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Martin Luther King 1

Martin Luther King


Martin Luther King, Jr.

Martin Luther King, le 26 mars 1964.

Naissance 15 janvier 1929
Atlanta
 États-Unis

Décès 4 avril 1968 (à 39 ans)


Memphis
 États-Unis

Nationalité Américain

Profession(s) Pasteur

Distinctions Prix Nobel de la paix (1964)


Presidential Medal of Freedom
(1977)
Médaille d'or du Congrès (2004)

Martin Luther King, Jr. est un pasteur baptiste afro-américain né à Atlanta (États-Unis) le 15 janvier 1929 et mort
assassiné le 4 avril 1968 à Memphis.
Militant non violent pour les droits civiques des Noirs aux États-Unis, pour la paix et contre la pauvreté, il organise
et dirige des actions tel le Boycott des bus de Montgomery pour défendre le droit de vote, la déségrégation et
l'emploi des minorités. Il prononce un discours célèbre le 28 août 1963 devant le Lincoln Memorial à Washington
durant la marche pour l'emploi et la liberté : « I have a dream » (J'ai un rêve). Il est soutenu par John F. Kennedy
dans la lutte contre la discrimination raciale ; la plupart de ces droits seront promus par le « Civil Rights Act » et le «
Voting Rights Act » sous la présidence de Lyndon B. Johnson.
Martin Luther King devient le plus jeune lauréat du prix Nobel de la paix en 1964 pour sa lutte non violente contre la
ségrégation raciale et pour la paix. Il commence alors une campagne contre la guerre du Viêt Nam et la pauvreté, qui
prend fin en 1968 avec son assassinat officiellement attribué à James Earl Ray, dont la culpabilité et la participation
à un complot sont toujours débattues.
Il se voit décerner à titre posthume la Médaille présidentielle de la liberté par Jimmy Carter en 1977, la médaille d'or
du Congrès en 2004, et est considéré comme l'un des plus grands orateurs américains[1] . Depuis 1986, le Martin
Martin Luther King 2

Luther King Day est un jour férié aux États-Unis.

Biographie

Jeunesse
Martin Luther King, est le fils du pasteur baptiste Martin Luther King Sr. et d'Alberta Williams King, organiste
d'église. Il a une sœur aînée Christine King Ferris et un plus jeune frère Albert Daniel Williams King. Il grandit au
sein de l'Amérique ségrégationniste[2] . Sa première expérience de la ségrégation raciale date de ses six ans quand
deux camarades de jeu blancs lui disent qu'ils ne sont plus autorisés à jouer avec lui. Sa mère lui explique que c'est
parce qu'ils sont maintenant dans des écoles ségrégationnistes blanches, mais lui souligne qu'il est aussi bon que
n'importe qui[3] .
En 1939, il chante avec le chœur de son église à Atlanta pour la première du film Autant en emporte le vent.
Il entre à l'âge de 15 ans à Morehouse College, une université réservée aux garçons noirs, après avoir sauté deux
années de lycée et sans avoir officiellement obtenu son certificat de graduation. Il en sort diplômé avec un Bachelor
of Arts en sociologie le 20 juin 1948 et rentre au Crozer Theological Seminary pour un Bachelor of Divinity à
Chester (Pennsylvanie) — qui correspond à une licence en théologie — qu'il obtient le 12 mai 1951. Il reçoit un
Doctor of Philosophy de l'Université de Boston le 18 juin 1955[4] .
Des accusations de plagiat contre sa thèse de doctorat à l'université de Boston aboutissent en 1991 à une enquête
officielle des responsables de cette université. Ceux-ci concluent qu'un tiers environ de la thèse est plagié d'un article
écrit par un étudiant diplômé antérieurement, mais il est décidé de ne pas retirer son titre à Martin Luther, car la thèse
constitue tout de même « une contribution intelligente au savoir »[5] . On trouve également des emprunts tacites dans
certains discours de King, mais Keith Miller soutient[6] que dans ce dernier cas, c'est une pratique courante des
Afro-américains et que l'on ne peut considérer cela comme du plagiat. Toutefois, comme Theodore Pappas le note
dans son livre sur le sujet[7] , Martin Luther avait en fait suivi un cours sur les normes de la production intellectuelle
et le plagiat à l'université de Boston.
Il se marie le 18 juin 1953 avec Coretta Scott qui prendra son nom pour devenir Coretta Scott King. Ils ont ensemble
quatre enfants : Yolanda, née en 1955, Martin Luther King III, né en 1957, Dexter Scott, né en 1961, et Bernice en
1963.
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Montgomery, la lutte pour les droits civiques


En 1953, Martin Luther King devient le pasteur de l'église baptiste de
l'avenue Dexter à Montgomery (Alabama). Le sud des États-Unis est à
cette époque marqué par les violences commises contre les noirs,
culminant en 1955 avec le meurtre raciste de Emmett Till, un
adolescent de 14 ans, du pasteur activiste George W. Lee et du militant
des droits civiques Lamar Smith.

Le 1er décembre 1955, lorsque Rosa Parks, une femme noire, est
arrêtée pour avoir violé les lois ségrégationnistes de la ville en refusant
de céder sa place à un homme blanc, il mène le boycott des bus de
Montgomery avec l'aide du pasteur Ralph Abernathy et d'Edgar Nixon,
directeur local du National Association for the Advancement of
Colored People. La population noire soutient le boycott et organise un
système de covoiturage. Martin Luther est arrêté durant cette
campagne qui dure 382 jours et qui devient extrêmement tendue à
cause de ségrégationnistes blancs qui ont recours au terrorisme : la
maison de Martin Luther King est attaquée à la bombe incendiaire le
Rosa Parks vers 1955 avec Martin Luther King.
matin du 30 janvier 1956, ainsi celle de Ralph Abernathy et quatre
églises. Les boycotters sont souvent attaqués physiquement mais
l'ensemble des 40000 noirs de la ville continuent de marcher, parfois jusqu'à 30 km, pour rejoindre leur lieu de
travail. Le boycott se termine par une décision de la Cour suprême des États-Unis le 13 novembre 1956 déclarant
illégale la ségrégation dans les autobus, restaurants, écoles et autres lieux publics.

En 1957, il joue un rôle capital dans la fondation de la Southern Christian Leadership Conference (SCLC, «
Conférence des Chrétiens Dirigeants du Sud »), dont il est élu président et le reste jusqu'à sa mort. La SCLC est une
organisation pacifique qui participe activement au Mouvement pour les Droits Civiques en organisant les églises
afro-américaines pour conduire des protestations non violentes[8] . Martin Luther adhère à la philosophie de
désobéissance civile non-violente comme décrite par Henry David Thoreau[9] et utilisée avec succès en Inde par
Gandhi[10] . Conseillé par le militant des droits civiques Bayard Rustin, il décide de l'utiliser lors des manifestations
de la SCLC.
Il expose en 1958 son point de vue sur la ségrégation raciale et la spirale d'inégalité et de haine qu'elle provoque dans
le livre Stride toward freedom; the Montgomery story (« la marche vers la liberté ») :
« Souvent, les hommes se haïssent les uns les autres parce qu'ils ont peur les uns des autres ; ils ont peur parce
qu'ils ne se connaissent pas ; ils ne se connaissent pas parce qu'ils ne peuvent pas communiquer ; ils ne
peuvent pas communiquer parce qu'ils sont séparés. »
Alors qu'il signe des exemplaires de son livre dans un magasin à Harlem le 20 septembre, il est poignardé à la
poitrine par Izola Curry, une femme noire qui l'accuse d'être un chef communiste et qui sera jugée comme
déséquilibrée. Martin Luther King échappe de peu à la mort, la lame du coupe-papier utilisé ayant frôlé l'aorte.
Martin Luther pardonne à son agresseur et dans une déclaration à la presse[11] souligne la violence de la société
américaine :
« L'aspect pathétique de cette expérience n'est pas la blessure d'un individu. Il démontre qu'un climat de haine
et d'amertume imprègne tellement notre nation que des accès d'extrême violence doivent surgir inévitablement.
Aujourd'hui c'est moi. Demain cela pourrait être un autre dirigeant ou n'importe quel homme, femme ou enfant
qui sera victime de l'anarchie et de la brutalité. J'espère que cette expérience prouvera être socialement
constructive en démontrant le besoin urgent de la non-violence pour gouverner les affaires des hommes. »
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En 1959, il écrit le livre The Measure of A Man (La Mesure d'un


homme), une tentative de dépeindre une structure optimale de société
politique, sociale et économique, duquel la pièce What is Man? (Qu'est
ce qu'un homme ?) est tirée.
Le FBI commence à mettre Martin Luther King sur écoute en 1961,
craignant que des communistes essayent d'infiltrer le mouvement des
droits civiques. Aucune preuve n'étant trouvée, l'agence utilise certains
Bus historique de Rosa Parks exposé au Henry
détails enregistrés sur une durée de six ans pour essayer de le faire
Ford Museum. renvoyer de son rôle de dirigeant de l'organisation.
Martin Luther prévoit justement que des protestations organisées et
non violentes contre le système de ségrégation du sud connu comme les lois Jim Crow amèneront une grande
couverture médiatique du conflit pour l'égalité et le droit de vote des personnes de peau noire. Les comptes-rendus
des journalistes et les reportages de la télévision montrant les privations et humiliations quotidiennes des
Afro-américains du sud des États-Unis, ainsi que la violence et le harcèlement déployés par les ségrégationnistes
contre les militants des droits civiques, produisent alors une vague de sympathie au sein de l'opinion publique pour le
mouvement des droits civiques qui devient le sujet politique le plus important de l'Amérique des années 1960.

Martin Luther King organise et mène des marches pour le droit de vote des Afro-américains, la déségrégation, le
droit du travail et d'autres droits fondamentaux. La plupart de ces droits ont été votés comme lois avec le Civil Rights
Act de 1964 et le Voting Rights Act de 1965. Martin Luther et le SCLC appliquent avec succès les principes de
manifestation non-violente en choisissant stratégiquement les lieux et la méthode de protestation qui aboutissent à
des confrontations spectaculaires avec les autorités ségrégationnistes.

Albany
À Albany (Géorgie) en 1961 et 1962, il rejoint les activistes locaux du Student Nonviolent Coordinating Committee
(SNCC), et du National Association for the Advancement of Colored People mené par William G. Anderson, un
médecin noir. Martin Luther King intervient parce que le SNCC ne parvient pas à faire avancer le mouvement
malgré des actions non-violentes efficaces (occupation de bibliothèques, stations de bus, restaurants réservés aux
blancs, boycotts et manifestations) à cause de l'habileté du shérif local Pritchett qui procède à des arrestations
massives sans violence et une dispersion des prisonniers dans tout le comté. Martin Luther intervient également
parce que cette organisation l'a critiqué pour avoir mollement soutenu les « freedom rides » (bus de la liberté contre
la ségrégation)[12] .
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Alors qu'il ne compte rester que quelques jours et n'avoir qu'un rôle de
conseiller, il est interpellé lors d'une arrestation massive de
manifestants pacifiques. Il refuse de payer la caution tant que la ville
ne fait pas de concessions. Les accords passés sont « déshonorés et
violés par la ville » dès son départ[13] .
Martin Luther King revient en juillet 1962, et est condamné à 45 jours
de prison ou 178 $ d'amende. Il choisit la prison mais est discrètement
libéré au bout de 3 jours par le shérif Pritchett qui s'arrange pour faire
payer son amende. King commentera[13] :
« Nous avions été témoins de personnes jetées hors de
restaurants… expulsées d'églises… et jetées en prison… Mais
pour la première fois, nous étions témoins de quelqu'un jeté à
coups de pieds hors de prison. »
Après presqu'un an d'activisme sans résultats tangibles, le mouvement
Martin Luther King à un rassemblement pour la
commence à faiblir et à se diviser entre radicaux et modérés. Lors liberté, 1962.
d'une manifestation, des jeunes noirs jettent des pierres sur la police :
Martin Luther King demande une halte de toutes les protestations et un « jour de pénitence » pour promouvoir la
non-violence et maintenir le moral. Plus tard, il est à nouveau arrêté et détenu deux semaines.
Si malgré la mobilisation le mouvement à Albany ne réussit pas à obtenir des résultats immédiats, il sert de leçon
stratégique à Martin Luther et au mouvement des droits civiques qui décident de se concentrer sur des sujets
spécifiques afin d'obtenir des victoires symboliques :
« L'erreur que je fis était de protester contre la ségrégation en général plutôt que contre une seule de ses
facettes distinctes. […] Une victoire de ce type aurait été symbolique et aurait galvanisé notre soutien et notre
moral… Quand on planifia notre stratégie pour Birmingham des mois après, nous avons passé de nombreuses
heures à évaluer Albany et à essayer d'apprendre de nos erreurs. Notre examen ne nous aida pas seulement à
rendre nos futures tactiques plus efficaces, mais révéla aussi qu'Albany était loin d'être un échec total. »
Néanmoins, l'activisme local continue alors que l'attention des média se tourne vers d'autres sujets. Le printemps
suivant, la ville annulera toutes ses lois ségrégationnistes.

Birmingham
En 1960, la population de Birmingham est de 350000 personnes, à 65
% blanches et 35 % noires[14] . C'est alors une des villes qui maintient
et assure par la loi locale la plus grande ségrégation raciale des
États-Unis dans tous les aspects de la vie, aussi bien dans les
établissement publics que privés[15] . À cette époque, seule 10 % de la
population noire est inscrite sur les listes électorales[16] et le niveau de
vie moyen est moins de moitié celui des blancs, les salaires pour un
même poste étant communément très inférieurs[17] . Birmingham n'a ni
16th Street Baptist Church à Birmingham quartier
officier de police noir, ni pompier, ni vendeur en magasin, ni
général du mouvement des droits civiques lors de
conducteur ou employé de banque, l'emploi pour la population noire la campagne et où eu lieu l'attentat du 15
est limité aux seuls travaux manuels aux aciéries. Une secrétaire noire septembre 1963.
ne peut travailler pour un patron blanc. Le chômage des noirs est deux
fois et demi plus élevé que celui des blancs[18] . Cinquante attentats racistes non élucidés entre 1945 et 1962 ont
donné à la ville le surnom de « Bombingham »[19] . Les églises noires où les droits civiques sont discutés sont des
cibles privilégiées[20] et la ville est particulièrement violente contre les Freedom riders.
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Un responsable des droits civiques local, le pasteur Shuttlesworth essaye bien de lutter en gagnant en justice la
déségrégation des parcs de la ville, mais la ville réagit en les fermant. Le domicile et l'église où le pasteur exerce est
alors la cible de plusieurs attentats à la bombe[21] . Après l'arrestation de Shuttlesworth en 1962 pour avoir violé les
lois ségrégationnistes et qu'une pétition au maire ait été « jetée à la poubelle » selon le maire lui-même[22] , le pasteur
demande l'aide de Martin Luther King et du SCLC, en soulignant le rôle crucial de Birmingham dans la lutte
nationale pour l'égalité raciale[23] .
Les protestations commencent par un boycott à Pâques 1963 pour inciter les chefs d'entreprise à ouvrir les emplois
de vendeurs et d'autre postes aux personnes de toute races, et d'arrêter la ségrégation dans les magasins, par exemple
sous la forme de caisses réservées aux blancs. Quand les dirigeants économiques résistent au boycott, Martin Luther
et le SCLC commencent ce qu'ils baptisent le projet C, une série de manifestations non-violentes tel que des sit-ins
dans les restaurants et bibliothèques, agenouillement de personnes noires dans les églises réservées aux blancs,
marches de protestation pacifiques, le tout réalisé pour provoquer des arrestations. Martin Luther résume la
philosophie de la campagne de Birmingham[24] :
« Le propos de […] l'action directe est de créer une situation qui soit un tel paquet de crises qu'elle ouvre
inévitablement la porte à des négociations. »
Il est lui-même arrêté le 13 avril, et c'est là qu'il écrit la célèbre Lettre de la prison de Birmingham (Letter from
Birmingham Jail), un traité définissant sa lutte contre la ségrégation. Il reçoit un soutien direct du président John
Fitzgerald Kennedy, sa femme Coretta celui de Jacqueline Kennedy ; il est libéré une semaine plus tard.
Alors que la campagne n'a plus assez de volontaires, les organisateurs,
malgré les hésitations de Martin Luther King[25] , recrutent des
étudiants et des enfants dans ce qui est appelé par les média « la
croisade des enfants ». Le 2 mai, des centaines d'étudiants, lycéens et
écoliers sont préparés et entraînés à participer pacifiquement aux
manifestations. Ils sont arrêtés de manière violente par la police qui
utilise des chiens, mais aussi des jets d'eau à haute pression d'une telle
force qu'ils pouvaient déchirer les vêtements ou projeter une jeune
femme par dessus une voiture[26] . En réaction et malgré les
instructions du SCLC, des parents et des passants commencent à jeter
des projectiles sur la police mais sont raisonnés par les organisateurs.
La décision d'utiliser des enfants même dans une manifestation
non-violente est très critiquée, entre autres par le ministre de la justice
Robert Francis Kennedy et l'activiste Malcom X qui déclare que « les
vrais hommes ne mettent pas leurs enfants dans la ligne de mire »[27] . Le président John F. Kennedy s'adresse au peuple
Martin Luther, qui est resté silencieux et en dehors de la ville quand un américain à propos des droits civiques le 11 juin
de ses amis organisait les manifestations des enfants comprend le 1963.

succès de l'événement et déclare au culte du soir[28] :

« J'ai été inspiré et touché par ce jour et je n'avais jamais rien vu de la sorte. »
Les scènes de violences policières largement relayées par les média causent des réactions internationales et mettent
en lumière la ségrégation raciale ayant lieu dans le sud des États-Unis. Le sénateur de l'Oregon Wayne Morse
compare Birmingham à l'apartheid en Afrique du Sud[29] . Les prisons sont pleines, certains enfants se présentant
directement devant elles en chantant pour être arrêtés. La ville est au bord de l'effondrement civil et économique car
aucun commerce du centre ville ne fonctionne plus.
Le gouverneur George Wallace envoie la police de l'État pour soutenir le chef de la police locale.
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Robert Kennedy envoie la Garde nationale pour éviter tout


débordement le 13 mai suite à deux attentats à la bombe contre un
hôtel où avait résidé Martin Luther King et contre la maison du frère de
celui-ci, qui avaient dégénéré en manifestations contre les policiers. Le
21 mai le maire démissionne, le chef de la police est renvoyé et en juin
toutes les pancartes ségrégationnistes sont enlevées et les lieux publics
ouverts aux noirs[30] .

Débris du Gaston Motel, où Martin Luther avait


A la fin de la campagne, la réputation de Martin Luther s'est
séjourné peu auparavant, après l'attentat à la considérablement renforcé[31] et Birmingham est un élément du succès
bombe du 11 mai 1963. Une autre bombe de la marche vers Washington.
endommageait au même moment la maison de
Le dimanche 15 septembre, un attentat à la bombe du Ku Klux Klan
son frère, le révérend Alfred Daniel Williams
King. contre l'église baptiste de la 16e rue pendant la prière provoque la mort
de quatre jeunes filles noires et blesse 22 enfants. L'attaque provoque
l'indignation nationale et renforce le mouvement des droits civiques.

La marche sur Washington


Représentant le SCLC, Martin Luther King est le dirigeant d'une des
six grandes organisations pour les droits civiques qui organisent la
marche vers Washington pour le travail et la liberté. Il est l'un de ceux
qui acceptent le souhait du président John F. Kennedy de changer le
message de la marche.
Le président, qui avait déjà soutenu publiquement Martin Luther King
et était déjà intervenu plusieurs fois pour le faire sortir de prison[32] ,
s'était initialement opposé au principe de la marche car il craignait un
impact négatif sur le vote de la loi sur les droits civiques. Le but initial
de la marche était de montrer la situation désespérée des
afro-américains des états du sud et l'échec du gouvernement fédéral à
assurer leurs droits et leur sécurité. Le groupe des six accepte sous la
King parlant à la marche sur Washington à
pression et l'influence présidentielle de passer un message moins Washington, DC.
radical. Certains activistes des droits civiques pensent alors que la
marche ne présente plus qu'une vision inexacte et édulcorée de la situation des noirs ; Malcolm X l'appelle alors « La
farce sur Washington », et les membres de l'organisation Nation of Islam qui participent à la marche seront
suspendus temporairement[33] .

La marche fait cependant des demandes spécifiques :


• la fin de la ségrégation raciale dans les écoles publiques ;
• une législation significative sur les droits civiques (incluant une loi interdisant la discrimination raciale dans le
monde du travail) ;
• une protection des activistes des droits civiques de la violence policière ;
• un salaire minimum de 2 $ pour tous les travailleurs sans distinction ;
• un gouvernement indépendant pour Washington, D.C., qui dépend alors d'un comité du congrès.
En dépit des tensions, la marche est un énorme succès. Plus de 250000 personnes de toutes les ethnies se réunissent
le 28 août 1963 face au Capitole, dans ce qui est la plus grande manifestation ayant eu lieu jusque là dans l'histoire
de la capitale américaine.
Martin Luther King 8

Le point d'orgue du combat de Martin Luther King est son illustre discours « I have a dream », où il manifeste sa
volonté et son espoir de connaître une Amérique fraternelle. Cette déclaration est considérée comme un des meilleurs
discours de l'histoire américaine avec le Gettysburg Address d'Abraham Lincoln.

St. Augustine, Civil Rights Act et prix Nobel de la paix


Malgré l'arrêt de 1954 de la cour Suprême Brown v. Board of
Education, qui déclare la ségrégation raciale inconstitutionnelle dans
les écoles publiques, seuls 6 enfants noirs sont admis dans les écoles
blanches à St. Augustine en Floride. Les maisons de deux familles de
ces enfants sont brûlées par des ségrégationnistes blancs et d'autres
familles sont forcées de quitter la région parce que les parents sont
renvoyés de leur emploi et n'arrivent plus à en retrouver d'autre
localement.
Le président Lyndon Johnson signant le Civil
En mai et juin 1964, une action directe est menée par Martin Luther
Rights Act devant Martin Luther King, 2 juillet
1964. King et d'autres dirigeants des droits civiques. Une marche de nuit
autour de l'ancien marché aux esclaves voit les manifestants attaqués
par des ségrégationnistes blancs et entraine des centaines d'arrestations. Les prisons étant trop petites, les détenus
sont parqués en plein soleil les jours suivants. Des manifestants sont jetés à la mer par la police et par les
ségrégationnistes et manquent de se noyer lors d'une tentative pour rejoindre les plages Anastasia Island réservées
aux blancs.

La tension atteint son comble quand un groupe de manifestants noirs et blancs se jettent dans la piscine du motel
Monson interdite aux noirs. La photographie d'un policier plongeant pour arrêter un manifestant et celle du
propriétaire du motel versant de l'acide chlorhydrique dans la piscine pour faire sortir les activistes firent le tour du
monde et servirent même aux états communistes pour discréditer le discours de liberté des États-Unis. Les
manifestants endurent les violences physiques et verbales sans riposter, ce qui entraîne un mouvement de sympathie
nationale et aide au vote du Civil Rights Act le 2 juillet 1964.
Le 14 octobre 1964, Martin Luther King devient le plus jeune lauréat
du Prix Nobel de la paix pour avoir mené une résistance non violente
dans le but d'éliminer les préjudices raciaux aux États-Unis.

« Bloody Sunday » (Dimanche sanglant)


En décembre 1964, Martin Luther et le SCLC joignent à nouveau leurs
forces avec le Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC) à
Selma, Alabama, où le SNCC travaille à l'enregistrement des électeurs
sur les listes électorales depuis des mois[34] . Selma est alors un lieu Martin Luther et Coretta Scott King, 1964.
important pour la défense du droit de vote des afro-américains. La
moitié des habitants de la ville sont noirs mais seul 1 % d'entre eux sont inscrits sur les listes électorales, le bureau
d'enregistrement qui n'est accessible que deux jours par mois, ouvre en retard et subit des pauses déjeuner à
rallonge[35] .

Le dimanche 7 mars 1965, 600 défenseurs des droits civiques quittent Selma pour tenter de rejoindre Montgomery,
la capitale de l'état, pour présenter leurs doléances au moyen d'une marche pacifique. Ils sont arrêtés au bout de
quelques kilomètres au pont Edmund Pettus par la police et une foule hostile qui les repoussent violemment à coup
de matraques et de gaz lacrymogène. Ce jour sera connu sous le nom de « bloody sunday »[36] et marqua un tournant
dans la lutte pour les droits civiques. Les reportages montrant les violences policières permettent au mouvement de
gagner le soutien de l'opinion publique et soulignent le succès de la stratégie non-violente de Martin Luther King, qui
Martin Luther King 9

n'est pas présent lors de cette première marche, tentant de la retarder après sa rencontre avec le président Lyndon B.
Johnson.
Deux jours après, Martin Luther mène une marche symbolique
jusqu'au pont, une action qu'il semblait avoir négocié avec les autorités
locales et qui provoqua l'incompréhension des activistes de Selma. Le
mouvement cherche alors la protection de la justice afin d'accomplir la
marche et le juge de la cour fédérale Frank Minis Johnson, Jr. tranche
en faveur des manifestants :
« La loi est claire sur le fait que le droit de pétitionner ses griefs
auprès du gouvernement peut être exercé en groupe de grande
Des policiers de l'Alabama attendent les amplitude […] et ces droits peuvent être exercés par une marche,
manifestants au pont Edmund Pettus. même le long d'une route publique. »

3200 marcheurs partent finalement de Selma le dimanche 21 mars 1965, parcourant 20 km par jour et dormant dans
les champs. C'est pendant ce trajet que Willie Ricks élabora le terme « Black Power ». Au moment où ils atteignent
le capitole de Montgomery, le jeudi 25 mars, les marcheurs sont 25000. Martin Luther King prononce alors le
discours « How Long, Not Long » (combien de temps, peu de temps). Le jour même, la militante blanche des droits
civiques Viola Liuzzo est assassinée par le Ku Klux Klan alors qu'elle ramène des marcheurs dans sa voiture. Martin
Luther assiste à ses funérailles et le président Johnson intervient directement à la télévision pour annoncer
l'arrestation des coupables.
Moins de cinq mois plus tard, le président Johnson signe le Voting Rights Act accordant le droit de vote sans
restriction.

Chicago
En 1966, après les succès du sud, Martin Luther King et d'autres organisations de défense des droits civiques
essayent d'étendre le mouvement vers le nord, Chicago devenant l'objectif principal. Martin Luther et Ralph
Abernathy, tous les deux de classe moyenne, déménagent vers les bidonvilles de Chicago dans le cadre d'une
expérience éducative et pour montrer leur soutien et empathie avec les pauvres.
La SCLC forme une alliance avec la CCCO (Coordinating Council of Community Organizations), une organisation
fondée par Albert Raby, Jr., et avec le CFM (Chicago Freedom Movement). Au printemps, des testing sont réalisés
par des couples noirs ou blancs afin de dévoiler les pratiques discriminatoires des sociétés immobilières. Les tests
révèlent que la sélection des couples qui postulent pour un logement n'est basée aucunement sur le revenu, le
parcours, le nombre d'enfants ou d'autres caractéristiques socio-économiques (car les couples ont exactement les
mêmes), mais bien sur la couleur de peau.
Plusieurs grandes marches pacifiques sont organisées dans Chicago et, Abernathy l'écrira plus tard, l'accueil qui leur
est réservé est pire que dans le sud. Ils sont reçus par une foule haineuse et des lancers de bouteilles, et Martin Luther
et lui commencent à vraiment craindre qu'une émeute se déclenche. Les croyances de Martin Luther King se heurtent
à sa responsabilité d'emmener les siens vers un événement violent. Si Martin Luther a la conviction qu'une marche
pacifique sera dispersée dans la violence, il préfére l'annuler pour la sécurité de tous, comme ce fut le cas lors du «
bloody sunday ». Il conduit néanmoins ces marches malgré des menaces de mort sur sa personne. La violence à
Chicago est si intense qu'elle secoua les deux amis.
Un autre problème est la duplicité des dirigeants de la ville. Des accords sur les actions à effectuer passés par King et
Abernathy sont annulés après coup par des politiciens faisant partie de la mairie corrompue de Richard
Daley[réf. nécessaire]. Abernathy ne peut plus supporter les conditions de vie dans les taudis et déménage secrètement
après un court moment. Martin Luther King reste et écrit sur l'impact émotionnel que cela représente pour Coretta et
Martin Luther King 10

ses enfants de vivre dans des conditions aussi dures.


Quand Martin Luther et ses alliés retournent chez eux, ils laissent Jesse Jackson, un jeune séminariste qui avait déjà
participé aux actions dans le sud, qui organise les premiers boycotts réussis pour le droit à l'accès aux mêmes
emplois, ce qui sera un succès tel qu'il débouchera sur le programme d'opportunités égales dans les années 1970.

Contre la guerre du Viêt Nam et la pauvreté


À partir de 1965, Martin Luther King commence à exprimer ses doutes
sur le rôle des États-Unis dans la Guerre du Viêt Nam. Le 4 avril 1967,
un an avant sa mort, il fait à New-York le discours « Au-delà du Viêt
Nam : le moment de briser le silence ». Il y dénonce l'attitude des
États-Unis au Viêt Nam et insiste sur le fait « qu'ils occupent le pays
comme une colonie américaine » et appelle le gouvernement américain
« le plus grand fournisseur de violence dans le monde aujourd'hui ». Il
insiste aussi sur le fait que le pays a besoin d'un plus grand changement
moral[37] :

« Une vraie révolution des valeurs regarderait bientôt d'une


manière honteuse les contrastes frappant entre la pauvreté et la
Bombardement au napalm au sud de Saïgon,
1965. richesse. Avec une indignation justifiée, elle regarderait au-delà
des mers et verrait les capitalistes individualistes de l'ouest
investissant d'énormes sommes d'argent en Asie, en Afrique et en Amérique du sud, juste pour faire des profits
et sans aucune préoccupation pour les améliorations sociales dans ces pays, elle dirait: “Ce n'est pas juste.” »

Il considère que le Viêt Nam rend difficile d'atteindre les objectifs énoncés par Johnson lors de son discours sur l'état
de l'Union de 1964, annonçant une « guerre contre la pauvreté ». Martin Luther King était déjà haï par de nombreux
blancs racistes des états du sud, mais ce discours retourne de nombreux médias importants contre lui. Time appelle le
discours « une calomnie démagogique qui ressemblait à un script de Radio Hanoi », et le The Washington Post
déclare que King « a diminué son utilité à sa cause, son pays, son peuple ».
Martin Luther déclare souvent que le Viêt Nam du nord « n'avait pas commencé à envoyer un grand nombre de
provisions ou d'hommes tant que les forces américaines n'étaient pas arrivées par dizaines de milliers ». Il acclame
également la réforme agraire entreprise par le nord[38] . Il accuse aussi les États-Unis d'avoir tué un million de
vietnamiens, « surtout des enfants »[39] . Il propose dans une lettre le moine bouddhiste et pacifiste vietnamien Thich
Nhat Hanh, qui lutte pour l'arrêt du conflit, au prix Nobel de la paix de l'année 1967.
Martin Luther King dit aussi dans son discours[40] que « la vraie
compassion, c'est plus que jeter une pièce à un mendiant ; elle permet
de voir qu'un édifice qui produit des mendiants à besoin d'une
restructuration. […] du Viêt Nam à l'Afrique du Sud en passant par
l'Amérique latine, les États-Unis sont du mauvais côté de la révolution
mondiale ». Martin Luther questionne « notre alliance avec les
propriétaires terriens de l'Amérique latine » et demande pourquoi les
États-Unis répriment au lieu de soutenir les révolutions des « peuples
Des troupes au sol sont évacuées par des Huey
pieds-nus et sans chemise » du tiers monde. Hogs non loin de Củ Chi, 1966.

Le discours est un reflet de l'évolution politique de Martin Luther King


dans ses dernières années, due en partie à son affiliation avec le Highlander Research and Education Center
progressiste. Martin Luther commence à parler d'un besoin de changements fondamentaux dans la vie politique et
économique de la nation. Il exprime plus fréquemment son opposition à la guerre et le besoin de redistribuer les
ressources pour corriger les injustices raciales et sociales. Bien que ses allocutions publiques soient réservées afin
Martin Luther King 11

d'éviter d'être étiquetées communistes par ses ennemis politiques, en privé, il déclare souvent soutenir le socialisme
démocratique[41] :
« Vous ne pouvez pas parler d'une résolution du problème économique des nègres sans parler de milliards de
dollars. Vous ne pouvez pas parler de la fin des bidonvilles sans dire d'abord que les profits ne doivent plus
être faits sur les bidonvilles. Vous falsifiez vraiment parce que vous avez affaire à des gens maintenant. Vous
avez affaire à des capitaines d'industrie […] Maintenant ça signifie que vous vous déplacez dans une mer
agitée, parce que ça signifie qu'il y a quelque chose qui ne va pas avec… Le capitalisme… Il doit y avoir une
meilleure distribution des richesses et peut-être que l'Amérique doit se diriger vers un socialisme
démocratique. »
Martin Luther King a lu Marx alors qu'il était à Morehouse, mais tandis
qu'il rejette le « capitalisme traditionnel », il rejette également le
communisme à cause « de son interprétation matérialiste de l'histoire »
qui nie la religion, son « relativisme ethnique » et son « totalitarisme
politique »[42] .

La Campagne des pauvres


A partir de novembre 1967, King et l'équipe du Southern Christian
Leadership Conference (SCLC) se réunirent pour discuter de la
nouvelle législation, des émeutes raciales (hot summers) et de
l'apparition du Black power [43] . Ils décidèrent alors d'organiser la
Pauvres en Californie durant la grande
Poor People's Campaign (la Campagne des pauvres) afin de lutter pour
dépression.
la justice sociale. Qualifiée par le pasteur de « seconde phase dans le
mouvement des droits civiques » [43] , celle-ci visait à lutter contre la
pauvreté, d'où qu'elle vienne, et ne se restreignait donc pas à la défense des Afro-américains. King affirmait alors: «
Ce ne doit pas être seulement les gens noirs, mais tous les pauvres. Nous devons inclure les Amérindiens, les
Porto-Ricains, les Mexicains, et même les Blancs pauvres. » [43]

Cependant, la campagne n'est pas soutenue par tous les dirigeants du mouvement des droits civiques, y compris
Bayard Rustin. Leur opposition inclut des arguments sur le fait que les buts de la campagne sont trop larges, les
demandes irréalisables et que cela accélérera le mouvement de répression contre les pauvres et les noirs[44] .
Martin Luther King traverse le pays de long en large pour rassembler une « armée multiraciale des pauvres » qui
marcherait sur Washington et engagerait une désobéissance civile pacifique au capitole, si besoin est jusqu'à ce que
le congrès signe une déclaration des droits de l'homme du pauvre. Le Reader's Digest parlera d'une « insurrection ».
Cette « déclaration des pauvres » demande un programme d'emplois gouvernementaux pour reconstruire les villes
américaines. Martin Luther King voit un besoin urgent de se confronter au congrès qui avait démontré son « hostilité
aux pauvres » en « distribuant les fonds militaires avec générosité » mais donnant « des fonds aux pauvres avec
avarice ». Sa vision est celle d'un changement qui est plus révolutionnaire qu'une simple réforme : il cite les défauts
systématiques du racisme, de la pauvreté, du militarisme et du matérialisme, et que « la reconstruction de la société
elle-même était le vrai problème qu'il fallait résoudre »[45] .
Mais l'assassinat de Luther King en avril 1968 affecta lourdement la campagne. Celle-ci fut tout de même lancée en
mai, culminant avec une marche sur Washington, sans réussir à atteindre ses objectifs [43] .
Martin Luther King 12

Assassinat
Fin mars 1968, Martin Luther King se déplace à Memphis (Tennessee) pour soutenir les éboueurs noirs locaux qui
sont en grève depuis le 12 mars afin d'obtenir un meilleur salaire et un meilleur traitement. Les afro-américains
étaient payés 1.70 dollar de l'heure et n'étaient pas payés quand ils ne pouvaient pas travailler pour raison climatique,
contrairement aux travailleurs blancs[46] ,[46] . Des violences éclatent autour des marches pacifiques, un jeune
afro-américain est tué[47] .
Le 3 avril, au Mason Temple (Church of God in Christ, Inc. - siège
mondial), Martin Luther fait le discours prophétique « I've Been to the
Mountaintop » (« J'ai été au sommet de la montagne ») devant une
foule euphorique :
« Ce n'est pas vraiment important ce qui arrive maintenant… Certains
ont commencé à […] parler des menaces qui se profilaient. Qu'est-ce
qui pourrait m'arriver de la part d'un de nos frères blancs malades…
Comme tout le monde, j'aimerais vivre une longue vie. La longévité est
Le balcon du Lorraine Motel où a été assassiné
importante mais je ne suis pas concerné par ça maintenant. Je veux
Martin Luther King, maintenant le site du musée juste accomplir la volonté de Dieu. Et il m'a autorisé à grimper sur la
national des droits civiques. montagne ! Et j'ai regardé autour de moi, et j'ai vu la terre promise. Je
n'irai peut-être pas là-bas avec vous. Mais je veux que vous sachiez ce
soir, que nous, comme peuple, atteindrons la terre promise. Et je suis si heureux ce soir. Je n'ai aucune crainte. Je n'ai
peur d'aucun homme. Mes yeux ont vu la gloire de la venue du seigneur ! »

Le 4 avril 1968 à 18 h 01, Martin Luther King est assassiné par un ségrégationniste blanc sur le balcon du Lorraine
Motel à Memphis dans le Tennessee. Ses dernières paroles sur le balcon sont au musicien Ben Branch qui devait se
produire ce soir-là lors d'une réunion publique à laquelle assistait Martin Luther[48] :
« Ben, prévois de jouer Precious Lord, Take My Hand (Seigneur, prends ma main) à la réunion de ce soir.
Joue-le de la plus belle manière. »
Ses amis à l'intérieur de la chambre du motel entendent des coups de feu et courent sur le balcon pour trouver Martin
Luther King abattu d'une balle dans la gorge. Il est déclaré mort au St. Joseph's Hospital à 19h05. L'assassinat
provoque une vague d'émeutes raciales dans 60 villes des États-Unis (125 au total[49] ) qui font de nombreux morts et
oblige l'intervention de la garde nationale[50] .
Cinq jours plus tard, le président Johnson déclare un jour de deuil national (le premier pour un afro-américain) en
l'honneur de Martin Luther King. 300000 personnes assistent à ses funérailles[51] le même jour ainsi que le
vice-président Hubert Humphrey (Johnson était à une réunion sur le Viêt Nam à Camp David et il y avait des
craintes que la présence du président provoque des manifestations des pacifistes). Des émeutes de colère éclatent
dans plus de 100 villes faisant 46 victimes[52] .
À la demande de sa veuve, Martin Luther fit sa propre oraison funèbre avec son dernier sermon « Drum Major »
enregistré à l'Ebenezer Baptist Church. Dans ce sermon, il demande qu'à ses funérailles aucune mention de ses
honneurs ne soit faite, mais qu'il soit dit qu'il avait essayé de « nourrir les affamés », « habiller les nus », « être droit
sur la question du Viêt Nam » et « aimer et servir l'humanité ». À sa demande, son amie Mahalia Jackson chante son
hymne favori, Take My Hand, Precious Lord.
La ville de Memphis négocie la fin de la grève d'une manière favorable aux éboueurs après l'assassinat[46] ,[46] .
D'après le biographe Taylor Branch, l'autopsie de King révéla que bien qu'il ait seulement 39 ans, son cœur paraissait
celui d'un homme âgé de 60 ans, montrant physiquement l'effet du stress de 13 ans dans le mouvement des droits
civiques[53] . Entre 1957 et 1968, King avait voyagé sur plus de 9,6 millions de kilomètres, parlé en public plus de
2500 fois, été arrêté par la police plus de vingt fois et agressé physiquement au moins quatre fois[54] .
Martin Luther King 13

Enquêtes et développements récents


Deux mois après la mort de Martin Luther King, James Earl Ray, un évadé, est capturé à l'aéroport de Londres
Heathrow alors qu'il essayait de quitter le Royaume-Uni avec un faux passeport canadien au nom de Ramon George
Sneyd. Ray est très vite extradé au Tennessee et accusé du meurtre de Martin Luther King, ayant avoué l'assassinat le
10 mars 1969, avant de se rétracter trois jours après. Sur le conseil de son avocat Percy Foreman, Ray choisit de
plaider coupable afin d'éviter la peine de mort. Il est condamné à 99 ans de prison.
Ray renvoie son avocat, clamant que les coupables du meurtre sont un
certain « Raoul » et son frère Johnny qu'il a rencontré à Montréal au
Canada. Il raconte de plus qu'« il n'avait pas tiré personnellement sur
King » mais qu'il pouvait « être partiellement responsable sans le savoir
», indiquant une piste de conspiration. Il passe alors le reste de sa vie à
tenter vainement de retirer sa condamnation et à faire rouvrir le procès.

Le 10 juin 1977, peu après avoir témoigné devant une commission du


congrès sur les assassinats qu'il n'avait pas tué Martin Luther, il s'évade
Tombe de Martin Luther King au Martin Luther
avec six autres condamnés du pénitencier de Brushy Mountain au
King, Jr. National Historic Site à Atlanta sur Tennessee. Il est repris le 13 juin et retourne en prison[55] .
laquelle on peut lire « Free at last » (Enfin libre).
En 1997, Dexter Scott King, le fils de Martin Luther King, rencontre
Ray et soutient publiquement les efforts de Ray pour obtenir un
nouveau jugement[56] .
En 1999, un an après la mort de Ray, Coretta Scott King, veuve de Martin Luther et dirigeante des droits civiques
elle aussi, et le reste de la famille King gagnent un procès civil contre Loyd Jowers (propriétaire d'un restaurant
non-loin du Motel) et « d'autres conspirateurs ». En décembre 1993, Jowers était apparu dans le Prime Time Live de
ABC News et avait révélé des détails d'une conspiration impliquant la mafia et le gouvernement pour tuer Martin
Luther. Jowers raconte lors du procès avoir reçu 100000 dollars pour organiser l'assassinat de Martin Luther King.
Le jury de six noirs et six blancs juge Jowers coupable et mentionne que « des agences fédérales étaient associées »
au complot de l'assassinat[57] . William F. Pepper, ancien avocat de Ray, représente la famille de King lors du procès
et produit 70 témoins[58] ,[59] ,[60] . À l'issue du procès, la famille de Martin Luther King ne croit pas que Ray ait
quelque chose à voir avec l'assassinat de celui-ci[61] .

En 2000, le Département de la Justice des États-Unis termine une enquête sur les révélations de Jowers, mais ne
trouve aucune preuve qui pourrait démontrer une conspiration. Le rapport d'enquête recommande qu'il n'y ait aucune
nouvelle recherche tant que de nouveaux faits fiables ne seraient pas présentés[62] .

Allégations de conspiration
Certains spéculent que Ray n'était qu'un pion, de la même façon que l'assassin présumé de John F. Kennedy, Lee
Harvey Oswald était supposé l'avoir été (voir Assassinat de John F. Kennedy). Les preuves avancées par ses
partisans sont :
• La confession de Ray a été obtenue sous la pression, et il a été menacé avec la peine de mort[63] ,[64] .
• Ray était un petit voleur et cambrioleur, il n'avait aucun casier judiciaire mentionnant un crime violent avec
détention d'arme[65] .
• Deux tests balistiques conduits sur l'arme du crime, une Remington Gamemaster, n'ont jamais prouvé que Ray
avait été l'assassin ou que cette arme était vraiment celle qui avait servi au meurtre[66] ,[50] .
• Les témoins du meurtre de King disent que le coup de feu ne provenait pas de la maison de rapport mentionnée
par l'enquête, mais d'un buisson à côté d'elle. Un buisson inexplicablement enlevé quelques jours après
l'assassinat[63] .
Martin Luther King 14

Le 6 avril 2002, le New York Times rapporta qu'un pasteur, le Révérend Ronald Denton Wilson, déclarait que c'était
son père Henry Clay Wilson qui avait assassiné Martin Luther King, Jr., et non James Earl Ray. Il dit que ses motifs
n'étaient pas racistes mais politiques, pensant que King était communiste[67] .
En 2004, Jesse Jackson, qui était avec King au moment de son assassinat, nota[68] :
« Le fait est qu'il y avait des saboteurs pour déranger la marche. À l'intérieur de notre propre organisation, on a
découvert qu'une personne très importante était payée par le gouvernement. Donc infiltration à l'intérieur,
saboteurs à l'extérieur et attaques de la presse. […] Je ne croirai jamais que James Earl Ray avait le motif,
l'argent et la mobilité pour avoir fait cela lui-même. Notre gouvernement a été très impliqué à préparer le
terrain et je pense la route de fuite de James Earl Ray. »
Un ami et collègue de King, James Bevel, résume plus abruptement[48] :
« Il n'y a aucun moyen qu'un garçon blanc à 10 cents puisse développer un plan pour tuer un homme noir à 10
millions de dollars. »
Les biographes David Garrow et Gerald Posner s'opposent au contraire aux conclusions de William F. Pepper qui a
amené le jugement de 1999 accusant le gouvernement d'implication dans le meurtre de Martin Luther King, Jr.[69] .

La pensée de Martin Luther King

Désobéissance civile et non violence


Dans la Lettre de la prison de Birmingham écrite le 16 avril 1963 alors
qu'il est arrêté pour une manifestation non violente, Martin Luther
King répond à huit prêtres blancs de l'Alabama qui ont écrit quatre
jours plus tôt une lettre intitulée Un appel à l'unité. S'ils admettaient
l'existence des injustices sociales, ils exprimaient la croyance que la
bataille contre la ségrégation raciale devait avoir lieu dans les
tribunaux et non dans la rue. Martin Luther répond alors que sans des
actions directes et puissantes comme celles qu'il entreprenait, les droits
civiques ne seraient jamais obtenus.

Monument dédié à Martin Luther King à Il écrit qu' «attendre a presque toujours signifié jamais » et il affirme
l'université d'Uppsala, Suède. que la désobéissance civile est non seulement justifiée face à une loi
injuste, mais aussi que « chacun a la responsabilité morale de désobéir
aux lois injustes ».
La lettre inclut la célèbre citation « Une injustice où qu'elle soit est une menace pour la justice partout » mais aussi
les paroles de Thurgood Marshall qu'il répète : « Une justice trop longtemps retardée est une justice refusée »[70] .
Jusqu'à la fin de sa vie, Martin Luther King reste opposé à la radicalisation et à la violence prônée par le Black
Power et souligne que « Les émeutes ne règlent rien » et considère ce moyen comme inefficace au-delà même de la
nature opposée des émeutes à sa doctrine de non-violence, de morale et de foi[71] :
« Si on dit que le pouvoir est la capacité à changer les choses ou la capacité à réussir ses objectifs, alors ce
n'est pas le pouvoir que de s'engager dans un acte qui n'accomplit pas cela : et ceci quel que soit le bruit que
vous fassiez et le nombre de choses que vous brûliez. »
Pour lui une guérilla comme celle de Che Guevara est une « illusion romantique ». Il préfère la discipline de la
désobéissance civile qu'il définit non seulement comme un droit mais aussi un hommage à une énergie démocratique
inexploitée. De même pour la pauvreté, il demande aux militants d'« utiliser tout le pouvoir de la non-violence sur le
problème économique », même si rien dans la constitution américaine ne garantit un toit et un repas. Martin Luther
King reconnaît la difficulté de la tâche mais demande à ne pas être intimidé par ceux qui se moquent de la
Martin Luther King 15

non-violence. Il note la similitude de leur lutte avec celle de Jésus[72] :


« L'opinion publique s'est retournée contre lui. Ils ont dit qu'il était un agitateur. Il utilisait la désobéissance
civile. Il a refusé les injonctions de la loi. »
Pour Martin Luther, la non-violence est non seulement juste mais
indispensable, car aussi juste que soit la cause d'origine, la violence
signifie l'échec et le cycle de vengeance de la loi du talion, alors qu'il
défend l'éthique de réciprocité[73] :
« L'ultime faiblesse de la violence est que c'est une spirale
descendante, engendrant la chose même qu'elle cherche à
détruire. Au lieu d'affaiblir le mal, elle le multiplie. En utilisant
la violence, vous pouvez tuer le menteur, mais vous ne pouvez
pas tuer le mensonge, ni rétablir la vérité. En utilisant la
Foule à la marche sur Washington de 1963.
violence, vous pouvez assassiner le haineux, mais vous ne
pouvez pas tuer la haine. En fait, la violence fait simplement
grandir la haine. Et cela continue… Rendre la haine pour la haine multiplie la haine, ajoutant une obscurité
plus profonde à une nuit sans étoiles. L'obscurité ne peut pas chasser l'obscurité : seule la lumière peut faire
cela. La haine ne peut pas chasser la haine : seul l'amour peut faire cela. »

Il affirme également que la fin ne peut justifier les moyens contrairement à la formule de Machiavel[74] :
« J'ai toujours prêché que la non-violence demande que les moyens que nous utilisons doivent être aussi purs
que la fin que nous recherchons. J'ai essayé de rendre clair que c'est mal d'utiliser des moyens immoraux pour
atteindre une juste fin. Mais je dois affirmer maintenant que c'est aussi mal, voir pire encore, d'utiliser des
moyens moraux pour préserver une fin immorale. »
Dans sa Lettre de Birmingham, il répond même aux prêtres, qui l'accusent de créer des opportunités à la violence
avec sa désobéissance civile pacifique dans un milieu raciste, que celui qui demande justice de manière non-violente
ne peut être le fauteur de trouble[75] :
« Dans votre déclaration, vous affirmez que nos actions, bien que pacifiques, doivent être condamnées parce
qu'elles précipitent la violence. Mais est-ce une affirmation logique ? N'est-ce pas comme si vous condamniez
un homme qui s'est fait volé parce que le fait qu'il possède de l'argent aurait engendré l'acte du vol ? »

Égalité raciale, liberté et fierté


Au-delà de son combat pour l'égalité raciale, du discours I have a dream où il imagine que ses « quatre jeunes enfants
vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés par la couleur de leur peau, mais par le contenu de leur
personne » et de la victoire politique avec les votes des Civil Rights Act et Voting Rights Act, Martin Luther King a
identifié que l'égalité raciale ne vient pas seulement des lois qui défendent la personne mais surtout de la façon dont
cette personne se perçoit elle-même[76] :
« Aussi longtemps que l'esprit est mis en esclavage, le corps ne peut jamais être libre. La liberté
psychologique, un ferme sens d'estime de soi, est l'arme la plus puissante contre la longue nuit de l'esclavage
physique. Aucune proclamation d'émancipation lincolnienne ou charte des droits civiques johnsonienne ne
peut apporter totalement cette sorte de liberté. Le nègre sera libre quand il atteindra les profondeurs de son être
et qu'il signera avec le stylo et l'encre de son humanité affirmée sa propre déclaration d'émancipation. Et avec
un esprit tendu vers la vraie estime de soi, le nègre doit rejeter fièrement les menottes de l'auto-abnégation et
dire à lui-même et au monde : “Je suis quelqu'un. Je suis une personne. Je suis un homme avec dignité et
honneur. J'ai une histoire riche et noble”. »
Martin Luther King 16

Pacifisme et engagement personnel


Martin Luther King souligne que la non-violence n'est pas seulement
une méthode juste, mais aussi un principe qui doit être appliqué à tous
les êtres humains, où qu'ils soient dans le monde, et compare la
campagne non-violence acclamée aux États-Unis à la violence de la
guerre du Viêt Nam soutenue par une partie de l'opinion américaine :
« Il y a quelque chose d'étrangement inconsistant dans une nation
qui vous acclame quand vous dites “Soyez non-violent avec Jim
Clark”[77] , mais qui vous maudira et vous damnera quand vous
Corps d'hommes, de femmes et d'enfants au
direz, “soyez non-violent avec les petits enfants vietnamiens
Massacre de Mỹ Lai mené par l'armée
marrons”[78] . Il y a quelque chose qui ne va pas avec cette américaine, le 16 mars 1968.
presse. »

Pour Martin Luther, la non-violence doit mener au pacifisme, surtout dans le contexte de la guerre froide et de la
stratégie militaire de destruction mutuelle assurée qui pouvait mener à l'apocalypse[79] :
« Les hommes, depuis des années maintenant, ont parlé de la guerre et de la paix. Mais maintenant, ils ne
peuvent plus juste en parler. Ce n'est plus un choix entre la violence et la non-violence dans ce monde ; c'est
un choix entre la non-violence et la non-existence. »
Martin Luther King invoque souvent la responsabilité personnelle pour développer la paix mondiale[1] . Pour lui, le
triomphe du bien sur le mal est inévitable, malgré les fréquents reculs et guerres de l'histoire[80] :
« Je refuse d'accepter la notion cynique que nations après nations doivent descendre l'escalier militariste vers
l'enfer de la destruction thermonucléaire. Je crois que la vérité désarmée et l'amour inconditionnel auront le
mot de la fin en réalité. C'est pourquoi le bien, même temporairement vaincu, est plus fort que le mal
triomphant. »
Il admet que cette opinion idéaliste et morale est difficile à tenir dans ce contexte historique, mais il souligne que la
conscience et l'idéal de justice ne doivent pas reculer face à une opinion publique défavorable, au calcul politique ou
à une tâche qui semble insurmontable[81] :
« Sur certaines prises de positions, la couardise pose la question : “Est-ce sans danger ?”, l'opportunisme pose
la question : “Est-ce politique ?”, et la vanité les rejoint et pose la question : “Est-ce populaire ?”. Mais la
conscience pose la question : “Est-ce juste ?”. Et il arrive alors un moment où quelqu'un doit prendre position
pour quelque chose qui n'est ni sans danger, ni politique, ni populaire mais doit le faire parce que sa
conscience lui dit que c'est juste. Je crois aujourd'hui qu'il y a un besoin pour toutes les personnes de bonne
volonté de se rassembler dans un grand acte de conscience et de dire les mots du vieux negro spiritual, “Nous
n'allons plus étudier la guerre”. Ceci est le défi de l'homme moderne. »
Martin Luther King 17

Vie spirituelle contre confort matériel


Martin Luther King, sans préconiser un retour vers la simplicité
volontaire ni devenir un critique du développement comme Gandhi,
met en garde contre l'american way of life dont la course à la
consommation et le matérialisme peut détourner l'homme de la cause
du bien et de la spiritualité[82] :
« Maintenant la grande tentation et la grande tragédie de la vie
est que nous autorisons si souvent l'extérieur de nos vies
absorber l'intérieur de nos vies. La grande tragédie de la vie est
que nous autorisons trop souvent les moyens par lesquels nous
vivons nous éloigner de la fin pour laquelle nous vivons. […]
Quel est le profit pour un homme de gagner le monde entier de
moyens — avions, télévisions, éclairage électrique — et perdre
la fin : l'âme ? »

Selon lui ce profond changement s'apparente à une révolution des


valeurs qui permettra de vaincre les plus grands maux de la Monument Martin Luther King, Yerba Buena
civilisation[83] : Gardens, San Francisco, États-Unis.

« Je suis convaincu que si nous voulons être du bon côté de la


révolution mondiale, nous devons comme nation entreprendre une révolution radicale de valeurs. Nous devons
rapidement commencer à passer d'une société “orientée vers les choses” à une société “orientée vers la
personne”. Quand les machines et les ordinateurs, les motifs de profits et les droits de propriété sont considérés
comme plus importants que les individus, les triplés géants du racisme, du matérialisme et du militarisme sont
impossibles à battre. »

Foi, amour et pouvoir


De par sa vocation de pasteur, Martin Luther King place la Bible au
cœur de son message, considérant que l'humanité a été depuis trop
longtemps « dans la montagne de la violence », qu'elle devait aller vers
« la terre promise de justice et de fraternité ». Pour lui cet objectif est
une mission divine car on « ne devait jamais se satisfaire d'objectifs
inachevés […], toujours maintenir une sorte de mécontentement divin
»[84] .

Cette volonté divine et ce message d'amour transmis par l'Évangile


impliquent selon lui une volonté inébranlable face à l'adversité, « un
esprit dur et un cœur tendre »[85] , comme enseigné directement par
Jésus à ses disciples[86] :
« Jésus reconnut la nécessité de mélanger les opposés. Il savait
que ses disciples devraient faire face un monde difficile et
Martin Luther King, 1964. hostile, où ils auraient à se confronter à la récalcitrance des
politiques et à l'intransigeance des protecteurs de l'ordre ancien
[…] Et il leur donna une formule d'action, “soyez aussi sage que des serpents et aussi inoffensifs que des
colombes”. »

L'amour n'est donc plus pour Martin Luther seulement une fin mais aussi un moyen d'arriver à la paix et la justice
mondiale, et il réfute la notion de faiblesse de l'amour qu'ont émis certains philosophes dont Nietzsche[87] :
Martin Luther King 18

« Cette demande d'une communauté mondiale qui élève les problèmes de voisinage au-delà de la tribu, la race,
la classe et la nation est en réalité un appel pour un amour universel et inconditionnel de l'humanité tout
entière. Ce concept souvent incompris, souvent mal interprété, si rapidement éludé par les Nietzsche du monde
comme une force faible et lâche, est maintenant devenue une nécessité absolue pour la survie de l'homme.
Quand je parle d'amour je ne parle pas d'une espèce de réponse sentimentale et faible. Je ne parle pas d'une
force qui est juste un non-sens sentimental. Je parle d'une force que toutes les grandes religions du monde ont
vu comme le principe unifiant suprême de la vie. L'amour est la clef qui ouvre la porte qui mène à la réalité
ultime. »
Martin Luther King considère que le pouvoir dans ce contexte n'est pas quelque chose de mauvais en soit à partir du
moment où il est compris et utilisé correctement, c'est-à-dire quand il n'est pas considéré comme l'opposé exact de
l'amour. Pour lui, la mauvaise interprétation que l'amour est l'abandon du pouvoir et le pouvoir un déni d'amour est la
raison pour laquelle Nietzsche a rejeté le concept chrétien d'amour et les théologiens chrétiens le concept nietzschéen
de la volonté de puissance.
« Le pouvoir sans amour est dangereux et abusif, l'amour sans pouvoir est sentimental et anémique. Le pouvoir
à son meilleur est l'amour implémentant la demande de justice, et la justice à son meilleur est le pouvoir
corrigeant tout ce qui fait obstacle à l'amour. »
Une lutte pour le pouvoir sans amour ou conscience est donc vouée à l'échec, que ce soit pour les blancs ou les noirs.
Pour lui « c'est cette collision entre un pouvoir immoral et une moralité impuissante qui constitue la crise majeure de
notre temps »[88] .
Bien qu'homme de foi, Martin Luther est pour la laïcité et il approuve une décision de la Cour suprême d'interdire la
prière dans les écoles publiques. Il commente que « cela ne cherche pas à mettre hors la loi la prière ou la croyance
en Dieu. Dans une société pluralistique comme la nôtre, qui doit déterminer quelle prière doit être dite et par qui ?
Légalement, constitutionnellement ou autre, l'État n'a certainement pas ce droit »[89] .

Science et religion
Pour Martin Luther, si la violence et la guerre deviennent si destructeurs c'est aussi parce que la vitesse du progrès
scientifique a dépassé celle du développement de l'éthique et la morale, qui n'ont pu toujours restreindre ses
applications négatives. S'il souligne avec humour que « notre pouvoir scientifique a dépassé notre pouvoir spirituel.
Nous avons des missiles guidés et des hommes désorientés. »[90] , Martin Luther King ne rend pas la science
responsable de tous les maux pour autant et met en avant sa complémentarité avec la religion et l'éthique dans le
développement humain[91] :
« La science enquête ; la religion interprète. La science donne à l'homme la connaissance qui est le pouvoir; la
religion donne à l'homme la sagesse qui est le contrôle. La science s'occupe principalement des faits ; la
religion s'occupe principalement des valeurs. Les deux ne sont pas rivaux. Ils sont complémentaires. »
Martin Luther King 19

Compensation historique
Plusieurs fois, Martin Luther King exprime l'opinion que les
afro-américains, ainsi que les autres américains désavantagés,
devraient être dédommagés pour les torts qui leur ont été fait
historiquement.
Interviewé par Alex Haley en 1965, il dit que donner seulement
l'égalité aux afro-américains ne pourrait pas supprimer l'écart de revenu
entre eux et les Blancs. Il indique qu'il ne demande pas une restitution
complète des salaires jamais payés lors de l'esclavage, ce qu'il croit être
impossible, mais propose un programme de compensation
gouvernementale de 50 milliards de dollars sur 10 ans pour tous les
groupes désavantagés.

Il souligne que « l'argent dépensé serait plus que justifié par les
bénéfices qu'il apporterait à la nation tout entière grâce à une baisse
spectaculaire de l'abandon scolaire, des séparations familiales, du taux
Martin Luther KIng à une conférence de presse
de criminalité, de l'illégitimité, des énormes dépenses sociales, des sur son livre Why we can't wait (Pourquoi nous
émeutes et de beaucoup d'autres malheurs sociaux »[89] . ne pouvons attendre), le 8 juin 1964.

Dans son livre Pourquoi nous ne pouvons attendre de 1964, il


développe cette idée, expliquant que le règlement du travail non rémunéré était une application de la common law[92]
.

Sources et inspirations
Martin Luther King a écrit que sa première rencontre avec l'idée de désobéissance civile non-violente était en lisant
On Civil Disobedience de Henry David Thoreau en 1944 alors qu'il était à l'université de Morehouse College :
« Ici, avec ce courageux refus d'un homme de la Nouvelle-Angleterre de payer ses taxes et son choix de la
prison plutôt que de soutenir une guerre qui étendrait les territoires de l'esclavage au Mexique, j'ai eu mon
premier contact avec la théorie de résistance non-violente. Fasciné par l'idée de refuser de coopérer avec un
système maléfique, j'ai été si profondément bouleversé que j'ai relu le livre plusieurs fois. »
Thoreau lui fait prendre conscience qu'une lutte active mais non-violente contre le mal était aussi juste et nécessaire
qu'aider le bien, et que les moyens et formes de cette lutte étaient innombrables[93] :
« Je devins convaincu que la non-coopération avec le mal est autant une obligation morale que la coopération
avec le bien. Aucune autre personne n'a été plus éloquente et passionnée à diffuser cette idée que Henry David
Thoreau. Comme résultat de ses écrits et témoin personnel, nous sommes les héritiers d'un legs de protestation
créative. Les enseignements de Thoreau ont revécu dans notre mouvement des droits civiques ; en fait ils sont
plus vivants que jamais. Qu'ils soient exprimés par un sit-in dans un restaurant, un bus de la liberté dans le
Mississippi, une manifestation pacifique à Albany (Georgie) un boycott des bus à Montgomery (Alabama),
tous ceux-ci sont la récolte de l'insistance de Thoreau que l'on doit résister au mal et qu'aucun homme moral ne
peut patiemment se conformer à l'injustice. »
Le dirigeant des droits civiques, théologien et éducateur Howard Thurman a très tôt une influence sur lui. C'est un
des camarades de classe du père de Martin au Morehouse College, et il devient le mentor du jeune Martin Luther et
de ses amis. Le travail de missionnaire de Thurman l'avait emmené à l'étranger où il avait rencontré et conversé avec
le Mahatma Gandhi. Quand Martin Luther King est à l'université de Boston, il visite souvent Thurman, alors doyen
de la chapelle de Marsh.
Martin Luther King 20

L'activiste des droits civiques Bayard Rustin, qui a eu le Mahatma Gandhi comme professeur, conseille à Martin
Luther King de suivre les principes de la non-violence dès 1956. Il lui sert de conseiller et de mentor à ses débuts et
sera l'organisateur principal de la marche vers Washington. Cependant l'homosexualité affirmée de Bayard, son
engagement pour le socialisme démocratique et ses liens avec le Parti communiste des États-Unis d'Amérique ont
fait que de nombreux dirigeants noirs ou blancs demandent à Martin Luther de prendre ses distances avec lui.
Très inspiré par les succès de l'activisme non-violent du Mahatma Gandhi, Martin Luther King visite sa famille en
Inde en 1959, avec l'assistance du groupe de quakers de l'American Friends Service Committee (AFSC) et du
NAACP. Le voyage le touche profondément, améliorant sa compréhension de la résistance non-violente et son
implication dans la lutte pour les droits civiques américains. Dans un message radiophonique lors de sa dernière
soirée en Inde, il annonce[94] :
« Depuis que je suis en Inde, je suis plus convaincu que jamais que la méthode de résistance non-violente est
l'arme la plus puissante disponible pour les peuples opprimés dans leur lutte pour la justice et la dignité
humaine. Dans un sens littéral, le Mahatma Gandhi incarna dans sa vie certains principes universels qui sont
inhérents à la structure morale de l'univers, et ces principes sont aussi inéluctables que la loi de la gravitation. »

Relations avec le FBI


Le FBI et son directeur J. Edgar Hoover a des relations antagonistes avec Martin Luther King. Sur ordre écrit du
ministre de la justice Robert Francis Kennedy, le FBI commence à enquêter sur lui et le Southern Christian
Leadership Conference (SCLC, « Conférence des Chrétiens Dirigeants du Sud ») en 1961. Les enquêtes sont
superficielles jusqu'en 1962, quand le FBI apprend qu'un des conseillers les plus importants de King, Stanley
Levison, a des liens avec le parti communiste des États-Unis. D'après une de ses déclarations sous serment au House
Un-American Activities Committee (comité des affaires antiaméricaines), un des lieutenants de Martin Luther,
Hunter Pitts O'Dell, était aussi lié au parti communiste .
Le FBI met Martin Luther King et Stanley Levinson sous surveillance, et installe des micros cachés dans les
chambres d'hôtels que le pasteur utilise lors de ses déplacements à travers le pays. Le FBI informe Robert et le
président John F. Kennedy qui essayèrent de convaincre sans succès Martin Luther King de se séparer de Stanley
Levinson. De son côté, Martin Luther dénie catégoriquement avoir des liens avec les communistes, disant dans un
interview « qu'il y avait autant de communistes dans son mouvement des libertés que d'Eskimos en Floride » ;
Hoover répondit en l'accusant d'être « le menteur le plus célèbre du pays »[89] .
Cette tentative de prouver que Martin Luther King est communiste doit
beaucoup à ce que beaucoup de ségrégationnistes croient que les noirs
du sud étaient jusqu'ici heureux de leur sort mais qu'ils sont manipulés
par des « communistes » et des « agitateurs étrangers ». Stanley
Levinson, avocat, avait eu des liens avec le parti communiste au cours
de négociations commerciales, mais le FBI refuse de croire les rapports
qui indiquent qu'il n'avait plus aucune association avec eux.
Comme rien n'avait pu être trouvé politiquement contre lui, les
objectifs et les enquêtes du FBI changèrent en des tentatives de le
discréditer au travers de sa vie privée. L'agence tenta de prouver qu'il
était un mari infidèle. Les enregistrements, certains rendus publics
depuis, n'apportèrent rien de concluant et aucune preuve ne put être
apportée sur les infidélités supposées de Martin Luther King, malgré
les remarques de certains officiels tel le président Johnson qui avait dit
Le directeur du FBI J. Edgar Hoover en 1961. qu'il était un « prêcheur hypocrite ». Des livres paraissent dans les
années 1980 à ce sujet mais aucun ne put avancer les preuves d'une
quelconque infidélité.
Martin Luther King 21

Le FBI distribue des rapports sur ces supposés écarts de vie privée à des journalistes amis, des alliés ou sources de
financement possibles de la SCLC, et même à la famille de Martin Luther. L'agence envoie également des lettres
anonymes à Martin Luther King, le menaçant de révéler plus d'informations s'il ne cesse pas son militantisme pour
les droits civiques[95] . Cette lettre a souvent été interprétée comme une demande à Martin Luther de se suicider[96]
,[97]
.
Finalement, le FBI arrête ses enquêtes sur la vie privée de Martin Luther et le harcèlement pour se concentrer sur la
SCLC et le mouvement des Black Power. Mais après qu'une manifestation pacifique à Memphis en mars 1968 ait été
débordée par des éléments violent du black power, Hoover qui possédait un agent infiltré dans la hiérarchie du SCLC
lance une nouvelle campagne de discrédit sur Martin Luther King. Le 2 avril, il obtient une reprise des écoutes. Le
jour même de l'assassinat de Martin Luther, le bureau du FBI du Mississipi propose deux nouveaux programmes de
contre-information (COINTELPRO) utilisant rumeurs et désinformation « pour discréditer King auprès des noirs
pauvres dont il cherche le soutien »[98] .
Le dernier contact du FBI avec Martin Luther King est le moment de son assassinat. L'agence le surveillait au
Lorraine Motel dans un bâtiment de l'autre côté de la rue, tout près d'où était situé James Earl. Dès que Martin Luther
King est abattu, ils sont les premiers à arriver sur les lieux pour lui administrer les premiers soins. Pour les partisans
d'une théorie de la conspiration, leur présence si proche des lieux du crime est une confirmation que le FBI est
impliqué dans l'assassinat.
Le 31 janvier 1977, dans les affaires “Bernard S. Lee v. Clarence M. Kelley, et al.” et “Southern Christian Leadership
Conference v. Clarence M. Kelley, et al.”, le juge John Lewis Smith, Jr. ordonne que tous les enregistrements et
transcriptions manuelles connues et existantes sur l'espionnage de Martin Luther King de 1963 à 1968 soient
conservés au National Archives and Records Administration et interdits d'accès public jusqu'en 2027.

Héritage

Hommages
Martin Luther King est nommé personnalité de l'année selon Time
Magazine en 1963. Dans le discours de présentation qui lui est fait par
les organisateurs lors de la remise du prix Nobel en 1964, Martin
Luther King est décrit comme « la première personne du monde
occidental qui a démontré qu'une lutte pouvait être gagnée sans
violence, le premier à avoir fait de son message d'amour fraternel une
réalité au cours de cette lutte, et celui qui a amené ce message à tous
les hommes, à toutes les nations et toutes les races »[99] .

Il reçoit en 1965 le médaillon des libertés américaines du American Sur la galerie des martyrs du XXe siècle de
Jewish Committee « pour son exceptionnel avancement sur les l'abbaye de Westminster, de gauche à droite: La
principes des libertés humaines ». Il dit à la cérémonie de réception du mère Elisabeth de Russie, le révérend Martin
Luther King, l'Archevêque Oscar Romero et le
prix : « La liberté est une chose. Vous l'avez entière ou vous n'êtes pas
pasteur Dietrich Bonhoeffer
libre ». La même année il reçoit le prix Pacem in Terris (paix sur la
terre en latin) basé sur l'encyclique Pacem in Terris du pape Jean
XXIII. En 1966, la fédération du Planning familial d'Amérique lui décerne le prix Margaret Sanger « pour sa
courageuse résistance à la bigoterie et à sa vie de dévouement à la progression de la justice sociale et de la dignité
humaine »[100] . Martin Luther King a reçu 20 Docteur honoris causa d'universités américaines et étrangères.

Il reçoit à titre posthume le prix Marcus Garvey du gouvernement de la Jamaïque en 1968 et en 1971, il reçoit le
Grammy Award du meilleur enregistrement parlé pour son discours Why I Oppose the War in Viêt Nam (Pourquoi je
m'oppose à la guerre du Viêt Nam). Le président Jimmy Carter lui décerne la Presidential Medal of Freedom à titre
Martin Luther King 22

posthume en 1977[101] . En 1980, le quartier où Martin Luther King passa sa jeunesse est déclaré monument
historique.
Le 2 novembre 1983, le président Ronald Reagan signe une loi créant un jour férié l'honorant, le Martin Luther King
Day. Les premiers états l'appliquent en 1986 et le 17 janvier 2000, le jour férié est officiellement observé dans les 50
états[102] . En 1998, la fraternité Alpha Phi Alpha, dont il faisait partie, a été autorisée par le Congrès des États-Unis
à créer un mémorial. Martin Luther King sera la premier afro-américain et le deuxième non-président à être honoré
par un monument dans le National Mall de Washington, DC.
Martin Luther King est considéré comme l'auteur des plus grands discours historique des États-Unis, au côté
d'Abraham Lincoln ou John Fitzgerald Kennedy[103] . Plus de 730 villes des États-Unis ont une rue Martin Luther
King en 2006 et de nombreuses autres ont été baptisés à son nom dans le monde entier.

Partisans et influence
Martin Luther King est une des personnalités les plus admirées de l'Histoire américaine[104] . Comme il avait été
inspiré par Gandhi, de nombreuses personnalités sur la scène internationale dont Colin Powell, José Bové et Jesse
Jackson l'ont pris comme exemple pour sa lutte en faveur des droits de l'homme et sa méthode de désobéissance
civile au travers de la non-violence pour y parvenir. Il a influencé les mouvements des droits de l'homme en Afrique
du Sud et a été cité comme inspiration par un autre prix Nobel de la paix qui a combattu pour l'égalité dans ce pays,
Albert Luthuli.
La femme de Martin Luther, Coretta Scott King, a suivi les traces de son mari et était très active sur les problèmes de
justice sociale et les droits civiques jusqu'à sa mort en 2006. L'année de l'assassinat de son mari, elle fonde le King
Center[4] à Atlanta, dédié à préserver son héritage et son travail de promotion de la résolution non-violente des
conflits, et à la tolérance dans le monde.
Son fils, Dexter King, est actuellement le président du centre et sa fille Yolanda a fondé la Higher Ground
Productions, une organisation spécialisée dans l'entraînement de la diversité.
En 2008, lors de l'élection présidentielle américaine Barack Obama remplit sa campagne de références à Martin
Luther King et lui rend hommage [105] . Jesse Jackson, compagnon de lutte de Martin Luther King, déclare qu'il
aurait beaucoup aimé que King soit témoin de sa victoire qui en a fait le premier métis noir président des États-Unis
de l'histoire[106] .

Critiques
Au-delà des accusations d'infidélité ou de plagiat académique, des
militants plus radicaux comme le mouvement Black Power ou
Malcolm X ont émis des critiques politiques, qui n'ont pas
substantiellement endommagé son image.
Ainsi, Stokely Carmichael est en désaccord avec la volonté
d'intégration de Martin Luther King, qu'il considère comme un moyen
d'arriver à ses fins et non comme un principe. Stokely Carmichael
voyait donc le combat de Martin Luther King comme une insulte à la
culture afro-américaine[107] . Martin Luther King et Malcolm X lors d'une
conférence de presse en 1964.
Omali Yeshitela qui dirigera le International People's Democratic
Uhuru Movement (UnPDUM)[108] , plus radical, demande également aux africains de se rappeler que la colonisation
européenne s'est faite de manière violente et forcée et non par intégration dans la culture africaine. Essayer de
s'intégrer dans la culture du « colonisateur » est là aussi une insulte à la culture originelle africaine.
Martin Luther King 23

Influence dans la culture populaire


De nombreux artistes ont été inspirés par le message de Martin Luther King.
• Le chanteur Stevie Wonder a écrit la chanson Happy birthday dans l'album Hotter Than July (1980), en l'honneur
de Martin Luther King. La fin de la chanson cite une grande partie des événements historiques et records
accomplis par des noirs.
• Le groupe U2, grand admirateur de Martin Luther King, a écrit les chansons MLK et Pride (In the Name of Love)
dans l'album The Unforgettable Fire (1984). Pride est leur plus grand succès obtenu à l'époque et a été repris en
version concert dans l'album Rattle and Hum. Il reprend les paroles du discours I have a dream : « “Enfin libre”,
ils ont pris ta vie, mais ils n'ont pas pu prendre ta fierté. »
• Martin Luther King a inspiré Stan Lee pour le personnage du Professeur Xavier de X-Men. Xavier prône
l'intégration des mutants au sein du reste des humains, à l'opposé de Magneto, inspiré de Malcolm X[109] .
• Le groupe Rage against the machine dans la chanson Wake up (1992) mentionne l'assassinat de King suite à sa
lutte contre la guerre du Viêt Nam et la pauvreté.
« “You know they went after King, When he spoke out on Vietnam, He turned the power to the have-nots, And
then came the shot” (Vous savez qu'ils ont recherché King, quand il a dénoncé le [la guerre du] Vietnam, il a
donné le pouvoir à ceux qui n'avaient rien, et alors est venu le coup de feu). »
Cette chanson a été réutilisé dans la bande originale du film Matrix.
Dans leur reprise de Renegades of Funk (2000) un morceau écrit par Afrika Bambaataa (1984), il est
mentionné au côté de personnages comme Sitting Bull, Malcom X ou Thomas Paine comme « renégats de leur
époque et de leur age.»
• Le groupe Downset cite MLK aux côtés de Rubén Salazar, Malcolm X et John Fitzgerald Kennedy dans la
chanson My American Prayer (1994).
• Dans sa chanson They Don't Care About Us de 1995, le chanteur Michael Jackson évoque les noms de Roosevelt
et de Martin Luther, vraisemblablement King[110] . Il y dit que ces deux personnes, de leur vivant, n'auraient pas
permis qu'il subisse des violences policières et d'être « victime de la haine »[110] ,[111] . Il fait aussi référence à
Martin Luther King dans le clip de la chanson Heal the World où on peut voir les images du discours prononcé
par le pasteur à Washington DC ainsi que dans le film qui retrace les répétitions du chanteur pour la série de
concert This is it, on peut entendre un extrait du discours de Washington.
• Le rappeur afro-américain Common a écrit, en collaboration avec Will.i.am, une chanson reprenant une partie du
fameux discours I have a dream, du nom de I am I have a dream.
• Ben Harper avoue une grande admiration pour lui et a dit à son sujet[112] :
« Le plus étonnant chez Martin Luther King, c'est qu'il respirait la paix : elle émanait de lui, de tout son être,
du moindre regard, du moindre geste. Quand on en est là, on peut avancer. C'est le grand homme, un des êtres
les plus pacifiques que le monde ait connu ; tout était prière pour lui et c'est exactement la voie à suivre. »
Martin Luther King 24

Annexes

Articles connexes
• Martin Luther King Day
• Southern Christian Leadership Conference
• Mouvement afro-américain des droits civiques
• Abraham Joshua Heschel

Liens externes
  Martin Luther King [113] sur Commons
• (<abbr style="cursor:help;border-bottom: none" title="Langue : anglais">en</abbr>) The King Center
[114]

• (<abbr style="cursor:help;border-bottom: none" title="Langue : anglais">en</abbr>) Le dossier du FBI


sur Martin Luther King [115]
• Vidéo: Martin Luther King [116] en 1962, discours sur la ségrégation aux États-Unis, une archive de la Télévision
suisse romande.

Sources de traduction
• (<abbr style="cursor:help;border-bottom: none" title="Langue : anglais">en</abbr>) Cet article est
partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article en anglais intitulé « Luther King, Jr. Martin Luther
King, Jr. [117] » (voir [[|la page de discussion]]).

Bibliographie
: Source utilisée pour la rédaction de l’article.

Par Martin Luther King, Jr.


• Stride toward freedom; the Montgomery story (1958)
• The Measure of a Man (1959)
• Strength to Love (1963)
• Why We Can't Wait, Signet Classics, 1964, réédition 2000, (ISBN 0-451-52753-4) (traduit en La Révolution non
violente, 1969).
• Where do we go from here: Chaos or community? (1967) (traduit par Où allons-nous ? la dernière chance de la
démocratie américaine, Payot, 1968).
• The Trumpet of Conscience (1968)
• La seule révolution, Casterman, 1968.
• Strength to Love (1963) (traduit en La force d'aimer, Casterman, 1968).
• Je fais un rêve, Bayard, 2e éd., 1998. (ISBN 2227436640)
• Minuit, quelqu'un frappe à la porte, Bayard, 2000. (ISBN 2227436816)
Martin Luther King 25

Recueil de textes
• Martin Luther King : Autobiographie, textes rassemblés par Clayborne Carson, Bayard, 2000. (ISBN 2227436808)

• (<abbr style="cursor:help;border-bottom: none" title="Langue : anglais">en</abbr>) A testament of


hope, the essential writings and speeches of Martin Luther King, Jr., HarperCollins, 1991. (ISBN 0060646918)
• (<abbr style="cursor:help;border-bottom: none" title="Langue : anglais">en</abbr>) The Papers of
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• (<abbr style="cursor:help;border-bottom: none" title="Langue : anglais">en</abbr>) The Papers of
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Luker et Clayborne Carson, University of California Press, 1994.
• (<abbr style="cursor:help;border-bottom: none" title="Langue : anglais">en</abbr>) The Papers of
Martin Luther King, Jr.: Birth of a New Age : December 1955-December 1956, sous la direction de Clayborne
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• (<abbr style="cursor:help;border-bottom: none" title="Langue : anglais">en</abbr>) The Papers of
Martin Luther King, Jr.: Threshold of a New Decade, January 1959-December 1960, sous la direction de Tenisha
Armstrong et Clayborne Carson, University of California Press, 2005.

Par d'autres auteurs


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La version du 11 juin 2008 de cet article a été reconnue comme « article de qualité », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité
concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.

Références
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[9] (<abbr style="cursor:help;border-bottom: none" title="Langue :
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[10] (<abbr style="cursor:help;border-bottom: none" title="Langue : anglais">en</abbr>) Le Chicago Daily
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[11] (<abbr style="cursor:help;border-bottom: none" title="Langue : anglais">en</abbr>) press release, The
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[12] (<abbr style="cursor:help;border-bottom: none" title="Langue : anglais">en</abbr>) Martin Luther King's
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[13] (<abbr style="cursor:help;border-bottom: none" title="Langue : anglais">en</abbr>) Martin Luther King,
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[16] (<abbr style="cursor:help;border-bottom: none" title="Langue : anglais">en</abbr>) Eskew, p. 86.
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[19] (<abbr style="cursor:help;border-bottom: none" title="Langue : anglais">en</abbr>) Mark Gado, 2007,
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[20] (<abbr style="cursor:help;border-bottom: none" title="Langue : anglais">en</abbr>) Branch, p. 570-571.
[21] (<abbr style="cursor:help;border-bottom: none" title="Langue : anglais">en</abbr>) Interview with Fred
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Martin Luther King 27

htm#)
[22] (<abbr style="cursor:help;border-bottom: none" title="Langue : anglais">en</abbr>) Garrow, (1989)
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[23] (<abbr style="cursor:help;border-bottom: none" title="Langue : anglais">en</abbr>) Hampton, p. 125.
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Sources et contributeurs de l'article 31

Sources et contributeurs de l'article


Martin Luther King  Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=48469571  Contributeurs: -=El Pingu=-, Addacat, Aeleftherios, Ahbon?, Albins, Anne97432, Antoine1517, AntoineI,
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