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2ème Année de Année Universitaire

Licence en droit. 2020-2021

Professeur : Anne-Marie H. ASSI-ESSO


Agrégée des Facultés de Droit

COURS DE
DROIT CIVIL
LES OBLIGATIONS

Informations :
Ce cours de droit des obligations est le résumé de l’ouvrage du professeur
Anne-Marie H. ASSI-ESSO, « Droit civil, Les Obligations », 2ème édition, Octobre
2020, Abidjan, Collection Précis de droit ivoirien, Editions UIBA. Cet ouvrage
existe en livre numérique et en support papier.

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Les objectifs de l’introduction :

I- PRECISER L’OBJET DU COURS.

II- PRECISER LES NOMBREUX INTERETS QUI S’ATTACHENT A


L’ETUDE DU DROIT DES OBLIGATIONS.

III- LA DEFINITION ET LA CLASSIFICATION DES OBLIGATIONS.

IV- PRECISER LES SOURCES DU DROIT DES OBLIGATIONS.

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I- L’OBJET DU COURS DE DROIT DES OBLIGATIONS : étude
des règles générales qui s’appliquent à tous les contrats. En
d’autres termes, le droit des obligations constitue le droit
commun des contrats lequel s’oppose au droit des contrats
spéciaux.

II- LES INTERETS QUI S’ATTACHENT A L’ETUDE DU DROIT


DES OBLIGATIONS.

Chaque étudiant doit faire un tableau de tous les contrats


dont il a déjà entendu parler, qu’il s’agisse de contrats civils,
de contrats commerciaux ou de contrats administratifs. Le
but de cet exercice est de démontrer à l’étudiant que « l’on
ne peut vivre sans contracter ».

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III- LA DEFINITION DE L’OBLIGATION.
La définition de l’obligation diffère dans le langage courant et dans le langage juridique.

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Distinction obligation civile et obligation naturelle- L’obligation civile peut avoir
pour source un contrat. On peut citer le contrat de prêt qui est le rapport de droit qui lie le
créancier (le prêteur : par exemple la banque) à son client qui a la qualité de débiteur (le
débiteur doit rembourser la somme empruntée).

L’obligation civile peut aussi avoir pour source la loi. On peut citer l’exemple de l’article
48 nouveau de la loi n°2019-570 du 26 juin 2019 relative au mariage qui crée une obligation
alimentaire entre ascendants et descendants.

Tandis que l’inexécution de l’obligation civile est sanctionnée par la loi, l’inexécution
d’une obligation naturelle n’est pas en principe sanctionnée par la loi. Mais ce principe est
assorti d’une exception.

Exceptionnellement, l’inexécution d’une obligation naturelle est sanctionnée par le


droit lorsqu’il y a eu novation de l’obligation naturelle en obligation civile (voir à titre
d’exemple, l’arrêt de la Cour d’appel d’Abidjan du 28 novembre 1975, R.I.D. 1976, n° 1-2, p.
42).

IV- LES SOURCES DU DROIT DES OBLIGATIONS.


Une distinction est faite entre les sources internes et les sources internationales.

A- LES SOURCES INTERNES.


1. La coutume- En droit des obligations, certains textes tels que les articles 1135, 1159 et
1160 du code civil font un renvoi à la coutume comme source de droit.

2 – La loi – En l’absence de lois ivoiriennes nouvelles portant codification du droit des


obligations, le code civil français de 1804, hérité de la colonisation, constitue encore, de nos
jours, la source essentielle de ce droit. Mais l’on doit ajouter à ces dispositions du code civil
celles des lois relatives aux contrats spéciaux.

L’on constate ces dernières années une inflation des textes applicables au droit des
contrats spéciaux. On peut citer comme exemples la loi n°2013-546 du 30 juillet 2013 relative
aux transactions électroniques 1 avec le corollaire de cette loi qui est la loi n°2013-451 du 19
juin 2013 relative à la lutte contre la cybercriminialité 2.

La loi n°2016-412 du 15 juin 2016 relative à la consommation3 comporte des apports


indéniables à l’étude du droit des obligations.

1- J.O.R.C.I du 12 Septembre 2013, pp. 583 et s.


2- J.O.R.C.I du 12 Août 2013, pp. 450 et s.
3- J.O.R.C.I du 19 janvier 2017, pp. 61 et suiv

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La loi n° 2019-572 du 6 juin 2019 relative à la minorité comporte des innovations
concernant la capacité de contracter du mineur1.
En droit de la responsabilité civile délictuelle, les régimes dérogatoires se sont
diversifiés notamment lorsque l’objet du dommage est un aéronef ou un navire. On peut aussi
citer l’adoption du nouveau code ivoirien de la construction dans la loi n°2019-576 du 26 juin
2019 laquelle apporte des précisions relatives aux responsabilités mises en cause en cas
d’effondrements d’immeubles2.
3 – La jurisprudence ivoirienne, à l’instar de la jurisprudence française, constitue une source
indirecte du droit des obligations3. L’exploitation de la jurisprudence ivoirienne inédite et
publiée traduit aujourd’hui l’originalité certaine du droit ivoirien des obligations.

4 – La doctrine – Le rôle de la doctrine ivoirienne en la matière est encore embryonnaire4 en


dépit de l’accroissement des thèses, mémoires et monographies relatifs au droit des contrats
spéciaux. Ce constat s’explique par le caractère jeune du droit ivoirien des obligations lequel
n’existe que depuis une cinquantaine d’années.

B. LES SOURCES INTERNATIONALES.


5 – Eu égard à la faible emprise des caractéristiques nationales sur le droit des obligations, il a
été plus aisé pour les États africains de réaliser une véritable unification du droit de certains
contrats spéciaux par le biais des traités portant lois uniformes. La convention CIMA du 10
juillet 1992, entrée en vigueur le 15 février 1995 (Conférence Internationale du Marché des
Assurances) relative au contrat d’assurance est le premier acte uniforme africain. L’acte
uniforme relatif aux contrats de transport de marchandises par route, adopté le 22 mars 2003
et entré en vigueur le 1er janvier 2004, constitue le second exemple de ce droit uniforme
africain.
A côté de ces conventions qui réglementent deux contrats spécifiques, le contrat
d’assurance et le contrat de transport de marchandises par route, le projet de code OHADA
sur le droit uniforme des contrats, abandonné par les États membres, a proposé une théorie
générale des obligations inspirée des règles d’Unidroit.
L’Acte Uniforme OHADA relatif au droit commercial général du 17 avril 19975, entré
en vigueur le 1er janvier 1998 et modifié le 15 décembre 20106 comporte également des
dispositions qui influent sur le droit des obligations. Il en est notamment ainsi des articles 210
et suivants relatifs à la vente commerciale.

1- J.O.R.C.I n° spécial du 16 juillet 2019, pp. 265 et s.


2- J.O.R.C.I n° spécial du 1er Août 2019, pp. 765 et s.
3 - Vo ir les revu es ivo irien n es d e ju risp rudence : la Revue Ivoirienne de Droit (R.I.D.) ; Actualités
Juridiques (A.J.) ; Recueil de jurisprudence du Centre National de Documentation Juridique (C.N.D.J.).
4- Concernant les ouvrages généraux en droit ivoirien, voir Coulibaly Climanlo (J), « Droit civil, les obligations », Cours
polycopié, Éditions ABC; Bony (S), « Droit civil, les obligations », Cours polycopié, Éditions ABC. Abidjan.
5- JO. OHADA n°1, 1/10/1997, p1 et S.
6- JO. OHADA n° 23 du 15 février 2011, p1 et S.

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IV. LA CLASSIFICATION DES OBLIGATIONS.
Les obligations se caractérisent par leur diversité. Mais l’on peut néanmoins procéder
à une classification en se fondant soit sur l’objet de l’obligation soit sur les sources de
l’obligation.

A. LES CLASSIFICATIONS SELON L’OBJET.

6 – L’objet de l’obligation consiste à définir l’étendue de la prestation à laquelle le débiteur


s’est engagé. Une distinction doit être faite entre la classification tripartiste adoptée par le
code civil et les classifications modernes résultant de la doctrine et de la jurisprudence.

1) La classification tripartiste du code civil.

7 – Selon la classification tripartiste adoptée par le code civil dans l’article 1126, tout contrat
a pour objet une chose qu’une partie s’oblige à donner ou qu’une partie s’oblige à faire ou à
ne pas faire.

7 –1- L’obligation de donner, en latin dare, est l’obligation qui pèse sur le débiteur de
transférer au créancier la propriété d’une chose ou de constituer un droit réel sur la chose.
L’obligation de donner est celle qui pèse sur les parties dans le contrat d’échange et dans le
contrat de vente.

Prenons l’exemple du contrat de vente par le concessionnaire de la société Tati d’un


véhicule de marque Titon à M. Kassekagnon au prix de 15.500.000 cfa (Quinze millions cinq
cent mille francs cfa) à crédit sans apport initial. L’obligation de donner qui pèse sur le
concessionnaire Tati est de transférer à M. Kassekagnon la propriété du véhicule acheté.

Dans la conception consensuelle du contrat de vente qui est celle du droit ivoirien,
inspiré du droit français, le transfert de propriété de la chose vendue a lieu instantanément dès
lors qu’il y a eu échange de consentement. Cette solution résulte des dispositions expresses de
l’article 1583 du code civil lesquelles stipulent que « la vente est parfaite entre les parties, et
la propriété est acquise de droit à l’acheteur à l’égard du vendeur, dès qu’on est convenu de la
chose et du prix, quoique la chose n’ait pas encore été livrée et le prix payé».

Dans la pratique, le transfert de propriété dans l’exemple du véhicule acheté ne


deviendra effectif que lorsque le vendeur aura procédé à la mutation du titre de propriété du
véhicule à l’acheteur; formalité effectuée auprès de la SONATT.

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Si le bien vendu est un immeuble, l’obligation de donner qui pèse sur le vendeur
consiste dans le transfert du droit de propriété de l’immeuble vendu à l’acheteur. La validité
du transfert de propriété s’agissant d’un immeuble urbain nécessite l’inscription de la vente
dans le livre foncier électronique.

7 -2- L’obligation de faire- est l’obligation qui pèse sur le débiteur d’exécuter une prestation
Ainsi dans le contrat de vente, il pèse sur le vendeur l’obligation de délivrer le bien acquis,
objet du contrat; l’obligation de délivrance est une obligation de faire.

Le contrat de vente fait également peser sur l’acheteur une obligation de faire laquelle
consiste dans le paiement par l’acheteur du prix de vente du bien mobilier ou immobilier
acheté.

7 -3- L’obligation de ne pas faire - est celle qui a pour objet une abstention du débiteur. Il en
est ainsi du contrat de travail comportant une clause de non concurrence à la charge du
salarié1 ou du contrat de vente d’un fonds de commerce contenant une clause de non
concurrence à la charge du vendeur.

2 ) Les classifications modernes.

8 – A côté de la distinction tripartiste du code civil, la doctrine moderne et la jurisprudence


ont adopté une distinction bipartiste fondée également sur l’objet du contrat.

Cette distinction bipartiste est relative d’une part, à la distinction entre les obligations
de résultat et les obligations de moyens et d’autre part, entre les obligations pécuniaires et les
obligations en nature.

9 – La distinction des obligations de résultat et des obligations de moyens – Prenant en


compte le contenu de l’obligation, le professeur français Demogue2 fait une distinction au sein
des obligations de faire entre les obligations de résultat et les obligations de moyens.

1- Voir cour d’appel d’Abidjan, arrêt n° 8 du 23 janvier 1970, R.I.D. 1970, n° 4 p. 38 et S. Un ouvrier plombier viole la
clause de non concurrence souscrite au profit de son employeur lorsque le contrat de
travail a été rompu de son fait et qu’il entre au service d’une entreprise concurrente pour y exercer la même activité, causant
de ce fait un préjudice au premier employeur. La sanction de la violation de la clause de non-concurrence consiste en l’octroi
de dommages-intérêts et par suite, le premier employeur ne peut demander la résiliation du contrat passé par son ex-employé
avec un concurrent dès lors qu’il n’a pas été partie à ce contrat.
2- « Des obligations en général », Thèse, Paris, 1925; Belissent (V.J), «Contribution à l’analyse de la
distinction des obligations de moyens et des obligations de résultat», L.G.D.J. 2001. Une distinction est faite par l’auteur
entre les obligations de moyens renforcées et des obligations de résultat allégées.

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L’obligation de résultat est l’obligation de faire en vertu de laquelle le débiteur
s’engage à atteindre un résultat déterminé. Ainsi dans le contrat de transport de personnes, le
transporteur s’engage à amener le voyageur sain et sauf à sa destination.

L’obligation de moyens encore appelée obligation de diligence ou de prudence est


l’obligation en vertu de laquelle le débiteur s’engage à mettre en œuvre tous les moyens dont
il dispose pour satisfaire le créancier sans garantir un résultat ; le contrat médical en est
l’illustration. Le médecin ne garantit pas la guérison du malade mais il s’engage à mettre tout
en œuvre en vue de cette guérison.

L’intérêt pratique de cette distinction se situe au niveau de la preuve de la faute.


L’obligation de résultat permet de présumer la faute du débiteur alors que cette faute du
débiteur doit être prouvée s’il s’agit d’une obligation de moyens.

La distinction entre les obligations de moyens et les obligations de résultat présente un


intérêt certain dans la mise en œuvre de la responsabilité contractuelle.

10 – Obligations pécuniaires et obligations en nature – L’auteur de cette distinction est le


Doyen Jean Carbonnier1. Les obligations en nature portent sur une action ou une abstention.
On peut citer à titre d’exemple les obligations de faire ou de ne pas faire et les obligations de
donner portant sur autre chose qu’une somme d’argent.

Les obligations pécuniaires ou obligations monétaires ont pour objet le transfert d’une
somme d’argent. L’obligation de payer un prix de vente ou de rembourser le montant d’un
prêt d’argent est une obligation monétaire.

Tandis que les obligations en nature sont insensibles aux variations monétaires, les
obligations monétaires subissent les effets de la dépréciation monétaire. Pour se protéger
contre ce risque, le créancier (par exemple le prêteur) peut inclure dans le contrat une clause
d’indexation ; clause en vertu de laquelle la somme portée sur le titre pourra être modifiée au
moment du paiement en fonction de l’indice économique ou monétaire choisi par les parties.

1-Carbonnier (J), « Droit civil, Les obligations », Editions P.U.F., collection Thémis, 11° édition, 1982, n° 9 ; Bruneau (C),
« La distinction entre les obligations monétaires et les obligations en nature », thèse ronéotypée, Paris II, 1974.

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B. LA CLASSIFICATION SELON LA SOURCE.

11 – Le code civil, dans les dispositions des articles 1101 à 2278, semble distinguer cinq
sources d’obligations : la loi, le contrat, le quasi-contrat, le délit et le quasi-délit.

En réalité, si l’on procède à une classification de ces sources, elles se ramènent à deux
grandes sources : les obligations résultant d’un acte juridique d’une part plus particulièrement
le contrat (I° partie) et les obligations résultant d’un fait juridique d’autre part (II° partie).

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Première Partie : Les obligations ayant
pour source le contrat.

Une étude des règles de formation (Titre I), des effets (Titre II) et de l’inexécution du
contrat (Titre III) nécessite au préalable l’étude de la notion de contrat (Titre préliminaire).

Titre préliminaire : La notion de contrat.


Le contrat se caractérise par sa diversité. Aussi une classification des contrats s’impose.
Mais avant de procéder à cette classification il convient de préciser les éléments
caractéristiques qui distinguent le contrat de notions voisines.

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Chapitre Ier : Le contrat et les notions voisines.

Le contrat étant défini par l’article 1101 du code civil comme étant une forme de
convention, une distinction s’impose entre le contrat et les actes juridiques unilatéraux
(Section II). Mais au sein de la convention, une distinction s’impose entre le contrat et les
accords de volontés non obligatoires.

SECTION I : CONVENTION ET CONTRAT.

Le contrat étant défini par l’article 1101 du code civil comme une convention, il faut
préciser que toute convention ne constitue pas un contrat. En effet, contrairement au
contrat, certaines conventions n’ont pas de force obligatoire.

§1. CONVENTION ET CONTRAT.


Si le contrat est une forme particulière de la convention (article 1101), l’on peut
schématiser en affirmant que la convention englobe le contrat. Mais contrairement au
contrat, la convention a un objet triple :

- La création d’obligations (contrat).


- La transmission des obligations (la cession de créances).
- Ou l’extinction d’obligations.

§2. CONTRATS ET ACCORDS DE VOLONTES NON OBLIGATOIRES.

Comme le contrat, les accords de volontés non obligatoires sont également des
conventions. On peut citer les actes de courtoisie, les actes de complaisance et les
engagements d’honneur.

Les actes de courtoisie – Une proposition d’invitation à dîner faite à une personne qui donne
son acceptation traduit un accord de volontés. Mais cet accord ne peut être qualifié de contrat
eu égard à son caractère non obligatoire. Il s’agit d’accord au titre de rapports mondains non
créateur d’obligations.

Les actes de complaisance, qui peuvent être fondés sur l’amitié, relèvent en principe du
domaine du non-droit. Ainsi le transporteur bénévole, qui a seulement voulu rendre service à
un ami, n’a pas entendu conclure un contrat quand bien même l’ami transporté aurait participé
aux frais de voyage (voir l’arrêt n° 148 du 22 mars 1974), dans lequel la Cour d’appel
d’Abidjan a décidé que le passager blessé au cours d’un transport bénévole ne peut obtenir
réparation sur le fondement des règles relatives à la responsabilité contractuelle (article 1147
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du code civil), du fait qu’il n’existe pas de contrat entre le passager et le transporteur en cas de
transport bénévole.

12 – Les engagements d’honneur encore appelés gentleman’s agreement1 sont des accords
de volontés qui n’obligent pas juridiquement les auteurs parce que ceux-ci n’ont pas voulu
établir entre eux un rapport juridique. Ainsi sur le terrain des rapports amicaux ou familiaux,
la promesse d’un père à son fils de lui offrir un voyage en cas de succès à ses examens
constitue un engagement d’honneur dépourvu d’effets juridiques. Ces accords n’engagent les
parties que sur le plan de la conscience.

SECTION II : ACTES JURIDIQUES UNILATERAUX ET CONTRATS.

Le contrat est un acte juridique conventionnel c'est-à-dire que le contrat résulte de la


manifestation ou rencontre de volontés de deux ou plusieurs personnes. Le contrat se
distingue donc des actes juridiques unilatéraux voire même des actes unilatéraux collectifs.

§1. LES ACTES JURIDIQUES UNILATERAUX.

Les actes juridiques unilatéraux se caractérisent par leur diversité. On peut citer en
droit de la famille la reconnaissance de l’enfant naturel par son père ou par sa mère. En droit
des successions, le testament est l’exemple type de l’acte juridique unilatéral. En droit du
travail, l’acte de démission du salarié est un acte juridique unilatéral de même que la décision
unilatérale de l’employeur de licencier son employé.

Les actes juridiques unilatéraux précédemment cités créént des effets de droit sur
autorisation du législateur. Dans ces différents exemples, l’effet créateur d’obligations de ces
actes juridiques unilatéraux a pour source la loi et non l’acte lui-même. Aussi en dehors des
cas prévus par la loi, l’acte juridique unilatéral peut-il être une source autonome
d’obligations ?

Prenons l’exemple de la promesse de récompense : M. Kassekagnon a promis dans un


journal et sur internet d’offrir la somme de 2 millions à quiconque lui ramènera son caniche
Wizie qui s’est perdu à la Riviera Golf. Imaginons que M. Kouassi, qui a retrouvé le caniche à
Cocody, le ramène à son propriétaire. Informé le lendemain de l’existence de la promesse de
récompense, M. Kouassi exige le paiement par M. Kassekagnon de la somme de deux
millions. Ce dernier se rétracte.

En l’absence de dispositions légales en droit ivoirien, la volonté unilatérale de l’auteur


de la promesse ne peut être une source autonome d’obligations. Cette solution changera si la
jurisprudence ivoirienne, à l’instar de la jurisprudence française, s’inspire de la théorie de
l’engagement unilatéral pour sanctionner le non respect de l’acte juridique unilatéral par son
auteur.

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