JUGEMENT REPUBLIQUE DU BENIN

N°0001/20/CACC/TCC
DU 08 JANVIER 2020
TRIBUNAL DE COMMERCE DE COTONOU
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CHAMBRE DES ASSIGNATIONS, DE CONCILIATION ET DU
RÔLE GENERAL
CONTENTIEUX
BJ/TCC/2019/0450

PRESIDENT : William KODJOH-KPAKPASSOU

JUGES CONSULAIRES : François AKOUTA et Eric ASSOGBA
Société Nouvelle MINISTERE PUBLIC : Mario METONOU
Cimenterie du Bénin GREFFIER : Hervé ADOUKONOU
DEBATS : Les 05 juin et 10 juillet 2019
« NOCIBE » S.A
Jugement contradictoire, en matière commerciale et en premier
(Me TOHOZIN) ressort, prononcé le 08 janvier 2020.
C/
LES PARTIES EN CAUSE
-Société TAMIS Sarl DEMANDERRESSE :
Société Nouvelle Cimenterie du Bénin en abrégé « NOCIBE » SA,
-KOUVEHEDE
ayant son siège social sis à Cotonou au quartier Placodji Kpodji, Avenue
Wenceslas Kocouvi
Clozel, lot 4153, immeuble SGB, 3ème étage, 08 BP1024 RB, agissant aux
poursuite et diligence de son représentant légal, demeurant et domicilié ès-
qualités au siège de ladite société, assistée de Maître Vincent TOHOZIN,
Avocat à la Cour ;

OBJET : D’UNE PART

Paiement
DEFENDEURS :
1-Société TAMIS Sarl, dont le siège social est sis au carré 1369, maison
ALEMOU Jacques, quartier Sainte Rita, 02 BP 967 Parakou, prise en la
personne de son représentant légal, demeurant et domicilié ès-qualités au
siège de ladite société ;

2- KOUVEHEDE Wenceslas Kocouvi, de nationalité Béninoise, gérant de

société, demeurant et domicilié au siège de la société TAMIS Sarl ;

D’AUTRE PART
 LE TRIBUNAL
En vue d’obtenir le paiement de la somme de
quarante-huit millions six cent vingt-six mille cinq
cent neuf (48.626.509) FCFA dont elle se réclame
créancière de la société TAMIS SARL à titre de
solde de la livraison de ciment à son profit, la
société Nouvelle Cimenterie du Bénin (NOCIBE) S.A
a adressé à la société ORABANK S.A une
correspondance en date du 04 décembre 2017,
relative à l’appel en garantie de cette dernière ;
En réponse, la société ORABANK S.A a notifié à la
société NOCIBE, par correspondance en date du 12
janvier 2018, que la garantie de paiement dont elle
s’est prévalue à son égard est frauduleuse et ne
l’engage guère ;
Par exploit en date du 28 mai 2019, la société
NOCIBE a attrait la société TAMIS et KOUVEHEDE
Wenceslas Kocouvi devant le tribunal de commerce
de Cotonou en sollicitant leur condamnation au
paiement de ladite somme ainsi que l’exécution
provisoire sur minute de la présente décision à
hauteur de la moitié ;
Devant le tribunal, à l’étape de la tentative de
conciliation, le représentant légal de la société
TAMIS a annoncé l’amorce d’un règlement à
l’amiable avec la société NOCIBE sur le paiement
sollicité, laquelle n’a pas connu de succès ;
Les défendeurs n’ont fait valoir aucune autre
observation avant la mise en jugement de l’affaire ;
SUR LA DEMANDE EN PAIEMENT
Attendu que les conventions légalement formées
tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites et
doivent être exécutées de bonne foi ;
Qu’en outre, l’article 28 alinéa 1er de l’Acte
Uniforme portant organisation des procédures
Dossier n° BJ/TCC/2019/0450 Société Nouvelle Cimenterie du Bénin (NOCIBE) S.A C/ Société TAMIS SARL et KOUVEHEDE Wenceslas Kocouvi

simplifiées de recouvrement et des voies

d’exécution, dispose qu’à « défaut d’exécution
volontaire, tout créancier peut, quelle que soit la
nature de sa créance, contraindre son débiteur
défaillant à exécuter ses obligations à son égard ou
pratiquer une mesure conservatoire pour assurer la
sauvegarde de ses droits » ;
Attendu, en outre, que l’article 5 de l’Acte Uniforme
relatif au droit commercial général dispose que
« les actes de commerce se prouvent par tous
moyens même par voie électronique à l'égard des
commerçants. Tout commencement de preuve par
écrit autorise le commerçant à prouver par tous
moyens contre un non-commerçant.
Les livres de commerce tenus en application des
dispositions du présent Acte uniforme sont admis
par le juge pour constituer une preuve dans les
conditions prévues ci-dessus. Les livres de
commerce et les états financiers de synthèse
constituent des moyens de preuve. Dans le cours
d’une contestation, la représentation des livres de
commerce et des états financiers de synthèse peut
être ordonnée par le juge, même d’office, à l’effet
d’en extraire ce qui concerne le litige » ;
Attendu qu’à l’appui de ses prétentions, la société
NOCIBE a versé au dossier un lot de factures
relatives aux livraisons de ciment à la société
TAMIS, l’extrait de compte de ladite société dans
ses livres au 25 juillet 2019 ainsi qu’un exploit en
date du 29 juillet 2019 portant notification de
pièces aux défendeurs ;
Que l’examen desdites pièces révèle que la société
TAMIS a reçu livraison d’importantes quantités de
ciment de la société NOCIBE et reste débitrice dans
les livres de celle-ci de la somme de quarante-huit
millions six cent vingt-six mille cinq cent neuf

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Dossier n° BJ/TCC/2019/0450 Société Nouvelle Cimenterie du Bénin (NOCIBE) S.A C/ Société TAMIS SARL et KOUVEHEDE Wenceslas Kocouvi

(48.626.509) FCFA dans le cadre de cette

transaction ;
Que d’ailleurs, la société TAMIS n’élève aucune
contestation relative à cette réclamation de
créance dont les pièces lui ont été régulièrement
transmises par acte d’huissier ;
Qu’au regard de l’ensemble de ces éléments, il
convient de déclarer la société NOCIBE bien fondée
en sa demande en paiement à l’égard de la société
TAMIS, à l’exclusion de KOUVEHEDE Wenceslas
Kocouvi dont l’implication personnelle dans le
paiement de la dette n’est pas établie en l’espèce ;
Attendu, par ailleurs, que c’est bien légitimement,
que la société NOCIBE sollicite le bénéfice de
l’exécution provisoire de la moitié qui lui est
accordée, mais non sur la minute, en considération
des besoins pressants de recouvrement de sa
créance qu’elle a exprimée pour faire face à ses
propres engagements ;
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, contradictoirement, en
matière commerciale et en premier ressort ;
Reçoit la société Nouvelle Cimenterie du Bénin
(NOCIBE) S.A en son action et déclare bien fondée
sa demande en paiement ;
Condamne la société TAMIS SARL à lui payer la
somme de quarante-huit millions six cent vingt-six
mille cinq cent neuf (48.626.509) FCFA ;
Rejette la demande en condamnation solidaire à
l’égard de KOUVEHEDE Wenceslas Kocouvi ;
Dit que la présente décision est exécutoire par
provisions à hauteur de la moitié ;
Condamne la société TAMIS SARL aux dépens.
Ont signé

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LE GREFFIER LE PRESIDENT