Le bateau arrive à 16 heures en Guadeloupe et à 17 heures, le cours d’aïkido commence au
Lamentin, à une quinzaine de Kilomètre de là. Heureusement, ma fidèle assistante Claudine est là avec ma voiture et le cours commence sans retard. Je ne sais pas si j’étais dans la lune pendant cette séance, mais je demande à un gamin de me donner un coup de pied pour démontrer une technique, évidemment il frappe à coté pour ne pas me blesser, mais mon déplacement allant dans le sens de son coup, son pied rencontre mon pouce droit et le luxe. Trois semaine d’arrêt de travail, ça m’arrange, vu les démarches que j’ai à faire. Dés le lundi, je suis à l’ouverture de la mairie de Capesterre Belle Eau, devant le service du cadastre qui doit me délivrer un certificat de propriété. Au bout d’une demi-heure d’attente arrive un préposé qui me dit que tout le service est en stage et n’ouvrira pas avant mercredi. Je commence à être inquiet, car mercredi, on risque de me demander de revenir chercher le papier lundi. Le personnel des mairies n’est pas toujours performant, alors vous pensez aux Antilles… En attendant, le mercredi, je regroupe avec excès tous les documents demandés, je ne veux pas qu’une fois de retour en Dominique, il en manque un. Et le mercredi, je suis de retour au cadastre. Toujours une demi-heuree d’attente. Un préposé arrive, je lui raconte mon histoire - La dame qui s’occupe de ça est allée accompagner sa fille à l’école, elle ne va pas tarder ! Et je me morfonds dans l’attente à nouveau. Ou l’école de sa fille est à l’autre bout de l’ile ou elle a décidé de faire son ménage ou des courses avant de venir. Enfin elle arrive. Je re raconte mon histoire. - Nous ne faisons pas ce genre de document. Il faut que vous fassiez une attestation qui sera authentifiée par un autre service - Quel autre service ? Demandez au planton. En fait, j’ai fait l’attestation sur papier libre, et c’est le planton lui-même qui me l’a tamponnée. Finalement, ce brave homme en 5 minutes a eu plus d’efficacité que tout le service du cadastre en 3 jours. Le samedi qui suit, je reprends le bateau pour la Dominique. Cloclo m’amène au bateau, elle est ravie. Non seulement elle adore enseigner l’aïkido mais encore elle aura ma voiture pour le weekend. A vingt ans que demander de mieux ? Après le contrôle débonnaire des douaniers, je sors du port, pas de Kimberly. La farceuse, qui m’avait vue de loin, s’était cachée pour me surprendre. Elle est ravie que je sois revenu, car elle avait quand même un doute sur ma sincérité, doute qui maintenant est définitivement levé. Nous aménageons pour le weekend chez Miss Miller et comme sa mère adoptive est hors du pays, nous pourrons passer tout ce temps ensemble. Après une douche rapide, je vais enfin pouvoir toucher à la fesse promise et, là, stupeur, elle est vierge. Elle m’apprend aussi que je suis le premier garçon qu’elle embrasse. Dans un pays où on dit pour plaisanter qu’une fille pour rester vierge doit courir plus vite que ses frères et avoir un père assez vieux. Je suis tombé sur la perle rare. Je ne fantasme pas sur les pucelles, mais je trouve assez flatteur d’être le premier (bien qu’il vaille mieux être le dernier). Le soir, pour lui en mettre plein la vue, je l’invite au meilleur restaurant de l’île. Celui ou on sert du « montain chiken ». En fait le montain chiken est un crapeau que les Dominiquais consomment. Ceci dit, le montain chiken ne nous tente ni l’un, ni l’autre. Le lendemain, dans un super 4X4, nous en faisons le tour de l’île,. Ca fait trois mois qu’elle est en Dominique, mais n’a jamais quitté Roseau et tout l’émerveille. Premier stop, Emeral Pool : un maigre filet d’eau formant cascade se jette dans un basin d’un bleu émeraude qui invite à la baignade. Puis, je la mène à Indian River : là, un guide, nous amène en barque à rames à travers la mangrove et on peut apercevoir à loisir poissons, crabes, tortues et autres reptiles. Pour le romantisme, ça vaut largement Venise, car la nature qui nous entoure est propre et odoriférante et hormis nous, il n’y a pas un chat. La journée se termine par la visite de la réserve Caraïbe et c’est la deuxième nuit que nous passons ensemble. Le lendemain lundi, je dois partir à 15 heures, ce qui nous laisse largement le temps pour la demande de visa. On a intérêt que ça marche, car elle a un avis de licenciement pour la fin du mois. Par chance, le préposé du consulat, est un ancien élève de mon lycée. Plein de bonne volonté constitue notre dossier. Soudain il nous dit : - Elle ne pourra pas avoir de visa, son visa en Dominique expire dans un mois et il faudrait qu’il soit valable encore trois mois. La, le ciel s’effondre : - On ne peut pas essayer quand même de faire la demande, il y a peut être une chance - Si vous voulez. Vous devez payer pour les frais cent trente dollars. - Je peux payer par carte ou par chèque ? - Non, vous devez donner du liquide. Pensant percevoir une demande de pot de vin discrète, je fonce à la banque la plus proche retirer de l’argent. En échange, je ne perçois pas de reçu, c’est bon signe et je quitte le consulat confiant. Kimberly elle, n’y crois pas trop. De toute façon, il me faut rentrer en Guadeloupe, on aura la réponse dans dix jours, car l’ambassade qui est à sainte Lucie, gère toute les petites antilles. Juste avant mon départ, Kimberly pleure abondamment, car malgré mes promesses, elle est persuadée que si elle n’a pas son visa, je l’abandonnerai et tout en reniflant, elle distribue piécette après piécette, le peux d’argent que je lui ai laissé, aux mendiants qui passent l’un après l’autre lui demander l’aumône. En tant que pratiquant d’arts martiaux, je me dois d’être prêt à toutes éventualités, donc, pendant la semaine, j’invite mon collègue et ami Gérard, grand marin devant l’éternel. Gérard passe toutes ses vacances à naviguer sur son voilier. Des que je lui explique ce que je risque de devoir faire, il se met les mains sur la tête. Ce qui le perturbe le plus, c’est que je sois tombé amoureux d’une haïtienne. C’est vrai, que dernièrement, un brave capesterrien était tombé amoureux d’une Haïtienne. Cette dernière, lui avait fait construire une maison et, dés celle-ci terminée, elle lui avait dit de ne plus chercher à la voir car son mari allait venir la rejoindre. Sur ceux, le brave homme avait pris son sabre et découpé la profiteuse en morceau. Quand Gérard comprend enfin que je ne changerai pas d’avis, il me donne les indications nécessaires : Voici comment je vois la chose. Il suffi que je loue un bateau, je vais en Dominique récupérer ma dulcinée, reviens en Guadeloupe et le tour est joué. Il m’explique toutes les procédures qu’il faut faire : déclaration en arrivant en Dominique, taxes à payer par personne, les contrôles en mer, les contrôles des douanes, Il me donne tout les renseignements qu’il me faut. Il me surprend même, en me proposant de m’accompagner à condition que ce soit moi qui loue le bateau, car dans ce cas, je serais le seul responsable de ce qui peut advenir. Alors là, je suis aux anges, car si il y a une chose que Gérard sait faire, c’est naviguer. Donc, voila le plan A: je lourai un bateau et partirai avec deux couples, on accoste sur une plage, tout le monde va se baigner, Kimberly se joint à nous, on réembarque tous, personne ne se rend compte de rien, on met le cap sur la Guadeloupe, ni vu ni connu. Le dimanche qui suit c’est sorti plage Aïkido. Deux ou trois fois dans l’année, avec tous mes élèves, nous faisons des sorties plage. Nous commençons ver 9 heures, sabres de bois et bâtons, ver onze heures apéritif, le repas, la baignade, ces journées rapproche les gens. J’en profite pour constituer mon équipage. Evidemment, Claudine accepte dessuinte de venir. Parmi mes élèves, il y a Fabrice qui depuis le début de la saison fait de l’aïkido avec ses deux enfants. Dés que je lui explique mon plan, il est enthousiaste pour m’aider et viendra même avec sa femme et ses deux enfants, ainsi notre camouflage sera encore plus fin que prévu. Reste à savoir si Kimberly aura son visa. Tous les jours, j’appelle Kimberly, car elle n’a jamais d’unité sur son portable. Ce mercredi, quand je l’appelle, elle est en pleur : - Jai pas eu le visa - Je viens te chercher dimanche en bateau.