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Chapter 2

Polynômes et Fractions Rationelles

K désigne soit l’ensemble des nombres réels R, soit l’ensemble des nombres complexes C.

2.1 Polynômes à coefficients dans K.

Définition 2.1 1. On appelle monôme toute expression de la forme ak X k , où ak est un élément de


K appelé coefficient du monôme, et X une variable indéterminée.

2. On appelle polynôme à une indéterminée X sur K, l’expression définie par


i=n
X
P (X) = a0 + a1 X + a2 X 2 + . . . + an−1 X n−1 + an X n = ai X i ; n ∈ N,
i=0

où les nombres réels (ai )0≤i≤n sont appelés les coefficients du polynôme P .

3. On appelle fonction polynômiale f associée au polynôme P , l’application définie par :

f : K → K
x → P (x) = a0 + a1 x + a2 x2 + . . . + an−1 xn−1 + an xn .

4. On appelle polynôme nul le polynôme dont tous les coefficients (ai )0≤i≤n sont nuls.

5. (a) Si P 6= 0, on appelle degré de P le plus grand entier naturel n vérifiant an 6= 0 et on le note par
deg P . Dans ce cas le coefficient an est appelé le coefficient dominant de P .
(b) Si P est nul, alors par convention deg(P ) = −∞.

6. (a) On dit que P est un polynôme unitaire, si le coefficient dominant est égale à 1.
(b) On appelle polynôme constant tout polynôme de la forme P (X) = a0 avec a0 ∈ K. Si de plus
a0 6= 0, alors deg P = 0.

7. (a) L’ensemble de tous les polynômes à une indéterminée à coefficients dans K est noté K[X].
(b) L’ensemble des polynômes à coefficients dans K de degré inférieur ou égal à n est noté Kn [X].

Kn [X] = {P ∈ K[X] | deg(P ) ≤ n}

Exemples 2.1 1. X 2023 − 1 est unitaire de degré 2023.

2. Q(X) = 4 est un polynôme constant.

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20 CHAPTER 2. POLYNÔMES ET FRACTIONS RATIONELLES

2.1.1 Structure de l’ensemble des polynômes K[X].


La somme de deux polynômes, le produit de deux polynômes, le produit d’un polynôme par un scalaire et
la composition de deux polynômes sont des polynômes. Plus précisément :
Soient P = an X n + an−1 X n−1 + · · · + a1 X + a0 et Q = bm X m + bm−1 X m−1 + · · · + b1 X + b0 , deux polynômes
à coefficients dans K.

1. -Égalité.
On dit que P et Q sont égaux et on note P = Q si n = m et ai = bi pour tout i ∈ {0, 1, ..., n}.

2. - Addition. Quitte a permuter P et Q et a prendre les coefficients bm+1 = bm+2 = ... = bn = 0 , on


suppose que m ≤ n, on définit la somme des deux polynômes et on note P + Q par :

P + Q = (an + bn )X n + (an−1 + bn−1 )X n−1 + · · · + (a1 + b1 )X + (a0 + b0 ).

3. -Multiplication. On définit le produit des deux polynômes P et Q on Xnote P × Q par :


P × Q = cr X r + cr−1 X r−1 + · · · + c1 X + c0 avec r = n + m et ck = ai bj pour k ∈ {0, . . . , r}.
i+j=k

4. -Multiplication par un scalaire. Si λ ∈ K alors, on définit la multiplication du polynôme P par le


scalaire λ et on note λ · P , le polynôme dont le i-ème coefficient est λai .

λ · P = λan X n + λan−1 X n−1 + · · · + λa1 X + λa0 .

5. -Composition. On définit la composée des deux polynômes P et Q et on note P ◦ Q par :

P ◦ Q = a0 + a1 Q + a2 Q2 + . . . + an Qn .

Exemples 2.2 1. Soient les polynômes P (X) = X 2 + X + 1 et Q(X) = −X 2 − 2X + 1 alors

P (X) + Q(X) = −X + 2 et
P (X) × Q(X) = −X 4 − 3X 3 − 2X 2 − X + 1.

2. (X 2 + 1) ◦ (X − 2) = (X − 2)2 + 1 = X 2 − 4X + 5, et (X − 2) ◦ (X 2 + 1) = X 2 + 1 − 2 = X 2 − 1.

Remarques 2.1 Pour tout polynôme P ∈ K[X] et a ∈ K, P ◦ (X + a) sera noté P (X + a).

2.1.2 Propriétés :
1. (K[X], +, ×) est un anneau commutatif, on pourra utiliser la formule du binôme: Pour (P, Q) ∈
K[X]2 et n ∈ N , on a
Xn
(P + Q)n = Cnk P k Qn−k
k=0

et
n
X
P n − Qn = (P − Q) P k Qn−1−k .
k=0

2. (Degré de la somme, du produit, de la composée)


Soient P et Q deux polynômes à coefficients dans un corps K. Alors:

(a) deg(P + Q) ≤ max(deg(P ), deg(Q)); de plus


i. Si deg(P ) 6= deg(Q), alors deg(P + Q) = max(deg(P ), deg(Q)).
2.1. POLYNÔMES À COEFFICIENTS DANS K. 21

ii. Si deg(P ) = deg(Q) = n, alors :


• si an + bn = 0, deg(P + Q) < max(deg(P ), deg(Q)).
• si an + bn 6= 0, deg(P + Q) = max(deg(P ), deg(Q)).
(b) i. ∀λ ∈ K∗ , deg(λ.P ) = deg(P ).
ii. deg(P Q) = deg(P ) + deg(Q).
(c) Si deg(Q) ≥ 1, deg(P ◦ Q) = deg(P ) × deg(Q).

3. (intégrité) K[X] est intègre, c’est à dire: ∀P, Q ∈ K[X], P × Q = 0 ⇔ P = 0 ou Q = 0.

4. (éléments inversibles) Soit P ∈ K[X], alors ∃Q ∈ K[X], tel que P × Q = 1 ⇔ P ∈ K∗ .

Exemples 2.3 Pour tout n ∈ N ∗ , P (X) = (X 2 + 1)n − (X 2 − 1)n est de degré 2n − 2 et de coefficient
dominant 2n. En effet
On a deg(P ) ≤ 2n grâce à la propriété précédente. En utilisant la formule du binôme, on observe que :
• le coefficient en X 2n est nul;
• le coefficient en X 2n−1 est nul (il n’apparait que des puissances paires de X dans P ) ;
• le coefficient en X 2n−2 est 2n(toujours par la formule du binôme) :

nX 2n−2 − (−nX 2n−2 ) = 2nX 2n−2 .

Ainsi P est bien de degré 2n − 2 et de coefficient dominant 2n.


Exercise 2.1 Déterminer tous les polynômes P satisfaisant

P (X 2 ) = (X 2 + 1)P (X).

Solution :

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22 CHAPTER 2. POLYNÔMES ET FRACTIONS RATIONELLES

2.1.3 Division euclidienne dans K[X].

Définition 2.2 Soient A, B deux polynômes de K[X] avec B 6= 0.

1. Divisibilité: On dit que B divise A et on note B/A, s’il existe Q ∈ K[X] tel que A = BQ. .
On dit aussi que A est multiple de B ou que A est divisible par B.

2. Polynômes associés: On suppose que A 6= 0. Alors (A/B et B/A) ⇔ (∃λ ∈ K\{0} telque B = λA).
On dit alors que les deux polynômes A et B sont associés.

3. Polynômes irréductibles : Un polynôme A ∈ K[X] est irréductible dans K[X] si deg A ≥ 1 et A


n’admet comme diviseurs dans K[X] que les polynômes constants et les polynômes associés à A.

Théorème 2.1 (Division euclidienne) Soient A, B deux polynômes de K[X] tels que B 6= 0. Alors
il existe un unique couple (Q, R) de polynômes vérifiant:

A = BQ + R avec deg R < deg B

Q est appelé le quotient et R le reste et cette écriture est la division euclidienne de A par B.

Proof. Unicité. Si A = BQ + R et A = BQ0 + R0 , alors B(Q − Q0 ) = R0 − R. Or deg(R0 − R) < deg B.


Donc Q0 − Q = 0.Ainsi Q = Q0 , d’où aussi R = R0 .
Existence. On montre l’existence par récurrence sur le degré de A.
-Si deg A = 0 et deg B > 0, alors A est une constante, on pose Q = 0 et R = A. Si deg A = 0 et deg B = 0,
on pose Q = A/B et R = 0.
-On suppose l’existence vraie lorsque deg A ≤ n − 1. Soit A = an X n + · · · + a0 un polynôme de degré
n(an 6= 0). Soit B = bm X m + · · · + b0 avec bm 6= 0.
Si n < m on pose Q = 0 et R = A.
an n−m
Si n ≥ m on écrit A = B · X + A1 avec deg A1 ≤ n − 1. On applique l’hypothèse de récurrence à A1
bm
: il existe Q1 , R1 ∈ K[X1 tels que A1 = BQ1 + R1 et deg R1 < deg B. Il vient:

an n−m
A = B( X + Q1 ) + R1 .
bm
an n−m
Donc Q = X + Q1 et R = R1 conviennent.
bm

Remarques 2.2 1. La condition deg R < deg B signifie R = 0 ou bien 0 ≤ deg R < deg B. De plus
R = 0 si et seulement si B|A.

2. Tout polynôme de degré 1 de K[X] est irréductible dans K[X]. En effet soit A ∈ R[X], avec deg A = 1
et supposons que A = BQ avec Q, B ∈ R[X]. Comme deg(A) = 1 = deg B + deg Q, alors (deg B = 0
et deg Q = 1) ou (deg B = 1 et deg Q = 0). Ainsi A n’admet comme diviseurs dans K[X] que les
polynômes constants et les polynômes associés à A,ainsi A est irréductible dans K[X].

3. La notion de polynôme irréductible dépend du corps K. Par exemple, X 2 + 1 est irréductible sur R
mais pas sur C puisqu’il peut s’écrire X 2 + 1 = (X − i)(X + i). Montrons que X 2 + 1 est irréductible
sur R: supposons que X 2 + 1 s’écrive X 2 + 1 = AB avec A, B ∈ R[X]. Si deg(A) = 1, alors A = aX + b
avec (a, b) ∈ R∗ ×R et −b/a ∈ R serait racine de X 2 + 1 ce qui est impossible. Donc deg(A) = 0 ou
deg(A) = 2 (dans ce cas deg(B) = 0).
2.1. POLYNÔMES À COEFFICIENTS DANS K. 23

Exemples 2.4 Réalisation pratique de la division euclidienne. On pose la division :

X4 − X3 + 3X 2 + 1 X2 + 3X + 1
X4 + 3X 3 + X2 X2 − 4X + 14
− 4X 3 + 2X 2 + 1
− 4X 3 − 12X 2 − 4X
14X 2 + 4X + 1
14X 2 + 42X + 14
− 38X − 13

Ainsi X 4 − X 3 + 3X 2 + 1 = (X 2 + 3X + 1)(X 2 − 4X + 14) − 38X − 13.


2
(X −4X + 14) est le quotient et −38X − 13 le reste de la division euclidienne de X 4 − X 3 + 3X 2 + 1
par X 2 + 3X + 1).
Exercise 2.2 1. Calculer le quotient et le reste de la division euclidienne de X 5 + 2X 3 − 3X − 2 par
X 3 + X + 1.
2. Quel est le reste de la division euclidienne de (X + 1)n − X n − 1 par X 2 + 3X + 2.
Solution :

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2.1.4 Dérivation dans K[X].


Formule de Leibnitz - Formule de Taylor.
Pn
Définition 2.3 1. On appelle dérivée formelle d’un polynôme P = k=0 pk X k le polynôme
n
X n−1
X
P0 = kpk X k−1 = (i + 1)pi+1 X i
k=1 i=0
24 CHAPTER 2. POLYNÔMES ET FRACTIONS RATIONELLES

2. Soit P ∈ K[X]. On définit par itération les polynômes dérivés successifs de P par
³ ´0
P (0) = P et P (n) = P (n−1) pour tout n ≥ 1.

Exemples 2.5 Soit a ∈ K et soit n ∈ N. Pour tout p ∈ N, on a:


½ n!
n(n − 1) · · · (n − p + 1)(X − a)n−p = (n−p)! (X − a)n−p si p ∈ {0, 1, ..., n}
((X − a)n )(p) =
0 si p > n
Propriétés Soient P, Q ∈ K[X] des polynômes.
(1) On a P 0 = 0 ⇔ P est constant.
(2) Si deg(P ) ≥ 1, on a deg(P 0 ) = deg(P ) − 1.
(3) La dérivation est linéaire: pour tout λ, µ ∈ K, (λP + µQ)0 = λP 0 + µQ0 .
(4) (P × Q)0 = P 0 × Q + P × Q0 .
(5) (P ◦ Q)0 = Q0 × (P 0 ◦ Q)
(6) Si deg(P ) = n, alors P (k) = 0 pour tout k > n.
(7) Pour tout λ, µ ∈ K et n ∈ N, (λP + µQ)(n) = λP (n) + µQ(n) .
(8) (Formule de Leibnitz) Soient P, Q ∈ K[X] des polynômes, n ∈ N. On a:
n
X
(P × Q)(n) = Cnk P (k) Q(n−k) .
k=0

Proof. On raisonne par récurrence sur n, en utilisant la propriété (4) précédente.


(9)(Formule de Taylor)
Pour tout polynôme P ∈ K[X] de degré n ∈ N, pour tout a ∈ K, on a:
n
X P (k) (a)
P (X) = (X − a)k .
k!
k=0

En particulier, on a la (Formule de Taylor-Young)


n
X P (k) (0)
P = Xk.
k!
k=0

Proof. La formule est satisfaite pour P = 0. Montrons par récurrence sur n ∈ N la propriété P(n) : pour
Xn
P (k) (a)
tout polynôme P tel que deg(P ) = n, P = (X − a)k .
k!
k=0
• Initialisation: Si deg(P ) = 0, P est constant, donc P = P (a). Ainsi P(0) est vraie.
• Hérédité: Soit n ∈ N et supposons P(n) vraie. Soit P ∈ K[X] tel que deg(P ) = n + 1. Alors deg(P 0 ) = n
et par hypothèse de récurrence,
n
X 0 n
X
0 P (k) (a) P (k+1) (a)
P == (X − a)k = (X − a)k .
k! k!
k=0 k=0

n+1
X P (k) (a)
Soit Q = (X − a)k . On a
k!
k=0

n+1
X n+1
X P (k) (a)
P (k) (a)
Q0 = k(X − a)k−1 = (X − a)k−1
k! (k − 1)!
k=1 k=1
n
X P (k+1) (a)
= (X − a)k = P 0
k!
k=0
0
donc (Q − P ) = 0. Ainsi Q − P est constant. En prenant la valeur en a, on obtient Q − P = Q(a) − P (a) =
P (a) − P (a) = 0, donc P = Q et on a prouvé P(n + 1). En conclusion, ∀n ∈ N, P(n) est vraie.
2.1. POLYNÔMES À COEFFICIENTS DANS K. 25

2.1.5 Racine d’un polynôme, Ordre de multiplicité.

Définition 2.4 Soient P ∈ R[X], a ∈ R et k ∈ N∗

1. On dit que a est une racine (ou un zéro) de P si et seulement si P (a) = 0.

2. On dit que a est une racine de P d’ordre de multiplicité k (k ≤ deg P ) si (X − a)k divise P (X) et (X −
a)k+1 ne divise pas P (X). Autrement dit il existe un plynôme Q ∈ R[X] tel que P = (X −
a)k Q avec Q(a) 6= 0.

(a) Si k = 1, on dit que a est une racine simple de P.

(b) Si k = 2, on dit que a est une racine double de P.

Proposition 2.1 1. a est une racine de P si et seulement si X − α divise P (X).

2. a est une racine d’ordre de multiplicité k si et seulement si

P (a) = P 0 (a) = ... = P (k−1) (a) = 0, et P (k) (a) 6= 0.

b
Exemples 2.6 1. Tout polynôme de degré 1 a une racine: la racine de aX + b est − .
a

2. Pour un polynôme de degré 2, l’existence de racines dépend du corps K: par exemple X 2 + 1 n’a pas
de racine dans R, il a les racines ±i dans C.

p
X
3. Si z ∈ C est racine de P = ak X k ∈ R[X], alors z est aussi racine de P , puisqu’en prenant le
k=0
p
X p
X
k
conjugué, on a: ak z = 0 ⇒ ak z k = 0. Cette propriété est fausse si P ∈ C[X].
k=0 k=0

4. Considérons le polynôme P = X 3 − X + 6. On voit que −2 est racine évidente de P . Par la proposition


précédente, P se factorise par (X + 2). Pour obtenir sa factorisation, on peut:
• soit écrire P = (X + 2)(aX 2 + bX + c), développer et procéder par identification des coefficients;
• soit faire la division euclidienne de P par (X + 2) : le quotient correspond à l’autre facteur de la
factorisation;
• soit par la méthode de Horner (voir paragraphe suivante)

5. Considérons P = X 5 − 7X 4 + 19X 3 − 25X 2 + 16X − 4. On a P (1) = P 0 (1) = P 00 (1) = 0. Donc 1 est


racine de P de multiplicité au moins 3.

Exercise 2.3 1. Montrer que 1 est une racine double du polynôme P (X) = X 3 − X 2 − X + 1.

2. Montrer que (X − 2) et (X + 3) divisent le polynôme P (X) = X 2 + X − 6.


26 CHAPTER 2. POLYNÔMES ET FRACTIONS RATIONELLES

Solution :

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Théorème 2.2 Un polynôme à valeurs réelles de degr é n ≥ 1 admet au plus n racines réelles distinctes.

2.1.6 Méthode de Horner et Applications


La méthode de Horner est un procédé pratique et rapide pour effectuer la division Euclidienne d’un polynôme
P ∈ K[X] par (X − a)m , où a ∈ K et m est un entier positif vérifiant m ≤ deg(P ).

Méthode de Horner pour le calcul de P (a).


On commence par décrire la méthode dans le cas particulier où m = 1. Soit

P = an X n + an−1 X n−1 + · · · + a1 X + a0 ∈ K[X]

un polynôme de degré n. La division Euclidienne de P par X − a s’écrit:

P = (X − a)Q + P (a). (2.1)


Comme Q = bn−1 X n−1 + · · · + b1 X + b0 ∈ K[X].
n
X n
X
k
(X − a)Q = (bk−1 − abk )X , b−1 = bn = 0 et comme P = ak X k , alors en utilisant l’équation 2.1,
k=0 k=0
on conclut que ak = bk−1 − abk ∀k = n, n − 1, . . . , 1. avec bn = 0 et P (0) = a0 = −ab0 + P (a).
Il s’ensuit que les coefficients du polynôme Q sont déterminés en utilisant l’itération rétrograde suivante:

bn = 0
bk−1 = abk + ak ∀k = n, n − 1, . . . , 1.
P (a) = ab0 + a0 .

L’algorithme de Horner précédent est représenté par le taleau de Horner suivant:


2.1. POLYNÔMES À COEFFICIENTS DANS K. 27

Tableau de Horner
P an an−1 · · · ak ak−1 · · · a1 a0 Reste
a 0 bn−1 · · · bk bk−1 · · · b1 b0 P (a) = ab0 + a0 .

Exemples 2.7 En utilisant la méthode de Horner, effectuer la division Euclidienne dans R[X] de P =
4 3 2
3X − 2X + 5X − 7X + 3 par X − 2. En déduire P (2).
Proof. Le tableau de Horner qui correspond à la division Euclidienne de P par X − 2, est donné par:
3 −2 5 −7 3 Reste
2 0 3 4 13 19 P (2) = ab0 + a0 = 2 × 19 + 3 = 41
Il s’ensuit que P = (X − 2)(3X 3 + 4X 2 + 13X + 19) + 41 et que P (2) = 41.

Remarques 2.3 Le calcul de P (2) par la méthode de Horner est beaucoup plus simple qu’un calcul
direct. En effet, le calcul direct de P (2) est donné par:
3 × 24 − 2 × 23 + 5 × 22 − 7 × 2 + 3 = 10.

Méthode de Horner pour la division Euclidienne par (X − a)m .


La généralisation de la méthode de Horner pour la division Euclidienne de P par (X −a)m , où m ≤ deg P = n
se fait comme suit. Puisque
P = (X − a)Q1 (X) + P (a), deg Q1 = n − 1,
alors en appliquant la méthode de Horner à Q1 , on obtient
Q1 = (X − a)Q2 (X) + Q1 (a), deg Q2 = n − 2. Il s’ensuit que
P = (X − a)2 Q2 (X) + (X − a)Q1 (a) + P (a).
En répétant cette technique m − 2 autre fois, on obtient la division Euclidienne de P par (X − a)m , donnée
par:
P = (X − a)m Qm (X) + Qm−1 (a)(X − a)m−1 + · · · + Q1 (a)(X − a) + P (a).
Noter que le polynôme Qm ainsi que les valeurs de Qi (a), i = 1, m − 1, sont donnés par le tableau de Horner
à m lignes suivant:

Tableau de Horner à m lignes


P an an−1 an−2 · · · ak ak−1 ··· a1 a0 Reste
a 0 b1,n−1 b1,n−2 · · · b1,k b1,k−1 · · · b1,1 b1,0 P (a) = ab0 + a0 .
a 0 0 b2,n−2 · · · b2,k b2,k−1 · · · b2,1 b2,0 Q1 (a)
..
··· ··· . ···
a 0 0 ··· ··· 0 bm,n−m · · · bm,1 bm,0 Qm−1 (a)

Exemples 2.8 En utilisant la méthode de Horner, effectuer la division Euclidienne dans R[X] de P =
X 4 + 3X 3 + 2X 2 + X + 1 par (X − 3)3 .
Proof. Le tableau de la division Euclidienne de P par (X − 3)3 est donné par:
P 1 3 2 1 1 Reste
3 0 1 6 20 61 P (3) = 184.
3 0 0 1 9 47 Q1 (3) = 202
3 0 0 0 1 12 Q2 (3) = 83
Il s’ensuit que P = (X + 12)(X − 3)3 + 83(X − 3)2 + 202(X − 3) + 184.
28 CHAPTER 2. POLYNÔMES ET FRACTIONS RATIONELLES

Méthode de Horner et développement de Taylor:

Soit P ∈ K[X] un polynôme de degré n. Il est clair que la méthode de Horner pour la division Euclidienne
de P par (X − a)n , fournit le développement de Taylor de P au point a, suivant:

P = P (a) + (X − a)Q1 (a) + · · · + (X − a)n−1 Qn−1 (a) + (X − a)n Qn (a).

(X − a)2 00 (X − a)n (n)


De plus, puisque P = P (a) + (X − a)P 0 (a) + P (a) + · · · + P (a),
2! n!
alors la méthode de Horner fournit aussi les différentes dérivées de P au point a, par la formule

P (k) (a) = k!Qk (a), k = 1, n.

Exemples 2.9 Le tableau de Horner représentant la division Euclidienne de P = X 4 +3X 3 +2X 2 +X +1


par (X − 3)4 est donné par:

P 1 3 2 1 1 Reste
3 0 1 6 20 61 P (3) = 184.
3 0 0 1 9 47 Q1 (3) = 202
3 0 0 0 1 12 Q2 (3) = 83
3 0 0 0 0 1 Q2 (3) = 15

Il s’ensuit que P = 184 + 202(X − 3) + 83(X − 3)2 + 15(X − 3)3 + (X − 3)4 est le développement de Taylor
de P au point a = 3.

Racines et ordre de multiplicité avec la méthode de Horner:

La méthode de Horner permet de déterminer ordre de multiplicité d’une racine d’un polynôme.

Exemples 2.10 Soit P (X) = X 4 + X 3 − 3X 2 − 5X − 2. L’idée est de montrer que −1 est un zéro de
P et trouver son ordre de multiplicité à l ’aide de la méthode de Horner. On résume tout ce travail dans un
seul tableau (tableau de Horner complet).

P 1 1 −3 −5 −2 Reste
−1 0 1 0 −3 −2 P (−1) = 0.
0
−1 0 0 1 −1 −2 Q1 (a) = P (−1)
1! =0
P 00 (−1)
−1 0 0 0 1 −2 Q2 (a) = 2! = 0
000
P (−1)
−1 0 0 0 0 1 Q2 (a) = 3! = −3 6= 0

P admet une racine −1 d ’ordre 3 (racine triple).

Exercise 2.4 En utilisant la méthode de Horner, donner la formule de Taylor pour le polynôme P (x) =
4 3 2
3x − 2x + 5x − 7x + 2 au point x = 1.
2.1. POLYNÔMES À COEFFICIENTS DANS K. 29

Solution :

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2.1.7 Décomposition en polynômes irréductibles dans C[X] et R[X].


Polynômes scindés

Définition 2.5 On dit qu’un polynôme P ∈ K[X] de degré n ≥ 1 est scinde s’il peut être factorise en
produit de n polynômes du premier degré de K[X], c’est a dire s’il existe λ ∈ K et a1 ; ..., an ∈ K distincts
ou non tels que : P = λ(X − a1 ) × ... × (X − an ):
c’est a dire aussi, en regroupant les racines distinctes avec leurs ordres de multiplicité : P = λ(X − a1 )α1 ×
... × (X − ak )αk

Remarques 2.4 1. Un polynôme est scinde si et seulement si la somme des ordres de multiplicité de
ses racines est égale a son degré.

2. La notion de polynôme scindé dépend du corps K. Par exemple, considéré : X 2 + 1 = (X − i)(X + i)


est scindé sur C, mais pas sur R car i 6∈ R.

Exemples 2.11 Le polynôme X n − 1 est scindé dans C. En effet, on connaît n racines distinctes de ce
2ikπ
polynôme, les racines n-ìèmes de l’unité e n Puisque le polynôme X n − 1 est de degré n et unitaire, on
obtient grâce à la propriété précédente précédente:
n−1
Y 2ikπ
Xn − 1 = (X − e n ).
k=0

Remarques 2.5 Un polynôme P ∈ K[X] est scindé et irréductible sur K si et seulement si deg(P ) = 1.

Exercise 2.5 Montrer qu’un polynôme réel de degré 3 n’est jamais irréductible.
30 CHAPTER 2. POLYNÔMES ET FRACTIONS RATIONELLES

Solution :

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Factorisation des polynômes dans C[X]

Théorème 2.3 (Théorème de d’Alembert-Gauss) Tout polynôme non constant de C[X] possède
au moins une racine dans C.
On traduit cette propriété en disant que C est algébriquement clos.
Preuve. Admis ¤
On a la conséquence suivante de ce résultat.
Proposition 2.2 1. Tout polynôme non nul de C[X] est scindé.

2. Les polynômes irréductibles de C[X] sont les polynômes de degré 1.

3. Tout polynôme P de C[X] se factorise de façon unique (à l’ordre près des facteurs) en produit de
polynômes irréductibles de C[X] sous la forme:
Y
P (X) = λ (X − ai )αi .
i=1

Proof. (1) Montrons par récurrence la propriété P(n) : tout polynôme de C[X] de degré n est scindé.
• Initialisation: P ∈ K∗ est bien scindé par définition, donc P(0) est vraie.
• Hérédité: Soit n ∈ N et supposons P(n) vraie. Soit P de degré n + 1. D’après le Théorème de d’Alembert
Gauss, P admet au moins une racine a ∈ C. Alors (X − a) divise P et il existe Q ∈ K[X] tel que
P (X) = (X − a)Q(X). Or deg(Q) = n et par hypothèse de récurrence, Q est scindé :

Q = λ(X − a1 ) · · · (X − an ).

Ainsi P = λ(X − a)(X − a1 ) · · · (X − an ) est scindé, et P(n + 1) est vraie. On conclut par principe de
récurrence.
(2) On a déjà que les polynômes de degré 1 sont irréductibles. Réciproquement, soit P un polynôme
irréductible. Par le Théorème de d’Alembert Gauss, il existe a tel que P (a) = 0. Il existe donc Q ∈ K[X]
tel que P = (X − a)Q. Comme de plus P est irréductible, on en déduit que Q ∈ K∗ et que P est de degré 1.
(3) Soit P un polynôme de degré ≥ 1 de C[X]. D’après, (1) P est scindé sur C[X], d’où l’existence d’une
telle factorisation. L’unicité à l’ordre des facteurs près résulte du fait que λ est le coefficient dominant de
P, a1 , · · · , ak les racines de P et a1 , · · · , ak leurs multiplicités, donc des éléments déterminés par le
polynôme P .

Factorisation des polynômes dans R[X]

Proposition 2.3 1. Les polynômes irréductibles de R[X] sont


• les polynômes de degré 1;
• les polynômes de degré 2 à discriminant strictement négatif.
2.1. POLYNÔMES À COEFFICIENTS DANS K. 31

2. Tout polynôme P de R[X] se factorise de façon unique (à l’ordre près des facteurs) en produit de
polynômes irréductibles de R[X] sous la forme:
p
Y q
Y
P (X) = λ (X − ai )αi (X 2 − (zj + z j )X + zj z j )sj
i=1 j=1
Yp Yq
2
= λ (X − ai )αi (X 2 − 2<(zj )X + |zj | )sj
i=1 j=1

Proof. (1) On a déjà vu que les polynômes de degré 1 sont irréductibles. Soit P un polynôme de degré 2
à discriminant strictement négatif et A, B ∈ R[X] tels que P = AB. Si deg(A) = 1, P aurait une racine
réelle. Donc deg(A) = 0 ou deg(A) = 2 (et alors deg(B) = 0). Reste à montrer que ce sont les seuls, on le
fera après avoir établi la décomposition.
(2) Soit P de degré ≥ 1 appartenant à R[X]. Alors P est scindé dans C[X] et on peut l’écrire comme suit
(les multiplicités des racines complexes conjuguées sont égales):
p
Y q
Y
P (X) = λ (X − ai )αi (X − zj )sj (X − z j )sj
i=1 j=1

avec a1 , · · · , ap les racines réelles de P, z1 , z1− , · · · , zq , zq− les racines complexes non réelles de P . En
effectuant le produit des facteurs conjugué, on obtient la factorisation réelle suivante:
p
Y q
Y
P (X) = λ (X − ai )αi (X 2 − (zj + z j )X + zj z j )sj
i=1 j=1
Yp Yq
2
= λ (X − ai )αi (X 2 − 2<(zj )X + |zj | )sj
i=1 j=1

D’où l’existence de la factorisation. L’unicité découle alors du fait que λ est le coefficient dominant de
P, a1 , · · · , ap les racines réelles de P et a1 , · · · , ap leurs multiplicités, z1 , z1− , · · · , zq , zq− les racines
complexes non réelles de P et s1 , · · · , sq leurs multiplicités. Or ces éléments sont déterminés uniquement
par le polynôme P .
Montrons que les seuls polynômes irréductibles sont de degré 1 et de degré 2 à 4 < 0 : si P n’est pas de
l’une de ces deux formes, alors :
• soit deg(P ) = 2 et 4 ≥ 0 : P est réductible dans R[X], puisqu’il se factorise en produit de deux polynômes
de degré 1 ;
• soit deg(P ) ≥ 3 : P est réductible d’après la factorisation obtenue en (2).

Remarques 2.6 Pour factoriser sur R, on peut factoriser sur C, puis regrouper les termes complexes
conjugués (comme dans la preuve précédente).

Exemples 2.12 1. Factorisons X 4 + 1 dans R[X].


• Méthode 1 : On cherche la factorisation de X 4 + 1 dans C[X] pour commencer. On cherche pour
π kπ
cela les solutions de z 4 = −1. Ce sont les racines 4iemes de −1 = eiπ : zk = ei 4 +i 2 avec k = 0, · · · , 3.
On a z0 = z3 , z1 = z2 . Ainsi X + 1 a quatre racines complexes distinctes. Puisque X 4 + 1 est de
4

Y3
degré 4 et unitaire, on obtient : X 4 + 1 = (X − zk ) factorisation dans C[X]
k=0

X4 + 1 = (X − z0 )(X − z0 )(X − z1 )(X − z1 )


= (X 2 − 2<(z0 )X + |z0 |2 )(X 2 − 2Re(z1 )X + |z1 |2 )
√ √
= (X 2 − 2X + 1)(X 2 + 2X + 1)
32 CHAPTER 2. POLYNÔMES ET FRACTIONS RATIONELLES

• Méthode 2 : On utilise l’astuce suivante:


³√ ´2
X4 + 1 = (X 2 + 1)2 − 2X 2 = (X 2 + 1)2 − 2X
√ √
= (X 2 − 2X + 1)(X 2 + 2X + 1).

C’est la factorisation irréductible de X 4 + 1 dans R[X] car ces deux polynômes sont à discriminant
strictement négatif.
2. Factorisons 2X 4 (X − 1)3 (X 2 + 1)2 (X 2 +X + 1) dans R[X]. P (X) = 2X 4 (X − 1)3 (X 2 +1)2 (X 2 + X + 1)
est déjà décomposé en facteurs irréductibles dans R[X] alors que sa décomposition
√ dans C[X] est
2iπ −1 + i 3
P (X) = 2X 4 (X − 1)3 (X − i)2 (X + i)2 (X − j)(X − j 2 ) où j = e 3 = .
2
3. Factorisons le polynôme X n − 1 dans C[X] et dans R[X](n ≥ 1). On a déjà obtenu la factorisation
dans C[X] :
n−1
Y 2ikπ
Xn − 1 = (X − e n ).
k=0

Pour obtenir la factorisation dans R, on doit distinguer les cas n pair et n impair.
• Si n = 2k est pair, on a en regroupant les termes complexes conjugués:
k−1
Y 2ijπ −2ijπ
X 2k − 1 = (X − 1)(X + 1) (X − e n )(X − e n )
j=1
k−1
Y 2jπ
= (X − 1)(X + 1) (X 2 − 2 cos( )X + 1).
j=1
n

• Si n = 2k + 1 est impair, on a de même:


k
Y k
Y
2ijπ −2ijπ 2jπ
X 2k+1 − 1 = (X − 1) (X − e n )(X − e n ) = (X − 1) (X 2 − 2 cos( )X + 1)
j=1 j=1
n

Par Exemple : • Si n = 4 = 2 × 2 est pair, on a en regroupant les termes complexes conjugués:


2−1
Y 2ijπ −2ijπ
X4 − 1 = (X − 1)(X + 1) (X − e n )(X − e n )
j=1
iπ −iπ
= (X − 1)(X + 1)(X − e 2 )(X − e 2 )
= (X − 1)(X + 1)(X − i)(X + i)
Dans C[X]
π
= (X − 1)(X + 1)(X 2 − 2 cos( )X + 1).
2
= (X − 1)(X + 1)(X 2 + 1).
Dans R[X]

• Si n = 3 = 2 × 1 + 1 est impair, on a de même:


1
Y 2ijπ −2ijπ
X3 − 1 = (X − 1) (X − e 3 )(X − e 3 )
j=1
2iπ −2iπ
= (X − 1)(X − e 3 )(X − e 3 )
Dans C[X]

= (X − 1)(X 2 − 2 cos( )X + 1)
3
2
= (X − 1)(X + X + 1)
Dans R[X]
2.1. POLYNÔMES À COEFFICIENTS DANS K. 33

Noter qu’on peut montrer ces résultats par la décomposition dans R[X] puis dans C[X]
¡ 2 ¢2
X4 − 1 = X − 1 = (X 2 − 1)(X 2 + 1)
= (X − 1)(X + 1)(X 2 + 1).
Dans R[X]
2
= (X − 1)(X + 1)(X 2 − (i) ).
= (X − 1)(X + 1)(X − i)(X + i)
Dans C[X]

et
¡ ¢
X3 − 1 = (X − 1) X + X 2 + 1
Dans R[X]
2iπ −2iπ
= (X − 1)(X − e )(X − e 3 )
3
Dans C[X]
√ √
1−i 3 1+i 3
= (X − 1)(X + )(X + )
Dans C[X] 2 2

Exercise 2.6 1. Décomposer X 4 − 6X 3 + 9X 2 en produit de facteurs irréductibles dans R[X].

2. En déduire une décomposition de P = X 4 − 6X 3 + 9X 2 + 9 en produit de facteurs irréductibles dans


C[X], puis dans R[X].
Solution :

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