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AU : 2022-2023 Cours : Algèbre I

Prof : Nejib Saadaoui Classes : CPI1


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Les polynômes et fractions rationnelles
Dans tout ce chapitre K désigne les ensembles Q , R ou C.

1 Définitions
Définition 1.1. On appelle polynôme à coefficients dans K et à une indéterminée X une
expression de la forme
P (X) = a0 + a1 X + · · · + an X n
avec a0 , a1 , · · · , an ∈ K. On note K[X] l’ensemble des polynômes à coefficients dans K.
S’il existe au moins un coefficient ak non nul. On appellera degré de P et on notera
deg P , le plus grand entier k tel que ak soit non nul. Si tous les coefficients sont nuls. Le
polynôme P est le polynôme nul, ou polynôme 0 on dira par convention que deg(0) = −∞.
L’ensemble des polynômes de degré inférieur ou égal à n, à coefficients dans K sera noté
Kn [X].
Si P (X) = a0 + a1 X + · · · + an X n et de degré n, alors an est appelé le coefficient dominant
de P . Si de plus an = 1, on dira que le polynôme P est unitaire.
Remarques. 1. Les polynômes de degré 0 sont des polynômes ayant comme terme non
nul le coefficient a0 uniquement. On dit que ce sont des polynômes constants.
2. Nous noterons indifféremment P ou P (X) un polynôme de l’indéterminée X.
Définition 1.2. Soit un polynôme P = a0 + a1 X + · · · + an X n de K[X]. On définit à
partir des coefficients de P , la fonction polynômiale associée :
f: K −→ K
x 7−→ a0 + a1 x + · · · + an xn .
Exercice 1.1. Déterminer le polynôme P dans chacun des cas suivants
1. P ∈ R2 [X], tels que P (−1) = 1, P (0) = −4 et P (1) = −5.
2. P ∈ R2 [X], tels que P (1) = 0, P (2) = 0 et P (3) = 6.

2 Opérations sur les polynômes


2.1 Somme de deux polynômes
n
X m
X
Définition 2.1. Soient P = ak X k et Q = bk X k deux polynômes dans K[X] de
k=0 k=0
degré n et m respectivement avec n ≤ m, leur somme est le polynôme
n
X m
X
k
P +Q= (ak + bk )X + bk X k
k=0 k=n+1

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Exercice 2.1. On considère les polynômes P = 1 − 2X + 3X 2 , Q = 2X − 3X 2 + 1.
Donner les degrés respectifs de P et Q. Calculer P + Q et donner deg(P + Q).

Remarque. Si deg(P ) < deg(Q) alors deg(P + Q) = deg(Q).

Proposition 2.1. La somme de polynômes est associative ((P + Q) + R = P + (Q + R)),


commutative (P + Q = Q + P ), admet pour élément neutre le polynôme nul , et tout
Xn Xn
polynôme P = ak X k admet un opposé noté −P défini par −P = (−ak )X k , et
k=0 k=0
vérifiant P + (−P ) = 0.
n
X
Définition 2.2. Soit P = ak X k un polynôme dans K[X] de degré n, et λ un scalair
k=0
non nul de K, l, on définit λP en multipliant chaque coefficient de P par λ :
n
X
λP = (λak )X k
k=0

Remarques. Si λ ̸= 0 alors deg(λP ) = deg(P ).


Si λ = 0 alors λP = 0 et deg(λP ) = −∞.

2.2 Produit de deux polynômes


n
X m
X
k
Définition 2.3. Soient P = ak X et Q = bk X k deux polynômes dans K[X] de
k=0 k=0
degré n et m respectivement, leur produit est le polynôme
n+m k
!
X X
PQ = ai bk−i X k .
k=0 i=0

5
X
2
Exercice 2.2. Soit P = 1 − X + 3X et Q = 1 + X + 2X . On pose P Q = 3
ck X k .
k=0
1. calculer les coefficients c0 , c1 , c2 , c3 , c4 , c5 de P Q.
2. En déduire P Q.

Exercice 2.3. Soient P = X + 1 et Q = X 3 + 2X + 3. Calculer P Q et comparer deg(P Q)


et deg(P ) + deg(Q).

Proposition 2.2. Soient P et Q deux polynômes de K[X]. Alors :

deg(P Q) = deg(P ) + deg(Q)

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2.3 Composition de deux polynôme
n
X
Définition 2.4. Soient P = ak X k et Q deux polynômes dans K[X], le polynôme
k=0
n
X
composé de P et Q est le polynôme P ◦ Q = ak Q k .
k=0

Exemple. Soient P = X 2 + 1 et Q = 2X + 3. Comparer P ◦ Q et Q ◦ P .

Proposition 2.3. Si P et Q sont deux polynômes non nuls, deg(P ◦ Q) = deg(P )deg(Q).

2.4 Dérivation d’un polynôme


n
X
Définition 2.5. Soit P = ak X k polynôme dans K[X] de degré n. Si n = 0, le polynôme
k=0
dérivé de P est le polynôme nul. Si n > 0, le polynôme dérivé de P est le polynôme
n
X

P = kak X k−1 .
k=0

On définit ensuite les polynômes P ′′ , · · · , P k pour tout k ≥ 2 par P (k) = (P (k−1) )′ .

Propriétés. • Si deg(P ) = n alors deg(P ′ ) = n − 1. En particulier la dérivé d’un


polynôme est nul si et seulement si il est constant.
• Si deg(P ) ≥ k, deg(P (k) ) = deg(P ) − k. Si deg(P ) < k, P (k) = 0.
• Pour tout P, Q, ∈ K[X] et λ, µ ∈ K on a

(λP + µQ)′ = λP ′ + µQ′ , (P Q)′ = P ′ Q + P Q′ , (P ◦ Q)′ = (P ′ ◦ Q)Q′ .

Théorème 2.1 (Formule de Taylor). Soit un polynôme P ∈ Kn [X] et un scalaire a ∈


K. On obtient la décomposition du polynôme P sur la base B = (1, (X − a), · · · , (X − a)n )
de Kn [X] :
P (n) (a)
P = P (a) + P ′ (a)(X − a) + · · · + (X − a)n
n!
Exemple. Éxprimer le polynôme P = 1 + 3X + X 2 + 4X 3 en fonction des polynômes
1, (X − 1), (X − 1)2 et (X − 1)3 .

Corollaire 2.1 (Formule de Mac Laurin). Soit un polynôme P ∈ Kn [X].

′ P (n) (0) n
P = P (0) + P (0)X + · · · + X .
n!
Exemple. Déterminer sans calculs les valeurs de P (0), P ′ (0), p′′ (0), P (3) (0), P (4) (0) et
P (5) (0), lorsque P = 1 − 2X + 5X 2 − 3X 3 + X 5

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3 Division dans K[X].
Théorème 3.1 (Division euclidienne dans K[X]). Soit A et B deux polynômes non
nuls. Il existe un couple unique de polynômes Q et R, avec deg(R) < deg(B) tel que

A = BQ + R.

Le polynôme Q est appelé quotient de la division de A par B, et le polynôme R reste de


cette même division.
Lorsque l’on écrit A = BQ + R avec les conditions ci-dessus, on dit que l’on a effectué
la division euclidienne de A par B. Si R = 0, on dit que A est divisible par B. on dit aussi
que A est un multiple de B ou que B est un diviseur de A, ou encore B divise A.
Exercice 3.1. Effectuer la division euclidienne de A par B :
1) A = 3X 5 + 4X 2 + 1, B = X 2 + 2X + 3.
2) A = 3X 5 + 2X 4 − X 2 + 1, B = X 3 + X + 2.
3) A = X 4 − X 3 + X − 2, B = X 2 − 2X + 2.
4) A = X 5 − 7X 4 − X 2 − 9X + 9, B = X 2 − 5X + 4.
Exercice 3.2. À quelle condition sur a, b, c ∈ R le polynôme X 4 + aX 2 + bX + c est-il
divisible par X 2 + X + 1 ?
Exercice 3.3. Déterminer le reste de la division Euclidienne de A = X 8 + 4X 3 + 1 par
B = X 2 − 1.
Exercice 3.4. 1. Déterminer un polynôme de degré 3 vérifiant P (1) = P ′ (1) = 1,
P ′′ (1) = P (3) (1) = 12.
2. Déterminer le quotient et le reste de la division euclidienne de P par (X − 1)2 .
Exercice 3.5. 1. Exprimer P = 1 + 2X − X 2 + 3X 3 en fonction de 1, (X − 1), (X − 1)
et (X − 1)3 ).
2. Déterminer le quotient et le reste de la division euclidienne de P par (X − 1)2 .

4 Racines d’un polynôme.


Définition 4.1. Soit un polynôme P ∈ K[X]. On dit qu’un scalaire a ∈ K est une racine
(ou un zéro) de P lorsque P (a) = 0.
Théorème 4.1. Soit un polynôme P ∈ K[X] et un scalaire α ∈ K. Alors :

( α racine de P ) ⇐⇒ ( (X − α) divise P ).

Corollaire 4.1. Soit un polynôme P ∈ K[X], n ∈ N∗ et α1 , · · · , αn ∈ K des scalairs deux


à deux distincts. Alors :

( α1 , · · · , αn racines de P ) ⇐⇒ ( (X − α1 ) · · · (X − αn ) divise P ).

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Exercice 4.1. Soit le polynôme P = X 3 − 6X 2 + 11X − 6. Calculer P (1), P (2), P (3).
En déduire une factorisation de P dans R[X].

Exercice 4.2. Le polynôme P = X 3 + X + 1 est-il divisible par X 2 − 1 ?

Définition 4.2. Soient P un polynôme non nul et a ∈ K. Soit k ∈ N. a est racine de P


d’ordre k si et seulement si il existe un polynôme Q tel que P = (X − a)k Q et Q(a) ̸= 0.
Une racine d’ordre 1 de P s’appelle une racine simple de P .

Exercice 4.3. Soit P ∈ R[X]. On suppose que 1 est une racine double de P . Vérifier que
P (1) = P ′ (1) = 0 et P ”(1) ̸= 0.

Exercice 4.4. Soit P ∈ R4 [X]. On suppose que P (1) = P ′ (1) = P ′′ (1) = 0 et P (3) (1) ̸= 0.
1. Écrire la formule de Taylor de P en 1.
2. Montrer que 1 est une racine d’ordre 3 de P .

Théorème 4.2. a est racine de P d’ordre k si et seulement si

P (a) = P ′ (a) = · · · = P (k−1) (a) = 0 et P (k) (a) ̸= 0.

Exercice 4.5. On considére le polynôme

P = X 4 − X 3 − 3X 2 + 5X − 2.

Vérifier que 1 et (−2) sont racines de P et déterminer l’ordre de multiplicité de chacune


puis factoriser P .

Théorème 4.3. Soit P un polynôme non nul admettant m racines deux à deux distinctes
x1 , · · · , xm d’ordres de multiplicité respectifs α1 , · · · , αm (qui sont des entiers naturels non
nuls). Alors, P est divisible par (x − x1 )α1 · · · (x − xm )α1 .

Exercice 4.6. On considére le polynôme

P = X 5 − 7X 4 + 19X 3 − 25X 2 + 16X − 4.

1. Vérifier que 1 et 2 sont racines de P et déterminer l’ordre de multiplicité de chacune.


2. Factoriser le polynôme P sur R.

Définition 4.3. Soit P un élément de K[X] de degré supérieur ou égal à 1. P est scindé
sur K si et seulement si P est un produit de polynômes de degré 1 à coefficients dans K.

Exercice 4.7. Le polynôme P = X 2 + X + 1 est-il scindé sur R ? sur C ?

Théorème 4.4. Tout élément de C[X] de degré supérieur ou égal à 1 est scindé sur
C. Plus précisément, tout élément de C[X] de degré n ≥ 1, peut s’écrire sous la forme
a(x−x1 ) · · · (x−xn ) où a est un nombre complexe non nul et x1 , · · · , xn , sont des nombres
complexes pas nécessairement deux à deux distincts.

Exercice 4.8. Soit P = −3X 2 + 6X − 6. Factoriser P dans C[X].

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Théorème 4.5. Soit P un élément de R[X] de degré supérieur ou égal à 1. Soit z ∈ C.
z est racine de P si et seulement si z est racine de P .

Exercice 4.9. Soit P = X 4 − 5X 3 + 7X 2 − 5X + 6.


1. Calculer P (i).
2. Factoriser P dans C[X] puis dans R[X].

Définition 4.4. Soit P un élément de K[X] de degré supérieur ou égal à 1. P est irré-
ductible sur K si et seulement si il n’existe pas de polynômes A et B, tous deux de degré
supérieur ou égal à 1, tel que P = AB.

Théorème 4.6 (théorème de d’Alembert-Gauss). Les polynômes irréductibles sur C sont


les polynômes de degré 1.

Exercice 4.10. Factoriser le polynôme P = X 2 + 1 en polynôme irréductibles sur C

Corollaire 4.2. Tout polynôme P ∈ C[X] de degré n ≥ 1 possède exactement n racines


en comptant les multiplicités.

Théorème 4.7. Les polynômes de R[X], irréductibles sur R, sont les polynômes de degré
1 et les polynômes de degré 2 à discriminant strictement négatif.

Exercice 4.11. Factoriser le polynôme P = X 4 + 1 en polynôme irréductibles dans R[X].

5 Arithmétique dans K[X]


5.1 pgcd de deux polynômes
Exercice 5.1. Soient A = 8(X 2 − 1)(X − 1)(X − 2) et B = 6(X − 1)(X + 1)3 .
1. (a) Factoriser A en facteurs irréductibles sur R[X].
(b) Déterminer l’ensemble DA des diviseurs unitaire de A.
2. Déterminer l’ensemble DB des diviseurs unitaire de B.
3. Déterminer l’ensemble DB ∩ DB des diviseurs communs à A et B.

Définition 5.1. Soient A et B deux polynômes de K[X] non tous deux nuls. On dit que
le polynôme D est un plus grand commun diviseur (en abrégé, pgcd) de A et B si D est
un polynôme unitaire de plus grand degré de l’ensemble des diviseurs communs à A et B.

Proposition 5.1. Soient A et B deux polynômes écrits sous la forme

A = cQα1 1 · · · Qαk k et B = dQβ1 1 · · · Qβkk

où les Qi sont des polynômes irréductibles deux à deux distincts unitaires et les αi , βi des
entiers naturels (possiblement nuls). Alors :
min(α1 ,β1 ) min(αk ,βk )
pgcd(A, B) = Q1 · · · Qk .

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Exemple. Le pgcd D des polynômes A = (X − 2)3 (X + 3)(X − 1)2 (X + 1) et B =
(X − 2)2 (X + 1)2 (X − 4)6 est .....
Exercice 5.2. Soient A et B les polynômes R[X] suivants :

A = (X + 3)2 (X 2 + X − 2); B = (X 2 + 5X + 6)(X 4 − 1).

Donner le pgcd de A et B.
Théorème 5.1. Soient A et B deux polynômes de K[X]. Le polynôme D est un pgcd de
A et B si et seulement si :
(i) D est un diviseur commun à A et B,
(ii) tout diviseur commun à A et B divise D.
Autrement dit, D est un pgcd de A et B si et seulement si l’ensemble des diviseurs de D
est égal à celui des diviseurs communs à A et B.
Proposition 5.2. Soient A et B dans K[X] avec B ̸= 0. Si R est le reste dans la
division euclidienne de A par B, alors l’ensemble des diviseurs communs à A et B est
égal à l’ensemble des diviseurs commun à B et R. En particulier, (A, B) et (B, R) ont les
mêmes pgcd.

Algorithme de Euclide
• On pose R0 = A et R1 = B.
• À chaque étape n, pourvu que Rn ̸= 0, on note Rn+1 le reste dans la division euclidienne
de Rn−1 par Rn . La relation deg(Rn+1 ) < deg(Rn ) assure que ce processus prend fin en
un nombre fini d’éetapes :
∃N ∈ N ∗ , RN ̸= 0 et RN +1 = 0. La proposition précédente montre d’autre part que les
diviseurs communs de A = R0 et B = R1 sont les diviseurs communs de R1 et R2 et
donc, de proche en proche, ceux de RN et RN +1 = 0. Les pgcd de A et B sont donc les
pgcd de RN et 0 donc les cRN (c ∈ K∗ ). En version algorithmique cela donne :

R0 = R1 Q1 + R2 ; deg(R2 ) < deg(R1 )


R1 = R2 Q2 + R3 ; deg(R3 ) < deg(R2 )
.. ..
. .
RN −2 = RN −1 QN −1 + RN ; deg(RN ) < deg(RN −1 );
RN −1 = RN QN .

et donc pgcd(A, B) = RN .
Exemple. Calculons le pgcd D des polynômes A = X 4 − 4X 3 + 2X 2 + X + 6 et B =
X 4 −3X 3 +2X 2 +X +5. L’algorithme d’Euclide (divisions euclidiennes successives) donne
D = X 2 + X + 1.
Exercice 5.3. Calculer le pgcd D des polynômes A = X 4 + X 3 − 3X 2 − 4X − 1 et
B = X 3 + X 2 − X − 1.

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Exercice 5.4. Soient A = 2X 4 − 3X 3 + 3X 2 − X + 1 et B = X 4 − X 3 + 3X 2 − 2X + 2
dans R[X] et factoriser A et B en produit de polynômes irréductibles de R[X].
Théorème 5.2 (Téorème de Bézout). Soient A et B des polynômes non nuls. Si
D = pgcd(A, B), alors il existe des polynôme U et V tels que D = AU + BV
Exercice 5.5. Pour chaque polynôme, calculer le pgcd (unitaire) des polynômes et déter-
miner un couple de coefficients de Bezout.
1. X 4 + 4X 3 + X 2 − 16 et X 3 + 3X 2 − 3X + 4.
2. X 4 + X 3 − 3X 2 − 4X − 1 et X 3 + X 2 − X − 1.
3. X 5 − X 4 + 2X 3 + 1 et X 5 + X 4 + 2X 2 − 1.
Définition 5.2. On dit que deux polynômes A et B sont premiers entre eux si 1 est le
pgcd de A et B, c’est à dire si les seuls diviseurs communs à A et B sont les polynômes
constants non nuls.
Exercice 5.6. Dans chacun des cas suivants, A et B sont-ils premiers entre eux :
1. A = X 3 + 1 et B = X 2 + X + 1.
2. A = X 3 − X 2 − X − 2 et B = X 5 − 2X 4 + X 2 − X − 2.
3. A = X 4 + X 3 − 2X + 1 et B = X 2 + 1.
Théorème 5.3. Si A et B sont des polynômes non nuls, alors A et B sont premiers entre
eux si et seulement s’il existe des polynômes U et B tels que AU + BV = 1.
Exercice 5.7. Demontrer le theoreme ci dessus.
Exercice 5.8. Soient A, B, C des polynômes de R[X] non nuls. On suppose que A divise
BC et que A, B sont premiers entre eux. On suppose que 3 + i est une racine de A.
1. Montrer que X 2 − 6X + 10 divise A.
2. Montrer que X 2 − 6X + 10 divise C.
Théorème 5.4 (de Gauss). Soient A, B, C des polynômes non nuls. Si A divise BC et
A, B sont premiers entre eux, alors A divise C.

5.2 ppcm de deux polynômes


Définition-théorème 5.1. Soient A et B deux polynômes non nuls de K[X], alors il
existe un unique polynôme unitaire M de plus petit degré tel que M est un commun
multiple de A et B. Cet unique polynôme est appelé le ppcm (plus petit commun multiple)
de A et B qu’on note ppcm(A, B).
Proposition 5.3. Soient A et B deux polynômes écrits sous la forme
A = cQα1 1 · · · Qαk k et B = dQβ1 1 · · · Qβkk
où les Qi sont des polynômes irréductibles deux à deux distincts unitaires et les αi , βi des
entiers naturels (possiblement nuls). Alors :
max(α1 ,β1 ) max(αk ,βk )
ppcm(A, B) = Q1 · · · Qk .

Les polynômes et fractions rationnelles 8


Exemple. Le ppcm M des polynômes A = (X − 2)3 (X + 3)(X − 1)2 (X + 1) et B =
(X − 2)2 (X + 1)2 (X − 4)6 est .....

Exercice 5.9. Soient A = X 3 + 2X 2 + X + 2 et B = X 4 + X 3 + 2X 2 + X + 1.


1. Calculer, à l’aide de l’algorithme d’Euclide, pgcd(A, B).
2. Donner, dans C[X], la décomposition de A et de B en produit de facteurs irréduc-
tibles.
3. Calculer ppcm(A, B).

6 Fractions rationnelles

Les polynômes et fractions rationnelles 9

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