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INTRODUCTION 


Section 1 : Les sources de la procédure civile


§1 : Les sources nationales
A/ La Constitution
1/ Parlement et le pouvoir réglementaire
2/ Les principes processuels
B/ Les textes législatifs et règlementaires
C/ La jurisprudence
D/ La doctrine
§2 : Les sources internationales
A/ Les grands textes
B/ Les règlements européens
C/ Les conventions internationales d’entraide judiciaire

Section 2 : La place et les effets des modes alternatifs de règlement des litiges
Sous-section 1 : L’arbitrage
Sous-section 2 : Les causes amiables des règlements des différends
§1 : Le retour en force des modes alternatifs du règlement des conflits
I/ La clause de conciliation obligatoire érigée en fin de non recevoir
A/ Le principe
B/ La mise en œuvre du principe 

II/ La tentative de résolution amiable érigée en préalable à l’assignation

§2 : Les outils dont disposent les parties au litige


I/ Les outils en dehors de toute instance
A/ La transaction
B/ La conciliation extrajudiciaire
C/ La médiation conventionnelle
D/ La convention de procédure participative
E/ Procédure aux fins de jugement
II/ Les outils dans une instance
A/ La conciliation
B/ La médiation judiciaire
C/ La convention participative portant sur la mise en état

Sous section 3 : Les effets des modes alternatifs des conflits
§1 : La confidentialité
§2 : La possibilité de saisir le juge tant qu'une procédure extra-judiciaire amiable est en court
§3 : L'exécution forcé de l'accord

Section 3 : Aperçu des tendances contemporaines de la procédure civile 


TITRE 1 : LES PRINCIPES DIRECTEURS DU PROCES CIVIL

CHAPITRE 1 : LES PRINCIPES PROPRES AU PROCES CIVIL


Section 1 : Le principe d’initiative et d’impulsion
§1 : Le pouvoir de direction des parties
§2 : Le pouvoir régulateur du juge

Section 2 : Le principe dispositif


§1 : Les parties et le principe dispositif
§2 : Le juge et le principe dispositif
A/ Présentation de l’article 12 CPC
B/ Interprétation de l’article 12 CPC

CHAPITRE 2 : LES PRINCIPES COMMUNS A TOUTES LES PROCEDURES


Section 1 : Le principe de la contradiction
§1 : Le respect du principe de la contradiction par les parties
§2 : Le respect du principe de la contradiction par le juge
§3 : L’expert et le principe du contradictoire

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Section 2 : Le principe de loyauté

TITRE 2 : L'ACTION EN JUSTICE DANS LE PROCES CIVIL

CHAPITRE 1 : LA NOTION D'ACTION EN JUSTICE


Section 1 : L’autonomie de l’action
§1 : L’action et le droit substantiel
A/ La relative autonomie de l’action
B/ Les éléments d’interdépendance

§2 : L’action et la demande en justice

Section 2 : La classification des actions en justice
Sous-section 1 : Actions réelles, personnelles et mixtes 

Sous-section 2 : Les actions immobilières et mobilières
Sous-section 3 : Les actions pétitoires et possessoires

CHAPITRE 2 : LA RECEVABILITE DE L'ACTION EN JUSTICE


Section 1 : La qualité et l’intérêt pour agir
§1 : Les actions banales
A/ Un intérêt juridique et légitime
B/ Un intérêt né et actuel
C/ Un intérêt direct et personnel
§2 : Les actions attitrées
A/ Le Ministère public

1/ Ministère public, partie principale
2/ Le ministère public, partie jointe
B/ L’action de groupe

Section 2 : L’autorité de la chose jugée


A/ Les jugements assortis de l’autorité de chose jugée
B/ La triple identité

§2 : La portée renouvelée de la chose jugée
A/ Le principe de la concentration des moyens
B/ Le pouvoir du juge : la fin de non recevoir

Section 3 : Les conditions de délais


§1 : Les délais de prescription et délais de forclusion : deux notions différentes
A/ Les délais de prescription
B/ Les délais de forclusion ou délais préfix
§2 : Des régimes différents mais néanmoins convergeant
A/ Des logiques initialement différentes
B/ Les convergences

CHAPITRE 3 : LA COMPETENCE
Section 1 : La juridiction compétente
Sous-section 1 : La détermination de la juridiction compétente
§1 : La compétence d'attribution
§2 : La compétence territoriale
Sous-section 2 : L'aménagement de la compétence
§1 : Les prorogations conventionnelles
§2 : Les prorogations légales
A) Les prorogations légales à l'occasion des moyens de défense
B) Prorogation légale par les incidents et les demandes incidentes
Sous-section 3 : La sanction des règles de compétence
Section 2 : Les différentes formes de l'action en justice
Sous-section 1 : Les demandes
§1 : La demande introductive d'instance
A/ Les formes de la demande
1/ L'assignation
2/ La requête conjointe

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3/ La déclaration au greffe
B/ Les effets de la demande introductive
§2 : Les demandes incidentes 

A/ La demande additionnelle

B/ La demande reconventionnelle

C/ L’intervention 

Sous-section 2: Les défenses
§1: Les exceptions de procédure
A/ Les exceptions dilatoires
B/ L'exception de litispendance et de connexité Articles 100 et suivants.
1/ La connexité
2/ La litispendance
§2: Les fins de non recevoir

TITRE 3 : LE PROCÈS CIVIL

CHAPITRE 1 : LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX DE LA PROCÉDURE


Section 1 : Les actes et les délais de procédure
§1: Les actes de procédure
A/ La diversité des actes de procédure
B/ La notification des actes de procédure
1/ La signification des actes de procédure
2/ La notification des actes en la forme ordinaire
3/ Les notifications entre avocat
C/ La sanction de l'inobservation des formes dans les actes de procédure
D/ La sanction des irrégularités de fond
§2 : Les délais de procédure

Section 2 : Les procédures types


§1 : La procédure contentieuse
§2 : La procédure gracieuse
§3 : La procédure en référé
A/ Le domaine de la procédure des référés dans le Code de procédure civile
B/ Le déroulement de la procédure de référé
C/ La décision de référé
§4 : La procédure sur requête

CHAPITRE 2 : L'INSTANCE
Section 1 : Le déroulement normal de l'instance
Sous-section 1 : L'introduction de l'instance
§1 : Les modes d'introduction de l'instance
§2 : Les effets de l'introduction de l'instance
Sous-section 2 : L'instruction de l'affaire
§1 : L'instruction contradictoire
§2 : L'instruction par défaut
A/ Le défaut de comparution
B/ Le défaut faute d'accomplir un acte de procédure

Sous-section 3 : Les débats et le délibéré
§1 : Les dispositions générales
A/ La composition de la formation de jugement
B/ La publicité des débats
C/ La police de l'audience
D/ L'ordre de parole
E/ Un régime particulier des nullités liées aux débats
§2 : Les dispositions particulières au débat dans les procédures particulières
§3 : Le délibéré
Sous-section 4 : Le jugement
§1 : La diversité des jugements
A/ Jugement sur le fond et d'avant dire droit
1/ Le jugement sur fond

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2/ Le jugement avant dire droit
3/ Les jugements mixtes
B/ La distinction entre jugement ordinaire, le jugement de donnée acte et le jugement
d'homologation d'accord
C/ La distinction entre jugement contentieux ou gracieux
§2 : La forme des jugements et leurs nullités
§3 : Les effets du jugement
A/ Le dessaisissement du juge

B/ L'autorité de la chose jugée
1/ A l’égard des parties
2/ A l’égard des tiers 

C/ L'effet déclaratif ou constitutif du jugement
§4 : L'exécution des jugements 

A/ La notification du jugement
1/ Les modalités de la notification 

2/ Les destinataires de la notification

3/ Les délais
B/ L'exécution provisoire du jugement
1/ L'exécution provisoire : la notion
2/ Les limites à l'exécution provisoire
C/ Les frais de justice
1/ La taxe : droit affecté au fond d’indemnisation de la profession d’avouée près les
cours d’appel
2/ Les dépens
3/ Les frais irrépétibles ou « l'article 700 »
Section 2 : Les incidents de procès
Sous-Section 1 : Les incidents relatifs aux personnels judiciaires et à la sécurité publique
§1 : L'abstention
§2 : La récusation
§3 : Le renvoi pour cause de sûreté publique
Sous-Section 2 : Les incidents relatifs à la preuve
§1 : Les incidents relatifs aux pièces et documents
A/ La production forcée de documents
B/ La communication des pièces
C/ Les incidents liés à l'origine et la sincérité des preuves littérales
1/ La contestation des actes sous-seing privé
a) La vérification d'écriture
b) Le faux en écriture privée
2/ La contestation des actes authentiques

§2 : Les incidents relatifs aux mesures d'instruction


A) Les règles générales
1/ Le prononcé des mesures d'instruction
2/ L'exécution des mesures d'instruction
3/ Les conséquences de la mesure d'instruction
B/ Les différentes mesures d'instruction
1/ La comparution personnelle des parties
2/ Les vérifications personnelles du juge
3/ Les déclarations des tiers
4/ Les mesures d'instruction exécutées par un technicien
Sous-Section 3 : Les incidents d'instance
§1 : La suspension et l'interruption de l'instance
A/ La suspension de l'instance
B/ L'interruption de l'instance
1/ Les causes d'interruption automatiques
2/ Les causes d'interruption non automatiques
§2 : L'extinction de l'instance
A/ L'extinction de l'instance à titre accessoire par rapport à l’action
B/ L'extinction de l'instance à titre principal
1/ La péremption d'instance

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2/ Le désistement d'instance
3/ La caducité

CHAPITRE 3 : LES MODELES DE PROCEDURE


Section 1 : La procédure de droit commun devant le TGI
§1 : L'introduction d'instance
§2 : La mise en état
A/ Le renvoi à l'audience
B/ L’instruction devant le J.M.E : le circuit long
1/ Les pouvoirs du J.M.E
2/ Les décisions du JME
3/ Les recours contre les décisions du JME
C/ La clôture de l’instruction et les débats
1/ La clôture de l'instruction
2/ Les débats
Section 2 : Les procédures devant les juridictions d'exceptions
Sous-section 1 : La procédure ordinaire devant le Tribunal d’instance
A/ La procédure ordinaire
1/ La procédure à fin de conciliation
2/ L’assignation à toutes fins
3/ La présentation volontaire des parties
4/ La déclaration au greffe
B/ Le déroulement de l’instance : les débats

Sous section 2 : La procédure devant le Tribunal de commerce


§1 : L’introduction de l’instance
§2 : Le déroulement de l’instance

CHAPITRE 4 : LES VOIES DE RECOURS


Section 1 : L’appel
§1 : Les conditions de l'appel
A/ Décisions susceptibles d’appel
B/ Les parties à l'instance d'appel 

C/ Les conditions de délais
§2 : Les procédures d’appel
A/ La procédure avec représentation obligatoire

1/ L'introduction d'instance / déclaration d’appel
2/ Les délais pour conclure
3/ Les compétences exclusives du C.M.E
B/ La procédure sans représentation obligatoire
§3 : Les effets de l’appel
A/ L’effet suspensif
B/ Effet dévolutif de l’appel
C/ Le pouvoir d’évocation
Section 2 : L’opposition
Section 3 : Les voies de recours extraordinaire
§1 : La tierce opposition
§2 : La révision
§3 : Le pourvoi
A/ L’ouverture du pourvoi en cassation
1/ Les moyens de la Cour de cassation
2/ Les conséquences de la cassation
B/ La procédure devant la Cour de cassation

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INTRODUCTION
Section 1 : Les sources de la procédure civile
§1 : Les sources nationales
A/ La Constitution
1/ Parlement et le pouvoir réglementaire
Tout ce qui relève du statut des magistrats de l’ordre judiciaire appartient au domaine de la loi et
notamment au domaine de la loi organique. Le projet de réforme de la justice est doublé d’un projet de
loi organique. La loi va concerner la création des nouveaux ordres de juridiction (article 34 de la
Constitution) et cette notion est largement entendu par les juges constitutionnels et administratifs.
Le parlement ne fixe que les règles constitutives, les règles d’organisation judiciaire et d’administration
interne des juridictions relèvent du domaine règlementaire tout comme les règles de procédure civile.
Dans le Code de procédure civile , les règles relèvent de décret. Si on regarde le Code de l’organisation
judiciaire il y aune partie règlementaire et législative comme en procédure civile d’exécution.

2/ Les principes processuels


Il y a une constitutionnalisation de ces principes même si la Constitution est silencieuse face à ces
questions. Il faut donc regarder la jurisprudence du Conseil constitutionnel et notamment les juridictions
administratives. Ce droit processuel s’est forgé au fil de la jurisprudence du conseil constitutionnel et un
auteur disait que cela s’est fait « par touche successive et sans cohérence apparente». On a des décisions
notamment en droit de la défense, sur les principes d’indépendance et impartialité, le Conseil est même
venu affirmer un droit au recours et une jurisprudence est venue évoquer les exigences d’un procès
équitable : décision du 20 janvier 2005 qui pose un principe autonome du procès équitable garanti par
l’article 16 de la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789.
Cela permet d’assoir la valeur de principe et écarter des dispositions dans le cadre des contrôles a priori
et des QPC.

B/ Les textes législatifs et règlementaires


La procédure civile relève essentiellement du domaine règlementaire en application des articles 34 et 37
de la Constitution. Les principales réformes de procédure civile ont donc lieu par décret ce qui est à
l’origine de la souffrance de la procédure civile et de l’agacement des avocats.
Il appartient au Conseil d’Etat d’apprécier la légalité des décrets. La procédure civile a fait l’objet d’une
codification.
La première codification date de l’époque Napoléonienne en 1808 (peut après le Code civil) où le Code
de procédure civile a été adopté. Ce code a été jugé comme incomplet donc dans la deuxième partie du
XXe siècle, il y a eu une nouvelle codification faite par une série de réforme ayant donné lieu à différents
décrets publiés ente 1970 et 1975 et le travail a été achevé par un décret de codification le 5 décembre
1975.
La cohérence du Code d’origine est mis à mal avec les réformes successives.
Dans le code de 1975 y avait deux Livres : Livre I « les dispositions communes à toutes les juridictions » /
Livre II « dispositions particulières à chaque juridiction ».
Ce code a été complété en 1981 par deux nouveau livres : Livre III « dispositions particulières à certaines
matières » / Livre IV « l’arbitrage ». Puis un Livre V « la résolution amiable des différends » est apparu. Il
devait y avoir un livre sur les voies d’exécution mais n’a jamais vu le jour car un Code des procédures
civiles d’exécution a été créer spécialement pour la matière. Cette codification est à droit constant qui
date de 2011 et 2012 qui a été faite à partir de plusieurs textes dont la loi du 9 juillet 1991 portant
réforme des procédures civiles d’exécution et son décret d’application. Puis la réforme de la saisie
immobilière a été rajouté au début des années 2000 puis ont été rajouté les dispositions relatives à
l’expulsion par exemple. Les voies d’exécution vont être modifiées notamment avec la procédure devant
de JEX, ou quant à la procédure dématérialisée

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Le code de l’organisation judiciaire est important en procédure civile notamment pour les délais, la
compétence de tel ou tel juge, ...Le Code civil est également important.
Le Code de l’organisation judiciaire est crée en 1978 et contient des dispositions relatives à l’organisation,
la compétence et le fonctionnement des juridictions. L’une de ses particularités est d’avoir été refondu en
2006 : nouvelle numérotation.
On trouve des règles de procédure dans d’autres codes : civil, travail, consommation, dans les lois (cas de
référé par exemple). Il y a aussi les textes qui règlementent les différentes professions juridiques qui ne
sont pas codifiés. La question de l’aide juridictionnelle se retrouve aussi dans la loi.
Ces règles de procédure civile ont une double caractéristique :
• -   C’est un droit très formaliste avec des exigences souvent imposées sous peine de sanction
(nullité, irrecevabilité, caducité, ...). Le formalisme est un gage de qualité, donne une certaine
sécurité juridique. La forme est au service du justiciable, de la qualité du procès 


• -  Les règles sont impératives, la majorité des règles sont d’ordre public de protection d’une partie
par exemple (cas du contentieux de la famille), l’ordre public de direction (pour l’intérêt général), les
règles sont pour l’essentiel dans le Code de procédure civile avec plusieurs principes, un dans la
première partie du Code « Chapitre 1 : les principes directeurs du procès », on a aussi tous les
principes du procès équitable et ces principes viennent soit combler un vide juridique ou peuvent «
éclairer » l’interprétation des textes techniques.

C/ La jurisprudence
La deuxième chambre civile et la chambre spécialisée en matière de procédure apportent de la matière
en procédure civile. Mais les chambres mixtes et assemblées plénières sont également très compétentes
en la matière.
Les avis sont très importants car il y a beaucoup de réformes et les avis interviennent sur ces réformes,
cela évite d’attendre les réformes. Depuis la loi du 18 novembre 2016 on a des avis rendus non seulement
par des chambres spécialisées mais il peut y avoir des avis rendus par une formation mixte et par une
formation plénière. L’avis ne va lier ni le juge, ni la Cour de cassation mais en principe, les avis ont des
incidences.
Le Conseil d’Etat peut intervenir en procédure civile car comme la plupart des règles sont règlementaires,
leur légalité peut être contestée devant le Conseil d’Etat. C’est ainsi que le Conseil d’Etat avait, en 1979,
annulé à la demande d’un avocat l’alinéa 3 du Code de procédure civile qui disposait que « le juge peut
relever d’office les moyens de droit ». Cette disposition a été indirectement rétablie par l’article 16 qui
indique que le juge qui relève un moyen de droit doit respecter le principe du contradictoire.
D/ La doctrine
Il y a de la doctrine publiciste avec Dugui et Hauriou mais aussi venant de Vizvioz ou Motulski ou encore
Cornu et Foyer (dernière édition de 1996).
Il y a eu un grand rapport sur la justice : rapport Magendi « qualité et sévérité de la justice » il faut juger
vite, moins cher, et juger bien. Il y a eu le rapport Gayet sur l’open data.

§2 : Les sources internationales


A/ Les grands textes
Pacte des Nations unis relatif aux droits civiles avec l’article 14 qui consacre le droit au procès équitable. Il
y a aussi la convention de New York du 26 janvier 1990 qui consacre les droits de l’enfant.
On retrouve aussi et surtout l’article 6 §1 de la convention Européenne des Droits de l’Homme et l’article
47 de la Charte européenne des droits de l’Homme.
Article 6 §1 de la C.E.D.H
Article relatif au procès équitable et peut être invoqué devant les juridictions internes, c qui est
obligatoire quand on veut saisir la Cour E.D.H. Cet article a modifié plusieurs éléments dans notre
système judiciaire français. Cette idée se retrouve à l’article L452-1 du Code de l’organisation judiciaire

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avec la procédure de réexamen. Il y a une Cour de réexamen composé de 13 magistrats de la Cour de
cassation.
Aux articles 1031-8 et suivants du Code de procédure civile on y retrouve cette procédure. Article 47
de la Charte européenne des droits de l’Homme
Article relatif au droit à un recours effectif et à accéder à un tribunal impartial. La charte a été adopté en
2000 et donne des droits fondamentaux au procès. Le domaine d’application de ce texte est flou et une
série d’arrêt avec comme départ deux arrêts du 26 février 2013 : toutes les personnes dont les droits sont
garantis par le droit de l’Union, donc on se pose la question de l’applicabilité de la charge au regard « de
la mise en œuvre nationale du droit de l’Union », cette Charte ne s’applique que quand on met en œuvre
le droit de l’Union.

B/ Les règlements européens


Plusieurs règlements européens concernent des concernent des questions de procédure mais ne
s’appliquent qu’aux affaires transfrontières. Le règlement 2015/2012 « Bruxelles bis » est important en
matière de procédure civile.

C/ Les conventions internationales d’entraide judiciaire


Les conventions ont un rôle important mais sont là pour assurer le règlement de conflit comportant un
élément d’extranéité. On en trouve beaucoup en matière pénale mais moins en civil : convention de
décembre 1999 entre France et Brésil en matière civile.
Les traités internationaux peuvent jouer aussi un rôle en la matière. 


Section 2 : La place et les effets des modes alternatifs de règlement des


litiges
« alternatif » au traitement du litige par le juge, à la solution imposé du litige par le juge. On distingue
l’arbitrage des modes amiables. Dans l’arbitrage c’est un juge privé qui vient trancher le litige, c’est un
procès privé alors que dans les autres modes alternatifs c’est plutôt des modes amiables.

Sous-section 1 : L’arbitrage
L’arbitrage se retrouve dans le Code civil et le code de procédure civil. Une réforme du 18 novembre
2016 sur le Code civil a étendu le champs de l’arbitrage : on peut anticiper un litige en disant que on
passera par l’arbitrage, dans ce cas on parle de « clause compromissoire » mais l’arbitrage peut intervenir
en court de litige : on parle du compromis. Quand on passe par le compromis, les parties vont peser les
avantages et les inconvénient de l’arbitrage. Alors que dans la phase antérieure, on peut faire moins
attention. La clause compromissoire doit être acceptée par la partie à laquelle on l’oppose.
Lorsque l’une des parties n’a pas contracté dans le case de sn activité professionnelle, la clause ne peut
pas lui être opposée donc cette clause est réservée à l’activité professionnelle. L’article 2059 du Code
civil dispose à cet égard que « toute personnes peuvent compromettre sur les droits dont elles ont la
libre disposition ».
Le Code de procédure civile traite de l’arbitrage dans un livre qui regroupe deux titres relevant des
différents arbitrages : interne ou international. L’arbitrage interne est le plus important : articles
1442 à 1503 Code procédure civile. On y trouve des articles relatifs à la convention d’arbitrage, à la
compétence du tribunal, à l’instance arbitrale, la sentence arbitrale, l’exequatur quand il y a un litige relatif
à des décisions étrangère, on y trouve aussi les dispositions sur les voies de recours.

Sous-section 2 : Les causes amiables des règlements des différends


Cela reflète l’idée qu’« une mauvaise transaction vaut mieux qu’un bon procès » « accord vaut que plaide
». Au vu de l’histoire de ka procédure française, la conciliation était très présente dans le nouveau Code et

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avant une conciliation était obligatoire devant le TI. Mais aujourd’hui ces modes amiable reviennent en
procédure depuis les années 80.
Il existe un flottement de la terminologie des « modes alternatifs » et on assiste « à une diversité qui confi
le désordre que l’on retrouve tant dans les législatives internes qu’européennes ». En droit français on
utilise la technique du mille-feuille » on rajoute plusieurs couches à ce système.
Ordonnance du 16 novembre 2011 qui transpose la directive 2008 : « la médiation s’entend comme tout
processus structurel (...) par lequel deux parties s’entendent grâce à un tiers (...) ». La médiation c’est
payant donc il faut de la structure, à l’inverse de la conciliation qui est gratuite. 


§1 : Le retour en force des modes alternatifs du règlement des conflits


Deux tendances : clause de conciliation obligatoire érigée en cas de non de non recevoir et la tentative
de résolution amiable érigée en préalable à l’assignation.

I/ La clause de conciliation obligatoire érigée en fin de non recevoir


A/ Le principe
Arrêt de principe : Ch mixte, 14 févier 2003 qui a fait de la clause de conciliation obligatoire une fin de
non recevoir. C'est un contrat où les parties indiquent que si elles ont un litige entre eux, elles s’engagent
de régler ce litige à l'amiable « licite, la clause d'un contrat institut une procédure de conciliation
obligatoire et préalable de la saisine du juge dont la mise en œuvre suspend jusqu'à son issue le cours de
la prescription , constitue une fin de non recevoir qui s'impose au juge les parties l’invoquent ». Cela
permet d'alléguer la charge des tribunaux. Dans ce cas, le juge prononce la fin de non recevoir : il
n’examine pas l’affaire.

B/ La mise en œuvre du principe


Quand elle est mise en œuvre, une telle clause produit un effet suspensif du court de la prescription. Il a
été admis dans un arrêt du 22 février 2005 de la chambre commercial que la clause de conciliation peut
être invoquée pour la première fois en cause d’appel.
Ch mix, 12 décembre 2014 : le défaut de mise en œuvre de la procédure tendant à un règlement amiable
n’est pas susceptible d’être régularisé par la mise en œuvre de la clause en court d’instance.
Pour constituer une fin de non recevoir, la clause de conciliation doit elle être précise ? Dans un premier
temps, un arrêt de chambre commerciale du 29 avril 2014 a jugé que la clause d’un contrat prévoyant une
tentative de règlement amiable non assortie de conditions particulières de mise en œuvre ne constitue
pas une procédure de conciliation obligatoire préalable à la saisine du juge dont le non respect
caractérise une fin de non recevoir s’imposant à celui-ci.
e
Mais un arrêt de 3 chambre civile de mai 2016 est plus souple en jugeant que e moyen tiré du défaut de
mise en œuvre d’une clause instituant une procédure de conciliation obligatoire préalable à la saisine du
juge, même non assorti de précision sur les modalité de mise en œuvre constitue une fin de non recevoir.
Cela a été confirmé dans un arrêt du 30 mai 2018 qui pose la question de savoir si la fin de non recevoir
pouvait jouer en présence d’une demande reconventionnelle. Globalement, la tendance est de aire jouer
ces clauses pour les ériger en fin de non recevoir et renvoyer les parties vers l’amiable. 


II/ La tentative de résolution amiable érigée en préalable à l’assignation


Ici les parties sont incitées à ne pas saisir le juge en premier lieu, il faut commencer à s’arranger à
l’amiable. Cette tendance a commencé à se faire avec le décret du 11 mars 2015 qui rajoute un alinéa
dans l’article 56 du Code de procédure civile sur l’assignation « (...) en vue de parvenir à une résolution
amiable au litige ».
Il n’y a pas de sanction pour le moment en cas de non respect de l’article mais le projet de loi de la
programmation de la justice adopté en seconde lecture de l’Assemblée nationale le 23 janvier 2019
prévoit l’extension de l’amiable aux petits litiges et aux conflits relatifs au voisinage.

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On retrouve cette idée dans la loi du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice en son article 4
qui indiquant « à peine d’irrecevabilité que le juge peut prononcer d’office, la saisine du TI par déclaration
au greffe doit être précédé d’une tentative de conciliation menée par un conciliateur de justice sauf si une
des parties au moins sollicite l’homologation d’un accord, si les parties justifient d’autres diligences
entreprises en vu de la résolution de leur litige, si l’absence de recours à la conciliation est justifié par un
motif légitime ».
Cette idée se retrouve à l’article 2 du projet de réforme actuel. La Cour européenne dans une décision
du 24 octobre 2017 a considéré que l’obligation légale de tenter une médiation préalable poursuit un but
légitime, désengorger le rôle des tribunaux et améliorer le fonctionnement de la justice. Elle préserve les
droits des justiciables car l’accès au juge est protégé et l’accord de médiation est conforme à leurs
intérêts. Par conséquent, l’obligation de passer par la conciliation avant le juge a été jugé comme ne
portant pas atteinte à l’article 6 de la Constitution.
CJUE, 14 juin 2017 C75/16 : la directive relative aux règlements extra-judiciaires de litiges de
consommation n’interdit pas aux législations nationales d’imposer une conciliation obligatoire aux
consommateurs avant de saisir le juge à la condition que le consommateur puisse le libérer du processus
librement et que la représentation par avocat ne soit pas obligatoire. 


§2 : Les outils dont disposent les parties au litige


Le Code de procédure civile en donne les principaux et laisse apparaître un clivage entre les modes
alternatifs et amiables mis en place en dehors de toute procédure judiciaire et ceux mis en œuvre à
l’occasion de celle-ci. Ce clivage apparaît dans la structure du Code : articles 1530 et suivants Code de
procédure civile.
Au début du Code on est dans la conciliation et médiation judicaire et à la fin du code on tombe dans
l’extrajudiciaire. Il existe d’autres outils comme la transaction et la convention de procédure participe qui
se trouvent dans le Code civil et code de procédure civile.

I/ Les outils en dehors de toute instance


A/ La transaction
Le Code civil évoque la transaction qui est un mode traditionnel règlement amiable du litige et se
caractérise par le fait qu’elle ne fait pas intervenir un tiers. Les parties s’entendent entre eux et
uniquement eux. Elle se trouve dans deux code car il s’agit d’un contrat : article 2044 du Code civil «
contrat par lequel les parties par des concessions réciproques terminent une contestation née ou
préviennent une contestation à naître. Ce contrat doit être rédigé par écrit ». Il faut donc faire attention
aux concessions réciproques pour caractériser au yeux du juge la transaction. Cette condition peut être
écarter dans certains domaines comme avec les accidents de la circulation.
Dans le Code de procédure civile elle se retrouve à l’article 1567 qui prévoit que « la transaction peut
être soumise au juge compétent pour homologation. Le juge est saisie par la partie la plus diligente ou
les deux parties. Le juge compétent est celui qui aurai été compétent pour connaître du contentieux dans
la matière considérée». Elle peut jouer dans presque tous les litiges mais il y a un droit spécial en droit du
travail.

B/ La conciliation extrajudiciaire
Ces modes sont abordés dans le code mais il distingue la situation mise avant la saisine du juge ou
pendant le procès (Livre I « dispositions communes à toutes les juridictions »).
La conciliation extrajudiciaire se dit aussi « conciliation conventionnelle ». Le principe est fixé à l’article
1528 du C.P.C qui dispose que « Les parties à un différend peuvent, à leur initiative et dans les conditions
prévues par le présent livre, tenter de le résoudre de façon amiable avec l'assistance d'un médiateur, d'un
conciliateur de justice ou, dans le cadre d'une procédure participative, de leurs avocats ».
Le champs d’application est indiqué à l’article 1529 du C.P.C. Le C.P.C. donne une définition de la notion
commune à la médiation : article 1530 du C.P.C « tout processus structuré par lequel deux ou plusieurs

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parties tentent de parvenir à un accord en dehors de toute procédure judiciaire en vue de la résolution
amiable de leur différend avec l’aide d’un tiers choisi par elles qui accomplit sa mission avec impartialité,
compétence et diligence ».
Le texte vise aussi le principe de confidentialité dans la conciliation et la médiation mais pas dans la
procédure participative.
On observe que cette définition est floue pour distinguer la conciliation et la médiation. En réalité, la
distinction est compliquée car il y a plusieurs définitions, plusieurs terminologies. La médiation est plus
structurée et le médiateur est payé : telle est la différence.
La conciliation, aux articles 536 et suivants, fait référence à un conciliateur de justice, il est donc lié à
l’institution judiciaire.
Projet réforme de la Justice : le passage à ce type de procédure sera organisé et la conciliation sera
organisée.
Le conciliateur est institué par le décret du 20 mars 1978, il peut être saisi sans forme et est soumis à
plusieurs régimes : droit à accompagnement, peut se rendre sur les lieux, peut entendre toute personne
dont l’audition lui parait utile sous réserve de son accord, peut s’enjoindre le concours d’un autre
conciliateur de justice (accord des parties sera signé par les deux), ...
La conciliation n’a pas de force exécutoire tant qu’elle n’est pas passée devant le juge.
Articles 1540 C.P.C : « En cas de conciliation, même partielle, il peut être établi un constat d'accord signé
par les parties et le conciliateur de justice. La conciliation peut également être consignée dans un constat
signé par le conciliateur et une ou plusieurs des parties lorsque l'une ou plusieurs d'entre elles ont
formalisé les termes de l'accord auquel elles consentent dans un acte signé par elles et établi hors la
présence du conciliateur de justice ; il incombe alors à ce dernier de viser l'acte dans le constat et de
l'annexer à celui-ci. »
L’homologation est prévue à l’article 1541 et a pour objectif de donner force exécutoire au contrat. 


C/ La médiation conventionnelle
Articles 1532 et suivants C.P.C.
C’est une procédure plus structurée et plus lourde. Le médiateur peut être une personne physique ou
morale.
Garantie que le médiateur doit remplir : article 1533 CPC. Il doit bénéficier d’une qualification.
L’accord obtenu a force obligatoire mais ne vaut pas titre exécutoire, pour cela, il faudra passer par
l’homologation. La médiation est un droit pour le consommateur. Dans le Code de la consommation tout
un chapitre sur la médiation est prévu aux articles L612-1 et suivants : « Tout consommateur a le droit de
recourir gratuitement à un médiateur de la consommation en vue de la résolution amiable du litige qui
l'oppose à un professionnel. A cet effet, le professionnel garantit au consommateur le recours effectif à un
dispositif de médiation de la consommation. Le professionnel peut mettre en place son propre dispositif
de médiation de la consommation ou proposer au consommateur le recours à tout autre médiateur de la
consommation répondant aux exigences du présent titre.
Lorsqu'il existe un médiateur de la consommation dont la compétence s'étend à l'ensemble des
entreprises d'un domaine d'activité économique dont il relève, le professionnel permet toujours au
consommateur d'y recourir.

Les modalités selon lesquelles le processus de médiation est mis en œuvre sont précisées par décret en
Conseil d’État. ».
Le consommateur peut y recourir quand il veut :article L112-4 du Code de la consommation. On est sur
un droit dérogatoire.

Exemple : « medicys », plateforme nationale de médiation mise en place par la Chambre nationale des
huissiers de justice où ils proposent la médiation aux professionnels.

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D/ La convention de procédure participative
C’est une procédure récente en droit civil. Cette convention a un pied dans le Code civil et dans le Code
de procédure civile : Titre II C.P.C « la procédure participative » / articles 1542 et suivants C.P.C + 2062
à 2067 du Code civil.
La convention de procédure participative est une convention par laquelle les parties à un différend
s’engagent à œuvrer conjointement et de bonne foi à la résolution amiable de leur différend ou à la mise
en état de leur litige : dernier élément ajouté par la réforme de 2016.
Cette convention est conclue pour une durée déterminée.
Avant 2016, on pouvait faire cette convention avant la saisie de la juridiction alors que maintenant elle
peut être conclue une fois le juge saisi.
La convention obéit à un certain formalisme et doit notamment être passer par écrit sous peine de nullité
avec des mentions obligatoires.
Toute personne assistée de son avocat peut conclure une convention de procédure participative sur les
droits dont a la libre disposition : donc l’intervention des avocats est spéciale à cette procédure. Depuis
les années 80, les juridictions sont encombrées donc l’amiable est mis en avant. Les avocats ne poussaient
pas les clients vers l’amiable car cela n’était pas avantageux pour eux d’où la réforme de l’aide
juridictionnelle et leur intervention dans la procédure participative.
Finalement, ça n’a pas bien marché donc en 2016 il a fallu lui donner une portée plus étendue en
instaurant la mise en état (quand les affaires doivent être expertisées avant d’être jugée). La mise en état
sera gérer par le juge de la mise en état et cela peut être long d’où le souhait de confier aux avocats le fait
de mettre l’affaire en étant avant le jugement.
La convention est soumise à l’homologation du juge : article 2066 Code civil.
Il est possible d’avoir recours à un technicien : article 1547 et suivants C.P.C.
Dans une procédure participative, il sera possible en utilisant les acte contresignés par avocats, constater
les faits qui ne l’auraient pas été dans la convention, déterminer les points de droit auxquels elles
entendent limiter le débat, convenir des modalités de communication de leurs écritures, recouvrir à un
technicien, désigner un conciliateur de justice ou un médiateur : article 1546-3 C.P.C.
La procédure participative se conclue soit par un accord amiable, soit sur aucun accord : article 1555
C.P.C : « La procédure conventionnelle s'éteint par :

1° L'arrivée du terme de la convention de procédure participative ;
2° La résiliation anticipée et par écrit de cette convention par les parties assistées de leurs avocats ;
3° La conclusion d'un accord mettant fin en totalité au différend ou au litige ou l'établissement d'un acte
constatant la persistance de tout ou partie de celui-ci.
Lorsqu'un accord au moins partiel a pu être conclu, il est constaté dans un écrit établi par les parties,
assistées de leurs avocats. Il énonce de manière détaillée les éléments ayant permis la conclusion de cet
accord ».
E/ Procédure aux fins de jugement
L’article 1556 du C.P.C dispose que : «A l'issue de la procédure conventionnelle et exception faite des
demandes en divorce ou en séparation de corps sur lesquelles il est statué conformément aux
dispositions de la section II du chapitre V du titre Ier du livre III, le juge peut être saisi de l'affaire ou celle-
ci être rétablie à la demande d'une des parties, selon le cas, pour homologuer l'accord des parties
mettant fin en totalité au différend ou au litige, pour homologuer un accord partiel des parties et statuer
sur la partie du litige persistant ou pour statuer sur l'entier litige.
La demande faite au juge par une partie, en application du premier alinéa de l'article 2065 du code civil,
pour qu'il statue sur le litige avant le terme de la convention, du fait de son inexécution par l'autre partie,
est formée, instruite et jugée conformément aux règles de procédure applicables devant ce juge»
L’accord a une force conventionnelle mais pas de force exécutoire.

II/ Les outils dans une instance


A/ La conciliation
Article 21 C.P.C = la conciliation « il entre dans la mission du juge de concilier les parties ».

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L’idée selon laquelle sortir d’un litige à l’amiable plutôt qu’en passant par le jugement est très connue et
est fortement utilisée.
De plus, l’article 127 du C.P.C vise la conciliation et la médiation judiciaire. L’article dispose que : «S'il n'est
pas justifié, lors de l'introduction de l'instance et conformément aux dispositions des articles 56 et 58, des
diligences entreprises en vue de parvenir à une résolution amiable de leur litige, le juge peut proposer
aux parties une mesure de conciliation ou de médiation.».
La conciliation prend du temps et le juge peut demander aux conciliateurs de prendre le relai pour
accélérer les procédures.
Projet de réforme de la Justice : le juge pourra enjoindre les parties une mesure de conciliation ou de
médiation.
L’article 128 C.P.C dispose que : « les parties peuvent se concilier, d’elles mêmes ou à l’initiative du juge
tout au long de l’instance ».
L’article 129 C.P.C poursuit en disposant que : «Les parties peuvent toujours demander au juge de
constater leur conciliation». On est pas encore dans l’obligation de conciliation, c’est un droit des parties.
L’article 129-1 C.P.C dispose que « Lorsque le juge, en vertu d'une disposition particulière, délègue sa
mission de conciliation, il désigne un conciliateur de justice à cet effet, fixe la durée de sa mission et
indique la date à laquelle l'affaire sera rappelée. La durée initiale de la mission ne peut excéder deux
mois. Elle peut être renouvelée »
L’article 129-2 C.P.C pose les conditions liées à la conciliation judiciaire : «Lorsque le juge, en vertu d'une
disposition particulière, délègue sa mission de conciliation, il désigne un conciliateur de justice à cet effet,
fixe la durée de sa mission et indique la date à laquelle l'affaire sera rappelée. La durée initiale de la
mission ne peut excéder trois mois. Cette mission peut être renouvelée une fois, pour une même durée, à
la demande du conciliateur».
Article 129-5 C.P.C : « Le conciliateur de justice tient le juge informé des difficultés qu'il rencontre dans
l'accomplissement de sa mission, ainsi que de la réussite ou de l'échec de la conciliation.
Le juge peut mettre fin à tout moment à la conciliation, à la demande d'une partie ou à l'initiative du
conciliateur. Il peut également y mettre fin d'office lorsque le bon déroulement de la conciliation apparaît
compromis. Le greffier en avise le conciliateur et les parties ».
Les décisions prises par le juge sont des mesures d’administration judiciaire (article 129-6 C.P.C). 


B/ La médiation judiciaire
Article 131-1 C.P.C : « Le juge saisi d'un litige peut, après avoir recueilli l'accord des parties, désigner
une tierce personne afin d'entendre les parties et de confronter leurs points de vue pour leur permettre
de trouver une solution au conflit qui les oppose ».
Il est possible d’avoir recours à la médiation en court de référé. La médiation peut porter sur tout ou partie
du litige.
S’agissant de la rémunération : 131-7 C.P.C.

Le médiateur n’a pas pouvoir d’instruction, il ne peut pas nommer des techniciens. Le médiateur
rend compte à la fin de sa mission. Si il y a un accord, on le soumet à l’homologation du juge. Article
131-14 C.P.C : question de la confidentialité.


C/ La convention participative portant sur la mise en état


Article 1564-1 C.P.C et suivants.


Quand la convention a permis une mise en état, le juge pourra utiliser celle-ci pour juger les points de
différence qui persistes et quand le litige persiste en totalité, l’affaire sera rétablie et reprendra le cours
normal et le juge statuera alors sur l’entier litige. 


Sous section 3 : Les effets des modes alternatifs des conflits


§1 : La confidentialité
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Le principe est la confidentialité des procédures amiables. Tout reste confidentiel, c'est ce qui est
réaffirmé par le CPC pour la conciliation et la médiation : article 21-3 de la loi du 8 février 1995 /
article 131-14 C.P.C (pour le médiateur).
Les choses sont différentes pour la procédure participative où le principe s’efface puisqu’il est admis que
les éléments utilisés par les parties et leur rapport établit par le technicien pourront ultérieurement être
produit en justice. Ceci révèle une évolution de ces modes alternatifs et une « américanisation » de la
procédure.
§2 : La possibilité de saisir le juge tant qu'une procédure extra-judiciaire
amiable est en court
Il s’agit d’une fin de non recevoir mais en cas d’urgence, il est possible de demander de mesures
provisoires et conservatoire au juge et en outre, la mise en œuvre de ces mesures aura un effet sur les
délais d’action (suspension du délai pour agir lors d’une conclusion de procédure participative.
§3 : L'exécution forcé de l'accord
Quand la procédure amiable débouche sur un accord mettant fin au litige, cet n’accord n’a pas en
principe en lui-même force exécutoire. Pour lui faire acquérir cette force exécutoire, il faut en principe le
faire homologuer par le juge.
L'article 1565 CPC dispose « l'accord auxquels sont parvenus les parties à une médiation, une
conciliation ou une procédure participative peut être soumis aux fins de le rendre exécutoire, à
l'homologation du juge compétent pour connaître du contentieux dans la matière considérée ».
Quel juge ?
Le juge ne peut pas en modifier les termes. Quand le juge refuse d’homologuer l’accord, sa décision peut
être l’objet d’un appel. Cet appel est formé par déclaration au greffe de la Cour d’appel et est jugé selon
la procédure gracieuse.
Si il homologue, cela donne force exécutoire à l’acte. Quelle est la portée de cette force exécutoire ? Que
fait le juge face à l’accord ? Arrêt du 1er février 2016 qui indique que l'acte par lequel le président du TGI
homologue une transaction n'est pas une ordonnance sur requête au sens de l'article 812 du CPC et ne
peut faire objet d'aucun recours.
En l’espèce, la demande d'homologation avait été faite sur la base du mandat des autres parties à la
transaction.
Est-ce que la décision de l’homologation est incontestable ? L’accord met fin au litige, c’est donc un
contrat. Le juge ne vas pas juger l’acte, il décide uniquement si l’acte est bon ou pas. L’accord est-il
assimilé à un jugement ou a-t-il une autorité moins forte ? Un arrêt de 2e chambre du 28 septembre 2017
qui a indiqué que l'homologation d'un accord transactionnel qui a pour seul effet de lui conférer force
exécutoire ne fait pas obstacle à une contestation de la validité de cet accord devant le juge de
l'exécution.
La Cour dit alors que c’est un contrat qui peut porter en lui une fragilité intrinsèque. 


Section 3 : Aperçu des tendances contemporaines de la procédure civile


La procédure civile est une matière en constant mouvement ces dernières années. C’est une matière
sensible car elle touche au fonctionnement des juridictions et il y a des enjeux financiers importants tant
du coté de l’équilibre économique des professions judiciaires que du coté de la justice pour les
justiciables (aide juridictionnelle, assurances juridiques), du coté de la chancellerie avec le coût du
fonctionnement de la justice pour l’État. Il y a aussi des enjeux en terme de droit et liberté fondamentaux
avec le procès équitable sous la surveillance de la Cour E.D.H qui met en avant le délai raisonnable.
Tout cela a conduit à des réformes rapprochées de la procédure civile, règles qui se font par décret. Il y a
aussi eu de grandes lois :suppression des avoués, procédure d’appel. La dernière grande loi date du 18
novembre 2016 « loi de modernisation de la Justice du XXIe siècle » de Mme TAUBIERA : divorce par
avocat, réorganisation du contentieux (transfert du contentieux de la sécurité sociale vers le TGI),
procédure devant la Cour de cassation car on confère à celle-ci le pouvoir de statuer au fond dans
certains cas, saisine pour avis, introduction de la procédure de réexamen des décisions judiciaires en

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matière civile après condamnation par la Cour E.D.H, favorise les règlements amiables (étendue de la
procédure participative).
Puis les décrets de 2017 ont touché à plusieurs pans de la procédure civile en prévoyant une révision des
régimes des exceptions de compétence, ont modifié la procédure d’appel instituant l’appel à bref délai, ...
De nouvelles réformes doivent arriver pour revoir les délais de procédure, open data des procédure de
justice avec le rapport Gayet, open data, étant un outils nécessaire au développement de l’intelligence
artificiel dans l’aide à la décision (justice prédictive), ce met aussi en place l’intelligence artificiel pour
donner les probabilités de réussite de l’instance mais il ne faut pas porter atteinte aux données
personnelles et vie privée des justiciables.
Loi de programmation et de réforme qui est en court : une partie de la loi concerne la procédure civile,
touche au droit de la famille, protection des majeurs, procédure administrative, procédure pénale en
grande partie. Coté procédure civile, l’objectif est de simplifier la procédure civile « Simplifier la
procédure civile » où un chapitre évoque une redéfinition du rôle des acteurs du procès en développant
la culture du règlement alternatif des différends (article 2 du Projet qui évoque la possibilité pour le juge
d’enjoindre une médiation dans presque tous les cas).
La loi évoque la possibilité pour les petits litiges et les conflits de voisinage, l’obligation de faire précéder
la saisine de la juridiction par une conciliation menée par un conciliateur de justice, une médiation ou une
procédure participative et ceci à peine d’irrecevabilité prononcée d’office par le juge : sanction très
violente. Quand l’affaire est formé par déclaration au greffe, le mode amiable est obligatoire en amont.
Exception pour l’homologation d’un accord amiable ou lorsqu’il n’y a pas de conciliateur de justice
disponible.
L’article 3 du projet est relatif au servie en ligne des modes alternatifs et évoque les service en ligne d’aide
à la saisine des juridictions. Ces dispositions de loi évoquent la protection des données personnels et
l’obligation de remplir leur mission avec impartialité, indépendance et diligence. L’Etat est en train de
déléguer une partie de ses fonctions à des acteurs privés.
Le projet prévoit l’extension de la représentation obligatoire notamment devant le JEX. Le projet va
repenser l’office des juges et veut alléger la charge des juges en transférant des pouvoirs des juges aux
notaires (en matière de possession d’état par exemple).
Le chapitre 2 du projet s’intitule « efficacité de la justice », le divorce va encore être modifié, la possibilité
devant le T.G.I d’avoir des procédures, avec l’accord des parties qui se dérouleraient sans audience. On
dématérialise les procédures d’injonction de payer en les confiant à des juridictions spécialisées.
Le titre VI « renforcer l’organisation des juridictions » avec un chapitre I « améliorer l’’efficacité en première
instance » :on regroupe TGI et TI au sein d’un seul tribunal =le tribunal judiciaire où il y a des procédures
écrites avec représentation obligatoire et orales sans représentation.
Il pourrait y avoir des chambres de proximités qui s’appelleront « tribunaux de proximité ». Au sein de ces
tribunaux il y aura le juge de la protection qui connaîtrait des tutelles, de l’absence, de l’expulsion, du
contrat louable de l’immeuble, du contentieux de la consommation, du surendettement.
On voit apparaître entre le Sénat et la première lecture à l’Assemblée nationale un chapitre bis « améliorer
l’efficacité des tribunaux en cas de crise » avec la possibilité de fonctionner avec ces magistrats
temporaires ou honoraires.
Un chapitre est lié aux Cour d’appel : il s’agirait à titre expérimental, pendant trois ans et sur quelques
e
régions de confier au 1 président et aux procureurs généraux des Cours le pouvoir de disposer de
fonction d’animation et coordination sur un ressorts s’étendant sur plusieurs Cour d’appel, cela a pour but
de déboucher sur un rapport. Cela a pour but de spécialiser les Cours d’appel et gagner du temps.

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TITRE 1 : LES PRINCIPES DIRECTEURS DU PROCES CIVIL
Les principes affirmés en début de code ont vocation à s’appliquer à tout type de contentieux. On y
trouve des principes propres au procès civil (le principe dispositif) et des principes communs à toutes les
procédures (principes du procès équitable).

CHAPITRE 1 : LES PRINCIPES PROPRES AU PROCES CIVIL


Section 1 : Le principe d’initiative et d’impulsion
Les parties ont la maîtrise du procès civil cela correspond aussi à la vision traditionnel correspondant au
clivage entre les procédures accusatoires et inquisitoires. Le procès civil est à l’origine bâti sur le modèle
accusatoire mais sa conception moderne a eu pour effet d’inclure des éléments du modèle inquisitoire.
Les nouveaux pouvoirs régulateurs conférés au juge sont pour l’essentiel lié au soucis de mettre en place
une justice plus effective. Ce principe doit s’apprécier à travers le pouvoir de direction confié aux parties
lequel est atténué par le pouvoir régulateur du juge.
Le juge est de plus en plus amené à intervenir notamment sur les délais de procédure.

§1 : Le pouvoir de direction des parties


Ce pouvoir découle de deux articles : 1 et 2 du C.P.C :
• Article 1 C.P.C «Seules les parties introduisent l'instance, hors les cas où la loi en dispose autrement.
Elles ont la liberté d'y mettre fin avant qu'elle ne s'éteigne par l'effet du jugement ou en vertu de la
loi »
• Article 2 C.P.C «les parties conduisent l’instance sous les charges qui leur incombe » = ce sont les
parties qui font avancer l’instance. 

Instance = procédure en elle-même devant la juridiction de première instance. 

Procès = regroupe la totalité, du début de l’instance aux recours. 

Les parties conduisent l’instance dans les formes et les délais requis. Le procès avant grâce aux
actes de procédure. Les délais sont de plus en plus fréquent en procédure et assortis de sanctions
de plus en plus importantes. 

Le non respect des charges imposées aux parties par le Code est assorti de sanctions : suspension
de l’instance (cas avec la radiation), extinction de l’instance (avec la péremption de l’instance),
caducité (cas de la citation par exemple), irrecevabilité qui peut porter sur certains éléments du
procès (de la demande, ou de conclusion), ... 


§2 : Le pouvoir régulateur du juge


Ce pouvoir régulateur se trouve dans l’art. 3 du C.P.C. Le juge a acquis les pouvoirs. Ces pouvoirs
résultent toujours de la loi et en pratique, certains seront mis en œuvre par les magistrats de la mise en
état. Lorsque le procès arrive devant la juridiction, il peut être parfois jugé immédiatement et parfois, il
faudra des échanges, nommer un expert, etc. Dans ce dernier cas, les parties vont s’appuyer sur les
moyens de fait et les moyens de droit. La charge de la preuve dans le procès civil repose sur les parties.
En réalité, l’évolution de la procédure civile a permis l’intervention du juge pour les aider en ordonnant
des mesures d’instruction, par exemple. Cette mise en état est devenue tellement importante que dans
les juridictions où il y a représentation obligatoire et devant le tribunal de commerce de nommer des
juges spécialisés pour aider les parties. Devant le TGI, c’est le juge de la mise en état. Devant la CA, le
conseiller de la mise en état intervient. Ces magistrats de la mise en état, au fil des réforme de la PC ont
eu des pouvoirs de plus en plus importants, ce qui a soulevé la question des recours contre leurs
décisions.
Il y a aussi des calendriers de procédure. L’article 764 CPC prévoit que « Le juge de la mise en état fixe,
au fur et à mesure, les délais nécessaires à l'instruction de l'affaire, eu égard à la nature, à l'urgence et à la
complexité de celle-ci, et après avoir provoqué l'avis des avocats.

Il peut accorder des prorogations de délai.
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Il peut, après avoir recueilli l'avis des avocats, fixer un calendrier de la mise en état.
Le calendrier comporte le nombre prévisible et la date des échanges de conclusions, la date de la clôture,
celle des débats et, par dérogation aux premier et deuxième alinéas de l'article 450, celle du prononcé
de la décision.
Les délais fixés dans le calendrier de la mise en état ne peuvent être prorogés qu'en cas de cause grave
et dûment justifiée.
Le juge peut également renvoyer l'affaire à une conférence ultérieure en vue de faciliter le règlement du
litige ».
→ Un avis est demandé mais pas un accord. Lorsqu’il y a un calendrier, si l’avocat laisse passer la date, le
juge peut renvoyer à une conférence. Pour les procédures orales, il n’y a pas de juge de la MEE mais si les
parties sont d’accord, elles peuvent fixer les délais de communication de prétention des moyens.

Section 2 : Le principe dispositif


C’est un principe propre à la procédure civile. Le Cornu le définit comme le « principe directeur du procès
civil en vertu duquel le juge doit se prononcer sur tout ce qui est demandé et seulement sur ce qui est
demandé (art. 5 C.P.C) ». Mais, il « désigne parfois l’autre principe directeur qui interdit au juge de fonder
sa décision sur des faits qui ne sont pas dans le débat (art. 7 C.P.C) ». Le juge ne peut pas trancher le litige
que les parties n’ont pas mis dans le débat.

§1 : Les parties et le principe dispositif


Traditionnellement, le point de départ est l’adage suivant : « aux parties les faits, au juge le droit ». Les
parties doivent amener les faits sur lesquels elles se fondent. Le cadre du litige est donc fixé par les
parties et selon l’art. 5 CPC, le juge doit se prononcer sur tout ce qui a été demandé et seulement sur
ce qui a été demandé. Autrement dit, on dit que le juge ne peut pas statuer ultra petita, c’est-à-dire
accorder un avantage qui ne lui est pas demandé. Il ne doit pas non plus statuer infra petita, il ne doit pas
omettre de statuer sur quelque chose qui lui a été demandé. Dans ce dernier cas, il y a un recours spécial
et le juge devra compléter sa décision.
Art. 7 CPC : dans l’alinéa 2, on trouve une référence aux faits advintis : ce sont des faits que les parties ont
mise dans le débat mais qu’elles n’ont pas expressément évoqué au soutien de leurs prétentions. Subtilité
: c’est quand même cette partie qui a mis le fait dans le débat, il se trouve dans une pièce.
Art. 8 CPC : le juge peut inviter les parties à fournir des explications de faits.
Quand on parle des faits, il faut évoquer la question de la preuve. Chaque partie doit prouver les faits
nécessaires à sa prétention en restant dans la légalité. Il s’agit de prouver conformément à la loi (art. 9
CPC). Est-ce que les règles de preuve sont des règles de droit substantielles ? Il y a une partie du droit de
la preuve dans le CPC et une autre partie dans le CC. Il y a aussi la réflexion sur la loyauté de la preuve.
« Le juge a le pouvoir d’ordonner d’office toutes les mesures légalement admissibles » (art. 10 CPC). Le
juge peut aider les parties et il peut même le faire d’office. Pour trancher le litige, le juge a besoin de
mesures qui coûtent chères. Le juge peut aider les parties dans l’établissement de la preuve.
Art. 11 CPC : si la partie refuse la mesure d’instruction, on ne lui impose pas par la force. Toutefois, on en
déduit qu’elle lui est défavorable.

§2 : Le juge et le principe dispositif


On retrouve le même adage. Selon l’approche classique du procès civil, la mission du juge devait se
cantonner à dire le droit, les faits relevant de la compétence exclusive des parties. Cette présentation
traditionnelle est en partie remise en cause par les évolutions de la procédure.
L’art. 56 C.P.C s’intéresse à l’assignation : « L'assignation contient à peine de nullité, outre les mentions
prescrites pour les actes d'huissier de justice :


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1° L'indication de la juridiction devant laquelle la demande est portée ;

2° L'objet de la demande avec un exposé des moyens en fait et en droit ;
3° L'indication des modalités de comparution devant la juridiction et la précision que, faute pour le
défendeur de comparaître, il s'expose à ce qu'un jugement soit rendu contre lui sur les seuls éléments
fournis par son adversaire ;
4° Le cas échéant, les mentions relatives à la désignation des immeubles exigées pour la publication au
fichier immobilier.

Elle comprend en outre l'indication des pièces sur lesquelles la demande est fondée. Ces pièces sont
énumérées sur un bordereau qui lui est annexé.
Sauf justification d'un motif légitime tenant à l'urgence ou à la matière considérée, en particulier
lorsqu'elle intéresse l'ordre public, l'assignation précise également les diligences entreprises en vue de
parvenir à une résolution amiable du litige.

Elle vaut conclusions ».
→ « Et en droit » ne date que de 1998 car au départ, on ne prenait en compte que les faits.

A) Présentation de l’article 12 CPC


Lorsque l’on parle du droit, on fait référence à l’article 12 CPC : modifié par un arrêt du CE de 1980 : « Le
juge tranche le litige conformément aux règles de droit qui lui sont applicables.

Il doit donner ou restituer leur exacte qualification aux faits et actes litigieux sans s'arrêter à la
dénomination que les parties en auraient proposée.
Toutefois, il ne peut changer la dénomination ou le fondement juridique lorsque les parties, en vertu d'un
accord exprès et pour les droits dont elles ont la libre disposition, l'ont lié par les qualifications et points
de droit auxquels elles entendent limiter le débat.

Le litige né, les parties peuvent aussi, dans les mêmes matières et sous la même condition, conférer au
juge mission de statuer comme amiable compositeur, sous réserve d'appel si elles n'y ont pas
spécialement renoncé ».
A l’origine, dans l’art. 12, il y avait un alinéa 3 qui disait que le juge pouvait relever d’office les moyens de
pur droit. Mais il a été annulé par le CE à la demande d’un rassemblement d’avocats.

B/ Interprétation de l’article 12 CPC


Est-ce que lorsque le juge trouve que les parties ont mal argumenté leurs demandes, est-ce qu’il doit
changer l’argumentation ? Le juge doit-il relever d’office un moyen de droit et statuer au regard d’un
fondement juridique non invoqué par les parties ? Est-ce que le juge doit aller au secours de la partie mal
représentée par son avocat ?
Pendant longtemps, il y avait des arguments pour et d’autres contre. Ass. plén., 21 Décembre 2007 a
donné la solution : mise à part les cas où la loi lui fait obligation de relever d’office un moyen de droit non
expressément invoqué par les parties, le juge n’est pas tenu de le faire.
Cas particuliers : la loi oblige le juge à relever d’office certains moyens de droit. Parfois, c’est une
législation spécifique qui lui impose. Un arrêt de ch. mixte du 7 Juillet 2017 a indiqué que le juge est tenu
d’appliquer d’office les règles d’ordre public issues du droit de l’UE. Le droit de la consommation fait
partie des règles que le juge peut relever d’office (R. 632-1 C. conso.).
Il faut aussi faire attention à la distinction entre le pouvoir du juge de rechercher des moyens de droit au
soutien des demandes des parties en changeant la dénomination ou le fondement juridique de leurs
demandes, de celle de savoir s’ils peuvent soulever tel ou tel moyen de procédure.
Art. 125 CPC : « les fins de non-recevoir doivent être relevées d'office lorsqu'elles ont un caractère
d'ordre public, notamment lorsqu'elles résultent de l'inobservation des délais dans lesquels doivent être
exercées les voies de recours ou de l'absence d'ouverture d'une voie de recours.
Le juge peut relever d'office la fin de non-recevoir tirée du défaut d'intérêt, du défaut de qualité ou de la
chose jugée ».

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Remarque : l’art. 7 ne s’applique pas à la matière gracieuse. En vertu de l’art. 26, le juge peut fonder sa
décision sur tous les faits y compris ceux quoi n’auraient pas été allégués par les parties, à la condition de
respecter le principe du contradictoire.

CHAPITRE 2 : LES PRINCIPES COMMUNS A TOUTES LES


PROCEDURES
Section 1 : Le principe de la contradiction
La section 6 du CPC s’intitule la contradiction. Ce principe correspond à une expression particulière des
droits de la défense que l’on retrouve au tout début du CPC.

§1 : Le respect du principe de la contradiction par les parties


Il apparait dans l’art. 14 CPC que « nulle partie ne peut être jugée sans avoir été entendue ou appelée ».
Autrement dit, l’adversaire doit être informé qu’un procès a été intenté contre lui. C’est la possibilité
pour ce dernier de faire valoir ses moyens de défense. Il va devoir disposer d’un délai minimum pour
préparer ses arguments. Pour que le principe de la contradiction s’applique, il faut être sûre que la partie
ne comparait pas par choix, malgré qu’elle ait été appelée. Il faut que la partie ait été correctement
appelée.
• Les jugements contradictoires : la partie a été appelée et s’est défendue. Le principe est respecté.
• Les jugements réputés contradictoires : c’est une fiction, c’est implicite. Le défendeur ne
comparait pas, on fait comme s’il avait comparu soit parce qu’il a la possibilité d’interjeter appel, soit
er
alors même que l’appel n’est pas possible (1 et dernier ressort), on va faire comme si c’était
contradictoire car on est sûr qu’il a été bien appelé.
• Les jugements par défaut : pas d’appel possible (opposition).

Art. 15 CPC représente l’expression du principe de la contradiction, il faut communiquer les
arguments à l’autre partie et lui laisser le temps d’agir. 


§2 : Le respect du principe de la contradiction par le juge


Ce principe s’applique aussi au juge qui doit, en toute circonstance, faire observer et observer lui- même
ce principe. Lorsqu’il soulève un moyen de pur droit ou requalifie, il faut qu’il informe les parties pour
qu’elles aient le temps de réagir (art. 16 CPC).
Com., 8 Novembre 2017, n°16-21.477 : le juge qui entend moduler d'office le montant de la clause
pénale convenu doit au préalable inviter les parties à présenter leurs observations sur ce point.

§3 : L’expert et le principe du contradictoire


L’expertise a un rôle de plus en plus important dans les procès. Pour la doctrine, elle se présente de plus
en plus comme une expérience autonome dans la résolution du litige, C’est une sorte de mise en état
déléguée permettant une « décantation des faits ».
Même si la conclusion de l’expert ne s’impose pas au juge, mais s’il n’a pas assez de connaissances
techniques, il doit se référer à l’expert. L’expert et le juge doivent être indépendants et impartiaux. On
exige le respect du principe de la contradiction.
Ch. mixte, 28 Septembre 2012 : deux arrêts traitant de :
– Expertise non judiciaire : si le juge pouvait se fonder sur cette expertise, il ne pouvait pas
exclusivement fonder sa décision sur celle-ci.
– Expertise judiciaire : l’expertise judiciaire qui avait été menée en violation du principe du contradictoire
n’était pas inopposable à la partie mais devait être attaqué par la voie des nullités de procédure imposant
la preuve d’un grief. Cette solution s’appuyait sur l’art. 175 CPC dans la partie sur l’administration de la
preuve.

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ème
3 civ., 29 Septembre 2016, n°15-16.342 : au visa de l’art. 16 CPC, concerne une expertise judiciaire
ordonnée dans le cadre d’un référé. Il fallait savoir si ce rapport était opposable à l’assureur qui n’avait pas
été appelé à l’expertise. L’assureur, même s’il n’a pas été appelée aux opérations d’expertises, ne pourra
pas, sauf fraude, faire écarter l’expertise.
ère
1 civ., 11 Juillet 2018, n°17-19.581 : sur la base du même visa que l’arrêt précédent, reprise de l’art. 16
CPC : « si un rapport d’expertise judiciaire n’est opposable à une partie que lorsqu’elle a été appelée ou
représentée au cours des opérations d’expertise, le juge ne peut cependant refuser de prendre en
considération ce rapport, dès lors qu’il a été régulièrement versé aux débats et soumis à la discussion
contradictoire des parties. Il lui appartient alors de rechercher s’il est corroboré par d’autres éléments de
preuve ».

Section 2 : Le principe de loyauté


La loyauté peut être présentée comme indispensable au déroulement de la procédure. Ce principe ne
figure pas dans les principes directeurs du procès civil. Pourtant, certains auteurs considèrent qu’il s’agit
d’un principe fondamental de la procédure (H. Motulsky : voyait dans ce principe une composante du
droit de la défense). Le doyen Guinchard le présente comme un principe fondamental de la procédure.
Une thèse de Mme Boursier en 2003 a été consacrée au principe de loyauté et la Cour de cassation a
utilisé le principe de loyauté dans ses visas. Les rapports Magendi proposaient d’inclure explicitement ce
principe processuel dans les principes directeurs de la procédure. Cette proposition a été reprise par le
rapport Guinchard.

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TITRE 2 : L'ACTION EN JUSTICE DANS LE PROCES CIVIL
CHAPITRE 1 : LA NOTION D'ACTION EN JUSTICE

C’est le pouvoir ou la faculté reconnue aux particuliers de s’adresser à la justice pour obtenir le respect de
leurs droits et de leurs intérêts légitimes. Au tout début du CPC, le titre 2 s’intitule « l’action » : c’est le
droit pour l’auteur d’une prétention d’être entendu sur le fond afin que le juge la dise bien ou mal-
fondée (art. 30 CPC). Lorsque l’action est irrecevable, on n’examine pas le fond.

Section 1 : L’autonomie de l’action


§1 : L’action et le droit substantiel
C’est le rapport entre le droit et l’action. En droit romain, l’action précédait le droit, le droit naissait de
l’action. C’est rapport s’est inversé au fil des siècles puisque l’on considère que le droit fait naître l’action.
CEDH, Golder, 1975 : art. 13 CPC, le doit fait naitre l’action.
Mais il y a toujours un rapport étroit entre le droit substantiel et l’action.

A/ La relative autonomie de l’action


Affirmer une autonomie de l’action revient à dire que le droit peut exister sans être assorti d’une
action. En effet, on considère que certains droits ne permettent pas d’exercer une action en justice, ce
sera le cas d’un droit de créance fondé sur une obligation naturelle. Certaines actions sont indépendantes
de tout droit comme les actions du ministère public lorsqu’il agit à titre principal, non pas dans un droit
subjectif dont il serait titulaire mais sur un droit d’ordre public.
Il faut distinguer action en justice et droit subjectif qui est l’objet du litige. Par exemple, l’action pourra
être déclarée recevable dans un premier temps, le juge examine la demande au fond. Elle peut alors être
recevable mais pas fondée car le droit subjectif invoqué ne permet pas d’obtenir gain de cause. On
trouve l’hypothèse inverse : le droit peut exister mais l’action peut être rejetée, fermée. Par exemple,
lorsqu’elle est forclose. Le rejet de l’action n’entraînera pas toujours la disparition du droit. C’est le cas par
exemple avec l’exception de nullité : par exemple, en matière de contrat, il y a une limitation.

B/ Les éléments d’interdépendance


Il y a une interdépendance forte entre l’action et le droit, l'existence de l'action peut dépendre
d'éléments liés au droit substantiel.
Exemple 1 : action de groupe, cette action ne peut être utilisée que dans des hypothèses particulières.
Exemple 2 : déterminer le délai dépend de la nature du droit ou du droit dépendra le choix du tribunal
compétent ou encore la nature du droit dépendra la recevabilité de l’action à travers la recherche du
titulaire de l’action.
Ce lien est le lien entre la nature du droit et les moyens d'exercice de mise en œuvre de l'action. On
touche alors à la question de la compétence du tribunal. Il y a aura un lien entre la nature du droit et la
recevabilité de l'action. C’est le droit qui permettra de déterminer les conditions de la recevabilité de
l’action.
C’est la nature du droit qui permet de savoir si :
• On est dans une action banale ou attitrée
• Le délai dans lequel l’action doit être exercée
•  Savoir quel est le tribunal compétent
Quel type d’action peut être exercé 

L’interdépendance est l’élément le plus important. 


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§2 : L’action et la demande en justice
Il convient de distinguer l’action de la demande en justice qui est l’acte de procédure qui sert de mode
d’expression à l’introduction de l’instance. L’action existe et se concrétise dans l’acte de procédure qui est
la demande (ex : assignation). C’est la demande qui va lier le juge et les parties et qui fait naître le lien
d’instance. Ce n’est qu’a posteriori que le juge constatera l’absence d’action car il n’y a pas d’intérêt à agir.
De même le rejet de la demande, l’extinction de l’instance ne font pas toujours disparaître le droit
d’action. 

Exemple : lorsque la demande est formée devant un tribunal incompétent ou lorsqu’elle est frappée
d’une nullité de procédure ou lorsque l’instance est périmée, l’action n’est pas automatiquement morte. 

Articles 30 à 32-1 CPC : amende civile

L’action est « le droit à l’état de guerre ».


Section 2 : La classification des actions en justice


Sous-section 1 : Actions réelles, personnelles et mixtes 


Action réelle Action personnelle Action mixte


- Poursuit la sanction d’un droit
qui a un aspect réel et personnel
- Relative à un droit personnel - C’est le cas de l’acheteur qui a la
- Poursuit la sanction d’un droit faculté d’invoquer une action
- Porte sur une chose, une personnel lié à un droit de p e r s o n n e l l e a u t i t re d e l a
res créance d’origine contractuelle délivrance lors de l’exécution d’un
- Poursuit la sanction d’un droit ou non contractuelle contrat de vente ou l’action réelle
réel, ce sera le cas des actions en - N’est pas limitée et accueille qui fondera son droit de
revendication de propriété toutes les actions qui ne sont propriété
pas des actions réelles comme - Ex : contestation de propriété, il
celles extra- patrimoniales peut agir au titre de l’action de
délivrance ou de l’action en
revendication

⇨La distinction trouve un intérêt à travers les délais de prescription.

Sous-section 2 : Les actions immobilières et mobilières


La distinction de ces deux actions porte sur l’objet du droit litigieux. L’action immobilière porte sur un
immeuble. Exemple : action en revendication d’un immeuble. L’action mobilière, a contrario, concerne les
biens meubles.
Intérêt de la distinction : réside dans la détermination de la compétence du tribunal. Les actions
immobilières relèvent de la compétence du lieu de l’immeuble alors que les actions mobilières relèvent
du lieu du domicile du défendeur. Traditionnellement, il y a aussi in intérêt pour savoir si l’affaire relève du
TI ou du TGI en fonction du montant.

Sous-section 3 : Les actions pétitoires et possessoires


Les actions pétitoires étaient liées à la propriété de la chose. Les actions possessoires permettaient de
défendre la propriété en se fondant sur la possession, mise en œuvre devant le TI. Petit à petit les
professionnels s’en sont détournés pour agir en actions pétitoires par des référés.
La loi du 16 février 2015 relative la modernisation et la simplification du droit et des procédures dans le
domaine de la justice et des affaires intérieures, a supprimé les actions possessoires du droit français.

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L’article 9 de cette loi a abrogé l’article du code civil correspondant a ces actions. Mais ceux du Code de
procédure civile n’ont pas été retirés.

CHAPITRE 2 : LA RECEVABILITE DE L'ACTION EN JUSTICE


Article 32 CPC : « est irrecevable toute prétention émise par ou contre une personne dépourvue du droit
d'agir ». Cet article est complété par l’article 122 CPC qui indique que « constitue une fin de non-recevoir
tout moyen qui tend à faire déclarer l'adversaire irrecevable en sa demande, sans examen au fond, pour
défaut de droit d'agir, tel le défaut de qualité, le défaut d'intérêt, la prescription, le délai préfix, la chose
jugée ». C’est une liste non limitative présente dans cet article, ce qui veut dire que l’on peut trouver
d’autres fins de non-recevoir dans d’autres textes, ou inventé par la JP (ex : clause de conciliation).
Dans les fins de non-recevoir, la chose jugée est étudiée en dernier et Ass. plén., Cesareo, 2016 a accru la
portée pratique de la chose jugée.

Section 1 : La qualité et l’intérêt pour agir


Art. 31 CPC opère une distinction entre les actions banales et les actions attitrées. Pour les actions
banales, l’intérêt suffit. Pour les actions attitrées, il faut avoir la qualité. Ex : action en divorce : il faut avoir
la qualité d’époux, l’intérêt ne suffit pas.

§1 : Les actions banales


La loi n’évoque que l’intérêt à agir mais la JP et la doctrine va établir des critères.

A/ Un intérêt juridique et légitime


Un intérêt purement moral n’est pas suffisant. Il faut qu’il soit protégé par le droit. L’intérêt légitime est le
seul critère qui apparaît dans l’art. 31. Il y a une connotation morale.
Exemple traditionnel, mais obsolète de la concubine adultère : le marie adultère décidait et causait un
préjudicie aux deux foyers. L’épouse légitime était indemnisée mais la concubine non. Cette
jurisprudence a été abandonnée. En revanche, on peut prendre l’exemple du vendeur impayé de
marchandises contrefaites : un supermarché achète en connaissance de cause des marchandises
contrefaites et les écoulent dans ses magasins. Il ne paye pas les marchandises. La société importatrice
l’action en paiement des marchandises. Pas d’intérêt légitime a demandé l’action en contrefaçon.

B/ Un intérêt né et actuel
En principe, le droit n’admet pas les actions en prévention c’est-à-dire que l’intérêt doit être
présent, on ne peut pas agir au cas où.
Atténuations :

- Par exemple, dans les cas de droit communs de référés, l’art. 909 al. 1 permet de
demander les mesures conservatoires pour prévenir un dommage imminent.
- Art. 145 CPC : référé Le 15/02
– Nouvelles « actions » interrogatoires : introduites par l’ordonnance du 10 Février 2016 portant
réforme au droit des contrats: cette ordonnance a introduit trois actions interrogatoires permettant
d’obliger un bénéficiaire d’une partie au contrat à mettre fin à une situation ambiguë dans l’objectif
d’assurer une plus grande sécurité juridique. Ces actions concernent le pacte de préférence, les pouvoirs
de représentants conventionnels et la nullité.
Article 1123 du Code civil dispose que : «Le pacte de préférence est le contrat par lequel une partie
s'engage à proposer prioritairement à son bénéficiaire de traiter avec lui pour le cas où elle déciderait de
contracter.

Lorsqu'un contrat est conclu avec un tiers en violation d'un pacte de préférence, le bénéficiaire peut
obtenir la réparation du préjudice subi. Lorsque le tiers connaissait l'existence du pacte et l'intention du
bénéficiaire de s'en prévaloir, ce dernier peut également agir en nullité ou demander au juge de le
substituer au tiers dans le contrat conclu.
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Le tiers peut demander par écrit au bénéficiaire de confirmer dans un délai qu'il fixe et qui doit être
raisonnable, l'existence d'un pacte de préférence et s'il entend s'en prévaloir.
L'écrit mentionne qu'à défaut de réponse dans ce délai, le bénéficiaire du pacte ne pourra plus solliciter
sa substitution au contrat conclu avec le tiers ou la nullité du contrat.»
Puis l’article 1158 du même code dispose que : «Le tiers qui doute de l'étendue du pouvoir du
représentant conventionnel à l'occasion d'un acte qu'il s'apprête à conclure, peut demander par écrit au
représenté de lui confirmer, dans un délai qu'il fixe et qui doit être raisonnable, que le représentant est
habilité à conclure cet acte.»
L’article 1183 du Code civil vise la nullité du contrat : «Une partie peut demander par écrit à celle qui
pourrait se prévaloir de la nullité soit de confirmer le contrat soit d'agir en nullité dans un délai de six
mois à peine de forclusion. La cause de la nullité doit avoir cessé.»
Au final, dans les trois cas, il ne s’agit pas d’action en justice au sens strict mais de variété de mise en
demeure avec des effets légaux rigoureux qui peuvent avoir des conséquences sur une action en justice.
Moment d’appréciation : au jour de l’introduction de la demande « sans que cet intérêt puisse être remis
en cause par l’effet de circonstance postérieure » (Cass, com, 6 décembre 2005).

C/ Un intérêt direct et personnel


er
L’idée est qu’on ne s’occupe pas des affaires des autres. Exemple : Cass, civ, 1 9 juillet 2009 : l’action
doit viser directement la partie qui este en justice. Un membre d’une association ne peut pas agir au nom
de l’association car cela ne le concerne pas directement, il aurai pu agir au nom du président de cette
association.
S’agissant de l’action pour autrui : qui peut agir pour autrui en matière civile ? Le Ministère public peut
agir avec une action attitrée de l’article 31 du Code de procédure civile.
Le présent article dispose que : «L'action est ouverte à tous ceux qui ont un intérêt légitime au succès ou
au rejet d'une prétention, sous réserve des cas dans lesquels la loi attribue le droit d'agir aux seules
personnes qu'elle qualifie pour élever ou combattre une prétention, ou pour défendre un intérêt
déterminé».
S’agissant de l’action d’une association, celle-ci peut agir que si cela vise son intérêt propre. A ce titre,
l’article L621-7 du Code de la consommation dispose que : «Les associations mentionnées à l'article L.
621-1 et les organismes justifiant de leur inscription sur la liste publiée au Journal officiel de l'Union
européenne en application de l'article 4 de la directive 2009/22/ CE du Parlement européen et du
Conseil du 23 avril 2009 modifiée relative aux actions en cessation en matière de protection des intérêts
des consommateurs, peuvent agir devant la juridiction civile pour faire cesser ou interdire tout
agissement illicite au regard des dispositions transposant les directives mentionnées à l'article 1er de la
directive précitée».

§2 : Les actions attitrées


L’article 31 du Code de procédure civile .
Soit cette action réduit le nombre des personnes qui peuvent agir comme l’action en divorce où seules les
époux peuvent agir. Le droit de la consommation est lié aux actions attitrées car les associations peuvent
agir au nom des consommateurs.

A/ Le Ministère public


L’article 421 du C.P.C dispose que « le M.P peut agir comme partie principale ou intervenir comme
partie jointe ».

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1/ Ministère public, partie principale
Dans ce cas il est partie au procès et prend l’initiative de l’action. Quand la question intéresse l’ordre
public, le M.P agit.
L’article 422 du C.P.C prévoit que « le M.P agit d’office dans les cas spécifiés par la loi ». Exemple :
quand un enfant est en danger.
L’article 423 du même code prévoit ensuite que : « en dehors de ces cas, il peut agir pour la défense de
l’ordre public à l’occasion des faits qui portent atteinte à celui-ci ».

2/ Le ministère public, partie jointe


L’article 424 du C.P.C prévoit que : «Le ministère public est partie jointe lorsqu'il intervient pour faire
connaître son avis sur l'application de la loi dans une affaire dont il a communication.

Lorsque le ministère public intervient, le greffe en informe aussitôt les partie».
Puis l’article 425 poursuit en disant que «Le ministère public doit avoir communication :
1° Des affaires relatives à la filiation, à l'organisation de la tutelle des mineurs, à l'ouverture ou à la
modification des mesures judiciaires de protection juridique des majeurs ainsi que des actions engagées
sur le fondement des dispositions des instruments internationaux et européens relatives au déplacement
illicite international d'enfants ;
2° Des procédures de sauvegarde, de redressement judiciaire et de liquidation judiciaire, des causes
relatives à la responsabilité pécuniaire des dirigeants sociaux et des procédures de faillite personnelle ou
relatives aux interdictions prévues par l'article L.653-8 du code de commerce.
Le ministère public doit également avoir communication de toutes les affaires dans lesquelles la loi
dispose qu'il doit faire connaître son avis».
Le M.P peut agir dans toutes les affaires qui l’intéresse. Donc il donne son avis dans de nombreuses
procédures. Mais en pratique, le M.P n’agit pas car il a d’autres choses à faire.
Exemple « la mariée qui n’était plus vierge » : deux personnes se marient, elles se séparent peu après
mais sans divorce en formant une demande en annulation du mariage. Le mari fonde sa demande en
disant que la mariée n’était pas vierge. Donc communication au M.P qui lui avait autre chose à faire et dit «
je m’en rapporte » donc il renvoi aux magistrats du siège. Sauf que les magistrats ont annulé le mariage =
les médias s’en sont mêlés donc scandale au vu des mœurs de l’Etat français. Donc le M.P, sous pression,
est devenu partie principale donc a interjeté appel. La Cour d’appel a repris l'affaire et a écarté
l’annulation du mariage.

B/ L’action de groupe
C’est une action relativement récente dans le droit français. Le modèle est basée sur la « class- action » des
États-Unis.
Loi du 17 mars 2014 « LOI HAMON » : l’action de groupe est intégrée en France mais ne visait au départ
que le droit de la consommation.
C’est une procédure de poursuite collective qui permet à des consommateurs victimes d’un même
préjudice de la part d’un professionnel de se regrouper et d’agir en justice. Au final, l’association agit et
les consommateurs vont bénéficier du résultat de l’action.
e
Son régime a été modifié avec la loi « Justice du 21 siècle » du 18 novembre 2016. Une personne agit
pour le groupe d’une autre (= action attitrée), cette action est nouvelle dans notre droit et la loi J21 a
élargi le domaine de l’action de groupe.
On l’a trouve dans le droit de la consommation, discrimination, droit de la santé, protection des données
personnelles, droit administratif.
Cette action est éclatée par plusieurs supports textuels avec un cadre processuel commun qui figure en
partie dans le C.P.C.
S’agissant de la qualité à agir, pour chaque type d’action de groupe, la loi va attribuer la qualité à agir à
certaines personnes, souvent des associations ou les syndicats notamment en matière de discrimination.
L’association qui agit doit notamment remplir des conditions spéciales.

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Il y a une place à l’amiable car l’article 64 de la loi impose à peine d’irrecevabilité que l’action de groupe
soit précédée d’une tentative de résolution amiable. La loi prévoit une possible médiation collective et
une médiation collective encadrée : amende civile pour celui qui s’oppose à l’accord.
En pratique, l’action de groupe fonctionne peu, car très peu autorisée. Pour certains auteurs, il faut se
baser sur le modèle américain de la class-action où ce sont les avocats sui lancent l’action de groupe.

Section 2 : L’autorité de la chose jugée


L’article 1355 du Code Civil dispose que : «L'autorité de la chose jugée n'a lieu qu'à l'égard de ce qui a
fait l'objet du jugement. Il faut que la chose demandée soit la même ; que la demande soit fondée sur la
même cause ; que la demande soit entre les mêmes parties, et formée par elles et contre elles en la
même qualité».
Donc il faut : identité de partie, de cause et d’objet.
L’autorité de la chose jugée constitue une fin de non recevoir. On ne juge pas plusieurs fois la même
affaire.
Remarque : ne pas confondre avec « force de chose jugée » : article 500 du C.PC qui dispose que «A
force de chose jugée le jugement qui n'est susceptible d'aucun recours suspensif d'exécution.

Le jugement susceptible d'un tel recours acquiert la même force à l'expiration du délai du recours si ce
dernier n'a pas été exercé dans le délai».
Dans ce cas, c’est par rapport à l’exécution forcée, a-t-on un titre exécutoire pour agir ?

A/ Les jugements assortis de l’autorité de chose jugée


Cette question concerne le domaine de l’autorité de chose jugée. L’autorité de chose jugée ne s’attache
pas à tous les jugements. Il faut que le jugement tranche un point de droit. Donc une mesure
d’administration judiciaire ne peut pas faire objet d’autorité de la chose jugée car aucun recours possible
dessus.
Il faut savoir à quel point du jugement l’autorité est attachée. L’article 480 du C.P.C évoque le seul
dispositif.
L’article dispose que «Le jugement qui tranche dans son dispositif tout ou partie du principal, ou celui qui
statue sur une exception de procédure, une fin de non-recevoir ou tout autre incident a, dès son
prononcé, l'autorité de la chose jugée relativement à la contestation qu'il tranche.

Le principal s'entend de l'objet du litige tel qu'il est déterminé par l'article 4».
L’article tranche dans son dispositif. Un débat a eu lieu sur le fait de savoir si l’autorité de chose jugée
s’étend au dispositif seul ou aux motifs décisoires. L’article donne autorité chose jugée au seul dispositif.

e
Arrêt Cass, 2 , 27 mai 2008 : pour comprendre le dispositif on peut aller voir les motifs du jugement.
Si on pose plusieurs questions au juge et que dans le jugement il répond à toutes les demandes mais que
dans le dispositif il ne les donnes pas toutes, les demandes absentes du dispositif n’ont pas autorité de
chose jugée : Ass, ple, 13 mars 2009.
Quand un jugement ordonne une mesure provisoire (garde d’enfant pendant la procédure de divorce)
c’est un jugement d’avant dire droit donc il n’a pas l’autorité de la chose jugée car le juge peut revenir
sur ce qui a été jugé.

B/ La triple identité


L’article 1355 du Code civil prévoit trois identités pour avoir autorité de la chose jugée :
- Identité de partie

- Identité d’objet (de la demande)

- Identité de cause (fondement juridique)

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Traditionnellement, la jurisprudence considérait qu’un changement de fondement juridique équivalait à
un changement de cause : Ass, ple, 3 juin 1994. Donc si on avait un premier procès sur le fondement de la
responsabilité contractuelle, on pouvait en faire un autre sur la responsabilité délictuelle.
C’est celle solution qui a été abandonné par l’arrêt CESAREO du 7 juillet 2006 l’assemblée plénière qui
pose le principe du la concentration des moyens.

§2 : La portée renouvelée de la chose jugée


C’est l’arrêt CESAREO qui a modifié substantiellement la notion de chose jugée et selon ce principe, tout
justiciable doit dès la première instance présenter l’ensemble des moyens qu’il considère nécessaire pour
fonder sa demande. La portée pratique du principe de la concentration des moyens a été renforcé par le
pouvoir conféré au juge de la soulever d’office.

A/ Le principe de la concentration des moyens


Faits : deux frères se disputent au sujet d'une succession à la suite du décès de leur père. Un veut avoir
plus sur la succession car il travaillé gratuitement pour lui. Donc il a demandé une créance de salaire
différée : REFUS.

Il fait une nouvelle action en se fondant sur l'enrichissement sans cause : il change de fondement donc
change de cause donc en principe il n'y a pas autorité de chose jugée : REFUS de la première instance.
MAIS la CA dit qu'il y a autorité de chose jugée car il aurai du relever cela dans la première demande «
mais attendu qu'il incombe au demander de présenter dès l'instance relative à la première demande
l'ensemble des moyens qu'il estime de nature à fonder celle-ci ».
La portée de ce principe a été renforcé par le pouvoir conféré au juge de relever d'office la fin de non-
recevoir tirée de l'autorité de la chose jugée.

Donc les avocats doivent faire attention à mettre toutes leurs demande dès la première instance au risque
de voir engager leur responsabilité.
La Cour de cassation, par cet arrêt, a opéré un revirement en matière d’autorité de la chose jugée. Ce
principe de la concentration des moyens impose au demandeur de présenter dans l’instance l’ensemble
des moyens qui pourraient fonder sa demande. Ce principe a vite été confirmé par la jurisprudence
postérieure.
Un arrêt est aller plus loin indiquant que ce principe ne concerne pas que le demandeur et qu’il incombe
aussi au défendeur de présenter dès l’instance relative à la première demande l’ensemble des moyens
qu’il estime de nature à justifier son rejet partiel ou total.
On s’est même demandé si il ne fallait pas aller plus loin, en passant d’un concentration des moyens à une
concentration des demandes. Ce principe existe en matière du droit du travail avec l’unicité de l’instance.
e er
S’est posée la question de son extension à la procédure civile. Un arrêt de 1 chambre, du 1 octobre
2014 avait même donné le sentiment de poser un principe de concentration de l’ensemble des
demandes fondées sur la même affaire.
Mais cette position n’a pas été reprise par les autres chambres notamment par la deuxième chambre
nd
civile. Par exemple, la 2 chambre civile a pu considéré que si il incombe au demandeur de présenter
dès l’instance relative à la première demande l’ensemble des moyens qu’il estime de nature à fonder
celle-ci, il n’est pas tenu de présenter dans la même instance toutes les demandes fondées sur les mêmes
faits.
e
Une décision de 1 chambre civile du 12 mai 2016 a rejoint la position des autres chambres donnant le
sentiment de laisser de coter une évolution vers une concentration des demandes.
Sous l’article 480 du C.P.C la jurisprudence est abondante car les contours du principes ne sont pas
e
évidents à interpréter. Cass, 2 chambre, 15 novembre 2018 : sur l’articulation instance pénale / civile et
principe de concentration des moyens. Une personne était au pénal sur une infraction involontaire et la
partie civile pouvait demander réparation de ses dommages en cas de relaxe. Donc est-ce que la décision

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de l’instance pénale s’impose à l’instance civile ? Quand la partie civile avait la faculté de présenter sa
demande au regard de 470-1 du C.P.C et qu’elle ne l’a pas fait, peut-on lui reprocher la concentration des
moyen ?

B/ Le pouvoir du juge : la fin de non recevoir


Le juge peut relever d’office la fin de non recevoir. La question qui se pose est de savoir si le juge doit,
peut ou ne peut pas relever une fin de non recevoir si la partie ne le souhaite pas ? Traditionnellement, on
considère que le juge ne doit relever l’office que les fins de non recevoir d’ordre public. Mais on dit que
l’autorité de la chose jugée est une fin de non recevoir d’ordre privé. Donc pendant longtemps on a
considéré qu’elle ne pouvait pas être relevé d’office.
Le décret du 20 août 2004 a modifié l’article 125 du C.P.C et dans l’alinéa 2 dit que « le juge peut
relever d’office la fin de non recevoir tirée du défaut d’intérêt, de qualité ou de la chose jugée ».

Conclusion : les parties dès le début du procès doivent se livrer à un examen approfondi des moyens de
droit dont elles peuvent disposer car d’une certaine manière le principe de la concentration de moyens
vient les priver d’une seconde chance à l’occasion d’un nouveau procès.
Le décret de mai 2016 qui modifie la procédure d’appel avec représentation obligatoire, on a fait
apparaître un principe de concentration de prétention avec une sanction, au départ pas très claire.

Section 3 : Les conditions de délais


L’article 122 du C.P.C dispose que «Constitue une fin de non-recevoir tout moyen qui tend à faire
déclarer l'adversaire irrecevable en sa demande, sans examen au fond, pour défaut de droit d'agir, tel le
défaut de qualité, le défaut d'intérêt, la prescription, le délai préfix, la chose jugée ».
La prescription et le délai préfixe concerne le délai d’action. L’action est toujours enfermée ou presque
toujours enfermée dans des limites temporelles. Les délais qui délimitent l’action peuvent être de deux
sortes : les délais de prescription ou de forclusion (ou délais préfix).
Ces deux notions correspondent à des régimes distincts mais ce n’est pas toujours facile de les distinguer
notamment car les rédacteurs de textes ne connaissent pas la différence.

§1 : Les délais de prescription et délais de forclusion : deux notions différentes


A/ Les délais de prescription
Ils reposent sur l’idée selon laquelle ne pas agir a pour effet de faire perdre le droit d’action. C’est une
prescription extinctive du droit d’action.
A la différence du droit des biens, ne pas agir fait perdre un droit. Si on agit pas, c’est que l’action ne nous
intéresse pas donc on nous retire le droit d’action.
En 2008 la prescription a été réformée avec la loi du 17 juin 2008 et le délai trentenaire n’est plus le
délai de prescription de droit commun, cela ne vise que les actions immobilières. Les autres actions se
prescrivent en principe à 5 ans à compter du jour où le titulaire d’un droit a connu ou aurai du connaître
les faits qui lui permette d’exercer son droit.
L’article 2224 du Code civil dispose que : «Les actions personnelles ou mobilières se prescrivent par
cinq ans à compter du jour où le titulaire d'un droit a connu ou aurait dû connaître les faits lui permettant
de l'exercer».
Les délais sont très importants pour les procédures. Le Code civil et le C.P.C donnent les délais en
fonction des actions : article 2225 du Code civil et suivants.

B/ Les délais de forclusion ou délais préfix


Ce sont des délais qui n’ont pas la même finalité, ce sont des délais sanctions. On donne un délai à une
personne pour agir et si elle n’agit pas dans ce délai, elle ne peut plus agir. Mais aucun texte ne prévoit le
délai et la réforme de 2008 n’a rien fait à cet égard.

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§2 : Des régimes différents mais néanmoins convergeant
A/ Des logiques initialement différentes
Les délais de prescription correspondent à une renonciation à une prescription extinctive alors que les
délais de forclusion est un non respect du temps.
L’article 2220 du Code civil dispose que « les délais de forclusion ne sont pas sauf dispositions
contraires prévues par la loi, régit par le présent texte ».
Si dans les deux cas, la sanction du non respect des délais est une fin de non recevoir, le régime est
différent en ce sens que la fin de non recevoir tirée de l’expiration d’un délai de prescription ne peut pas
être soulevée d’office par le juge alors qu’elle doit l’être lorsqu’il s’agit d’un délai de forclusion d’ordre
public.
L’article 125 du C.P.C dispose à cet effet que : « Les fins de non-recevoir doivent être relevées d'office
lorsqu'elles ont un caractère d'ordre public, notamment lorsqu'elles résultent de l'inobservation des
délais dans lesquels doivent être exercées les voies de recours ou de l'absence d'ouverture d'une voie de
recours.
Le juge peut relever d'office la fin de non-recevoir tirée du défaut d'intérêt, du défaut de qualité ou de la
chose jugée ».

B/ Les convergences
Traditionnellement il est enseigné que le délai de prescription peut être suspendu ou interrompu alors
que le délai préfix ne peut pas l’être. Toutefois, quelques réformes méconnaissent cette affirmation.
Exemple : on voit l’effet interruptif de la demande en justice (article 1241 du C.P.C) et même en référé, «
il en est de même quand la demande est portée devant une juridiction incompétente ou lorsque l’acte de
saisine de la juridiction est annulé par l’effet d’un vice de procédure ».
L’article 2244 ajoute que le délai de prescription ou forclusion est interrompu par un acte d’exécution
forcée.
Ces convergences ne doivent pas masquer que le délai de prescription est par nature susceptible
d’interruption ou suspension alors que le délai préfix ne l’est pas.
Interruption : on revient au tout début / Suspension : on fait une « pause » dans le délai engagé.
Le délai de prescription correspond à l’idée que la personne ne veut pas agir donc on peut la suspendre
ou l’interrompre car elle n’aura pas les moyens d’agir.
Pour la forclusion, une fois que le délai passe, on ne peut plus agir.

Exemple de distinction : Article 2239 du Code civil qui indique « La prescription est également
suspende lorsque le juge fait droit à une demande de mesure d’instruction présente avant tout procès. Le
délai de prescription recommence à courir pour une durée qui ne peut être inférieure à six mois, à
compter du jour où la mesure a été exécutée ».
e
Illustration : Cass, 3 , 2 juin 2016 : → la question qui se posait, était de savoir si le délai de 1 an s’était
écoulé.

Faits : 2 personnes vendent un bien à une 3e en disant que cela faisait tant de m2 or après avoir fait
intervenir un expert, la dimension n'était pas bonne. Donc il y a une assignation en réduction de prix. De
plus, des problèmes de délais avaient lieu.
Procédure : 2 ans c’était écoulé. On sait que la demande en justice interrompt le délai de forclusion. Le
délai recommence normalement à courir une fois que la décision est rendu. Le délai d’ 1 an avait été
interrompu et cette interrompu avait duré jusqu’à l’extinction de l’instance. Si ce délai d’un an est un délai
de prescription, il avait été suspendu par l’expertise et donc la personne pouvait continuer à agir. Si c’était
un délai de forclusion, alors l’expertise n’avait pas suspendu le délai et elle avait donc 1 an pour agir en
justice (pas d’effet suspensif de l’expertise). En l’espèce, elle avait agi sous 15 jours.
Le problème était que le juge n’avait pas précisé s’il s’agissait d’un délai de prescription ou de forclusion.
L’article 46 de la loi du 10 juillet 1945 a soulever un autre élément qui permettait le délai de forclusion
mais il n’a pas été relevé.

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CHAPITRE 3 : LA COMPETENCE
Section 1 : La juridiction compétente
Pour exercer l'action , la première chose à savoir est : devant quelle juridiction aller ? C'est souvent le
Code de l'Organisation Judiciaire qui donne les réponses à ces questions.
La réforme va fusionner le T.G.I et le T.I or dans une la procédure est orale et pas dans l’autre donc
plusieurs difficultés vont se poser.

Sous-section 1 : La détermination de la juridiction compétente


§1 : La compétence d'attribution
→ Articles 33 à 41 CPC.
Article 33 CPC : « La compétence de juridiction en raison de la matière est déterminée par les règles
relatives à l'organisation judiciaire et par des dispositions particulières ».
Article 34 CPC : « La compétence en raison du montant de la demande ainsi que le taux du ressort au-
dessous duquel l'appel n'est pas ouvert sont déterminés par les règles propres à chaque juridiction et par
les dispositions ci-après ».
Article 35 CPC : « Lorsque plusieurs prétentions fondées sur des faits différents et non connexes sont
émises par un demandeur contre le même adversaire et réunies en une même instance, la compétence et
le taux du ressort sont déterminés par la nature et la valeur de chaque prétention considérée isolément.

Lorsque les prétentions réunies sont fondées sur les mêmes faits ou sont connexes, la compétence et le
taux du ressort sont déterminés par la valeur totale de ces prétentions ».
Les juridictions ont des compétences qui leur sont réservées. Mais si un juge est saisi pour telle
compétence mais qu'une question arrive au court du procès mais n'est pas de sa compétence, doit-il se
dé-saisir ? Pour les articles 36 et 37 règlent le conflit.
Article 36 CPC : « Lorsque des prétentions sont émises, dans une même instance et en vertu d'un titre
commun, par plusieurs demandeurs ou contre plusieurs défendeurs, la compétence et le taux du ressort
sont déterminés pour l'ensemble des prétentions, par la plus élevée d'entre elles».
Article 37 CPC : « Lorsque la compétence dépend du montant de la demande, la juridiction connaît de
toutes interventions et demandes reconventionnelles et en compensation inférieures au taux de sa
compétence alors même que, réunies aux prétentions du demandeur, elles l'excéderaient ».
On a la demande introductive d’instance puis les demandes reconventionnelles (réaction du défendeur
qui contre-attaque) mais aussi les demandes additionnelles et les demandes en intervention (lorsqu’un
tiers intervient dans le procès) : article 38 CPC.
Le juge s’il soulève la compétence peut soit ne statuer que sur la demande initiale soit renvoyer les
parties pour le tout devant la juridiction compétente pour qu’elle rende une décision.
er
L’appel est impossible lorsque la décision des juges est rendue eu 1 et dernier ressort. On se base sur
un montant de 4 000 €.

Lorsque les premiers juges, se trompent et qualifient de manière inexact leur décision rendu en dernier
ème
ressort cela n’interdit pas d’interjeter appel et c’est la CA qui requalifiera, 2 Civ 15 oct 2015.
Concernant celle du subsidiaire, avec l'arrêt CESAREO, que se passe-t-il lorsque la première demande
porte sur 8 000 et la demande subsidiaire sur 12 000 ?

On se base sur un autre fondement juridique. Le taux du ressort est déterminé à la demande
supérieure, dans ce cas, la subsidiaire emporte compétence du TGI.

§2 : La compétence territoriale
→ Articles 42 et suivant
Article 42 C.P.C : le tribunal du domicile du défendeur est compétent en principe. Si il y a plusieurs
demandeurs, le défendeur a le choix d'assigner où il veut.
Si le défendeur n'a ni domicile ni résidence, le demandeur a le choix d'assigner où il veut aussi. Article 43
C.P.C : Pour les personnes morales, le tribunal compétent est celui du lieu du siège

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social.

Article 44 C.P.C : cas quand il y a un immeuble : «En matière réelle immobilière, la juridiction du
lieu où est situé l'immeuble est seule compétente ».

L’article 46 vise des options de compétence : « Le demandeur peut saisir à son choix, outre la juridiction
du lieu ou demeure le défendeur :

1°En matière contractuelle, la juridiction du lieu de la livraison effective de la chose ou du lieu de
l’exécution de la prestation de service ;
2°En matière délictuelle, la juridiction du lieu du fait dommageable ou celle dans le ressort de laquelle le
dommage a été subi ;

3°En matière mixte, la juridiction du lieu où est situé l’immeuble ;

4°En matière d’aliments ou de contribution aux charges du mariage, la juridiction du lieu ou demeure le
créancier. »
L'article 47 prévoit que « lorsqu’un magistrat ou un auxiliaire est partie à un litige qui relève de la
compétence d’une juridiction dans le ressort de laquelle celui-ci exerce ses fonctions, le demandeur peut
saisir une juridiction située dans un ressort limitrophe. »

C’est le cas des délocalisations si un adversaire à un pied dans un territoire national. Il y a une défiance
logique dans l’impartialité.
Concernant le droit de la consommation, « le consommateur peut saisir, soit l’une des juridictions
territorialement compétentes en vertu du CPC, soit la juridiction du lieu où il demeurait au moment de la
conclusion du contrat ou de la survenance du fait dommageable » : article R 631-3 Code de la
Consommation.

Sous-section 2 : L'aménagement de la compétence


§1 : Les prorogations conventionnelles
C'est l'article 41 qui vise ce cas, en indiquant qu'une fois le litige né, les parties peuvent toujours
convenir que le différend sera jugé par une juridiction bien que celle ci sont incompétence en raison du
montant de la demande.
L'article 48 CPC vient réduire la liberté de compétence concernant la compétence territoriale. Principe
de l'article 48 CPC : « toute clause qui directement ou indirectement déroge aux règles de
compétence territoriale est réputée non écrite »
Exception de l'article 48 CPC : « à moins qu'elle n'ait été convenue entre des personnes ayant toutes
contracté en qualité de commerçant et qu'elle n'ait été spécifiée de façon très apparente dans
l'engagement de la partie à qui elle est opposée ».

§2 : Les prorogations légales


Q de savoir dans quelle mesure le tribunal qui est saisi et qui est compétent peut avoir une extension de
compétence en fonction de l'évolution du litige ?

A) Les prorogations légales à l'occasion des moyens de défense


Il y a 3 catégories de défense :
- Les défenses au fond
- Les exceptions de procédure
- Les fins de non-recevoir
L'article 49 CPC est relatif à cette question : « le principe est que la juridiction qui est initialement
compétente connaîtra de tous les moyens de défense même s’il dépasse sa compétence, sauf s’ils se
heurtent à la compétence exclusive d’une autre juridiction ».
Donc principe : le juge initialement saisi pourra avoir une compétence étendue quand cela est
nécessaire.

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B) Prorogation légale par les incidents et les demandes incidentes
La solution est donnée à l'article 50 C.P.C : « les incidents d'instances sont tranchés par la
juridiction devant laquelle se déroule l'instance ».
Pour les demandes incidentes, l'article 51 dispose que « le TGI connaît de toutes les demandes
incidences qui ne relèvent pas de la compétence exclusive d'une autre juridiction. (...) Les autres
juridictions ne connaissent que des demandes incidentes qui entrent dans leur compétence
d'attribution».

Sous-section 3 : La sanction des règles de compétence


Si on se trompe de juridiction, cela ne pose pas vraiment problème au regard des délais d'action parce
que cela a quand même eu un effet interruptif d'un délai de forclusion ou de prescription : article 2241
Civil.
L'incompétence doit en principe être soulevée par les parties, elle pourra l'être exceptionnellement par le
juge. Le décret du 6 mai 2017 a changé pas mal de chose : quand une partie entend soulever
l'incompétence elle va le faire par une exception d'incompétence.
Cette question peut être examinée sur plusieurs facettes : qui peut soulever l'incompétence ? En principe
ce sont les parties ; par exception, le juge : article 75 CPC. En principe le juge n'a pas pour fonction de
soulever l'incompétence car on considère que le procès civil est la chose des parties donc c'est aux
parties de le faire. Mais ce principe a des dérogations à l'article 76 et à l'article 77 CPC.
L'article 76 CPC dispose que « l'incompétence peut soulever d'office l'incompétence en cas de violation
d'une règle de compétence d'attribution lorsque cette règle est d'ordre public ou quand le défendeur ne
comparait pas. Elle ne peut l'être que dans ces cas ».
L'article 77 dispose qu' « en matière gracieuse, le juge peut relever d'office son incompétence. En
matière contentieuse, il ne peut soulever d'office son incompétence que dans les litiges relatifs à l'état
des personnes dans les cas où la loi attribue compétence exclusive à l'une des juridictions ou si le
défendeur ne comparait pas ».
Le décret de mai 2017 a changé les règles, le contredit a disparu et a été remplacé par un appel. En effet,
l'appel du jugement statuant exclusivement sur la compétence obéit à un régime spécial, lequel impose
le recours à une procédure à jour fixe dans les procédures avec représentation obligatoire ou avec un
appel à fixation prioritaire dans les procédures sans représentation obligatoire. On a alors un nouveau cas
d'appel à jour fixe qui ne rentre pas dans le régime ordinaire de l'appel à jour fixe.
L'appel doit être interjeté dans le délais de 15 jours. La déclaration d'appel devra indiquer qu'elle est
dirigée contre un jugement statuant sur la compétence et à peine d'irrecevabilité, devra être motivée. Les
commentateurs sont critiques vis-à-vis de cette nouvelle notion d'exception d'incompétence : article 78 à
91 CPC.
Article 84 : le délai d'appel est de quinze jour à compter de la notification du jugement. (...) En cas
d'appel, l'appelant doit à peine de caducité de la déclaration d'appel saisir, dans le délai d'appel, le
premier président en vue, selon le cas, d'être autorisé à assigner à jour fixe ou de bénéficier d'une fixation
prioritaire de l'affaire.
Article 88 C.P.C dispose que : « Lorsque la cour est juridiction d'appel relativement à la juridiction qu'elle
estime compétente, elle peut évoquer le fond si elle estime de bonne justice de donner à l'affaire une
solution définitive après avoir ordonné elle-même, le cas échéant, une mesure d'instruction ».
Article 89 C.P.C dispose que : « Quand elle décide d'évoquer, la cour invite les parties, le cas échéant par
lettre recommandée avec demande d'avis de réception, à constituer avocat dans le délai qu'elle fixe, si
les règles applicables à l'appel des décisions rendues par la juridiction dont émane le jugement frappé
d'appel imposent cette constitution.
Si aucune des parties ne constitue avocat, la cour peut prononcer d'office la radiation de l'affaire par
décision motivée non susceptible de recours. Copie de cette décision est portée à la connaissance de
chacune des parties par lettre simple adressée à leur domicile ou à leur résidence ».
L'article 91 traite des jugements rendus en dernier ressort et des possibilité d'appel : « Lorsque le juge
s'est déclaré compétent et a statué sur le fond du litige dans un même jugement rendu en dernier ressort,

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celui-ci peut être frappé d'appel exclusivement sur la compétence. Un pourvoi formé à l'encontre des
dispositions sur le fond rend l'appel irrecevable.
En cas d'appel, lorsque la cour infirme la décision attaquée du chef de la compétence, elle renvoie
l'affaire devant la juridiction qu'elle estime compétente à laquelle le dossier est transmis à l'expiration du
délai du pourvoi ou, le cas échéant, lorsqu'il a été statué sur celui-ci. La décision de renvoi s'impose aux
parties et à la juridiction de renvoi ».

Section 2 : Les différentes formes de l'action en justice


Elle peut s'exercer à travers les demandes et les défenses.
Sous-section 1 : Les demandes
Il faut faire une différence entre la demande initiale et la demande incidente.
§1 : La demande introductive d'instance
A/ Les formes de la demande
Elle est définie comme l'acte par lequel un plaideur exerçant une action en justice prend l'initiative d'un
procès en saisissant une juridiction et en lui soumettant ses prétentions.
L'article 53 DU C.P.C définie cette demande comme «La demande initiale est celle par laquelle un
plaideur prend l'initiative d'un procès en soumettant au juge ses prétentions.

Elle introduit l'instance ».
Cette demande est prévue en matière contentieuse par les articles 53 et suivants C.P.C et en matière
gracieuse par les articles 63 C.P.C et suivants.
S'agissant de la forme, elle ne peut prendre que la forme d'une requête. En matière contentieuse elle
peut prendre plusieurs formes : l'assignation, la requête conjointe, la présentation volontaire des parties
devant le juge, la déclaration au secrétariat de la juridiction ou par une requête.
Dans les réformes à venir, certaines formes vont disparaître car certaines sont obsolètes.

1/ L'assignation
L'article 54 C.P.C indique que sous réserve des cas où l'instance est introduite : « Sous réserve des cas où
l'instance est introduite par la présentation volontaire des parties devant le juge, la demande initiale est
formée par assignation, par remise d'une requête conjointe au greffe de la juridiction ou par requête ou
déclaration au greffe de la juridiction ».
L'assignation est l'acte d'huissier de justice par lequel le demandeur cite son adversaire à comparaître
devant le juge. (article 55 C.P.C).
L’assignation obéit à un formalisme : l’article 56 est le droit commun auquel il faut ajouter les dispositions
propres à chaque juridiction.
L'article 56 est le plus important en la matière, il indique les mentions obligatoires, à peine de nullité, de
l'assignation :

« L'assignation contient à peine de nullité, outre les mentions prescrites pour les actes d'huissier de
justice :
1° L'indication de la juridiction devant laquelle la demande est portée ;

2° L'objet de la demande avec un exposé des moyens en fait et en droit ;

3° L'indication des modalités de comparution devant la juridiction et la précision que, faute pour le
défendeur de comparaître, il s'expose à ce qu'un jugement soit rendu contre lui sur les seuls éléments
fournis par son adversaire ;

4° Le cas échéant, les mentions relatives à la désignation des immeubles exigées pour la publication au
fichier immobilier.

Elle comprend en outre l'indication des pièces sur lesquelles la demande est fondée. Ces pièces sont
énumérées sur un bordereau qui lui est annexé.

Sauf justification d'un motif légitime tenant à l'urgence ou à la matière considérée, en particulier
lorsqu'elle intéresse l'ordre public, l'assignation précise également les diligences entreprises en vue de

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parvenir à une résolution amiable du litige.

Elle vaut conclusions. »
L'assignation est le premier jeu de conclusion de l'instance !!

2/ La requête conjointe
Article 57 du C.P.C dispose que : La requête conjointe est l'acte commun par lequel les parties
soumettent au juge leurs prétentions respectives, les points sur lesquels elles sont en désaccord ainsi que
leurs moyens respectifs.

Elle contient, en outre, à peine d'irrecevabilité :
1° a) Pour les personnes physiques, les nom, prénoms, profession, domicile, nationalité, date et lieu de
naissance de chacun des requérants ;

b) Pour les personnes morales, leur forme, leur dénomination, leur siège social et l'organe qui les
représente légalement ;
2° L'indication de la juridiction devant laquelle la demande est portée ;

3° Le cas échéant, les mentions relatives à la désignation des immeubles exigées pour la publication au
fichier immobilier.

Elle comprend aussi l'indication des pièces sur lesquelles la demande est fondée.

Elle est datée et signée par les parties.

Elle vaut conclusions ».
Elle est rarement utilisée. C’est lorsque les parties s’entendent pour que le juge règle leur litige. C’est
l’exemple du divorce. Elle contient des mentions à peine d’irrecevabilité. Elle vaut conclusion.

3/ La déclaration au greffe
Article 58 du C.P.C : « La déclaration est l’acte par lequel le demandeur saisit la juridiction sans que son
adversaire en ait été préalablement informé » . On va ici directement au juge. On est un cadre ou l’on va
pouvoir geler temporairement le contradictoire. C’est un moyen d’introduire une instance. On retrouve la
même idée selon laquelle on peut renvoyé sur une diligence amiable.
Devant le T.G.I, on retrouve l’assignation et la requête conjointe. Devant le T.I, on trouve l’assignation, la
requête conjoint mais aussi la déclaration au greffe. C’est le cadre général.

B/ Les effets de la demande introductive


• Elle donne naissance au lien juridique d’instance. Et ce lien oblige les parties à diligenter la
procédure dans le respect des charges qui leur incombe, dans les délais prescrit et cela les oblige à
payer les frais afférents à l’instance.
• Elle a un effet interruptif : elle interrompt le délai de prescription et de forclusion. Cette
interruption produira ses effets jusqu’à l’extinction de l’instance (article 2241 C.P.C). Mais il y a
quelques cas dans lesquelles elle sera considérée comme non avenue : l’effet interruptif n’aura pas
joué ; c’est le cas si le demandeur se désiste de l’instance ; lorsque l’instance s’éteint par une
péremption en justice : c’est lorsque les parties vont rester plus de 2 ans sans faire de diligences
pour faire avance l’instance. L’instance va alors disparaître. Elle doit être distinguer de la suspension.
Les causes de suspension sont définies dans le Code civil. Exemple : quand le juge fait droit à une
mesure d’instruction, cela entraine une suspension de l’instance.
• Elle permet la transmissibilité des actions personnelles ; qui normalement s’éteignent avec le
décès de leur titulaire.
Effets accessoires :
• Elle fait courir les intérêts moratoires car elle vaut mise en demeure
• Elle met la chose vendue au risque du vendeur

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§2 : Les demandes incidentes 


Elles sont liées à la demande principale par un lien de connexité avec la demande initiale. L’exigence de
ce lien se trouve à l’article 70 pour la demande reconventionnelle et additionnelle et à l’article 325 pour
l’intervention. 

Le juge apprécie souverainement l’existence de ce lien. Il n’a pas l’obligation de soulever d’office
l’irrecevabilité de la demande reconventionnelle ou reconventionnelle. 

Les demandes incidentes, à l’exception de l’intervention forcée, obéissent en principe à un formalisme
allégé. 


A/ La demande additionnelle

Article 65 C.P.C. Elle est formée par toute partie demandeur initial, reconventionnel ou tiers 

intervenant qui modifie ses prétentions antérieures en les augmentant ou en les diminuant. 


B/ La demande reconventionnelle

Article 64 C.P.C. C’est la demande par laquelle le défendeur originaire prétend obtenir un avantage 

autre que le simple rejet de la prétention de son adversaire. C’est une contre-attaque. 

Il est pas toujours facile de la distinguer de la défense au fond : Ass pl, 22 avril 2011 rendu sur le
fondement de cet article a jugé qu’il y a bien une demande reconventionnelle lorsque le contractant
assigné en exécution ne se borne pas à demander la nullité du contrat mais demande à ce que soit tirer
les conséquences de cette nullité à travers son effet rétroactif et notamment à travers la restitution de la
fraction du prix déjà payé. 


C/ L’intervention 

Article 66 C.P.C. Constitue une intervention la demande dont l’objet est de rendre un tiers partie au près
engagé entre les parties originaires. Lorsque la demande émane d’une tiers, l’intervention est
volontaire. L’intervention est forcée lorsque le tiers est mis en cause par une partie. Dans ces deux cas,
il doit y avoir un intérêt à agir. 

Les demandes incidentes que tout autant qu’elle entretienne un lien de connexité avec la demande
initiale, article 70 et 325 pour l’intervention. Ce lien relève de l’appréciation souveraine des juges du fond. 

Ces demandes obéissent à un formalisme allégé et lorsqu’elles ont lieu entre avocat, on parle d’acte du
palais. 

Est-elle possible en cause d’appel ? Logiquement on appel le tiers en premier degré mais si on le 

permet pas, il faudra faire une nouvelle procédure. Donc le code a tranché et a dit que l’intervention
forcée en appel est possible quand elle est suscité par l’apparition de faits nouveaux.

Sous-section 2: Les défenses


Il y a 3 catégorie de défense :
• Les défenses au fond, article 71 C.P.C = « constitue une défense au fond tout moyen qui tend à faire
rejeter comme non justifiée, après examen au fond la prétention de l’adversaire »
• Les exceptions de procédure, article 73 C.P.C = « tout moyen qui tend soit à faire déclarer la procédure
irrégulière ou éteinte, soit à en suspendre le cours »
• Les fins de non recevoir, article 122 C.P.C = « tout moyen qui tend à faire déclarer l’adversaire
irrecevable en sa demande, sans examen au fond, pour défaut de droit d’agir, tel le de défaut de qualité,
d’intérêt, la prescription, le délai préfix, la chose jugée »
Sur la défense au fond : Civ, 1ere, 31 janvier 2018 = une banque agit en paiement contre une caution
personne physique et la personne mettait en avant un moyen tiré de la disproportion de l’engagement, la
banque riposte en disant qu’il fallait respecter la prescription et en l’espèce, la caution est hors délai. Pour
la Cour, une défense au fond, au sens de l’article 71 du C.P.C échappe à la prescription. Constitue une
telle défense, le moyen tiré de l’article L322-1 du Code de la consommation selon lequel l’engagement

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de caution de personne physique manifestement disproportionné à ses biens et revenus, se trouve priver
d’effet à l’égard du créancier professionnel.

§1: Les exceptions de procédure


C’est une catégorie générique qui va cacher des exceptions de procédure très diverses. Leur point
commun est de tendre à faire déclarer la procédure irrégulière ou éteinte, soit à en suspendre le
cours. On retrouve les exceptions de compétence, de connexité et de litispendance, les exceptions de
nullité et dilatoires.
Il y a un régime général, article 74 C.P.C : « les exceptions de procédure doivent en principe être
soulevée simultanément et in limine litis c’est-à-dire avant toute défense au fond ou fins de non recevoir,
et cela, à peine d’irrecevabilité ».
En vertu du régime général, ces exceptions doivent être soulevée in limine litis. Le Code de procédure
plus loin va plus loi dans l’organisation du procès notamment quand il s’agit dune procédure civile
confiée à un juge de la mise en état. Se pose la question de pouvoirs de ce juge ? En application de
l’article 771 du Code de procédure civile, les exceptions de procédure doivent être soulevée devant le
juge de la mise en état à peine d’irrecevabilité, sauf, si elles n’ont été révélées que postérieurement.
L’article 907 C.P.C visant l’appel renvoi à l’article 771 et donc application de la présente règle.
Il existe des irrégularités qui obéissent à un régime spécial qui les fait en tout ou en partie échapper au
droit commun des exceptions de procédure. C’est le cas par exemple de la demande en nullité du
rapport d’expertise, en soi ce n’est pas une exception de procédure mais l’article 175 du C.P.C renvoi la
question aux dispositions qui régissent la nullité des actes de procédure.
nd
La Cour de cassation a, dans une décision de 2 chambre civile, considéré que ce n’état pas une
exception de procédure au sens de l’article 771 du Code de procédure.
Se pose la question de savoir si cette exception doit être soulevée in limine litis. La jurisprudence a varié,
d’abord un arrêt de 2008 dit que quand l’expert n’a pas procédé à sa mission la nullité peut être soulevée
en tout état de cause alors qu’un arrêt de 2018 dit qu’il faut le faire avant toute défense au fond.
e
La jurisprudence est sévère, Civ, 2 , 8 juillet 2004 : dès lors que l’appelant a soulever la fin de non recevoir
avant l’exception de procédure, celle ci n’est pas recevable. Globalement, les juges sont très exigeants.
Simultanément car on ne veut pas que les parties essayent de gagner du temps.
Il existe : les exceptions dilatoires, les exceptions de litispendance et de connexité, d’incompétence et de
nullité (cf : les actes de procédure).

A/ Les exceptions dilatoires


Articles 108 et suivants. C’est une exception qui a pour but d’obtenir un délai. Il y a des cas ou le juge
doit suspendre l’instance notamment lorsque la partie qui le demande jouit soit d’un délai pour faire
inventaire et délibérer, soit d’un bénéfice de discussion ou de division, soit de quelque autre délai
d’atteinte en vertu de la loi (article 108 C.P.C). Dans d’autres cas, le juge peut accord un délai au
défendeur notamment pour appeler un garant par exemple, lorsque l’une des parties invoque une
décision, frappée de tierce opposition, de recours en révision ou de pourvoi en cassation (articles 109 et
110 C.P.C).

B/ L'exception de litispendance et de connexité Articles 100 et suivants.


1/ La connexité
Dans la connexité, les affaires sont différentes, devant deux juridictions différentes, mais il y a entre ces
affaires, un lien tel qu’il est de l’intérêt d’une bonne justice de les faire instruire et juger ensemble. Une
partie peut demander à une des juridictions de se dessaisir et renvoyer en l’état la connaissance de
l’affaire à l’autre juridiction.
Pour la connexité, on va demander au juge de juger les affaires ensemble. Comment certain qu’il y un lien
? L’appréciation du lien de connexité relève de l’appréciation souveraine des juges du fond. La connexité
ne doit pas faire obstacle aux règles de compétences exclusives.
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En conséquence, si l’une des juridictions a une compétence exclusive et l’autre non, c’est dans la première
que le renvoi devra s’opérer. Si les deux juridictions ont des compétences exclusives, le renvoi ne sera pas
possible.

2/ La litispendance
La litispendance concerne un même litige qui se retrouve dans deux juridictions différentes, lorsqu’il y a
identité de partie, d’objet et de fondement juridique. C’est la juridiction saisie en second qui va devoir se
désister en cas d’exception de litispendance.
Exception avec l’article 103 : l’exception de connexité peut être proposer en tout état de cause, sauf à
être écarter si elle a été soulever tardivement dans une intention dilatoire. L’article 104 indique les recours
contre les décisions rendues sur la litispendance et la connexité par les juridictions du premier degré,
sont formées et jugées comme en matière d’exception d’incompétence.

§2: Les fins de non recevoir


L’expression de fin de non recevoir est moderne puisqu’elle est rentrée dans notre droit par le décret loi
du 30 octobre 1935. Elle figurait dans la catégorie des exceptions sous le nom « d’exception péremptoire
» car elles avaient pour effet de mettre fin au litige. On a finalement décider de les mettre à part : article
122 C.P.C.
Ici, ces exceptions peuvent être proposées en tout état de cause. L’article 122 C.P.C dispose que constitue
une fin de non recevoir « tout moyen qui tend à faire déclarer l’adversaire irrecevable en sa demande,
sans examen au fond, pour défaut du droit d’agir tel le défaut de qualité, le défaut d’intérêt, la
prescription, le délai préfix, la chose jugée ».
Objet : ça rend la demande de l’adversaire irrecevable et la liste de l’article est non limitative. Exemple :
le principe d’estoppel : arrêt Ass pl, de 2009 présente ce principe comme pouvant constituer une fin de
non recevoir.
Cette exception est utilisé par prudence par les juges. Dans un arrêt du 24 septembre 2014 où la Cour
rappelle que le principe d’estoppel est une in de non revoir mais en l’espèce l’ont écarté car appréciation
plus large.
Arrêt 22 juin 2017 : confirme l’approche étroite. La Cour considère que l’estoppel ne permet que de
sanctionner une contradiction dans les prétentions de parties.
La fin de non recevoir soulève la question de la régularisation de cette dernier. A question s’est posé avec
la clause de conciliation obligatoire. Par principe on peut régulariser la fin de non recevoir mais pas dans
la clause de non recevoir.
La fin de non recevoir peut être régulariser en première instance mais il faut qu’elle le soit avant la clôture
des débats si la procédure est orale ou avant l’ordonnance de clôture si la procédure est avec
représentation obligatoire.
Question du pouvoir du juge en la matière, le juge peut-il soulever d’office la fin de non recevoir ?
L’article 125 C.P.C dispose que « les fins de non recevoir doivent être relevées d’office lorsqu’elles ont un
caractère d’ordre public notamment lorsqu’elles résultent de l’inobservation des délais dans lesquels
doivent être exercées les voies de recours ou de l’absence de l’ouverture d’une voie de recours . Le juge
peut relever d’office la fin de non recevoir tirée du défaut d’intérêt, du défaut de qualité ou de la chose
jugée » (il faut ici aussi faire la différence entre le juge doit et le juge peut). Dans ce dernier cas c’est une
possibilité.
Comment sait-on qu’une fin de non recevoir a un caractère d’ordre public ? Le juge doit vérifier
obligatoirement certaines choses comme les délais pour les voies de recours. Mais il y a des cas dans
lesquels on va hésiter.
e
Par exemple : civ, 2 , 13 octobre 2016 qui concernait une requête tendant à l’homologation par le juge
de l’exécution du projet de distribution du prix de vente d’un immeuble à la suite d’une saisie
immobilière. Cette requête avait été formée hors délai car normalement les parties ont 1 mois. La
question était de savoir quel était le régime de l’irrecevabilité, est ce que le juge pouvait ou ne pouvait
pas ? La Cour de cassation dit que le délai doit être considéré ici comme un délai d’ordre public.
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Donc il y a des cas dans lesquels on ne sait pas si le délai est d’ordre public ou non, donc cela dépendra
de ce que nous dira la Cour de cassation.
Régime : il est fixé à l’article 123 C.P.C. Ici c’est le régime inverse que les exceptions de procédure : « Les
fins de non recevoir peuvent être proposées en tout état de cause, sauf la possibilité pour le juge de
condamner à des dommages et intérêts ceux qui ne seraient abstenus, dans une intention dilatoire, de les
soulever plus tôt ». La fin de non recevoir produit ses effets automatiquement. Et il n’y a pas à justifier d’un
grief pour celui qui les invoque.

TITRE 3 : LE PROCÈS CIVIL


CHAPITRE 1 : LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX DE LA
PROCÉDURE
Section 1 : Les actes et les délais de procédure
Le procès se déroule à partir des actes de procédure. Ces derniers sont soumis à un formalisme
protecteur des parties et qu’à des délais qui sont présents pour concilier la qualité de la justice. Se profile
la question du non respect de ses conditions particulière aux actes de procédure.

§1: Les actes de procédure


La plupart des actes de procédure prennent la forme d’un écrit, qui pourra être de plus en plus souvent
électronique. Mais la forme écrit va coexister avec les procédures orales, ce dont on déduit que tous les
actes de procédures ne prendront pas la forme d’un écrit. Ces actes ont des destinataires et il faudra
veiller à ce que celui ci soit bien informer de ces actes, qu’il les ait bien reçus.

A/ La diversité des actes de procédure


Le premier clivage est celui entre les procédures écrites et les procédures orales. Dans le premier cas, on
se retrouve dans quelque chose de classique, à savoir des actes écrits mais sur des procédures orales,
c’est le cas du jugement qui est écrit, c’est le cas de la demande introductive d’instance. Mais parfois on a
la présentation volontaire des parties.
er
En réalité, les décrets du 1 octobre 2010 ont mis de l’écrit dans les procédures orales.
Les procédures orales sont critiquées depuis longtemps par les professionnels du droit notamment les
avocats. Certains ont dit qu’il fallait les remplacer par des procédures écrites mais cela n’a pas été fait. Par
le décret, on a mis de l’écrit dans l’oralité.
Selon l’article 446-1 C.P.C, dans les procédures orales, « les parties présentent oralement à l’audience
leurs prétentions et les moyens à leur soutien. Elles peuvent également se référer aux prétentions et aux
moyens qu’elles auraient formulés par écrit. Lorsqu’une disposition particulière le prévoit, les parties
peuvent être autorisées à formuler leurs prétentions et leurs moyens par écrit sans se présenter à
l’audience ».
L’article 446-2 C.P.C – on voit qu’on a l’impression d’être dans une procédure écrite alors qu’on est dans
la procédure orale parce qu’il y a des conclusions écrites notamment. C’est donc une procédure orale qui
est très encadrée.
Les actes de procédure les plus courants : qui est à l’origine des actes de procédure ? Ils peuvent être
le fait de magistrats, cela sera le cas des décisions de justice par exemple, cela peut être le cas de procès-
verbaux lorsque le juge décide lui-même d’accomplir un acte d’instruction. Il y a les actes des greffiers qui
se voient confier de plus en plus des actes judiciaires. On trouve les actes des huissiers de justice qui
obéissent à un régime spécial dont on trouve la base dans un chapitre du Code de procédure pénale « la
forme des actes d’huissier de justice » et notamment l’article 648 C.P.C. Et les actes d’avocat avec un
formalisme ; et il y a la question notamment de leur notification. Ils pourront être transmis par
l’intermédiaire d’huissiers ou obéir à un formalisme allégé qui prendre une forme dématérialisée.

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B/ La notification des actes de procédure
Il est essentiel que les actes soient portés à la connaissance de leur destinataire. Ce qui pose la question
de leur forme. Dans la tradition française, il y a la voie de la signification : lorsque la notification se fait par
l’intermédiaire d’un huissier de justice. Généralement, on distingue la signification d’autres formes moins
solennelles comme la voie postale ou la remise directe de l’acte contre émargement ou récépissé. Il existe
aussi des formes particulières de communication entre avocats. Il y a aussi les questions de
communications internationales et au sein de l’union européenne.

1/ La signification des actes de procédure


Article 651 C.P.C. La signification se voit être la voie royale. Le statut d’huissier de justice est la garant de
la compétence de celui qui va se charger de la notification et de sa moralité, de son sérieux dans
l’accomplissement de sa mission.
Les règles relatives à la signification figurent à l’article 653 C.P.C et suivants. Le but est d’obtenir une
signification à personne. On doit remettre l’acte entre les mains de son destinataire ou à toute personne
présente ; si c’est une personne morale à une personne qui a le pouvoir de représenter la personne
morale.
nd
L’huissier doit laisser un avis de passage daté. Un arrêt Civ, 2 du 12 novembre 1980 a estimé qu’il n’était
pas nécessaire pour la validité de l’assignation que l’avis de passage soit effectivement parvenu à son
destinataire. Arrêt fortement critiqué.
Ce n’est que si la signification à personne s’avère impossible que l’acte pourra être livré autrement : à
domicile ou à résidence. Si on ne parvient pas à trouver la personne, on pourra procéder par procès
verbal de recherche infructueuse de personne : article 659 C.P.C.
Depuis 2012, l’article 662-1 du C.P.C prévoit la signification électronique.

2/ La notification des actes en la forme ordinaire


Articles 665 et suivants C.P.C. Elle prendra la forme d’un envoi postal ou celle d’une remise de l’acte au
destinataire contre émargement ou récépissé. La date de la remise est celle du récépissé ou de
l’émargement. On retrouve ici la distinction à personne, à domicile ou à résidence. En cas de retour au
greffe d’une lettre de notification dont l’avis de réception n’a pas été signé, le greffier invite la partie à
procéder par voir de signification (article 670-1 C.P.C).
Quand cela se fait par voie postale, l’article 670 C.P.C reprend la distinction entre signification à
personne et au domicile. Si le destinataire signe, c’est une signification à personne ; si c’est une autre
personne qui signe, c’est une signification au domicile.

3/ Les notifications entre avocat


Elle est prévue à l’article 671 et suivants C.P.C. C’est principalement la communication des actes par le
réseau privé virtuel avocat (RPVA) qui est devenu le droit commun dans la procédure avec représentation
obligatoire. On trouve des règles spéciales pour les notifications internationales.

C/ La sanction de l'inobservation des formes dans les actes de procédure


Articles 112 C.P.C et suivants.
Le non respect des formes va engager certaines sanctions notamment à l’égard des auxiliaires de justice.
Mais la sanction la plus importante est celle qui vient remettre en question l’effectivité de l’acte. Le régime
qui sanctionne l’inobservation de la forme des procédures sera celui des exceptions de nullités pour vice
de forme qui font parti de la catégorie large des exceptions de procédure. Ce régime est régi par deux
grands principes :
• Pas de nullité sans texte sauf formalité substantielle ou d’ordre public 


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• Pas de nullité sans grief 

L’article 112 C.P.C dispose que «La nullité des actes de procédure peut être invoquée au fur et à
mesure de leur accomplissement ; mais elle est couverte si celui qui l’invoque a postérieurement à
l’acte critiqué fait valoir des défenses au fond ou opposé une fin de non recevoir sans soulever la
nullité ». 

Pour obtenir la nullité d’un acte de procédure, il faut que celui qui demande la nullité puisse
démontrer que le non respect de la forme lui a causé un préjudice. C’est le destinataire de l’acte qui
pourra agir (article 144 C.P.C) 

Comment savoir si c’est une condition de forme qui peut être qualifiée de formalité substantielle ou
d’ordre public ? Il n’y a que la cour de cassation qui peut nous dire effectivement la solution. 

La nullité du jugement obéit à un régime particulier (ce n’est pas le régime des exceptions de
procédure), de même pour les rapports d’expertise : 2 arrêt de chambre mixte relatif à l’expertise : à
l’occasion de ces arrêts, un concernant l’expertise judiciaire : la cour a précisé que les irrégularités
affectant le déroulement des opérations d’expertise sont sanctionnées sur le fondement de l’article
175 par les règles régissant les nullités de procédures (Ch mixte, 16 septembre 2012). 

En réalité, c’est un régime spécial : la cour a indiqué que les parties ne peuvent pas tirer d’un
manquement à l’exigence du principe du contradictoire pour faire déclarer le rapport inopposable. 

La seule voie que l’on pouvait empruntait était la nullité, et que la nullité ne serait encourue que si
l’irrégularité en question a causé un grief à la partie et que celui ci soit démontré. 

C’est une nullité particulière, ce n’est pas une nullité pour vice de forme stricto sensu ; ceci a conduit
un arrêt de deuxième chambre civile du 31 janvier 2013 a considéré que la demande de nullité du
rapport d’expertise n’était pas une exception au sens de l’article 73 du C.P.C et qu’elle ne relevait
pas de la compétence exclusive du juge de la mise en état. 

En revanche un arrêt de première chambre civile du 30 mars 2014 a considéré qu’elle devait 

néanmoins être soulevé in limite litis, ce qui renvoi au régime des exceptions de nullité. 


D/ La sanction des irrégularités de fond


Dans les exceptions de nullité, on trouve deux types de nullité : pour vice de forme et vice de fond. Le
code nous donne une liste limitative d’actes pouvant entrainer l’irrégularité d’un acte de procédure :
article 117 C.P.C.
L’article dispose que : « constituent des irrégularités de fond affectant des irrégularités de l’acte, le défaut
de capacité d’ester en justice, le défaut de pouvoir d’une partie ou une personne figurant au procès
comme représentant soit d’une personne morale, soit d’une personne atteinte d’une capacité d’exercice,
le défaut de capacité ou de pouvoir d’une personne assurant la représentation d’une parti en justice ».
= on vise souvent le défaut de capacité ou le défaut de pouvoir. Défaut de pouvoir d’un mineur ou un
incapable ou l’organe représentant d’une personne morale + cas de postulation.
Remarque sur la place de la dématérialisation : elle se trouve partout désormais, surtout dans les
échanges entre les avocats et les greffes. Elle est désormais imposée devant la Cour d’appel dans les
er
procédures avec représentation obligatoire. C’est le cas depuis le 1 septembre 2019 pour les
procédures avec représentation obligatoire devant le T.G.I.
L’article 119 du C.P.C dispose que « les exceptions de nullité fondées sur l’inobservation des règles de
fond relatives aux actes de procédure doivent être accueillies sans que celui qui les invoque ait à justifier
d’un grief et alors même que la nullité ne résulterait d’aucune disposition expresse ».
Puis l’article 118 prévoit qu’elles peuvent être proposées en tout état de cause.

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§2 : Les délais de procédure
On peut distinguer les délais de procédure des délais d'action. Les délais de procédures sont ceux qui
s'appliquent à l'instance une fois la procédure engagée. On retrouve l'idée selon laquelle les parties
conduisent l'instance dans le respect des charges qui leur incombe qui imposent notamment d’accomplir
les actes de procédure dans les délais imposés.
Le régime juridique de ces délais : article 640 et suivant CPC. Ces articles s'appliquent à tous les délais.
Ce régime comprend les règles relatives à la computation des délais → savoir comment calculer les délais
(voir TD an dernier).
Le fait de ne pas respecter les délais peut être sanctionner de diverses manières : forclusion, radiation de
l'instance, ...
Cas particulier des relevés de forclusion : il peut être lié à un délai d'action.
L'article 540 du CPC prévoit un relevé particulier de forclusion qui concerne le jugement rendu par
défaut ou réputé contradictoire et qui s'applique quand le défendeur n'a pas eu connaissance de la
décision pour exercer son recours ou être dans l'impossibilité d'agir.
Il est également possible de relever la forclusion pour éviter l’irrecevabilité lorsque la partie démontrer
qu’elle s’est heurtée à un véritable obstacle invincible résultant d'une force majeure = « contra non
valentem non currit prescriptio » = la prescription ne court pas ou est suspendue contre celui qui est dans
l’impossibilité d’agir par suite d’empêchement résultant de la loi, de la convention ou de la force majeure.
Article 2234 du Code civil : « La prescription ne court pas ou est suspendue contre celui qui est dans
l'impossibilité d'agir par suite d'un empêchement résultant de la loi, de la convention ou de la force
majeure ».
Il y a des sanctions si on ne respecte pas un délai de procédure mais il y a certains délais qui ne sont pas
prescrit sous peine de sanction.
Exemple : cas de la constitution d'avocat devant le TGI → 15 jours pour le faire. Si on ne le fait pas,
aucune grosse sanction violente ne sera applicable. S’il n’a pas constitué avocat sous 15 jours ce n’est pas
très grave puisqu’il pourra le faire jusqu’à la clôture des débats (article 784 C.P.C).
Civ, 2, 6 juin 2013 : il faut faire attention aux délais = cet arrêt rappel que tout est rapide dans la
procédure.

Section 2 : Les procédures types


§1 : La procédure contentieuse
Cette procédure est le modèle type de procédure. Pour reprendre le professeur CORNU il s'agit
d'imposer à une contestation une solution définitive par application du droit autrement dit, à la trancher
selon le droit. La contestation est le litige portée devant le juge.
Mais la contestation appelle une autre contestation : un demandeur va contester quelque chose devant le
juge et va formuler une demande mais la contestation initiale va se heurter à une ou plusieurs défenses et
parmi ces défenses, d'autres contestations pourront être formées (ex : la demande reconventionnelle).
On va avoir l'ouverture naturelle à la contradiction qui va se traduire par plusieurs effets comme
l'obligation d'appeler correctement l'adversaire mais cela passe aussi par l'obligation de mettre en œuvre
une procédure de nature à permettre à toutes les parties de bénéficier au droit au procès équitable. Cette
contestation sera tranchée par le juge à l'occasion d'une première instance et cette décision sera
susceptible de recours → on arrive à la question de l'ouverture des recours.

§2 : La procédure gracieuse
Elle fait partie intégrante de la fonction juridictionnelle. Sa place a toujours été ambiguë. Elle est très
spéciale car on a une absence de litige, il n'y a pas d'adversaire. Donc il faut soumettre au juge un acte de
volonté privé unilatéral ou bilatéral.
L'acte de volonté est un acte privé mais qui a une grande importance car il doit être soumis à un contrôle
judiciaire nécessaire à sa perfection. Question de l'étendue du contrôle fait par le juge : cette question
varie selon la nature de l'acte.

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Les articles 25 à 29 C.P.C traitent de la matière gracieuse. VOIR LES ARTICLES

§3 : La procédure en référé
Toutes les juridictions ont le pouvoir d'ordonner des mesures en référé lorsque les conditions sont
réunies. Les référés sont des procédures qui permettent d'aller vite et cette procédure a le plus de succès
devant le TGI. L’avantage du référé est que peu importe la juridiction devant laquelle il sera ouvert, la
procédure sera simplifiée. Il s’agit d’une procédure d’urgence.
On trouve les cas d'ouverture à référé dans le C.P.C : articles 808 et 809. Les dispositions à ces articles
sont transposables à toutes les juridictions.
La décision en référé c'est une décision provisoire rendue à ma demande d'une partie, l’autre présente ou
appelée dans les cas où la loi confère à une juge non saisi du principal le pouvoir d'ordonner
immédiatement les mesures nécessaires.

Donc on a une décision provisoire et un jugement rendu en contradiction.
L'article 145 C.P.C porte aussi sur le référé par rapport aux mesures d'instructions avant tout procès (soit
référé ou requête). Mais il y a d'autres cas de référé qui se trouvent en dehors du C.P.C. Dans le code civil
par exemple, pour protéger les atteintes à la vie privé.

A/ Le domaine de la procédure des référés dans le Code de procédure civile


Le C.P.C comporte plusieurs articles relatifs aux référés : articles 808, 809 mais aussi 145 en matière de
mesure d'instruction.
L'article 808 pose le cas général des référés et dispose que « Dans tous les cas d'urgence, le président
du TGI peut ordonner en référé toutes les mesures qui ne se heurtent à aucunes contestations sérieuses
ou que justifie l'existence d'un différend ».
Donc l'urgence caractérise le référé. L'urgence vu comme question de fait est apprécier
souverainement par les juges du fonds qui doivent y faire référence dans leurs décisions. L'urgence
suppose que tout retard dans la décision aurai des conséquences gravement préjudiciables aux intérêts
de l'une des parties.
De même, il faut soit qu'il n'y ai aucune contestation sérieuse et ce sont des mesures que justifie
l'existence d'un différend.
e
Civ, 3 , 20 décembre 2018 : il y a une distinction entre constater l’acquisition de la clause résolutoire et
prononcer la résiliation de l’acte.
Il y a aussi des cas spéciaux de référé avec l'article 809 C.P.C «Le président peut toujours même en
présence d’une contestation sérieuse prescrire en référé les mesures conservatoires de remise en état qui
s’imposent soit pour prévenir un dommage imminent soit pour faire cesser un trouble manifestement
illicite.
Dans les cas où l'existence n'est pas sérieusement contestable, il peut ordonner une provision au
créancier ou ordonner l'exécution de l'obligation même si il s'agit d'une obligation de faire (référé
injonction)».
Le critère de l’urgence est finalement résumé dans la prévention du dommage imminent. On est dans une
apparence, dans une appréciation presque grossière.

L’alinéa 2 vise le cas du référé provision qui permet d’attendre la condamnation définitive en accordant
une provision au créancier (somme d’argent qui lui permet d’attendre la décision définitive) ou permettre
des mesures permettant d’attendre la décision définitive.
Question de la partialité du juge : la jurisprudence dit que cela dépend de ce qu’il a fait. Si la décision qui
l’a prise en référé implique un préjugé sur le dossier, là il y a des doutes. Si il ne fait que de simples petits
actes, il n’y a pas de risque d’impartialité.
De plus, il y a le référé de l'article 145 C.P.C qui permet, avant tout procès, de demander au juge, par
requête ou référé, d’ordonner des mesures d’instruction, qui peuvent être toutes les mesures d’instruction
= le référé probatoire.

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Quand, pour le succès de la procédure, on a besoin d’un secret de procédure, on passe par la requête.
Pour le reste il faut utiliser le référé pour respecter le principe de contradictoire.

B/ Le déroulement de la procédure de référé


Le référé est une décision provisoire à la demande d’une partie, l’autre présente ou appelée dans le ca où
la loi confère à un juge i n’est pas saisi du principal le pouvoir d’ordonner immédiatement les mesures
nécessaires (article 484 C.P.C).
Articles 485 et suivant.
L'article 485 CPC dispose que : « La demande est portée par voie d'assignation à une audience tenue à
cet effet aux jour et heure habituels des référés.

Si, néanmoins, le cas requiert célérité, le juge des référés peut permettre d'assigner, à heure indiquée,
même les jours fériés ou chômés ».
Il faut trouver le juge compétent et le saisir. Le procédure commence par une assignation lors d'une
audience tenue à cet effet au jour et heure habituel.
Il est admis que lorsque l’on est confronté à une situation particulière, il est possible d’assigner en dehors
des jours de référé. Cette possibilité est prévue également à l’article 485 du C.P.C.
Les parties comparaissent personnellement. Le recours à l'avocat n'est pas obligatoire mais peuvent être
assisté ou représenté, même si on est devant le T.G.I. Les parties se retrouvent à l'audience et l'article
486 indique que le juge doit vérifier qu'elles ont bénéficié d’un temps suffisant entre l’assignation et
l’audience, il est nécessaire que le défendeur puisse préparer sa défense.
L’urgence doit coexister avec le principe du contradictoire, c’est le juge qui apprécie l’urgence.
Le décret du 6 mai 2017 a rajouté l'article 486-1 qui indique que « quand la demande en référé porte
sur une mesure d'instruction exécutée par un technicien ou pour une mesure d'expertise, le défendeur
qui a indiqué avant l'audience acquiescer à la demande, est dispenser de comparaître ».

Le président du Tribunal aura alors deux principales possibilités :


Soit il statut dans le cadre de l’audience en prenant une ordonnance de référé. L’ordonnance n'a pas au
principal, l’autorité de la chose jugée. Donc le juge qui la rend sera toujours compétent pour la modifier
en cas de circonstance nouvelle. L’ordonnance peut être frappée d’appel (article 490 C.P.C) : le délai
d’appel est de 15 jours. Dans ce cas, l’appel est portée devant la Cour d’appel qui statuera collégialement.
Soit, il se rend compte que les conditions du référé ne sont pas remplies, il peut renvoyer l’affaire à la
formation collégiale qui statuera en l’état de référé c'est-à-dire que, même examiné par plusieurs juges,
cela restera une instance de référé donc cela n'aura pas la qualification de décision au fond.
Mais, il peut aussi s’il estime qu’il y a urgence mais ne peut pas statuer, il peut renvoyer un fond ce qui
évite aux parties d’avoir à recommencer l’entière procédure → la passerelle entre les juridictions. Donc on
a un renvoi à l’audience pour qu’il soit statuer au fond. L’avantage est de faire gagner du temps au
plaideur, il n’aura pas à réassigner au fond : article 487 C.P.C.
La décision exécutoire de plein droit.
Remarque : il faut distinguer l'ordonnance de référé et la décision « en la forme de référé ». La forme de
référé n'est pas un référé mais en emprunte la forme de la procédure des référés. Il y aura l'autorité de la
chose jugée comme une décision au fond.
Article 492-1 C.P.C : VOIR
L’utilisation des procédures en la forme des référés présentent l’avantage d’offrir aux parties une
procédure souple et rapide, alors même qu’on n’est pas dans un cas ouvrant droit à référé, il faut que la loi
le prévoit expressément. Cela débouche sur une décision qui n’est pas provisoire.

Cela n'est possible que dans le texte prévu par le loi : cas par exemple quand on a une cession de part
sociale et que des différends se présentent → urgence = on passe en la forme de référé.

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C/ La décision de référé
Quand l'ordonnance de référé est prononcée, elle ne bénéfice pas de l'autorité de la chose jugée sur le
fond de l'affaire vu que c'est une décision provisoire. C'est une décision qui pourra ultérieurement être
contestée au fond.

Les parties peuvent saisir le juge du principal d'une demande identique à celle du juge des référés. Il est
possible d'avoir une décision rendue en référé qui sera totalement inverse à la décision rendue par les
juges du fond.
L'ordonnance de référé est assorti d'une ordonnance provisoire dite « de droit » c'est-à-dire que l'appel
ne sera pas suspensif. C'est assez cohérent puisque le référé doit être efficace et rapide.
L'exécution provisoire apparaît clairement dans le CPC : article 514 al 1 « L'exécution provisoire ne peut
pas être poursuivie sans avoir été ordonnée si ce n'est pour les décisions qui en bénéficient de plein droit
»
La décision de référé peut faire objet de voie de recours qui la visent directement. Il est aussi possible
d'interjeter appel contre la décision de référé. Le délai d'appel est alors de 15 jours.
La décision de référé peut être accompagner d'autres mesures comme le prononcé d'une astreinte, la
sanction au paiement des dépens ou une sanction pour abus de procédure. Quand le juge des référés
assorti sa décision d'une astreinte, le décret du 6 mai 2017 indique qu'il peut s'en réserver la liquidation.

§3 : La procédure sur requête


• Présentation de la requête
La requête c'est le moyen d'introduire une procédure gracieuse. C'est une décision provisoire non
contradictoire lorsque le requérant n'assigne pas de partie adverse selon les termes de l'article 493 C.P.C
« L'ordonnance sur requête est une décision provisoire rendue non contradictoirement dans les cas où le
requérant est fondé à ne pas appeler de partie adverse ».
Cette absence du contradictoire est une des particularités de cette procédure.
Le domaine de la procédure sur requête
Si on se tourne du coté du T.G.I : selon les articles 812 et 813 le président peut ordonner sur requête
toute mesure urgente lorsque les circonstances exigent qu'elles ne soient pas prise contradictoirement. Il
ne peut aussi dans tous les cas, le spécifier par la loi.
Il y a des cas où la loi prévoit des procédures qui commencent par des requêtes comme par exemple, la
procédure d'injonction de payer, cette procédure commence par une requête. En dehors de ce cas, il y a
aussi une requête en matière de divorce.
Avec la nouvelle loi sur le Justice, toute cette procédure sera dématérialisée, une seul tribunal sera chargé
d’une telle procédure.
• Déroulement de la procédure
Les règles relatives au déroulement :
• pour le TGI : article 813 C.P.C
• pour toutes les juridictions : articles 490 et suivant C.P.C 

Dans ces dispositions communes, l'article 494 C.P.C indique que la requête doit être présenter en
double exemplaire, doit être motivée et doit contenir les pièces justifiants la demande. De plus, en
cas d'urgence la requête peut être déposé au domicile du juge. 

L’article 813 prévoit qu’elle est présentée par un avocat ou par un officier public ou ministériel dans
les cas où le dernier y est habilité par les dispositions en vigueur. 

Le président qui rend l'ordonnance devra la motiver et l'article 495 indique qu'elle est exécutoire
au seul vu de la minute.
L'article 145 C.P.C est également compétent en la matière si on peut faire un référé en usant des mesures
d'instructions pour conserver les preuves.
L'article 495 du présent Code ajoute que une copie de la requête est laissée à la personne à laquelle
elle est opposée car il faut que l'adversaire, au courant de rien, soit en mesure de se défendre = principe
du contradictoire. Celui-ci pourra réagir en demandant au juge de la modifier ou la rétracter même si le
juge du fond est saisi du litige.
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Si l’ordonnance cause un préjudice à un tiers, il ne pourra pas interjeter appel caer ne fait pas parti de
l’instance mais il pourra saisir le juge qu’il a rendu afin que celui-ci la rétracte.
Article 496 C.P.C : « S'il n'est pas fait droit à la requête, appel peut être interjeté à moins que
l'ordonnance n'émane du premier président de la cour d'appel. Le délai d'appel est de quinze jours.
L'appel est formé, instruit et jugé comme en matière gracieuse ».
Si il n'est pas fait droit à la demande, un appel peut être interjeter à moins que l'ordonnance n'émane du
premier président de la CA.
L'appel peut se faire dans un délai de 15 jours et peut se former et être juger comme en matière
gracieuse car si on passe par la requête , c'est pour conserver l'efficacité.
Quand l’ordonnance est rejetée , celui qui l’a demandé pourra interjeter appel dans un délai de 15 jours,
mais là, on préserve le caractère non contradictoire. Dans ce cas, l’appel sera formé, instruit et jugé dans
la manière gracieuse.

CHAPITRE 2 : L'INSTANCE
L’instance correspond à une période du procès qui débute avec l'introduction de l'instance et continue
jusqu'au prononcé d'une décision. L’introduction d l’instance met en place le lien d’instance entre les
parties. Ce lien créé entre les parties des liens de droits et obligations entre elles mais aussi avec le juge.
Quand on examine l'instance sur une fin procédurale il faut distinguer le déroulement normal de
l'instance et d'autre part, les incidents d'instance.

Section 1 : Le déroulement normal de l'instance


Pour obtenir justice, il faut la réclamer donc le procès débute avec une demande introductive d'instance.
Pour le Professeur Cornu « le commencement du drame judiciaire est parfois précédé par un levé de
rideaux, lequel peut être obligatoire comme une conciliation ou facultatif comme une mesure
conservatoire ».

Sous-section 1 : L'introduction de l'instance


§1 : Les modes d'introduction de l'instance
L'instance peut être de premier degré, d'appel ou de cassation donc l'introduction n'est pas la même. Le
drame se joue au minimum à 3 : demandeur, défendeur et le juge. Il faut que tout le monde soit
informé des conditions dans lesquelles cela va se dérouler. Il y a plusieurs manières d’introduire l’instance.
L’idéal c’est que les parties s’entendent suffisamment pour saisir le juge ensemble comme avec la requête
conjointe ou la présentation volontaire des parties devant le juge.
La procédure débute toujours par un appel en justice par le défendeur. De plus on peut informer le
tribunal et c'est ce dernier qui appellera l'adversaire. Le plus souvent, l’instance demande par
l’assignation, le demandeur appelle le défendeur.
Il y a aussi les saisines conventionnelles : les adversaires saisissent par le même acte le juge. La requête
peut également introduire l'instance dans certains cas.
Modes d’introduction de l’instance :
• La citation en justice : quand la procédure débute par un appel en justice du défendeur, manière
de commencer le procès qui vient du droit romain et qui dans notre droit prend la forme d’une
assignation : article 56 C.P.C = respect de cette procédure. L’assignation est suivie par la saisine du
juge qui se fait à l’initiative de la partie la plus diligente (souvent le demandeur) : article 757 C.P.C
(pour le T.G.I). la caducité peut être présentée par une des parties mais le juge peut le faire d’office.
• L’ordre inversée : quand le demandeur adresse sa demande au tribunal qui se chargera d’informer
le défendeur. Soit assignation devant le T.I pour les affaires de moins de 4000 euros et le T.G.I pour
le reste. C’est le greffe qui informe l’adversaire de la date de l’audience. 


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• Saisines conventionnelles : cela peut être la présentation volontaire de parties à l’instance (dans
les procédures orales), cela peut être aussi la requête conjointe (notamment en droit de la famille et
le divorce). On a un accord sur le fait qu’il faut demander au juge qu’il faut trancher le litige
• La requête : utilisée comme acte introductif dans les procédures pour laquelle le défendeur n’est
pas appelé dans la cause soit car il n’y a pas de défendeur car pas de procédure gracieuse, soit
parce que la loi permet qu’une mesure soit ordonnée à l’insu d’une partie.

§2 : Les effets de l'introduction de l'instance


La demande crée le lien d’instance mais ce lien ne lie que partiellement le demandeur qui reste libre
de se désister unilatéralement. Si le défendeur comparait, il ne le fera pas sans risque : pour ne pas avoir
de risque, les deux parties doivent saisir ensemble le juge. Grâce à la demande on connaît les prétentions
du demandeur.
La demande fait courir les intérêts moratoires. Elle peut avoir un effet sur le transfert des risques
(exemple : le contrat de vente). Elle rend transmissible des actions à cause de mort.
La demande interrompt les délais de prescription et forclusion.
La demande est une demande en vue d’avoir un jugement. Mais souvent, pour passer de la demande au
jugement, il faudra prendre la peine de mettre l’affaire en état d’être jugée.

Sous-section 2 : L'instruction de l'affaire


La situation est différente quand le défendeur comparait ou non. Quand les deux parties comparaissent,
on a une instruction contradiction. Selon les types de procès, la part d’écriture et d’oralité sera variable.
Si le défendeur ne comparait pas, on aura une décision par défaut.

§1 : L'instruction contradictoire
L'instruction est contradictoire dès lors que les parties comparaissent en personne ou par leur
représentant. Le principe du contradictoire pourra pleinement jouer. Selon les types de procédure
l'instruction ne se déroulera pas de la même manière.
Dans les procédures orales, l'instruction se fait normalement à l'audience. Mais au fil des réformes, de
l'écrit est intervenu dans les procédures orales. De même, les parties représentées ou non peuvent opter
par de l'écrit. Si on s’aperçoit qu’il manque des éléments, l’affaire sera renvoyée à une audience ultérieure
afin d’en achever l’instruction en se communiquant par exemple les pièces manquantes.
Dans les procédures écrites il y a toujours de l'instruction qui peut être plus ou moins apparente. On doit
vérifier si l'instruction est terminée avant d'être devant le juge. Si l'affaire n'est en état d'être jugée, on va
nommer un juge spécialisé : le juge de la mise en état devant le T.G.I, le conseillé de mise en état devant
la Cour d’appel.

§2 : L'instruction par défaut


Il peut y avoir deux types de défaut : un défaut faute de comparaître et un défaut faute d'accomplir les
actes d'accomplir.

A/ Le défaut de comparution
Articles 471 et suivant C.P.C.
C’est très généralement un défaut de la part du défendeur. Mais cela peut être aussi un défaut de la part
du demandeur qui n’est pas fréquent lors d’une procédure de représentation obligatoire parce qu’il a
constitué avocat. Mais cela peut arriver devant des juridictions d’exceptions, il se présentera de plus en
plus souvent notamment au vu de la dématérialisation de la procédure.
Si le demandeur ne comparait pas sans motif légitime, le défendeur pourra demander un jugement sur le
fond.
Le juge peut renvoyer l’affaire à une audience ultérieure pour laisser une autre possibilité mais il peut
aussi, d’office, déclarer la citation caduque.
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L'article 471 C.P.C « le défendeur qui ne comparait pas peut à l'initiative du demandeur ou sur décision
prise d'office par le juge, être à nouveau invité à comparaître si la citation n'a pas été délivrée à personne
».
Le code a prévu cela sur le défaut de comparution avec l’article 468 C.P.C qui vise cette défaillance du
demandeur : « si sans motif légitime le demandeur ne comparait pas, le défendeur peut requérir un
jugement sur le fond qui sera contradictoire sauf la faculté du juge de renvoyer l’affaire à une audience
ultérieure ».
Le juge peut anticiper une éventuelle difficulté. Le juge peut aussi, même d’office, déclarer la citation
caduque. On retient le motif légitime du demandeur de ne pas être venu. De même l’article ajoute que «
la déclaration de caducité peut être rapportée si le demandeur fait connaître au greffe dans un délai de 15
jours le motif légitime qui n’aurait été en mesure d’invoquer en temps utile » → c’est une deuxième
chance.
La difficulté consiste à concilier la liberté de ne pas comparaître avec le principe du contradictoire. Il faut
s’assurer que le défendeur a été correctement appelé : cité à personne ou à défaut, le C.P.C cherche un
équilibre entre la nécessité de statuer et le respect des droits de la défense. Par exemple, les deux modes
additionnels du demandeur ne pourront être formés que dans la forme de la demande initiale.
Lorsque le défendeur ne comparait pas, le jugement est rendu par défaut. Ce sont les articles 471 à 475
du C.P.C.
En principe on a le parallélisme des formes, mais pas tout à fait. L’article 473 du C.P.C distingue le
jugement par défaut et le jugement réputé contradictoire :
- le jugement par défaut : c’est si la décision est en dernier ressort et si la citation n’a pas été délivrée à
personne → lorsqu’il n’y a pas d’appel possible et quand il n’a pas reçu citation à personne.
– le jugement réputé contradictoire : susceptible d’appel ou si la citation a été faite à la personne (pas
de voie de recours spécifique).
En cas de pluralité de défendeurs cités par le même objet c’est l’article 474 du CP..C. La défaillance peut
accroître les pouvoirs du juge.
Lorsque le défaut de comparution est le défaut du défendeur cela va avoir pour effet de donner des
pouvoirs au juge. Il pourra choisir de demander un report et inviter le défendeur à comparaître. Il peut
exiger que soit utilisée la voie de signification. S’il ne comparait pas alors le jugement sur le fond sera
possible mais le juge ne fera droit à la demande que dans la mesure où il l’estime régulière, recevable et
bien fondée. La défaillance du débiteur peut aussi conduire à des voies de recours spéciales qui est
l’opposition et qui n’est ouverte qu’à l’égard des jugements rendus par défaut (article 476 C.P.C).
La construction logique du code repose sur une distinction entre les jugements par défaut au sens strict
parallèlement réputé contradictoire (article 472). Lorsque le défendeur ne comparait pas alors le
jugement est rendu par défaut si la décision est en premier ressort ET si la citation n’a pas été délivrée à
personne. Par ailleurs, il sera réputé contradictoire lorsque la décision est susceptible d’appel OU si la
citation est délivrée à la personne du débiteur.
L’article 476 prévoit que par défaut il peut être frappé d’opposition sauf dispositions expresses le
prévoyant. Lorsque c’est un jugement contradictoire il n’y a pas de délai de notification du jugement alors
que lorsqu’il s’agit d’un jugement réputé contradictoire ou par défaut il doit être notifié dans les 6 mois.
Article 474 C.P.C : en cas de pluralité de défendeurs cités pour le même objet, lorsque l’un au moins
d’entre eux ne comparait pas, le jugement (...) VOIR
Normalement le délai pour interjeter appel est d’un mois, le point de départ est la signification du
jugement. Mais quand le jugement n’est pas signifié notamment quand le jugement ne fait pas droit à une
demande mais tranche entre les deux, dans ce cas, quand court le délai d’appel ? Ici, on a un régime
spécial, et l’article 478 C.P.C dispose que « le jugement rendu par défaut ou le jugement réputé
contradictoire seul motif qu’il est susceptible d’appel est non avenu s’il n’a pas été notifié dans les six mois
de sa date ».
Article 479 C.P.C : applicable quand une des parties est à l’étranger.

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B/ Le défaut faute d'accomplir un acte de procédure


Article 469 et 470 C.P.C.


Le défaut n'est pas le même. Le défaut c'est celui de ne pas faire avancer le procès comme on devrait. Les
parties sont là mais ne font pas les actes de procédure dans le délai requis. Le juge peut statuer dans un
jugement contradictoire au vu des éléments dont il dispose.
Si cela émane du demandeur, le défendeur peut demander au juge de déclarer la citation caduque :
article 469 C.P.C.
Article 470 C.P.C : si aucune des parties n’accomplis les actes, le juge peut radier l'affaire par une
décision non susceptible de recours après dernier avis adressé aux parties elles-mêmes et à leur
mandataire si elles en ont un. Même avec une radiation on pourra rétablir l’instance mais dès qu’il y a une
péremption d’instance, il est plus difficile de faire rétablir l’affaire.

Sous-section 3 : Les débats et le délibéré


Les débats = les débats oraux. Ils sont dans la transition d’une justice lisible et transparente. C’est le lieu
privilégié d’exercice de la contradiction. En matière gracieuse, les débats ont lieu en chambre du conseil
(le public n’est pas présent) donc là on ne peut pas assister aux débats.

§1 : Les dispositions générales


Article 430 C.P.C : Les débats ont lieu devant la juridiction, à juge unique ou collégiale.

Quand il y a un problème de régularité, l’alinéa 2 du présent article en pose les conditions. L’article 431
donne le rôle du Ministère public.

A/ La composition de la formation de jugement


Les débats : phase publique du procès + d'expression du contradictoire. Les choses sont différentes en
matière gracieuse → article 434 « la demande est porté en chambre du conseil ».

Quand on examine les débats, on se pose la Q de la juridiction.
Article 430 : « la juridiction est composée, à peine de nullité, conformément aux règles relatives à
l'organisation judiciaire. Les contestations afférentes à sa régularité doivent être présentées, à peine
d’irrecevabilité, dès l’ouverture des débats (...) ».
Article 431 CPC : Le ministère public n'est tenu d’assister à l'audience quand dans les cas où il est partie
principale où il représente autrui ou quand sa présence est obligatoire par la loi.
Article 432 : vise les débats à proprement parler.

B/ La publicité des débats


Les débats sont publics sauf si ils sont rendus en chambre du conseil : article 433 → quand la loi l'exige,
en matière gracieuse.
Il y a des cas où normalement les débats doivent être publics mais le juge peut les transformer en
chambre du conseil, où là il n’y a pas de publicité pour ne pas atteindre à la vie privé : article 435 CPC.
Les parties peuvent également demander la privatisation des débats.
Les cas de nullité sont encadrées.
S’agissant de la réforme de la Justice : l’article L212-5-1 du C.O.J sera modifié, et la possibilité de faite
sauter les débats va apparaitre. Cela existait déjà dans le Code de procédure civile à l’article 779.

C/ La police de l'audience
Article 438 et 439 du C.P.C. Le président veille à l’ordre de l’audience. Tout ce qu’il ordonne doit être
immédiatement exécuté. Les personnes qui assistent à l’audience doivent respecter la justice et garder
une attitude digne et ne doivent pas parler sans autorisation. Le président peut faire expulser les
personnes qui ne respecte pas cela.

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D/ L'ordre de parole
Articles 440 à 445 C.P.C.
Le président dirige les débats, il donne la parole au rapporteur dans le cas où un rapport doit être fait.

Le demandeur parle en premier → le défendeur ensuite pour respecter les droits de la défense. Le
président donne la parole mais peut la retirer.
Même dans les cas où la présentation obligation, les personnes peuvent présenter elles-mêmes leurs
prétentions.
Article 442 : l'avocat est là mais on va pouvoir mettre en place de l'interactivité et s’expliquer sur des
points de fait ou de droit.
Article 443 : le Ministère public a la parole en dernier et peut demander un report si il ne peut pas agir
directement.
Le président peut ordonner la réouverture des débats quand on ne peut pas réagir efficacement sur un
certain nombre d'élément. Il doit le faire quand le principe du contradictoire n'a pas été respecté.
Article 445 introduit les notes en délibéré : après la clôture des débats, les parties ne peuvent déposer
aucune note à l'appui de leurs observations si ce n'est en vue de répondre aux arguments développés
par le Ministère public ou à la demande du président. Ce sera souvent le moyen d'éviter une réouverture
des débats ne pas perdre de temps.

E/ Un régime particulier des nullités liées aux débats


On a une liste de ce qui peut entraîner une nullité qui doivent être observer à peine de nullité : article
433 à 446 C.P.C.
Avant la clôture des débats, la nullité de ne peut pas être invoquée.

§2 : Les dispositions particulières au débat dans les procédures particulières


Dans la procédure orale, le procès se déroule à l’oral mais depuis la réforme de 2010 les procédures
orales font une place à l’écrit.
Principe = Article 446-1 C.P.C : Les parties présentent oralement à l'audience leurs prétentions et les
moyens à leur soutien. Elles peuvent également se référer aux prétentions et aux moyens qu'elles
auraient formulés par écrit. Les observations des parties sont notées au dossier ou consignées dans un
P.V. lorsqu’une disposition particulière le prévoit, les partie peuvent être autorisée à formuler leurs
prétentions et leurs moyens par écrit sans se présenter à l’audience. Le jugement rendu sera un jugement
contradictoire. Le juge peut s’opposer à cela
Article 446-2 C.P.C : depuis le 6 mai 2017 → le juge peut organiser des échanges entre les parties
comparantes. Après avoir recueilli leur avis, le juge peut ainsi fier les délais et si elles sont d'accord, les
conditions de la communication de leurs prétentions moyens et pièces.
On a de la procédure écrite dans une procédure orale : alinéa 2 qui fait référence à un avocat.
Alinéa 3 : les parties formulent leurs prétentions et le moyens par écrit et qu’elles ne sont pas assistées ou
représentée par un avocat, le juge peut, avec leur accord, prévoir qu’elle seront réputées avoir
abandonné les prétentions et moyens non repris dans leurs dernières écritures communiquées.
Article 446-3 : Le juge peut inviter à tout moment les parties à fournir les explications de fait et de droit
qu'il estime nécessaire à la solution du litige et les mettre en demeure de produire dans le délai qu'il
détermine tous les documents ou justifications propres à l’éclairer, faute de quoi il peut passer outre et
statuer en tirant tout conséquence de l'abstention de la partie ou son refus.

§3 : Le délibéré
C'est le moment où les juges délibèrent et décident de la solution du litige.
Article 447 C.P.C : les juges doivent être en nombre au moins égal à celui que prescrivent les règles
relatives à l'organisation judiciaire.
L'article 448 C.P.C prévoit que les délibérations sont secrètes.

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L'article 449 C.P.C prévoit que la décision est rendue à la majorité des voix. Le contradictoire s’exprime
tout au long de l’instruction dans les débats. Il peut arriver que pour éviter une réouverture des débats, on
fonctionne par des notes en délibérée. Celles-ci ne sont pas admises sauf pour répondre aux conclusions
du Ministère public.
Civ, 21 février 2019 : la Cour d’appel, dans la phase du délibéré a soulevé d’office un moyen de droit mais
normalement on relance le contradictoire et les débats or dans l’espèce les parties n’ont pas pu
s’exprimer. La Cour d’appel soulève la fin de non recevoir mais souhaite fonctionner par les notes en
délibérée. La Cour de cassation a validé ce mécanisme, le principe du contradictoire a été respecté.

Sous-section 4 : Le jugement
Au sens large, c'est toute décision prononcé par toute juridiction. Le jugement doit être rédigé sur un
papier ou sur un électronique. C'est un acte authentique. C'est un acte qui obéit à un formalisme
particulier sanctionné par un régime spécial de nullité.
Article 450 et suivants C.P.C.

§1 : La diversité des jugements


Il y a différentes classifications des jugements.
A/ Jugement sur le fond et d'avant dire droit
C'est une question très importante : il faut toujours savoir quels sont les recours de la décision.

1/ Le jugement sur fond


Définition à l'article 480 C.P.C : jugement qui tranche dans son dispositif tout ou partie du principal ou
celui qui tranche sur une exception de procédure ou une fin de non-recevoir ou tout autre incident. Il a
dès son prononcé, l'autorité de la chose jugée relativement à la contestation qu'il tranche.
Ce jugement est piégeux : il ne tranche pas que du fond. Il peut trancher des exceptions de procédure ou
une fin de non recevoir.
Il y a plusieurs conséquences notamment le fait que il ouvre droit au recours. Il a aussi pour effet de
dessaisir le juge.

2/ Le jugement avant dire droit


L'article 482 C.P.C donne une définition et fait une présentation générique : le jugement qui se borne
dans son dispositif à ordonner une mesure d'instruction ou une mesure provisoire n'a pas , au principal,
autorité de la chose jugée.
Dans ce jugement, le juge ne tranche pas une contestation mais prend des mesures destinées soit à
sauvegarder immédiatement une situation de fait, à sauvegarder l’intérêt d’un plaideur ou à préparer une
décision à venir. Exemple : ordonnant des mesures d’instruction ou en prenant des mesures provisoires.
Ces jugement n’ont pas au principal autorité de la chose jugée, il ne dessaisi pas le juge et il n'y a pas de
recours direct contre les jugements avant dire-droit. Il n'y a pas de recours indépendant du jugement sur
le fond (article 483 C.P.C).
Exceptions : il y a des cas où il peut y avoir des recours contre des décisions que l’ont classe normalement
dans les jugements avant dire droit comme l’expertise (article 272 C.P.C). C’est également le cas pour le
sursis à statuer (article 380 C.P.C).

3/ Les jugements mixtes


Il faut se référer à l'article 544 C.P.C : jugement qui tranche dans son dispositif une partie du principal et
ordonne une mesure d'instruction ou une mesure provisoire. Il peuvent être immédiatement frappés
d'appel comme les jugements qui tranchent tout le principal. Il en est de même quand le jugement qui
statue sur une exception de procédure, une fin de non-recevoir ou tout autre incident met fin à l'instance.
L'article 606 C.P.C vise les jugements en dernier ressort.

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Ce jugement ouvre la voie de recours.
L'enjeu c'est la question du recours qui est ouvert pour les jugements sur le fond , les jugements mixtes, il
ne l'ai pas pour les jugements d'avant dire droit.
Exemple : le jugement sera mixte sera celui qui tranche la question de la responsabilité : il faut savoir si la
personne est responsable + il faut déterminer le dommage.
Cette distinction entre les jugements mixtes et d'avant dire-droit n'est pas toujours simple, il existe une JP
abondante sur le sujet. Par exemple, un arrêt de Chambre mixte du 25 octobre 2014 a décidé que la
décision qui dans son dispositif alloue une provision et ordonne une expertise est une décision d'avant
dire droit.
e
Cass, civ 2 , 26 octobre 2006 : « la condamnation en dommage et intérêts pour procédure abusive, qui
n’était pas afférente au fond du litige n’a pas tranché une partie du principal, la cour d’appel qui ne
pouvait pas déclarer recevable l’appel non autorisé »
Remarque : l'expertise obéit à une régime particulier en matière de recours, c'est une mesure
d'instruction, l'article 272 met en place un régime spécial indiquant que la décision ordonnant
l'expertise peut être frappé d'appel indépendamment de jugement sur le fond sur autorisation du 1er
président de la Cour d’appel si les justifié d'un motif grave et légitime.

B/ La distinction entre jugement ordinaire, le jugement de donnée acte et le


jugement d'homologation d'accord
Le jugement ordinaire est un litige tranché entre les parties.
Le jugement de donnée acte est le jugement par lequel le juge à la demande d'une partie ou des deux
enregistre une déclaration ou constate un fait comme un désistement d'instance ou renonciation à une
prétention (2e chambre civile, 3 mai 2011 → le jugement n'est pas susceptible de recours et n’a pas
autorité de la chose jugée).
Le jugement d'homologation d'accord est le fait d'aller demander au juge d’homologuer

un accord. Cela relève de la matière gracieuse Le juge peut homologuer mais le régime reste flou. Pour la
jurisprudence, les recours devraient être ouverts comme les procédures gracieuses. Mais un arrêt du 1er
e
septembre 2016 de la 2 chambre civile met le doute et dit qu’il n'y a pas de droit de recours.
Un arrêt de 2e chambre du 28 septembre 2017 où il a été jugé que l'homologation d'un accord
transactionnel qui a pour seul effet de conférer force exécutoire à celui-ci ne fait pas obstacle à une
contestation de la validité de cet accord devant le JEX. Si c’est l’accord de volonté qui est contesté, il
faudra faire une action en nullité sur le fondement du Code civil.

C/ La distinction entre jugement contentieux ou gracieux


Le jugement contentieux suppose un litige donc une procédure contradictoire. Le jugement gracieux
est prononcé par le juge en l'absence de tout litige (à la suite d'une modification de nom ou lors d’une
adoption par exemple). Le juge apparaît alors comme un témoin solennel. Les s ne seront alors pas les
mêmes.

§2 : La forme des jugements et leurs nullités


Le jugement doit comporter un certain nombre de mention obligatoire mentionnée aux articles 554 et
555 du C.P.C.
L'article 955 concerne les arrêts de CA il faut se référer aux motifs de la règle du premier juge en cas de
confirmation du jugement : « La Cour peut statuer par adoption des motifs du jugement ou par motif
propre. Dans ce cas elle est réputé avoir opter les motifs du jugement qui ne sont pas contraires aux siens
».
L'article 456 précise que quelque soit la forme du jugement, il est signé par le président et par le greffier.
Si le président ne peut pas signer, le jugement est signé par l'un des juges qui en ont délibéré.

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Dans certains cas, le jugement échappe au formalisme car le juge peut ne pas indiquer certains aspect du
litige notamment à la demande des parties à un divorce pour faute où il est possible de demander au JAF
de ne pas indiquer les causes du divorce.
L'article 457 dispose que « le jugement a une force probante égale à celle d'un acte authentique sous
réserve de l'article 459 ».
La nullité des jugement se trouve aux articles 458 et 460 C.P.C. Il y a des mentions qui vont entraîner la
nullité du jugement : « ce qui est prescrit par les articles 447, 451, 454 en ce qui concerne la mention du
nom des juges, 455 et 456 doit être observé à peine de nullité.

Toutefois, aucune nullité ne pourra être ultérieurement soulevée ou relevée d'office pour inobservation
des formes des articles 451 et 452 ».
Le jugement est un acte authentique article 457 C.P.C. Mais l’article 459 du même code prévoit que «
VOIR ».

§3 : Les effets du jugement


A/ Le dessaisissement du juge


Article 481 C.P.C. Le jugement dès son prononcé, dessaisit le juge de la contestation qu’il trance.
En principe le juge, lorsqu'il a statué a épuisé son pouvoir de juger. Le jugement aura mit fin au jugement
d'instance.
Ce principe va supporter quelques exceptions : le juge a le pouvoir de rétracter sa décision en cas
d'opposition ou de révision (article 481 alinéa 2). Selon l’alinéa 3, il peut aussi interpréter ou rectifier la
décision sous la distinction rétablie aux articles 461 à 464 C.P.C. C’est notamment le cas des demandes
en interprétation des jugements ou en cas d’erreur matérielle.

B/ L'autorité de la chose jugée


Le principe est à l'article 1355 du Code civil qui précise que l’autorité de la chose jugée n'a lieu qu'à
l'égard de ce qui a fait la chose du jugement. Elle joue au niveau des parties et au niveau des tiers.

1/ A l’égard des parties


L'autorité de la chose jugée à deux aspects :
•  un négatif : ne pas remettre deux fois la même affaire devant le juge
•  un positif : la partie gagnante peut se prévaloir de jugement et de tous les avantages qui en 

découle

trois temps dans l’autorité de la chose jugée :
• Dès que le jugement est rendu il a autorité de la chose jugée.
• La force jugée a un lien avec l'exécution forcée → le jugement a force de chose jugée quand 

il n'est plus susceptible d'une voie de recours suspensive de l'exécution : article 500 C.P.C.
•  On parle aussi de jugement irrévocable ou jugement définitif c'est-à-dire quand il n'est plus 

susceptible de voie de recours même extraordinaire comme un pourvoi en cassation. 

La chose jugée constitue une fin de non recevoir, à une éventuelle demande future avec une
demande identique fondée sur les mêmes faits et avec une même partie. 

La Cour Européenne parle de jugement définitif ou non définitif. 


2/ A l’égard des tiers


Dans les rapports avec les tiers, on sait qu'en dépit de la vérité légale qui s'attache au jugement il n'a à
leur égard qu'une autorité relative c'est-à-dire que si il peut être opposable aux tiers. 

Il ne peut pas créer des droits ou obligations au profit ou alors contre de ceux qui n'ont été ni parties ni
représentés à la procédure mais il va leur être opposable car il ne peut pas être ignorer dans
l'ordonnancement juridique (cas du jugement qui prononce le divorce qui est opposable aux autres). 


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Mais, une action en déclaration de brevet, n’est pas opposable aux tiers, une autre personne peut
également attaquer le jugement. 

On distingue autorité relative du jugement et la situation juridique créée par le jugement, qui s’imposera
aux tiers. 


C/ L'effet déclaratif ou constitutif du jugement


On va dire qu'un jugement est déclaratif lorsqu'en disant le droit , le juge se borne à déclarer les droits
mit en avant dans les prétentions des parties. Le juge ne fait que consolider un droit existant mais qui a
été contesté (Exemple : reconnaître la propriété d'un terrain).

En principe, les effets du jugement déclaratif remontent au jour de la constitution juridique. 

Le jugement constitutif va créer une situation juridique nouvelle (exemples: adoption ou liquidation
judiciaire) et ces jugement ne prendront effet qu'à partir du moment où ils sont rendus (annulation d'un
brevet). Ils sont en principe opposables aux tiers.

§4 : L'exécution des jugements


Pour qu'un jugement puisse être exécuté, deux conditions essentielles s'imposent :
• être notifier 


• ne doit pas faire l'objet d'une voie de recours suspensive 


A/ La notification du jugement
C'est le moyen utilisé pour porter les actes à la connaissance des personnes concernées tel est le cas du
jugement qui ne peut être exécuté que si l'autre partie a bien été informé. 

La notification est essentielle car c'est elle qui marque le point de départ des recours. Il faut savoir que
pour certains jugement, cette notification n'a pas la même importance par exemple, si l'adversaire
s'exécute immédiatement ou quand la décision est exécutoire sur minute c'est-à-dire sur présentation de
l'original. 

En dehors de ces cas, on a plusieurs règles précises qui concernent les modalités de la notification, les
destinataires et les délais. 

Article 675 et suivants C.P.C. Par principe, on passe par la signification par huissier de justice sauf cas
particuliers cités au dessus. 

Les parties sont dentinaires du jugement, mais quand la notification est obligatoire, le jugement est
préalablement notifié au représentant, sous peine de d’annulation de la notification. 


1/ Les modalités de la notification 



La notification est nécessaire en ce sens que le simple prononcé du jugement ne suffit pas pour permettre
son exécution. Il faut en plus, la notification. Pour pouvoir réclamer son exécution, il doit être passer en
force de chose jugée donc plus susceptible de voie de recours suspensive. 

Il doit être notifié en respectant un formalisme : articles 675 et suivant C.P.C. 

En vertu de l'article 680 C.P.C, l'acte de notification à un jugement à une partie doit indiquer de manière
apparente le délai dans lequel les voies de recours peuvent être exercées ainsi que les modalités. La
jurisprudence est sévère sur cette question puisque que il est traditionnellement jugé que l'absence de
mention ou la mention fausse dans l'acte de voie de recours ouverte de son délai ou ses modalités a pour
effet de ne pas faire courir le délai de recours (2e chambre, 12 février 2004 ; 14 novembre 2013). 


2/ Les destinataires de la notification



Il s'agit des parties mais aussi en cas de représentation obligatoire, des représentants : article 678 

C.P.C. L'article pose la sanction du non respect : la notification à la partie est nulle. Se pose la question du

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régime de cette nullité : c'est une nullité systématique pour la jurisprudence ancienne. Mais une décision
du 22 septembre 2016 rendu sur le visa de l'article 978 qui considère qu'il aurai fallu démontrer en quoi
l'absence de notification à l'avocat avait causé un préjudice au destinataire de l'acte. On traite alors ceci
comme un vice de forme.
Article 680 C.P.C : le jugement doit mentionner les délais de voies de recours.

3/ Les délais
L'exécution doit être notifiée dans des délais différents selon la nature du jugement. L'article 478 C.P.C
(par exemple) indique que le jugement rendu par défaut ou le jugement réputé contradiction au seul
motif qu'il est susceptible d'appel est non avenue si il n'y a pas été notifié dans les 6 mois de sa date.
Pour le jugement contradictoire, il n'y a pas de dispositions particulières dans le C.P.C.

B/ L'exécution provisoire du jugement


C’est lié à l’effet suspensif des voies de recours. Il faut distinguer l’exécution provisoire de droit et celle
exécutée par le juge.

1/ L'exécution provisoire : la notion


Article 514 et suivant C.P.C.
En principe les décisions susceptibles d'appel ne peuvent pas être soumises à l'exécution provisoire, mais
le juge peut le faire si il estime que celle-ci est nécessaire et compatible avec la nature de l'affaire.
Une proposition de décret de 1997 a été favorable à cette suppression de l’effet suspensif, mais cela a été
supprimé. La question est à l’ordre du jour. En l’état actuel du droit, l’appel conserve son effet suspensif.
Cette question peut être aménagée par la loi. Les parties ou le juge ont la possibilité en vertu de l’article
515 du C.P.C d’ordonner l’exécution provisoire quand le juge l’estime nécessaire et compatible avec la
nature de l’affaire et à condition qu’elle ne soit pas interdite par la loi.
L’exécution provisoire peut être de plein droit notamment pour les ordonnances de référé qui sont en
principe exécutoire sur minute.
L'exécution provisoire est écartée en matière de divorce, prestation compensatoire, inscription de faux,
pour les procédures collectives : il y a des régimes spéciaux.

2/ Les limites à l'exécution provisoire


Il s'agit de protéger la partie adverse des effets d'une telle exécution.
Pour protéger les parties, plusieurs mécanismes ont été mis en place. Par exemple, pour éviter
l’insolvabilité, le juge va pouvoir subordonner l'exécution provisoire à des garanties réelles ou personnel
fournie par le bénéficiaire de l'exécution : article 517 C.P.C.
La partie condamnée peut aussi demander que soit différer l'exécution, en demandant au juge à pouvoir
consigner les fonds plutôt que verser l'argent à l'adversaire ou verser les sommes entre les mains d’un
tiers.
L'exécution provisoire quand elle a été ordonnée, peut être arrêtée par le premier président de la Cour
d’appel notamment lorsqu'elle apparaît qu'elle aurai des conséquences excessives (obligation de faire,
payer une somme d'argent si cela excède les facultés économiques du débiteur, ...). Cela est écarté
quand l’exécution provisoire est de droit. Cette dernière ne peut être écartée que sous des conditions
particulières, à savoir en cas de violation manifeste du principe du contradictoire ou de l’article 12.
Il existe des régimes spéciaux à cet égard comme en matière de procédure collective où on a un droit
spécial. L’exécution provisoire, si elle est favorable au créancier, n’est pas sans danger pour lui. En vertu de
l’article L211-10 du Code des procédures d’exécution, elle a toujours lieu au risque du créancier.
Comme en pratique l’exécution provisoire de droit n’était pas suffisamment suivie des faits, le législateur a
mis en place des mécanismes de radiation pour inexécution, pour les pourvois puis pour les appels. Le
recours est paralysé tant que le perdant n’a pas exécuté la première décision.

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Décision du 24 février 2006 de l'Assemblée plénière a rappelé que celui qui demande une exécution de
justice à titre provisoire le fait à ses risques à charge pour lui si le titre est ultérieurement modifié d'en
réparer les conséquences dommageables.
Radiation pour inexécution : article 526 C.P.C = tant que la partie ne paie pas, le pourvoi ne sera pas
étudié.

C/ Les frais de justice


La justice publique est « gratuite » devant la Cour d’appel. Les frais de justice sont supportés par les
parties mais il est possible d'en faire supporter l'adversaire.
Réforme de la garde à vue : création d’une taxe pour accéder aux juridictions de premier degré mais cela
a été supprimé.

1/ La taxe : droit affecté au fond d’indemnisation de la profession d’avouée près les cours
d’appel
Article 1635 bis P du Code général des impôts : « Il est institué un droit d'un montant de 225 € dû par
les parties à l'instance d'appel lorsque la constitution d'avocat est obligatoire devant la cour d'appel. Le
droit est acquitté par l'avocat postulant pour le compte de son client par voie électronique. Il n'est pas dû
par la partie bénéficiaire de l'aide juridictionnelle.
Le produit de ce droit est affecté au fonds d'indemnisation de la profession d'avoués près les cours
d'appel.

Ce droit est perçu jusqu'au 31 décembre 2026. Les modalités de perception et les justifications de
l'acquittement de ce droit sont fixées par décret en Conseil d'Etat ».
Puis l’article 963 alinéa 1 du C.P.C indique que «Lorsque l'appel entre dans le champ d'application de
l'article 1635 bis P du code général des impôts, les parties justifient, à peine d'irrecevabilité de l'appel ou
des défenses selon le cas, de l'acquittement du droit prévu à cet article». Donc, si on ne paie pas la taxe,
pas de droit d’appel.
Alinéa 2 : seul le magistrat peut agir.

2/ Les dépens
Ce sont les dépenses générées par le procès qui seront mis à la charge d’une partie, souvent la partie
perdante.
Ils sont fixés par le C.P.C dans une liste que on trouve à l'article 695 et que la jurisprudence considère
comme étant limitative.
La charge des dépens est à l'article 696 CPC : « la partie perdante est condamné aux dépens à moins que
le juge n'en mette la totalité ou une fraction à la charge d'une autre partie ». Il y a aussi des règles propres
à l'aide juridictionnelle où les dépens seront directement versés à l'avocat.
Remarque : quand un auxiliaire de justice accompli des actes en dehors de son mandat, ils resteront à sa
charge en application de l’article 697, il en est de même lorsque les actes qu’il a accompli ont été annulé
par sa faute, et la pratique parle alors de frais frustratoires.
Le code prévoit des modalité de vérification des dépens. Lorsque la représentation est obligatoire,
l’article 699 prévoit la distraction des dépens laquelle permet aux avocats de recouvrer directement
auprès de la partie perdante les frais exposés pour leur client et dont ils ont fait l’avance sans avoir reçu
de provision.

3/ Les frais irrépétibles ou « l'article 700 »


Il s'agit des frais du procès qui ne figurent pas dans les dépens comme les frais liés à l'assistance par
avocat, aux consultations qui sont supportés par celui qui les as engagé. Cet article permet de mettre une
partie de ces frais à la charge du perdant. Le juge tient compte de la situation économique de la partie
adversaire, il peut même dire qu'il n'y a pas lieu de l'appliquer dans certains cas.

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Section 2 : Les incidents de procès
Qu'est-ce qu'un incident ? Cela vient d’une expression médiévale, un incident est ce qui survient au
cours d'une instance en cours. Cela se dit surtout d'une contestation qui se greffe sur l'instance (ex :
compétence du juge saisi). Cela se dit parfois de tout acte ou événement qui affectent l'instance. On a
aussi la notion d'incidence d'instance qui affecte le cours de l'instance comme des jonctions, des
disjonctions d'instances, ... Le Vocabulaire CORNU se réfère à un sens moins large mais très étendu qui
vient désigner une procédure greffée sur une instance principale soit qu'elle tende à un jugement
définitif tranchant une véritable contestation (incidents de procédure par exemple) ou qu'elles attendent
un jugement avant dire droit. Ou cela désigne les contestations distinctes du principal dont l'objet
particulier peut être de critiquer par exemple la validité d'un acte de procédure, ou la saisine du juge.

Sous-Section 1 : Les incidents relatifs aux personnels judiciaires et à la


sécurité publique
Cela renvoie à la question de l'impartialité du juge (article 1§1 Convention E.D.H). Comment fait-on pour
contester le risque d'impartialité ? Le Titre X du CPC prévoit les moyens pour le juge de se déporter en
raison du lien avec l'une des parties et les autres moyens qui permettent de soulever l'impartialité.
L'article L111-5 C.O.J prévoit l'impartialité des juridictions judiciaires. L'article L111-6 C.O.J prévoit
que la récusation du juge peut être demandée dans divers cas (ex : si le juge ou son conjoint a un intérêt
personnel à la contestation ; s'il existe un lien de subordination entre le juge ou son conjoint et l'une des
parties ou son conjoint). Cela vise le juge et son conjoint mais que se passe-t- il avec le concubin ? Ces cas
sont interprétés à la lumière des règles supranationales et donc de l'article 6 de la Convention E.D.H.

§1 : L'abstention
L'abstention est évoquée aux articles L111-7 C.O.J et 339 C.P.C : c'est le juge qui a le sentiment de
ne pas avoir l'impartialité pour juger. Ce juge se fait remplacer par un autre juge. En principe, c'est au
juge de se déporter mais il y a des cas dans lesquels il n'a pas conscience (exemple : connu une affaire
quand il était juge des référés et ne s'en souvient plus).

§2 : La récusation
Une partie pointe le doigt vers un juge qu'elle estime partial. Il y a de plus en plus de demandes de
revendication. L'impartialité est l'absence de préjugé vis-à-vis de la partie à juger mais aussi de la chose à
juger. L'article 342 C.P.C prévoit qu'une partie peut récuser un juge ou demander un renvoi devant une
autre juridiction dès qu'elle a connaissance de la cause justifiant la demande, à peine d'irrecevabilité.
Ces procédures de récusation et de renvoi pour suspension légitime ont été substantiellement modifiées
par le décret du 6 mai 2017. Elle est portée devant le président de la juridiction immédiatement
supérieure. La requête est formée par un avocat devant les juridictions où il y a un monopole de
représentation des parties. L'instance n'est pas automatiquement suspendue mais sa suspension peut
être ordonnée par le premier président.
La demande obéit à un certain formalisme : elle doit, à peine d'irrecevabilité, être formée dès que la
partie a connaissance de la cause de la récusation ou du renvoie, avant la clôture des débats et il convient
d'indiquer dans la demande les motifs de récusation ou de renvoi. Le juge visé par la récusation pourra
formuler des observations et même décider de s'abstenir. Le magistrat saisi de la demande doit statuer
dans le mois de sa saisine, après avis du Procureur général, sans qu'il soit nécessaire d'appeler les
parties.
Si la récusation est admise, le juge est remplacé. S'il s'agit d'un renvoi, l'affaire est renvoyée à une autre
formation ou à une autre juridiction et il n'y a pas de recours possible. Si la récusation est rejetée,
l'ordonnance est susceptible de pourvoi dans les 15 jours de sa notification réalisée par le greffe de la
Cour d'appel. La partie qui succombe peut être condamnée à une amende civile et d'éventuels
dommages et intérêts.

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§3 : Le renvoi pour cause de sûreté publique
Cette hypothèse est liée à un trouble à l'ordre public. Le renvoi est prononcé par la Cour de Cassation sur
réquisition du procureur général et il n'est pas sursis à statuer, sauf décision du premier président (article
353 C.P.C).

Sous-Section 2 : Les incidents relatifs à la preuve


« Pas de preuve, pas de droit ». Il peut y avoir des incidents relatifs aux preuves.

§1 : Les incidents relatifs aux pièces et documents


A/ La production forcée de documents
Il est possible de contraindre une partie à procurer les documents qu'elle détient. L'article 11 C.P.C
prévoit que « si une partie détient un élément de preuve, le juge peut, à la requête, lui enjoindre de le
produire ». Il peut faire de même avec un tiers s'il n'existe pas d'empêchement légitime. Les articles 138
(pour le tiers) et 142 (pour les parties) du C.P.C prévoient le mode d'emploi. Le juge doit ordonner la
production parce qu'il l'estime fondée. Le juge a un pouvoir discrétionnaire pour apprécier la pertinence
de la demande. La demande est faite sans forme.

B/ La communication des pièces


La communication des pièces à l'autre partie doit être spontanée (article 132 CPC). A défaut de
spontanéité, il faut soulever une incidence d'instance car la JP pose une présomption de régularité. Il faut
alors demander au juge d'enjoindre une communication. Le juge peut le faire à peine d'astreinte et il a
même la possibilité d'écarter du débat les pièces qui n'ont pas été communiquées en temps utile (c'est à
dire le temps permettant la découverte et la réaction de la partie).
Il peut également y avoir un incident pour défaut de restitution des pièces originales (article 136 C.P.C).

C/ Les incidents liés à l'origine et la sincérité des preuves littérales


Ces incidents interviennent quand l'un des plaideurs conteste l'origine ou la validité d'un écrit. Exemple :
falsification d'un document (articles 285 et suivants C.P.C). Les règles ne sont pas identiques selon le
type d'écrit.

1/ La contestation des actes sous-seing privé


L'article 1373 du Code Civil indique que la partie à laquelle on l'oppose peut désavouer son écriture ou
signature. Il y a deux procédures : la vérification d'écriture et le faux.

a) La vérification d'écriture
Les actes sous-seing privé ne font preuve de leur origine que jusqu'à simple délégation. Cette procédure
est la conséquence de cette règle. Elle intervient quand une partie produit un écrit contesté par son
adversaire et sa mise en œuvre conduit le juge à vérifier l'écrit concerné, à moins qu'il ne puisse statuer
sans en tenir compte. Le juge va chercher à savoir si la signature est la bonne ou l'écriture est la bonne.
Cette vérification peut intervenir à titre incident au cours d'une procédure déjà engagée ou formulée à
titre principal (c'est à dire introduction d'une instance pour qu'un document émane bien d'une
personne). A titre incident, elle relève de la compétence de la juridiction initialement saisie et à titre
principal, elle relève de la compétence exclusive du TGI (article 285 C.P.C).
Remarque: l'acte contresigné par avocat, faisant pleine foi de l'écriture et la signification des parties, ne
peut être attaqué que par la procédure de faux.
b) Le faux en écriture privée
Cette procédure suppose qu'un acte sous-seing privé soit produit par une partie et que l'adversaire le
critique en prétendant qu'il a été contrefait ou altéré. Cette procédure est plus grave car l'acte comporte
une altération volontaire.

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Si le faux est invoqué en cours d'instance, le C.P.C renvoi à la procédure applicable au incident de la
vérification d'écrite. Si le faux est demandé à titre principal, l'assignation doit faire sommation au
défendeur de déclarer s'il entend ou non faire usage de l'acte prétendu faux.

2/ La contestation des actes authentiques


L'article 1371 du Code Civil prévoit que « l'acte authentique fait foi jusqu'à inscription de faux de ce que
l'officier public dit avoir personnellement accompli ou constaté. En cas d'inscription de faux, le juge peut
suspendre l'exécution de l'acte ».
La procédure est plus lourde car la critique est formulée contre un officier public. Seul le T.G.I est
compétent et le ministère public doit obligatoirement être informé. Si la question est soulevée devant une
juridiction d'exception, un sursis à statuer doit intervenir jusqu’en jugement sur le fond soit rendu par le
T.G.I. Si des poursuites pénales ont été engagées pour faux, le T.G.I doit surseoir à statuer jusqu'au
prononcé de la décision pénale.

§2 : Les incidents relatifs aux mesures d'instruction


En matière civile, l'instruction est le fait des parties, elles formulent les prétentions et apporter les preuves
des faits. Ces mesures d'instruction sont prévues aux articles 143 et suivants du CPC. Elles peuvent être
demandées par le juge afin d'obtenir des précisions quant aux demandes des parties.

A) Les règles générales


1/ Le prononcé des mesures d'instruction
Elles peuvent être prononcées en cours d'instance, dans la phase de la mise en état généralement. Elles
peuvent avoir été demandées par les parties en vue du procès. L'article 145 C.P.C prévoit que s'il existe
un motif légitime de conserver ou d'établir avant tout procès la preuve de faits dont pourrait dépendre la
solution d'un litige, les mesures d'instruction légalement admissibles peuvent être ordonnées à la
demande de tout intéressé, sur requête ou en référé.
Ces mesures peuvent être ordonnées à la demande d'une partie ou d'office par le juge. Lorsque les
mesures sont demandées par une partie, le juge a le pouvoir d'en apprécier l'opportunité. Il faut que ces
mesures aient un caractère exceptionnel car il appartient en principe à chaque plaideur de faire la preuve
des faits qu'il allègue. L'article 146 indique qu'« une mesure d'instruction ne peut être ordonnée sur un fait
que si la partie qui l'allègue ne dispose pas d'éléments suffisants pour le prouver. En aucun cas une
mesure d'instruction ne peut être ordonnée en vue de suppléer la carence de la partie dans
l'administration de la preuve ».
Concernant le coût de la mesure, le juge doit opter pour le plus simple et le moins onéreux et ce qui est
suffisant pour la solution du litige (article 147 C.P.C).

2/ L'exécution des mesures d'instruction


Au terme de l'article 155 C.P.C, le juge qui a ordonné la mesure d'instruction doit tjr garder le contrôle
de son exécution. L'exécution de la mesure doit respecter le principe de la contradiction. Les parties et les
tiers doivent apporter leur concours aux mesures d'instruction et les parties peuvent être aidées par un
avocat qui va contrôler le respect du principe de la contradiction (article 155 C.P.C).

3/ Les conséquences de la mesure d'instruction


La décision qui ordonne une mesure d'instruction ne dessaisit pas le juge. En principe, la décision fait
l'objet d'une simple mention au dossier au registre d'audience. En application de l'article 152 C.P.C, la
décision est considérée comme une mesure d'administration judiciaire : elle n'est pas notifiée et le
greffier se borne à en informer les parties défaillantes ou absentes par lettre simple.
Concernant les voies de recours, l'article 150 C.P.C prévoit que « la décision n'est pas susceptible
d'opposition, elle ne peut être frappée d'appel ou de pourvoi en cassation indépendamment du

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jugement sur le fond que dans les cas spécifiés par la loi ». La décision ordonnant l'expertise obéit à un
régime particulier (article 272 C.P.C) : elle peut être frappée d'appel sur autorisation du premier
président.

B/ Les différentes mesures d'instruction


1/ La comparution personnelle des parties
Même lorsqu'on est dans une procédure avec représentation, le juge a toujours la possibilité d'ordonner
la comparution personnelle des parties (article 184 C.P.C). Il a même la possibilité de faire comparaître
devant lui l'une des parties seulement, ce qui est surprenant au regard de la contradiction. Le juge peut
tirer les conséquences de l'attitude des parties, de l'absence, de refus de répondre de l'une d'elle et en
faire état comme équivalent à un commencement de preuve par écrit (article 198 C.P.C).

2/ Les vérifications personnelles du juge


L'article 179 C.P.C indique que le juge peut prendre une connaissance personnelle des faits litigieux et
procéder à cette fin aux opérations qu'il estime nécessaires. Il peut le faire, s'y nécessaire, en procédant
au transport sur les lieux. Le juge dresse un P.V.

3/ Les déclarations des tiers


C'est la question de la preuve testimoniale (articles 199 et suivants C.P.C). Cette preuve par témoin est
recevable mais que sous certaines formes : ces déclarations pourront se faire par attestation ou par voie
d'enquête (écrite ou orale).
Concernant les attestations (article 200 et suivants C.P.C), il s'agit d'un écrit qui contient les faits
auxquels son auteur a assisté ou qu'il a personnellement constaté. Il y a un formalisme prévu à l'art 202
C.P.C mais n'est pas requis à une peine de nullité.
Le juge peut aussi procéder par voie d'enquête (articles 204 et suivants C.P.C). Les dispositions sont
consignées dans un P.V communiqué à la personne qui doit le signer.

4/ Les mesures d'instruction exécutées par un technicien


Il est possible d'avoir recours à un technicien mais ce recours doit être exceptionnel. Le juge est libre du
choix du technicien et n'est jamais lié par les conclusions d'un technicien (article 246 C.P.C). Le
technicien doit être impartial.
Il existe 3 types de mesures qui peuvent être confiée à un technicien :
• Constatation : On demande à une personne de constater certains faits sans avoir d'avis à 

donner sur les conséquences de la constatations. Exemple : constat d'huissier
• Consultation: On se réfère à un technicien spécialisé mais on n'attend pas de lui d'investigation
complexe. On utilise beaucoup la consultation dans le domaine de la chimie.
• Expertise (article 263 et suivants C.P.C) : le décret de 2017 a modifié des points notamment sur la
question de l'accès aux pièces et il faut faire attention à la jurisprudence de la Cour de Cassation sur
le principe du contradictoire. Elle ne peut être ordonnée que si les constatations ou consultations
insuffisantes. Le recours à l'expertise doit être motivé. Il a un recours spécial contre la décision : il
faut un appel sur autorisation du premier président. 


Sous-Section 3 : Les incidents d'instance


§1 : La suspension et l'interruption de l'instance
A/ La suspension de l'instance

Les cas de suspension sont un événement qui fait obstacle à la poursuite de l'instance et se caractérise
par le fait que la reprise de l'instance va se faire sans qu'il soit nécessaire d'accomplir le formalisme de

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reprise d'instance. La suspension suppose la réalisation d’événements étrangers à la situation personnelle
des parties. L'article 377 C.P.C prévoit 2 catégories de suspension :
• Les suspensions fondées sur des cas particuliers prévus par la loi (exemple : exception de
procédure)
• La suspension liée à une décision du juge.

La décision de suspension du juge peut prendre 3 formes (article 357 C.P.C) :
• Le sursis à statuer (article 378 et suivants C.P.C) : Cette décision suspend l'instance jusqu'au temps
que le juge détermine ou la réalisation d'un événement. Il peut s'agir d'une question préjudicielle,
d'une inscription de faux... Le sursis a, en principe, un caractère facultatif : le juge a un pouvoir
discrétionnaire. Lorsque le sursis est prononcé devant une juridiction de premier degré, on peut
faire appel de la décision si on obtient une autorisation du premier président de la Cour d'appel
(article 381 C.P.C) mais il faut un motif grave et légitime.
• La radiation (article 470 C.P.C) : C'est une mesure d'administration judiciaire qui sanctionne le
comportement d'une partie qui n'accomplie pas des actes de la procédure dans les délais requis.
Elle n'a pas à être motivée et n'est pas susceptible de recours. Elle sanctionne la passivité d'une
partie. La radiation est notifiée par lettre simple aux parties et à leur représentant. Elle a pour effet
de supprimer l'affaire du rang des affaires en cours : l'instance est suspendue. Pour que l'instance
reprenne, il faudra la rétablir en réalisant la diligence qui avait conduit à la radiation. Toutefois, il ne
faut pas qu'il y ait une péremption de l'instance.
• Le retrait du rôle. Il permet aux parties de demander une suspension d'un commun accord dont
l'objectif est de rechercher une conciliation par exemple. L'article 382 C.P.C précise que le retrait du
rôle est ordonné lorsque toutes les parties en font la demande écrite et motivée. Il ne s'agit pas
d'une sanction. Il s'agit d'une mesure d'administration judiciaire et, à moins que la péremption
d'instance ne soit acquise, l'affaire sera rétablie à la demande de l'une des parties.

B/ L'interruption de l'instance
De manière générale, l'interruption d'instance résulte d'un événement qui affecte la situation personnelle
d'une partie ou de son représentant et qui est susceptible d'affecter le droit de la défense.

1/ Les causes d'interruption automatiques


L'article 369 C.P.C prévoit les causes d'interruption automatiques : la majorité d'une partie, la cessation
de la fonction de l'avocat lorsque la représentation est obligatoire, l'effet du jugement qui prononce la
sauvegarde, le redressement judiciaire ou la liquidation judiciaire dans les causes où il emporte assistance
ou dessaisissement du débiteur.

2/ Les causes d'interruption non automatiques


L'article 370 C.P.C prévoit les causes d'interruption non automatiques c'est à dire qu'il faut que la cause
soit notifiée à l'autre partie. Ces causes sont le décès d'une partie, la cessation de fonction du
représentant légal d'un incapable, le recouvrement ou la perte par une partie de la capacité d'ester en
justice.
Pour que l'instance soit interrompue, l'article 371 C.P.C indique qu'il faut que l'événement ou sa
notification ai eu lieu avant l'ouverture des débats. Ces événements vont paralyser l'instance et l'article
392 C.P.C précise que l'interruption de l'instance emporte celle du délai de péremption. Cette
interruption du délai de péremption dure tant qu'il n'y a pas une reprise de l'instance. La reprise de
l'instance peut être volontaire si les parties le décident car le juge n'a pas été dessaisi. Dans le cadre du
décès d'une partie, la procédure n'a pas été interrompue et la reprise de l'instance peut intervenir contre
les héritiers ou le conjoint du défunt.

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§2 : L'extinction de l'instance
En principe, l'instance s'éteint par une décision de justice qui tranche le litige au fond mais il arrive que
cette extinction soit le fait d'autres événements.

A/ L'extinction de l'instance à titre accessoire par rapport à l’action


Il peut s'agir d'une renonciation d'une partie à son droit d'action comme une transaction, une MARC.
Il peut s'agir d'un acquiescement c'est à dire qu'un plaideur accepte les prétentions de la partie
adverse :
– L'acquiescement à la demande : l'une des parties reconnaît le bien fondé de la prétention de
l'adversaire et renonce à se défendre. Il n'est possible que pour les droits dont la partie à la libre
disposition (article 408 C.P.C).
– L'acquiescement jugement : l'une des parties renonce aux voies de recours.

Il peut s'agir d'un désistement d'action qui peut être le fait du demandeur ou du défendeur en cas
de demande reconventionnelle. Ce désistement suppose la capacité de disposer du droit d'action.
Pour les actions transmissibles, il peut s'agir de l'extinction de l'instance par le décès de l'une des
parties (ex : action en divorce).
Ces hypothèses concernent des extinctions de l'instance à titre accessoire à l'action. C'est parce que
l'action disparaît que l'instance s'éteint. Le rôle du juge est limité car il se borne à constater l'extinction de
l'instance et il prononce alors une décision de dessaisissement.

B/ L'extinction de l'instance à titre principal


L'art 385 CPC prévoit que l’instance s'éteint à titre principal par l'effet de la péremption, du
dessaisissement d'instance ou de la caducité de la citation. La constatation de l'extinction de l'instance et
du dessaisissement de la juridiction ne fait pas obstacle à l'introduction d'une nouvelle instance si l'action
n'est pas éteinte.

1/ La péremption d'instance
La péremption d'instance a pour objectif de réduire les instances qui seraient excessivement longues, elle
permet de sanctionner les plaideurs qui se désintéressent de l'affaire. L'instance est périmée quand
aucune de parties n'accomplit de diligence pendant 2 ans (article 386 C.P.C).
La diligence est un acte de l'une des parties qui permet de faire progresser l'affaire. Le dépôt d'un
rapport d'expertise n'est pas un acte de diligence car cela n'émane pas des parties.
La péremption peut être demandée par l'adversaire et, depuis le décret du 6 mai 2017, le juge peut la
relever d'office. Lorsqu'elle est demandée par le plaideur, elle doit être invoquée avant tout autre moyen,
à peine d'irrecevabilité.
Si la péremption est appliquée en première instance, l'action est supposée n'avoir jamais existé. Dans ce
cas, la prescription n'est pas interrompue donc si le délai n'est pas expiré, il est tjr possible d'agir. Si elle
est prononcée en appel, c'est le jugement de premier instance qui s'applique.

2/ Le désistement d'instance
Il s'agit d'une renonciation du demandeur qui abandonne l'affaire en cours sans attendre le jugement. Il y
a une différence entre le désistement d'instance et le désistement d'action : le désistement d'action est
un acte plus grave. Le désistement d'instance permet à la partie de recommencer une procédure
ultérieure tant que le droit d'agir n'est pas éteint.
Le désistement d'instance est prévu aux articles 394 et suivants C.P.C. Le demandeur peut, en toute
matière, se désister de sa demande. L'article 395 C.P.C précise que le désistement n'est parfait que par
l'acceptation du défendeur mais l'acceptation n'est pas nécessaire si le défendeur n'a présenté aucune
demande au fond ou fin de non-recevoir au moment où le demandeur se désiste. Le juge peut aussi

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déclarer le désistement parfait si la non-acceptation du défendeur ne se fonde sur aucun motif légitime.
En appel et en opposition, il y a des règles particulières.

3/ La caducité
La caducité est prévue à l'article 385 C.P.C et vise la citation en justice. Il y a plusieurs cas de caducité de
l'action : l'assignation qui n'a pas été enrôlée dans les délais, il y a des règles spéciales devant le tribunal
de commerce (article 857 C.P.C).

CHAPITRE 3 : LES MODELES DE PROCEDURE


La loi du 23 Mars prévoit que le T.I et le T.G.I seront regroupés sous des tribunaux judiciaires.

Section 1 : La procédure de droit commun devant le TGI


§1 : L'introduction d'instance
L'article 750 C.P.C prévoit que la demande en justice est formée par assignation ou remise au greffe
d'une requête conjointe. Dans tous les cas, le tribunal devra être saisi dans les 4 mois. Il y a des
procédures particulières comme la procédure à jour fixe. Il y a une obligation de constituer avocat.
Devant le T.G.I, il y a une procédure avec représentation obligatoire. La représentation est obligatoire par
un avocat compétent pour postuler sur le ressort du tribunal saisi. Traditionnellement, ne pouvaient
représenter une partie devant un T.G.I que les avocats du barreau inscrits dans le barreau du T.G.I en
question. La loi Macron I'a étendu la territorialité de la postulation à la Cour d'appel. Toutefois, la loi de
1971 prévoit que cette postulation comporte des limites: certaines procédures, comme les saisies
immobilières, du partage, des procédures admissibles au titre de l'aide juridictionnelle, des instances
dans lesquelles des avocats ne seraient pas maître de l'affaire chargé également d'assurer la plaidoirie,
maintiennent la postulation en T.G.I.
La loi Macron I'a aussi touché à la question des tarifs de la postulation et des honoraires. Il y a des actions
des avocats qui obéissent à des tarifs et des cas relèvent des honoraires libres. L'avocat doit désormais
conclure une convention écrite avec son client, quelle que soit la nature de son intervention : postulation,
assistance, conseil, rédaction d'acte, plaidoirie. Par exception, l'écrit n'est pas requis en cas d'urgence, de
force majeure ou lorsque l'avocat intervient au titre de l'aide juridictionnelle totale. Il y a une obligation de
formalité de publicité et même des possibilités d'investigation de l'autorité de la concurrence.

§2 : La mise en état
Lorsque l'affaire arrive au tribunal, elle fait l'objet de mesure de fixation et distribution. Devant le
président de la chambre, les avocats viennent conférer de l'état de l'affaire. Il y a 3 possibilités : il est
possible de renvoyer à l'audience, de renvoyer à une nouvelle conférence, de prévoir une instruction
devant le juge de la mise en état.

A/ Le renvoi à l'audience
A la conférence, le président considère que l'affaire paraît prête à être jugée sur le fond et renvoi à
l'audience. Il peut aussi renvoyer à l'audience les affaires dans lesquelles le défendeur n'a pas comparu
ou n'a pas constitué représentant si elles paraissent en l'état d'être jugée au fond et s'il ne décide pas
d'ordonner la réassignation du défendeur non comparant. Dans tous ces cas, le président déclare
l'instruction close et fixe la date de l'audience. On parle de circuit court.
Il est possible d'avoir recours au circuit intermédiaire (article 761 C.P.C) : c'est lorsque le président
décide de renvoyer les parties à une nouvelle conférence. Le président avait le sentiment que l'affaire
était quasiment en état d'être jugé mais il manquait une pièce qui peut être procurée de façon assez
souple. A la date de la deuxième conférence, il renverra l'affaire à l'audience si l'affaire a été mise en état
dans les délais impartis et déclarera l'instruction close et fixera la date de l'audience.

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Loi n°2019-222 modifie l’article 4 de la loi de 2016 : l’idée est de rendre les tentatives de modes amiables
obligatoires.

er
S’agissant de la postulation électronique, celle est obligatoire devant les Cours d’appel à partir du 1
septembre 2019 : article 796-1 (différé) du C.P.C. Non respect = irrecevabilité relevée d’office.
La loi Macron a revu la question des honoraires des avocats en rendant obligatoire la convention écrite
avec le client dans toutes les matières et quelle que soit la nature de l’intervention. Donc en principe,
l'avocat et le client fixent ensemble le tarif.
En principe l'avocat doit conclure une convention d'honoraire où il doit y avoir une visibilité de ce que
cela va coûter au client.
Le TGI fixe une date pour « la conférence du président ». à l'occasion de celle-ci le président va prendre
une décision : soit l'affaire est en étant d'être jugée donc va l'envoyer en audience ou va nommer un juge
de la mise en état ou renvoi à une autre audience.

B/ L’instruction devant le J.M.E : le circuit long


Il faut s'assurer que l'affaire soit vraiment en phase d'être jugé. Le J.M.E est chargé de cette étape. La mise
en état va être une phase importante dans les affaires compliquées car c'est un moyen de gagner du
temps. Les professeurs Julien et Fricero indiquent qu’il ne s’agit pas d’une phase administrative mais
d’une véritable mise en état intellectuelle dans la mesure où le juge de la mise en état disposera des
pouvoirs étendus pour faire avancer et contrôler l’instruction dans le but de parvenir à une bonne
décision.

1/ Les pouvoirs du J.M.E


Articles 763 et suivants du C.P.C.
Le J.M.E va veiller au déroulement loyal de la procédure. Pour veiller à ce déroulement loyal, il fixera les
délais nécessaires à l’instruction de l’affaire. Il peut conclure des calendriers de procédure.
Le J.M.E peut fixer des délais (article 764 du C.P.C). Le J.M.E a le pouvoir de fixer les délais nécessaires à
l’instruction de l’affaire ; il le fera qu’après avoir entendu les avocats. Il peut avec leur accord fixer un
calendrier « de procédure ».
A côté des délais, le juge de la mise en état a d’autres pouvoirs. Les réformes récentes de procédure civile
de ces dernières années ont été celles visant à l’accroissement des pouvoirs du J.M.E.

Outre les pouvoirs liés à l’instruction classique de l’affaire, il dispose aussi du pouvoir de procéder aux
jonctions et disjonctions de l’instance. Il peut constater la conciliation même partielle des parties. Il peut
également homologuer à leur demande l’accord qu’elles lui soumettent. Il peut constater l’extinction de
l’instance.
Il a aussi des compétences exclusives que l’on trouvera à l’article 771 C.P.C. Comme elles sont
exclusives, si on ne le lui demande pas, ce sera trop tard.
Il bénéficie d’une compétence exclusive pour statuer sur les exceptions de compétence, sur les
demandes formées en application de l’article 47 C.P.C et sur les incidents mettant fin à l’instance. Les
incidents mettant fin à l’instance sont ceux qui conduisent à une extinction de l’instance.
Il peut aussi allouer une provision pour le procès, accorder une provision au créancier lorsque l’existence
de l’obligation n’est pas sérieusement contestable. Il peut aussi ordonner toute autre mesure provisoire
même conservatoire à l’exception des saisies conservatoires.
Il peut aussi ordonner des mesures d’instruction. Il est là pour gagner du temps.
Le JME a des pouvoirs de plus en plus important dans l’exercice de sa fonction traditionnelle. Il peut pour
ceci ordonner des mesures d’instruction et imposer des délais.
Si les parties ne respectent pas ces délais, le juge peut les sanctionner et pour ce faire, il va pouvoir
utiliser la clôture sanction. La clôture sanction correspond à une clôture partielle de l’instruction qui
est une sanction.
La clôture sanction vient sanctionner le défaut de diligence d’une partie. La partie sanctionnée ne pourra
plus déposer de conclusion alors que son adversaire oui. Elle est prévue par l’article 780 du C.P.C qui
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vise le cas dans lequel l’un des avocats n’a pas accomplit les actes de la procédure dans le délai imparti.
Le juge peut ordonner la clôture à son égard. Cette clôture peut être demandée par l’adversaire ou être
décidée d’office par le juge. Si la carence provient de toutes les parties le juge pourra prononcer une
radiation.
La clôture sanction n’est pas absolue, on peut revenir dessus sauf si la suspension de l'instance par la
radiation vient se combiner à une péremption.
L’article 781 C.P.C indique «Si les avocats s'abstiennent d'accomplir les actes de la procédure dans les
délais impartis, le juge de la mise en état peut, d'office, après avis donné aux avocats, prendre une
ordonnance de radiation motivée non susceptible de recours.

Copie de cette ordonnance est adressée à chacune des parties par lettre simple adressée à leur domicile
réel ou à leur résidence».

2/ Les décisions du JME


En principe elles ne sont pas motivées. Elles font simplement l’objet d’une mention au dossier (773 du
C.P.C). Il en est donné avis aux avocats sans recourir à une forme imposée.

Toutefois, quand le JME doit statuer sur des questions importantes, il va le faire par voie d'ordonnance
dans les cas prévus aux articles 769 et 772 C.P.C et il devra motiver celle-ci (quand il constate extinction
de l'instance, exceptions de procédure, incidents d'instances, ...).
Quels sont alors les recours contre ces décisions ?

3/ Les recours contre les décisions du JME


Article 775 et suivants C.P.C.
Ses décisions n’ont pas en principe l’autorité de la chose jugée sauf celles qui statuent sur les exceptions
de celles statuant sur les exceptions de procédure et sur les incidents mettant fin à l’instance.
Les ordonnances du J.M.E ne sont susceptibles ni d’opposition ni de contredit. Elles ne peuvent en
principe être frappées d’appel ou de pourvoi en même temps qu’avec le jugement statuant sur le fond.
Toutefois, ce principe connaît des exceptions, l’article 776 C.P.C admet qu’elles puissent être
susceptibles d’appel mais aussi dans les 15 jours de leur signification lorsqu’elles statuent sur un incident
mettant fin à l’instance, sur une exception de procédure ou sous certaines conditions, lorsqu’elles sont
liées aux provisions.

C/ La clôture de l’instruction et les débats


1/ La clôture de l'instruction
Elle peut être prononcée par le président en cas de renvoi ou par le J.M.E. L'ordonnance de clôture
quand elle est prononcée ne dessaisit pas ce dernier.
Si J.M.E, la clôture de l’instruction est parfois fixée par le calendrier. Article 782 et suivants du C.P.C →
ordonnance de clôture.
Les dispositions générales : l’ordonnance de clôture marque la fin de l’instruction. L’affaire est en état
d’être jugé. Elle prend la forme d’une ordonnance non motivée qui ne peut être frappée d’aucun recours.
Il en est de même quand elle est prononcé sur le fondement de l'article 780 C.P.C.
Comme elle vient marquer la fin de l’instruction, l’article 783 C.P.C en déduit qu’après la date fixée dans
l’ordonnance de clôture, aucune conclusion ne peut être déposée ni aucune pièce produite au débat à
peine d’irrecevabilité d’office.
Quid des pièces et conclusions déposées juste avant ? Elles peuvent être écartées par le juge quand il y a
un problème de contradictoire. Un arrêt a indiqué que il appartient souverainement au juge de motiver
(27 février 2014).
Arrêt du 1er mars 2018 : relatifs à l'ordonnance de clôture et sa révocation. La question est celle des
pouvoirs du juge de la mise en état. Qui est comptent pour révoquer l'ordonnance de clôture ?
L'ordonnance de clôture peut être révoquer par le J.M.E ou par décision du Tribunal. Pour la juridiction
collégiale, il n'y avait pas lieu de répondre « elle ne peut être remit en cause par la formation
collégiale ».
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Une seconde décision de la même date traiter d'une question de timing au visa de l'article 16 et 784
C.P.C. La révocation de l'ordonnance doit être motivé par une cause grave avant la clôture des débats.

Les parties se retrouvent ensuite à l’audience des plaidoiries. On passe donc à la phase des débats.

2/ Les débats
Article 785 et suivants C.P.C.
Ici on est à l'audience en tant que telle. Lorsqu’il y a eu un J.M.E, celui-ci fera un rapport oral de l’affaire à
l’audience car il connaît bien le dossier. Exceptionnellement, le rapport peut être fait par le président de la
chambre ou un autre juge qu’il désigne.
Ce rapport permet d’aller directement sur ce sur quoi l’on a un problème. C’est un gain de temps et
d’efficacité. Si les avocats ne s’y opposent pas, le J.M.E ou le magistrat chargé du rapport peut tenir seul
l’audience pour entendre les plaidoiries. Il en rend compte au tribunal dans son délibéré.
Les débat oraux peuvent être évités et être, à la demande des avocats et le cas échéant, après accord du
Ministère public, remplacés par le dépôt de dossier plaidoirie au greffe quand il estime que l'affaire ne
requière pas de plaidoirie : article 786-1 C.P.C.
Après la clôture des débats, l'affaire est mise en délibéré.
Loi du 23 mars 2019 introduit une nouveauté, quand il y a une formation collégiale incomplète en
première instance, il est possible que le juge statut à juge unique si les parties sont d’accord (avant c’était
le plus ancien des avocats inscrit au barreau qui complétait la formation).

Section 2 : Les procédures devant les juridictions d'exceptions


On passe de la procédure écrite avec représentation obligatoire à des procédures orales sans
représentation obligatoire.
Depuis la réforme de 2010, on met de l’écrit dans la procédure orale. Alors, il faut jouer sur deux parties
du Code : droit commun et droit spécial.
Ce sont des procédures où l'audience reste un élément essentiel, la difficulté est que au delà des règles
communes de 461-1 et suivant, on trouve également des règles particulières qui font que ces procédures
ne sont pas tout à fait identique d'une juridiction à l'autre.
Article 446-1 C.P.C : « le parties présentent oralement à l'audience leurs prétentions et les moyens à leur
soutien. Elles peuvent également se référer aux prétentions et aux moyens qu'elles auraient formulés par
écrit. Les observations des parties sont notées au dossier
Lorsqu’une disposition particulière le prévoit, les parties peuvent être autorisées à formuler leurs
prétentions et leurs moyens par écrit sans le présenter à l’audience. Le jugement rendu dans ces
conditions est contradictoire».
L'article 446-2 C.P.C a été modifié par le décret du 6 mai 2017 :
•  le juge peut fixer des échanges
•  structuration des écritures qui peut être imposée quand les parties sont représentées par 

un avocat ou pas
• les conclusions récapitulatives

Sous-section 1 : La procédure ordinaire devant le Tribunal d’instance


Article 827 et suivant C.P.C. Les parties se défendent elles mêmes. Elles ont la faculté de se faire assister
et représenter. C’est dans l’article 828 que l’on trouve la liste qui peuvent assister ou représenter les
parties devant chaque tribunal d’instance : l’avocat, le conjoint, des parents ou alliés en ligne directe (...).

A/ La procédure ordinaire
La conciliation a une place très importante devant le T.I. Devant le T.I on ne juge pas tant que il n'y pas de
conciliation : article 830 C.P.C.


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Cette conciliation pourra se dérouler devant le juge du T.I ou devant un conciliateur de justice. Cette
procédure interrompt les délais pour agir dès l’enregistrement de la demande.
Quand la conciliation n’aboutit pas, le demandeur pourra demander à aller plus loin : on aura un
règlement au contentieux.
L'article 4 de la loi « J21 » dit qu'à peine d'irrecevabilité, la saisine du T.I par déclaration d’instance par
déclaration au greffe doit être précédée d'une tentative de conciliation menée par un conciliateur de
justice.
La demande peut être faite par requête conjointe , par déclaration au greffe quand la demande n'excède
pas 4 000 euros, à toute fins.

1/ La procédure à fin de conciliation


La prescription des délais est interrompu après la demande de conciliation.
C’est une phase facultative par laquelle le demandeur va simplement demander une tentative de
conciliation. Il peut le faire par lettre simple adressée au secrétariat greffe ou par demande verbale.
Cette conciliation pourra se dérouler devant le juge du T.I ou devant un conciliateur de justice. Cette
procédure interrompt les délais pour agir dès l’enregistrement de la demande.
Quand la conciliation n’aboutit pas, le demandeur pourra demander à aller plus loin : on aura un
règlement au contentieux.

2/ L’assignation à toutes fins


Elle est prévue à l’article 836 et suivants C.P.C.
Elle prévoit les lieux, jours et heures de l’audience. Il n’y a pas de représentation obligatoire, les choses
sont plus simples que devant le T.G.I. L’acte introductif d’instance doit aussi indiquer, en plus des
mentions de l'article 56, les conditions dans lesquelles le défendeur peut se faire assister ou représenter
ainsi que, le cas échéant, le nom du représentant du demandeur.
L’assignation est délivrée au moins 15 jours avant la date de l’audience (article 838). Le juge sera saisi à la
diligence de l’une ou l’autre des deux parties par la remise au greffe d’une copie de l’assignation, laquelle
doit avoir lieu au plus tard 8 jours avant la date de l’audience et ce, sous peine de caducité de
l’assignation. L’article 840 C.P.C prévoit qu’en cas d’urgence, ces délais peuvent être réduits sur
autorisation du juge.
Si il n'y a pas de conciliations, deux situations sont possibles :

– Soit l'affaire est en état et est immédiatement jugée

– Soit elle n'est pas en état, alors le juge renverra à une audience ultérieure. Le greffier
informera les parties de la nouvelle date. Le juge pourra ordonner des mesures d'instruction ou/et inviter
les parties à fournir des informations.

3/ La présentation volontaire des parties


En cas d’accord, les parties peuvent venir introduire l’instance en se présentant volontairement devant le
juge, main dans la main, pied dans le pied. La présentation volontaire n’interdit pas la tentative de
conciliation. On trouve dans le même esprit la requête conjointe. Les parties peuvent présenter leurs
prétentions dans une telle requête. Mais il y aura encore et toujours une phase de conciliation.

4/ La déclaration au greffe
Articles 843 et 844 C.P.C
Outre les mentions prescrites à l'article 58, la déclaration doit contenir à peine de nullité un exposé
sommaire des motifs de la demande , les pièces que le demandeur souhaite invoquer. L’avantage de ce
système est que l’on fait l’économie de la signification par rapport à l’assignation. Mais comment informer
le défendeur ? L’article 844 dispose que le greffier va convoquer le défendeur à l’audience par L.R.A.R.

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B/ Le déroulement de l’instance : les débats
Le juge va s’efforcer de concilier les parties. A défaut de conciliation, l’affaire est immédiatement jugée, à
condition qu’elle soit en l’état.
Comme la procédure est orale, le dossier est traité en principe avec la bouche. Les parties présentent
oralement leurs prétentions au juge. Les éléments de fait et de droit pourront être présentés oralement à
l’audience.
Mais dans ses dispositions propres à la procédure orale, la réforme de 2010 laisse une place à l’écrit qui
indique que les parties peuvent également se référer aux prétentions et moyens qu’elles auraient formulé
par écrit, avec la main.
Lorsque tout se fait oralement, il faut conserver une trace par l’intermédiaire du PV. Dans certains pays, les
audiences sont enregistrées.
Si l’affaire n’est pas en état d’être jugée, le juge la renvoie à une audience ultérieure. On peut organiser les
échanges entre les parties (cf. articles sur les dispositions communes, 446-2 C.P.C notamment).

Les articles 446-1 et suivants C.P.C permettent l’organisation des échanges selon des règles différentes
dans le but d’avoir une procédure plus efficace, correspondant mieux aux attentes des pro du droit (c’est
le moment pub).
Le juge peut autoriser les parties à formuler leurs prétentions par écrit sans qu’elles ne se présentent à
l’audience.
L’article 847-2 C.P.C dispose que le défendeur peut formuler une demande de délai de paiement par
courrier adressé au greffe.

Sous section 2 : La procédure devant le Tribunal de commerce


Articles 853 et suivants C.P.C : dans cette procédure on a un juge chargé d’instruction de l’affaire. Sur la
représentation : les parties se défendent elles mêmes mais peuvent se faire assister ou
représenter par toute personne de leur choix (article 653 C.P.C).
L’article 865 du C.P.C dispose que « le juge chargé d’instruire l’affaire peut ordonner, même d’office,
toute mesure d’instruction ». Il tranche les difficultés relatives à la communication des pièces. In constate
l’extinction de l’instance. En ce cas, il statut (...) sur les dépens et les demandes formées au titre de l’article
700 ».
Ce juge peut également prendre une ordonnance pour les choses les plus graves (article 866 C.P.C). ces
ordonnances n’ont pas au principal autorité de la chose jugée (article 867 C.P.C) et par conséquent,
aucun recours n’est possible (article 868 C.P.C).

§1 : L’introduction de l’instance
Article 854 C.P.C

§2 : Le déroulement de l’instance
Articles 860-1 et suivants C.P.C La procédure est orale, un conciliateur est possible. La formation de
jugement qui organise les échanges des parties, peut conformément à l’article 446-1, ordonner une
prochaine audience. Le juge chargé d’instruire l’affaire peut faire un rapport oral de l’affaire à l’audience et
il pourra même, si les parties ne s’y opposent pas, tenir seul l’audience pour entendre les plaidoiries
(article 871 C.P.C). Dans ce cas, la décision sera quand même collégiale car il va en rendre compte au
Tribunal.

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CHAPITRE 4 : LES VOIES DE RECOURS
Articles 527 et suivants du C.P.C : on a des voies de recours ordinaires et extraordinaires :
•  Ordinaires : appel et opposition
•  Extraordinaires : la tierce opposition, la révision et le pourvoi en cassation 

On a des dispositions à toutes les voies de recours. En effet, il y a le même point de départ des
délais qui est la notification du jugement. Mais quand le jugement n’a pas été notifié, l’article 528-
1 du C.P.C indique que « si le jugement n’a pas été notifié dans un délai de deux ans, la partie qui a
comparu n’est plus recevable à exercer une voie de recours à titre principal une fois ledit délai expiré
». 

L’article 535 C.P.C vise l’adresse : « la partie à laquelle est notifié un recours est réputée pour cette
notification demeuré à l’adresse qu’elle a indiqué dans la notification du jugement ». 

En cas de qualification inexacte du jugement par les juges, cette qualification est sans effet sur les
droits d’exercer un recours : article 536 C.P.C. Il est possible d’interjeter appel contre un tel
jugement. 

L’article 538 du C.P.C donne le délai de droit commun des voies de recours : 1 mois en matière
contentieuse et 15 jours en matière gracieuse. De même, toutes les voies de recours ont un
caractère suspensif (article 539 C.P.C). 

Article 540 C.P.C : le relevé de forclusion possible pour le jugement réputé contradictoire ou par
défaut. 

Pour les voies extraordinaires, elle est ouverte si elle est expressément prévue par la loi ; la voie
ordinaire est possible tant que la loi ne l’interdit pas. Dans les deux cas, quand on exerce on recours
dilatoire non motivé, une amende civile est possible. 


Sous-section 1 : L’appel
Articles 542 et suivants + 899 et suivants C.P.C. 

Il y a deux procédures d'appel : avec ou sans représentation obligatoire. Les réformes de l'appel se sont
succéder en tenant compte de la disparition des avoués et aller plus vite. 

Selon l’article 542 CPC, « l’appel tend, par la critique du jugement rendu par une juridiction du premier
degré à sa réformation ou à son annulation par la Cour d’appel » (définition du décret de 2017 qui
accentue la référence à la citrique). On est dans une logique de réduction des voies de la justice. 

C’est donc une voie de réformation qui va permettre de juger de nouveau l’affaire en droit et en faits par
des juges présumés plus expérimentés. C’est une manifestation classique du double degré de juridiction. 

L’appel est divisé traditionnellement en deux procédures : contentieuse et gracieuse. Au sein de la
procédure contentieuse, on va trouver une distinction entre la procédure avec représentation obligatoire
et la procédure sans représentation obligatoire.
On a la question de l'effet dévolutif de l'appel, l'article 561 C.P.C indique que l'appel est là pour qu'il
soit statuer à nouveau en fait et en droit. On est sur une logique de réformation. Donc en appel, il ne peut
y avoir en principe une demande nouvelle mais on peut présenter des moyens nouveaux à l'appuie des
premières demandes. On doit dès les premières demandes d'appel, dire ce que l'on veut.
Ce principe de disparition de l'appel général a disparu avec le décret de 2017. Avant ce décret, on
pouvait faire appel sans préciser sur quel point on voulait faire appel. Maintenant, on doit préciser ce que
l'on critique.
On a souvent un débat sur l'appel qui est soit uniquement une voie de réformation ou une voie
d'achèvement également.
Mais il y a des cas où on a un appel alors même qu'un premier jugement n'a pas été rendu → appel sur la
compétence du juge sans qu'il y ai statué au fond.

Dans certains cas, la Cour d’appel peut statuer même si un premier jugement n'a pas été rendu. La Cour
d’appel peut alors révoquer le premier jugement et elle deviendra une voie d'achèvement.

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Article 562 C.P.C : « l'appel défère à la cour la connaissance des chefs de jugement qu'il critique
expressément et de ceux qui en dépendent.

La dévolution ne s'opère pour le tout que lorsque l'appel tend à l'annulation du jugement ou si l'objet du
litige est indivisible ».

▶ Les grandes lignes de l'appel moderne :


• L'extension de la représentation obligatoire : aujourd’hui c'est l'avocat qui agit devant la Cour
d’appel et plus l'avoué dans les représentations obligatoires même si aujourd’hui, il ne reste
presque plus de représentation sans avocat.
• L'importance des délais : la procédure d'appel va être renfermer dans des délais encore plus
marqués. Délais assorties de dures sanctions : caducité, irrecevabilité, ...
• La coexistence des procédures d'appel : procédure sans représentation obligatoire ; la procédure à
bref délai ; procédure devant le J.M.E ; procédure à jour fixe

▶Formes de l'appel :
• Formation collégiale :

→ avec représentation obligatoire : soit Conseillé de la mise en état soit à bref délai ou soit procédure à
jour fixe

→ sans représentation obligation
• Devant le premier président (référé, requête).

Possible d’avoir une procédure à bref délai ou devant le Conseillé de la mise en état :
– Bref délai : un mois pour conclure à peine de caducité ou irrecevabilité
- Conseillé de la mise en état : délai de 3 mois pour conclure Le 19/04

§1 : Les conditions de l'appel


A/ Décisions susceptibles d’appel
L'appel est ouvert tant qu'il n'est pas fermé par un texte spécial : article 543 C.P.C.
L’appel n’est recevable que tout autant qu’il est dirigé contre un acte juridictionnel, c’est-à-dire un acte
dans lequel le juge a tranché.
Il n’y a pas de possibilité d’appel contre les actes d’administration judiciaire car elles n’ont pas autorité de
la chose jugée ni contre les jugements avant dire droit..
er
La décision doit avoir été rendue en 1 ressort car l’appel n’est pas ouvert contre les décisions rendues
er
en dernier ressort. Pour savoir si on est en présence d’une décision de 1 ressort, il faut regarder les
compétences des juridictions.
Il y a des cas dans lesquels le Code de l’organisation judiciaire indique que tel ou tel type de litige sera
jugé par telle ou telle juridiction en premier et dernier ressort.
Assez souvent, ce sera le seuil de 4000 € qui permettra de savoir si la décision est rendue en premier ou
en dernier ressort. Les décisions rendues en premier et dernier ressort ne sont pas susceptibles d’appel.
Il y a des cas dans lesquels l’appel reste la seule voie de recours possible. C’est le cas par exemple des
ordonnances de référé ou encore de certaines ordonnances du juge conciliateur en matière de divorce.
Un des décret du 6 mai 2017 est revenu sur la question des exceptions d'incompétence en affirmant la
disparition du contredit qui est remplacé par un appel particulier.
Il y a le cas de l'appel nullité = c'est le cas quand normalement le l'appel est fermé mais que la décision
de première instance est tellement grave que l'appel doit pouvoir réformer le jugement rendu en premier
instance (Exemple : excès de pouvoir).
Dans certains cas, l’appel est impossible notamment en droit des procédures collectives, le but est d’aller
vite. Mais, dans ces situations, on peut faire un recours contre excès de pouvoir. Tout va dépendre de la
nature des décisions : régimes spéciaux, mesures d’administration judiciaire, ordonnances du Juge de la
mise en été, ...

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Ensuite, il faut que l’appel ne concerne pas uniquement la question de la compétence de la juridiction
saisie au premier degré.
Différence : appel immédiat ou différé :
• Appel immédiat : on vise ici l'article 544 CPC : celles qui tranche tout le principal. L'appel est aussi
possible contre les jugements mixtes. On trouve aussi les jugements qui statuent sur un incident
d'instance et mettent fin à celle-ci. 


• Appel différé : article 545 → les autres jugements ne peuvent être frappées d'appel
indépendamment des jugements sur le fond que dans les cas spécifiés par la loi. 

Exception : cas de l'expertise ; il peut y avoir un appel direct contre certains ordonnances du JME.
B/ Les parties à l'instance d'appel 

Pour pouvoir interjeter appel il faut avoir été partie à la procédure précédente. Toute partie qui a
intérêt peut faire appel. Il ne faut pas abuser du droit d'appel car l'appel dilatoire et abusif peut faire
objet d'une amende civile. 

De plus, il ne faut pas avoir renoncer à l’appel. 

En matière gracieuse, l'appel est ouvert à la personne auquel le jugement a été notifié. 

Peut-on renoncer à l'appel ? OUI sous certains conditions. Cette renonciation est possible que pour
des droits dont on a la libre disposition. Cette renonciation doit être postérieure à la naissance du
litige. 

L'appel peut être entraver par l’acquiescement au jugement qui peut être expresse ou tacite c'est-
à-dire que elle résultera d'une exécution sans réserve. Cet acquiescement ne produit pas d'effet si
une autre partie interjette appel. En court de procédure appel, on peut toujours se désister qui
emportera d'autres conséquences pour les autres personnes. 

Remarque : sur les décisions d’homologation. Ces dernières débouchent sur un accord, auquel il
e
faut donner force exécutoire par le biais de l’homologation. Cass., 2 civ, 28 septembre 2017 n°16-
17.311 : l’accord même homologué peut être discuté quant à son efficacité. 

S’agissant les décisions du J.M.E qui sont par principe des mesures d’administration judiciaire donc
pas d’appel. Toutefois un arrêt en date du 11 juillet 2013 juge que l’appel immédiat est ouvert
même si le juge de la mise en état rejette l’incident. 

FOCUS sur les différents types d'appel : 

Celui qui interjette l’appel est appelant. Il forme un appel principal. La partie adverse est l’intimé. Le
Ministère public peut toujours interjeter appel d’une décision lorsque l’ordre public est concerné. 

Il existe différentes catégories d’appel : 


- L’appel principal est celui interjeté par le demandeur devant la Cour d’appel. Il faut respecter les
conditions de l’article 546 C.P.C. La principale condition est que le droit d’appel appartient à toute
personne qui y a intérêt si elle n’y a pas renoncé. La qualité à agir suppose donc que le demandeur en
appel ait été partie ou représenté en première instance. Pour avoir intérêt à agir, il faut avoir quelque
chose à critiquer. Il faut donc avoir au moins partiellement succombé en première instance.
ème
Exemple : Civ. 2 , 1998 : l’appel est irrecevable si la cour a alloué à l’appelant l’entier bénéfice de ses
ère
conclusions. Civ. 1 , 25 sept. 2013 : l’appel ne doit pas être le moyen déguisé de présenter une
demande non formée en première instance. L’appelant ne doit pas avoir renoncé à l’appel. La
renonciation peut découler de l’inexécution sans réserve d’un jugement non exécutoire. De même, on ne
peut pas interjeter appel contre un jugement de donner acte, c’est-à-dire le jugement dans lequel le juge
se borne à constater l’accord des parties ;
• L’appel incident (article 548 C.P.C) est celui relevé par l’intimé tant contre l’appelant que contre les
autres intimés. A la suite d’un appel, l’intimé peut rester passif mais il peut aussi contre-attaquer en
formant un appel incident, dans l’esprit d’une demande reconventionnelle. L’article 909 du C.P.C
dispose que « l’intimé, à peine d’irrecevabilité relevée d’office, a un délai de 2 mois à compter des
conclusions de l’appelant pour conclure lui-même et pour former, le cas échéant, un appel incident

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»;

e
Cass, 2 civ, 13 mai 2015 n°14-13.801 : si l’appel principal n’est pas lui-même recevable, ou s’il est
caduc ,l’appel incident n’est pas reçu s’il a lui-même été formé hors délai de l’appel.
• L’appel provoqué (549 C.P.C) est l’appel incident qui émane de toute personne, même non
intimée, ayant été partie en première instance. Le cas le plu fréquent est de mettre en œuvre les
appels en garantie ayant échoué devant les premiers juges. 

Exemple : l’appelant principal a exercé son appel contre seulement l’un de ses deux affaires de
première instance. L’intimé va exercer un appel incident contre l’appelant mais aussi contre l’autre
partie. On aura alors un appel provoqué. Le délai est de 2 mois. 

e
Civ, 2 , 27 septembre 2018, F-+B, n°17-13.835 : dès lors qu’un intimé forme un recours contre une
partie de première instance non attraite en cause d’appel, seul un appel provoqué, régularisé par
voie d’assignation valant conclusions et dans le délai imparti pour conclure, est recevable. 

Un lien uni l’appel principal et les appels incidents et provoqués. Il fait que la chute de l’appel
principal entraînera celle de l’appel incident et/ou de l’appel provoqué. 

- L'appel en intervention des tiers directement à l’instance d’appel. Il s’agit là de personnes qui
n’étaient pas présentes lors de la première instance et qui soit souhaitent intervenir en appel, soit
que l’on veut forcer à intervenir. 

L’intervention volontaire en appel ne soulève pas de difficulté particulière dans la mesure où le tiers
est libre de renoncer au double degré de juridiction. Le juge devra simplement vérifier si le tiers à
intérêt à agir.

Les choses sont plus compliquées lorsqu’une partie souhaite faire intervenir un tiers directement en
cours d’appel. L’article 555 C.P.C le permet simplement lorsque l’évolution du litige implique la
mise en cause du tiers. Traditionnellement, la jurisprudence considère que cet article doit être
d’interprétation stricte.
Un arrêt d’Ass.. plén. du 11 mars 2005 a considéré que l’évolution du litige n’est caractérisée que par la
révélation d’une circonstance de fait ou de droit née du jugement ou postérieur à celui-ci, modifiant les
données juridiques du litige.
L’article 910 C.P.C prévoit que l’intervenant forcé en appel bénéficie d’un délai de 3 mois pour conclure à
peine d’irrecevabilité relevée d’office.

C/ Les conditions de délais


Principe : Dès qu’on a connaissance de la décision des premiers juges, on peut interjeter appel. Par
contre, l’appel est enfermé dans un délai qui court à compter de la signification de la décision. Il est en
principe d’un mois mais il peut être plus court dans certains cas (ordonnances sur requête ou sur référé
par exemple).
Le point de départ : article 528 C.P.C : le délai court à compter de la notification du jugement.
Mais que se passe-t-il quand le jugement n’a pas été notifié ? L’article 528-1 C.P.C indique que si le
jugement n’a pas été notifié dans le délai de 2 ans de son prononcé, la partie qui a comparu n’est plus
recevable à exercer un recours à titre principal après l’expiration dudit délai.
L’appel interjeté sans respecter ces conditions de délai est irrecevable. Cette irrecevabilité doit être
soulevée d’office par le juge en tant que règle d’ordre public.
Seule une notification régulière fait courir le délai.
Demande d'aide juridictionnelle : dans ce cas, le délai peut être rallonger.
Déclaration d'appel électronique : article 748-7 et 930-1 C.P.C.
Non respect du délai : on se heurte à une fin de non-recevoir (forclusion).
Il y a des cas dans lesquels il peut y avoir relever de forclusion : article 544 C.P.C.
Relevé de forclusion : article 540 C.P.C, on ne peut pas reprocher à une personne de ne pas agir si elle
n’a pas été informé.

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§2 : Les procédures d’appel
Au fil des réformes on est revenu sur les conclusions en appel. On exige que les conclusions soient
structurées et on impose en appel des conclusions récapitulatives.
On trouve aussi, la concentration des prétentions dès les premières conclusions en appel.
A/ La procédure avec représentation obligatoire

Articles 900 et suivants du C.P.C. C'est l'avocat près la Cour d’appel qui représente le client, on est
sur une logique de postulation. La procédure obligatoire constitue désormais la norme devant la Cour
d’appel. C’est celle qui soulève le plus de difficulté. On a voulu simplifier cette procédure après la
suppression des avoués. Pour simplifier la procédure, on a multiplié les irrecevabilités.
En appel avec représentation obligatoire tout doit se faire de manière électronique : article 930-1 C.P.C
: « à peine d'irrecevabilité soulevée d'office ».
Taxe d’appel : 225 euros (article 1635 bis P Code général des impôts et articles 963 et suivants du Code
de procédure civile).

1/ L'introduction d'instance / déclaration d’appel


L’appel principal est introduit par une simple déclaration d’appel au greffe de la Cour d’appel grâce au
réseau R.P.V.A. Cet acte est signé par l’avocat de l’appelant et il contient certaines mentions, dont
l’identification de l’appelant, le nom de l’intimé, le jugement contesté, etc.
La déclaration d’appel comporte les mentions de l’article 58 C.P.C qui vise les mentions obligatoires et
l’article 901 C.P.C spécifique à la procédure d’appel → requises à peine de nullité.
A ce stade, l’adversaire n’est pas encore averti.
C’est le greffe de la Cour d’appel qui écrit à l’intimé pour l’informer de la déclaration d’appel et lui
demander de constituer avocat (article 902 C.P.C). Depuis 2004, la déclaration d’appel vaut demande
d’inscription au rôle. C’est le greffe qui informe l’adversaire par lettre simple qui indique qu'un appel vient
d'être formé. L’avocat de l’intimé à son tour réagira en informant le greffe de la Cour d’appel et notifiant
par l’acte du palais à l’avocat de l’appelant sa constitution.
Il est prévu par l’article 902 alinéa 2 du C.P.C qu’en cas de retour au greffe de la lettre de notification ou
lorsque l’avocat de l’intimé n’a pas été constitué dans le mois de l’expédition, le greffier avise l’avocat de
l’appelant qui procède alors par voie de signification. La réforme n’a pas apporté de notification sur ce
point.
En revanche, l’alinéa 3 est venu mettre en place une nouvelle sanction → il pose une sanction pour le cas
où l’appelant n’aurait pas signifié la déclaration d’appel dans le mois de l’avis. Cette sanction est celle de
la caducité de la déclaration d’appel.
Cet alinéa 3 soulève beaucoup de questions car la sanction est violente → caducité de l’appel. On s’est
donc posé la question du point de départ de ce délai d’un mois. Le point de départ du délai est la
e
réception de l’avis (Civ 2 25 juin 2013). La procédure est informatisée donc l’avis est adressé à l’avocat de
l’appelant par l’intermédiaire de R.P.V.A.
Dans un arrêt du 12 juillet 2018, la Cour de cassation a précisé que l’obligation faite à l’appelant de
notifier la déclaration d’appel à l’avocat n’est pas prescrite à peine de caducité de cette déclaration
d’appel.
Qui peut soulever la caducité ? L’adversaire ou le juge ? Le juge peut relever d’office la caducité (Civ. 26
juin 2014).

L’information adressée à l’intimé doit aussi préciser que celui-ci à l’obligation de conclure dans le délai de
deux mois qui court à compter de la notification des conclusions de l’appelant. A défaut, il s’expose à ce
que ces écritures soient d’office déclaré irrecevable.

2/ Les délais pour conclure


• Procédure à bref délai : un mois sous peine de caducité ou irrecevabilité (article 905-2 C.P.C). On
va vers une procédure à bref délai quand il y a urgence. Dans ce cas, l’appelant doit signifier la

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déclaration d’appel dans les 10 jours sous peine de caducité et risque de nullité si les mentions ne
sont pas remplis. Les deux parties doivent conclure dans les temps.
• Procédure devant le Conseillé de la mise en état : délai de trois mois sous peine de caducité ou
irrecevabilité (articles 908 et suivants C.P.C). Cf. : articles 763 et 787 du C.P.C, à savoir les règles
du juge de la mise en état. 

L’article 906 du C.P.C dispose que «Les conclusions sont notifiées et les pièces communiquées
simultanément par l'avocat de chacune des parties à celui de l'autre partie ; en cas de pluralité de
demandeurs ou de défendeurs, elles doivent l'être à tous les avocats constitués.

Copie des conclusions est remise au greffe avec la justification de leur notification. 

Les pièces communiquées et déposées au soutien de conclusions irrecevables sont elles-mêmes
irrecevables». 

Un avis de la Cour de cassation du 25 juin 2012 précise que « doivent être écartes les pièces,
invoquées au soutien des prétentions, qui ne sont pas communiquées simultanément à la
notification des conclusions ». 

Cass, ass, pl., 5 décembre 2014 : dès que les conclusions sont communiquées en temps utile, les
conclusions ne doivent pas être écartées. 

Notification des conclusions : article 911 C.P.C dispose que «Sous les sanctions prévues aux
articles 905-2 et 908 à 910, les conclusions sont notifiées aux avocats des parties dans le délai de
leur remise au greffe de la cour. Sous les mêmes sanctions, elles sont signifiées au plus tard dans le
mois suivant l'expiration des délais prévus à ces articles aux parties qui n'ont pas constitué avocat ;
cependant, si, entre-temps, celles-ci ont constitué avocat avant la signification des conclusions, il est
procédé par voie de notification à leur avocat. 

La notification de conclusions au sens de l'article 910-1 faite à une partie dans le délai prévu aux
articles 905-2 et 908 à 910 ainsi qu'à l'alinéa premier du présent article constitue le point de départ
du délai dont cette partie dispose pour remettre ses conclusions au greffe». 

Un avis du 12 juillet 2018, précise que l’article 905-1 doit être interprété en ce sens que
l’obligation faite à l'appelant de notifier la déclaration d’appel à l’avocat que l’intimé a
préalablement constitué dans le délai de dix jours de la réception de l’ais de fixation adressé par le
greffe n’est pas prescrite à peine de nullité. 

L’article 911-1 du C.P.C précise que «Le conseiller de la mise en état peut d'office, par ordonnance
et en raison de la nature de l'affaire, impartir des délais plus courts que ceux prévus aux articles 908
à 910.

La caducité de la déclaration d'appel en application des articles et 908 ou l'irrecevabilité des
conclusions en application des articles 909 et 910 sont prononcées par ordonnance du conseiller
de la mise en état qui statue après avoir sollicité les observations écrites des parties. L'ordonnance
qui prononce la caducité ne peut être rapportée.

La partie dont la déclaration d'appel a été frappée de caducité en application des articles 902, 905-
1, 905-2 ou 908 ou dont l'appel a été déclaré irrecevable n'est plus recevable à former un appel
principal contre le même jugement et à l'égard de la même partie. De même, n'est plus recevable à
former appel principal l'intimé auquel ont été régulièrement notifiées les conclusions de l'appelant
et qui n'a pas formé un appel incident ou provoqué contre le jugement attaqué dans les délais
impartis aux articles 905-2 et 909 ou dont l'appel incident ou provoqué a été déclaré irrecevable».

3/ Les compétences exclusives du C.M.E


Les échanges se font par le biais de conclusions encadrées et avec des délais très courts. Dans la
déclaration d'appel, l'appelant « interjette appel ». L'appelant a trois mois pour présenter ses premières
conclusions à compter de la déclaration d'appel. À défaut, il s'expose à la caducité qui peut être relevé
d'office.

! Les pouvoirs

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L’article 914 C.P.C dispose que «Les parties soumettent au conseiller de la mise en état, qui est seul
compétent depuis sa désignation et jusqu'à la clôture de l'instruction, leurs conclusions, spécialement
adressées à ce magistrat, tendant à :

– prononcer la caducité de l'appel ;
– déclarer l'appel irrecevable et trancher à cette occasion toute question ayant trait à la recevabilité de
l'appel ; les moyens tendant à l'irrecevabilité de l'appel doivent être invoqués simultanément à peine
d'irrecevabilité de ceux qui ne l'auraient pas été ;

– déclarer les conclusions irrecevables en application des articles 909 et 910 ;
– déclarer les actes de procédure irrecevables en application de l'article 930-1.

Les parties ne sont plus recevables à invoquer devant la cour d'appel la caducité ou l'irrecevabilité après
la clôture de l'instruction, à moins que leur cause ne survienne ou ne soit révélée postérieurement.
Néanmoins, sans préjudice du dernier alinéa du présent article, la cour d'appel peut, d'office, relever la fin
de non-recevoir tirée de l'irrecevabilité de l'appel ou la caducité de celui-ci.

Les ordonnances du conseiller de la mise en état statuant sur la fin de non-recevoir tirée de l'irrecevabilité
de l'appel, sur la caducité de celui-ci ou sur l'irrecevabilité des conclusions et des actes de procédure en
application des articles 909, 910, et 930-1 ont autorité de la chose jugée au principal».
L’article 915 C.P.C vise les pouvoirs lorsqu’un jugement a été improprement qualifié de dernier ressort et
que l’on veut une suspension de l’exécution provisoire.

! Les recours
Les ordonnances du conseiller de la mise en état ne sont susceptibles d’aucun recours indépendamment
de l’arrêt sur le fond. Néanmoins, l’article 916 du C.P.C dispose en son alinéa 2 que toutefois elles
peuvent être déféré par simple requête à la cour dans les 15 jours de leur date lorsqu’elles ont pour effet
de mettre fin à l’instance, lorsqu’elles constantes leur extinction, lorsqu’elles statuent sur une exception de
procédure, etc. un incident mettant fin à l’instance, la fin de non recevoir tiré de l’irrecevabilité ou de la
caducité de l’appel ou lorsqu’elles prononcent l’irrecevabilité des conclusion en application des articles
909 et 910.
Elles sont déférées par la voie de la requête. La requête remise au greffe de la chambre à laquelle l'affaire
est distribuée contient outre les mentions prescrites par l'article 58 C.P.C et à peine d'irrecevabilité,
l'indication de la décision déférée ainsi qu'un exposé des moyens en fait et en droit.
Les ordonnance du président statuant sur les caducités ou les irrecevabilités en applications des articles
905-1 et 905-2 C.P.C peuvent également être déférées à la Cour dans les conditions des alinéas
précédents.
Vocabulaire : le recours contre le C..M.E est appelé le « déféré ».
e
Cass, 2 , civ, 31 janvier 2019 n°17-22.765 P+B : le déféré n’est pas une voie de rétractation, il ressemble
plutôt à un appel mas alors sans pouvoir d’évocation, de sorte que , saisi dans le cadre d’une sorte d’effet
dévolutif, la Cour voit ses pouvoirs limités par la décision qui lui est déférée. Elle pourra bien
ultérieurement statuer sur les fins de non-recevoir qu’elle relèvera d’office, mais ne sera plus dans le cadre
du déféré.
S’agissant de l’affaire fixée à bref délai, l’article 905 C.P.C prévoit que quand l'affaire a un caractère
urgent ou est en l'état d'être jugé ou lorsque l'appel est relatif à une ordonnance de référé. On va alors
réduire les délais pour conclure. L'appelant signifie la déclaration dans les 10 jours de l'avis de fixation à
peine de caducité relevé d'office et dispose d'un mois pour conclure. L'intimé a également un mois pour
conclure.

B/ La procédure sans représentation obligatoire


Aujourd’hui, presque toutes les procédures sont avec représentation obligatoire.
Article 931 et suivant du C.P.C.
C'est une procédure orale. Les parties se représentent elle-même et peuvent se faire représenter comme
en première instance. L’appel est formé par une déclaration que la partie ou son représentant appel au
greffe de la Cour par pli recommandé. La déclaration comporte les mentions de l’article 58 du C.P.C.
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L'article 933 C.P.C a été modifié en 2017 et il est indiqué que la déclaration doit préciser les chefs du
jugement critiqué auquel l'appel est limité.
Il n’y a pas de conseiller de la mise en état. Mais on peut nommer au magistrat chargé d’instruire l’affaire
qui va organiser les échanges entre les parties. L’article 946 du CP..C : la procédure est orale.
L'information de la partie adverse : l'information de la partie adverse passe par un formalisme allégé,
c'est le greffe qui va s'en chargé : article 936 et suivant. Le greffier va convoquer directement la partie à
l'audience car c'est une procédure orale.
Si la partie ne se présente pas, une nouvelle notification peut être faite par acte d’huissier.

La nomination si nécessaire d'un magistrat chargé d'instruire l'affaire : son premier rôle sera
d'organiser les échanges entre les parties contractantes et on a un renvoi à l'article 446-2 C.P.C (régime
aux procédures orales). Dans cette procédure sans représentation obligatoire on retrouve l'idée selon
laquelle il y a une urgence.

§3 : Les effets de l’appel


A/ L’effet suspensif
C’est une voie de recours ordinaire et l’article 539 du C.P.C dispose que « le recours exercé dans le
délai est également suspendu ».
Mais, cet effet va être disparaître. Mais le jugement peut être assorti d l’exécution provisoire de droit ou
judiciaire. C’est le juge qui peut prononcer l’exécution provisoire.

B/ Effet dévolutif de l’appel


L’effet dévolutif de l’appel suppose que l’exercice de cette voie de recours remette la chose en question «
devant la juridiction d’appel pour qu’il soit à nouveau statué en fait et en droit » (article 561 alinéa 1
C.P.C).
Depuis le décret de 2017, l’article 562 du C.PC prévoit que l’appel défère à la cour d’appel la
connaissance des chefs de jugement qu’il critique expressément et de ceux qui en dépendent. La Cour
d’appel est saisie dans la double limite de l’immutabilité du litige (articles 562 et suivants C.P.C) et des
prétentions des parties dans l’acte d’appel.
L’immutabilité du litige est le fait qu’il n’y aura pas de prétentions nouvelles à l’appel, seules de
nouvelles pièces, nouvelles preuves seront acceptées.
L’article 901 du C.P.C impose de mentionner dans la déclaration d’appel « tous les chefs du jugement
expressément critiqués auxquels l’appel est limité, sauf si l’appel tend à l’annulation du jugement ou si
l’objet du litige est indivisible ».
On a une limitation de l’effet dévolutif de l’appel conçu comme critique limitée du jugement de première
instance. Quelle est la sanction en cas de non respect des modalités de la déclaration d’appel ?
Notamment si on ne vise pas les chefs du jugement critiqué ?
e
Avis, Cour de cassation, 2 ch, 20 décembre 2017 : le non respect des modalités de la déclaration d’appel
est entaché de nullité pour vice de forme. La nullité peut être couverte par une nouvelle déclaration
d’appel. La régulation ne peut pas intervenir après l’expiration du délai imparti à l’appelant pour conclure
conformément aux articles 910-4 alinéa 1 et 954 alinéa 1 du C.P.C (PRE- CAPA).

C/ Le pouvoir d’évocation
La Cour d’appel revoit le premier jugement, elle réforme ce qui a déjà été jugé donc en principe, elle est
liée à ce qu’à fait les premiers juges. Mais, les juges de la Cour d’appel on un pouvoir d’évocation sur les
points non examinés par les premiers juges.
L’article 568 du C.P.C dispose à ce titre que «Lorsque la cour d'appel infirme ou annule un jugement qui
a ordonné une mesure d'instruction, ou qui, statuant sur une exception de procédure, a mis fin à
l'instance, elle peut évoquer les points non jugés si elle estime de bonne justice de donner à l'affaire une
solution définitive, après avoir ordonné elle-même, le cas échéant, une mesure d'instruction.

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L'évocation ne fait pas obstacle à l'application des articles 554, 555 et 563 à 567».

Sous-section 2 : L’opposition
Articles 571 et suivants du C.P.C. L’opposition tend à faire rétracter un jugement rendu par défaut.
L’article 573 du C.P.C prévoit les modalités à respecter pour user de l’opposition. L’article dispose que
«L'opposition est faite dans les formes prévues pour la demande en justice devant la juridiction qui a
rendu la décision.

Elle peut être faite en la forme des notifications entre avocats devant les juridictions où la représentation
est obligatoire.
Lorsque l'opposition tend à faire rétracter une décision d'une cour d'appel rendue par défaut dans une
matière régie par la procédure sans représentation obligatoire, elle est formée par une déclaration que la
partie ou tout mandataire fait, ou adresse par pli recommandé, au greffe de la cour qui a statué.
L'opposition est instruite et jugée selon les règles applicables devant la cour d'appel à la procédure sans
représentation obligatoire».
L’opposition doit contenir les moyens du défaillant (article 574 du C.P.C).
L’article 575 C.P.C ajoute que «Dans le cas où l'opposition est faite selon le mode prévu à l'article 573
(alinéa 2) elle doit, à peine d'irrecevabilité, être déclarée au greffe de la juridiction qui a rendu la décision
par l'avocat constitué par le défaillant, dans le mois de la date où elle a été formée».

Sous-section 3 : Les voies de recours extraordinaire


§1 : La tierce opposition
Qui peut former une tierce opposition ? Les tiers ayant un intérêt à agir.
Quel est le délai ? Trente ans ou plus, sauf si la décision est à titre principal : article 586 C.P.C. Le délai
peut être réduit si la partie qui gagne le procès notifie la décision, le délai passera à deux mois.
Comment former tierce opposition ? A titre principal ou à titre incident : articles 587 et 588 C.P.C. La
tierce opposition peut suspendre l’exécution, elle n’a donc pas d’effet suspensif par principe,
sauf si le juge le prévoit.
L’article 582 du C.P.C dispose que « La tierce opposition tend à faire rétracter ou réformer un jugement
au profit du tiers qui l’attaque. Elle remet en question relativement à son auteur les points jugés qu’elle
critique, pour qu’il soit à nouveau statué en fait et en droit ».
L’article 583 du C.P.C prévoit que il faut avoir intérêt à agir pour exercer une action en tierce opposition.

§2 : La révision
C’est une voie de rétractation qui tourne autour de la fraude qui est communiquée au Ministère public. Le
délai est de deux mois à compter de la découverte de la fraude.
L’article 595 du C.P.C précise le cadre de révision. L’article dispose que : «Le recours en révision n'est
ouvert que pour l'une des causes suivantes :

1. S'il se révèle, après le jugement, que la décision a été surprise par la fraude de la partie au profit de
laquelle elle a été rendue ;
2. Si, depuis le jugement, il a été recouvré des pièces décisives qui avaient été retenues par le fait d'une
autre partie ;

3. S'il a été jugé sur des pièces reconnues ou judiciairement déclarées fausses depuis le jugement ; 4. S'il
a été jugé sur des attestations, témoignages ou serments judiciairement déclarés faux depuis le
jugement.
Dans tous ces cas, le recours n'est recevable que si son auteur n'a pu, sans faute de sa part, faire valoir la
cause qu'il invoque avant que la décision ne soit passée en force de chose jugée».
§3 : Le pourvoi
Les règles du pourvoi se trouvent dans les règles des voies de recours (articles 604 et suivants C.P.C), les
dispositions particulières à la Cour de cassation (articles 973 et suivants C.P.C) et le Code de l’organisation
judiciaire.
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La définition du pourvoi en cassation se trouve à l’article 604 du C.P.C « Le pourvoi en cassation tend à
faire censurer par la Cour de cassation a non-conformité du jugement qu’il attaque aux règles de droit ».

A/ L’ouverture du pourvoi en cassation


Le pourvoi est rendu à l’encontre des jugements rendus en dernier ressort. En principe, un pourvoi ne
peut être exercé que contre les jugement qui tranchent en dernier ressort tout le principal. Toutefois, un
pourvoi peut être formé directement, par exemple le jugement tranche une partie du principal et
ordonne une mesure d’instruction ou qui statuent sur une exception d procédure, une fin de non recevoir
ou tout autre incident mettant fin à l’instance. Pour les jugements « intermédiaires » il faudra attendre le
pourvoi contre le jugement au fond.
Exemple de cas d’ouverture au pourvoi :
• Violation de la loi (les juges du fond ont mal interprété la loi)
• Manque de base légale (ils ont mal expliqué leur motivation)
•  Excès de pouvoir
•  Contrariété de jugement

1/ Les moyens de la Cour de cassation
L’article 619 du C.P.C dispose que «Les moyens nouveaux ne sont pas recevables devant la Cour de
cassation.

Peuvent néanmoins être invoqués pour la première fois, sauf disposition contraire :

1° Les moyens de pur droit ;
2° Les moyens nés de la décision attaquée».
La Cour de cassation peut rejeter le pourvoi en substituant un motif de pur droit à un motif erroné ; elle
peut aussi le faire en faisant abstraction d’un motif de droit erroné mais surabondant. Elle peut casser la
décision attaquée en relevant d’office un moyen de pur droit (article 620 C.P.C).

2/ Les conséquences de la cassation


L’article 626 du C.P.C dispose que «En cas de cassation suivie d'un renvoi de l'affaire à une juridiction,
celle-ci est désignée et statue, le cas échéant, conformément à l'article L431-4 du code de l'organisation
judiciaire»
Puis, l’article 627 du même Code ajoute que «La Cour de cassation peut casser sans renvoyer l'affaire
dans les cas et conditions prévues par l'article L411-3 du code de l'organisation judiciaire».
L’article L411-3 du Code de l’organisation judiciaire visé dans le texte dispose que «La Cour de
cassation peut casser sans renvoi lorsque la cassation n'implique pas qu'il soit à nouveau statué sur le
fond.

Elle peut aussi, en matière civile, statuer au fond lorsque l'intérêt d'une bonne administration de la justice
le justifie.
En matière pénale, elle peut, en cassant sans renvoi, mettre fin au litige lorsque les faits, tels qu'ils ont été
souverainement constatés et appréciés par les juges du fond, lui permettent d'appliquer la règle de droit
appropriée.

En ces cas, elle se prononce sur la charge des dépens afférents aux instances civiles devant les juges du
fond.
L'arrêt emporte exécution forcée.

Les modalités d'application du présent article sont fixées par décret en Conseil d'Etat».

B/ La procédure devant la Cour de cassation


Articles 627 et 132 du C.P.C. Les articles 974 et suivants du C.P.C donnent les règles de procédure
devant la Cour de cassation.

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L’article 1032 du C.P.C dispose que «La juridiction de renvoi est saisie par déclaration au greffe de cette
juridiction.

Lorsque la juridiction de renvoi est saisie par le ministère public, la déclaration est faite par celui qui
l'exerce près ladite juridiction, le cas échéant sur demande de celui qui l'exerce près la juridiction dont la
décision a été cassée ».
NOTA : Conformément à l'article 11 III du décret n° 2018-1219 du 24 décembre 2018 portant diverses
mesures de procédure civile relatives à la reconnaissance transfrontalière des décisions en matière
familiale, à la communication électronique et au rôle du ministère public en appel, les dispositions de
l'article 8 s'appliquent aux instances consécutives à un renvoi après cassation lorsque la juridiction de
renvoi est saisie à compter du 1er janvier 2019.

L’article 1033 du même Code ajoute que «La déclaration contient les mentions exigées pour l'acte
introductif d'instance devant cette juridiction ; une copie de l'arrêt de cassation y est annexée».
Et l’article 1035 C.P.C dispose que «L'acte de notification de l'arrêt de cassation doit, à peine de nullité,
indiquer de manière très apparente le délai mentionné au premier alinéa de l'article 1034 ainsi que les
modalités selon lesquelles la juridiction de renvoi peut être saisie».
Quand la Cour de cassation casse un jugement mais qu’aucun renvoi n’est fait par la suite, la première
décision aura vocation à s’appliquer.
Examen : 2 questions et on traite un sujet au choix ; plan avec deux parties et deux sous-parties si
possible (il faut une copie claire et lisible) ; le raisonnement est important. Sur chaque sujet des points
devront être nécessairement abordés ; pas de correction précise, il faut une bonne démonstration
(donner des exemples, des articles, de la jurisprudence) ;

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