Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Chapitre 2
Définitions et Vocabulaire
Définition
Soit (an )n∈N une suite d’éléments de K. On appelle support de (an )n∈N l’ensemble des n ∈ N
tels que an 6= 0.
Exemples
Définition
On appelle polynôme ( à une indéterminée et à coefficients dans K) toute suite
(an )n∈N de KN à support fini.
L’ensemble des polynômes à une indéterminée et à coefficients dans K est noté K [X] (ou
K(N) ). Autrement dit, un polynôme de K [X] est une suite à termes dans K nulle à partir
d’un certain rang.
Exemples
Remarques et vocabulaire
1. Il est bien clair que K [X] KN .
2. On a
P = (an )n∈N ∈ K [X] ⇐⇒ (∃N ∈ N, ∀n ∈ N, (n > N =⇒ an = 0))
⇐⇒ P = (a0 , a1 , · · · , aN , 0 · · · , 0) .
3. La notation ”bizarre” K [X] sera justifiée plus tard.
4. On note 0K[X] la suite constante nulle de KN définie par
∀n ∈ N, an = 0;
c-à-d
P = (a0 , 0, · · · , 0, 0 · · · , 0) .
6. On appelle monôme toute suite (an )n∈N de K [X] tels qu’il existe n0 ∈ N vérifiant
∀n ∈ N, (n 6= n0 =⇒ an = 0) ,
1
c-à-d
P = (0, 0, · · · , an0 , 0 · · · , 0) .
7. Il résulte de la définition que deux polynômes (an )n∈N et (bn )n∈N de K [X] sont égaux
si et seulement si
∀n ∈ N, an = bn .
1. Si P 6= 0K[X] , on appelle degré de P et qu’on note deg(P ) ou bien d0 P le plus grand
entier naturel n tel que an 6= 0, l’élément adeg(P ) est appelé le coefficient du terme du
plus haut degré.
1. deg(P ) ∈ N ∪ {−∞} .
2. val(P ) ∈ N ∪ {+∞}
Exemples
Addition
Proposition-Définition
Soient P = (an )n∈N , Q = (bn )n∈N ∈ K [X] .
Alors P + Q = (an + bn)n∈N ∈ K [X] , appelé somme des polynômes P et Q.
Démonstration
Il faut montrer que (an + bn)n∈N est une suite nulle à partir d’un certain rang. Mais
et
Q = (bn )n∈N ∈ K [X] ⇐⇒ (∃N2 ∈ N, ∀n ∈ N, (n > N2 =⇒ bn = 0)) .
Proposition
Soient P et Q deux polynômes. Alors :
2
et
val(P + Q) ≥ min{val(P ), val(Q)}avec égalité si val(P ) 6= val(Q)
Démonstration
Posons
N = max(N1 , N2 ) et ν = max(ν1 , ν2 ).
pour tout n ∈ N on a
Alors P + Q= (an + bn )n∈N , et
n > N1 an = 0
n > N =⇒ =⇒ =⇒ an + bn = 0,
n > N2 bn = 0
donc deg(P + Q) ≤ N.
D’autre part, pour tout n ∈ N on a
n < ν1 an = 0
n < ν =⇒ =⇒ =⇒ an + bn = 0,
n < ν2 bn = 0
donc val(P + Q) ≥ ν.
Exemples
1. P = X 2016 − 3X 5 + 2. On deg (P ) = 2016 et val(P ) = 0
2. P = X 5 − 6X 4 + X. On On deg (P ) = 5 et val(P ) = 1.
Multiplication
Proposition-Définition
Soient P = (an )n∈N , Q = (bn )n∈N ∈ K [X] .
X n
X
∀n ∈ N, cn = ai b j = ak bn−k .
i+j=n k=0
3
Proposition
Soient P et Q deux polynômes. Alors :
• Démonstration :
Les propriétés sont évidentes si P = 0 ou Q = 0.
Supposons P 6= 0 et Q 6= 0, et notons
Posons
P Q = (cn ) n ∈ N, N = max(N1 , N2 ) et ν = max(ν1 , ν2 ).
n > N1 + N2 =⇒ cn = 0,
En outre
NX
1 +N2
Remarque :
On convient que pour tout n ∈ N
• (−∞) + n = −∞.
• (+∞) + n = +∞
• (−∞) + (−∞) = −∞
• (−∞) + (−∞) = +∞
4
Produit par un scalaire
On considère l’application
· : K × K [X] −→ K [X]
(λ, P ) 7−→ λ · P
telle que pour tout P = (an )n∈N ∈ K [X] on a λ · P = λ · (an )n∈N = (λan )n∈N ∈ K [X] . On
définit ainsi une loi de composition externe sur K [X] vérifiant les propriétés suivantes :
1. ∀P ∈ K [X] , on a 1K · P = P
3. ∀α, β ∈ K, ∀P ∈ K [X] on a (α + β) · P = α · P + β · P.
4. ∀α ∈ K, ∀P, Q ∈ K [X] on a α · (P + Q) = α · P + α · Q.
X = (0, 1, · · · , 0, 0 · · · ) .
La lettre X est donc utilisée pour désigner le polynôme particulier (0, 1, · · · , 0, 0 · · · ) . On dit
que X est l’indétérminée. L’indéterminée est donc la lettre servant à désigner ce polynôme
particulier. Le nom donnée à cette lettre dépend des circonstances, du moment qu’elle n’est
pas utilisée par une autre chose dans le même texte. X est donc un polynôme particulier.
X n’est pas une variable.
Calculons X 2 . On obtient alors
X n = (0, · · · , 0, 1, 0 · · · , 0 · · · )
5
où 1 est à la (n + 1)0 place. On convient que 1 = X 0
Par ailleurs, soit P = (an )n∈N ∈ K [X] et N ∈ N tel que N ≥ deg(P ); on a :
P = (a0 , a1 , · · · , aN , 0 · · · , 0)
= a0 (1, 0, · · · , 0, 0 · · · ) + a1 (0, 1, · · · , 0, 0 · · · ) + . . . + aN (0, 0, · · · , 1, 0 · · · , 0)
= a0 + a1 X + . . . + aN X N
N
ak X k .
P
=
k=0
Avec cette notation un monôme s’écrit donc ak X k , le polynôme constant est a0 et ∀n, m ∈ N
on a X m+n = X m X n .
Proposition
Soient P et Q deux polynômes non nuls. Alors :
Démonstration
Proposition
Soient α ∈ K et (P, Q, R) ∈ (K [X])3 on a alors
2. (P Q) ◦ R = (P ◦ R) (Q ◦ R) .
4. X ◦ P = P ◦ X = P.
Remarques :
6
1. La loi ◦ n’est pas commutative dans K [X] . En effet, pour P = X + 2 et Q = X 2 + 1
on a
P ◦ Q = P (Q) = Q + 2 = X 2 + 3
cependant,
Q ◦ P = Q(P ) = P 2 + 1 = (X + 2)2 + 1 = X 2 + 4X + 5
2. La loi ◦ n’est pas distributive à gauche sur + dans K [X] .En effet, pour P = X 2 et
Q = R = 1 on a
P ◦ (Q + R) = X 2 (2) = 4
cependant,
P ◦ Q + P ◦ R = X 2 ◦ 1+ = X 2 ◦ 1 = 1 + 1 = 2.
Remarque :
On notera P ou P (X) un polynôme de K [X] .
Dérivation N
ak X k ∈ K [X] et Q ∈ K [X] . On appelle polynôme dérivé de
P
Définition : Soient P =
k=0
qu’on note P 0 le polynôme défini par
N
X N
X −1
P0 = kak X k−1 = (k + 1) ak+1 X k
k=1 k=0
0
On note P (0) = P, P (1) = P 0 , P (2) = P 00 et pour tout n de N∗ , P (n) = P (n−1) .
Exemples
1. P = X 2016 − 3X 5 + 2. Donc P 0 = 2016X 2015 − 15X 4
2. P = X 5 − 6X 4 + X. Donc P 0 = 5X 4 − 24X 3 + 1 .
7
∀n ∈ N, ∀P ∈ K [X] on a :
deg (P ) ≤ n ⇐⇒ P (n+1) = 0
Proposition
∀α ∈ K, ∀P, Q ∈ K [X] on a :
1. (P + Q)0 = P 0 + Q0
2. (αP )0 = αP 0
3. (P Q)0 = P 0 Q + P Q0
4. (P ◦ Q)0 = P 0 (Q) Q0
5. ∀n ∈ N
n
X
(n)
(P Q) = Cnk P (k) Q(n−k) .
k=0
Fonctions polynômiales
N
ak X k ∈ K [X] . On considère l’application
P
Soit P =
k=0
Pe : K −→ K
N
ak x k
P
x −
7 → Pe (x) =
k=0
Proposition
∀α ∈ K, ∀P, Q ∈ K [X] on a :
1. P^
+ αQ = Pe + αQ
e
2. P
g Q = PeQ
e
3. P
^ ◦ Q = Pe ◦ Q
e
0
4. Pe = P f0
8
Remarque :
On pourra selon la commodité confondre P et Pe.
Algorithme de Hörner
N
ak X k ∈ K [X] et α ∈ K. On veut calculer
P
Soit P =
k=0
N
X
Pe (α) = ak α k = a0 + a1 α 1 + a2 α 2 . . . + aN α N .
k=0
Pe (α) = aN αN + aN −1 αN −1 + · · · + a2 α2 + a1 α + a0
= ((· · · (((aN α + aN −1 ) α + aN −2 ) α + aN −3 ) α + · · · + a2 ) α + a1 ) α + a0
Démonstration :
Corollaire :
Soient P ∈ C [X] , et N ∈ N. tel que deg(P ) ≤ N, a ∈ C, on a
N g
X P (n) (a)
P (X) = (X − a)k
k=0
n!
9
Division suivant les puissances croissantes
Théorème Soient A et B deux polynômes tel que val (B) = 0. Il existe un unique couple
(Q, R) de
polynômes tel que :
A = BQ + X n+1 R
avec
deg(Q) ≤ n
Ainsi (A − A0 )Q = B 0 − B. Or,
10
et
deg(B − B 0 ) ≤ max(deg(B), deg(B 0 )) < deg(Q)
ce qui implique que deg(A − A0 ) ≤ 0; la seule possibilité c’est que A − A0 = 0; donc A = A0
et par conséquent B = B 0 .
Exemples :
Divisibilité dans K [X]
Soient A, P ∈ K [X] . On dit que A divise P ou P est divisible par A et on note A0P s’il
existe un polynôme Q ∈ K [X] tel que P = AQ. Dans ce cas A est un diviseur de P et P
est un multiple de A
Proposition.
1) ∀A ∈ K [X] , on a A | A .
2) ∀A, P ∈ K [X] , on a (A | P et P | A ⇐⇒ ∃α ∈ K tel que P = αA) : On dit que A et P
sont associés.
3) ∀A, B, C ∈ K [X] , on a (A | B et B | C ⇐⇒ A | C) .
Démonstration : Facile
Proposition.
Démonstration : Immédiate
Division euclidienne.
11
Si n < q, alors on peut prendre A = 0 et B = P.
Si n ≥ q, on construit le polynôme P1 = P − abnq QX n−q ; le terme de plus haut degré de ce
nouveau polynôme est strictement inférieur à n car son terme de degré n est nul ( on a ch
oisi le coefficient devant Q volontairement pour cela). On applique l’hypothèse de récurrence
au polynôme P1 ainsi obtenu; il existe donc A1 et B1 deux polynômes de K [X] tels que
P1 = A1 Q + B1
.
deg(B1 ) < deg(Q)
Ainsi (A − A0 )Q = B 0 − B. Or,
deg ((A − A0 )Q) = deg(Q) + deg(A − A0 ) = deg(B − B 0 )
et
deg(B − B 0 ) ≤ max(deg(B), deg(B 0 )) < deg(Q)
ce qui implique que deg(A − A0 ) ≤ 0; la seule possibilité c’est que A − A0 = 0; donc A = A0
et par conséquent B = B 0 .
Remarques.
1) Cette division est applé aussi division suivant les puissances décroissantes.
2) ∀A, B ∈ K [X] , B divise A si, et seulement si, le reste de la division euclidienne de A par
B est nul. .
3) ∀A, B ∈ K [X] on a
−∞ si deg(A) < deg(B)
deg(Q) = .
deg(A) − deg(B) sinon
4) Soit P ∈ K [X] tel que deg(P ) ≥ 1 et soit a ∈ K. Effectuons la division euclidienne de P
par (X − a).Alors il existe un unique couple (Q, R) ∈ K [X]2 tel que
P = (X − a)Q + R
.
deg(R) < 1
12
Ainsi le polynôme R est constant (éventuellement nul).
D’autre part, Pe(a) = (a − a)Q(a)
e + R(a),
e donc Pe(a) = R(a)
e = R. D’où P = (X − a)Q+
P (a).
e
Exercice 1
Soient n ∈ N− {0, 1} , H et S les deux polynômes définis par :
H = (X − 1)2n − X n+1 + 1 et S = X 2 − X.
Déterminer le reste de la division euclidienne de H par S.
Exercice 1(solution)
Soient n ∈ N− {0, 1} , H et S les deux polynômes définis par :
On a (X − 1)2n − X n+1 + 1 = (X 2 − X) Q + aX + b.
Pour X = 0 on obtient 2 = b.
Pour X = 1 on obtient 0 = a + b.
Ainsi R = −2X + 2.
Polynômes irréductibles.
Définition. Soit P ∈ K [X] .
1) On dit que P est irréductible (ou premier) si et seulement si deg(P ) ≥ 1 et P n’admet
comme diviseur dans K [X] que les constantes non nulles et ses polynômes associés.
2) On dit que P est réductible (ou non premier) si et seulement si P n’est pas irréductible.
En d’autres termes
Remarques.
1) Tout polynôme associé à un polynôme irréductible est irréductible.
2) Tout polynôme de degré 1 est irréductible.
3) Il découle de l’inclusion R [X] ⊂ C [X] , que tout polynôme à coefficients réels, premier
dans C [X] est premier dans R [X] .
13
Soit P ∈ K [X] de degré ≥ 1. Alors P admet une décomposition en produits de polynômes
irréductibles, unique à l’ordre près des facteurs et à constants de ∈ K − {0} multiplicatives
près.i.e.
YN
P =a Piαi
i=1
N
Piαi s’appelle la décompositiuon primaire (ou décomposition
Q
Remarque L’écriture P = a
i=1
de Gauss) de A dans K [X] .
Racines.
1. Racines simples
Définition. Soient P ∈ K [X] et α ∈ K. On dit que α est une racine de P (on zéro de P )
si et seulement P (α) = 0. (en réalité P]
(α) = 0)
Exemples.
1. P = X 2 − 3X + 2. On P (1) = 0
2. P = X 2 + X + 1. On P (j) = 0.
Racines multiples
Définition. Soient P ∈ K [X], α ∈ K et k ∈ N∗ .
1. On dit que α est une racine de P d’ordre au moins k si et seulement (X − α)k divise P.
2. On dit que α est une racine de P d’ordre exactement k si et seulement (X − α)k divise P
et (X − α)k+1 ne divise pasP.
Vocabulaire.
L’entier k est appelé l’ordre de multiplicité de la racine α dans le polynôme P.
Si k = 1, on dit que la racine α est simple.
14
Si k = 2, on dit que la racine α est double.
Si k = 3, on dit que la racine α est triple.
Soient P ∈ K [X], α ∈ K et k ∈ N∗ .
αest une racine de P d’ordre exactement k ⇐⇒ P (α) = P 0 (α) = · · · = P (k−1) (α) = 0 et P (k) (α) 6= 0.
Exercice 2
Donner le reste de la division euclidienne de P = (cos α + X sin α)n par (X 2 + 1) où n ≥ 4,
n ∈ N.
Exercice (co)
2
En effectuant la division euclidienne de P = (cos α + X sin α)n par (X 2 + 1) on obtient
l’existence de deux polynômes Q et R tels que
P = (X 2 + 1)2 Q + R
avec
deg(R) < 4
2
Comme i et −i sont les racines doubles de (X 2 + 1) alors on obtient
P (i) = R(i) einα = −ai − b + ci + d
e−inα
P (−i) = R(−i) = ai − b − ci + d
⇐⇒
P 0 (i) = 0
R (i)
n sin αe i(n−1)α
= −3a + 2bi + c
0 0 −i(n−1)α
P (−i) = R (−i) n sin αe = −3a − 2bi + c
1
a = − 2 sin nα + n2 sin α cos(n − 1)α
n
b = sin α sin(n − 1)α
⇐⇒ 2
c = 2 sin nα + n2 sin α cos(n − 1)α
1
n
d = sin α sin(n − 1)α + cos nα
2
Par suite
1 n n
R = − sin nα + sin α cos(n − 1)α X 3 + sin α sin(n − 1)α X 2 +
2 2 2
1 n n
sin nα + sin α cos(n − 1)α X + sin α sin(n − 1)α + cos nα
2 2 2
2
est le reste de de la division euclidienne de P = (cos α + X sin α)n par (X 2 + 1) .
15
Etude de C [X] et de R [X]
Conséquences.
1. Les polynômes irréductibles de C [X] sont les polynômes de degré 1.
2. Tout polynôme de C [X] admet au moins une racine dans C.
3. Un polynôme de degré n admet exactement n racines dans comptées autant de fois que
la multiplicité des racines.
4. Soit P ∈ C [X] , alors
où λ ∈ C, α1 , α2 , · · · αk ∈ C et k, s1 , s2 , · · · sk ∈ N.
Lemme
Etude de R [X]
Proposition. soit P ∈ C [X] .
h i
P ∈ R [X] ⇐⇒ ∀z ∈ C, P (z) = P (z)
Conséquences.
1. Un polynôme de R [X] de degré impair admet au moins une racine réelle.
2. Soit P ∈ R [X] . Alors le nombre de racine non réelles est un nombre pair ( car si α soit
un zéro de P d’ordre k alors α est aussi un zéro de P d’ordre k.
Théorème.Soit P un polynôme réel non constant. P est le produit de polynômes de degré
16
2. Les polynômes du second degré à discriminant strictement négatif.
Remarques.
2. Pour factoriser dans R [X] on peut ”passer” par R [X] puis ”marier” les conjuguées.
PGCD-PPCM
Définition : Soient P, Q ∈ K [X] . Le plus grand commun diviseur unitaire à P et Q est un
polynôme D de degré le plus grand possible qui divise à la fois P et Q. On note
D = P GCD(P, Q) = P ∧ Q.
M = P P CM (P, Q) = P ∨ Q.
Définition : Soient P, Q ∈ K [X] . On dit que P et Q sont premiers entre eux lorsque
P ∧ Q = 1.
En particulier
et
H diviseur commun à P et Q ⇐⇒ H est un multiple de M = P P CM (P, Q).
Proposition : Soient A, B, C ∈ K [X] .
1. Si (A ∧ C = 1 et B ∧ C = 1) alors (AB ∧ C = 1) .
2. Si (A ∧ B = 1) alors (An ∧ B n = 1) .
17
3. Si (B ∧ C = 1 et C divise AB) alors (C divise A) .
P ∧ Q = Q ∧ R.
En d’autres termes l’ensemble des diviseurs communs à P et Q est égal à ’ensemble des
diviseurs communs à Q et R.
Il en résulte que
P ∧ Q = Q ∧ R0 = · · · = Rn
En d’autres termes le dernier reste non nul dans l’algorithme d’Euclide fournit le P GCD de
P et Q.
Exercice
Soient
A = 4X 3 + 6X 2 − 22X − 12 et B = X 6 − 8X 4 − 8X 2 − 9
Déterminer A ∧ B et A ∨ B.
Exercice (Solution)
Quand on veut calculer le P GCD de deux polynômes, on se refère généralement à l’algorithme
d’Euclide. L’ennui, c’est que les calculs sont ici fastidieux... Donc, soit le prof est cruel, ...
etc.. soit il s’est trompe. Absurde donc (si, si!). Conclusion, il y a forcement une autre
methode. La seule chance est qu’un de ces polynomes soit factorisable. On peut aller donc
18
en toute confiance vers la recherche de racines evidentes. On voit que 2 est racine de A donc
(X − 2) divise A et il en résulte après la division euclidienne de A par (X − 2) que
Fractions rationnelles
I) Le corps K (X)
1) L’ensemble K (X)
Notation. On note K (X) l’ensemble des fractions à une indéterminée et à coefficients dans
K.
P
Remarques. Soit P ∈ K [X] , alors P = ∈ K (X) . Ainsi K [X] ⊂ K (X) .
1
19
On définit sur K (X) une addition par
A C AD + BC
+ = ∈ K (X) .
B D BD
Démonstration.
De même on définit sur K (X) une multiplication par
A C AC
× = ∈ K (X) .
B D BD
Démonstration. en exercice.
2. FractionsA irréductibles.
Définition. Soit F = ∈ K (X) . On dit que F est une fraction irréductible si et seulement
B
A
si A ∧ B = 1. On dit alors que est la forme réduite de F.
B
Exemples
X2 + X − 2
-) F = 2
X + 4X + 4
X 7 (X + 1)
-) F =
X 3 + 2X
Proposition. Toute fraction rationnelle admet une forme réduite c’est-à-dire une écriture
irréductible.
3.Degré d’une fraction rationnelle.
A
Définition. Soit F = ∈ K (X) . On appelle degré de F qu’on note deg(F ) l’entier relatif
B
deg(F ) =deg(A) -deg(B) .
Soient F, G ∈ K (X) .
1.deg(F ) ∈ ∈ Z ∪ {−∞} .
2. deg(F + G) ≤ M ax (deg(F ), deg(G))
3.deg(F G) = deg(F ) + deg(F ).
4. Par convention deg(0K(X) ) = −∞.
20
4. Dérivée formelle d’une fration rationnelle.
A
Définition. Soit F = ∈ K (X) . On appelle dérivée de F qu’on note F 0 la fraction
B
rationnelle 0
0 A A0 B − AB 0
F = = .
B B2
A C
Proposition. Soient F = ∈ K (X) et G = ∈ K (X) . Alors
0 B D
A
i) = A0 .
1 0 0 0
A C A C
ii) + = + .
B D 0 B D
0 0
AC A C A C
iii) = + .
BD B D B D
Exemples :
X 2 + 2X + 1
1. F = : les zéros : 1(double) et les pôles i et −i(simples)
X2 + 1
X 7 (X + 1)
2. F = : les zéros : 0(d0ordre7) et −1(simple) et les pôles j, j et 1(simples)
X3 − 1
21
P
Définition. Les fractions rationnelle de la forme avec deg(P ) < deg(Q) et Q irréductible
Qk
dans K [X] sont appelés les éléments simples deK (X) .
Si Q est de degé l, on dit que la fration rationnelle est du lième espèce
Exemples.
N N0
αi βj
(X 2 + bj X + cj ) avec 1 ≤ j ≤ N 0 , b2j − 4cj < 0 alors
Q Q
Si K = R alors B = (X − ai )
i=1 j=1
N αi
!! N0 βj
X X Aik X X δjk X + λjk
F =E+ k
+ .
i=1 k=1
(X − ai ) j=1 k=1
(X 2 + bj X + cj )k
22
a) le cas d’un pôle simple.
A
Soit F = une fraction rationnelle admettant a comme pôle simple. Alors il existe un
B
polynôme Q tel que B = (X − a)Q avec Q(a) 6= 0. D’après le théorème fondamental de la
décomposition en éléments simples il existe λ ∈ K et A1 ∈ K [X] tels que
λ A1
F = + .
X −a Q
Cherchons λ.
λ A1 A A1 A
On a F = + donc (X − a) = λ + (X − a) ou encore (X − a) =
X −a Q B Q (X − a)Q
A1
λ + (X − a) .
Q
A A1 A (a)
D’où = λ + (X − a) . Ainsi pour X = a, on obtient = λ.
Q Q Q (a)
Or B = (X − a)Q donc B 0 = (X − a)Q0 + Q. Finalement
A(a)
λ= .
B 0 (a)
A
Soit F = une fraction rationnelle admettant a comme pôle d’ordre α. Alors il existe un
B
polynôme Q tel que B = (X − a)α Q avec Q(a) 6= 0. D’après le théorème fondamental de la
décomposition en éléments simples il existe λ1 , λ2 , · · · , λα ∈ K et A1 , E ∈ K [X] tels que
λ1 λ2 λα A1
F =E+ + 2 + ··· + α + .
(X − a) (X − a) (X − a) Q
Cherchons λα .
λ1 λ2 λα A1 αA α λ1 λ2
On a F = + 2 +· · ·+ α+ donc (X−a) = (X−a) + +
(X − a) (X − a) (X − a) Q B (X − a) (X − a)2
A A1
ou encore = λ1 (X − a)α−1 + λ2 (X − a)α−2 + · · · + λα + (X − a)α .
Q Q
A (a)
Ainsi pour X = a, on obtient = λα .
Q (a)
Or B = (X − a)α Q donc B 0 = α(X − a)α−1 Q + (X − a)α Q0 . Finalement B (α) (a) = α!Q(a)
et par suite
α!A(a)
λα = (α) .
B (a)
23
A
Soit F = une fraction rationnelle admettant 0 comme pôle d’ordre α. Alors il existe
B
un polynôme Q tel que B = X α Q avec Q(0) 6= 0. D’après le théorème fondamental de la
décomposition en éléments simples il existe a1 , a2 , · · · , aα ∈ K et A1 , E ∈ K [X] tels que
a1 a2 aα A1
F =E+ + 2 + ··· + α + .
X X X Q
Cherchons a1 , a2 , · · · , aα .
Effectuons la division suivant les puissances croissantes de A par Q à l’ordre (α − 1). Alors
donc
A (aα + aα−1 X + aα−2 X 2 + · · · + a1 X α−1 ) Q + X α R aα aα−1 a1 R
F = = = + + · · · + + .
B X αQ X α X α−1 X Q
En vertu de l’unicité de la décomposition on obtient d’un seul coup a1 , a2 , · · · , aα .
Exemple
1
F =
X 3 (X 2
+ X + 1)
b) Le cas général.
A
Soit F = une fraction rationnelle admettant a comme pôle d’ordre α. Alors il existe un
B
polynôme Q tel que B = (X − a)α Q avec Q(a) 6= 0. D’après le théorème fondamental de la
décomposition en éléments simples il existe a1 , a2 , · · · , aα ∈ K et A1 ∈ K [X] tels que
a1 a2 aα A1
F =E+ + 2 + ··· + α + .
(X − a) (X − a) (X − a) Q
Cherchons a1 , a2 , · · · , aα .
A(X + a)
Considèrons la fraction rationnelle G(X) = F (X + a) = .
X α Q(X + a)
On se ramène ainsi au cas précédent.
Exemple
1
F = .
X 3 (1 − X)7
24
a) Utilisation de la parité :
Si de plus F est paire ou impaire alors (−a) est également un pôle de F , de même multiplicité
que a.La partie relative à (−a) s’écrit
a) Utilisation de la conjugaison :
A
On suppose que F = est une fraction à coefficients réels et a ∈ C/R. Alors la partie
B
polaire relative au pôle (a) s’écrit
λ1 λ2 λα
+ 2 + ··· + avec λ1 , λ2 , · · · , λα ∈ C.
(X − a) (X − a) (X − a)α
β1 β2 βα
+ 2 + ··· + avec β1 , β2 , · · · , βα ∈ C.
(X − a) (X − a) (X − a)α
Résumons-nous :
Pour décomposer sur R une fraction rationnelle irréductible F.
• Si a est un pôle d’ordre k de la fraction, multiplier par (X − a)k puis remplacer X par
a.
A
• Si a est un pôle d’ordre k de la fraction, c’est-à-dire F = (X−a) k on effectue le change-
Q
ment de variable Y = X − a puis effectuer la division suivant les puissances croissantes
à l’ordre (k − 1) de A par Q.
α
• Multiplier par (X 2 + pX + q) puis remplacer X par une racine complexedu trinôme
X 2 + pX + q.
25
• Des connaissances de parité permettent d’avoir des relations entre certains coefficients.
• Faire tendre X vers +∞, après avoir multiplié par un facteur approprié.
Mes quizzes
Question. Répondre par Oui ou Non aux assertions suivantes et justifier la réponse par
une démonstration ou un contre exemple, selon le cas.
On désigne par BbbK le corps R ou C.
Q.1
Pour tout P, Q ∈ K [X] , on a :
Q.2
Pour tout P, Q ∈ K [X] , on a :
Q.3
Un polynôme est une suite stationnaire d’éléments de K.
Q.4
Un polynôme est une suite croissante d’éléments de K.
Q.5
Pour tout P ∈ C [X] , on a
P ∈ R [X] ⇐⇒ ∀z ∈ C P (z) = P (z) .
Q.6
Un polynôme à coefficients réels est une fonction de R dans R de la forme P (X) = an X n +
an−1 X n−1 + · · · + a1 X + a0 .
Q.7
Un polynôme est une suite croissante d’éléments de K.
Q.8
Pour tout P, Q ∈ C [X] , on a
Q.9
26
deg(0K[X] ) = +∞.
Q.10
val(0K[X] ) = −∞.
Q.11
Pour tout P ∈ C [X] et α ∈ C on a
deg(αP ) = deg(P ).
Q.12
Pour tout P ∈ C [X] , et α ∈ C on a
val(αP ) = val(P ).
Q.13
Pour tout P ∈ K [X] , on a
Q.14
Pour tout P ∈ K [X] , on a
deg(P 0 ) = deg(P ) − 1.
Q.15
La loi ◦ est commutative et associative dans K [X] .
Q.16
La loi ◦ est distributive à gauche dans K [X] .
Q.17
Il existe P ∈ K [X] tel que (2X 2 − 5) P = 1.
Q.18
n
ak (X − α)k ∈ K [X] . Alors
P
Soient n ∈ N, α ∈ K et P =
k=0
∀k ∈ N, 1 ≤ k ≤ n, ak = P (k) (α) .
Q.19
Le quotient de la division euclidienne de (X 2 + X + 2) par X 3 + 3X 2 + X − 8 est nul.
Q.20
Le reste de la division euclidienne de X 3 + 3X 2 + X − 8 par (X 2 + X + 2) est un polynôme
de degré 2.
Q.21
Pour tous P, Q ∈ K [X] , on a :
P ≡ 0mod(Q) ⇐⇒ P divise Q.
Q.22
27
Pour tous P, Q ∈ K [X] , on a
P ≡ 0mod(Q) ⇐⇒ Q divise P.
Q.23
Pour tous P, Q, R ∈ K [X] , on a
P divise QR et P ∧ Q = 1 ⇐⇒ P divise R.
Q.24
Pour tous P, Q ∈ K [X] , on a
Q.25
Pour tout P ∈ C [X] , on a
Q.26
Pour tout P ∈ R [X] , on a
Q.27
Pour tout P ∈ C [X] , on a
P divise 0.
Q.28
Pour tout P ∈ C [X] , on a
0 divise P ⇐⇒ P = 0.
Q.29
Pour tous P, Q, R ∈ K [X] , on a
Q.30
Pour tous P, Q ∈ K [X] , on a
P divise Q =⇒ P 2 divise Q2 .
Q.31
Tout polynôme de C [X] est scindé sur C.
Q.32
Les polynômes irréductibles de R [X] sont de degré 1 ou 2.
Q.33
Si α est une racine d’ordre k de P alors α est une racine d’ordre k de P.
Q.34
28
X 8 + 1 n’a pas de racines réelles donc (X 8 + 1) est irréductible dans R [X] .
Q.35
X 4 + X 2 + 1 est irréductible dans R [X] .
Q.36
Pour tousP, Q ∈ C [X] , on a
Q.37
Pour tous A, B ∈ K [X] , on a
Q.38
Pour tous A, B ∈ K [X] ,on a
(A ≡ Bmod X 2 ) ⇔ X 2 divise (A − B) .
Q.39
Les polynômes A = (X − 2) (X 2 + X + 1) et B = (X − 2) (X 2 + 1) sont premiers entre eux.
Q.40.
On a
X + 2 divise X 8 − 16X 4 .
Q.41
Soit P ∈ K [X] alors
P ∧ X(X + 1) = 1 =⇒ X divise P.
Q.42
Le degré d’un polynôme de R [X] sans racine réelle est un entier pair.
Q.43
Soit P ∈ K [X] alors si 2 est une racine de P et de P 00 alors 2 est une racine de P 0 .
Q.44
Le polynôme X 3 − 2X 2 + X − 2 est divisivle par (X − 2)2 .
Q.45
Soit P ∈ K [X] alors si 2 est une racine de P 0 et de P 00 alors 2 est une racine de P d’ordre
au moins 2.
Q.46
Tout polynôme de K [X] admet au moins une racine.
Q.47
Les polynômes suivants sont irréductibles dans R [X]
P1 = 5, P2 = X 3 + 1, P3 = X 2 + 2X + 2.
Q.48
Soient P, Q ∈ C [X] , on a
P divise Q =⇒ P 0 divise Q0 .
29
Q.49
Soient P, Q ∈ C [X] , on a
P divise Q =⇒ P X 2 divise Q X 2 .
Q.50
Soient P, Q ∈ C [X] , on a
P ∧ Q = 1 =⇒ P 0 ∧ Q0 = 1.
Q.51
Le quotient de la division euclidienne de X 2 + 2 par X 3 − 3X 2 + 1 est nul.
Q.52
Le reste de la division euclidienne de X 2 + 2 par X 3 − 3X 2 + 1 est nul.
Q.53
Le reste de la division euclidienne de X 5 − 3X 2 + 1 par X 2 + 1 est un polynôme de degré
≤ 2.
Q.54
Pour tout n ∈ N, le reste de la division euclidienne de X n par X − 1 vaut 1.
Q.55
Pour tout n ∈ N, le reste de la division euclidienne de X 8n par X − 1 vaut 1.
Q.56
La fraction suivante est un élément simple de R (X)
2X + 1
F = .
X3 + 1
Q.57
La fraction suivante est un élément simple de R (X)
2X 2 + 1
F = .
X2 − X + 1
Q.58
La fraction suivante est un élément simple de R (X)
3X − 2
F = .
(X 2 + 2X + 1)5
Q.59
La fraction suivante est un élément simple de R (X)
5X − 6
F = .
3X 2 − 2
Q.60
La fraction suivante est un élément simple de C (X)
5i
F = .
(X − j)15
30
Q.61
On a
K [X] ⊂ K (X)
Q.62
Soit la fraction rationnelle
P 2X 2
F= = 4 .
Q X −1
Q.63
Soit la fraction rationnelle
P X2
F= = 4 .
Q X + X2 + 1
Q.64
Soit la fraction rationnelle
P 2X 4 + 5X 3 − 2
F= =
Q X4 − 1
Alors la partie entière de F est nulle.
31