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Colombe Rousseau

Commentaire arrêt du 25 novembre 2020

Un incendie a eu lieu dans un entrepôt en 2002, appartenant à la société intradis.


Une information judiciaire est ouverte par le procureur de la République a la suite de
laquelle, la société est renvoyée devant le TC pour etre jugé chef de destruction involontaire
de bien appartenant a autrui par les faits d’un incendie. Au cours de la procédure, la société
poursuivie en justice a été absorbé par une autre société dans le cadre d’une fusion-
absorption. Suite a cela, le TC, le 8 février, ordonne un supplément d’information de sorte à
pouvoir déterminer les circonstances de la fusion-absorption et de rechercher tout l’élément
relatif à la procédure en cours, notamment s’agissant de la destruction involontaire de
l’entrepôt.
La société absorbante Iron Montain interjette appel. La cour d’appel d’Amiens confirme le 26
septembre 2018, le supplément d’information.
La société absorbante forme un pourvoi en cassation selon deux moyens. Sur le premier
moyen prit en ses deux branches :
D’une part, la société absorbante rappelle que toute décision encore la censure quand elle
repose sur des motifs contradictoires ou insuffisants. Elle reproche en outre a la Cour
d’appel d’avoir demandé un supplément d’information sur la procédure en cours alors que la
société absorbée a travers cette procédure de fusion avait perdu toute existence juridique.
D’autre part, la société absorbante dans sa seconde branche, elle rappelle que toute
décision encore la censure quand elle réponse sur des motifs contradictoires ou insuffisants.
La société requérante s’appuie sur les dispositions du Code de procédure pénal qui donne la
compétence au juge répressif de statuer sur l’action civile uniquement lorsqu’en jugement
au fond concernant l’action publique à été rendu. La société requérante rappelle que le
supplément d’information n’est possible uniquement en ce qui concerne les faits et
prévenus dont fait l’objet des poursuites. Or ici, la société absorbante considère que les faits
commis par la société absorbée ne la concerne pas, alors pourquoi faire un complément
d’information sur leur société ?
La société absorbante peut-elle etre condamnée pour des faits commis par la société
absorbée avant que l’opération de fusion ne soit pas réalisée ?
Dans un arrêt du 25 novembre 2020, la chambre criminelle de la Cour de cassation reconnait
la possibilité de poursuivre la société absorbante pour des faits commis par sa société
absorbée avant que l’opération de fusion n’ait été réalisé ?

I) Le transfert de responsabilité pénale des sociétés : modification de la jurisprudence

A) L’abandon d’une conception anthropomorphique de la personne morale


- « Nul n’est responsable pénalement que de son propre fait » : article 121-1 du
Code pénale
- La dissolution de la société absorbée lui fait perdre sa personnalité juridique =>
extinction de l’action publique, article 6du Code de procédure pénale=>
extinction de l’action publique par décès.
- La chambre criminelle jugeait que la société absorbante ne pouvait etre
poursuivie pour des faits commis par la société absorbée avant l’opération de
fusion. ( crim 14 octobre 2003)
- Remise en cause dans cet arrêt : « d’une part, elle ne tient pas compte de la
spécificité de la personne morale, qui peut changer de forme sans pour autant
etre liquidée et d’autre part qu’elle est sans rapport avec la réalité
économique. »
- Article L.236-3 du Code de commerce : la fusion absorption, si elle emporte la
dissolution de la société absorbée, n’entraine pas sa liquidation.
- Cour de cassation rappel : il en résulte que l’activité économique exercée dans le
cadre de la société, qui constitue la réalisation de son objet social, se poursuit
dans le cadre de la société qui a bénéficié de cette opération ».

B) Une décision annoncée par la jurisprudence européenne

- Revirement de jurisprudence dans CEDH et CJUE


- CJUE avait jugé un arrêt le 5 mars 2015 : une fusion entraine la transmission à la
société absorbante de l’obligation de payer une amande fondée sur des
infractions au Code du travail commises par la société absorbée antérieurement
à la fusion.
- CEDH avait jugé un arrêt le 24 octobre 2019.
- La CEDH se fonde sur la continuité économique qui existait entre la société
absorbante et la société absorbée : « la société absorbée n’est pas véritablement
« autrui » à l’égard de la société absorbante.
- Dans l’arrêt du 20 novembre 2020, la chambre criminelle reprend le
raisonnement de la Cour de justice.

II) Les conséquences et la portée du transfert de la responsabilité pénale

A) Conditions d’engagement de la responsabilité pénale de la société absorbante

- La Cour de cassation précise les conditions et limites du transfert de


responsabilité pénal de la société absorbée a la société absorbante.
- Transfert limité aux fusions relevant de la directive relative a la fusion des
sociétés anonymes
- Seles les peines d’amende et de confiscation sont susceptibles d’etre prononcées
à l’encontre de la société absorbante
- Application qu’aux opérations postérieurs à la décision du 25 novembre 2020 :
respect du principe de légalité des délits et des peines.
- La société absorbante à les meme droits que celle absorbée, et défense.
- Situations de fraudes à la loi = plus sévère
- Le juge pourra prononcer à l’encontre de la société absorbée toute sanction
pénale encourue a l’encontre de celle absorbante.
B) Conséquences pratiques : un renforcement nécessaire des procédures de fusion
acquisition

- Revirement de jurisprudence doit etre apprécié par les société absorbantes car
possible de voir leurs responsabilités engagées pour des faits reprochées aux
sociétés absorbées.
- Attention à l’évolution économique, patrimoniales et juridique de la fusion.
- Clause de déclaration et de garanties lors d’un accord de fusion
- Donc ce revirement de jurisprudence doit inviter les employeurs a la plus grande
vigilance pour les infractions en droit pénale du travail.

CORRECTION

I) La prise en considération de la nature spe de la personne morale

A) La remise en cause du paradigme fondé sur la nature de la personne morale


B) La continuation de la personnalité juridique de la société absorbée par la société
absorbante

II)

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