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Polynômes
UFR de Mathématiques
2022 – 2023
1 Polynômes
Dans ce chapitre, la notation K désigne soit l’ensemble R des nombres réels, soit l’ensemble C des
nombres complexes. Lorsque les propriétés diffèrent entre les deux ensembles, nous l’indiquons claire-
ment.
Des théories presque identiques peuvent être définies avec d’autres ensembles K, comme
par exemple l’ensemble Q des nombres rationnels. Certains résultats présentés ici ne
seront cependant pas valables dans un cadre plus général !
P = a0 + a1 X + a2 X 2 + · · · + an X n , (1)
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— Lorsque tous les coefficients a0 , . . . , an sont nuls, le polynôme P est appelé le polynôme nul ; on
le note P = 0.
— Si un polynôme P est non nul, son degré est défini par max{j ∈ N | aj 6= 0} ; c’est le plus grand
exposant de X devant lequel le coefficient n’est pas nul. On note deg(P ) le degré du polynôme P .
— Par convention, le degré du polynôme nul vaut deg(0) = −∞.
— Pour un polynôme non nul, le coefficient dominant est le coefficient ak pour lequel k = deg(P )
(ce coefficient dominant est non nul par définition du degré).
— Si le coefficient dominant vaut 1, on dit que le polynôme est unitaire.
Plus formellement, on peut définir un polynôme à coefficients dans K comme une suite
(a0 , a1 , . . . , ak , . . . ) d’éléments de K qui s’annule à partir d’un certain rang. Dans ce cas,
les coefficients du polynôme coïncident avec les éléments de la suite associée.
Par définition, deux polynômes sont égaux si les coefficients de leurs monômes de même degré sont
égaux. En particulier, on a le résultat suivant :
Polynôme nul
Pour tout entier n ≥ 0, on a :
Ensemble de polynômes
• K[X] désigne l’ensemble de tous les polynômes à coefficients dans K.
• KN [X] désigne l’ensemble de tous les polynômes à coefficients dans K de degré inférieur
ou égal à N .
(ak + bk ) X k (λ ak ) X k .
X X
P +Q= et λP =
k≥0 k≥0
ak X k sous-entend que la suite (ak )k≥0 est nulle à partir d’un certain
X
La notation P =
k≥0
rang. Plus précisément, ak = 0 pour tout k > deg(P ).
• P0 = kak X k−1 .
X
k≥1
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Pour diviser deux polynômes, ce n’est pas si simple... voir la suite (partie 2) !
Opérations et degré
Si P et Q sont deux polynômes à coefficients dans K alors
deg(P + Q) ≤ max(deg(P ) , deg(Q))
deg(P Q) = deg(P ) + deg(Q)
deg(P 0 ) = deg(P ) − 1 si P est non constant.
Division euclidienne
Soient A et B deux polynômes à coefficients dans K, avec B 6= 0.
Il existe un unique couple (Q, R) de polynômes à coefficients dans K tel que
A = BQ + R et deg(R) < deg(B).
Trouver (Q, R) c’est effectuer la division euclidienne de A par B dans K[X].
Le polynôme A est appelé le dividende, B le diviseur, Q le quotient et R le reste.
Corollaire
Le reste de la division euclidienne de P par X − a est P (a).
Divisibilité
Soient A et B deux polynômes à coefficients dans K, avec B 6= 0.
On dit que B divise A (dans K[X]) et on note B|A s’il existe un polynôme Q à coefficients
dans K tel que A = BQ.
On dit aussi que A est un multiple de B, ou que B est un diviseur de A, dans K[X].
On pourra déceler une analogie avec la division euclidienne pour les nombres entiers...
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2.2 Irréductibilité et factorisation
Définition d’irréductibilité
Un polynôme P ∈ K[X] est irréductible si deg(P ) ≥ 1 et si ses seuls diviseurs sont les
constantes λ et les polynômes de la forme λP , λ ∈ K, λ 6= 0.
Théorème de factorisation
Soit A un polynôme à coefficients dans K avec deg(A) ≥ 1.
Il existe un entier r ≥ 1, des polynômes irréductibles unitaires P1 , P2 , . . . , Pr distincts,
des entiers strictement positifs k1 , k2 , . . . , kr et une constante λ ∈ K, λ 6= 0, tels que
A = λ P1k1 P2k2 · · · Prkr .
Cette décomposition est unique à l’ordre près des facteurs.
Propriété
Soit P un polynôme à coefficients dans K et c ∈ K.
c est une racine dans K de P ⇐⇒ X − c divise P dans K[X]
En particulier, un polynôme non nul P ∈ K[X] admet au plus deg(P ) racines dans K.
Notons que P (k) désigne la dérivée k-ième de P et que par convention P (0) = P .
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3.2 Relations entre coefficients et racines
Théorème de d’Alembert-Gauss
Tout polynôme non constant à coefficients dans C admet au moins une racine dans C.
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Pour obtenir un théorème de factorisation sur R des polynômes de R[X], on a besoin de connaître les
polynômes irrédutibles de R[X]. Pour cela, on utilise le résultat préliminaire suivant :
Lemme - Si c ∈ C est racine d’un polynôme P à coefficients dans R alors c est aussi racine de P .
On en déduit :