Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Barème :
I – Cas Pratique 16 points
II – Analyse de décision de justice 4 points
3) Le premier loyer du showroom n’ayant pas été réglé, à qui doit s’adresser le bailleur ? (2 points)
Problème de droit : Quel est le sort d’un acte accompli pendant la période de formation d’une SA ?
Règles applicables (1.5) : Selon l’article L210-6 C. com. seules les personnes qui agissent au nom et pour le compte d’une société en
formation, pendant la période de formation, sont tenues des actes ainsi accomplis. Par exception, la société, une fois immatriculée,
pourra reprendre à son compte ces engagements et sera considérée comme ayant été dès l’origine contractante. La loi a organisé très
strictement les modalités de reprise des actes accomplis pour le compte d’une société en formation. Il y a deux procédures de reprise
automatique selon la date de conclusion de l’acte. Si l’acte a été conclu avant la signature des statuts, il sera repris automatiquement à
l’immatriculation s’il figure dans un état annexé aux statuts et signé par les associés. Si l’acte a été conclu entre la signature des
statuts et l’immatriculation, il sera repris automatiquement à l’immatriculation, s’il a été passé en vertu d’un mandat spécial donné par
les associés. La jurisprudence admet que ce mandat soit donné postérieurement à la conclusion de l’acte, du moment qu’il est
antérieur à l’immatriculation et qu’il est spécial. Enfin, les actes qui n’auraient pas pu bénéficier d’une reprise automatique pourraient
toujours être repris, après l’immatriculation, par une décision prise en assemblée à la majorité des associés
Application à l’espèce (0.5) : Simon a conclu, au nom de la SA en formation, un contrat de bail après la signature des statuts et avant
l’immatriculation. Un mandat lui a été donné postérieurement à la conclusion de ce contrat, mais avant l’immatriculation, précisant
l’objet. Les conditions d’une reprise automatique sont bien remplies : l’acte a été passé pour le compte d’une société en formation,
après la signature des statuts et avant l’immatriculation et le signataire dispose bien d’un mandat spécial en ce qu’il vise précisément
le bail d’un local d’exposition. La SA ayant fait l’objet d’une immatriculation, elle est donc tenue.
Le bailleur doit donc s’adresser à la SA PoolBio pour se faire régler le montant du loyer.
4) Que pensez-vous des actes passés par Henri Gholo ? (2.5 points)
Problème de droit : Quelle est l’étendue des pouvoirs d’un DG de SA ?
Règles applicables (2) : Le DG dispose des pouvoirs les plus étendus pour assurer la direction générale de la société.
Dans l’ordre interne, à l’égard des actionnaires, il doit respecter les statuts, ainsi que les pouvoirs attribués par la loi aux autres
organes sociaux.
Dans l’ordre externe, à l’égard des tiers, la société est engagée par tous les actes accomplis par le DG, y compris en dehors de l’objet
social, sauf à démontrer que le tiers connaissait ce dépassement de l’objet social. Les clauses statutaires sont inopposables aux tiers. Il
doit néanmoins respecter les pouvoirs attribués par la loi aux autres organes sociaux.
S’agissant des cautions, avals et garanties donnés par la société au bénéfice de tiers, l’article L225-35 al. 4 C. com. impose qu’elles
soient au préalable autorisées par le conseil d’administration. L’autorisation doit être donnée pour un an maximum et pour un montant
limité (soit un montant global pour l’année, soit un montant par engagement, soit les deux). Ce pouvoir d’autorisation est opposable
aux tiers. En l’absence d’autorisation du CA, les cautions, avals et garanties sont inopposables à la société. Toute délibération
ultérieure du conseil ou de l’assemblée générale est inopérante.
Application à l’espèce (0.5) :
- Concernant le contrat d’approvisionnement en lampes solaires, malgré l’inquiétude des actionnaires, il rentre clairement dans les
attributions du DG et engage la société.
- Concernant la caution donnée pour le prêt du pépiniériste, en l’absence d’autorisation préalable du conseil d’administration, la
société n’est pas engagée.
6) Quelles sont les conséquences du décès de Pierre sur la SNC ? (1.5 point)
Problème de droit : Quelles sont les conséquences du décès d’un associé de SNC ?
2
Règles applicables : selon l’article L221-15 C. com. le décès d’un associé de SNC entraine en principe la dissolution de la société,
sauf clause statutaire de continuation. (1)
Application à l’espèce (0.5) : Le décès de Pierre entraine en principe la dissolution de la SNC. N’ayant pas connaissance de clause de
continuation dans la SNC Les Futaies, il est permis de conclure à la dissolution de la société. Le patrimoine sera donc liquidé et les
biens disponibles attribués à Simon et aux héritiers de Pierre.