Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Document n°5 : Civ. 1ère, 7 juin 2023, pourvoi n°22-13.305Cet arrêt est rendu par la
Première Chambre Civile de la Cour de Cassation, le 7 juin 2023,
concernant un écrit imparfait.
En l’espèce, le 25 février 2010, un homme et une femme signe une reconnaisse de dettes en
indiquant la somme de 22 400 euros en chiffres mais non en lettres. En effet, celle-ci lui avait prêté
de l’argent pour l’achat d’un terrain commun et le remboursement devait être effectué en 63
mensualités à compter du 25 mars 2010. La prêteuse introduit en instance en assignant le débiteur
en paiement de la somme de 22 400 euros.
La Cour d’appel rejette les prétentions de la prêteuse. En effet, elle considère, malgré le fait
que le débiteur ait versé de l’argent entre mars 2010 et novembre 2012 ce qui établissait l’existence
de la reconnaisse de la dette, que le commencement de presse de presse par écrit n’était corroboré
par aucun élément probant établissant le le montant de la dette.
Lors d’un reconnaissance de dette qui peut être imparfaite, peut il avoir un commencement
de preuve ?
La Cour de Cassation rend un arrêt de Cassation. Elle casse et annule la décision de la cour
d’Appel sur le fondement de la violation de l’article 1362 du Code civil car elle n’a pas tiré les
conséquences légales de ses propres constatations. La Haute juridiction considère que le texte valait
de reconnaissance de dettes était un commencement de preuve par écrit et qu’il peut être complété
par tout éléments extérieurs. Dans cet arrêt, l’existence des versements était un élément de preuve
extérieur qui établi l’existence et le montant de la dette.
Document n°6 : Civ. 3ème, 27 février 2008, Bull. civ. III, n° 35 ; D. 2008, AJ
783.
Cet arrêt est rendu par la Troisième Chambre civile de la Cour de Cassation, le 27 février
2008, concernant les conditions d’application avec une absence de cause. Il a été publié au Bulletin.
En l’espèce, le 9 mai 1984, des époux, par acte notarié ont vendu un bien immobilier. L’acte
mentionnait que le paiement du prix avait eu lieu « à concurrence de 100 000 francs en dehors de la
compatibilité du notaire dont quittance ». Les vendeurs ont engagé une action en justice contre
l'héritier de l'acheteur, décédé accidentellement depuis, en affirmant qu'il existait un arrangement
pour résoudre leurs problèmes financiers. Selon cet accord, les vendeurs se sont engagés à
rembourser le prêt de l'acheteur pour l'acquisition de la maison et à couvrir les frais de la vente en
échange de leur engagement à racheter le bien immobilier, et ils réclament maintenant le paiement
du solde du prix ainsi que des frais et commissions.
La Cour d’appel condamne l’intimé à payer le solde du prix de vente de l’immeuble. Mais
les juges du fond retient aussi que les indication n’ont pas été respecté par les parties et qu’ils n’ont
pas perdu d leur acheteur la somme de 100 000 francs que l’intimé doit leur régler.
La quittance d’une somme payé en dehors de la comptabilité du notaire fait elle foi ?La Cour de
Cassation rend un arrêt en considérant que la cour d’Appel a viole les articles
1341 et suivants du Code Civil. En effet, la quittance d'une somme payée en dehors des registres du
notaire est valide dans les conditions prévue par l’article 1341 du Code Civil.
Document n°12 : Soc., 8 mars 2023, pourvoi n°21-20.798Cet arrêt est rendu par la
Chambre sociale de la Cour de Cassation, le 8 mars 2023,
concernant le droit salarial plus particulièrement la vie personnelle des salariés et le droit à la
preuve.
En l’espèce, depuis le 1er octobre 2009, un homme a été engagé en tant que rédacteur
juridique oui d’analyste métier par l’association D&O, qui devient le 2 juillet 2012 l’association
Klesia. Le 5 septembre 2017, il est licencié pour faute grave. Des relevés d’un système de badgeage
détourné de sa finalité car installé à l’entrée des bâtiments de l’entreprise et utilisé pour prouver une
faute en lien avec les horaires de travail.
La Cour d’appel avait jugé le licenciement d’un salarié licencié sans motif valable, en
estimant que le système de badgeage utilisé par l'employeur pour surveiller l'accès au bâtiment de
l'entreprise constituait une preuve illicite et inadmissible. En effet, la Cour d’Appel a considéré que
que la le système de badgéage à l’entrée du bâtiment n’avait pas pour finalité déclarée de contrôler
l’activité salariale. De plus l’arrêt considère que le rapprochement par l’employeur fait entre le
recueillement, jugé illicite, des donnée personnelles des salariés avec le système de badgéage et les
données issus du logiciel de contrôle du temps de travail afin de contrôler l’activité et les horaires
des interrésés sans avoir procédé à une déclaration au CNIL constituait un moyenne preuve illicite.
L’employeur se pourvoit en cassation et reproche à l’arrêt de le condamner à verser au salarié
diverses sommes à titre d'indemnité compensatrice de préavis, congés payés sur préavis, indemnité
conventionnelle de licenciement, rappel de salaire sur mise à pied et de congés payés afférents,
indemnité pour licenciement sans cause réelle et sérieuse. Il reproche aussi à l’arrêt de ne pas avoir
mis en balance le droit à la preuve et le droit au respect de la vie personnelle sur le fondement des
articles 2, 6 et 22 de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 dans sa version alors en vigueur et les articles
6 et 8 de la convention de sauvegarde de droits de l'homme et des libertés fondamentales.
Le juge du fond doit il mettre en balance le droit à la vie personnelle edu salarié avec le droit
à la preuve de l’employeur, en mettant en pratique un contrôle de proportionnalité ?
La Cour de Cassation rend un arrêt de cassation. Elle casse et annule la décision de la cour
d’appel en considérant que le juge d’appel doit mettre en balance le droit à la vie personnel du
salarié avec le droit à la preuve de l’employeur. Il appartenait à la Cour d’appel de vérifier « si la
preuve litigieuse n’était pas indispensable à l’exercice du droit à la preuve de l’employeur et si
l’atteinte au respect de la vie personnelle de la salariée n’était pas strictement proportionnée au but
poursuivi ».
B. DROIT DU TRAVAIL
Le contrat de travail établit un lien de subordination entre le salarié et son employeur, sans
pour autant instaurer une relation d'esclavage. Le salarié est tenu, pendant les heures et au lieu de
travail, de fournir loyalement la prestation pour laquelle il est rémunéré. De son côté, l'employeur a
le droit, voire le devoir, de régir et de contrôler les modalités d'accomplissement de cette prestation,
notamment dans le cadre de son obligation de sécurité et de prévention des risques.
Ces concepts ont été définis au 19e siècle, une époque où les contremaîtres surveillaient
étroitement leurs équipes. Toutefois, au 21e siècle, les salariés sont mobiles, travaillent chez les
clients, télétravaillent depuis différents lieux, parfois à l'étranger, et sont considérés de plus en plus
comme autonomes. Les machines ont pris la place des hommes, et la surveillance visuelle
traditionnelle a cédé la place à la cyber-surveillance.
En outre, le principe selon lequel "Si un doute subsiste, il profite au salarié" s'applique à tout
licenciement en droit du travail (article L.1235-1 du Code du travail), ce qui signifie que la simple
observation visuelle de l'employeur ne suffit pas à prouver. Il a donc été nécessaire de remplacer
cette méthode par l'utilisation de machines.
Face à la puissance de ces machines et de leur intelligence artificielle remplaçant le patron
qui surveille et contrôle, le Droit a établi des limites à ces outils, exigeant qu'ils respectent certaines
conditions :
Sur le fond, il ne faut pas restreindre les droits et libertés des salariés de manière non
justifiée par la nature de la tâche à accomplir et proportionnée au but recherché (article L.1121-1 du
Code du travail). Sur la forme, il faut faire aire l'objet d'une information-consultation du CSE sur les
moyens et techniques mis en œuvre (article L.2312-38 du Code du travail). De plus il doit être
portés à la connaissance des salariés avant leur mise en œuvre (article L.1222-4 du Code du travail)
Sur le fond et sur la forme, il faut respecter les prescriptions du RGPD (Règlement Général de
Protection des Données) lorsqu'ils impliquent un traitement de données personnelles.
Ces outils comprennent notamment les badges d'accès, la biométrie, les caméras de
vidéosurveillance, les dispositifs embarqués dans les véhicules (géolocalisation, dashcams, etc.), les
systèmes d'enregistrements sonores, la surveillance des communications électroniques, les enquêtes,
les filatures, les fouilles, etc.