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Droit BTS Gestion PME-PMI

Ch. 4 : Les actes et faits juridiques


I. Les sources des droits objectifs
Les droits subjectifs sont les prérogatives dont peut se prévaloir une personne, sujet de droit. Ce sont les
pouvoirs reconnus à cette personne, qui lui permettent de faire ou d’exiger quelque chose. Mais pour qu’un
droit subjectif existe, il faut qu’il se produise un événement particulier, et que cet événement ait des
conséquences juridiques.
1. Le fait juridique
Evènement, situation de fait, agissement involontaire ou volontaire dont découlent des effets de droit sans que
ceux-ci aient été directement voulus. Donc, Les faits juridiques sont ou non voulus mais leurs conséquences ne
sont jamais voulues : c’est la loi qui les prévoie.
Fait juridique Exemple
Involontaire :
- Naturel le décès qui provoque l'ouverture de la succession, la chute
- De la vie des personnes physiques accidentelle d'un objet sur une personne...
Volontaire : le comportement a été voulu mais pas les conséquences (ex : la
- Imputable à l’homme vente d'un produit défectueux, la diffamation...).

2. L’acte juridique
C’est un acte volontaire qui produit des conséquences juridiques recherchées par l’auteur de l’acte. La volonté
est donc l’élément essentiel de l’acte juridique. Exemple : contrat de vente.
Acte juridique Exemple
Unilatéral :
- Résulte de la manifestation de volonté d’une seule personne Donation
Plurilatéral :
- Résulte du concours de plusieurs volontés Vente ; mariage…
3. Pourquoi est-il nécessaire de procéder à la distinction entre acte juridique et fait
juridique ?
Essentiellement, pour deux raisons :
- en ce qui concerne la preuve : les règles de preuve diffèrent selon qu’il s’agisse d’un acte juridique ou
d’un fait juridique,
- en ce qui concerne la responsabilité : de la même façon, il s’agira de la responsabilité contractuelle ou
de la responsabilité délictuelle ou de la responsabilité quasi délictuelle ou de la responsabilité pénale qui
seront mises en œuvre selon qu’il s’agit d’un fait juridique volontaire ou involontaire
4. Application
S’agit-il d’un acte ou de fait juridique ? Acte Fait
Un jour de pluie et d’affluence en ville, une personne crève l’œil d’un enfant avec un parapluie. x
Lors d’une tempête, la branche d’au arbre tombe sur une voiture en stationnement. x
Un conducteur ne respecte pas un signal « STOP » et renverse un piéton. x
M. X loue un appartement à M. Z. x
Lors d’une intervention chirurgicale. Le chirurgien provoque la paralyse de la jambe droit du x
patient.
M. X décède d’une crise cardiaque. x
M. F. a vendu son véhicule à M. Y. Après avoir pris possession du véhicule M. Y n’a pas payé x x
M. F.

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II. Les procédés de preuve


1. Définition
C’est une démonstration de la réalité d'un fait, d'un état, d'une circonstance ou d'une obligation.

Quoi? Qui ? Comment ?


Que doit- on prouver? Qui doit prouver ? Comment prouver ?

Objet de Charge de Moyen de


preuve la preuve la preuve

PREUVE
Procédé utilisé pour établir la réalité d’un acte ou d’un fait juridique

2. L’objet de la preuve :
Il consiste à démontrer les circonstances qui ont fait naître le droit revendiqué pour en obtenir le respect.
Il en résulte deux choses :
 La règle de droit objectif n’a pas besoin d’être prouvé.
 La source du droit subjectif doit être prouvée.

3. La charge de la preuve :
En principe, celui qui réclame l’exécution d’une obligation (demandeur) doit la prouver. Réciproquement, celui
qui se prétend libéré (défendeur) doit justifier le paiement ou le fait qui a produit l’extinction de son obligation.

4. Les moyens de preuve


En règle générale, les actes juridiques se prouvent en principe par une preuve préétablie : l’écrit. Par contre le
fait juridique ne découlant d’aucune volonté se prouve par tous les moyens prévus par le Code civil.
En matière civil, le procédé de preuve en principe exigé est l’acte écrit car celui-ci garantit une force suffisante
reflétant la volonté réelle de la personne qui s’engage. En matière commerciale, les faits entre les commerçants
et les actes de commerces peuvent se prouver par tous moyens.
Il en résulte différents procédés de preuve résumés ci-dessous :

Principe:
L'écrit
Preuve des actes juridiques civiles

Principe:
Aytres procédés de
- Preuve des faits juridiques
preuve
- Preuve en matière commerciale

a. La preuve par écrit (preuve littérale)

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La loi définit l’écrit comme une suite de lettres, de caractères, de chiffres ou de tous autres signes ou symboles
dotés d’une signification compréhensible, quels que soient leur support et leurs modalités de transmission.
L’acte écrit est :
- soit authentique,
- soit sous seing privé
- soit électronique.

 L’acte authentique.
C'est un acte obligatoirement rédigé par un officier public. C'est la raison pour laquelle on qualifie les actes
authentiques d'actes solennels.

 L'acte sous seing privé.


Un acte sous un privé est un écrit qui est librement rédigé entre les parties.
 L’écrit électronique :
Il a la même force probante que l’écrit papier à 2 conditions :
- La personne dont il émane doit pouvoir être parfaitement identifiée
- L’écrit électronique doit être établi et conservé dans des conditions de nature à en garantir l’intégrité
Tout acte écrit doit être signé, soit manuellement, soit par signature électronique.

b. Les autres moyens de preuve


 Le témoignage ou preuve testimoniale.
C’est un acte par lequel une personne atteste l’existence d’un fait dont elle a eu personnellement connaissance.
Tout le monde peut témoigner, mais le juge n’est pas lié par un témoignage, il n’est pas obligé d’en tenir compte.
 L'aveu :
C’est une déclaration par laquelle une personne tient pour vrai un fait qui peut produire contre elle des
conséquences juridiques. Il existe 3 types d’aveu :
- Aveu judiciaire : déclaration faite en justice. Le juge est obligé d’en tenir compte.
- Aveu extrajudiciaire : s’il est fait en dehors des instances judiciaires : lettre, enregistrement, témoin…Le
tribunal conserve son libre pouvoir d’appréciation.
- Aveu devant les services de police : reconnaissance par un délinquant du ou des faits délictueux qui lui
sont imputés. Il ne lie pas le juge pénal.
 Le serment
C’est une procédure d’instruction par laquelle une partie demande à l’autre d’affirmer, en prêtant serment à la
barre du tribunal, la véracité de ses affirmations. C’est un moyen de preuve peu utilisé.
 La présomption :
C’est une déduction que le magistrat tire d’un ensemble de faits.

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Moyens de preuve

Preuve parfaite Preuve imparfaite

Preuve littérale Aveu Présomptions Témoignage Serment

Actes Présomptions
authentiques simples

Présomptions
Actes
légales
sous-seing privé

simples irréfragables

1. La preuve des faits et actes juridiques


Le fait juridique est souvent imprévisible ou d’origine accidentelle, ce qui le rend difficile à prouver. Aussi, le
droit admet, pour un fait juridique, la preuve par tout moyen.
Les faits juridiques

peuvent etre prouvés par tous moyens

Mode de preuve parfaite: Modes de preuve imparfaits :


La preuve parfaite s’impose au
juge et le prive de tout pouvoir Le juge dispose dans ce cas d’un
large pouvoir d’interprétation.
d’appréciation.
Ex. : aveu, .. Ex. : présomptions, témoignages

Les actes juridiques

Acte commercial
Actes civiles (preuve par tout moyen)

d'un montant supérieur à


10000 dh: doivent être d'un montatnt inférieur à
prouvés par un des modes de 10000 dh: peuvent être
preuve parfaits suivants : acte prouvés par tous moyens :
authentique,acte sous seing écrit, témoignage,
privé, écrit sur support présomption, aveu, serment.
électronique.

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Application
Pour juger un certain nombre d’affaires, un juge dispose des preuves suivantes :

n° La preuve Nature Justification Défendeur Demandeur


juridique de la dans l’affaire dans l’affaire
preuve
Un chèque non payé par un
1 client à son fournisseur ……………… …………………….. …………………. ………………….

Les paroles d’un policier qui a


2 vu M. Dahmane blesser M. ……………… …………………….. …………………. ………………….

Nabil avec un couteau.


Empreintes d’un voleur sur un
3 bracelet volé à un bijoutier. ………………… ………………… …………………. ………………….

Un mari qui déclare avoir tué sa


4 femme ………………… …………………….. …………………. ………………….

2. La responsabilité civile et responsabilité pénale


1. Définition et formes
a. Définition

Que signifie être « responsable » au sens juridique ? C’est l’obligation de répondre de ses actes.
C’est supporter les conséquences des obligations qu’on a contractées personnellement ou qui sont imposées par
la vie sociale.

b. Formes de la responsabilité

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Quel est l’objectif de la responsabilité civile ?


Elle est engagée lorsque les intérêts d’une personne sont atteints pour réparer le préjudice subi par la victime.

Quelles sont les différentes formes de responsabilité civile ?


 Responsabilité quasi-délictuelle : dommage causé sans intention de nuire
 Responsabilité délictuelle : dommage causé avec intention de nuire (ex. concurrence déloyale)
 Responsabilité contractuelle : en cas de violation d’un contrat (ex. retard de livraison)

2. Conditions générales de la responsabilité civile


Les trois conditions suivantes doivent être remplies.

a. Existence d’un dommage ou préjudice


La victime doit prouver l’existence d’un dommage.
Le dommage peut être
matériel (« perte subie » ou « gain manqué ») ;

moral (atteinte à l’honneur d’une personne)

ou corporel : comprend des éléments matériels (frais médicaux) et des éléments moraux (souffrance
physique)

b. Existence d’un fait dommageable


Le fait dommageable est le fait générateur de la responsabilité civile. Il détermine selon sa nature des régimes
différents de responsabilité.
Il ne faut pas oublier que le prétendu responsable du dommage peut tenter de se disculper en démontrant :
- Qu’il n’a pas commis de faute ou que cette faute est pardonnée par un fait justificatif (ex. défense
légitime ; DOC art 91 et 95) ;

- Ou que le dommage est imputable à une force majeure

c. Lien de causalité entre le dommage et le fait dommageable


La preuve en incombe également à la victime. Le dommage doit être la conséquence directe et certaine du fait
dommageable.
La force majeure, le fait d’un tiers ou la faute de la victime peuvent exonérer le défendeur de sa responsabilité.

3. Les différents régimes de responsabilité

a. La responsabilité du fait personnel


Le fait dommageable est une faute intentionnelle (délit) ou non intentionnelle (quasi-délit)
Selon l’article 77 du code des obligations : « tout fait quelconque de l’homme qui, sans l’autorité de la loi,
cause sciemment et volontairement à autrui un dommage matériel ou moral, oblige son auteur à réparer ledit
dommage, lorsqu’il est établi que ce fait en est la cause directe ».

b. La responsabilité du fait d’autrui


Le fait dommageable de cette responsabilité est une présomption de faute (défaut de surveillance ou
d’éducation). La loi énumère trois catégories de personnes civilement responsables :
- Le père et la mère du fait de leurs enfants mineurs qui cohabitent avec eux.

- Les éducateurs (artisans, instituteurs et fonctionnaires) répondent des dommages provoqués par leurs
apprentis et élèves pendant le temps qu’ils sont sous leur surveillance.

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- Les employeurs sont responsables des actes dommageables commis par leurs domestiques et préposés
dans les fonctions auxquelles ils les emploient. Ici l’idée explicative est que l’employeur en engageant une
personne à son service assume volontairement dont il lui faut répondre.

c. La responsabilité du fait des choses


Le fait dommageable est non fautif. En effet selon l’article 88 du DOC oblige chacun à répondre du fait des
choses qu’il a sous sa garde. Le gardien de la chose est celui qui en a la maîtrise et le contrôle.

4. Les exonérations de la responsabilité


Les exonérations de la responsabilité

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