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DM 19 : Théorème de d’Alembert

et localisation des racines d’un polynôme

Dans tout ce problème, On fixe un polynôme S ∈ C[X] de degré n, avec n ≥ 1.


Xn
On notera S = ak X k .
k=0
n−1
X
On pose R = |an |X n − |ak |X k . Ainsi, R ∈ R[X].
k=0

1 Théorème de d’Alembert-Gauss
1◦ ) Montrer que pour tout z ∈ C, |S(z)| ≥ R(|z|).
2◦ ) Montrer que l’on peut définir m = inf{|S(z)| / z ∈ C}.
3◦ ) Montrer qu’il existe A > 0 tel que, pour tout z ∈ C tel que |z| ≥ A,
|S(z)| ≥ m + 1.
4◦ ) En déduire qu’il existe α ∈ C tel que |S(α)| = m.
On souhaite montrer que S(α) = 0, ce qui prouvera le théorème de d’Alembert-Gauss :
tout polynôme de C[X] de degré supérieur à 1 possède au moins une racine dans C.
On raisonne par l’absurde en supposant que S(α) 6= 0.
S(X + α)
5◦ ) On pose P (X) = .
S(α)
Montrer qu’il existe q ∈ {1, . . . , n} et bq , . . . , bn ∈ C tels que
X n
P (X) = 1 + bk X k avec bq 6= 0 et bn 6= 0.
k=q

On pose bq = ρeiθ avec ρ > 0 et θ ∈ R.


n
1
i π−θ
X

6) Soit r ∈]0, ( ρ1 ) q [. Lorsque z = re q q
, montrer que |P (z)| ≤ 1−ρr + |bk |rk .
k=q+1

7) Conclure.

1
2 Disque de Gerschgorin
2.1 Un exemple
On note a0 = 6−2i, a1 = −3−5i et a2 = −2+3i. On pose P (X) = X 3 +a2 X 2 +a1 X+a0 .
8◦ ) Montrer que P possède une racine réelle.
9◦ ) Résoudre dans C l’équation z 2 + 3iz − 3 + i = 0.
10◦ ) Vérifier que les racines de P appartiennent au disque fermé de centre 0 et de
rayon A = max{|a0 |, 1 + |a1 |, 1 + |a2 |}.

2.2 Cas général


Jusqu’à la fin du problème, on suppose que S est unitaire, c’est-à-dire que an = 1.
On suppose également qu’il existe i ∈ {0, . . . , n − 1} tel que ai 6= 0.
R(x)
11◦ ) En étudiant l’application x 7−→ sur R∗+ , montrer que R possède une
xn
unique racine dans R∗+ , que l’on notera r.
On pose A = max{|a0 |, 1 + |a1 |, . . . , 1 + |an−1 |}.
12◦ ) Montrer que R(A) ≥ 0 et en déduire que r ≤ A.
13◦ ) Montrer que toutes les racines de S sont dans le disque fermé de centre 0 et
de rayon A.
14◦ ) Montrer que, si l’on suppose de plus que an−1 6= 0, alors S possède au plus
une racine complexe de module r.
Montrer que ce résultat peut tomber en défaut lorsque an−1 = 0.

3 Le théorème d’Eneström-Kakeya (1893 et 1913)


n
X
15◦ ) Soit P = αk X k ∈ R[X] avec n ≥ 1.
k=0
On suppose que 0 < α0 ≤ α1 ≤ · · · ≤ αn .
1
En appliquant les résultats précédents au polynôme S = (X − 1)P , montrer que,
αn
pour toute racine complexe z de P , |z| ≤ 1.
Montrer que, si l’on suppose de plus que αn−1 < αn , alors pour toute racine complexe
z de P , |z| < 1.
n
X
16 )◦
Soit Q = bk X k ∈ R[X]. On suppose que pour tout k ∈ {0, . . . , n}, bk > 0.
k=0
bi−1 bi−1
On pose β = min et γ = max .
1≤i≤n bi 1≤i≤n bi

2
Montrer que pour toute racine complexe z de Q, β ≤ |z| ≤ γ. (on pourra appliquer les
résultats de la question précédente aux polynômes Q(γX) et x 7−→ xn Q( βx )).

4 Le théorème de Cohn (1922)


n
X
Jusqu’à la fin du problème, on fixe P = αk X k ∈ C[X] tel que n ≥ 1, αn 6= 0 et
k=0
il existe i ∈ {0, . . . , n − 1} tel que αi 6= 0.
n−1
X
17 )◦
Montrer que l’équation |αk |xk = |αn |xn en l’inconnue x possède une unique
k=0
solution dans R∗+ , que l’on notera ρ(P ).
Montrer que pour toute racine ζ de P , |ζ| ≤ ρ(P ).

18◦ ) À partir du théorème de d’Alembert, montrer qu’il existe (ζ1 , . . . , ζn ) ∈ Cn tel


Yn
que P = αn (X − ζi ), avec 0 ≤ |ζ1 | ≤ |ζ2 | ≤ · · · ≤ |ζn |.
i=1

On admet les formules suivantes, appelées relations de Viète, que l’on démontrera plus
tard en cours : pour tout k ∈ {1, . . . , n},
αn−k X
(−1)k = ζi1 ζi2 · · · ζik .
αn 1≤i <i <···<i ≤n
1 2 k

 
αk n
19◦ ) Montrer que, pour tout k ∈ {0, . . . , n}, ≤ |ζn |n−k .
αn k
n−1  
X n
20◦ ) Montrer que ρ(P )n ≤ ρ(P )k |ζn |n−k .
k
k=0
1
21◦ ) En déduire que (2 − 1)ρ(P ) ≤ |ζn | (Résultat dû à Cohn en 1922, amélioré
n

par Berwald en 1934).


n
X
22 )◦
On suppose que 0 n’est pas racine de P et on pose Q = αk X n−k .
k=0
1 1
Montrer que ≤ |ζ1 | ≤ 1 .
ρ(Q) (2 n − 1)ρ(Q)
23◦ ) En reprenant le polynôme P de la question 8, déterminer avec une calculatrice
une valeur approchée de ρ(P ) et vérifier pour ce polynôme les résultats obtenus aux
questions 17 et 21.

3
5 Un dernier résultat
On suppose maintenant que n ≥ 2 et qu’il existe i ∈ {0, . . . , n − 2} tel que αi 6= 0.
n−2
X
n
On pose P1 = αn X + αk X k .
k=0

24 ) Montrer que ρ(P1 ) ≤ ρ(P ).
25◦ ) Soit ζ ∈ C une racine de P telle que |ζ| > ρ(P1 ).
n−2
1 X
Montrer que |αn−1 + αn ζ| ≤ |αk |ρ(P1 )k .
ρ(P1 )n−1 k=0
26◦ ) En déduire que les racines de P sont toutes dans la réunion des deux disques
αn−1
fermés de rayon ρ(P1 ) et de centres 0 et − .
αn
27◦ ) Vérifier ce résultat pour le polynôme P de la question 8.

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