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L3 Economie-Gestion

UE05a
Parcours Economie-Finance

Cours de
Mathématiques financières

Yunnan SHI
2022-2023
Partie 2 :

Marchés financiers
• Le marché financier peut être décomposé
en:
- marché des actions;
- marché des obligations;
- marché des produits dérivés.
1. Marché financier et produits financiers
A. Les fonctions du marché financier
B. Les produits financiers
2. Marché obligataire
A. Prix d’émission sur le marché primaire
B. Prix de marché sur le marché secondaire
3. Marché des actions
A. Méthode d’évaluation des actions: approche
actuarielle
B. Méthode d’évaluation des actions: approche de
portefeuille
4. Marché des produits dérivés
A. Options
B. Warrants
1. Marché financier et produits financiers
A. Les fonctions du marché financier

Les fonctions du marché financier


s’articulent autour des fonctions du
marché primaire et du marché
secondaire.
a) Le marché primaire

• Il permet de lever du capital ou des


fonds. C’est le marché des nouvelles
émissions de titres.
• Ce marché remplit une fonction de
financement et de remplacement du
capital.
• C’est sur ce marché qu’on mesure le
financement de l’économie par le marché
financier par l’intermédiaire du ratio:
émissions de valeurs mobilières / PIB.
b) Le marché secondaire

•Il assure le bon fonctionnement du marché


financier. On parle généralement de Bourse. C’est
le marché où s’échangent les titres déjà émis.
•Il assure la liquidité des instruments financiers et
la mobilité de l’épargne. Il assure aussi
l’évaluation permanente des titres cotés.
•Il permet aux détenteurs de titres de récupérer
leurs fonds sans devoir attendre l’échéance du
titre.
• Tous les titres ne sont pas cotés sur ce
marché. Pour être cotées sur ce marché
secondaire, les sociétés doivent obtenir
l’autorisation auprès de l’Autorité des
Marchés Financiers.
• La quasi-totalité des obligations est cotée
en bourse.
c) Les relations entre le marché primaire et
le marché secondaire

•La valeur de marché ou le prix des titres sur


le marché secondaire sert de valeur de
référence. Elle indique les conditions sur
lesquelles les titres peuvent être émis sur le
marché primaire.
•Les opérations de capital, ainsi que les
introductions en bourse, sont fortement liées
à l’évolution des titres sur le marché
secondaire et la conjoncture boursière.
• La cotation fournit au quotidien la
situation des obligations, ce qui permet
de calculer le taux de rendement
actuariel et ainsi de disposer d’une
référence pour les nouvelles émissions
obligataires.
B. Les produits financiers

• C’est la loi MONORY de 07/1978 qui a


provoqué une certaine révolution dans le
domaine des produits financiers puisqu’elle
autorise l’émission d’actions à dividende
prioritaire sans droit de vote.
• A partir de cette loi, les 2 catégories de titres
(actions et obligations) se sont diversifiées et
on parle désormais de 2 familles de titres. A
l’intérieur de ces deux familles, des produits
hybrides se sont aussi développés.
a) Les actions
Les actions sont des titres représentatifs
d’un droit de propriété sur une partie du
capital social d’une entreprise émettrice.
Le capital social correspond au nombre de
parts sociales d’une société multiplié par
la valeur nominale de la part.
Une personne est propriétaire d’une
entreprise à hauteur de la valeur des
actions qu’elle détient.
• Les actions ordinaires
Le détenteur d’une action ordinaire détient un certain
nombre de droits:
- droit à la gestion par l’intermédiaire du droit de vote
au cours des assembles générales;
- droit à l’information par la communication de
documents;
- droit sur les bénéfices répartis entre la mise en
réserve et les actionnaires de la société. Ces
dividendes sont fonction des résultats de la société
et de l’affectation qui leur sont donnée;
- droit sur l’actif net de la société: ensemble du
patrimoine de la société – dettes.
• Les actions à dividende prioritaire (ADP)
Elles ont les mêmes caractéristiques que les
actions ordinaires, mais ne donnent pas
droit au vote. En contrepartie, elles
bénéficient d’un dividende supérieur au
minimum légal versé aux actionnaires.
Les ADP sont surtout proposées par les
sociétés dont le propriétaire principal tient
à garder le pouvoir de la société.
• Les certificats d’investissement
Ils ont été créés en 1983 pour les
entreprises nationalisées et ce sont des
actions prioritaires dépourvues de droit de
vote.
Le certificat d’investissement résulte du
démembrement des actions existantes:
une action ordinaire est divisée en 2 titres
distincts: 1 certificat de droit de vote et 1
certificat d’investissement qui donne droit
uniquement au dividende.
Ce sont surtout les entreprises du secteur
public qui ont eu recours à l’émission de
certificats d’investissement pour acquérir
des participations sans faire perdre de voix
à leur actionnaire principal (l’Etat).
• Les actions à bons de souscription
Elles sont assorties à 1 ou plusieurs bons
lors de leur émission. Ces bons
permettent de souscrire ultérieurement
d’autres actions de la société émettrice
(ABSA, 1986; ABSO, 1983).
La souscription se fait à un prix déterminé à
l’avance jusqu’à une période déterminée.
b) Les obligations

•Les obligations sont des titres de créance à long


terme représentant une fraction d’un emprunt émis
par l’Etat, les collectivités publiques, les entreprises
publiques ou privées, financières ou non.
•Les souscripteurs d’obligation consentent un prêt
à l’émetteur qui s’engage à verser un intérêt et à
rembourser le capital prêté dans un délai et des
conditions déterminées. Le coupon est
généralement annuel et le remboursement se fait à
l’échéance.
• Droit d’une obligation:
- l’emprunteur s’engage à verser des intérêts;
- l’emprunteur est tenu de rembourser le
souscripteur à une date déterminée et c’est
lors de l’émission de l’obligation que l’on
détermine la valeur du remboursement;
- en cas de défaillance de l’entreprise, le
détenteur de l’obligation est prioritaire par
rapport à l’actionnaire.
• Les obligations classiques
Les paramètres clés d’une obligation classique sont:
- nominal: valeur en euro d’une obligation; c’est le
montant à partir duquel est établi le tableau
d’amortissement;
- taux facial: ou taux nominal, il permet de calculer la
rémunération d’une obligation, appelée coupon;
- prix d’émission: prix auquel est souscrite une
obligation sur le marché primaire; ce prix peut être
différent du nominal; lorsqu’il est égal au nominal, on
dit que l’obligation est émise au pair;
- prime d’émission: si le prix d’émission est différent du
nominal, la différence représente la prime d’émission;
- date de souscription: date de règlement de son
achat par le souscripteur;
- date de jouissance: date à partir de laquelle sont
calculés les intérêts;
- durée de l’emprunt: une obligation a une durée
minimum de 3 ans et une durée maximum de 30
ans;
- prix de remboursement: prix auquel est remboursée
une obligation; si ce prix est égal au nominal, on dit
que l’obligation est remboursée au pair;
- prime de remboursement: si le prix de
remboursement est différent du nominal, la
différence représente la prime de remboursement.
Le remboursement de l’obligation peut s’effectuer
selon 3 méthodes différentes:
- le remboursement in fine: il est réalisé en une
seule fois à la fin du contrat;
- le remboursement par séries annuelles
constantes: chaque année, l’émetteur
rembourse par tirage au sort une partie
constante d’obligations;
- le remboursement progressif par annuités
constantes; les annuités représentent alors le
coupon + le remboursement en partie du
capital.
• Les obligations à taux flottants et indexés
Ces obligations comprennent:
- les obligations à taux variable (1976): le coupon
est indexé sur l’évolution constatée, en fin de
période, de taux d’intérêt de référence du
marché monétaire ou obligataire;
- les obligations à taux révisable (1980): elles
offrent des coupons de valeur fixe entre 2
révisions périodiques (trimestrielles ou
annuelles).
Ces types d’emprunt permettent d’éviter une
hausse ou baisse brutale des prix des titres.
• Les obligations hybrides
2 vagues d’émissions d’obligations hybrides
(années 80 et années 90) ont été constatées pour
répondre à une exigence accrue des investisseurs
et pour faciliter la gestion des émetteurs:
- Les obligations convertibles: de telles obligations,
émises par des sociétés privées, permettent à
l’investisseur de rester un créancier jusqu’à
l’échéance ou de devenir un actionnaire lorsque le
changement de statut est avantageux; compte
tenu de la possibilité offerte à l’investisseur de
devenir propriétaire, le taux facial de l’obligation
est relativement bas.
- Les obligations à bons de souscription d’actions
(OBSA): l’OBSA est un agrégat de deux produits
financiers; elle est constituée d’une obligation et
d’un ou de plusieurs bons de souscription qui
font l’objet d’une cotation séparée; l’investisseur
peut exercer ses droits (BSA) et entrer dans le
capital de l’émetteur, ou les céder sur le marché.
- Les obligations à bons de souscription
d’obligations (OBSO): l’OBSO est une obligation
semblable à l’OBSA dans sa structure, sauf que
le bon émis concerne un nouvel emprunt
fragmenté en titres ayant la même nature et la
même durée que l’obligation initiale.
- Les obligations échangeables en actions (OECA):
l’entreprise qui émet des OECA prévoit de les
rembourser en actions figurant dans son portefeuille
de participations, lorsque c’est l’intérêt de
l’investisseur; l’émission de ces titres ne
s’accompagne pas d’une variation des capitaux
propres de l’émetteur.
- Les obligations remboursables en actions (ORA):
les ORA sont des obligations proches des
convertibles; leur remboursement ne se fait pas en
espèces mais en actions de l’émetteur; mais
contrairement aux convertibles, c’est à l’échéance
seulement que la conversion des titres de créances
en titres de propriété se fait obligatoirement.
- Les obligations convertibles, échangeables en
actions nouvelles existantes (OCEANE): le
détenteur de l’obligation peut choisir de se faire
rembourser sa créance en euros selon les
modalités prévues dans le contrat ou bien
d’exercer son option de conversion pour devenir
actionnaire de la société.
- Les obligations assimilables du trésor (OAT): ce
sont des obligations assimilables à des
obligations existantes ayant la même échéance,
le même taux facial. L’intérêt de ces obligations
est une facilité pour l’émetteur (l’Etat) car la
liquidité des obligations est accrue.
- Les titres participatifs: ces titres sont
assimilables à des obligations car ils ne donnent
pas droit au vote. Ils sont assortis d’une
rémunération variable constituée par un intérêt
minimum garanti auquel s’ajoute un montant
indexé sur le niveau d’activité ou les résultats de
l’entreprise. Ils sont principalement émis par des
entreprises du secteur public, les sociétés
mutualistes et les banques mutualistes.
c) Les produits dérivés
• Un produit dérivé est un instrument financier
dont la valeur varie en fonction de
l’évolution d’un actif appelé sous-jacent.
• Initialement, les produits dérivés ont été
créés pour que les entreprises puissent se
couvrir contre plusieurs risques : marché,
liquidité, contrepartie, risque politique...
• Aujourd’hui, ces produits dérivés sont de
plus en plus utilisés par les investisseurs qui
spéculent sur le marché.
• Les options
Cet instrument financier donne à une partie le droit
(pas l’obligation) d’acheter (call) ou de vendre
(put) un sous-jacent à un prix (strike) donné dès
le départ et valable pour une période donnée (1
jour à 15 ans).
En contrepartie de l’achat de cette option,
l’acheteur verse une prime au vendeur. Elle
correspond au prix de l’option. Contrairement au
« strike », la valeur de cette prime évolue durant
la durée de vie de l’option.
À l’échéance, l’acheteur du contrat a le choix
d’acheter ou de vendre l’actif sous-jacent au prix
convenu. Si les conditions de marché lui sont
favorables, l’acheteur peut décider d’exercer son
doit à l’achat ou la vente. Dans ce cas, le vendeur
du contrat a l’obligation de vendre ou d’acheter
l’actif sous-jacent dans le respect des conditions
fixées au départ.
• Les warrants
C’est un instrument financier émis par un
établissement bancaire et non par des
cocontractants comme dans le cas d’une option.
Dotés d’un effet de levier, les warrants sont
négociés en Bourse. Ils donnent au porteur le
droit, mais non l’obligation, d’acheter (warrant
call) ou de vendre (warrant put) un actif sous-
jacent à un prix déterminé à l’avance, jusqu’à
une date donnée (échéance). Passé cette limite,
le droit du porteur cesse d’exister.
Pour acheter un warrant, un investisseur paye une
prime qui est, dans la très vaste majorité des cas,
très inférieure au prix de l’actif sous-jacent.
Contrairement à une option, il n’est pas possible
de vendre un warrant à découvert.
La vente à découvert consiste à vendre un actif
qu’on ne possède pas avec l’espoir de racheter
moins cher, suite à une baisse des cours.
• Les contrats à terme (futures)
Ce sont des produits standardisés permettant d’acheter ou
de vendre la quantité déterminée d’un actif sous-
jacent à une date d’échéance et à un prix convenu
d'avance. Contrairement aux options et aux warrants,
les contrats à terme constituent un engagement ferme:
l’acheteur s’engage à acheter l’actif sous-jacent au prix
convenu à la date d’expiration. De son côté, le vendeur
doit livrer l’actif sous-jacent à l’échéance.
Avec cette formule, les investisseurs anticipant la hausse
du sous-jacent prennent une position longue, les
engageant à l'acquérir alors que les vendeurs, qui font le
pari inverse, prennent une position courte les
contraignant à le livrer.

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