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Louis Farrakhan

Louis Farrakhan, né Louis Eugene


Walcott le 11 mai 1933 dans le Bronx à
New York, est le dirigeant de
l'organisation politique et religieuse afro-
américaine Nation of Islam depuis 1981.
Il a organisé la Million Man March de
Washington en 1995.

Louis Farrakhan
Biographie
Naissance 11 mai 1933
Bronx, New York
Nom de Louis Eugene Walcott
naissance
Nationalité Américaine
Domicile Kenwood
Formation Boston Latin School
The English High School
( )
en

Winston-Salem State
University ( )en

Activités Chanteur, militant des


droits civiques, religieux,
j li h
journaliste, homme
politique, violoniste,
militant anti-vaccination
Famille Marié (à Khadijah
Farrakhan), trois enfants
(Donna Farrakhan,
Muhammad et
Mustapha Farrakhan)
Conjoint Khadijah Farrakhan ( )
en

(depuis 1953)
Enfants Mustapha Farrakhan ( ) d

Donna Farrakhan
Muhammad ( ) d

Autres informations
Religion Islam
Instrument Violon
Distinction Prix Kadhafi des droits

de l'homme
Enfance
Louis Farrakhan est né Louis Eugene
Walcott et a grandi au sein de la
communauté antillaise du quartier
Roxbury de Boston, dans le
Massachusetts. Sa mère, Sarah Mae
Manning, a émigré de Saint-Christophe-
et-Niévès dans les années 1920 ; son
père, Percival Clark, originaire de
Kingston à la Jamaïque et chauffeur de
taxi à New York, ne s'est pas investi dans
l'éducation de son fils. Il est reconnu par
son beau-père Louis Walcott, originaire
de la Barbade, dont il prend le nom.
Il reçoit une formation de violoniste. À
l'âge de six ans il possède déjà son
premier violon, et à l'âge de 13 ans il joue
dans l'orchestre de l'université de Boston
et le Boston Civic Symphony. Un an plus
tard, il remporte des concours nationaux,
ainsi qu'un concours télévisé de l'époque,
Original Amateur Hour, présenté par
l'animateur américain Ted Mack, une
émission précurseur des futurs American
Idol aux États-Unis. Il est d'ailleurs l'un
des premiers Noirs à apparaître dans
cette émission populaire.

À Boston, Louis Farrakhan passe sa


scolarité dans les prestigieuses Boston
Latin School et English High School, dont
il sera diplômé[1]. Il poursuit durant deux
ans ses études à l'université, mais
abandonne pour poursuivre une carrière
d'artiste.

Conversion
Dans les années 1950, il enregistre
plusieurs albums de calypso sous le nom
de The Charmer. C'est en 1955, alors qu'il
donne un spectacle intitulé Calypso
Follies à Chicago, qu'il prend ses
premiers contacts avec la Nation of Islam
(NOI), une organisation religieuse et
nationaliste noire américaine.

Il se convertit en 1955[2], alors qu'il est


âgé de 22 ans, sous l'influence de
Malcolm X, et prend le nom de Louis X (le
« X » signifiant que le nom originel —
africain — du nouveau converti est
inconnu à cause de l'esclavage). Après
l'édiction par Elijah Muhammad, chef de
la NOI, d'une règle interdisant la musique,
il abandonne celle-ci[2]. Elijah
Muhammad lui donne alors son nom de
Louis Farrakhan.

En 1964, Malcolm X se convertit à l'islam


sunnite, et quitte NOI. Farrakhan se livre
alors à de violentes attaques contre lui
au nom de l'organisation. La tension
entre Malik El-Shabazz (nouveau nom de
Malcolm X) et Nation of Islam ne cesse
de croître. Le 14 février 1965, sa maison
est incendiée, et il est assassiné de dix-
huit balles le 21 février 1965. Deux mois
auparavant, Louis Farrakhan avait écrit
« un tel homme mérite la mort[3] » (such a
man is worthy of death).

Trois membres de NOI sont reconnus


coupables de ce meurtre en 1966 :
Norman 3X Butler, Thomas 15X Johnson
et Talmadge Hayer. L’organisation nie
toute participation à l’assassinat. « Betty
Shabazz, l'épouse de Malcolm X, accuse
publiquement Farrakhan d'un rôle dans le
meurtre[3] ». « J'ai pu être complice en
mots », a-t-il admis au début de 2007,
tout en niant la moindre implication
directe de l'organisation[3].
La NOI avance l'hypothèse selon laquelle
la CIA a eu connaissance du projet
d’assassinat et l’a couvert, voire aidé[4].

Scission
Après la mort d'Elijah Muhammad en
1975, la NOI prend un virage religieux
important en se rapprochant du
sunnisme et en abandonnant son nom
historique. En 1978, des membres de la
NOI, dirigé par Louis Farrakhan, se
réorganisent autour des enseignements
d'Elijah Muhammad. En 1981, Louis
Farrakhan proclame officiellement la
restauration de la NOI, et la fidélité aux
dogmes d'Elijah Muhammad. La
« nouvelle » NOI s'affirme comme la
légitime continuatrice de l'organisation
créée par Elijah Muhammad, tant sur le
plan religieux que sur le plan du
nationalisme afro-américain.

Chef de la nouvelle NOI, « Louis


Farrakhan » développe celle-ci.

Il prête une attention particulière à


l'Afrique, et y effectue plusieurs
voyages[5]. En 1986, par exemple, il
organise un voyage de cinq jours au
Nigeria[6], provoquant des réactions
négatives dans le pays[7].

En mai 1993, Farrakhan se rend à


Libreville, au Gabon, pour participer au
second sommet africain - afro-américain.
En octobre 1994, il emmène 2 000 Afro-
Américains vers Accra, au Ghana, pour le
premier international Saviour's Day de
Nation of Islam (journée internationale du
sauveur), fête en mémoire de Wallace
Fard Muhammad. Le président ghanéen
Jerry Rawlings ouvre et clôture les cinq
jours de congrès[2].

Parmi de nombreux autres


déplacements, on peut aussi citer la
participation du dirigeant de la NOI (dans
l'assistance) à la cérémonie inaugurale
de l'Union africaine de 2002. Le journal
de la NOI met en valeur ses rencontres
avec « le Secrétaire général des Nations
Unies, Kofi Annan ; le ministre d'État
Amara Essy de Côte d'Ivoire, Secrétaire
général de l'Union africaine ; et le
Secrétaire général de la Communauté
économique des États d'Afrique de
l'Ouest[8] ».

En 1996, Farrakhan se rend en Libye, à


l'époque cible des sanctions des Nations
unies, pour recevoir le prix Kadhafi des
droits de l'homme, assorti d'une somme
de 250 000 dollars[9].Depuis, il a été
souvent reproché à la NOI d'être financée
par la Libye. [réf. nécessaire]

Ces voyages renforcent la visibilité


médiatique de la NOI et réaffirment les
liens entre l'Afrique et « les fils et les
filles de l'Afrique aux États-Unis, dans les
Caraïbes, en Amérique centrale et du
Sud, ainsi qu'au Canada[8] ».

Polémiques
Louis Farrakhan est accusé de
sexisme, d'homophobie, de racisme et
d'antisémitisme.
Surnommé le « Hitler Noir »[10], il se
voit reprocher ainsi qu'à son
organisation[11] une vision complotiste
et stigmatisatrice des Juifs, rendus
responsables de l'esclavage et de la
traite des Noirs (l'historien Saul S.
Friedman montre qu'à l'exception du
Brésil et des Caraïbes, leur
participation à cette traite s'avère très
faible[12] et le professeur émérite David
Brion Davis (en) estime la « place très
marginale des Juifs dans l'histoire du
système ⟨esclavagiste⟩ global »[13]). En
1961 et 1962, la NOI invite George
Lincoln Rockwell, le leader du Parti
nazi américain (American Nazi Party) à
s'exprimer lors d'un congrès[14]. Le
25 février 2018, Farrakhan se répand
lors d'un discours en commentaires
antisémites, accusant notamment les
Juifs de contrôler le gouvernement et
Hollywood, d'être responsables du
« comportement dégénéré
d'Hollywood qui change les hommes
en femmes et les femmes en
hommes », d'être « les pères et les
mères de l'apartheid » et d'altérer
chimiquement la marijuana pour
efféminer les hommes noirs[15]. En
janvier 2019, le site Conspiracy Watch
publie un article rejetant la thèse d'une
implication des Juifs dans la traite
négrière et la qualifiant « d'avatar du
complot juif mondial »[16].
Dans la campagne présidentielle
américaine de 2008, Louis Farrakhan
apporte à Barack Obama son soutien,
que celui-ci rejette mais que maintient
Louis Farrakhan, puis retire quand
Obama appuie l'intervention militaire
de 2011 en Libye, Farrakhan soutenant
le colonel Kadhafi.
Betty Shabazz, la veuve de Malcolm X,
a publiquement accusé Farrakhan d'un
rôle dans le meurtre de son mari[3] .
Celui-ci a admis au début 2007 : « j'ai
pu être complice en mots », tout en
niant toute implication directe[3].
À la sortie du film Django Unchained de
Quentin Tarantino, les critiques du
réalisateur Spike Lee font réagir Louis
Farrakhan qui déclare à ce sujet : « Le
film a changé la direction des
armes »[17].
De nombreuses personnalités de la
musique ou de la téléréalité, séduits
par les théories de Louis Farrakhan,
apparaissent régulièrement à ses
côtés comme Jeezy, Ice Cube, Mary J.
Blige, Killer Mike, The Game, 2 Chainz,
Cee Lo Green, Rick Ross, Young Thug
ou Kanye West et Kim Kardashian[18].

Notes et références
1. John B. Judis, Maximum Leader ,
The New York Times, 18 août 1996,
consulté le 19 mai 2006
2. Bio Sketch of the Honorable Minister
Louis Farrakhan .
3. Voir, sur le site de CBS, le compte
rendu de son émission 60 Minutes
de janvier 2007, au cours de laquelle
Farrakhan a admis pour s'en
excuser : « ce que j'ai dit a causé la
perte de la vie d'un être humain »
4. An historical look at the honorable
Elijah Muhammad .
5. Voir plusieurs exemples de ces
voyages sur le site de la NOI : Bio
Sketch of The Honorable Minister
Louis Farrakhan .
6. D'après une dépêche de l'agence
Associated Press du 9 février 1986,
reproduite dans The New York Times
Lecture by Farrakhan Is Prohibited in
Nigeria - NYTimes.com .
7. D'après une dépêche de l'agence
Reuters du 10 février 1986,
reproduite dans The New York Times
Lecture by Farrakhan Is Prohibited in
Nigeria - NYTimes.com .
8. Askia Muhammad, « Birth of the
African Union », Finall Call
(hebdomadaire de la NoI), 17 Juillet
2002.
9. D'après The New York Times du 30
août 1996 Farrakhan, in Libya, To Get
Rights Award - NYTimes.com .
10. par Nathan Pearlmutter, de la Anti-
Defamation League de B'nai B'rith,
ainsi que par la journaliste au Village
Voice Nat Hentoff.
11. La NOI a publié un livre sur le sujet
en 199 1: The Secret Relationship
Between Blacks and Jews, qualifié de
"Bible du nouvel antisémitisme" par
Henry Gates, directeur du
département des études afro-
américaines à Harvard.
12. Jews and the American Slave Trade,
Saul S. Friedman, Transaction
Publishers, 1999, pp. 2, 40.
13. (en) David Brion Davis, « Jews in the
Slave Trade », Culture Front, 1992, p.
15. Cité par F-X. Fauvelle-Aymart,
CNRS, 2002. Lire en ligne .
14. "The Messenger Passes ". Time
magazine. March 10, 1975. Retrieved
2007-08-19.
15. (en) « Farrakhan Rails Against Jews,
Israel and the U.S. Government in
Wide-Ranging Saviours' Day Speech
», Anti Defamation Ligue,
26 février 2018 (lire en ligne ,
consulté le 4 mars 2018).
16. « Un avatar du « complot juif
mondial » : les Juifs et l’esclavage
des Noirs » , sur
conspiracywatch.info,
14 janvier 2019 (consulté le
28 janvier 2019).
17. Django , sur finalcall.com.
18. 10 Rappers and Singers Embracing
the Wise Words of Louis Farrakhan ,
The Boom Box.

Liens externes
(en) Louis Farrakhan sur l’Internet Movie
Database
Notices d'autorité :
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(données ) ·
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