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Droit des obligations et des

contrats

Professeure : Mme MANSOURI


Classe: CPGE ECT
Niveau: Première année
Année scolaire: 2022/2023
DOC / Introduction :
Au niveau national, le contrat est réglementé par le DOC (Dahir des
obligations et contrats), texte législatif datant de 1913 et qui a été institué par
les autorités du protectorat Français.
Le DOC comprend deux grandes parties :

Une partie relative aux


Une partie relative aux
différents contrats déterminés
obligations en général
et aux quasi-contrats
DOC / Problématique du présent travail :

Etant un cadre nécessaire pour l’ensemble des relations économiques


entre les différentes personnes de la société, comment le DOC fournit
une base juridique pour délimiter les obligations naissantes d’une
relation contractuelle ?
Pour y répondre
Première partie : La formation des contrats.
1. Définition et grands principes du droit des contrats.
2. Classification des Contrats.
3. Les conditions de validités d’un contrat.
4. La nullité d’un contrat.
Deuxième partie : Les obligations.
5. Définition et caractères des obligations.
6. Les différentes sources des obligations.
7. Les effets des contrats vis-à-vis des parties.
8. Les effets des contrats vis-à-vis des tiers.
Troisième partie : Cas pratique de synthèse.
Première partie : La formation des contrats.
1. Définition :

Le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes


s’obligent envers une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas
faire quelque chose.
Le contrat correspond également à un acte juridique faisant l’objet de
supports de relations entre les individus dans divers domaines
(économie, finance, consommation, travail…).
Première partie :

La formation des contrats / Les grands principes


du droit des contrats :

Egalement le contrat est cadré par des principes du droit des contrats dont les
principaux sont les suivants :

La force obligatoire du La bonne foi :


La liberté contractuelle : contrat : Les conventions doivent être
Reposant sur la liberté et Les conventions légalement exécutées de bonne foi, c’est-à-
l’égalité entre les individus et formées tiennent lieu de loi aux dire que les parties doivent se
sur l’autonomie de la volonté parties comporter loyalement entre
elles
Première partie :

Classification des Contrats

La classification des contrats est nécessaire dans la mesure où


l’existence d’une diversité des contrats, appelle à une mise en ordre qui
se réalise via un regroupement dans des ensembles plus ou moins
homogènes.
On distingue généralement trois principales classifications des contrats

Selon le mode de Selon le contenu du Selon le mode


formation du contrat contrat d’exécution
Première partie :

Classification des Contrats


Les contrats consensuels :
l’obligation naît de la simple rencontre des volontés, il n’est pas
nécessaire de dresser un acte constatant l’accord de
volontés.

Les contrats d’adhésion :


Exemple des contrats d’assurance où le client signe le contrat
rédigé par l’assureur sans avoir la possibilité d’apporter des
modifications
Selon le mode de
formation du contrat
Les contrats solennels :
Comme exception au contrat consensuel, les contrats solennels
requièrent l’existence d’un écrit pour la validité du contrat.

Les contrats réels :


Dans le cadre ce type de contrat, la remise d’une chose est
nécessaire en plus de l’existence du consentement.
Première partie :

Classification des Contrats


Les contrats
synallagmatiques ou
Première catégorie : bilatéraux
L’existence ou non
d’obligations
réciproque Les contrats
unilatéraux

Les contrats à titre


gratuit
Selon le contenu du Seconde catégorie :
Existence de contre
contrat partie
Les contrats à titre
onéreux

Les contrats
Troisième catégorie :
commutatifs
Par rapport à la
connaissance ou non
de l’importance des
prestations Les contrats
aléatoires
Première partie :

Classification des Contrats


• Première catégorie :

• L’existence ou non d’obligations réciproque

1. Les contrats synallagmatiques ou bilatéraux :


Un contrat est synallagmatique ou bilatéral, lorsque les contractants s’obligent
réciproquement les uns envers les autres.
Exemple : Un fournisseur s’oblige à livrer une marchandise sur la base de
l’engagement du client pour le paiement.
2. Les contrats unilatéraux :
Un contrat est unilatéral dans le sens où une seule partie est obligée de
s’exécuter dans le cadre d’un consentement mutuel.
Exemple. : contrat de donation.
Première partie :

Classification des Contrats


Les contrats
synallagmatiques ou
Première catégorie : bilatéraux
L’existence ou non
d’obligations
réciproque Les contrats
unilatéraux

Les contrats à titre


gratuit
Selon le contenu du Seconde catégorie :
Existence de contre
contrat partie
Les contrats à titre
onéreux

Les contrats
Troisième catégorie :
commutatifs
Par rapport à la
connaissance ou non
de l’importance des
prestations Les contrats
aléatoires
Première partie :

Classification des Contrats


• Seconde catégorie :
• Existence de contre partie

1. Les contrats à titre gratuit :


Un contrat à titre gratuit est caractérisé par l’inexistence de contre partie économique.
Exemple : Contrat de donation.

2. Les contrats à titre onéreux :


Contrairement au contrat à titre gratuit, les contrats à titre onéreux impliquent
nécessairement une contre partie économique.
Exemple. : contrat de vente.
Première partie :

Classification des Contrats


Les contrats
synallagmatiques ou
Première catégorie : bilatéraux
L’existence ou non
d’obligations
réciproque Les contrats
unilatéraux

Les contrats à titre


gratuit
Selon le contenu du Seconde catégorie :
Existence de contre
contrat partie
Les contrats à titre
onéreux

Les contrats
Troisième catégorie :
commutatifs
Par rapport à la
connaissance ou non
de l’importance des
prestations Les contrats
aléatoires
Première partie :

Classification des Contrats


• Troisième catégorie :
• Par rapport à la connaissance ou non de l’importance des prestations

1. Les contrats commutatifs :


Dans le cadre d’un contrat commutatif, l’importance des prestations est connue.
Exemple d’un contrat de vente.
2. Les contrats aléatoires :
Dans le cadre d’un contrat aléatoire, l’importance des prestations est non
connue.
Exemple d’un contrat d’assurance.
Première partie :

Classification des Contrats

Contrats à exécution
instantanée
Classification selon de mode
d’exécution du contrat Contrats à exécution
successive ou contrats
successifs
Première partie :

Les conditions de validités d’un contrat


Si la liberté de contracter confère au contrat une grande souplesse en
limitant le contrôle de l’autorité publique, il est cependant nécessaire
que certaines conditions minimales soient réunies pour que l’accord des
volontés prenne place dans l’ordre juridique étatique.

Ainsi quatre conditions essentielles sont nécessaires à la validité du


contrat : le consentement, la capacité, un objet certain et une cause
licite.
Première partie :

Les conditions de validités d’un contrat


La formation du contrat nécessite donc 4 conditions

Les • Le consentement valable des parties


cdts
relativ • Le capacité de contracter
es aux
contra
ctants

Les • Un objet certain


cdts
relativ • Une cause licite
es aux
contra
ts
Première partie :

Les conditions de validités d’un contrat


1. Le consentement valable des parties :
Pour être valable, le contrat suppose l’échange de consentement des
deux parties (offreur et demandeur), et l’absence de vices de
consentement.

Le contrat est formé par la rencontre d’une offre et d’une acceptation
qui est souvent immédiate exception faite des contrats complexes, qui
nécessitent des étapes pour se former (les pourparlers, la promesse de
contrat…).
Première partie :

Les conditions de validités d’un contrat


 L’absence de vices de consentement :

Le consentement doit non seulement exister, mais il doit être libre et


éclairé de tout vice de consentement.
Nous distinguons généralement trois vices de consentement :
L’erreur
Le dol
La violence
Première partie :

Les conditions de validités d’un contrat


L’erreur est la fausse représentation de la réalité qui a conduit une
personne à conclure le contrat. Il existe plusieurs formes de l’erreur, on
distingue :
 L’erreur de droit (sur le contenu d’une loi) et l’erreur de fait (qui porte
sur la chose). (Art 40 et 44 du DOC).
 L’erreur obstacle (exemple d’une partie désire vendre et l’autre pense
qu’il s’agit d’une donation).
 L’erreur indifférente Art 43 (exemple erreur sur de calcul).
A distinguer également, l’erreur susceptible d’entrainer la nullité du
contrat de celle qui ne le conduit pas.
Première partie :

Les conditions de validités d’un contrat


Les erreurs susceptibles d’entrainer la nullité du contrat :

a) L’erreur sur la substance : erreur sur la matière (achat de bronze


croyant qu’il est de l’argent). Art 41 du DOC.
b) L’erreur sur la personne : exemple d’erreur sur la personne dans le
cadre d’un mandat, société de personne. Dans ce cas, la nullité ne
peut être prononcée que si la considération de la personne a été
déterminante. Art 42 du DOC.
Première partie :

Les conditions de validités d’un contrat

Le Dol :
Le dol est défini comme étant une tromperie, ou toute manœuvre
employée par une partie pour inciter l’autre à signer. Art 52 et 53 du
DOC.
La violence :
Définie comme la contrainte exercée sans l’autorité de la loi pour
obliger une personne à contracter. Art 46 à 51.
Première partie :

Les conditions de validités d’un contrat


La formation du contrat nécessite donc 4 conditions

Les • Le consentement valable des parties


cdts
relativ • Le capacité de contracter
es aux
contra
ctants

Les • Un objet certain


cdts
relativ • Une cause licite
es aux
contra
ts
Première partie :

Les conditions de validités d’un contrat


2. Le capacité de contracter :
La capacité se définit comme l’aptitude d’une personne à acquérir des
droits et à les exercer, exemple à souscrire à un engagement valable.
Art 3 à 13 du DOC.

Les conditions relatives au contrat :


3. L’objet :
A ce niveau, la loi n’en a donné aucune définition, mais l’article 57 du
DOC précise seulement que les choses, les faits et les droits incorporels
qui dans commerce peuvent former l’objet d’obligation.
Première partie :

Les conditions de validités d’un contrat

Les conditions relatives au contrat :

2. La cause :
Pour être valable le contrat doit avoir une cause licite. Celle-ci peut être
définie comme la raison pour laquelle on a contracté (le pourquoi du
contrat) Art 62 du DOC.
Première partie :

La nullité d’un contrat


On distingue la nullité relative et la nullité absolue :

La nullité relative : elle intervient en cas de vice du


consentement, d’incapacité ou de lésion, seule la personne
concernée peut invoquer la nullité.
Le contrat peut être confirmé si la cause de la nullité disparait
et si le délai de prescription est dépassé.
Première partie :

La nullité d’un contrat


On distingue la nullité relative et la nullité absolue :

La nullité absolue : intervient en cas d’inexistence de


consentement, d’inexistence ou d’illicéité de l’objet ou de la
cause et d’inexistence des conditions de forme.
A ce niveau, toute personne ayant un intérêt peu agir pour
invoquer la nullité (notamment l’Etat).
Première partie :

La nullité d’un contrat


Les effets de la nullité :
Tout d’abord un contrat annulé est censé n’avoir jamais été conclu.
Autrement dit, les deux parties doivent être replacés dans la situation
initiale.
Egalement, un contrat annulé n’a plus d’effet pour l’avenir, mais aussi
ses conséquences passées doivent logiquement être aussi détruites.
Nous parlons de la rétroactivité de la nullité. Cependant, un problème
existe dans le cas d’un contrat à exécution successive (contrairement au
contrat à exécution instantanée), qui constitue un cas d’exception dans
la mesure où l’annulation sera appliquée que pour les effets avenir
(exemple d’un contrat de location).
DEUXIEME PARTIE : LES OBLIGATIONS
Deuxième partie :

Définition et caractères des obligations.


A- La notion d’obligation
Le terme « obligation » désigne un lien entre deux ou plusieurs individus
(ob-ligare : lier en vue de).
Juridiquement, c’est un lien (volontaire ou non) de droit entre deux
personnes au moins, dont l’une doit une prestation à l’autre.
Il y a obligation quelque soit l’ampleur de l’enjeu, modeste ou
considérable. L’obligation se présente donc comme un devoir juridique (et
non pas militaire, universitaire ou religieux) ;
Toute obligation comporte un devoir, mais tout devoir n’est pas une
obligation dans la mesure où une obligation implique la réciprocité de
prestation ;
Deuxième partie :

Définition et caractères des obligations.


A- La notion d’obligation
Il reste que le lien d’obligation se présente schématiquement comme une
liaison à deux personnages. Mais à coté du duo créancier-débiteur,
d’autres parties occupent une place plus importante :
- Les tiers : ensemble de parties intervenant soit dans l’accomplissement
de l’obligation sans en être les deux parties créancières ou débitrices.
Exp : Le bénéficiaire d’une assurance vie.
- Le législateur : Réglemente les contrats, en fixe les caractéristiques et
organise les régimes de responsabilité.
- Le juge : interprète les contrats et évaluera souverainement les
dommages et intérêts.
Deuxième partie :

Définition et caractères des obligations.


A- Les Caractères d’obligation

juridique

Caractère patrimonial

personnel
Deuxième partie :

Définition et caractères des obligations.


B- Les sources de l’obligation
Le classement des sources d’obligations passe par une distinction entre le
contractuel (la volonté individuelle de s’obliger) et le reste de liens extra
contractuel (loi comme expression de la volonté générale imposant une
obligation).
On distingue ainsi :
- Le contrat : on a volontairement choisi l’obligation
- La responsabilité civile : on est obligé même si on ne l’a pas voulu
- Les quasi-contrats : Plus rarement, quand on l’a, en quelque sorte à «
demi-voulu »
Le contrat et la responsabilité civile sont les deux grands piliers du droit des
obligations.
Deuxième partie :

Définition et caractères des obligations.


Les quasi-contrats
Selon l'article 1371 du code civil français : les quasi-contrats sont les
faits purement volontaires de l'homme, dont il résulte un engagement
quelconque envers un tiers, et quelquefois un engagement réciproque
des deux parties.
Le quasi-contrat est donc un fait licite et volontaire, qui fait naître, du
seul fait de la loi, certaines obligations juridiques particulières.
Deuxième partie :

Définition et caractères des obligations.


Les quasi-contrats
Un quasi-contrat comporte deux caractéristiques importantes :
• un fait volontaire - il y a à l’origine un acte de volonté d’un individu
mais il manque l’accord de volonté.
• un fait licite - le fait naître une situation injuste mais licite, il n’y a pas
de fautes dans l’intervention. C'est une différence avec les délits
pénaux (délit pénal) et les quasi-délits qui résultent d’un fait illicite
volontaire ou non.
Deuxième partie :

Définition et caractères des obligations.


La gestion
d'affaires

Le paiement de
Quasi-contrats
l'indu

L'enrichissement
sans cause
Deuxième partie :

Définition et caractères des obligations.


La gestion d'affaires

En l'espèce, ce fait qui va entraîner la création d'obligations, est celui de


s'immiscer spontanément et opportunément dans les affaires d'une autre
personne, dans une vue désintéressée, pour lui rendre service. On donne
ainsi souvent l'exemple du voisin complaisant et compatissant qui
effectue une réparation indispensable à la toiture d'une demeure en
l'absence de son propriétaire, ou qui en charge un couvreur.
Deuxième partie :

Définition et caractères des obligations.


Le paiement de l'indu

Le paiement de l'indu (lat. solutio indebiti) est un quasi-contrat dans


lequel celui qui a fait un paiement indu, par erreur, peut obliger celui qui
a reçu le paiement à le lui restituer. L'action en répétition de l'indu
consiste donc pour celui qui a payé (le solvens) à demander à celui qui a
reçu (l'accipiens) le remboursement, la restitution, d’une chose qui a été
versée à tort ou qui n’était pas due.
Deuxième partie :

Définition et caractères des obligations.


L'enrichissement sans cause

Il s'agit de permettre à une personne qui se sera acquittée sans raison


d'une obligation, et qui se sera donc appauvrie, de demander à être
remboursée par celui qui s'est enrichi à son détriment. Ainsi, nul ne peut
s'enrichir aux dépens d'autrui.
Deuxième partie :

Définition et caractères des obligations.


C- Les effets du contrat à l’égard des parties : les obligations
Le contrat créé pour les parties des obligations de donner, de faire ou de
ne pas faire, Ces obligations peuvent être de moyen, de résultat ou de
garantie.
Le contrat contient non seulement les obligations voulues par les
parties, mais aussi les obligations voulues par l’équité, l’usage ou la loi
et dégagé par le juge.
Il en est ainsi de :
• L’obligation de sécurité
• L’obligation d’information et de conseil
Deuxième partie :

Définition et caractères des obligations.


D - Les effets du contrat à l’égard des tiers
1. Le principe : l’effet relatif des contrats
Les conventions n’ont d’effet qu’entre les parties contractantes : elles ne
nuisent point au tiers ; et elles ne leur profitent que dans les cas prévus
par la loi.
Le contrat ne peut pas faire naitre d’obligation à la charge d’autrui. Les
tiers ne peuvent donc être rendus ni créanciers ni débiteurs par l’effet
d’un contrat auquel ils n’ont pas souscrit, ce qui est logique car l contrat
est fondé sur le consentement.
Deuxième partie :

Définition et caractères des obligations.


D - Les effets du contrat à l’égard des tiers
1. Le principe : l’effet relatif des contrats
En revanche, par la suite, d’autres individus peuvent être concernés par
les contrats d’une personne, ce sont les ayants cause. Un ayant cause est
une personne qui tient son droit ou son obligation d’une autre personne,
l’auteur. L’ayant cause universel, par exemple, est celui auquel son
auteur transmet tout ou partie de son patrimoine (droits et obligation) à
son décès.
L’héritier devient donc débiteur et créancier à la place du défunt sauf
pour les contrats intuitu personae.
Deuxième partie :

Définition et caractères des obligations.


D - Les effets du contrat à l’égard des tiers
1. Les exceptions au principe de l’effet relatif
• Stipulation pour autrui : cette exception est prévue par l’article 1121 et
son domaine a été étendu par la jurisprudence. Elle correspond à un
contrat dans lequel une partie, le stipulant, obtient de l’autre, le
promettant, l’engagement qu’elle donnera ou fera quelque chose au
profit d’un tiers, le bénéficiaire. Ce dernier devient ainsi créancier
sans avoir été partie au contrat.
Deuxième partie :

Définition et caractères des obligations.


D - Les effets du contrat à l’égard des tiers
1. Les exceptions au principe de l’effet relatif
• Promesse pour autrui : la promesse pour autrui est en principe
interdite. La loi reconnait cependant la validité des clauses de porte
fort. Se porter fort consiste pour une personne, le porte fort, à
promettre d’obtenir l’engagement d’un tiers à l’égard de son
cocontractant. Si le tiers refuse de s’engager, c’est le porte-fort sui sera
responsable vis-à-vis de son cocontractant.
Si le tiers s’engage, il est lié au cocontractant rétroactivement à la date
de la promesse.
Deuxième partie :

Définition et caractères des obligations.


D - Les effets du contrat à l’égard des tiers
1. Les exceptions au principe de l’effet relatif
• Opposabilité du contrat au tiers : le contrat crée une situation
juridique qui s’impose aux parties et aux tiers et les tiers peuvent
opposer le contrat aux parties.
D- Clauses contractuelles usuelles
Clauses particulières Définition
Clause attributive de compétence Clause qui désigne par avance quel sera le tribunal compétent ou de
juridiction en cas de litige

Clause compromissoire Clause par laquelle les parties au contrat décident de ne pas
recourir aux tribunaux et de soumettre à l'arbitrage les diffé-
rends non encore nés mais qui pourront surgir entre elles.
Clause limitative ou exonératoire Clause qui aménage la responsabilité des parties. Les clauses
de responsabilité les plus usuelles fixent à l'avance le montant maximum de dommages-
intérêts en cas d'inexécution, d'exécution défectueuse ou de retard.
Clause résolutoire de plein droit Les parties prévoient que le contrat sera résolu de plein droit
si survient un événement décrit. Elle dispense le créancier de
s'adresser à la justice.
D- Clauses contractuelles usuelles
Clauses particulières Définition

Clause pénale Clause selon laquelle « une personne, pour assurer l'exécution
d'une convention s'engage à quelque chose en cas d'inexécution ». Le terme
« pénal » fait référence à des pénalités, montant forfaitaire fixé à l'avance.

Clause de réserve de propriété Elle a pour objet de différer le transfert de propriété d'un bien
jusqu'au complet paiement du prix.

Clause de révision de prix Les parties conviennent que le montant du prix variera en
fonction des conditions économiques.
L’exécution du contrat ou les effets du contrat :
La force obligatoire du contrat
Le contrat est la loi des parties :
• L’article 230 du DOC stipule « Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à
ceux qui les ont et ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel ou
dans les cas prévus par la loi ».

Le contrat s’impose au juge :


• Ainsi, quand les clauses du contrat sont claires et précises, le juge doit respecter la
volonté des parties. Mais si certaines clauses sont mal rédigées et apparaissent à
l’évidence équivoques, confuses ou contradictoires, dans ce cas c’est l’appréciation du
juge qui prime.

Le contrat et le législateur :
• Quand il s’agit d’une nouvelle loi, le législateur en principe, respecte la force obligatoire
du contrat car la stabilité des situations contractuelles est toujours souhaitable.
Cependant le législateur à travers une loi publique impose des règles impératives aux
contractants (ex : la durée dans un contrat de travail, le contrat de bail …).
DOC /
L’exécution du contrat ou les effets du contrat :
2. L’effet relatif des contrats :
Le principe de l’effet relatif du contrat, signifie que le contrat ne peut engendrer
d’obligation qu’au profit ou à la charge des parties contractantes.
Selon les dispositions de l’article 228 du DOC « Les obligations n’engagent que
ceux qui ont été partie à l’acte : elles ne nuisent point au tiers et elles ne leur
profitent que dans les cas exprimés par la loi ».
Le DOC pose ainsi le principe de la relativité des contrats, c’est-à-dire que ce qui a
été fait entre certaines personnes ne peut nuire ni profiter à d’autres.
Cependant, il existe d’importantes exceptions (effet vis-à-vis des tiers).
Principe de l’effet relatif des contrats :
Tout d’abord, on peut définir les tiers au contrat en disant : ce sont tous ceux qui ne sont pas les
contractants. Les tiers peuvent être :
a) Les « ayants cause » particuliers des contractants ou à titre particulier :
On appelle « ayant cause particulier » ou « à titre particulier » celui qui a acquis un bien ou droit
déterminé. Ce sont ceux qui tiennent un bien ou un droit déterminé de l’une des parties contractantes.
(Acheteur, donataire ou même les contrats de travail en cas de vente du fond de commerce).
b) Les créanciers chirographaires :
Sont des tiers qui ne disposent d’aucune garantie particulière pour être payé avant les autres.
Cependant, ils ont un droit de gage général sur le patrimoine de leur débiteur.
c) Les ayants –cause à titre universel :
Les ayant cause à titre universel sont les personnes qui recueillant la totalité ou une partie du
patrimoine (Selon l’article 229 du DOC).
d) Les tiers absolus :
Ils sont ceux qui n’ont aucun rapport juridique avec l’un ou l’autre des contractants.
On dit que le contrat est opposable aux tiers (Principe de l’opposabilité du contrat aux tiers), dans ce
sens, le contrat est un fait social vis-à-vis des tiers, voir Art 228 du DOC.
Principe de l’effet relatif des contrats / les exceptions
relatives au principe de la relativité au contrat :
Des cas peuvent se présenter où le contrat produit des effets obligatoires à l’égard des tiers.
Il s’agit essentiellement des contrats collectifs et de la stipulation pour autrui.
Définition :
Les contrats collectifs (les conventions collectives) :
Il s’agit d’un contrat passé entre d’une part un ou plusieurs syndicats de salariés et un ou
plusieurs employeurs en vue de régler des problèmes liés au travail : salaires, congés etc.
La stipulation pour autrui :
C’est l’opération par laquelle le stipulant demande au promettant de s’engager au profit
d’un tiers, le bénéficiaire.
L’article 33 du DOC pose la règle suivante ; « Nul ne peut engager autrui, ni stipuler pour
lui ..... ». Mais l’article 34 autorise la stipulation pour autrui.
L’inexécution du contrat :
La mise en jeu de la responsabilité contractuelle du débiteur suppose la
réunion de trois conditions :
• Une faute contractuelle
• Un dommage
• Un lien de causalité entre la faute et le dommage.
D’une manière générale, l’inexécution totale ou partielle du contrat
donne lieu à des poursuites pour : exécution, résiliation du contrat ou
invocation de la responsabilité civile.
Les défauts d’Exécution du contrat

• Inexécution du contrat: totale ou partielle


• Retard d’exécution du contrat
• Mauvaise exécution du contrat: par le co-contractant lui même, par
son salarié, ou par son mandataire ( personne ou société)
Solutions à L’inexécution du contrat
Nature des sanctions Définition

Exécution forcée Exécution par le débiteur de la prestation promise au besoin par la


contrainte : saisie des biens ou de salaires, …

Résiliation ou résolution (dans -Résolution (contrat à exécution instantanée) : anéantissement rétroactif


les contrats synallagmatiques) du contrat et remise en l’état des parties.
-Résiliation (contrat à exécution successive) : fin du contrat pour l’avenir

Mise en œuvre de la Lorsque l’exécution forcée n’est pas possible, le contractant lésé peut
responsabilité civile engager la responsabilité civile contractuelle du débiteur : il recevra alors
une réparation du préjudice par équivalent (dommage et intérêts) ;
Les dérogations aux obligations

• Les contractants soumis à une obligation de résultat peuvent s’en


exonérer s’ils peuvent soulever les causes exonératoires de
responsabilité :
• La force majeure
• Le fait d’un tiers
• La faute de la victime
• Le fait est extérieur au débiteur de l’obligation
NB: La force majeure et le fait d’un tiers doivent être imprévisibles et
irrésistibles.
Méthodologie du syllogisme ou la
qualification juridique
Comporte 4 parties essentielles à la compréhension et la
résolution d’un exercice d’application juridique ou un cas de
droit
1. Les faits
2. Le problème juridique
3. La règle de droit
4. La solution juridique
Méthodologie d’analyse d’un contrat
• Pour analyser un contrat; il faut déterminer les éléments
suivants:
1. Identification et qualification des parties ( vendeur/ acheteur ou
employeur/salarié)
2. Nature et type du contrat
3. Date et lieu d’établissement du contrat
4. Vérification des conditions de fond et de forme( si possible)
5. Obligations des parties
6. Les clauses générales et clauses particulières ( si elles existent)
7. Conséquences de non respect d’une des obligations
Exercice à faire par l’étudiant
Application sur la classification des contrats:

1 Contrat de fourniture de papiers entre une société et une


librairie:
2 Contrat d’approvisionnement entre une société
agroalimentaire et une ferme:
3 Un contrat d’abonnement à un club sportif:
4 Un contrat de travail entre une société et un ingénieur
topographe:
Application 1 :

Mahmoud a récemment acheté à un garagiste un véhicule d’occasion


dont le compteur kilométrique indiquait 50 000 Km. Lors de la visite
réalisée par son garagiste habituel, celui-ci a révélé à son client que le
véhicule comptait en réalité plus de 150 000Km.
Mahmoud peut-il obtenir l’annulation de la vente ?
Pourquoi ?
Corrigé de l’application 1 :

Les Faits juridiques: Le client a cru acheter un véhicule dont le moteur comptait
50 000 Km alors que celui-ci en comptait 150 000 Km. Cette erreur a été provoquée
par le truquage du compteur du véhicule, c’est-à-dire par une manœuvre destinée à
tromper l’acheteur. En constatant cela, l’acheteur se demande sur l’action qu’il doit
mener pour restituer son argent et rendre la voiture à son propriétaire initial.
Problème de Droit: Peut-on considérer le contrat de vente invalide et est censé être
annulé?
Corrigé de l’application 1 :

Règle de droit: les faits de l’espèce relèvent du droit des Obligations. Dans le
DOC, le dol est défini comme étant une tromperie, ou toute manœuvre employée
par une partie pour inciter l’autre à signer. Art 52 et 53 du DOC.

Solution: L’acheteur ayant été victime de Dol, est amené d’intenter une action en
nullité relative puisqu’il s’agit d’un dol constaté par l’acheteur et confirmé par un
ou des professionnels dans la mécanique et l’électronique automobile. Le client
pourra en effet, après approbation du juge annuler le contrat de vente, Ainsi sera
prononcée, la Résolution du contrat de vente (contrat à exécution instantanée),
l’anéantissement rétroactif du contrat et la remise en l’état des parties( le client va
se faire rembourser et le vendeur va récupérer sa voiture en l’état de vente)
Application 2 :
Karim est propriétaire d’un petit local à casablanca qu’il a loué à Ayoub , l’un de ses
camarades de faculté, qui prétendait vouloir y déposer des meubles. En réalité,
Ayoub a loué le local pour le stockage et la vente du cannabis.
Karim informé par un ami, se demande s’il possible pour lui de
demander l’annulation du contrat de bail ?
Application 2 :

Les Faits juridiques: Le propriétaire du bail pensait louer son local pour qu’il
serve d’entrepôt de meubles (activité licite), alors que le local est utilisé par le
locataire comme lieu de stockage et de vente de cannabis. Cette activité étant
prohibée par la loi, donc le contrat de location est effectuée pour une cause interdite
par la loi et incombe la responsabilité du locataire qui exerce son activité dans ce
local.
Problème de Droit: Peut-on considérer la cause illicite un élément suffisant pour
annuler un contrat de bail? Sur quel fondement juridique, le locataire peut-il être
poursuivi ?
Application 2 :

Règle de droit: les faits de l’espèce relèvent du droit des Obligations. Dans le DOC,
l’article 62 stipule que l’obligation sans cause ou fondée sur une cause illicite est non
fondue. La cause est illicite quand elle est contraire aux bonnes mœurs, à l’ordre public ou
à la loi.
Solution: Le propriétaire du local, ayant été informé par l’activité illicite de son locataire,
doit intenter une action en nullité absolue auprès du tribunal de commerce. Toutefois, cette
action pourra être aussi menée par une tierce personne soucieuse de l’intérêt général ( un
avocat ou un voisin du propriétaire). Après l’enquête judiciaire, le juge pourra ainsi décider
la résiliation du contrat de bail, qui est un contrat à exécution successive ( obligation
contractuelle) , en outre le locataire sera aussi poursuivi pour activité illicite selon la code
civil ( obligation légale). Le locataire peut être sanctionné par une amende à payer plus une
peine d’emprisonnement.
Cas pratiques :

Voir document Word sur les cas pratiques

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