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N°026/20 REPUBLIQUE TOGOLAISE 1

Travail-Liberté-Patrie
Du 07 mai 2020
_____________ « AU NOM DU PEUPLE TOGOLAIS »

ORDONNANCE EN VERTU TRIBUNAL DE COMMERCE DE LOME


DE L’ARTICLE 49 AURVE
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AUDIENCE A BREF DELAI DES URGENCES DU SEPT MAI
PRESENTS : MM. DEUX MIL VINGT (07/05/2020)
PRESIDENT : AGBOLI L’an deux mille vingt et le sept mai à neuf heures zéro minute ;

GREFFIER : OURO-DABA Par-devant Kékéli AGBOLI, Juge au Tribunal de commerce de


_________________ Lomé, siégeant par délégation du Président dudit tribunal
statuant en matière d’urgence conformément aux dispositions de
AFFAIRE l’article 49 de l’Acte uniforme portant organisation des
procédures simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution
Sieur SOHOUBO Enest
(AUPSRVE);

(Me KOUKPAMOU) Avec l’assistance de maître OURO-DABA Solin’gobou, Greffier ;

C/ ONT COMPARU

Sieur ALAGAN Komlavi sieur SOHOUBO Ernest, commerçant, gérant de la société


La SUNU BANQUE (ex GAKPO SARL U, ayant son siège à AKPADJAVIKONDJI, rue hôtel
BPEC rept./ son DG de la ville, Tabligbo RCCM TG-LOM 2011 B 0050, demeurant et
LA BANQUE domicilié au siège de ladite société, assisté de Maître Bernardin
ATLANTIQUE rept./ son P. KOUKPAMOU Avocat à la Cour;
DG
Demandeur d’une part ;
JUGEMENT Et : au sieur ALAGAN Komlavi, Directeur de Société, demeurant
CONTRADICTOIRE
et domicilié à Lomé, a la SUNU BANQUE, ex BPEC et à la
Nature de l'affaire Banque Atlantique ;
Défendeurs d’autre part ;
CONTESTATION DE
Maître KOUKPAMOU, conseil du demandeur, nous expose que
SAISIE ATTRIBUTION
par exploit en date du 23 mars 2020, le sieur SOHOUBO Ernest,
DE CREANCES
commerçant, gérant de la société GAKPO SARL U, ayant son
siège à AKPADJAVIKONDJI, rue hôtel de la ville, Tabligbo RCCM
TG-LOM 2011 B 0050, demeurant et domicilié au siège de ladite
société, assisté de Maître Bernardin P. KOUKPAMOU Avocat à la
Cour, a fait donner assignation au sieur ALAGAN Komlavi,
Directeur de Société, demeurant et domicilié à Lomé, a la SUNU
BANQUE, ex BPEC et à la Banque Atlantique, d’avoir à
comparaître par devant la juridiction de céans, à l’effet de
s’entendre :
- Dire et juger que l'acte de dénonciation en date du 10
mars 2020 est nul ;
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- Dire et juger en outre que le procès-verbal de saisie


attribution de créances du 04 mars viole les articles 157,1 et 4 de
l'AURVE ;
- déclarer le procès-verbal de saisie attribution nul ;
- ordonner en conséquence, la mainlevée de la saisie
attribution de créance du O4 mars 2020 sous astreintes de
500.000 F CFA par heure de retard ;
- condamner le sieur ALAGAN Komlavi aux entiers dépens
dont distraction au profit de Maître Bernardin KOUKPAMOU,
avocat à la cour ;
Il a ensuite développé les faits et sollicité qu’il plaise à la
juridiction présidentielle, juge des urgences, lui adjuger
l’entier bénéfice de ses demandes introductives d’instance ;

Monsieur ALAGAN Komlavi défendeur, a conclu au débouté pure


et simple de toutes ses demandes ;

SUR CE,

Par Nous, Kékéli AGBOLI, Juge au Tribunal de commerce de


Lomé, siégeant par délégation du Président dudit tribunal
statuant en matière d’urgence conformément aux dispositions de
l’article 49 de l’Acte uniforme portant organisation des
procédures simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution
(AUPSRVE).
EXPOSE DU LITIGE
Suivant exploit en date du 23 mars 2020, le sieur SOHOUBO
Ernest, commerçant, gérant de la société GAKPO SARL U, ayant
son siège à AKPADJAVIKONDJI, rue hôtel de la ville, Tabligbo
RCCM TG-LOM 2011 B 0050, demeurant et domicilié au siège de
ladite société, assisté de Maître Bernardin P. KOUKPAMOU
Avocat à la Cour, a fait donner assignation au sieur ALAGAN
Komlavi, Directeur de Société, demeurant et domicilié à Lomé, a
la SUNU BANQUE, ex BPEC et à la Banque Atlantique, d’avoir à
comparaître par devant la juridiction de céans, à l’effet de
s’entendre :
- Dire et juger que l'acte de dénonciation en date du 10
mars 2020 est nul ;
- Dire et juger en outre que le procès-verbal de saisie
attribution de créances du 04 mars viole les articles 157,1 et 4 de
l'AURVE ;
- déclarer le procès-verbal de saisie attribution nul ;
- ordonner en conséquence, la mainlevée de la saisie
attribution de créance du O4 mars 2020 sous astreintes de
500.000 F CFA par heure de retard ;
- condamner le sieur ALAGAN Komlavi aux entiers dépens
dont distraction au profit de Maître Bernardin KOUKPAMOU,
avocat à la cour ;
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Au soutien de son action, le requérant expose que par exploit en


date du 10 mars 2020 de Maître Edem Komla AMEGA, Huissier
de justice à Lomé, Monsieur ALAGAN Komlavi, a cru pouvoir
dénoncer au concluant la saisie attribution de créances pratiquée
le 04 mars 2020 sur ses avoirs auprès de plusieurs institutions
bancaires de la place ; que c'est à tort et pour cause ;
Qu'aux termes de l'article 160 de l'AURVE. « dans un délai de
huit jours, à peine de caducité, la saisie est dénoncée au débiteur
par acte d'huissier ou d'agent d’exécution. Cet acte contient à
peine de nullité
2) en caractère très apparent, l'indication que les contestations
doivent être soulevées, à peine d'irrecevabilité dans un délais
d'un mois qui suit la signification de l'acte et la date à laquelle
expire ce délais ainsi que la désignation de la juridiction devant
laquelle les contestations pourront être portées (...) » ; qu’en
l'espèce que le procès-verbal de saisie attribution de créances a
été dénoncé au concluant le 10 mars 2020 et indique la date du
08 avril 2020 comme date d'expiration du délai pour soulever
contestation ; que la date d'expiration sus indiquée est erronée ;
qu’en effet que du 10 mars 2020, date de dénonciation de la
saisie-attribution de créances au 08 avril 2020, date indiquée
pour l'expiration du délai pour soulever contestation, il ne fait
pas un mois ; qu'il est de jurisprudence constante et non
querellée que « l'acte de dénonciation d'une saisie qui indique
une date erronée pour l'expiration du délai pour soulever une
contestation à une saisie attribution de créance est nul ; (CCJA
Ie n°090, 26-42018, société FIMA C/HIE HALIDOU) ; qu'il y a
simplement lieu de déclarer nul l'acte de dénonciation du 1Q
mars 2020 et en conséquence ordonner purement et simplement
mainlevée de la saisie attribution de créances du 04 mars 2020 ;
Que d'abord, attendu qu'aux termes de l'article 157-1 de
l'AURVE, l'acte de saisie doit indiquer à peine de nullité le
domicile du débiteur saisi ; qu'en l'espèce, il est vaguement
indiqué que le concluant est domicilié à Lomé sans autres
précisions ; que non seulement l'imprécision du domicile vaut
absence d'indication du domicile mais également, le requérant
n'est pas domicilié à Lomé mais plutôt à Tabligbo ; qu’il suit donc
que l'acte de saisie est nul pour défaut d'indication du domicile ;
qu'aux termes de l'article 157 - 4, l'acte de saisie doit comporter
l'indication que le tiers saisi est personnellement tenu envers le
créancier saisissant... : que nulle part dans le point 4 il n'est fait
référence à quelque article ; qu'il suit donc que l'acte de saisie qui
fait état des articles 57 et 77 relatifs à la saisie conservatoire viole
l'article 157- 4 de l'AURVE et encourt nullité ;
Caractère de la décision
Attendu que le requis a été assigné à personne mais n’a pas
daigné comparaître ; qu’il échoit de rendre une décision de défaut
réputé contradictoire à son égard ;
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MOTIFS DE LA DECISION
En la forme
Attendu que l’action de la requérante est régulière partant
recevable ;
Au fond
Attendu que pour solliciter la mainlevée de la saisie attribution
en date du 04 mars 2020, le requérant soutient que le délai d’un
mois prévu par l’article 160 alinéa 2 de l’AUPSRVE n’a pas été
respecté ;
Attendu qu’en l’espèce, en mentionnant la date du 08 avril 2019
comme date d’expiration du délai de contestation alors que l’acte
de dénonciation de la saisie date du 10 mars 2020, le requis a
indiqué une date erronée pour l’expiration du délai de
contestation ; qu’aux termes des dispositions de l’article 160 de
l’AUPSRVE, l’acte de dénonciation de la saisie doit contenir, à
peine de nullité : « (…) en caractères très apparents, l’indication
que les contestations doivent être soulevées, à peine
d’irrecevabilité, dans un délai d’un mois qui suit la signification
de l’acte et la date à laquelle expire ce délai (…) » ; qu’il s’ensuit
que l’acte de dénonciation doit être annulé ;
Attendu que toutefois, contrairement aux demandes du
requérant, il n’y a pas à assortir cette mainlevée d’astreinte, la
simple signification de la présente décision au tiers saisi étant
suffisante pour rendre à nouveau ses biens disponibles ;
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, par défaut réputé contradictoire à l’égard
du requis, en matière d'urgence, conformément à l'article 49 de
l'AUPSRVE, et en premier ressort ;
En la forme
Recevons l’action du requérant en ce qu’elle est régulière ;
Au fond
Constatons que le requis a indiqué une mauvaise date
d’expiration du délai de contestation en violation des dispositions
des articles 160 de l’AUPSRVE ;
Déclarons nul l’acte de dénonciation de la saisie-attribution en
date du 10 mars 2020 et ordonnons la mainlevée pure et simple
de la saisie attribution en date du 04 mars 2020 ;
Condamnons le requis aux entiers dépens.

Et avons signé avec le greffier


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