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DROIT COMMERCIAL Pr Salma El Hassani Sbai

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1. Assister de manière concentrée au cours
2. Prendre des notes détaillées
3. Compléter absolument son cours en utilisant la doctrine (manuel de droit
commercial général en droit marocain et en droit français, voir bibliothèque
générale et librairies )
4. Composer son propre cours
5. Etre à jour, ne pas laisser les cours s’accumuler

.
RECOMMANDATIONS POUR RÉUSSIR SES
ÉTUDES EN DROIT
Améliorer sa maitrise de la langue française et sa culture générale par la lecture (presse, livres,
ouvrages juridiques…)
Ne jamais se contenter des cours. Construire ses cours en utilisant des ressources doctrinales de qualité
(librairies, bibliothèque générale, centre al saoud, centre culturel français…)
écouter des émissions radios de qualité (EX : les débats matinaux de Luxe radio, heure essentielle sur
atlantic radio, émissions de consultations juridiques sur les radios marocaine (il y en a plusieurs)
émissions sur de France culture, de France inter… il n’ a à qu’à télécharger les applications respectives
et à écouter les podcasts.
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argumentations. Vous choisirez chaque mois un sujet juridique ou politique d’actualité sur lequel vous
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24+ une fois par semaine Tel Quel), assister aux conférences , aux tables rondes et aux soutenances de
thèses organisées par la faculté
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BIBLIOGRAPHIE
Droit commercial fondamental, Mohammed Alami El Machichi, Imprimerie de Fedala,2006
Droit commercial, Jacques Mestre, LGDJ, 2012
Droit commercial et des affaires, Dominique Legeais, Sirey, 2017
Droit commercial, hassania cherkaoui, imprimerie Najah El Jadida, 2001
E Thaller, Traité élémentaire de droit commercial, Paris, 1992

Tous les manuels de droit commercial reprennent les notions fondamentales et peuvent être
utilement consultés
COURS A ÉCOUTER ET PAGE
FB
Vous trouverez une série de ressources audio que j’ai enregistrées afin de vous aider dans vo
s révisions:
https://drive.google.com/file/d/1bTpnMGdJBbv4Z57b8Yl8-HcLSaH0LaJA/view?usp=drives
dk
( le statut du commerçant
https://fb.watch/csXvXzplHc/ (fonds de commerce )
https://drive.google.com/file/d/1orNuzdL2ELg1pMnpwoQ83hYGp6gzxdID/view?usp=drive
sdk
(le fonds de commerce)
https://drive.google.com/file/d/1bTpnMGdJBbv4Z57b8Yl8-HcLSaH0LaJA/view?usp=drives
dk
( vente du fonds de commerce )
Page facebook : Pr Selma El Hassani Sbai, vous y trouverez de nombreuses ressources.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Qu’est ce que le droit commercial?
Notion difficile à cerner-controversée-débats doctrinaux intenses; 2 grandes conceptions
du droit commercial :
I-conception traditionnelle étroite : le droit commercial est le droit privé du commerce-
il s’applique aux commerces, au actes de commerce et au fonds de commerce.
Difficulté : on perçoit 2 conceptions du droit commercial
A-Conception subjective : le droit commercial est le droit des commerçants=sujet de
droit 
+ les commerçants sont facilement indentifiables = champs d’application facile à cerner
_ les commerçants ne réalisent pas que des actes de cce= nécessité d’examiner la
nature de l’acte faiblesse et insuffisance de la théorie subjective
CONCEPTION OBJECTIVE
Acte commercial est le critère clé  le droit cml est le droit des actes de cce.
Conception plus égalitaire droit de catégorie d’actes et non de classe  on applique le
même droit aux mêmes catégories d’actes
Pb= à coté des actes exclusivement commerciaux, il y’a des actes qui ont utilisation double
civile et commerciale ils se prêtent aussi bien à usage civil que cml (vente, transport,
dépôt…)insuffisance nature juridique plurielle théorie objective  nécessité de se
référer au contexte de l’acte.
En dépit de l’incomplétude de ces 2 approches, elles sont utilisées à l’état pur par certaines
législation.
Le législateur marocain adopte un solution médiane, il juxtapose les 2 conceptions art 1er
=le dt cml est le droit des actes de cce et des cmt
Mais penchant pour l’approche objective  la qualité de cmt s’acquière par l’exercice
habituel ou professionnel des actes de cce art 7
CONCEPTION ÉLARGIE DU
DROIT COMMERCIAL
Mutations eco , notion de cmt et de FC ne suffit plus à cerner l’activité eco
conception classique trop étriquée
Ex= fusion de stés= le droit cml ne suffit pas à organiser l’opération  recours à
d’autres disciplines
Eclatement et reconstruction du droit cml = le concept d’entreprise prend le dessus
 le droit cml devient le droit des affaires
Discipline hétéroclite composée de plusieurs branches construite autour de
l’entreprise qui devient son centre de gravité = mosaïque de disciplines qui forme
non pas un ensemble mais une juxtaposition le droit coml n’est plus qu’une
branche parmi bien d’autres (droit fiscal, de la concurrence, de la consommation ,
droit bancaire, financier…) toutes les branches manipulées par le juriste d’entreprise
PARTICULARISME DU DROIT
COMMERCIAL
Le droit commercial est un droit d’exception= il développe une originalité juridique pour tenir
compte des besoins des cmt
Le développement d’un droit dédié est le résultat du particularisme manifesté par le droit
commercial = les commerçants ont des besoin juridiques particuliers d’où la mise en place d’un
droit dédié
I- rapidité:
Le commerce exige la rapidité des transactions le commerce impose son rythme au droit les
cmts doivent agir vite sans sacrifier la sécurité des transactions d’où l’importance des
apparences et le moindre formalisme
1-importance des apparences : l’apparence prend le pas sur le droit=les cmt n’ont pas le temps de
procéder à des vérifications approfondies  ils doivent se fier aux apparences pour conclure une
transaction= conséquence= les limitations de pouvoirs des représentants légaux ne sont pas
opposables aux tiers sauf publicité, le chèque doit être payé sans rechercher la validité de la
transaction c’est la théorie de l’apparence= le tiers qui de bonne foi s’est fié à la qualité d’une
prs ou à l’apparence d’un document doit être protégé
RAPIDITÉ
2-liberté de la preuve:
Art 334 cce/ en matière cmle la preuve est libre sauf si la loi ou la convention
l’exige ( cession apport FC, constitution sté…)= facilité et rapidité de conclusion
contrats commerciaux= téléphone, tacitement…
exception au principe du droit civil= preuve doit être faite par écrit lorsque la valeur
de l’obligation dépasse 10 000 art 443 DOC
Tous les modes de preuve sont admis: -toute sorte d’écrits y compris comptabilité
-témoignage si difficulté à produire écrit
-présomption = indices induisant des faits
RÉCIPROCITÉ DE LA LIBERTÉ
DE LA PREUVE?
Le droit cml administre les modes de preuve de manière différenciée selon que le
co contractant est cmt ou non cmt.
La loi favorise le non cmt= non professionnel= pas d’habitude
La liberté de la preuve bénéficie au non cmt contre un cmt mais pas
réciproquement= le cmt ne peut se prévaloir du ppr contre un non cmt
3-PRESCRIPTION
COMMERCIALE
Prescription plus courte en droit commercial = 5 ans pour les obligations nées entre
cmt à l’occasion de leur commerce= art 5 du cce
3 ans lettre de change
1 an actions contre hôteliers, artisans
Droit civil= 15 ans/ 387 DOC
II-PARTICULARISME=
TRANSPARENCE ET PUBLICITÉ
Recherche de rapidité ne doit pas se faire contre la sécurité des transactions
-importance de la publicité légale : le cmt doit pouvoir s’informer rapidement de la
situation de son partenaire= règles de pub étoffées= publication au RC de toutes les
opérations qui affectent le FC, des procédures collectives.
-transparence : les sociétés commerciales doivent fournir une information détaillée à leurs
actionnaires, leurs administrateurs, le public, les salariés= obligations légales importantes qui
érodent le secret des affaires.
Mais la transparence ne supprime pas la nécessaire protection du secret industriel, du
savoir faire: la transparence a des limites, le droit cml impose le respect du secret
professionnel, la jrs admet la validité dans certaines conditions des clauses de non
concurrence.
III- EXIGENCE DE CRÉDIT
 Besoin viscéral de crédit: -financement
- délais de paiement
 Développement de nombreuses techniques de financement: crédit revolving, crédit-
bail, affacturage, endossement effet de cce, suretés mobilières…
 Deux conséquences:
Importance de la confiance: je dois croire fermement en la capacité du débiteur à
me paye.
Protection renforcée des créanciers en cas de carence de défaut de paiement.
CONSÉQUENCES IMPORTANCE
DU CRÉDIT DANS LE
COMMERCE
1. Attention particulière en cas de cessation de paiement des cmts = discipline collective,
mesures d’échelonnement des dettes, égalité entre le créanciers, plan d’apuration du passif,
intervention raide du législateur = en droit civil, la faillite personnelle n’est APS organisée
2. Présomption de solidarité= renforcement garantie de paiement du créancier= il est thr
assuré d’avoir un débiteur solvable= principe contraire en droit civil= obligation conjointe
et non solidaire= chacun paye sa quotte part
3. Rigueur législation cambiaire= les moyens de paiement et de crédit doivent avoir toute la
confiance des opérateurs économique= exigence du législateur:
• formalisme détaillé= mentions obligatoires, régularité des effets de cce est reconnue
indépendamment de leur cause
•Répression sévère des chèques sans provision: art 316= 1 à 5 ans+ 2000 à 10000 pas inférieur
à 25% montant/ loi finance 2020 = 1,5% avec un max de 10000 PP ou 50000 si PM
III-PARTICULARISME=DROIT
PRAGMATIQUE ET ÉVOLUTIF
Il ne s’embarrasse pas de théorie mais cherche l’efficacité et l’adaptabilité:
correspondre aux besoins des agents économiques; de la vie des affaires
Introduction de techniques contractuelles créées par la pratique sans chercher à les
rattacher à des catégories juridiques préexistantes: affacturage, franchise, crédit bail,
concession exclusive, groupes de sociétés
Réactivité du droit commercial= agilité= réforme fréquentes / droit civil plus figé=
gage de stabilité pour rapports juridiques des particuliers
Personnes des contractants importe peu= professionnels= peu de chances d’obtenir
annulation pour vices du cst/ actionnaire dans SA cotée
PARTICULARISME RELATIF
Le droit cml est lié au droit civil= mouvement circulatoire
Bcp d’institutions cmles tirent leur mécanisme du droit civil:
Le compte courant bancaire: mécanisme du droit civil de la compensation civile
permettant l’extinction de dettes réciproques
L’affacturage: subrogation civile qui permet transfert créances du commerçant à la sté
d’affacturage
Principaux contrats commerciaux tirent leurs mécanismes du droit civil (vente,
mandat…)
Certains pays ont choisi de ne pas avoir de droit dédié au commerce: GB, Pays Bas, Italie…
= droit privé unifié/dualité régime juridiques est un choix législatif et politique mais même
dans ces pays, les tribunaux appliquent règles particulières aux commerçants
SOURCES DROIT
COMMERCIAL ART 2
Le droit commercial partage des sources communes avec le droit civil mais son caractère pragmatique et utilitariste
explique l’existence de sources particulières.
I-Sources communes entre le droit civil et le droit commercial:
1-la loi: c’est la source essentielle. Sens large.Ce sont les actes votés par le parlement mais aussi les actes des
autorités administratives=hierachie des textes
La constitution: double incidence sur le droit coml
1- détermine le domaine de la loi de manière restrictive: art 71= obligations cmles, sociétés et coopératives
2-principe liberté d’entreprendre et libre concurrence
Les conventions internationales:
Principe supériorité conventions internationale= préambule constitution=le Maroc s’engage à harmoniser son droit
avec les conventions ratifiées dans le respect de son identité nationale
Globalisation= convergence harmonisation des règles= droit supra national= socle juridique global
2 catégories en fonction de leur portée juridique:
.
2 TYPE DE CONVENTIONS
INTERNATIONALES
1. conventions applicables aux contrats internationaux: périmètre plus réduit, ex convention
de Varsovie sur le transport aérien 1929, conv Genève transport Int de marchandises 1956
2. conventions qui visent l’instauration du droit interne unifié: effet plus radical= tout dépend
du particularisme du droit interne= convention Genève sur le chèque 1930, de New York sur
l’exécution des sentences arbitrales…
La loi: le code de cce
La source légale de prédilection du droit commercial c’est le code de commerce 1er
code de cce au Maroc c’est le code u 12 aout 1913 suivi de plusieurs textes sur le FC,
les stés de capitaux, la propriété industrielle…
Textes éparpillés et dépassés: abrogé et remplacé par loi 15-95 du 1 er aout 1996) l
régit des matières auparavant séparées (la vente et le nantissement du FC, la
législation relative au droit cambiaire…) et introduit des matières nouvelles (les
contrats commerciaux, la prévention et le traitement des difficultés des entreprises….)
LA LOI
Le code de cce est composé de 5 livres ( le commerçant, le fonds de commerce, les effets de commerce, les
contrats commerciaux, les difficultés des etp)
c’est un texte majeur du droit commercial qui a amorcé un large mouvement de mise à niveau du droit des affaires
avec l’adoption de nombreux textes (lois sur la SA 1996, la SARL et les autres types de sociétés commerciales
1997), code des assurances 2002, loi sur la liberté des prix et de la concurrence, loi sur la protection du
consommateur, loi relative à la propriété industrielle, loi relative à la bourse de Casablanca, à l’AMMC….
A compléter avec la loi sur les stés commerciales
Et certaines dispositions du code pénal: infractions relatives au commerce et à l’industrie art 287 et sv, USAGE
DE FAUX EN ECRITURES DE COMMERCE ET DE BANQUE ART 357? Divulgation secret de fabrique 447
A coté de ce droit spécifique, le droit commercial a recours également aux principes généraux du droit pour
organiser des situations juridiques non prévues par les textes particuliers. Le DOC continue donc de s’appliquer.
L’art 2 code de cce le précise clairement de même qu’il affirme le principe de supériorité du droit spécial « il est
satué en matière cmle conformément aux lois, aux coutumes et aux usages du commerce, ou au droit civil dans la
mesure où il ne contredit pas les principes fondamentaux du droit commercial »
SOURCES COMPLÉMENTAIRES
-la jurisprudence:
Ce sont les positions communes exprimées par les tribunaux en particulier, la cour de
cassation, qui permettent de dégager des principes de droit et de faire référence pour des
jugements postérieurs.
Enrichit, adapte et complète la loi= ce n’est pas une application servile de la loi amis une
interprétation= imagination et évolution des pratiques= situations inédites les juges forgent
leurs statuts
La JRS joue un rôle très important en matière commerciale dans la mesure où la vie des
affaires exige des décisions rapides et adaptées des tribunaux.
Textes complexes exigent explications par l’application par les juges
Plusieurs théories en droit commercial ont été forgées par la jurisprudence comme l’abus
de majorité ou de minorité en droit des sociétés.
LA DOCTRINE COMMERCIALE
3-La doctrine: ce sont les analyses, les opinions et les avis des auteurs spécialisés.
Longtemps la doctrine commercialiste était considérée comme moins importante que
la doctrine civiliste, plus noble. Cette tendance est dépassée aujourd'hui. Le droit des
affaires mobilise une partie importante de l’effort doctrinal des juristes.
Cet effort est essentiel. Il permet de compléter la loi. C’est la doctrine qui a élaboré les
théories les plus importantes en droit commercial comme en droit civil. Les juges
utilisent ces analyses pour construire leurs opinions et leur interprétation de la loi.
Au Maroc, la doctrine juridique souffre d’une insuffisance notoire. Peu d’ouvrages
majeurs d’analyse du droit. Il s’agit en général d’ouvrages principalement descriptifs,
dominés par l’exemple de la doctrine française.la recherche juridique au Maroc est
pénalisée par le faible accès à la jrs qui ne fait pas l’objet d’une publication
systématique.
SOURCES PROPRES: LES
USAGES
Ce sont les habitudes prises par les professionnels et qui finissent par s’uniformiser et constituer une norme
acceptée par tous les commerçants. Le code de commerce consacre les coutumes et usages comme une source
formelle du droit commercial . Art 2 « Il est statué en matière commerciale conformément aux lois, coutumes et
usages du commerce »
Les usages constituent une source du droit de manière générale, mais ils ont un rôle plus marqué en droit
commercial.
D’abord parce qu’historiquement le droit commercial est un ensemble d’usages intégrés par la loi. Les usages sont
donc à l’origine de la formation du droit commercial
Ensuite, parce que l’évolution rapide du monde économique impose un rythme que la loi ne peut suivre au risque
de devenir instable. Les usages permettent donc de compléter la loi et de la faire évoluer en fonction des besoins
des commerçants.
Bien que non inscrit dans aucun texte, l’usage s’impose en cas de silence de la loi et du contrat, par ex, les délais
de paiement dans les ventes commerciales sont d’usage et s’impose au vendeur même s’ils ne sont pas prévus par le
contrat.
Pour constituer une règle d’usage, il faut que la règle en question soit1- répandue dans une profession déterminée,
qu’elle soit 2-constante dans la durée et qu’elle soit 2-intégrée par les commerçants comme une règle obligatoire.
PREMIÈRE PARTIE:
L’ACTIVITÉ COMMERCIALE
Le droit commercial règlemente l’activité commerciale (et le commerçant).Mais
comment caractériser la nature commerciale d’une activité?
Le domaine de la commercialité a suscité un intérêt très important de la part de la
doctrine commercialiste et a permis de construire la théorie des actes de commerce.
L’article 6 précise que la qualité de commerçant s’acquière par l’exercice habituel
ou professionnel des activités commerciales.
On peut identifier 3 critères dans la définition légale de la commercialité:
1. L’exercice d’un activité commerciale, ce sont les actes de commerce
2. De manière professionnelle
3. De manière indépendante
ACTIVITÉ COMMERCIALE OU
ACTE DE CCE?
Le législateur marocain art 6 fait le choix d’utiliser le concept d’activité et non
d’acte commercial , il signifie par ce choix qu’il rallie à la position doctrinale et
jurisprudentielle qui estime qu’il n y a peu d’actes de commerce isolés , d’actes de
commerce en soi. Il n’ y a donc d’actes de commerce que de manière répétée.
La doctrine a développée 4 catégorie d’actes de commerce : par nature, par la
forme, par accessoire et les actes mixtes.
.
ACTES DE COMMERCE PAR
NATURE
Ce sont toutes les activités réputées commerciales par nature, la loi considère que la commercialité est très
forte, elles ne peuvent donc en principe être exercées que par des commerçants dans un cadre professionnel.
Les personnes non commerçantes qui les font ne peuvent les faire que de manière accidentelle. Elles
empiètent en quelque sorte sur les professions commerciales.
En principe, leur accomplissement de manière isolée n’est pas constitutif de la commercialité. Un non
commerçant qui accomplit de manière isolée un acte relevant de ces activités n’est pas un commerçant.
L’art 6 et 7en donnent une énumération détaillée mais pas exhaustive.
On remarque que l’activité commerciale la plus caractéristique est l’achat de marchandises en vue de les
revendre. C’est l’activité de distribution archétype de l'activité commerciale.
Les objets revendus peuvent être mobiliers ou immobiliers, corporels ou incorporels.
Pour être caractérisée, l’activité de distribution doit être constituée d’achat dans l’intention de revente avec
un objectif spéculatif.
L’achat ne constitue donc un acte de commerce que s’il est fait pour revendre et pour faire un bénéfice. Ces
actes peuvent poser parfois des difficultés d’interprétation. L’intention de revente avec gain se déduit de la
profession ou du caractère répété de l’acte.
ACTES DE COMMERCE PAR
NATURE
L’activité minière et extractive
l’activité artisanale marquée par la prépondérance du travail manuel et la
personnalisation des produits contrairement à l’industrie.
L’activité d’intermédiaire : agence de recouvrement de créance, agence de tourisme,
courtiers..
Les prestations de service.
Les activités financières : banque, assurance, opérations de change, courtage,
opérations de bourse.
Les activités de transport, terrestre, maritime, aérien.
Les travaux publics.
CRITIQUE DE
L’ÉNUMÉRATION
1- C’est une énumération hétéroclite qui ne permet pas de dégager de critère clairs de
caractérisation de la commercialité. Ce n’est pas une construction systématisée, il ne donne pas
d’indication générale permettant de réunir les différentes activités en un ensemble logique. Il
mélange les opérations ( courtage, vente aux enchères publiques, organisation de spectacle
publics) à des professions ( banquier, industriel, artisan, assureur…)
Cette disparité impose la construction des critères de la commercialité au-delà de la liste
légale rôle de la doctrine
2- caractère fermé de cette énumération inadapté à l’évolution de l’économie L’économie
moderne génère tous les jours de activités nouvelles qui ne s’insèrent pas dans cette liste et qui
sont pourtant commerciales.
L’activité commerciale est par nature multiforme, extrêmement inventive et évolutive. elle ne
peut être ramenée à une énumération légale.
Cependant, cette critique est atténuée dans le code commerce marocain puisque le législateur a
inséré un article qui permet de prendre en considération l’évolution et la disparité des activités
commerciales. l’art 8 précise en effet que «  la qualité de commerçant s’acquière par l’exercice
habituel ou professionnel d’activités pouvant être assimilées aux activités énumérées »
CONDITIONS COMMERCIALITÉ PAR NATURE :
L’HABITUDE OU LA PROFESSIONNALISATION

L’art 6 et 7 parlent de l’exercice « habituel ou professionnel » des activités commerciales


qu’ils énumèrent. Un simple particulier peut donc accomplir occasionnellement ces
activités ou ces opérations sans devenir cmt.
I-Exercice habituel:
l’habitude est une notion familière aux juristes qui l’utilisent en droit civil ( appréciation in
concreto du comportement d’une personne) et en droit pénal (les infractions d’habitude).
En droit commercial, l’exercice habituel suppose:
1- un élément matériel : la répétition dans le temps. La répétition s’oppose à l’acte
occasionnel. On ne peut parler d’activité cmle que si elle repose sur des actes répétés;
2- élément intentionnel. L'acte est accomplit dans l’intention de le réitérer. Ex: un
agriculteur qui vend sa récolte future, il complète sa récolte insuffisante en achetant les
produits d’un autre agriculteur= achat en vue de revente mais non constitutif d’activité cmle
car il n’est pas accomplit dans l’intention d’être répété.
NB: INFRACTION D’HABITUDE
A coté de la classification par catégorie des infractions pénales (contravention, délit et crime)
il y’à une autre classification importante.
Infraction instantanée ou unique : infraction qui s’accomplit par un fait unique qui s’achève en
un instant (meurtre, vol à l’arraché….) même si ses effets se prolongent dans le temps mais
qu’elle ne nécessite qu’un fait unique pour s’accomplir c’est un infraction instantanée (ex la
bigamie dans les systèmes qui l’interdisent infract inst car caractérisée par l’acte de mariage )
Infraction continue : infraction dont la nature nécessite une répétition dans le temps :
séquestration, recel. Infraction continuée: infraction instantanée mais répétée (vol à plusieurs
reprises).
Infraction d’habitude : répétition d’actes qui pris isolément ne constituent pas une infraction,
c’est leur répétition qui est constitue du caractère répréhensible . Exercice illégal de la
médecine : c’est à partir de la 2ème consultation que l’infraction est caractérisée, l’acte n’est
pénalement répressible qu’à condition qu’il soit continué.
EXERCICE PROFESSIONNEL
La profession n’est pas facile à définir. C’est une activité exercée dans un cadre organisé,
généralement l’entreprise , qui permet à celui qui l’exerce de retirer ses moyens d’existence.
Dans la profession , il y a l’idée d’habitude, de répétition car on ne peut parler de profession que s’il y
a une activité répétée dans le temps.
Elle peut être non exclusive, exercée en parallèle avec des activités civiles cas des pluriactivités 
Comment définir le régime juridique applicable à un personne qui exerce en même temps une
profession civile et une profession cmle?
Si l’activité cmle est principale ( un courtier d’assurance-activité principale- qui exploite un terrain
agricole)  application du droit cml
Si l’activité cmle est résiduelle ( un médecin qui vend à ses patients des vitamines) acte résiduel par
rapport au reste de son activité= il demeure un professionnel d’une activité libérale, non commerçant.
Le statut de professionnel tend à prendre de l’importance et à supplanter celui de commerçant
La loi sur la protection des consommateurs fait la différence non pas entre cmt et non cmt mais entre
professionnel et non professionnel. Donc ici pour appliquer des règles particulières, on ne cherche pas
à savoir la nature civile ou cmle de l’activité. On se réfère au statut plus large de professionnel ou de
non professionnel.
ACTES DE COMMERCE PAR LA
FORME ART 9
A la différence des précédents, ces actes sont soumis au droit commercial qu’ils soient faits
par des commerçants dans un cadre professionnel ou par un non commerçant de manière
isolée.
Mais ils ne confèrent jamais la qualité de cmt à celui qui les accomplit ils sont soumis
au droit cml que l’auteur soit un cmt ou pas.
Leur commercialité est tellement forte qu’ils produisent une présomption irréfragable de
commercialité (uniquement la lettre de change).
La liste est exhaustive. Ils sont peu nombreux (2). En cas de contentieux, celui-ci relève des
tribunaux commerciaux même s’ils ont été accomplit par des non commerçants.
Leur régime particulier s’explique par des raisons historiques. A l’origine il n’étaient
accomplis que par les commerçants.
1-la lettre de change : ou traite, c’est un effet de commerce soumis au droit commercial
même si elle tirée par un non commerçant. C’est un ordre donné par le débiteur (tireur) à
son créancier(tiré) de payer une certaine somme à un certaine date à un tiers (bénéficiaire).
ACTES DE COMMERCE PAR LA
FORME
Le billet à ordre : document par lequel le débiteur (tireur ou souscripteur) s’engage
à payer une certaine somme à un certaine date à son créancier. Contrairement au
droit français, le code de commerce marocain considère le billet à ordre comme un
acte commercial par nature. Son souscripteur et son bénéficiaire sont donc soumis
au droit commercial même si le billet à ordre n’a pas été émis par un
commerçant à condition qu’il ait été émis pour les besoins d’une transaction
commerciale.
Cette condition n’est exigée que pour le billet à ordre. La lettre de change implique
le régime commercial quel que soit son contexte d’émission.
Le billet à ordre est bcp moins utilisé que la lettre de change.
ACTES DE COMMERCE PAR LA FORME: LES SOCIÉTÉS
COMMERCIALES

En principe les sociétés comme les individus ne doivent être soumis au droit commercial que
si elles exercent une activité commerciale. Ce principe connait cependant une exception
puisque le législateur marocain considère qu’une majeure partie des sociétés sont
commerciales par leurs formes quelle que soit l’activité qu’elles exercent.
C’est une règle qui s’explique pour des raisons pragmatiques :
1-Simplicité : tous les actes accomplis par une sté cmle sont des actes commerciaux, ils
relèvent des juridictions cmles. Cette commercialité formelle est donc très utile puisqu’elle
permet de connaitre avec certitude le régime applicable à ces sociétés.
2-Protection des créanciers : volonté de régler l’insolvabilité des sociétés de manière
organisée dans le cadre du code de commerce. Les stés cmles sont soumises aux procédures
commerciales en cas de cessation de paiement.
Sont cmles pratiquement toutes les stés: SA,SARl SNC, SCS. Seule la sté en participation
fait exception.
ACTE DE CCE PAR
ACCESSOIRE ART 10
Le droit commercial utilise un principe général du droit pour simplifier et élargir
son champs d’application en considérant que sont commerciaux les actes civils mais
qui sont accomplis par les commerçants pour les besoins de leur commerce.
C’est la théorie de l’accessoire qui n’est que l’application en droit cml du principe
selon lequel «  l’accessoire suit le principal ».
Ce principe reçoit ne nombreuses applications en droit civil : exemple, le meuble
devenu immeuble par accessoire ou par destination ( la climatisation apposée sur le
mur d’un appartement, les clefs d’une maison…)
En droit cml ce principe permet :
1-Simplification : par l’unification du régime et des compétences : devant un
ensemble d’actes, il serait très complexe de les décomposer et d’appliquer à chacun
un régime différenton les regroupe autour d’un acte ou d’un fait juridique
principal-l’activité cmle-et on leur applique de manière uniforme le droit cml.
THÉORIE DE L’ACCESSOIRE
2- Elargissement : à travers ce principe, le droit cml attrait dans on orbite des actes
non commerciaux  il étend considérablement le champs de la commercialité bien
au-delà des actes énumérés par le code de cce
Cette attraction est consacrée par le cce qui précise « sont également réputés actes
de cce, les faits et les actes accomplis par le cmt à l’occasion de son cce » art 10.
donc après avoir déterminé de manière stricte la commercialité (liste actes cce par
nature et par la forme) le législateur marocain, élargit la commercialité en utilisant la
théorie de l’accessoire.
Cependant pour que l’attractivité fonctionne, l’art 10 exige 2 séries de conditions
1-CONDITIONS RELATIVES À
L’AUTEUR DE L’ACTE
« les faits et actes accomplis par le commerçant »
Pour appliquer la théorie de l’accessoire, l’auteur doit être un commerçant. C’est une
condition simple: pour qu’un acte devienne cml par accessoire, il faut que son auteur
soit cmt.
Qu’en est-il s’il y’a plusieurs parties à l’acte? Exemple location d’un
appartement pour le stockage de marchandises. Ce n’est pas une location en vue
d’une sous location, donc si on se réfère uniquement à l’art 6, acte non cml. Mais , il
le devient par application de la théorie de l’accessoire.
Il n’est pas nécessaire que toutes les parties à l’acte soient commerçantes. L’acte sera
mixte. Commercial par accessoire pour le cmt, civil pour le propriétaire de
l’appartement.
CONDITIONS
Qu’en est-il lorsque l’auteur est une personne morale?
La théorie de l’accessoire joue comme pour les prs physiques  résultat= tous les actes
d’une PM cmle par la forme constituent des actes commerciaux même si l’activité est civile.
Exemples:
1. une SA exerçant une activité agricole ces actes doivent être considérés comme cmx
car la personne qui les accomplit est cmle par la forme.
2. convention passée entre 2 SA d’expertise comptable, considérées par le juge comme
cmle nonobstant la nature civile de l’activité.

Attractivité très forte de l’accessoire puisque par le seul effet de la commercialité de


l’auteur, une activité passe de la nature civile à la nature commerciale.
2- CONDITION RELATIVE À
L’ACTE
Pour devenir cml par accessoire, l’acte civil doit être accomplis « à l’occasion de son cce »
il se rattache à l’activité cmle-C ’est un acte qui est réalisé pour les besoins du commerce, il
devient donc commercial à raison de sa destination
C’est une règle importante car si on se contentait de la 1ère condition, les conséquences seraient
fâcheuses et absurdes puisqu’on considèrerait alors tous les actes du cmt comme cmx par
accessoire.
Or le cmt a une vie privée à coté de sa vie professionnelle. S’il se marie, il est normal de lui
appliquer le droit civil.
En application de cette condition, un cmt qui achète une maison pour son habitation conclu
un acte civil de même que celui qui achète des denrées pour sa consommation personnelle
Difficultés d’application: il est parfois difficile de savoir la destination d’un acte. Ex: un
emprunt fait par un cmt sans préciser l’objet. Tout de suite après, il achète des marchandises
en vue de les revendre et entame la construction d’une résidence secondaire. Comment
considérer l’emprunt? Sa destination n’est pas claire.
THÉORIE DE L’ACTE CIVIL
PAR ACCESSOIRE
La théorie de l’accessoire joue aussi dans le sens contraire. Un acte cml par nature
pourra être considéré comme civil par accessoire lorsqu’il est réalisé par un non cmt
de manière isolée et non répétitive.
Ce sont des actes cmx mais qui prennent exceptionnellement une coloration civile
parce qu’ils sont fait par des non cmt dans un contexte non commercial.
Ex: un médecin qui vend des médicaments occasionnellement à ses patients, le
caractère civil de l’activité principale rejaillit sur les actes qui sont en principe cmx
(achat en vue de revente) et leur confère un caractère civil.
LES ACTES MIXTES ART 4
Un acte est mixte lorsqu’il est commercial pour une partie et civil pour l’autre. Ex vente de blé
pour la revente.
Pour celui qui achète en vue de revendre, c’est un acte de cce par nature, pour celui qui vend sa
récolte de blé, c’est un acte civil.
Tous les actes cce par nature et par accessoires peuvent être mixtes
L’art 4 précise que le droit commercial s’applique à la partie commerçante et le droit civil à la partie
qui ne l’est pas.
C’est le principe de la distributivité
Exception: 1-Le non commerçant a cependant toujours le choix d’opter pour le droit civil ou le droit
cml
2-La durée de prescription est tjr de 5ans en matière cmle même quand il s’agit d’actes
mixtes.
.
LE CONTENTIEUX RELATIF À
UN ACTE MIXTE
Plusieurs principe organisent le contentieux mixte :
1-Choix de la juridiction:
Lorsque le commerçant est demandeur (il initie l’action en justice) et le défendeur non commerçant, il doit
obligatoirement ester devant les juridictions de droit commun
Demandeur non commercantil a le choix tribunal cml ou civil
2-Preuve :
En matière civile : il faut pouvoir présenter un écrit au-delà de 250 dh (en dessous,
n’importe quel type de preuve)
- En matière commerciale : la preuve des contrats est libre (témoignages, écrits…)
- En matière d’actes mixtes :
un non commerçant assigne un commerçant, le non commerçant peut utiliser n’importe quel type de
procédé de preuve, quel que soit le tribunal choisi
Un commerçant attaque un non commerçant, il doit faire la preuve par écrit.
CRITÈRES GÉNÉRAUX DE LA
COMMERCIALITÉ
Malgré l'énumération du cce, la nature de certains actes demeure difficile à cerner
faute d’un catégorisation systématisée La doctrine a essayé de palier à cette
insuffisance de la loi en dégageant des critères généraux de la commercialilté. Aucune
de ces tentatives doctrinales n’est totalement satisfaisante mais ces critères
contribuent à mieux définir le commerce.
1-le critère de la spéculation :
Ce qui définit le cce c’est la recherche de profit. Tout commerce est spéculation. C’est
la tentative d’explication la plus classique du cce.
Le droit commercial c’set la discipline qui réglemente les activités marquées par la
recherche de profit. Yves Guyon le cce c’est « le lac glacé des intérêts égoïstes ».
C’est ce critère qui permet d’exclure de la commercialité les activités désintéressées.
Activité des associations, de l’Etat.
SUSPICION LIÉE À LA
GRATUITÉ
Un acte de cce est défini par la recherche de rentabilté.La gratuité, la libéralité est
étrangère au cce. En général, même les actes de cce d’apparence gratuite sont
intéressés . Ex = les cadeaux publicitaires, les promotions , les crédits gratuits….ils
s’insèrent dans une politique commerciale et sont le plus sv financés par les clients.
La gratuité en commerce est regardée avec suspicion et strictement réglementée :
en droit fiscal, les cadeaux des entreprises à ses clients ou fournisseurs ne doivent
pas dépasser un certain montant sinon il s’agira d’un acte anormal de gestion, en
droit des sociétés, les libéralités peuvent caractériser un abus de biens sociaux ou au
moins une faute de gestion…
CRITIQUE
Mais à y voir de plus près c’est un critère peu opératoire car il est à la fois trop
étroit et trop large:
D’une part, la spéculation c’est la recherche de profit sans travail par la simple
intermédiation  l’application de ce critère conduirait à exclure l’artisanat,
l’activité minière, le transport….
Trop large, une bonne partie des activités considérées comme civiles recherchent la
rentabilité (profession libérales, agriculture…) elles sont pourtant non
commerciales
Appliquer ce critère, c’est englober les activités lucratives de nature civile, donc
quasiment tout le champs économique.
CRITÈRE DE LA CIRCULATION
DE RICHESSES
C’est la célèbre classification de Thaler (début du XX ème). Pour lui, le critère clé
pour identifier l’acte de cce c’est la circulation de richesse.
L’acte de cce est un acte d’intermédiation entre le producteur et le
consommateur. Ne font partie de l’activité commerciale que les opérations qui
contribuent à cette circulation. Sont donc excluent les 2 intervenants en bouts de
la chaine : le producteur et le consommateur final. On ne garde dans le champs de la
commercialité que les intervenants qui ont participé à la circulation de la richesse.
Dans cette vision le commerce est strictement une activité d’intermédiation
Cette vision est clairement trop étroite , trop tournée vers le passé (le commerçant
est le boutiquier). Aujourd'hui il est clair que l’industrie appartient au commerce
même s’il s’agit avant tout d’un travail de transformation et de production plutôt
que de distribution. L’industriel est principalement un créateur et accessoirement un
distributeur. Même chose pour les activités minières qui sont des actes de pure
production comme l’agriculture.
CRITÈRE DE L’ENTREPRISE
L’entreprise est un ancien concept. On a essayé de l’utiliser pour identifier plus aisément
l’activité cmle. On a considéré ainsi que l’activité cmle est celle qui est réalisée dans le
cadre d’une entreprise.(Escarra 1934) on part de l’idée que l’acte de cce suppose une
répétition et une structure dédiée, une organisation donc une etp.
Cette approche pose de grandes difficultés dans la mesure où la notion juridique de l’etp
soufre de bcp d’incertitudes. Tout d’abord il n’a pas de définition juridique de l’etp. C’est
une expression hybride qui recouvre des réalités juridiques très différentes voire
divergentes d’où le refus d’une définition juridique .
En économie, elle peut être considérée comme une unité économique reposant sur une
organisation préétablie et fonctionnant autour de moyens de production ou de distribution.
En droit du travail, elle a une autre signification : c’est un ensemble de personnes
rémunérées exerçant une activité en commun tout en étant sous l'autorité d'un même
employeur. 
NOTION ETP
La Signification juridique est donc différente en fonction du contexte et de la
discipline ce qui rend difficile son utilisation en tant que critère d’identification de
la commercialité. Elle recouvre la société commerciale (dispose de personnalité
morale et de patrimoine propre) et le cmt individuel (exerce le commerce en son
nom propre).
C’est un critère qui présente non seulement des carences juridiques importantes
mais il est trop étroit trop large:
1-Il existe des commerçants qui n’ont pas besoin de structure dédiée : le spéculateur
en bourse, le courtier
2-Il y ‘a des entreprises mais qui ne sont pas commerciales : etp agricole, professions
libérales…
DÉFINITIONS ÉCONOMIQUES
ETP
L’etp est une unité organisée reposant sur la mise en œuvre de moyens humains et
matériels de production ou de distribution.
Conception traditionnelle : c’est une unité de production de la richesse : l’etp crée de
la richesse en mobilisant plusieurs facteurs de production (humains, matériels,
techniques…)
C’est aussi une unité de répartition des richesses. La richesse créée (valeur ajoutée)
est répartie entre l’ensemble des agents économiques ayant participé à la production
de la richesse (personnel, actionnaires, Etat…)
C’est également un système qui correspond à une organisation qui transforme les
flux en richesses qui entretient des relations en interne et en externe
LES ACTIVITÉS NON
COMMERCIALES
Compte tenu de l’incertitude des différentes approches, on retiens une conception négative. Ne sont
pas commerciale les activités agricoles et les activités libérales
I-Activité agricole : c’est une activité civile par excellence. L’agriculteur n’achète pas pour
revendre.il vend ce que sa terre produit. C’est un acte civil par nature et ce quel que soit
l’importance de l’exploitation, les méthodes utilisées…
Cas particuliers : l’agriculteur qui transforme ses produits (emballage, préparation ..) en principe il
reste agriculteur tant qu’il transforme uniquement les produits de ses terress’il achète les produits
agricoles d’autres exploitations pour les transformer de manière habituelle= devient commerçant
L’agriculteur qui exploite une maison d’hôtes activités cmles par nature devient un cmt si
l’habitude est caractérisée.
II-activités libérales : elles portent sur une service très personnalisé et elles n’ont pas pour objectif
uniquement pécuniaire non cmle
CONSÉQUENCES DE LA
COMMERCIALITÉ
La reconnaissance de la qualité de cmt induit un régime juridique original sur
plusieurs point. Cette originalité se manifeste de 2 manières:
1- facilitation les transactions cmles objectif de rapidité
2-renforcement le nv d’exigence objectif de sécurité du crédit et considération de
la qualité professionnelle des intervenants
I-RÈGLES DE FACILITATIONS
Le droit cml cherche à faciliter et à fluidifier les relations d’affaires les formalités
sont facilitées la rapidité et le caractère répétitif des transactions cmles impose
moins de formalisme qu’en droit commun.
1-pour conclure des op cmles, le législateur est bcp moins exigeant qu’en droit
civil. Ainsi en droit cml le simple silence du cocontractant vaut conclusion du
contrat. Ex: livraison de marchandises+facture à un cmt, le défaut de réaction vaut
conclusion d’un contrat d’achat (obligation de payer le prix) par comparaison d’une
vente d’immeuble immatriculée en droit civilnombreuses formalités (acte notarié,
publicité foncière…)
2-la preuve est libre en droit cmlart 334 cceelle peut se faire par tous les
moyens (écrit, testimoniale, présomption, serment..) et ce quel que soit la valeur du
litige. en droit civil la preuve doit être faite par écrit dès que la valeur du contrat
dépasse 250 dh.
RÈGLES DE FACILITATION
3-Briéveté de la prescription extinctive : elle est fixée à 5ans (art 5 cce) alors qu’en
droit commun elle est de 15 ans. Cette durée évite aux cmts de conserver trop
longtemps les archives de leurs transactions Il faut signaler que certaines durées de
prescription sont encore plus courtes : les contestations relatives aux contrats de
travail se prescrivent par un délai de 2ans (art 395 code du travail), le DOC fixe des
durées de prescriptions de 2ans (actions relatives aux pharmaciens, aux hôteliers, aux
artisans…art 388).
4- validité des transactions par anticipation le temps c’est de l’argent, les
hommes d’affaires souhaitent aller très vite, plus vite que le temps juridique--< la
théorie de l’anticipation joue de manière plus prononcée en droit cmlex: la société
en formation peut valablement conclure des contrats, le cmt peut donner en
nantissement des effets de cce à échoir pour obtenir du crédit….
SÉVÉRITÉ ACCRUE :
SOLIDARITÉ PRÉSUMÉE
L’importance du crédit et de la confiance fait que le législateur adopte en droit cml
des règles plus sévères qui tendent à protéger les créanciers.
1-  « En matière d’obligations cmles, la solidarité se présume »art 335 cce
C’est une règle coutumière reprise par le cce chacun des cocontractants d’un
contrat cml est responsable de l’exécution de toutes les obligations du contrat et le
créancier peut se retourner contre l’un des débiteurs, à charge pour ce dernier de
réclamer à ses codébiteurs la restitution du paiement effectué.
Cette solidarité constitue une présomption simple . elle peut être invalidée par
toutes stipulation contraire.
En droit civil, la solidarité ne se présume pas. Si 2 personnes contractent un
engagement, l’obligation se divise entre elles. Le créancier doit exercer 2 recours et
supporte l’insolvabilité de l’une d’entre elles.
2 ÈME
PARTIE : LE COMMERÇANT
Le commerçant peut être une personne physique ( cmt individuel) ou une personne morale
(société commerciale), les différentes sont importantes. La plus fondamentale c’est l’existence
d’un patrimoine propre de la sté. Il en découle plusieurs conséquence:
L’entrepreneur individuel est responsable sur son patrimoine personnel de l’ensemble des dettes
professionnelles. Ses biens personnels peuvent être saisis pour payer ses dettes professionnelles
La société a une personnalité autonome, elle dispose donc d’un patrimoine propre.
En cas de pertes, c’est à la sté de faire face à ses dettes dans le cadre d’une procédure de
redressement ou de liquidation.
les associés ne sont pas inquiétés sur le patrimoine personnel, sauf en cas de faute de gestion
prouvée ayant conduit à un dépôt de bilan ou si la société est en responsabilité indéfinie
(société en nom collectif, société civile…).
Le régime juridique des sociétés fait l’objet d’un enseignement dédié en 2 ème année de Licence.
Seul sera examiné le régime commun aux commerçant : chapitre 1:accès à la profession de cmt/
chapitre 2: obligations du commerçant.
ACCÈS À LA PROFESSION DE
COMMERÇANT
La liberté du commerce et de l’industrie est un principe fondamental de notre droit
consacré par la constitution. La liberté d’entreprendre doit donc être préservée et
protégée bien qu’elle peut sembler illusoire dans certains domaines d’activité très
capitalistiques, voire monopolistiques.
Tout citoyen marocain doit pouvoir exercer l’activité commerciale ou
entrepreneuriale qu’il souhaite. C’est ce principe qui explique que l’accès au
commerce n’est en principe subordonné à aucun diplôme ou grade. L’accès est libre
et c’est le commerçant qui supportera les conséquences de son incompétence
potentielle.
Cependant comme pour toute liberté, celle- ci connait des limites:
Certaines tiennent à la personne, d’autres à la nature de l’activité exercée.
LIMITES TENANT À LA
PERSONNE DU COMMERÇANT
Le cmt individuel comme le dirigeant de société doit satisfaire à des conditions
tenant à sa capacité et d’autres à sa moralité (déchéances) et à activités parallèles
( incompatibilités)
1-les limites relatives à la capacité:
L’exercice du commerce implique des risques et des dangers importants.il est réservé
aux personnes jouissant de leur capacité. Titre III cce = capacité commerciale. Il faut
se référer au code de a famille. L'âge de majorité est fixé à 18 ans. (art 209 code de
la famille)
Les majeurs incapables :Ils sont assimilés au mineur non émancipé .Ce sont les
prodigues art 215 code de la famille ( ce sont les personnes qui dilapident leurs
biens par des dépenses déraisonnables ce qui leur portent préjudice à eux-mêmes ou
à leur famille). Et les faibles d’esprit art 216 code de la famille= prs atteinte
d’handicap mental
INCAPABLES
Les incapables ne peuvent pas exercer le cce mais ils peuvent gérer leurs affaires à
travers leurs représentants:
Art 230 code de la famille: tuteur légal(le père ou la mère), tuteur
testamentaire(désigné par le père ou la mère) ou tuteur datif( désigné par la
justice). Le tuteur testamentaire ou datif ne peut exploiter les biens du mineur dans le
commerce qu’après une autorisation spéciale du juge. l’autorisation doit être inscrite
eu RC. Art 14
Exception:
Le mineur de 16 ans peut bénéficier d’une autorisation spéciale pour faire le
commerce comme il peut bénéficier d’une déclaration anticipée de la majorité. Art
13  inscription obligatoire au RC
CAPACITÉ
La femme mariée :
Au Maroc, pendant longtemps on rapprochait des incapables la femme
mariée, car celle-ci ne pouvait faire le commerce qu’avec l’autorisation de son
mari. Cette restriction a disparu avec l’avènement du code de
commerce de 1996 qui affirme dans son art 17 que : « la femme mariée peut exercer le
commerce sans autorisation de son mari .Toute convention contraire est réputée nulle »
En France:
La femme avait pendant très longtemps le statut d’incapable majeure /code civil
napoléonien.
Liberté tardive : jusqu'en 1965 les femmes mariées devaient présenter une « autorisation
maritale » pour ouvrir un compte ou signer un contrat de travail.
En 1907 : la femme est autorisée à disposée librement de son salaire
INCOMPATIBILITÉS
C’est l’interdiction de l’exercice simultané de 2 professions dont on estime que
l’exercice de l’une (commerce) nuirait à l’autre. On estime que certaines professions
requièrent une indépendance, une objectivité, une noblesse incompatible avec la
recherche de profit dans le commerce.
Il est interdit aux fonctionnaires, aux notaires, avocats, architectes … d’exercer un
Commerce. Le non respect de ces restrictions entraine des sanctions pénales et
disciplinaires.
Mais les actes de commerce accomplis demeurent valables. (Art11 du C.C) le
fonctionnaire sera considéré comme un cmt de fait. Il ne pourra invoquer cette
interdiction pour se dérober à ces obligations contractuelles.
DÉCHÉANCES
Elles visent à protéger la communauté des affaires de commerçants jugés
malhonnêtes ou à la moralité douteuse. C’est une sanction une peine qui frappe un
cmt qui a contrevenu aux règles du cce. L’interdiction constitue le plus sv une
peine complémentaire d’autres peines comme l’abus de biens sociaux,
l’escroquerie, le détournement de fonds…(infraction économique)
Elle est cependant systématique en cas de liquidation judiciaire et a une durée
minimale de 5ans.
Emporte l’interdiction de gérer , de diriger ou de contrôler une etp commerciale
artisanale ou une société commerciale , directement ou indirectement.
Elle s’accompagne de l’interdiction d’occuper des fonctions électives.
On note une augmentation des déchéances prononcées par les tribunaux de cce.
INTERDICTIONS
Ce sont des mesures d’interdiction pures et simples qui viennent proscrire
complétement l’exercice d’une activité commerciale. Elles concernent les personnes
physiques et les personnes morales.
Personnes physiques:
Bcp de législations étrangères interdisent l’exercice du commerce aux non nationaux.
En général, cette interdiction concerne certains secteurs du cce considérés comme
stratégiques.
Au Maroc, certains textes excluent les étrangers: ex dahir 1958 sur la presse interdit
l’édition de journaux ou de périodiques par des étrangers sauf autorisation par décret.
Personnes morales:
Associations, partis politiques et syndicats ne peuvent exercer une activité
commerciale.
LIMITES TENANT À LA
NATURE DE L’ACTIVITÉ
1- activités inaccessibles : Certaines activités cmles font l’objet d’un monopole de
l’Etat soit en raison de leur caractère stratégique (eau électricité, phosphates...) soit en
raison de leur sensibilité (jeux du hasard,). Elles sont exercées par de entités publiques
ayant le statut d’établissement public à caractère industriel ou commercial.
D’autres sont interdites en raison de leur dangers ou de leur immoralité (maisons
closes, fabrication d’armes, de jouets dangereux..)
2-activités conditionnées:
Par ailleurs, d’autres activités en raison de leur sensibilité sont soumises à l’obtention
d’autorisations administratives ou d’agréments préalables (officine de pharmacie,
transport public, banques , assurances, télécommunication….), de dépôt de fonds de
garantie(agence de voyage, de change..) de possession de diplôme (pharmacien,
opticien…) C’est une manière de s’assurer que les prs qui vont exercer ces activités
jouissent de la compétence et de la moralité nécessaires.
LES OBLIGATIONS DU
COMMERÇANT
Bien quelles tendent de plus en plus à s’étendre à tous les professionnels, les
obligations des cmt sont nombreuses
Obligations comptables
Obligations de publicité
I-OBLIGATIONS COMPTABLES ART 19 CCE ET
LOI 9-88
La comptabilité est devenue un instrument clé dans le monde économique. Elle
permet aux actionnaires de suivre l’usage qui est fait des capitaux qu’ils ont confiés
aux dirigeants sociaux, au fisc de contrôler les déclarations qu’il reçoit, aux banques
de s’assurer de la solvabilité de leurs clients….c’est un moyen majeur
d’information et de contrôle le législateur fait peser de nombreuses obligations en
matière comptable sur les cmt, ces obligations sont sévèrement sanctionnées.
L’article 19, alinéa premier du C.C dispose :« Le commerçant tient une
comptabilité conformément aux dispositions de la loi n° 9-88 relative aux
obligations comptables des commerçants »
On examinera les documents comptables obligatoires et les sanctions y afférentes.
UTILITÉS MULTIPLES DE LA
COMPTABILITÉ
1-Instrument de suivi et de maitrise de l’activité de l’entreprise:
•Connaître en temps réel la situation financière de l’entreprise
•Suivre l’argent de la caisse, entrées, sorties, montants disponibles
•Recenser le patrimoine de l’entreprise, ses différents actifs et financements
2-Instrument de pilotage stratégique :
Sur la base de l’analyse fine des données comptables, les dirigeants structurent leur
stratégie et modulent l’activité de l’entreprise
3-Instrument de contrôle externe :
Pour les actionnaires, les investisseurs, les créanciers, les épargnants = tous accordent
une grande vigilance à la comptabilité
Pour l’administration fiscale
Pour les autorités financières (AMMC, BAM…)
COMPTABILITÉ
GÉNÉRALE=OBLIGATOIRE
C’est une technique de recensement chiffré de l’activité économique de l’entreprise. elle
recueille en continu les données financières de l’entreprise et les classe selon un
système particulier de traitement comptable de données.
Réglementée, la présentation de la comptabilité générale suit des règles bien précises,
communes à toutes les entreprises : le classement par type des charges, le mode de
présentation du bilan, du compte des résultats et du plan de trésorerie.
La comptabilité générale est Obligatoire. Elle doit être présentée par chaque entreprise à la
fin de chaque année aux services de l’Etat (RC, administration fiscale).
.. Son objectif principal est d’établir les états de synthèse ou comptes annuels à la fin de
l’exercice comptable. Les méthodes de comptabilisation sont standardisés (plan comptable
général). Elle sert de base pour le calcul de l’impot.
Les usagers de la CG sont essentiellement externes
COMPTABILITÉ ANALYTIQUE=
FACULTATIVE MAIS
INDISPENSABLE
Si la tenue de la comptabilité générale est obligatoire, la tenue d'une comptabilité
analytique ne l'est pas.
Elle est toutefois très utile à l’entreprise pour connaître ses coûts et analyser sa rentabilité.
Ces deux types de comptabilité sont complémentaires.
Cette comptabilité permet de connaître le coût de revient de chaque produit, pour chaque
type d’activité, pour chaque fonction et d’en fixer le prix de commercialisation. C’est sur
la base de ce coût de revient que les dirigeants connaissent la rentabilité d’un projet et
différencient les activités performantes des déficientes sur un intervalle de temps particulier.
C’est donc un instrument essentiel d’aide à la décision. Connaissant le gain rapporté par le
coût de revient, les dirigeants ont moins de mal à prendre une décision sur la
commercialisation ou non d’un produit.
L’ECRITURE COMPTABLE
Tous les flux sont interprétés comptablement à travers une écriture.
Chaque écriture comptable présente a minima deux lignes, qui sont chacune ventilées en plusieurs colonnes. Une
écriture comptable comprend au moins un débit et un crédit, qui doivent s’équilibrer.
Les éléments requis sont les suivants :
1. date de l’opération-nature de l’opération
2. référence du justificatif
3. le montant de l’opération
4. le sens de l’opération (débit si emploi, ou crédit si ressource).
Chaque écriture comptable va en effet être justifiée par une pièce justificative sans laquelle cette écriture serait
sans fondement. Le lien entre une écriture en comptabilité et le document qui la justifie doit pouvoir être fait par
les dirigeants de l’entreprise, par l’expert-comptable, par le commissaire au compte et par l’administr ation en cas de
contrôle.
PRINCIPES FONDAMENTAUX ET PRINCIPES
TECHNIQUES DE COMPTABILITÉ
Ppr fondamentaux:
I-La régularité: la tenue des comptes est faite dans le respect des obligations légales et
réglementaires
1. Code de cce : pose l’obligation pour tous les cmts
2. Loi 9-88 et loi 44-03 : détaille les obligations comptables
3. Loi sur la SA : transparence financière
4. Plan comptable : normalise les méthodes comptables en imposant des règles de comptabilisation
uniforme : permanence des méthodes, évaluation des biens à leurs cout historique
5. Directives de l’administration fiscale :plusieurs documents sont exigés par le fisc (tableau des
amortissements, des provisions, des moins values et plus values….) les inspecteurs ont un droit
de communication et un droit de sanction
6. Recommandations ordre des experts comptables
SINCÉRITÉ ET FIDÉLITÉ
II-Sincérité : implique que les comptes ne sont pas mensongers, ils reflètent la
réalité telle que la connait le chef d’entreprise.
III-La fidélité : c’est un degré plus élevé de sincérité, non seulement les comptes ne
doivent pas mentir, mais il faut utiliser tous les moyens de manière à exprimer au
plus près la réalité.
ex: si une écriture comptable ne suffit pas à donner une image fidèle de la réalité, je
dois aller au-delà en donnant des informations complémentaires en annexe.
LES DOCUMENTS
OBLIGATOIRES
La loi impose au cmt de retracer toutes les opérations, de décrire et de transcrire en
chiffres l’ensembles des mouvements qui affectent son actif et son passif. La loi impose 3
livres comptables:
1-le livre journal : il enregistre jour par jour tous les mouvements affectant le passif ou
l’actif. L’enregistrement est effectue opération par opération de manière chronologique.
Chaque opération enregistrée doit faire référence à la pièce justificative qui
l’appuie(facture, ticket, bon de livraison…)
2-le grand livre : les écritures du livre journal sont reprises et centralisées dans le grand
livre de manière plus organisée puisqu’elles sont réparties en comptes
3-livre inventaire : reprend les données de l’inventaire qui doit être établit chaque fin
d’exercice par le cmt et qui est un état descriptif de l’ensemble des éléments de l’actif et
du passif ( immobilisation, trésorerie, dettes, stocks…)
4-Enfin, à la fin de chaque exercice qui dure en principe 12 mois sont établis les états de
synthèse ou comptes annuels
LIVRES COTÉS ET PARAPHÉS
Afin de verrouiller leur utilisation les livres comptables doivent subir un traitement particulier.
1. La côte sert à numéroter les pages de certains livres, registres ou répertoires pour éviter toute substitution.
2. Le paraphe est une signature faite à une date certaine sur les documents sociaux par une autorité compétente.

La côte et la paraphe ont pour but d'empêcher toute f alsification, c'est-à-dire tout ajout, remplacement ou
suppression du document dans le registre.
au jour de leur ouverture, ils doivent être présentés au secrétaire greffier du tribunal de cce compétent, celui-ci
leur attribue un numéro nominatif qu’il inscrit sur son registre.
Ensuite, il va coter les feuilles cad les numéroter en allant de la 1 ère à la dernière page.il va également les parapher
cad leur donner un signe distinctif afin qu’ils ne puissent pas être intérchangés.
Le cmt est tenu de respecter des règles de forme : les écritures doivent être faites sans blanc ni ratures. Si une
écriture erronée a été passée, il faudra passer une contre écriture qui l’annule et ne pas raturer.
Lire critique de cette formalité.
https://docs.google.com/document/d/1ony2bgblXiAOA8zf7I-0w6Qp3KFnswe7/edit?
usp=sharing&ouid=111677797705707441337&rtpof=true&sd=true
LES LOGICIELS DE
COMPTABILITÉ
Les logiciels de gestion comptable facilitent considérablement la gestion de la comptabilité. Le
commerçant n’a plus besoin de penser à remplir manuellement son livre journal et son grand livre. Le
logiciel le fait automatiquement à travers les opérations qui sont enregistrées dans le système. Il
pourra créer automatiquement et mettre à jour le grand livre, le journal général et aussi générer les
états financiers. Adopter un outil informatisé pour établir la comptabilité peut s’avérer pertinent
notamment pour éviter les erreurs de calculs et de transcription des données. une édition informatique
datée avec clôture est un élément probant. Elle ,’a pas besoin d’être cotée et paraphée :
Un logiciel de comptabilité en ligne présente bien des atouts :
la mise à jour des données en temps réel : stockées dans le cloud, les données sont accessibles en
temps réel pour les directions d’entreprise, les comptables et les directeurs administratifs et financier. .
Ces derniers obtiennent l’information essentielle au moment souhaité, ce qui facilite la prise de décision
en se basant sur des données à jour, à n’importe quel moment de l’année et sans dépendre de la date de
clôture des comptes ;
Pour le TPME ils permettent au commerçant de se décharger d’opérations répétitives et sans valeur
ajoutée tout en évitant le risque d’erreur.
un accès aux données comptables facilité . Le commerçant ou son équipe peuvent à tout moment y
accéder : grâce au cloud, un simple accès à internet est requis.
COMPTES ANNUELS OU ÉTATS
DE SYNTHÈSE
L’art 9 de la loi 9-88 exige à la fin de chaque exercice l’établissement des états de
synthèse ou comptes annuels qui comprennent obligatoirement : le bilan, le compte
de produits et charges,( l' état des soldes de gestion, le tableau de financement et l'
état des informations complémentaires uniquement pour les entreprise qui ont un
chiffre d’affaires de plus de 7500000). Ils forment un tout indissociable.
Ce sont des documents de synthèse qui donnent une image transversale de la
situation patrimoniale de cmt, de sa solvabilité et de la prospérité de son commerce.
Ils sont en principe établis par un expert comptable qui se réfère au livre journal et
à l’inventaire .Ce sont de véritables outils de gestion: ils permettent d’analyser les
résultats de l’etp, d’apprécier leur évolution et d'identifier les anomalies de
gestion.
COMPTABILITÉ SIMPLIFIÉE
Afin d’alléger la charge comptable auprès des petits cmt (cmt soumis à l’IR résultat net
simplifié ou au régime forfaitaire) et de les inciter à quitter l’informel et à se doter de
moyens de gestion moderne, le législateur a modifié la loi 9-88 en introduisant la
comptabilité simplifiée au profit des petits cmt (loi 44-03, 14 février 2006)
En effet, compte tenu de la rigidité de la comptabilité actuelle qui exige, outre la tenue de
plusieurs livres, dont certains doivent être cotés et paraphés (le livre journal et le livre
d’inventaire, ainsi que le grand livre, les journaux et livres auxiliaires) et l’existence de
pièces justificatives pour chaque opération, les très petites entreprises (TPE) se sentaient
exclues du système. 
Ce système concerne tous les cmt qui réalisent un chiffre d’affaires de – 2 000 000 dh.
les TPE ne sont tenues qu’à une comptabilité des encaissements et des décaissements.
Les créances et les dettes ne sont enregistrées qu’à la clôture de l’exercice. 
Au niveau des justificatifs, il est admis la confection de pièces internes, signées par le
commerçant concerné. Ce qui est une première dans le domaine.
AIDE À LA TENUE
COMPTABILITÉ
Pour satisfaire aux exigences comptables ,les cmt ont recours à des prestataires extérieurs
rémunérés afin de les aider à tenir correctement leur comptabilité.
Les experts comptables: Le chef d’entreprise choisit de confier tout ou partie de sa
comptabilité à son expert comptable. Il s’agira notamment de la tenue de la comptabilité,
de la révision comptable, de l’établissement des comptes annuels, de la réalisation des
déclarations fiscales et sociales. C’est un professionnel des chiffres qui peut offrir d’autres
prestations (juridiques, fiscales, sociales..) aux entreprises mais son cout est élevé.
les centres de comptabilité agrées : crées en 2001, ils ont été mis en place pour faciliter
les formalités comptables pour les cmts. sont pour mission de tenir la comptabilité, d’établir
les déclarations fiscales et de certifier la sincérité de la comptabilité de ses adhérents.
C’est un service offert par les Chambres de commerce, d’agriculture et d’artisanat à leurs
membres. Les contribuables obtiennent une réduction de 15%de leur impôt sur le revenu.
Mais malgré l’intérêt de ces centres, ils n’ont que peu de succès dans la pratique. A peine 3
chambres de cce ont déployé ce service.
SANCTIONS DES
IRRÉGULARITÉS
Sanction civile :
l’art 19 admet la comptabilité bien tenue comme preuve devant le juge. Le non respect des
procédures comptables entraine donc le contraire la comptabilité perd sa valeur en tant que
preuve elle devient irrecevable.
Sanction patrimoniale : livre V cce
Art 739: extension de la procédure collective le dirigeant d’une sté cmle sera mis en faillite
personnelle s’il a tenu une comptabilité manifestement incomplète ou irrégulièr e, ou
s’il s’est abstenu de tenir toute comptabilité conforme aux règles légales
Sanction pénale :
Art 754: banqueroute : peine d’emprisonnement de 1 à 5 ans/amende de 10.000 à 100.000 dh pour
le dirigeant d’une sté en procédure collective qui a tenu une comptabilité fictive, qui n’a pas
tenu de comptabilité ou qui a fait disparaitre des documents comptables
Sanctions droit des sociétés:
L’art 386 de la loi sur les SA puni d’une amende de 40.000 à 400.000 dh les dirigeants de SA qui ne
dressent pas à la fin de chaque exercice les états de synthèse
SANCTION FISCALE
Les inspecteurs des impôts disposent d’un outil redoutable en cas d’irrégularités
importantes de la comptabilité. Le Code Général des Impôts leurs permet de rejeter
la comptabilité et de la reconstruire par leur propres estimations au cours d’un
contrôle fiscal.
Loi 44 03 /Article 23 : L'administration fiscale peut rejeter les comptabilités qui ne
sont pas tenues dans les formes prescrites par la présente loi et les tableaux y
annexés.
Les cas de rejet de comptabilité sont très fréquents dans la pratique et exposent le
cmt à des redressements fiscaux couteux.
II- OBLIGATIONS RELATIVES À LA
PUBLICITÉ LÉGALE
Rien à voir avec la publicité promotionnelle l’objectif est juridique et non commercial  réduire le
risque attaché au secret des affaires en informant les tiers qui traitent avec le cmt mais aussi permettre un
contrôle de l’Etat sur les conditions d’exercice du commerce.
Plusieurs modes de publicité sont consacrés par la loi : affichage dans les tribunaux, insertion dans des
journaux d’annonces légales, au Bulletin Officiel… mais le Registre du commerce (RC) a une
importance prépondérante du fait de la centralisation et la mise à jour en principe permanente des
informations des commerçants.
Le RC rassemble l’ensemble des informations juridiques nécessaires à un déroulement sécurisé
des transactions commerciales : situation juridique du commerçant, de ses biens, pouvoirs de
représentation du dirigeant social…
Il n’a pas de finalité fiscale= l’administration fiscale a un large pouvoir d’information qui lui permet
d’accéder à toute la comptabilité et à la documentation juridique des entreprises
Il n’y’a pas de risque d’atteinte au secret des affaires puisque seules les informations juridiques
élémentaires sont publiées : constitution ou dissolution d’une société commerciale, immatriculation
d’un commerçant, nantissement du fonds de commerce, publication des comptes annuels…
Par contre les secrets de fabrique, les stratégies d’investissement, le techniques de commercialisation…
ne sont pas publiées sur le RC.
RC: NAISSANCE
Le RC est historiquement ancien. Il a été mis en place dès 1913, code de cce du 12
aout 1913. c’est une institution d’origine allemande reprise ensuite par le législateur
français et introduite par le protectorat dans le droit marocain.
Cependant, le RC de l’époque ne fonctionnait pas de manière satisfaisante: faible
immatriculation des commerçants dans la mesure la loi n’imposait aucune obligation
d’immatriculation.
En 1921 le législateur introduisit une obligation d’immatriculation mais qui est restée
sans effet puisque cette obligation n’était pas accompagnée de les sanctions pour
défaut d’inscription. Par ailleurs, les effets juridiques de l’inscription étaient absents =
résultats= très peu d’inscription , désintérêt et méfiance des commerçants.
Code de commerce du 1 er aout 1996= refonte de l’ensemble du dispositif de la
publicité légale et mise en place d’un RC moderne , obligatoire et centralisé.
2019, mise en place du RC électronique et numérisation de toutes les procédures de
dépôt.
RC ÉLECTRONIQUE LOI 88-
17/2019
Dans l’objectif d’améliorer le climat des affaires de fluidifier les procédures et de
faciliter les démarches administratives, le Maroc a opté pour la numérisation de
l’ensemble des procédures au niveau du RC, à travers la mise en place du RC
numérique.
1-numerisation des procédures légales de publicité
Donc la création d’entreprises doit se faire aujourd'hui par voie numérique sans que
l’administration ne puisse demander le dépôt de dossier papier. Art 2 de la loi 88 17.
Toutes les modifications postérieures, les dépôts des comptes annuels, de PV…sont
effectuées également et de manière obligatoire par voie numérique
Le nantissement du fonds de commerce et l’inscription de suretés sur les autres biens
mobiliers du commerçant sont également effectués par voir numérique auprès du
registre national des sûretés mobilières , crée récemment loi du 17 avril 2019)
portant promulgation de la loi n° 21-18 relative aux sûretés mobilières.
RC NUMERIQUE
2-numerisation des demandes d’information et d’extrait du RC:
Les tiers souhaitant accéder aux informations légales et financières des commerçants
et aux copies des actes juridiques publiés des entreprises peuvent le faire par voie
numérique et obtenir des informations sans se déplacer (copie du bilan , du CPC,
statuts, gérant…)
De même les commerçants peuvent obtenir tous les documents juridiques par voie
numérique : copie d’inscription, certificat d’immatriculation, extrait du RC….
ORGANISATION DU RC
L’art 27 précise que le RC est constitué par le registre central et le registre local, il
est généralisé sur l’ensemble du royaume.
Le registre local est tenu par le secrétariat greffe des tribunaux de cce, ou à défaut,
par ceux du tribunal de 1ère instance compétent dans les villes où il n’ y en a pas, Y
sont inscrits tous les renseignements relatifs au cmt aussi bien au moment de sa 1 ère
inscription que tout au long de l’exercice de son activité.
Il est constitué par 2 registres :
le registre chronologique et registre analytique
Le registre local est placé sous la surveillance du PTC ou sous celle d’un juge
désigné chaque année a cet effet. Il est coté et paraphé à la fin de chaque mois pour
veiller au bon fonctionnement du RC.
REGISTRE CENTRAL ART 30
Le registre central est tenu auprès de l’OMPIC il relève du Ministère de l’industrie et du commerce
 missions: art 30 cce
1- il centralise pour l’ensemble du royaume les renseignements relatifs aux cmts transmis par les
RL le secrétaire greffier transmet au RC les déclarations qu’il a reçu à la fin de chaque mois.
A noter que ce transfert se fait désormais en temps réel compte tenu de la numérisation des
dépôts. C’est ainsi une formalité lourde dont les registres locaux sont dispensés (pour les tribunaux
qui ont mis en œuvre leur numérisation TC Casablanca, de Rabat, de Marrakech..)
2-délivrer des certificats relatifs aux noms des cmt et dénominations commerciales,
certificat négatif, certificat d’immatriculation, copie des actes juridiques, demandes de
renseignements….
3- publier chaque année un recueil des noms des cmts et retrace dans son bilan annuel d’activité
l’évolution des immatriculation des sociétés et entreprises commerciales, leur répartition par forme
juridique, répartition sectorielle et régionale, la progression des dépôts des états de synthèse .. Voir
le dernier bilan de l’ OMPIC sur www.ompic.ma
OBLIGATION
D’IMMATRICULATION ART 37
Tout cmt qu’il soit personne physique ou morale, marocain ou étranger doit se faire immatriculer auprès
de RC art 37
L’immatriculation s’impose aussi aux établissements publics à caractère industriel ou commercial et aux
groupements d’intérêt économique, aux succursales ou agences de sociétés dont le siège social est situé à
l’étranger.
Qu’est ce qu’une succursale?
C’est un établissement stable, une entreprise secondaire qui constitue une émanation de la société mère, elle
permet à une entreprise qui souhaite développer son activité dans une autre ère géographique, de le faire
très simplement et à faible cout.
La succursale représente la société mère et exécute les contrats en son nom . Elle n’a pas de patrimoine
distinct puisqu'elle est dépourvue de personnalité morale à la différence de la filiale.
Alors que la filiale est une entité distincte de la société-mère et agit en son nom propre, la succursale est
simplement une extension à l’étranger d’une entreprise principale et est dépendante de cette dernière.
Les succursales est imposée dans le pays d’implantation. Elle doivent tenir leur propre comptabilité même
si elles n’ont pas de capitaux propres. Elles peuvent être soumises à un taux d’imposition forfaitaire de 8 %
si leur activité se limite à exécuter un marché .Les succursales implantées à CFC bénéficient de plusieurs
avantages.
EPIC OU EEP / LOI-CADRE N° 50-21 RELATIVE
À LA RÉFORME DES ÉTABLISSEMENTS
ET ENTREPRISES PUBLICS
Etablissement public à caractère industriel ou commercial: ce sont les EEP les entreprises et
établissement publics. Se sont des entités publiques formés avec des capitaux publics( l’état
est le principal sinon el seul actionnaire) qui ont souvent la forme d’une SA et qui exercent
une activité marchande, qui pourrait être exercée par une entreprise privée, mais qui en raison
de son caractère stratégique, sensible ou d’intérêt général sont dévolu à des entités publiques.
Les EEP ou EPIC ont une importance considérable au Maroc (fiscalité, investissement
public..) les plus importants sont : OCP? CDG, RAM, ONEE, ONCF, groupe al OMRANE,
ADM
Les dividendes et parts de bénéfices remontés proviennent à hauteur de 85% du groupe OCP,
groupe CDG et IAM.
Statut juridique : tous les établissements exerçant une activité marchande seront transformés
en SA et soumis à la loi 17-95
INSCRIPTION PRINCIPALE ET
SECONDAIRE
Inscription principale: L’immatriculation a un caractère personnel art 39, elle est
liée au cmt et non aux établissements qu’il exploite. Ça veut dire que le cmt va
s’immatriculer auprès d’un seul secrétariat greffier du tribunal du lieu du siège social ou
du principal établissement.
Inscription secondaire:
Si une entreprise ou une société possède plusieurs établissements, chacun doit être
immatriculé mais tous doivent être rattachés au même numéro de
l’immatriculation principale. Si l’établissement se situe dans un autre lieu que celui de
l’immatriculation principale il y a lieu de procéder à une immatriculation secondaire
auprès du registre local du lieu de l’établissement en indiquant la référence de
l’immatriculation principale, de manière à rattacher l’ensemble de l’activité du cmt à un
numéro d’immatriculation principal art 40.
CONTENU DE
L’IMMATRICULATION
PRINCIPALE ART 42
L’immatriculation principale= 1ère immatriculation du commerçant dans le lieu de son principal
Ets ou du siège social. C’est l’immatriculation d’existence quand le cmt débute son activité
Elle obéit à un formalisme étroit et doit contenir une série d’informations obligatoires afin de
permettre une information utile des tiers. L’ensemble de ces informations doivent être adossées à
des pièces justificatives= fiabilité des informations
Informations obligatoires pour les cmt personnes physiques : informations se rapportant à la
personne du cmt : état civil du cmt, nom prénom, date de naissance.., cin, num carte séjour,
passeport…
Informations relative à l’établissement exploité: adresse, date du début d’exploitation, enseigne,
origine du fonds : création ou location-gérance avec titre juridique justifiant la jouissance du
fonds, Ets de cce exploités dans le ressort d’autres tribunaux, l’activité exercée…
D’une façon générale, doivent être indiqués toutes les informations susceptibles d’intéresser
les tiers et dont la publication est utile à l’intérêt général sans affecter le secret nécessaire aux
affaires.
IMMATRICULATION DES
PERSONNES MORALES ART 45
L’art 45 reproduit la même logique que pour les personnes physiques: il faut que la
société soit clairement identifiée avec une attention particulière pour les
personnes qui peuvent représenter la Sté.
Mentions obligatoires:
informations relatives à la Sté: forme sociale; capital social, siège social,
dénomination sociale, début d’activité, brevets d’invention déposées, marques
exploitées…
Informations relatives aux personnes qui composent ou qui administrent la Sté:
Associés indéfiniment responsables: état civil, cin, num carte séjour, passeport,
gérant, PDG, directeur général, DGD, membre du conseil d’administration, du
directoire, du conseil de surveillance…
INSCRIPTION MODIFICATIVE
ART 50
Le RC retrace la vie juridique et économique du cmt, il doit être mis à jour
régulièrement pour que l’information des tiers soit efficace et leur permettent de
contracter en connaissance de cause avec le cmt.
Le code de cce, oblige les cmt à tenir à jour leurs informations telles que déclarées
au moment de leur immatriculation en procédant à des déclarations modificatives
régulières.
1-dépôt de leurs comptes annuels (art 158 loi 17 95: dépôt obligatoire des etats de
synthèse+ rapport CAC dans les 2 mois de leurs approbation par l’ AGA, art 95 loi 5
96, dépôt dans les 30 jours pour les SARL)
2- déclarations modificatives à chaque fois qu’il y’a un changement affectant leur
déclaration initiale. ça sera le cas par ex pour la publication d’une décision entrainant
l’incapacité du gérant, changement de l’activité, cessation d’activité, exploitation
d’une nouvelle marque, cession du FC, nantissement du FC,…
RADIATION ART 51
Elle s’impose en cas de cessation d’activité : du décès du cmt personne physique ou
de dissolution d’une Sté, de cession du FC art 51.
Elle peut être demandée par l’intéressé lui-même, par ses héritiers, par le liquidateur,
ou par les dirigeants sociaux.
La radiation est très importante parce qu’elle conditionne la radiation de la taxe
professionnelle. Art 51
En cas de décès du cmt, art 53 si le FC continuera d’être géré dans l’indivision ,
chacun des héritiers devra requérir son inscription au RC
En cas de partage, une inscription nouvelle sera requise par l’héritier titulaire du FC
RADIATION D’OFFICE
Le PTC ordonne la radiation d’office afin d’apurer le RC et de le tenir à jour
dans les cas suivants:
pour le cmt personne physique: art 54
a) Décision d’interdiction d’exercice du commerce frappant le cmt
b) Décès du cmt depuis plus d’1 an si les héritiers ont omis de le faire
c) Cessation d’activité depuis plus de 3 ans
Pour le cmt personne morale : art 55
a) Clôture procédure de liquidation judiciaire
b) 3 ans après la dissolution de la Sté si les mandataires sociaux ont omis de le faire
PUBLICITÉ AUX TIERS
Les RL comme le RC sont des registres publics art 32.ils servent à l’information du public
qui peuvent non seulement consulter ces registres mais aussi demander des extraits des
informations publiées ainsi que des certificats relatifs à ces informations (certificat de
radiation, d’inscription, extraits…)
A noter que la consultation se fait maintenant par voie numérique. Une demande est remplie
en ligne. Elle récapitule des informations concernant le demandeur . Elle est ensuite traitée par
le RL(pour les tribunaux de cce qui ont numérisé leur registre du commerce)ou RC. A noter
que ces extraits sont payants auprès du Registre central au niveau de l’ompic et qu’il y a des
formules d’abonnement qui permettent d’accéder de manière aisée aux informations des
entreprises.
Afin de permettre une consultation aisée par les tiers , le législateur édicte une obligation à
tous les cmt de faire figurer sur leurs factures et toutes leurs documentations leur numéro
d’immatriculation au RC. Les tiers peuvent ainsi remonter aisément aux informations des
etp grâce au num d’immatriculation.
LIMITES ART 77
Certaines informations peuvent nuire au cmt au moment où elles n’ont plus
d’utilité.
Ex: nantissement antérieur du FC, procédure antérieure de redressement, décision
ancienne d’incapacité ou mesure d’interdiction… ces informations portent atteinte à
la réputation du commerçant au moment où elles n’ont plus d’effets.
L’art 77 interdit la publication dans les extraits ou les copies ce type d’informations,
qui n’ont plus d’actualité et qui sont de nature à compromettre l’image du cmt.
EFFET DE
L’IMMATRICULATION
1- présomption de commercialité Art 58
Commerçant personne physique = présomption de commercialité. C’est une
présomption simple elle peut être combattue par la preuve du contraire
Le cmt immatriculé peut combattre la présomption en apportant la preuve du
contraire c’est-à-dire qu’en dépit de son inscription, il n’est pas commerçant.
les tiers peuvent apporter la preuve de sa non commercialité
(différence entre présomption irréfragable et simple ex du CAC qui cumule sa
mission avec celle d’expert comptable= présomption irréfragable de défaut
d’indépendance/remise par le créancier d’un titre constatant le paiement)
EFFETS IMMATRICULATION
2- acquisition PM
Pour les sociétés, l’immatriculation marque la date de l’acquisition de la personnalité morale.
Pb: entre le moment ou les statuts sont signés et le moment ou la société est immatriculée une
période plus au moins longue peut s’écouler.
Période riche en actes et engagement juridique: engagement de dépenses qui préparent le
démarrage de l’activité: location de bureaux, embauche de salariés, achat de matériel , compte
en banque….parfois l’activité démarre avant l’immatriculation.
Régime de reprise des actes passés par les fondateurs au nom de la société en formation non
encore immatriculée.
Le principe: les engagements doivent être tenus par ceux qui les ont passés (fondateurs ou
simples associés), sauf si la sté décide de les reprendre à son compte après son immatriculation.
EFFETS
3-opposabilité des inscriptions: art 61!!
Tous les faits et actes publiés sont opposables aux tiers (nantissement d’un FC) . Par
contre, tout ce qui n’a pas été publié ne leur ait pas opposable.
« seuls les faits et actes régulièrement inscrits au RC sont opposables au tiers.. »
Ex: révocation d’un gérant, cession d’un FC, radiation, cessation d’activité,
changement d’activité, mise en redressement judiciaire….
DÉFAUT
D’IMMATRICULATION: CMT
DE FAIT/ ART 59
L’effet de non immatriculation : statut de cmt de fait supporte toutes les éléments
défavorables de la commercialité (solidarité présumée) mais ne peut se prévaloir des
avantages ( liberté de la preuve , libération des se obligations en 5 ans..)
« les personnes physiques ou morales assujetties à l’immatriculation au RC et qui ne
se sont pas fait immatriculer ne peuvent se prévaloir jusqu’à immatriculation à
l’égard des tiers de leur qualité de commerçants mais ne sont pas moins soumises à
toutes les obligations découlant de cette qualité ».
Jauffret : « Le cmt non inscrit est bien cmt sous le rapport des obligations mais il ne
l’est pas sous le rapport des droits »
DÉLAIS ET SANCTIONS
Délai : art 75 = 3 mois à compter l’ouverture de l’établissement cml ou de la
constitution.
La demande est personnelle et doit être effectuée par le cmt lui-même ou par son
mandataire.
Tout défaut d’immatriculation expose le cmt à des sanctions (amende de 1000 à 5000
DH) de même que le défaut de mention du numéro d’immatriculation
Les déclarations frauduleuses sont sanctionnées (amende de 1000 à 5000 dh) et/ou
peine d’emprisonnement de 1 mois à 1 an.
La déclaration d’inscription doit contenir des mentions obligatoires pour les
personnes physiques et morales (art 42 et art 45).
3ÈME PARTIE: LE FONDS DE
COMMERCE
Le fonds de cce constitue une propriété essentielle du cmt , c’est le support juridique
principal de son activité commerciale.
L’entrepreneur individuel ne disposant pas d’une structure juridique distincte dotée
de personnalité morale, le FC lui permet de valoriser son activité, de la céder ou de
la louer.
À l’origine le législateur marocain ne s’intéressait au FC que pour réglementer sa
vente et son nantissement (dahir du 14 déc. 1914). C’est ensuite qu’il a procédé de
manière systématisée en offrant au FC une réglementation dédiée et complète à
travers le code de commerce dans le livre II qui réglemente les éléments du FC et les
contrats portant sur le FC.
On suivra la même démarche.
FC ET INSTITUTIONS
VOISINES
FC et société : la société est un sujet de droit le FC un objet de droit. La société est
une personne morale qui elle-même peut exploiter un FC. Le FC est une valeur, un
bien du CMT qui constitue un élément de son patrimoine et non un patrimoine
distinct
FC et entreprise : c’est une notion économique le FC est une notion juridique qui a
été créée pour permettre la cession du FC. L’entreprise est une notion plus large.
L’entreprise peut être exploitée par un CMT directement, il s’agira alors d’un FC,
comme elle peut être exploitée à travers une personnalité juridique distincte, la
société commerciale.
CHAPITRE 1 ER : NATURE ART 79 ET
ÉLÉMENTS ART 80 DU FC
Tranchant une incertitude jurisprudentielle, le cce définit le FC comme « un bien
meuble incorporel constitué par l’ensemble des biens mobiliers affectés à l’exercice
d’une ou plusieurs activités commerciales »art 79
Bien meuble= bien déplaçable, transportable
Bien incorporel= qui n’a pas d’existence matérielle, qu’on ne peut pas toucher mais
qui a de la valeur, ex= brevet d’invention , droit de créance…
C’est un ensemble, une union de plusieurs éléments qui permet de donner une
existence juridique distincte à l’entreprise commerciale.
Le Fc est un bien composite, une combinaison de biens. Le Code de commerce, afin
de donner un sens plus clair à cette notion , a énuméré les éléments qui composent le
FC art 80.
Cette union exploitée entre les mains du cmt lui permet de constituer et de retenir sa
clientèle qui est l’élément majeur du FC. L’art 80 le montre bien lorsqu’il affirme que
« le FC comprend obligatoirement la clientèle et l’achalandage ».
LES ÉLÉMENTS INCORPORELS
1-la clientèle et l’achalandage:
C’est l’ensemble des personnes qui s’approvisionnent habituellement chez le CMT.
L'achalandage c’est le client de passage qui n’a pas de lien de fidélité avec le cmt.
C’est une opportunité de consommation due à l’emplacement.
La clientèle n’est pas un élément comme les autres du FC. C’est l’élément principal
sans lequel il ne pourrait exister. Cependant la clientèle n’existe pas de manière
autonome. Elle n’a pu être ralliée que grâce au regroupement des autres éléments
du FC (emplacement, marque..)
La clientèle est tout à la fois un élément du FC mais aussi la raison d’être du fonds
qui constitue son support.
CARACTÉRISTIQUES DE LA
CLIENTÈLE
A-La clientèle est l’élément le plus important du FC art 80
B- Le FC n’existe que si le cmt dispose d’une clientèle qui doit être certaine et
réelle. Une clientèle virtuelle ou potentielle ne suffit pas. Conséquences :
1-Ansi un FC nouveau n’est crée que lorsqu'une clientèle est constituée. Ex : un
local est loué pour l’exploitation d’un restaurant tant que l’activité n’a pas
démarré le FC n’est pas constitué. Le locataire ne peut bénéficier de la
règlementation des baux commerciaux.
2-La disparition de la clientèle entraine la disparition du FC même si les autres
éléments subsistent( droit au bail, matériel, stock…) s’ils sont cédés ils le seront
selon le régime de la vente de droit commun et non de la cession du FC.
3-La vente du FC entraine obligatoirement la cession de clientèle il faut que
soient cédés les éléments qui permettent d’attirer la clientèle+ La cession d’une
branche d’activité implique la cession de la clientèle y afférente c’est une cession
de FC autonome.
CLIENTÈLE
La clientèle doit être personnelle, elle doit être attachée à celui qui s’en prévaut. Il
n’est pas tjrs facile de déterminer l’appartenance de la clientèle ainsi , un buvette
dans un stade, une foire, la clientèle est celle du cmt ou de la société qui a édifié et
qui gère le stade? Café dans les aéroports, gares…le jrs a refusé la reconnaissance de
l’existence d’un FC et donc du régime du bail cml pour ceux qui profitent de la
clientèle créée par d’autres et donc préexistent.
Même chose pour les cmt installés dans un centre commercial la clientèle est la
leur ou celle du centre commercial? La jrs a tendance a considéré que l’attractivité
du centre dépasse largement celle du cmt, il est donc dépourvu de clientèle
autonome.
NOM COMMERCIAL
Le nom commercial est le nom sous lequel l’activité de l’entreprise commerciale sera connue
du public. Le nom est un élément du FC qui permet d’attirer et de fidéliser la clientèle.
« Un nom commercial est le signe (dénomination, enseigne) qui sert à identifier une entreprise
(personne physique ou morale) dans l’exercice de son activité commerciale et qui permet de la
distinguer des autres entreprises qui exercent des activités commerciales identiques ou
similaires. » OMPIC
Ça peut être son nom patronymique ou un nom fantaisiste. Il peut s’accompagner de sigle, cad un
acronyme.
Le nom cml est protégé par la loi 17-97 relative à la propriété industrielle. Il est protégé contre
contre les usurpations ou les imitations des concurrents . La protection a une portée territoriale.
NOM COMMERCIAL
PATRONYMIQUE
Il est normalement cédé avec le FC même s’il s’agit d’un nom patronymique.
Le nom bien que constituant un attribut de la personnalité va ici se détacher de la
personne physique qui le portait ne peut défendre à l’acquéreur son usage. Elle peut
elle-même continuer à l’utiliser à condition qu’elle prenne les précautions
nécessaires pour éviter les risques de confusion (mentionner son prénom, l’activité..)
Les parties peuvent convenir de ne pas céder le nom cml avec le FC
Que faire lorsqu’il y a plusieurs personnes qui portent le même noms et qui
souhaitent l’utiliser à des fins lucratives? Le droit d’utiliser ce nom appartient a celui
qui a pris soin de le publier en premier au RC et au JAL. Les autres peuvent l’utiliser
mais en ajoutant une autre indication qui le distingue nettement du 1er. Art 80
NOM COMMERCIAL ET
NOTIONS VOISINES
Une entreprise peut avoir plusieurs noms.
Commerçant personne physique : a son nom patronymique+ nom commercial +
enseigne + marques qu’il exploite
Une société : dénomination sociale, qui identifie l’entreprise en tant que personne
morale+ nom commercial (pas obligatoire, peut être le même que DS)+ enseigne+ marques
La DS est l’équivalent du nom de famille pour une personne physique.
la DS sert à identifier la personne morale. Elle n’a pas une fonction « marketing » mais
une fonction juridique : distinguer la personne morale.
Le NM pourra figurer sur les documents commerciaux, les cartes de visite, le papier à en-
tête de la société ou les factures, en plus des mentions obligatoires (Identifiant fiscal,
numéro RC, dénomination sociale, siège social,.). La DS doit figurer sur les documents
juridiques
PROTECTION
NM :la protection du NM a une portée territoriale restreinte au rayonnement réel et à
la dimension de la clientèle (ville, région, pays)
DS : Celui qui acquiert le premier une dénomination sociale a un droit exclusif sur ce
nom pour tout le Maroc. Elle n’est pas liée uniquement à l’implantation géographique
et au rayonnement réel de la société.. Cette protection est limitée au domaine
d’activité de l’entreprise. Si une autre société choisit une dénomination sociale
identique ou dont la ressemblance peut induire en erreur, elle peut être contrainte de
changer de dénomination et d’octroyer des dommages et intérêts au titulaire de la
dénomination sociale antérieure.
L’ENSEIGNE
Désigne la boutique et non l’entreprise commerciale. Elle est apposée sur la devanture
du local commercial. Elle peut être un nom ou un sigle un emblème.
Elle permet le ralliement de la clientèle elle est donc cédée avec le FC et protégée
contre les imitations.
La protection est variable en fonction de la notoriété de l’enseigne (locale, nationale,
mondiale) l’ère géographique où se trouve la clientèle attachée à l’enseigne.
Symbolise l’identité du magasin. L’enseigne comme le nom cml ont une valeur eco sv
importante= moyen de ralliement des clients, ce sont des biens du cmt .
L’enseigne d’un établissement commercial exploitée par un commerçant personne
physique ou personne morale n’est protégée que sur un rayonnement local. Cette
protection est limitée aussi au domaine d’activité de l’établissement commercial.
DROITS DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE ET
LICENCES
Biens de nature incorporelle qui présentent une valeur considérable pour l’etp cmleattraction
clientèle= brevet ( invention d’un produit innovant), modèles, dessins, marques…c’est la
véritable richesse de l’etp  ils font partie du FC.
Un brevet d’invention est un bien immatériel que vous pouvez exploiter de façon personnelle
ou par un tiers. Vous pouvez le vendre, le louer, le mettre en gage… Quelle que soit
l’exploitation que vous en faites, les actes qui affecteront la vie de votre brevet devront être
inscrits sur le Registre national des brevets. Ces inscriptions sont indispensables pour rendre
les actes publics et opposables aux tiers.
Le brevet est un droit territorial, il ne vous donne des droits que dans le ou les pays où vous
l'avez déposé. Vous devez donc choisir le(s) pays dans le(s)quel(s) il est pertinent d’étendre la
protection de votre invention, en mettant en balance les profits et les contraintes estimés.
Le FC peut comprendre aussi des autorisations administratives et des licences. Certaines
licences sont personnelles et ne peuvent être cédées avec le FC autorisation ventes
d’armes ou de produits dangereux, débit de boissons, ouverture nocturne restaurant,
agrément de transport….
BAIL COMMERCIAL
Le droit de disposer du local cml constitue un élément essentiel du FC car l’emplacement
permet d’attirer la clientèle et de la fidéliser le perte du droit au bail peut donc anéantir
l’activité cmle protection juridique dédiée au bail cml.
Le dahir du 24 mai 1955 le bail cml bénéficiait d’une loi particulière avec un régime
dérogatoire qui diffère de celui applicable aux baux à usage d’habitation et à usage
professionnel ( voir sur la différence entre bail professionnel et commercial
https://www.dlapiper.com/fr/france/insights/publications/2019/01/location-de-bureaux-au-maro
c/
)  dahir du 24 mai 1955 remplacé par la loi 49-16 du 18 juillet 2016 relative aux baux à
usage commerciaux.
Nécessité de définir un statut particulier qui protège le locataire cml droit au
renouvellement du bail, rupture n’est possible que pour des raisons sérieuses et légitimes,
versement d’une indemnité de rupture, l’augmentation du loyer est soumise à des limites..
le bail cml devient une propriété cmle représentant une valeur patrimoniale autonome.
CHAMPS D’APPLICATION BAIL
COMMERCIAL LOI 49 -16
Elargissement du champs d’application du bail commercial : Bénéficient du statut de
baux cmx : tous les cmt qui exploitent un FC, mais aussi aux établissement
d’enseignement, aux pharmacies, aux cliniques, aux laboratoires , aux cabinets de
radiologie de kinésithérapie, locaux exploités par des coopératives
Par contre en sont exclus: les FC appartenant à l’Etat, les médecins, avocats,
architectes, zones offshores… ainsi que les locaux situés dans des malls et les baux
emphytéotiques (très longs 18 à 99 ans)
NOUVEAUTÉS BAIL CML LOI
49 16
1-L’exigence d’un écrit et d’un état descriptif des lieux loués
La nouvelle Loi impose la mise en place d’un contrat de bail écrit ayant date certaine, mais aussi
l’obligation de réaliser un état descriptif des lieux loués au moment de la prise de possession et qui
aura la valeur de preuve entre les parties.
La Loi 49-16 a ainsi supprimé les baux verbaux qui étaient admis sous l’ancien régime.
2-Le droit au renouvellement
Le locataire bénéficie du droit au renouvellement dès qu’il dispose de la jouissance des locaux
pendant deux ans consécutifs.
Rappelons que le Dahir abrogé portait cette période à quatre années si le locataire bénéficiait d’un
bail verbal.
La Loi n° 49-16 a également consacré le droit d’entrée ou le « pas de porte » : le droit au
renouvellement (le « droit au bail ») est accordé au locataire dès le versement d’un pas de porte, qui
doit néanmoins être consigné par écrit dans le contrat de bail ou dans un acte séparé. Le montant
consigné constituera, en principe, le minimum à payer au locataire en cas d’éviction.
3-INDEMNITÉ D’EVICTION
En plus de son droit au renouvellement, le locataire expulsé ou évincé a également le droit d’être indemnisé.
Cette indemnisation doit être égale au préjudice subi et couvrir la valeur marchande du fonds de commerce.
Elle est déterminée sur la base des déclarations fiscales des quatre dernières années, des dépenses engagées
pour les améliorations et modifications, des éléments perdus du fonds de commerce et des frais de
déménagement.
Dans le cas des baux à usage d’habitation, en cas d’expulsion pour motif légitime, le propriétaire doit
compenser le locataire d’un montant englobant un an de loyer et les frais de déménagement.
Ainsi, le bailleur souhaitant mettre un terme au contrat de bail doit mettre en demeure le locataire en précisant
la raison qu’il invoque et accorder un délai pour l’éviction à compter de la réception de la mise en demeure.
Le délai est de trois mois si le motif est la récupération pour usage personnel, la démolition et la
reconstruction, l’extension ou la surélévation, ou encore pour une raison sérieuse du fait de la violation des
stipulations du contrat.
Ce délai est de 15 jours si le motif est le non-paiement des mensualités locatives ou si le local menace de
tomber en ruine.
ELEMENTS CORPORELS
Le matériel et outillage : ce sont les biens matériels qui servent à l’exploitation du FC, ils y
sont donc attachés : outillage, machines, matériaux, meubles, équipements….
Ils sont plus importants dans l’industrie
Il est cédé normalement avec le FC mais le cmt peut en décider autrement. Le matériel et
outillage ne constituent pas un élément indispensable du FC. Il peut donc être cédé ou loué
séparément.
Pour qu’il puisse être cédé encore faut il que le cmt en soit propriétaire. De plus en plus le
matériel est acquis en crédit bail, il appartient à l’organisme de créditne peut être cédé
avec le FC risque d’apparence trompeuse de solvabilité nécessité d’inscrire le
nantissement et le crédit bail au FC.
Les marchandises et stocks constituent un élément du FC. Elles peuvent être cédées si elles
ont été entièrement réglées par le cmt elles ont la particularité d’être fréquemment
renouvelées.
CHAP. II:LES OPÉRATIONS
RELATIVES AU FC
I- LA VENTE /ART 81 ET SV
C’est un contrat important autant pour le vendeur ( le FC représente le fruit de ses
efforts) ses créanciers (leur principal gage) que pour l’acquéreur (un investissement
qui peut être conséquent)Risque de surévaluation de la valeur des éléments
incorporels : les éléments qui comptent le plus dans le FC ont un caractère
incorporels(clientèle, réputation, prestige de la marque…) d’où le risque pour
l’acheteur d’être induit en erreur
 une réglementation fouillée et un contrat présentant un haut degré de formalisme.
En principe, la vente du FC est soumise aux règles du DOC relatives aux ventes de
biens meubles incorporels. Cependant, l’importance de ce contrat a amené le
législateur a édicté un régime spécifique dérogatoire dans l’art 81 et Sv du code cce
Ce régime comprend des règles communes (objet du contrat, capacité,
consentement..) et des règles particulières.
CONDITIONS COMMUNES
Le consentement doit exister et être mutuel.
La vente d’un FC constitue un acte de commerce, les parties doivent donc jouir de la capacité commerciale
(déchéance commerciale interdit un tel acte).
L’objet de la vente doit être le FC, le FC doit donc exister un FC qui n’existe pas encore (activité non démarrée,
pas de clients) ou qui a cessé d’exister (arrêt prolongé de l’activité) ne peut pas faire l’objet d’un contrat de vente
contrat nul pour inexistence de l’objet.
La vente du FC suppose nécessairement la vente des éléments incorporels principaux: la cession de la clientèle
la clientèle étant inséparable du fonds.la vente d’un FC sans la clientèle s’analyse comme comme la vente de
composantes isolées du FC. La vente suppose également la transmission des contrats indispensables à
l’exploitation du FC (franchise, de travail, assurance..)
Le prix est librement fixé par les parties. Il doit être réel et sérieux. On constate qu’il fait souvent l’objet de
dissimulation afin de minorer les droits d’enregistrement.
Sanctions : l’administration fiscale peut redresser le prix et appliquer des pénalités, les créanciers peuvent profiter
de ce prix minoré pour acquérir le FC avec le droit de surenchère.
CONDITIONS
Condition de forme: contrat solennel
Art 81 = nécessité d’un écrit sous seing privé ou authentique, cependant la doctrine estime qu’il s’agit non pas
d’une condition de validité du contrat mais uniquement d’un moyen de preuve ce qui une exception au
principe de liberté de preuve en droit cml. Un contrat de vente d’un FC oral est donc valable, un écrit sera
cependant nécessaire pour l’enregistrement, la publicité
Mentions obligatoires : noms, prix, dates, ventilation des prix des éléments du FC, états des inscriptions, le
bail, son montant, sa durée…ces mentions visent à ce que l’acheteur ne soit pas trompé sur la valeur du fonds
Le défaut de mention des ces informations entraine la nullité relative art 82 du contrat. Elle peut être
demandée uniquement par l’acheteur à la condition que cette omission ait entrainé une mauvaise information
de l’acquéreur  préjudice
En cas d’inexactitude des mentions, l’acheteur peut demander soit l’annulation du contrat soit la réduction du
prix, il peut avoir droit à des dommages intérêts si le vendeur avait connaissance de cette inexactitude
Dans tous les cas, l’acheteur a un délai d’un an à compter de la date de l’acte
PROTECTION DES
CRÉANCIERS ART 83
Le cc organise la protection des créanciers à travers la reconnaissance de droits exceptionnels :
droit d’opposition et droit de surenchère
Cependant, pour faire usage de ces droits, ils faut qu’ils soient informés de la vente, d’où
l’importance de la publicité
I- la publicité: le FC constitue généralement l’essentiel du patrimoine du cmt, en cas de vente
dissimulée ou de minoration du prix, les créanciers chirographaires perdent leur principal gage,
d’où la nécessite de les informer à travers une large publicité:
1-enregistrement obligatoire de l’acte
2-dans les 15 jours dépôt et inscription de l’acte au RC (mentions obligatoires)
3-publication de l’extrait en entier par le secrétaire greffier au BO et dans un JAL, sans délai
4-renouvellement de la publication par l’acquéreur entre le 8 ème et le 15 ème jour de la 1ère
insertion
SANCTION DU DÉFAUT DE
PUBLICITÉ ART 89
Le défaut de publicité n’empêche pas la vente d’être valable.
Cependant, l’acquéreur qui a versé le prix sans s’acquitter de l’obligation de
publicité ou sans attendre le délai d’opposition des créanciers, n’est pas libéré de
ses obligations à l’égard des tiersle paiement pourra donc être déclaré
inopposable aux créanciers du vendeur et l’acheteur pourra être obligé de le reverser.
DROIT D’OPPOSITION ART 84
Les créanciers qui ont été avertis par la publicité peuvent faire opposition sur le
prix l’opposition consiste à ce que le créancier interdise à l’acquéreur de payer le
prix de vente au vendeur le vendeur ne peut pas toucher le prix.
ce droit bénéficie à tous les créanciers quelle que soit la nature de leurs créances
professionnelles ou personnelles (le FC n’est pas un patrimoine séparé distinct
du patrimoine personnel), chirographaires ou privilégiées ,que la dette soit
échue ou non (risque de non paiement pour vente de la principale valeur du CMT)
L’opposition est faite par LRAR au SG qui a reçu l’acte.
Elle doit être faite dans les 15 jours de la seconde insertion (entre 8ème et 15 ème
jour de la 1ère insertion)
L’opposition doit contenir des mentions obligatoires : le montant de la créance,
l’origine…
GARANTIE CONTRE LES VICES
CACHÉS
Garantie de droit commun, pour donner lieu à l’annulation de vice doit présenter des
caractéristiques précises:
1-Il doit être caché de sorte qu’un acheteur diligent ne pouvait se rendre compte de son
existence. ex de vice caché relatif au FC : menace non révélée de fermeture de
l’établissement, litige avec la mairie sur l’utilisation de la terrasse d’un café
Ainsi, l'impossibilité d'exploiter une partie des locaux par suite d'une décision de
fermeture administrative individuelle, dont l'existence n'a pas été révélée à l'acquéreur,
constitue un vice caché du fonds de commerce vendu..
Le caractère caché du vice sera apprécié en fonction des qualités professionnelles de
l’acheteur. S’il est du même domaine que le vendeur il lui sera plus facile de détecter les
vices et défauts du FC.
EX D’UN VICE NON CACHÉ
Vente d’un restaurant à un restaurateur, celui-ci se rend compte après la vente que la
hotte ne fonctionne pas.
Ce dysfonctionnent ne peut pas être qualifié de vice caché en raison du contexte
professionnel des deux parties. l’acheteur étant un professionnel spécialisé dans le
même domaine que le vendeur, les juges considèrent que ce dernier aurait dû repérer
lui-même problème avant de conclure l’acte.
Le vice n’était donc pas à proprement dit « caché », ainsi les conséquences
juridiques habituelles ne peuvent être appliquées.
CRITÈRES DU VICE CACHÉ
2-Il doit être antérieur ou concomitant à la vente.
3-Il doit surtout être significatif art 549 DOC et empêcher l’acheteur de retirer
l’utilité souhaitée suite à l’exploitation du FC  il faut que le défaut soit de nature à
diminuer la clientèle (ex perte d’une concession de marque).
Cependant, il ne suffit pas que l’acheteur réalise des recettes inférieures à celles du
vendeur pour motiver une nullité ou une réduction du prix.
OBLIGATION DE L’ACHETEUR
La principale obligation de l’acheteur est le paiement du prix et des frais
accessoires, notamment l’enregistrement.
Le prix est indisponible pour le vendeur durant la période d’opposition (15 jours à
compter de la seconde insertion). S’il n’y a eu aucune opposition, le prix sera versé à
l’issue des 15 jours.
S’il y a eu opposition, le prix est bloqué , la période d’indisponibilité du prix est
prolongée jusqu’à l’issue de la procédure d’opposition.
PRIVILÈGE DU VENDEUR 91
C’est un privilège de droit commun qui est repris par le code de cce (art 91 sv).il
résulte de l’obligation de l’acheteur de payer le prix.
Le vendeur qui n’a pas été payé a le droit s’il le désire d’obtenir la résolution de la
vente et de reprendre ainsi son FC.
Conditions:
Ce privilège ne peut jouer automatiquement, il faut une inscription obligatoire
spécifique à ce privilège au RC dans les 15 jours de la vente (art 92), elle a donc un
effet rétroactif.
Le vendeur doit restituer les avances éventuelles versées pas l’acheteur.
NANTISSEMENT DU FC ART
106 ET SV
Dans son activité cmle, le cmt a sv besoin de crédit pour se financer et développer son
activité le FC qui a sv une valeur eco importante peut être un puissant moyen de
crédit il peut servir de garantie à un prêt.
Cependant, étant donné que le Fc est un bien meuble, normalement, en droit commun
la mise en garantie d’un meuble nécessite le dessaisissement du propriétaire qui doit
remettre l’objet engagé au créancier.
Pb :
1-le fond de commerce constitue principale source de revenus pour le cmt.
2-le cmt s’endette justement pour poursuivre et dvlper l’exploitation de son FC il ne
peut pas se dessaisir de son FC
Aménagement d’un régime juridique particulier permettant l’utilisation du Fc en
garantie sans dépossession= c’est une véritable hypothèque mobilière qui utilise un
régime de publicité inspiré de l’hypothèque immobilière.
Régime du nantissement du FC articles 106 et suivant du code cce.
CONDITIONS: ASSIETTE DU
NANTISSEMENT
Le nantissement ne concerne pas tous les éléments du Fc mais certains d’entre eux uniquement
Seuls les éléments incorporels sont susceptibles d’etre compris dans le nantissement, cad les
éléments énumérés par l’art 80 à l’exception des marchandises.
Ce sont les principaux éléments incorporels: la clientèle, le droit au bail, l’enseigne, le nom coml…
un nantissement ne comprenant pas la clientèle serait nul.
Ces éléments font automatiquement partie du nantissement en cas de silence des parties.
Par contre, pour que d’autres éléments soient compris il faut une disposition expresse : matériel,
outillage, droits de propriété intellectuelle ( doit faire l’objet d’une inscription auprès de l’OMPIC).
Les marchandises sont expressément exclues du nantissement parce qu’elles sont destinées à la
vente et en raison des disposition de l’art 456 DOC « en fait de meubles possession vaut titre » ça
ne veut pas dire que le cmt ne peut pas les donner en gage mais il faudra qu’il revienne au droit
commun en s’en dessaisissant.
CONDITION DE FORME
Le nantissement doit faire l’objet d’un acte écrit avec des mentions obligatoires (art
108), il est enregistré, il n’est pas soumis à publication dans les journaux.
En l’absence de l’inscription au RC, le nantissement ne produit aucun effet  il est
inopposable aux tiers, créanciers du vendeur.
EFFETS DU NANTISSEMENT : DROITS DES
CRÉANCIERS NANTIS
Les créanciers nantis bénéficient de droit de tous les créanciers privilégiés mais
aussi de droits particuliers qui leurs permettent de se protéger contre la dépréciation
organisée du FC.
En effet, la valeur du fonds peut être compromise par une mauvaise exploitation, la
désintégration du fonds ou par son déplacement garanties du créancier.
1-déplacement du FC : le cmt peut déplacer son fonds mais il doit notifier son
intention aux créanciers inscrits dans un délai de 15 jours avant le déplacement.
Les créanciers peuvent s’ils estiment que le déplacement déprécie le fonds demander
le paiement immédiat de leurs créances.
Ils doivent renouveler l’inscription de leurs sûretés au nouvel emplacement du fonds
qui doit être obligatoirement indiqué par le débiteur.
DROITS CRÉANCIERS NANTIS
2-Droit en cas de résiliation du bail:
La valeur du fonds peut subir une importante diminution si le bail est résilié à la
demande du bailleur( propriétaire). La résiliation judiciaire ou amiable peut se justifier
pour non paiements des loyers dus .
La loi oblige le bailleur à notifier aux créanciers inscrits la demande de résiliation. Le
résiliation ne pourra être obtenue qu’après l’écoulement d’une période de 30 jours
après la notification.
3-La vente séparée d’un élément du FC
Elle peut déprécier le fonds (matériel, machine, brevet..) la jrs considère que cette vente
est interdite au cmt car il s’agit d’un délit de détournement de biens remis en gage.
DROITS DES CRÉANCIERS
NANTIS
Le créancier non payé peut demander la vente forcée du FC 8 après la sommation
de payer faite au débiteur par le créancier (art 114).
Le tribunal pourra ordonner la vente aux enchères publiques du FC, le créanciers
inscrit disposera alors d’un droit de préférence.
Droit de préférence : il permet au créancier d’être payé avant les autres créanciers
non inscrits.
Il dispose par ailleurs d’un droit de suite:
Droit de suite : le créancier inscrit peut suivre le FC en quelques mains qu’il se
trouve. Même si le FC a été vendu, le créancier inscrit peut le saisir et le faire vendre
judiciairement  c’est à l’acheteur de purger le FC en bloquant le prix et en leurs
proposant le remboursement de leurs créances.
LA LOCATION GÉRANCE OU
GÉRANCE LIBRE ART 152 ET
SV
Il y’a 2 manières de déléguer la gestion de son commerce:
La gérance salariée : le cmt confie la gestion à un salarié en vertu d’un contrat de
travail. Le gérant bénéficie de la législation du travail . Il n’est pas cmt. Les effets de
la gestion continuent d’être supportés par le propriétaire.
La gérance libre : il y’ a ici une séparation très nette entre la propriété du fonds et
l’exploitation. C’est un contrat par lequel un exploitant (gérant libre) exploite le FC
pour son compte et à ses risques et périls moyennant paiement d’un loyer ou d’une
redevance qui est le plus sv indexée sur le CA le gérant doit s’inscrire au RC, le
propriétaire n’est pas cmt.
UTILITÉ
Utilité : besoin de la pratique : du coté du cmt: décès cmt avec enfants mineurs, maladies vieillesse du cmt,
cmt qui désire prendre sa retraite La conclusion d’un contrat de gérance libre permet au propriétaire du
fonds de commerce de se décharger des soucis de la gestion personnelle tout en conservant son capital et en
continuant à tirer profit de son actif commercial au moyen des redevances versées par le gérant libre.
Du coté du gérant, il permet à des prs peu fortunées mais douées en affaires de s’initier au commerce .en
prenant un fonds en location, le gérant libre pourra tout à la fois se familiariser avec l’exploitation d’un
fonds de commerce, et se constituer un capital en vue d’une prochaine installation.
La location gérance peut préparer une vente= 1/elle peut être accompagnée d’une promesse unilatérale de
vente le gérant souhaite acheter le fonds mais n’est pas sur de sa rentabilité 2/elle peut se combiner avec
une promesse synallagmatique de vente le gérant est sur de vouloir acquérir le fonds mais il n’a pas encore
l’argent.
https://www.challenge.ma/france-zouhair-bennani-le-prince-supermarche-marocain-qui-inquiete-238652/
« ces derniers mois, par le biais d’un système de location-gérance, l’homme d’affaires marocain Zouhair
Bennani a mis la main sur plusieurs hypermarchés Carrefour » 
Mais risques : le gréant pose des problèmes de solvabilité puisque le fonds ne lui appartient pas, il peut
créer une apparence de solvabilité et masquer sa qualité de gérant.
CONDITIONS
De fond :
Le contrat de location gérance doit avoir pour objet le FC , il faut donc que le local loué
corresponde à une clientèle constituée. Donc la location d’un magasin aménagé, d’un local
équipé pour l’exploitation d’une activité cmle mais dont l’activité ‘a pas encore démarré ne
constitue pas une location gérance mais un bail d’immeuble.
Le gérant libre est un cmt, il est soumis à toutes les obligations du cmt , il ne doit être frappé
d’aucune mesure d’interdiction ou incompatibilité.
de forme:
Il doit se faire immatriculer au RC, tous les documents doivent indiquer son numéro
d’immatriculation et sa qualité de gérant libre sous peine d’une amende de 2000 à 10000
dh.
Le contrat de location gérance doit être publié dans un délai de 15 jours dans le BO et dans un
JAL.
Le bailleur doit modifier son inscription au RC: soit se faire radier soit modifier son
inscription personnelle avec la mention expresse de la gérance libre.
SANCTION POUR NON
RESPECT DES CONDITIONS
L’inobservation des conditions entraine la nullité du contrat. Il s’agit d’une nullité
absolue qui peut même être invoquée par l’un des cocontractants fautifs pour
invalider le contrat (ex le gérant d’un FC loué par une association= elle ne peut être
commerçante= contrat nul= l’association ne peut contraindre le gérant à payer les
loyers).
Cependant, la nullité ne peut être opposée aux tiers pour échapper aux obligations.
OBLIGATION DU GÉRANT
Il est tenu d’exploiter le fonds en bon père de famille : maintenir l’équipement en bon état, garnir le
fonds des même marchandises, ne pas modifier la destination du fonds, assurer les travaux
d’entretien et de réparation.
Il ne doit pas détourner la clientèle à son profit personnel.
Le gérant qui développe le fonds ne peut demander une indemnité à la fin du contrat de location
gérance. Il en a bénéficié à travers la clientèle qu’il a constitué.
Est-ce qu’il peut sous louer le FC? Silence de la loi jrs= c’est un contrat intuitu personae le
propriétaire cherche à conserver la valeur du FC donc la clientèle, les aptitudes personnelles du
gérant sont décisives on ne peut pas sous louer puisque risque de détérioration de la clientèle.
Il doit restituer le fonds à la fin du contrat. La location gérance est en principe faite pour une durée
réduite. Elle ne bénéficie pas de la législation relative aux baux cmx il n’a donc pas droit au
renouvellement du bail.
Il doit verser les redevances ou loyers, le loyer peut être fixe comme il peut être indexé sur le chiffre
d’affaires. En revanche il n’est pas soumis à l’homologation triennale comme les baux commerciaux.
OBLIGATION DU BAILLEUR
Il a les mêmes obligations qu’un bailleur en droit commun :
Il doit mettre en possession le locataire.
Il ne doit pas troubler sa jouissance il ne doit pas détourner sa clientèle en
s’installant à coté pour exercer la même activité.
DROIT À INDEMNITÉ?
Si à l’issue du contrat de location gérance, le gérant par son effort arrive à accroitre
la clientèle le FC a à la fin du contrat a plus de valeur peut il exiger le
versement d’une indemnité pour augmentation de la clientèle? Silence de la loi,
doctrine et de la jurisprudence = non l’augmentation de la clientèle est un effet
possible du contrat sans que cela ne produise droit à indemnité.
Même chose en cas de diminution de la clientèle à moins de prouver que cette
diminution résulte d’une faute du gérant : il a dégradé le fonds en n’assurant pas
l'entretien, il a arrête l’activité, il a changé la destination..
EFFETS À L’ÉGARD DES
CRÉANCIERS
La location gérance peut mettre en péril les intérêts des créanciers du bailleur et du gérant
1- à l’égard des créanciers du bailleur :
Ils peuvent estimer que la mise en location du FC menacent leurs droits et compromet la
solvabilité de leur débiteur la loi leur permet de demander l’exigibilité immédiate de leurs
créances  le tribunal évalue le risque posé par la location gérance, s’il estime que ce contrat
porte préjudice aux créanciers il va prononcer la déchéance du terme.
2-à l’égard des créanciers du gérant:
Ils bénéficient d’une grande faveur : le bailleur est solidairement responsable des dettes du
gérant tant que le contrat n’a pas été publié et pendant 6 mois qui suivent la publication du
contrat il n’est solidaire que des dettes liées au fonds.
Cette règle se justifie parce que les fournisseurs peuvent être induits en erreur et croire qu’il est
le propriétaire du fonds ou son préposé.
Par ailleurs, la fin de la location gérance entraine l’exigibilité immédiate des dettes afférentes à
la gestion libre.
JURISPRUDENCE LOCATION
GÉRANCE ET COVID
https://medias24.com/2020/11/23/location-gerance-la-fermeture-liee-a-letat-durgenc
e-reconnue-comme-force-majeure/
Le tribunal libère le gérant du paiement des loyers au cours de la période de
confinement de fermeture forcée = cas de force majeure= art 269 et du DOC= fait
étranger à la volonté du débiteur= mais exige le paiement des loyers au-delà de cette
période en ordonnant la résolution du contrat et l’éviction du gérant.

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