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1 Polynômes :
1.1.1 Définition :
On appelle polynôme à coefficients dans K une expression de la forme :
∑
P = a0 + a1 X + a2 X 2 + ... + ak X k + .... = ak X k
k=0
où (ak ) est une suite d’éléments de K nulle à partir d’un certaint rang :
∃ N ∈ N telle que ∀ k ≥ N ak = 0 .
• Si tous les coefficients ak sont nuls, P est appelé le polynôme nul, il est noté 0 .
• Les polynômes comportant un seul terme non nul P = ak X k sont appelés monômes .
∑ ∑
Soient P = ak X k et Q = bk X k deux polynômes à coefficients dans K .
k=0 k=0
Égalité. On dit que P et Q sont égaux et on note P = Q si
ak = bk pour tout k .
1.1.3 Propriétés :
Soient P , Q et R des polynômes de K[X] alors :
1. (a) 0 + P = P .
(b) P + Q = Q + P .
(c) P + (Q + R) = (P + Q) + R .
2. (a) 1.P = P .
(b) P × Q = Q × P .
(c) P × (Q × R) = (P × Q) × R .
3. P × (Q + R) = P × Q + P × R .
4. (a) 0 × P = 0 .
(b) P × Q = 0 ⇔ P = 0 ou Q = 0 .
Exemple :
Soient P = 2X 4 − X 3 + 3X 2 + 1 , Q = 3X 3 − 2X 2 + 2 et R = −X 2 + X − 2. Calculer
P (Q − 2R) .
1.1.4 Définition : ( degré d’un polynôme )
∑
Soit P = ak X k un polynôme non nul de K[X] . On appelle degré de P et on note
k=0
Exemples :
1.1.5 Proposition :
Soient P et Q deux polynômes de K[X] alors :
1.1.6 Définition :
Soint P = an X n + an−1 X n−1 + .... + a2 X 2 + a1 X + a0 un polynôme de K[X] .
on appelle dérivé de P le polynôme , noté P ′ , défini par :
Exemple :
Soit P = 2X 5 − 3X 4 + X 3 + 4X 2 − X + 2 alors
P ′ = 10X 4 −12X 3 +3X 2 +8X −1 , P ′′ = 40X 3 −36X 2 +6X +8 , P (3) = 120X 2 −72X +6
P (4) = 240X − 72 , P (5) = 240 et pour k ≥ 6 ; P (k) = 0 .
1.2.1 Définition :
Soient A et B deux polynômes de K[X]. On dit que B divise A ou que B est un diviseur
de A ou que A est un multiple de B , s’il existe un polynôme Q de K[X] tel que :
A = B Q.
notation : B | A .
1.2.2 Proposition :
1. Si A ̸= 0 et B | A , alors deg (A) ≥ deg (B) .
3. (a) B | A =⇒ B | A C
)
(b) (B | A et B | C alors B | (A + C) .
Preuve :
A = BQ
par suite
≥0
z }| {
deg A = deg (BQ) = deg B + degQ ≥ deg B .
Q
Bz}|{
z}|{ 1
2. On a : A = b0 ( A ) .
b0
3. (a)
(b) B | A ⇔ ∃ un polynôme Q1 de K[X] tel que A = Q1 B
B | C ⇔ ∃ un polynôme Q2 de K[X] tel que C = Q2 B
On aura donc A + C = BQ1 + BQ2 = B(Q1 + Q2 ) par suite B | (A + C) .
A = BQ + R
et
deg (R) < deg(B)
Le polynôme Q s’appelle le quotient et le polynôme R reste de la division euclidienne de
A par B .
Preuve :
Existance :
on construit, par récurrence, une suite de couples de polynômes (Qn , Rn ) , on posons :
Q0 = 0
R0 = A
et tant que deg Rn ≥ deg B :
coef dom(Rn ) deg (Rn )−deg (B)
Qn+1 = Qn + X
coef domB
Rn+1 = Rn − coef domRn X deg (Rn )−deg (B) B
coef domB
Le couple (Qn ; Rn ) vérifie toujours A = BQn + Rn et deg (Rn+1 ) < deg (Rn ) .
( )
Comme la suite des deg Rn n est strictement décroissante, l’algorithme s’arrête au bout
d’un nombre fini d’étapes avec deg Rn < deg B. On prend alors R = Rn et Q = Qn .
Unitité:
Supposons que nous ayons deux couples (Q1 , R1 ) et (Q2 , R2 ) de polynômes tels que :
A = BQ1 + R1 = BQ2 + R2 avec deg R1 < deg B et degR2 < deg B .
Alors
B(Q1 − Q2 ) = R2 − R1 .
Si Q1 ̸= Q2 , i.e. Q1 − Q2 ̸= 0 ⇒ deg (Q1 − Q2 ) ≥ 0 , on aura :
( )
deg B(Q1 − Q2 ) = deg (R2 − R1 ) ≤ max(deg R1 , deg R2 ) < deg B
( )
or deg B(Q1 − Q2 ) =deg B + deg (Q1 − Q2) par suite
deg B + deg (Q1 − Q2) < deg B
d’où une contradiction. On a donc Q1 = Q2 et par suite aussi R1 = R2 .
Exemple :
Division euclidienne de A = 4X 5 − 10X 4 + 6X 3 − 7X 2 + 10X − 3 par B = 2X 3 + X − 1
R0 = 4X 5 − 10X 4 + 6X 3 − 7X 2 + 10X − 3 2X 3 + X − 1
Q0 = 0
On a bien A = BQ0 + R0 , mais on a pas deg (R0 ) < deg (B). On définit alors Q1 et R1
4X 5 − 10X 4 + 6X 3 − 7X 2 + 10X − 3 2X 3 + X − 1
−
4X 5 + 2X 3 − 2X 2 Q1 = 2X 2
R1 = −10X 4 + 4X 3 − 5X 2 + 10X − 3
On a bien A = BQ1 + R1 , mais on a pas deg (R1 ) < deg (B). On définit alors Q2 et R2
4X 5 − 10X 4 + 6X 3 − 7X 2 + 10X − 3 2X 3 + X − 1
−
4X 5 + 2X 3 − 2X 2 Q2 = 2X 2 − 5X
− 10X 4 + 4X 3 − 5X 2 + 10X − 3
−
−10X 4 − 5X 2 + 5X
R2 = 4X 3 + 5X − 3
On a bien A = BQ2 + R2 , mais on a pas deg (R2 ) < deg (B). On définit alors Q3 et R3
4X 5 − 10X 4 + 6X 3 − 7X 2 + 10X − 3 2X 3 + X − 1
−
4X 5 + 2X 3 − 2X 2 Q3 = 2X 2 − 5X + 2
− 10X 4 + 4X 3 − 5X 2 + 10X −3
−
−10X 4 − 5X 2 + 5X
4X 3 + 5X −3
−
4X 3 + 2X −2
R3 = 3X −1
On a A = BQ3 + R3 et deg (R3 ) < deg (B). Le couple (Q3 ; R3 ) convient , par suite le
quotient et le reste de la division euclidienne de A par B sont respectivement les polynômes
Q = 2X 2 − 5X + 2 et R = 3X − 1 .
Exercice 2 : Déterminer le quotient et le reste de la division euclidienne de A par B :
1. A = X 5 − X 4 + 3X 3 − 2X 2 + 6X − 1 et B = X 2 + X + 2.
2. A = 2X 5 + 3X 4 + X 3 − 1 et B = X 2 + X + 1.
Solution :
1.
X 5 − X 4 + 3X 3 − 2X 2 + 6X − 1 X 2 + X + 2
−
X 5 + X 4 + 2X 3 X 3 − 2X 2 + 3X − 1
− 2X 4 + X 3 − 2X 2 + 6X − 1
−
−2X 4 − 2X 3 − 4X 2
3X 3 + 2X 2 + 6X − 1
−
3X 3 + 3X 2 + 6X
− X2 −1
−
−X 2 − X − 2
X +1
2.
2X 5 + 3X 4 + X 3 −1 X2 + X + 1
− 5 4
2X + 2X + 2X 3
2X 3 + X 2 − 2X + 1
X4 − X3 −1
−
X4 + X3 + X2
− 2X 3 − X 2 −1
−
−2X 3 − 2X 2 − 2X
X 2 + 2X − 1
−
X2 + X + 1
X −2
1.2.4 Proposition :
Exercice 3 :
1. Montrer que le polynôme B = X + 1 divise le polynôme A = X 3 − X 2 − X + 1
2. Déterminer les réels a et b pour que A = X 3 +aX +b soit divisible par B = X 2 +3X −1.
Solution :
X3 − X2 − X +1 X +1
−
X3 + X2 X 2 − 2X + 1
− 2X 2 − X +1
−
−2X 2 − 2X
X +1
−
X +1
0
X3 + aX+ b X 2 + 3X − 1
−
X 3 + 3X 2 − X+ 1 X −3
− 3X + (a + 1)X +
2
b
−
−3X 2 − 9 X+ 3
(a + 10)X + (b − 3)
Soient A et B deux polynômes de K[X] non tous deux nuls . Il existe un unique polynôme
unitaire D de plus grand degré qui divise A et B .
D est appelé plus grand commun diviseur de A et B.
notation : D = pgcd(A; B) ou D = A ∧ B .
1.2.6 Propriétés :
1. pgcd ( λA ; B ) = pgcd( A ; B ) .
1
2. Si B | A et B ̸= 0 alors pgcd(A; B) = B où bn est le coéfficient dominant de B .
bn
1
En particulier pgcd(0; B) = B.
bn
3. Si A = BQ + R , alors pgcd(A; B) = pgcd(B; R) .
Remarque:
Si dans l’algorithme d’euclide on trouve comme reste un polynôme constant non nul
alors pgcd(A; B) = 1 .
1. A = X 5 + X 4 + 2X 3 + X 2 + X + 2 et B = X 4 + 2X 3 + X 2 − 4
2. A = X 6 − 2X 5 + 2X 4 − 3X 3 + 3X 2 − 2X et B = X 4 − 2X 3 + X 2 − X + 1
Solution :
1. 0n pose R0 = A et R1 = B . Puisque R1 ̸= 0 On cherche le polynôme R2 qui est le reste
de la division euclidienne de R0 = A par R1 = B :
X5 +X 4 +2X 3 +X 2 +X +2 X4 +2X 3 +X 2 −4
X5 +2X 4 +X 3 −4X X −1
−X 4 +X 3 +X 2 +5X +2
−X 4 −2X 3 −X 2 +4
3X 3 +2X 2 +5X −2
On a donc R2 = 3X 3 + 2X 2 + 5X − 2 et pgcd(A; B) =pgcd(B; R2 )
Puisque R2 ̸= 0 , On cherche alors le polynôme R3 qui est le reste de la division
euclidienne de R1 = B par R2 :
14 2 14 28 14 ( 2 )
On a donc R3 = − X − X− =− X + X + 2 et
9 9 9 9
pgcd(A; B) = pgcd(R2 ; R3 ) = pgcd(R2 ; R̃3 = X 2 + X + 2)
Puisque R̃3 ̸= 0 , On cherche alors le polynôme R4 qui est le reste de la division
euclidienne de R2 par R̃3 :
3X 3 +2X 2 +5X −2 X 2 +X +2
3X 3 +3X 2 +6X 3X −1
−X 2 −X −2
−X 2 −X −2
1.2.7 Définition :
pgcd(A; B) = 1 .
1.2.8 Proposition :
A = D A1 et B = D B1 .
Soient A et B deux polynômes de K[X] non tous deux nuls . Alors il existe deux polynômes
U et V tels que :
A U + B V = pgcd(A; B) .
(U ; V ) est appelé un couple de Bézout .
pgcd( A ; B ) = R4
(3)
z}|{
= R2 − R3 Q4
(2)
z}|{
= R2 − ( B − R2 Q3 ) Q4
1
z}|{ ( )
= ( A − B Q2 ) − B − ( A − B Q2 ) Q3 Q4
U V
}|
(z ){ (z }| ){
= A 1 + Q3 Q4 + B − Q2 − Q4 − Q2 Q3 Q4 .
On trouve U = −X 3 et V = X 5 + X 3 + X + 1.
1.3.1 Définition :
Soit A = a0 + a1 X + ... + an X n un polynôme de K[X] .
Soit x0 ∈ K , on appelle valeur de A en x0 , le nombre , noté A(x0 ) , défini par :
1.3.2 Définition :
Soit A un polynôme de K[X] .
Exemples :
2. Un polynôme A ∈ R[X] de degé 2 admet deux racines si son discriminant ∆ > 0, une
unique racine si ∆ = 0 et n’admet pas de racine si ∆ < 0.
1.3.3 Proposition :
Soit A un polynôme de K[X] . On a l’équivalence suivante :
Preuve :
“ =⇒ “ Supposons que α est une racine de A. Soit Q et R le quotion et le reste de la
division euclidienne de A par (X − α) . On a donc deg R < deg(X − α) = 1 on en déduit
que R = c est un polynôme constant . d’autre part on a :
0 c
z }| { z }| {
A = (X − α)Q + R =⇒ 0 = A(α) = (α − α)Q(α) + R(α) = c .
le reste de la division euclidienne de A par (X − α) est donc nul par suite (X − α) divise
A.
“ ⇐= “ Si (X − α) divise A , alors A = (X − α) Q par suite A(α) = (α − α) Q(α) = 0
Exercice 2 :
Soit A = X 4 + 5X 3 + 9X 2 + 7X + 2.
1. Montrer que −1 est une racine de A .
2. Déterminer le polynôme Q tel que : A = (X + 1) Q .
3. Montrer que −1 est une racine de Q . En déduire que
A = (X + 1)3 (X + 2) .
Solution :
1. A(−1) = (−1)4 + 5(−1)3 + 9(−1)2 + 7(−1) + 2 = 1 − 5 + 9 − 7 + 2 = 0 . donc −1 est une
racine de A .
2. −1 est une racine de A, par suite il existe un polynôme Q tel que : A = (X + 1) Q .
On trouve Q = X 3 + 4X 2 + 5X + 2 .
3. Q(−1) = (−1)3 + 4(−1)2 + 5(−1) + 2 = −1 + 4 − 5 + 2 = 0
donc −1 est une racine de Q, par suite il existe un polynôme Q1 tel que : Q = (X+1) Q1 .
1.3.4 Définition :
Soient A un polynôme de K[X] et α ∈ K .
Soit k ∈ N∗ . On dit que α est une racine de A de multiplicité k si (X − α)k divise A et
(X − α)k+1 ne divise pas A .
Lorsque k = 1 on dit que α est une racine simple de A , si k = 2 on dit que α est une
racine double de A et lorsque k = 3 on dit que α est une racine triple de A ,.
Lorsque k ≥ 2 on dit que α est une racine multiple de A .
Remarque :
Solution :
A(2) = A′ (2) = A′′ (2) = 0 et A′′′ (2) = 30 ̸= 0 par suite 2 est une racine de A de multiplicité
3.
Il existe donc un polynôme Q ∈ R[X] tel que A = (X − 2)3 Q et Q(2) ̸= 0 .
Q est reste de la division euclidienne de A par (X − 2)3 = X 3 − 6X 2 + 12X − 8 . On trouve
Q = X2 + 1 .
Les racines du polyôme A autre que 2 sont les racines de Q , or Q n’admet pas de racines
sur R et admet i et −i comme racines simples dans C .
Conclusion :
2 est l’unique racine de A sur R et elle est de multiplicité 3 .
Les racines de A sur C sont 2 de multiplicité 3 , i et −i des racines simples .
1.3.6 Théorème : de d’Alembert Gauss
Tout polynôme à coefficients complexe de degré ≥ 1 a au moins une racine dans C .
Il admet exactememt n racines dans C , si on compte chaque racine avec multiplicité .
1.3.7 Proposition :
Soit A un polynôme de R[X] de degré ≥ 1 .
Si α = a + ib (b ̸= 0) est une racine complexe de A de multiplicité k , alors ᾱ est une racine
complexe de A de même multiplicité .
Il existe donc un polynôme Q de R[X] tel que :
( )k ( )k
A = (X − α) (X − ᾱ) Q =
k k
(X − α) (X − ᾱ) Q = X 2 − 2Rel(α) X + |α|2 Q
Exercice 4 :
On considère le polynôme A = X 6 − 4X 5 + 7X 4 − 4X 3 − 4X 2 + 8X − 4 .
1. Montrer que 1 + i est une racine de A et préciser son ordre de multiplicité .
2. En déduire que A = (X 2 − 2X + 2)2 Q , où Q est un polynôme de R[X] que l’on
déterminera .
Solution :
1. On a : (1 + i)2 = 2i , (1 + i)3 = −2 + 2i , (1 + i)4 = −4 , (1 + i)5 = −4 − 4i et
(1 + i)6 = −8i .
A((1 + i)) = −8i + 16 + 16i − 28 + 8 − 8i − 8i + 8 + 8i − 4 = 0
A′ = 6X 5 − 20X 4 + 28X 3 − 12X 2 − 8X + 8 par suite A′ ((1 + i)) = 0
A′′ = 30X 4 − 80X 3 + 84X 2 − 24X − 8 par suite A′′ ((1 + i)) = 8 − 16i ̸= 0
Donc 1 + i est une racine double de A .
2. A est un polynôme de R[X] donc 1 + i est aussi une racine double de A , il existe donc
1.3.9 Définition :
Un polynôme A de degré ≥ 1 est dit irréductible dans K[X] Si ses diviseurs sont les
polynômes canstants et les polynômes associés à A .
1.3.10 Proposition :
1. Les polynômes irréductibles de C[X] sont les polynômes de degé 1 .
2. Les polynômes irréductibles de R[X] sont les polynômes de degé 1 et les polynômes
de degé 2 à discriminant strictement négatif .
Exercice 5 :
Trouver les nombres a , b et c pour que le polynôme
A = X 7 − 2X 6 + 2X 5 − 3X 4 + 3X 3 + aX 2 + bX + c
admette 1 comme racine triple, puis factoriser A dans R[X] puis dans R[X] .
Solution :
• 1 est une racine triple de A ⇐⇒ A(1) = A′ (1) = A′′ (1) = 0 et A′′′ (1) ̸= 0 .
A(1) = 1 + a + b + c .
A′ = 7X 6 − 12X 5 + 10X 4 − 12X 3 + 9X 2 + 2aX + b =⇒ A′ (1) = 2 + 2a + b .
A′′ = 42X 5 − 60X 4 + 40X 3 − 36X 2 + 18X + 2a =⇒ A′′ (1) = 4 + 2a .
A′′′ = 210X 4 − 240X 3 + 120X 2 − 72X + 18 =⇒ A′′′ (1) ̸= 0 .
1 + a + b + c=0
Par suite 1 est une racine triple de A ⇐⇒ 2 + 2a + b =0 ⇐⇒ a = −2 , b = 2 et c = −1 .
4 + 2a =0
• 1 est une racine triple de A ⇐⇒ A = (X − 1)3 Q , où Q est le quotion de la division
euclidienne de A par (X −1)3 = X 3 −3X 2 +3X −1 On trouve Q = X 4 +X 3 +2X 2 +X +1 .
Par suite :
A = (X − 1)3 (X 4 + X 3 + 2X 2 + X + 1)
( )
= (X − 1)3 (X 4 + X 3 + X 2 ) + (X 2 + X + 1)
( )
= (X − 1)3 X 2 (X 2 + X + 1) + (X 2 + X + 1)
= (X − 1)3 (X 2 + 1)(X 2 + X + 1)
Les racines de X 2 + X + 1 sont j et j̄ et les racines de X 2 + 1 sont i et −i .
Donc la décomposé de A en facteurs irréductiples s’écrit :
• dans R[X] : A = (X − 1)3 (X 2 + 1) (X 2 + X + 1) .
• dans C[X] : A = (X − 1)3 (X − i) (X + i) (X − j) (X − j̄) .
Exercice 6 :
2iπ
Soit A = (X + 1)7 − X 7 − 1 . On note j = e 3 .
Solution :
On doit tout d’abord déterminer le degré du polynôme A et son coefficient dominant .
On utilisant la formule du binôme :
∑
n
n!
n
(a + b) = Cnk ak bn−k ; Cnk =
k=0
k!(n − k)!
On aura :
A = (X + 1)7 − X 7 − 1
∑
7
= C7k X k − X 7 − 1
k=0
= ( X 7 + 7X 6 + ... + 7X + 1 ) − X 7 − 1
= 7X 6 + ... + 7X .
Donc A est un polynôme de degré 6 et son coefficient dominant est 7 .
= (−j 2 )7 − j 7 − 1
= −j 14 − j 7 − 1
= −(j 3 )4 j 2 − (j 3 )2 j − 1
= −(j 2 + j + 1) = 0 ,
donc j est une racine de A . Cherchons sa multiplicité :
A′ = 7(X + 1)6 − 7X 6 donc A′ (j) = 7(j + 1)6 − 7j 6 = 7j 12 − 7j 6 = 7(j 3 )4 − 7(j 2 )3 = 0 .
A′′ = 42(X + 1)5 − 42X 5 donc A′′ (j) = 42(j + 1)5 − 42j 5 = −42j 10 − 42j 5 = 42 ̸= 0 .
j est donc une racine de A de multiplicité 2 . Le polynôme A est à coefficients réels par
suite j̄ est aussi une racine de A de multiplicité 2 .
2. On a : A(0) = 0 et A(−1) = 0 donc 0 et −1 sont des racines de A .
3. j et j̄ sont des racines double de A , 0 et 1 sont aussi racine , cela donne 6 racine , comme
deg(A) = 6 c’est sont donc toutes les racines de A dans C . D’autre part, le coefficient
dominant de A est 7 , par suite :
1.3.13 Remarque :
Le pgcd de deux polynômes peut être déduit à partir de leurs décomposés en facteurs
irréductibles .
1. Soient A = X 2 (X−1)4 (X 2 +X+1)3 (X 2 +1) et B = (X−1) (X+3)2 (X 2 +X+1)2 (X 2 +1) .
3.
2 Fractions Rationnelles :
A partir de Z, nous avons construit l’ensemble des nombres rationnelles Q. De la
même manière, nous pouvons construire à partir de K[X] l’ensemble K(X) des fractions
rationnelles. Le détail de la construction de K(X) n’est pas au programme.
2.1.1 Définition :
P
• Une fraction rationnelle sur K est notée F = où P et Q sont dans K[X], avec Q ̸= 0.
Q
P1 P2
• On définit l’égalité de deux fractions rationnelles par : = ⇐⇒ P1 Q2 = P2 Q1
Q1 Q2
P P
Si F = alors est appelé un représentant de F .
Q Q
On note K(X) l’ensemble des fractions rationnelles.
Exemples :
X 2X + i X2
F1 = , F 2 = et F 3 = .
X2 + 1 X + (1 + i)X − 1 X3 + X
F1 et F3 sont deux fractions rationnelles sur R qui repésentent la même fraction : F1 = F2
et F2 est une fractions rationnelles sur C .
X5 − X3 − X2 + 1
F =
X 6 − 2X 5 + 2X 4 − 2X 3 + X 2
Posons P = X 5 − X 3 − X 2 + 1 et Q = X 6 − 2X 5 + 2X 4 − 2X 3 + X 2 et cherchons
D = pgcd(P, Q) . On peut déterminer D en utilisant l’alghorithme d’Euclide ou à
partir de la décomposition en facteurs irréductibles de P et Q .
1-mière méthode :
On applique l’alghorithme d’Euclide, on trouve :
D = pgcd(P, Q) = X 2 − 2X + 1
P = (X 2 − 2X + 1)(X 3 + 2X 2 + 2X + 1) Q = (X 2 − 2X + 1)(X 4 + X 2 )
X 3 + 2X 2 + 2X + 1
F =
X4 + X2
2-ième méthode :
On cherche
( ) la décomposition en facteurs irréductibles dans R[X] des polynômes
D à partir de
P et Q Remarque 1.3.13 :
P = (X + 1) (X − 1)2 P1
P1 est le quotient de la division euclidienne de P par (X +1) (X −1)2 = X 3 −X 2 −X +1
irréductible dans R[X] par suite la décomposition en facteurs irréductibles dans R[X]
de P s’écrit :
P = (X + 1) (X − 1)2 (X 2 + X + 1)
• On remarque que 0 et 1 sont deux racines évidentes de Q de multiplicité 2 , donc
Q = X 2 (X − 1)2 Q1
Q = X 2 (X − 1)2 (X 2 + 1) .
Q = X 6 − 2X 5 + 2X 4 − 2X 3 + X 2
= X 2 (X 4 − 2X 3 + 2X 2 − 2X + 1)
( )
= X 2 (X 4 − 2X 3 + X 2 ) + (X 2 − 2X + 1)
( )
= X 2 X 2 (X 2 − 2X + 1) + (X 2 − 2X + 1)
= X 2 (X 2 − 2X + 1) (X 2 + 1)
= X 2 (X − 1)2 (X 2 + 1) .
pgcd(P, Q) = (X − 1)2 = X 2 − 2X + 1
P
Soit F = une fraction rationnelle non nulle de K(X). On appelle degré de F , l’élément de
Q
Z défini par :
deg(F ) = deg(P ) − deg(Q)
Lorsque F = 0, deg(F ) = −∞ .
Exemple :
X 2 − 2X + 3 X 3 + 2X + 1 X2 − X + 1
Soient F = , G = et H = alors
X 5 + 2X 4 + X 3 − 2X 2 + X − 2 X2 − 1 X2 + X + 1
:
P
Soit F = une fraction rationnelle de K(X) . F s’écrit de manière unique sous la forme
Q
partie entière partie f ractionnelle
z}|{ z}|{
F = E + G
où E est un polynôme et G une fraction rationnelle de degré strictement négatif.
X 4 + 2X 3 − X 2 + X − 1
1. G = .
X2 − X − 2
La division euclidienne de X 4 + 2X 3 − X 2 + X − 1 par X 2 − X − 2 s’écrit :
X 4 + 2X 3 − X 2 + X − 1 = (X 2 + 3X + 4) (X 2 − X − 2) + (11X + 7)
Par suite la partie entière de G est le polynôme :
E = X 2 + 3X + 4
G s’écrit donc
11X + 7
G = X 2 + 3X + 4 + .
X2 − X − 2
X5 − X3 − X2 + 1
2. F = on a deg(F ) = −1 par suite E = 0 .
X 6 − 2X 5 + 2X 4 − 2X 3 + X 2
P
Soit F une fraction rationnelle et un représentante irréductible de F .
Q
Exemple :
X5 − X3 − X2 + 1
Soient F = . Nous avons montré qu’une forme irréductible
X 6 − 2X 5 + 2X 4 − 2X 3 + X 2
de F est :
(X + 1)(X 2 + X + 1)
F =
X 2 (X 2 + 1)
Par suite
• −1 est l’unique zéro de F sur R , il est de multiplicité 1 .−1 , j et j̄ sont les zéro de F
sur C , ils sont de multiplicités 1 .
• 0 est l’unique pôle de F sur R , il est de multiplicité 2 . Les pôles de F sur C sont :
0 de multiplicités 2 et i et −i sont de multiplicités 1 .
2.1.7 Théorème : ( Décomposition en élements simples dans C[X] )
A
Soit F = ∈ C(X) une fraction rationnelle non nulle mise sous forme irréductible.
B
On note α1 , ... , αl , les pôles deux à deux distincts de F , k1 , ... , kl leurs ordres de multiplicité
( )
respectifs donc B = (X − α1 )k1 ... (X − αl )kl et par E sa partie entière .
λ
• Les fractions sont appelées éléments simples de C(X) .
(X − α)j
Exemple :
(X + 1)(X 2 + X + 1) a b c d
F = = + 2+ +
X (X − i)(X + i)
2 X X X −i X +i
A
Soit F = ∈ R(X) une fraction rationnelle non nulle mise sous forme irréductible.
B
On note α1 , ... , αl , les pôles deux à deux distincts de F , k1 , ... , kl leurs ordres de multiplicité
( )
respectifs donc B = (X − α1 )k1 ... (X − αl )kl (X 2 + β1 X + γ1 )s1 ...(X 2 + βp X + γp )sp et par
E sa partie entière .
Alors F s’écrit de manière unique sous la forme :
P artie pôlaire associe au pôle α1 P artie pôlaire associe au pôle αl
z }| { z }| {
( λ1,1 λ1,2 λ1,k1 ) (
λl,1 λl,2 λl,kl )
F = E+ + + ... + +...+ + + ... +
(X − α1 ) (X − α1 )2 (X − α1 )k1 (X − αl ) (X − αl )2 (X − αl )kl
( µ X +ν µ1,s1 X + ν1,s1 ) ( µ X +ν µp,sp X + νp,sp )
1,1 1,1 p,1 p,1
+ +...+ +...+ +...+
(X 2 + β1 X + γ1 ) (X 2 + β1 X + γ1 )s1 (X 2 + βp X + γp ) (X 2 + βp X + γp )sp
Où λi,j , µi,j et νi,j sont des nombres réels .
λ µX + ν
• Les fractions et sont appelées éléments simples de R(X) .
(X − α)j (X 2 + βX + γ)s
Exemples :
(X + 1)(X 2 + X + 1)
1. F = ce décompose en éléments simples de R(X) :
X 2 (X 2 + 1)
a b cX + d
F = + 2+ .
X X (X 2 + 1)
1
2. G = ce décompose en éléments simples de
(X − 1) (X + 2)4 (X 2 + 1) (X 2 + X + 1)3
R(X) :
a ( b b2 b3 b4 )
1
G= + ++ + +
(X − 1) (X + 2) (X + 2)2 (X + 2)3 (X + 2)4
cX + d ( e X +f e 2 X + f2 e 3 X + f3 )
1 1
+ + + +
(X 2 + 1) (X 2 + X + 1) (X 2 + X + 1)2 (X 2 + X + 1)3
2.1.9 Proposition :
Soit F une fraction rationnelle de K(X). Si α est un pôle de F de multiplicité k , on a donc :
P artie pôlaire associe au pôle α
z
( }| ){
a1 a2 ak
F = + + ... + +G
(X − α) (X − α)2 (X − α)k
Où G est une fraction rationnelle de K(X) qui n’admet pas α comme pôle .
Alors
ak = (X − α)k F |X=α .
Exemples :
(X + 1)(X 2 + X + 1)
1. F = ce décompose en éléments simples de R(X) :
X 2 (X 2 + 1)
a b cX + d
F = + 2+ 2 .
X X X +1
b =?
D’après la proposition précédante on a :
b = X 2 F |X=0 = 1
c =? , d =?
On peut utiliser la même méthode , on multiplie F dans les deux écritures par X 2 + 1
1 = a + c ⇐⇒ a = 2
Finalement
2 1 −X + 1
F = + 2+ 2 .
X X X +1
1
2. G = .
(X − 1) (X + 2)2 (X 2 + X + 1)
a ( b b2 ) cX + d
1
G= + ++ +
(X − 1) (X + 2) (X + 2)2 2
(X + X + 1)
1
• a = (X − 1) G X=1 =
27
1
• b2 = (X + 2) G X=−2 = −
9
1 1
• cj + d = (X 2 + X + 1) G |X=j = =−
(j − 1) (j + 2) (j + 2) 3 (j + 2)
| {z }
=−3
1 1 1
⇔ (cj + d) (j + 2) = − ⇔ (c + d)j + (2d − c + ) = 0 ⇔ c + d = 0 et 2d − c + = 0
3 3 3
1 1
d’ou c = et d = − .
9 9
• reste à déterminer b1 , pour cela on calcule lim X G en utilisant les deux écritures
+∞
de la fraction G , on aura :
4
0 = a + b1 + c ⇔ b1 = −a − c = − .
27
Finalement
1( 1 ( 4 3 ) 3X − 3 )
G= − − +
27 (X − 1) (X + 2) (X + 2)2 (X 2 + X + 1)