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CHAPITRE I :
Le droit uniforme est un droit unifie, harmonisé entre des états sur un point précis. Ex :
les conventions pour le transport international aérien, maritime, ferroviaire, ou la vente
internationale de marchandises, l’arbitrage international…
Les lois types : les états sont invités à insérer ces lois dans leur droit international privé,
telles qu’elles ou très légèrement modifiées. Elle n’est valable que si elle a été intégrée au
droit national.
Les conventions :
• signées par un certain nombre d’état.
• l’état qui le signe doit la ratifier.
• une fois qu’elle est ratifiée, elle fait partie du droit international privé.
C) Son élaboration
Forte contribution de l’ONU par l’intermédiaire de la CNUCDI (commission des Nations
Unis) pour le commerce et le développement international.
§3 LES USAGES INTERNATIONAUX
A) Leur place dans la hiérarchie des sources.
• bilatéraux : seulement entre 2 parties de nationalités et de droit différents.
• usage internationaux à proprement parler : ils ont été développés à l’intérieur même
d’une profession.
Ex : en maritime, l’armateur doit annoncer la date potentielle d’arrivée d’un navire dans un
port.
• usage internationaux codifiés : les incoterms, par exemple.
B) Leurs incidences.
• On ne peut pas les méconnaître.
• Ils peuvent parfois se substituer à certaines dispositions du droit international car les
conventions internationales précisent que les dispositions contractuelles et les usages
prévalent les conventions.
• On peut les écarter.
C) L’émergence de la lex mercatoria comme droit transnational coutumier du
commerce.
Les mercatoria : on peut considérer qu’elle existe depuis le 17ème siècle. Elle serait un
droit spécifiquement international du commerce. Depuis 4 siècles que les états du monde
font du commerce, des usages et coutumes ont émergé des pratiques commerciales.
Certains de ces usages ont tellement imprégné les états qu’ils les ont intégré dans leur loi.
La lex mercatoria serait le plus petit dénominateur commun juridique : un vrai droit
international car un critère commun à tous (ou presque) les pays.
§1 LA LOI DU CONTRAT
A) Les principes qui régissent la loi d’autonomie
• La définition : c’est la loi qui aura été choisie par les parties à un contrat (pour régir
leurs obligations contractuelles ou la création du contrat, l’exécution du contrat, la résolution
du contrat).
• La reconnaissance : elle est quasi universelle : droit asiatique, droit d’origine
coranique, droit latin.
B) Les conséquences de l’application de la loi d’autonomie
• Sur les parties : le choix d’une loi, même étrangère, s’impose même si les parties
sont dans l’ignorance.
• Sur le juge : la loi d’autonomie s’impose au juge saisi, sauf les règles impératives
du « for ».
C) La loi applicable par défaut
• Art 4 de la convention de Rome : quand on n’a pas choisi de droit et qu’une des
parties appartient à l’UE, la loi applicable est la convention.
• Si on ne peut pas appliquer l’article de la convention de Rome, on recherche dans le
contrat les points de rattachement matériel du contrat à un droit. Peut être chaque partie est
réglé par chaque loi.
§2 LES EXCEPTIONS A LA LIBERTE DES PARTIES
A) Les règles de conflit du « for »
C’est le droit de l’état du juge qui va statuer. Même si un droit a été choisi au contrat, le
juge saisi va se référer au droit de son pays / droit international impératif. La loi du juge saisi
va filtrer la loi désignée par les parties (la loi d’autonomie) pour voir si c’est en conformité
avec son droit international impératif (qu’on ne peut pas violer).
B) Les règles tirées des lois impératives
• Loi d’ordre public : s’impose à tous et ne peut pas être écartée par une autre
disposition (usage…).
• Loi de police : ce sont des lois impératives d’ordre public qui concerne
spécifiquement l’international.
• Loi d’éviction : c’est lorsqu’un juge français par exemple, examine « la loi du contrat »
(choisie par les parties ou applicable en vertu des règles de conflit de loi du for) et que cette
loi choque d’une autre loi (il écarte une partie de la loi d’autonomie et va chercher les point
de rattachement s’il tombe sur une loi étrangère qui le choque encore, aucune des lois ne
correspond, il prend finalement les règles du for (son droit national).
• Loi d’application immédiate : c’est un texte impératif qui prévaut sur tout autre droit.
CONCLUSION DE CE CHAPITRE : QUEL DROIT POUR QUEL CONTRAT
Une grande partie de la réponse est donnée par la convention de Rome du 19 juin 1980
entrée en vigueur le 1er avril 1991 :
- Consulter le site http://www.rome- convention.org
- Consultons la convention de Rome
CHAMP D’APPLICATION TERRITORIAL DE LA CONVENTION DE ROME
Applicable aux pays membres : 12 UE – elle manque 3 pays Finlande Suède Autriche,
Applicable aux pays non membres dont la loi est désignée comme lex contractus (art 2) :
cette convention peut avoir comme conséquence d’utiliser la loi d’un pays étranger.
QUELS SONT LES DOMAINES D’APPLICATION DE LA CONVENTION
Tous les paramètres du contrat sauf les exclusions de l’article 1er :
• à l'état et à la capacité des personnes physiques, sous réserve de l'article 11;
• les testaments et successions,
• les régimes matrimoniaux,
• les questions de filiation et d’obligations alimentaires,
• aux obligations nées de lettres de change, chèques, billets à ordre ainsi que d'autres
instruments négociables,
• aux conventions d'arbitrage et d'élection de for;
• aux questions relevant du droit des sociétés, associations et personnes morales,
• les questions relevant de la théorie de l’apparence en droit des sociétés,
• à la constitution des trusts, aux relations qu'ils créent entre les constituants, les
trustees et les bénéficiaires;
• à la preuve et à la procédure,
• aux contrats d'assurance qui couvrent des risques situés dans les territoires des
États membres de la Communauté économique européenne, ni les contrats de réassurance.
L ’APPLICABILITE DE LA CONVENTION DE ROME
Ce principe est contenu dans l’article 4 de la convention
• la loi d’autonomie demeure le principe;
• par défaut la convention fixe la loi applicable à chaque paramètre du contrat en
formation,
Les exceptions à l’article 4 alinéas 1ers
Dans les contrats qui ont pour objet un droit réel immobilier ou un droit d'utilisation d'un
immeuble, il est présumé que le contrat présente les liens les plus étroits avec le pays où est
situé l'immeuble. Le contrat de transport de marchandises n'est pas soumis à la présomption
du paragraphe 2.
Les cas particuliers prévus par la convention de Rome
Article 5 : Contrats conclus par les consommateurs
Porte sur les contrats de fourniture d'objets mobiliers corporels ou de services à une
personne, le consommateur, pour un usage pouvant être considéré comme étranger à son
activité professionnelle, ainsi qu'aux contrats destinés au financement d'une telle fourniture.
Le choix par les parties de la loi applicable ne peut avoir pour résultat de priver le
consommateur de la protection que lui assurent les dispositions impératives de la loi du pays
dans lequel il a sa résidence habituelle: - si la conclusion du contrat a été précédée dans
ce pays d'une proposition spécialement faite ou d'une publicité, et si le consommateur a
accompli dans ce pays les actes nécessaires à la conclusion du contrat, ou - si le
cocontractant du consommateur ou son représentant a reçu la commande du consommateur
dans ce pays, ou - si le contrat est une vente de marchandises et que le consommateur se
soit rendu de ce pays dans un pays étranger et y ait passé la commande, à la condition que
le voyage ait été organisé par le vendeur dans le but d'inciter le consommateur à conclure
une vente.
Les contrats non concernés par l’article 5
• Les contrats de transport;
• Les contrats de fourniture de services lorsque les services dus au consommateur
doivent être fournis exclusivement dans un pays autre que celui dans lequel il a sa résidence
habituelle.
Article 6 Contrat individuel de travail
En matière de contrat de travail, le choix par les parties de la loi applicable ne peut avoir
pour résultat de priver le travailleur de la protection qui lui assure les dispositions impératives
de la loi qui serait applicable, à défaut de choix (application des règles du conflit de loi avec
une analyse à posteriori).
Le contrat de travail est régi:
• par la loi du pays où le travailleur, en exécution du contrat, accomplit
habituellement son travail, même s'il est détaché à titre temporaire dans un autre pays, ou
* si le travailleur n'accomplit pas habituellement son travail dans un même pays, par la loi du
pays où se trouve l'établissement qui a embauché le travailleur, à moins qu'il ne résulte
de l'ensemble des circonstances que le contrat de travail présente des liens plus étroits avec
un autre pays, auquel cas la loi de cet autre pays est applicable.
Les différents points abordés ci avant concernent la désignation de la loi applicable au
contrat en général.
Voici les points particuliers du contrat visés par la convention de Rome.
• Les questions liées au consentement,
• La forme des contrats,
• L’exécution du contrat,
• L’incapacité des parties,
• Les questions liées à la cession de créances,
• La subrogation,
• Les problèmes liés à la preuve.
A cela s’ajoutent les points liés aux règles de conflit de lois :
• Les lois de police ; article 7,
• L’exclusion des renvois ; article 15,
• La notion d’ordre public ; article 16,
• L’interprétation uniforme de la convention ; article 18,
• La primauté du droit communautaire ; article 20,
• Les relations avec les autres conventions ; article 21.
Les lois applicables par les parties sont librement choisies, mais le for garde un contrôle
sur l’applicabilité des textes.
Les ressortissants des pays membres sont soumis, volontairement ou par défaut aux
principes de la convention de Rome pour ce qui concerne les obligations contractuelles
issues du contrat.
• La résolution du contrat :
C’est la solution à l’inexécution du contrat, la mauvaise exécution ou l’exécution partielle.
On n’est pas obligé de passer par un juge pour casser un contrat car il peut y avoir une
clause résolutoire et/ou l’arbitrage.
B) Les CGVE et CGAI
1°) Définition
« Documents préétablis dans lesquels le vendeur ou l’acheteur consignent un certain
nombre de dispositions juridiques concernant la vente ou l’achat de produits. Il s’agit de
stipulations écrites sur des documents divers, établies à l’avance par un professionnel et
destinées à régler ses rapports contractuels avec ses partenaires. »
2°) Caractère obligatoire des CGVE et CGAI
Art. 441-6 du code de commerce français
Tout professionnel vendeur est tenu de communiquer par tout moyen en usage dans la
profession ses barèmes et conditions générales de vente, à tout client qui en fait la
demande. Ceci concerne les prix et conditions de facturation et de vente.
3°) Le contenu des CGVE et des CGAI
• L ’incoterm utilisé (ex FOB Le Havre ICC 2000).
• Les questions liées aux acomptes et techniques de paiement, (attention au choix de
la devise).
• Les questions documentaires et d’emballage.
• La juridiction et le droit applicables.
• Les autres conditions propres à l’entreprise (ex : transfert de propriété de la
marchandise).
4°) La forme des CGVE et CGAI
• Méfiez vous des clauses ou CGV types, sauf lorsqu ’elles émanent d’un organisme
spécialisé,
• Elle peuvent se trouvez dans un catalogue produit, tout comme dans un courrier,
voire, sur un bon de commande.
• Il est préférable d’avoir un document autonome, qui ne sert qu’à cela et que l’on peut
envoyer ou faxer à loisir.
En l’absence de CGVE ou CGAI, les professionnels peuvent se référer à ce qui fait dans
leur profession.
5°) La portée des CGVE et CGAI
• Sans être un contrat, les CGVE constituent les conditions de l’offre et elles ont par
conséquent une valeur juridique. (Voir arrêt ALAMO trading c/ Pescabrava - C.Cass. Ch.
Com. 16 avril 1991 - arrêt de rejet)
• Attention n’oublie pas les usages de la profession et ceux que vous avez développés
avec votre « client fournisseur » ils ont force de loi entre vous,
• Si vos CGVE sont sur un bon de commande, faite signer ce bon au resto et au verso
par une personne habilitée à engager son entreprise.
• N’oubliez jamais que la loi française et la jurisprudence considèrent que tout pacte
obscur s’interprète contre le vendeur (art. 1602 du c. civ.)
• Exigez autant que possible, une approbation expresse de vos CGVE ou CGAI.
6°) Le conflit entre CGVE et CGAI
• La théorie du « Last shot » : la théorie anglaise en vertu de laquelle c’est le dernier
document échangé entre les parties qui fait foi de CGVE ou CGAI.
• La théorie du consensus ou des clauses contraires : la théorie américaine qu n’a pas
cours du tout. Un contrat peut être exécuté dès lors qu’il y a un consensus sur un minimum
de clauses. Les restes peuvent se négocier pendant l’exécution du contrat.
• La théorie de la contre-offre de la convention de Vienne du 11 avril 1980 art 19 : les
parties doivent se mettre d’accord sur 5 point fondamentaux. S’il y a désaccord sur un de
ces points, le contrat ne peut pas être formé.
• Sont également exclus : les ventes personnelles, aux enchères, judiciaires, les
valeurs mobilières, les navires, les effets de commerce, aéronefs, et électricité.
• Les parties peuvent également exclure l’application de la convention.
• Les parties peuvent décider d’exclure ou d’inclure la convention même en cours de
procédure judiciaire ou arbitrale (C.Cass. 1ère civ. 6 mai 1997);
• Les parties sont soumises aux usages « largement connus et régulièrement observés
par les parties à des contrats de même type dans la branche commerciale considérée ». Art
9
• La forme du contrat est libre, l’écrit n’est pas exigé; (attention à l’art 96)
• Le télégramme et le télex sont considérés comme des écrits ;
• Les modifications sont régies par l’article 29
B) La formation du contrat
Le contrat est formé lors de la rencontre des volontés contractuelles :
• Un offre = proposition d’affaire suffisamment précise adressée à une ou plusieurs
personnes déterminées.
La précision s’apprécie par rapport à la désignation des marchandises, la quantité, le prix
ou tout élément qui permet de les déterminer
Révocabilité de l’offre = oui mais après un délai raisonnable de maintien = non si l’offre est
faite à durée fixe ; (rétractation /révocation)
• Acceptation = agissement ou accord express mais pas le silence ou l’inaction ;
• Contre-offre = oui alors le contrat n’est pas formé. Une contre-offre = additions,
limitations, modifications, sauf si n’altèrent pas de façon substantielle les termes de l’offre
initiale.
Sont substantiels : le prix, le paiement, la quantité, la qualité, le lieu et moment de
livraison, la responsabilité, le règlement des différends.
• Le point de départ de l’offre : envoi du courrier, du fax, du télex, ou le jour de l’appel
téléphonique (art 20) ;
• L’acceptation peut être rétractée jusqu ’à ce que l ’offreur la reçoive (art 22)
C) La vente de marchandises
1°) Les obligations du vendeur
• délivrance conforme (quantité et qualité, emballage) documents, et transfert de la
propriété des marchandises (Pb de revendication, droits intellectuels art 41 et 42 etc.) art 30
à 35.
• transport et respect du délai, remise des documents qui permettent le retrait des
marchandises ; art 32 à 34.
• L’analyse de la conformité porté sur 3 points : quantité, qualité, emballage par rapport
à ce qui est exprimé par l’acheteur, par ce que doit être une marchandise du même type et
par ce qui a été promis par le vendeur.
• L’emballage doit être conforme à ce qui est exigé ou à ce qui est pratiqué
habituellement.
Le défaut connu par l’acheteur au moment de la signature du contrat n’est pas un défaut
de conformité.
• ne pas tromper l’acheteur.
• le garantir contre l’éviction et la revendication.
• respecter les droits et licences qui pèsent sur la marchandise (mise en circulation et à
la consommation).
• remplacer la marchandise non-conforme.
2°) Les droits du vendeur
• Remplacer les marchandises défectueuses si livrées avant date ou si accord de
l’acheteur.
• contester la vérification faite par l’acheteur.
• obliger l’acheteur à s’exécuter (art62).
• nécessite l’exequatur.
• oblige le juge à contrôler la convention arbitrale et la décision // à son DIP (+
simple si institutionnel).
• le juge de l’exécution est compétent pour donner force exécutoire à la décision.
• juge du pays dans lequel la décision doit être exécutée.
QUELQUES CONSEILS PRATIQUES SUR L’ARBITRAGE
1°) Favorisez l’arbitrage institutionnel européen ou nord américain,
2°) Evitez l’amiable composition car cela n’est pas reconnu dans tous les pays (pb
d’exécution de la décision principalement pays de droit anglais),
3°) N’hésitez pas à recourir à des mesures provisoires judiciaires, (paradoxe). On demande
à un juge des mesures de saisie ou de blocage de fonds en attendant la décision finale :
c’est une garantie et si on est gagnant ; on est le premier servi. Le paradoxe est de
demander à un juge car l’arbitre n’ose pas le faire car il craint que sa décision soit annulée
sous prétexte qu’il ait pris parti.
4°) Favorisez le recours à la convention de New York de 1958 (110 pays adhérents) car a
priori, il n’y aura de problème d’exécution de sentence.
5°) Faites attention aux délais de recours et à la date de début du recours, elle varie selon
les pays,
6°) Si il s’agit d’un contrat avec une personne publique, faites en sorte qu’elle renonce à son
immunité de juridiction,
7°) N’hésitez pas à prendre des garanties autonomes pour l’exécution à bonne fin de la
sentence,
8°) N’hésitez pas à demander l’exécution provisoire de la sentence, à l’arbitre ou au juge du
pays d’exécution, (y compris sous provisions)
9°) Transformez les mesures provisoires (conservatoires) en mesures exécutoires,
10°) Choisissez le pays d’exécution en fonction de la localisation des actifs de votre débiteur,
11°) Si vous optez pour une clause compromissoire, alors consultez un avocat spécialisé,
12°) Les sources documentaires gratuites sur le sujet sur :