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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP

FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ET POLITIQUES


LICENCE 3 DROIT PRIVE

TRAVAUX DIRIGES
EQUIPE PEDAGOGIQUE

Chargés des travaux dirigés :


Coordonnateur : Dr. Bira Lô NIANG
Autres membres
- Mme Fatou Seck YOUM GUEYE
Chargés du cours : - M. Serigne Diagna SOW
- M. Yacente Diene DIONE
Pr Moussa Gueye - Mme Fatoumata Bintou DIA BIAYE
Pr Cheikh A. Wahab NDIAYE - M. Thierno Amadou NDIOGOU
- M. Christian Ousmane DIOUF
- M. Mouhamadou Moustapha TALL
- M. Papa Abel Keyi NDONG
- M. Gilbert Coumakh FAYE

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p.
FICHE N° 1
THEME : Sources du Droit des sociétés
Exercice n° 1
Note écrite : Le contrat de société
Exercice n° 2
Commentez l’article 1 AUSGIE ci-après
« Toute société commerciale, y compris celle dans laquelle un Etat ou une personne morale de
droit public est associé, dont le siège social est situé sur le territoire de l'un des Etats parties au
Traité relatif à l'harmonisation du droit des affaires en Afrique (ci-après désignés « les Etats
parties ») est soumise aux dispositions du présent Acte uniforme.
Tout groupement d'intérêt économique est également soumis aux dispositions du présent Acte
uniforme.
En outre, les sociétés commerciales et les groupements d'intérêt économique demeurent soumis
aux lois non contraires au présent Acte uniforme qui sont applicables dans l’Etat partie où se
situe leur siège social ».

FICHE N° 2
THEME : Le contrat de société bis
Exercice n° 1
Note écrite : La nullité du contrat de société
Exercice n° 2
Commentez le texte suivant
« Il existe deux actions en régulation qui diffèrent par leur domaine comme par leur objet. La
première tend à expurger les actes de sociétés de certaines irrégularités en obligeant leurs
auteurs à les mettre en conformité avec la loi. La seconde, de nature plus complexe est une sorte
de mise en demeure adressée à la personne qui peut se prévaloir d'une nullité relative. Elle se
trouve sommée, ou de confirmer l'acte, ou de faire valoir ses droits en justice à bref délai ».

VOUDWE Bakreo, AKAM AKAM, André, Droit des sociétés commerciales OHADA,
L’Hamattan, 2017, p. 105

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p.
FICHE N° 3
THEME : La sociétés sans personnalité juridique
Exercice n° 1
Note écrite : La société non immatriculée et la société non encore immatriculée
Exercice n° 2
Commentez la décision de justice ci-après

CCJA, 1ère Ch. Arrêt No 220/2019 DU 18 Juillet 2019

La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage (C.C.J.A) de l’Organisation pour l’Harmonisation


en Afrique du Droit des Affaires (O.H.A.D.A), Première chambre a rendu l’Arrêt suivant en
son audience publique du 18 juillet 2019 où étaient présents :

MessieursJean Claude BIRIKA BONZI, Juge, Président

Mahamadou BERTE, Juge, rapporteur

Madame Afiwa-Kindéna HOHOUETO Juge


et Maître Edmond Acka ASSIEHUE, Greffier en chef ;

Sur le pourvoi enregistré au greffe de la Cour de céans le 1er avril 2016 sous le n°079/2016/PC
et formé par Maître Serge Blaise N’ZOUZI, Avocat à la Cour, demeurant Boulevard du
Maréchal Lyautey, Immeuble EBOUREFE, à côté du Complexe scolaire les Amis de Julien,
entre l’Hôtel BIKOUMOU et Château d’eau du CHU, BP 2362 Brazzaville, agissant au nom et
pour le compte de la société Architecture-Imagerie et Construction (A.I.C), siège social 221,
Avenue Nelson MANDELA, derrière l’Ambassade de la RDC, en face de l’Hôtel Saint Daniel,
Centre-ville, prise en la personne de son représentant légal Monsieur Eugène Emmanuel
OKOKO, demeurant en cette qualité audit siège, dans la cause qui l’oppose à la société
Architecture du Marbre, dont le siège sis au 234, Rue de la Musique Tambourinée Centre-ville,
BP 13624Brazzaville, ayant pour conseil Maître Roch Nicaise ITOUA LEBO, Avocat à la Cour
, demeurant Boulevard Denis Sassou Nguesso, N°1718, entre le Commissariat et la Coupole et
la Direction Générale de la Société Nationale d’Electricité dite S.N.E, centre-ville Brazzaville,

3
p.
en cassation de l’Arrêt n°004 rendu le 18 janvier 2016 par la Cour d’appel de Brazzaville et
dont le dispositif est le suivant :
« PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, par arrêt contradictoire, en matière civile et en dernier ressort ;
EN LA FORME :
Reçoit les appels principal et incident ;
AU FOND :
Dit qu’il a été bien jugé et mal appelé ;
Confirme le jugement entrepris ;
Déboute les parties de l’ensemble de leurs demandes, fins et conclusions infondées ;
Condamne le Cabinet Architecture Imagerie et construction aux dépens. » ;
La requérante invoque à l’appui de son pourvoi le moyen unique de cassation en quatre branches
tel qu’il figure à la requête annexée au présent arrêt ;
Sur le rapport de monsieur Mahamadou BERTE, Juge ;
Vu les articles 13 et 14 du Traité relatif à l’harmonisation du droit des affaires en Afrique ;
Vu le Règlement de procédure de la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage de l’OHADA ;
Attendu qu’il ressort des énonciations de l’arrêt attaqué que la société Architecture de Marbre,
reprochant à la société Architecture-Imagerie et Construction, l’inexécution d’obligations
contractuelles relatives à la production de plans idoines pour la construction d’un marché
moderne à Dolisie, dont elle est attributaire, a fait assigner celle-ci devant le Tribunal de
commerce de Brazzaville aux fins de restitutions de sommes et réparation; que par jugement en
date du 27 avril 2010, cette juridiction a ordonné le remboursement, à la requérante par le
cabinet Architecture-Imagerie et Construction, des sommes de 180.000.000 et 15.000.000 de
FCFA et le paiement de la somme de 250.000.000 FCFA à titre de dommages-intérêts ; que la
Cour d’appel de Brazzaville statuant sur les appels formés contre cette décision a rendu l’arrêt
objet du présent recours en cassation ;
Sur la première branche du moyen unique tiré de la violation de l’article 39 alinéa 4 du
Règlement de procédure de la CCJA.
Attendu que la requérante fait grief à l’arrêt attaqué de l’avoir présentée sous le vocable «
cabinet Architecture Imagerie et construction », alors qu’elle est immatriculée au registre du
commerce et du crédit mobilier sous la dénomination « Société Architecture Imagerie et
Construction en abrégé A.I.C » ; qu’en procédant ainsi la cour a, selon le pourvoi, violé l’article
39 al 4 du Règlement de procédure de la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage de l’OHADA
;

4
p.
Mais attendu que le texte visé au moyen est relatif aux mentions des arrêts de la Cour Commune
de Justice et d’Arbitrage ; qu’il ne peut avoir été violé par la cour d’appel qui n’a pas eu à
l’appliquer ; que le moyen est spécieux et mérite le rejet ;
Sur la deuxième branche du moyen unique tiré de la violation de l’article 864 de l’Acte
uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique
Attendu que la société Architecture Imagerie et construction fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir
conclu à l’inexistence d’une société de fait entre les parties aux motifs « qu’a contrario il est
aisé pour la Cour de constater que les honoraires de 180.000.000 F CFA perçus par elle
constituent la contrepartie d’un service rendu ou à rendre et ne peuvent s’analyser en versement
de bénéfices découlant du fonctionnement de la prétendue société de fait ; que c’est donc à bon
droit que les premiers juges ont dit et jugé qu’il n’existe aucune société de fait entre les parties,
dès lors qu’il est établi par ailleurs que les groupements de société n’ont pas de personnalité
morale » ; alors, selon le moyen, que la cour devait tenir compte du caractère spécifique de
l’appel d’offre conception réalisation ou marché de travaux qui intègre les règles de l’art dès
l’élaboration des plans d’exécution du projet de construction à soumissionner, entre autres les
honoraires de l’architecte et les bénéfices avant d’arrêter le coût global des travaux de
réalisation et, alors, d’autre part, que la cour devait faire application des dispositions de l’article
2 du décret n°2009-156 du 20 mai 2009 portant code des marchés publics qui définissent le
groupement d’entreprises comme « groupement d’entreprises ayant souscrit un acte
d’engagement unique, et représentées par l’une d’entre elles qui assure une fonction de
dénominateur commun. Le groupement d’entreprise est conjoint ou solidaire » ; et, alors enfin,
que la personnalité morale n’a aucune influence sur l’existence d’une société de fait ; qu’en se
déterminant comme elle l’a fait, la cour d’appel a, selon le pourvoi, violé les dispositions du
texte visé au moyen et exposé sa décision à la cassation ;
Mais attendu que selon l’article 864 de l’ Acte uniforme relatif au droit des sociétés
commerciales et du groupement d’intérêt économique « il y a société créée de fait lorsque deux
ou plusieurs personnes physiques ou morales se comportent comme des associés sans avoir
constitué entre elles l’une des sociétés reconnues par le présent Acte uniforme » ; qu’il résulte
de ces dispositions que c’est le fait que des personnes se comportent comme des associées qui
caractérise l’existence de la société de fait ;
Attendu en l’espèce que le demandeur au pourvoi se contente de donner les définitions de
l’appel d’offre selon la doctrine et du Groupement d’entreprises selon les dispositions de
l’article 2 du décret 2009-156 du 20 mai 2009 susvisé sans spécifier en quoi la cour d’appel a
violé l’article 864 de l’Acte uniforme précité ; qu’en raison de cette imprécision qui ne permet

5
p.
pas à la Cour de céans d’apprécier valablement le mérite du moyen, celui-ci sera en
conséquence déclaré irrecevable en l’état ;
Sur la troisième branche du moyen unique tiré de la violation de l’article 867 de l’Acte uniforme
relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique
Attendu que le pourvoi reproche aux juges d’appel de s’être contentés de soutenir « que dans
la présente situation, le cabinet d’architecture-imagerie et construction n’a pas fait le rapport de
la preuve de la réunion à son avantage des trois éléments susmentionnés ... qu’en vertu de
l’adage « veus inexcipiendo fractor », la charge de la preuve pèse sur tout défendeur qui se
prévaut d’une demande ou d’un fait particulier », alors, selon le moyen, qu’une interprétation
lato sensu de l’article 867 de l’Acte uniforme précité aurait permis de prouver l’existence d’une
société de fait par tout moyen dont le transport sur les lieux, l’audition de témoin et tous sachant,
toute chose de nature à faire des constatations utiles à la manifestation de la vérité comme le
recommande la jurisprudence ; que les juges d’appel, pour n’avoir pu vérifier l’original des
offres qui révèle toutes les informations sur la nature juridique des soumissionnaires, ont, selon
le pourvoi, fait une mauvaise interprétation des dispositions de l’article 867 de l’Acte uniforme
précité et exposé leur décision à la cassation ;
Mais attendu que selon les dispositions de l’article 867 de l’Acte uniforme précité « l’existence
d’une société créée de fait ou d’une société de fait est prouvée par tout moyen » ; que ce texte
qui consacre la liberté de la preuve pour établir l’existence d’une société de fait ne déroge pas
à la règle de droit selon laquelle chaque partie doit prouver conformément à la loi les faits
nécessaires au succès de sa prétention ;
Attendu qu’en l’espèce, pour conclure à l’inexistence d’une société de fait, l’arrêt attaqué retient
« qu’aux termes de l’article 867 ..., l’existence d’une société de fait est prouvée par tout moyen
; considérant qu’il en découle que l’existence de pareille société ne dépend nullement
d’éventuels statuts, ni de son immatriculation au RCCM mais plutôt du comportement de ses
fondateurs ; Considérant que trois éléments sont fondamentaux à la réalisation du contrat de
société à savoir : - L’affectio societatis ; -Les différents apports (numéraires, nature, industries)-
La participation aux bénéfices et aux pertes ; Considérant que dans l’espèce, le cabinet
Architecture Ingénierie et Construction n’a pas fait le rapport de la preuve de la réunion à son
avantage des trois éléments susmentionnés ; qu’à contrario, il est aisé pour la Cour de constater
que les honoraires d’un montant de 180.000.000 F CFA perçus par elle constituent la
contrepartie d’un service rendu ou à rendre et ne peuvent s’analyser en versement de bénéfices
découlant du fonctionnement de la prétendue société de fait ; que c’est donc à bon droit que les
premiers juges ont dit et jugé qu’il n’existe aucune société de fait entre les parties… » ;

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p.
Attendu qu’il ressort de cette motivation, qu’il appartenait au cabinet Architecture-imagerie et
Construction qui allègue l’existence d’une société de fait d’en rapporter la preuve, et que cette
preuve ne saurait résulter des versements faits à titre d’honoraires et totalisant la somme de
180.000.000 FCFA ; qu’il suit qu’en se déterminant comme elle l’a fait, la cour d’appel, loin
de violer l’article 867 de l’Acte uniforme précité, en a fait une exacte application, aucun
reproche ne pouvant valablement lui être fait de n’avoir pas ordonné un transport, une telle
investigation relevant d’ailleurs de son appréciation souveraine ; que ce moyen n’étant pas
pertinent, il échet de le rejeter ;
Sur la quatrième branche du moyen tiré de la violation de l’article 1235 du code civil
Attendu que la société Architecture Imagerie et construction fait grief à l’arrêt d’avoir, sur le
fondement de la répétition de l’indu et au visa de l’article 1235 du code civil français, ordonné
la restitution de la somme de 180.000.000 F CFA qu’elle a perçue à titre d’honoraires aux motifs
que « dans la présente espèce, le cabinet architecture Imagerie et construction n’a pas fait le
rapport de la preuve de la réunion à son avantage des trois éléments susmentionnés ; qu’a
contrario, il est aisé pour la Cour de constater que les « honoraires de 180.000.000 F CFA perçus
par elle constituent la contrepartie d’un service rendu ou à rendre et ne peuvent s’analyser en
versement de bénéfices découlant du fonctionnement de la prétendue société de fait ; Mais
considérant que point n’est la conviction des juges du second degré qui estiment qu’en recevant
la somme de 250.000.000 F CFA à titre de dommages-intérêts pour un principal de 195.000.000
FCFA (180.000.000) pour les honoraires en sus de 15.000.000 (de commande de sable non
fourni), la société Architecture Marbre a suffisamment été dédommagée du préjudice qu’elle a
subi », alors, d’une part, selon le moyen, que l’arrêt tel motivé procède d’une contrariété de
motifs consistant à constater l’existence des honoraires et à en ordonner le remboursement sur
le fondement de l’article 1235 du code civil et alors, d’autre part, que ce raisonnement déroge
aux règles de l’article 4 in fine du formulaire du contrat type d’architecte ou cahier des clauses
particuliers conçu par l’ordre des architectes du Congo aux termes duquel « les honoraires fixés
aux articles 4-1 à 4-3 ci-après comprennent la rémunération des premières prestations :
l’analyse du programme, les visites, les discutions préliminaires et les premières recherches
architectures. Cette rémunération est due à l’architecte, qu’elle que soit la suite donnée à la
mission … » ; qu’en se déterminant comme elle l’a fait, la Cour d’appel a, selon le pourvoi,
violé les dispositions du texte visé au moyen et exposé sa décision à la cassation ;
Mais attendu qu’aux termes de l’article 1235 du code civil, « tout paiement suppose une dette :
ce qui a été payé sans être dû, est sujet à répétition… » ; qu’il en résulte que la répétition de
l’indu est le remboursement de ce qui a été payé sans cause, soit parce que la dette n’existait

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pas du tout, soit parce que la dette a été annulée ou résolue ; qu’en l’espèce, le moyen ne
démontre pas en quoi la cour d’appel a fait une application erronée du texte susvisé en
confirmant un jugement qui, après avoir constaté « la rupture non fautive de la relation
contractuelle » et « l’inexécution des obligations contractuelles à la charge de la société
Architecture Imagerie et construction », a ordonné « le remboursement au profit de la société
Architecture du Marbre, de la somme de francs CFA 180.000.000 indument perçue par le
Cabinet Architecture Imagerie et Construction ; puis celle de 15.000.000 FCFA au titre d’une
commande de sable non fournie » ; qu’il s’ensuit que le moyen n’est pas fondé et sera rejeté ;
Attendu qu’aucune des branches du moyen n’ayant prospéré, il y a lieu pour la Cour de céans
de rejeter le pourvoi ;
Sur les dépens
Attendu que la société Architecture-Imagerie Construction succombant, sera condamnée aux
dépens ;
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, après en avoir délibéré,
Rejette le pourvoi ;
Condamne la société Architecture-Imagerie et Construction aux dépens.

FICHE N° 4
THEME : Le fonctionnement de la société
EXERCICE 1.
NOTE ECRITE : La notion de dirigeant social saisie par le droit OHADA

EXERCICE 2 : CAS PARTIQUE : La notion de dirigeant social saisie par le droit OHADA
EXERCICE N°1. NOTE ECRITE
EXERCICE N°2 : CAS PARTIQUE
Les associés de la SARL « LE MBOSSE» sont réunis en assemblée générale pour approuver
les comptes de l’exercice 2020. Ils évoquent diverses difficultés... Finalement, les associés se
séparent fâchés. Cette mésentente ne sera pas sans conséquences. La société́ ne peut plus
fonctionner correctement depuis des mois (tout est devenu plus difficile) au point que le gérant
voudrait suggérer la dissolution la société́ . Comment doit-il procéder ? Le gérant s’interroge
également sur les conséquences que cela aura pour les associés car la société́ a fait des pertes.

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p.
Il craint que les différents créanciers ne saisissent le patrimoine individuel des associés. Qu’en
pensez-vous ?
Malick est gérant d’une entreprise qui s’active dans l’export d’Anacarde. Pierre, est
entrepreneur et il est seul. André en a assez d’être salarié. Ils décident tous les trois, avec Marie
Yande, qui a des talents de gestion, de fonder une société́ , soit une société́ civile, soit une SARL
dont l’objet serait de faire des travaux à domicile. Marie Yande est désignée gérante de la
société́ . Mais cela tourne mal. Les autres découvrent qu’elle a pris dans la caisse pour payer la
scolarité de ses enfants. Ils voudraient mettre fin à̀ ses fonctions. Un associé envisage de
procéder à la révocation immédiate du gérant et engager sa responsabilité́ .
Il se trouve aussi que les statuts de la SARL prévoient l'exigence d'une autorisation préalable
de la majorité des associés, représentant plus de la moitié du capital, tout contrat conclu par la
société dont l'engagement serait supérieur à 500.000 francs. Marie Yande a conclu un contrat
pour l'acquisition de lot de matériel de nettoyage pour un prix de 1.000.000FCFA, subordonnée
à la signature immédiate et donc sans l'accord des autres associés. L'un des associés a constaté
que le dirigeant leur avait délibérément présenté, des états financiers de synthèse ne donnant
pas, une image fidèle des opérations de l'exercice, de la situation financière et de celle du
patrimoine de la société, à l'expiration de cette période.
La société a été assignée en responsabilité par l'un de ses clients et condamnée judiciairement
ce qui a entraîné des difficultés de trésorerie.
Se pose ainsi la question de savoir si la société peut être indemnisée pour son préjudice subi du
fait des agissements du dirigeant.
Il s'agit par ailleurs de savoir s'il est possible d'annuler le contrat d'acquisition du matériel de
nettoyage.
Malick gérant de société Savana démissionne. Quelques semaines plus tard, un jugement
d’ouverture de liquidation est prononcé. Le dirigeant forme une tierce-opposition à ce jugement
car il considère que la date de cessation des paiements retenue par le tribunal de commerce de
Dakar pourrait lui être préjudiciable. A-t-il raison d’avoir peur ? Cette action est-elle recevable
?

LECTURE CONSEILLEE
CABRILLAC (sous la dir. de), Dictionnaire du vocabulaire juridique, coll. Objectif droit, Litec
CORNU, Vocabulaire juridique, PUF.
CA Abidjan, 24 oct. 2003, n° 1161, Sté ASH Internationale c/ Maurice KACOU ;
www.ohada.com, ohadata J-03-317). ; Tribunal régional hors classe de Dakar, n° 327, 19 févr.

9
p.
2003, OHADATA J-03-180) ; Akam Akam A., La cessation des fonctions des dirigeants des
sociétés commerciales en droit OHADA, Afrilex, mars 2009.
Civ. 1ère, 6 Octobre 1998, n° 95-12519, inédit, Com., 20 mai 2003, Bull. civ. IV, n° 84
Com., 20 Juin 2006 n° 05-10052, inédit, Civ. 3ème, 11 janv. 2012, n° 10-20633, inédit
Com 31 janv. 2012, n° 10-15489, inédit, Com., 24 juin 2014, n° 13-50050, Crim., 4 juin 2014,
n° 13-87278, Bull. Crim, n° 145 CA Paris, 30 avr. 2014, n° 13/12230, pôle 5-ch. 8 Crim., 2
sept. 2014, n° 13-83956, Bull. crim., n° 178, Com., 4 nov. 2014, n° 13-24889, Com., 4 nov.
2014, n° 13-22487, inédit, Com., 9 déc. 2014, n° 13-12437 ; Com., 20 janv. 2015, n° 13-27189,
inédit Com., 31 mars 2015, n° 14-14575, Com., 31 mars 2015, n° 13-19432, inédit Com., 12
mai 2015, n° 13-28504 ; Com, 12 mai 2015, n° 14-12483.
NZOUABETH (D.), Le juge et le droit des sociétés OHADA, Contribution pour le traitement
judiciaire des litiges entre associés, th. Dakar, préf. N. DIOUF, Editions universitaires
européennes, 2011 ; ANOUKAHA (F.) et alii, OHADA, Sociétés commerciales et GIE,
Bruylant, Bruxelles, 2002. Pochon B., Devoir et responsabilités des dirigeants, Paperjam,
rubrique « Droit des entreprises », 2013, p. 1.) ; D. Schmidt, « De l’intérêt social », JCP, E,
1995, I, p. 361 ; A. Pirovano, « La boussole de la société́ : intérêt commun, intérêt social, intérêt
de l’entreprise ? », D., 1997, chron., p. 189 ; Ph. Bissara, « L’intérêt social », Rev. Sociétés,
1999, p. 5 ; D. Martin, « L’intérêt des actionnaires se confond- il avec l’intérêt social ? », in
Mélanges D. Schmidt, Joly éditions, 2005, p. 359 ; M.-A. Mouthieu, L’intérêt social en droit
des sociétés, thèse doctorat d’Etat, Yaoundé II, 2006. ; G. Chesné, « L’exercice “ut singuli” de
l’action sociale dans la société́ anonyme », RTD com., 1962, 347 ; Lacan, « L’action sociale
exercée ut singuli», Rev. Sociétés, 1946, 223. A. Tunc, « La responsabilité́ civile des organes
de gestion des sociétés et les règles générales de la responsabilité́ civile en droit français », in
Trav. Ass. H. Capitant, 1967, t. XV, p. 26. ; D. Tricot, « Les critères de la gestion de fait », Dr.
et patrim., janv. 1996 ; G. Notté, Les dirigeants de fait des personnes morales de droit privé,
thèse Paris I, 1978, « La notion de dirigeant de fait au regard du droit des procédures collectives
», JCP, C, 1980, I, 8560. GIBIRILA (D.), « L’abus en droit des sociétés : Propos introductifs
», Journal des sociétés, Avril 2011, n° 86, p. 9. ; Mésentente entre un père et ses enfants, Cass.
com., 28 mai 2013, n ̊ 12-20.287, F-D (N° Lexbase : A9528KEM), Rev. Sociétés, 2013, p. 499
; mésentente entre deux groupes d'actionnaires d'une même famille au sein d'une holding, Cass.
com., 9 octobre 2012, 11-21.761, F-D (N° Lexbase : A3521IUX) ; mésentente entre un frère et
une sœur, Cass. com., 13 juillet 2010, n ̊ 09-16.102, F-D (N° Lexbase : A6798E4K), RJDA,
2010, n ̊ 1090 ; mésentente et animosité́ familiale entre deux groupes d'associes égalitaires,

10
p.
Cass. com., 10 septembre 2013, n ̊ 12-20.523, F-D (N° Lexbase : A1656KLW), RJDA, 11/2013,
n ̊ 902.

FICHE N° 5

THEME : Le fonctionnement de la société bis : les associés


Exercice n° 1
Note écrite : L’abus dans l’exercice du droit de vote
Exercice n° 2 : Commentaire d’arrêt

Cour de Cassation, Chambre commerciale, du 14 janvier 1992, 90-13.055, Publié au bulletin

Attendu, selon l'arrêt attaqué, que les époux X..., porteurs de parts de la société à responsabilité
limitée Vitama et convoqués à une assemblée générale du 4 mai 1987 qui devait statuer sur une
augmentation du capital de 100 000 à 2 300 000 francs, ont fait savoir qu'ils s'opposaient à la
mesure proposée ; que la société Vitama les a assignés pour voir dire que ce refus constituait
un abus de droit de la minorité et qu'il y avait lieu en conséquence de l'autoriser à effectuer
l'augmentation de capital envisagée dont le principe avait été arrêté lors de l'assemblée générale
extraordinaire du 25 octobre 1986 ;
Sur le premier moyen pris en sa première branche : (sans intérêt) ;
Et sur le second moyen pris en sa seconde branche :
Vu l'article 1382 du Code civil ;
Attendu que pour statuer comme il a fait, l'arrêt retient qu'il n'était pas démontré que les époux
X... avaient commis un abus de droit en s'opposant à l'augmentation de capital litigieuse et qu'à
supposer qu'un tel abus pût être établi, cette circonstance ne pouvait avoir pour conséquence
qu'un éventuel recours en dommages-intérêts ;
Attendu qu'en statuant ainsi, alors que, hormis l'allocation d'éventuels dommages-intérêts, il
existe d'autres solutions permettant la prise en compte de l'intérêt social, la cour d'appel a violé
le texte susvisé par fausse application ;
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres griefs :
CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 26 janvier 1990, entre les
parties, par la cour d'appel de Paris ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état

11
p.
où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel
de Paris autrement composée

FICHE N° 6
THEME : la disparition de la société commerciale
Exercice n° 1
Note écrite : La dissolution de la société commerciale
Exercice n° 2
Commentez l’arrêt suivant
Cour d’appel de Ouagadougou, chambre civile et commerciale, arrêt n° 40 du 02 mai
2003, Jacques Firmin TRUCHET c/ Jean Pascal KINDA

La cour,
Vu le jugement n° 631 du 12 juin 2002 ;
Vu l’acte d’appel de Jacques Firmin TRUCHET en date du 28 juin 2002 ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï les parties en leurs conclusions, fins, moyens et observations ;
Après en avoir délibéré conformément à la loi ;

FAITS- PROCÉDURE- PRÉTENTIONS ET MOYENS DES PARTIES.


Le 13 octobre 1986, Jean Pascal KINDA et Jacques Firmin TRUCHET ont créé une société à
responsabilité limitée (S.A.R.L.) dénommée « JEUX J. P. ».
Le 20 décembre 2000, (…) Jean Pascal saisissait le tribunal par exploit d’huissier de justice
pour s’entendre prononcer la dissolution de la société et désigner un liquidateur pour procéder
à la liquidation.
Il expose que la confiance s’est effritée entre lui et son associé qui a créé des activités similaires
tant, à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur et que cet état de fait empêche le fonctionnement
normal de la société dans laquelle il ne trouve plus aucun intérêt à se maintenir.
Jacques Firmin TRUCHET s’oppose à cette demande en faisant valoir qu’à supposer qu’il
exploite des maisons de jeux similaires à « JEUX J.P. », il convient de souligner d’une part,
que les statuts de leur société ne l’interdisent pas et d’autre part, que cela se passe à plus de 300
km de Ouagadougou.

12
p.
Il soutient que c’est plutôt Jean Pascal KINDA qui exploite un casino à Ouaga 2OOO, à moins
de 15 Km de « JEUX J.P. », ce qui constitue une concurrence déloyale.
Il sollicite en conséquence la fermeture du casino et la condamnation de Jean Pascal KINDA à
lui payer des dommages et intérêts et à rendre compte de sa gestion de « JEUX J.P. » pour les
exercices des années 1998 à 2000.
A l’audience du 12 juin, le tribunal rendait la décision contradictoire suivante :
-déclare irrecevable l’action en concurrence déloyale de Jacques Firmin TRUCHET pour défaut
de qualité du défendeur ;
-prononce la liquidation anticipée de la société à responsabilité limitée (S.A.R.L.) dénommée
« JEUX J. P. ».

Contre cette décision, Jacques Firmin TRUCHET relevait appel le 28 Juin 2000 pour voir
infirmer la décision attaquée.

AU FOND
Sur la dissolution de la société
Attendu qu’il est fait grief au jugement attaqué d’avoir d’une part, déclaré irrecevable l’action
en concurrence déloyale de Jacques Firmin TRUCHET pour défaut de qualité du défendeur et
d’avoir rejeté en même temps sa demande en paiement de dommages et intérêts et d’autre part,
prononcé la liquidation anticipée de la société « JEUX J. P. » ;
Attendu qu’aux termes de l’article 200 de l’acte uniforme du 17 avril 1997 relatif au droit des
sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique, la société prend fin entre autres,
« par la dissolution anticipée prononcée par la juridiction compétente, à la demande d’un
associé pour justes motifs, notamment en cas d’inexécution de ses obligations par un associé
ou de mésentente entre associés empêchant le fonctionnement normal de la société » ;

Qu’en l’espèce, Jean Pascal KINDA invoque le manque de confiance entre lui et son associé
qui empêcherait un fonctionnement normal de la société dans laquelle il ne trouve plus aucun
intérêt à se maintenir pour solliciter la dissolution anticipée ;

Que cependant, de l’analyse des faits, il apparaît que c’est plutôt Jean Pascal KINDA qui
exploite des activités similaires à celles de la société dont il a la gérance et cela dans un rayon
de moins de 15 Km ; que cet état de fait est confirmé par constat d’huissier.

13
p.
Qu’en outre, l’exploitation du casino par Jean Pascal KINDA, gérant de la société « JEUX J.
P. », crée une confusion notable à l’endroit de la clientèle et est susceptible de provoquer un
préjudice certain à ladite société ;

Qu’en réalité, s’il existe une mésintelligence entre les associés de la société « JEUX J. P. »,
cette mésintelligence serait le seul fait de Jean Pascal KINDA qui l’aurait provoquée et
entretenu en vue d’en tirer les avantages à son propre profit car la société « JEUX J. P. »
dissoute, toute la clientèle se déverserait alors au « TOP 2000 » ;

Qu’ayant créé cette situation, Jean Pascal KINDA est mal venu pour l’invoquer à l’appui de sa
demande en dissolution de la société, alors qu’il n’apporte aucun juste motif à cette demande,
encore moins la preuve du mauvais fonctionnement de ladite société puisque son associé
affirme que c’est justement parce qu’il a une entière confiance au gérant de la société qui
fonctionne bien qu’il n’a jamais insisté pour qu’il rende compte de sa gestion ;

Que dès lors, les conditions de l’article 200 de l’acte uniforme ci-dessus cité ne sont pas réunies
pour la dissolution anticipée de la société « JEUX J. P. » ;


PAR CES MOTIFS,
Statuant publiquement, contradictoirement, en matière commerciale et en dernier ressort ;
EN LA FORME
Déclare l’appel de Jacques Firmin TRUCHET recevable pour avoir été interjeté dans les formes
et délais prévus par la loi ;
AU FOND
Infirme le jugement attaqué ;
Déboute Jean Pascal KINDA de sa demande aux fins de liquidation anticipée de la « JEUX J.
P. ».

14
p.

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