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EPFL - ENAC - SAR

Année académique 2008-2009

Enoncé théorique de Master - EPFL-ENAC - Année académique 2008-2009

Etudiante Isaline Moullet

Equipe de suivi :

Directeur Pédagogique M. Bruno Marchand


Professeur M. Patrick Mestelan
Maître EPFL M. Jean-Claude Girard
Expert M. Jean-Richard Moret
EPFL - ENAC - SAR

Remerciements :

M. Carrard Président de la Fondation Vaudoise du


Patrimoine Scolaire
M. Girardin Municipal à la Commune d’Aigle
M. Marchand Professeur EPFL
M. de Muralt Architecte cantonal du département de
l’enseignement post-obligatoire
Mme. Pyroth Archiviste communale à Aigle
M. Tassel Imprimeur
Année académique 2008-2009

Table des matières


1. Introduction ............................................................................................................. 1

2. Thème ....................................................................................................................... 3

2.1Histoire et évolution de l’enseignement ............................................... 3


2.1.1 Avant la Constitution de 1874 ............................................ 3
2.1.2 Après la Constitution de 1874 ............................................. 8
2.2 Développement de l’architecture scolaire ........................................ 14
2.2.1 Jusqu’à la fin du 19ème siècle ............................................... 14
2.2.2 La première moitié du 20ème siècle ..................................... 15
2.2.3 Deuxième moitié du 20ème siècle à nos jours ..................... 19
2.3 Evolution de la salle de classe et des équipements .......................... 24
2.3.1 La salle de classe .................................................................. 24
2.3.2 Le mobilier .............................................................................. 27
2.3.3 Le préau ................................................................................. 29
2.3.4 Les équipements sportifs ...................................................... 30
2.4 Les écoles de degré supérieur .............................................................. 32
2.4.1 L’évolution .............................................................................. 32
2.4.2 Le fonctionnement ................................................................ 34
2.4.3 La situation dans le canton de Vaud ................................. 38
2.5 L’école de demain ................................................................................. 41
2.6 Corpus scolaire ....................................................................................... 44

3 Territoire ..................................................................................................................... 53

3.1 Histoire et évolution de la commune d’Aigle ..................................... 53


3.2 Développement démographique du Chablais ................................. 58
3.3 Besoins dans la commune d’Aigle ....................................................... 61
3.4 Le site ....................................................................................................... 62

4 Programme ............................................................................................................... 69

5 Conclusion ................................................................................................................ 75

6 Bibliographie ............................................................................................................. 77

7 Annexes ..................................................................................................................... 81

8 Table des illustrations ............................................................................................... 93


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Abréviations
ACL : Aigle-Corbeyrier-Luan
ACM : Activités créatives manuelles
ACT : Activités créatives sur textiles
AL : Aigle-Leysin
AOM : Aigle-Ollon-Monthey
AOV : Aigle-Ollon-Villars
Art. : Article
ASD : Aigle-Sepey-Diablerets
AVT : Aigle-Vionnaz-Torgon
BC : Bus communal
BVB : Bex-Villars-Bretaye
CDIP : Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique
CFC : Certificat fédéral de capacité
CFF : Chemins de fer fédéraux
CIIP : Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et
du Tessin
CROCS : Centre de rationalisation et d’organisation des constructions scolaires
Cst : Constitution
DFJ : Département de la formation et de la jeunesse
DGEO : Direction générale de l’enseignement obligatoire
DGEP : Direction générale de l’enseignement post-obligatoire
EVM : Ecole vaudoise en mutation
HES : Hautes écoles spécialisées
IRDP : Institut de recherche et de documentation pédagogique
LESS : Loi sur l’enseignement secondaire supérieur
LS : Loi scolaire
OCDE : Organisation de coopération et de développement économique
OPTI : Office de perfectionnement scolaire, transition et insertion professionnelle
PDL : Plan directeur localisé
PQ : Plan de quartier
TIC : Technologie d’information et de communication
SCRIS : Service cantonal de recherches et d’informations statistiques
SUP : Surface utile principale
TPC : Transports publics du Chablais
VSB : Voie secondaire de baccalauréat
VSG : Voie secondaire générale
VSO : Voie secondaire à options
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1. Introduction
des exceptions dans d’autres cantons voire
d’autres pays afin d’illustrer de la meilleure
manière possible la théorie. Les constructions
scolaires ont sans cesse été adaptées depuis
le 19ème siècle pour répondre aux nouvelles
exigences.

Il existe deux types d’écoles en Suisse; les


privées qui sont développées grâce à des
initiatives de particuliers et autorisées que sous
certaines conditions et les écoles publiques
qui sont, elles, du ressort des cantons. Ces
dernières seront l’objectif central de ce travail
Après avoir réalisé un travail de semestre sur de recherche.
le thème de l’architecture pédagogique,
travaillé en tant que remplaçante dans Dans le canton de Vaud, le Département
différents collèges et pris connaissance de de la Formation et de la Jeunesse (DFJ) gère
certaines problématiques dans le Gymnase l’instruction publique des enfants et des
cantonal de Burier, il m’a paru intéressant de adolescents. L’école obligatoire dure neuf
poursuivre et d’approfondir ce sujet pour mon années qui sont précédées en général de
travail de diplôme. deux années d’enfantine facultatives mais
fortement fréquentées de nos jours. Plusieurs
L’école est l’édifice qui, d’une certaine possibilités s’offrent actuellement aux jeunes
manière, nous est le plus proche, nous au terme de leur scolarité obligatoire. Elles
concerne tous et soulève un débat ambivalent. sont déterminées par les résultats scolaires et
Il est simultanément banal par son caractère les motivations personnelles. Parmi les choix
quotidien et remarquable si nous considérons courants, il y a les filières de raccordement,
l’école comme « première institution de de l’Office de perfectionnement, de
l’homme » comme disait Louis Kahn. Nous transition et d’insertion professionnelle
avons tous des souvenirs de notre école, que (OPTI), d’apprentissage ainsi que les études
ce soit la première que nous avons « habitée gymnasiales. C’est cette dernière qui sera
» pendant quelques années ou une autre par approfondie afin de poser les bases pour le
la suite. La sonnerie, les couloirs, les crochets projet de Master qui traitera ce sujet dans l’Est
pour suspendre nos vestes, les pantoufles, la Vaudois, plus précisément à Aigle.
classe, notre table, les dessins, la maîtresse, la
cours de récréation, les copains et les copines
font partie de notre enfance.

Le présent travail a comme objectif de


retracer l’évolution de l’enseignement ainsi
que celle de l’architecture scolaire en utilisant
des exemples principalement en Suisse et dans
le canton de Vaud avec cependant parfois
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2. Thème
elle-même à la base de l’enseignement des
futurs régents. Les enfants des bourgeois
apprennent ainsi progressivement à lire, à
écrire et à calculer en latin.

Au 12ème siècle, les premières universités voient


le jour en Europe. Afin de pouvoir y entrer, il
faut posséder des connaissances en écriture,
2.1 Histoire et évolution de en lecture, en calcul et connaître un peu de
l’enseignement latin. Ces nouvelles institutions essaient de
garder leur autonomie sans être sous l’autorité
civique ou religieuse. L’université de Bâle sera
« On façonne les plantes par la culture, et les la première, en avril 1460, à ouvrir ses portes
hommes par l’éducation » en Suisse.
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778)
Dès le 15ème siècle, de petites écoles,
souvent de simples petites salles d’études,
commencent à voir le jour dans les paroisses.
2.1.1 Avant la Constitution de 1874 On ne dit pas «suivre une leçon» mais
«entendre un livre». Les livres étaient écrits à
Le début de l’enseignement remonte la main dans les monastères ou parfois dans
certainement aussi loin que le début de des ateliers laïcs. Ils restaient cependant hors
l’écriture. Dès le 5ème siècle, les Romains de prix pour la majorité du peuple. Seuls les
créent des écoles qui seront reprises clercs et les bourgeois pouvaient se permettre
progressivement dès le 6ème siècle par l’Eglise. d’en acheter. A cette époque, le maître a
Deux filières sont organisées à cette époque une grande importance comme le souligne
par les bénédictins. La première pour les futurs Luther (1483-1546) en 1524 dans sa Lettre aux
moines et la seconde pour les enfants de la magistrats des villes allemandes : « Le maître
noblesse. Dès la fin du 8ème siècle sous le règne d’école est, après la prédication, le ministère
de Charlemagne, les écoles sont toujours le plus utile, le plus grand et le meilleur ».
tenues par les religieux, principalement dans Seuls les fils de bonnes familles pouvaient
les monastères et parfois dans les cathédrales être instruits dans les différentes institutions
ou les paroisses. A cette époque, il manque proposées, militaires, politiques ou religieuses.
énormément de régents qui sont aptes à
transmettre l’éducation. Il n’y a pas trace De 1536, avec l’acte de Médiation, à 1798,
d’éducation publique et les enfants de date de la création de la République
paysans, de marchands ou de commerçants helvétique, les Vaudois sont soumis aux Bernois.
ne sont pas instruits. Dès le 11ème siècle, l’Eglise Ces derniers vont donner une grande impulsion
délivre, après examen, un certificat qui à l’instruction publique. On commence
permet aux détenteurs d’exploiter des petites à instruire le peuple afin que les fidèles
écoles privées. Elle garde ainsi la main mise puissent lire la Bible et chanter les psaumes.
sur l’enseignement qui se propage, étant L’Académie de Lausanne est fondée en
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1537 par les Bernois et Pierre Viret (1511-1571), 6. La maison d’école doit être située au centre
un des grands réformateurs vaudois qui y du village.
enseignera jusqu’en 1546. Entre la fin du 7. Dans les villages, les écoliers commencent
15ème siècle et le début du 16ème siècle, les en novembre et finissent après Pâques.
manuscrits recopiés par les moines font place 8. Il est nécessaire de dispenser au maximum
gentiment aux livres imprimés sur papier grâce les enfants de la garde du bétail afin qu’ils
au progrès dans le milieu de la typographie. puissent s’instruire comme les autres enfants
Ainsi la lecture devient plus accessible avec de leur âge.
l’augmentation considérable du nombre
d’ouvrages mis à disposition. Le français et Ces modifications apportent les principes
l’allemand prennent la place au latin qui généraux mais la réalisation est quant à elle
est petit à petit supprimé dans les écoles bien plus difficile à faire appliquer. L’école est
élémentaires. Dès 1548, le gouvernement obligatoire dès le plus jeune âge et les enfants
bernois publie le 1er règlement « Ordonnances étaient libérés de l’école une fois qu’ils savaient
pour les écoles » afin de réduire l’ignorance lire et qu’ils connaissaient suffisamment la
des enfants qui feront la société de demain. religion et le catéchisme. A cette époque,
L’instruction est rendue obligatoire pour tous l’enseignement portait essentiellement sur la
par la création d’écoles élémentaires dans lecture de la Bible, l’épellation, la récitation du
tous les villages et des collèges latins dans les catéchisme et le chant des psaumes. Un peu
principales villes. A la fin du 16ème siècle, les plus tard, l’écriture et le calcul rudimentaire
classes commencent début novembre pour viendront s’ajouter au programme.
se terminer au printemps dès que débutent
les travaux dans les champs. Le règlement, Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) peut être
qui est à la base de notre système actuel, n’a considéré comme l’un des précurseurs de la
été accepté que le 3 janvier 1676 et fait état science de l’éducation avec son livre «Emile
de cinq points importants : ou De l’Education». Destiné aux précepteurs,
son ouvrage explique la nature de l’enfant et
1. La paroisse doit mettre à disposition des l’éducation qu’il faut lui donner afin que ce
locaux appropriés pour les enfants. dernier grandisse bien. Sa vision négative de
2. Les régents doivent toucher un salaire l’adolescence provoquera un état de crise
décent de la part des communes. qui prônera l’éducation comme moyen de
3. Les régents doivent être agréés par le bailli contrôle. Il est en effet plus simple de surveiller
et les ministres après un examen. des adolescents entre quatre murs que dans
4. Les parents sont obligés d’envoyer la rue. J.-P. Pointe suivra cette pensée en
régulièrement leurs enfants à l’école. 1846 lorsqu’il écrira « L’occupation complète
5. Les écoliers subissent des examens de et bien ordonnée de toutes les heures du jour
contrôle. est la meilleure et la plus sûre garantie de la
conservation de la santé, parce qu’elle est la
Puis en 1758 apparaît une autre Ordonnance meilleure et la plus sûre précaution à prendre
qui complète le premier règlement sur certains contre les mauvais penchants ». (Hygiène des
points : collèges, l’histoire médicale du collège royal
de Lyon, Paris, Baillière, 1846, p. 172)
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Albert Stapfer (1776-1840) est élu en 1798 à la


fonction de ministre des sciences, arts, travaux
publiques, ponts et chaussées, qui incorpore
également la gestion des écoles. Visionnaire,
il a comme buts de créer de bonnes écoles
gratuites et obligatoires financées par les
impôts. Il souhaite aussi former les maîtres et
développer l’enseignement des sciences
dans les collèges, ainsi que créer une université
nationale. L’année de son élection, il propose
un projet provisoire pour la règlementation des
écoles. Parmi les mesures proposées, il désire
créer un conseil d’éducation ainsi qu’une
école normale dans tous les cantons. Les
opposants sont nombreux. Les Eglises tiennent
à garder leur main mise sur l’éducation
afin que cette dernière ne devienne pas
laïque et les Industriels s’opposent fortement
à l’enseignement de leur main d’œuvre
bon marché qui leur assure une position
Fig. 1 Johann Heinrich Pestalozzi avec ses élèves
concurrentielle sur le marché. Le Sénat rejette
le projet d’Albert Stapfer en 1800, l’estimant
trop étatiste et trop novateur. Après cet
échec, ce dernier quitte son poste. Associer l’instruction et le travail est une idée
maîtresse de sa pédagogie. En 1800 avec
Johann Heinrich Pestalozzi (1746-1827), l’un l’aide d’Albert Stapfer, il ouvre un institut
des premiers pédagogues Suisses, voua sa vie d’éducation et de formation des maîtres dans
à mettre en pratique l’œuvre de Rousseau. Il le canton de Berne qu’il transfère en 1804 à
avait deux principes de base; le premier que Yverdon, suite à une offre de la commune
l’école est la continuation et l’achèvement vaudoise. Jusqu’en 1825, Yverdon sera un
de l’éducation au foyer et le second, que institut reconnu où maîtres et élèves de toute
dans la classe et dans l’école, l’enfant doit l’Europe afflueront. J. Pestalozzi ouvrira en 1806
retrouver autant que possible l’atmosphère un institut similaire voué aux jeunes filles où elles
d’intimité et de liberté dont il jouit à la recevront le même enseignement que celui
maison. Son enfance a été marquée par la prodigué aux garçons. Apprentissage par
tendresse de sa maman et il reste convaincu l’expérience, enseignement bilingue français
que la mère est l’éducatrice par excellence – allemand, pas de notes et une importance
de la petite enfance. Il crée, en 1774 à Birr, particulière à l’hygiène et la santé feront de
sa propre école pour les enfants pauvres où cet établissement un modèle. Pestalozzi quitte
ils apprennent à lire, écrire, filer du coton et Yverdon en 1825 pour partir en retraite dans
cultiver la terre. Mais faute de moyens, elle ne sa maison de Neuhof où il décédera deux
résistera pas longtemps. années plus tard.
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« La vraie école est celle où le maître montre que leur éducation. Ces derniers travaillent en
le chemin mais laisse l’enfant marcher car le effet parfois jusqu’à 14 heures par jour pour
but de toute éducation est l’autonomie. Il ne presque rien. La première loi vaudoise de 1806
faut donc pas hâter les apprentissages mais n’amène rien de plus que les ordonnances
laisser les enfants avancer à leur rythme » mises au point durant le régime bernois, à
savoir la mise à disposition par la commune
Simone Forster reprend les principes de la d’un local chauffé pour l’enseignement ainsi
méthode de Pestalozzi dans son livre, L’école qu’un logement pour le régent.
et ses réformes, p. 31

En Angleterre, le pédagogue Joseph


Lancaster (1778-1838) crée une école en
1798 destinée aux enfants pauvres suivant un
modèle nouveau appelé «Ecole mutuelle». Le
principe est d’enseigner à un grand nombre
d’enfants en même temps (jusqu’à 300
élèves) dans une grande salle. Ce système
permet d’instruire beaucoup d’enfants,
non seulement en même temps mais aussi
à moindre frais. Le Père Girard (1765-1850)
reprendra ce système d’instruction en Suisse.
Devenant directeur de l’école primaire
francophone de Fribourg, il doit vite faire
face au manque cruel d’enseignants.
L’enseignement mutuel, qu’il appliquera dès
1816, sera pour lui une véritable révélation.
L’école mutuelle forme aussi à la démocratie,
riches et pauvres mélangés, suivent les Fig. 2 Les collèges en 1810
mêmes cours. Par soucis religieux, le Grand
Conseil interdit ce procédé d’enseignement
dès 1823 et le Père Girard quitta son école la La science de l’éducation est reconnue dès
même année. L’enseignement mutuel s’éteint la deuxième moitié du 19ème siècle. Entre
progressivement en Suisse et en Europe au 1833 et 1837, la loi sur l’organisation générale
cours du 19ème siècle. Le tableau noir en est de l’instruction publique est progressivement
un vestige qui perdure encore de nos jours. adoptée. Elle fixe le cadre pour différentes lois,
notamment sur les écoles primaires, moyennes,
Au début du 19ème siècle, seuls les commerçants les collèges ainsi que l’Académie. Dès cette
et les fonctionnaires pensent que l’éducation époque et en fonction de l’industrialisation,
est importante. Dans les milieux ruraux, la les mathématiques, les sciences et les langues
main d’œuvre des enfants est plus importante vivantes font leur entrée dans les plans
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d’études des écoles moyennes. En 1830 déjà on compte alors 85 petites écoles. Beaucoup
se posait le problème d’un enseignement de ces «asilis» étaient d’abord tenus par des
intermédiaire entre l’école primaire et les religieuses avant de passer aux mains de
établissements d’instruction conduisant vers l’Etat dès 1950, au même titre que les écoles
les études académiques. primaires. La pédagogie utilisée durant les
années d’école enfantine se base sur les
recherches de Friedrch Froebel (1782-1852)
fondées sur le jeu et les libres découvertes.
Entre 1870 et la Première Guerre mondiale,
la méthode de Froebel est enseignée aux
maîtresses d’école enfantine de nombreux
cantons. Pas question d’initiation à la lecture,
à l’écriture ou au calcul. Il faudra attendre
1970 pour que tous les cantons reconnaissent
le droit à une éducation pré-scolaire d’une
année ou deux.

Fig. 3 Les collèges et écoles moyennes en 1840

D’abord appelé «asilo d’infanzia» les frères


Ciani créeront en 1844 à Lugano, ce qui sera la
première école enfantine pour les enfants de
3 à 6 ans. Dès 1855, le mouvement est lancé
et 100 enfants participent à ce programme.
Alors que les premières classes enfantines
sont demandées déjà au milieu du 19ème
siècle, il faudra attendre 1889 pour qu’une
loi apparaisse dans ce sens. Cette dernière
stipule que les pères de famille doivent en faire
la demande s’ils ont au moins vingt enfants à
scolariser dans une classe enfantine. En 1920
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exclusivement sous la direction de l’autorité


civile. Elle est obligatoire et, dans les écoles
publiques, gratuite.
3 Les écoles publiques doivent pouvoir être
fréquentées par les adhérents de toutes les
confessions, sans qu’ils aient à souffrir d’aucune
façon dans leur liberté de conscience ou de
croyance.
4 La Confédération prendra les mesures
nécessaires contre les cantons qui ne
satisferaient pas à ces obligations.
2.1.2 Après la Constitution de 1874
Légalement, la Constitution de 1848 ne fait pas Cette modification intervient suite aux volontés
encore état de règlementations concernant des radicaux d’éduquer les adultes de demain
l’enseignement. Il n’y a que l’article 22 et de rendre l’enseignement gratuit et laïc.
qui lui donne le droit de créer une école Ainsi la question des frais scolaires auxquels
Polytechnique, mais l’instruction obligatoire certains parents ne pouvaient pas faire face
reste du ressort des cantons, des communes est réglée, étant donné que la scolarité
ou même parfois de privés. On ajoute au obligatoire est désormais gratuite pour tous.
programme l’instruction civique, les sciences Cette même année marque la naissance de
naturelles, la composition, l’histoire de la la Conférence des chefs de départements de
Suisse, la géographie générale, la tenue des l’instruction publique de Suisse romande qui
comptes ainsi que le dessin. L’enseignement vont tenter de s’accorder sur les manuels et les
religieux s’assouplit un peu, permettant à méthodes d’enseignement. De plus pour aller
l’Etat d’avoir de plus en plus de pouvoir face dans la même direction que la Constitution
à l’Eglise. Grâce à la révision de la Constitution de 1874, une loi est acceptée en 1877 limitant
en 1874 (art. 27), l’instruction primaire devient à 11 heures le travail journalier dans les
publique, obligatoire et gratuite. Les enfants fabriques et l’interdiction d’y faire travailler
n’ont plus le droit de travailler dans les les enfants de moins de 14 ans. Dès lors, la
fabriques et doivent suivre l’enseignement Confédération a les moyens de prendre des
prescrit par l’école. mesures contre les cantons qui ne respectent
pas ces nouvelles dispositions et les parents
qui n’envoient pas leurs enfants à l’école.
Article 27 de la Constitution de 1874 : Les tensions sont aussi apaisées entre l’Eglise
et l’Etat, ce dernier étant seul responsable
1 La Confédération a le droit de créer, dans le milieu de l’éducation car nul ne peut
outre l’école polytechnique existante, une être contraint de suivre un enseignement
université fédérale et d’autres établissements religieux selon la nouvelle Constitution. Les
d’instruction supérieure ou de subventionner trois principes de l’instruction publique sont
des établissements de ce genre. dès lors : l’obligation, la gratuité et la laïcité.
2 Les cantons pourvoient à l’instruction
primaire, qui doit être suffisante et placée
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Dès le début du 20ème siècle, l’éducation et Dès 1875, les examens des recrues font
l’hygiène des enfants sont programmées également leur apparition. Ils servent à
dans les écoles. Elles se doivent d’être comparer les cantons entre eux afin d’établir
conformes aux exigences de plus en plus un classement, provoquant la colère de
précises concernant la salubrité et aussi servir nombreux pédagogues. La Première Guerre
d’exemple. Pour des raisons pédagogiques et mondiale met fin à cette pratique qui
hygiéniques, on diminue le nombre d’élèves réapparaîtra sous une autre forme dès 1941.
par classe et les locaux sont agrandit. Le Dr.
Louis Guillaume de Neuchâtel est l’un des Durant la Première Guerre mondiale,
premiers à se soucier de la santé des élèves et l’instruction obligatoire connaît des moments
préconise notamment de nombreuses pauses difficiles, notamment en raison de la
en plein air entre les heures d’enseignement. mobilisation des professeurs qui entraine
«On ne saurait apporter trop de précautions la fermeture de certaines classes faute de
et de soins dans le choix et l’aménagement remplaçants. Durant la Deuxième Guerre
des locaux où la jeunesse passe une large mondiale, le manque de charbon crée
part de son existence» (Dr. Guillaume, 1865). encore plus de problèmes, obligeant les
Idéalement, les écoles doivent être bien communes à prolonger les vacances d’hiver,
orientées et dotées de matériels scolaires organiser des rotations dans certaines classes
adaptés aux enfants. Les leçons doivent être chauffées et même parfois réduire les horaires.
courtes et comporter des activités écrites et Le niveau scolaire des élèves Suisses durant les
orales afin de varier les positions des élèves. temps de guerre s’en ressent. Une fois celle-ci
L’école est un espace collectif où les risques finie, les cantons ont le souci de faire revenir
de contaminations sont importants entre l’enseignement à des conditions normales
les élèves. Pour cette raison, les vaccins allant même parfois jusqu’à proposer des
obligatoires font leur apparition. De plus, les cours complémentaires afin de rattraper les
latrines, les vestiaires avec crochets individuels manques subis.
et l’interdiction de cracher sont des mesures
prises pour diminuer les risques d’insalubrité. Dès 1920 on prend davantage en
considération l’enfant et l’enseignement
évolue. On parle alors d’école active où
l’on cherche à développer l’enfant dans son
ensemble et non plus à lui remplir le cerveau.
On passe de la discipline et performance à la
créativité et au développement pour l’enfant.
Ce changement est perçu par certain
comme un phénomène dû à la féminisation
de la profession d’enseignant. Cette nouvelle
méthode engendre une amélioration de
la formation des professeurs. L’observation
et l’expérience deviennent deux moyens
fortement utilisés dans l’apprentissage,
surtout pour les sciences naturelles. Maria
Fig. 4 L’hygiène scolaire fait son apparition
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Montessori (1870-1952), première femme


médecin en Italie, qui a travaillé avec des
enfants dits retardés, au sens médical, avant
de se tourner vers la psychologie d’enfants en
âge pré-scolaire, fait partie des esprits qui ont
généré cette nouvelle façon d’enseigner. La
variété de cette éducation devait développer
le corps, l’intelligence et la personnalité de
l’enfant, pour servir ainsi de complément à
l’éducation familiale.

A la fin du 19ème siècle, l’enseignement


primaire s’épanouit alors que l’enseignement
secondaire fait son apparition. Suivra ensuite
dès 1930 la formation professionnelle avec les
apprentissages.

Fig. 6 Les classes primaires en 1915

Les cuisines scolaires ainsi que les classes


gardiennes font aussi leur apparition pour les
enfants les plus délaissés comme ceux de la
classe ouvrière dont les parents travaillent
toute la journée. Cette question de la garde
des enfants en dehors des heures de cours est
devenue une problématique très concrète
avec la société du 21ème siècle où les parents
travaillent souvent les deux à temps complet.

Avec la fin du 19ème siècle apparaissent les


premières écoles ménagères pour jeunes filles
qui les préparent aux tâches domestiques et
à la garde d’enfants. Dès 1953, 18 cantons
Fig. 5 Les classes primaires en 1909
rendent l’enseignement ménager obligatoire.
Pendant ce temps, les garçons travaillent les
mathématiques ou une autre branche, ce
qui provoque une révolte en 1970 contre
cette inégalité de traitement. Il faudra
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attendre 1981 pour voir apparaître une même classe. La période industrielle engendre
recommandation sur la mixité dans toutes les un besoin accru de personnel qualifié rendant
branches enseignées. ainsi la formation et l’éducation intellectuelle
plus accessible aux filles.
En 1970 de nouvelles discussions ont été
amenées par les différents cantons afin Le développement des moyens de transport
d’harmoniser les systèmes scolaires cantonaux permet alors au Département de l’instruction
en raison de la mobilité croissante du peuple publique de développer une nouvelle
Suisse. Mais l’arrêté, après avoir été accepté politique. En effet, depuis 1960, il s’applique
par le peuple, a été rejeté par certains à promouvoir l’idée du regroupement
cantons. Ce n’est qu’en 1985 qu’un alinéa 3bis des communes au sein d’organisations
est rajouté à la loi de 1874 afin d’harmoniser régionales afin d’améliorer les conditions
au moins la rentrée scolaire entre mi-août et d’enseignement. Bien sûr ces structures ont
mi-septembre. soulevé de nombreux problèmes relatifs aux
horaires, à la longueur et au coût élevé des
transports et à la nécessité d’organiser parfois
3bis Pendant la période de la scolarité des cantines pour le repas de midi.
obligatoire, l’année scolaire débute entre la
mi-août et la mi-septembre. Durant tout le 20ème siècle, des sujets
innombrables ont suscité de vives discussions.
Il s’agit là de la seule modification faite Parmis ceux-ci nous pouvons mentionner : la
jusqu’en 1999 date de la révision complète mixité, l’harmonisation des systèmes scolaires,
de la Constitution. Avec cette nouvelle le début de l’année scolaire, la lutte contre
réglementation, la Confédération et les l’échec scolaire, l’enseignement de la
cantons veillent ensemble à la qualité de la religion et de la première langue étrangère,
formation (art.61a). Le nouvel article 62 pose l’évaluation avec ou sans note ou encore
les bases de l’instruction publique, sa gratuité, l’âge du début de la scolarisation. De nos
son obligation etc... jours, on assiste à de nombreuses initiatives
de réformes et on peut affirmer que les
Depuis la fin de la deuxième Guerre Mondiale, pédagogies d’autrefois sont désormais
l’école a beaucoup évolué vu de l’extérieur, révolues. Elles ne sont pas univoques mais
mais pour l’essentiel, l’enseignement est davantage expérimentales et débouchent
resté le même que nous avons connu. Les sur des solutions multiples adaptables ou pas.
enseignants évaluent les élèves pour connaître « Face aux élèves et avec eux, l’instituteur et
leurs connaissances et leur niveau afin de le professeur « bricolent » inlassablement leur
continuer d’autres études ou entreprendre chemin, adaptant leurs méthodes aux savoirs
une activité professionnelle. à enseigner, à l’âge et au développement
de leurs élèves, mais toujours soucieux de
Un changement essentiel reste à souligner. rigueur, quelles que soient les approches
Depuis la décision du Grand Conseil en pédagogiques qu’ils choisissent» (Danesi
novembre 1955, les filles et les garçons Marco, Le destin ordinaire de l’école,
cohabitent dorénavant dans une seule et Formation / éducation, DP n°1647).
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12

En 1995, la réforme Ecole Vaudoise en Mutation Il existe actuellement cinq niveaux


(EVM) a été mise en œuvre dans un contexte d’enseignement :
général marqué par de profondes et rapides
mutations. La différence fondamentale 1. le cycle initial
avec les précédentes est son accent sur la 2. le cycle primaire
pédagogie avec comme objectif ambitieux 3. le cycle secondaire I
d’améliorer l’efficacité de l’école. 4. le cycle secondaire II (post-obligatoire)
5. le cycle supérieur
Le dernier projet proposé au peuple Suisse
concerne «l’Harmonisation de l’école En Suisse, le système n’étant pas unifié,
obligatoire», plus connu sous le nom de chaque canton a des durées différentes. Ce
HarmoS. Il s’attaque aux structures et aux travail portant principalement sur le canton
contenus de la scolarité obligatoire ainsi qu’à de Vaud, l’enseignement standard se déroule
ses prestations et à sa qualité. Tous les enfants comme cela : deux années de cycle initial
dès l’âge de 4 ans révolus doivent aller à appelé plus communément enfantine, quatre
l’école obligatoire. Il encourage également années de cycle primaire, deux années de
une harmonisation des horaires du monde cycle transitoire et trois années de secondaire
actif avec celui de l’école. Dix cantons I puis en général trois années de secondaire
doivent l’accepter afin qu’il entre en vigueur II (parfois quatre années selon la formation
dès la rentrée de 2014. Le canton de Vaud est choisie) puis une durée variable pour les
le premier à l’avoir accepté en avril 2008. études supérieures.

C’est le degré secondaire II qui est prévu au


programme de mon projet de master. Il sera
étudié dans la deuxième partie du travail et
concernera donc des jeunes entre 15 et 20
ans.

Les éléments qui viennent de vous être


présentés, sur l’évolution et le fonctionnement
de l’instruction publique, étaient à mes yeux
important pour bien comprendre le sujet.

Fig. 7 Le projet HARMOS vu par le dessinateur


humoristique Barrigue
Année académique 2008-2009

13

Fig. 8 Schéma explicatif du déroulement des études dans le canton de Vaud


EPFL - ENAC - SAR

14

Avec l’apparition de la nouvelle Constitution


de 1874, on remarque une augmentation des
constructions après un ralentissement durant
les années 1850-60. Cette deuxième phase
s’étalera jusqu’à la fin du 19ème siècle. On
voit alors apparaître en raison de l’évolution
démographique des villes, des écoles urbaines
comme par exemple à Vevey en 1877. Les
2.2 Développement de salles de classes sont alors disposées à l’est,
l’architecture scolaire au sud et à l’ouest tandis que les services
prennent place au nord.

« La jeunesse ne demande aucun luxe mais


de l’espace »
Alfred Roth (1903-1998)

2.2.1 Jusqu’à la fin du 19ème siècle

Durant des siècles, l’enseignement n’a pas


eu de lieu approprié. Il se déroulait durant
la vie quotidienne, les jeunes se cultivant
directement dans toute la ville. Platon par
exemple, enseignait dans son jardin. Ce
n’est que depuis le Moyen Age que l’école a Fig. 9 Ecole de Vevey, 1877
commencé à bénéficier de locaux prévus pour
l’enseignement. La salle de classe, appelée à Le début de l’architecture scolaire peut donc
ce moment là chambre d’école, était prévue être daté au 19ème siècle. En 1899, à Berne, est
dans le bâtiment public de la commune. Un constituée la société d’hygiène scolaire qui
régent était engagé afin d’instruire les enfants édicte des règles concernant le milieu dans
dans cette pièce. Ce n’est qu’après la loi de lequel une école est construite ainsi que sur
1834 sur l’organisation générale de l’instruction l’hygiène corporelle que les enfants doivent
publique que les salles de classe réservées respecter. Le bâtiment scolaire devient l’objet
uniquement à l’enseignement ont vu le jour. d’orgueil de la commune. Ces bâtiments
L’enseignement est devenu petit à petit la n’étaient cependant pas spécialement
fonction principale du bâtiment administratif adaptés aux besoins des élèves car il
de la commune, modifiant même parfois sa s’agissait d’une architecture qui ne prenait
dénomination en «maison d’école». La loi pas en compte les exigences pédagogiques
de 1834 provoquera d’ailleurs un premier et hygiéniques. Les constructions affichaient
pic dans les constructions scolaires vaudoises une certaine austérité car il fallait montrer
durant les années 1830-40. l’importance de l’éducation et obtenir une
Année académique 2008-2009

15

certaine forme de respect de la part du


peuple. Dans les «Schulkaserne» tout est
surdimensionné. On y prévoit des salles de
classes et aucunes salles spéciales ni même
encore des locaux pour d’autres affectations
possibles.

2.2.2 La première moitié du 20ème siècle


Dès le début du 20ème siècle, on se met à
construire des nouveaux bâtiments scolaires
dans un style si particulier à la Suisse : le
Heimatstil. Ces «petits palais du peuple»
comme on les surnommait, étaient réalisés
en pierre de taille avec clochetons, tourelles
et amples toits. Ils avaient comme vocation
Fig. 10 Schulkaserne, The Moderne School, London d’éduquer le goût aux classes populaires et
développer leur attachement à la patrie. Le
A l’intérieur des premières constructions clocher servait à indiquer l’heure pour tout le
scolaires, on trouvait un logement pour le village.
régent ainsi que pour la maîtresse, la salle de
classe, la chambre d’école où était donné
la couture ainsi que des cabinets. Pour les
communes urbaines, il a été relativement
facile de construire une école fréquentée en
suffisance, ce qui n’était pas forcément le cas
pour les communes plus rurales qui devaient
parfois se regrouper afin de construire une
école intercommunale. Ces dernières étaient
desservies par les transports en commun et
même parfois un internat tout simple était
prévu.

Fig. 11 Ecole de St-Triphon, 1874


EPFL - ENAC - SAR

16

Certains bâtiments étaient même enrichis La Première Guerre mondiale arrive alors que
par des reliefs en pierres taillées. L’école le canton de Vaud possède suffisamment
devint de par son architecture et son rôle d’écoles. Après cette guerre, un nouveau type
social une institution dont les communes fait son apparition. Il s’agit du style pavillonnaire
s’enorgueillissaient. A l’intérieur, un escalier qui offre plus d’espace autour des classes.
souvent monumental desservait les étages Tony Garnier (1869-1948), architecte français,
où prenaient place les salles de classes lauréat du Grand Prix de Rome en 1899 est
rectangulaires avec des grandes fenêtres. à l’origine de ce nouveau style qui découle
Ces écoles ne devaient pas se situer au également des discussions du premier Congrès
milieu des nuisances mais plutôt à l’écart et International d’Architecture Moderne (CIAM)
être aménagées de cours plantées d’arbres où Le Corbusier condamne l’académisme
afin de permettre des pauses agréables en et les constructions monumentales. Ainsi une
plein air comme le recommandait à cette architecture beaucoup plus fonctionnelle et
époque de Dr. Louis Guillaume de Neuchâtel. sobre succédera au Heimatstil avec les écoles
Souvent on y trouvait également une fontaine pavillonnaires.
qui à cette époque servait à se désaltérer et
se laver les mains dans un souci d’hygiène. L’école n’est plus implantée comme objet
L’école de garçons construite à Vevey en aux limites de la ville mais elle est pensée dans
1907 en est un très bon exemple. On voit le quartier. Le but principal est son intégration
que l’architecte, Ch. Günthert, a donné une dans le paysage. On analyse les distances que
grande importance à la toiture pittoresque les enfants ont à parcourir et on accentue le
avec ses flèches, pignons et lucarnes. fait que l’école est un lieu d’enseignement
mais qu’elle doit également servir de
catalyseur social pour le quartier. Une nouvelle
typologie voit le jour et les salles de classes
sont sur un seul niveau, regroupées autour des
lieux communs centrés. Les trois mots d’ordre
de cette époque « air, soleil, lumière » étaient
traités de la meilleure façon possible dans ce
nouveau style. L’école est pensée à l’échelle
des enfants et offre des endroits plus intimes
et propices au développement de l’enfant et
permet ainsi de rester «la maison des enfants»
expression chère à Maria Montessori. Un enfant
prend confiance en son environnement
quand il parvient à s’y orienter et qu’il s’y sent
bien. De plus, comme les enfants préfèrent
Fig. 12 Ecole de Vevey, 1907 observer leur environnement depuis des
endroits protégés pour progressivement se
l’approprier, ils ont d’autant plus besoin de
niches où ils peuvent se retirer que de zones
plus ouvertes. Une organisation habile des
Année académique 2008-2009

17

espaces et des zones de rencontres stimulent Il existe trois possibilités de pratiquer l’école en
l’intégration des élèves dans la communauté plein air :
scolaire. Le système de construction était 1. Aménager une grande baie vitrée que l’on
simple et rationnel. Le plus souvent en peut ouvrir. Sans être vraiment à l’extérieur,
«poteaux-dalles», il offrait des coûts moindre on a un rapport privilégié avec la nature.
et une certaine transparence et légèreté à L’avantage étant un minimum de perturbation
l’école. La lumière abondante grâce aux entre les différentes classes.
grandes baies vitrées améliorait nettement
l’éclairage naturel. En rapport direct avec la
nature, l’enseignement en plein air devenait
alors complètement réalisable.

Fig. 14 Experimental School, 1935, Los Angeles, Richard


Neutra
2. Avoir une terrasse attenante à la salle
de classe, séparée les unes des autres par
un moyen quelconque. Cependant les
problèmes acoustiques liés aux discussions
Fig. 13 Terrasse en partie couverte pour l’enseignement restent un désavantage majeur.
en plein air, School at Carmel, San Francisco

Tout d’abord destiné aux enfants malades,


ce type de construction fera ses preuves
rapidement. On construira finalement
plus d’écoles en plein air que ce qui était
imaginé, remarquant l’effet bénéfique sur le
développement physique et intellectuel des
enfants.

Fig. 15 Crow Island School, Winnetka, Illinois, Eero


Saarinen
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18

3. Aménager une place au milieu du parc L’architecte J. Duiker a construit une école à
dans lequel l’école a été construite, séparée Amsterdam en 1930 où il a réussi à amener
clairement de la salle de classe. Les avantages un maximum de lumière, d’air et de soleil. Son
sont la parfaite union avec la nature ainsi que modèle offre un enseignement en plein air
le manque de nuisances provoquées aux possible sur des terrasses généreuses couvertes
autres classes. Le mobilier approprié reste et qui peuvent donc également être utilisée
cependant difficile à trouver. par mauvais temps. L’inconvénient principal
de ce style apparaît lorsque la démographie
explose dans les années 1950 et qu’il est
nécessaire de construire beaucoup d’écoles
en peu de temps. L’étalement utilisé par les
écoles pavillonnaires ne convient pas à la
rationalisation des terrains dont les Suisses
font désormais preuve. Il faut donc revenir à
des constructions plus en hauteur. D’ailleurs,
seulement trois constructions pavillonnaires
verront le jour en Suisse; une à Bienne, une à
Zürich de Kellermüller et Hofmann en 1932 et
finalement une à Bâle par Baur en 1939. Ce
n’est pas faute d’avoir essayé car il y a eu
beaucoup de propositions dans les concours
Fig. 16 Primary School, Zürich, A.H. Steiner
pour des réalisations de ce type mais elles
n’aboutissaient presque jamais. Cependant
«L’école de Frankfort» construite par Ernst
l’Etat trouve que ce style banalise beaucoup
May en est un des premiers exemples. Les
trop l’institution et que les palais scolaires
classes, pouvant être ouvertes sur trois côtés,
ou Schulkaserne représentaient mieux
sont reliées par une structure métallique.
l’étatisation de l’instruction obligatoire.
En Suisse on peut donner comme exemple
l’école en plein air de Vidy construite en 1925.
Alors que les préoccupations du début du
20ème siècle sont plus de l’ordre de l’hygiénisme
et de l’enseignement, les questions traiteront,
par la suite, plutôt le fonctionnalisme et le
rationalisme constructif. Deux autres types
feront leur apparition durant les années 1930;
le « type articulé » qui articule les différentes
petites constructions entre elles et le «type
unitaire» qui est plus compact. Le premier
sera plus présent en Allemagne avec comme
exemple l’école du Bauhaus, alors que le
deuxième se trouvera plus facilement en
France. Ces deux styles de construction sont
associés à la nouvelle école.
Fig. 17 Ecole en plein air de Vidy
Année académique 2008-2009

19

nombre d’élèves par classe. Une troisième


phase de construction démarre donc en
1950.

2.2.3 Deuxième moitié du 20ème siècle à


nos jours Fig. 18 Tableau récapitulatif des constructions scolaires
dans le canton de Vaud
Au milieu du 20 ème
siècle, Alfred Roth publie
l’ouvrage de « La Nouvelle Ecole » dans lequel On prend alors garde aux systèmes de
il recense les impératifs constructifs scolaires ventilation, à la lumière, à la réduction des
que tout architecte devrait connaître, comme coûts, à la diminution du nombre d’élèves
par exemple : école isolée du bruit et des par classe ainsi qu’à la création de salles de
nuisances, les espaces communs au centre, classe aux fonctions précises comme le chant,
les unités pédagogiques (salles de classe) le dessin, les travaux manuels ou même la
gravitent autour, pas de longs couloirs avec gymnastique qui caractérisent la nouvelle
une enfilade de classes, pas de mobiliers école. Alors que certaines écoles deviennent
fixes, l’architecture doit être simple et d’une de plus en plus modernes, d’autres gardent
grand flexibilité et finalement l’enfant doit un style qui ressemble toujours à une maison
se sentir à l’école comme chez lui. A. Roth familiale. On assiste à ce phénomène surtout
devient le porte-parole d’une nouvelle façon dans les villages agricoles ou dans les zones
de construire en réunissant l’architecture plus montagneuses.
et la pédagogie, tout en sachant que les
constructions durent bien plus longtemps Les Trente Glorieuses (1945-1975) ont connu
que les pédagogies. Il est l’un des visionnaires une période faste en construction scolaires
dans le monde de la construction scolaire car types, belles, spacieuses, bien construites,
les principes qu’il avait mis en avant restent luxueuses mais forcément couteuses. La mise
encore aujourd’hui d’actualité. en place d’un nouveau système éducatif
basé sur un accroissement des branches
La période d’entre deux guerres représente scientifiques nécessite une évolution des
un tournant dans l’histoire de l’architecture locaux scolaires imaginés jusqu’alors. Une
scolaire. Le besoin de nouveaux locaux certaine flexibilité doit être présente afin
augmente fortement dès 1950 car il en de répondre aux évolutions des besoins
manque suite à la réforme de la nouvelle et répondre aux modifications lors des
école. La démographie est en hausse avec changements dans l’enseignement. On voit
le babyboom d’après guerre et on limite le notamment apparaître le début des préaux
EPFL - ENAC - SAR

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couverts à l’extérieur grâce aux progrès


techniques de la structure portante qui offre
un espace libre sous le bâtiment. C’est par le
jeu des volumes que les écoles se différencient
principalement étant donné que très souvent
le même système constructif est utilisé (toit
plat, béton armé et grandes surfaces vitrées
en façades). Les avancées technologiques
comme le chauffage central, l’éclairage
artificiel permettent aux architectes petit
à petit de se libérer de la contrainte de ne
mettre les salles de classes que là où la lumière
est la plus abondante. Prévoir des salles de
classe au nord n’est plus inimaginable. Fig. 19 Groupe scolaire de la Planchette, 1971, Aigle

En raison de la forte augmentation des Par la suite, deux visions s’opposeront. La


besoins en matière de construction scolaires première intègre l’école dans le paysage
dans les années 1970, on créé un centre avec le souci de ne pas dénaturaliser le
de rationalisation et d’organisation des quartier. Un bon exemple est l’école du
constructions scolaires (CROCS). Une Collège de Clos-Béguin à Saint-Légier avec
innovation verra le jour avec l’apparition ses toits en cascade réalisée en 1969.
d’un système flexible à l’intérieur, avec des
cloisons amovibles. Cependant, il a pu être
constaté que les parois n’étaient presque
jamais déplacées. De plus, des études ont
prouvé que cette architecture n’a pas réussi
à induire un enseignement plus ouvert. Ce
type d’école est très compact et se reconnait
facilement par rapport aux autres de la même
époque réalisées avec de grandes variations
volumétriques. Edifiées avec une rapidité
déconcertante et un coût de construction
moindre, ces constructions ont été très
appréciées sur le moment, mais à la longue
elles ont présenté de nombreux défauts
liés à l’étanchéité, l’isolation ainsi qu’au Fig. 20 Ecole Clos-Béguin, Saint-Légier

vieillissement des nouveaux matériaux utilisés. La seconde a une vision plus monumentaliste
Après une vingtaine d’années d’utilisation, où l’architecture s’oriente davantage vers
elles nécessitent de lourdes rénovations, une affirmation dans le paysage, contrastant
souvent coûteuses avec comme exemple avec l’environnement, le but étant de rendre
l’établissement d’Aigle. l’école plus visible. Le Collège Grand-Champ
à Gland de l’architecte Patrick Mestelan
Année académique 2008-2009

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est un bon exemple pour illustrer ce type de De nos jours, certains architectes imposent
construction avec son caractère urbain et de la couleur dans leurs écoles, d’autres
public. préfèrent privilégier la couleur que les enfants
amènent avec leurs habits, leurs bricolages
La crise des années 1990 provoquée par un ou encore leurs dessins et utiliser ainsi l’école
manque de terrain a eu comme conséquence comme un fond servant à mettre en valeur
une densification non négligeable dans le les couleurs des usagers. Offrir des vues sur les
milieu de la construction scolaire. L’époque salles de classes et prévoir des corridors où les
des complexes scolaires peu denses et enfants peuvent jouer sont également deux
étendus est révolue, du moins en milieu moyens de rendre la vie d’une école plus
urbain. Les rénovations et extensions ont eu intense. L’architecture scolaire doit permettre
raison des nouvelles petites constructions et de gérer les mouvements et les horaires car les
toute nouvelle construction a souvent été enfants veulent de la clarté, de l’organisation
amenée à son maximum afin de densifier en et des espaces qui les aident à bien se situer.
hauteur. Il faut cependant faire attention à
ne pas construire des écoles trop hautes, un La constance des structures et la permanence
maximum de trois étages étant préconisé. En des modèles indiquent une profonde
effet, plus il y a d’étages plus la circulation spécialisation de l’espace scolaire et
interne devient difficile à gérer. L’ombre impliquent une grande difficulté à reconvertir
portée par la construction dans le préau un bâtiment scolaire lorsqu’une école est
devient de plus en plus importante. fermée. On opte par conséquent plus
facilement pour la destruction du bâtiment.
Les réflexions sur l’hygiène, la flexibilité et Une école qui pourra être transformée
la fonctionnalité restent plus que jamais et adaptée à divers usages successifs en
à l’ordre du jour. Actuellement, bien que fonction de l’évolution démographique et
l’école au milieu du parc ne soie plus vraiment culturelle est donc très importante. Lorsqu’un
une constante, la verdure aux abords architecte soumet un projet plus innovant afin
immédiats de celle-ci est toujours prise en de répondre aux exigences futures, il se heurte
compte dans les aménagements extérieurs. souvent à des réglementations importantes.
L’aspect bénéfique de la végétation n’a
jamais été mise en doute dans l’évolution Des études scientifiques ont prouvé
de l’architecture scolaire au fil des dernières que l’environnement scolaire contribue
années. Il est nécessaire d’offrir à l’enfant une grandement aux résultats scolaires.
possibilité de se retrouver en plein air, ce qui L’entretien des bâtiments, la propreté des
lui permet également, si l’aménagement est locaux, l’équipement des salles de classe,
bien fait, d’observer et d’expérimenter les leur température, l’éclairage, les couleurs,
sciences naturelles. Les architectes essaient les ambiances, l’acoustique, etc... Tous ces
ainsi de faire attention à l’intégration de aspects montrent aux enfants que leur école
l’école dans le quartier et prendre en compte est importante et qu’elle a de la valeur et
les magnifiques cadrages qu’offre la nature en même temps, qu’eux-mêmes aussi ont
en Suisse, chance qu’il serait dommage de de l’importance. Toute école se distingue
ne pas exploiter. et se manifeste par une atmosphère bien
EPFL - ENAC - SAR

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particulière entre autres par ses matériaux et classes et offre ainsi de nombreux espaces
ses couleurs. intimes propices au travail ou à la détente.

Les écoles construites durant ces dernières


années ne sont plus aussi facilement
reconnaissables, ce qui provoque un débat
animé parmi de nombreux architectes. Pour
certains elle doit être reconnaissable alors que
d’autres estiment qu’il ne faut plus qu’une
école aie un aspect précis, c’est-à-dire plus
forcément des cours bordées d’arbres avec
la fontaine au milieu ni même de clocher.
Cependant, les règlements restent stricts et
il est difficile de créer de nouveaux espaces
sans soulever de vives oppositions. Les
discussions avec les enseignants ne sont pas
toujours évidentes car il y a autant d’idées Fig. 21 Ecole In der Höh, Gafner & Horisberger, Volketswil
et d’envies que d’enseignants. Mais, ayant
un rôle important en temps qu’occupants Six cours articulent ce volume de deux étages.
réguliers, leur avis est souvent d’une grande Les salles de classe prennent place soit en
utilité. L’architecture ne doit pas entraver, ni périphérie soit sur deux côtés des cours.
forcer l’évolution des pédagogies, c’est là
que la flexibilité est des plus importante.

Selon Simone Forster, chercheuse à l’Institut


de recherche et de documentation
pédagogique (IRDP), «L’école tend à devenir
un bâtiment ordinaire qui n’affiche ni son
identité ni sa vocation. Plus d’horloge, plus de
clochetons ou de cours extérieures. Toute la
vie se déroule à l’intérieur, dans un monde qui
parfois prend des allures de petite cité».

Deux écoles en Suisse-allemande tendent


vers cette direction où les enfants apprennent
les règles de la vie sociale intra-muros et où Fig. 22 Ecole In der Höh, Gafner & Horisberger, Volketswil
l’organisation de l’école fonctionne comme
une petite ville avec différents espaces Afin de répondre à une nouvelle manière de
individuels ou collectifs. Il s’agit de l’école «In travailler, les salles de classes sont modulaires
der Höh» de Volketswil des architectes Gafner et séparées par des cloisons aisées à manier.
& Horisberger. Elle multiplie les cours et petites Dans la configuration en grands espaces, les
places sur lesquelles s’ouvrent les salles de élèves sont répartis en petits groupes de travail.
Année académique 2008-2009

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Par conséquent, les pièces sont dépourvues Une attention particulière a été apportée aux
de mobiliers intégrés et d’installations fixes; espaces modulables ainsi qu’à la lumière.
tout le matériel est donc mobile. Le travail Cette école est également un bon exemple
en groupe est par ailleurs possible dans les pour le plan à grande profondeur. En effet,
différents espaces aménagés dans les zones comme les normes relatives à l’ensoleillement
de circulation. Le but des écoles fonctionnant ne concernent que les salles de classe et que
avec ces espaces extérieurs est de faire la ventilation mécanique peut se substituer à
apprendre intra-muros les règles de la vie la ventilation naturelle des édifices, il devient
sociale et de favoriser le développement plus facile de réaliser ce genre de forme
du sens civique. Le deuxième exemple, est urbaine. L’aménagement de puits de lumière,
l’école «Volta» à Bâle des architectes Miller qui servent dans ce cas de cours intérieures,
& Maranta. On y trouve des petites cours peut générer des regards croisés d’une
intérieures autour desquelles s’articulent les grande richesse à l’intérieur d’un bâtiment.
différents espaces d’enseignement.
Les projets récents expriment dans leur
majorité un besoin accru d’ouverture et de
transparence et l’on pense plus à une école
dans son ensemble que juste un assemblage
de classes individuelles.

Fig. 23 Ecole Volta, Miller & Maranta, Bâle

Fig. 24 Ecole Volta, Miller & Maranta, Bâle


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2.3 Evolution de la salle de classe


et des équipements

« Autrefois les maîtres se recroquevillaient sur


leurs classes. Désormais la classe toute entière Fig. 25 Ancienne classe primaire au début du 19ème
se déploie vers l’extérieur » siècle, face pupitre
Lorette Coen, Journaliste, Le Temps, Les
architectes redessinent l’école, février 2005 On y voit les lourds et massifs pupitres
pouvant contenir huit élèves ; l’estrade du
2.3.1 La salle de classe maître, semblable à une chaire d’église ; les
demi-cercles en fer autour desquels les élèves
Avec l’évolution du programme scolaire, venaient épeler, lire ou compter, sous la
les salles de classe ont subi de nombreuses direction d’un moniteur ; le fameux banc des
modifications durant ces deux derniers ânes, au fond de la classe ; puis, dans l’autre
siècles. Tout d’abord comme simple pièce, angle, l’antique poêle de fonte, rudimentaire
puis réservée strictement à l’enseignement et curieux)
grâce à une loi en 1834, la salle de classe a
fait ses débuts dans un bâtiment public mixte La Nouvelle Ecole, Alfred Roth, p.8
pour, par la suite, prendre ses aises dans les
premières constructions strictement scolaires
que l’on appelait alors plutôt des «maison
d’école».
Les préoccupations concernant le nombre
d’élèves par classe, le mobilier, l’éclairage,
le dimensionnement, la ventilation ou encore
l’orientation des salles de classe ne datent
pas d’aujourd’hui. Ces dernières ont toujours
véhiculé la notion de la hiérarchisation. Au
début du 19ème siècle il y avait une estrade
pour le professeur afin de montrer son rôle
important de «savant» et des bancs pour
environ huit «apprenants».
Fig. 26 Ancienne classe primaire au début du 19ème
siècle, face postérieure
Année académique 2008-2009

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Ce modèle de classe est apparu au 16ème Ce programme plus développé fera son
siècle dans la construction des collèges apparition tout d’abord dans les écoles
supérieurs et devient un exemple pour urbaines, plus vastes que les petites écoles
l’instruction publique dès le 19ème siècle. Un de campagne. Pour des raisons financières,
classement était souvent pratiqué dans les les écoles des grandes villes bénéficient de
salles de classe, parfois en fonction des sexes. meilleures infrastructures.
Par exemple, les filles se tenaient d’un côté
et les garçons de l’autre, ou encore plus rare La salle de classe a toujours eu plus ou moins
selon les odeurs corporelles. la même forme rectangulaire ou carrée
permettant un ameublement optimal selon
Le Père Girard (1765-1850) imagina le premier les études réalisées. Avant d’arriver dans la
local pour l’enseignement mutuel en 1818 classe, il y a plusieurs étapes. Le préau avec
avec comme description : «Le local est la son entrée, suivit d’une série de couloirs où
première chose. Il doit être assez étendu l’on retrouve l’hygiène à proprement parler
pour que tous les élèves puissent êtres assis, comme les toilettes ainsi que les vestiaires. La
avoir devant eux une tablette, derrière eux classe reste le domaine privilégié du maître
un intervalle pour la libre circulation et, tout qui est dans certaines situations le seul et
autour, des allées assez larges pour établir unique enseignant de ce local.
les cercles qu’exige le mécanisme de
l’enseignement gradué et mutuel».

Peu à peu, de nouvelles salles prennent


place dans le programme des constructions
scolaires. La salle de couture est certainement
la première classe spéciale à avoir été créée,
puis vinrent les salles de gymnastique, de
travaux manuels, de dessin, la bibliothèque
ou encore la salle des maîtres.
Fig. 28 Classe de filles dans l’école de Prélaz 1910

Avec le temps qui passe, les salles de classes


ont résisté et ce n’est pas l’architecture
qui peut induire une réforme. Les espaces
imaginés sont souvent utilisés de manières
différentes que celles prévues initialement.
Il n’existe pas beaucoup de sortes de
classes. Habituellement, elles sont de forme
rectangulaire avec des vitres sur le plus long
des côtés, le maître face à ses élèves et les
parties du fond, souvent aménagées selon
les besoins en coin lecture, informatique ou
encore bricolage. La salle de classe ou l’unité
Fig. 27 Cours de menuiserie, Ecole de Chailly, 1908
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26

pédagogique, comme la nommait Alfred


Roth, doit être conçue de manière à favoriser
une ambiance de travail la plus saine et intime
que possible. La pérennité de cet espace
scolaire rassure d’une certaine manière les
utilisateurs car elle symbolise la maîtrise de la
transmission des connaissances. Les bâtiments
scolaires changent et évoluent, mais pour
l’instant, la salle de classe a encore de beaux
jours devant elle car les mentalités ne sont
pour la plupart pas prêtes à la voir changer
malgré l’avancée des pays nordique dans les
recherches et l’évolution des esprits.

En effet selon les avant-gardistes, le modèle de


la salle confinée entre quatre murs est révolu.
De nouveaux besoins en espace et en mobilier
découlent de l’évolution de l’enseignement.
Par exemple, le travail individuel ou en groupe
nécessite une adaptation de l’espace étant
donné que le professeur n’a plus forcément Fig. 29 Une salle de classe, Crow Island, Illinois
une position centrale et frontale. Il faut donc
permettre une modularité des espaces afin
de répondre du mieux possible aux différentes
utilisations. Auparavant, le professeur parlait
et les élèves écoutaient, ne prenant que
très rarement la parole. Cette tendance
s’est modifiée et l’acoustique est devenu un
critère technique des plus importants dans
l’élaboration d’une construction scolaire. En
effet, n’avez-vous jamais entendu «Parle plus
fort pour que tes camarades t’entendent» ?
Des recherches ont permis d’établir que mis
à part la création de niches ou d’annexes, la
Fig. 30 Espace attenant à la classe, Crow Island, Illinois
classe en « L » serait bien plus adéquate au
vue des demandes de flexibilité souhaitées
par l’évolution de l’enseignement. Eero Ce modèle de classe existe déjà en Angleterre
Saarinnen, avec l’école Crow Island, avait et au Pays-Bas. Mark Dudek a également
déjà immaginé une classe en « L » avec un émis la possibilité de travailler avec des kits de
espace attenant à la classe. surélévation afin de différencier les espaces.
Année académique 2008-2009

27

On voit apparaître, notamment en Suisse


allemande, des écoles qui offrent des espaces
à côté des salles de classe. Ces espaces n’ont
pas de fonction précise mais permettent à la
classe traditionnelle de s’ouvrir. Plusieurs salles
de classe et des espaces destinés au travail
en commun ou à l’enseignement inter-classes
forment des «clusters», que l’on pourrait
décrire comme des entités perméables de
taille limitée où les élèves travaillent souvent
en groupe. Dans cette nouvelle perception,
les exigences acoustiques deviennent 2.3.2 Le mobilier
importantes : des espaces de distribution
bruyants risquent d’inciter à fermer les portes Au tout début de l’enseignement, le mobilier
et à ne pas utiliser ces nouvelles surfaces. Un n’avait pas du tout d’importance. Les
bon exemple à donner est celui de l’école de «apprenants» écoutaient debout sans avoir la
P. Merkli à Zürich Oerlikon. En effet, depuis la possibilité de s’assoir.
cage d’escalier, on accède à un hall central
commun à plusieurs classes. De la lumière
naturelle pénètre dans cet espace avec des
rideaux permettant d’ajuster le degré de
transparence. La mise en relation de plusieurs
salles de classe grâce à ce hall commun
génère une identité collective distincte
à l’intérieur d’un ensemble plus vaste, à
l’image des maisons disposées autour d’une
place de quartier. Cependant comme le
dit André Giordan professeur à l’Université
de Genève, «Il est évident qu’il ne faut plus
Fig. 31 Ecole de village d’Albert Anker, 1890 env.
raisonner aujourd’hui en salle de classe, mais
les traditions sont tenaces et la classe a une « Salle d’école traditionnelle au 19ème
identité culturelle si forte que la changer tient siècle, sombre, plancher grossier; les filles
du tabou». n’ont pas de tables. Les garçons sont
serrés, le maître ne peut s’apporcher d’eux
individuellement, ils sont mal assis, trop haut
ou trop bas, sans dossiers »
Geneviève Heller, Tiens-toi droit, p.80

Puis de longues rangées de bancs pour


environ huit élèves sont venues prendre place
dans les premières chambres d’école comme
on les appelait à cette période.
EPFL - ENAC - SAR

28

C’est au début du 20ème siècle, après une


véritable réflexion sur le bon développement
des enfants, que l’idée de remplacer les bancs
peu adaptés aux différentes morphologies
des enfants a fait son chemin. Peu à peu
le mobilier s’allège et la chaise individuelle
remplace le banc à deux places. La table
Fig. 32 Ancien mobilier, 1870 inclinée fait place à une table avec un
Vers 1874 avec l’apparition de la première plan horizontal permettant une polyvalence
Constitution, la possibilité de proposer bienvenue. Afin que la salle de classe soit
plutôt des bancs pour deux personnes afin familiale comme le voulait Pestalozzi, il faut
d’améliorer les conditions de travail en que son aménagement corresponde à
fonction des différences physiques entre l’échelle de ses occupants. Le but de cette
élèves fut étudiée. Finalement, les médecins configuration est de permettre que les
seront les initiateurs du changement car il élèves s’y sentent bien pour travailler et que
est important que le mobilier soit adapté à le mobilier puisse être déplacé facilement
la taille de l’enfant. Chaque canton a son suivant les activités. Les estrades des maîtres
propre mobilier. Dans le canton de Vaud par disparaissent gentiment.
exemple, il s’agit des pupitres Roux-Isoz.

Fig. 34 Estrade pour le maître

Du fait que les enfants ne restent plus assis


durant de longues heures, le mobilier scolaire
tend à ne plus être dessiné uniquement selon
des critères ergonomiques, mais aussi dans
un souci accru de légèreté et de mobilité.
Ainsi les classes peuvent, à tout moment et
rapidement être aménagées différemment
Fig. 33 Mobilier Roux-Isoz en bois, Lausanne, 1880 en vue d’autres usages.
Année académique 2008-2009

29

des espaces à l’abri en cas de mauvaises


conditions météorologiques. Les préaux
couverts ont été prévus afin de permettre
aux enfants de jouer à l’air libre, même par
temps de pluie. Lorsqu’Henry Baudin publie
son livre en 1907, il montre l’exemple de
l’école primaire du quai du Midi à Genève qui
possède des préaux couverts.

2.3.3 Le préau
Avant l’école nouvelle, les espaces extérieurs
n’avaient pas vraiment d’importance et
n’étaient donc pas spécialement aménagés.
Ce n’est que depuis la période de l’entre
deux-guerres que la nature et les pauses
en plein air ont été reconnues comme Fig. 35 Plan rez-de-chaussée, Ecole Quai du Midi, Genève

bénéfiques. Le Dr. Louis Guillaume a été un


des précurseurs dans ce domaine. Il soulignait
l’importance d’offrir une possibilité d’évacuer
l’énergie canalisée durant les cours et faire
de l’exercice. Il est certes plus facile d’offrir un
espace suffisant en périphérie, c’est-à-dire là
où la question de la densité est moins présente
qu’en ville, mais il reste nécessaire d’imaginer
une surface libre pour que les enfants puissent
y jouer. Afin de bénéficier d’un apport suffisant
de soleil et de lumière, on évite l’orientation au
nord qui rend les préaux sombres et humides.

Depuis ce temps, une attention particulière


a été portée à ces espaces utilisés avant, Fig. 36 Ecole Quai du Midi, Genève
pendant et dans bien des cas après les
heures de cours. Il était donc nécessaire de
les rendre agréables à vivre. Tout d’abord Hannes Meyer et Hans Wittwer imaginent en
pensé pour séparer l’école du reste de la ville, 1926, lors d’un concours pour une école à la
on y trouvait souvent une barrière ou au moins Peterplatz à Bâle, un système qui permet de
un muret qui permettait cette distinction. Puis détacher la cour du niveau de la rue. Critiques
les aménagements ont été de plus en plus envers le site retenu pour cette école en plein
traités, analysés et améliorés. Des activités centre ville, ils cherchent à protéger la cours
ludiques sont imaginées et l’on voit apparaître des dangers trop présents à proximité. Leur
EPFL - ENAC - SAR

30

projet comporte une terrasse supérieure qui


en cas de mauvais temps peut coulisser sur
la terrasse inférieure et offrir ainsi un espace
couvert pour le jeu en plein air.

2.3.4 Les équipements sportifs


Seuls les élèves du Collège académique
pratiquaient de la gymnastique durant la
première moitié du 19ème siècle. Par la suite
un cours facultatif fut proposé dans les écoles
primaires mais réservé uniquement aux
Fig. 37 Concours pour une école à la Petersplatz, H. Meyer
et H. Wittwer, Bâle, 1926
garçons.

Une ordonnance de 1874 a règlementé


pour la première fois l’enseignement de
Outre la mesure de réaliser de grands halls la gymnastique prodigué aux garçons.
permettant d’accueillir les élèves à l’intérieur Cette discipline est d’ailleurs la seule dans
en cas de pluie, l’évolution des techniques l’instruction obligatoire à être restée aux
a permis de réaliser des constructions mains de la Confédération. Afin de préparer
spectaculaires en matière de préau couvert le service militaire, les garçons entre 10 ans
dont certaines seront commentées plus loin et la fin de l’école obligatoire étaient obligés
dans ce travail. de suivre ces cours. Malgré un délai de mise
en pratique accordé jusqu’en 1882, certains
cantons peinent à introduire cette mesure ne
disposant pas des infrastructures nécessaires. A
la fin du siècle, apparaît également l’obligation
d’éduquer physiquement les filles cependant
pour d’autres motifs que pour les garçons. Les
jeunes filles font plus travailler leur grâce et leur
souplesse alors que les garçons restent dans
une activité qui entraine endurance et force.
Des aménagements concernant le sol, les
engins et le matériel deviennent nécessaires
pour répondre aux nouvelles exigences car
souvent en plus de servir pour les écoles, ces
locaux étaient utilisés par les sociétés locales.
Année académique 2008-2009

31

Fig. 38 Salle de gymnastique de l’Ecole de Prélaz, 1907 Fig. 39 Salle de gymnastique triple, Borex-Crassier, 2007

Durant les années 1930, la gymnastique structurelle ne s’accorde pas forcément avec
perd son aspect militaire et met l’accent sur celle des salles de classe et leur superposition
la santé et l’hygiène. L’enseignement de relève parfois du tour de force. Une variante
cette discipline commence à prendre de intéressante a été proposée par Christian
l’importance et les maîtres sont mieux formés. Kerez dans le projet de Leutschenbach avec
Dans les plus petites communes, la salle de la salle de sport comme couronnement de
gymnastique est souvent combinée avec l’école.
la salle de spectacle. Avec la création de
l’Ecole Fédérale de Sport à Macolin en 1943,
la gymnastique s’impose de plus en plus dans
les mœurs. Une loi fédérale de 1972 instaure
l’égalité des sexes pour la gymnastique.
De nos jours tous les élèves pratiquent trois
heures hebdomadaires de sport. La troisième
heure est contestée mais résiste, notamment
pour combattre l’obésité grandissante de la
jeunesse. Les équipements sportifs ont acquis
avec le temps un statut et une importance
presque équivalents au reste de l’école. Les
salles omnisports sont devenues les nouveaux
«temples» de la société contemporaine et Fig. 40 Chantier de l’Ecole à Leutachenbach, Ch. Kerez

sont souvent fortement utilisées par les sociétés


sportives de la commune. Au vue des normes et des dimensions à
respecter, les architectes essaient en général
Les multi-salles et les infrastructures destinées d’amener une touche personnelle dans
au public génèrent des espaces aux la lumière, les vues cadrées ou encore la
dimensions impressionnantes. Leur trame matérialité.
EPFL - ENAC - SAR

32

L’enseignement post-obligatoire a, selon


les cantons, différentes appellations. Dans
le canton de Vaud par exemple, on parle
de Gymnase, d’Ecole professionnelle,
d’Ecole des métiers ou encore d’Office de
perfectionnement scolaire, de transition et
d’insertion (OPTI). Ce chapitre va se focaliser
sur l’enseignement au Gymnase, thème
2.4 Les écoles de degré supérieur central de mon projet de Master. Les autres
formations post-obligatoires ne seront presque
pas développées dans cette étude.

2.4.1 L’évolution
C’est dans les années 1580 que la ville de
Lausanne fonde le Collège et l’Académie.
Ces deux institutions ont été créées avec
l’aide des Bernois qui occupaient à cette
époque les terres lausannoises, afin de
répondre au manque de pasteurs. A la fin
de la période bernoise en 1798, le niveau de
l’instruction est tel que les Vaudois se voient
proposer d’autres possibilités de carrières que
la théologie. En 1837, les deux institutions sont
séparées. L’Académie reste une entité qui
accueille les jeunes dès 18 ans. Le Collège par
contre se scinde en deux :
-D’une part les études du degré inférieur pour
les enfants de 9 à 14 ans et
-D’autre part le degré supérieur pour
l’enseignement des jeunes de 14 à 18 ans.
Le Collège supérieur est ce qu’on appel
aujourd’hui gymnase, préparatoire à
l’Académie qui devient, en 1890, l’Université
de Lausanne. Le gymnase est un passage
obligé pour entrer à l’Académie. Les élèves
ont le choix entre la section littéraire ou
scientifique et ce n’est qu’en 1925 que les deux
sont regroupées dans un seul établissement
qui devient alors le «Gymnase Cantonal». A
Fig. 41 Schéma explicatif enseignement post-obligatoire cette époque l’enseignement supérieur au
Année académique 2008-2009

33

gymnase est mieux réglementé surtout au et le Gymnase du Belvédère (actuellement


niveau des absences des élèves, du contrôle Auguste-Piccard). Il devient ainsi urgent et
continu et des devoirs à réaliser en dehors des nécessaire de construire des nouveaux locaux
heures de cours. Ce système est encore en pour répondre à ce développement.
vigueur de nos jours.
Le passage d’une société industrielle à une
Bien souvent, ce n’est qu’après la deuxième société de services modifie aussi la durée
Guerre mondiale que les grandes villes moyenne de formation qui s’accroit sans
construisent des écoles pour l’enseignement cessedepuis 1970. Le nombre de personnes
supérieur (gymnase, école professionnelle). qui n’ont pas accompli neuf années de
Les Ecoles professionnelles ont été construites scolarité obligatoire est minime. En 2000, selon
quant à elles sur des initiatives du canton ou l’atlas des mutations spatiales, les personnes
des communes, pour répondre à la demande au bénéfice d’une formation supérieure
de nouveaux espaces afin uniformiser la sont principalement citadines (voir carte
formation supérieure dans les domaines ci-dessous).
techniques, administratifs et industriels.
En 1977, 860 élèves entrent en première
Durant les années 1960, l’enseignement année de gymnase et au total, ils sont 2’390
supérieur se démocratise et un grand nombre à les fréquenter. En 2008, le nombre total
de jeunes décident de poursuivre leur de gymnasiens vaudois, incluant ceux qui
formation après l’école obligatoire. Cette forte étudient dans le Gymnase intercantonal de
augmentation ne peut pas être absorbée par la Broye ainsi qu’au Collège de l’Abbaye de
les deux gymnases existants du canton qui se Saint-Maurice, se monte à 10’545 alors qu’ils
trouve à Lausanne, sont le Gymnase de la Cité n’étaient encore que 9’056 élèves en 2005.

Fig. 42 Niveau de formation haute école/université en Suisse en 2000


EPFL - ENAC - SAR

34

En 1997, une nouvelle méthode à options a


été mise en place afin de permettre à chaque
élève d’approfondir les sujets qui leurs sont
chers. Les dispositions légales concernant les
études gymnasiales se trouvent dans la loi sur
l’enseignement secondaire supérieur (LESS).

Il existe deux filières dans les études


gymnasiales. Une première appelée «Ecole
de maturité» qui permet d’accéder aux
universités et écoles polytechniques fédérales,
2.4.2 Le fonctionnement de même qu’aux formations professionnelles
supérieures par la suite. Elle prépare à
De nos jours environ 40% des élèves l’obtention du baccalauréat vaudois, reconnu
terminant leur scolarité obligatoire entament au niveau suisse comme certificat de maturité
des études gymnasiales. Ces études gymnasiale. Seuls les élèves en possession
permettent d’approfondir des connaissances du certificat d’études de la voie secondaire
fondamentales et plus pointues suivant le de baccalauréat (VSB) peuvent y entrer. La
domaine choisi. La durée de cette formation deuxième filière «Ecole de diplôme» s’adresse
post-obligatoire varie selon les cantons. Elle aux détenteurs du certificat d’études de la
est de trois années pour le canton de Vaud voie secondaire de baccalauréat (VSB) et
et de quatre années pour les cantons de également à la voie secondaire générale
Fribourg et du Valais. (VSG). Ces derniers restent soumis à une

Fig. 43 Schéma explicatif des filières dans les études gymnasiales


Année académique 2008-2009

35

certaine exigence quant à leurs résultats de La maturité est l’aboutissement d’études dans
fin d’enseignement obligatoire. Cette école onze disciplines fondamentales, une option
dispense des formations plutôt axée de culture spécifique, une option complémentaire et la
générale, formation préprofessionnelles ou réalisation d’un travail de maturité. Il existe 10
professionnelles. On y obtient un certificat options spécifiques à choix :
qui permet d’entreprendre des formations
professionnelles spécialisées ou d’exercer Arts visuels, Biologie et chimie, Economie et
directement une activité professionnelle dans droit, Espagnol, Grec, Italien, Latin, Musique,
les domaines du commerce, des services ou Philosophie et Psychologie, Physique et
du social. applications des mathématiques.

Quelques précisions concernant l’Ecole de A cela s’ajoute un choix parmi les 13 options
maturité : Une option obligatoire suivie durant complémentaires :
les trois années est complétée par une option
complémentaire durant la dernière année. Applications des mathématiques, Arts
«Il appartient en effet à chaque élève de visuels, Biologie, Chimie, Economie et droit,
procéder à un certain nombre de choix Géographie, Histoire, Histoire et sciences des
en fonction de ses aptitudes, de ses goûts, religions, Informatique, Musique, Philosophie,
de ses aspirations et de l’état de ses projets Physique, Sport.
de formation future» (fascicule DFJ, l’école
de maturité, volée 2006-2009) Le jeune est
responsable de ses choix et de sa formation.

Fig. 44 Schéma explicatif des options, Ecole de Maturité


EPFL - ENAC - SAR

36

Pour l’Ecole de diplôme, il existe aussi un Socio - pédagogique, Socio - éducative,


système d’options mais seulement depuis la Paramédicale, Artistique et Economie –
deuxième année. Durant la première année, Commerce.
les élèves suivent tous un tronc commun
avant d’être partagé en fonction de leurs
choix d’option. Il en existe cinq :

Fig. 45 Schéma explicatif des options, Ecole de Diplôme


Année académique 2008-2009

37

Toutes les options ne sont pas présentes est rémunéré alors que celui qui suit une école
dans tous les gymnases. Leur enseignement des métiers ne l’est pas. Les deux filières durent
dépend du nombre d’élèves inscrits. trois ou quatre années en fonction des métiers
et se terminent, par un examen et l’obtention
Ces nouvelles options nécessitent parfois d’un certificat fédéral de capacité (CFC).
une modification des locaux ou de leur En outre, chaque apprenti peut, selon ses
aménagement. Certains cours existent depuis capacités, compléter son CFC par une
bien longtemps et il n’est donc pas rare de maturité professionnelle pendant ou après son
trouver des locaux déjà aménagés pour apprentissage. Cette maturité professionnelle
certaines activités. La plupart des élèves ont représente la voie d’accès privilégiée aux
souvent des cours dans des locaux différents. hautes écoles spécialisée (HES). Il existe une
Des lors, il n’est pas possible de laisser ses vingtaine d’Ecoles Professionnelles ainsi que
affaires dans une seule et unique classe d’où neuf Ecoles de Métiers dans le canton de
l’apparition des casiers personnels afin de Vaud.
stocker ses affaires. Une autre problématique
dans l’enseignement post-obligatoire est la Une autre solution s’offre à celles et ceux
circulation interne. En effet lorsque les élèves qui ont besoin de découvrir le monde des
de 10 classes sortent en même temps de leurs métiers, de compléter leurs connaissances
locaux pour se rendre dans d’autres classes, scolaires et prendre confiance en eux pour
cela peut engendrer un flux important et s’intégrer dans le monde des adultes et
difficile à gérer. réussir une insertion durable dans la formation
professionnelle. Dans le canton de Vaud, il
En parallèle à ces deux Ecoles, il existe à s’agit des neuf Offices de Perfectionnement
Lausanne un Gymnase du Soir qui permet scolaire, de Transition et d’Insertion (OPTI).
aux adultes de se perfectionner et d’obtenir Ces structures permettent aux jeunes, durant
leur certificat d’étude post-obligatoire tout en une année, d’effectuer un complément
gardant une activité professionnelle à côté. De d’enseignement, des stages pratiques et on
plus, une maturité bilingue, français-allemand, les aide à trouver une voie pour leur futur.
ainsi que des classes spéciales pour les artistes Une fois une formation terminée, il existe des
et sportifs d’élite viennent compléter l’offre. passerelles qui permettent de relier l’une ou
l’autre formation.
Il existe deux autres types d’étude
post-obligatoire. Toute personne de 15ans
révolus, libérée de la scolarité obligatoire,
peut commencer un apprentissage au
sein d’une entreprise ou d’une école des
métiers. Alors que pour l’apprentissage en
entreprise les cours sont dispensés dans les
écoles professionnelles, l’apprentissage dans
une école des métiers regroupent les cours
théoriques et la formation pratique dans le
même établissement. L’apprenti en entreprise
EPFL - ENAC - SAR

38

Actuellement le canton de Vaud compte


10 gymnases sur son territoire, à cela il faut
ajouter un partenariat avec le Collège de
l’Abbaye de Saint-Maurice qui accepte les
élèves vaudois. Ces derniers devront rajouter
une année d’étude pour suivre le règlement
des 4 années de formation prévu dans le
canton du Valais.

2.4.3 Situation dans le canton de Vaud

1. Burier

2. Chamblandes

3. Beaulieu

4. La Cité

5. Bugnon

6. Auguste Piccard

7. Morges

8. Nyon

9. Yverdon

10. La Broye

Fig. 46 Carte du canton de Vaud avec les Gymnases actuels en rouge et le projet en bleu
Année académique 2008-2009

39

Les aires de recrutement déterminent Le Gymnase de Burier, situé sur le territoire


des portions de territoire qui délimitent les de la commune de la Tour-de-Peilz, est
zones de répartition des élèves. Elles sont actuellement le plus fréquenté du canton
délimitées par le Département en charge de avec 1463 élèves pour l’année scolaire
la Formation et de la Jeunesse (DFJ) et mis à 2008-2009. En surcapacité, il devient important
part les gymnases de la région lausannoise, de trouver une mesure pour améliorer la
chaque établissement possède sa propre situation actuelle et éviter que 156 élèves de
aire de recrutement. En principe, les élèves la région veveysane soient envoyés dans des
fréquentent l’établissement correspondant à gymnases lausannois par manque de place.
l’aire de recrutement de leur domicile. Des Ce nombre comprend également ceux et
exceptions peuvent être motivées par les celles qui n’ont pas pu suivre leur option dans
choix d’options ou par des impossibilités liées le Gymnase de Burier ou qui fréquentent celui
aux effectifs. d’Auguste Piccard qui offre les classes pour

Fig. 47 Carte du canton de Vaud avec les différentes aires de recrutement


EPFL - ENAC - SAR

40

artistes et sportifs d’élite. Ce nombre est tout entre leur domicile et le Gymnase de Burier et
de même trop élevé lorsque l’on pense qu’ils retour, sans tenir compte du temps d’attente
pourraient effectuer leur formation dans un ou d’un manque de correspondances.
établissement plus proche de leur domicile.
Durant l’année scolaire actuelle, le Collège Ces chiffres démontrent déjà un réel besoin.
de l’Abbaye compte 85 étudiants vaudois Avec une démographie tendant à la hausse
qui ont préféré cet établissement pour des dans le Chablais, le problème ne devrait
raisons pratiques (temps de trajet) ou pour ainsi que s’amplifier durant ces prochaines
des raisons personnelles (internat, qualité de années. Dès lors, l’implantation d’un gymnase
l’enseignement). De plus, certains gymnasiens dans l’Est Vaudois et plus précisément à Aigle
(-ennes) des Alpes Vaudoises ou de la région pourrait s’avérer nécessaire et permettre de
de Bex doivent compter environ trois heures réorganiser les aires de recrutement et de
par jour de déplacement en transports publics désengorger le Gymnase de Burier.

Fig. 48 Carte du canton de Vaud avec les nouvelles aires de recrutement


Année académique 2008-2009

41

compensent le champ social restreint des


enfants uniques et offrent la possibilité à
ceux de culture étrangère de s’intégrer
plus facilement à leur environnement. Il est
donc nécessaire d’adapter les locaux à
ces nouveaux modes de vie. Les cuisines
scolaires existent depuis la fin du 19ème siècle
pour nourrir les enfants pauvres mais leurs
2.5 L’école de demain financements posaient de gros problèmes.
Tout comme les cuisines scolaires, les classes
gardiennes ont fait leur apparition à la même
époque afin d’éviter aux enfants de traîner
dans la rue après les heures de cours. De nos
Simone Forster, collaboratrice scientifique à jours, de telles structures sont prises d’assaut
l’institut de recherche et de documentation par toutes les couches de la société. Les
pédagogique à Neuchâtel pense : enfants migrants ont souvent de la peine à
obtenir un soutient scolaire nécessaire à la
« que l’on donne à chaque élève un ordinateur maison, leurs parents comprenant que peu
portable, cette mesure coûtera toujours moins ou pas le français. Il faut ainsi adapter les
cher que de construire des écoles et elle locaux à ces nouveaux modes de vie et offrir
pourrait s’avérer tout aussi performante » un soutient à ces enfants dès leur plus jeune
âge pour leur éviter un début de scolarisation
(Article dans le temps, Lorette Coen, février difficile.
2005, Temps fort : les architectes redessinent
l’école : ouverte et transparente) La création d’espaces supplémentaires dans
le milieu scolaire s’avère difficile. L’école
Une étude de l’Union patronale montre que doit répondre à des exigences croissantes
45% des enfants sont délaissés hors des heures mais avec des moyens financiers limités. Dès
de cours. La question des horaires continus lors, la polyvalence des espaces devient
a souvent été discutée surtout pour faciliter un thème très important. Une densité
l’organisation familiale dont les enfants d’usage dans les parties collectives produit
fréquentent parfois des degrés scolaires l’animation recherchée et renforce l’idée de
différents. Cette organisation est souvent communauté scolaire. Si les locaux peuvent
mise à mal avec ces horaires variés ainsi que également servir à la société, l’école acquiert
les contraintes de la vie active. La demande une dimension supplémentaire en devenant
de structures d’accueil journalière dans les un peu le centre d’un quartier. De plus,
écoles ne cesse de croître, surtout dans rationnaliser les espaces en commun amène
les villes. Le temps passé à l’école s’étend à regrouper différents niveaux scolaires afin
au-delà des heures de classe rendant ainsi les de mieux utiliser les espaces.
«écoles de jours» de plus en plus d’actualité.
Elles permettent non seulement aux femmes D’autres pays plus avancés quant à l’utilisation
de poursuivre une activité professionnelle, des bâtiments scolaires ne les ferment plus
EPFL - ENAC - SAR

42

durant les vacances scolaires. Ils servent de l’expérimentation. De nos jours, les écoles ont
centre d’animation et de formation continue adopté une utilisation optimale des nouvelles
pour toute la communauté avoisinante. technologies et les ordinateurs en font partie
Il s’agit d’un lieu de vie où tout le monde intégrante autant qu’un dictionnaire ou un
s’instruit, communique, échange, apprend tableau noir.
ou encore se documente. La souplesse
d’utilisation devient dès lors un élément Dès 1970, on commence à utiliser
primordial et l’architecture doit répondre à l’informatique, dans un premier temps comme
cette évolution. Il s’agit là d’une vision future moyen d’exercer ou de faire répéter. Mais
que l’on pourrait probablement commencer on craint que l’apparition de cette nouvelle
à voir apparaître au début du 21ème siècle technologie ne révolutionne l’enseignement
en Europe et plus précisément en Suisse. et que les maîtres deviennent superflus.
Alfred Roth était un visionnaire lorsqu’au
milieu du 20ème siècle il écrivait « de plus en
plus, l’école doit devenir une maison ouverte
avec un véritable centre communautaire.
(…) ainsi les fonds publics importants investis
dans les écoles seront utilisés d’une manière
plus efficace et plus sensée ». L’école ne doit
plus s’adresser uniquement aux élèves qui la
fréquentent mais à toute la société, servant
de centre d’apprentissage.

Mais dans un premier temps, trois aspects font


leur apparition dans notre pays.
- Le débordement de la salle de classe dans
les espaces en commun comme le montre
Fig. 49 Dessin humoristique de Patrick Le Peron
l’école de Märkli avec ses clusters, espace
dont la fonction n’est pas complètement
définie. L’Australie, par exemple, a pu, grâce à cette
- La possible réaffectation d’une école en cas nouvelle technologie, instruire des enfants
de nécessité mais ce point est peu probable qui se trouvaient dans des fermes isolées
au vue de l’évolution démographique. et qui n’avaient pas la possibilité de se
- Au niveau du développement durable et rassembler dans un établissement scolaire.
de l’écologie, il est nécessaire que toutes Cette technique est de plus en plus utilisée
nouvelles constructions répondent à certaines aux Etats-Unis où les enfants issus d’un milieu
normes et qu’elles permettent de sensibiliser aisé sont instruits directement à la maison, par
les élèves qui les fréquentent. des percepteurs formés dans les universités
Offrir des espaces verts à proximité contribue prestigieuses. Ceci peu éviter les tumultes
aussi à une certaine forme d’enseignement, et les violences dans les écoles. Une étude
principalement pour les sciences, plus a montré que ces enfants obtenaient en
intéressantes grâce à l’observation et à général de meilleurs résultats aux tests
Année académique 2008-2009

43

nationaux. Les détracteurs mettront en avant Les détracteurs de ces nouvelles technologies
le manque de sociabilisations provoquée par voient là un risque d’associalisation des
l’instruction à domicilie. La lente disparition enfants qui n’auront plus de contact direct
des écoles publiques est d’ailleurs un des avec leurs copains et leurs professeurs. Les
scénarios possible et imaginé par les pays partisans ont plutôt la vision d’un enfant
membre de l’Organisation de Coopération et présent en classe, avec son propre ordinateur,
de Développement Economique (OCDE). travaillant à son rythme, encouragé, aidé
et guidé par le professeur. Ce dernier sera
Depuis 1990, de nouvelles réflexions sur là surtout afin de maintenir une présence
les technologies de l’information et de la humaine et réconfortante et pour répondre
communication (TIC) ont fait leur apparition, aux questions éventuelles. Les élèves devront
notamment pour comprendre leurs effets passer des examens à la fin de modules
dans le milieu de l’enseignement. Ces qui leur permettront de passer à un niveau
nouvelles technologies apportent à l’enfant, d’apprentissage supérieur. Il y aura moins de
aussi bien dans le milieu scolaire qu’en dehors, ségrégation dans les classes étant donné que
un nouveau moyen de communication et tout le monde travaillera à son propre rythme.
d’apprentissage. L’éducation se doit de Il s’agira d’une école qui favorisera aussi les
vivre avec son temps. Les futurs espaces échanges, les contacts et les rencontres
d’enseignements doivent être aussi pensés de entre les différentes classes d’âge et couches
manière à offrir assez de surfaces nécessaires, sociales. Il s’agit là d’une vision peut être
munies d’installations sophistiquées qui une peu utopiste, mais il est nécessaire de
répondent aux demandes de cette nouvelle responsabiliser les jeunes et de leur proposer
forme d’enseignement moderne. L’apparition un enseignement actif et une prise de
de ces technologies fait craindre un manque décision individuelle quant à la durée et au
d’utilité du professeur, étant donné que les perfectionnement de leur éducation.
solutions pourront être expliquées directement
sur l’ordinateur portable de chaque enfant. Pour conclure, l’école du 21ème siècle est
toujours dans un processus de recherche pour
trouver une manière adaptée à son temps.

Fig. 50 Dessin humoristique de Deligne


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Façades

Le nouveau complexe scolaire terminé


en 2003 par les architectes Geninasca &
Delfortrie à Marcelin-sur-Morges regroupe
deux enseignements de degré secondaire
II. D’une part l’Ecole Professionnelle et de
l’autre le Gymnase. Les deux sont bien
2.6 Corpus scolaire différents mais sont reliés par un espace
commun semi-enterré à fonctions multiples.
L’Ecole Professionnelle est traitée comme un
mur et la couleur bleu nuit utilisée pour les
façades minimise l’impact visuel du volume
Ce chapitre est consacré à l’illustration, par des de 130 mètres de long, alors que les façades
écoles, de quelques thèmes contemporains du Gymnase sont entièrement vitrées afin
que les architectes traitent souvent avec de souligner l’horizontalité du lieu. Les deux
la plus grande importance dans leur projet. volumes rejettent une image complètement
Les exemples utilisés ont été pour la plupart différente ce qui illustre bien la force que
construits durant les dix dernières années et se le langage architectural des façades peut
trouvent en Suisse Romande. représenter.

Thèmes traités :

- Façades
- Forme urbaine
- Matérialité
- Paysage
- Porte-à-faux
- Quartier, Urbanité
- Système distributif

Fig. 51 Marcelin, 2003, Geninasca & Delefortrie


Année académique 2008-2009

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Fig. 52 Marcelin, 2003, Geninasca & Delefortrie Fig. 54 Ecole de Collombey, 2000, Galletti & Matter

A Collombey, les architectes Galletti & Matter


ont utilisé sur deux façades, Est et Ouest, un
système de vitrage profilit avec une isolation
translucide intégrée qui permet au bâtiment
lorsque la lumière naturelle est limitée, de
paraître complètement illuminé. Ce système
produit un éclairage optimal des locaux en
toutes saisons. De nuit, l’école fait l’effet d’une
lanterne illuminant les quartiers avoisinants.

Fig. 53 Ecole de Collombey, 2000, Galletti & Matter


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Forme urbaine Du bâtiment unique, on passe au nouveau


cycle d’orientation de la Tour-de-Trême,
Le Gymnase de la Broye, achevé en 2005, inauguré en 2004, dont l’ensemble du
a été projeté comme un seul et unique programme est répartit dans trois volumes
bâtiment dans lequel toutes les fonctions sont différents. Le premier comporte les salles de
regroupées. Suivant l’angle d’observation, classe, le second la salle de sport triple et
l’établissement se perçoit comme un bloc le dernier une salle de spectacle agencées
monolithique alors qu’en réalité il s’agit d’une autour d’un espace extérieur récréatif. Ce
longue barre déformée, articulée autour dernier est défini par l’implantation des
d’une cour. Cette cour, au caractère plus bâtiments et par leur volumétrie. De subtils
privé, réservée aux utilisateurs, sert d’entrée changements de géométrie le dynamisent et
principale et dessert toutes les activités. l’articulent, ce qui offre des vues cadrées sur
Des passages, percements et évidements les paysages environnants.
permettent à certains emplacements, une
relation visuelle avec le quartier avoisinant,
avec la ville de Payerne ainsi que les paysages
de la Broye.

Fig. 55 Gymnase intercantonal de la Broye, 2005, Boegli Fig. 57 Cycle d’orientation de la Tour-de-Trême, 2005,
Kramp architectes Sabarchitekten

Fig. 56 Gymnase intercantonal de la Broye, 2005, Boegli Fig. 58 Cycle d’orientation de la Tour-de-Trême, 2005,
Kramp architectes Sabarchitekten
Année académique 2008-2009

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Matérialité

Ce thème reste très vaste car il peut englober


la matérialité des façades, des systèmes
de distribution, des espaces en commun
ou encore des salles de classe. On l’a vu
auparavant, la matérialité des façades a
une grande importance quant à la lecture
du bâtiment dans le paysage. La matérialité
de l’intérieur ne transparait pas et seuls les
utilisateurs y sont sensibles. L’école de Valerio
Olgiati à Paspels, achevée en 1998, en est un
bon exemple, où seules les menuiseries des
Fig. 60 Ecole à Paspels, 1998, Valerio Olgiati
ouvertures amènent une touche de fantaisie
à ce parallélépipède en béton.
Les salles de classe sont souvent traitées d’une
manière assez sobre avec des couleurs claires
et neutres, en tout cas dans les exemples des
degrés scolaires secondaires et supérieurs.
La couleur est plus souvent présente dans
les écoles de degré primaire. Les architectes
Bonnard & Woeffray ont en fait par exemple
l’utilisation dans leur école à Monthey.

Fig. 59 Ecole à Paspels, 1998, Valerio Olgiati

Depuis l’extérieur, ce monolithe en béton


brut ne laisse pas transparaître la matérialité
intérieure. Les espaces de circulation sont
traités de la même manière alors que les salles
de classe sont recouvertes de bois du sol au
plafond, amenant aussi un contraste saisissant Fig. 61 Ecole à Monthey, 2008, Bonnard & Woeffray
avec le traitement brut du reste de l’école.
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Paysage Le projet des architectes Galletti & Matter,


réalisé en 2000 à Collombey s’implante quant
En 1992, les architectes Devanthéry et à lui dans le sens de la vallée du Rhône. Afin
Lamunière ont gagné le concours pour de mettre en valeur les cadrages et les vues,
l’extension du Gymnase de Chamblandes à des fenêtres verticales ont été prévues face
Pully. Le nouveau bâtiment vient s’implanter aux versants afin de voir la succession des
au bord du lac et permet grâce à son grand éléments : Plaine, Montagne et Ciel. Alors que,
hall traversant de percevoir la surface du lac par contre, des fenêtres en longueur, face à
dès l’arrivée dans la cour. Le paysage lacustre la vallée, mettent en valeur l’horizontalité
pénètre à l’intérieur de la construction grâce propre à une vallée glaciaire entourée des
à l’utilisation abondante du verre au Sud. Les montagnes.
percements au Nord, du côté des bâtiments
existants et de la route cantonale, se font par
contre plus rares. L’opposition entre les deux
façades est très nette, l’une est ouverte alors
que l’autre est fermée.

Fig. 64 Ecole à Collombey, 2000, Galletti & Matter


Fig. 62 Extension du Gymnase de Chamblandes, 1996,
Devanthéry & Lamunière

Fig. 63 Extension du Gymnase de Chamblandes, 1996,


Devanthéry & Lamunière Fig. 65 Ecole à Collombey, 2000, Galletti & Matter
Année académique 2008-2009

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Porte-à-faux
Les architectes Bonnard & Woeffray ont créé
une école dans le village de Fully en 2001.
Ce projet est particulièrement intéressant
au niveau de son porte-à-faux. Ce dernier
impressionne surtout dans le détail technique
qui implique une première remarque : « mais
comment ça tient ? ». Le prolongement de la
cour a été glissé sous le bâtiment grâce à un
préau couvert intégré sous le corps principal.

Fig. 67 Ecole de Bussigny, 2003, Luscher architecte

Il s’agit là de deux manières identiques d’offrir


un préau couvert. Le Gymnase Intercantonal
de la Broye en propose une autre en
agrandissant un passage sous le bâtiment
provoquant ainsi un espace extérieur
protégé.

Fig. 66 Ecole de Fully, 2001, Bonnard & Woeffray

Quant à l’école Tombay II, réalisée en


2003 à Bussigny-près-Lausanne par Luscher
architectes SA, elle impressionne de par la
dimension de son porte-à-faux qui sert de
préau couvert juste sous les salles de classe.
L’évolution de la statique et des matériaux
offre dans ce cas précis un espace agréable
mis en valeur par les aménagements.

Fig. 68 Gymnase intercantonal de la Broye, 2005, Boegli


Kramp architectes
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Quartier, Urbanité
L’école des Tullières à Gland s’implante dans
un quartier d’habitations assez dense qui
offre des espaces de détente. La volonté
de garder une certaine compacité dans la
construction afin de préserver un espace de
détente pour les habitants a été primordiale
dans l’élaboration du projet. Une cohabitation
existe donc entre les élèves et les habitants
du quartier qui peuvent utiliser ces mêmes
espaces en dehors des heures de cours.

Fig. 70 Ecole des Ouches, 2005, Andrea Bassi

scolaires et peut être exploité de manière


indépendante. Les passages publics, les
jardins, les différentes cours et la rue couverte
constituent un groupe d’espaces de référence
Fig. 69 Ecole de Gland, 2005, Capua Mann architectes
pour les multiples utilisateurs et les habitants
du quartier.»
Le groupe scolaire des Ouches réalisé en 2005
par l’architecte Andréa Bassi a été conçu afin (André Bassi, Fiche SIA, Section Vaud, visite
de jouer le rôle de canalisateur social dans le architecturale, samedi 2 juillet 2005).
quartier. Prenant place dans un tissu urbain en
plein essor, l’école a été imaginée en un seul
volume unitaire afin de préserver une zone
verte dans le quartier des Ouches.

« Le programme, propose une grande mixité


d’activités, choix qui permet le mélange social
et la rencontre de différentes générations
dans un même lieu. Plutôt que s’élever, le
projet manipule fortement le sol du site. Un
niveau partiellement enterré se découvre
par moments, il contient les espaces extra Fig. 71 Ecole des Ouches, 2005, Andrea Bassi
Année académique 2008-2009

51

Système distributif
Le Gymnase Intercantonal de la Broye
achevé en 2005 propose un système distributif
longitudinal avec un étage entièrement
traversé par un seul et unique couloir sur
toute sa longueur. Ce dernier, véritable épine
dorsale long de 280 mètres, distribue toutes
les fonctions scolaires. Les différentes largeurs
et cassures de la forme brisée lui donnent une
échelle adaptée, rythmée par la présence
régulière de zones de détente qui offrent des
vues différenciées sur le paysage et sur la
cour. Fig. 73 Ecole de Gland, 2005, Capua Mann architectes

Fig. 72 Gymnase intercantonal de la Broye, 2005, Boegli


Kramp architectes

Les architectes Greame Mann et Patricia


Capua Mann ont réalisé l’école des Tuillières
à Gland pour la rentrée scolaire de 2005. Leur
système de distribution qui privilégie un espace
central, apporte à l’édifice un caractère Tous ces exemples illustres bien la quantité
unitaire au volume. Les relations entre les infinie de manières d’imaginer et de réaliser
étages ainsi qu’avec l’extérieur donne une une école. Il s’agit là cependant que d’un
dynamique à la circulation interne. En effet, à petit échantillon de toutes celles qui ont
chaque étage, des percées jusqu’à la façade été créées durant ces dix dernières années.
permettent aux élèves de garder un contact Le seul canton de Vaud en a construit une
permanent avec l’extérieur. trentaine durant cette période.
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52
Année académique 2008-2009

53

3. Territoire
Pendant quatre siècles, elle fut ainsi une
seigneurie savoyarde avant d’être soumise
à Berne et à Fribourg en 1476 et entièrement
aux Bernois dès 1484.

Selon les découvertes, il semble que la ville


d’Aigle ait été créée suite au développement
de quatre quartiers. Le plus ancien est
3.1 Histoire et évolution de la certainement celui de la Chapelle, suivi de
commune d’Aigle celui du Cloître où s’élève aujourd’hui l’église
Saint-Maurice. Le quartier du Bourg date
d’environ 1230 et c’est là que s’est concentré
durant huit siècles toute la vie urbaine et ses
Aigle se situe à l’est du canton de Vaud, à diverses activités. L’église Saint-Jacques y
environ 40 kilomètres de Lausanne. Chef lieu prend place ainsi que la typique ruelle dite
du district d’Aigle, la ville comptait un peu de Jérusalem au sein du bourg actuel. Le
plus de 8’100 habitants au début de l’année dernier quartier est celui de la Fontaine. Il est
2007. La ville est entourée de vignobles dont vraisemblablement l’agglomération la plus
la réputation dépasse largement les frontières récente de la fin du Moyen Age. On l’appelle
cantonales. aussi le quartier de Croisat car autrefois il était
un carrefour des chemins entre la plaine et la
montagne.

Le château d’Aigle date de la fin du 12ème


siècle. Appelé au début «Tour d’Aigle» dans
les documents, il fut incendié au cours de
l’été 1475, puis reconstruit par les Bernois dès
1489. De nombreuses modifications furent
entreprises au cours des siècles suivants et
son affectation passa de la demeure des
gouverneurs à celle d’un arsenal, puis d’un
hôpital. Enfin, dès le deuxième quart du 19ème
siècle, il devient siège des prisons du district
jusqu’en 1973-74 où débutèrent les travaux
Fig. 74 Situation de la commune d’Aigle de sa restauration. De 1971 à 1992, treize
étapes ont permis de donner aux bâtiments
Il faut remonter en 516 pour découvrir les leurs aspects actuels. Le château d’Aigle est
fondateurs de la cité qui appartenaient à ainsi devenu un lieu avec le temps de culture
l’Abbaye de Saint-Maurice. L’empereur Henri et de convivialité. Il accueille aujourd’hui le
III donna la cité au comte de Savoie en 1076. Musée de la vigne et du vin et trois salles pour
Aigle apparaît en 1153 sous le nom d’Aleo. réceptions, banquets et séminaires.
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Fig. 75 Carte de la commune d’Aigle en 1882

Pendant toute l’époque bernoise, la région En janvier 1798, les Aiglons, en même temps
d’Aigle avait une importance stratégique que le reste du Pays de Vaud, déclarèrent leur
en raison de sa situation en face du Valais. indépendance pour devenir membre à part
Durant cette époque, l’histoire d’Aigle se entière de la République helvétique puis dès
concentre sur deux événements, que sont 1803 de la nouvelle Confédération helvétique.
la montée de la bourgeoisie et l’occupation Le Gouvernement d’Aigle est la première
du château comme siège gouvernal du terre francophone à devenir protestante
Gouvernement d’Aigle. Ce dernier regroupe ainsi que la première à être incorporée à
les quatre mandements : Aigle, Ollon, Bex la Confédération. Les événements de la
et Les Ormonts. L’organisation politique et le Révolution vaudoise de 1798 donneront à
développement social de la ville dépendent Aigle une situation relativement trouble sous
en grande partie de ce nouveau pouvoir. la République helvétique et la clarification
Année académique 2008-2009

55

n’interviendra qu’avec la fondation du dès 1860 la construction d’un bâtiment plus


canton de Vaud. vaste pour loger la jeunesse scolaire de la cité.
En 1865 on note une forte augmentation de la
Aigle, Ollon, Bex, les Ormonts et Leysin se population, notamment due aux constructions
joignent pour former un district auquel on des lignes de chemins de fer, à l’expansion de
ajouta Villeneuve. Aigle deviendra chef-lieu du l’industrie et à l’exportation des produits du
district en 1803. Actuellement le district d’une sol. L’assainissement progressif de la plaine du
superficie d’environ 450km2 compte quinze Rhône a permis l’implantation de nouvelles
communes : Aigle, Bex, Chessel, Corbeyrier, cultures. La nécessité d’une nouvelle école,
Gryon, Lavey-Morcles, Leysin, Noville, Ollon, assurant aux uns une préparation suffisante
Ormonts-Dessous, Ormonts-Dessus, Rennaz, en vue des écoles supérieures, aux autres une
Roche, Villeneuve et Yvorne. Le Rhône fait instruction plus variée et plus solide, se faisait
office de frontière avec le canton du Valais. ressentir. Le Collège actuel ouvra ses portes en
1869 et généra également une augmentation
Aigle, district montagnard sur une grande de la population. En raison des mauvaises
partie de son territoire s’est doté de la moitié de liaisons entre les communes, certaines familles
ses écoles entre 1850 et 1910. Les données du des communes avoisinantes virent habiter
diagramme sont partielles et ne tiennent pas à Aigle afin de faciliter l’éducation de leurs
compte de la grandeur des écoles (nombre enfants. En 1870, l’école comportait 116
d’écoles mais pas nombre de classes). élèves qui venaient de toutes les communes
Les autorités communales d’Aigle réclament avoisinantes et parfois même du Valais.

Fig. 76 Construction d’école dans le district d’Aigle entre


1800 et 1990
Fig. 77 Ecole d’Aigle, 1869
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Le 19ème siècle voit les transports se développer Les cols s’ouvrent au trafic, les échanges
: diligences, puis chemin de fer permettent un deviennent internationaux, le tourisme
déplacement plus massif et plus rapide des entraîne la création d’hôtels, les chevaux
gens et des choses. sillonnent les routes, la gare attire les premiers
grands trains puis les vallées en font de même
avec les petits trains :

-Aigle-Leysin (AL) exploitée dès 1901,


-Aigle-Ollon-Monthey (AOM) en 1907
-Aigle-Le Sépey-Diablerets (ASD) en 1914.

De nos jours, la ville d’Aigle, point de départ


pour l’accès aux stations des Alpes Vaudoises,
est desservie par les Transports Publics du
Chablais (TPC) et les Chemins de Fer Fédéraux
(CFF).

Fig. 78 La gare d’Aigle, 1858

Fig. 80 Le chemin de fer Aigle-Leysin en 1915

La population augmente au 19ème siècle,


puis stagne jusqu’en 1975 pour croître à
nouveau avec l’ouverture de l’autoroute et
la construction de grands immeubles dans la
plaine. La ville se modifie rapidement, perd
Fig. 79 La gare d’Aigle, 1858 son aspect de bourgade agricole, viticole et
artisanale, pour devenir un centre commercial,
administratif, de loisirs et de passages. Une
population nouvelle s’installe et s’intègre
au vieux patrimoine en le marquant de son
empreinte et de son dynamisme.
Année académique 2008-2009

57

ACL : Aigle-Corbeyrier-Luan ASD : Aigle-Sepey-Diablerets


AL : Aigle-Leysin AVT : Aigle-Vionnaz-Torgon
AOMC : Aigle-Ollon-Monthey- BC : Bus communal
Champéry CFF : Chemin de Fer Fédéraux
AOV : Aigle-Ollon-Villars

Fig. 81 Les transports publics de la région d’Aigle, 2008


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58

Leurs perspectives démographiques sont


fondées sur le concept de population
permanente qui correspond aux Suisses établis
et aux étrangers détenteurs d’un permis
d’établissement ou d’une autorisation de séjour
d’une durée d’au moins un an. Les personnes
en attente de permis ou possédant un permis
de courte durée ainsi que les fonctionnaires
3.2 Développement internationaux et leurs familles ne sont pas pris
démographique du Chablais en compte. Dans un contexte de planification
scolaire, la définition retenue a une certaine
importance. En effet, la population non prise
en compte peut avoir, pour certaines régions,
Le service cantonal de recherche et un poids relatif non négligeable. La validité
d’information statistiques (SCRIS) calcule des résultats dépend principalement des
et met périodiquement à disposition des hypothèses faites sur l’évolution future de la
projections démographiques tant au niveau fécondité, de la mortalité et des migrations. En
du canton que de certaines régions. (rapport Suisse, durant ces dernières années, la région
SCRIS, Perspectives démographiques – lémanique ainsi que la région zurichoise se
population, ménages, logements : 2006-2030, sont développées le plus fortement.
Vaud, J. Menthonnex, juin 2007)

Fig. 82 Carte représentant l’évolution de la population entre 2001 et 2004


Année académique 2008-2009

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Selon les études réalisées, les perspectives Comme le montre la carte sur la densité de
d’évolution de la population montrent la population dans le canton de Vaud, on
que, dans les trente prochaines années, la remarque que les habitants sont concentrés
population vaudoise, constituée de 658’659 sur l’Arc lémanique ainsi qu’à Yverdon. Aigle
habitants fin 2006 (200’000 en 1850, 280’000 fait partie de la deuxième catégorie des
en 1900, 378’000 en 1950), poursuivra sa communes les plus denses du canton de
progression : il apparaît probablement qu’elle Vaud.
atteigne 691’000 habitants en 2010 et 755’000
habitants en 2020.

Fig. 83 Population résidente du canton de Vaud

Fig. 85 Densité de population par commune, 2006

Les perspectives d’élèves ont été établies


sur la base des perspectives de population
réalisées par le SCRIS en juin 2007. (SCRIS,
Projections scolaires : le creux de la vague…
avant la reprise, V. Gondoux, octobre 2007)
Des études ont été menées sur l’ensemble
des degrés scolaires mais seul l’estimation
de l’évolution des élèves en secondaire II
sera relatée dans ce travail. Les effectifs des
gymnases vaudois croissent actuellement
fortement, en moyenne 400 élèves de plus
depuis la rentrée 2002. Cette évolution est
due au baby-boom des années 1986-1991
Fig. 84 Perspectives démographiques par districts, mais il arrive à son terme cette année. Dès
2000 - 2015 2008, une stagnation devrait apparaître
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60

durant une dizaine d’années avant que inauguré dans la Broye en partenariat avec
l’évolution ne reparte à la hausse dès 2020. le canton de Fribourg. Ces discussions ont
Ce développement se fera pour autant été abandonnées par faute de nécessité à
que le taux de scolarisation au gymnase court-moyen terme. Un gymnase intercantonal
demeure constant car l’offre de formations Valais-Vaud aurait pu être projeté mais aucun
post-obligatoires, notamment la formation document n’existe et le besoin à moyen
professionnelle, évolue constamment. Les terme est inférieur au besoin purement
estimations reposent sur de nombreuses cantonal. C’est pourquoi cette variante ne
hypothèses et la récente crise financière en sera pas plus développée. Si aucun nouveau
2008 n’était pas prévue dans ces estimations. gymnase n’est prévu dans le Chablais, l’actuel
Ceci montre bien la fragilité de ces chiffres qui Gymnase de Burier ne pourra plus absorber
sont à prendre avec du recul. Par exemple, une augmentation massive d’élèves, étant
les estimations de 2007 faisait état d’environ déjà sur-occupé aujourd’hui. Il me semble
10’000 étudiants au secondaire II (Gymnase) donc raisonnable d’imaginer un gymnase
alors que les chiffres réels récoltés pour ce dans la commune d’Aigle afin de répondre
travail font état de plus de 10’500 élèves. Il est à cette évolution constante de la population
important de garder à l’esprit que ces chiffres du district d’Aigle.
sont calculés à l’échelle cantonale. Au niveau
régional, l’évolution de la population scolaire
n’est pas homogène et dépend d’une
dynamique propre à chaque région.
« Les centres scolaires publics (Centre-ville
Le district d’Aigle présente actuellement une et Planchette) regroupent 750 élèves pour le
attractivité certaine dans le secteur immobilier, secondaire et 630 pour le primaire. Enfin, 530
ce qui provoquera à terme des soldes apprentis(es) de tout le Chablais suivent les
migratoires positifs. La plaine du Rhône est cours de formation professionnelle dans le
principalement touchée par cette évolution. bâtiment construit à leur intention à l’Avenue
Les communes comme Roche, Aigle, Ollon et des Marronniers. Et pourquoi pas un gymnase,
Bex sont en plein essor immobilier et proposent compte tenu de la démographie toujours plus
des logements à des prix bien inférieurs au grandissante des habitants du Chablais. »
bassin lémanique, ce qui implique notamment
un déplacement de la population vaudoise (Site internet de la ville d’Aigle).
dans le Chablais. La région possède un bon  
réseau de transports publics, notamment à
Aigle et Bex avec le réseau CFF. Une évolution
positive de la population scolaire est donc
prévisible, ce qui entraînera également une
croissance des élèves du degré du secondaire
II. Il y a quelques années, le canton de Vaud
avait entamé des discussions avec le canton Pour d’autres illustrations concernant le
du Valais afin d’étudier la possibilité de créer développement démographique, voir les fig.
un gymnase intercantonal comme celui 113 à 119 dans les annexes.
Année académique 2008-2009

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fallait construire à court terme un nouvel


établissement qui comporterait deux salles
de gymnastiques (double) ou une salle de
gymnastique et un bassin de natation.

La salle communale de l’Aiglon et la halle


des Glariers sont utilisées comme salle de
spectacles et mises à disposition des sociétés
3.3 Besoins dans la commune locales et à tous les autres groupements ou
d’Aigle personnes privées agrées par la Municipalité.
Afin de rénover la salle de l’Aiglon construite
en 1922, la Municipalité d’Aigle a sollicité le
19 décembre dernier, un crédit de quelque
A court terme, la commune d’Aigle devra 2,9 millions de francs. En cas d’acceptation
répondre à une forte augmentation des du conseil communal, cette somme serait
besoins de locaux scolaires suite à la création notamment dévolue à la rénovation du hall
de nouveaux logements qui amèneront un d’entrée, des parties sanitaires et au matériel
surplus important d’enfants scolarisés. Une technique. En parallèle, la Municipalité
étude a démontré qu’il faudrait construire un planche sur la création à l’horizon 2012-2013,
nouveau complexe scolaire comprenant 12 d’une grande salle. Celle-ci pourrait accueillir
salles de classe, 2 salles de dégagement, 1 entre 650 et 1000 personnes.
salle d’ACT ainsi que des locaux administratifs
liés à ce programme. Il faudrait également Ces besoins seront pris en compte, dans la
une salle polyvalente, une aula, un bassin de mesure du possible, lors de l’élaboration du
natation couvert, une salle de gym double programme du projet de Master.
s’avèrent également nécessaire ainsi que des
locaux parascolaires tels que réfectoire, salle
d’étude, accueil collectif de jour parascolaire
etc. Afin de soulager la commune d’Aigle, la
commune d’Ollon envisage l’aménagement
de nouveaux locaux à l’horizon 2010 afin
d’accueillir les enfants de la commune qui
suivent l’enseignement en VSB.

de nos jours, les équipements sportifs de la


commune d’Aigle ne suffisent plus à accueillir
tous les élèves pour leur trois heures de sport
quotidien et l’évolution du nombre d’élèves
ne va pas améliorer la situation. Le secteur
de « La Planchette » est équipé actuellement
d’une salle de gym double qui ne suffit
plus à répondre à la demande. Pour cette
raison, l’étude entreprise a démontré qu’il
EPFL - ENAC - SAR

62

3.4 Le site

Le site choisi pour l’élaboration du projet Ce dernier a été créé au début des années
se situe au milieu du quartier dit «de la soixante dans le but de loger les personnes
Planchette». travaillant dans les nouvelles industries de la
région.

Fig. 86 Aigle, le site choisi en rouge


Année académique 2008-2009

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Fig. 87 Aigle, 1955

Fig. 88 Aigle, 1981


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Fig. 89 Aigle, 2006

Aujourd’hui plus du quart de la population du chemin de la Planchette. Un important


totale de la ville y habite, soit environ 2’300 programme de logements est en cours
personnes, réparties dans une quarantaine de construction à l’Ouest du chemin de
d’immeubles locatifs. La ville continue à la Rapille. Les chemins de la Planchette et
croître démographiquement et des nouveaux de la Rapille offrent une bonne desserte au
logements sont en cours de réalisation dans secteur. Bien que sans issue, le chemin de
ce quartier. la Scierie est un atout non négligeable pour
l’aménagement du secteur. Les constructions
Le tissu bâti du quartier de la Planchette est et aménagements prévus seront destinés
constitué de locatifs présentant une forte à une utilisation d’intérêt public mixte du
densité comparé au reste de la ville d’Aigle. secteur. Une école primaire a été réalisée
Le Collège actuel s’adosse au vaste parc entre 2003 et 2005 par l’architecte Meier &
arborisé du quartier qui occupe le Nord Associés de Genève.
Année académique 2008-2009

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Fig. 90 Carte représentant les affectations publiques de la ville d’Aigle

Bâtiments publics Lieux de culte

Commerces de grande taille Transports publics

Enseignement Salles polyvalentes

Equipements sportifs
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Fig. 91 Carte représentant les différentes hauteurs

Rez et Rez +1 Rez +4 et Rez +5

Rez +2 et Rez +3 Rez +6 et plus


Année académique 2008-2009

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Entre 1995 et 1998, la Commune d’Aigle a Le quartier de la Planchette est facilement


acquis les parcelles n° 3’439 et 1’013, afin accessible en transports publics : la gare est
de répondre aux besoins d’extension des située à 600 mètres et la ligne de bus, interne à
équipements scolaires du Collège de La la commune (reliant la ville d’Aigle aux zones
Planchette. d’activités) offre un arrêt sur la Route d’Evian
et sur le Chemin du Lieugex (24 fois par jour).

Fig. 92 Plan parcellaire

Ces terrains sont régis dans le cadre du plan de


quartier (PQ) « La Planchette » (approuvé par
le Conseil d’Etat en date du 16 février 1979).
A l’endroit des parcelles précitées, le plan
de quartier définit des périmètres d’évolution
de constructions destinées à l’habitat. Cette
vocation n’est dès lors pas compatible avec
les objectifs visés. Soucieuse de pouvoir
répondre au mieux à cet important enjeu,
la Municipalité a mené une démarche de
planification par le biais d’un plan directeur Fig. 93 Parcours et minutage du bus communal
localisé (PDL). Le périmètre de ce dernier
est constitué de trois parcelles totalisant une
surface d’environ 20’400m2. La troisième
parcelle, n° 1’030, comporte actuellement
une petite chapelle qui ne sera pas prise
en compte dans le projet du Gymnase qui
prendra place sur ces trois parcelles prévues Pour d’autres illustrations concernant le site,
à des fins d’utilité publique. voir les fig. 100 à 112 dans les annexes.
EPFL - ENAC - SAR

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Année académique 2008-2009

69

4. Programme

Le programme proposé pour mon projet


de Master est la réalisation d’un gymnase
cantonal pour des jeunes âgés d’environ 16
à 20 ans. Les locaux seront aménagés pour
accueillir 750 étudiants(-es), c’est-à-dire une
trentaine de classes. Il s’agit de projeter un
ou plusieurs bâtiments abritant toutes les
fonctions nécessaires à ce complexe.

Comme vu précédemment, la commune


d’Aigle aurait besoin de nouveaux locaux
sportifs ainsi que d’une nouvelle grande salle
publique qui pourrait être intégrée dans ce
projet afin d’offrir également au gymnase
la possibilité d’accueillir des manifestations
diverses (conférences, soirées). Cette salle
pourrait être louée aux sociétés locales ou
aux communes avoisinantes. Les accès
seront donc à traiter de manière à ce que
ces locaux soient accessibles en dehors des
heures d’ouvertures du gymnase tout comme
certains autres espaces qui pourraient être
aussi utilisés par la société.

A préciser encore que tous les locaux devront


être accessibles aux personnes à mobilité
réduite.
EPFL - ENAC - SAR

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Types SUP Qtité SUP total

Salles d’enseignement : 1800


salles de classes 60 m2 30 1800

Salles spéciales : 520


histoire/géographie 75 m2 2 150
local matériel préparation 45 m2 1 45
salles de musique 75 m2 2 150
local dépôt instruments 20 m2 1 20
salle de dessin 85 m2 1 85
dépôt/préparation 30 m2 1 30
salle de groupe 40 m2 1 40

Salles d’informatique : 290


salles d’informatique 70 m2 2 140
salles de travail en groupe 55 m2 2 110
local de préparation 20 m2 1 20
local serveur 20 m2 1 20

Salles de sciences : 855


auditoires de biologie 75 m2 2 150
laboratoire de biologie 75 m2 1 75
local maîtres, préparation 60 m2 1 60
auditoires de physique 75 m2 2 150
laboratoire de physique 75 m2 1 75
local maîtres, préparation 60 m2 1 60
auditoire de chimie 75 m2 1 75
laboratoires de chimie 75 m2 2 150
local maîtres, préparation 60 m2 1 60

Locaux enseignants : 255


salle des maîtres 170 m2 1 170
salle de travail 30 m2 1 30
salle de séminaires 30 m2 1 30
local matériel, reprographie 25 m2 1 25
Année académique 2008-2009

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Administration : 270
parloirs 12 m2 2 24
secrétariat/réception 60 m2 1 60
bureau du directeur 25 m2 1 25
bureaux doyens 15 m2 3 45
administration 20 m2 1 20
économat/archives 20 m2 1 20
local informatique 20 m2 1 20
bureau médiateur 12 m2 1 12
aumônerie 12 m2 1 12
bureau orientateur 12 m2 1 12
infirmerie 20 m2 1 20

Bibliothèque / Médiathèque : 580


bibliothèque (y.c. espace consultation) 380 m2 1 380
bureau du responsable 25 m2 1 25
local de préparation 25 m2 1 25
salle polyvalente 150 m2 1 150

Réfectoire : 450
cafétéria/restaurant 250 m2 1 250
cuisine 70 m2 1 70
laverie 25 m2 1 25
bureau 15 m2 1 15
réception marchandise 20 m2 1 20
chambre froide 30 m2 1 30
économat/boissons 20 m2 1 20
vestiaire/sanitaire pour le personnel 20 m2 1 20

Salle polyvalente/aula : 550


salle 500 m2 1 500
vestiaire 20 m2 1 20
Sanitaires 30 m2 1 30

Espaces auxiliaires et locaux techniques : 800


Sanitaires et dégagement 500 m2 1 500
local concierge 50 m2 1 50
Services techniques 250 m2 1 250
EPFL - ENAC - SAR

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Equipements sportifs : 1270


salle de sport double 800 m2 1 800
locaux matériels 40 m2 4 160
vestiaires 30 m2 4 120
sanitaires 25 m2 4 100
local maîtres 20 m2 1 20
infirmerie 10 m2 1 10
local nettoyage 15 m2 1 20
local technique 20 m2 1 20
Sanitaires pratiquants 20 m2 1 20

Aménagement extérieur : 4000


Equipement sportif (terrain, jeux) 2000 m2 1 2000
Aménagements ext. (voitures, 2roues) 2000 m2 1 2000

TOTAL (m2) : 11’640


Année académique 2008-2009

73

Ce programme est assez ambitieux mais sert


de première indication et subira certainement
quelques modifications suite à l’évolution du
travail du deuxième semestre.
EPFL - ENAC - SAR

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Année académique 2008-2009

75

5. Conclusion

Les écoles du 21ème siècle doivent ainsi


répondre à un besoin de flexibilité dans les
espaces, car les méthodes de travail évoluent
rapidement. Que les élèves travaillent en
classe, individuellement ou en groupe,
il est nécessaire de leur offrir des locaux
appropriés.

Mais à mon avis, l’école est une institution


qui a encore de beaux jours devant elle et
qui n’est pas prête de disparaître de sitôt. Il
La réalisation de ce travail m’a permis de sera en effet toujours nécessaire d’instruire les
prendre connaissance de toute la matière adultes de demain.
nécessaire à l’élaboration d’un projet
d’architecture scolaire et mieux comprendre Le projet du deuxième semestre se concentrera
l’évolution de l’enseignement ainsi que les donc dans la réalisation d’un établissement
principes fondamentaux de l’architecture accueillant le degré secondaire II dans une
scolaire. zone du canton de Vaud qui pourrait en avoir
grandement besoin à moyen terme. Suite à
L’écriture et la lecture sont les disciplines l’agrandissement du Gymnase de Burier en
pionnières dans l’enseignement mais d’autres 2003, il n’est pas raisonnable d’imaginer la
ont pris place au fil des années dans les construction d’un établissement aussi grand à
programmes hebdomadaires des élèves. court terme. Cependant les chiffres montrent
L’écologie et les nouvelles technologies qu’un réel besoin pourrait apparaître à
sont aussi des sujets d’actualité qui auront l’horizon 2020-2030.
probablement un jour leur propre place dans
les cours dispensés aux adultes de demain.

L’architecture est au service de l’école et ne


peut qu’induire des changements, mais elle
ne peut pas forcer les réformes. La vocation
de l’école reste d’instruire, d’éduquer, de
surveiller mais aussi de protéger les enfants.
La forme des salles de classe, le programme
d’une école ou l’évolution des technologies
sont autant de thèmes qui modifient et
modifieront petit à petit l’aspect des écoles.
Les mentalités sont, quant à elles en train
d’évoluer, mais en Suisse les traditions restent
tenaces et les changements proposés sont
souvent mis à l’écart afin de préserver les
espaces connus. Fig. 94 Dessin humoristique de Geluck
EPFL - ENAC - SAR

76
Année académique 2008-2009

77

6. Bibliographie

Heller Geneviève, « Tiens-toi droit ! » : l’enfant


à l’école au 19e siècle : espace, morale et
santé : l’exemple vaudois, Edition d’en Bas,
Lausanne, 1988

Journal d’architecture, Faces n°64, Helvetica,


Infolio, Gollion, 70 pages, 2006
LIVRES - REVUES
Roth Alfred, Das neue Schulhaus, The new
schoolhouse, La nouvelle école, Zürich, 1966
• Références sur l’enseignement et
l’architecture scolaire Vauclair Patrick, Enoncé théorique « Un
Gymnase Pour l’Ouest Lausannois », EPFL,
Baudin Henry, Les constructions scolaires 2006
en Suisse, Editions d’Art et d’Architecture,
Genève, 553 pages, 1907 Revue, l’architecture d’aujourd’hui n°72 –
Constructions scolaires, 110 pages, 1957
Charollais Isabelle, Marchand Bruno,
Architecture de la raison, la suisse des années
vingt et trente, Presses polytechniques et
universitaires romandes, Lausanne, 239 pages,
1991 • Références sur le site

Dudek Mark, Schools and Kidergartens, Charles Kraege, Notice historique sur le
Birkhäuser, Basel, 255 pages, 2007 Collège d’Aigle 1869-1969, Edition Boinnard,
Aigle, 1969
Forster Simone, L’Ecole et ses réformes,
Collection le Savoir Suisse, PPUR, Lausanne, Alphonse Mex, Paul Anex, Aigle, Trésors de
130 pages, 2008 mon pays, Editions du griffon, Neuchâtel, 76
pages, 1966
Furter Pierre, Les espaces de la formation,
Presses polytechniques romandes, Lausanne, La mémoire d’Aigle, 1890-1960, Tome I, Editions
285 pages, 1983 Amiguet & Martin SA, Aigle, 131 pages, 1985

Grin Micha, Histoire imagée de l’école La mémoire d’Agile, 1865-1985, Tome II,
vaudoise, Cabédita, Morges, 154 pages, Editions Amiguet & Martin SA, Aigle, 135
1990 pages, 1985

Heller Geneviève, Fornet Marianne, La cage La mémoire d’Aigle, 1634-1975, Tome III,
dorée, Edition Ketty & Alexandre, Chapelle- Edition Amiguet & Martin SA, Aigle, 130 pages,
sur-Moudon, 200 pages, 1997 1986
EPFL - ENAC - SAR

78

Les communes vaudoises, et leurs armoiries,


Edition Ketty & Alexandre, Chapelle-sur-
Moudon, 166 pages, 1995
G. Charrot, Commune d’Aigle, planification
des locaux scolaires 2007-2030 I, 19 pages,
2007

G. Charrot, Commune d’Aigle, planification


des locaux scolaires 2007-2030 II, 17 pages, SITES INTERNET
2007

Valérie Gondoux, Perspectives scolaires, • Enseignement


évolution estimée de la démographie scolaire,
Vaud, 2007-2030, Lausanne, 35 pages, 2007
http://www.vd.ch/index.php?id=249

http://www.vd.ch/fr/organisation/services/
• Références diverses direction-generale-de-lenseignement-posto-
bligatoire/presentation/

Atelier du professeur Martin Steinmann, cours http://www.vd.ch/fr/themes/formation/


de théorie du projet, année 2004-2005 gymnase/

Galletti & Matter, Collection of places, www.gymnase-yverdon.vd.ch/


buildings & projects, Birkhäuser, Bâle, 2006, patrimoine-scolaire/pages/cadres/cadre_
142 pages pres.html

Graeme Mann & Patricia Capua Mann, www.irdp.ch


Monogrphie, Infolio, Gollion, 142 pages, 2008
http://hls-dhs-dss.ch/index.php
Lucan Jacques, Matière d’art, architecture
contemporaine en Suisse, Birkhäuser, 207 http://www.publidoc.vd.ch/guestDownload/
pages, 2001 direct?path=/Company%20Home/
VD/CHANC/SIEL/antilope/objet/
Martin Schuler, Atlas des mutations spatiales CE/Communiqu%C3%A9%20de%20
de la Suisse, Editions Neue Zürcher Zeitung, presse/2004/05/221068_040506%20-%20
Zürich, 416 pages, 2007 HistoriqueETannexes_20040506_392571.pdf
Année académique 2008-2009

79

• Gymnases • Commune d’Aigle

Gymnase de Beaulieu : www.aigle.ch


http://www.gymnasedebeaulieu.ch/home/
www.chablais.ch/www.aigle.ch
Gymnase du Bugnon :
http://www.gymnasedubugnon.ch/spip/ www.chateauaigle.ch/layout/home/home.
asp
Gymnase de Burier :
http://www.gymnase-burier-vd.ch/ www.scris.vd.ch

Gymnase de Chamblandes : www.vd.ch/fr/themes/territoire/


http://www0.dfj.vd.ch/GYCHAM/INDEX/ amenagement/
INDEX.HTML
www.swisscastels.ch
Gymnase de la Cité :
http://www.gymnasecite.ch/ • Illustrations
Gymnase de Morges :
http://www.gymnase-morges.ch/pages/ http://philippepeyrefitte.blogspot.
bluerings_indexpag.html com/2007/05/architectures-suisses.html

Gymnase de Nyon : http://www.galletti-matter.ch/08.html


http://www.gymnyon.vd.ch/
http://www.gyb.ch/Campus.35.0.html
Gymnase d’Auguste Piccard :
http://www0.dfj.vd.ch/GYPICCARD/DEFAULT. http://www.acomet.ch/pdf/presse/
HTM acomet06.pdf

Gymnase d’Yverdon : http://bwarch.ch/


http://www.gymnase-yverdon.vd.ch/
http://www.luscher.ch/f/news/lusherNews.
Gymnase de la Broye : cfm
http://www.gyb.ch/
http://www.dl-a.ch/DLA/sample_proj_detail_
dla.php?No_rec_projet=0320&directory=proj
ets/0320

http://www.architectes.ch/files/file_id=82

http://www.as-architecturesuisse.ch/pdf/
as160_01.pdf
EPFL - ENAC - SAR

80
Année académique 2008-2009

81

7. Annexes

Fig. 95 Le Château d’Aigle et le train Aigle-Sepey-Diablerets au 18ème siècle


EPFL - ENAC - SAR

82

Fig. 96 La ville d’Aigle au 18ème siècle

Fig. 97 La ville d’Aigle en 1985


Année académique 2008-2009

83

Fig. 98 La ville d’Aigle en 1941

Fig. 99 La ville d’Aigle en 1985


EPFL - ENAC - SAR

84

Fig. 100 Plan de localisation des photos

Fig. 101 Ecole primaire Fig. 102 Terrain de Sport et quartier de la Planchette
Année académique 2008-2009

85

Fig. 103 Salle de gym et Ecole de la Planchette Fig. 104 Nouveaux immeubles locatifs

Fig. 105 Chapelle sur la parcelle 1030 Fig. 106 Immeubles locatifs denses du quartier

Fig. 107 Immeubles locatifs denses du quartier Fig. 108 Parc arborisé du quartier
EPFL - ENAC - SAR

86

Fig. 109 Panorama du site depuis le chemin de la Rapille

Fig. 110 Panorama du site depuis le chemin de la Rapille


Année académique 2008-2009

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Fig. 111 Panorama du site depuis le chemin de la Scierie

Fig. 112 Panorama du site depuis le chemin de la Planchette


EPFL - ENAC - SAR

88

Fig. 113 Evolution de la population par commune, Fig. 115 Evolution de la population par commune,
1950 - 1970 1990 - 2000

Fig. 114 Evolution de la population par commune, Fig. 116 Evolution de la population par district,
1970 - 1990 1990 - 2000
Année académique 2008-2009

89

Fig. 117 Perspectives scolaires 2009 - 2030, réalisé en 2007


EPFL - ENAC - SAR

90

Fig. 118 Comparaison des scénarios de perspectives 2000, 2004 et 2007


Année académique 2008-2009

91

Fig. 119 Evolution estimée des élèves du secteur secondaire supérieur, Vaud 1980 - 2030
EPFL - ENAC - SAR

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Année académique 2008-2009

93

8. Table des illustrations


Page titre, de gauche à droite et de haut en
bas :

1. Baudin Henry, Les constructions scolaires


en Suisse, p.431

2. Photo personnelle

3. La mémoire d’Aigle, 1890-1960, Tome I,


p.61

4. Photo personnelle

5. Baudin Henry, Les constructions scolaires


en Suisse, p.509

6. Photo personnelle

7. Graeme Mann & Patricia Capua Mann,


Monogrphie, p.90

8. G. Heller, « Tiens-toi droit ! », p.232

9. Photo personnelle

10. Photo personnelle

11. G. Heller, M. Fornet, La cage dorée, p.10

12. Photo personnelle

13. Photo personnelle

14. G. Heller, « Tiens-toi droit ! », p.233

15. Photo personnelle

16. Photo personnelle

17. G. Heller, « Tiens-toi droit ! », p.76

18. Photo personnelle


EPFL - ENAC - SAR

94

Fig. 1: http://upload.wikimedia.org/ Fig. 21 : Photo personnelle


wikipedia/ commons/e/e2/Pestalozzi.jpg
Fig. 22 : Photo personnelle
Fig. 2 : Ecole vaudoise 1803-2003, p.8
Fig. 23 : Atelier du professeur Martin
Fig. 3 : Ecole vaudoise 1803-2003, p.8 Steinmann, cours de théorie du projet

Fig. 4 : G. Heller, « Tiens-toi droit ! », p.227 Fig. 24 : Atelier du professeur Martin


Steinmann, cours de théorie du projet
Fig. 5 : Ecole vaudoise 1803-2003, p.10
Fig. 25 : Baudin Henry, Les constructions
Fig. 6 : Ecole vaudoise 1803-2003, p.10 scolaires en Suisse, p.8

Fig. 7 : http://www.destatte.be/dotclear/ Fig. 26 : Baudin Henry, Les constructions


images/0803/reussir.jpg scolaires en Suisse, p.8

Fig. 8 : http://www.vd.ch/index.php?id=249 Fig. 27 : G. Heller, « Tiens-toi droit ! », p.236

Fig. 9 : Photo personnelle Fig. 28 : G. Heller, « Tiens-toi droit ! », p.76

Fig. 10 : Roth Alfred, La nouvelle école, p.24 Fig. 29 : Roth Alfred, La nouvelle école, p.115

Fig. 11 : G. Heller, « Tiens-toi droit ! », p.75 Fig. 30 : Roth Alfred, La nouvelle école, p.115

Fig. 12 : Photo personnelle Fig. 31 : G. Heller, « Tiens-toi droit ! », p.80

Fig. 13 : Roth Alfred, La nouvelle école, p.48 Fig. 32 : G. Heller, « Tiens-toi droit ! », p.92

Fig. 14 : Roth Alfred, La nouvelle école, p.48 Fig. 33 : G. Heller, « Tiens-toi droit ! », p.81

Fig. 15 : Roth Alfred, La nouvelle école, p.113 Fig. 34 : Baudin Henry, Les constructions
scolaires en Suisse, p.360
Fig. 16 : Roth Alfred, La nouvelle école, p.42
Fig. 35 : Baudin Henry, Les constructions
Fig. 17 : G. Heller, « Tiens-toi droit ! », p.239 scolaires en Suisse, p.448

Fig. 18 : G. Heller, M. Fornet, La cage dorée, Fig. 36 : Baudin Henry, Les constructions
p.12 scolaires en Suisse, p.449

Fig. 19 : Photo personnelle Fig. 37 : Atelier du professeur Martin


Steinmann, cours de théorie du projet
Fig. 20 : Photo personnelle
Année académique 2008-2009

95

Fig. 38 : G. Heller, « Tiens-toi droit ! », p.235 Fig. 53 : http://www.galletti-matter.ch/08.html

Fig. 39 : Graeme Mann & Patricia Capua Fig. 54 : http://www.galletti-matter.ch/08.html


Mann, Monogrphie, p.80
Fig. 55 : http://www.geoplanet.vd.ch/
Fig. 40 : http://www.stadt-zuerich.ch
Fig. 56 : http://www.gyb.ch/Campus.35.0html
Fig. 41 : http://www.vd.ch/index.php?id=249
Fig. 57 : http://www.acomet.ch/pdf/presse/
Fig. 42 : Martin Schuler, Atlas des mutations acomet06.pdf
spatiales de la Suisse, p.175
Fig. 58 : http://www.acomet.ch/pdf/presse/
Fig. 43 : http://www.vd.ch/index.php?id=249 acomet06.pdf

Fig. 44 : http://www.vd.ch/index.php?id=249 Fig. 59 : http://philippepeyrefitte.blogspot.


com/2007/05/architectures-suisses.html
Fig. 45 : http://www.vd.ch/index.php?id=249
Fig. 60 : http://www.e-architect.co.uk/
Fig. 46 : http://upload.wikimedia.org/ switzerland/jpgs/paspels_school_
wikipedia/commons/6/64/Karte_Kanton_ valerioolgiati011107_1.jpg
Waadt_Bezirke_2008.png
Fig. 61 : http://bwarch.ch/
Fig. 47 : http://upload.wikimedia.org/
wikipedia/commons/6/64/Karte_Kanton_ Fig. 62 : Vauclair Patrick, Enoncé théorique,
Waadt_Bezirke_2008.png p.55

Fig. 48 : http://upload.wikimedia.org/ Fig. 63 : http://www.dl-a.ch/DLA/sample_


wikipedia/commons/6/64/Karte_Kanton_ proj_detail_dla.php?No_rec_projet=0
Waadt_Bezirke_2008.png 320&directory=projets/0320

Fig. 49 : http://ressources.ecole.free.fr/outils/ Fig. 64 : http://www.galletti-matter.ch/08.html


humour/content.jpg
Fig. 65 : http://www.galletti-matter.ch/08.html
Fig. 50 : http://ressources.ecole.free.fr/outils/
humour/content.jpg Fig. 66 : http://bwarch.ch/

Fig. 51 : http://www.architectes.ch/files/ Fig. 67 : http://www.luscher.ch/f/news/


file_id=82 lusherNews.cfm

Fig. 52 : http://www.architectes.ch/files/ Fig. 68 : http://www.gyb.ch/Campus.35.0html


file_id=82
EPFL - ENAC - SAR

96

Fig. 69 : Graeme Mann & Patricia Capua Fig. 84 : http://www.scris.vd.ch/


Mann, Monogrphie, p.56
Fig. 85 : http://www.scris.vd.ch/
Fig. 70 : http://www.as-architecturesuisse.ch/
pdf/as160_01.pdf Fig. 86 : www.swisscastels.ch

Fig. 71 : http://www.as-architecturesuisse.ch/ Fig. 87 : Photo personnelle


pdf/as160_01.pdf
Fig. 88 : Photo personnelle
Fig. 72 : Journal d’architecture, Faces n°64,
Helvetica, p.54 Fig. 89 : http://map.search.ch/

Fig. 73 : Graeme Mann & Patricia Capua Fig. 90 : Plan commune d’Aigle
Mann, Monogrphie, p.58-59
Fig. 91 : Plan commune d’Aigle
Fig. 74 : http://map.search.ch/
Fig. 92 : Plan commune d’Aigle
Fig. 75 : Photo personnelle
Fig. 93 : www.aigle.ch
Fig. 76 : G. Heller, M. Fornet, La cage dorée,
p.13 Fig. 94 : http://ressources.ecole.free.fr/outils/
humour/content.jpg
Fig. 77 : Photo personnelle
Fig. 95 : La mémoire d’Aigle, 1890-1960, Tome
Fig. 78 : La mémoire d’Aigle, 1890-1960, Tome I, p.31
I, p.105
Fig. 96 : La mémoire d’Agile, 1865-1985, Tome
Fig. 79 : La mémoire d’Aigle, 1890-1960, Tome II, p.50
I, p.105
Fig. 97 : La mémoire d’Agile, 1865-1985, Tome
Fig. 80 : La mémoire d’Aigle, 1890-1960, Tome II, p.51
I, p.71
Fig. 98 : La mémoire d’Agile, 1865-1985, Tome
Fig. 81 : http://map.search.ch/ II, p.28

Fig. 82 : Martin Schuler, Atlas des mutations Fig. 99 : La mémoire d’Agile, 1865-1985, Tome
spatiales de la Suisse, p.94 II, p.28

Fig. 83 : Valérie Gondoux, Perspectives Fig. 100 : Plan commune d’Aigle


scolaires, évolution estimée de la
démographie scolaire, Fig. 101 : Photo personnelle
Vaud, 2007-2030,
Année académique 2008-2009

97

Fig. 102 : Photo personnelle Fig. 119 : Valérie Gondoux, Perspectives


scolaires, évolution estimée de la
Fig. 103 :Photo personnelle démographie scolaire,
Vaud, 2007-2030,
Fig. 104 : Photo personnelle

Fig. 105 : Photo personnelle

Fig. 106 : Photo personnelle

Fig. 107 : Photo personnelle

Fig. 108 : Photo personnelle

Fig. 109 : Photo personnelle

Fig. 110 : Photo personnelle

Fig. 111 : Photo personnelle

Fig. 112 :Photo personnelle

Fig. 113 : http://www.scris.vd.ch/

Fig. 114 : http://www.scris.vd.ch/

Fig. 115 : http://www.scris.vd.ch/

Fig. 116 : http://www.scris.vd.ch/

Fig. 117 : Valérie Gondoux, Perspectives


scolaires, évolution estimée de la
démographie scolaire,
Vaud, 2007-2030,

Fig. 118 : Valérie Gondoux, Perspectives


scolaires, évolution estimée de la
démographie scolaire,
Vaud, 2007-2030,

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