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COURS DE
DROIT CIVIL
LES OBLIGATIONS
Informations :
Ce cours de droit des obligations est le résumé de l’ouvrage du professeur
Anne-Marie H. ASSI-ESSO, « Droit civil, Les Obligations », 2ème édition, Octobre
2020, Abidjan, Collection Précis de droit ivoirien, Editions UIBA. Cet ouvrage
existe en livre numérique et en support papier.
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Les objectifs de l’introduction :
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I- L’OBJET DU COURS DE DROIT DES OBLIGATIONS : étude
des règles générales qui s’appliquent à tous les contrats. En
d’autres termes, le droit des obligations constitue le droit
commun des contrats lequel s’oppose au droit des contrats
spéciaux.
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III- LA DEFINITION DE L’OBLIGATION.
La définition de l’obligation diffère dans le langage courant et dans le langage juridique.
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Distinction obligation civile et obligation naturelle- L’obligation civile peut avoir
pour source un contrat. On peut citer le contrat de prêt qui est le rapport de droit qui lie le
créancier (le prêteur : par exemple la banque) à son client qui a la qualité de débiteur (le
débiteur doit rembourser la somme empruntée).
L’obligation civile peut aussi avoir pour source la loi. On peut citer l’exemple de l’article
48 nouveau de la loi n°2019-570 du 26 juin 2019 relative au mariage qui crée une obligation
alimentaire entre ascendants et descendants.
Tandis que l’inexécution de l’obligation civile est sanctionnée par la loi, l’inexécution
d’une obligation naturelle n’est pas en principe sanctionnée par la loi. Mais ce principe est
assorti d’une exception.
L’on constate ces dernières années une inflation des textes applicables au droit des
contrats spéciaux. On peut citer comme exemples la loi n°2013-546 du 30 juillet 2013 relative
aux transactions électroniques 1 avec le corollaire de cette loi qui est la loi n°2013-451 du 19
juin 2013 relative à la lutte contre la cybercriminialité 2.
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La loi n° 2019-572 du 6 juin 2019 relative à la minorité comporte des innovations
concernant la capacité de contracter du mineur1.
En droit de la responsabilité civile délictuelle, les régimes dérogatoires se sont
diversifiés notamment lorsque l’objet du dommage est un aéronef ou un navire. On peut aussi
citer l’adoption du nouveau code ivoirien de la construction dans la loi n°2019-576 du 26 juin
2019 laquelle apporte des précisions relatives aux responsabilités mises en cause en cas
d’effondrements d’immeubles2.
3 – La jurisprudence ivoirienne, à l’instar de la jurisprudence française, constitue une source
indirecte du droit des obligations3. L’exploitation de la jurisprudence ivoirienne inédite et
publiée traduit aujourd’hui l’originalité certaine du droit ivoirien des obligations.
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IV. LA CLASSIFICATION DES OBLIGATIONS.
Les obligations se caractérisent par leur diversité. Mais l’on peut néanmoins procéder
à une classification en se fondant soit sur l’objet de l’obligation soit sur les sources de
l’obligation.
7 – Selon la classification tripartiste adoptée par le code civil dans l’article 1126, tout contrat
a pour objet une chose qu’une partie s’oblige à donner ou qu’une partie s’oblige à faire ou à
ne pas faire.
7 –1- L’obligation de donner, en latin dare, est l’obligation qui pèse sur le débiteur de
transférer au créancier la propriété d’une chose ou de constituer un droit réel sur la chose.
L’obligation de donner est celle qui pèse sur les parties dans le contrat d’échange et dans le
contrat de vente.
Dans la conception consensuelle du contrat de vente qui est celle du droit ivoirien,
inspiré du droit français, le transfert de propriété de la chose vendue a lieu instantanément dès
lors qu’il y a eu échange de consentement. Cette solution résulte des dispositions expresses de
l’article 1583 du code civil lesquelles stipulent que « la vente est parfaite entre les parties, et
la propriété est acquise de droit à l’acheteur à l’égard du vendeur, dès qu’on est convenu de la
chose et du prix, quoique la chose n’ait pas encore été livrée et le prix payé».
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Si le bien vendu est un immeuble, l’obligation de donner qui pèse sur le vendeur
consiste dans le transfert du droit de propriété de l’immeuble vendu à l’acheteur. La validité
du transfert de propriété s’agissant d’un immeuble urbain nécessite l’inscription de la vente
dans le livre foncier électronique.
7 -2- L’obligation de faire- est l’obligation qui pèse sur le débiteur d’exécuter une prestation
Ainsi dans le contrat de vente, il pèse sur le vendeur l’obligation de délivrer le bien acquis,
objet du contrat; l’obligation de délivrance est une obligation de faire.
Le contrat de vente fait également peser sur l’acheteur une obligation de faire laquelle
consiste dans le paiement par l’acheteur du prix de vente du bien mobilier ou immobilier
acheté.
7 -3- L’obligation de ne pas faire - est celle qui a pour objet une abstention du débiteur. Il en
est ainsi du contrat de travail comportant une clause de non concurrence à la charge du
salarié1 ou du contrat de vente d’un fonds de commerce contenant une clause de non
concurrence à la charge du vendeur.
Cette distinction bipartiste est relative d’une part, à la distinction entre les obligations
de résultat et les obligations de moyens et d’autre part, entre les obligations pécuniaires et les
obligations en nature.
1- Voir cour d’appel d’Abidjan, arrêt n° 8 du 23 janvier 1970, R.I.D. 1970, n° 4 p. 38 et S. Un ouvrier plombier viole la
clause de non concurrence souscrite au profit de son employeur lorsque le contrat de
travail a été rompu de son fait et qu’il entre au service d’une entreprise concurrente pour y exercer la même activité, causant
de ce fait un préjudice au premier employeur. La sanction de la violation de la clause de non-concurrence consiste en l’octroi
de dommages-intérêts et par suite, le premier employeur ne peut demander la résiliation du contrat passé par son ex-employé
avec un concurrent dès lors qu’il n’a pas été partie à ce contrat.
2- « Des obligations en général », Thèse, Paris, 1925; Belissent (V.J), «Contribution à l’analyse de la
distinction des obligations de moyens et des obligations de résultat», L.G.D.J. 2001. Une distinction est faite par l’auteur
entre les obligations de moyens renforcées et des obligations de résultat allégées.
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L’obligation de résultat est l’obligation de faire en vertu de laquelle le débiteur
s’engage à atteindre un résultat déterminé. Ainsi dans le contrat de transport de personnes, le
transporteur s’engage à amener le voyageur sain et sauf à sa destination.
Les obligations pécuniaires ou obligations monétaires ont pour objet le transfert d’une
somme d’argent. L’obligation de payer un prix de vente ou de rembourser le montant d’un
prêt d’argent est une obligation monétaire.
Tandis que les obligations en nature sont insensibles aux variations monétaires, les
obligations monétaires subissent les effets de la dépréciation monétaire. Pour se protéger
contre ce risque, le créancier (par exemple le prêteur) peut inclure dans le contrat une clause
d’indexation ; clause en vertu de laquelle la somme portée sur le titre pourra être modifiée au
moment du paiement en fonction de l’indice économique ou monétaire choisi par les parties.
1-Carbonnier (J), « Droit civil, Les obligations », Editions P.U.F., collection Thémis, 11° édition, 1982, n° 9 ; Bruneau (C),
« La distinction entre les obligations monétaires et les obligations en nature », thèse ronéotypée, Paris II, 1974.
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B. LA CLASSIFICATION SELON LA SOURCE.
11 – Le code civil, dans les dispositions des articles 1101 à 2278, semble distinguer cinq
sources d’obligations : la loi, le contrat, le quasi-contrat, le délit et le quasi-délit.
En réalité, si l’on procède à une classification de ces sources, elles se ramènent à deux
grandes sources : les obligations résultant d’un acte juridique d’une part plus particulièrement
le contrat (I° partie) et les obligations résultant d’un fait juridique d’autre part (II° partie).
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Première Partie : Les obligations ayant
pour source le contrat.
Une étude des règles de formation (Titre I), des effets (Titre II) et de l’inexécution du
contrat (Titre III) nécessite au préalable l’étude de la notion de contrat (Titre préliminaire).
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Chapitre Ier : Le contrat et les notions voisines.
Le contrat étant défini par l’article 1101 du code civil comme étant une forme de
convention, une distinction s’impose entre le contrat et les actes juridiques unilatéraux
(Section II). Mais au sein de la convention, une distinction s’impose entre le contrat et les
accords de volontés non obligatoires.
Le contrat étant défini par l’article 1101 du code civil comme une convention, il faut
préciser que toute convention ne constitue pas un contrat. En effet, contrairement au
contrat, certaines conventions n’ont pas de force obligatoire.
Comme le contrat, les accords de volontés non obligatoires sont également des
conventions. On peut citer les actes de courtoisie, les actes de complaisance et les
engagements d’honneur.
Les actes de courtoisie – Une proposition d’invitation à dîner faite à une personne qui donne
son acceptation traduit un accord de volontés. Mais cet accord ne peut être qualifié de contrat
eu égard à son caractère non obligatoire. Il s’agit d’accord au titre de rapports mondains non
créateur d’obligations.
Les actes de complaisance, qui peuvent être fondés sur l’amitié, relèvent en principe du
domaine du non-droit. Ainsi le transporteur bénévole, qui a seulement voulu rendre service à
un ami, n’a pas entendu conclure un contrat quand bien même l’ami transporté aurait participé
aux frais de voyage (voir l’arrêt n° 148 du 22 mars 1974), dans lequel la Cour d’appel
d’Abidjan a décidé que le passager blessé au cours d’un transport bénévole ne peut obtenir
réparation sur le fondement des règles relatives à la responsabilité contractuelle (article 1147
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du code civil), du fait qu’il n’existe pas de contrat entre le passager et le transporteur en cas de
transport bénévole.
12 – Les engagements d’honneur encore appelés gentleman’s agreement1 sont des accords
de volontés qui n’obligent pas juridiquement les auteurs parce que ceux-ci n’ont pas voulu
établir entre eux un rapport juridique. Ainsi sur le terrain des rapports amicaux ou familiaux,
la promesse d’un père à son fils de lui offrir un voyage en cas de succès à ses examens
constitue un engagement d’honneur dépourvu d’effets juridiques. Ces accords n’engagent les
parties que sur le plan de la conscience.
Les actes juridiques unilatéraux se caractérisent par leur diversité. On peut citer en
droit de la famille la reconnaissance de l’enfant naturel par son père ou par sa mère. En droit
des successions, le testament est l’exemple type de l’acte juridique unilatéral. En droit du
travail, l’acte de démission du salarié est un acte juridique unilatéral de même que la décision
unilatérale de l’employeur de licencier son employé.
Les actes juridiques unilatéraux précédemment cités créént des effets de droit sur
autorisation du législateur. Dans ces différents exemples, l’effet créateur d’obligations de ces
actes juridiques unilatéraux a pour source la loi et non l’acte lui-même. Aussi en dehors des
cas prévus par la loi, l’acte juridique unilatéral peut-il être une source autonome
d’obligations ?
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