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PREMIER SEMESTRE
Cours de V. THOMAS
Travaux dirigés : M. DELL’ACQUA et C. SANCHEZ
TD n° 5
1- Cass. com., 27 mars 2001, JCP E 2001, p. 1677, note J.-P. Storck (à lire sur la bibliothèque numérique) : qu'est-ce qu'un pool bancaire ?
qu'est-ce que le chef de file du pool bancaire ? qu'est-ce qu'un abandon de créance ? quel était l'objet de la société en participation créée par les
banques parties au litige ? entre qui est né le litige ? la Cour de cassation fait-elle application du droit des sociétés ou du droit des contrats ? pourquoi
?
2- Cass. com., 26 nov. 1996, JCP G 1997, II, 22904, note D. Gibirila (à lire sur la bibliothèque numérique) : expliquez la différence entre société
en formation et société en participation ; pourquoi la société est ici qualifiée de société en participation et non de société en formation ? que signifie
agir en qualité d'associé au vu et au su des tiers ? quel est l'intérêt de bien définir cette expression ? quel est l'enjeu du litige ?
3- Cass. civ. 1, 20 janvier 2010, n° 08-13200 (Berniac) et n° 08-16.105 (Marinelli), Rev. sociétés 2010, p. 430, note B. Dondero (à lire sur la
bibliothèque numérique) : 1er et 2ème arrêt : quel est l'intérêt pour les demandeurs de démontrer l'existence d'une société créée de fait ? que
doivent-ils prouver ? pourquoi la Cour de cassation refuse-t-elle d'admettre la société de fait entre concubins ? la société créée de fait est-elle encore
possible entre concubins ? 2ème arrêt : définir l'enrichissement sans cause et chercher son régime juridique ; pourquoi l'enrichissement sans cause
n'est pas recevable ici ? Mme Marinelli aurait-elle pu tenter d'invoquer un autre moyen ? si oui, lequel ?
4- Cass. com., 29 mars 1994 : Bull. Joly 1994, § 189, p. 665, note J. Vallensan (à lire sur la bibliothèque numérique) : comment est prouvée la
société créée de fait ? pourquoi ?
5- Cass. com., 7 janvier 2014, n° 11-25.635 et 11-26.918 : Rev. sociétés 2014, p. 234, note B. Saintourens (à lire sur la bibliothèque
numérique) : pourquoi la SCI a-t-elle perdu sa personnalité morale ? quelle conséquence cette perte entraîne-t-elle ? que prévoit l'article 1844-3 du
Code civil ? pourquoi la SCI n'a-t-elle pu se transformer ?
6- Cass. Com., 10 avril 2019, n° 17-28.834 (F-P+B) : Rev. Sociétés 2019.759, note JF Barbièri : quand et comment un associé peut-il sortir d’une
société créée de fait ?
M. BRETT, 61 ans, et M. FRICKE, 37 ans, ont vécu pendant 11 ans et jusqu'à l'année dernière en parfait concubinage. Peu
avant leur rencontre, M. BRETT a acheté en son nom un important mas en Provence dont le couple avait, par la suite, décidé une
rénovation totale en vue d'en faire, d'une part, leur domicile et, d'autre part, plusieurs logements de vacances destinés à la location.
Tous les travaux ont été financés par M. BRETT au moyen d'un prêt bancaire dont il est établi que Mme FRICKE avait refusé
de se porter caution.
En revanche, cette dernière a souvent payé la taxe foncière de l'immeuble, ainsi que les factures EDF. Par ailleurs, elle a
réalisé par elle-même des travaux de carrelage, peinture et papier-peint. Les fournitures en cause ont été cependant réglées avec le
compte chèque de M. BRETT pour lequel elle disposait d'une procuration. Mme FRICKE s'occupait aussi de la location des
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logements de vacances, dont les baux étaient établis au nom de M. BRETT, et s'occupait de la réception des nombreux clients
étrangers de ce dernier, accueillis l'été en fin de semaine.
En juin dernier, le couple s'est séparé dans de mauvaises conditions. Mme FRICKE, qui vient d'apprendre la mise en vente
du mas par M. BRETT pour un prix de 1,2 millions d'euros, vous consulte afin de savoir si elle peut faire valoir des droits sur cette
somme.
Cass. com., 27 mars 2001, JCP E 2001, p. 1677, note J.-P. Storck
Vu l'article 1134 du Code civil, ensemble l'article 13 de la loi du 24 juillet 1966, devenu l'article L. 221-4 du Code de commerce ; Attendu que
même si un "pool" bancaire peut être assimilé à une société en participation, le chef de file, sauf disposition conventionnelle contraire, ne peut, sans
excéder ses pouvoirs, consentir, sans leur accord, un abandon de créance engageant les membres du "pool", sauf à établir le caractère abusif de leur
refus d'y consentir ;
Attendu, selon l'arrêt attaqué, que, par lettre du 28 février 1990, la Banque industrielle et commerciale (BIC), aux droits de laquelle s'est
trouvée la Société financière immobilière (SFI) et se trouve aujourd'hui la Banque régionale d'escompte et de dépôts (BRED), a donné son accord au
Crédit industriel et commercial (CIC), pour "participer à hauteur de 5 % en risque et trésorerie" dans le crédit que celui-ci avait accordé à la SCI
Levallois Front de Seine (la SCI) pour la réalisation d'un programme immobilier ; que reprochant au CIC d'avoir dépassé son mandat, en concluant,
malgré son opposition, un accord comportant abandon partiel de créance, dans le cadre d'une procédure de règlement amiable instituée par la loi du
1er mars 1984, la BIC a demandé judiciairement la résolution du contrat de participation conclu avec le CIC, le paiement du capital et des intérêts
restant dus ainsi que des dommages-intérêts ;
Attendu que pour rejeter ces demandes, l'arrêt, après avoir énoncé qu'il est reconnu par les parties qu'une société en participation avait été
constituée, dont seul le CIC, chef de file du pool bancaire, était gérant, retient que les pouvoirs du gérant n'avaient pas été clairement délimités, qu'il
n'est pas établi que le CIC avait dépassé son mandat de gérant ou agi dans son intérêt personnel, que le protocole de règlement amiable avait été
conclu dans l'intérêt de toutes les parties et qu'un associé ne saurait, sans abus, faire échec à une décision prise dans l'intérêt commun ;
Attendu qu'en se déterminant ainsi, alors que la signature du protocole du 18 juillet 1994 excédait, à défaut de disposition contractuelle l'y
autorisant, les pouvoirs de gestion que le CIC tenait de sa qualité de chef de file du "pool" bancaire et que la seule considération que les règlements
amiables sont pris dans l'intérêt commun et qu'ils seraient tous voués à l'échec s'il était reconnu à une banque, membre d'un "pool" bancaire, le
pouvoir de s'y opposer était inopérante à cet égard, sans rechercher si le refus de la BIC de consentir à ce protocole portant règlement amiable
constituait un abus, la cour d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision ; Par ces motifs, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres
branches du moyen : - Casse et annule, (...)
Cass. com., 26 nov. 1996, JCP G 1997, II, 22904, note D. Gibirila :
Vu l'article 1872-1, alinéa 2, du Code civil ; Attendu que dans les sociétés en participation, chaque associé contracte en son nom personnel
et est seul engagé à l'égard des tiers ; qu'il en est toutefois différemment si les participants agissent en qualité d'associé au vu et au su des tiers ou si
un associé a, par son immixtion, laissé croire au cocontractant qu'il entendait s'engager à son égard ;
Attendu, selon les énonciations de l'arrêt attaqué, que, le 15 juin 1987, a été constituée la société Création système (la société) ; que les
époux Lautier ont, le 17 novembre 1987, conclu avec M. Malnory, agissant en tant que représentant de cette société, une convention pour la
construction d'un immeuble ; qu'ayant été mise en redressement judiciaire le 26 mai 1988, la société a été inscrite au Registre du commerce le 30 mai
suivant ; que les époux Lautier ont assigné tous les associés de la société, dont les époux Chery, en réparation du préjudice résultant de malfaçons
affectant l'immeuble objet de la convention ;
Attendu que, pour condamner les époux Chery, solidairement avec les autres associés de la société, à payer une certaine somme aux époux
Lautier, l'arrêt retient qu'il est manifeste que l'inscription tardive de la société au Registre du commerce est dépourvue d'intérêt ; que, cependant, le
fonctionnement de la société et les actes accomplis dans le cadre de l'objet social, et plus particulièrement découlant de la convention passée avec les
époux Lautier, entrent dans les prévisions de l'article 1872-1, alinéa 2, du Code civil ; que la simple chronologie des faits en cause conduit à
considérer que le défaut d'inscription au Registre du commerce est délibéré et ne peut en aucun cas s'analyser en une simple négligence, pas plus
pour M. Malnory que pour les autres membres de la société ;
Attendu qu'en se déterminant par de tels motifs, sans caractériser les actes personnels des époux Chery permettant de considérer qu'ils
avaient agi en qualité d'associé au vu et au su des époux Lautier ou qu'ils s'étaient immiscés dans l'accord passé par M. Malnory avec ceux-ci, leur
faisant croire qu'ils entendaient s'engager à leur égard, la cour d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision. Par ces motifs : Casse et annule
(...)
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d'intérêts inhérents au concubinage, la cour d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision ; Par ces motifs et sans qu'il y ait lieu de statuer sur
les autres branches du moyen : Casse et annule, en toutes ses dispositions, l'arrêt (...)
Cass. com., 29 mars 1994 : Bull. Joly 1994, § 189, p. 665, note J. Vallensan :
Sur le moyen unique pris en ses deux branches : Attendu qu'il résulte de l'arrêt attaqué (Toulouse, 26 février 1992) qu'ayant pris
connaissance d'une annonce publicitaire de l'entreprise "Agencements 32" pour la fourniture et l'installation de cadres d'aluminium, les époux Y... sont
entrés en relation avec M. Z... ; que celui-ci leur a envoyé des documents, puis leur a rendu visite et a recueilli leur commande ainsi qu'un chèque
d'acompte de 20 460 francs établi à l'ordre d'Agencements 32 ; que les époux Y... ont rétracté leur commande dans les 7 jours et demandé restitution
de l'acompte ; que ne l'ayant pas obtenu, ils ont assigné MM. Z... et X..., lequel avait exercé son activité sous l'enseigne Agencements 32, pour qu'ils
soient condamnés solidairement à remboursement ;
Attendu que M. Z... fait grief à l'arrêt de l'avoir condamné solidairement avec M. X... à payer aux époux Y... la somme de 20 640 francs avec
intérêts au taux légal à compter du 29 février 1988, en retenant l'existence d'une société de fait, alors, selon le pourvoi, d'une part, qu'en se bornant à
affirmer l'existence d'une société de fait entre eux sans constater ni leur volonté de s'associer, ni les apports qu'ils auraient fait à cette société de fait,
ni qu'ils se seraient partagé les bénéfices et les pertes, la cour d'appel qui a omis de constater la réunion en l'espèce des éléments constitutifs d'une
telle société ou encore l'apparence d'une telle société à l'égard des époux Y... a privé sa décision de base légale au regard de l'article 1832 du Code
civil ; alors, d'autre part, qu'en énonçant que l'association de fait entre lui et M. X... résultait d'un contrat de sous-location du 22 février 1988, et que
l'activité avait été exercée indifféremment sous l'enseigne Agencement 32 et Europe Aluminium, sans répondre à ses conclusions faisant valoir que le
bail visé avait été exécuté par la seule société Europe Aluminium à laquelle M. X... n'avait jamais été associé en fait, et dont l'immatriculation était
postérieure aux faits litigieux, la cour d'appel a violé l'article 455 du nouveau Code de procédure civile ;
Mais attendu, d'une part, que si l'existence d'une société de fait exige la réunion des éléments constitutifs de toute société, l'apparence d'une
telle société s'apprécie globalement, indépendamment de la révélation de ces divers élément ; que la cour d'appel, qui a relevé l'existence du bail
conclu par MM. Z... et X... le 22 février 1988, le fait que MM. Z... et X... exerçaient, à l'époque, l'un comme l'autre, leurs activités sous l'enseigne
Agencements 32 ou Europe Aluminium et en a déduit qu'ils avaient créé vis-à-vis des tiers, et notamment des époux Y..., l'apparence d'une société de
fait, a légalement justifié sa décision ;
Attendu, d'autre part, que le fait invoqué par M. Z... n'ayant pu modifier l'apparence d'une société de fait qu'après la date de conclusion du
contrat avec les époux Y..., la cour d'appel n'avait pas à répondre à ce chef inopérant des conclusions de M. Z... ; D'où il suit que le moyen n'est fondé
en aucune de ses deux branches ; (...) PAR CES MOTIFS : (...) REJETTE le pourvoi formé par M. Z... ;
Cass. com., 7 janvier 2014, n° 11-25.635 et 11-26.918 : Rev. sociétés 2014, p. 234, note B. Saintourens :
Joint le pourvoi n° S 11-25.635 formé par l'association Em Habanim - La Source de la vie et la société ECI Consulting et le pourvoi n° M
11-26.918 formé par le syndicat des copropriétaires du 188 avenue Victor Hugo, qui attaquent le même arrêt ;
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Attendu, selon l'arrêt attaqué (Paris, 4 mai 2011), que la société civile immobilière Foncière D Boussac (la SCI) a acquis, en 1961, des biens
immobiliers dépendant d'une copropriété sise avenue Victor Hugo à Paris ; que la SCI n'avait pas fait procéder à son immatriculation au registre du
commerce et des sociétés à la date du 1er novembre 2002 ; que par acte du 20 mai 2009, le syndicat des copropriétaires a fait assigner l'association
Em Habanim - La Source de la vie (l'association) et la société ECI Consulting (la société ECI), associées de la SCI à cette date, en paiement des
charges de copropriété demeurées impayées, dont celles visées par un jugement du 16 mars 2005 ayant condamné la SCI au paiement d'une
certaine somme à ce titre ;
D'où il suit que non fondé en ses deux premières branches, le moyen est irrecevable en sa dernière branche ; Et attendu que le second
moyen du même pourvoi ne serait pas de nature à permettre son admission ; (...)
Attendu qu'il résulte de ces textes que la dissolution d'une société créée de fait peut résulter à tout moment d'une notification adressée par l'un d'eux à
tous les associés, pourvu que cette notification soit de bonne foi, et non faite à contretemps ;
Attendu, selon l'arrêt attaqué, que, par lettre recommandée du 25 juin 2014, M. K a notifié à M. L, son associé dans une société créée de fait
exploitant une officine de pharmacie, sa volonté de mettre un terme à leur indivision ; qu'il l'a ensuite assigné en dissolution de cette société, sur le
fondement de l'article 1872-2 du code civil ;
Attendu que pour rejeter sa demande, l'arrêt retient que M. K ne démontre pas que, contrairement à ses allégations, tous les candidats acquéreurs ont
été systématiquement évincés par M. L, et qu'il ne justifie d'aucune démarche postérieure à la fin de l'année 2012 et antérieure à la notification de la
dissolution de la société, près de deux ans après ;
Qu'en se déterminant ainsi, par des motifs impropres à caractériser une notification faite de mauvaise foi ou à contretemps, la cour d'appel a privé sa
décision de base légale ;
Par ces motifs, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres griefs :
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