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Première Partie

TRIPLETS
PYTHAGORICIENS

LEPAPE Margaux & OLANIER Camille


Université de Lille 2022-2023
LEPAPE Margaux & OLANIER Camille
Table des matières
I. Commentaire d’article ................................................................................................ 2
I.a) Introduction ................................................................................................................... 2
I.b) Commentaire ................................................................................................................. 3
I.b.i. Caractérisation générale des triplets............................................................................................... 3
I.b.ii. Résultats d’une étude menée par Euclide ....................................................................................... 4
I.b.iii. Générations des premiers triplets de Pythagore............................................................................. 6
I.b.iv. Caractérisations des termes dans les triplets primitifs de Pythagore ............................................. 8
I.b.v. Expression des termes a, b et c en fonction de l’emplacement du paramètre a. ......................... 12
I.b.vi. Statistiques .............................................................................................................................. 14
I.c) Conclusion .................................................................................................................... 18
I.d) Acronymes ................................................................................................................... 18
II. Bibliographie d’articles sur les Triplets Pythagoriciens...............................................19

1
I. Commentaire d’article
I.a) Introduction

Le travail que nous allons traiter dans ce mémoire consiste à identifier l’ensemble des
triplets pythagoriciens primitifs que nous pouvons créer à partir d’un seul entier positif.
Autrement dit, soit a fixé. On veut déterminer tous les TPP de la forme (a,b,c) tel que b et c
soient des entiers positifs.

Le concept de triplets pythagoriciens a été employé depuis l’Antiquité par de nombreux


philosophes grecs, chinois et indiens.

Il est utilisé pour expliquer la relation entre les trois côtés (a, b et c) d’un triangle
rectangle. Il stipule que dans tout triangle rectangle, le carré de la mesure l’hypoténuse est égal
à la somme du carré des mesures des deux autres côtés de ce triangle.

La découverte de ce sujet que nous ne connaissions pas particulièrement, a éveillé chez


nous une curiosité d’approfondissement. En effet, il s’avère que le Théorème de Pythagore est
sans doute le théorème le plus connu auprès des collégiens.

Souhaitant devenir, à l’issue de ces deux années de Master, professeures de


mathématiques dans le secondaire, il semblait évident pour nous de choisir une thématique qui
allait être liée à ce fameux théorème. Il est vrai que l’apparition de ces triplets est sujet à
questions et c’est dans cette optique que nous avons porté notre recherche.
Afin de comprendre au mieux ce que nous souhaitions, nous nous sommes attardées
sur un article portant sur le thème indiqué plus haut. Des ouvrages intéressants ont été sujets
à discussion, cependant, celui que nous avons choisi sera le point moteur de notre sujet de
mémoire.
Cet article étudié nommé « On Multiple Primitive Pythagorean Triplets » traduit par
De Multiples Triplets Pythagoriciens Primitifs a été écrit dans le volume 11 de Palestine
Journal Of Mathematics en 2022 par Shailesh A. Bhanotar 1et Mohammed K.A.Kaabar2.

1
Department of Mathematics, L J Institute of Engineering and Technology, L J University, Ahmedabad, Gujarat,

2
Institute of Mathematical Sciences, Faculty of Science, University of Malaya, Kuala Lumpur 50603, Malaysia, India

2
Ces derniers revisitent les triplets de Pythagore avec une nouvelle perspective.
De nombreuses méthodes ont déjà été explorées pour générer les TP mais aucune
d’entre elles n’est complète ; aucune ne permet une production de ces triplets sans
répétitions. Nous explorons une nouvelle formation de triplet primitif de Pythagore qui aide
à étudier plusieurs triplets primitifs et certaines conjectures basées sur la représentation
graphique.

I.b) Commentaire

I.b.i. Caractérisation générale des triplets


Définition 1.1
Un triplet (a,b,c) avec a,b,c ∈ ℕ, est appelé triplet de Pythagore s’il satisfait la condition
a2+b2=c2.

Définition 1.2
On appelle triplet pythagoricien primitif, tout triplet (a,b,c) satisfaisant les propriétés
suivantes :
• Pgcd(a,b)=1 ie a et b sont premiers entre-eux
• a<b<c
• a2+b2=c2

Définition 1.3
On appelle triplets pythagoriciens multiples, tout triplet produit d’un TPP et d’un nombre
entier naturel positif non nul.
Soit 𝜆 ∈ ℕ∗ , le triplet (𝜆𝑎, 𝜆𝑏, 𝜆𝑐 ) est un triplet pythagoricien multiple.

Cet article s’intéresse également à la production de triplets pythagoriciens multiples.


Cependant, ce ne sera pas la problématique principale de notre analyse.

3
I.b.ii. Résultats d’une étude menée par Euclide
Euclide mena une étude sur la construction et la caractérisation des triplets primitifs de
Pythagore. Selon lui, tous les triplets pythagoriciens primitifs (a, b, c) dans lesquels b est pair
sont obtenus à partir des équations suivantes : 𝑎 = 𝑚2- 𝑛2, 𝑏 = 2𝑚𝑛, et c = 𝑚2+𝑛2où m > n, et
𝑚 et 𝑛 étant des entiers arbitraires de parité opposée et premiers entre-eux.

Démontrons que les conditions sur m et n assurent qu’un tel triplet est primitif et que les triplets
pythagoriciens primitifs sont tous de cette forme.

Preuve :

(i) Vérifions que le triplet (a,b,c) est un triplet de Pythagore.


(a,b,c) est un tirplet de Pythagore si et seulement si a2+b2=c2.
Or a2+b2=( 𝑚2- 𝑛2)2+(2𝑚𝑛)2= 𝑚4+ 𝑛4+2𝑚2𝑛2 et c2=( 𝑚2+ 𝑛2)2= 𝑚4+ 𝑛4+2𝑚2𝑛2.
On a bien a2+b2=c2 donc le triplet (a,b,c) est un triplet de Pythagore.
(ii) Pour établir que le triplet (a,b,c) précédent est primitif, considérons un entier p premier
tel que 𝑝|𝑎 et 𝑝|𝑏. Comme a et b sont de parités différentes, on a 𝑝 ≠ 2.
Il découle de la relation a2+b2=c2 que 𝑝|𝑐, de sorte que l’on ait à la fois 𝑝|𝑎 et 𝑝|𝑐. Donc
𝑝|(𝑎 + 𝑐) et 𝑝|(𝑐 − 𝑎).
Mais comme 𝑎 + 𝑐 = 2𝑚" et 𝑐 − 𝑎 = 2𝑛" , on a 𝑝|2𝑚" et 𝑝|2𝑛" .
Et puisque p est impair, il faut donc que 𝑝|𝑚" et 𝑝|𝑛" , il suit que 𝑝|𝑚 et 𝑝|𝑛.
Or, par hypothèse, m et n sont relativement premiers, de sorte qu’un tel premier p ne peut
exister.

(iii) Soit donc (a, b, c) un TPP. Comme b est pair, on a b = 2t, de sorte que l’égalité a2+b2=c2
peut se réécrire 4𝑡 " = 𝑐 " − 𝑎" = (𝑐 + 𝑎)(𝑐 − 𝑎).
#$% #&%
Mais a et c étant impairs, 𝑐 + 𝑎 et 𝑐 − 𝑎 sont tous les deux pairs ; et donc 𝑡 " = " "
.
#$% #&%
Les facteurs "
et "
sont des entiers relativement premiers.

En effet, tout facteur qui leur est commun doit aussi diviser leur somme, qui est c, ainsi que
leur différence, qui est a; mais comme nous avons un triplet primitif, le pgcd de a et c est 1.
Soit maintenant p, un premier divisant 𝑡 " ; l’exposant dont il est affecté dans la factorisation
#$% #&%
première de 𝑡 " étant pair, il doit en être de même pour " "
.

4
#$% #&%
Mais aucun premier ne pouvant diviser simultanément les deux facteurs "
et "
, p doit donc

se retrouver dans un seul de ces facteurs et y être affecté d’un exposant pair.
#$% #&% #$%
Autrement dit, chacun des deux facteurs "
et "
est un carré parfait, disons "
= 𝑚" et
#&%
"
= 𝑛" où l’on peut supposer que m et n sont positifs.

Additionnant des deux équations, on trouve 𝑐 = 𝑚" − 𝑛" , et en soustrayant, 𝑎 = 𝑚" − 𝑛" .
Puisque a > 0, il s’ensuit que m > n.
Comme c est impair, m et n ne peuvent être de la même parité.
On a vu plus haut que 𝑚" et 𝑛" sont relativement premiers, ce qui entraîne qu’il en est de même
pour m et n.
Notons enfin que 𝑡 " = 𝑚" 𝑛" ,de sorte que 𝑏 = 2𝑡 = 2𝑚𝑛.

Aussi selon lui, il n’est pas possible d’écrire tous les TPP lorsque b est un entier impair.

Définition 1.4
Un triplet (a,b,c) où a,b et c sont des entiers naturels est appelé TPP impair s’il satisfait les
condition d’un TPP pour un entier impair positif a.

Lemme 1.5 (Formule d’Euclide)


Pour tout 𝑚, 𝑛 ∈ ℕ\ {0} avec 𝑚 > 𝑛 et pgcd(𝑚, 𝑛)=1, (𝑚2- 𝑛2,2 𝑚𝑛, 𝑚2+ 𝑛2) est un triplet
pythagoricien.

Nous pouvons observer dans la formule d’Euclide que pour trouver des triplets, nous devons
trouver 𝑚 et 𝑛.
En prenant a= 𝑚2- 𝑛2, b=2𝑚𝑛 et c= 𝑚2+ 𝑛2
Nous avons, abc = (𝑚2- 𝑛2)( 2𝑚𝑛)(𝑚2+ 𝑛2)= 2𝑚𝑛 (𝑚4- 𝑛4).
Si 𝑚 ou 𝑛 ≡ 0[5] → 𝑎𝑏𝑐 ≡ 0[5]
Si 𝑚 et 𝑛 ≡ ±1[5]
G → 𝑚' 𝑒𝑡 𝑛' ≡ 16[5] ≡ 1[5]
Si 𝑚 et 𝑛 ≡ ±2[5]
De ce fait, (𝑚4- 𝑛4) ≡ 0[5] ce qui implique directement que abc est divisible par 5.
Par le lemme d’Euclide, nous avons donc a, b ou c divisible par 5. C’est une condition
nécessaire pour obtenir un triplet pythagoricien primitif.

5
I.b.iii. Générations des premiers triplets de Pythagore
Après avoir lu l’article, nous avons pu constater que celui-ci travaillait avec un triplet de la
% ! &( ! % ! $( !
forme J𝑎, "(
, "(
K. Nous nous sommes donc demandées d’où il venait. Pour cela, nous

sommes parties de la découverte de la formule par Pythagore ainsi que de la formule donnée
par Euclide afin d’en connaître son origine.

On attribue à Pythagore la découverte d’une formule permettant de générer une infinité de


triplets à partir d’un seul entier positif non nul n.
)! &* )! $*
Avec cet entier, il formait le triplet J𝑛, "
, "
K.

Cependant, cette forme de triplet ne permet pas d’écrire tous les TPP.
En prenant la formule d’Euclide, nous avions des TP de la forme :
(𝑚2- 𝑛2,2 𝑚𝑛, 𝑚2+ 𝑛2) .
En posant 𝑝 = 𝑚 + 𝑛 𝑒𝑡 𝑞 = 𝑚 − 𝑛, nous obtenons des triplets de la
+! & - ! , +! $ - !
forme :(𝑝𝑞, " "
). Ce triplet appartient à l’ensemble des TPs, et supposons que
chacun des termes composant ce triplet est divisible par q.
+! & - ! +! $ - ! +! & - ! +! $ - !
Alors pour que le triplet (𝑝, "-
, "-
) soit un TP, les termes "-
et "-
doivent être

tout deux des entiers c’est-à-dire que p et q doivent avoir même parité et il faut que les
divisons euclidiennes de 𝑝" par 2𝑞 et de 𝑞 par 2 aient le même reste.

Remarque
D’après Euclide un TPP avec a impair est sous la forme (E) suivante :
(𝑎 = p2- q2, 𝑏 = 2pq, et c = p2+q2) où p > q
Pour p et q entiers naturels non nuls, on a :
[(𝑝" − 𝑞" )" − (𝑝 + 𝑞)' ]
−2𝑝𝑞 =
2 (𝑝 + 𝑞)"
(% ! &( ! )
Ainsi en posant 𝑗 = (𝑝 + 𝑞)" et 𝑎 = 𝑝" − 𝑞" , on peut écrire −2𝑝𝑞 = "(

On peut ainsi voir d’où proviennent les expressions de b et c en fonction de a et j (au signe
près).

Nous avons donc, pour des entiers positifs a et j, respectant les conditions énoncées ci-dessus,
% ! &( ! % ! $( !
des TPs de la forme J𝑎, "(
, "(
K.

6
Cependant, combien de TPP peut-on créer pour un même entier positif fixé ? C’est l’objet de
cette étude qui sera développé dans les parties suivantes.

7
I.b.iv. Caractérisations des termes dans les triplets primitifs de
Pythagore
Dans cette rubrique, nous discutons des caractéristiques des termes composant les TPP.
De ce fait nous distinguerons deux cas : les TPP impairs et les TPP pairs.
Dans chacun des cas, nous commencerons par rechercher des conditions sur j pour lesquelles
nous obtiendrons des TPP et conclurons sur les parités de chaque terme composant le triplet.

Notons ℕ = ℕ* ∪ ℕ" 𝑎𝑣𝑒𝑐 ℕ* ∩ ℕ" ≠ ∅ et où ℕ* représente l’ensemble des entiers positifs


impairs et où ℕ" représente l’ensemble des entiers positifs pairs.

Remarque :
Ici, prendre 𝑎 et 𝑗 de parité opposée il n’aurait pas d’intérêt dans cette étude.
En effet, il est évident que a et j doivent être de même parité dans la mesure où le dénominateur
est pair. Autrement cela n’aurait pas de sens.

o Cas 1 : parité des termes dans les TPP impairs.


Soit 𝑎 ∈ ℕ* \{1}, un entier positif. Prenons 𝑗 ∈ ℕ* de sorte que, d’après la formule d’Euclide,
% ! &( ! % ! $( !
on ait les entiers 𝑎, 𝑏 = "(
𝑒𝑡 𝑐 = "(
vérifiant 𝑎" + 𝑏 " = 𝑐 " .

De ce fait, nous pouvons appeler ce triplets (a,b,c) triplet de Pythagore.

Pour établir la condition sur j, nous avons la condition de base pour les TPP : c>b>a.
% ! $( ! % ! &( !
Il suit que "(
> "(
>𝑎.

D’après cette relation, nous avons :


𝑎" − 𝑗 "
> 1 ⟺ 𝑎" − 𝑗 " > 2𝑗
2𝑗
(𝑎 − 𝑗) > √2𝑗
Or, (𝑎 − 𝑗)" = 𝑎" + 𝑗 " − 2𝑎𝑗, de ce fait (𝑎 − 𝑗)" > 2𝑗 " ⟺ X
(𝑎 − 𝑗) > −√2𝑗
Cependant, la seule relation existante dans ℕ* est : (𝑎 − 𝑗) > √2𝑗.
La condition nécessaire pour avoir existence d’un TPP impair sur j est donc 𝑗 < 𝑎(√2 − 1)

Théorème 2.1

8
% ! &( !
Si 𝑎 ∈ ℕ* \{1} et 𝑗 ∈ ℕ* vérifient la condition 𝑗 < 𝑎(√2 − 1) alors, l’entier 𝑏 = "(
est

toujours un entier pair.


Preuve :
𝑆𝑜𝑖𝑡 𝑎 = 2𝑘 + 1 𝑒𝑡 𝑗 = 2𝑚 + 1, 𝑘, 𝑚 ∈ ℕ, 𝑣𝑒𝑟𝑖𝑓𝑖𝑎𝑛𝑡 𝑗 < 𝑎a√2 − 1b.
% ! &( ! ("1$* )! &("2$*)! ("1&"2)("1$"2$") (1&2)(1$2$*)
𝑂𝑛 𝑎: 𝑏 = "(
= "("2$*)
= "("2$*)
=2 ("2$*)

(𝑘 − 𝑚)(𝑘 + 𝑚 + 1)
𝐸𝑛 𝑝𝑜𝑠𝑎𝑛𝑡 𝑤 = ∈ ℕ, 𝑜𝑛 𝑎 𝑏 = 2𝑤
(2𝑚 + 1)
𝐷3 𝑜ù 𝑏 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛 𝑒𝑛𝑡𝑖𝑒𝑟 𝑝𝑎𝑖𝑟.

Ainsi, pour certains entiers impairs j et 𝑎 , satisfaisant la condition, 𝑗 < 𝑎(√2 − 1)) nous
obtenons 𝑏, un entier positif pair.

o Cas 2 : parité des termes des TPP pairs.


% ! &( ! % ! $( !
Soit 𝑎 ∈ ℕ" \{2}, un entier positif. Prenons 𝑗 ∈ ℕ" tel que le triplet J𝑎, 𝑏 = "(
, 𝑐 = "(
K

vérifie la condition 𝑎" + 𝑏 " = 𝑐 " .


En suivant la même méthode que pour les entiers positifs impairs, nous obtenons des TPP
pairs si la condition sur j∈ ℕ" est 𝑗 < 𝑎(√2 − 1) .

Définition 2.2.
Un triplet (a,b,c) où a,b et c sont des entiers naturels est appelé TPP pair s’il satisfait les
conditions d’un TPP pour un entier pair positif a.

Théorème 2.3
% ! &( !
Si 𝑎 ∈ ℕ" \{2} et 𝑗 ∈ ℕ" vérifient la condition 𝑗 < 𝑎(√2 − 1) alors, l’entier 𝑏 = "(
est

toujours un entier impair.


Preuve :
𝑆𝑜𝑖𝑡 𝑎 = 2𝑘 𝑒𝑡 𝑗 = 2𝑚, 𝑘, 𝑚 ∈ ℕ, 𝑣𝑒𝑟𝑖𝑓𝑖𝑎𝑛𝑡 𝑗 < 𝑎a√2 − 1b.
% ! &( ! ("1 )! &("2)! '1 ! &'2! 1 ! &2!
𝑂𝑛 𝑎: 𝑏 = "(
= "("2)
= '2
= 2

1 ! &2!
Or, 2
est un entier impair, pour un certain choix de 𝑘 et 𝑚.

9
Ainsi, pour certains entiers pairs j et 𝑎 , satisfaisant la condition, 𝑗 < 𝑎(√2 − 1)) nous
obtenons 𝑏, un entier positif impair.

Nous venons de discuter de la nature des entiers a et b. Maintenant, discutons de la nature de c


dans un TPP.
Raisonnons par l’absurde et supposons que a et b soient impairs.
Nous pouvons alors écrire a et b sous les formes 𝑎 = 2𝑘 + 1 𝑒𝑡 𝑏 = 2𝑚 + 1 avec ∀𝑘, 𝑚 ∈ ℕ.
Nous avons 𝑎" = (2𝑘 + 1)" = 4𝑘 " + 4𝑘 + 1 donc 𝑎 = 1𝑚𝑜𝑑4
De même si b est impair alors 𝑏 = 1𝑚𝑜𝑑4
En reprenant la relation de Pythagore : 𝑐 " = 𝑎" + 𝑏 " = 2𝑚𝑜𝑑4
Or si c est pair, ∀𝑛 ∈ ℕ, 𝑐 " = (2𝑛)" = 4𝑛" = 𝑂𝑚𝑜𝑑4
Et si c est impair, ∀𝑛 ∈ ℕ, 𝑐 " = (2𝑛 + 1)" = 4𝑛" + 1 + 4𝑛 = 1𝑚𝑜𝑑4
Il vient que a et b n’ont pas la même parité.
Quant à c, nous avons donc
∀𝑛 ∈ ℕ, 𝑐 " = 𝑎" + 𝑏 " = 4(𝑘 " + 𝑘 + 𝑚" + 𝑚) + 2 = (0 + 1 )𝑚𝑜𝑑2
Cette relation finit la preuve et montre que c est impair.
Cette preuve constitue une propriété importante d’un triplet pythagoricien primitif.

Propriété 2.4 (Propriété du triplet pythagoricien)


Si (a, b, c) est un triplet pythagoricien primitif, alors a et b sont de parités différentes et c est
impair.
Maintenant que nous connaissons la parité du dernier terme du TPP, interrogeons-nous sur
leurs divisibilités.
Prenons 𝑎 = 2𝑘, 𝑏 = 2𝑚 + 1 𝑒𝑡 𝑐 = 2𝑛 + 1. Alors, 𝑎" = 𝑐 " − 𝑏 " = (2𝑛 + 1)" − (2𝑚 + 1)"
Il suit que 𝑘 " = 𝑛(𝑛 + 1) − 𝑚(𝑚 + 1).
Étant donné que le produit de deux nombres successifs est pair, alors 𝑘 " est la différence de
deux nombres pairs et est, par conséquent, un nombre pair.
𝑘 " 𝑝𝑎𝑖𝑟 ⟹ 𝑘 𝑝𝑎𝑖𝑟
Enfin, 𝑘 étant pair, il peut s’écrire comme 𝑘 = 2ℎ, ∀ℎ ∈ ℕ. D’où 𝑎 = 2𝑘 = 4ℎ, ce qui
implique que a est divisible par 4.
A contrario, si a est un entier positif impair et b un entier positif pair, nous avons, en
appliquant la méthode précédente, b divisible par 4.

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Nous pouvons conclure de ce qui précède :
(i) Si a est un entier positif pair ou impair, il existe un b correspondant qui est un
entier positif de parité opposée.
(ii) Exactement a ou b est divisible par 4
(iii) L’hypoténuse c est toujours un entier impair
(iv) Au moins un des entiers a, b ou c est un nombre divisible par 5.

11
I.b.v. Expression des termes a, b et c en fonction de
l’emplacement du paramètre fixé.
Dans cette troisième partie, nous considérons le triplet initial primitif de Pythagore
% ! &( ! % ! $( !
J𝑎, 𝑏 = "(
, 𝑐 = "(
K. Celui-ci va être modifié si a devient le deuxième terme ou

troisième terme du triplet.


Cependant, il faut veiller à respecter les conditions du TPP ; ce qui va être étudié par la suite.

On suppose aussi que l’on ait a,b,c ∈ ℕ\{1,2,4}. On a alors le tableau suivant :

Numéro du cas a b c
1 a 𝑎" − 𝑗 " 𝑎" + 𝑗 "
2𝑗 2𝑗
2 o𝑗(2𝑏 + 𝑗) b 𝑏+𝑗

3 𝑐−𝑗 o𝑗(2𝑐 − 𝑗) c
Tableau 1- Formes des termes du triplets selon la place du terme fixé

o Étude du cas 1
Le premier cas revient à l’étude réalisée auparavant donc ne pose pas de problème particulier.
Cependant, il faut regarder pour quelle raison les valeurs 1, 2 et 4 ne fonctionnent pas. En
effet, si on prend a=1, j sera égal à 1, ce qui impliquerait que b=0.
Cela ne marche pas dans les conditions données pour obtenir un TPP. Il en est de même pour
a=2 et a=4.

o Étude du cas 2
Dans le second cas, il faut respecter le fait que le premier terme du triplet soit strictement
inférieur au deuxième terme du triplet. Autrement dit, d’après le tableau, on doit avoir :
o𝑗(2𝑏 + 𝑗) < 𝑏. Pour trouver les termes du triplet, on part du fait que a<b déterminé par le
cas 1. En remplaçant ensuite a par b, on a :
𝑏" − 𝑗 "
𝑏< ⇔ 2𝑏𝑗 < 𝑏 " − 𝑗 " ⇔ 2𝑏𝑗 + 𝑗 " < 𝑏 " ⇔ 𝑗(2𝑏 + 𝑗) < 𝑏 " ⇔ o𝑗(2𝑏 + 𝑗) < 𝑏
2𝑗
Pour la valeur de c, on part du fait que a² + b² = c² et donc, on a avec l’ensemble des termes
trouvés précédemment :
(o𝑗(2𝑏 + 𝑗))" + 𝑏 " = 𝑗(2𝑏 + 𝑗) + 𝑏 " = 2𝑏𝑗 + 𝑗 " + 𝑏 " = (𝑏 + 𝑗)"

12
On a donc bien notre nouvelle valeur de c (dans la seconde étude), qui correspond à b+j.
Ainsi, la place de la plus petite valeur reste la même et vérifie notre condition initiale qui est
a<b.

o Étude du cas 3 :
Dans ce dernier cas étudié, on considère la valeur de a comme troisième composante du
triplet, soit initialement la valeur de c dans le cas 1 .
Ainsi, il est rappelé que si cette nouvelle valeur est paire alors ce ne peut pas être un triplet
primitif de Pythagore.
Pour que le premier terme du triplet soit impair, il faut donc un j pair, ce qui nous permet de
trouver une condition sur j en fonction de la valeur de ce premier terme. Pour respecter la
condition initiale, nous posons donc que :
𝑎 <𝑐 ⇔𝑎 <𝑎+𝑗 ⇔𝑎−𝑗 <𝑎
De ce fait, nous obtenons de nouvelles valeurs pour l’étude considérée.
Pour trouver le terme en deuxième position dans le triplet, on pose :
𝑎" + 𝑏 " = 𝑐 " ⇔ 𝑏 " = 𝑐 " – 𝑎" ⇔ 𝑏 " = 𝑎" – (𝑎 − 𝑗)"
⇔ 𝑏 " = 𝑎" – 𝑎" + 2𝑎𝑗 − 𝑗 "
⇔ 𝑏 " = 2𝑎𝑗 − 𝑗 "
⇔ 𝑏 " = 𝑗(2𝑎 − 𝑗)
⇔ 𝑏 = o𝑗(2𝑎 + 𝑗)

Nous obtenons donc le triplet suivant : a𝑎 − 𝑗, o𝑗(2𝑎 + 𝑗) , 𝑎b. En remplaçant a par c pour

simplifier les notations du tableau, nous avons le triplet de la forme a𝑐 − 𝑗, o𝑗(2𝑐 + 𝑗) , 𝑐b.
Celui-ci respecte les conditions d’un TPP.

13
I.b.vi. Statistiques
Dans cette partie, pour un a fixé, nous allons vérifier que pour chaque valeur de j générée grâce
à a, si les conditions d’un TPP sont vérifiées. Autrement dit, pour observer les différentes
valeurs de j possibles selon la valeur de a, il faut considérer la condition nécessaire que
𝑗 < 𝑎(√2 − 1).
De plus, a est de même parité que j.

Nous verrons que, pour une valeur de a donné, il est possible d’y associer un certain nombre
de triplets selon les différentes valeurs trouvées pour j. Pour que les triplets soient primitifs, il
faudra bien respecter la condition PGCD(a,b)=1.

Sur un intervalle de valeurs de a, une représentation graphique est proposée afin d’observer le
nombre de triplets primitifs générés pour un certain nombre de valeurs connues a.
Nous considérons d’abord le cas où a est de la forme 4(2n+3) pair, avec n un entier naturel.
%² – (² % ! $ (² %
Il vient donc que a² = 16(2n+3)² , que b= "(
et que c= b+j = "(
, avec j=2n² < " car a est

pair.

Ainsi, nous avons le tableau suivant :


% %² – (² % ! $ (² Nombre de
a j =2n² < " b= c= , (a,b,c)
"( "(
TPP
2 99 101 (20,99,101)
20 2
8 21 29 (20,21,29)
2 899 901 (60,899,901)
60 8 221 229 (60,221,229) 3
18 91 109 (60,91,109)
Tableau 2- Exemple de production de TPP où a est pair

Pour la valeur de a=20, nous avons 4 possibilités : j=2,4,6,8.


Ainsi, en calculant b, nous saurons si le triplet est primitif en observant si PGCD(a,b)=1.
• Pour j=2, on trouve b=99. Notre condition est vérifiée.
• Pour j=4, on trouve b=48. Notre condition n’est pas vérifiée. En effet, PGCD(a,b)≠1.
• Pour j=6, b n’est pas entier.
• Pour j=8, on trouve b=21. Notre condition est vérifiée.

14
Les 2 valeurs possibles de j sont 2 et 8 pour a=20, comme indiqué dans le tableau. La valeur
de b étant calculée, on calcule c en utilisant la relation a² +b² = c² . Dans ce cas-ci, nous avons
20² + 99² = 10201 et 𝑐 = √10201 = 101.
Il en va de la même manière en posant j=8 et nous obtenons donc deux triplets primitifs
pythagoriciens possibles pour la valeur a=20. Quand a=60, nous en trouvons trois.

Nombres de la forme
Nombre de TPP Valeur de j∈ ℕ"
a =4(2n+3)
20,28,36,44,52,68,76,92,100… 2 2,8
60,84,132,140… 3 (2,8,18), (2,8,50)…
204,228,276… 4 (2,8,18,72), (2,8,50,200)…
780,924… 6 (2,8,18,72,98,242)…
Tableau 3- TPP correspondant à un a pair de la forme 4(2n+3)

Le tableau ci-dessus résume pour un ensemble de valeurs de a (de la forme 4(2n+3)),


le nombre de triplets pythagoriciens primitifs possibles qu’il peut générer. On retrouve
notamment pour a =20, a= 60, son nombre de triplets et pour quelle valeur de j il est possible
d’avoir ces derniers.
Par exemple, pour a=204, j peut être égal à 2,8,18 et 72 ce qui amène à la conclusion de
quatre triplets pythagoriciens primitifs.

Dans l’article, la dernière valeur de a considérée est 1012 et il ait constaté que 125 entiers
positifs sont de la forme a=4(2n+3) entre a=20 et a=1012. En effet, dans le tableau précédent,
nous commençons à 20 avec n=1, 28 avec n=2 etc. Ainsi, le tableau suivant est posé :
Nombre de TPP
2 3 4 6 7
(basé sur j)
Nombre d’entiers 62 32 27 3 1
Tableau 4- Nombres de TPP pour a de la forme 4(2n+3)

Il est intéressant de constater 3 points. En effet,


• Pour autant 5000 entiers a étudiés, aucun n’a 5 triplets pythagoriciens primitifs.
• Il n’y qu’un seul entier, soit 660 qui a 7 triplets pythagoriciens primitifs.
• Les nombres positifs 2640 = 660*4 et 3960=660*6 ont 6 triplets pythagoriciens primitifs. Le
nombre 4260 en a 13.
Voici la représentation graphique du tableau précédant.

15
( )

( ) ( )
( ) ( )

Figure 1- Graphique représentant le tableau 4

Maintenant, nous considérons le cas où a est impair et est de la forme 3(2n+9) avec n non nul.
%
D’après la remarque faite en partie 3, j = (2n-1)²< ". Nous devons alors avoir b un entier pair,
% ! $ (²
et c de la forme "(
.

De la même manière que dans le cas étudié précédemment, nous pouvons poser le tableau
suivant :

j =(2n-1)² Nombre de
%² – (² % ! $ (²
a % b= "(
c= "(
, (a,b,c)
<" TPP
1 544 545 (33,544,545)
33 2
9 56 65 (33,56,65)
1 5512 5513 (105,5512,5513)
105 9 608 617 (105,608,617) 3
25 208 233 (105,208,233)
Tableau 5-Exemple de production de TPP où a est impair

On constate que pour a=33 , deux valeurs de j sont possibles afin de respecter les conditions
posées initialement. Il s’en suit que deux TPP existent pour cette valeur. Pour a=105, il y a
j=1,9,25 possibles donc trois TPP.
Le tableau suivant nous montre le nombre de triplets possibles selon le nombre de valeur de j
acceptables pour respecter les conditions initiales.

16
Nombres de la forme
Nombre de TPP Valeur de j∈ ℕ"
a =3(2n+9)
27,45 ,63,81,99,117,153… 1 1
33,39,51,57… 2 (1,9), (1,25)…
105,165,195… 3 (1,9,25), (1,9,49)…
315,429… 4 (1,25,49,81)…
Tableau 6-TPP correspondant à un a impair de la forme 3(2n+9)

De la valeur a=27 à a=885, 143 sont de la forme 3(2n+9). Sur cette base, on a que:
• 16 entiers ont un seul triplet pythagoriciens primitifs.
• 88 entiers ont deux PPT-s.
• 25 entiers ont trois PPT-s.
• 14 entiers ont quatre PPT-s.

Nombre de TPP
1 2 3 4
(basé sur j)
Nombre d’entiers 16 88 25 14
Tableau 7-Nombres de TPP pour a de la forme 3(2n+9)

Voici le tableau ainsi que sa représentation graphique.

( )

( )
( ) ( )

Figure 2-Graphique représentant le tableau 7

17
I.c) Conclusion
Un nombre important de travaux a été rapporté par les siècles autour de ces propriétés.
Cependant, elles se sont vues porter un plus grand intérêt ces dernières années par le fait de
nombreuses applications portant sur la vie réelle notamment sur la cryptographie et la sécurité
de données.
Beaucoup de méthodes ont été vues pour découvrir des alternatives du système classique
d’Euclide afin de générer des triplets de Pythagore primitifs. Une approche a donc été vue
dans cet article pour produire ces triplets qu’ils soient ou non primitifs. Il a aussi été question
d’observer la place d’un terme fixé dans le triplet et ce que cela engendrait.
Enfin, pour une valeur a (entier positif pair ou impair) fixée, il existait des triplets uniques ou
multiples.
La conception de cet article a amené à diverses interrogations pour d’éventuels travaux futurs
comme :
(i) Pour tout n ∈ ℕ, y a-t-il des entiers positifs de 4(2n + 3) et 3(2n + 9) possédant 5
PPT ?
(ii) Pour tout n ∈ ℕ, y a-t-il des entiers positifs de 4(2n + 3) possédant un seul PPT ?
(iii) Le nombre d'entiers positifs de triplets continue-t-il d'augmenter à mesure que le
nombre de formes 4(2n + 3) et 3(2n + 9), pour un certain n ∈ ℕ, augmentent ?
(iv) Quel est le modèle général des nombres de la forme 3(2n + 9), qui consiste
exactement en un PPT ?

I.d) Acronymes
TP Triplet de Pythagore
TPP Triplet primitif de Pythagore

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II. Bibliographie d’articles sur les Triplets Pythagoriciens

Bhanotar S. A. & Jha P. J. (2018b, avril 2). ASSOCIATING DIFFERENT BRANCHES OF


MATHEMATICS to THE GENERALIZED PYTHAGOREAN
TRIPLETS. shodhganga.inflibnet.ac. https://shodhganga.inflibnet.ac.in:8443/jspui/ha
ndle/10603/269588

Eric Gillon. (2009b). Différentes méthodes de calcul de triplets pythagoriciens.


histoiredechiffres.free.fr. http://histoiredechiffres.free.fr/formation/ressources%20%20
tableur/triplets%20pythagoriciens.pdf

Overmars, A. O., Ntogramatzidis, L. N. & Venkatraman, S. V. (2019b, mars 14). A new


approach to generate all Pythagorean
triples. www.aimspress.com. https://www.aimspress.com/fileOther/PDF/Math/math-
04-02-242.pdf

Pierre-Jean Hormière. (2014b). Triplets Pythagoriciens. lescoursdemathsdepjh.monsite-


orange.fr. https://lescoursdemathsdepjh.monsite-

orange.fr/file/621bbef0a020a65c59eaa2608ca574b2.pdf

VICTOR ISSA & WILLIAM SAREM. (2021a, mai 19). À LA RECHERCHE DES
TRIPLETS PYTHAGORICIENS. images.math.cnrs.fr. https://images.math.cnrs.fr/A-
la-recherche-des-triplets-pythagoriciens.html

Yvan Monka. (s. d.-b). Pythagore. maths-et-tiques.fr/. https://www.maths-et-


tiques.fr/index.php/histoire-des-maths/mathematiciens-celebres/pythagore

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