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DROIT COMMERCIAL

Pr. Mme N. Seddiki El Houdaïgui


SEMESTRE 4

2021-2022

PLAN DU COURS

Introduction Générale

I/ STATUTS PROFESSIONNELS ET STATUT DU COMMERCANT

II/TRAITEMENT DES LITIGES COMMERCIAUX

III/ BIENS DU COMMERCANT / LE FONDS DE COMMERCE

IV/EFFETS DE COMMERCE

V/ LES DIFFICULTES ECONOMIQUES DE L’ENTREPRISE

Conclusion Générale

Introduction générale
Reprise des éléments du cours d’introduction au droit (grandes divisions du droit et sources de droit).
Les prémisses d’un droit commercial: le code Hammourabi.

► Nature des échanges commerciaux au Maroc : Période antéislamique, Avènement de l’islam.

Droit marocain inspiré du droit occidental : le code de commerce actuel : Loi n° 15-95 promulgué le
1er Août 1996. Droit commun et droit d’exception ? A quoi sert le droit commercial? Spécificités du
droit commercial :

► Réglementation et situation de fait (2 exemples)

► Techniques : contractants, formalisme, crédit, apparence, caractère international

Le droit commercial marocain porte à la fois sur le statut de commerçant et sur les activités
commerciales. Les règles de droit applicables sont essentiellement tirées du code de commerce tandis
que certaines sont issues du droit général et spécial des contrats (Dahir des obligations et des contrats,
dahirs sur le contrat de bail commercial…), du droit des biens et du droit de propriété.

Présentation des Institutions professionnelles : Chambres de commerce et d’Industrie ; Chambres de


l’artisanat ; Groupements professionnel ; Institutions Internationales, Chambre de Commerce
Internationale.

DOC : Art 433-435 la preuve et la production en justice des livres comptables des commerçants/Contrat
de société art 982/Régime de la propriété, responsabilité et nombreux contrats commerciaux donc
activité commerciale réglementée par lois commerciales et lois civiles.

1
Présentations synthétique des sources du droit et producteurs de droit :

Lois / Constitution ----Roi, Parlement, Règlements administratifs----Gouvernement, Wali, Usages et


coutumes, Jurisprudence, Conventions internationales, Le contrat commercial

I/ STATUTS PROFESSIONNELS ET STATUT DE COMMERCANT

Le classement macro-économique des personnes : Actifs et non actifs. Quels sont les critères de
classement ?

Le droit d’exercer une activité professionnelle trouve ses fondements dans la Constitution et à la fois
dans la préface et le préambule du code du travail. Les travailleurs sous statut d’indépendant : les
commerçants, les professions libérales, les auto-entrepreneurs

Les travailleurs sous statut de dépendance : les salariés, les fonctionnaires

Les éléments de similitude et de différenciation. Les contrats et la qualification par la qualité des co-
contractants et par l’objet. Le DOC comme référence première et les textes spéciaux dont le code de
commerce qui traite des actes de commerce (art 6 et suivants). Le « CODE MAROCAIN DE COMMERCE
» est structuré de la façon suivante :

1. Commerçant / acte de commerce ;


2. Fonds de commerce, intermédiation ;
3. Pratiques bancaires, outils de financement ;
4. Entreprise en difficultés

Les droits et les obligations du commerçant pour le commerçant de droit, les obligations seules pour
le commerçant de fait (art. 59 du code de commerce). Cela soulève la question de la commercialité
objective et de la commercialité subjective reconnues par ce même code et celle de la capacité
commerciale. Il précise dans son article 1 qu’il régit « les actes de commerce et les commerçants ».

ACTES DE COMMERCE SE RESUMENT EN L'EXERCICE HABITUEL OU PROFESSIONNEL DES ACTIVITES 1 :

1-Activités commerciales : distribution, achat et reventes


2-Production industrielle : manufacture et artisanat
3-Activité de services : Banques, assurance

1La loi répute actes de commerce :


2
1° Tout achat de biens meubles pour les revendre, soit en nature, soit après les avoir travaillés et mis en œuvre
2° Tout achat de biens immeubles aux fins de les revendre, à moins que l'acquéreur n'ait agi en vue d'édifier un
ou plusieurs bâtiments et de les vendre en bloc ou par locaux ;
3° Toutes opérations d'intermédiaire pour l'achat, la souscription ou la vente d'immeubles, de fonds de
commerce, d'actions ou parts de sociétés immobilières ;
4° Toute entreprise de location de meubles ;
5° Toute entreprise de manufactures, de commission, de transport par terre ou par eau ;
6° Toute entreprise de fournitures, d'agence, bureaux d'affaires, établissements de ventes à l'encan, de
spectacles publics ;
7° Toute opération de change, banque et courtage ;
8° Toutes les opérations de banques publiques ;
9° Toutes obligations entre négociants, marchands et banquiers ;
10° Entre toutes personnes, les lettres de change.
Possibilité pour la femme mariée d'exercer le commerce sans l'autorisation de son mari (convention
contraire est prohibée)

L’analyse des droits permet d’introduire les notions de nom patronymique et raison de commerce2. Le
non usage pendant trois ans fait perdre le droit à jouissance exclusive. Une autre notion est
importante, c’est celle de propriété commerciale (à différencier du fonds de commerce).

Les obligations

S’inscrire au registre local de commerce est OBLIGATOIRE3, DANS LES DELAIS légaux (art 62) y
compris pour la Succursale ou agence (art 40) – inscriptions modificatives et radiations 4 volontaire ou
d’office;

- Ouvrir un compte bancaire ou postal professionnel et tenir une comptabilité conforme à la loi
9-88. Si elle est régulièrement tenue, cette comptabilité est admise par le juge pour faire

2 La raison de commerce :
Article 69 : Celui qui exploite un établissement de commerce, seul ou avec un associé en participation ne peut
inscrire comme raison de commerce que son propre nom. 3
Il ne peut rien ajouter à la raison de commerce qui indique un rapport de société mais il peut ajouter toutes
indications servant à distinguer sa personne ou son établissement, pourvu qu'elles soient conformes à la vérité,
ne puissent induire en erreur et ne lèsent aucun intérêt public.
Article 70 : Le droit de faire usage du nom d'un commerçant ou d' une raison de commerce inscrit au registre du
commerce et publié dans un journal d' annonces légales, appartient exclusivement au propriétaire de ce nom ou
de cette raison.
Il ne peut être employé par aucun autre, même par celui qui a un nom de famille identique; celui-ci doit, en
constituant une raison de commerce, ajouter à son nom une autre indication qui le distingue nettement de la
raison de commerce déjà existante.
3 Article 28 : Le registre local est tenu par le secrétariat-greffe du tribunal compétent.

La tenue du registre du commerce et l'observation des formalités prescrites pour les inscriptions qui doivent y
être faites sont surveillées par le président du tribunal ou par un juge qu'il désigne chaque année à cet effet.
Article 29 : Toute personne peut se faire délivrer une copie ou un extrait certifié des inscriptions qui sont portées
au registre du commerce ou un certificat attestant qu'il n'existe point d’inscription ou que l’inscription existante
a été rayée.
Les copies, extraits ou certificats sont certifiés conformes par le secrétaire-greffier chargé de la tenue du
registre.
Article 30 : Toute inscription au registre du commerce d’un nom de commerçant ou d’une dénomination
commerciale doit être requise au secrétariat-greffe du tribunal du lieu de situation de l’établissement principal
du commerçant ou du siège de la société.
Dans la première semaine de chaque mois, un exemplaire de l’inscription sera transmis par le secrétaire-
greffier au service du registre central pour y être transcrit.

4 Sur la radiation Article 51 : Quand un commerçant cesse d’exercer son commerce ou vient à décéder, sans qu'il
y ait cession de fonds de commerce ou quand une société est dissoute, il y a lieu de procéder à la radiation de
l’immatriculation.
Les dispositions de l’alinéa précèdent s'appliquent pour la radiation de l’immatriculation d’une succursale ou
d’une agence.
La radiation peut être requise par le commerçant, ou par ses héritiers, ou par le liquidateur, ou par les gérants
ou les membres des organes d’administration, de direction ou de gestion de la société en fonction au moment
de sa dissolution. L'assujetti ne peut être rayé des rôles d' imposition à l' impôt des patentes afférents à l' activité
pour laquelle il est immatriculé, qu'en justifiant au préalable de la radiation du registre du commerce.
Préalablement à toute radiation, les inscriptions doivent être apurées et les créanciers gagistes informés.
preuve entre commerçants à raison des faits de commerce. Tandis que les tiers peuvent
opposer au commerçant le contenu de sa comptabilité même irrégulièrement tenue 5 ;
- Paiement de la patente ; Conservation décennale des correspondances envoyées ou reçues ;
- Paiement par chèque barré lorsque le chèque porte une somme supérieure à 10.000 dhs (art
306).

Le contrat commercial
Un contrat commercial, appelé aussi « acte commercial », est un acte juridique qui régit les rapports
entre un vendeur et un acheteur dans le cadre d’une activité de commerce. En clair, pour qu’un contrat
soit qualifié de « commercial », il doit être conclu par un commerçant et son objet doit être
commercial.
Exemples de contrat commercial
• un contrat de vente entre commerçants
• un mandat commercial
• un contrat de franchise
• un contrat de bail commercial
• Un contrat portant sur le fonds de commerce
• un contrat commercial international (contrat commercial transfrontalier)
• un contrat commercial mixte (contrat passé entre un commerçant et un non-commerçant)

LES INTERMEDIAIRES DE COMMERCE

Les intermédiaires de commerce se rangent en deux grandes catégories : les salariés et les travailleurs
indépendants. La catégorie des salariés compte elle-même, deux grandes familles : les VRP (voyageurs,
représentants et placiers) et les commerciaux de l’entreprise non-VRP, dont l’intitulé de fonction varie,
agent technico-commercial, ingénieur commercial.

Le premier choix va se situer d’abord entre VRP (salarié) et agent commercial (indépendant), il s’agit
là de deux professions qui doivent d’autant plus être distinguées qu’elles présentent des analogies
trompeuses. L’agent commercial est un mandataire, il est son propre chef d’entreprise et ne bénéficie
pas des protections attachées à la qualité de salarié, il assume seul les risques de son activité et le coût
de sa production sociale. Son statut de travailleur indépendant lui confère une liberté d’organisation
et d’action dont ne jouit pas le VRP.

La différence réside dans l’existence au profit du VRP d’un statut légal spécifique. Pour l’obtenir, le
représentant doit travailler pour le compte d’une ou de plusieurs entreprises, exercer de façon
exclusive, constante et principale la profession de représentant, être lié à son employeur par des
engagements déterminant la nature des prestations de service ou des marchandises, la région dans
laquelle il doit travailler ou les catégories de clients qu’il est chargé de visiter (secteur) ainsi que le taux

5Article 21 : Lorsque les documents comptables correspondent à un double qui se trouve entre les mains de la 4
partie adverse, ils constituent pleine preuve contre elle et en sa faveur.
Article 22 : Au cours d’une instance judiciaire, le tribunal peut ordonner d'office ou à la requête de l’une des
parties, la représentation ou la communication des documents comptables.
Article 23 : La représentation consiste à extraire de la comptabilité les seules écritures qui intéressent le litige
soumis au tribunal.
Article 24 : La communication est la production intégrale des documents comptables. Elle ne peut être ordonnée
que dans les affaires de succession, de partage, de redressement ou de liquidation judiciaire et dans les autres
cas où ces documents sont communs aux parties.
des rémunérations. En d’autres termes, tout représentant de commerce exerçant son activité dans ces
conditions est un VRP, quel que soit son titre (ingénieur commercial, attaché commercial…) et même
si son contrat de travail exclut expressément l’application du statut de VRP.

Le VRP mono-carte ou exclusif est un salarié qui ne travaille que pour un employeur, sa rémunération
se constitue d’un fixe et/ou commissions. Le VRP multicarte est un salarié à employeurs multiples, sa
rémunération est constituée uniquement de commissions.

II/TRAITEMENT DES LITIGES COMMERCIAUX

Les litiges entre commerçants, les litiges entre entités publiques et commerçants, les litiges entre
commerçant et personne civile. Les litiges peuvent porter sur un acte juridique (un contrat) ou sur un
fait juridique (action en concurrence déloyale).

Les tribunaux compétents : publics ou privés. Le Tribunal de commerce et la Cour d’appel de commerce
(Juridictions collégiales). Les Degrés de juridictions et la Cour Suprême. Tribunal de commerce et ses
avantages : Juridiction commerciale rapide et spécialisée ; Preuve : par tous moyens.

Les juridictions de commerce, tribunaux et cours d’appel, ont été créées au Maroc, par la loi n° 53-95,
promulguée par le dahir n°1-97-65 du 12 février 1997. Ces juridictions jouent un rôle fondamental en
matière de développement économique car elles sont un instrument essentiel de sécurisation des
transactions commerciales et financières, nationales et internationales.

Il existe huit tribunaux de commerce et trois cours d’appel de commerce. 15 aujourd'hui, compétents
pour juger les litiges entre les entreprises, en toutes matières, y compris en droit boursier et financier,
en droit de la concurrence, en droit de la propriété industrielle et intellectuelle. il est à noter l'extrême
diversité des matières et des procédures qui entrent dans leur champ d'activité.

Dans quel cas les litigants vont-ils recourir au tribunal privé ? Par le fait d’une clause contractuelle dite
clause d’arbitrage (ou clause compromissoire) ou du fait d’un compromis. Les parties pourront
convenir de soumettre les litiges prévus (voir compétence matérielle) à la procédure d'arbitrage et de
médiation conformément aux dispositions des articles 306 à 327-70 du code de procédure civile. Les
modes privés de traitement des litiges sont les suivants : la médiation et la conciliation qui sont des
modes amiables de règlement des litiges et l’arbitrage qui est un mode contentieux de traitement des
différends. A ce titre l’arbitrage est seul admis comme étant un tribunal privé dont les arbitres ont la
même fonction que les juges des tribunaux publics. La distinction peut être faite entre arbitrage
institutionnel et arbitrage ad ’hoc.

Compétence matérielle:

- Actions entre commerçants (activités commerciales)


- Actions relatives aux contrats commerciaux
Problème : contrat avec un non commerçant- Validité de la clause?
- Litiges à raison du fonds de commerce
- Actions relatives aux effets de commerce
- Différends entre associés d’une société commerciale

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Compétence territoriale :

Elle appartient au tribunal du domicile réel ou élu du défendeur. Si ce dernier n'a pas de domicile au
Maroc, mais y dispose d'une résidence, la compétence appartient au tribunal de cette résidence.
Lorsque le défendeur n'a ni domicile, ni résidence au Maroc, il pourra être traduit devant le tribunal
du domicile ou de la résidence du demandeur ou de l'un d'eux s'ils sont plusieurs. S'il y a plusieurs
défendeurs, le demandeur peut saisir, à son choix, le tribunal du domicile ou de la résidence de l'un
d'eux.

Les actions sont portées : en matière de sociétés, devant le tribunal de commerce du lieu du siège
social de la société ou de sa succursale; en matière de difficultés de l'entreprise, devant le tribunal de
commerce du lieu du principal établissement du commerçant ou du siège social de la société; - en
matière de mesures conservatoires, devant le tribunal de commerce dans le ressort territorial duquel
se trouve l'objet desdites mesures.

Les parties peuvent dans tous les cas convenir par écrit de désigner le tribunal de commerce
compétent.

Dans le cas d’un litige portant sur un acte mixte ? Est-ce le tribunal civil ou le tribunal commercial qui
est compétent ? Comment procéder pour désigner le tribunal compétent ?

Voir si un contrat écrit a été établi et s’il contient une clause d’attribution de compétence:
Si c’est le cas le commerçant aura désigné le tribunal de commerce (pas l’arbitrage)
• Si la clause n’a pas été insérée alors il faut suivre les règles imposées par la loi :
• Le demandeur commerçant (défendeur personne civile) ne peut saisir qu’un tribunal civil;
• Le demandeur civil dispose du droit d’option (tribunal civil ou commercial).

Les actes mixtes

L’acte mixte désigne un acte conclu entre un commerçant et un non commerçant, il présente donc une
double nature et est soumis à un régime dualiste. Chacune des parties se voit appliquée les règles
imposées par la nature de l’acte. Il est civil pour le non commerçant et les règles applicables sont ceux
de droit commun. L’acte est commercial pour le commerçant en application des règles commerciales.
Ainsi concernant la compétence juridictionnelle: le commerçant ne pourra assigner la personne non
commerçante que devant le tribunal de première instance, en revanche, le non commerçant aura le
choix entre le tribunal de commerce et le tribunal de première instance. En matière de preuve de
l’obligation, le commerçant bénéficie de la règle de liberté de preuve, tandis que le non commerçant
devra prouver l’acte par écrit. Toutefois, la prescription de l’obligation née, elle a lieu par cinq ans sans
distinction entre le commerçant et le non commerçant.

Action devant le tribunal public


Le tribunal de commerce peut être divisé en chambres suivant la nature des affaires dont il est saisi.
Toutefois, chaque chambre peut instruire les affaires soumises au tribunal et y statuer. Sauf
dispositions contraires de la loi, les audiences des tribunaux de commerce et des cours d’appel de
commerce sont tenues et leurs jugements rendus par trois magistrats, dont un président, assistés
d’un greffier.

Le TC comprend:

1 président, des vice-présidents et des magistrats;


1 ministère public composé du procureur du Roi et de un ou plusieurs substituts;

6
1 greffe et un secrétariat du ministère public.

Le tribunal de commerce est saisi par requête écrite et signée par un avocat inscrit au tableau de l'un
des barreaux du Maroc 6. Les requêtes sont enregistrées sur un registre destiné à cet effet. Le greffier
délivre au demandeur un récépissé portant le nom du demandeur, la date du dépôt de la requête, son
numéro au registre et le nombre et la nature des pièces jointes. Le greffier dépose une copie dudit
récépissé dans le dossier.

Le président du tribunal de commerce désigne, sur proposition de l’assemblée générale, un


magistrat chargé du suivi des procédures d’exécution.

La cour d’appel de commerce comprend :

1 premier président, des présidents de chambres et des conseillers;


1 ministère public composé d’un procureur général du Roi et de ses substituts;
1 greffe et un secrétariat du ministère public.

La cour d’appel de commerce peut être divisée en chambres suivant la nature des affaires dont elle est
saisie. Toutefois, chaque chambre peut instruire les affaires soumises à la cour et y statuer.

Procédure ordinaire : Enregistrement de l’action ; le Président transmet requête au juge rapporteur


dans les 24h de l’enregistrement ; Rédaction du jugement avant son prononcé ; Délai pour appel.

Procédures spéciales que sont l’action en référé et l’action sur requête : faire la recherche

EXERCICES SUR CLASSROOM : quizzes et cas pratiques

III/ BIENS DU COMMERCANT / LE FONDS DE COMMERCE

Les commerçants ont besoin de ressources (inputs) pour exercer efficacement leur activité
professionnelle.

Il existe une branche du droit dite Droit des biens qui n’est pas directement traitée par le code de
commerce. On y distingue deux grandes catégories de biens : les meubles et les immeubles. Les biens
meubles sont de deux types : corporel et incorporel. Tandis que les biens immeubles sont uniquement
de type corporel (lien avec la comptabilité générale). Les biens ont un propriétaire qui dispose d’un
droit absolu, perpétuel et exclusif.

Le fonds de commerce est un bien particulier. Il est défini par le code de commerce (Art. 79) comme
un bien meuble incorporel constitué par l’ensemble de biens mobiliers affectés à l’exercice d’une ou
plusieurs activités commerciales. Le fonds de commerce est une notion juridique utilisée en matière
commerciale et faisant référence à un ensemble d'éléments corporels et incorporels constitués en vue
de faire fonctionner une activité professionnelle. Les murs ne font pas partie du fonds de commerce.

• Valeur juridique

6 Sous réserve du deuxième alinéa de l'article 31 du dahir portant loi n° 1-93-162 du 22 - 9 - rabii I 1414 (10 7
septembre 1993) organisant l'exercice de la profession d'avocat
Sur le plan juridique, le fonds de commerce est donc considéré comme un bien meuble incorporel. Le
fonds de commerce doit lui-même être distingué de l'ensemble des éléments qui le compose.

1- Les éléments constitutifs du Fonds de commerce.

Selon le type d’activité certains biens sont plus importants que d’autres pour attirer la clientèle (et la
fidéliser).Les commerçants considèrent que la clientèle est un bien car elle a une valeur financière et
elle peut être cédée. Le code de commerce va dans ce sens en considérant qu’il n’y a pas de fonds de
commerce sans l’élément essentiel, la clientèle et l’achalandage. C’est l’ensemble des personnes qui
sont en relation d’affaires avec un commerçant (il ne s’agit pas d’un bien mais elle est source de valeur,
de revenus, CA, bénéfices). L’achalandage est un des éléments incorporels du fonds de commerce.
Désigne la clientèle d’un commerce de détail qui est essentiellement due à son emplacement
géographique.

Les éléments qui constituent un fonds de commerce sont tous des biens meubles (corporels et
incorporels). Les éléments corporels : il existe deux éléments corporels : Les marchandises : ce sont les
produits destinés à être vendus (stock) et le matériel : correspondant aux éléments d’équipements
affectés à l’exercice de l’activité, constitués par les meubles nécessaires à l’exploitation du fonds, ce
qui englobe l’outillage et les machines, à l’exception de ceux achetés à crédit.

Les biens incorporels constituent l’essentiel du fonds et l’on peut y trouver :

Le nom commercial : c’est le nom patronymique employé par un commerçant pour l’exercice de son
commerce. Il devient un bien patrimonial susceptible de propriété et cessible à un tiers. Il est le nom
sous lequel l’activité de l’entreprise est connue du public.
L’enseigne : elle peut être une image source de valorisation du fonds de commerce. Elle constitue la
désignation du fonds de commerce et peut prendre différentes formes (dessins, lettres, logo). Faisant
partie du fonds de commerce elle fait l’objet d’une protection juridique.
Les noms de domaine : relevant du développement de l’informatique ;
Le droit au bail : il trouve sa source dans le contrat de louage entre bailleur et locataire (DOC) et dans
le Dahir portant sur le bail à usage commercial ;
Les droits de propriété industrielle portent sur les marques, les brevets d’invention, les dessins et
modèles (design, emballage…). Ce sont les droits intellectuels qui assurent au titulaire une exclusivité
d’exploitation. Chacune de ces propriétés incorporelles est soumise à un régime juridique qui lui est
propre. En cas de cession du fonds le vendeur cèdent normalement les droits de propriété.
Autorisations administratives d’exploiter lorsqu’elles n’ont pas un caractère strictement personnel.

Ne pas confondre le fonds de commerce et la propriété commerciale

2- Les contrats portant sur le Fonds de commerce

Un fonds de commerce peut être vendu, apporté en société ou faire l’objet d’un nantissement.

Sont alors compris dans la vente aussi bien les éléments corporels (matériel, mobilier, outils...) que les
éléments incorporels (enseigne, clientèle, contrats de travail, licences administratives, nom de
domaine...) du fonds. Le prix est alors fixé par un accord négocié entre le vendeur et l'acquéreur.

La vente du fonds de commerce ne peut se faire sans le respect d’une procédure :

Elle doit se faire obligatoirement par écrit (acte solennel et non pas consensuel : rechercher les
définitions) et celui-ci doit contenir certaines mentions telles que : nom du vendeur, spécification

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distincte du prix de chaque éléments incorporels, des marchandises et du matériel, état des
inscriptions des privilèges et nantissements pris sur le fonds (lister et distinguer les différentes
garanties au profit d’un créancier), s’il y a lieu, le bail, sa date, sa durée, le montant du loyer actuel, le
nom et l’adresse du bailleur). Si une mention obligatoire manque l’acheteur peut demander
l’annulation du contrat. Tandis que l’inexactitude des mentions obligatoires permet à l’acheteur de
demander en justice l’annulation du contrat de vente ou la réduction du prix. Dans les deux cas
l’acheteur devra prouver que l’absence de la mention ou son inexactitude lui a causé un préjudice. A
compter de la date de l’acte de vente il dispose d’un délai maximum d’un an pour agir en justice contre
le vendeur du fonds de commerce.

• Le montant de la vente est déposé auprès d’une instance dûment habilitée à conserver les
dépôts (rechercher quelles sont ces instances).
• Dépôt et enregistrement d’un exemplaire de l’acte au secrétariat greffe du tribunal de
commerce (lieu de situation du fonds).
• Inscription au RC d’un extrait de cet acte.
• Ce même extrait est publié sans délai par le secrétaire-greffier au BO et dans un JAL (aux frais
des deux parties) ;
• 2ème publication effectuée par l’acheteur entre le 8ème et le 15ème jour après la première
insertion
• Cette publication doit servir à informer les créanciers du vendeur qui peuvent alors s’opposer
au paiement du prix (créance exigible ou non) en envoyant une lettre recommandée avec
accusé de réception (LRAR) ou en déposant l’opposition au tribunal qui a reçu l’acte.

- l’apport du fonds de commerce en société


- la location gérance du fonds de commerce : est le contrat par lequel un commerçant donne en
location son fonds de commerce à un autre commerçant.
- le nantissement du fonds de commerce : le nantissement peut porter sur toutes les composantes du
fonds de commerce à l’exception des marchandises.

III/ LES EFFETS DE COMMERCE


Du point de vue économique l'effet de commerce est une monnaie scripturale.
C’est au regard de la loi un acte abstrait c'est-à-dire un acte qui se détache juridiquement de sa cause
dès la réunion de ses conditions de validité. Ces dernières sont principalement des indications écrites
exigées par la loi.
En droit commercial marocain Le régime des effets de commerce est spécial en ce sens qu’il s'applique
à toute personne et en toutes circonstances où l’effet de commerce est utilisé. Les règles relatives à la
lettre de change, au billet à ordre, au chèque, aux warrants, aux bons de caisse et aux factures
protestables, entre autres, s’appliquent effectivement de la même façon aux commerçants et aux non
commerçants.

Qu’est-ce qu’un effet de commerce?


Un effet de commerce est un titre négociable qui représente des créances payables au terme
convenu sur le titre au profit de celui qui le détient.
Évolution des fonctions : 3 grandes phases

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Dans un premier temps, la lettre de change a été conçue comme un instrument de transport
d’argent. Elle est apparue à Babylone (code Hammourabi) et s’est propagée au XIIe siècle, au
moment où se sont développés les foires et les échanges commerciaux. Le contrat de change
est inventé pour limiter les transports de fonds.
La lettre de change
• En droit commercial marocain, C’est l’écrit par lequel une personne appelée tireur, donne l’ordre
à une autre personne appelée tiré, de payer à une certaine date, une certaine somme à une troisième
personne appelée preneur ou bénéficiaire.
• L’objet de cet effet est double ; il permet au tireur de s’acquitter de sa dette envers le bénéficiaire
et de réaliser en même temps une opération de crédit avec lui.
• Pour cette raison, la lettre de change est exigée dans les formes les plus précises.
• Le régime de la lettre de change est déterminé par les articles 159 à 333 du code de commerce
du Maroc qui en fixe les conditions de validité, le régime de l’endossement, et des recours en cas de
non-paiement.
• Au cas où le tireur omet d’indiquer l’échéance, la traite doit être en application de l’article 160
du code de commerce du Maroc, payable à vue. Lorsque le lieu de paiement n’est pas indiqué non
plus, il est réputé être celui qui est inscrit à côté du nom du tiré.
• En principe le tireur remet la traite au bénéficiaire, mais il peut aussi la remettre pour escompte
à une banque. Le bénéficiaire et la banque peuvent chacun, conserver la lettre de change jusqu’à son
échéance pour la présenter eux-mêmes au tiré, et se faire payer ce qui leur est dû.
• Ils peuvent aussi la transmettre à des tiers, sauf si elle comporte la mention « non à ordre ».
• Normalement, la traite est à ordre, et est transmissible par simple signature du bénéficiaire au
verso suivie de sa remise matérielle au nouveau bénéficiaire ; c’est la technique dite d’endossement.
• Celui-ci doit être pur et simple ; il ne peut pas être partiel.
Paiement de la lettre de change
• Pour obtenir le paiement, le porteur de la lettre de change doit obligatoirement la présenter au
tiré, dans le jour où elle est payable ou dans les cinq jours ouvrables qui suivent.
Lorsque la traite est payable à vue, le bénéficiaire peut la présenter à tout moment au tiré, mais il
doit le faire en tout état de cause avant l’écoulement d’une année à partir de la date d’émission.
• En payant la traite, le tiré doit s’assurer de la régularité de la chaîne des endossataires, et peut
demander que la lettre lui soit remise acquittée par le porteur.
• S’il refuse de payer, le porteur est en droit de faire protêt pour amorcer les recours.
Le protêt
• C’est un acte dressé par un agent du secrétariat-greffe du tribunal. Il doit être établi dans le délai
fixé pour la présentation au paiement s’il s’agit d’une traite payable à vue. Si la lettre est payable à
terme, le protêt doit être fait au plus tard l’un des cinq jours ouvrables qui suivent le dernier jour où
elle est payable.
Les recours
• En droit commercial marocain, Le protêt a pour effet de constituer solidaires à l’égard du
bénéficiaire, tous ceux qui ont tiré, endossé ou avalisé la lettre de change dont il n’a pu obtenir
paiement.
• Le porteur doit toutefois, avant d’agir contre les différents signataires de la traite, donner avis du
refus de paiement à celui qui lui a endossé la lettre dans les six jours ouvrables qui suivent celui du
protêt.
• Chaque endosseur doit lui aussi, dans les trois jours ouvrables qui suivent le jour où il a reçu l’avis,
faire connaître le problème à son endosseur, et ainsi de suite en remontant jusqu’au tireur.
Le chèque

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• Le chèque, est un effet de commerce réglementé par les articles 239 à 328 du code de commerce
du Maroc. Il se présente comme un papier écrit, constatant un ordre donné au banquier pour payer à
présentation, une somme déterminée au bénéficiaire ou à la personne que celui-ci désignera.
• L’auteur de l’ordre doit cependant déposer au préalable suffisamment d’argent auprès du
banquier pour constituer la provision nécessaire au paiement du chèque.
• A défaut de dépôt préalable, le banquier peut accorder un crédit au tireur du chèque dans le
cadre d’une convention de compte courant ou autre ; sans cela, le chèque sans provision constitue un
délit pénalement sanctionné.
• Le chèque ressemble à la traite par le caractère triangulaire des rapports qu’il crée. Toutefois, il
ne peut pas avoir pour objet des opérations de crédit, car il est obligatoirement payable
à présentation.
• En pratique seules les banques émettent des formules de chèque. La création du chèque ne pose
ainsi pratiquement pas de problème, puisque les banques s’emploient à fournir aux clients des
formules de chèques établies dans le respect de l’article 239 du code de commerce du Maroc.
• Le chèque est payable dès son émission, c’est-à-dire à partir du moment où il est signé par le
tireur et délivré au bénéficiaire.
• Rien n’empêche cependant, qu’il soit transmis à des porteurs successifs jusqu’à sa présentation
au paiement.
• Le transfert a lieu par endossement lorsque le chèque est à ordre ou à personne dénommée sans
clause non à ordre. Il se transmet de la main à la main, sans aucune formalité, quand il est au porteur.
• L’endossement et la tradition du chèque transmettent au bénéficiaire la propriété de la provision;
celle-ci étant la créance de la somme d’argent exigible à l’encontre du tiré. Elle résulte du dépôt
préalable de fonds en compte chez le banquier.
• A défaut de provision, le tireur peut être poursuivi pour délit d’émission de chèque sans provision.
Le bénéficiaire peut de son côté faire dresser un protêt pour amorcer la procédure de recours contre
tous les signataires du chèque.

La lettre de change (ou traite) est un ordre écrit donné par le créancier à son débiteur de payer à
l’ordre de lui-même ou d’une tierce personne une somme fixée à une date déterminée.

Le billet à ordre est un engagement écrit pris par un débiteur de payer à l’ordre d’une tierce personne
une somme fixée à une date déterminée.
Le billet à ordre
• A la différence de la lettre de change, le billet à ordre peut être un acte civil quand il résulte d’une
transaction non commerciale.
• C’est un acte de commerce, cependant, toutes les fois qu’il a un lien avec un autre acte de
commerce même s’il est émis par un non commerçant.
• Il s’agit d’un écrit par lequel une personne appelée souscripteur s’engage à payer à une autre
personne appelée bénéficiaire, ou à son ordre, une somme déterminée, à une date déterminée.
• Il doit contenir en application de l’article 232 du code de commerce du Maroc:
- La clause à ordre, ou la dénomination du titre;
- La promesse pure et simple de payer une somme déterminée;
- L’indication de l’échéance;
- L’indication du lieu où le paiement doit être fait;
- Le nom du bénéficiaire;
- L’indication de la date d’émission et de son lieu ;
- Le nom et la signature du souscripteur.

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- A défaut d’indication d’échéance fixe, le titre est payable à vue.
• Le billet à ordre obéit au même régime que la lettre de change relativement à l’endossement, et
au paiement, ainsi que le protêt et les recours, le cas échéant.
• Il doit s’agir d’un papier constatant l’engagement du souscripteur à payer, à une personne
déterminée ou à son ordre, au bénéficiaire qu’elle désigne, une somme déterminée, à vue ou à une
date déterminée.
• Le billet à ordre réuni ainsi les caractéristiques de la lettre de change et du chèque en ce sens
qu’il peut être l’un ou l’autre selon les conditions de son émission.
Les autres moyens de crédit
• Il s’agit principalement du warrant, du bon de caisse et de la facture protestable.
Les warrants en droit commercial marocain
Ce sont des effets de commerce créés par la pratique dans les pays anglo-saxons.
• Il s’agit en fait de billet à ordre dont le paiement est garanti par une quantité de marchandises
déposées dans un ou plusieurs magasins généraux.
• Le détenteur du warrant cumule ainsi, les garanties dues au créancier gagiste, en plus de la
protection légalement accordée au bénéficiaire du billet à ordre.
• Le warrant est transmissible par endossement, et produit les effets du nantissement des
marchandises déposées quand il est cédé seul.
• Il produit les effets de vente des dites marchandises quand il est cédé ensemble avec le récépissé
du dépôt des marchandises.
• Le régime des warrants est ensemble établi avec celui du dépôt en magasin général dans les
articles 341 à 354 du code de commerce du Maroc.
Les bons de caisse.
• Les magasins de grande surface en Amérique et en Europe ont adopté ce moyen pour fidéliser
leur clientèle.
• Ils mettent des bons à la disposition de leurs clients leurs donnant droit à des remises spéciales,
entre autres avantages.
• Le bon de caisse consiste en un papier représentant un prêt déterminé, isolé et remboursable à
échéance fixe.
• Le créancier qui se trouve en possession de ce genre de facture détient un moyen sûr de paiement,
qu’il peut utiliser pour payer ses propres dettes.

V/ LES DIFFICULTES DE L’ENTREPRISE et LES PROCEDURES DE TRAITEMENT

Les procédures de traitement des difficultés de l’entreprise, appelées procédures collectives, sont
traitées par les articles 545 et suivants. Elles sont utilisées lorsqu’une entreprise fait face à des
évènements qui menacent la continuité de son exploitation. Le but est d’éviter à l'entreprise d'être
dissoute et liquidée immédiatement après sa cessation de paiement.

Le livre 5 du code de commerce, qui concerne les difficultés des entreprises, a subi une refonte globale
dans le cadre d’une nouvelle loi en date du 23 avril 20187. Quels sont les principaux changements par
rapport à l’ancien texte?

7 Une nouvelle loi pour la sauvegarde des entreprises en difficulté vient d'entrer en vigueur. Publiée au Bulletin 12
officiel le 23 avril, la loi n°17-73 prévoit une procédure de sauvegarde des entreprises pour les protéger de la
faillite.
C’est un nouveau texte qui apporte beaucoup de changements pour tenter de se rapprocher
davantage de l’entreprise marocaine. Le but de cette nouvelle loi est d’inciter les entreprises en
difficultés économiques et financières à venir au tribunal de commerce pour rechercher des solutions
concrètes à leurs problèmes. Or, malheureusement, les chefs d’entreprises, probablement par crainte
d’une procédure judiciaire contraignante, viennent au tribunal de commerce lorsque leurs entreprises
sont en état de faillite avancée.

Ce nouveau livre 5 du code de commerce leur apporte un certain nombre de garanties pour les aider
à surmonter leurs difficultés économiques et financières.

Il existe trois formes de procédures en fonction du degré des difficultés d'entreprises rencontrées à
savoir :
• D'abord, la procédure de sauvegarde,
• Ensuite, le redressement judiciaire
• la liquidation judiciaire.

1- Procédure de sauvegarde

C’est un recourt de droit ouvert aux entreprises rencontrant des difficultés financières. Elle concerne
les entreprises qui ne sont pas encore en état de cessation de paiement. Cette procédure intervient
pour protéger les entreprises en difficulté en suspendant le paiement de dettes à l’ouverture de la
procédure.

Le chef d'entreprise fait une demande d'ouverture de procédure de sauvegarde. Il dépose sa


demande au secrétariat du greffe du tribunal compétent. Dans cette demande, il doit mentionner la
nature des difficultés susceptibles de compromettre la continuité de l'exploitation de l'entreprise.

Elle a pour objet de permettre à l’entreprise de surmonter ses difficultés afin de :


• Premièrement, garantir la poursuite de son activité,
• Egalement, maintenir l’emploi
• Et enfin, apurer le passif de l’entreprise.

Qui sont concernés et qui peut faire la demande d’ouverture de la procédure ? Et comment se déroule
la procédure de sauvegarde ?

La procédure de sauvegarde concerne : les commerçants personnes physiques, Les sociétés


commerciales dont la S.A ou la SARL.

Le chef d’entreprise fait une demande d’ouverture de procédure de sauvegarde. Il dépose sa demande
au secrétariat du greffe du tribunal compétent. Dans cette demande, il doit mentionner la nature des
difficultés susceptibles de compromettre la continuité de l’exploitation de l’entreprise. La demande
doit comporter tout document montrant clairement la nature des difficultés d’entreprises. Le chef
d’entreprise doit accompagner sa demande d’un plan de sauvegarde.

Avec le concours du chef d’entreprise, le syndic analyse la situation et établi un rapport détaillé. Dans
ce rapport, il précise la situation financière, économique et sociale de l’entreprise. Le plan de
sauvegarde doit être soumis au tribunal pour approbation.

Le tribunal décide soit de l’approbation du projet de sauvegarde ou sa modification. Il peut aussi


ordonner le redressement de l’entreprise en difficulté ou sa liquidation judiciaire. Le tribunal statue
sur l’ouverture de la procédure de sauvegarde 15 jours après la demande.

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L’entreprise en difficulté est ainsi placée sous prévention externe, ou mise sous tutelle, du tribunal.
L’article 549 dispose que le président du tribunal peut dans ce cas nommer « un mandataire privé et
le charger de la mission de l’allégement des difficultés que rencontre l’entreprise, ou bien la nomination
d’un réconciliateur qui facilitera l’arrivée à un accord avec les débiteurs, selon le cas. »

Le mandataire spécial voit ainsi, dans son article 550, son champ d’intervention élargit, en incluant sa
possibilité d' »intervenir pour alléger les difficultés supposés, qu’elle soit social ou entre les associés ou
les parties prenantes habituelles de la société ou toute difficulté qui pourrait gêner la bonne marche de
l’entreprise. »

Autre nouveauté de cette nouvelle loi, l’autonomie de gestion du chef d’entreprise en cas de
procédure de sauvegarde. En effet, l’article 566 prévoit que « le chef d’entreprise s’occupe des
opérations de gestion » de son entreprise. Toutefois, il reste « soumis dans l’exécution du plan de
sauvegarde au contrôle du syndic qui adresse un rapport au juge ».

2- Procédure de redressement

Lorsqu’une entreprise fait face à de grandes difficultés financières, il se peut qu’elle soit en état de
cessation des paiements. La cessation est l’incapacité de faire face à son passif exigible. Ceci signifie
que ses dettes dépassent son actif disponible.

Qui peut demander l’ouverture de cette procédure et comment se déroule la procédure de


redressement judiciaire ?
La procédure de redressement judiciaire s’applique à toute entreprise commerciale qui se trouve en
cas de cessation de paiement.

Pour l’ouverture de cette procédure, certaines personnes peuvent faire la demande à savoir :

Le chef d’entreprise

Un créancier

Le tribunal de son propre chef, ou sur requête du ministère public ou du président du tribunal.

Afin qu’un intéressé demande l’ouverture d’une procédure de redressement, il doit compléter une
déclaration de cessation des paiements. Ensuite, la déposer auprès du tribunal. La demande
d’ouverture de redressement faite, le tribunal après examen de la situation rend un jugement. Le
jugement prononce l’ouverture d’une procédure pour le redressement judiciaire.

Après ouverture de la procédure de redressement prononcée par le tribunal, l’activité de l’entreprise


se poursuit dans un cadre protecteur. Ensuite il y a une période d’observation qui permet de faire un
bilan de la situation économique. Son objectif est d’analyser l’origine, la nature, et l’ampleur des
difficultés. Elle vise à étudier les différentes possibilités de redressement de l’entreprise.

Cette procédure peut avoir 4 résultats à savoir :

- Implémenter un plan de redressement qui a pour finalité que la société puisse poursuivre son
activité. Une poursuite permet de sauvegarder les intérêts des créanciers et idéalement

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maintenir les emplois. Cependant, il est possible qu’il soit nécessaire de supprimer des postes,
ou d’exiger le départ du dirigeant de l’entreprise ;
- La fin du redressement judiciaire en cas de disparition des difficultés de l’entreprise. En effet,
lorsque l’entreprise dispose des sommes suffisantes pour désintéresser les créanciers et
s’acquitter des frais de procédure ;
- La cession partielle ou totale de l’entreprise

La prononciation de la liquidation judiciaire si, durant la phase d’observation, la situation de


l’entreprise dégénère. Ceci signifie que les conditions de la liquidation sont réunies. Le tribunal peut
prononcer la conversation de la procédure de redressement judiciaire en liquidation judiciaire.

3- La procédure de liquidation judiciaire

Cette procédure concerne les entreprises dont la situation est irrémédiablement compromise. C’est
la procédure qui intervient lorsque le redressement judiciaire a échoué. Elle a pour objectif de mettre
fin définitivement à l’activité de l’entreprise en difficulté tout en désintéressant les créanciers.

Qui sont concernés et qui peut faire la demande d’ouverture ?


La procédure de liquidation a vocation à concerner les entreprises qui :

Sont en état de cessation de paiements


Sont dans l’impossibilité manifeste de se redresser

Le tribunal prononce l’ouverture de la procédure lorsqu’il lui apparaît que la situation de l’entreprise
est irrémédiablement compromise. Cette ouverture se fait soit, d’office ou à la demande du chef de
l’entreprise, d’un créancier ou du ministère public.

Comment se déroule la liquidation ?

1-D’abord, la vente d’immeuble aura lieu suivant les formes prescrites en matière de saisie
immobilière. Par dérogation, le juge commissaire a la possibilité de fixer le prix et les conditions de la
vente. Par ailleurs, pour favoriser la transparence, la vente des immeubles se fait toujours aux enchères
publiques ;

2-Ensuite, les unités de production qui composent l’actif mobilier peuvent faire l’objet soit, d’une
cession globale, ou alors d’une cession par parties. Il est à noter que pour les biens meubles le juge
commissaire a le choix. Il peut ordonner leur vente soit, aux enchères publiques ou alors, de gré à gré.

Il y a deux modes de réalisation de l’actif :

Premier mode : la cession en activité. Selon ce mode c’est une activité ou l’activité de l’entreprise
qu’on cède principalement.

Second mode : la cession en parties. Selon ce mode, ce sont les actifs isolés qu’on cède et ici tous les
salariés sont licenciés.

Ensuite, il y a l’apurement du passif. Le jugement qui ouvre ou prononce la liquidation judiciaire


entraîne la déchéance du terme. Ceci signifie que les créances qui n’étaient pas arrivées à échéance
deviennent exigibles.

La procédure de liquidation peut se terminer de deux manières :

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• Soit, on rembourse tous les créanciers. Si l’entreprise a encore de l’argent on parle de boni de
liquidation, que les associés peuvent se distribuer.

• Ou alors, elle peut se clôturer pour insuffisance d’actif. En effet, ceci signifie que l’entreprise
n’a plus assez d’argent pour rembourser tous ses créanciers.

Dans ce deuxième cas, le dirigeant engage sa responsabilité si l’insuffisance d’actif émane d’une faute
de gestion.

Ces procédures visent à protéger l’entreprise elle-même et les créanciers de l’entreprise. Elles visent
à éviter la faillite et à mieux gérer les difficultés d’entreprises. Mais généralement elles interviennent
trop tard, car l’alerte intervient le plus souvent lorsque la situation financière est irrémédiablement
compromise.

Conclusion Générale

Le droit commercial appartient à un ensemble plus vaste que l’on qualifie habituellement de « droit
des affaires » ou de « droit de l’entreprise ». Ces terminologies ne renvoient pas à un droit en
particulier mais bien plutôt à tous les droits qui participent à organiser la création et le fonctionnement
des entreprises rattachées au monde des affaires.

Nous avons débuté le cours avec une analyse du statut de commerçant et de ses activités par rapport
à d’autres statuts professionnels pour finalement arriver à une entité plus large qui est celle de
l’entreprise. Ainsi, le commerçant, personne physique, est considéré comme étant une entreprise.
Toute entité qui exerce une activité économique est une entreprise. La notion d’entreprise est
économique et ne se confond pas strictement à la notion de société (Voir cours Semestre 5, droit des
sociétés et des affaires).

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