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Ministère de l’Enseignement Supérieur République de Côte d’Ivoire

Et de la Recherche Scientifique
……………………… ………………….
Union – Discipline – Travail

Année académique : 2023-2024

Chargé de cours : Sœur TAHIRY

Confection de la fiche : M. COULIBALY Mathieu

LICENCE 3 DROIT/Travaux Dirigés de Droit Civil

Thème 4 : La circulation de l’obligation ou le transfert de créance : cession de


créance, subrogation.

I-Bibliographie indicative:
- Droit civil, Régime juridique des obligations-Droit des biens, EL Hadj Soro S. Fangnigué
et BONY R. Serge, 3eme éd., ABC, 2015.
- Le fait générateur de la responsabilité contractuelle, M. FAURE ABBAD,col. De la
Faculté de droit et des sciences sociales, LGDJ, 2003.
- Les obligations, Alain BENABENT, 8ème éd. Monchrestien, 2011.
- Droit civil, Les obligations, TERRE François, SIMLER Philippe et LEQUETTE Yves,
11ème éd., Précis Dalloz, 2013.
- Droit des obligations, Sylvain RANDRIANAHINORO, éd. Centre malgache de promotion
du livre.
- Le Régime général des obligations après la réforme, Maxime JULIENNE, éd. LGDJ,
Lextenso, 2017, p. 91 et s.
- La subrogation personnelle, J. MESTRE, préf. Pierre KAYSER, Bibliothèque de droit
privé, tome 6, LGDJ 1979.
- Cession de dette ou délégation : transport de dette ou nouveau débiteur? V. D.
HOUTCIEFF, Dr. et patr. n° 249, juillet-août 2015, p. 75.

II – Questions théoriques :

1-Qu’est-ce que la subrogation ?


2-Quels sont les différents types de subrogation ?
3-Quelles sont les conditions requises pour la validité de la subrogation
personnelle ?
4-Quelles sont les conditions de validité de la cession de créance ?
5-Quelles sont les conditions d’opposabilité de la cession de créance ?
6-Quelles distinctions entre cession de créance et subrogation ?

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III-Commentez la décision de justice ci-après (À rendre absolument):

Cour Suprême, chambre judiciaire ; Arrêt n°434 du 25 juillet 2005 ;


LA COUR
Vu l’exploit d’huissier en date du 12 mars 2004, à fins de pourvoi en cassation ;
Vu le mémoire ampliatif produit ;
Vu les conclusions écrites datées du 18 mai 2005 du Ministère Public ;
Vu les pièces du dossier.
Sur le moyen unique de cassation, tiré de la violation de la loi notamment de
l’article 1690 du code civil
Vu ledit texte ;

Attendu, selon l’arrêt attaqué (Abidjan, 20 juin 2003), que suite à l’appel d’offres,
la Société Africaine pour le Développement de l’Industrie de l’Habitat et le
Commerce, dite SAD, était adjudicataire du marché de réalisation de travaux de
voirie et réseaux divers ainsi que d’achèvement de cinquante deux bâtiments dans la
caserne des douanes de l’Aéroport Félix Houphouet-Boigny de Port-Bouet, que
suivant protocole d’accord de sous-traitance signé le 4 juillet 2001, la SAD cédait
une partie de ce marché à la Société de Construction et d’Entretien de Côte d’Ivoire,
dite CECI ; que cette dernière société se prétendait créancier de la SAD de la somme
principale de 182.037.690 F. résultant du reliquat des travaux effectués et
contradictoirement expertises, sollicitait et obtenait du Président du Tribunal
d’Abidjan l’ordonnance d’injonction de payer du 4 juin 2002 ;que sur opposition de
la SAD, le Tribunal d’Abidjan, par jugement rendu le 23 janvier 2003, rétractait
cette ordonnance ; que la Cour d’Appel d’Abidjan confirmait ledit jugement ;

Attendu que, pour confirmer le jugement entrepris, la Cour d’Appel se fondant sur
l’article 8 du protocole précité, a estimé qu’il y avait cession de créance de la SAD
contre la Direction Générale des Douanes (D.G.D.) au profit de la société CECI ;

Attendu cependant, qu’en statuant ainsi, alors que la signification de la cession


n’avait pas été délivrée à l’initiative de la SAD ou de la société CECI à la D.G.D. et
que ″l’acceptation″ de la cession par la D.G.D. dans un acte authentique n’était pas
prouvée, la Cour d’Appel a violé l’article 1690 du Code civil visé au moyen, lequel
est donc fondé ; qu’il y a lieu de casser partiellement et annuler l’arrêt attaqué, et
d’évoquer conformément aux dispositions de l’article 28 nouveau de la loi n°243 du
25 avril 1997 ;

Sur l’évocation

Attendu que s’il est constant que l’article 8 du protocole d’Accord de sous-traitance
en date du 4 juillet 2001 dispose que ″la société SAD s’engage à informer la
DGDCI dans le vingt-quatre heures qui suivent la signature du présent par courrier
avec accusé de réception, du partenariat avec la société CECI sur l’ensemble du
marché en question, comme elle s’engage fermement à demander à la DGDCI dans
la même correspondance que tous les paiements des décomptes déjà établis ou à

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établir chaque quinzaine et règles par la DGDCI seront effectués sur le compte de la
société CECI ouvert à la BANQUE BICICI Treichville sous le numéro 09556-
000212000-66″.Il est tout aussi constant que l’article 1690 du Code civil exige pour
que ledit protocole conclu entre la SAD et la CECI soit opposable à la DGDCI, qui
est tiers, deux types d’actes ayant date certaine à l’égard de ce tiers :soit la
signification de la cession au débiteur cédé, soit ″l’acceptation″ de la cession par le
débiteur cédé dans un acte authentique ; que l’une ou l’autre de ces formalités
n’ayant pas été accomplie à l’initiative ni de la SAD ni de la CECI, il convient de
retenir qu’il n’y a pas en la cause de cession de créance au sens de l’article 1690
susvisé

PAR CES MOTIFS

Casse et annule l’arrêt attaqué n° 824 rendu le 20jun2003 par la Cour d’Appel
d’Abidjan, en ce qu’il a estimé que la SAD a cédé sa créance contre la D.G.D. à la
CECI :
Evoquant, dit qu’il n’y a pas en la cause de cession de créance ;
Laisse les dépens à la charge du Trésor Public.
Président : M. YAO ASSOMA
Conseillers : M. SIABLO DOUAI(Rapporteur)
M.VE BOUA
Greffier : Me N’GUESSAN Germain

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PROPOSITION DE CORRIGÉ TD 4 DE RO LICENCE 3 :

II-Questions théoriques :

1-Voir cours.

2-Voir cours.

3-Voir cours.

4-Voir cours.

5-Voir cours.

6-Voit cours.

III-Commentez la décision de justice ci-après (À rendre absolument):

Cour Suprême, chambre judiciaire ; Arrêt n°434 du 25 juillet 2005 ;


LA COUR
Vu l’exploit d’huissier en date du 12 mars 2004, à fins de pourvoi en cassation ;
Vu le mémoire ampliatif produit ;
Vu les conclusions écrites datées du 18 mai 2005 du Ministère Public ;
Vu les pièces du dossier.
Sur le moyen unique de cassation, tiré de la violation de la loi notamment de
l’article 1690 du code civil
Vu ledit texte ;

Attendu, selon l’arrêt attaqué (Abidjan, 20 juin 2003), que suite à l’appel d’offres,
la Société Africaine pour le Développement de l’Industrie de l’Habitat et le
Commerce, dite SAD, était adjudicataire du marché de réalisation de travaux de
voirie et réseaux divers ainsi que d’achèvement de cinquante deux bâtiments dans la
caserne des douanes de l’Aéroport Félix Houphouet-Boigny de Port-Bouet, que
suivant protocole d’accord de sous-traitance signé le 4 juillet 2001, la SAD cédait
une partie de ce marché à la Société de Construction et d’Entretien de Côte d’Ivoire,
dite CECI ; que cette dernière société se prétendait créancier de la SAD de la somme
principale de 182.037.690 F. résultant du reliquat des travaux effectués et
contradictoirement expertises, sollicitait et obtenait du Président du Tribunal
d’Abidjan l’ordonnance d’injonction de payer du 4 juin 2002 ;que sur opposition de
la SAD, le Tribunal d’Abidjan, par jugement rendu le 23 janvier 2003, rétractait
cette ordonnance ; que la Cour d’Appel d’Abidjan confirmait ledit jugement ;

Attendu que, pour confirmer le jugement entrepris, la Cour d’Appel se fondant sur
l’article 8 du protocole précité, a estimé qu’il y avait cession de créance de la SAD
contre la Direction Générale des Douanes (D.G.D.) au profit de la société CECI ;

Attendu cependant, qu’en statuant ainsi, alors que la signification de la cession


n’avait pas été délivrée à l’initiative de la SAD ou de la société CECI à la D.G.D. et
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que ″l’acceptation″ de la cession par la D.G.D. dans un acte authentique n’était pas
prouvée, la Cour d’Appel a violé l’article 1690 du Code civil visé au moyen, lequel
est donc fondé ; qu’il y a lieu de casser partiellement et annuler l’arrêt attaqué, et
d’évoquer conformément aux dispositions de l’article 28 nouveau de la loi n°243 du
25 avril 1997 ;

Sur l’évocation

Attendu que s’il est constant que l’article 8 du protocole d’Accord de sous-traitance
en date du 4 juillet 2001 dispose que ″la société SAD s’engage à informer la
DGDCI dans le vingt-quatre heures qui suivent la signature du présent par courrier
avec accusé de réception, du partenariat avec la société CECI sur l’ensemble du
marché en question, comme elle s’engage fermement à demander à la DGDCI dans
la même correspondance que tous les paiements des décomptes déjà établis ou à
établir chaque quinzaine et règles par la DGDCI seront effectués sur le compte de la
société CECI ouvert à la BANQUE BICICI Treichville sous le numéro 09556-
000212000-66″.Il est tout aussi constant que l’article 1690 du Code civil exige pour
que ledit protocole conclu entre la SAD et la CECI soit opposable à la DGDCI, qui
est tiers, deux types d’actes ayant date certaine à l’égard de ce tiers :soit la
signification de la cession au débiteur cédé, soit ″l’acceptation″ de la cession par le
débiteur cédé dans un acte authentique ; que l’une ou l’autre de ces formalités
n’ayant pas été accomplie à l’initiative ni de la SAD ni de la CECI, il convient de
retenir qu’il n’y a pas en la cause de cession de créance au sens de l’article 1690
susvisé

PAR CES MOTIFS

Casse et annule l’arrêt attaqué n° 824 rendu le 20jun2003 par la Cour d’Appel
d’Abidjan, en ce qu’il a estimé que la SAD a cédé sa créance contre la D.G.D. à la
CECI :
Evoquant, dit qu’il n’y a pas en la cause de cession de créance ;
Laisse les dépens à la charge du Trésor Public.
Président : M. YAO ASSOMA
Conseillers : M. SIABLO DOUAI(Rapporteur)
M.VE BOUA
Greffier : Me N’GUESSAN Germain

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PLAN

Cour Suprême, chambre judiciaire ; Arrêt n°434 du 25 juillet 2005 ;

PROBLÈME :

-Le problème que soulève cet arrêt est celui de la valeur des dispositions de l’article
1690 du code civil.

I- LE NON-RESPECT DES FORMALITÉS DE L’ARTICLE 1690 DU


CODE CIVIL :

A-L’ABSENCE DE SIGNIFICATION PAR EXPLOIT D’HUISSIER :

B-L’ABSENCE D’ACCEPTATION PAR ACTE AUTHENTIQUE :

II- LES CONSÉQUENCES DU NON-RESPECT DES FORMALITÉS DE


L’ARTICLE 1690 DU CODE CIVIL :

A-L’INEXISTENCE D’UNE CESSION DE CRÉANCE :

B-LE MAINTIEN DE LA CRÉANCE DE LA CECI CONTRE LA SAD :

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Ministère de l’Enseignement Supérieur République de Côte d’Ivoire
Et de la Recherche Scientifique
……………………… ………………….
Union – Discipline – Travail

Année académique : 2023-2024

Chargé de cours : Sœur TAHIRY

Confection de la fiche : M. COULIBALY Mathieu

LICENCE 3 DROIT/Travaux Dirigés de Droit Civil

Thème 5: La modification du lien d’obligation : La délégation et la novation.

I-Bibliographie indicative:
- Droit civil, Régime juridique des obligations-Droit des biens, EL Hadj Soro S. Fangnigué
et BONY R. Serge, 3eme éd., ABC, 2015.
- Le fait générateur de la responsabilité contractuelle, M. FAURE ABBAD,col. De la
Faculté de droit et des sciences sociales, LGDJ, 2003.
- Les obligations, Alain BENABENT, 8ème éd. Monchrestien, 2011.
- Droit civil, Les obligations, TERRE François, SIMLER Philippe et LEQUETTE Yves,
11ème éd., Précis Dalloz, 2013.
- Droit des obligations, Sylvain RANDRIANAHINORO, éd. Centre malgache de promotion
du livre.
- Le Régime général des obligations après la réforme, Maxime JULIENNE, éd. LGDJ,
Lextenso, 2017, p. 91 et s.
- La subrogation personnelle, J. MESTRE, préf. Pierre KAYSER, Bibliothèque de droit
privé, tome 6, LGDJ 1979.
- Cession de dette ou délégation : transport de dette ou nouveau débiteur? V. D.
HOUTCIEFF, Dr. et patr. n° 249, juillet-août 2015, p. 75.

II – Questions théoriques :

1-Les conditions de formation de la délégation.


2-Distinguez la délégation parfaite et la délégation imparfaite.
3-Distinguez la délégation parfaite de la cession de créance.
4-Qu’est-ce qu’une novation ? Décrivez le mécanisme.
5-Quelle est la finalité de la novation ?
6-Quels sont les éléments constitutifs de la novation ?
7-Les conditions et les effets de la novation.

III – Cas pratique (Discussion en séance) :

La famille PAIYA est une famille riche du quartier Air-France de Bouake où


règnent une harmonie et une entente à faire pâlir. Afin de garantir sa famille contre
d’éventuels risques, monsieur François PAIYA souscrit à un contrat d’assurance-
vie le 06 décembre 2008. Le 11 septembre 2015 madame Fanny PAIYA son
épouse, y a adhéré conjointement.

7
Mais le malheur va frapper cette famille ; un matin, alors que la famille vivait en
parfaite harmonie, monsieur PAIYA pique une crise et décède par la suite le 08
mars 2019.
Après le décès de celui-ci, dame Fanny a désigné comme bénéficiaire à parts égales
ses sept petits neveux et nièces et a procédé à un versement complémentaire.
Au décès de Madame PAIYA le 28 octobre 2023, ceux-ci ont reçu leur quote-part
de capital. C’est alors que l’administration fiscale, pilotée par le directeur général
des finances publiques, leur a réclamé le paiement de droit de mutation sur le
fondement qu’il y a eu novation de l’assurance-vie. Après avoir versé les sommes
réclamées par la direction des finances publiques, les bénéficiaires viennent vous
consulter. Ils veulent savoir s’il y avait novation de la convention initiale sinon
comment obtenir l’annulation de l’imposition contestée et le remboursement des
sommes versées.

IV-Commentez la décision de justice ci-après (À rendre absolument):

Cour suprême, chambre judiciaire, arrêt N°716 bis/02 du 14 novembre 2002

LA COUR

Vu les pièces du dossier,

Vu les mémoires produits,

Sur le deuxième moyen de cassation, pris du défaut de base légale, résultant de


l’absence, de l’insuffisance, de l’obscurité ou de la contrariété des motifs ;

Attendu qu’il est fait grief à la Cour d’Appel d’avoir manqué de donner une base
légale à sa décision en ce que, analysant l’opération de cession de créance, elle l’a
qualifiée de délégation de créance imparfaite en ayant estimé que la CFAO-Côte
d’Ivoire n’a pas déclaré expressément décharger le délégant OUEDRAOGO
Bouréima ainsi que l’exige l’article 1275 du Code Civil, suite à la réception des
deux chèques à elle remis par le débiteur délégué, c’est-à-dire la société PRNCI,
alors que, selon le pourvoi, le fait pour la CFAO-Côte d’Ivoire de mandater un
huissier pour encaisser directement le reliquat de la créance à la PRNCI traduit la
volonté de la CFAO-Côte d’Ivoire de décharger le demandeur au pourvoi du
paiement de ladite créance désormais réclamée exclusivement à la PRNCI, qu’en
statuant comme elle l’a fait, la Cour d’Appel a insuffisamment motivé sa décision
qui manque de base légale.

Mais attendu qu’aux termes de l’article 1275 du Code Civil ; ʺla délégation par
laquelle un débiteur donne au créancier un autre débiteur qui s’oblige envers le
créancier n’opère point de novation, si le créancier n’a expressément déclaré qu’il
entendait décharger son débiteur qui a fait la délégationʺ ;

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Attendu qu’en l’espèce le demandeur au pourvoi, débiteur originaire de la CFAO-
Côte d’Ivoire ayant délégué son propre débiteur la PRNCI pour payer sa dette
envers la CFAO-Côte d’Ivoire, n’aurait été libéré que si la CFAO-Côte d’Ivoire,
avait expressément déclaré le décharger de l’obligation, ce qui n’a pas été le cas ;

Qu’en l’absence d’une telle déclaration, le demandeur au pourvoi demeure tenu au


même titre que la PRNCI et répond à son insolvabilité envers la CFAO-Côte
d’Ivoire, la condition pour que s’opère la novation n’ayant pas été réalisée
conformément à l’article 1275 sus visé ;

Que le fait de mandater un huissier pour encaisser directement la créance auprès de


la PRNCI ne saurait constituer la déclaration exigée par le texte sus indiqué ;

Que dès lors la Cour d’Appel en statuant comme elle l’a fait, a par des motifs clairs
et suffisants donné une base légale à sa décision ;

D’où, il suit que ce moyen n’est pas fondé ;

Qu’il convient de le rejeter ;

PAR CES MOTIFS

-Rejette le pourvoi formé par OUEDRAOGO Bouréima contre l’arrêt n° 447 en date
du 19 Décembre 2001 de la Cour d’Appel de Daloa Chambre Civile ;

-Laisse les dépens à la charge du trésor public ;

-Ordonne la transcription du présent arrêt sur les registres du greffe de la Cour


d’Appel d’Abidjan ainsi que sur la minute de l’arrêt entrepris.

Président : M. BAMBA LANCINE

Conseillers : M. ADJOUSSOU YOKOUN (rapporteur)

M. WOUNE BLEKA

Secrétaire : Me KOUASSI N’GUESSAN

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PROPOSITION DE CORRIGÉ TD 5 DE RO LICENCE 3 :
II-Contrôle de connaissances :
1/La délégation est réglementée par les articles 1275 et suivants du code civil. C’est
une opération à trois personnes. La délégation est un acte juridique par lequel une
personne appelée le délégant obtient d’une autre appelée le délégué un engagement
envers une troisième appelée le délégataire. Le délégué doit au délégant et en même
temps le délégant doit au délégataire. Le délégant va demander au délégué de payer
en même temps au délégataire.

Pour que la délégation soit valablement constituée, il faut, d’abord, l’existence


d’obligations primitives liant les parties, ensuite il est nécessaire que les trois
personnes donnent leur consentement à l’opération de délégation. Enfin dans la
délégation parfaite il y a la déclaration expresse de nover du délégataire.

2/La délégation est parfaite (novatoire) lorsque la délégation éteint la dette du


délégant vis-à-vis du délégataire. Elle est dite imparfaite (simple) quand le
délégataire n’a pas manifesté sa volonté de décharger le délégant, ainsi la
délégataire aura désormais deux débiteurs au lieu d’un.
Le critère distinctif est l’existence ou pas de novation.

3/Les deux mécanismes emportent transfert d’une créance. Cependant, ils peuvent
être distingués tant au niveau de leurs conditions de formation qu’au niveau de leurs
effets.
-Au niveau des conditions de formation : Il faut relever, d’abord, que la validité de la
délégation nécessite le consentement des trois personnes intéressées (délégataire,
délégant, et délégué) alors que la cession de créance est conclue entre le
cessionnaire et le cédant, le consentement du débiteur cédé n’étant pas nécessaire.
Ensuite, l’opposabilité de la cession de créance aux tiers, dont le débiteur cédé,
requiert le respect des formalités de l’article 1690 du code civil (signification de la
cession au débiteur cédé ou acceptation, par ce dernier, de la cession dans un acte
authentique) tandis que, dans la délégation, le délégué étant partie au contrat, il est
inévitablement informé de l’existence du contrat et il n’est point besoin de formalité
de publicité à son égard.
Au niveau des effets : Dans la cession de créance, c’est la créance même du cédant
qui est transférée au cessionnaire. Il en résulte que le débiteur cédé peut opposer au
cessionnaire les exceptions qu’il pouvait opposer au cédant. Par compte, dans la
délégation, l’obligation du délégué est indépendante de celle du délégant. C’est une
obligation nouvelle que le délégué contracte à l’égard du délégataire. Il s’en suit que
le délégué ne peut opposer au délégataire ni les exceptions tirées du rapport
délégant-délégataire ni celles tirées du rapport délégant-délégué.

4/La novation est la convention par laquelle les parties éteignent l’obligation pour la
remplacer par une obligation nouvelle. L’obligation est ainsi éteinte par sa
métamorphose.

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5/ La novation est un contrat unissant le créancier au débiteur, et dont l’objet est la
modification de l’obligation qui les unit.

6/Les éléments constitutifs de la novation sont :


- L’extinction d’une obligation ancienne.
- La création d’une obligation nouvelle.

7/ -Les conditions de la novation :


En plus des effets de droit commun (article 1108 du code civil), il y a des effets
spécifiques.
-Création d’une obligation nouvelle valable : En effet, l’originalité est le lien
direct de cause à effet ente la création de l’obligation nouvelle et l’extinction de
l’obligation ancienne. Mais cette obligation nouvelle créée doit être nécessairement
valable, si elle est nulle par toute cause quelconque, l’extinction de l’obligation
ancienne ne peut être réalisée, ainsi, elle continuera de produire ses effets.
L’obligation est nouvelle doit être créatrice d’engagements nouveaux. Il n’y a pas
obligation nouvelle si la convention porte reconnaissance d’une obligation primitive
ou si elle a pour but de procurer aux parties des preuves.
-l’extinction corrélative d’une obligation ancienne valable : L’opération de
novation ne peut pas se réaliser s’il n’existe pas une obligation ancienne à éteindre.
Ainsi, une obligation déjà éteinte pour quelques raisons que ce soit ne peut pas faire
objet d’une novation. Par exemple, une obligation éteinte du fait de la prescription.
-l’intention de nover : La volonté doit être clairement exprimée tel que prévu dans
l’article 1273 du code civil.
Mais la nécessité d’une stipulation novatoire ne signifie pas que le terme ou le mot
novation doit figurer dans l’acte, ou, que les parties déclarent expressément qu’elles
renoncent à une première convention. L’intention de nover peut même être tacite.
Les effets de la novation :
-Expose du principe
Dans l’opération, l’obligation nouvelle se substitue à l’ancienne ; c’est ce qui
explique l’intransmissibilité des garanties attachées à l’obligation ancienne. En effet,
les garanties qui accompagnaient la créance originaire ne profitent pas à la créance
nouvelle, toutes les suretés tant réelles que personnelles sont éteintes. De même que
les moyens de défense que le débiteur pouvait invoquer contre le créancier. La
novation réalise une cure des listes originaires, et une obligation nouvelle nait avec
ses caractères propres.
-Les tempéraments
Maintien conventionnelle des suretés
Les parties peuvent décider de maintenir certains aspects de la dette ancienne et de
les appliquer à la nouvelle obligation. Par exemple, le créancier peut stipuler qu’il
gardera le bénéfice du cautionnement. Dans ce cas, il doit avoir le consentement de
la caution du débiteur.

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III – Cas pratique (Discussion en séance) :

La famille PAIYA est une famille riche du quartier Air-France de Bouake où


règnent une harmonie et une entente à faire pâlir. Afin de garantir sa famille contre
d’éventuels risques, monsieur François PAIYA souscrit à un contrat d’assurance-
vie le 06 décembre 2008. Le 11 septembre 2015 madame Fanny PAIYA son
épouse, y a adhéré conjointement.
Mais le malheur va frapper cette famille ; un matin, alors que la famille vivait en
parfaite harmonie, monsieur PAIYA pique une crise et décède par la suite le 08
mars 2019.
Après le décès de celui-ci, dame Fanny a désigné comme bénéficiaire à parts égales
ses sept petits neveux et nièces et a procédé à un versement complémentaire.
Au décès de Madame PAIYA le 28 octobre 2023, ceux-ci ont reçu leur quote-part
de capital. C’est alors que l’administration fiscale, pilotée par le directeur général
des finances publiques, leur a réclamé le paiement de droit de mutation sur le
fondement qu’il y a eu novation de l’assurance-vie. Après avoir versé les sommes
réclamées par la direction des finances publiques, les bénéficiaires viennent vous
consulter. Ils veulent savoir s’il y avait novation de la convention initiale sinon
comment obtenir l’annulation de l’imposition contestée et le remboursement des
sommes versées.

SOLUTION :
Problème : L’adhésion d’une l’épouse en tant que coassurée à un contrat
d’assurance-vie souscrit par son mari constitue-t-elle une novation donnant à
l’administration fiscale le droit de réclamer un droit de mutation ?

R : En l’espèce l’adhésion de l’épouse n’a pas emporté extinction du contrat initial


mais simplement l’ajout d’une obligation complémentaire de garantie à la charge de
l’assureur. Le nouvel adhérent devient ainsi coassuré.

La novation suppose la création d’une obligation nouvelle, mais l’extinction


corrélative de l’obligation préexistante (C. civ. art. 1271, 1°). De plus, elle ne se
présume pas ; l’intention de l’opération doit résulter de l’acte (C. civ. art.1273).
Cassation chambre civile 1, audience publique de jeudi 19 mars 2015 N° de
pourvoi : 13-28776, publié au bulletin.

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IV- Plan du commentaire de la décision de justice :

Cour suprême, chambre judiciaire, arrêt n°716 bis /02 du 14 novembre 2002

PROBLÈME : La poursuite par le créancier de la tierce personne désignée


(délégué) par le débiteur, libère-t-elle ce dernier ?

I-L’EXISTENCE OU L’ADMISSION D’UNE DÉLÉGATION


IMPARFAITE :

A- LA RÉUNION DES CONDITIONS DE LA DÉLÉGATION :

B-L’ABSENCE DE DÉCLARATION EXPRESSE DE NOVER :

II-LES CONSÉQUENCES DE LA QUALIFICATION RETENUE :

A-L’ABSENCE DE LIBÉRATION DU DÉBITEUR ORIGINAIRE :

B-LA POURSUITE DU DÉBITEUR ORIGINAIRE :

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