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Droit des marchés financiers (s 6/ option Droit des affaires)

I/ Définition du marché financier :

Le marché financier est comme tout marché, un lieu d’échange entre acheteurs
et vendeurs. De plus, comme dans n’importe quel marché, les prix de vente et
d’achat sont déterminés par le niveau de l’offre et de la demande.

Cet échange concerne des produits ou instruments financiers fongibles,


négociables et interchangeables (bons de souscriptions, actions, obligations,
warrants, OPCVM et SICAV, TCN, etc).

 Les vendeurs ou agents à besoin de liquidités, dits agents à besoin de


financement, sont généralement des entreprises ou l’Etat, à la recherche
de liquidités pour financer leurs projets de développement.
 Les acheteurs ou agents disposant d’un excédant de liquidités, dits agents
à capacité de financement sont généralement des épargnants ou des
investisseurs qui souhaitent investir dans les projets des entreprises ou de
l’Etat, en prêtant de l’argent ou en devenant actionnaires/associés.

Les principaux acteurs des marchés se concentrent autour des banques,


assurances, institutionnels et grandes entreprises, même si l’on observe une
émergence de la participation des particuliers et des PME sur les marchés
financiers.

Dans ce marché, les investisseurs contribuent au financement de l’Et at et des


entreprises par le placement de leur épargne. Les instruments financiers qui
contractualisent cet investissement sont appelés titres ou valeurs mobilières.

L’échange de titres se fait de gré à gré, c'est-à-dire, par entente directe ou sur un
lieu organisé connu sous le nom de bourse, ou bourse des valeurs.

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La bourse des valeurs est un marché réglementé et structuré sur lequel sont
négociées les valeurs mobilières. Au Maroc, la gestion de ce marché est confiée
à une société privée, en vertu d’un cahier des charges, appelée Société
Gestionnaire de la Bourse de Casablanca.

Un marché réglementé est un marché reconnu par l’Etat, organisé de manière à


fonctionner de façon continue, ouvert à tous, qui impose une égalité de
traitement des opérateurs et une transparence des opérations.

Elle est notamment chargée de :

 Organiser les séances de cotation ;


 Administrer le processus d’introduction en bourse ;
 Apporter la garantie de bonne fin des opérations.

Les principes directeurs du marché efficient : sécurité, transparence,


intégrité, égalité, équité, liquidité.

Définition de l’ouvrage de Frederic Mishkin :

Le marché financier est une composante du marché des capitaux qui permet le
financement de l’économie ; C’est le lieu d’émission et d’échange des valeurs
mobilières, principalement les actions et les obligations.

Controverse autour de la définition du marché financier :

 Selon une définition large, le terme « marché financier » regroupe tous les
marchés du secteur de la finance.
 Selon une définition restrictive, le marché financier signifie uniquement le
marché où sont négociés les valeurs mobilières et titres assimilés.

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Le marché financier fait partie du marché des capitaux qui comprend


plusieurs compartiments :

 Le marché monétaire : C’est le marché des capitaux de court terme et


de moyen terme destiné aux institutions financières. Il permet de
combler les besoins de financement à court terme des banques, de
l’Etat mais aussi des entreprises grâce aux placements liquides ou à
courte échéance des entreprises, des banques, des compagnies
d’assurance. Il est scindé en deux compartiments : le marché
interbancaire et le marché des TCN. Le marché interbancaire est
réservé aux banques qui s’échangent entre elles des actifs financiers de
court terme. C’est un marché de gré à gré, ce qui signifie que les
banques traitent et négocient librement entre elles. Le marché des titres
de créances négociables est, quant à lui, composé de titres financiers
destinés aux professionnels des marchés financiers, certificats de
dépôt, billets de trésorerie, bons à moyen terme négociables ;

 Le marché des changes : vente et achat des devises ;


 Le marché hypothécaire : émission et cession des garanties
hypothécaires ; là où sont négociés les titres de créances garanties par
des hypothèques.
 Le marché financier : où sont négociés les valeurs mobilières et titres
assimilés.

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II/ Le rôle du marché financier :

Le marché financier permet aux entreprises, à l’Etat et aux épargnants


d’augmenter leur utilité.

D’une part, les épargnants ont la possibilité d’investir dans des instruments
financiers et donc, ils peuvent reporter leur consommation, tout en obtenant une
rémunération pour ce report et faire fructifier leur épargne.

D’autre part, les entreprises ont un meilleur accès aux capitaux disponibles et
peuvent investir dans des actifs productifs. L’Etat peut également mieux gérer
sont déficit à travers l’endettement interne.

Les marchés financiers tels que ceux des actions et des obligations jouent un
rôle décisif dans la promotion d’une plus grande efficacité économique, car ils
dirigent les fonds des agents qui n’en font pas usage vers ceux qui les utilisent.

Les activités sur les marchés financiers ont des effets directs sur la richesse
individuelle sur le comportement des entreprises et des consommateurs, et sur
les fluctuations économiques.

Des marchés financiers qui fonctionnent bien sont un facteur clé dans la
production d’une croissance élevée.

La raison d’être des marchés financiers réside dans la confrontation de l’offre et


de la demande de capitaux, au moyen d’instruments financiers, comme les
actions et les obligations.

Ils permettent aux Entreprises de trouver de nouveaux moyens pour financer


leur croissance, en dehors du crédit bancaire. Il n’y a pas de développement
économique sans financement. Toute l’économie tourne à crédit.

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Ces entreprises s’adressent aux investisseurs du marché des capitaux avec


l’émission de titres cotés.

Le crédit bancaire n’est pas toujours une bonne source de financement ; il faut
remplir un certains nombres de conditions et surtout présenter des garanties
pour l’obtention du crédit.

Les sociétés peuvent s’autofinancer par l’opération d’augmentation du capital


(les actionnaires apportent de l’argent ou font appel à de nouveaux actionnaires
afin d’acheter des titres. Dans ce dernier cas, il faut bloquer le droit préférentiel
de souscription).

Le meilleur moyen de financement est de s’inscrire à la côte et d’ouvrir son


capital.

La Bourse est vitale pour le fonctionnement de l’économie réelle : c’est le lieu


dans lequel les entreprises trouvent du financement pour le développement de
leur activité économique. C’est une alternative aux banques pour les sociétés
cherchant à lever des fonds. La difficulté à trouver de l’argent frais pour les
entrepreneurs est une constante, car les organismes bancaires restent méfiants en
raison de leur aversion élevée aux risques.

La diversification des sources de financement est essentielle pour les entreprises


afin d’éviter une dépendance trop forte par rapport à un partenaire financier.

L’introduction en bourse :

L’on parle d’introduction en bourse lorsqu’une entreprise propose au marché


financier d’acquérir une partie de son capital sous forme d’actions. Les
investisseurs deviennent actionnaires dans l’entreprise concernée en payant le
prix proposé par l’entreprise.

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Trois raisons peuvent ramener une entreprise à s’introduire en bourse :

 L’ouverture du capital si l’entreprise n’a pas encore émis d’actions ;


 L’augmentation du capital si l’entreprise est déjà présente sur le marché
en action ;
 La privatisation si son capital est détenu par l’Etat.

Dans tous les cas, il s’agit pour l’entreprise de mobiliser de l’argent frais pour
continuer son développement.

Une action n’est pas remboursable, sauf en cas de rachat d’actions voté en
assemblée générale réunissant l’ensemble des actionnaires ou d’un retrait de la
côte. Dans tout autre cas, un actionnaire qui souhaite vendre ses actions doit
passer par le marché secondaire.

La valeur de l’action dépend du contexte du titre pour lequel il y a, à titre


d’exemple, une forte demande.

Les actionnaires se voient reconnaitre plusieurs droits : le droit permanent à


l’information sur les plans administratif et comptable ; le droit de vote qui reste
la prérogative la plus importante ; le droit de percevoir des dividendes (à noter
que cela dépend des résultats de l’entreprise) ; la participation aux décisions
prises lors des assemblées générales ; le droit de revendre l’action sur le marché
secondaire.

L’investisseur peut être un investisseur individuel ou une institution financière


telle qu’une banque, une société de fonds communs de placement, une société
d’assurance, une caisse de retraite, etc, que l’on définit sous le terme générique
d’investisseurs institutionnels.

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Avantages pour l’économie :

 Attrait des investisseurs étrangers et nationaux ;


 Animation du marché ;
 Avantages fiscaux ;
 Diminuer la pression sur la création de la monnaie (le crédit= source
d’inflation) ;
 Le marché financier attire l’épargne des particuliers (croissance
économique).

Intérêts pour les entreprises :

 Le financement n’est pas couteux, sans toucher les droits des actionnaires
majoritaires ;
 Renforcement de la notoriété : la société va instituer son image. Elle aura
une publicité gratuite et pourra réduire son endettement ;
 Valorisation du patrimoine des actionnaires.

III/ L’objectif de la réglementation :

L’objectif de la réglementation est d’organiser le marché et assurer son


efficience :

 Protéger les épargnants ;


 Protéger l’investisseur ;
 Assurer la transparence ;
 Assurer l’information équitable ;
 Encourager l’investissement.
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La dématérialisation de la monnaie a engendré une mutation et un


bouleversement des échanges financiers internationaux obligeant les autorités à
légiférer, à réglementer, à réguler et à adapter les législations aux nouveaux
usages.

Le Droit des marchés financiers est animé par un certain nombre de principes :
rendre attractif et sûr le marché. Ainsi les règles juridiques sont en concurrence.
Plus il y a de transparence, plus les investisseurs sont intéressés.

L’information est essentielle pour les marchés financiers.

 Le contrôle des fonds et l’origine des fonds ;


 L’égalité d’information et l’interdiction d’utiliser une information
privilégiée ;
 La mise en place de la transparence (ex : déclaration de seuil,etc) ;
 La régulation du marché ;
 L’instauration d’un cadre juridique contraignant pour sécuriser
l’investissement et le promouvoir ;
 La réglementation de l’intermédiation en bourse : l’intermédiaire
facture sa prestation parce qu’il a essayé de trouver la meilleure
offre. L’intermédiaire financier a une obligation de meilleure
exécution (recherche de la meilleure offre pour le client).

Le marché restera toujours imparfait malgré toutes les interventions légales et


privées pour essayer d’améliorer son mode de fonctionnement.

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IV/ Caractéristiques du droit des marchés financiers

Le domaine économique nécessite la mise en place de règles caractérisées


généralement par une certaine souplesse. On constate alors l’apparition d’un
droit mou « soft law ». En effet, ce droit constitue un ensemble de règles dont la
juridicité est discutée et la valeur juridique est peu contraignante.

A priori, le marché financier ne parait pas favoriser de telles règles, puisqu’il se


rattache à l’épargne du grand public et nécessite une sécurité accrue. Toutefois,
il faut observer que le droit des marchés financiers est le champ de prédilection
de telles règles souples par excellence. En effet, une rigidité des règles
boursières et financières auraient pu amener les sociétés à éviter le recours au
marché financier.

Par conséquent, le droit des marchés financiers doit être caractérisé par une
certaine souplesse. Cette dernière constitue un indice, entre autres qui prouve la
tendance de la branche à l’autonomie, qui signifie la possibilité de se gouverner
par soi-même à travers l’autodétermination des règles. Elle est synonyme de
l’indépendance, séparatisme, self-government.

Avant de chercher la définition du droit des marchés financiers, il convient tout


d’abord de signaler l’existence d’un problème d’appellation ; et la doctrine
s’interroge sur la dénomination à donner à ce droit. En effet, à côté de
l’appellation « droit des marchés financiers », d’autres sont également
envisageables comme les appellations droit boursier et droit financier.
L’appellation « droit boursier » peut être écartée à cause de son contenu étroit
qui exclut le marché hors-cote et les sociétés faisant appel public à l’épargne
sans être cotées en bourse.

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L’appellation droit des marchés financiers parait plus adéquate et permet


d’englober tous les émetteurs faisant appel public à l’épargne. Cette appellation
est également limitée à un monde clos, celui des marchés financiers.

L’appellation droit financier est plus large et se rattache à toutes les opérations
liées aux instruments financiers (ex : démarchage financier).

Corpus de règles qui a pour objet de régir des activités liées aux marchés
financiers et exercées à titre de professions habituelles par les prestataires de
services financiers.

Les marchés financiers constituent le centre d’intérêt du droit des marchés


financiers. Il convient alors de déterminer ce que l’on entend par ce terme. Le
marché financier est défini comme étant le lieu où s’effectuent les transactions et
où se rencontrent les acheteurs et les vendeurs des titres.

Il faut noter que le marché n’est pas un lieu localisé puisque les transactions
s’effectuent selon un système informatisé et à distance. Ce qui fait que le marché
financier serait un lieu « abstrait » où se rencontrent l’offre des épargnants et la
demande des collectivités émettrice de valeurs mobilières.

C’est le marché de l’argent à moyen et à long terme. Il se distingue du marché


monétaire à court terme. Le marché monétaire est réservé aux établissements de
crédit alors que le marché financier est ouvert à l’ensemble des entreprises y
compris ceux-ci.

Il existe plusieurs marchés financiers. Traditionnellement, on distingue entre le


marché primaire qui est le marché des émissions par appel public à l’épargne et
marché secondaire pour distinguer le marché des transactions : la bourse.

Le droit des marchés financiers est une branche dont la naissance est assez
nouvelle. Les prémices de ce droit ont émergé avec l’apparition de la technique
de l’appel public à l’épargne qui est une nouvelle technique de financement des

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entreprises, non pas à travers l’intermédiation des banques mais plutôt grâce au
recours direct par ces entreprises au marché financier où les investisseurs
apportent leurs épargnes et reçoivent en contrepartie des titres leur permettant
d’obtenir divers droits, notamment le droit de recevoir une part des bénéfices
réalisés.

L’apparition de la bourse au Maroc n’a pas beaucoup de conséquences sur le


mode de financement des entreprises. Ces derniers faisant toujours recours au
crédit bancaire pour financer leurs activités. Cela s’explique par le fait que ce
mode de financement classique se caractérise par la simplicité dans la mise en
œuvre et par le fait qu’Il est compatible avec le tissu économique marocain,
constitué essentiellement par les PME.

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V/ La réforme du droit des marchés financiers :

Le marché boursier a envahi le marché financier dans tous les pays


occidentaux, et ensuite dans les pays du tiers monde. Au moment où la
crise financière de l’endettement au début des années 80 a éclatée à
cause de la pénurie des ressources financières. Une nouvelle politique
financière caractérisée par la finance directe est devenue le moteur du
marché financier. Cette politique basée sur l’emprunt et l’épargne
constitue le meilleur mécanisme capable à relever le défi de la bourse.

Comme le Maroc appartient à un système économique mondial, il est


normal que notre économie suit ce chemin de désintermédiation.
Depuis 1929, la Bourse de Casablanca n’a cessé de connaitre des
réformes.

La première en 1948 a attribué à la bourse des valeurs la personnalité


morale et le nom de l’office de la compensation des valeurs donnée
autrefois à la bourse de Casablanca devint l’office de cotation des
valeurs mobilières.

La seconde réforme en 1967, a permis de la réorganiser juridiquement


et techniquement et de la définir comme un établissement public. A la
suite de cette réforme et plus précisément en 1986, le Maroc a entamé
un Programme d’Ajustement structurel qui s’est achevé dix ans plus
tard. Ce programme a permis au Royaume de consolider ses équilibres
fondamentaux et de maîtriser le problème de sa dette et de son
inflation.
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Sept ans plus tard, en 1993, une réforme majeure du marché boursier a
été engagée pour compléter et renforcer les acquis, celle-ci a accordé à
la bourse le cadre règlementaire et technique indispensable à son
émergence avec la promulgation de trois textes fondateurs, à savoir le
dahir portant loi n° 1-93-211 relatif à la bourse des valeurs, le dahir
portant loi n° 1-93-212 relatif au Conseil Déontologique des Valeurs
Mobilières et aux informations exigées des personnes morales faisant
appel public à l’épargne et finalement le dahir portant loi n° 1-93-213
relatif aux Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières.

L’objectif de cette réforme était de moderniser, de manière


substantielle, le marché à travers la création du CDVM qui a pour
mission de veiller à la protection de l’épargne ; la réforme de 1993 a
donné à la bourse de Casablanca le cadre réglementaire et technique
indispensable à son émergence surtout avec les premières opérations
de privatisation dans la même année et qui constituait un véritable
décollage de l’activité boursière.

Cependant, l’activité sur le marché boursier marocain est restée


limitée et de loin de deçà du potentiel de l’économie marocaine, cette
situation trouvait sa justification essentiellement dans la
marginalisation de ce marché en tant que source de financement pour
les entreprises marocaines qui se tournaient de manière systématique
vers le circuit bancaire, et même en situation d’endettement difficile.

Une nouvelle phase de réforme vise à mettre en place de nouvelles


structures répondant aux besoins exprimés par des opérateurs de

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marché et a rapproché ce marché aux normes et aux standards


internationaux. A cet égard, un projet de loi a été adopté en 2016
abrogeant celle de 1993, dans un but de modernisation du cadre
législatif et d’autre part permettre la mise en place de nouveaux
marchés favorisant l’émergence de nouveaux relais de croissance.

Reste à savoir si les apports de la nouvelle loi vont de paire avec la


réalité du marché.

La Bourse des Valeurs de Casablanca (SA) : la gouvernance actuelle.

Société Anonyme à conseil d’administration et direction générale (ces fonctions


sont dissociées).

Le 17 juin 2016, le processus de démutualisation de la bourse de Casablanca a


été achevé et de nouveaux membres du conseil ont été nommés.

Le conseil d’administration de la bourse de Casablanca est composé de 12


administrateurs (dont deux indépendants).

 Le président : administrateur DG de CDG capital ;


 Membre : P DG de CFG Marchés ;
 Membre : Administrateur DG de BMCE Bank of Africa ;
 Membre : PDG de Sanad ;
 Membre : DG Attijariwafa Bank
 Membre : Président du conseil de surveillance BMCI
 Membre : directeur financier CDG ;
 Membre : DG de BCP

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 Membre : responsable du secteur financier et de l’environnement des


affaires Casablanca Finance City.

Le comité de direction pilote les projets stratégiques ; fixe les objectifs ; décide
des priorités et s’assure du bon fonctionnement de l’entreprise.

Actionnariat :

En Novembre 2015, le processus de démutualisation de la bourse de Casablanca


a été entamé et clôturé en juin 2016.

Statuant aux conditions du quorum et de majorité des assemblées générales


ordinaires, l’assemblée générale du 17 juin 2016 a pris acte de la démission des
anciens administrateurs et la nomination de nouveaux membres.

Répartition du capital :

 Les banques : 39% ;


 CDG : 25% ;
 Les sociétés de bourse indépendantes : 20% ;
 Les entreprises d’assurance : 11% ;
 Casablanca Finance City Authority : 5%.

La réforme du droit boursier comporte des modifications majeures susceptibles


de redonner un nouvel élan à la Bourse des Valeurs, en phase avec ses ambitions
africaines.

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Le projet de loi 19-14 avait fait l’unanimité des intervenants : le texte répond
aux attentes de la bourse de Casablanca et donnera plus de latitude pour
développer le marché à travers l’introduction de nouveaux produits (flexibilité
dans l’innovation des produits). Les exchange-traded found sont un moyen
parmi d’autres pour améliorer la liquidité. La nouvelle loi permettra de coter
tout type de fond en fonction des besoins (fonds de projets touristiques
d’infrastructures) cela permettra de financer l’économie du pays et de répondre
aux attentes des investisseurs.

Le projet a été élaboré en concertation avec les intervenants du marché, ce qui


lui confère une certaine légitimité.

Le Maroc a mis en place ces dernières années un cadre fiscal, social et législatif
dit Casablanca finance city (CFC) visant à faire peu à peu de Casablanca, une
place financière et d’affaires à l’échelle du continent.

La réforme est axée sur cinq points

 Création de deux marchés ;


 Cotation des sociétés étrangères ;
 Meilleure répartition du pouvoir normatif de la loi ;
 L’encadrement de l’activité des conseillers en investissement ;
 L’élargissement des activités qui peuvent être exercées par les sociétés de
bourse.

L’un des objectifs primordiaux de la nouvelle loi réside dans la place réservée
aux PME. La volonté de leur dédier un compartiment distinct est l’une des
dispositions phares du projet.

Des interrogations subsistent sur la capacité des PME à se soumettre aux


exigences en termes d’obligations et coûts qu’impliquerait une introduction en
Bourse. Les conditions et coûts d’admission sont réduits pour les PME depuis

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2004, sans oublier les incitations fiscales introduites pour l’ensemble des
entreprises y compris les PME.

Comment orienter les PME vers le marché financier ?

L’idée est de mettre en place un écosystème favorable et un accompagnement


régulier, créer un environnement favorable à la cotation des PME avec un
marché distinct et des opérateurs en conseil qui les accompagnent dans leur vie
en bourse.

Le démarchage : il s’agit d’attirer les PME et les convaincre des bienfaits d’une
cotation. La bourse est active en ce domaine et multiplie les actions et
campagnes de prospection. La bourse met en œuvre un programme de
prospection des entreprises cotables à travers le Maroc. Mais comme les PME
constituent 95% du tissu économique national la bourse a renforcé ce
programme à travers un partenariat avec la CGEM.

Les premières introductions boursières de PME dans les années qui suivront
l’adoption de la loi apporteront les premiers éléments de réponse et nous
renseigneront sur la pertinence de cette stratégie.

Le cadre législatif actuel a été assoupli : le fonctionnement du marché et les


critères d’admission seraient désormais fixés par le règlement général de la
bourse et non plus par la loi.

Elargissement des pouvoirs des sociétés de bourse qui peuvent exercer d’autres
activités que celles d’intermédiation qui leur sont habituellement réservées.

Renforcement des pouvoirs de sanction de l’AMMC.

Les entreprises étrangères n’ayant pas leurs sièges au Maroc pourraient être
cotées en dirhams ou en devises. L’objectif est de donner du poids à la place
financière marocaine face aux trois autres principales places africaines
(Johanesburg, le Caire, et le Nigerian Stock exchange de lagos).
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La nouvelle phase de réforme prévoit de mettre en place de nouvelles structures


répondant aux besoins exprimés par les opérateurs du marché et de rapprocher
ce marché aux normes et standards internationaux.

Processus de démutualisation de la bourse de Casablanca :

Le ministre de l’économie et des finances a présidé le 25 novembre 2015 au


siège de la bourse de Casablanca, la cérémonie de signature du mémorandum
d’entente entre l’Etat, le CDVM, les actionnaires de la Bourse des valeurs
(sociétés de bourse), les nouveaux actionnaires (banques, entreprises
d’assurance, la CDG et Casablanca finance city Authority qui acte le schéma
d’ouverture de la bourse. Les représentants de Bank Al Maghrib et des
associations professionnelles étaient présents.

On avait souligné la nécessité pour la bourse d’entamer une nouvelle phase, qui
permettra à d’autres actionnaires, acteurs majeurs du marché, de rejoindre les
sociétés de bourse pour donner un nouveau souffle à cette institution.

Il s’agit de renforcer le rôle de la bourse dans le financement de l’économie et


son rôle en tant que vecteur d’intégration régionale.

Les orientations stratégiques de cette ouverture de capital de la


bourse :

 Institution de la démutualisation de la bourse par un large accord de place


et non par une loi pour que le projet bénéficie de l’adhésion et de
l’implication de toute la place financière ;
 Consolidation de l’objectif d’ériger la place financière de Casablanca en
hub financier intégré dans son espace régional et capable de répondre aux
besoins des émetteurs et des investisseurs notamment africains ;

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 Relance et développement du marché axé sur le renforcement de la


supervision et de la transparence du marché ;
 Le développement du marché à travers la mise en place d’une nouvelle
génération de réformes et d’instruments financiers qui devrait contribuer à
améliorer la profondeur et la liquidité du marché.
 Un nouveau schéma statutaire de la société gestionnaire la BV prévoit sa
transformation en holding dont l’objet est la gestion du marché au
comptant, ainsi que la prise de participation en tant qu’actionnaire de
référence dans les institutions du marché.
 Le capital social est réparti entre les banques, la caisse de dépôt et de
gestion, les sociétés de bourse indépendantes, les entreprises d’assurance
et Casablanca Finance City Authority. L’ouverture à un partenaire
stratégique international est également envisagée.
 La composition du conseil d’administration de la société gestionnaire
révèle une répartition équilibrée des pouvoirs entre les différentes
catégories d’actionnaires. Des administrateurs indépendants siègeront
également dans le conseil.

Les défis à relever :

La liquidité est la pierre angulaire de tout marché. La priorité est de redynamiser


et recréer la liquidité à travers des introductions en bourse. Ces introductions
concernent aussi bien les entreprises publiques que privés.

Si les entreprises marocaines ne se bousculent pas pour s’introduire en bourse,


c’est plutôt pour des raisons culturelles. Elles veulent simplement éviter un
surcroit d’exposition.

Les dirigeants d’entreprises craignent que les comptes de leurs sociétés soient
scrutés par tous et surtout par leurs concurrents.
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Evolution de la bourse au Maroc :

 1929 : création de l’office de compensation des valeurs mobilières.


 1948 : L’Office de Compensation des Valeurs Mobilières se
transforme en Office de Cotation de valeurs Mobilières.
 1967 : Institution de la Bourse des valeurs comme établissement
public.
 1993 : Création de la Société de la Bourse des valeurs de Casablanca
(SBVC).

Le capital de la société gestionnaire était souscrit dans son intégralité par les
sociétés de bourse agrées. Il était détenu à tout moment à parts égales par
l’ensemble des sociétés de bourse.

En cas de retrait d’une société de bourse pour quelque cause que ce soit, sa
quote part dans le capital de la société gestionnaire était obligatoirement
rachetée à parts égales par les autres sociétés de bourse.

Les missions de la bourse de casablanca :

 Gestion de la bourse conformément à un cahier des charges ;


 Prononce l’introduction des valeurs mobilières à la cote de la bourse et
leur radiation ;
 Veille à la conformité des opérations effectuées par les sociétés de
bourse ;
 Porte à la connaissance de l’AMMC les infractions relevées ;
 Suspension des cours des valeurs mobilières ;
 Suspension momentanée de l’accès d’une société de bourse au marché ;
 Garantit la bonne fin des opérations.

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La bourse était organisée sous forme de trois compartiments avec des conditions
d’accès pour chaque compartiment. Cette organisation a changé.

Les règles de fonctionnement de la bourse des valeurs sont fixées par un


règlement général élaboré par la société gestionnaire et approuvé par arrêté du
ministre chargé des finances après avis de l’AMMC.

La Bourse des Valeurs de Casablanca est un marché centralisé gouverné par les
ordres et animé exclusivement par les sociétés de bourse, membres de ce
marché.

Les particularités de la société gestionnaire avant la réforme de 2016

« Il est institué une SA à laquelle est concédée la gestion de la Bourse de


valeurs, en application d’un cahier des charges approuvé par le ministre chargé
des finances (société concessionnaires) ».

 C’est une nouvelle société à cheval entre les sociétés à capital fixe et
celles à capital variable : dans une SA à capital fixe, le capital ne peut
être modifié automatiquement, l’actionnaire ne peut pas se retirer, tout au
plus, il peut vendre ses actions à quelqu’un d’autre, le capital restera le
même. Dans une SA à capital variable, le capital varie en fonction de
l’entrée et de la sortie d’actionnaires. Mais dans la société gestionnaire, en
cas de retrait , le capital n’est pas réduit. Les parts sont rachetées par les
autres sociétés. Le capital restera le même.
 Le ministre des finances fixe le capital de SG. Il peut le modifier par
arrêté après avis de l’AMMC.
 C’était une société fermée : seules les sociétés de bourse pouvaient être
actionnaires.
 Les sociétés de bourse avaient un monopole en tant qu’intermédiaires et
en tant que gestionnaires. C’était pour limiter les risques financiers. En
cas de risque grave, le choc serait amorti par les sociétés de bourse. Ça
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n’allait pas se répercuter sur les banques et par conséquent sur les clients
des banques et donc constituer un risque systémique sur toute l’économie.
 Il n’y avait pas de société de bourse majoritaire. Aucune société ne détient
le contrôle : il n’y a ni majorité, ni minorité. Cela s’explique par la
volonté de préserver la concurrence et éviter le monopole et l’influence
dans la prise de décision. Ce monopole est contraire au libre jeu de
concurrence. De plus, il y a des risques de blocages dans la prise de
décision. Il est difficile de réunir la majorité. D’habitude, lorsqu’il y a un
noyau dur qui détient la majorité, c’est plus facile à gérer. Dans cette
structure, il est difficile de tracer une stratégie à long terme.
 SA concessionnaire d’un service public : l’Etat lui confie la gestion d’un
service public avec un cahier des charges (conclusion d’un contrat avec
l’Etat). On applique les règles de la concession. La société gestionnaire
est soumise au contrôle de l’AMMC. La loi ne prévoit rien sur le contrôle
exercé par la cour des comptes, ce qui veut dire qu’il reste maintenu, car il
n’a pas été expressément exclu par la loi.
 Pouvoirs de la société gestionnaire avant la réforme de 2016 : on lui a
confié un pouvoir réglementaire, à savoir, l’établissement d’un règlement
général approuvé par le ministre des finances. On y trouve énormément
de contraintes. Normalement, c’est l’Etat qui doit imposer. L’Etat a
délégué ce pouvoir d’élaborer un règlement à une société de droit privé.
De plus, la société gestionnaire peut prendre toutes les mesures utiles au
bon fonctionnement du marché ; elle inscrit à la cote, suspend, radie,
arrête les cours, informe, assure la sécurité du marché,etc. Elle fixe les
conditions d’admission, les règles déontologiques et règles de contrôle ;
elle peut réduire la marge d’opérations de certaine nature pour ne pas
influer les cours. Elle est également dotée d’un pouvoir de sanction qui
peut atteindre la radiation. Elle y joint un pouvoir de contrôle. Elle

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Droit des marchés financiers (s 6/ option Droit des affaires)

contrôle les sociétés de bourse et avertit l’ex CDVM lorsqu’elle constate


des infractions.

L’on ne peut être juge et partie : il n’ y a pas de séparation des fonctions (ex : la
société contrôlée peut être celle qui a la présidence). Les sociétés se contrôlent
elles-mêmes, entre elles.

Constats : pouvoirs important et statut juridique particulier.

Les Axes de la réforme

La bourse constitue un marché d'offre et de demande de titres. Il s'agit d'un


mode d'investissement ou des instruments financiers; actions et obligations en
particulier sont émis, échangées et négociées.
Ces instruments financiers représentent aussi bien des parts dans le capital de la
société émettrice qu’une masse de créances, divisées en titres de créance
négociable.

L’émission de ces titres rentre dans le cadre d’un plan de financement de


l’émetteur par recours au marché des capitaux.

Il est bien connu que le marché boursier a envahi le marché financier dans tous
les pays occidentaux, et ensuite dans les pays du tiers monde. Au moment où la
crise financière de l'endettement au début des années 80 a éclatée à cause de la
pénurie des ressources financières. Une nouvelle politique financière
caractérisée par la finance directe, est devenue le moteur du marché financier.
Cette politique basée sur l'emprunt et l'épargne constitue le meilleur mécanisme
capable a enlevé ce défi c'est la bourse des valeurs.

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Droit des marchés financiers (s 6/ option Droit des affaires)

Et comme le Maroc appartient à un système économique mondial, il est normal


que notre économie suit ce chemin de désintermédiation. Et on peut dire que
celui ci est considéré comme un pays au seuil de l'émergence financière dès
1991, et qui depuis la création de la bourse de Casablanca en 1929 n'a cessé de
subir des réformes.

La première en 1948, a attribué à la bourse des valeurs la personnalité morale et


le nom de l'office de la compensation des valeurs donnée autrefois à la bourse de
Casablanca devint l'office de cotation des valeurs mobilières.

La seconde réforme en 1967, a permis de la réorganiser juridiquement et


techniquement et de la définir comme un établissement public. A la suite de
cette réforme et plus précisément en 1986, le Maroc a entamé un Programme
d’Ajustement Structurel qui s’est achevé dix ans plus tard. Ce programme a
permis au Royaume de consolider ses équilibres fondamentaux et de maîtriser le
problème de sa dette et de son inflation.

Sept ans plus tard, en 1993, une réforme majeure du marché boursier a été
engagée pour compléter et renforcer les acquis , celle ci a accordé à la bourse le
cadre réglementaire et technique indispensable à son émergence avec la
promulgation de trois textes fondateurs , à savoir le dahir portant loi n°1-93-211
relatif à la Bourse des Valeurs, le dahir portant loi n°1-93-212 relatif au Conseil
Déontologique des Valeurs Mobilières et aux informations exigées des
personnes morales faisant appel public à l'épargne et finalement, et finalement le
dahir portant loi n°1-93-213 relatif aux Organismes de Placement Collectif en
Valeurs Mobilières.

L’objectif de cette réforme était de moderniser, de manière substantielle, le


marché à travers la création du Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières
qui a pour mission de veiller à la protection de l’épargne ; la réforme de 1993 a
donné à la bourse de Casablanca le cadre réglementaire et technique

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Droit des marchés financiers (s 6/ option Droit des affaires)

indispensable à son émergence surtout avec les premières opérations de


privatisation dans la même année et qui constituait un véritable décollage de
l’activité boursière .

Cependant L’activité sur le marché boursier marocain est restée limitée et de


loin en deçà du potentiel de l’économie marocaine , cette situation trouvait sa
justification essentiellement dans la marginalisation de ce marché en tant que
source de financement pour les entreprises marocaines qui se tournaient de
manière systématique vers le circuit bancaire, et même en situation
d’endettement difficile.

C'est dans cet esprit de continuité qu'il était nécessaire de lancer une nouvelle
phase de réforme qui vise de mettre en place de nouvelles structures répondant
aux besoins exprimées par des opérateurs de marché et a rapproché ce marché
aux normes et aux standard internationaux . A cet égard un projet de loi a été
adopté en 2016 abrogeant celle de 1993 dans un but de modernisation du cadre
législatif et d'autre part permettre la mise en place de nouveaux marchés
favorisant l'émergence de nouveaux relais de croissance .

Partant de cette brève introduction, la question qui se pose porte sur l’efficacité
de ces réformes quant à leur mise en oeuvre ? Ces apports répondent-ils à la
réalité du marché, et dans quelles limites ?

Afin de pouvoir répondre à ces interrogations de façon pertinente, il nous faut


étudier dans un premier temps les deux réforme législative boursières, l’une
relative à la bourse des valeurs de Casablanca (loi 19-14), et l’autre relative à
l’autorité des marché marocains des capitaux (loi 43-12), afin d’en ressortir les
atouts, pour pouvoir plus aisément faire une critique productive de ces deux
réformes dans une seconde partie.

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Droit des marchés financiers (s 6/ option Droit des affaires)

1- La réforme législative boursière : Développement d’une régulation au


service de la dynamique des marchés :

A- Loi 19-14 : une réforme de modernisation :

B- b- L’autorité des marchés des capitaux : Un rôle affirmé;

2- Une réglementation avancée pour une réalité décalée :

A- Un surplus de facilitées contrastant avec la réalité;

B- Une autorité étriquée.

-1- La réforme législative boursière : Développement d’une régulation au


service de la dynamique des marchés :

a- Loi 19-14 : Une réforme de modernisation :

Faire de casablanca une place financière africaine de premier plan appelait à


une adaptation urgente du cadre législatif :

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Droit des marchés financiers (s 6/ option Droit des affaires)

C'est dans cet esprit que la direction du trésor des finances extérieures abrogeait
la loi du 21 septembre 1993 et proposait la loi 19-14. Après l’adoption à
l'unanimité par la chambre des conseillers dans un but de modernisation et afin
de permettre la mise en place de nouveaux marché en favorisant l'émergence de
nouveaux relais de croissance .

La loi prévoit à cet égard plusieurs nouvelles structures, que l'on peut divisées
sur 4 axes principaux :

la première comprend la création de deux marchés:un principal et l'autre


alternatif; autrement dit la cote ne sera plus réparti en 3 compartiments, elle sera
plutôt scindée pour faire la distinction entre les grandes capitalisations et les
petites capitalisations:

- c'est ainsi que le premier marché {Le marché principal} est dédié au
grande entreprises comporte 4 compartiments dont deux sont réservés à la
négociation des titres de capital, un aux organismes de placement collectif
dont les fonds indiciels et les fonds immobiliers, et le dernier aux titres de
créances.
Tout en actualisant les règles d’accès au premier marché en introduisant
l’exigence d’un flottant minimum au lieu d’un capital minimum à
introduire en bourse. Cette démarche est déclenchée dans un but de
permettre d’améliorer le flottant global de la bourse ainsi que la liquidité
dont souffre le marché depuis des années.

En effet, la place marocaine compte environ 80 sociétés cotées avec une


cadence des introductions en Bourse assez molle. Les transactions sur le
marché, quant à elles, restent peu significatives.

Quant au marché alternatif ;

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Droit des marchés financiers (s 6/ option Droit des affaires)

- il est exclusivement réservé aux titres de capital et titres de


creances emis par des PME il comprendra deux compartiments
pour les transactions liées aux actions et aux obligations. Ainsi Les
règles d’accès seront plus légères que celles du premier marché.afin
qu'ils ne pèsent pas sur elles les contraintes juridiques qui peuvent
éventuellement occasionné des coûts élevés .

L’effort de réforme est donc porté sur les PME qui pourront trouver un
financement pour leur développement sur les marchés financiers ,
puisqu'il sont toujours dépendant d'un secteur bancaire de plus en plus
regardant sur l'octroi de crédits.
Néanmoins , cet allégement ne doit pas se faire au détriment de la
transparence financière et de l'information des investisseurs.

Notons que la réforme a aussi créer des compartiments réservés à la négociation


de fonds collectifs, notamment les Exchange traded funds (ETF ou
communément nommés Trackers), susceptibles de rendre le marché plus liquide,
puisqu'il s'agit de fonds qui permettent de répliquer la performance d'un indice
(notamment sectoriel) et peuvent être achetés ou vendus en Bourse comme des
actions.
Le fait que ces instruments soient moins volatiles que les actions démontre de
l’intérêt des investisseurs.

Passant ensuite à la deuxième disposition et qui se révèle des plus importantes;

- Il s'agit en effet de la possibilité accordée aux entreprises étrangères


n'ayant pas de siège social au maroc de s'introduire au marché de la
bourse tout en leur laissant le choix [à l’entreprise] entre une cotation en
devise ou en dirham. Une mesure qui sera certainement mise en avant par

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Droit des marchés financiers (s 6/ option Droit des affaires)

Casablanca Finance City qui prospecte activement auprès d’investisseurs


internationaux. c'est une nouveauté qui porte un double intérêt d'une part
assurer plus de liquidité et d'autre part rayonner sur l'étranger .
Dans le même enchaînement d'idée et cette fois ci dans un cadre normatif;

- La nouvelle loi accorde à la bourse de casablanca la mission de fixer les


conditions de fonctionnement du marché et les critères d'admission aux
différents compartiments dans son règlement général, plutôt qu'à la loi.
Cette disposition n'est certainement pas sans intérêt puisqu'elle élargit le
champs de la BVC pour accompagner les évolutions rapides que connaît
le marché boursier, sans obligation de passer par le législateur .
Afin de mieux cerner cet idée, Hicham Elalamy, Directeur de la Division
support et Développement à l’AMMC : explique dans un exemple, l'intérêt de
cette disposition "si demain il y a des besoins spécifiques pour un type
d’opérateur ou un type d’investisseur, il sera possible d'apporter les
modifications nécessaires sans devoir passer par le circuit législatif»

Par ailleurs, la loi n'a pas hésité à se pencher sur les activités des sociétés de
bourse;

- Celles-ci pourront désormais exercer des activités connexes comme


l'octroi d'avances à des clients ou encore la fourniture de conseils et de
services aux entreprises. Dans la même veine, le texte prévoit un
encadrement des activités des conseillers en investissement. Ces métiers
devront désormais bénéficier d'une habilitation délivrée par l'Autorité
marocaine du marché des capitaux.

b- L’autorité des marchés des capitaux : Un rôle affirmé

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Droit des marchés financiers (s 6/ option Droit des affaires)

La loi 43-12 transforme le conseil déontologique des valeurs mobilière (CDVM)


créé en 1993 en personne morale publique dotée de l’autonomie financière
appelé Autorité des marchés Marocains des capitaux.

Avant de commencer, il nous faut relever une nuance;


La loi 43-12 a deux volets; Une dimension de régulation, et une dimension de
contrôle, puisque cette loi régit l’AMMC, qui est l’autorité qui régule tout le
marché rénové; de l’appel du public à l’épargne (loi 44-12), en passant par la
négociation au marché boursier par la loi 19-14.

L’AMMC est donc, depuis février 2016, le nouvel organe de régulation en


remplacement de la CDVM.
L’édification du régulateur en autorité a été accompagné du renforcement de son
indépendance, de pouvoirs et de missions élargis ainsi que d’un nouveau mode
de gouvernance reposant sur deux organes :

- Le conseil d’administration,
- Le collège des sanctions .

Un champ d’intervention donc élargi :

Ce renforcement et cet élargissement des prérogatives de l’AMMC se déclinent


autour des missions suivantes :

- S’assurer de la la protection de l’épargne investie en instruments


financiers,
- Veiller à l’égalité des traitements des épargnants, à la transparence et à
l’intégrité du marché des capitaux et à l’information des investisseurs,

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Droit des marchés financiers (s 6/ option Droit des affaires)

- S’assurer du bon fonctionnement du marché des capitaux et veiller à


l’application des dispositions législatives et réglementaires,
- Assurer le contrôle des de l’activité des différents organismes et
personnes soumis à son contrôle,
- Assurer le respect de la législations et de la réglementation en vigueur
relative au blanchiment des capitaux par les personnes et les organismes
placés sous son contrôle.,
- Contribuer à la promotion de l’éducation financière des épargnants,
- Assister le gouvernement en matière de réglementation du marché des
capitaux.

Une indépendance renforcée :

L’indépendance du régulateur est un des principes fondamentaux retenus par


l’organisation internationale des commissions des valeurs (OICV) pour
apprécier la qualité de la régulation financière et sa crédibilité dans un pays
donné. C’est ainsi que l’AMMC a vu son indépendance renforcé notamment par
un changement du mode de gouvernance et désignation de son conseil
d’administration et l’instauration d’un collège des sanctions autonome chargé
d’instruire tous les dossiers pouvant faire l’objet d’une sanction.

Gouvernance :

Le président de l’AMMC est nommé par SM le roi, sur proposition du chef du


gouvernement à l’initiative du ministre de l’économie et des finances.

Sous réserve des attributions dévolues expressément au conseil d’administration,


le président est investi de tous les pouvoirs et attributions nécessaires à la

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Droit des marchés financiers (s 6/ option Droit des affaires)

direction et à la gestion de l’AMMC et à l’accomplissement des missions


imparties à cette dernière, notamment :

- Assurer la fonction de présidence du conseil d’administration,


- Prononce, après avis conforme du Collège des sanctions, les sanctions
disciplinaires et pécuniaires;
- Procède à l’ouverture d’enquêtes, à son initiative ou en exécution d’une
décision du Conseil;
- Représente l’AMMC à l’égard des tiers, intente les actions en justice et
les défend; • Saisit l’autorité judiciaire compétente, après avis conforme,
de tous faits relevés par l’AMMC susceptibles de constituer une infraction
aux dispositions de la loi.

Le président de l’AMMC prépare également les projets de budget annuel et les


modifications apportées à celui-ci en cours d’exercice.

Le conseil d’administration :

Sous réserve des pouvoirs attribués au président de l’AMMC et des missions qui
sont imparties au Collège des sanctions, le Conseil d’administration est investi
de tous les pouvoirs et attributions nécessaires à l’administration de l’AMMC et
à l’accomplissement des missions dévolues à cette dernière en vertu de la loi
relative à l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux.
Les attributions du Conseil d’administrations sont fixées par l’article 16 de
ladite loi.

Le Conseil d’administration comprend, outre son président:

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Droit des marchés financiers (s 6/ option Droit des affaires)

• Deux représentants compétents de l’administration; • Un représentant de Bank


Al-Maghrib dûment désigné par le gouverneur;
• Trois personnalités désignées intuitu personae par l’administration pour leur
compétence dans les domaines financier et juridique et connues pour leur
intégrité.

La présidence du Conseil d’administration est assurée par le président de


l’AMMC dont les attributions sont fixées par l’article 18 de la loi relative à
l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux.

Le renforcement de l’indépendance du régulateur à été également acté par


l’instauration d’un collège des sanctions; organe autonome chargé d’instruire
tous les dossiers pouvant faire l’objet d’une sanction administrative ou pénale

Le conseil des sanctions est investi des missions suivantes :

- . Instruire les faits susceptibles de donner lieu à une sanction prononcée


par le président de l’AMMC;
- Donner son avis sur la qualification éventuellement pénale de faits et
proposer, le cas échéant, au président de l’AMMC, la saisine de l’autorité
judiciaire compétente;
- Proposer au président la sanction disciplinaire à l’issue d’une procédure
d’instruction.

Le Collège des sanctions est composé d’un magistrat, qui préside le Collège, et
de deux membres nommés par le Conseil d’administration sur la base de leur
compétence.
Le mandat des membres du Collège est de quatre années renouvelables une fois.

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Droit des marchés financiers (s 6/ option Droit des affaires)

+ Le commissaire du gouvernement :

Le Commissaire du gouvernement est nommé par l’administration auprès de


l’AMMC.
Il contrôle, pour le compte de l’Etat et au nom du ministre chargé des finances,
les activités de l’AMMC. Il veille au respect par celle-ci des dispositions
législatives régissant ses activités. Il s’assure également que le Collège des
sanctions dispose des moyens nécessaires pour exercer son activité.

Mais, même si l’indépendance de l’AMMC est théoriquement à des années


lumières de celle de la CVDM, cela signifie t-il pour autant qu’elle aura le
champs pour agir complètement ?

Pour répondre à cette question, il nous faut d’abord traiter ces nouvelles
dispositions plus en profondeur, pour en ressortir les objectifs et finalités tant
attendu,

L’évolution contrasté des marchés des capitaux marocains durant la dernière


décennie induit aujourd’hui à la nécessité de regagner la confiance des
investisseurs à travers cinq leviers essentiels:
- Améliorer la transparence des marchés, qui passe impérativement par le
rehaussement des standards de communication financière et extra-
financière, par l’amélioration des règles de gouvernances des émetteurs et
le renforcement du contrôle de l’information.

- Veiller à la protection et au traitement équitable des épargnants : Inscrite


dans les missions de l’AMMC, l’éducation financière des épargnants vise
une meilleure compréhension du fonctionnement des marchés et des

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Droit des marchés financiers (s 6/ option Droit des affaires)

instruments financiers en leur permettant d’être au fait de leurs droits et


d’être en capacité de les exercer.

- Renforcer les contrôles et déployer une approche préventives basés sur


les risques: L’intensification des contrôles passe par des moyens humains
avec notamment le recrutement d’inspecteurs-contrôleurs afin d’assurer
davantage de contrôle sur place. En plus de la mise en place de nouveaux
moyens techniques. Enfin, la sensibilisation des opérateurs se fera a
cadence régulière à travers l’organisation de rencontres avec les
professionnels.
- Adopter le dispositif de sanction: Le dispositif de sanction, tel que prévu
par la loi, repose sur l’institution d’une structure indépendante, disposant
d’une totale autonomie de décision; le collège des sanctions.

L’AMMC est donc chargé de la régulation des marchés, du contrôle et du bon


fonctionnement, du respect des lois et règlements et de la sanction des
comportements pouvant y porter atteinte.
Et pour ce faire; la communication est un facteur essentiel pour conserver la
confiance des épargnants et l’adhésion des intervenants du marché avec comme
objectif d’assurer la lisibilité et la compréhension des actions et décisions de
l’AMMC.

Ainsi, en matière de réglementation, nous avons un corpus législatif et


réglementaire en ligne avec ce qui est demandé sur le marché international.
Notre benchmark à ce niveau n’est pas du tout souffrant, bien au contraire; nous
avons la loi sur l’appel public à l’épargne (44-12), la loi sur la bourse des
valeurs et conseillers en investissements financiers (19-14), la loi sur les offres
publiques sur le marché boursier (26-03), la loi sur les organismes de capital

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Droit des marchés financiers (s 6/ option Droit des affaires)

investissement et capital risque (41-05), une loi sur la titrisation des créances
(33-06)...

Cependant, il faut savoir que ces réformes n’ont pas encore donnée de résultats
probants et les opérateurs sont actuellement dans l’attente, car le marché a perdu
beaucoup de son efficience. C’est donc dans le cadre d’une observation critique
que nous entamerons notre deuxième partie, afin de comprendre
les réels enjeux de cette réforme.

2- Une réglementation avancée pour une réalité décalée :

L’évolution des marchés financiers suscite aujourd’hui fascination et inquiétude.


La santé des marchés boursiers impressionne, mais il est difficile d’ignorer le
décalage, le divorce croissant entre ces performances et l’évolution beaucoup
moins brillante du secteur réel de l’économie. C’est a se demander si la sphère
financière n’est pas purement artificielle, et pire encore, si elle ne se fait pas aux
dépens de l’activité productive et des investissements.

a- Un surplus de facilitées contrastant avec la réalité :

Il est certain que le marché des capitaux marocain a connu des mutations
profondes suite aux différentes réformes menées récemment. Cependant; ce
marché présente encore des lacunes et des limites dû à ses antécédents; ce qui
risque de nuire à l'efficacité de cette nouvelle réforme .

Ainsi; la structure familiale qui règne parmi la majorité des entreprises


marocaines laisse leurs propriétaires très sceptiques face à l'ouverture de leurs
capitaux à des étrangers ( la bourse ), ce qui laisse subsister un manque de
confiance qui se propage parmi les petits porteurs , sans oublier la réputation des

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Droit des marchés financiers (s 6/ option Droit des affaires)

entreprises marocaine qui malheureusement se traduit par un manque de


transparence et de fiabilité ce qui installe un découragement des sociétés qui
seraient susceptibles d'être cotées en bourse , spécialement pour les
étrangers,auxquelles la bourse de casablanca constitue la vitrine de l'économie
marocaine .

De plus, le régime fiscal peut se révéler très contraignant; que ce soit pour les
institutionnelles que pour les petits porteurs. (Abolition de la taxe libératoire de
15% sur les plus values réalisées sur cession de titres pour les institutionnelles
c'est à dire les banques et les assurances) et l'instauration des TPCVM (Taxes
sur produits de cession de valeurs mobilières) avec déclaration préalable pour
les particuliers.

La bourse de Casablanca fait face à un autre problème; le manque de liquidité;


dû en particulier au manque de papier sur le marché.
Ce marché qui manque donc de profondeur dans la mesure où l'acheteur a
souvent du mal à acheter la quantité voulu, ainsi que le vendeur aura également
du mal a vendre la quantité voulue , les titres étant rares , ce manque de de
liquidité fait que plusieurs sociétés préfèrent avoir recours aux banques pour
augmenter leurs capital , et ne trouvent aucun intérêt à ouvrir leur capital pour
les investisseurs coté en bourse .

Le décalage entre une réglementation sophistiqué qui a pratiquement tout prévu


et la réalité du marché lui-même qui n’est pas a négliger. Aujourd'hui, le nombre
des sociétés existante ne dépasse pas 80 dont la majorité n'est pas active .

b- Une autorité étriqué :

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Droit des marchés financiers (s 6/ option Droit des affaires)

Ces questions nous incitent à réviser un certain nombre d’idées sur l’efficience
des marchés financiers. Une efficience qui peut se comprendre en des sens
relativement différents; de façon opérationnelle, ou en fonction du coût du
fonctionnement des marchés, ou tout simplement en fonction de leurs conditions
d’accès :

- Un manque de transparence de la part des sociétés émettrices, car le


marché boursier est un marché transparents qui demande un certain
nombre de conditions de publication d'informations, or, ce manque réside
toujours, faute de réel suivi, et de moyens a cet effet.

- Ce manque de transparence se traduit en un manque de confiance de la


part des opérateurs et investisseurs, notamment les étrangers.

- Compte tenu des difficultés économiques actuelles, la nécessité pour les


consommateurs d’être formé sur les bases de la finance n’a jamais été
aussi important. Cependant; cette communication financière des
épargnants et des opérateurs passe par l’éducation financière qui n’est,
pour le moins qu’on puisse dire, pas très au point au Maroc. S’il existe des
événements initié ou pour la fondation marocaine pour l’education
financière (dont l’AMMC est l’un des membres actifs) ou en partenariat
avec quelques organisation international, ces ateliers ne suffisent pas et
représente un facteur à haut risque pour le développement du marché
boursier en général. Puisque c’est du bon fonctionnement du système
financier que dépend l’efficacité de l’économie dans son ensemble.

- La répartition des bénéfices de l’AMMC qui n’est définitivement


approuvé qu’après l’approbation du commissaire du gouvernement

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Droit des marchés financiers (s 6/ option Droit des affaires)

contraste avec la volonté du législateur à donner {justement} son


autonomie à cette autorité.
Oui, la responsabilisation de l’AMMC se conjugue à l’institution de
mécanismes de contrôle, par l’Etat. Mais cette “responsabilisation” alors
ne se retrouve t-elle pas amoindri ?

- Enfin, les enjeux de la pénalisations de la vie économique et financière


ont impulsé la nécessité de remplacer le rôle des autorités de régulation,
en leur attribuant un pouvoir de sanction à la fois administratif et pénal.
Seulement, cette régulation à montré ses lacunes et ses limites : En
premier lieu; le collège des sanctions n’est à ce jour pas encore
opérationnelle. D’autre part, le recours à la justice pénale est rare, et
l’exercice du pouvoir des sanctions soulève des problèmes qui portent
atteinte aux principes du droit commun. Ce qui fait l’inefficacité de ce
système de répression des fraudes sur le marché boursier.

Conclusion :

Il est certain que les efforts déployés en matière d’élargissement de la côte de


la Bourse de Casablanca ont été bien fructueux, cependant, l'émergence de la
bourse reste un objectif non atteint, et la marche vers l'économie de marché un
but loin d'être réalisé. Au -delà d'une architecture raffinée de dispositions
réglementaires, il faudra encore davantage d'initiative et d'imagination pour
mettre définitivement la réforme.

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Droit des marchés financiers (s 6/ option Droit des affaires)

En particulier, un effort considérable devra être réalisé en matière de


communication et de vulgarisation de nouveaux produits financiers auprès des
opérateurs potentiels.

Le développement du marché financier constitue aujourd'hui le moyen de


financement par excellence, un moyen de mobilisation de l'épargne domestique,
un puissant vecteur d'investissement pour les capitaux étrangers, bref, un point
de passage obligé de développement économique.

Mais le recours au marché boursier comme moyen de financement pour le


Maroc reste marginalisé, et le marché Boursier Marocain reste étroit par rapport
à celui des autres pays

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