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UNIVERSITE D’EBOLOWA UNIVERSITY OF EBOLOWA
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ECOLE NORMALE SUPERIEURE HIGHER TECHNICAL TEACHERS’
D’ENSEIGNEMENT TECHNIQUE TRAINING COLLEGE
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SUPPORT DE COURS
Année: 2022/2023
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Objectifs :
Appréhender les rôles de la technologie en éducation et savoir utiliser quelques concepts clés en
Technologie éducative ;
Descriptif :
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INTRODUCTION
L’informatisation de l’éducation est souvent présentée comme étant une réalité incontournable à
l’orée du XXIième siècle. Au sein de la vaste littérature qui concerne l’introduction des nouvelles
technologies de l’information et de communication (NTIC) dans le milieu scolaire, nous
retrouvons la thèse soutenue par de nombreux chercheurs, praticiens et administrateurs voulant
qu’inéluctablement, les NTIC " moderniseront " l’École et permettront à toute une génération
d’étudiant(e)s d’accéder à une société dite de l’information. Cette interprétation est
technologiquement déterminée et fait l’économie d’une discussion approfondie concernant les
conditions socioculturelles auxquelles doit faire face l’école contemporaine en voie
d’informatisation.
Les dernières préconisations en matière de renforcement des capacités des enseignants tendent à
affirmer que la meilleure démarche pour aider les enseignants à être plus professionnels est de
leur offrir l’opportunité d’accéder à une gamme d’outils, de démarches et de techniques
pédagogiques parmi lesquelles l’enseignant fera un choix judicieux. Ce choix est fonction de son
parcours et de sa conception la plus actuelle des principes et paradigmes d’enseignement et
d’apprentissage. L’outil informatique et notamment les ressources disponibles sur la toile
mondiale permettent d’offrir cette gamme variée de choix pédagogiques.
Par ailleurs, il est aujourd’hui établi que l’enthousiasme suscité par l’utilisation des technologies
de l’information et de la communication (TIC) par les enseignants et les apprenants a généré
beaucoup d’espoir d’amélioration de la qualité des processus d’enseignement, d’apprentissage et
d’évaluation. Cet enthousiasme a également suscité beaucoup de raisonnements simplistes sur
l’amélioration automatique de l’apprentissage par la simple utilisation des technologies
numériques dans l’éducation.
Si l’école à pour missions de mieux préparer les populations aux défis de la société,
l’intégration des TIC est à son tour, selon Karsenti, l’occasion idéale de repenser la pédagogie, la
conception de l’école, tant au point de vue de l’enseignement qu’à celui de l’apprentissage. Le
contexte d’intégration éducative des TIC permet aux apprenants de se former aux outils
(Ingénierie éducative) et à l’utilisation pédagogique des outils.
On peut d’emblé se poser la question pourquoi le elearning et l’intérêt porté sur la technologie
éducative. Les réponses se trouvent à différents niveaux scalaires.
L’Afrique a besoin de cadres bien formés pour atteindre les objectifs de développement aux
niveaux continental, sectoriel, et local. Les bailleurs de fonds internationaux et les gouvernants
africains encouragent de ce fait le eLearning.
Au niveau national, le Cameroun, conscient des enjeux du contexte éducatif au XXI ème siècle,
invite les acteurs de l’éducation à relever le défi de la réforme du système éducatif. Ce qui oblige
l’intégration des technologies éducatives dans les systèmes d’apprentissage.
Les moyens pour atteindre les objectifs éducatifs par eLearning, sont nombreux et
complémentaires. Ils facilitent l’accès aux ressources (syllabus, exercices, cours elearnig, vidéo,
etc) ; aux services (tutorat à distance, outils de communication, résolution d’exercices,
accompagnement etc) ; aux échanges collaboratifs à distance (via forums, chat, télécopie,
téléphone, emails.
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CHAPITRE 0 : CADRAGE GENERAL
1 -Terminologie de Base
ELearning : D’après la définition proposée par la commission européenne, il faut entendre par
eLearning, « l’utilisation des nouvelles technologies multimédia et de l’internet pour améliorer la
qualité de l’apprentissage en facilitant l’accès aux ressources et aux services, ainsi que les
échanges et la collaboration à distance.
Le elearning, ou apprentissage en ligne, est par conséquent une méthode d’apprentissage qui
repose sur la mise à disposition des contenus pédagogiques via un support électronique. Il
comprend aussi bien des outils, que des applications pédagogiques, que des contenus
pédagogiques.
Les formations en eLearning, sont très souvent des formations à distance, par opposition aux
formations en présentiel. Une formation à distance est assistée par ordinateur et accessible via
une connexion par internet ou par intranet. La pédagogie est moins frontale, elle est beaucoup
plus différenciée.
La mLearning : en raison de la mobilité sans cesse des individus et leur diverses occupations, il
est de plus en plus nécessaire d’en tenir compte dans les programmes éducatifs ce qui impose un
changement de la relation pédagogique, en facilitant l’apprentissage dans des situations de
mobilité d’où l’émergence du mLearning ou mobile Learning.
Les TICE : regroupent un ensemble d’outils conçus et utilisés pour produire, traiter, entreposer,
échanger, classer, retrouver et lire des documents numériques à des fins d’apprentissage.
PREMIER SENS : On entend par la, l’approche globale ou le système pédagogique touchant
toutes les étapes d’un système d’enseignement, de formation ou d’apprentissage.
La technologie éducative créée, utilise, et gère des processus technologiques et des ressources
éducatives pour aider à améliorer les performances scolaires des utilisateurs.
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DEFINITION CONSENSUELLE :
Une Nécessité d’apporter des solutions aux problèmes éducatifs en Afrique (pénurie
d’enseignants, insuffisances d’infrastructures d’accueil, insuffisances numériques et
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fonctionnelles des centres de documentation, isolement du cadre familiale, faible solidarité entre
étudiants, tricheries et plagiats etc).
Il existe de ce fait une université virtuelle africaine, son objectif principal est d’utiliser les TIC
pour apporter aux universités africaines des ressources éducatives de haute qualité, à un coût
moindre, et d’accroitre l’accès aux ressources éducatives pour la jeunesse africaine.
Pour soutenir des activités d’apprentissage, le choix des technologies éducatives doit être fait
avec beaucoup de sérieux, en tenant compte des facteurs tels que :
L’Environnement institutionnel ;
Formations aux Outils (Ingénierie éducative) : création des sites web, conception des didacticiels,
conception des jeux vidéo, conception des logiciels pour des taches précises
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Communication téléphoniques (télécopieur, téléphone, skype, etc)
L’Internet et l’Intranet
Un autre exemple de l'utilisation de la technologie sans l'aide d'outils ou de machines est bien
illustré par l'innovation révolutionnaire de la division du travail. Les travailleurs d'une usine
effectuaient auparavant toutes les opérations de fabrication d'un produit. Dans la nouvelle
approche, chacun n'a effectué que quelques opérations. Ainsi, l'accent technologique a été mis sur
l'amélioration des compétences et l'organisation du travail plutôt que sur les outils et les machines.
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Ce qui signifie en d’autres termes que la technologie est aussi liée à des innovations concernant
les systèmes d’organisation, les méthodes de travail, le savoir-faire ou le savoir tout court et tout
ce qui a trait à la connaissance. Ainsi, Saettler (2004, p. 4) suggère cette définition faisant de la
technologie toute connaissance pratique systématisée, fondée sur l'expérimentation et/ou la
théorie scientifique, qui renforce la capacité de la société à produire des biens et des services, et
qui s'incarne dans des compétences, une organisation ou des machines productives.
La naissance des outils numériques et leur apparition dans les environnements éducatifs ont laissé
présager beaucoup d’espoir quant aux problèmes qu’ils allaient permettre de résoudre surtout
dans les situations d’enseignement-apprentissage. Certains ont fait des transpositions rapides en
faisant passer ces outils des contextes qui les ont vu naître vers les contextes éducatifs dans
lesquels elles auraient les mêmes performances. Ainsi, on a attribué à ces outils des fonctions et
une productivité en pensant que les systèmes éducatifs en place pouvaient les adapter facilement.
Rapportés par Alain Chaptal, les propos suivants de Thomas Edison qui a inventé le phonographe,
reflètent le niveau d’euphorie dans lequel les innovations technologiques avaient enfermé les
esprits : « les livres seront bientôt obsolètes dans les établissements scolaires. Les élèves
apprendront par l’œil. Il est possible d’enseigner toutes les branches du savoir humain en se
servant du film. Notre système scolaire sera complètement transformé dans dix ans » (Chaptal,
1994, p. 1). La pratique des outils technologiques dès leur apparition était beaucoup plus mue par
des « conceptions de l’apprentissage qui seront d’abord de type mécaniste avec Pavlov,
Thorndike, Watson et Skinner » (Bordeleau, 1999, p. 11). En réalité, il n’a pas assez été pris en
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compte les spécificités du monde de l’éducation très mouvant impliquant des acteurs non-
mécaniques face à des innovations qui ne lui étaient pas destinées à priori et qui, dans leur
fonctionnement, traduisaient des considérations à la limite mécanistes (Bordeleau, 1999). Ainsi
commence une nouvelle ère de questionnement des outils technologiques en tant qu’artéfacts
pouvant permettre des conceptions d’usages multiples destinés à enseigner, à apprendre ou à
manager un système scolaire. Et donc en tant qu’artéfacts au sens de Rabardel (1995), il est
possible d’inscrire ces outils dans des usages dédiés ou adaptés. Et il est désormais admis dans la
communauté scientifique que les outils technologiques peuvent toujours servir, ont des potentiels
divers mais à condition que l’on puisse les inscrire dans des usages. Le constat de l’efficacité ou
de la non efficacité d’une technologie face à une situation pédagogique résulterait non pas de la
technologie elle-même mais sûrement de la manière dont elle est utilisée pour prendre en charge
la situation, autrement dit son usage. C’est l’avis des chercheurs Lei & Zhao (2007) qui livrent
une définition assez détaillée de l’usage des technologies : L'usage de la technologie " est
l'application d'une fonction technologique pour résoudre des problèmes pratiques (Zhao, 2003).
Elle diffère des technologies spécifiques à bien des égards : Premièrement, une technologie est
un artefact, un produit et un outil. Elle a la capacité de résoudre certains problèmes, mais cette
capacité n'est réalisée que si elle est liée à des problèmes spécifiques, tandis que l'usage de la
technologie est le processus qui consiste à relier cette capacité à un problème pratique.
Deuxièmement, la technologie est constituée d'artefacts isolés et indépendants, tandis que son
usage se situe dans son contexte et est en rapport avec ses utilisateurs. "La même technologie a
des significations différentes selon les contexts (Peyton et Bruce, 1993). Elle peut être utilisée
différemment, par différentes personnes et dans différents contextes pour résoudre différents
problèmes ou atteindre différents objectifs (Zhao, 2003). Troisièmement, la technologie est un
produit final dans une phase statique, tandis que son usage est en constante évolution. (...) Enfin,
la technologie n'a qu'une seule forme. Lorsqu'elle est utilisée différemment par des personnes
différentes et dans des contexts différents pour résoudre des problèmes différents ou atteindre des
objectifs différents, la technologie originale prend des forms multiples, et une technologie devient
une technologie à usages multiples. En résumé, l'usage de la technologie est une technologie en
contexte.".
On part du principe que la situation pédagogique est composée d’objets divers. Les TIC dans
cette situation n’ont également qu’un rôle d’objet c’est-à-dire d’outil. En se référant à la théorie
de l’activité de Engeström (1987), l’un des fondateurs et Rabardel qui l’a actualisée (1995), nous
pouvons retenir une perception du rôle des TIC dans les situations d’E/A.
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Pour Rabardel, il faut faire une différence entre artefact et instrument.
L’artefact désigne « toute chose ayant subi une transformation, même minime, d'origine
humaine»
- Donc l’artefact donne naissance à l’instrument qui est le résultat de l’usage d’un outil. On peut
dire également que l’artefact est un outil
- Donc les objets matériels et symboliques sont des artefacts et sont susceptibles de devenir
instruments lorsqu’ils sont pris dans un processus d’interaction avec un sujet.
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- Dans ce processus d’interaction, le sujet manipule physiquement ou mentalement les objets
c’est-à-dire les artefacts en leur attribuant des fonctions ou en les adaptant aux connaissances
qu’il possède déjà.
En résumé :
1. Un artefact est une réalisation humaine élaborée pour un usage imaginé. Ex : un couteau de
cuisine
2. Un sujet utilise l’artefact avec une intention précise dans des usages non forcément
initialement prévus (schèmes d’utilisation). L’artefact devient un instrument. Ex: le couteau de
cuisine devient tournevis
3. L’artefact peut être modifié, transformé, enrichi pour mieux répondre aux situations d’usage -
Processus d’instrumentation par le sujet. Ex: le sujet se dote d’instruments adaptés à sa tâche à
partir des artefacts disponibles - Processus d’instrumentalisation de l’artefact. Ex: l’artefact est
transformé en instrument adapté à la tâche d’un sujet
- D’autre part, la transformation sur le plan cognitif du sujet lui-même : c'est l’instrumentation,
qui consiste en l’adaptation des connaissances du sujet à l’artefact ou en la création de nouvelles
connaissances.
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Dans le même prolongement, il faut considérer la situation d’Enseignement/Apprentissage
comme un processus d’interaction et une combinaison d’artefacts associant un contenu
disciplinaire (artefact didactique) et sa mise en œuvre (artefact pédagogique)
- Les choses se compliquent lorsqu’on veut intégrer dans ce processus un autre objet :
l’artefact technique. La combinaison de ces artefacts (didactique, pédagogique et technique) dans
une situation d’E/A n’est pas toujours équilibrée soit :
- ou l’intégration d’un objet technique a provoqué des ruptures d’équilibre. Ce sont ces ruptures
d’équilibre que Rabardel nomme : conflits instrumentaux c’est-à- dire qu’il s’est produit des
interférences dans le processus d’instrumentalisation et d’instrumentation des artefacts en
présence.
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CHAPITRE 2 : LES TECHNOLOGIES EDUCATIVES DANS LE CHAMP DES
SCIENCES DE L’EDUCATION
En nous appuyant sur les éléments qui nous ont permis de définir la "technologie", le lien entre
"éducation" et "technologie" est évident. La connaissance, les usages et le changement évoqués
pour définir la technologie sont des données fondamentales des sociétés humaines. Ils modifient
les façons de penser et de faire dans tous les domaines. En éducation également, il est question de
changement, de connaissances, d'outils et d'usages et donc de technologie. La technologie
éducative implique de multiples disciplines, de multiples activités, de multiples des gens, des
outils multiples et des occasions multiples de faciliter un changement significatif dans les
situations pédagogiques (Spector 2016). De nombreux outils et technologies ont été développés
pour aider les professionnels de l'éducation à s'acquitter de leurs responsabilités. D'après Spector
(2016) la technologie éducative peut être entendu comme ceci: "Educational technology involves
the disciplined application of knowledge for the purpose of improving learning, instruction,
and/or performance. The notion of disciplined application of knowledge is included here to
reflect the view that educational technology is an engineering discipline in the sense that
principles based on theory, past experience, and empirical evidence guide what professional
educational technologists do. These principles are derived from basic science and empirical
research in such areas as cognition, cybernetics, information science, human factors, learning
theory, mass communications, message design, organizational theory, and psychology." (La
technologie éducative implique l'application disciplinée des connaissances dans le but d'améliorer
l'apprentissage, l'enseignement et/ou la performance. La notion d'application disciplinée des
connaissances est incluse ici pour refléter le point de vue selon lequel la technologie éducative est
une discipline du génie en ce sens que des principes fondés sur la théorie, l'expérience passée et
les preuves empiriques guident le travail des professionnels en éducation. Ces principes découlent
de la science fondamentale et de la recherche empirique dans des domaines tels que la cognition,
la cybernétique, les sciences de l'information, les facteurs humains, la théorie de l'apprentissage,
les communications de masse, la conception des messages, la théorie organisationnelle et la
psychologie.) Traduction libre. Cependant, il importe de prendre en compte les précisions
suivantes concernant la prise en charge de la technologie éducative en général et des technologies
numériques en particulier.
À savoir
Un point de vue unique des Sciences de l’éducation sur la question des TIC ne peut être
envisagé vue la diversité des disciplines et savoirs qui constituent ce domaine (psychologie,
sociologie, didactique, etc.)
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L’approche des Technologies numériques en Sciences de l’éducation ne peut être que multi-
référencée surtout lorsque l'on s'interroge sur la question des usages mais aussi des non-usages
des outils technologiques.
Constat 1
L’approche techno-centrée, comme l’approche ethno-centrée sont rejetées car elles négligent la
dimension « totale» de la situation pédagogique. La présence voire l’ingérence d’un outil
quelconque ne peut être passée sous silence.
Constat 2
Le débat sur les outils numériques et l’Education n’est pas seulement limitée aux acteurs du
système éducatif.
Les TIC sont un sujet « à la mode » qui engendrent beaucoup de représentations soustendues
bien souvent (malheureusement!!) par des logiques commerciales: l’école est un marché et
l’amélioration de l’éducation est un enjeu mondial.
Constat 3
Les pratiques par les nouvelles formes de collaboration sont une voie de transformation de
l’acte pédagogique qui nécessitent une analyse pointue.
Constat 4
La tension entre le caractère immature des outils numériques vu leur apparition récente et le
constat de leur évolution rapide et continuelle doit pousser à une relativisation des affirmations
péremptoires quant à leur rôle en pédagogie.
Il faut d'emblée préciser que la technologie éducative ne s'arrête pas uniquement à l'étude des
outils numériques. On précise d'ailleurs plus haut que "l’histoire de la technologie éducative"
remonte plus loin en évoquant les savoirs qui ont été posés et diffusés par les cultures
préhistoriques grâce à des «pictogram», des signes et symboles illustrant leurs modes de vie. Elle
s'intéresse à toute situation éducative instrumentée par des objets, des outils pourvus que ces
derniers ne soient pas neutres. Les études sur les technologies numériques dans le champ de la
technologie éducative ont été accentuées surtout avec l’émergence et la vulgarisation des
innovations technologiques dans le domaine des outils informatiques en général, les ordinateurs
en particulier et des services tels que « internet ». Un engouement perceptible s’est dégagé dès
l’arrivée des premiers outils informatiques à la suite de l’euphorie suscitée par la « télévision
éducative » (Reiser & Dempsey, 2012). D’après ces auteurs, les premières expériences
pédagogiques avec usages d’outils informatiques ont vu le jour avec IBM qui a mis en place un
langage auteur de « CAI » c’est-à-dire « Enseignement Assisté par Ordinateur » destiné aux
établissements publics. Le tournant majeur est observé avec les micro-ordinateurs qui ont
démocratisé l’accès aux outils informatiques aussi bien pour les enseignants que pour les
apprenants dans les années 77 (Roblyer, 2002). Au regard des chiffres avancés, cet engouement a
pris une autre dimension avec l’innovation sur les ordinateurs personnels dans les années 80 car
leur utilisation à des fins pédagogiques est passé à « 40 percent of all elementary schools and
more than 75 percent of all secondary schools in the United States (Center for Social
Organization of Schools, 1983). » (40% de toutes les écoles élémentaires et plus de 75 pour cent
de toutes les écoles secondaires aux États-Unis) (Center for Social Organization of Schools)
(Reiser & Dempsey, 2012, p. 20). Les étapes de l'intégration des technologies numériques dans
les technologies éducatives. L’intégration des outils informatiques en éducation peut être
catégorisée en deux phases selon Roblyer (2002) : The Pre-microcomputer Era et The
Microcomputer Era (L'ère pré-microordinateur et L'ère du micro-ordinateur). Pour Leinonen
(2005), quatre grandes phases caractérisent l’histoire des outils numériques en éducation. Il s’agit
des phases suivantes (Figure 1) dont la dernière n’est pas prise en charge dans le décompte parce
que l’auteur suppose que, selon lui, nous sommes en plein dans la phase duSocial software et du
Free and open content. - Fin des années 1970 - début des années 1980 : programmation,
exercices et pratique ; - Fin des années 1980 - début des années 1990 : formation assistée par
ordinateur (CBT) avec multimédia ; - Début des années 1990 : Formation sur Internet (IBT) ; -
Fin des années 1990 - début 2000 : e-Learning ; - Fin 2000 : Logiciel social + contenu libre et
ouvert.
L’évolution des outils technologiques est surtout marquée par ajouts sur des innovations déjà
existantes car beaucoup d’outils sont des compléments à ceux qui les ont précédés et finissent
souvent par se combiner (Leinonen, 2005). Malgré quelques échecs et désenchantements, “a
series of failures than success stories” (une série d'échecs plutôt que des réussites) (Leinonen,
2005), les études sont encore nombreuses à chercher les meilleurs outils, les meilleures
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configurations, les meilleures design pour prouver l’efficacité des outils technologiques en
enseignement et apprentissage. Les outils numériques sont aujourd'hui des réalités du quotidien
au point qu'ils sont presque incontournables au regard de leur présence dans tous les secteurs.
Pour ce qui est de l’éducation, il s’agit maintenant d’évoluer vers de meilleurs usages bénéfiques
aux activités d’enseignement et d’apprentissage. Des changements de paradigmes commencent à
s’opérer chez les praticiens qui ne se limitent plus à promouvoir des activités autour du « drill and
practice »(exercice et pratique) mais « were having their students use technology for a much
wider array of instructional activities » (ont demandé à leurs élèves d'utiliser la technologie pour
un éventail beaucoup plus large d'activités d'enseignement) (Reiser & Dempsey, 2012, p. 21). Et
d’ailleurs, des pratiques sont en train de se révéler en termes de réussite. Il s’agit des usages
collaboratifs signalés comme étant “the only proof-of-concept cases of using computers in the
school and university environments for learning, are the small-scale experiments with CSCL
(Computersupported Collaborative Learning) tools such as the classical CSILE (and Knowledge
Forum)” (les seuls cas de preuve de concept d'utilisation d'ordinateurs en milieu scolaire et
universitaire pour l'apprentissage sont les expériences à petite échelle avec les outils CSCL
(Computersupported Collaborative Learning) tels que le CSILE classique (et Knowledge Forum))
(Leinonen, 2005, p. 6).
Plusieurs études ont été effectuées sur les usages et des classifications en sont ressorties (24
typologies recensées par Basque & Lundgren-Cayrol (2003). Nous ne les listerons pas toutes
dans le cadre de ce chapitre, nous citerons juste celle de Basque & Lundgren-Cayrol (2003) qui a
l’avantage de réunir une bonne partie des études typologiques sur les usages dont celles de Taylor
(1980), Watts (1981), Jonassen (1995, 2000), Iiyoshi et Hannafin (1998), De Vries (2001).
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Source: Basque & Lundgren-Cayrol (2003)
Ces études s’orientent vers des outils technologiques précis mais elles spécifient des orientations
pédagogiques dans lesquelles il est possible de les inscrire.
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Apprendre de l’ordinateur Apprendre sur l’ordinateur Apprendre avec
l’ordinateur
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Consommation L’apprenante peut réaliser Lecture d’un livre interactif qui
interactive des interactions avec le permet la consultation d’un
contenu ou l’application. Les glossaire ou des vidéos quand
interactions peuvent présenter l’apprenante clique sur des mots.
différents niveaux de
complexité. Leçons interactives Moodle ou
Captivate qui combinent du texte
Devant ce type d’exerciseurs, et des questions à choix multiples.
certaines apprenantes
développent une démarche Plateformes d’apprentissage
d’essai et erreur superficielle, comme Netmaths
au cours de laquelle elles (mathématiques) ou Duolingo
réalisent plusieurs tentatives (langues) qui comprennent des
non réfléchies jusqu’à ce exercices interactifs permettant de
qu’elles trouvent des bonnes s'exercer.
réponses.
Programmation créative
(ressources interactives, jeux,
robotique éducative).
Programmation cocréative
(ressources interactives,
jeux, robotique éducative).
Parmi les usages aujourd’hui reconnus, nous distinguons la collaboration comme une pratique
majeure qui s’est développée à côté d’autres types d’usages.
Avec l’avènement des outils numériques, la culture des échanges et des interactions s’est
grandement développée. La société, de plus en plus numérisée, ploie sous la charge des
informations de natures diverses, venant de tous les horizons et obligeant souvent à
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l’interconnexion des sources. Ces situations nouvelles expliquent également l’indispensable
adaptation à laquelle les institutions éducatives sont obligées de s’inscrire pour répondre aux
défis nouveaux. C’est sur ces défis que nous invitent Resta & Laferrière (2007) repris par
Lonchamp (2008) lorsqu’il affirme : « au niveau macroscopique des politiques et des processus
institutionnels, l’apprentissage collaboratif assisté par ordinateur s’est imposé dans les esprits
comme une voie possible pour préparer les hommes à la société de la connaissance, pour
favoriser des apprentissages plus en profondeur que dans les démarches traditionnelles et pour
mieux répondre aux attentes de la ‘net génération’ ».
Au-delà des interactions entre pairs pour la promotion de l’apprentissage actif orienté vers
l’atteinte de buts d’apprentissage commun, l’apprentissage collaboratif se caractérise, entre autres,
par quelques aspects soulignés par Barkley, Cross, & Major (2014).
Le design intentionnel qui diffère du regroupement d’apprenants pour l’exécution d’une tâche.
Autrement dit, il ne suffit pas de regrouper des apprenants autour d’activités d’apprentissage pour
affirmer la mise en œuvre d’un apprentissage collaboratif.
La collaboration implique de « co-laborer » : deux expressions qui, prises dans leurs sens latins
signifient respectivement « avec » et « travailler ». Ainsi, l’apprentissage collaboratif oblige à
travailler avec l’autre ou avec d’autres.
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3.2.2 Les technologies de support à la collaboration
Les technologies qui permettent d’établir une collaboration entre des personnes sont assez
nombreuses mais le fait est que les études les concernant se mobilisent plus autour de ce qu’elles
permettent de faire qu’autour de l’outil en lui-même.
Les technologies de support à la collaboration renvoient en réalité aux outils de collaboration et,
dans la plupart des cas, aux outils en ligne ou en réseau. Elles sont assez diversifiées de par les
approches de conception et les usages souhaités. Elles sont des forums, des wikis, des blogs, des
outils d’écriture partagée ou de partage de fichiers ou d’écrans, des outils de gestion partagée de
projet, des outils de planification, etc. Le dénominateur commun de ces outils est d’offrir à des
personnes partageant quelque chose la possibilité de collaborer à son élaboration, c’est-à-dire
d’interagir par la parole ou l’écrit. En somme, le plus important est moins le moyen de collaborer
que ce qui sortira du processus de collaboration. Il n’en demeure pas moins également que les
moyens sont très importants dans ces processus de collaboration puisqu’ils en sont le véhicule
essentiel. Miyazoe & Anderson (2010) nous donnent un aperçu des principales caractéristiques de
ces supports de la collaboration.
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Time orientation Past and present Past to present Present
Certaines technologies sont développées en éducation selon certaines approches pour faciliter des
processus cognitifs mais il demeure que la qualité des outils ne peut se mesurer qu’à l’échelle de
la qualité des résultats qu’ils permettent de mettre en œuvre.
Les forums sont des espaces qui favorisent le dialogue entre des personnes et qui permettent aussi
de graver les interactions qui se sont déroulées. Il en existe plusieurs types dont les forums
généraux et surtout les forums d’apprentissage beaucoup plus complexes du point de vue de leurs
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approches, de leurs usages et orientations (Henri, Peraya, Charlier, & others, 2007; Miyazoe &
Anderson, 2010). Dans le domaine de l’enseignement-apprentissage instrumenté par des
dispositifs numériques, c’est un outil privilégié puisque qu’il permet des activités diverses
d’interaction en matière de construction des connaissances des participants. De ce point de vue,
les forums peuvent être considérés comme des espaces pédagogiques d’élaboration de textes
(Henri et al., 2007) pour ne pas dire des discours élaborés à des fins d’apprentissage. Le forum
est un espace pédagogique pour mener des activités d’apprentissage qui pourraient être
considérées également comme le reflet de l’activité cognitive des apprenants.
C’est un outil conçu pour supporter des échanges et il présente un intérêt particulier par le fait
qu’il permet de saisir les discours des personnes engagées durant tout un processus mais aussi
dans ses différentes significations en termes de transformations (Allaire et al., 2014). Lorsqu’un
individu est engagé dans un forum collaboratif, il devient membre d’un réseau de production et
de réflexion en partageant ses expériences et ses compréhensions dans un groupe avec lequel il
interagit. De cette interaction, c’est toute l’expérience et les connaissances du groupe qui en
subissent des transformations au regard des mêmes engagements expérientiels partagés par les
autres membres du forum d’apprentissage.
TRAVAUX DIRIGES
THEME 12: La Place des TIC dans l’accompagnement des apprenants à la maison
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THEME 13 : Faire un inventaire des technologies éducatives les plus utiles dans le procesus
enseignement/apprentissage
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BIBLIOGRAPHIE
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l’éducation, Paris, PUF, 312 p.
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