COURS DE DEONTOLOGIE DES PREFESSIONNELS JUDICIARES 2020/2021 noté par KLF, master 2 Droit/UCC

COURS DE DEONTOLOGIE DES PROFESSIONNELS

JUDICIAIRE/ MAGISTRATS ET AVOCATS
Professeur KODJO NDUKUMA
MASTER 2/UCC
2020-2021

SOMMAIRE

I. LEXICOLOGIE DE BASE
A. PROFESSION
B. PROFESSIONS REGLEMENTEES
C. AVOCATS, AVOUES ET DEFENSEURS JUDICIAIRES
D. DEONTOLOGIE
E. ORDRE DES AVOCATS/ BARREAUX
II. REGLEMENTATION DU METIER D’AVOCAT
(Les conditions d’accès et d’encadrement professionnel du métier d’avocat)
A. MONOPOLE DE REPRESENTATION ET DE PLAIDOIRIE EN JUSTICE
B. CONDITIONS GENERALES D’ACCES A LA PROFESSION
C. CONDITIONS DE FOND
D. STAGE
E. INSCRIPTION AU TABLEAU
III. DROITS ET DEVOIRS DE L’AVOCAT
A. ATTRIBUTS DE LA PROFESSION
B. OBLIGATIONS
C. SANCTIONS

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I. LEXICOLOGIE DE BASE

En droit, l’intérêt de la définition est d’appréhender le contenu spécifique des

institutions juridiques en vue de leur appliquer un régime prédéfini ou sui generis.

Le droit est une science de catégorisation et de qualification.

A. PROFESSIONS

Au sens du droit des affaires, exercer une profession consiste à accomplir une certaine
tâche économique de manière régulière habituelle ou de manière indépendante en vue d’en
tirer un profit. La profession présente un caractère alimentaire la distinguant du loisir. La
recherche du profit entraine également une prise de risque juridique et financier de son
activité. Il y a à se rappeler que qu’HERMES fut le dieu des truands et marchands.

Il existe des professions sous subordination hiérarchique, celles qui sont

indépendantes, celles qui sont permanentes, saisonnières ou occasionnelles, celles qui sont à
temps ou à la tâche, etc. La vie des affaires met aux prises des protagonistes sur deux
versants :

- le professionnel dont l’occupation lui procure le gain nécessaire à sa survie ;

- le consommateur, autrement appelé client, utilisateur, abonné, patient, etc.

Certaines professions rappellent une fonction sacerdotale, plutôt que le mercantilisme

primaire. C’est dire qu’il y a de ces professions qui ne vise pas vraiment l’argent, mais plutôt
une certaine moralité (telle que la médecine, la pharmacie).

Il en découle que les prestations d’une certaine nature, la vulnérabilité de certains

clients, la gestion de certains risques, dont l’exaspération paroxysmique peut être irréversible,
appelle une réglementation particulière de certain type d’activité.

B. PROFESSIONS REGLEMENTEES

Certaines professions sont soumises à des dispositions particulières qui restreignent la

liberté d’entreprise en termes de conditions d’accès, d’établissement, d’exercice, ou de
maintien de la fonction. Tel sont le cas des professions à Ordre dont :

- Ordre des avocats

- Ordre des architectes

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- Ordre des experts comptables

- Ordre des pharmaciens
C. AVOCAT, AVOUES ET DEFENSEURS JUDICIARES

 AVOCAT

Devant les cours et tribunaux, c’est l’auxiliaire de justice qui fait profession de :
donner des consultations, rédiger des actes, défendre les intérêts de ceux qui lui confient leurs
causes ; et dont la mission comprend :

- L’assistance (conseil, actes, plaidoiries) et/ou

- La représentation (postulation devant les juridictions où son intermédiaire est
obligatoire) (30ème minutes vocal) ;
 AVOUE

En France, près la Cour d’Appel, c’est l’officier ministériel représentant les, parties
depuis 2011, année avant laquelle il disposait du monopole de représentation devant les TGI.
C’est l’Etat qui le met en votre disposition.

 DEFENSEUR JUDICIAIRE

Elle est spécifique au Congo car à l’origine, il s’agissait des mandataires ad litem
appelés à assister les parties dans des conflits coutumiers que connaissait mal le colon belge.

Avec l’Ordonnance- loi de 1968, ils étaient organisés en corporation et pouvaient plaider en
toute matière devant les tribunaux de paix jusqu’en grande instance.

En 1979, ils ont pu obtenir le droit de porter la robe noire avec rabat blanc à
l’audience, mais sans chausse. (Article 137 O-L du 28 Septembre 1979). L’article 125 de la
même loi prévoit que si les circonstances les permettent, le président de la République peut
mettre fin à la profession des défenseurs judiciaires.

La déontologie est l’ensemble des devoirs inhérents à l’exercice d’une activité

professionnelle, libérale, et plus souvent définis par un Ordre professionnel.

 ORDRE

C’est un ensemble ordonné considéré sous le double rapport : de son existence

comme entité distincte (classe, catégorie) ; et de son organisation interne en ce que pour

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les avocats cela s’applique à leurs activités professionnelles (Ordre des avocats, barreau près
X cour) et non pas généralement comme il en est de l’Ordre des créanciers, ‘’chirographaire,
privilégié, gagiste, créancier alimentaire, etc.’’ ou de l’Ordre des juridictions).

Les barreaux en RDC étaient organisés en sous trois lois :

- le décret du 7 Novembre 1930 portant organisation du barreau qui fut le premier texte
relatif à la profession d’avocat avec deux grands apports dont le barreau n’était réservé
aux blancs, et il fallait avoir un diplôme de doctorat (équivalent à la Licence) ou
attestation de moralité. le décret 1968, et celle de 1979 (actuellement en vigueur) ;
- par la suite il y eut l’O-L n°68/ 247 du 10 juillet 1968 portant organisation du barreau,
du corps des défenseurs judiciaires, réglementation de la représentation et de
l’assistance des parties devant les juridictions. Elle avait comme apport : condition
obligatoire de nationalité, barreau autonome institué auprès de chaque cour d’appel
avec pour organes l’Assemblée générale, conseil de l’ordre et le bâtonnier ; le
renforcement du corps de métier d’avocat par le monopole de la représentation et de la
postulation en justice.
- Le droit positif de la déontologie des avocats a pour source législative l’O-L n°79-028
du 28 Septembre 1979. Avec comme apport l’apparition de l’Ordre national des
avocats (ONA) venant se superposer aux structures traditionnelles du Barreau. Ce
dernier se voyant attribuer entre autres la compétence de fixation des honoraires des
avocats, la fonction disciplinaire d’appel en plus d’un bâtonnier national.

II. LA REGLEMENTATION DU METIER D’AVOCAT

Le métier d’avocat place son professionnel aux prises avec des enjeux et des intérêts
nécessitant des précautions, ainsi que des disciplines d’encadrement. La déontologie qui en
est l’émanation préserve à la fois lesdits intérêts, et protège le prestige de la fonction d’avocat.

Dans un procès, les parties remettent entre les mains des avocats l’essentiel de leur
existence pour sa défense : la liberté, la vie, le secret qui peut ruiner le ménage, le patrimoine,
etc. C’est ainsi que sont rigoureusement encadrées les conditions d’accès, d’exercice et de vie
professionnelle, voire personnelle de l’avocat.

A. MONOPOLE DE LA PROFESSION D’AVOCAT

Cfr. Monopole de représentation et de plaidoirie en justice.

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Devant la police et le parquet on assiste le client. Mais devant le tribunal on le

représente. Le rôle de l’avocat devant la police et le parquet est passif. Mais au niveau du
tribunal il est actif. L’assistance réduit l’avocat à un rôle moins actif notamment parce qu’il
n’est pas soumis à l’interrogatoire, qui lui est rappelé qu’il n’est pas témoin de fait pour le
connaitre et en parler mieux que l’interrogé. Et qu’à ce stade il ne plaide pas. Il n’assiste
qu’au bon déroulé de l’étape de procédure avec possibilité de ne faire que des rappels de
principe d’ordre public.

B. CONDITIONS GENERALES D’ACCES A LA PROFESSION

En résumé, il faut :

1. Le dépôt d’un dossier ;

2. Les mesures de publicité de la part du Barreau : sur une durée d’un mois, le nom des
candidats à la profession d’avocat est affiché au valve du barreau (ouverture des bans).
N.b. cas de dénonciation pour exercice de métier incompatible, pour improbité, pour
immoralité, nationalité douteuse, faux diplôme, avant la prestation de serment ;
3. Avis préalable du PG :
4. Question particulières :
- La problématique surannée (obsolète) d’admission de la femme mariée ;
- Problématique d’admission des diplômés, des récipiendaires, ou des impétrants des
universités privés ;
- Le cas d’opposition à la candidature ;
- Il est possible de passer outre l’avis du PG si, dépassé un certain délai, il ne l’a pas
exprimé, ce qui ramène la prestation de serment le cas de conscience de l’avocat.
5. La tenue de l’audience publique de prestation de serment ;
6. La notification de l’admission par secrétaire du barreau ;
7. Inscription à la liste de stage ou au tableau de l’Ordre des avocats.

Article 19 de la constitution : parle de l’existence de 6 services de sécurité.

L’avocat décline l’exercice du droit fondamental à la défense consacré à l’article19 de la

constitution.

B.8. L’inscription au tableau des docteurs à thèses.

C. Conditions de fond

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Ces conditions substantielles tournent au tour de la nationalité, du diplôme admissible, ainsi

que de la moralité.

1. Nationalité

Il est de principe que nul ne peut accéder à la profession d’avocat, ni en exercer les
prérogatives s’il n’est congolais, tel que stipule l’article 7 1° de l’Ordonnance Loi n°79-028
du 28 sept. 1979.

L’on note que lorsqu’on perd la nationalité congolaise, ou qu’il y a concours de celle-ci avec
une autre nationalité, on perd automatique aussi le droit d’etre avocat, ou cette qualité. Ceci
est en lien avec l’article 10 de la constitution. Cependant, à titre dérogatoire, l’étranger peut
etre admis. Il faut voir par-là les conventions de réciprocité. Dont le bénéfice s’apprécie au
cas par cas.

Une décision du 28 février 1997 du conseil national de l’ordre sous n°/CNO/12/97 avait
surpris par l’admission d’une camerounaise à la qualité d’avocat.

2. Conditions relatives au diplôme

Le diplôme requis est celui de Licence nationale ou de Docteur en droit, en vue d’etre admis
comme candidat au barreau. L’on note que l’intitulé du diplôme importe peu, c’est le nombre
d’années qui compte, soit cinq ans d’étude universitaire en droit.

Le diplôme étranger obtenu par les congolais sous sujet à homologation par une décision
équivalente reconnaissant de la barre de l’ESU, de niveau du grade académique. Les Docteurs
à thèse, sous réserve de trois années d’enseignement dans une Université officielle en R.D.
Congo sont admissibles directement à une inscription au tableau de l’Ordre. Le Conseil
national de l’Ordre a souvent été confronté à des parcours sinueux (tortueux) des candidats
ayant fait un premier cycle en théologie, ou en sciences sociales, avant de bifurquer sur une
Licence en Droit où une thèse dans la discipline juridique. En tout état de cause, le diplôme
étranger que l’on présente à l’étai en toute état de cause de sa candidature doit, dans le pays de
son obtention ouvrir accès à la profession d’avocat.

3. Condition de moralité

Il est requis la présentation d’un extrait de casier judiciaire comme une relique de la
description d’honorabilité comme exigée par le 1erdécret du 7 novembre 1930. L’article 7 3°
et 4° de l’O-L de 1979 en vigueur fonde le refus de tout candidat :

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- Ayant déjà été condamné pour des agissements contraire à l’honneur, à la probité et au
bonne mœurs, sous réserve d’amnistie ou de réhabilitation.
- Avoir été auteur des faits de même nature soldés par une sanction disciplinaire ou
administrative, de destitution, de révocation ou de radiation.

C. Stage

Un stage de deux ans est obligatoire aux seuil d’entrée à la profession. Ce stage préparatoire à
l’inscription au tableau de l’Ordre est effectué sous la conduite d’un avocat déjà inscrit au
tableau. Il ne peut etre interrompu plus de trois mois sans l’autorisation du Conseil de l’Ordre.
La matière est régie allant de l’article 9 à 20 de l’O-L.

Le patronage est un devoir, sans préjudice d’une désignation d’office par le bâtonnier au cas
où l’impétrant s’en trouvait dépourvu.

C’est une période de formation et d’initiation aux obligations de l’Ordre, notamment à la

déférence et aux autres devoirs du ministère de l’avocat. Les droits et obligations du stagiaire
étant pratiquement le même que celui de l’avocat, il ne peut toutefois pas assister de l’AG de
l’ordre, ne peut non plus voter dans l’élection du bâtonnier ; postuler et conclure, assister ou
représenter, les parties en certaines matières devant la Cour suprême de justice ; ne peut pas
etre juge assumé (article 33 COCJ).

Sont dispenser du stage : les anciens magistrats, les enseignants de droit et les anciens
défenseur judiciaire.

E. inscription

Les questions d’inscription au tableau sont décrites dans la loi partant de l’article 21 à 37 de
l’O-L de 1979.

F. organisation des barreaux

Le patron qui patronne le stagiaire doit etre du même barreau que l’impétrant et y etre inscrit
depuis 5 ans. (cf. Article 38 à 57)

4. Droit et devoir des avocats (article 58 à 102)