dans les écoles anglaises du
Québec (information, documentation,
• L’audiovisuel et la télévision éducative – activités, projets et pistes de réflexion
www.meq.gouv.qc.ca/m_drd.html : pour l’intégration des technologies dans
le comité de liaison MEQ–Télé-Québec, l’enseignement).
les services éducatifs de Télé-Québec,
Éducation et nouvelles technologies
176

• Gouvernement du Québec : l’Inforoute • le magazine Aujourd’hui@Rescol : des


de la formation professionnelle et tech- nouvelles qui présentent du matériel
nique – www.inforoutefpt.org : ressources pédagogique, des projets et des concours
pédagogiques pour le secondaire et le col- éducatifs – www.rescol.ca/aujourdhui .
légial, sites web utiles en formation pro-
• Télé-Québec : le Carrefour éducation –
fessionnelle et technique, veille tech-
http://carrefour-education.telequebec.
nologique, liens vers d’autres sites appro-
qc.ca
priés en FPT, etc.
• Les TIC à l’école – http://carrefour-
• Gouvernement du Canada : le Rescol cana-
education.telequebec.qc.ca/fr/tic.asp :
dien/Canada’s SchoolNet – www.rescol.ca : ce
des chroniques, des sites « incontour-
réseau du gouvernement canadien dans le
nables », des projets modèles, Internet
domaine de l’éducation et des technologies
et la loi.
nouvelles « prépare les apprenants à la
société du savoir. Il prône l’éducation • Des ressources didactiques – http://car-
permanente et la création de ressources refour-education.telequebec.qc.ca/
éducatives de calibre international au fr/ressources.asp : pour enseigner la
moyen des technologies de l’information lecture, des banques de ressources
et des communications et de parte- (activités pédagogiques, sites Internet
nariats ». Au nombre de ses objectifs, classés et commentés en fonction des
mentionnons le suivant : « Favoriser la besoins des enseignants, des évalua-
création de 20 000 projets Rescol à la tions de logiciels et de cédéroms
Source afin d’offrir aux jeunes apprenants éducatifs, l’inventaire des vidéos éduca-
canadiens l’occasion de participer à des tives, un outil de recherche par matières
activités pédagogiques en ligne pour qu’ils et par ordres d’enseignement), des pro-
puissent développer les compétences jets de télécollaboration, des docu-
dont ils ont besoin dans l’économie du ments exempts de droits, les pro-
savoir et afin de créer un contenu cana- grammes d’études du MEQ.
dien en ligne de haute qualité ».
• Des passerelles vers d’autres sites –
• les Services de Rescol : un réseau de http://carrefour-education.telequebec.
bibliothèques sur l’inforoute, le Pro- qc.ca/fr/passerelles.asp : formation pro-
gramme « ordinateurs pour les écoles », fessionnelle et technique, éducation
des forums éducatifs en ligne, des des adultes, activités culturelles,
ressources pédagogiques, le pro- Québec English Schools Network
gramme des didacticiels multimédias,
des produits éducatifs virtuels, les • Un babillard – http://carrefour-educa-
collections numérisées du Canada, les tion.telequebec.qc.ca/fr/babillard.asp :
« francocommunautés » virtuelles, le colloques et congrès, forums, bottins et
programme « Rescol à la source », le le Bulletin du Carrefour.
Réseau des écoles innovatrices, etc. – • Radio-Canada : la zone Éducation –
www.rescol.ca/accueil/f/services.asp ; www.radio-canada.ca/education/index.asp
• les Ressources pédagogiques de Rescol : • La Médiathèque – www.radio-canada.
des références à plus de 5000 docu- ca/url.asp?/education/media.asp : « un
ments éducatifs dans tous les domaines demi-siècle de ressources multimédias de
de l’éducation – www.rescol.ca/accueil/ langue française au service de l’éducation ».
f/ressources/detailed.asp ;
Annexe 6
177

• Des fiches de référence – www.radio- Dans le secteur privé


canada.ca/url.asp?/education/fiches.asp :
documents de toutes sortes sur diffé- • L’Infobourg – www.infobourg.qc.ca – « un
rents sujets. espace destiné aux enseignants et qui vise
à mettre les ressources du Web au service
• Scénarios pédagogiques – www.radio-
de ceux et celles qui accompagnent tous
canada.ca/url.asp?/education/scenario.
les jours les élèves dans leurs apprentissages :
asp : en lien avec différents sujets et
proposés par divers professionnels de • un survol quotidien du cyberespace
l’éducation. éducatif : actualité, nouveaux sites, etc.;

• Des dossiers – www.radio-canada.ca/ • des dossiers traitant des principales


url.asp?/education/dossier.asp : des préoccupations des enseignants;
dossiers conçus pour appuyer les pro-
• des propositions pédagogiques élabo-
fesseurs, les enseignants et les élèves
rées en fonction des besoins des
dans leur exploration de notions liées à
enseignants et des élèves;
l’éducation aux médias, pour tous les
ordres d’enseignement. • des billets traitant de sujets variés;
• praTICOpraTIC – http://ntic.org/forma- • un répertoire de sites Web organisé en
tion/tic : « un cours pratique pour les fonction des besoins des enseignants,
enseignants des niveaux secondaire et particulièrement au regard de la
collégial qui souhaitent faire une utilisa- réforme de l’éducation;
tion efficace des TIC en enseignement ».
• un bulletin d’information gratuit
• L’Autoroute de l’information : Éducation – diffusé par courrier électronique;
www.autoroute.gouv.qc.ca/fai/selection/
education.htm : une sélection de sites • une boutique de produits (notamment
financés par le Fonds de l’autoroute de la revue L’École branchée) et de services
l’information et accompagnés d’une brève réalisés par l’équipe de l’Infobourg et
description. ses partenaires. »

• Le RÉCIT (Réseau de personnes- • L’ École branchée – www.ecolebranchee.com


ressources pour le développement des – une famille de quatre sites pour cibler
compétences des élèves par l’intégration les contenus de l’Infobourg en fonction
des technologies) qui chapeaute les des besoins et des attentes des divers
anciens CEMIS (centres d’enrichissement acteurs de l’éducation :
en micro-informatique scolaire) – • l’Infobourg profs : www.infobourg.qc.ca;
http://recit.rtsq.qc.ca – et dont le site de
chacun de ces anciens CEMIS donne • l’Infobourg direction : http://direction.
accès à des informations pertinentes sur infobourg.qc.ca;
l’intégration des technologies dans l’en- • l’Infobourg parents : http://parents.
seignement et l’apprentissage, pour tout le infobourg.qc.ca;
réseau des commissions scolaires.
• l’Infobourg élèves : http://eleves.
infobourg.qc.ca (le site Les Débrouillards
constituera prochainement le site des
élèves de l’École branchée).
Éducation et nouvelles technologies
178

• InfiniT.com, un portail du Groupe • la vitrine APO, c’est-à-dire des réper-


Vidéotron qui comporte une section con- toires de ressources et de services offerts
sacrée à l’éducation – www.infinit.com/ aux établissements membres (tous les
sections/acc-education.html – donnant ordres d’enseignement) ;
accès aux contenus suivants :
• un cours interactif multimédia sur l’inté-
• Apprendre (des liens vers des sites gration des technologies en éducation ;
comme Les Débrouillards, le Village
• une veille automatisée qui prend la
Prologue, le Grand monde du présco-
forme d’un répertoire de requêtes
laire, The English Professor, etc.);
classées par disciplines ;
• Ressources (pour le préscolaire, le pri-
• le Bulletin Clic publié six fois par année.
maire, le secondaire, le collégial, l’uni-
versitaire et les 7 à 77 ans); • l’AQUOPS – www.aquops.qc.ca – qui
offre des articles, des dossiers, des scéna-
• Les sites éducatifs (des liens vers des
rios pédagogiques et de la formation con-
sites comme l’Inforoute FPT, Discas,
tinue.
l’APOP, l’AQUOPS, des pages person-
nelles sur l’éducation, etc.). • La Salle des profs, destinée au personnel
enseignant du postsecondaire –
Ressources diverses http://salledesprofs.com/cgi-win/
usineweb.exe?SDPA=gSite –, réalisée
• CyberScol – www.cyberscol.qc.ca/Accueil.
grâce à la collaboration de l’Association
html – maintenant reconnu sous l’appella-
pour les applications pédagogiques de
tion AQUOPS-CyberScol, est un orga-
l’ordinateur au postsecondaire (APOP),
nisme qui poursuit le développement de
de l’Association québécoise de pédagogie
projets éducatifs sur le Web et qui offre
collégiale (AQPC), de PERFORMA
des liens vers des sites reliés à l’intégra-
(Perfectionnement et formation des maî-
tion des technologies en éducation.
tres au collégial) et du Réseau des cégeps et
• BouScol – http://station05.qc.ca/ collèges francophones du Canada (RCCFC)
csrs/BouScol/Classes/Accueil.html – est et qui contient des dossiers sur les disci-
présenté comme un lieu de référence plines, les programmes, la pédagogie et le
pour tous les intervenants qui œuvrent perfectionnement.
dans le milieu scolaire au Québec ;
• « Prof & Tic » – www.profetic.org – est un
il répertorie des ressources Internet
espace de partage et de diffusion mis en
classées par matières.
place par la Conférence des recteurs et des
• La Vitrine APO et son portail sur les TIC – principaux des universités du Québec
http://ntic.org/ntic – qui offrent les con- (CREPUQ) afin de promouvoir l’utili-
tenus suivants : sation des technologies de l’information et
des communications en enseignement
• une bibliothèque virtuelle de périodi-
supérieur et soutenir les enseignants du
ques ;
Québec dans leurs efforts d’appropriation
• un répertoire interactif sur l’ABC du et d’intégration des technologies nouvelles.
multimédia ;

• un index de sites éducatifs francopho-


nes (ISEF) ;
Annexe 6
179

Quelques sites pour • L’Observatoire des technologies pour l’édu-


cation en Europe – http://services.world
suivre ce qui se fait net.net/ote/pres0002.htm
sur l’intégration des • The International Association for the
Evaluation of Education (international) –
technologies nou- www.mscp.edte.utwente.nl/sitesm1
velles à l’extérieur • The Center for Research on Information
du Québec Technology and Organizations (États-
Unis) – www.crito.uci.edu/frameset-ie.htm
• Le ministère de l’Éducation de la
Colombie-Britannique – www.bced.gov.bc.ca/ • The CEO Forum on Education and
technology Technology (États-Unis) – www.ceofo
rum.org
• Le ministère de l’Éducation de l’Ontario –
www.edu.gov.on.ca/fre/bien venu.html • The National Center for Education
Statistics (États-Unis) – http://nces.ed.gov
• Le ministère de l’Éducation du Nouveau-
Brunswick – www.gov.nb.ca/education/ • The Departement for Education and
accueil.htm Employment – DfEE (Grande-Bretagne)
–www.dfee.gov.uk/a-z/ICT%5FAND%5
• Le Bureau des technologies de l’apprentis- FTHE%5FNATIONAL%5FCURRICU
sage, Industrie Canada – http://olt- LUM_ba.html
bta.hrdc-drhc.gc.ca

• Le Réseau des centres d’excellence


en téléapprentissage – www.tact.fse.ulaval.ca
et www.telelearn.ca

• Le ministère de l’Éducation nationale,


de la Recherche et de la Technologie
(France) –www.education.gouv.fr
181

Linda JUANÉDA
Conseil supérieur Directrice
de l’éducation École des Pins
Commission scolaire
Membres Seigneurie-des-Mille-Îles
Bernard LAJEUNESSE
Céline SAINT-PIERRE Directeur général
Présidente Commission scolaire Pierre-Neveu
Aline BORODIAN Jean LAJOIE
Étudiante au 2e cycle Commissaire
École des Hautes Études Commerciales Commission municipale du Québec
Luc BOUVIER Colleen MARRINER AZIZ
Professeur de français Enseignante
Collège de l’Outaouais École secondaire Riverdale
Robert CÉRÉ Commission scolaire Lester-B. Pearson
Directeur adjoint Jean-Pierre RATHÉ
École secondaire Marie-Anne Directeur
Commission scolaire de Montréal Service de l’éducation des adultes
Édith CÔTÉ Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys
Professeure agrégée Marie Lissa ROY-GUÉRIN
Faculté des sciences infirmières Directrice adjointe
Université Laval Centre de formation professionnelle Vision-Avenir
Marthe COUTURE Commission scolaire des Portages-de-l’Outaouais
Directrice adjointe Pâquerette SERGERIE
Centre de formation professionnelle Comité de parents
Riverside Park Commission scolaire des Chic-Chocs
Commission scolaire Lester-B. Pearson
Réjean SIMARD
Gaston DENIS Maire
Professeur à la retraite Ville de La Baie
Université de Sherbrooke
Michel TOUSSAINT
Hélène DUMAIS Directeur général
Enseignante au primaire Cégep de La Pocatière
École Jacques-Buteux
Commission scolaire Chemin-du-Roy
Membre adjoint d’office
Marie-Claude GATINEAU
Directrice des services aux élèves Pauline CHAMPOUX-LESAGE
Commission scolaire English-Montréal Sous-ministre
Ministère de l’Éducation
Suzanne GIRARD
Directrice principale Secrétaires conjoints
Dotation/équité/recrutement
Banque Nationale du Canada Claire PRÉVOST-FOURNIER
Pierre HARRISON Alain DURAND
Directeur des études
Cégep du Vieux-Montréal
Éducation et nouvelles technologies : Pour une intégration réussie dans l’enseignement et l’apprentissage
RAPPORT ANNUEL 1999-2000
sur l’état et les besoins de l’éducation

Créé en 1964, le Conseil supérieur de l’éducation est un


organisme gouvernemental autonome, composé de 22
membres issus du monde de l’éducation et d’autres
secteurs d’activité de la société québécoise.

Il a pour mandat de conseiller le ministre de l’Éducation


sur tout ce qui concerne l’éducation, de la petite enfance
à l’âge adulte.

Le Conseil compte aussi cinq commissions correspondant


à un ordre ou à un secteur d’enseignement : primaire,
secondaire, collégial, enseignement et recherche universi-
Éducation
taires, éducation des adultes.

Il peut solliciter des opinions, recevoir et entendre les


et nouvelles
requêtes et suggestions du public en matière d’éducation,
et faire effectuer les études et recherches nécessaires à la
poursuite de ses fins.
technologies
Pour une intégration réussie dans
l’enseignement et l’apprentissage

Axiome communication

Édité par le Conseil supérieur de l’éducation


1200, route de l’Église, porte 3.20, Sainte-Foy (Québec) G1V 4Z4
50-0172

Tél. : (418) 643-3850 / (514) 873-5056


Internet : www.cse.gouv.qc.ca

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