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Droit administratif : monitorat n°1

Quelques grandes notions cardinal du droit administratif

Autorité administrative : personne morale, entité juridique composée de différents organes ne se


limitant pas aux personnes de droit public, c’est plus large.

Importance de cette notion ? détermine la compétence et le pouvoir de juridiction du Conseil d’Etat


dans le cadre du contentieux contre des actes administratifs. ( art 14§ 1er lois cordonnées sur le
Conseil d’Etat)

Il y a essentiellement deux types d’autorités administratives admis en l’état actuel de l’évolution


jurisprudentiel.

- Entité juridique de droit public est créé directement par la loi, décret ou ordonnance =>
autorité administrative dans tous les actes qu’elle adopte, pas lieu de rechercher si l’acte en
question est autre chose qu’un acte administratif. Toujours des autorités administratives et
ses actes peuvent être portés devant le Conseil d’Etat!
- Personne née sous une forme privée => questionnement par rapport à leur nature d’autorité
administrative : existence des critères pour déterminer si elles sont des autorités
administratives (le principal) => exercice d’un pouvoir de décision unilatéral.

Pour la première catégorie : on vise par la notion d’autorité administrative uniquement les missions
qui ressortissent au pouvoir exécutif

Pour la deuxième catégorie : 2 hypothèses autorité crée par les pouvoir public, personne née de
l’initiative privée mais dispose de certains pouvoir en raison de l’exercice de mission publique.

Les actes du pouvoir législatif ou (décisions du pouvoir) judiciaire ne peuvent pas être portés devant
le conseil d’Etat.

Service public fonctionnelle : il s’agit de service public et donc de mission d’intérêt générale (définie
par le législateur= décision politique) confie ou assurée par les pouvoir public par des personne née
de l’initiative privée (de particulier). A distinguer de service public organique ( exemple : UNamur=
asbl dirigé par un particulier sous le contrôle des pouvoirs publics).

Importance de cette notion ? La notion de service public implique les 3 lois des services publics
notamment la loi d’égalité.

Les principes généraux du droit administratif :

Non bis in idem : principe général du droit qui a reçu différentes consécration textuel mais qui a un
champ plus large que pénal. Il interdit de poursuivre et de sanctionner une même personne plus
d’une fois pour les mêmes faits en vue de lui infliger une sanction (définition générale). Interdiction
de tout cumul ? Non on peut cumuler certaines sanctions. Exemple : sanction administrative et
sanction pénale => interdiction de cumul de sanction d’une même nature ca semble simple or les
différentes catégories sont relativement étanches + superposition des critères de droit interne et de
la CEDH. (art. 6)

Sanction administrative à caractère pénal : pourquoi « à caractère pénal » ? Ca vient de la CEDH qui
attribue un tel caractère à certaines sanctions!

Cumul sanctions administratives ? Ca dépend. La règle générale ne l’interdit pas. Ca dépend si elle a
un caractère pénal au sens de l’art. 6 et 7 de la CEDH.

Règlement : acte administratif unilatéral contenant des règles générales et abstraites et dont
l’application n’épuise pas les effets. A quoi on oppose le règlement dans droit administratif ? A l’acte
individuel ! Critère fondamental : savoir si l’application de l’acte épuise ses effets ou a vocation à la
permanence tant qu’il est en vigueur et non abrogé.

Pourquoi cette distinction est-elle importante ? Les règlements peuvent être à tout moment
contestés ; en revanche, l’acte administratif définitif ne peut plus être remis en cause sauf exceptions
particulières.

Une sanction disciplinaire : sanction infligée par un employeur (autorité) à un agent public
(fonctionnaire) à raison des manquements professionnels dans le cadre de l’exercice de ces fonctions
(caractère répressif) .

Une sanction administrative, une sanction pénale ? Ce sont toutes les des sanctions qui ont un
objectif répressif de prime abord mais dans le premier cas elle est prononcée par une autorité
administrative et dans le deuxième cas par un juge.

Il y a 3 critères alternatifs pour déterminer la nature de la sanction

- Qualification du droit interne


- Sanction à vocation à s’appliquer à tous
- Gravité de la sanction

Les mesures disciplinaires ne sont jamais visées par l’article 6 de la CEDH donc pas de problème du
cumul !

Acte individuel : acte administratif unilatéral qui a des effets obligatoires (ou qui peut conférer des
droits) et qui épuise ses effets à l’application >< règlement : règle générale et abstraite qui
s’applique à toute personne qui réponde à toute personne.

 Est-ce que le collège provincial agit comme organe d’une autorité administrative ? le collège
provincial est l’ exécutif de la province, tous ses actes peuvent ils être attaqués en annulation
devant le Conseil d’Etat ? Cet organe adopte des actes administratifs mais dans un cas
particulier, il agit a des missions dites contentieuses et statue en tant que juridiction
administrative, contestation relatives aux élections communales (contentieux électoral
local). Conséquences ? l’acte qu’il accomplit est juridictionnel = ce qui crée une différence
pour les recours ! Ne peut être contesté que par l’exercice des voies de recours établies par
la loi => pas un recours en annulation mais autre recours porté devant le conseil d’Etat : art
16 lois coordonnées sur le Conseil d’Etat. Si les recours sont épuisés : il y a autorité de chose
jugée ! On ne peut pas remettre l’acte juridictionnel en cause ! Exception d’illégalité ? vaut
pour tous les actes administratifs et pas aux actes juridictionnels (pas au décision
contentieuse) Le contrôle se limite aux actes administratifs !
Recours de pleine juridiction : Cour de cassation ne connaît pas du fond de l’affaire et statue
dans les limites de l’affaire qui lui est présentée.
 Et le conseil provincial ? Il n’échappe pas au contrôle du CE.
 Collège communal ? Ses actes relèvent-ils de ma compétence du CE ? Oui car actes
administratifs. Exception pour les actes législatifs ne vaut qu’au niveau des collectivités
supérieures. C’est pas pcq adopté par collège communal ou provincial que ça échappe au
contrôle du CE . Ce ne sont que des collectivités subordonnées.

 Un parlementaire insatisfait peut il attaquer le règlement d’ordre intérieur adopté par le


parlement wallon devant le CE? Ce n’est pas une autorité administrative mais une autorité
législative. Recours au CE possible dans seulement deux cas : personnel et marchés publics.
Si il y avait pas de recours devant CE, pas de recours en annulation possible pour le personnel
concerné.

 A) un recours en annulation peut être intenté devant le CE sur base du paragraphe mais à 2
conditions : (art 14 )

Cas pratiques sur les principes généraux du droit administratif

1. Procédure d’avis conforme faite par le fonctionnaire délégué : soit l’avis est favorable, la
commune peut délivrer et le permis soit l’avis est négatif.

Délégué fraichement désigné, ca nomination est attaquée au conseil d’Etat, le recours n’étant pas
suspensif pendant ce temps là le délégué est en fonction et adopte certains actes et il va délivrer un
permis d’avis conforme mais ultérieurement sa nomination va être annulée erga omnes . Le permis
va donc faire l’objet d’un recours introduit par les voisins. Le fonctionnaire a donc posé un acte sans
le pouvoir de le faire.

La Région Wallonne pourrait invoquer la théorie du fonctionnaire de fait (application de la théorie


de l’apparence + continuité du service public). La Région Wallonne fait valoir cela. Cette théorie
implique que les actes pris par la personne qui ne pouvait pas le faire soit tenu pour régulier. Et dans
le cas présent ?

Limite de la théorie : L’auteur de l’illégalité ne peut pas opposer au tiers les apparences commise de
sa propre illégalité = R W qui nomme le fonctionnaire et c’est elle aussi qui voudrait opposer cette
théorie.

2. Deux maisons, les terrains sont régis par les mêmes règles. Un des propriétaires fait une
première demande de permis d’urbanisme et l’obtient. Le deuxième promoteur qui introduit
une demande relativement similaire reçoit une réponse négative. Dans son recours il
invoque le principe patere legem quam ipse fecisti (aussi une application de l’égalité).
Portée de cet adage ? « Une autorité lors de l’exercice de son pouvoir de décision
individuelle, doit respecter ses propres règlements antérieurement adoptés. »
Or ce principe vise uniquement à contraindre l’autorité saisie d’une demande de décisions
individuelle de respecter les règlements intérieurs dont elle est elle-même l’auteur. Le principe ne
vise que le rapport entre un règlement et une décision dans ce cas nous sommes dans une
succession de décision individuelle.

On peut invoquer la rupture du principe d’égalité et de non discrimination (art 10 et 11 C°) = des
situations comparables doivent être traité de manière identique sauf critères proportionnés et
objectifs. L’autorité va devoir se justifier sur sa divergence de décision. On peut aussi y ajouter les
attentes légitimes.

3. Administration fiscale produit des attestations de déduction de frais qui ne sont pas
conformes (forme). Pendant des années l’administration les a acceptées.

On peut faire jouer le principe de confiance légitime. L’administration doit honorer les attentes
légitimes de ces citoyens, elle ne peut se départir de ce que les administrés ne peuvent pas concevoir
autrement que comme une ligne de conduite fixe. Que peut-on opposer à cela ? Le principe de
légitime confiance ne permet pas a une autorité de poursuivre dans l’illégalité, ne peut dispenser de
l’application de la loi. Limite = exigence de l égalité sans que le principe de confiance légitime puisse
s’y opposer. Conséquences : champ d’application du principe de la confiance légitime se limite à la
sphère d’appréciation discrétionnaire à l’administration.

Dans le domaine de l’illégalité le principe de légitime confiance ne peut pas jouer. Conclusion à tirer :
elle doit refuser les attestations malgré le fait principe et les attentes créées.

4. Art 135 de la loi communale permet au bourgmestre de poursuivre des missions. Il peut
ordonner la démolition d’immeubles qui menacent de s’effondrer. Pourquoi ? Parce que ça
représente un danger pour les citoyens. Ces mesures sont essentiellement préventives. Le
bourgmestre prend une décision de démolition immédiate mais le propriétaire , à son retour
de voyage, fait valoir que le bourgmestre a illégalement oublié de faire valoir ces
observations.

Principe du contradictoire avec ces deux volets :

- Principe du droit de la défense ? Non car il ne vaut que pour les mesures disciplinaires et les
sanctions administratives ; ici, on est pas dans le champ d’application.

- Audi alteram paterm = principe d’audition préalable. Champ d’application toutes mesures graves
or mesures disciplinaires et sanctions administratives. Cette règle impose à l’administration qui
s’apprête à prendre une mesure grave à recueillir au préalable les observations des personnes
auxquelles la mesure peut poser grief.

Pourquoi la distinction entre droit de la défense et audi alteram paterm ? il y a une différence
d’objectif. On ne peut renoncer au droit de la défense (car touche à l’OP et CE peut le lever même
d’office et peut être invoqué à tout moment de la procédure) ce qui n’est pas le cas de audi alteram
paterm. La deuxième distinction, les droits de la défense ne connaissent aucune exception (ils sont
absolus !) alors que audi alteram paterm connait des exceptions dont la principale est l’urgence =>
notre cas, l’immeuble menace de s’effondrer. Comme l’exception est d’interprétation stricte, il faut
qu’elle soit avérée.

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