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Chapitre 02 (suite)

La typologie des marchés


Dr. BEN MAKHLOUF.Y

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Introduction
La classification des marchés est variées.
Sur le plan financier, une classification suivant les titres négociés est faite Ainsi, il est propice
de distinguer les marchés à somme nulle (marchés des produits dérivés) des marchés à
création de richesse (marché de titres).

Les marchés financiers peuvent ensuite être plus ou moins contrôlés par une autorité étatique.
Ainsi, des marchés réglementés peuvent être opposés à des marchés non règlementés, en ce
sens que ces derniers ne reçoivent pas un label d’une autorité étatique. Cela n’exclut pas que
ces marchés bénéficient d’une certaine organisation (marché organisé), même si ils peuvent
exister indépendamment d’une quelconque organisation (marché de gré à gré).

Le marché peut ensuite être un marché au comptant ou un marché à terme. Lorsque l’opération
est au comptant, le règlement et la livraison de l’instrument financier s’opèrent
immédiatement après la négociation. Lorsque l’opération est à terme, le règlement et la
livraison sont retardés à une date ultérieure.

Enfin l’émission et la cotation d’un instrument financier conduisent à opérer une distinction
entre le marché primaire et le marché secondaire, cette segmentation est le principe de tout
marché financier. (BEN CHABANE , 2012).

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1. Selon l’émission et la cotation du titre financier
1.1. Le marché primaire communément appelé marché du neuf ou
d’émission. Il est le marché des titres nouveaux (actions et/ou obligations).
Les investisseurs achètent directement ces titres auprès de la société
émettrice.
Ce marché permet le transfert des moyens de financement des agents
économiques à capacité de financement (ménage, institution financières ou
d’assurance…) aux agents exprimant un besoin de financement (les
entreprises, les collectivités locales…). il permet ainsi de lever du capital et
de transformer l’épargne des ménages en ressources longues pour les
collectivités publiques et privées.
RQ: Le marché primaire n’est pas assuré par la bourse : il est directement mis
en œuvre par les intermédiaires financiers qui s’interposent entre émetteurs
et investisseurs. Ainsi, il n’a pas de lieu d’existence physique. En
revanche, l’existence et le bon fonctionnement de ce marché est assujetti à
l’existence d’un marché secondaire. (BEN CHABANE, 2012).

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 1.2. Le marché secondaire: appelé également marché de l’occasion ou
Bourse. C’est le marché sur lequel s’échange des titres de seconde main. Il
permet la cotation et la revente des titres émis sur le marché primaire. Ce
marché assure deux grandes fonctions à savoir: fixer le cours des titres (en
fonction de la loi de l’offre et de la demande) et assurer leur liquidité.
 Le marché primaire et le marché secondaire sont complémentaires

Marché
financier

Marché primaire Marché secondaire

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2. Selon les titres négociés
2.1. Le marché des titres ou marché à création de richesse: les titres
échangés sur ce marché sont essentiellement les titres de propriété et les
titres de dettes. Ces titres sont classifiés en marché des actions et marché
des obligations.
A. Le marché des actions:
l’action représente une fraction du capital social, proportionnelle à la somme
apportée (apport en espèces), ou à la valeur de l’apport en nature
(immobilisations). Elle confère à son détenteur un droit d’associé d’où
l’appellation « titre d’associé ». Sur le plan financier, elle présente
principalement deux sources espérées de revenus pour l’actionnaire qui
accepte de prendre le risque avec la volonté de gagner de l’argent :
 les dividendes futurs qui représentent une fraction du bénéfice de

l’entreprise à la fin de l’exercice, ce qui fait de l’action un titre à revenu


variable, fonction des bénéfices de la société et de la décision des associés
de les distribuer ou non ;
 ou bien une éventuelle plus value lors de la revente du titre sur le marché

boursier, si le prix de vente est supérieur à celui de l’achat.


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De plus que les actions il existe une autre forme de titre a revenu variable tel:
 Le certificat d’investissement : c’est une valeur mobilière qui s’apparente aux

actions sans droit de vote. Il résulte du démembrement d’une action en deux parties
distinctes : le certificat d’investissement et le droit de vote. Le porteur de ce certificat
ne peut donc pas participer aux assemblés générales et y voter, mais bénéficie des
droits pécuniaires.
 Certificat de dépôt Depositary Receipts : c’est un certificat nominatif négociable

détenu par les banques locales qui présente la propriété d’une ou plusieurs actions
d’une société étrangère souhaitant être cotée sur un marché règlementé. Ils sont émis
par des établissements financiers en contrepartie de titres étrangers déposés hors du
pays.
B. Le marché de l’emprunt obligataire
Les obligations sont « les titres émis en représentation d’un emprunt lancé par l’entité
émettrice. L’offrant de capitaux est un simple prêteur, un créancier, dénommé en
langue boursière un créancier obligataire » (DESCHANEL, 2007: 29).
Lorsqu’un investisseur se porte acquéreur d’une obligation, il prend le risque d’un
banquier qui accorde un prêt. Il est créancier vis-à-vis de l’émetteur. Il ne dispose
d’aucun droit sur la gestion de l’entreprise mais il possède les droits naturels du
prêteur : remboursement du capital et versement d’un intérêt sur le montant emprunté
tout au long du prêt.

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2.2. Les marchés à somme nulle
Les produits échangés sur ce marché sont des produits dérivés (marché
conditionnel).
Les produits dérivés « sont des instruments financiers dont le prix dépend de
l’évolution du cours d’un autre actif financier appelé sous-jacent. Ils sont
employés principalement en tant qu’instruments d’assurance (de couverture)
ou en tant qu’instrument spéculatifs ». (LE SAOUT, 2007: 71)
Les produits dérivés sont créés pour que les entreprises puissent de couvrir
contre les dievrs risques (contrepartie, liquidité , marché…).
L'instrument sous-jacent n'est pas physiquement échangé au moment de la
négociation. Cet échange peut être optionnel (cas des options), différé
(futures ou contrats à terme) voire ne jamais avoir lieu (swap de taux). (
https://www.fimarkets.com/pages/produits_derives.php)
Sur le marché optionnel on cite les principaux produits tels:
A. Les options: est un instrument financier qui donne le droit d’acheter (ou
vendre) à un prix, à une date future, une certaine quantité d’une marchandise
(on fait référence ici aux indices boursiers, titres financiers, devise…).

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Un contrat d'option donne à l'acheteur le droit, mais non l'obligation,
d'acheter ou de vendre le sous-jacent à une date future à un prix convenu.
Les options peuvent être négociées de gré à gré ou sur des marchés
organisés.
B. Les warrants sont des valeurs mobilières, créées par un émetteur
(établissement financier) pour être proposées à la vente aux investisseurs,
alors que les options sont des contrats, créés par une entreprise de marché
(Euronext par exemple), s'agissant des options échangées sur un marché
organisé ou par des établissements financiers s'agissant des options de gré
à gré.
C. Un contrat « forward » signifie que l'échange du sous-jacent est décalé
dans le temps. Ces contrats forward se négocient de gré à gré.

D. Les futures: implique un échange décalé dans le temps, mais cette fois le
contrat est standardisé et négocié sur un marché organisé.
E. Enfin les contrats de swap impliquent l'échange de deux sous-jacents,
comme dans le swap de change, ou des revenus associés à deux sous-
jacents.

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3. Selon l’existence d’un règlement général
3.1. marché organisé vs marché de gré a gré

A. Le marché réglementé ou organisé se distingue par l’existence d’un


règlement général de marché édicté et appliqué par une entreprise de
marché généralement agrée par les pouvoirs publics ou les régulateurs.
L’objet affiché de la règlementation est la protection des souscripteurs
et des investisseurs. Pour intervenir sur ce marché il est nécessaire
d’être adhérent ; les procédures d’échange, de compensation et de
règlement-livraison des titres obéissent à des standards clairement
définis. En particuliers sur les marchés organisés où la chambre de
compensation vient s’interposer entre les acheteurs et les vendeurs pour
limiter le risque de contrepartie et diminuer les coûts de transaction.
Sur un tel marché, l’établissement financier est un intermédiaire
agissant pour le compte de son client. Leurs intérêts sont alignés. Le
marché règlementé fait intervenir donc l’épargne publique et donne un
label (qualité, sécurité, garantie).

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B. Le marché libre ou de gré à gré se caractérise par
l’inexistence d’un règlement général des opérations réalisées. Il
n’y a pas d’autres clauses que celles qui figurent sur le contrat
qui lie les deux parties. Les opérations sont faites sur mesure
pour le client et les négociations sont réalisées par téléphone ou
par ordinateur. En pareille situation, l’établissement financier est
la contrepartie directe d’un intervenant. Leurs intérêts sont donc
opposés. En générale, les risques sont plus élevés que sur les
marchés organisés : compte tenu de l’absence de chambre de
compensation et de réglementation, aucun mécanisme de
solidarité n’est prévu en cas de risque de contrepartie et, le
risque de liquidité et beaucoup plus important puisque les
contrats ne sont pas standardisés. A cet effet, ces marchés sont
réservés aux professionnels. Toutefois, il existe des organismes
qui essaient d’imposer des règles engageant les différents
intervenants.

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Bibliographie
 AIT YAKOUB.A: « Support de cours gestion de portefeuille
», UMMTO, 2010;
 BENCHABANE.M: «Étude comparative des marchés
financiers maghrébins cas : Maroc, Algérie, Tunisie »,
Mémoire magister, UMMTO, 2012;
 DESCHANEL.j.P: « La bourse en clair », 2ème édition, Ed
Ellipses, 2007, P29;
 Eco-Droit-Management Sacré Coeur Nantes BTS: Thème 2
: Le marché financier et son rôle économique. Sept 2017;
 https://www.fimarkets.com/pages/produits_derives.php

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