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Exercice 1 : Fiches d’arrêts

Document 1 : Cass. Civ. 3ème, 17 novembre 2021, pourvoi n°20-20.409.


Cet arrêt est rendu par la Troisième Chambre Civile de la Cour de Cassation, le 17 avril
2021, concernant le commencement de preuve en ce qui relève de travaux de rénovations.
En l’espèce, le 3 aout 2012, une femme accepte un devis du 23 juillet 2012 pour des travaux
de rénovation d’un bien immobilier à une société. Elle est condamné à payer une somme à la société
par ordonnance. La débitrice forme opposition à l’ordonnance et introduit en instance en assignant
la société en justice et le le tribunal fait droit à la demande de la débitrice.
La société interjette appel et la cour d’Appel rejette ses prétentions. La cour d’appel a rejetée
leur demande en estimant que les factures produites n’établissaient pas que les travaux avaient été
accepté sans équivoque, ainsi il faut un écrit ou un commencement de preuve par écrit qui
nécessaire pour obtenir un paiement de travaux supplémentaires réalisés. De plus, les juges de fond
retient que la débitrice n’est pas commerçante. L’appelant considère que la sollicitation du paiement
de travaux supplémentaires peut avoir été fait oralement, ce qui viole l’article 1134 du code civil,
dans sa rédaction antérieure à celle issue de l’ordonnance du 10 février 2016.. Il forme donc un
pourvoi en cassation.
Afin d’obtenir paiement de travaux supplémentaire, faut il absolument avoir une preuve par
écrit et existe t-il des conditions ?
La Cour de Cassation rend un arrête de rejet. Elle rejette les prétention des parties et s’aligne
avec la décision de la Cour d’Appel. Sur le fondement de l’article 1341 du Code Civil dans sa
rédaction antérieure à celle issus de l’ordonnance du 10 février 2016, la Cour de Cassation estime
que la somme réclamé par la société dépasse 1 500 euros, en effet elle est de 14 031 euros, donc elle
doit rapporté une preuve par écrit.

Document n°2 : Civ. 1ère, 7 mars 2018, pourvoi n°16-25.329.


Cet arrêt est rendu par la Première Chambre Civil de la Cour de Cassation, le 7 mars 2018
concernant le facteur moral sur la preuve.
En l’espèce, une mère prétends avoir prêter des sommes de 3000 euros et 20 000 euros à son
fils. Elle l’assigne en justice en paiement des sommes.La Cour d’appel de Rennes, le 24 juin 2011,
condamne l’emprunteur à verser au prêteur la
somme de 20000 euros avec intérêts annuels au taux de 5% à compter du 11 avril 2011. Selon la
Cour d’Appel, pour avoir commencement de preuve, l’écrit doit avoir pour source la personne à
laquelle il est opposé, et non celle qui en tire avantage. L’intimé affirme que les juges du fond ont
violé l’article 1347 du Code Civil dans sa rédaction antérieure à celle issus de l’ordonnance du 10
février 2016, car il considère qu’un chèque n’est pas un commencement de preuve. Dans un autre
temps, un chèque remis par le prêteur n’oblige pas de le rembourser car cela démontre seulement la
remise des fonds. Il y donc violation de l’article 1348 du Code Civil dans sa rédaction antérieure à
celle issus de l’ordonnance du 10 février 2016. De plus, un décompte manuscrit d’interêts ne saurait
se constituer de preuve à lui même donc il y a une violation de l’article 1315 du Code Civil dans sa
rédaction antérieure à celle issus de l’ordonnance du 10 février 2016. Dans un dernier temps, la
Cour d’Appel de Rennes considère que s’il y a une impossibilité morale de sollicité de son fils une
reconnaisse de dette, l’existence d’un écrit disparait et la preuve redevient libre. Le fils se pourvoit
donc en cassation.
Lors de la preuve des actes juridiques, une reconnaissance de dette, existe il des exceptions à
l’article 1359 du Code Civil ?
La Cour de Cassation rends un arrêt de cassation partielle, c’est à dire qu’elle casse et
annule une partie de la décision rendu par la Cour d’Appel. Dans cet arrêt, la Haute juridiction est
en accord avec le raisonnement de la Cour d’Appel, la Cour de Cassation considère qu’il existe bien
une exception à l’article 1359. En effet, s’il y a une impossibilité morale de sollicité de son fils une
reconnaisse de dette, l’existence d’un écrit disparait et la preuve redevient libre. Ainsi la Cour de
Cassation casse et annule l’arrêté en ce qui concerne la condamnation à payer la somme de 2 600
euros, avec intérêts au taux légal à compter du 11 avril 2011.

Document n°3 : Civ. 1ère, 7 octobre 2020, n°19-18.135.


Cet arrêt est rendu par la Première chambre Civil de la Cour de Cassation, le 7 octobre 2020,
concernant la preuve électronique et sa validité.
En l’espèce, un gérant de société, la société AGT UNIT, qui dirige une entreprise et détient
une licence d'agent sportif avait intenté une action en justice contre un club de football national
pour le paiement d'une somme spécifique. Cette somme représentait le montant d'une commission
qu'il prétendait lui être due en raison d'un mandat reçu de sa société par le biais d'échanges de
courriels. Ce mandat avait pour objet la négociation du transfert d'un joueur avec un club de football
étranger, et la demande incluait également une réclamation d'indemnisation pour dommages-
intérêts..
La Cour d’appel de Grenoble, statuant sur renvoi le 16 mai 2019 rejette les prétentions de la
société sur le seul motif que les échanges de courriels entre l’agent sportif et l’ASSE ne
contenaient aucune signature électronique, condition pourtant requise par l’ancien article 1301-4 du
code civil pour parfaire à la validité d’un écrit électronique, ainsi le mandat en exécution duquel sa
demande en paiement et en indemnisation avait été formée nul.Lors d’un contrat, l’écrit peut il être
requis à peine de nullité de contrat ?
La Cour de Cassation rend un arrêt de Cassation. Elle casse et annule la décision rendu par
la Cour d’Appel. Son raisonnement est divise en plusieurs points. Sur le fondement de l’article
L.222-17 du code de sport, un écrit est exigé. Selon l’ancien article 1108-1 du code civil, l’écrit
exigé peut être établie et conserve sous une fore électronique. La validité de cet écrit est conditionné
de manière à ce que son auteur puisse être identifié et qu’il soit établi et conservé dans des
conditions de nature à en garantir l’intégrité, d’après l’article 1316-1. Finalement, le mandat doit
être passé par écrit. Cependant les parties avaient mis à l’exécution le contrat en l’absence d’une
signature électronique, ce qui vaut donc confirmation.

Document n°4 : Com. 8 décembre 2015, pourvoi n°14-18.228.


Cet arrêt est rendu par la Chambre commerciale de la Cour de Cassation, le 8 décembre
2015, concernant la rupture d’une ration commerciale.
En l’espèce, Une entreprise assurait le transport de marchandises pour une autre société
opérant un magasin de bricolage. À la suite d'un appel d'offres initié par voie électronique, cette
dernière confie une portion du transport de ses marchandises à d'autres prestataires et informe le
transporteur d'une modification du contrat. En réponse, le transporteur engage une action en justice
pour rupture brutale des relations commerciales.
La société reproche à l’arrêt d’avoir limité le montant de son ideminsation. La société
reproche aussi au juges d’avoir jugé, le délai de préavis avait été effectivement déclenché par le
courriel, et le préavis antérieur à la rupture des relations commerciales établies n'était assujetti à
aucune formalité, et que l’'authenticité de la capture d'écran présentée comme preuve ne pouvait
être remise en question, et le transporteur ne fournissait aucune preuve de manipulation ou de
falsification de ce document.
La notification par courriel est elle valable lors d’une rupture d’une relation commerciale ?
La cour de Cassation rend un arrêt de rejet, elle est donc en accord avec la cour d’appel. La
Cour de cassation constate que le lancement de l'appel d'offres a été annoncé par courrier
électronique, et la capture d'écran de ce lancement démontre que le transporteur était parmi les
destinataires du message électronique, lequel a été envoyé à son adresse effective. De plus,
certaines entreprises consultées ont répondu à ce courrier électronique. La Cour de cassation
confirme ainsi la décision de la Cour d'appel, tirant de manière exacte la conclusion que "l'intégrité
de ce document ne pouvait être mise en cause et que cette notification du recours à un appel d'offres
valait notification de la rupture de la relation commerciale et constituait le point de départ du
préavis".

Document n°5 : Civ. 1ère, 7 juin 2023, pourvoi n°22-13.305Cet arrêt est rendu par la
Première Chambre Civile de la Cour de Cassation, le 7 juin 2023,
concernant un écrit imparfait.
En l’espèce, le 25 février 2010, un homme et une femme signe une reconnaisse de dettes en
indiquant la somme de 22 400 euros en chiffres mais non en lettres. En effet, celle-ci lui avait prêté
de l’argent pour l’achat d’un terrain commun et le remboursement devait être effectué en 63
mensualités à compter du 25 mars 2010. La prêteuse introduit en instance en assignant le débiteur
en paiement de la somme de 22 400 euros.
La Cour d’appel rejette les prétentions de la prêteuse. En effet, elle considère, malgré le fait
que le débiteur ait versé de l’argent entre mars 2010 et novembre 2012 ce qui établissait l’existence
de la reconnaisse de la dette, que le commencement de presse de presse par écrit n’était corroboré
par aucun élément probant établissant le le montant de la dette.
Lors d’un reconnaissance de dette qui peut être imparfaite, peut il avoir un commencement
de preuve ?
La Cour de Cassation rend un arrêt de Cassation. Elle casse et annule la décision de la cour
d’Appel sur le fondement de la violation de l’article 1362 du Code civil car elle n’a pas tiré les
conséquences légales de ses propres constatations. La Haute juridiction considère que le texte valait
de reconnaissance de dettes était un commencement de preuve par écrit et qu’il peut être complété
par tout éléments extérieurs. Dans cet arrêt, l’existence des versements était un élément de preuve
extérieur qui établi l’existence et le montant de la dette.

Document n°6 : Civ. 3ème, 27 février 2008, Bull. civ. III, n° 35 ; D. 2008, AJ
783.
Cet arrêt est rendu par la Troisième Chambre civile de la Cour de Cassation, le 27 février
2008, concernant les conditions d’application avec une absence de cause. Il a été publié au Bulletin.
En l’espèce, le 9 mai 1984, des époux, par acte notarié ont vendu un bien immobilier. L’acte
mentionnait que le paiement du prix avait eu lieu « à concurrence de 100 000 francs en dehors de la
compatibilité du notaire dont quittance ». Les vendeurs ont engagé une action en justice contre
l'héritier de l'acheteur, décédé accidentellement depuis, en affirmant qu'il existait un arrangement
pour résoudre leurs problèmes financiers. Selon cet accord, les vendeurs se sont engagés à
rembourser le prêt de l'acheteur pour l'acquisition de la maison et à couvrir les frais de la vente en
échange de leur engagement à racheter le bien immobilier, et ils réclament maintenant le paiement
du solde du prix ainsi que des frais et commissions.
La Cour d’appel condamne l’intimé à payer le solde du prix de vente de l’immeuble. Mais
les juges du fond retient aussi que les indication n’ont pas été respecté par les parties et qu’ils n’ont
pas perdu d leur acheteur la somme de 100 000 francs que l’intimé doit leur régler.
La quittance d’une somme payé en dehors de la comptabilité du notaire fait elle foi ?La Cour de
Cassation rend un arrêt en considérant que la cour d’Appel a viole les articles
1341 et suivants du Code Civil. En effet, la quittance d'une somme payée en dehors des registres du
notaire est valide dans les conditions prévue par l’article 1341 du Code Civil.

Document n°7 : Civ. 3ème, 30 juin 2016, pourvoi n°15-12.245.


Cet arrêt est rendu par la Troisième Chambre civil de la Cour de Cassation, le 30 juin 2016,
concernant la valeur de la copie en tant que preuve.
En l’espèce, le 15 décembre 1999, la société Foncière Costa vend un bien immeuble à la
société Georges V, maintenant Rascasse. Une troisième société, FRA achète le même immeuble à la
société Costa. La société Rascasse a signé en justice FRA en réitération par acte authentique d’un
acte sous seing privé du 15 décembre 1999.
La Cour d’Appel rejette les prétentions de Rascasse. En effet, celle ci ne produisant pas un
original de l’acte de vente sous seing privé mais une photocopie dénué de date certaine et
comportant des clauses sommaires, rédigées avec différentes polices de caractères et une
désignation imprécise de bien vendu. Les appelants se fonde sur l’article 700 du code de procédure
civile afin de demander condamnation de la société à payer 100 000 euros à FRA. LA cour d’appel
débout leur demande et les appelants forme un pourvoi en cassation.
La copie est elle une valeur probante lors d’établissements de preuves d’un acte juridique ?
La Cour de Cassation rend un arrêt de rejet, elle est donc en accord avec la décision de la
Cour d’Appel. Elle considère que la photocopie produite n’avait pas de valeur probante et que ces
attestations ne pouvaient suppléer l’acte original. Elle considère donc que la société Rascasse ne
rapportant pas la preuve de la vente.

Document n°10 : Civ. 1ère, 17 juin 2009, pourvoi n°07-21.796, publié au


Bulletin.
Cet arrêt est rendu par la Première chambre civile de la Cour de Cassation, le 17 juin 2009,
concernant la liberté individuelle lors du regroupement des preuves. Il a été publié au Bulletin.
En l’espèce, lors d’un divorce le 12 janvier 2006, l’ex-conjointe produit des « SMS » trouvé
sur le téléphone portable professionnel de son conjoint afin de démontrer l’adultère de son ex-
époux, qui a été rapporté dans un procès verbal dresse à sa demande par une huissier de justice. Elle
considère que le divorce doit être prononcer à ses torts exclusifs.
La Cour d’Appel estime que les messages sont synonyme des confidentialité et du secret des
correspondances. La découverte et lecture de ces messages par l’ex-conjointe à l’insu de son mari
est une atteinte à l’intimité de la personne, sur le fondement de l’article 259 et 259-1 du Code
Civil.Des messages trouves à l’insu du destinataire sont il valable afin de les utiliser comme
preuve ?
La Cour de Cassation rend un arrêt de cassation. Elle casse et annule la décision de la Cour d’Appel
car celle ci n’a pas établi si les messages avait été obtenu par violence ou fraude et c’est seulement
dans ce cas la que le juge peur écarter du débat un élément de preuve.

Document n°11 : Ass. plén., 9 décembre 2019, pourvoi n°18-86.767, publié au


Bulletin.
Cet arrêt à été rendu par l’Assemblée Plénière de la Cour de Cassation, le 9 décembre 2019,
concernant la loyauté de la preuve. Il a été publié au Bulletin.
En l’espèce, Un individu connu du public avait porté plainte, alléguant être victime d'une
tentative de chantage suite à une approche par une personne prétendant détenir un enregistrement
audiovisuel de nature sexuelle le mettant en scène. L'enquête ouverte avait révélé qu'un officier de
police judiciaire, autorisé par le procureur de la République, s'était fait passer pour l'homme de
confiance du plaignant dans le cadre des négociations. Sous un pseudonyme, cet officier avait
engagé plusieurs conversations téléphoniques avec une personne se présentant comme
l'intermédiaire des malfaiteurs. Sur la base de l'enregistrement de ces échanges, les principaux
acteurs de l'affaire avaient été appréhendés et mis en examen pour chantage, association de
malfaiteurs, tentative de chantage en récidive, association de malfaiteurs en récidive, complicité de
tentative de chantage, et complicité de tentative de chantage en récidive légale.
La cour d'appel de Paris rejette les requêtes, déposées en vertu de l'article 173 du Code de
procédure pénale, visant à annuler la procédure en raison notamment de la provocation à l'infraction
présumée exercée par un fonctionnaire de police sur les prévenus. Cependant, la Cour de cassation
casse et annule cette décision. Suite à ce renvoi, la chambre de l'instruction déclare la saisine
recevable et, sur le fond, conclut à l'absence de motifs pour annuler des éléments de la procédure.
La chambre criminelle renvoie l'affaire en assemblée plénière.
Le recueillement d’une preuve peut elle etre porter atteinte à la loyauté de la preuve ?
l’Assemblée plénière considère que le policier infiltré n’avait pas provoqué l’infraction qui
existait déjà, ni usé d’un stratagème déloyal biaisant les règles de la procédure pénale, mais
seulement employé un procédé légal d’obtention de la preuve pour caractériser l’infraction et en
identifier les auteurs.

Document n°12 : Soc., 8 mars 2023, pourvoi n°21-20.798Cet arrêt est rendu par la
Chambre sociale de la Cour de Cassation, le 8 mars 2023,
concernant le droit salarial plus particulièrement la vie personnelle des salariés et le droit à la
preuve.
En l’espèce, depuis le 1er octobre 2009, un homme a été engagé en tant que rédacteur
juridique oui d’analyste métier par l’association D&O, qui devient le 2 juillet 2012 l’association
Klesia. Le 5 septembre 2017, il est licencié pour faute grave. Des relevés d’un système de badgeage
détourné de sa finalité car installé à l’entrée des bâtiments de l’entreprise et utilisé pour prouver une
faute en lien avec les horaires de travail.
La Cour d’appel avait jugé le licenciement d’un salarié licencié sans motif valable, en
estimant que le système de badgeage utilisé par l'employeur pour surveiller l'accès au bâtiment de
l'entreprise constituait une preuve illicite et inadmissible. En effet, la Cour d’Appel a considéré que
que la le système de badgéage à l’entrée du bâtiment n’avait pas pour finalité déclarée de contrôler
l’activité salariale. De plus l’arrêt considère que le rapprochement par l’employeur fait entre le
recueillement, jugé illicite, des donnée personnelles des salariés avec le système de badgéage et les
données issus du logiciel de contrôle du temps de travail afin de contrôler l’activité et les horaires
des interrésés sans avoir procédé à une déclaration au CNIL constituait un moyenne preuve illicite.
L’employeur se pourvoit en cassation et reproche à l’arrêt de le condamner à verser au salarié
diverses sommes à titre d'indemnité compensatrice de préavis, congés payés sur préavis, indemnité
conventionnelle de licenciement, rappel de salaire sur mise à pied et de congés payés afférents,
indemnité pour licenciement sans cause réelle et sérieuse. Il reproche aussi à l’arrêt de ne pas avoir
mis en balance le droit à la preuve et le droit au respect de la vie personnelle sur le fondement des
articles 2, 6 et 22 de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 dans sa version alors en vigueur et les articles
6 et 8 de la convention de sauvegarde de droits de l'homme et des libertés fondamentales.
Le juge du fond doit il mettre en balance le droit à la vie personnelle edu salarié avec le droit
à la preuve de l’employeur, en mettant en pratique un contrôle de proportionnalité ?
La Cour de Cassation rend un arrêt de cassation. Elle casse et annule la décision de la cour
d’appel en considérant que le juge d’appel doit mettre en balance le droit à la vie personnel du
salarié avec le droit à la preuve de l’employeur. Il appartenait à la Cour d’appel de vérifier « si la
preuve litigieuse n’était pas indispensable à l’exercice du droit à la preuve de l’employeur et si
l’atteinte au respect de la vie personnelle de la salariée n’était pas strictement proportionnée au but
poursuivi ».

Exercice 2 : Commentaire d’arrêt : Soc., 8 mars 2023, pourvoi


n°21-20.798
En matières judiciaires, tout est affaire de preuves et pas seulement de principes,
comme le dit l’adage latin, « Idem est non esse et non probari », autrement dit « Ce qui n’est pas
prouvé n’existe pas ».Cet arrêt est rendu par la Chambre sociale de la Cour de Cassation, le 8 mars
2023,
concernant le droit salarial plus particulièrement la vie personnelle des salariés et le droit à la
preuve.
En l’espèce, depuis le 1er octobre 2009, un homme a été engagé en tant que rédacteur
juridique oui d’analyste métier par l’association D&O, qui devient le 2 juillet 2012 l’association
Klesia. Le 5 septembre 2017, il est licencié pour faute grave. Des relevés d’un système de badgeage
détourné de sa finalité car installé à l’entrée des bâtiments de l’entreprise et utilisé pour prouver une
faute en lien avec les horaires de travail.
La Cour d’appel avait jugé le licenciement d’un salarié licencié sans motif valable, en
estimant que le système de badgeage utilisé par l'employeur pour surveiller l'accès au bâtiment de
l'entreprise constituait une preuve illicite et inadmissible. En effet, la Cour d’Appel a considéré que
que la le système de badgéage à l’entrée du bâtiment n’avait pas pour finalité déclarée de contrôler
l’activité salariale. De plus l’arrêt considère que le rapprochement par l’employeur fait entre le
recueillement, jugé illicite, des donnée personnelles des salariés avec le système de badgéage et les
données issus du logiciel de contrôle du temps de travail afin de contrôler l’activité et les horaires
des interrésés sans avoir procédé à une déclaration au CNIL constituait un moyenne preuve illicite.
L’employeur se pourvoit en cassation et reproche à l’arrêt de le condamner à verser au salarié
diverses sommes à titre d'indemnité compensatrice de préavis, congés payés sur préavis, indemnité
conventionnelle de licenciement, rappel de salaire sur mise à pied et de congés payés afférents,
indemnité pour licenciement sans cause réelle et sérieuse. Il reproche aussi à l’arrêt de ne pas avoir
mis en balance le droit à la preuve et le droit au respect de la vie personnelle sur le fondement des
articles 2, 6 et 22 de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 dans sa version alors en vigueur et les articles
6 et 8 de la convention de sauvegarde de droits de l'homme et des libertés fondamentales.
Le juge du fond doit il mettre en balance le droit à la vie personnelle edu salarié avec le droit
à la preuve de l’employeur, en mettant en pratique un contrôle de proportionnalité ?
La Cour de Cassation rend un arrêt de cassation. Elle casse et annule la décision de la cour
d’appel en considérant que le juge d’appel doit mettre en balance le droit à la vie personnel du
salarié avec le droit à la preuve de l’employeur. Il appartenait à la Cour d’appel de vérifier « si la
preuve litigieuse n’était pas indispensable à l’exercice du droit à la preuve de l’employeur et si
l’atteinte au respect de la vie personnelle de la salariée n’était pas strictement proportionnée au but
poursuivi ».
Nous verrons donc dans un premier temps, l’admissibilité des preuves (I° puis dans un
second temps, l’exception de l’admissibilité des preuves (II).

I. L’ADMISSIBILITÉ DES PREUVES


A. GÉNÉRALITÉS.
Les modes de preuves étudiés ci-dessus ne sont pas systématiquement « admissibles ». Les
modes de preuve parfaits sont admissibles en toutes matières et les modes de preuve imparfaits ne le
sont que dans le système de la preuve libre. Le système de preuve applicable dépend de la matière.
En Droit social, en Droit pénal (C.pén.., art. 427) et en Droit commercial (C.com., L.110-3), la
preuve est libre donc les modes de preuves imparfaits sont admissibles. En Droit civil, on applique
deux systèmes de preuve à savoir le système de la preuve libre ou morale . Tous les moyens de
preuve sont admissibles pour prouver un fait juridique. La force probante des modes de preuve
parfaits n’est pas nécessairement supérieure à celle des modes de preuve imparfaits. Le juge forge
sa conviction librement. Les parties ne sont pas totalement libres.
Seules les preuves obtenues loyalement sont recevables (CPC., art. 9 et C.civ., art. 9). La
preuve est déloyale lorsqu’elle est obtenue à l'insu de celui auquel on l'oppose (ex. :
enregistrementd’une conversation téléphonique privée, effectué et conservé à l’insu de l’auteur des
propos
invoqués) ou lorsqu’elle est obtenue en violation d'un droit fondamental comme le droit au respect
de la vie privée.

B. DROIT DU TRAVAIL
Le contrat de travail établit un lien de subordination entre le salarié et son employeur, sans
pour autant instaurer une relation d'esclavage. Le salarié est tenu, pendant les heures et au lieu de
travail, de fournir loyalement la prestation pour laquelle il est rémunéré. De son côté, l'employeur a
le droit, voire le devoir, de régir et de contrôler les modalités d'accomplissement de cette prestation,
notamment dans le cadre de son obligation de sécurité et de prévention des risques.
Ces concepts ont été définis au 19e siècle, une époque où les contremaîtres surveillaient
étroitement leurs équipes. Toutefois, au 21e siècle, les salariés sont mobiles, travaillent chez les
clients, télétravaillent depuis différents lieux, parfois à l'étranger, et sont considérés de plus en plus
comme autonomes. Les machines ont pris la place des hommes, et la surveillance visuelle
traditionnelle a cédé la place à la cyber-surveillance.
En outre, le principe selon lequel "Si un doute subsiste, il profite au salarié" s'applique à tout
licenciement en droit du travail (article L.1235-1 du Code du travail), ce qui signifie que la simple
observation visuelle de l'employeur ne suffit pas à prouver. Il a donc été nécessaire de remplacer
cette méthode par l'utilisation de machines.
Face à la puissance de ces machines et de leur intelligence artificielle remplaçant le patron
qui surveille et contrôle, le Droit a établi des limites à ces outils, exigeant qu'ils respectent certaines
conditions :
Sur le fond, il ne faut pas restreindre les droits et libertés des salariés de manière non
justifiée par la nature de la tâche à accomplir et proportionnée au but recherché (article L.1121-1 du
Code du travail). Sur la forme, il faut faire aire l'objet d'une information-consultation du CSE sur les
moyens et techniques mis en œuvre (article L.2312-38 du Code du travail). De plus il doit être
portés à la connaissance des salariés avant leur mise en œuvre (article L.1222-4 du Code du travail)
Sur le fond et sur la forme, il faut respecter les prescriptions du RGPD (Règlement Général de
Protection des Données) lorsqu'ils impliquent un traitement de données personnelles.
Ces outils comprennent notamment les badges d'accès, la biométrie, les caméras de
vidéosurveillance, les dispositifs embarqués dans les véhicules (géolocalisation, dashcams, etc.), les
systèmes d'enregistrements sonores, la surveillance des communications électroniques, les enquêtes,
les filatures, les fouilles, etc.

II. EXCEPTION À L’ADMISSIBILITÉ DES PREUVES


La Cour d'appel avait considéré que le licenciement d'un salarié était dépourvu de cause
réelle et sérieuse, arguant que le système de badgeage utilisé par l'employeur pour contrôler l'accès
aux locaux était un moyen de preuve illicite et inadmissible. Le système était censé servir
uniquement au contrôle des accès aux locaux et parkings, selon la déclaration de l'employeur à la
Commission nationale informatique et libertés (CNIL) et au comité d'entreprise, sans autre finalité
de surveillance individuelle de l'activité des salariés.
De plus, l'employeur avait utilisé ce système pour collecter des informations personnelles
sur les salariés, puis avait croisé ces données avec celles du logiciel de contrôle du temps de travail
sans faire de déclaration préalable au correspondant informatique et liberté de l'entreprise, ni
informer les salariés et les institutions représentatives du personnel que les horaires d'entrée et de
sortie des bâtiments pouvaient être contrôlés. La Cour d'appel avait conclu que le résultat de
cettecombinaison constituait une preuve illicite, soulignant que l'employeur aurait pu préserver son
droit
à la preuve en déclarant la finalité de contrôle du temps de travail du système de badgeage au
correspondant CNIL et en informant les parties concernées.
La Cour de cassation a cassé cet arrêt, rappelant au juge d'appel la nécessité d'équilibrer le
droit à la vie personnelle du salarié avec le droit à la preuve de l'employeur. Il incombait à la Cour
d'appel de vérifier si la preuve contestée était indispensable à l'exercice du droit à la preuve de
l'employeur et si l'atteinte à la vie personnelle de la salariée était strictement proportionn

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