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CONTRATS D’AFFAIRES
Plan du Cours
L’OHADA n’a pas encore adopté d’Acte Uniforme relatif au régime général du droit
des contrats. Cet Acte Uniforme n’existe pour le moment que sous forme de projet.
Les règles applicables aux contrats sont en principe celles du Code civil en vigueur
en Côte d’ivoire, à moins que le contrat ne relève de l’application d’un Acte Unique
(tel notamment, de la vente commerciale, du contrat de transport de marchandise
par route ou bail commercial)
Même si notre sujet n'est pas ici d'évoquer une unicité, d'ailleurs inexistante, des
règles applicables aux contrats pratiqués par les acteurs économiques dans notre
système de droit, il s'agit néanmoins pour nous de saisir ces contrats sans
procéder par une classification en fonction de leur régime juridique civil ou
commercial.
Cela posé, nous aborderons ensemble dans ce cours divers contrats à l’occasion
des leçons suivantes :
A – LA NOTION DE CONTRAT
Le Code civil, en vigueur dans la plupart des pays francophones africains, distingue,
dans son Livre III, les obligations nées d'un contrat et celles qui se forment sans
convention. Dans nos présents échanges, nous ne considérons que l'acte juridique,
i.e. le contrat, source d'obligation à l'exclusion du fait juridique licite source
d'obligation (les quasi-contrats) et du fait juridique illicite source d'obligation (la
responsabilité civile délictuelle).
A cet égard, rappelons que le contrat est défini par l'article 1101 du Code civil comme
une « convention par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent, envers
une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose ».
Rappelons aussi la distinction qui se fait, à l'intérieur de la famille des actes juridiques,
entre les actes juridiques unilatéraux et les actes conventionnels (ou conventions).
Dans leur grande majorité, les auteurs admettent qu'une obligation puisse naître
d'un acte unilatéral de volonté. Une telle reconnaissance permet d'expliquer
plusieurs solutions classiques telles que le maintien de l'offre de contracter
pendant un délai raisonnable pour l'acceptation, et l'engagement d'exécuter une
obligation naturelle.
Mais le modèle d’acte juridique choisi et réglementé par le droit français, qui
est largement le nôtre par héritage, étant le contrat, l’acte unilatéral n’y joue
qu’un rôle subsidiaire. Il s’ensuit qu’en l’absence de règle spécifique, ce sont
les règles du contrat qui régissent l’acte unilatéral
UN CONTRAT est l’accord de volontés dirigé vers un effet de droit et, plus
précisément, la création d’une obligation ou le transfert de droits patrimoniaux
(réels, personnels ou intellectuels) d’une personne à une autre. En comparaison,
les conventions sont des accords de volontés pouvant créer non seulement
des obligations ou transférer des droits, i.e. des contrats, mais également
modifier ou éteindre des obligations préexistantes (Exemples : cession de
contrat, subrogation conventionnelle, résiliation conventionnelle, remise de
dette). Le contrat n’est donc qu’une espèce de convention. D'ailleurs le texte de
l'article 1101 du Code civil, que nous venons de citer, semble bien faire du contrat
une espèce de la catégorie plus large que constitue la convention.
Par ailleurs, nous devons noter que l'acte juridique collectif ou acte collectif
occupe une place à part en ce que, au-delà de ses signataires, il lie, par la volonté
du législateur, tous les membres d'un groupe. L'exemple type en est la convention
collective de travail. Mais on peut également citer à cet égard le règlement de
copropriété. Les différents actes collectifs font l’objet d’une réglementation
détaillée. Une théorie de l’acte collectif ne serait donc pas d’une grande utilité
en droit positif. Retenons tout simplement que ce qui les caractérise est qu’ils
constituent une dérogation au principe de l’effet relatif des contrats. Bien
évidemment, on doit toujours distinguer l'acte juridique collectif du « contrat
conjonctif » qui est un véritable contrat dans lequel plusieurs personnes ne forment
qu'une partie. Exemple: coacquéreurs, co- assureurs ou encore un groupe de
personnes chargeant l'une d'entre elles de participer à un jeu (Cf. Civ. 1. 5 juillet
1989. Bull. Civ. I n° 275 où la Cour de cassation française a jugé que les gains
doivent être réparties entre tous les membres du groupe).
L'article 1108 du Code civil vise quatre conditions de fond : le consentement (§1), la
capacité (§2), l'objet (§3) et la cause (§4).
1 : LE CONSENTEMENT
2 - LA CAPACITE
La capacité est l’aptitude d’une personne à être titulaire de droits et à les
exercer. La capacité est le principe puisque, aux termes de l'article 1123 C. civ., «
toute personne peut contracter, si elle n’en est pas déclarée incapable par la
loi ». L'article 1124 du même Code précise de son côté que « sont incapables de
contracter, dans la mesure définie par la loi: les mineurs non émancipés; les
majeurs protégés au sens de l’article 488 du présent code ». Les personnes «
incapables de contracter » sont les mineurs non émancipés et les majeurs protégés.
Le droit des incapacités relève traditionnellement du droit des personnes.
L'objet est une condition qui concerne le contenu du contrat. Mais le terme est
difficile à préciser, car l'article 1108 du Code civil se contente d'exiger un « objet
certain qui forme la matière de l’engagement ». Quant à l'article 1126 du même
Code n'est guère plus explicite lorsqu'il affirme que « tout contrat a pour objet une
chose qu’une partie s’oblige à donner, ou qu’une partie s’oblige à faire ou à ne
pas faire ».
il peut s'agir de l'objet du contrat: c'est une vente ou un bail et, dans cette
acception, l'objet sera seulement utile à la classification des contrats ;
il peut concerner directement la chose, objet du contrat : un immeuble, un
véhicule par exemple ;
enfin, ce peut être l'objet de l'obligation, c'est-à-dire la prestation convenue : payer
le prix, livrer la chose, dans la vente par exemple. C'est ce dernier aspect qui est le
plus important.
Pour que le contrat soit valable, il faut en tous cas que l'objet existe et qu'il ait une
certaine valeur.
4 : LA CAUSE
La cause est annoncée par l'article 1108 et régie par les articles 1131 à 1133 :
l'art 1108 exige « une cause licite dans l'obligation » ;
l'art 1131 ajoute que « l'obligation sans cause ou sur une fausse cause, ou sur
une cause illicite, ne peut avoir aucun effet » ;
l'art 1133 précise que « la cause est illicite, quand elle est prohibée par la loi,
quand elle est contraire aux bonnes mœurs ou à l'ordre public ».
Un contrat n'est donc valable que si les obligations qu'il engendre ont une
cause et si cette cause est licite. La difficulté consiste alors à connaître le sens du
terme puis à mesurer le rôle joué par la cause en droit positif. Sommairement, c'est
le « pourquoi » de l'engagement, la réponse à la question Cur debetur (pourquoi je
dois ?). Autrement dit, c'est le but poursuivi par les parties.
Cela dit, il est notable que les anciennes fonctions de la cause, absorbée par le
« contenu certain et licite » du contrat, se retrouvent, sous d'autres
dénominations, dans le Code civil français actuel. D'une part, le nouvel article
1162 du Code civil dispose que « le contrat ne peut déroger à l'ordre public ni par ses
stipulations, ni par son but, que ce dernier ait été connu ou non par toutes les parties
», ce qui rejoint l'ancienne exigence d'absence de cause illicite du contrat.
D'autre part, le nouvel article 1169 du Code civil prévoit qu'« un contrat à titre onéreux
CONTRATS D’AFFAIRES - Leçon 1- Note de Cours – 1 ère Année de Master 7
Dr. Alfred KOUASSI
UNIVERSITE DES LAGUNES – Année Universitaire 2022-2023 –
Faculté des Sciences Juridiques Administratives et Politiques
est nul lorsque, au moment de sa formation, la contrepartie convenue au profit de
celui qui s'engage est illusoire ou dérisoire », ce qui rejoint là aussi l'exigence d'une
cause de l'obligation, autrement dit d'une contrepartie.
En outre, le nouvel article 1135 du Code civil révisé fait référence à l'erreur sur les
motifs, ce qui rejoint l'erreur sur la cause.
Quant à l’ordre public économique de protection il concerne les relations entre les
contractants. Il vise à rétablir un équilibre dans les relations contractuelles en accordant
une protection accrue à la partie qui se trouve dans une relation de faiblesse. Pour ce
faire, le législateur réglemente le contenu de certains contrats ( bail) , interdit ou répute
non écrites certaines clauses ( clauses abusives), l’apposition de certaines mentions
( cautionnement).
D’ordinaire, les solutions diffèrent, selon que le contrat contrevient à l’ordre public
économique de direction ou à l’ordre public économique de protection.
Dans le premier cas, le contrat est nul, de nullité absolue. La fonction de l’ordre public
est ici la défense de l’intérêt général. Ainsi, toute personne même un tiers peut
l’invoquer.
Dans la seconde hypothèse, le contrat est nul de nullité relative, l’intérêt particulier des
contractants étant seul en cause, seules les parties au contrat pouvant l’invoquer.
La distinction, simple en théorie, peut donner lieu, à des difficultés lors de sa mise en
pratique, la frontière n’étant pas toujours aisée à tracer.
Exception ( nécessité d’un texte) : Pour leur validité, le consentement des parties
Contrats solennels ne suffit pas : une forme particulière , en
général un écrit, est nécessaire.
Conséquences : nullité absolue si forme non
respectée
Ex : Hypothèque, contrat de mariage, contrat
de vente immobilière
Compte tenu de la spécificité des prestations à accomplir, il peut être doté d'un régime
spécial. Ex :
Prestation de transport = contrat de transport,
Prestation de conservation d'une chose = contrat de dépôt,
Prestation d'accomplissement d'actes juridiques = contrat de mandat,
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Dr. Alfred KOUASSI
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Prestation de garantie = contrat de cautionnement, contrat
d'hypothèque.
Prestation d'assurance = contrat d'assurance.
- La constitution de personnes morales de droit privé : contrat de société, contrat
d'association,
- sans oublier le contrat qui aménage les rapports pécuniaires entre époux, pendant le
mariage et à sa dissolution = le contrat de mariage.
Remarque : un même contrat peut être qualifié différemment selon sa phase exécution.
Exemple : Un garagiste à qui l'on confie son véhicule à réparer : phase de dépôt et
phase d'entreprise.
1 - Encyclopédies
2- Traités et manuels
3 – Périodiques
- American Journal of Comparative Law
- American Journal of international Law.
- Case Western Journal of International Law.
- Columbia Journal of Transnational Law.
- Droit et Pratique du Commerce International.
- Harvard Journal of International Law.
- International Law Reports.
- International Legal materials.
- Journal de droit international (Clunet).
- Journal of World Trade Law.
- Revue camerounaise de l'arbitrage
- Revue critique de droit international privé.
- Revue de l'arbitrage.
- Revue critique de droit international privé.
- Revue du droit des affaires internationales.
- Revue de droit international et de droit comparé
- Revue Internationale de droit économique
- International and Comparative Law Quaterly.
- Vanderbilt Journal of Transnational Law.