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Février/Mars 1997
SOMMAIRE INTERNE
INTRODUCTION
1/ QUALITE DE COMMERCANT
I. SOCIETES COMMERCIALES
A. Actes de commerce
1. Les incapacités
2. Incompatibilités et déchéances
3. Commerçant étranger
4. Femme mariée
A. Le registre local
B. Le registre central
C. Mode de tenue du registre du commerce
D. Extrait du registre
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A. Personnes assujetties
B. Lieu d’inscription
C. Délais d’inscription
D. Demande d’inscription
E. Mentions de l’inscription
1. Immatriculation
2. Inscription modificatives
3. Radiation
CONCLUSION
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INTRODUCTION :
ç il édicte les mesures relatives à la publicité au registre du commerce en vue d’assurer à cette
institution une plus grande efficacité et d’améliorer les relations fonctionnelles entre ces deux
composantes, le registre local et le registre central, permettant un recensement précis et complet
des entités ;
La publication de ce décret (B.O n° 4454 en date du 06/01/97) nous incite à réfléchir sur le thème
« commerçant et registre du commerce ».
Pour ce faire il faut tout d’abord définir les caractéristiques juridiques qui permettent l’attribution de
la qualité de commerçant, puis analyser les obligations relatives à l’inscription au registre du
commerce.
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1/ QUALITE DE COMMERCANT :
Les caractéristiques de cette qualité sont différentes suivant qu’il s’agit d’une société réputée
commerciale ou d’une personne physique ou d’une personne morale autre qu’une telle société.
I. SOCIETES COMMERCIALES :
Les sociétés commerciales sont commerçantes par leur objet ou/et par leur forme.
Tous les actes accomplis par une société depuis sa constitution jusqu'à sa dissolution sont considérés
comme actes de commerce.
La loi considère comme commerçants, les sociétés qui prennent la forme de sociétés en nom
collectif, les sociétés en commandite, les sociétés à responsabilité limitée et sociétés anonymes. Ces
sociétés ont la qualité de commerçant quelle que soit l’activité qu’elles exercent.
A. ACTES DE COMMERCE :
Le code de commerce ne définit pas ce qu’est un acte de commerce. Mais il est généralement admis
qu’un acte de commerce est l’acte par lequel une personne s’immisce dans la circulation des biens et
services en cherchant à retirer un profit de son intervention sous réserve des prestations de service à
caractère intellectuel (les professions libérales) qui ne sont pas considérées comme telles.
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1. Quand celui qui accomplit l’acte a la qualité de commerçant, il faut examiner si cet acte se
rapporte à sa profession ou à sa vie civile.
2. L’acte isolé donne temporairement à celui qui le fait l’apparence d’un commerçant. Son
cocontractant, qui le juge par ses actes, est libre de lui faire subir la loi de commerçant.
Donc pour avoir la qualité de commerçant, il faut faire de pareils actes habituellement ou
professionnellement.
Sont considérés comme commerçants ceux qui accomplissent des actes de commerce et en font leur
profession habituelle.
a) Exercice habituel :
L’exercice des actes de commerce est habituel quand les actes sont suffisamment répétés pour
constituer une activité procurant à son auteur ses principales ressources.
Seul celui qui recherche en son nom et pour son propre compte le profit et qui s’organise pour
l’accomplissement de certains actes de commerce.
Le code de commerce énumèrent dans les articles 6, 7, 8, 9 de la loi n° 15-95 les activités qui
donnent la qualité de commerçant.
Les articles 6, 7 et 8 du code de commerce stipule que la qualité de commerçant s’acquiert par
l’exercice habituel ou professionnel des activités énumérées ci-dessous :
ç Achat de meubles corporels et incorporels en vue de revendre soit en nature, soit après les avoir
travaillés et mis en œuvre ou en vue de les louer.
ç Location de meubles corporels et incorporels en vue de leur sous-location.
ç Achat d’immeubles en vue de les revendre en l’état ou après transformation.
ç Recherche et exploitation de mines et carrières.
ç Activité industrielle ou artisanale.
ç Transport.
ç Banque, crédit et transactions financières.
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ç Opérations d’assurance à primes fixes.
ç Courtage, commission et toutes opérations d’entremise.
ç Exploitation d’entrepôts et magasins généraux.
ç Imprimerie et édition quels qu’en soient la forme et le support.
ç Bâtiments et travaux publics.
ç Bureaux et agences d’affaires, de voyages, d’information et de publicité.
ç Fourniture de produits et services.
ç Organisation de spectacles publics.
ç Vente aux enchères publiques.
ç Distribution d’eau, d’électricité et de gaz.
ç Postes et télécommunications.
ç Opérations portant sur les navires, les aéronefs et leurs accessoires.
ç Opérations se rattachant à l’exploitation des navires et aéronefs et au commerce maritime et
aérien.
L’article 8 ajoute que toutes les activités pouvant être assimilées à celles énumérées par les articles 6
et 7 sont considérées comme des actes de commerce.
Enfin, l’article 9 définit comme acte de commerce la lettre et le billet à ordre signés même par un non
commerçant quand il résulte d’une transaction commerciale.
L’acte de commerce par accessoire est défini par l’article 10 de la loi n°15-95 formant code de
commerce qui stipule que les actes de commerce par accessoire sont des faits et actes accomplis par
un commerçant à l’occasion de son commerce.
ç soit des actes civils faits pour le besoin du commerce. Pour qu’un acte civil par nature soit traité
comme un acte de commerce, il faut qu’il soit accompli par une personne ayant la qualité de
commerçant ;
ç soit des actes accessoires à un autre acte de commerce. Un acte accompli par un non
commerçant devient un acte de commerce quand il est accessoire d’un autre acte de commerce ;
ç soit des actes par lesquels un non commerçant acquiert la possibilité de faire ensuite des actes de
commerce (acquisition d’un fonds de commerce en vue de son exploitation).
Il faut remarquer que l’article 10 du code de commerce établit une présomption simple. Par suite, les
tiers peuvent prouver que l’acte, en réalité, de nature civile.
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Le législateur a considéré que l’exercice d’une profession commerciale comporte des dangers à la
fois pour celui qui se livre au commerce sans expérience suffisante et pour le public qui, parfois, peut
souffrir de certains abus.
En conséquence, il a édicté des incapacités et des interdictions pour ensuite préciser les cas
particuliers des commerçants étrangers et de la femme mariée.
1. Les incapacités :
La capacité commerciale est prévue par l’article 12 du code de commerce qui stipule que la capacité
pour exercer le commerce obéit aux règles du statut du personnel.
En outre, l’article 13 de la même loi implique l’obligation d’inscription au registre du commerce des
autorisations d’exercer le commerce accordées :
ç au mineur par la déclaration anticipée de majorité prévue par le code du statut personnel ;
ç au tuteur testamentaire ou datif pour exploiter les biens du mineur dans le commerce, par le juge
conformément aux dispositions du code de statut personnel.
2. Incompatibilités et déchéances :
Dans le cas où une personne exerce une activité commerciale malgré une interdiction, elle a la qualité
de commerçant. En effet, les tiers ne peuvent savoir qu’elle fait irrégulièrement le commerce et elle ne
peut se prévaloir de sa faute pour échapper aux obligations professionnelles.
Les condamnés à une peine d’emprisonnement ne peuvent exercer une activité commerciale.
La radiation du commerçant du registre de commerce doit être ordonnée d’office par la juridiction
qui prononce la condamnation (article 54 de la loi n°15-95).
Dans l’article 711, le code de commerce mentionne que les commerçants dont la faillite a été
prononcée et qui ne sont pas réhabilités, sont frappés de l’interdiction de diriger, gérer, administrer
ou contrôler une entreprise commerciale.
à Incompatibilité :
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L’exercice de certaines professions est incompatible avec l’exercice d’une activité commerciale.
Cette incompatibilité résulte, non pas du code de commerce, mais de la réglementation propre à
certaines professions libérales notamment (avocats, médecins, experts-comptables, architectes,
etc...) ainsi que les professions relevant de la fonction publique.
3. Commerçant étranger :
Un étranger peut exercer une activité commerciale s’il répond aux conditions de majorité imposées
par la loi marocaine. Dans le cas où cet étranger est réputé majeur dans son pays d’origine, une
demande d’autorisation est déposé auprès du président du tribunal du lieu d’exercice de ce
commerce. L’autorisation est obligatoirement publiée au registre du commerce.
4. Femme mariée :
Par la suppression de l’autorisation maritale, la loi 15-95 formant code de commerce a corrigé
l’ancienne incapacité qui pesait sur la femme. Désormais une femme mariée peut exercer librement le
commerce, sans l’autorisation de son mari.
Les tiers en rapport avec la société ont intérêt à connaître la capacité du commerçant et la situation
de l’entreprise.
Le registre du commerce est constitué par des registres locaux et un registre central (article 27 du
code de commerce).
Le décret 2-96-906 portant sur l’application du chapitre II relatif au registre du commerce du titre
IV du livre I de la loi n°15-95 formant code de commerce précise les prérogatives, l’organisation et
la tenue du registre du commerce.
A. LE REGISTRE LOCAL :
Le registre local est tenu par le secrétariat greffier du tribunal compétent sous l’égide du président du
tribunal ou d’un magistrat désigné par lui à cet effet chaque année.
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Il comprend deux parties :
B. LE REGISTRE CENTRAL :
Il est défini par l’article 12 du décret 2-96-906 et par les articles 31 à 35 du code de commerce.
ç à centraliser au niveau national, tous les renseignements mentionnés par les registres locaux ;
ç à permettre la surveillance sur la tenue des registres locaux ;
ç à donner aux administrations et organismes intéressés tous les renseignements qui leur sont
nécessaires ;
ç à publier en début de chaque année un recueil donnant tous les renseignements sur les noms de
commerçants, les dénominations commerciales et les enseignes qui lui sont transmis.
Le registre central constitue un dossier par personne immatriculée et classe les dossiers par greffe.
Chacun de ces deux registres est lui même divisé en autant de volumes qu’il y a de tribunaux, chaque
volume peut comporter plusieurs tomes.
Il est tenu au registre du commerce un fichier alphabétique pour les personnes physiques et pour les
personnes morales.
Le secrétaire greffier qui reçoit la déclaration d’inscription dûment remplie et signée par l’assujetti ou
son mandataire, doit vérifier :
ç l’identité du requérant ;
ç la conformité des mentions énoncées avec la réglementation et la législation et avec les pièces
fournies à l’appui de la déclaration.
Le secrétaire greffier procède alors à l’inscription sur la déclaration des mentions suivantes :
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Les déclarations d’immatriculation sont enregistrées sur le registre chronologique dans l’ordre de leur
dépôt au greffe du tribunal compétent, et sous le numéro qui leur a été attribué suivant une
numérotation continue qui commence tous les ans au 1er janvier.
Le registre analytique est tenu sous forme de tableau et suivant une numérotation continue.
Il est affecté à chaque établissement faisant l’objet d’une immatriculation distincte, un folio entier
formé par deux pages qui se suivent, le registre étant ouvert.
Le numéro de ce folio devient celui de l’immatriculation. Il est reproduit sur les trois exemplaires de
la déclaration, sur les pièces relatives aux inscriptions modificatives aussi que sur tous autres
documents concernant l’immatriculation initiale.
Les deux registres sont cotés, paraphés et vérifiés à la fin de chaque mois par le président du tribunal
compétent ou par le juge désigné.
Dans la première semaine de chaque mois, le secrétaire greffier transmet au registre central un
exemplaire des déclarations qu’il a enregistrées au cours du mois précédent, aux fins
d’immatriculation ou de modification, ou de radiation.
Ces envois sont alors recensés sur un registre reproduisant les mentions portées sur les déclarations.
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Le registre central certifie la réception et l’enregistrement de ladite déclaration en indiquant le numéro
et la date d’inscription de la déclaration.
Ces déclarations sont alors réunies en deux registres distincts l’un pour les personnes physiques,
l’autre pour les personnes morales.
Chacun de ces registres est lui même divisé en autant de volumes qu’il y a de tribunaux.
Les exemplaires des déclarations concernant les inscriptions modificatives ou les radiations sont
intercalés dans les registres précités à la suite des immatriculations initiales qu’ils concernent.
L’ordre de classement des exemplaires des déclarations dans les registres est celui du registre
analytique du secrétariat greffe qui les adresse.
D. EXTRAIT DU REGISTRE :
ç L’article 29 du code de commerce stipule que toute personne intéressée peut obtenir :
Ces documents sont certifiés conformes par le secrétariat greffier chargé de la tenue du registre.
ç Le registre central (article 33-2 du code de commerce) est chargé entre autre de délivrer les
certificats relatifs aux inscriptions des :
◊ noms de commerçants ;
◊ dénominations commerciales ; et,
◊ enseignes,
ainsi que les certificats et copies relatifs aux autres inscriptions qui y sont portées.
ç L’article 77 du code de commerce précise que les copies et extraits du registre du commerce ne
doivent pas mentionner :
ê en cas de réhabilitation :
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Le décret 2-96-906 dans l’article 17 prévoit une liste d’extraits parmi lesquels :
A. PERSONNES ASSUJETTIES :
Toute personne ayant la qualité de commerçant au regard de la loi marocaine est tenue de se faire
inscrire au registre du commerce si elle exerce une activité commerciale sur le territoire (article 37 du
code de commerce).
Le gérant libre a la qualité de commerçant et de ce fait est astreint à une inscription au registre du
commerce (article 153 du code de commerce).
B. LIEU D’INSCRIPTION :
Nul ne peut être immatriculé à titre principal dans plusieurs registre locaux. L’inscription est prise au
lieu de principal établissement pour une personne physique et au lieu du siège social pour une
personne morale (article 39 du code de commerce).
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Quand une même personne physique ou morale exploite plusieurs établissements dans le ressort d’un
même tribunal, il n’y a qu’une seule immatriculation, à titre principal et il y a lieu de procéder à une
inscription complémentaire pour les autres établissements exploités (article 39 du code de
commerce).
Une indication du registre du commerce soit du siège social, soit du siège de l’entreprise, ou du
principal établissement doit accompagner la déclaration de l’immatriculation auprès du registre local
du lieu de la succursale de l’agence ou d’une création de nouvelle activité (article 40 du code de
commerce).
Lorsqu’une même personne physique exploite plusieurs établissements dans le ressort de plusieurs
tribunaux, l’immatriculation principale est complétée par des indications supplémentaires.
C. DELAIS D’INSCRIPTION :
Le délai imparti par l’article 75 du code de commerce est de trois mois à partir de :
Pour assurer une plus grande protection aux tiers en relation avec le commerçant, le législateur a
prévu que tout commerçant, tout gérant ou membre des organes d’administration, de direction ou de
gestion d’une société commerciale, tout directeur d’une succursale ou d’une agence d’un
établissement ou d’une société commerciale, qui ne requiert pas dans les délais prescrits les
inscriptions obligatoires encourt une amende de 1.000 à 5.000 DH à l’expiration d’un mois à
compter de la mise en demeure adressée par l’administration.
Dans le cas d’indication inexacte donnée de mauvaise foi, il encourt une peine d’emprisonnement
d’un mois à 1 an et/ou une amende de 1.000 à 50.000 DH (article 64 du code de commerce).
D. DEMANDE D’INSCRIPTION :
La déclaration d’inscription au registre du commerce doit être présentée par l’assujetti ou son
mandataire au secrétariat greffe du tribunal compétent en trois exemplaires sur des formulaires
définies par arrêté du ministère de la justice. Elle est accompagnée des actes et pièces justificatifs
fixés dans le même arrêté (cf. Arrêté n°106-97 du 18 janvier 1997 - B.O n° 4454 du 6 Février
1997 - Echos de l’actualité juridique et fiscale de ce numéro).
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L’immatriculation ne peut être requise que sur demande écrite du commerçant lui même ou de son
mandataire muni d’une procuration écrite qui doit être jointe à la demande (article 38 du code de
commerce).
Le législateur a prévu dans le décret 2-96-906, le formulaire Modèle 1 pour cette catégorie de
commerçant.
Elle ne peut être requise que par les gérants, ou par les membres des organes d’administration, de
direction ou de gestion et par le directeur des entités suivantes :
E. MENTIONS DE L’INSCRIPTION :
Les mentions obligatoires à porter dans les modèles de déclarations diffèrent selon qu’il s’agisse :
ç de l’immatriculation (Modèle 1, 2 et 3) ;
ç des inscriptions modificatives ou radiation (Modèle 4).
L’arrêté du Ministère de la justice 106/97 en date du 18 janvier 1997 détermine les formulaires de
déclaration d’immatriculation (Modèles 1, 2 et 3) et précise les actes et pièces justificatives à
produire avec la demande d’inscription.
1. Immatriculation :
◊ nom, prénom ;
◊ nationalité ;
◊ adresse personnelle ;
◊ numéro de la carte d’identité nationale ou numéro de la carte d’immatriculation pour les
résidents étrangers ou numéro de passeport pour les étrangers non résidents ou tout autre
pièce d’identité tenant lieu ;
◊ nom commercial ;
◊ date et lieu de naissance ;
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◊ l’autorisation accordée dans les cas :
∗ du mineur ;
∗ du tuteur testamentaire ou datif exploitant les biens du mineur dans le commerce ;
◊ le régime matrimonial du commerçant étranger ;
◊ autorisation d’exercer ou copie du diplôme.
Doivent, entre autres, être déclarés en vue de leur inscription au registre du commerce :
La demande de déclaration doit être rédigée en trois exemplaires et accompagnée des pièces
justificatives (cf. modèle n°2 reproduit en annexe II). Elle mentionne :
◊ nom, prénom ;
◊ date et lieu de naisr14.2-0.(:) Tj 3.75 0 TD /F1 12 Tf 0 Tc ( ) Tj -376.5 -15 TD ( ) Tj 14.25 -15 TD /F4 12
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◊ le nombre et la nature des actes et pièces déposés ;
◊ la date du dépôt ;
◊ le nom, prénom et adresse du déposant.
L’un des exemplaires des actes ou pièces déposés au greffe pour le compte des personnes morales
est conservé par le greffier pour être classé en annexe au registre du commerce dans un dossier
ouvert au nom de la personne morale.
Cette mesure permet de centraliser au registre du commerce les principaux documents concernant
les sociétés commerciales.
L’exemplaire des actes et pièces est transmis par le secrétaire greffier au registre du commerce dans
la première semaine de chaque mois.
Ultérieurement les actes, délibérations ou décisions qui modifient ce dossier sont également
classés en annexe en tenant compte des modifications.
2. Inscription modificatives :
L’article 50 du code de commerce stipule que tous les faits et actes entraînant une modification de
mentions inscrites doivent être déclarés aux fins d’inscription. Il y a lieu de préciser que, pour les
personnes physiques, les faits et actes qui entraînent une modification de leur capacité doivent être
déclarés aux tiers.
3. Radiation :
à Personne physique :
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Toute personne physique qui cesse le commerce doit demander sa radiation (article 51 du code de
commerce).
A défaut, le greffier saisit le juge qui rend une ordonnance notifiant à l’intéressé l’injonction de se
faire radier et qui peut ordonner la radiation.
Cette procédure est adaptée au cas où le greffier est informé par une autorité administrative ou
judiciaire de la cessation d’activité d’une personne immatriculée.
Au cas de décès, les héritiers ou les ayants cause à titre universel doivent en demander la mention au
registre du commerce.
La dissolution d’une personne morale pour quelque cause que ce soit doit être mentionnée dans un
délai de trois ans (article 55 du code de commerce).
ç soit par les gérants, ou membres des organes d’administration de direction ou de gestion de la
société en fonction au moment de la dissolution de la société ;
ç soit par ordonnance judiciaire à compter de la clôture d’une procédure de redressement ou de
liquidation.
Pour rendre plus efficace la publicité des inscriptions faites au registre du commerce, une insertion est
faite au Bulletin Officiel et aux journaux d’annonces légales.
Mise à part certaines actes de S.A et de S.A.R.L., cette publication a en principe une valeur
purement administrative et les tiers ne sauraient opposer à un commerçant le défaut de publication.
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G. INDICATION OBLIGATOIRE DE L’IMMATRICULATION :
Pour faciliter les recherches et surtout pour forcer les commerçants à se faire immatriculer, la loi
oblige toute personne physique ou morale à mentionner dans ses factures, lettres, bons de
commande, tarifs prospectus et autres papiers de commerce destinés aux tiers, le lieu et le numéro
d’immatriculation au registre analytique.
Les mêmes documents provenant des succursales ou agences doivent mentionner en plus du numéro
d’immatriculation au registre du commerce de l’établissement principal ou du siège social, celui de la
déclaration sous laquelle la succursale ou l’agence a été inscrite.
En cas d’inobservation de ces dispositions, l’article 65 du code de commerce prévoit une amende
de 1.000 à 5.000 DH et en cas d’indication inexacte donnée de mauvaise foi, l’article 66 du même
code prévoit une peine d’emprisonnement d’un mois à un an et/ou une amende de 1.000 à 50.000
DH.
En cas de récidive dans les cinq années qui suivent la première condamnation, l’article 67 du code
prévoit le double des peines citées ci-dessous à savoir un mois à un an d’emprisonnement et/ou
1.000 à 50.000 DH.
Toute personne ayant la qualité de commerçant est tenue de se faire inscrire au registre du
commerce. Il s’agit d’analyser ici les effets de l’inscription et les conséquences du défaut
d’inscription.
L’immatriculation est une obligation légale mais il n’y a pas de contrôle préalable de l’Administration
sur l’immatriculation.
Toute personne immatriculée au registre du commerce est présumée être commerçante sauf preuve
contraire. Il s’agit d’une présomption simple que toute personne peut renverser en démontrant
l’inexistence effective de la qualité de commerçant du fait des actes accomplis ou des incapacités et
interdictions de l’intéressé.
En outre, le commerçant immatriculé qui ne s’est pas fait radier, n’est pas admis à prouver qu’il a
cessé son activité et peut faire l’objet d’une mise en redressement judiciaire.
Une personne immatriculée qui ne demande pas la radiation alors qu’elle n’aurait plus la qualité de
commerçant commettrait une faute entraînant sa responsabilité.
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Le défaut d’inscription au Registre du commerce est sans effet sur la qualité de commerçant.
Une personne même non immatriculée au registre du commerce peut être tenue pour commerçante
s’il est établi qu’elle fait des actes de commerce à titre de profession habituelle.
Si la preuve peut être apportée, seuls les tiers sont recevables à prouver qu’une personne bien que
non immatriculée est commerçante.
A titre d’illustration, la preuve peut être faite par tous les moyens de la réalité des faits suivants :
ç installations matérielles ;
ç exploitation d’un fonds de commerce ;
ç prise de la qualité de commerce dans un acte ;
ç emploi de procédés de gestion commerciale.
Une personne non immatriculée ne peut invoquer un défaut d’immatriculation pour se soustraire aux
responsabilités et aux obligations inhérentes à la qualité de commerçant.
En revanche, un commerçant qui ne s’est pas immatriculé dans les délais prescrits, ne peut se
prévaloir de la qualité de commerçant à l’égard des tiers.
Les droits et obligations attachés à la personne morale ne peuvent être invoqués à l’égard des
associés et des tiers qu’autant que la société est immatriculée.
Il faut remarquer que la dissolution d’une société ne produit des effets à l’égard des tiers qu’à
compter de la date à laquelle elle est publiée au registre du commerce.
Les personnes assujetties à l’immatriculation ne peuvent opposer aux tiers, dans l’exercice de leur
activité, les faits et actes qui auraient dû être mentionnés mais ne l’ont pas été.
Cette disposition est applicable aux faits et actes soumis à l’inscription au registre du commerce
même s’ils ont fait l’objet d’autre publicité légale.
Toutefois, elle est écartée si l’intéressé établit, par tous les moyens de preuve, que les tiers en cause
ont eu connaissance des faits et actes susvisés.
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Celui qui inscrit une raison commerciale au registre du commerce s’assure par cette priorité
d’inscription un droit (article 70 du code de commerce) qui ne peut être employé par aucun autre
sans autorisation et sans indication qui le distingue nettement de la raison sociale existante.
Pour bénéficier des droits résultant de l’inscription au registre du commerce et continuer de faire
usage du nom commercial, le nouvel acquéreur ou exploitant d’un fonds de commerce (ou l’héritier)
doit avoir reçu une autorisation expresse et doit ajouter une indication précisant le fait de la cession
ou de la succession (article 71 du code de commerce).
Le non respect de ces principes expose l’intéressé à des mesures astreignantes pouvant
s’accompagner de poursuite en réparation du dommage subi (article 72 du code de commerce).
Le non usage de la raison (ou nom) commerciale depuis plus de trois ans de la date d’inscription au
registre du commerce entraîne la perte du privilège attaché à cette inscription. La radiation de cette
inscription peut être prononcée par le tribunal à la requête de tout intéressé et portée au registre
central (article 73 du code de commerce).
Tout nom, raison de commerce, dénomination commerciale ou unique dont le bénéficiaire n’aura pas
opéré l’inscription au registre du commerce dans un délai d’un an à compter de la date de délivrance
du certificat négatif par le service du registre central du commerce, ne peut être inscrit au registre du
commerce.
CONCLUSION :
Si l’inscription au registre du commerce constitue une obligation imposée par le législateur à toute
personne se prévalant de la qualité de commerçant, elle n’en constitue pas pour autant un élément
probant pour attribuer la qualité de commerçant à toutes les personnes :
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