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Polynômes 2 P 0 désigne le polynôme dérivée de P et on pose P 00 = (P 0 )0 .

P 0 est aussi noté P (1) et P 00 est aussi noté P (2) .


Supposons que pour un entier k, on ait construit P (k−1) , on pose alors P (k) = (P (k−1) )0 .
Dérivation d’un polynôme - Racines d’un polynôme Proposition 3. space
¢(q)
Dans tout ce chapitre, K désigne R ou C. 1. ∀(p, q) ∈ N2 , ∀P ∈ K[X ], P (p+q) = P (p)
¡
.
2. Soit P ∈ K[X ] et k un entier naturel.
1. Dérivation d’un polynôme Si k > deg(P ), alors P (k) = 0.¡
Si 1 É k É deg(P ), alors deg P (k) = deg(P ) − k.
¢
a n X n un polynôme de K[X ].
X
Définition 1. Soit P =
n∈N
On appelle polynômeX dérivée de P le polynôme P 0 défini par : Théorème 1 (Formule de Leibnitz). space
à !
n−1 n n
(n + 1)a n X n .
X
0
P = na n X = 2 (n)
∀(P,Q) ∈ K[X ] , ∀n ∈ N, (PQ) = P (k)Q (n−k) .
X
n∈N∗ n∈N k=0 k
Remarques
a n X n un polynôme. 3. Formule de Taylor pour les polynômes
X
Soit P =
n∈N
p Théorème 2 (Formule de Taylor pour les polynômes). space
Si P est constant, alors P 0 = 0.
X P (n) (a)
p n
Pour tout P ∈ K[X ] et pour tout a ∈ K, on a : P = (X − a)n .
a k X k . On a alors : P 0 =
X
Si P est non constant, alors n = deg(P ) Ê 1 et P = n∈N n!
k=0
n
Remarques
ka k X k−1 = na n X n−1 + . . . + 2a 2 X + a 1 .
X
p
k=1 Pour n > deg(P ), P (n) (a) = 0. Par suite, la somme intervenant dans l’égalité ci-
dessus est une somme finie. Bien noter qu’il s’agit de plus d’une égalité entre poly-
Proposition 1. ∀P ∈ K[X ], deg(P 0 ) É deg(P ) − 1.
nômes.
Si P est non constant, alors : deg(P 0 ) = deg(P ) − 1. p
a n X n , on a d’après la formule appliquée avec a = 0 :
X
Si P =
Proposition 2. Soient (P,Q) ∈ K[X ]2 et (α, β) ∈ K2 . n∈N

1. (αP + βQ)0 = αP 0 + βQ 0 . P (n) (0)


∀n ∈ N, a n = .
n!
2. (PQ)0 = P 0Q + PQ 0 .
3. (P ◦ Q)0 = (P 0 ◦ Q) ×Q 0 . 4. Racines d’un polynôme
Remarque : La dérivation des polynômes a été définie de manière purement algé- 4.1 Définition et caractérisation
brique et ne fait absolument pas appel à des notions d’analyses comme la notion de
limite. Cependant, dans le cas où K = R, les propriétés de la dérivation pour une fonc- Définition 2. Soient a ∈ K et P ∈ K[X ].
tion polynôme ou pour un polynôme sont analogues. On dit que a est une racine de P dans K ssi P (a) = 0.

Exercice 1. Soit D : K[X ] → K[X ] l’application définie par : ∀P ∈ K[X ], D(P ) = P 0 . Exercice 2. Soient a et b des éléments de K tels que a 6= b et P ∈ K[X ].
1. Vérifier que D est bien un endomorphisme de K[X ]. Déterminer en fonction de a et b le reste de la division euclidienne de P par (X −
a)(X − b).
2. Trouver son noyau et son image.
Théorème 3. Soient P ∈ K[X ] et a ∈ K.
2. Dérivations successives d’un polynôme a est une racine de P dans K ssi X − a|P dans K[X ].

Soit P ∈ K[X ]. Pour k ∈ N, nous allons définir le polynôme P (k) , dérivée k-ième du Remarque : La notion de racine d’un polynôme P est relative à l’ensemble K.
polynôme P . Par exemple, considérons P = (X − 1)(X 2 + 1). P ∈ R[X ], donc également à C[X ].
On pose par convention P (0) = P . 1 est l’unique racine de P dans R. 1, i , −i sont les racines de P dans C.
Définition 3. Un polynôme P de K[X ] est dit scindé sur K ssi : 1. Vérifier que ϕ est un endomorphisme de Kn [X ].
Ou bien P est constant ou bien P est un produit de polynômes de degré un de K[X ]. 2. a. Soit P ∈ Ker ϕ. Montrer que : ∀n ∈ N, P (n) = P (0).
Remarque : La notion de polynôme scindé est relative à l’ensemble K. b. En déduire que Ker ϕ = K0 [X ].
Par exemple, considérons P = (X − 1)(X 2 + 1). P ∈ R[X ], donc également à C[X ]. 3. Prouver que Im ϕ ⊂ Kn−1 [X ] puis en déduire Im ϕ.
P est scindé sur C mais ne l’est pas sur R.

Proposition 4. Soit P ∈ R[X ] et supposons que z ∈ C soit une racine de P , alors z est 5. Polynômes irréductibles dans K[X ]
également une racine de P .
Définition 5. Soit P ∈ K[X ].
On dit que P est un polynôme irréductible de K[X ] ssi :
4.2 Ordre de multiplicité d’une racine
1. P est non constant.
Définition 4. Soient P un polynôme non nul de K[X ] et a ∈ K. 2. Les seuls diviseurs de P dans K[X ] sont les polynômes constants et les polynômes
On appelle ordre de multiplicité de a (dans P ) le plus grand entier naturel k tel que de la forme αP avec α 6= 0.
(X − a)k |P .
Théorème 6 (Décomposition en polynômes d’irréductibles dans K[X ]). space
Vocabulaire : Lorsque k vaut 1 (resp 2), on dit que a est une racine simple (resp double)
Pour tout polynôme non constant P de K[X ], il existe r polynômes irréductibles
de P .
P 1 , . . . , P r dans K[X ], unitaires, deux à deux distincts, r entiers naturels α1 , . . . , αr et
α α
Théorème 4. Soient P ∈ K[X ] avec P 6= 0, a ∈ K et k ∈ N∗ . un scalaire non nul λ vérifiant P = λP 1 1 . . . P r r .
Les assertions suivantes sont équivalentes : De plus, l’unicité est unique à l’ordre près des facteurs.
1. a est une racine d’ordre de multiplicité k de P . Théorème 7 (Théorème de d’Alembert). space
2. (X − a)k divise P dans K[X ] et (X − a)k+1 ne divise pas P dans K[X ]. Tout polynôme non constant de C[X ] admet au moins une racine dans C.
3. ∃Q ∈ K[X ], P = (X − a)k Q et Q(a) 6= 0.
Théorème 8. space
4. P (a) = P 0 (a) = . . . = P (k−1) (a) = 0 et P (k) (a) 6= 0.
1. Les polynômes irréductibles dans C[X ] sont les polynômes de degré 1.
Exercice 3. On considère P = X 4 − X 3 − X + 1. 2. Tout polynôme de C[X ] est scindé sur C.
1. Vérifier que 1 est racine de P et préciser son ordre de multiplicité. 3. Les polynômes irréductibles de R[X ] sont les polynômes de degré 1 d’une part et
2. Factoriser P dans R[X ] comme un produit de polynôme de de degré 2. les polynômes de degré 2 à discriminant strictement négatif d’autre part.
3. En déduire les racines de P dans C et préciser leur ordre de multiplicité. Exercice 6. Trouver la décomposition en produit d’irréductibles des polynômes sui-
Exercice 4. Soit n ∈ N et P = nX
∗ n+2
− (n + 2)X n+1
+ (n + 2)X − n. vants :
Montrer que P est divisible par (X − 1)3 . 1. P = X 2 + 2 dans R[X ] et C[X ]. 3. S = X 3 − 1 dans R[X ] puis dans C[X ].
2. R = X + 1 dans C[X ] puis dans R[X ]. 4. T = X n − 1 dans C[X ] pour n ∈ N∗ .
4

4.3 Nombre de racines d’un polynôme non nul

Proposition 5. Soit P ∈ K[X ] tel que P 6= 0. 6. Relations coefficients racines


Si a 1 , . . . , a p sont des racines deux à deux distinctes de P dans K d’ordre de multipli- Théorème 9 (Somme et produit des racines d’un polynôme). space
cité respectifs α1 , . . . , αp , alors (X − a 1 )α1 . . . (X − a p )αp divise P dans K[X ]. Soit P ∈ C[X ] non constant, n = deg(P ) et a n , . . . , a 0 les coefficients de P de sorte que
n
Théorème 5. Soit n ∈ N. Tout polynôme non nul de K[X ] de degré inférieur ou égal à ak X k .
X
P s’écrit sous la forme P =
n admet au plus n racines deux à deux distinctes dans K. k=0
En particulier, le polynôme nul est l’unique polynôme de K[X ] qui admet une infinité P peut aussi s’écrire sous la forme P = a(X −x 1 ) . . . (X −x n ) avec a ∈ C∗ et x 1 , . . . , x n ∈ C.
de racines dans K. Xn a n−1 Y n (−1)n a 0
Dans ces conditions : xi = − et xi = .
i =1 a i =1 a
Exercice 5. Soit n ∈ N∗ . On considère ϕ : Kn [X ] → Kn [X ] défini par :
∀P ∈ Kn [X ], ϕ(P ) = P (X + 1) − P (X ). Remarques
p
Les x 1 , . . . , x n n’ont pas été supposés distincts, ce sont les racines de P répétées avec
leur ordre de multiplicité.
p
La plupart du temps, P est unitaire et donc a = 1 de sorte que les formules de-
viennent x 1 + . . . + x n = −a n−1 et x 1 . . . x n = (−1)n a 0 . Attention à ne pas se faire pié-
ger quand ce n’est pas le cas ! !
p
Le résultat précédent est énoncé pour un polynôme P de C[X ] mais reste valable
pour un polynôme P ∈ R[X ] scindé sur R ceci car R ⊂ C.

Exercice 7. Déterminer les racines de P = 36X 3 −12X 2 −5X +1 ∈ C[X ] sachant qu’une
racine est égale à la somme des deux autres.

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