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Filière « Sciences Economiques et Gestion »

COURS DE DROIT COMMERCIAL

SEMESTRE 4 – Ensemble 3

Pr. Kenza Chakir

ANNEE UNIVERSITAIRE 2020-2021

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PARTIE 1.
LES ACTES DE COMMERCE

L’acte de commerce n’est pas défini par la loi tandis que cette définition est nécessaire pour
déterminer le champ d’application du droit commercial. En l’absence de définition, la doctrine
a tenté de dégager certains critères permettant d’entraîner l’application des règles du droit
commercial. Trois critères ont alors été proposés : (i) le critère de la spéculation qui positionne
la recherche du profit comme le critère de qualification de l’acte de commerce ; (ii) le critère
de l’entremise selon lequel seul l’agent économique intermédiaire entre le producteur et le
consommateur accomplit des actes de commerce ; (iii) le critère de l’entreprise selon lequel
un acte peut être qualifié d’acte de commerce s’il a été accompli dans le cadre d’une entreprise.
Aucun de ces critères ne peut constituer un critère déterminant de qualification en raison de leur
imprécision.
Néanmoins, ces propositions doctrinales permettent de dégager une définition de l’acte de
commerce, lequel peut être considéré comme un acte spéculatif qui vise à la circulation des
richesses et qui est, en règle générale, accompli dans le cadre d’une entreprise.

On distingue traditionnellement les catégories suivantes d’actes de commerce :

1ère catégorie : les actes déclarés commerciaux en eux-mêmes, peu importe la personne qui
réalise ces opérations. Cette catégorie regroupe les principaux actes de commerce. Ces derniers
sont commerciaux en raison de leur nature ou en raison de le leur forme (Chapitre 1).

2ème catégorie : les actes réputés commerciaux par une présomption déduite soit de la qualité
de ceux qui réalisent ces opérations soit de l’opération à laquelle ils sont rattachés. Ces actes
juridiques sont, en règle générale, réalisés par des commerçants spécialement pour développer
leur activité. Ainsi, ces opérations ne sont pas des actes de commerce en eux-mêmes, ils
« empruntent » leur nature commerciale à la personne qui les réalisent ou à l’opération dont ils
sont l’accessoire. Ce sont des actes de commerce par accessoire (Chapitre 2).

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CHAPITRE 1
Les actes de commerce à titre principal
Il existe un grand nombre d’opérations qui appartiennent au domaine du droit civil et qui
deviennent commerciales en raison du but dans lequel elles sont réalisées. On peut citer la vente,
la société, le prêt ou encore le louage. Les contrats auxquels ces opérations donnent lieu, dans
le commerce, sont régis par les règles du droit commun, en prenant en compte les modifications
que les lois et les usages du commerce peuvent y apportées.
D’autres opérations, dont le code des obligations et des contrats ne s’est pas occupé, sont
spécialement régies par le code de commerce. On peut citer à titre d’exemple le courtage, la
domiciliation ou le transport. Ce sont les actes de commerce fondamentaux.

Les actes de commerce à titre principal sont ceux qui sont déclarés commerciaux par la loi et
qui tirent leur nature commerciale en raison de leur forme (Section 1) ou de leur nature même
(Section 2).

Section 1. Les actes de commerce par la forme

Dans cette catégorie, c’est la forme de l’acte qui lui donne un caractère commercial. Ces actes
sont toujours commerciaux quelle que soit la qualité de la personne qui les effectue (civile ou
commerçante). Il existe deux principaux actes de commerce par la forme : les instruments du
commerce (§1) et les sociétés commerciales (§2).

Paragraphe 1. La lettre de change et le billet à ordre

L’article 9 du code de commerce dispose ce qui suit :

« Indépendamment des dispositions des articles 6 et 7 ci-dessus, sont réputés actes de


commerce :

- la lettre de change ;
- le billet à ordre signé même par un non-commerçant, lorsqu’il résulte d’une transaction
commerciale ».

1. La lettre de change

Définition. La lettre de change, appelée également « traite », est un effet de commerce qui se
matérialise sous la forme d’un écrit par lequel une personne, appelée le « tireur », donne mandat
à une autre personne, appelée le « tiré », de payer une somme d’argent déterminée au bénéfice
d’une troisième personne, appelée le « bénéficiaire » ou « porteur », à une date déterminée. La
lettre de change est émise par le créancier (tireur) et elle est acceptée par le débiteur de la
créance (tiré). Très souvent, le bénéficiaire de la lettre de change est le créancier lui-même.

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Nature commerciale de la lettre de change. Toute personne, quelle que soit sa qualité
(particulier ou commerçant), qui accepte la lettre de change en apposant sa signature sur la lettre
de change effectue un acte de commerce. Le fait que la lettre de change soit un acte de
commerce en raison de sa forme entraîne l’application des règles du droit commercial que ce
soit en matière de preuve, de compétence juridictionnelle, de délais de procédure etc. Il importe
peu que le signataire soit particulier ou non commerçant, la lettre de change demeure un acte
commercial par la forme soumis aux règles du droit commercial. En revanche, la signature de
lettres de change, même de manière répétée, ne confère pas au signataire la qualité de
commerçant.

2. Le billet à ordre

L’article 9 du code de commerce fait référence également au billet à ordre.

Définition. Le billet à ordre est également un effet de commerce. C’est un écrit par lequel une
personne, appelée le « souscripteur », s’engage à payer à une autre personne, appelée le
« bénéficiaire », une certaine somme d’argent, à une date déterminée. A la différence de la lettre
de change, le billet à ordre est émis par le débiteur et non le créancier. En outre, il met en jeu
deux parties (le souscripteur et le bénéficiaire) et non trois parties comme cela est le cas pour
la lettre de change (tireur, tiré et bénéficiaire).
Nature commerciale du BO en fonction de son objet. Contrairement à la lettre de change qui
est un acte de commerce en elle-même, le billet à ordre est qualifié d’acte de commerce
uniquement lorsqu’il porte sur une opération commerciale. Par conséquent, il peut être de nature
civile ou commerciale, tout dépendra de l’opération sur laquelle il porte.

Paragraphe2. Les sociétés commerciales

L’article 2 de la loi n°5-96 relative à la société en nom collectif, la société en commandite


simple en commandite par actions, la société à responsabilité limitée et la société en
participation dispose que :

« Sont commerciales à raison de leur forme et quel que soit leur objet, les sociétés visées aux
titres II, III et IV de la présente loi […]. Sont commerciales les sociétés en participation dont
l’objet est commercial ».

L’article 1er de la loi 17-95 relative aux sociétés anonymes dispose que :

« La société anonyme est une société commerciale à raison de sa forme et quel que soit son
objet ».

La société en nom collectif (SNC), la société en commandite simple (SCS), la société en


commandite par actions (SCA), la société anonyme (SA) sont toujours commerciales, même
lorsque leur objet est civil. Ces sociétés, en tant que personnes morales, sont commerçantes et
les actes qu’elles passent au cours de leur existence sont qualifiés d’actes de commerce. En

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revanche, les sociétés en participation (SP) seront civiles ou commerciales en fonction de
leur objet c’est-à-dire en fonction de l’activité qu’elles exercent.

Avant la promulgation des lois sur les sociétés commerciales, la nature civile ou commerciale
d’une société dépendait de son activité et seuls les commerçants (personnes physiques et
morales) pouvaient être mis en faillite. La faillite (liquidation judiciaire aujourd’hui) est une
procédure spécifique qui suit certaines règles de protection visant notamment à garantir les
droits de certaines catégories de personnes telles que les tiers à la société dont notamment les
créanciers. Or, avant la promulgation de ces lois, lorsqu’une société anonyme par exemple avait
un objet civil, elle ne pouvait pas être mise en faillite et les tiers pouvaient subir d’importantes
pertes financières. C’est pourquoi, dans les années 90, le législateur a décidé que les sociétés
citées ci-dessus étaient commerciales peu importe leur objet.

Section 2. Les actes de commerce par nature

L’article 6 du code de commerce dispose ce qui suit :

« Sous réserve des dispositions du chapitre II du titre IV ci-après, relatif à la publicité au


registre du commerce, la qualité de commerçant s'acquiert par l' exercice habituel ou
professionnel des activités suivantes:
1) l' achat de meubles corporels ou incorporels en vue de les revendre soit en nature soit après
les avoir travaillés et mis en oeuvre ou en vue de les louer;
2) la location de meubles corporels ou incorporels en vue de leur sous-location;
3) l' achat d' immeubles en vue de les revendre en l' état ou après transformation;
4) la recherche et l' exploitation des mines et carrières;
5) l' activité industrielle ou artisanale;
6) le transport;
7) la banque, le crédit et les transactions financières;
8) les opérations d' assurances à primes fixes;
9) le courtage, la commission et toutes autres opérations d' entremise;
10) l' exploitation d' entrepôts et de magasins généraux;
11) l' imprimerie et l' édition quels qu'en soient la forme et le support;
12) le bâtiment et les travaux publics;
13) les bureaux et agences d' affaires, de voyages, d' information et de publicité;
14) la fourniture de produits et services;
15) l' organisation des spectacles publics:
16) la vente aux enchères publiques;
17) la distribution d' eau, d' électricité et de gaz;
18) les postes et télécommunications.

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19) la domiciliation1)».

L’article 7 du code de commerce dispose ce qui suit :

« La qualité de commerçant s'acquiert également par l'exercice habituel ou professionnel des


activités suivantes:

1) toutes opérations portant sur les navires et les aéronefs et leurs accessoires;
2) toutes opérations se rattachant à l' exploitation des navires et aéronefs et au commerce
maritime et aérien ».

L’article 8 du code de commerce dispose ce qui suit :

« La qualité de commerçant s'acquiert également par l'exercice habituel ou professionnel de


toutes activités pouvant être assimilées aux activités énumérées aux articles 6 et 7 ci-dessus ».

Le législateur ne définit pas l’acte de commerce par nature. En effet, les articles 6 et 7 du code
de commerce énumère les activités commerciales en raison de leur nature même c’est-à-dire
de leur objet. Ces activités sont toujours commerciales même quand elles sont accomplies par
des non-commerçants.
La liste des actes de commerce par nature prévue par la loi n’est qu’une liste indicative. En
effet, l’article 8 du code de commerce prévoit un élargissement possible du domaine
d’application du droit commercial au gré des évolutions et de la diversification de l’activité
humaine. L’article 8 du code de commerce dispose que « la qualité de commerçant s’acquiert
aussi par l’exercice de toutes activités pouvant être assimilées aux activités énumérées aux
articles 6 et 7 ».
Par conséquent, lorsqu’une nouvelle activité apparaît et qu’il y a un doute sur sa qualification -
commerciale ou civile -, il reviendra aux tribunaux de trancher la question et de décider du
rattachement ou non de cette activité au droit commercial.
Une grande partie de ces activités énumérées peut être classée en fonction de leur nature dans
les catégories d’activités de distribution, de production ou de services.
Paragraphe 1. Les activités de distribution
De manière générale, la distribution désigne l’ensemble des activités commerciales impliquant
la commercialisation de produits au consommateur final (particulier ou entreprise). Il en est
ainsi de l’acquisition de biens en vue de les revendre en réalisant un profit.

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La domiciliation a été rajoutée à la liste des actes de commerce de l’article 6 par l’article 1 er
de la loi 89-17 modifiant et complétant la loi 15-95 formant Code de commerce et promulguée
par le Dahir du 9 Janvier 2019.
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A) L’achat en vue de la revente

En pratique, l’achat pour la revente constitue l’acte de commerce le plus courant. Le bien acheté
peut être soit loué, soit revendu en l’état ou après avoir été travaillé et mis en œuvre.

Conditions de qualification en acte de commerce. L’achat est un acte civil qui devient
commercial uniquement lorsqu’il est réalisé avec l’intention d’une revente ou d’une location
du bien acheté. L’article 6 du code de commerce déclare acte de commerce :
« 1) l’achat de meubles corporels ou incorporels en vue de les revendre soit en nature soit
après les avoir travaillés et mis en œuvre ou en vue de les louer ; (…)
3) l’achat d’immeubles en vue de les revendre en l’état ou après transformation ».

Ainsi, la qualification de l’achat pour revendre en acte de commerce nécessite la réunion de


deux conditions.
D’une part, il faut démontrer qu’il y a eu un acte d’achat. Cette condition permet
d’exclure du domaine du droit commercial la production agricole ou les activités intellectuelles
(activités de professions libérales telles que les médecins, architectes etc.).
D’autre part, il faut démontrer que l’acheteur avait, lors de son achat, l’intention de
revendre à profit le bien acheté. Cela permet de soumettre au droit commercial des personnes
souhaitant exercer la profession de commerçant sans pour autant arriver à revendre les produits
qu’ils ont achetés. Le but recherché (intention de revendre à profit le bien acheté ou de le louer)
suffit à la qualification d’acte de commerce.

De cette deuxième condition, l’on peut tirer deux conséquences :


(i) la revente effective des choses achetées n’est pas nécessaire à la qualification de
l’acte d’achat en acte de commerce ;
(ii) les actes de consommation ne constituent pas des actes de commerce puisque
l’acheteur acquiert le bien ou le service à des fins personnelles.

Objet de l’achat pour la revente. L’achat peut porter sur des biens mobiliers qui peuvent être
corporels (marchandises, équipements) ou incorporels (brevets, marques etc.) tout comme il
peut porter sur des biens immobiliers. Dans ce dernier cas, il faut distinguer le marchand de
biens immobiliers, c’est-à-dire celui qui achète le bien avec l’intention de le revendre à profit,
et le promoteur immobilier, c’est-à-dire celui qui édifie un immeuble et le vend en bloc ou par
locaux. Seul le marchand de biens immobiliers effectue des actes de commerce. La promotion
immobilière demeure une activité civile.

B) Les activités de fourniture

L’article 6 du code de commerce déclare acte de commerce :


« (…) 11) l’imprimerie et l’édition quels qu’en soient la forme et le support ; (…) ;
14) la fourniture de produits et services ; (…) ;
17) la distribution d’eau, l’électricité et de gaz ; (…) ».

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Cette catégorie d’actes de commerce s’articule autour de deux idées : d’abord, l’idée de
manufacture, c’est-à-dire la création ou la transformation de biens autres que des marchandises
(tel est en particulier « l’imprimerie et l’édition ») ; ensuite, l’idée de fourniture. L’activité de
fourniture consiste à s’engager envers un bénéficiaire à fournir des biens ou services pendant
un certain temps, pour un prix déterminé (tels sont en particulier les actes de distribution d’eau,
d’électricité et de gaz).

Paragraphe 2. Les activités de production


L’activité industrielle et artisanale. L’article 6 du Code de commerce déclare relever du
commerce les activités industrielles ou artisanales. Ces activités se fondent sur des
approvisionnements en matières premières à partir desquels sont façonnés (artisanat) ou
fabriqués les produits vendus (industrie).

Les industries extractives. La recherche et l’exploitation des mines est considérée comme une
activité commerciale depuis les années 50 tandis que la recherche et l’exploitation des carrières
(marbre, argile, marbre etc.) a été intégrée en tant qu’activité commerciale dans le cadre du
code de commerce du 1er août 1996. Au niveau des mines, les substances extraites contiennent
des combustibles fossiles, des métaux, des éléments radioactifs etc. tandis que les substances
extraites au niveau des carrières consistent en des matériaux de construction (pierres, argile,
sable etc).
Certaines activités de production ayant une importance considérable au Maroc ne relèvent pas
du domaine d’application du droit commercial. Il s’agit par exemple de l’agriculture
(exploitations agricoles traditionnelles), laquelle reste une activité relevant du domaine civil.
En revanche, l’industrie agroalimentaire ainsi que l’élevage industriel en raison de leur
caractère industriel font partie des activités commerciales.
Dans le même ordre d’idées, la production intellectuelle fait partie du domaine civil et non
commercial. Par conséquent, les professions libérales sont exclues du domaine du droit
commercial (ex. la médecine, l’avocature, le notariat etc.)
Paragraphe 3. Les activités de services et d’intermédiation
A) Les activités services

Les activités de services comprennent les activités suivantes :


- Le transport. L’activité de transport est également un acte de commerce par nature,
quel que soit le mode de transport envisagé (par air, mer ou terre) ou l’objet du transport
(personnes ou marchandises). Le transport est, par nature, un service commercial même
si certains exploitants individuels peuvent être qualifiés d’artisans et non de
commerçants.
- Les activités financières et d’assurance à primes fixes. Ces activités sont visées à
l’alinéa 7 de l’article 6 et englobe « la banque, le crédit et les transactions financières »
ainsi que « les opérations d’assurance à primes fixes ». Les opérations de banque

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regroupent la réception des fonds remboursables du public, les opérations de crédit ainsi
que les services bancaires de paiement ;
- Les services fournis en ce qui concerne les postes et télécommunications, y compris
toutes les modalités de mise en œuvre des technologies d’information et de
communication ;
- La location de meubles. la « location de meubles corporels ou incorporels en vue de
les sous-louer », comme par exemple le crédit-bail d’équipements industriels ;
- Les services de loisirs. les services de loisirs concernant les spectacles publics ;
- La domiciliation. La domiciliation fait partie des activités commerciales à raison de
leur nature depuis la promulgation le 9 janvier 2019 de la loi n°89-17 modifiant et
complétant le Code de commerce. La nouvelle loi régit les rapports établis entre le
domicilié et le domiciliataire. Elle définit notamment la domiciliation comme étant un
contrat par lequel une personne physique ou morale, dénommée le « domiciliataire »,
met le siège de son entreprise ou son siège social à la disposition d’une personne
physique ou morale, dénommée le « domiciliée », pour y établir le siège de son
entreprise ou son siège social. Le contrat de domiciliation peut être conclu pour une
durée déterminée renouvelable. Un modèle du contenu du contrat de domiciliation sera
fixé par voie réglementaire ;

B) Les activités d’intermédiation

Les activités d’intermédiation comprennent les activités prévues aux alinéas 9 et 13 de


l’article 6. Il s’agit des opérations suivantes :
- le courtage c’est-à-dire l’opération par laquelle, une personne, nommée courtier,
rapport deux autres personnes en vue de la conclusion d’un contrat (courtiers
d’assurance par ex.) ;
- la commission c’est-à-dire le contrat par lequel une personne, dite commissionnaire fait
des opérations commerciales pour le compte d’une autre personne, dite commettant,
mais en son nom propre ;
- et toutes autres opérations d’entremise, ce qui recouvre les opérations par lesquelles
un acteur tiers intervient dans la fourniture d’une prestation ;
- la vente aux enchères publiques de marchandises, denrées ou autres biens et qui fait
intervenir un tiers qui agit comme mandataire du propriétaire des choses proposées à la
vente. Il y a donc ici une confrontation de l’offre et de la demande par l’entremise.

Les bureaux et agences d’affaires, de voyage, d’information et de publicité, qui gèrent les
affaires d’autrui exercent également une activité d’intermédiation.

Paragraphe 4. Autres activités


D’autres activités sont déclarés commerciales en raison de leur nature, il s’agit de l’exploitation
d’entrepôts et de magasins généraux, des activités se rapportant au domaine maritime.

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Les activités du domaine maritime. L’article 7 du Code de commerce dispose que « la
qualité de commerçant s’acquiert également par l’exercice habituel professionnel des activités
suivantes :
1) toutes opérations portant sur les navires et les aéronefs et leurs accessoires ;
2) toutes opérations se rattachant à l’exploitation des navires et aéronefs et au commerce
maritime et aérien ».

Cet article permet d’englober dans les actes de commerce par nature toutes les activités se
rapportant au commerce maritime et aérien, tels que la construction, la location ou l’entretien
des avions ou des aéronefs et navires ainsi que leurs accessoires ; et les opérations relatives à
leur exploitation tels que la pêche, la plaisance, les croisières ainsi que celles relatives au
commerce maritime, tels que les contrats maritimes (affrètement, transport, nantissement etc.).
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L’article 6 du Code de commerce énumère les principaux actes de commerce. L’exercice d’un
ou de plusieurs de ces actes de commerce a pour conséquence l’acquisition de la qualité de
commerçant. Si ces actes de commerce sont déclarés commerciaux et que leur nature
commerciale n’est pas discutable, d’autres actes juridiques en revanche sont uniquement
présumés commerciaux. Ce sont des actes de commerce par accessoire.

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CHAPITRE 2.
ACTES DE COMMERCE A TITRE ACCESSOIRE

Certains actes juridiques, normalement civils, deviennent commerciaux par accessoire, parce
qu’ils sont accomplis par des commerçants pour les besoins de leur activité commerciale.

L’article 10 du code de commerce dispose que sont également réputés actes de commerce, les
faits et actes accomplis par le commerçant à l’occasion de son commerce, sauf preuve
contraire.

Dans ce cas, pour qu’un acte civil devienne commercial, il faut réunir deux conditions.
Tout d’abord, il faut que l’acte soit accompli par un commerçant. Il existe des cas
particuliers où un acte accompli par un non commerçant est tout de même considéré comme un
acte de commerce par accessoire. Il s’agit des actes réalisés par un futur commerçant lorsqu’il
est passé dans le but d’exercer un commerce et qu’il est indispensable à l’exercice de celui-ci.
C’est le cas par exemple lorsqu’une personne contracte un crédit auprès d’une banque dans
l’objectif d’acheter un fonds de commerce afin d’y exercer son activité. Le crédit est réalisé par
un futur commerçant pour l’exercice de son futur commerce. C’est donc un acte de commerce
par accessoire.

Ensuite, l’acte doit se rattacher à l’activité professionnelle du commerçant c’est-à-dire qu’il


doit contribuer au développement de cette activité. Par conséquent, cela exclut les contrats
passés par le commerçant qui se rapportent à sa vie civile (comme par exemple l’achat d’une
voiture pour transporter sa famille).

Exemple 1. Un commerçant qui vend des fruits et légumes achète une camionnette pour
livrer sa marchandise. L’achat de cette camionnette est un acte nécessaire au développement
de son activité. Cet acte devient alors commercial par accessoire.

Exemple 2. L’achat par un commerçant de matériels et d’outillage, les opérations de


transports de marchandises du commerçant, la souscription à un abonnement téléphonique
par le commerçant pour les besoins de son activité.

Ces actes sont présumés commerciaux à moins que le commerçant ne prouve le contraire.

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