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SEANCE METHODOLOGIE : CONCLUSIONS EN MATIERE CIVILE

par Maître Alexandre HENRY

REDACTION DES CONCLUSIONS EN DEFENSE

I- REMARQUES GENERALES :

Au titre de la rédaction d’un acte de procédure, il peut vous être demandé de rédiger des conclusions
en défense, en réponse à l’argumentation de la partie demanderesse adverse, développée dans
l’assignation ou dans les dernières conclusions du demandeur, lesquelles sont accompagnées des
pièces adverses telles que mentionnées dans le bordereau annexé.

Au même titre que l’assignation, la rédaction des conclusions en défense implique, au niveau de la
méthodologie générale, une prise de connaissance des éléments du dossier, l’établissement d’une
chronologie (qui peut notamment être établie à l’aide de l’acte introductif d’instance, mais il faut ici
faire preuve de vigilance car l’acte de procédure élaboré par l’adversaire peut avoir - volontairement
ou non – « oublié » certains éléments de fait ou de droit afin de tenter de « gagner » le juge à sa cause),
l’identification du ou des points de droit avec, au besoin, un temps de recherche. Ces éléments ayant
déjà été développés dans le précédent document méthodologique, il est renvoyé, sur ces points, à ce
document.

Les conclusions en défense ont pour objet de répondre à l’argumentation adverse et de la contrer, ce
qui peut supposer, suivant les situations, une double stratégie :

- D’une part, une stratégie « défensive », à travers l’invocation et le développement de moyens


de défense (exceptions de procédure ; fins de non-recevoir ; défenses au fond) ;

- D’autre part, une stratégie « offensive », à travers notamment le développement de


demandes reconventionnelles1 ou de demandes additionnelles2 (si une demande
reconventionnelle a déjà été formée lors de précédentes conclusions en défense) ;

1
Article 64 du CPC : « Constitue une demande reconventionnelle la demande par laquelle le défendeur
originaire prétend obtenir un avantage autre que le simple rejet de la prétention de son adversaire ».
2
Article 65 du CPC : « Constitue une demande additionnelle la demande par laquelle une partie modifie
ses prétentions antérieures ».

1
En outre, afin de contrer les prétentions et l’argumentation adverses, il est certes possible de s’appuyer
dans la démonstration sur les pièces adverses, mais il est aussi et surtout possible – et recommandé –
d’adjoindre à ses propres conclusions en défense, ses propres pièces, qui seront communiquées au
soutien de celles-ci et seront mentionnées au bordereau de pièces figurant en annexe desdites
conclusions.

II - STRUCTURATION DES ECRITURES :

La rédaction des conclusions en défense obéit à une structuration propre.

Devant les procédures où la représentation est obligatoire (Tribunal judiciaire, Cour d’appel), la
structuration des écritures est obligatoire et obéit à un formalisme précis. Deux dispositions précises
sont consacrées à cette structuration des écritures : l’article 768 du Code de procédure civile devant
le Tribunal judiciaire.

Pour une parfaite compréhension, le contenu de cet article est repris intégralement ci-dessus :

- Article 768 du Code de procédure civile :

« Les conclusions doivent formuler expressément les prétentions des parties ainsi que les moyens en
fait et en droit sur lesquels chacune de ces prétentions est fondée avec indication pour chaque
prétention des pièces invoquées et de leur numérotation. Un bordereau énumérant les pièces
justifiant ces prétentions est annexé aux conclusions.

Les conclusions comprennent distinctement un exposé des faits et de la procédure, une discussion
des prétentions et des moyens ainsi qu'un dispositif récapitulant les prétentions. Les moyens qui
n'auraient pas été formulés dans les conclusions précédentes doivent être présentés de manière
formellement distincte. Le tribunal ne statue que sur les prétentions énoncées au dispositif et
n'examine les moyens au soutien de ces prétentions que s'ils sont invoqués dans la discussion.

Les parties doivent reprendre dans leurs dernières conclusions les prétentions et moyens présentés
ou invoqués dans leurs conclusions antérieures. A défaut, elles sont réputées les avoir abandonnés et
le tribunal ne statue que sur les dernières conclusions déposées ».

Le présent document méthodologique insistera surtout sur la structuration et la rédaction des


conclusions en défense, devant les juridictions de première instance (la structuration des conclusions
en appel – qu’il s’agisse des conclusions de l’appelant(e) ou des conclusions de l’intimé(e) - fera l’objet
de développements et précisions complémentaires en temps voulu).

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III - POINTS DE VIGILANCE :

L’établissement de conclusions en défense a cette particularité que l’on ne part pas de rien, en ce qu’il
existe au préalable un (une assignation, une requête initiale) ou plusieurs actes de procédure
(assignation, précédentes conclusions en réplique) émanant de la partie adverse qui a déjà saisi le
Tribunal d’une ou plusieurs prétentions.

La critique de l’acte de procédure adverse vous obligera à vous poser certaines questions afin de
vérifier s’il y a, déjà, ou non un ou plusieurs moyens de défense à soulever pour contrer la ou les
demande(s) adverse(s) mais aussi, le cas échéant, si vos propres demandes répondent à ces mêmes
questions afin de prospérer.

Le débat judiciaire implique que pour prospérer devant le juge chaque prétention (adverse ou propre)
doit passer et satisfaire un triple filtre : la régularité, la recevabilité, le bien fondé.

L’article 472 alinéa 2 du Code de procédure civile rappelle en effet que « le juge ne fait droit à la
demande que dans la mesure où il l’estime régulière, recevable, et bien fondée ».

Ces trois conditions sont distinctes et cumulatives : elles intéressent 3 stades d’examen distincts de
toute demande et constitue un ordre logique de présentation des moyens de défense : - les exceptions
de procédure ; - les fins de non-recevoir ; - les moyens de défense au fond. Il faut immédiatement
percevoir que ces 3 stades correspondent à autant de moyens de défense que le défendeur pourra
opposer au demandeur dans le cadre de l’instance et que l’on retrouvera dans le plan des conclusions
(voir infra).

A chacun de ces stades, correspond donc un moyen de défense qui est propre, à développer dans les
conclusions dans cet ordre logique. Ainsi :

- Régularité = exception(s) de procédure ;

- Recevabilité = Fin(s) de non-recevoir ;

- Bien-fondé = Défense(s) au fond

Ainsi, est-il important de vérifier notamment les points suivants :

- Le bon juge a-t-il été saisi par le demandeur ? : ceci implique de vérifier la compétence
matérielle ou d’attribution (Tribunal judiciaire, Tribunal de commerce, Conseil de
Prud’hommes, Tribunal paritaire des baux ruraux.) et qui, au sein de chaque juridiction
(Tribunal dans sa formation collégiale ou juridiction spéciale – Juge des contentieux de la
protection, Juge de la mise en état…, Président du Tribunal en tant que juge des référé ou de
juge des requêtes…) et la compétence territoriale (CPC, art. 42 à 48, ou règles spéciales du
COJ ou dans d’autres Codes) de la juridiction que l’on s’apprête à saisir (cf. thème 3) ;

3
- Les mentions obligatoires propres à chaque acte introductif d’instance ont-elles été respectées
(cf. thème 2, chapitre 2, section I, § 1) ;

- Le formalisme des actes de procédure a-t-il été respecté (cf. thème 4 : respect de la hiérarchie
des modalités de significations de l’assignation ; compétences matérielles et territoriale du
commissaire de justice ; voir art. 1 ord. n° 2016-728 du 2 juin 2016 relative au statut des
commissaires de justice et art. 1 et 2 du décret n° 2021-1625 du 10 décembre 2021 relatif aux
compétences des commissaires de justice) ;

- Le droit d’agir du demandeur est-il vérifié (intérêt ? qualité ? capacité ? pouvoir ?) (cf. thème
1, chapitres 1 et 2) ; la question se posera également pour les propres demandes que vous
formerez dans le cadre de vos propres conclusions en défense, la partie étant susceptible
d’opposer un ou plusieurs moyens de défense à ces demandes ;

- Les délais pour agir ont-ils été respectés : vérifier qu’il n’y a pas de prescription ou de forclusion
(cf. thème 1, chapitre 3)

- Les règles de représentation obligatoire et, le cas échéant, de la territorialité de la postulation


devant le Tribunal judiciaire principalement dans le cadre de la procédure écrite ordinaire ou
devant le Cour d’appel ont-elles été respectées ?

IV - LES TROIS STADES D’EXAMEN DES DEMANDES ADVERSES :

A) Régularité de la ou des demandes :

Il s’agit du premier stade d’examen de la demande. La demande initiale, mais aussi les demandes
incidentes (additionnelles, reconventionnelles, en intervention), doivent être régulier(e)s, c’est-à-dire
valablement formé(e)s au regard des dispositions légales et réglementaires.

La critique par le défendeur des conditions de régularité se fait par le moyen des exceptions de
procédure que l’article 73 du Code de procédure civile définit de la manière suivante :

« Constitue une exception de procédure tout moyen qui tend soit à faire déclarer la procédure
irrégulière ou éteinte, soit à en suspendre le cours ».

Le Code de procédure civile prévoit 4 moyens de défense :

- Exceptions d’incompétence (CPC, art. 75 à 91) ;

4
- Exceptions de litispendance (CPC, art. 100) et de connexité (CPC, art. 101) en cas de saisine
de deux juridictions distinctes (CPC, art. 100 à 107) ; il s’agit d’une demande de
dessaisissement au profit d’une autre juridiction soit parce qu’une autre juridiction (également
compétente) a déjà été saisie concernant le même litige - exception de litispendance -, soit
parce qu’une autre juridiction a déjà été saisie dans un autre litige mais qu’il existe un lien
entre cet autre litige et celui porté devant la seconde juridiction et que ce lien est tel qu’il est
de l’intérêt d’une bonne justice de les faire instruire et juger ensemble - exception de
connexité -.

- Exceptions dilatoires (CPC, art. 108 à 111) ; art. 108 du CPC : « le juge doit suspendre l’instance
lorsque la partie qui le demande jouit soit d’un délai pour faire inventaire et délibérer, soit d’un
bénéfice de discussion ou de division, soit de quelque autre délai d’attente en vertu de la loi » ;

- Exceptions de nullité qui se subdivise entre nullité pour vice de forme (CPC, art. 112 à 116) et
nullité pour irrégularité de fond (CPC, art. 117 à 121).

Deux moyens de défense liées à une exception de procédure sont susceptibles d’être concernés dans
les dossiers qui pourront vous être soumis :

- Exceptions d’incompétence (1)

- Exceptions de nullité (de forme ou de fond) (2)

1) La demande a été portée devant une juridiction incompétente pour en connaitre :


EXCEPTION D’INCOMPETENCE

Dans ses conclusions en défense, le défendeur peut critiquer la compétence matérielle (dite également
compétence d’attribution) ou la compétence territoriale de la juridiction saisie par le demandeur. Il
conviendra d’égard avoir égard aux règles prévues soit dans le Code de procédure civile (CPC, art. 42
à 48 notamment pour la compétence territoriale), soit dans le Code de l’Organisation judiciaire ou dans
un autre Code (article L. 721-3 du Code de commerce pour la compétence d’attribution ; Code du
travail ; Code de la consommation), suivant la nature du litige.

Le défendeur soulèvera alors à proprement parler une exception d’incompétence, régie par les articles
75 et suivants du CPC.

Pour être recevable et admise par le juge, l’article 75 du Code de procédure civile impose que « s'il est
prétendu que la juridiction saisie en première instance ou en appel est incompétente, la partie qui soulève
cette exception doit, à peine d'irrecevabilité, la motiver et faire connaître dans tous les cas devant quelle
juridiction elle demande que l'affaire soit portée ».

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Sur un plan pratique, à titre de moyen de défense, l’exception d’incompétence devra être présentée
de la manière suivante dans les conclusions :

- A titre principal, et in limine litis

- Dire que le Tribunal de X est matériellement et/ou territorialement incompétent pour


connaître de la ou des demandes ;

- En conséquence, renvoyer l’affaire devant le Tribunal de Y

- A titre subsidiaire, sur le mal fondé des demandes de M. X, demandeur.

Ordre de présentation des exceptions de procédure (entre elles) :

Le Code de procédure civile ne répond pas directement à cette question.

En effet, l’article 74 du CPC se contente d’affirmer que « les exceptions doivent, à peine d'irrecevabilité,
être soulevées simultanément et avant toute défense au fond ou fin de non-recevoir. Il en est ainsi alors
même que les règles invoquées au soutien de l'exception seraient d'ordre public ».

Ce texte signifie seulement que toutes les exceptions de procédure doivent être présentées en même
temps, c’est-à-dire dans les mêmes écritures, et avant toute défense au fond ou fin de non-recevoir.

Deux solutions sont concevables :

- Soit on présente les exceptions de procédure, selon l’ordre exposé par le Code de procédure
civile, qui est également l’ordre des informations portées par l’assignation, (exception
d’incompétence, de litispendance, de connexité, puis exception de nullité pour vice de forme
et exception de nullité pour irrégularité de fond),

- Soit on présente les exceptions dans un ordre différent qui pourrait sembler plus cohérent en
pratique : exception de nullité pour vice de forme, exception de nullité pour irrégularité de
fond et, enfin, exception d’incompétence, de litispendance, de connexité. Certains préfèrent
cette manière de procéder.

Il semble plus cohérent de respecter l’ordre des moyens tels qu’invoqués par le Code de procédure
civile.

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2) La demande est entachée d’une irrégularité (de forme ou de fond) : EXCEPTION DE NULLITE (DE
FORME OU DE FOND)

Dans un arrêt important, la Chambre mixte de la Cour de cassation a précisé que « quelle que soit la
gravité des irrégularités alléguées, seuls affectent la validité d'un acte de procédure, soit les vices de
forme faisant grief, soit les irrégularités de fond limitativement énumérées à l'article 117 du nouveau
code de procédure civile » (Cass. ch. mixte, 7 juillet 2006, Société Jules Roy, n° 03-20026).

Il ressort de cet arrêt que si la nullité ne rentre pas dans l’un des 3 cas limitatifs de nullités de fond visé
à l’article 117 du CPC (catégorie fermée), il ressortira de la catégorie ouverte des nullités de formes

Deux griefs ont vocation à être développés :

- la demande ne respecte pas les conditions légales de forme (l’assignation ne comporte pas
toutes les mentions légales) ;

- la demande n’émane pas d’une personne dotée de la capacité et/ou du pouvoir d’agir en
justice (ou le représentant en justice n’a pas de capacité ou de pouvoir) ;

a) La demande ne respecte pas les conditions légales de forme : NULLITE DE FORME – CPC,
art. 112 à 116

La contestation de la régularité formelle de la demande (ou d’un acte de procédure), soulève une ou
des exceptions de nullité pour vice de forme, lesquelles sont régies par les articles 112 à 116 du CPC.
Cette nullité de forme doit être invoquée avant de faire valoir des défenses au fond ou fins de non-
recevoir (art. 112 du CPC).

La nullité de forme a vocation à encourue en cas de :

- défaut des mentions légales imposées par les textes (CPC, art. 54 et 56 pour une assignation,
outre les dispositions spécifiques, pour chaque juridiction, comme par exemple les articles 752
ou 753 du CPC devant le Tribunal judiciaire ; article 855 du CPC devant le Tribunal de
commerce) ;

- défaut des mentions prescrites par l’article 648 du CPC, selon l’article 649 du CPC (par renvoi
à la nullité des actes de procédure), pour une assignation dès lors que celle-ci est un acte
d’huissier ainsi que le précise l’article 55 du CPC (devenu depuis le 1er juillet 2022 commissaire
de justice),

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- défaut de respect des modes de signification prévu par les articles 653 et suivants, selon article
693 du CPC (sanction de la nullité par renvoi aux nullités des actes de procédure) ;

L’article 114 du CPC impose de vérifier deux conditions cumulatives pour que la nullité soit encourue
et prononcée par le juge :

- la règle de forme doit être sanctionnée par la nullité (existence d’un texte ou reconnaissance
que cette exigence est une formalité substantielle ou d’ordre public, ce qui, dans ce second
cas, est précisée par la jurisprudence) ;

- l’existence d’un grief qui implique de démontrer qu’il existe une désorganisation des droits
de la défense de la partie qui l’invoque et qui lui cause un préjudice (absence de défense en
temps utile, n’a pas eu connaissance des arguments invoqués contre elle et des pièces…) ;
cette démonstration se fait de manière concrète et non abstraite ;

Les cas de nullité de forme sont nombreux (date d’audience erronée, erreur sur la désignation de
l’organe représentant la société ou oubli, oubli de mentionner le nom de la structure d’exercice dans
lequel exerce l’avocat constitué sur l’assignation, non-respect de la hiérarchie des modes de
signification, assignation signifiée par un huissier de justice – devenu commissaire de justice -,
territorialement incompétent (Cass. civ. 2e, 27 septembre 2012, n° 11-23159 ; 5 juin 2014, n° 13-
13765), lequel commissaire doit exercer son office dans le ressort de la Cour d’appel dans lequel il a sa
résidence professionnelle, v. art. 1 et 2 du décret n° 2021-1625 du 10 décembre 2021 relatif aux
compétences des commissaires de justice, en lien avec art. 1 de l’ord n° 2016-728 du 2 juin 2016
relative au statut de commissaire de justice).

L’article 115 du CPC ajoute que la nullité est couverte par la régularisation ultérieure de l'acte si aucune
forclusion n'est intervenue et si la régularisation ne laisse subsister aucun grief.

Régime de la nullité de forme :

L’article 112 du CPC précise que la nullité des actes de procédure peut être invoquée au fur et à mesure
de leur accomplissement ; mais elle est couverte si celui qui l'invoque a, postérieurement à l'acte
critiqué, fait valoir des défenses au fond ou opposé une fin de non-recevoir sans soulever la nullité.

L’article 113 du CPC ajoute que tous les moyens de nullité contre des actes de procédure déjà faits
doivent être invoqués simultanément à peine d'irrecevabilité de ceux qui ne l'auraient pas été.

b) la demande n’émane pas d’une personne dotée de la capacité et/ou du pouvoir d’agir en
justice (ou son représentant ne dispose pas d’une telle capacité ou d’un tel pouvoir) :
NULLITE DE FOND – CPC, art. 117 à 121

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Les irrégularités (ou vices) de fond sont énumérées à l’article 117 du CPC. Il s’agit du :

- Défaut de capacité d'ester en justice :

Exemple d’une assignation qui émane ou qui a été dirigée contre une personne qui n’a pas ou n’a plus
de personnalité juridique – défaut de capacité de jouissance – ou ne peut exercer lui-même ses droits
– défaut de capacité d’exercice – tel un mineur ou un majeur sous tutelle).

- Défaut de pouvoir d'une partie ou d'une personne figurant au procès comme représentant
soit d'une personne morale, soit d'une personne atteinte d'une incapacité d'exercice :

Hypothèse d’une société représentée par un représentant décédé (Cass. Civ. 3e, 25 mars 1992, n° 90-
15691) ou qui a cessé ses fonctions ou qui n’est titulaire, en l’absence de toute délégation de pouvoirs
régulière, de représenter la société en justice.

- Défaut de capacité ou de pouvoir d'une personne assurant la représentation d'une partie en


justice :

Hypothèse de l’auxiliaire de justice qui, dans le cadre d’une procédure soumise à la postulation, n’a
pas sa résidence professionnelle dans le ressort territorial de la Cour d’appel dans lesquels sont
effectués les actes de procédure y afférent (constitution, signification de conclusions) (exemple :
avocat au Barreau de VERSAILLES qui se constituerait pour une partie devant le Tribunal judiciaire de
PARIS ou vice versa ; Cass. Civ. 2e, 9 janvier 1991, n° 89-12457) ou cas du défaut de pouvoir de la
personne que la loi autorise dans certaines procédures à représenter une partie (par exemple devant
le Tribunal judiciaire lorsque la représentation n’est pas obligatoire, personne non prévue article 762
du CPC ou non respecte des exigences de l’article 853 du CPC devant le Tribunal de commerce).

Régime de la nullité de fond :

A la différence de la nullité pour vice de forme qui doit être immédiatement soulevée, la nullité pour
irrégularité de fond peut être soulevée en tout état de cause (sauf intention dilatoire) (CPC, art. 118)
et sans que celui qui l’invoque ait à justifier d’un grief ou de l’existence d’un texte prévoyant cette
nullité de fond (CPC, art. 119).

L’article 120 du CPC ajoute que les exceptions de nullité fondées sur l'inobservation des règles de fond
relatives aux actes de procédure doivent être relevées d'office lorsqu'elles ont un caractère d'ordre
public. Le juge peut relever d'office la nullité pour défaut de capacité d'ester en justice.

L’article 121 du CPC précise enfin que dans les cas où elle est susceptible d'être couverte, la nullité ne
sera pas prononcée si sa cause a disparu au moment où le juge statue.

Ainsi a été jugé que l’irrégularité de fond d’une assignation résultant de la constitution d’un avocat ne
pouvant pas postuler dans le ressort d’un TGI saisi (actuel TJ) peut être couverte, avant que le juge
statue, par le dépôt de conclusions mentionnant la constitution d’un avocat pouvant représenter le
demandeur (Cass. Civ. 2e, 20 mai 2010).

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En revanche, ne peut être couverte l’irrégularité d’une procédure engagée par une partie dépourvue
de personnalité juridique, à savoir une société non immatriculée au moment de l’introduction de la
demande et qui s’est immatriculée en cours d’instance : v. Cass. Civ. 2, 4 mars 2021, n° 19-22829).

B) Recevabilité de la ou des demandes :

Une fois la régularité de la ou des demandes examinées, il convient ensuite de vérifier que l’auteur de
la demande est investi du droit d’agir en justice (ce qui vise aussi bien le demandeur initial que le
demandeur reconventionnel qui est le défendeur initial). La recevabilité touche directement au droit
d’agir en justice.

L’article 32 du Code de procédure civile précise à cet effet que « est irrecevable toute prétention émise
par ou contre une personne dépourvue du droit d'agir ».

L’article 122 du Code de procédure ajoute que « constitue une fin de non-recevoir tout moyen qui tend
à faire déclarer l'adversaire irrecevable en sa demande, sans examen au fond, pour défaut de droit
d'agir, tel le défaut de qualité, le défaut d'intérêt, la prescription, le délai préfix, la chose jugée ».

La liste des fins de non-recevoir établie par l’article 122 du CPC n’est pas limitative (formule « tel le »
visé par le texte), ainsi que la Cour de cassation l’a elle-même précisé (Cass. ch. mixte, 14 février 2003,
n° 00-19423).

Cas de fin de non-recevoir :

Parmi les cas de fin de non-recevoir prévus à l’article 122 du CPC, on vérifiera ou contestera :

• Intérêt et/ou qualité pour agir (du demandeur et la sienne propre) :

L’article 31 du Code de procédure civile ajoute que « l'action est ouverte à tous ceux qui ont un intérêt
légitime au succès ou au rejet d'une prétention, sous réserve des cas dans lesquels la loi attribue le droit
d'agir aux seules personnes qu'elle qualifie pour élever ou combattre une prétention, ou pour défendre un
intérêt déterminé ».

Schématiquement, cette vérification se fera de manière suivante, suivant la nature de l’action :

- Si l’action est dite « banale », seul l’intérêt à agir est vérifié ; cet intérêt doit présenter
certains caractères qu’il faut vérifier cumulativement, à savoir :

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o Intérêt juridique (prévue par la loi) et légitime (ne doit pas être illicite, immoral ou
contraire à l’ordre public) ;

o Intérêt direct et personnel ;

o Intérêt né et actuel ; c’est-à-dire que l’intérêt ne soit pas être éventuel, hypothétique
et doit encire exister au jour de l’introduction de l’instance ; par exception, l’exigence
d’un intérêt né et actuel ne fait pas obstacle aux actions en référé probatoire (CPC,
art. 145) ou visant à éviter la réalisation d’un dommage imminent (CPC, art. 835 al. 1).

- Si l’action est dite « attitrée » personnelle (ie réservée explicitement à telle ou telle
personne), l’intérêt et la qualité à agir sont vérifiés (le point central de la discussion portera
sur le caractère personnel et direct de l’intérêt, d’où découlera la qualité ou l’absence de
qualité à agir) ; parmi ces actions attitrées, on trouve des actions relatives à la contestation
d’une filiation, actions en divorce (ouvertes aux seuls époux), actions relatives au droit de la
personnalité (vie privée, image, honneur, diffamation) qui ne sont ouvertes qu’à leurs titulaires
ou représentants légaux ;

- Si l’action est une action dans la défense de l’intérêt d’autrui (syndicats agissant pour leurs
membres ou pour la profession qu’ils défendent ; associations agissant pour leurs membres
ou pour la défense de l’intérêt collectif pour lequel elles ont été constituées), seule la qualité
pour agir sera vérifiée, et tiendra dans la mesure de l’adéquation de la nature de la demande
en justice avec l’objet social du groupement tel que notamment défini dans ses statuts ;

• Prescription de l’action : il faut connaître certaines prescriptions au regard de la nature de


l’action. Les règles de prescription sont posées notamment dans le Code civil ou dans d’autres
Codes tels que le Code de commerce, le Code de la Consommation… La règle de prescription
de droit commun est posée à l’article 2224 du Code civil : « les actions personnelles ou
mobilières se prescrivent par cinq ans à compter du jour où le titulaire d'un droit a connu ou
aurait dû connaître les faits lui permettant de l'exercer » ;

• Autorité de la chose jugée : dans le cas où un procès, il est impossible, hors les voies de
recours, de renouveler le procès devant un juge de première instance dès lors que le procès
vise les mêmes parties, et porte sur un objet et une cause identiques (règle de la triple identité
à vérifier qui s’oppose au renouvellement du procès posée par l’article 1355 du Code civil à
viser dans le dispositif des conclusions avec l’article 122 du CPC). ;

• Clause de conciliation ou de médiation préalable (hors cas prévu par article 122 du CPC) ou
tentative de conciliation préalable imposée par l’article 750-1 du CPC :

o Clauses de conciliation et de médiation prévues contractuellement et en vertu


desquelles les parties à un contrat s’engagent en cas de litige s’élevant entre elles à
propos de la formation, de l’exécution ou de l’inexécution des obligations nées du
contrat à tenter se concilier ou à recourir à une médiation préalablement à toute
saisine du juge ; à défaut de respecter du respect de la clause, la demande en justice

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est irrecevable (Cass. ch. mixte, 14 février 2003, n° 00-19423) ; il faudra viser ici les
articles 1103 du Code civil (force obligatoire des contrats) et 122 du CPC ;

o Cas où devant le Tribunal judiciaire, la demande porte sur une demande en paiement
d’une somme d’argent qui n’excède pas 5.000 €, est relative à une action relative à
un conflit de voisinage ou à un trouble anormal de voisinage, à peine d’irrecevabilité
de la demande que le juge peut prononcer d’office (CPC, art. 750-1, al. 1) ;

Régime des fins de non-recevoir (CPC, art. 123 à 126)

L’article 123 du Code de procédure civile dispose que « les fins de non-recevoir peuvent être proposées
en tout état de cause, sauf la possibilité pour le juge de condamner à des dommages-intérêts ceux qui
se seraient abstenus, dans une intention dilatoire, de les soulever plus tôt ».

Il n’y a pas lieu de les soulever in limine litis (comme les exceptions de procédure) ; ces fins de non-
recevoir peuvent également être soulevées, pour la première fois, en cause d’appel ou en cassation.

L’article du 124 CPC ajoute que « les fins de non-recevoir doivent être accueillies sans que celui qui les
invoque ait à justifier d'un grief et alors même que l'irrecevabilité ne résulterait d'aucune disposition
expresse ».

Il en résulte que ni l’existence d’un texte, ni celle d’un grief ne sont pas à démontrer l’existence d’une
fin de non-recevoir.

L’article 125 du CPC ajoute que certaines fins de non-recevoir doivent être relevées d’office par le juge
(telles que celles qui résultent de l'inobservation des délais dans lesquels doivent être exercées les
voies de recours ou de l'absence d'ouverture d'une voie de recours) tandis que d’autres peuvent être
relevées d’office (tels est les cas des fins de non-recevoir tirées du défaut d'intérêt, du défaut de qualité
ou de la chose jugée), ce qui impliquera un débat entre les parties soumis à la discussion contradictoire
entre elles et devant le juge.

L’article 126 du Code de procédure civile ajoute que « Dans le cas où la situation donnant lieu à fin de
non-recevoir est susceptible d'être régularisée, l'irrecevabilité sera écartée si sa cause a disparu au
moment où le juge statue.

Il en est de même lorsque, avant toute forclusion, la personne ayant qualité pour agir devient partie à
l'instance ».

Il appartient à la jurisprudence de préciser dans quelle cas cette régularisation est possible ou non. A
ce sujet, il a été que la saisine d’un juge au mépris du respect d’une clause de conciliation, en ce qu’elle
obligatoire et préalable, n’est pas susceptible d’être régularisée par la mise de la clause en cours
d’instance (Cass. Ch. mixte, 12 décembre 2014).

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C) Bien-fondé de la ou des demandes :

Une demande régulièrement formée et recevable ne sera cependant accueillie par le juge qu’autant
qu’elle est bien-fondée, c’est-à-dire qu’elle soit fondée en droit et en fait. Ce dernier stade correspond
au débat au fond sur la ou les demandes formulée(s).

L’article 71 du CPC précise à cet effet que « constitue une défense au fond tout moyen qui tend à faire
rejeter comme non justifiée, après examen au fond du droit, la prétention de l'adversaire ».

C’est à ce stade que s’échangeront les arguments sur le fond du dossier et le débat sur la preuve des
arguments avancés au regard des arguments de droit et des pièces produites (M. X a-t-il commis une
faute de nature à engager sa responsabilité ? Le contrat conclu a-t-il mal exécuté ? Est-il nul ? La
somme sollicitée est-elle justifiée ?), ce qui implique de confronter les conditions posées par la loi aux
éléments de preuve dont on dispose au soutien de ses arguments.

La présentation de l’argumentation prendra la preuve d’un syllogisme juridique élaboré de la manière


suivante :

« En droit, l’article XXXX du Code civil précise que …. ;

Eventuellement, en application de cette disposition, la jurisprudence a estimé (ou la Cour de cassation


a jugé que…. (référence de la décision).

En l’espèce, il ressort de tel élément (pièce n° X) que ….

Il ressort (pièce n° Y) aussi que….

En conséquence, il en résulte que… ».

La structure de l’argumentation se répète au fur et à mesure des différents moyens de défense.

L’article 72 du CPC précise que « les défenses au fond peuvent être proposées en tout état de cause ».

L’exigence de bien-fondé s’applique tant aux demandes formulées par le demandeur qu’aux demandes
reconventionnelles émises par le défendeur.

13
V- ORDRE DE PRESENTATION DES MOYENS DE DEFENSE :

Dans les conclusions en défense ou en réplique, l’ordre de présentation des moyens de défense doit
impérativement être le suivant :

- Tout d’abord, les exceptions de procédure ;

- Ensuite, les fins de non-recevoir ;

- Enfin, les défenses au fond ;

Cet ordre de présentation est commandé par plusieurs dispositions du Code de procédure civile :

- Les exceptions de procédure est soulevées avant les autres moyens de défense (on dit que
toutes les exceptions doivent être soulevées in limine litis), ce qui résulte explicitement des
dispositions de l’article 74 du CPC : « Les exceptions doivent, à peine d'irrecevabilité, être
soulevées simultanément et avant toute défense au fond ou fin de non-recevoir. Il en est ainsi
alors même que les règles invoquées au soutien de l'exception seraient d'ordre public » ;

- Les fins de non-recevoir qui ont trait au défaut du droit d’agir doivent être soulevées ensuite,
car on examine une question de recevabilité avant que ne soit abordé le fond du dossier (par
exemple, l’examen de question de la prescription de l’action est nécessairement préalable au
bien-fondé de l’action) ; cette lecture est confirmée par la rédaction même de l’article 122 du
CPC qui dispose que « constitue une fin de non-recevoir tout moyen qui tend à faire déclarer
l'adversaire irrecevable en sa demande, sans examen au fond, pour défaut de droit d'agir, tel
le défaut de qualité, le défaut d'intérêt, la prescription, le délai préfix, la chose jugée » ;

- Les défenses au fond doivent être soulevées en dernier lieu ;

L’article 472 alinéa 2 du Code de procédure civile confirme implicitement cette logique de présentation
des moyens de défense en indiquant que « le juge ne fait droit à la demande que dans la mesure où il
l'estime régulière, recevable et bien fondée » (ce qui signifie qu’il examine les moyens de défense
présentés devant lui dans cet ordre).

A noter que devant le Tribunal judiciaire ou devant la Cour d’appel dans le cadre de la procédure
écrite ordinaire avec représentation obligatoire, certains moyens de défense (exceptions de
procédure et de nullité, fins de non-recevoir) sont réservés à un magistrat spécifique (Juge de la mise
en état devant le TJ – articles 780 à 795 ; Conseiller de la mise en état devant la Cour d’appel – CPC,
art. 907 à 915) qui se trouve saisi par les conclusions qui lui sont spécialement adressées, distinctes
de celles adressées au Tribunal ou à la Cour (CPC, art. 791 et 907).

14
VI – LES DEMANDES RECONVENTIONNELLES OU ADDITIONNELLES :

Il est admis qu’outre des moyens de défense, le défendeur peut former soit des demandes
reconventionnelles, soit des demandes additionnelles (s’il a déjà formé, dans ses précédentes
conclusions des demandes reconventionnelles).

L’article 64 du Code de procédure civile prévoit que « constitue une demande reconventionnelle la
demande par laquelle le défendeur originaire prétend obtenir un avantage autre que le simple rejet de
la prétention de son adversaire ». Ainsi, la demande reconventionnelle, même si elle est formée en
réponse à celle du demandeur, tend à l’obtention d’un avantage particulier qui ne se résout pas dans
le seul rejet de la prétention du demandeur.

L’article 65 du Code de procédure civile ajoute que constitue une demande additionnelle la demande
par laquelle une partie modifie ses prétentions antérieures. La demande additionnelle peut modifier,
tant une demande initiale, qu’une demande reconventionnelle.

Dans les deux cas, pour être recevable, les demandes reconventionnelles ou additionnelles doivent
présenter un lien suffisant avec la demande formée initialement par la partie. L’article 70 du CPC
dispose que la demande reconventionnelle n’est recevable que si elle se rattache aux prétentions
originaires par un lien suffisant.

VII - PLAN DES CONCLUSIONS :

Comme dans une assignation, les deux parties incontournables des conclusions en défense sont :

I – FAITS ET PROCEDURE :

II – DISCUSSION :

Dans le cadre de la discussion, les moyens de défense, prétentions et arguments devront être ordonnés
et structurés dans un ordre logique. Dans la mesure où il existe une hiérarchie à respecter suivant les
différents moyens de défense, il est souvent judicieux de les présenter suivant l’ordre suivant :

A) A titre principal

B) A titre subsidiaire

Cette articulation se retrouve souvent dans le cas où il existe avant d’autres moyens, soit une exception
de procédure, soit une fin de non-recevoir.

Dans le cas d’une exception de procédure, on structure de la manière suivante :

15
A) A titre principal et in limine litis,

B) A titre subsidiaire, .

Dans le cas où seule une fin de non-recevoir doit être invoquée avant les défenses au fond, le plan à
adopter sera le suivant :

A) A titre principal, sur l'irrecevabilité de la demande de M. X au titre de la prescription ;

B) A titre subsidiaire, sur le mal fondé des demandes de M. X.

C) Sur les demandes reconventionnelles

Enfin, s’il s’agit, au sein des arguments au fond, une hiérarchie peut exister entre les différentes
demandes. Par exemple, si une discussion survient au titre de la nature de la responsabilité civile
engagée (contractuelle OU délictuelle, sachant qu’il existe un principe de non cumul entre les deux),
on établira le plan suivant :

A) A titre principal, sur la responsabilité contractuelle

B) A titre subsidiaire, sur la responsabilité délictuelle

Puis, dans le dispositif, on structura les choses de la manière suivante :

PAR CES MOTIFS :

Il est demandé au Tribunal de (OU PLAISE AU TRIBUNAL DE ) :

Vu les articles xxxxx du Code civil, du Code de procédure civile ….

A titre principal, (éventuellement in limine litis ou sur l’irrecevabilité suivant les cas)

- Déclarer incompétent le Tribunal de X

- Déclarer irrégulière la demande (ou nulle)

16
Ou Déclarer irrecevable la ou les demandes ….

(pour l’exception d’incompétence, ajouter,

En conséquence, renvoyer l’affaire devant le Tribunal de Y (ou suivant le cas)

Renvoyer les parties à mieux se pourvoir ainsi qu’elles aviseront, (cf. articles 75 et du 81 CPC3).

A titre subsidiaire,

D) Déclarer responsable ..

E) Condamner ….

EXEMPLE DE CONCLUSIONS EN DEFENSE :

TRIBUNAL DE XXXX

RG : 22/XXXX (si connu)

Audience du XXXXX

CONCLUSIONS EN DEFENSE

POUR :

[Si personne physique] Monsieur ou Madame [nom, prénom], né le [date], de nationalité [pays],
demeurant à [adresse]

[Si personne morale] La société [raison sociale], [forme sociale], au capital social de [montant],
immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés de [ville] sous le numéro […], dont le siège
social est sis [adresse], agissant poursuites et diligences de ses représentants légaux domiciliés
[précisez au besoin qui], en cette qualité, audit siège

Ayant pour avocat constitué :

3
Article 81 du CPC : « Lorsque le juge estime que l'affaire relève de la compétence d'une juridiction
répressive, administrative, arbitrale ou étrangère, il renvoie seulement les parties à mieux se pourvoir.

Dans tous les autres cas, le juge qui se déclare incompétent désigne la juridiction qu'il estime
compétente. Cette désignation s'impose aux parties et au juge de renvoi ».

17
Maître [nom, prénom], [Structure d’exercice si tel est le cas]

Avocat inscrit au Barreau de [ville],

y demeurant [adresse]

[Si postulation]

Ayant pour avocat plaidant :

Maître [nom, prénom],

Avocat inscrit au Barreau de [ville],

y demeurant [adresse]

CONTRE :

[Si personne physique] Monsieur ou Madame [nom, prénom], né le [date], de nationalité [pays],
demeurant à [adresse]

[Si personne morale] La société [raison sociale], [forme sociale], au capital social de [montant],
immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés de [ville] sous le numéro […], dont le siège
social est sis [adresse], agissant poursuites et diligences de ses représentants légaux domiciliés, en
cette qualité, audit siège

Ayant pour avocat constitué :

Maître [nom, prénom], Avocat inscrit au Barreau de [ville], y demeurant [adresse]

Lequel se constitue sur la présente assignation et ses suites [Si postulation]

Ayant pour avocat plaidant :

Maître [nom, prénom], Avocat inscrit au Barreau de [ville],

y demeurant [adresse]

PLAISE AU TRIBUNAL

18
I) RAPPEL DES FAITS ET DE LA PROCEDURE :

Exposer les faits de façon synthétique et objective, tel qu’ils pourraient être énoncés dans le jugement
à intervenir.

Chaque élément de fait doit, en toute rigueur, être justifié au moyen d’une pièce visée dans le
bordereau joint en annexe, numérotée et qui doit être communiquée à la partie adverse et au juge

II) DISCUSSION :

Présentation des moyens de défense selon l’ordre mentionné ci-dessus :

A) Sur l’irrégularité de la ou des demandes :

B) Sur l’irrecevabilité de la ou des demandes :

C) Sur le mal fondé des demandes adverses

En outre, il convient d’observer que, après avoir exposé un ou plusieurs moyens de défense, le
défendeur dispose également de la faculté de formuler des demandes reconventionnelles qui peuvent
être additionnelles, en sus de celles relatives aux frais irrépétibles et aux dépens.

D) Sur les demandes reconventionnelles

E) Sur les frais irrépétibles (article 700 du CPC) et les dépens

Compte tenu de ce précède, il serait inéquitable de laisser à la charge de [nom de la partie que vous
défendez] les frais irrépétibles qu’il a été contraint d’exposer en justice en vue d’assurer la défense de
ses intérêts légitimes ;

Il est donc parfaitement fondé à solliciter la condamnation de [nom de la partie adverse] le paiement
de la somme de [montant] au titre de l’article 700 du Code de procédure civile, outre les dépens.

F) Sur l’ exécution provisoire

L’exécution provisoire n’étant pas incompatible avec la nature de l’affaire pendante par-devant le
Tribunal de céans, elle sera ordonnée dans la décision à intervenir.

19
PAR CES MOTIFS :

Vu les articles […] du Code civil,

Vu les articles […] du Code de procédure civile,

Vu la jurisprudence,

Vu les pièces versées au débat,

Il est demandé au Tribunal XXXX de [ville] :

I) A titre préalable, In limine litis

- DÉCLARER le Tribunal de céans incompétent à la faveur du Tribunal de [Juridicition] de [Ville]


(Ou RENVOYER les parties à mieux se pourvoir ainsi qu’elles aviseront)

- PRONONCER la nullité de l’assignation

- ORDONNER un sursis à statuer dans l’attente de […]

II) A titre principal,

Sur l’irrecevabilité de l’action

- Déclarer prescrite de l’action de M. X demandeur

- Déclarer que M. X, demandeur, ne dispose pas d’un intérêt ou d’une qualité à agir

En conséquence,

- DÉCLARER irrecevable l’action engagée par le demandeur

- Juger que / Déclarer responsable XXX en ce que/

III) A titre subsidiaire, sur le mal fondé des demandes adverses,

IV) A titre reconventionnel

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- DIRE / DECLARER la partie adverse responsable en ce que ….

En conséquence,

- ORDONNER […] PRONONCER […] CONDAMNER la partie adverse (nom) à ;;;;

En tout état de cause,

Sur l’exécution provisoire, les dépens et les frais irrépétibles

- DIRE que l’exécution provisoire est compatible (ou n’apparait pas incompatible) avec la nature
de l’affaire ;

- DIRE ET JUGER qu’il serait inéquitable de laisser à la charge de [nom du demandeur] les frais
irrépétibles qu’il a été contraint d’exposer en justice dans la défense de ses intérêts légitimes

En conséquence,

- CONDAMNER [nom de l’adversaire] au paiement de la somme de [montant] € au titre de


l’article 700 du Code de procédure civile

- CONDAMNER [nom de l’adversaire] aux dépens

- ORDONNER l’exécution provisoire de la décision à intervenir

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