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KF/BZS/AMM

REPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE


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COUR D’APPEL DE COMMERCE
D’ABIDJAN
--------------- AUDIENCE PUBLIQUE ORDINAIRE
RG N° 601/2020 DU JEUDI 12 NOVEMBRE 2020
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ARRÊT CONTRADICTOIRE
du 12/11/2020
--------- La Cour d’Appel de Commerce d’Abidjan, en son audience
1ÈRE CHAMBRE publique ordinaire du jeudi douze novembre de l’an deux mil
------------ vingt tenue au siège de ladite Cour, à laquelle siégeaient :
Affaire :
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Docteur KOMOIN François, Premier Président de la Cour
Monsieur K.E.S.-A d’Appel de Commerce d’Abidjan ;
(Cabinet FADIKA-DELAFOSSE, FADIKA,
KACOUTIE & Associés) Madame KOUASSI Amenan épouse DJINPHIE,
Messieurs TALL Yacouba, AJAMI Nabil et BERET-
Contre
DOSSA, Conseillers à la Cour, Membres ;
La Banque Internationale pour le
Commerce et l’Industrie dite (BICICI) Avec l’assistance de Maître KOUTOU Aya Gertrude épouse
(SCPA DOGUE-Abbé & Associés) GNOU, Greffier ;

------------
A rendu l’arrêt dont la teneur suit dans la cause ;
ARRÊT
------------
Contradictoire ENTRE :
-------------
Monsieur K.E.S.-A, né le 04 septembre 1978 à Abidjan (Côte
Déclare recevable l’appel de Monsieur d’Ivoire) de KANGA EBA Louis Serge et de CHAKE Thérèse, de
K.E.S.-A interjeté contre l’ordonnance RG
nationalité ivoirienne, domicilié à Grand-Bassam, les Rosiers,
N° 645/2020 rendue le 10 mars 2020 par
la juridiction présidentielle du Tribunal de 26 BP 732 Abidjan 26 ;
Commerce d’Abidjan ;

L’y dit cependant mal fondé ;


Appelant représenté et concluant par son conseil, Cabinet
FADIKA-DELAFOSSE, FADIKA, KACOUTIE & Associés
L’en déboute ; (F.D.K.A.), Avocats près la Cour d’Appel d’Abidjan, y
demeurant immeuble les Harmonies, rue du Docteur Jamot, 01
Confirme l’ordonnance querellée en toutes BP 2297 Abidjan 01, Tél : (225) 20 21 62 98 / 20 21 20 31 ;
ses dispositions ;

Met à sa charge les dépens de l’instance, D’UNE PART ;


distraits au profit de la SCPA DOGUE- ET ;
ABBE YAO et Associés, Avocats aux offres
de droit ; La Banque Internationale pour le Commerce et
l’Industrie dite BICICI, Société Anonyme de droit ivoirien au
capital de 16.666.671.000 F CFA, dont le siège social est à
Abidjan-plateau, Avenue Franchet d’Esperey, Tour BICICI, 01
BP 1298 Abidjan 01, représentée par son Directeur Général,
monsieur YAO KOUASSI, de nationalité ivoirienne demeurant
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en cette qualité au siège de ladite banque ;

Intimée représentée et concluant par son conseil, la Société


Civile Professionnelle d’Avocats DOGUE-Abbé & Associés,
Avocats près la Cour d’Appel d’Abidjan, y demeurant 20,
Boulevard Clozel, 01 BP 174 Abidjan 01 ;

D’AUTRE PART ;

Sans que les présentes qualités puissent nuire ni préjudicier en


quoi que ce soit aux droits et intérêts respectifs des parties en
cause, mais au contraire et sous les plus expresses réserves des
faits et de droit ;

La juridiction présidentielle du Tribunal de Commerce


d’Abidjan statuant en la cause, a rendu le 10 mars 2020
l’ordonnance RG N° 645/2020 qui a déclaré recevable l’action
de Monsieur K.E.S.-A, l’y a dit mal fondé, l’en a débouté et
condamné aux dépens ;

Par exploit en date du 21 septembre 2020 de Maître AYIE


KIPRE Thérèse, Commissaire de Justice à Abidjan, Monsieur
K.E.S.-A a interjeté appel contre l’ordonnance sus énoncée et
assigné la BICICI à comparaître à l’audience publique du 1er
octobre 2020 par devant la Cour d’Appel de ce siège pour
s’entendre infirmer la décision ci-dessus ;

Enrôlée sous le N° 601/2020 du rôle général du Greffe de la


Cour, l’affaire a été appelée à l’audience du 1er octobre 2020. À
cette date la cause a été renvoyée au 08 octobre 2020 pour
toutes les parties et retenue, puis mise en délibéré pour le 05
novembre 2020, prorogé au 12 novembre 2020 ;

Advenue cette audience, la Cour a vidé son délibéré en rendant


l’arrêt suivant :

LA COUR

Vu les pièces du dossier ;

Ouï les parties en leurs demandes, fins et conclusions ;

Après en avoir délibéré conformément à la loi ;

FAITS, PROCÉDURE, PRÉTENTIONS


ET MOYENS DES PARTIES

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Par exploit de commissaire de justice en date du 21 septembre
2020, Monsieur K.E.S.-A a interjeté appel de l’ordonnance RG
N° 645/2020 rendue le 10 mars 2020 par la juridiction
présidentielle du Tribunal de Commerce d’Abidjan, laquelle en
la cause, l’a débouté de sa demande en mainlevée de la saisie-
attribution de créances pratiquée à son préjudice par la Banque
Internationale pour le Commerce et l’Industrie de Côte d’Ivoire
dite BICICI ;

Au soutien de son appel, Monsieur K.E.S.-A expose qu’en vertu


de l'arrêt N° 408/19 du 21 juin 2019 rendu par la Cour
d’Appel d’Abidjan, la BICICI a fait pratiquer le 08 janvier
2020 une saisie-attribution de créances entre ses propres
mains sur son compte ouvert dans ses livres en sa qualité
de salarié, pour sûreté et avoir paiement de la somme de
12.269.638 F CFA ; laquelle saisie lui a été dénoncée par
exploit d'huissier du 15 janvier 2020 ;

Il ajoute que contestant ladite saisie, il a, par exploit


d’assignation en date du 17 février 2020, saisi le juge de
l’exécution du Tribunal de Commerce d’Abidjan qui, vidant
sa saisine, a rendu l’ordonnance querellée ;

Il reproche donc au premier juge d’avoir fait une mauvaise


application de la loi dans la mesure où la saisie en cause
viole des règles de forme et de fond prescrites à peine de
nullité par l’acte uniforme portant organisation des
procédures simplifiées de recouvrement et des voies
d’exécution ;

Relativement à la violation des règles de forme susvisées, il


soutient qu'il ressort de l'article 157-5 dudit acte uniforme
que le créancier procède à la saisie par acte signifié au tiers par
l'huissier ou l'agent d'exécution et cet acte contient, à peine de
nullité, entre autres mentions, la reproduction littérale des
articles 38, 156, 169 à 172 ;

Il soutient que la reproduction littérale s'entend de la


reprise mot pour mot, lettre par lettre, virgule par virgule,
point par point, de chacun des mots mentionnés dans les
articles prescrits, sans aucune altération ni aucun rajout ;

Il relève qu’en l'espèce, il ressort clairement de l'acte de


saisie que celui-ci ne contient pas la reproduction littérale
des mentions des articles 38, 156 et 170 précités,
notamment en ce que, soit, il est rajouté, soit, il est
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retranché à la lettre desdits articles ;

Il fait observer que la nullité absolue prévue par l'article 157


précité, en cas de défaut de reproduction littérale desdites
dispositions, s'impose au juge sans possibilité pour lui
d'apprécier si ces manquements causent au non un quelconque
préjudice, qu'il transforme ou non le sens du texte, et ce, de
jurisprudence constante de la CCJA ;

Cependant, précise-t-il, le premier juge a estimé que les erreurs


invoquées sont de très légers écueils, qui n'auraient pas pour
effet de transformer le sens du texte, au point que le débiteur
saisi se méprenne sur ses droits ou obligations ;

Or, selon lui, en recherchant l'existence d'un préjudice


pour apprécier la portée du manquement constaté, ce que
la loi ne lui permet pas de faire, le premier juge a ainsi
ajouté à la loi en distinguant là où elle ne l'a pas fait,
violant ainsi ladite loi ;

Relativement à la violation des règles de fond, il soutient


que la saisie querellée a été pratiquée en violation des
articles 153 et 173 et suivants de l’acte uniforme précité et
207 et 214 du code de procédure civile, commerciale et
administrative ;

Il explique en effet qu’il ressort de l'article 153 dudit acte


uniforme que la saisie-attribution de créance doit être
fondée sur un titre exécutoire, être pratiquée entre les
mains d'un tiers et ne peut porter sur des salaires :

Il fait savoir que par exploit d'huissier en date du 23


décembre 2019, il a formé pourvoi contre l’Arrêt en vertu
duquel ladite saisie a été pratiquée, et suite à sa requête
aux fins de sursis à exécution, par ordonnance N°
19/CS/CC/JP rendue le 06 janvier 2020, la Présidente de
la Cour de Cassation a ordonné la suspension provisoire de
cet Arrêt et autorisé l’assignation de la BICICI au 13 février
2020 pour statuer sur la continuation des poursuites ;

Il considère donc qu’en estimant que l'ordonnance de


sursis à exécution ne déploie ses effets qu'à partir de sa
signification, laquelle est postérieure à la saisie pratiquée,
le premier juge a erré puisqu’il est constant que selon la
jurisprudence, le jugement produit ses effets à l'égard des
parties dès son prononcé, une telle position s'appuyant

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sur l'interprétation des textes et la doctrine ;

De plus, allègue-t-il, l'effet d'une décision de justice ne doit pas


se confondre avec son exécution et la jurisprudence a pris en
compte cette thèse de l'effet substantiel du jugement dès avant
sa signification et seule l'exécution forcée impose une
notification préalable ;

Il en déduit que l'arrêt susvisé a été suspendu dès la prise de


l’ordonnance de suspension, avant toute signification de cette
ordonnance de sursis ; de sorte que même dans l'ignorance de
la BICICI, l'arrêt dont elle était bénéficiaire n'est plus
exécutoire depuis cette date ;

Il indique par ailleurs qu’il s'agit du même fonctionnement


s'agissant de la saisie-attribution de créances et c'est bien à la
date du PV et non à celle de l'acte de dénonciation, qui est la
signification de la saisie au débiteur saisi, que la saisie produit
ses effets sur les créances détenues par le débiteur entre les
mains du tiers, ce, avant même qu'il n'ait été informé de la
saisie ;

Relativement à l’absence de tiers-saisi dans l'opération de


saisie-attribution invoquée, il argue que le premier juge a
manqué de donner une base légale à sa motivation, en
déclarant de façon laconique qu'il est de principe que le
créancier saisissant peut faire pratiquer une saisie entre les
propres mains du créancier saisissant, dès lors qu'il détient des
sommes d'argent pour le compte du débiteur saisi, dans la
mesure où il ressort de l’article 153 dudit acte uniforme que
la saisie-attribution met en cause non pas deux personnes,
mais trois personnes juridiques distinctes que sont : le
créancier saisissant, le débiteur saisi et le tiers saisi: et
concernant le tiers-saisi, la doctrine précise qu'il doit être
une personne différente du créancier saisissant, et la
saisie-attribution de créances, à la différence de la saisie-
arrêt applicable dans les législations antérieures, n'admet
pas la saisie entre ses propres mains ; et de plus, le
législateur OHADA prévoit que le tiers saisi peut même
être condamné en lieu et place du débiteur au paiement
des causes de la saisie ou à des dommages et intérêts en
cas de manquements à ces obligations ;

Relativement à la violation de la loi régissant la saisie des


rémunérations, il souligne que de la lecture combinée des
dispositions des articles 153 et 173 dudit acte uniforme, il
résulte que le législateur a entendu obliger à une
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procédure spéciale s'agissant de la saisie des
rémunérations distincte de la saisie-attribution ordinaire ;

Il fait valoir sur ce point que les rémunérations sont


exclues du champ d'application de la saisie-attribution de
créance ; or, en l’espèce, le compte saisi est un compte
spécial ouvert dans ses livres par son employeur qu’est la
BICICI, pour y loger ses rémunérations et il s’agit de
sommes d'argent versées sur ce compte dans le cadre de la
rupture de son contrat de travail, tel qu'il ressort de la
lettre de licenciement, du solde de tout compte et des
relevés de compte confectionnés et produits par la BICICI
elle-même dans d'autres procédures ;

Il affirme que la BICICI lui a bloqué l’accès à ce compte


depuis plusieurs années prétendant à sa clôture juridique
aux fins de compensation entre de prétendus crédits
accordés et ses salaires, et ce, en violation de la loi
puisqu’il ressort de l'article 34.1 du Code du Travail qu’en
dehors des prélèvements obligatoires et consignations qui
peuvent être prévues par les Conventions collectives, il ne peut
être fait de retenues sur appointement ou salaires pour le
remboursement d'avances d'argent consenties par l'employeur
au travailleur que par cession volontaire de la rémunération, et
l'article 33.5 du code du travail ajoute que les créanciers du
travailleur ne peuvent saisir les rémunérations de ce dernier
que conformément aux dispositions du titre V de l'acte
uniforme susvisé ;

Poursuivant, il indique que pour rejeter ce moyen, le


premier juge a estimé qu’il ne rapportait pas la preuve que
les sommes détenues par la BICICI sur son compte salarié,
bloqué depuis des années, n'étaient que des
rémunérations alors même que la lettre de licenciement, le
bulletin de solde de tout compte, le procès-verbal de
constat daté du 30 juillet 2012, de même que les propres
relevés de compte établis par l‘intimée indiquent tous le
même et unique numéro de compte 09560071554000 78 ;
preuve que les sommes déposées sur ledit compte bancaire
ne sont constituées que des salaires, droits de rupture et
remboursement des cotisations retraite complémentaire
du salarié, toutes sommes ne pouvant être saisies que sous
le régime des dispositions spéciales relatives aux saisies
des rémunérations ;

Il fait remarquer en outre que d’une part, en soutenant


qu’il est acquis que son compte n'a pas eu pour vocation que
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de recevoir ses salaires et que l'ensemble des sommes détenues
par la BICICI ne sont pas des rémunérations et salaires et
d’autre part, en lui reprochant de n'avoir pas rapporté la
preuve contraire de cette supposition, le premier juge a
renversé la charge de la preuve ;

Il déclare également que subsidiairement, au regard du


solde du compte resté bloqué par ses soins et des
opérations passées sur le compte depuis 2012, tels qu’il
ressort de ses propres relevés, la BICICI a prélevé chaque
mois jusqu'en février 2014 des sommes au titre des
prétendus prêts, alors même que cette créance était
contestée et fait encore l'objet de procédure ; et en dépit de
ces prélèvements illégaux dont elle seule avait
connaissance, l’intimée n'a jamais modifié ses prétentions
devant le juge, osant même aujourd'hui procéder à des
saisies en omettant délibérément le fait qu'elle s'était déjà
largement servie de la somme de 6.439.932 F CFA sans
aucun titre, en violation de la loi ;

Il en tire comme conséquence que le titre fondant la saisie


ne constitue pas un titre exécutoire valable au sens de
l'article 153 précité, puisqu'il ne constate pas une créance
liquide et exigible, la somme y indiquée ayant fait l'objet de
paiement partiel par prélèvement opérés abusivement par la
banque ; de sorte qu’une reddition de comptes devra être faite
entre les parties pour déterminer quel est le montant réel de sa
créance ; toute chose rendant la saisie pratiquée abusive ;

Pour toutes ces raisons, il sollicite l’infirmation de


l’ordonnance querellée et que statuant à nouveau, la Cour
d’appel de céans :
- déclare nul et de nul effet le procès-verbal de saisie-
attribution de créances querellé ;
- en conséquence, ordonne la mainlevée de ladite saisie ;
- condamne la société la BICICI aux entiers dépens de
l'instance, distraits au profit de Maître M. FADIKA-
DELAFOSSE, Karim FADIKA, Colette KACOUTIE,
Maryse BOHOUSSOU DJE BI DJE ;

En réplique, la BICICI fait valoir qu’en exécution de l’arrêt


de la Cour d'Appel d'Abidjan susvisé condamnant Monsieur
KANGA EBA Serge-Arnaud à lui payer à la somme de douze
millions deux cent soixante-neuf mille six cent trente-huit
(12.269.638) francs CFA, elle a pratiqué entre ses propres

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mains une saisie-attribution de créances sur le compte bancaire
appartenant à celui-ci logé dans ses livres ; laquelle saisie a été
dénoncée à l’appelant le 15 janvier 2020 ;

Elle précise que suite à l’action en contestation de ce dernier, le


juge de l'exécution du Tribunal de Commerce d'Abidjan a
rendu l’ordonnance entreprise ;

Relativement à la violation des règles de formes légales


soulevée par l’appelant, elle soutient que contrairement aux
allégations de ce dernier, le législateur communautaire a exigé
la reproduction des articles 38 et 156 et 169 à 172 pour d'une
part, attirer l'attention du tiers saisi sur les sanctions qu'il
encourt en cas de manquement à ses obligations dans le cadre
de la saisie entre ses mains, et d'autre part, informer le débiteur
saisi de la juridiction compétente, en cas de contestation de la
saisie, du mode de saisine de la juridiction compétente, du
délai de contestation, des parties appelées à l'instance, ainsi
que du délai pour faire appel de la décision du juge tranchant la
contestation ;

Elle ajoute que c’est plutôt le défaut de reproduction qui est


sanctionné par le législateur et non les erreurs matérielles
contenues dans les phrases, encore que les erreurs sur
lesquelles l'appelant s'appuie sont minimes et n'altèrent
aucunement le sens de ces phrases ; de sorte que c’est donc à
bon droit que le juge de l'exécution a rejeté ce moyen ;

Relativement à la nullité de la saisie pour violation des règles


de fond, elle argue que les moyens invoqués par Monsieur
K.E.S.-A ne sauraient prospérer, dans la mesure où s’agissant
du défaut de titre exécutoire, l'ordonnance rendue en matière
gracieuse ne déploie ses effets qu'à compter de sa signification
et non à compter de son prononcé, de même, il est admis que
l'ordonnance de sursis rendue après le début d'exécution d'une
décision de justice n'a aucune incidence sur celle-ci ; et ce, de
jurisprudence constante de la CCJA ;

Elle relève qu’en référence donc à cette jurisprudence, le


créancier peut poursuivre l'exécution forcée de la décision
jusqu'à son terme, l'ordonnance de sursis n'ayant aucun effet
sur la saisie entreprise, pour être intervenue postérieurement ;
et en l’espèce, elle a pratiqué une saisie-attribution de créances
en cause le 06 janvier 2020 et l’appelant lui a signifié
l’ordonnance de sursis le 10 janvier 2020 ; de sorte que ladite
saisie est antérieure à la signification de cette ordonnance de

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sursis et ne peut avoir aucun effet sur celle-ci ;

Relativement à l’absence de tiers saisi également invoqué par


l’appelant, elle souligne que la lecture faite par celui-ci de
l'article 153 de l'acte uniforme susvisé est erronée, car il est de
principe général de droit qu'il ne faut pas distinguer là où la loi
n'a pas distingué ;

Elle explique en effet qu’étant un établissement bancaire, elle a


la double casquette de créancier saisissant et de tiers saisi ; de
sorte qu’elle peut valablement saisir entre ses propres mains les
créances de son débiteur logées dans ses livres, dès lors qu'elle
dispose d'un titre exécutoire, et en tout état de cause, sauf pour
l'appelant à démontrer qu'une telle saisie est impossible ou
interdite par une disposition légale, c'est en pure perte qu'il
s'évertuera à prétendre qu'i y a eu violation d'une prétendue
loi ;

En ce qui concerne la violation de la loi en matière de saisie des


rémunérations, elle indique qu’il ne s'agit pas en l’espèce de
saisie des rémunérations, mais plutôt d'une saisie-attribution
de créances qui ne fait guère appel aux règles de la saisie des
rémunérations, puisqu’il est constant que Monsieur

K.E.S.-A est son débiteur de la somme de douze millions deux


cent soixante-neuf mille six cent trente-huit (12.269.638)
francs CFA, et ce, en vertu d’un arrêt de la Cour d'Appel
d'Abidjan et qu'en exécution de cette décision, elle a pratiqué
une saisie-attribution de créances entre ses propres mains, ce
dernier étant titulaire d'un compte bancaire ouvert dans ses
livres ;

Elle considère donc que la saisie querellée a été pratiquée


conformément aux règles applicables à la saisie-attribution de
créances et qu’en tout état de cause, contrairement à ce que
l'appelant veut laisser croire, la relation d'employeur et de
salarié n'existe plus entre eux ; de telle sorte qu’elle n'est pas
astreinte aux obligations découlant du code du travail en
matière de prélèvement sur salaire ;

Elle souligne que l’appelant qui se contente de simples


affirmations, n'a jamais pu rapporter la preuve que les sommes
logées dans le compte saisi seraient seulement constituées de
rémunérations et salaires, alors que la charge de la preuve lui
revient, en sa qualité de demandeur à l'action ;

Elle estime par conséquent que le juge de l'exécution n'a en


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rien renversé la charge de la preuve comme prétendu ;

Aussi, sollicite-t-elle que la Cour d’Appel de céans :


- constate, dise et juge que l'acte de saisie-
attribution respecte les dispositions de l'article 157
- 5 de l'acte uniforme portant organisation des
procédures simplifiées de recouvrement et des
voies d'exécution;
- constate, dise et juge que la saisie en cause a été
pratiquée avant la signification de l'ordonnance de
sursis à exécution;
- rejette le moyen tiré de l'absence de tiers saisi et de
la violation de la loi en matière de saisie des
rémunérations;
- en conséquence, dise Monsieur K.E.S.-A mal fondé
en son appel;
- le déboute de toutes ses demandes, fins et
prétentions;
- confirme l'ordonnance entreprise ;
- condamne l’appelant aux entiers dépens de
l'instance, dont distraction au profit de la SCPA
DOGUE-Abbé YAO et Associés, Avocats aux offres
de droit ;

SUR CE

En la forme

Sur le caractère de la décision

Considérant que l’intimée ayant conclu, il y a lieu de statuer par


décision contradictoire ;

Sur la recevabilité de l’appel

Considérant que l’appel de Monsieur K.E.S.-A a été introduit


dans les forme et délai légaux ;

Qu’il convient dès lors de le déclarer recevable ;

Au fond

Sur le bien-fondé de l’appel


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Considérant que Monsieur K.E.S.-A fait grief au premier juge
d’avoir rejeté sa demande en mainlevée de la saisie-attribution
pratiquée à son préjudice par la BICICI alors que ladite saisie
viole les règles de forme et de fond prescrites à peine de
nullité par l’acte uniforme portant organisation des
procédures simplifiées de recouvrement et des voies
d’exécution ;

Considérant que la BICICI conclut, pour sa part, à la


confirmation de l’ordonnance querellée en toutes ses
dispositions, motif pris de ce que la saisie en cause a été
régulièrement pratiquée ;

Que l’appelant ayant invoqué ces différents moyens au soutien


de son appel, il convient de les examiner séparément ;

- Sur le moyen de nullité tiré de la violation de


l’articles 157-5) de l’acte uniforme susvisé

Considérant que Monsieur K.E.S.-A soutient qu'il ressort de


l'article 157-5) dudit acte uniforme que le créancier procède à
la saisie par acte signifié au tiers par l'huissier ou l'agent
d'exécution qui contient, à peine de nullité, entre autres
mentions, la reproduction littérale des articles 38 et 156 et 169
à 172, alors qu’en l’espèce, l'acte de saisie du 08 janvier 2020
ne contient pas la reproduction littérale des mentions
desdits articles, notamment en ce qu’il est soit rajouté, soit
retranché à la lettre desdits articles ;

Considérant que la BICICI fait valoir, pour sa part, que c'est


plutôt le défaut de reproduction qui est sanctionné par le
législateur et non les erreurs matérielles contenues dans les
phrases, encore que les erreurs sur lesquelles l'appelant
s'appuie sont minimes et n'altèrent aucunement le sens des
phrases ;

Considérant qu’aux termes de cet article 157 « le créancier


procède à la saisie par un acte signifié au tiers par l’huissier
ou l’agent d’exécution.
Cet acte contient à peine de nullité :
1) l’indication des noms, prénoms et domiciles des débiteur et
créancier ou, s’il s’agit de personnes morales, de leurs forme,
dénomination et siège social ;
2) l’énonciation du titre exécutoire en vertu duquel la saisie

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est pratiquée ;
3) le décompte distinct des sommes réclamées en principal,
frais et intérêts échus, majorés d’une provision pour les
intérêts à échoir dans le délai d’un mois prévu pour élever une
contestation ;
4) l’indication que le tiers saisi est personnellement tenu
envers le créancier saisissant et qu’il lui est fait défense de
disposer des sommes saisies dans la limite de ce qu’il doit au
débiteur ;
5) la reproduction littérale des articles 38 et 156 ci-dessus et
169 à 172 ci-dessous.
L’acte indique l’heure à laquelle il a été signifié. » ;

Considérant qu’il ressort de l’analyse de ce texte qu’il est fait


obligation au créancier saisissant de reproduire littéralement
les articles 38 et 156 ci-dessus et 169 à 172 dans l’exploit de
saisie-attribution de créances ;

Considérant qu’il est acquis de jurisprudence établie de la Cour


Commune de Justice et d’Arbitrage (CCJA) à qui il revient
l’harmonisation de l’interprétation et de l’application des actes
uniformes de l’OHADA, que seul le défaut de reproduction
desdites dispositions est sanctionné par la nullité de l’acte de
saisie et non les erreurs matérielles ou omission de mots ;

Considérant qu’en l’espèce, il est constant comme résultant de


l’examen de l’exploit de saisie en date des 06 et 08 janvier
2020 produit au dossier que les articles 38 et 156 et 169 à 172 y
ont bel et bien été reproduits ;

Considérant que de plus, les erreurs matérielles et omissions de


mot invoquées par Monsieur K.E.S.-A étant minimes, celles-ci
n’ont en rien altéré le sens desdites dispositions
communautaires ;

Que dès lors en rejetant ledit moyen, le premier juge a fait une
saine application de la loi ;

Qu’il convient en conséquence de confirmer l’ordonnance


querellée sur ce point ;

Sur le moyen de nullité tiré du défaut de titre


exécutoire

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Considérant que l’appelant argue que la saisie en cause viole les
dispositions de l’article 153 de l’acte uniforme portant
organisation des procédures simplifiées de recouvrement et des
voies d’exécution, 207 et 214 du code de procédure civile,
commerciale et administrative pour défaut de titre exécutoire ;

Qu’il soutient que suite à sa requête, par ordonnance N°


19/CS/CC/JP rendue le 06 janvier 2020, la Présidente de
la Cour de Cassation a ordonné la suspension provisoire de
l'arrêt N° 408/19 du 21 juin 2019 en vertu duquel la saisie
en cause a été pratiquée ; de sorte que ledit arrêt a perdu
son caractère exécutoire ;

Considérant que la BICICI conclut, pour sa part, au rejet dudit


moyen et fait valoir à cet effet qu’en référence à la
jurisprudence CCJA en la matière, le créancier peut poursuivre
l'exécution forcée de la décision jusqu'à son terme,
l'ordonnance de sursis n'ayant aucun effet sur la saisie
entreprise, pour être intervenue postérieurement ; et en
l’espèce, elle a pratiqué la saisie-attribution de créances
querellée le 06 janvier 2020 et l’appelant lui a signifié
l’ordonnance de sursis à exécution le 10 janvier 2020 ;

Qu’elle estime donc que ladite saisie-attribution de créances est


antérieure à la signification de cette ordonnance de sursis à
exécution et ne peut dès lors avoir aucun effet sur celle-ci ;

Considérant que l’article 153 de l’acte uniforme susvisé dispose


que :
« Tout créancier muni d'un titre exécutoire constatant une
créance liquide et exigible, peut pour en obtenir le paiement,
saisir entre les mains d'un tiers les créances de son débiteur
portant sur une somme d'argent, sous réserve des dispositions
particulières à la saisie des rémunérations. » ;

Qu’il s’en infère que la saisie-attribution ne peut être pratiquée


que sur la base d’un titre exécutoire constatant une créance
certaine, liquide et exigible ;

Considérant qu’aux termes de l’article 32 du même acte


uniforme, « A l'exception de l'adjudication des immeubles,
l'exécution forcée peut être poursuivie jusqu'à son terme en
vertu d'un titre exécutoire par provision.
L'exécution est alors poursuivie aux risques du créancier, à

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charge pour celui-ci, si le titre est ultérieurement modifié, de
réparer intégralement le préjudice causé par cette exécution
sans qu'il y ait lieu de relever de faute de sa part. » ;

Qu’il s’en induit qu’une exécution forcée d’un titre exécutoire


par provision entamée peut être poursuivie jusqu’à son terme,
même en cas de survenance ultérieure d’une ordonnance de
sursis à exécution ;

Considérant qu’en l’espèce, il est constant comme résultant du


procès-verbal de saisie-attribution de créance querellée et de
l’exploit de dénonciation produits au dossier que la BICICI a
pratiqué sa saisie les 06 et 08 janvier 2020 en vertu de la
grosse de l’Arrêt N° 408/19 rendu le 21 juin 2019 par la Cour
d’Appel d’Abidjan ;

Que par exploit du 15 janvier 2020, ladite saisie a été dénoncée


à Monsieur KANGA EBA Serge-Arnaud ;

Qu’il ressort l’ordonnance rendue par la Présidente de la Cour


de Cassation au pied de la requête de Monsieur K.E.S.-A et de
l’exploit de signification de ladite ordonnance, également
produits au dossier, que celui-ci a obtenu ladite ordonnance de
sursis à exécution le 06 janvier 2020, signifiée à la BICICI le 10
janvier 2020, soit postérieurement à la saisie pratiquée par
celle-ci ;

Considérant en outre que la saisie-attribution de créances étant


une voie de recouvrement forcé à effet attributif immédiat,
l’appelant ne peut donc valablement prétendre que la saisie en
cause a été pratiquée sans titre exécutoire, en excipant d’un
prétendu effet exécutoire de ladite ordonnance de sursis à
exécution dès son prononcé ; la suspension de l’exécution d’une
décision de justice n’opérant pas rétroactivement comme la
nullité, mais privant pour l’avenir le titre de son caractère
exécutoire ;

Qu’au surplus, ladite ordonnance ne peut produire ses effets à


l’égard de la partie qui se prévaut de la décision ayant fait
l’objet de ladite suspension qu’à compter de sa signification
faite à sa personne ; laquelle signification ayant pour objet de
porter cette ordonnance à sa connaissance ;

Qu’en tout état de cause, l’article 214 du code de procédure


civile, commerciale et administrative invoqué par l’appelant
prévoit en ses alinéas 5 et 6 que : « Si le Président autorise la
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suspension, il fixe à la plus prochaine audience de la chambre
compétente, l’examen de la demande afin qu’il soit statué sur
la continuation des poursuites.
Dans ce cas, la date de l’audience doit être signifiée par le
demandeur huit jours au moins avant celle-ci, à peine
d’irrecevabilité de la demande de suspension. »
Que dès lors, c’est à bon droit que le premier juge a rejeté ce
moyen tiré du défaut de titre exécutoire ;

Qu’au regard de ce qui précède, il convient également de


confirmer l’ordonnance querellée sur ce point ;

Sur le moyen tiré de l’absence de tiers


saisi
Considérant que Monsieur K.E.S.-A soutient le premier juge a
manqué de donner une base légale à sa motivation, en
déclarant de façon laconique qu'il est de principe que le
créancier saisissant peut faire pratiquer une saisie entre ses
propres mains, dès lors qu'il détient des sommes d'argent pour
le compte du débiteur saisi ;dans la mesure où il ressort de
l’article 153 dudit acte uniforme que la saisie-attribution
met en cause non pas deux personnes, mais trois
personnes juridiques distinctes que sont : le créancier
saisissant, le débiteur saisi et le tiers saisi ;

Qu’il ajoute que concernant le tiers-saisi, la doctrine


précise qu'il doit être une personne différente du créancier
saisissant et la saisie-attribution de créances, à la
différence de la saisie-arrêt applicable dans les législations
antérieures, n'admet pas la saisie entre ses propres mains ;
et de plus, le législateur OHADA prévoit que celui-ci peut
même être condamné en lieu et place du débiteur au
paiement des causes de la saisie ou à des dommages et
intérêts en cas de manquements à ces obligations ;

Considérant que la BICICI soutient, pour sa part, que la


lecture faite par l’appelant de l'article 153 de l'acte uniforme
susvisé est erronée, car il est de principe général de droit qu'il
ne faut pas distinguer là où la loi n'a pas distingué ;

Qu’elle explique en effet qu’étant un établissement bancaire,


elle a la double casquette de créancier saisissant et de tiers
saisi ; de sorte qu’elle peut valablement saisir entre ses propres
mains les créances de son débiteur logées dans ses livres, dès

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lors qu'elle dispose d'un titre exécutoire ;

Considérant qu’aux termes de l’article 153 susmentionné, tout


créancier muni d'un titre exécutoire constatant une créance
liquide et exigible peut, pour en obtenir le paiement, saisir
entre les mains d'un tiers les créances de son débiteur portant
sur une somme d'argent, sous réserve des dispositions
particulières à la saisie des rémunérations ;

Qu’il ressort desdites dispositions que la saisie-attribution se


déroule entre trois acteurs que sont : le créancier saisissant, le
débiteur saisi et le tiers-saisi ;

Considérant toutefois qu’il est acquis de jurisprudence


constante de la CCJA que le créancier détenant des sommes
d’argent appartenant à son débiteur peut saisir lesdites
sommes entre ses propres mains ; toute chose lui permettant
d’avoir la double qualité de créancier saisissant et de tiers
saisi ;

Considérant qu’en l’espèce, il est établi que l’intimée, en sa


qualité d’établissement financier, détenait pour le compte de
l’appelant les sommes objet de la saisie-attribution de créances
querellées ;

Qu’une telle saisie ne violant nullement les dispositions de


l’article 153 précité, c’est à juste titre que le premier juge a
rejeté ledit moyen ;

Qu’il y a lieu dès lors de confirmer l’ordonnance querellée sur


ce point également ;

Sur le moyen tiré de la violation des


dispositions en matière de saisie des
rémunérations

Considérant que l’appelant soutient qu’il ressort de la lecture


combinée des dispositions des articles 153 et 173 de l'acte
uniforme précité, que les rémunérations sont exclues du
champ d'application de la saisie-attribution de créance, et
qu’en l’espèce, le compte saisi contient des sommes
d'argent versées par la BICICI son employeur dans le
cadre de la rupture de son contrat de travail, tel qu'il
ressort de la lettre de licenciement, du solde de tout
compte et des relevés de compte établis et produits par la
BICICI dans d'autres procédures ;

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Considérant que la BICICI conclut au rejet dudit moyen,
estimant que la saisie querellée a été pratiquée conformément
aux règles applicables à la saisie-attribution de créances, et
qu’en tout état de cause, contrairement à ce que l'appelant veut
laisser croire, la relation d'employeur et de salarié n'existe plus
entre eux ; de telle sorte qu’elle n'est pas astreinte aux
obligations découlant du code du travail en matière de
prélèvement sur salaire ;

Considérant que l’article 153 de l’acte uniforme portant


organisation des procédures simplifiées de recouvrement et des
voies d’exécution dispose que :

« Tout créancier muni d'un titre exécutoire constatant une


créance liquide et exigible, peut pour en obtenir le paiement,
saisir entre les mains d'un tiers les créances de son débiteur
portant sur une somme d'argent, sous réserve des dispositions
particulières à la saisie des rémunérations. » ;

Considérant qu’il s’en infère que la saisie-attribution ne peut


être pratiquée que sur la base d’un titre exécutoire constatant
une créance certaine, liquide et exigible, sauf si ces sommes
sont des rémunérations détenues par un employeur du
débiteur ;

Considérant qu’en l’espèce, l’appelant n’a à aucun moment


rapporté la preuve que les sommes saisies sont ses
rémunérations et autres droits résultant du contrat du travail
ayant existé entre la BICICI et lui ;

Qu’en effet, il est acquis comme découlant de la lettre de


licenciement produite au dossier que la relation de travail ayant
existé entre ladite banque et lui a pris fin depuis le 24 juillet
2012 ;

Que de plus, les relevés de comptes produits concernent la


période allant de 2012 à 2014 et l’appelant ne prouve nullement
que l’accès à ce compte lui a été interdit depuis plusieurs
années, comme prétendu ;

Qu’au surplus, celui-ci n’a pas été en mesure non plus de


prouver que ce compte n’avait vocation qu’à recevoir ses
salaires ;

Que dans ces conditions, en rejetant ledit moyen pour défaut


de preuve de la véracité de ses allégations, loin d’avoir
renverser la charge de la preuve, le premier juge a fait une
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saine appréciation des faits de la cause et appliqué
correctement les dispositions légales qu’ils appellent ;

Qu’il convient en conséquence de confirmer l’ordonnance


querellée sur ce point ;

Sur les dépens

Considérant que Monsieur K.E.S.-A succombe ;

Qu’il convient de la condamner aux dépens de l’instance,


distraits au profit de la SCPA DOGUE-ABBE YAO et Associés,
Avocats aux offres de droit ;

PAR CES MOTIFS

Statuant publiquement, contradictoirement et en dernier


ressort ;

Déclare recevable l’appel de Monsieur K.E.S.-A interjeté contre


l’ordonnance RG N° 645/2020 rendue le 10 mars 2020 par la
juridiction présidentielle du Tribunal de Commerce d’Abidjan ;

L’y dit cependant mal fondé ;

L’en déboute ;

Confirme l’ordonnance querellée en toutes ses dispositions ;

Met à sa charge les dépens de l’instance, distraits au profit de la


SCPA DOGUE-ABBE YAO et Associés, Avocats aux offres de
droit ;

Par Ainsi fait, jugé et prononcé publiquement les jour, mois et


an que dessus.

ET ONT SIGNÉ LE PREMIER PRÉSIDENT ET LE


GREFFIER./.

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